MISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA …
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MISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE ABOU BAKAR BELKAID –TLEMCEN
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUE ET DE GESTION
THESE DE DOCTORAT
ES SCIENCES ECONOMIQUES
LES ACCORDS DE BÂLE ET REGLES PRUDENTIELLES DES BANQUES: DEFIS ET CONTRAINTES POUR LE SYSTEME BANCAIRE ALGERIEN
Par Mme HABIBA MOUSSOUNI
Le jury de soutenance
Pr. BENDIABDELLAH Abdessalem Professeur U. Tlemcen Président
Pr. BENBOUZIANE Mohamed Professeur U. Tlemcen Rapporteur
Pr. DERBAL Abdelkader Professeur U. Oran Examinateur
Pr BENBAYER Habib Professeur U. Oran Examinateur
Dr. BETTAHAR Samir M. de conférences U. Tlemcen Examinateur
Dr. TCHIKO Faouzi M. de conférences U. Mascara Examinateur
Année Universitaire 2013-2014
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Sommaire Introduction générale 1
Chapitre I : Comportement bancaire, crise bancaire et supervision prudentielle 16
Section 1 : Les facteurs explicatifs de fragilité du système bancaire 18 Section 2 : Essor, euphorie et caractère pro-cyclique du crédit et leur rôle dans le déclenchement des crises 32 Section 3 : Libéralisation financière, aveuglement au désastre et crise bancaire 48 Section 4 : Les raisons d’être de la réglementation prudentielle des banques - Une revue de littérature 65 Conclusion 77 Chapitre II : La régulation en matière de capitaux propres selon l’Accord de Bâle et ses implications microéconomiques 79 Section 1 le premier accord de Bâle I et ces limites: ratio Cooke 81 Section 2 de Bâle I à Bâle II : une progression des règles prudentielles devenue insuffisante 88 Section 3 Vers une nouvelle norme bancaire mondiale : propositions du comité de Bâle 127 Conclusion 197 Chapitre III : Les caractéristiques du système bancaire algérien de l’indépendance jusqu’au nos jours 199 Section 1: Le système bancaire algérien avant et après la réforme économique 201 Section 2: L’adoption de règles prudentielle par les banques Algérienne 225 Conclusion 260 Chapitre V : L’effet des règles prudentielles sur la performance des banques algériennes : étude par l’approche non paramétrique de l’enveloppement des données (DEA) 263 Introduction Section 1: Mesure de la performance des banques algériennes 264 Section 2 : Les déterminants de l’efficacité 282
Conclusion 287
CONCLUSION GENERALE 289 Annexes 296 Liste des schémas, graphiques, tableaux et encadrés 309 Bibliographie 313 Table des matières 324
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Introduction générale
« Thirty years ago, the dominant paradigm in policy analysis was to identify a market failure and devise a
government policy to correct it. [Nowadays] an altogether new approach has emerged that turned the
old paradigm inside out. Under this new paradigm, the role of policy analysis is to identify a government
policy failure and devise a market solution. »
R. Herring
Si le secteur bancaire est l’un des plus réglementés de l’économie en raison du rôle clé joué
par les banques dans le processus d’intermédiation financière, son comportement
microéconomique est considérée comme une source du risque systémique confronté à de
nombreux facteurs de fragilité financière come les problèmes de liquidité (Diamond, Dybvig,
1983, Lacoue-Labarthe, 2005), de solvabilité etd’asymétries d’information (Guttentag,
Herring, 1984).
L’histoire des crises financières ont montré que le système bancaire n’est pas à l’abri de
l’instabilité qu’il soit la croissance d’un pays. Elle est régulièrement confrontée à des
difficultés où on peut citer la crise de 1929 et plus récente crise de Subprime.
En réponse à la grave crise mondiale de 1929 et d’autres crises, les autorités prudentielles
ont mis en place un encadrement très strict de l’activité bancaire dont l’objet était de
renforcer la robustesse du système bancaire. Ces règles ont disparues au début des années
quatre vingt suite aux mouvements de libéralisation et de globalisation financière. Les
autorités publiques ont adopté cette politique de libéralisation financière en éliminant toutes
règles perçues comme un obstacle afin de promouvoir la croissance économique.
Suite à la multiplication de ces crises, une attention particulière s’est portée sur de profondes
mutations qu’a connues l’environnement bancaire et financier au début des années quatre -
vingt notamment avec l’accélération du double mouvement de libéralisation financière et
la multiplication des innovations de la sphère financière (nouveaux produits,
dérèglementation, accroissement de la concurrence…).(Demirgüç-Kunt et Detragiache 1982,
(Caprio et Klingebiel 1996; Kaminsky et Reinhart, 1999).
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les modes de fonctionnement des établissements bancaires ont profondément transféré (De
Boissieu, 2000, Miotti et Plihon, 2001) suite aux mouvements de politique de libéralisation
financière (McKinnon-Shaw en 1973), où les institutions financières se trouve en
concurrence entre elles (Scialom, 1999), partant, a poussé en effet les banques à rechercher
sans cesse de nouvelles sources de profits ce qui peut s’apparaitre le risque systémique.
Avant les années 80, la distribution du crédit était considérée comme une source de
financement de l’économie, elle s’avérait comme une source déclencheuse des crises
bancaires suite à des mouvements de libéralisation et de globalisation financière, où les
banques se trouvent libres dans la prise de risques excessives afin d’augmenter leurs profits
(Minsky 1982).
Un excès d’octrois du crédit peut s’avérer déstabilisant pour l’économie, si la totalité des
emprunts ont financé des investissements spéculatifs, c’est –à-dire qu’elle provoque une
volatilité accrue du prix d’actif par rapport à sa valeur fondamentale.
Dans ce contexte, plusieurs auteurs et surtout Miotti et Plihon (2001) ont cherché a examiné
les effets de la spéculation dans un contexte de finance libéralisée. Ils trouvent que si la
plupart des crises bancaires à pour origine des facteurs macroéconomiques, le comportement
spéculatif des banques constitue la source d’un grand nombre de défaillances bancaires dans
les pays émergents.
Il est donc impératif de protéger les déposants contre ces défaillances bancaires qui peuvent
conduire à une crise systémique (Bhattacharya et Thakor, 1993).
Dans ce cadre et comme le fait mentionner Richard J.Herring,« le paradigme dominant en
matière depolitique économique il y a une trentaine d’années consistait à identifier une
défaillance demarché et ensuite à imaginer un instrument d’intervention étatiste afin de la
corriger.Depuis peu de temps, un nouveau paradigme semble se dessiner qui consiste
notamment àrepérer certaines failles dans l’action économique de l’État et à essayer de les
combler àl’aide d’une solution privée de marché ». Ce nouveau paradigme concerne surtout
la réglementation du secteur bancaire afin d’éviter les faillites bancaires.
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La réglementation prudentielle des banques trouve sa raison d’être surtout dans deux
facteurs principaux : le risque de contagion résultant d’une crise systémique et l’incapacité
des déposants individuels à surveiller les activités des institutions financières (Van Roy
2008).
Ces deux problèmes peuvent être atténués par l’intégration d’un prêteur en dernier ressort,
une assurance de dépôts et par l’imposition d’exigences minimales de fonds propres. En
outre, l’existence d’un prêteur en dernier ressort de la banque central et une assurance de
dépôts créent le problème d’aléa moral d’où la nécessité d’imposer des exigences minimales
en matière de fonds propres. La régulation du système bancaire inclut en effet le rôle du prêteur en dernier ressort de la
banque centrale, l’assurance dépôts et les exigences en matière de fonds propres et notre étude
se consacre à la régulation des fonds propres conçue par le comité de Bâle sur le contrôle
bancaire.
Une réglementation du capital peut être à la fois micro et macro prudentielle a été préconisée
pour permettre une meilleure couverture des risques.Les banques doiventdétenir un montant
minimum de capital de régulation imposé par les autorités prudentielles pour réduire les
risques de faillites, notamment pour assurer la stabilité des institutions bancaire (Aglietta,
Scialom, Sessin 2000), de répondre aux problèmes de globalisation financière et de protéger
les déposants (Llewelleny (1999).
Alors, pour gérer ces difficultés, le comité de Bâle1 a proposé un accord prudentiel
international en matière defonds propres. Cet accord de Bâle I connu sous le nom de ratio
Cooke a été proposé en 1988 pour entrer en vigueur à partir de 1993.
1- Les membres du comité de Bâle sont les Banques Centrales ou les autorités monétaires des pays suivants : Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Bosnie Herzégovine, Brésil, Bulgarie, Canada, Chili, Chine, Corée du Sud, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Etats-Unis, Finlande, France, Grèce, Hong Kong, Hongrie, Islande, Inde, Indonésie, Irlande, Israël, Italie, Japon, Lettonie, Lituanie, Macédoine, Malaisie, Mexique, Norvège, Nouvelle Zélande, Pays-Bas, Philippines, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Serbie, Singapore, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Thaïlande, Turquie. A ces pays membres s’ajoute la Banque Centrale Européenne (BCE).
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Ce ratio de solvabilité est calculé en rapportant les capitaux propres des intermédiaires
financiers à un encours d’engagements calculé à partir des pondérations des risques en
fonction de la catégorie à laquelle appartient l’actif.
Le comité a en effet oblige les banques de détenir un montant de capital réglementaire
supérieur ou égale à 8% du montant des risques de crédits, dont le but de renforcer la sécurité
et la solvabilité des systèmes bancaires et promouvoir une égalisation des conditions de
concurrence entre les grandes banques international.
Le capital réglementaire est composé d’une part du numérateur inclue les fonds propres et les
réserves déclarés et de certains instruments hybrides de dette et de capital formant les fonds
propres de base « Tier one » et dettes subordonnées de long terme constituant les fonds
propres complémentaires « Tier 2 »
D’autre part, pour calculer le montant des risques de crédit, un coefficient était affecté à chaque
catégorie de prêt selon la nature de l’emprunteur ;0 % pour les titres d’État OCDE, 20 % pour les
engagements sur les banques OCDE et 100 % pour la quasi-totalité du reste considéré comme
les plus risqués. Les engagements de hors bilan étaient intégrés via des coefficients
d’équivalent risque de crédit (les ouvertures de lignes de crédit à plus d’un an à des
entreprises étaient reprises à 50 % de leur montant).
Un amendement majeur est entré en vigueur en 1996 pour tenir en compte des risques de
marché. Cette réforme a poussé les banques à changer leurs méthodes d’évaluation où elle
laisse la possibilité aux banques d’utiliser des modèles internes basés sur les approches de Var
pour calculer leur risque de marché .
L’accord de Bâle I a fortement critiqué aufil de temps. Au début, le ratio Cooke comporte
un nombre de catégories de risques associés aux différents niveaux de pondérations trop
limité et trop statique. Ainsi, il ne prend pas en considération le risque opérationnel. La
corrélation entre les actifs ne sont pas prises en compte dans le calcul du risque. En fin, ce
ratio constitue une norme de gestion et non un outil de prévision, c’est parce qu’il ne prend
en considération les durées et les diversifications des portefeuilles.
En plus, durant la période d’application de cet accord dix défaillances bancaires aux pays
développés ont couté 4% de leur produit National brute. Ainsi, 59 défaillances bancaires
durant la même période ont couté 250 milliards de dollars aux pays en voie de
développement.
Pour limité les risques de faillite, sauvegarder les intérêts des déposants, garantir la stabilité
du système bancaire et de pallier à ce manque du premier accord, le comité de Bâle a abouti
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à de nouvelles recommandations dés janvier 2001 dite Bâle II connue sous le nom d’un ratio
de solvabilité de Mc Donought plus sensible au risque.
Le comité de Bâle a décidé en 1998 de rapprocher une nouvelle fois de réglementation
sous la nouvelle présidence de William J.Mc Donough, comporte trois types de risque: le
risque de crédit ; le risque de marché ; et le risque opérationnel.
Il permet de fournir aux banques plusieurs méthodes d’évaluation des exigences en fonds
propres et de donner un rôle plus important aux modèles internes pour calculer leurs
risques.
Ce nouveau dispositif s’articule autour de trois piliers renforce mutuellement où la définition
du capital reste presque identique à celui du ratio Cooke; une exigence minimale de fonds
propresafin de faire face aux risques de crédit et de marché et au risqueopérationnel pour le
premier pilier, un processus de surveillance prudentielle et transparence enmatière de
communication financière pour le deuxième et le troisième pilier.
Le premier pilier vise à assurer une couverture minimale par les fonds propres des différents
risques qu’elles encoururent (risque de crédit, de marché et opérationnel). Les établissements
bancaires ont la possibilité de choisir deux approches pour le calcule des exigences en
fonds propres pour le risque de crédit; L’approche standardisé et l’approche de notation
interne. La première approche consiste à utiliser des systèmes de notation fournis par des
agences de notations (Standard and Poor’s, Moody’s, Fitch IBCA) pour la pondération de
leurs différents actifs.
La deuxième approche de notation interne comporte des méthodes plus sophistiquées
(IRB) et avancée(IRB- avancée). Pour calculer la pondération du risque de crédit, la banque
doit calculer quatre paramètres pour chaque crédit (sauf pour les particuliers) :la probabilité
de défaut (PD), Le taux de perte en cas de défaut (PCD) qui dépend des éléments techniques
du crédit, tel que le type de crédit, L’exposition en cas de défaut (ECD)qui concerne les
garanties associées au crédit et L’échéance effective (E) en termes de durée et de montant du
crédit que l’emprunteur se trouve obligée d’honorer ses engagements.
Ces paramètres sont déterminées par la banque elle-même dans l’approche avancée et dans
l’approche simple, la banque estime la probabilité de défaut de ses débiteurs et utilise les
valeurs des trois paramètres restantes fournie par les autorités de contrôle.
Comme pour le risque de crédit, ce dispositif offre trois options pour le calcule de
pondération du risque opérationnel allant d’un mécanisme simple à une méthodologie
avancée pour calculer une charge en fonds propres ; l’approche de l’indicateur de base (Basic
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Indicator Approachou BIA), l’approche standard (The Standardised Approach ou TSA) et
l’approchedes mesures avancées (Advanced Measurement Approaches ou AMA).
Le deuxième pilier impose un processus de surveillance prudentielle, comporte des
recommandations concernant la gestion des risques ainsi que la transparence et la
responsabilité prudentielle. Et en fin, le troisième pilier de ce dispositif concerne la
discipline du marché, vise à renforcer la performance des deux piliers précédents.
Les banques doivent communiquer une information complète fiable et pertinente, tant
qualitative que chiffrée pour permettre à des tiers d’apprécier l’adéquation de leurs fonds
propres.
Cependant, cette nouvelle réglementation a pour objectif de limiter le problème de la prise
de risque excessif par les établissements bancaires. Or, la récente crise des Subprimes
illustre l’échec de la régulation prudentielle qui s’est révélée être inefficace dans plusieurs
domaines. Elle est en effet incapable à gérer à la fois le risque individuel et le risque
systémique (Rochet 2008), d’où la nécessité de mettre en place un nouveau système de
régulation financière avec une réforme de la réglementation tant micro prudentielle que macro
prudentielle.
Alors, certains chercheurs et les autorités de contrôle trouvent que pour être en mesure de
limiter le potentiel systémique de la récente crise financière, une option pourrait être de
renforcer la dimension macro-prudentielle de la régulation
Dans ce cadre, le group des gouverneurs de banque centrale et les responsables du contrôle
bancaire ont réalisé de nombreuses propositions pour réformer la surveillance du système
financier mondial. Ces propositions sont principalement axées sur renforcement des règles
bancaires en matière d’exigences de solvabilité, de liquidité, de provisions pour pertes sur
prêts…. Pour conclure un nouvel accord en matière de réglementation prudentielle dite de
Bâle III.
Cette réforme prudentielle de Bâle III intervient donc en réponse à une crise financière plus
sévère depuis la crise de 1929. Elleapporte des changements significatifs à plusieurs
composantes du ratio de Bâle II avec une augmentation de qualité et de quantité des
exigences en fonds propres, un renforcement des normes relatives à la liquidité, un protection
contre l’excès de levier, la prise de risque excessive et de réduire la procyclicité.
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En effet, pour le maintien de la stabilité et la solidité du système financier, un cadre
réglementaire efficace devient une condition nécessaire.
Le secteur bancaire algérien comme toutes autres banques n’est pas à l’abri des risquesen tant
qu’un intermédiaire financier.
De l’indépendance jusqu’au nos jours, le système monétaire et financier Algérien a connu une
évolution remarquable. Il a passé par deux (02) phases très importantes: pour la première
phase, le système était considéré comme véritablement national, mais fermée sur lui-même
sous le régime de l’économie dirigée dont le but d’accélération du processus de
développement économique par l’exercice du contrôle direct de l’Etat sur les ressources
nationales. Pour la deuxième phase, le système cherche à s’ouvrir à nouveau vers l’extérieur
à partir de 1990.
Durant cette dernière, plusieurs lois ont été crée par les autorités algériennes afin de rendre le
système bancaire plus compétitif et plus rentable, de consolider le système, de porter plus loin
la libéralisation établie par la loi de 1990, de renforcer la sécurité financière, d’améliorer
nettement le système de paiement et la qualité du marché, et de s’adapter aux différents
normes prudentielles édictées par le comité de Bâle…
On peut cité : la loi 90-10 de monnaie et de crédit, l’ordonnance 03 /11 le 26/08/2003, la loi
de finance complémentaire pour 2009 qui représente l’origine du partenariat, l’ordonnance
n°10-04 du 26 août 2010 modifiant et complétant l’ordonnance n°03-11 du 26 août 2003
relative à la monnaie et au crédit, , un Règlement de la Banque d’Algérie n° 11-08 du 28
novembre 2011 relatif au contrôle interne des banques et établissements financiers suivant les
recommandations du comité de Bâle.
En effet, une réglementation et un contrôle efficaces sont nécessaires pour assurer le bon
fonctionnement des banques algériennes.
Au regard de ces réformes, la banque d’Algérie veut s’aligner progressivement sur les
règles prudentielles du Comité de Bâle ou encore Bâle II à partir de 2009, après une
application fine du premier accord dite Bâle I dés la fin des années 90.
Cette application est considérée totalement en retard où elle a essayé d’appliquer les
normes de Bâle II au banques le temps où les banques européennes se préparent d’aligné
aux recommandations de nouvel accord de Bâle III.
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La question qui se pose donc et qui présente notre objet d’analyse:pourquoi cette lenteur
auprès des autorités monétaires ?
Une revue de littérature
Les banques qui opèrent dans un environnement fortement réglementés, cherchent toujours à
évaluer l’effet de ces règles bancaires sur la stabilité, le développement et la performance
des banques à long terme (Barth et al (2004 a) . Ce point est suscité un intérêt aussi bien
théorique qu'empirique.
D'un point de vue théorique, les prédictions sur les effets de la réglementation et de la
supervision sur les banques ne sont pas claires. Il existe deux points de vue qui fournissent
des prévisions contradictoires, expliqué plus en détail par Barth et al. (2006).
Ces derniers utilisent la base de données de la banque mondiale pour les années 2000 et
2003, pour identifier les déterminants réglementaires et institutionnels des marges d’intérêts
nets et le niveau d’efficacité-coût dans 68 pays. Ces résultats fournissent un large soutien
pour le troisième pilier de Bâle II.
Plus précisément, ils ont trouvé que, la variance dans les marges d'intérêt et les frais généraux
de la banque est expliquée en grande partie par des facteurs macroéconomiques et
institutionnels,en dehors de la surveillance privée, et l‘accroissement des exigences de fonds
propres, et le pilier II est faiblement associée à améliorerl’efficacité de la banque.
Plusieurs autres études ont examiné la relation entre les règlements bancaires, la crise du
secteur (Demirguc-Kunt et Detragiache, 2002 ; Beck et al, 2006 a) et la prise de risque
excessives des banques (Gonzalez, 2005 ; Laeven et Levine, 2006).D’autres études ont étudié
l’impact des réformes menées durant la période de restructuration du système bancaire
principalement avec l’inclusion des règles prudentielles sur l’efficacité2 des banques
(Honohan (1993) ;Berger et Humphery (1997), Powo Fosso (2000) ; Azam, Biaiset et Dia
(2004)).
2- Le terme «efficacité» vient du mot latin «efficière» qui veut dire effectuer. Une action est dite efficace quand elle produit l’effet attendu atteint sur un but préalablement fixé. L’efficacité, selon Rolf Fare, Shawna Grosskopf, et Knox C. A. Lovell (1985), peut être comme étant la qualité ou le degré atteint en produisant un ensemble d’effets désirés. Donc un producteur est efficace si ses objectifssont achevés et inefficace si ses objectifs ne le sont pas.
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Berger et all., (1997), Demirguc-Kunt et Laeven Levine, 2004 ; Barth et al, 2006 ; Beck,
Demirguc-Kunt et Levine, (2006), Houston et al. (2009), Laeven et Levine, (2009) ont
examiné les effets de la réglementation bancaire et de la supervision sur l'efficience
opérationnelle de la Banque.
Beaucoup d’autres études ont été faites sur l’analyse de l’efficacité des pays développés
(Grosskopf et Yaisawarng (1993) ; Allen et Rai (1996) ;Berger et Humphery (1997) ; Dietch
et Lozano-Vivas (2000)).
Ainsi pour des pays africaine tels que (Buchs et Mathiesen (2005); Hauner et Peiris (2005) ;
Kirkpatrick Murinde et Tefula (2008)), où ils ont utilisé des indicateurs d’intermédiation et de
solidité bancaire. Mais ces indicateurs ne donnent qu’une idée partielle sur le degré
d’efficacité des établissements bancaires.
Dans ce cadre, Seiford et Thrall (1990) ont déterminé une frontière à partir de l’ensemble
d’observations plutôt qu’un plan de régression. Plus précisément, elle consiste de chercher
pour chaque producteur, s’il existe un autre producteur qui le surclasse (le meilleur) au sens
de Koopmans3 : celui-ci est « meilleur » que le producteur initial auquel il est comparé.
C'est-à-dire, s’il produit une plus grande quantité d’outputs à quantité d’inputs donnée, ou si,
à quantité d’outputs donnée, il utilise une quantité moindre d’inputs. Ce « meilleur »
producteur, s’il existe, est alors caractérisé par des quantités d’inputs et d’outputs qui sont
solutions du programme linéaire.
Beaucoup d’études sont consacrées sur l’efficacité-coût du secteur bancaire des économies
en transition. Ces études couvrent la Croatie (Kraft et Tirtiroglu, 1998 et Jemric et Vujcic,
2002), la république Tchèque (Matousek et Taci, 2002), la Hongrie (Hasan et Marton, 2003)
et la Pologne (Nikiel et Opiela, 2002) et Weill (2003) couvre la république Tchèque et la
Pologne. Les méthodes d'estimation varient dans l'ensemble de ces études.
3Koopmans, Tjalling C. 1951. “An Analysis of Production as an Efficient Combination of Activities.”In Activity Analysis of Production and Allocation, ed. Thalling C. Koopmans, 33-97. New York: John Wiley
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Hasan et Marton, Kraft et Tirtiroglu et Weill utilisent l'approche de frontière
stochastique(SFA), tandis que Matousek et Taci et Nikiel et Opiela emploient l'approche de
libre distribution (DFA).
Dans la même optique, Frites S et A Taci (2005), mesurent le coût d’efficacité des banques
en transition post-communistes, à l'aide d'une large mesure des réformes du secteur mises au
point par la Banque européenne. Ils examinent la rentabilité des 289 banques de 15 pays
d'Europe orientale,pour mieux saisir le niveau de transformation des services de banques en
transition post-communiste. Ils trouvent que les banques des pays ayant un programme actif
ont tendance à mieux performer et ont une meilleure efficacité.
Asaftei G, Kumbhakar S (2008), évaluent la rentabilité des banques roumaines durant la
période (1996-2002) suite aux règlements mis en place par la banque nationale de la
Roumanie. Ils donnent une estimation sur l’efficacité- coût en se basant sur la méthode de
stochastic frontier analysis (SFA).Ils trouvent que durant la période qui se suite les
mouvements de la réglementation des banques, l’inefficacité techniquede la banque diminue
et en contre- partie, le coût de l’efficacité croit. Ils expliquent que cela est dû au changement
politique du pays.
Pour mieux saisir les déterminants de l’efficacité, la plupart des études utilisent des mesures
relativement larges des conditions réglementaires et institutionnelles. Par exemple, Dietsch,
Lozano - Vivas (2000) et Bos & Kool (2006) soulignent l'importance d'un certains nombre de
« facteurs environnementaux » relatifs à la structure et à la réglementation de la banque, tels
que les rapports de concentration, force de capitale et intermédiation…
Dietsch, Lozano - Vivas (2000), examinent l'influence des conditions environnementales sur
l’efficacité-coût des industries bancaires françaises et espagnoles. Ils utilisent une approche
paramétrique afin de comparer l’efficacité des deux pays étudiés. Leurs conclusions est que
les conditions environnementales particulières de chaque pays jouent un très importantrôle
dans ladéfinition et la spécification de la frontière commune des différents pays, où le taux
de l’efficacité-coût des banques espagnoles est très faible comparés à ceux des banques
françaises sans inclusion des variables environnementales.
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.
Ainsi, Pasiouras F. (2008) utilise la base de données de la banque mondiale de 2003
fournis par Barth et al pour un échantillon comporte 715 banques de 95 pays, on utilisant
deux étapes. Au début il analyse l’efficacité technique des banques on utilisant la méthode
data envelopment analysis (DEA). Ensuite il utilise la régression Tobit afin d’analyser
l'impact des règlements bancaires relies à l'adéquation des fonds propres, la surveillance
privée et la discipline de marché sur l'efficacité technique des banques. Il trouve que les
règlements bancaires ne semblent pas avoir un impact solide sur l'efficacité sauf que les
résultats sont particulièrement forts pour les mécanismes de discipline du marché (pilier3 de
Bâle II).
En plus, Pasiouras, F., S. Tanna and C. Zopounidis (2009), utilisent stochastic frontier
analysis (SFA) pour analyser l'impact du cadre réglementaire et de surveillance sur
l'efficacité de la banque pour un échantillon de 2853 observations auprès des banques
commerciales cotées dont 615 opérant dans 74 pays au cours de la période 2000-2004.
Ils évaluent l'impact des règlements relies aux trois piliers de Bâle II, et l’effet des
restrictions imposées sur les activités de la banque prenant en compte différents
caractéristiques propres à chaque pays, sur l'efficacité -coûts et de profit des banques.
Ils concluent que la réglementation bancaire ne peut que renforcer la discipline du marché et
renforcer la surveillance et par conséquent augmenter l’efficacité-coûts des banques. Les
exigences de capital tendent à améliorer seulement le rapport efficacité-coût, tout en
réduisant l'efficacité du profit.
Plus récemment, James R. Barth, Chen L, Yue M, Jesús S et Frank M.S (2010), examinent
suivant les évaluations récentes de Barth et al 2004,2006, 2008 et 2012, si la régulation
bancaire, la supervision et la surveillance améliorent l’efficacité du système bancaire ou font
un obstacle.
Pour vérifier cette hypothèse, Ils se sont basé sur une analyse de panneau déséquilibrée de
plus de 4 050 observations de banques pour 72 pays durant la période 1999-2007 et ils ont
trouvé que l’imposition des restrictions sévères sur les activités bancaires affectent
négativement sur l'efficacité de la banque. Ils ont trouvé ainsi qu'un renforcement du pouvoir
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de surveillance est corrélée positivement avec l'efficacité de la banque et même la
transparence financière.
Andries and Cocris (2010) analysent l'efficacité des principales banques en Roumanie,
République Tchèque et Hongrie pour la période s‘étalant de 2000 à 2006 en utilisant l'analyse
de frontière. Les résultats de l'analyse montrent que les banques du pays d'Europe de l'Est
enregistrent des niveaux faible de l’efficacité en particulier ceux de la Roumanie, et que les
principaux facteurs qui influent sur le niveau d'efficacité des banques de ces états sont : la
qualité de l'actif, la taille de la banque, les taux d'inflation annuel, les réformes bancaires et
la libéralisation du taux d'intérêt.
Fang et al, (2011), dans leurs études trouvent que les réformes réglementaires du secteur
bancaire, la privatisation et la gouvernance d'entreprise ont un impact positif sur l'efficacité de
la banque. La présence des banques étrangères peut être bénéfique pour les consommateurs en
offrant des produits et des services pour l'industrie financière en augmentant la qualité des
services et en augmentant en effet l'efficacité (Yildirim et Philippatos, 2007). Néanmoins,
l'entrée des banques étrangères peut être risquée dans certains cas, en particulier dans le cas
où cette entrée est effectuée sans une consolidation précédente du cadre institutionnel.
Toutes ces études argumentent que la régulation bancaire imposée par le comité de Bâle
relies à l'adéquation des fonds propres, la surveillance privée et la discipline de marché, à un
effet positif sur la performance des banques (efficacité technique et coût), et l’imposition des
restrictions sur les activités bancaires comme le cas de notre pays affectent négativement
sur l'efficacité de la banque. En plus que, d’autres facteurs internes et externes de la banque
affectent la solidité et la performance des banques telles que ; les conditions
environnementales, macroéconomique, institutionnel et les changements politique du pays.
Problématique et questions de recherche
La régulation bancaire compte de nombreux objectifs. Parmi ces objectifs on recense
laprotection des déposants, la préservation de la stabilité monétaire et financière, le maintien
del’efficacité et de la compétitivité du système financier et, la défense des
consommateurs(Spong, 2000).
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L’Algérie parmi un certains nombres de pays en voie de développement est bien avancé dans
la mise en œuvre des plans d’ajustements structurels et des réformes financières dés la fin
des années quatre-vingt destinées à stimuler les mécanismes du marché et à s’adapter
progressivement aux mesures de la libéralisation financière puis aux normes prudentielles
international.
Elle avait adopté le ratio Cooke dés la fin des années 90 dans le cadre du premier accord de
Bâle, pour un capital minimum de 30 Millions DA qui fixait la limite de l’encours du crédit
accordé par une banque en fonction de ses capitaux propres.En suite,elle a essayé
d’appliqué progressivement les recommandations de l’accord de Bâle II fin 2009.
L’objectif de cette thèse est d’analysée les différents accords bâlois proposé par le comité
de Bâle et de les mettes en reliefs à notre banques, pour y savoir quelles défis et
contraintes pour le système bancaire algérien ?
Cet objectif amène trois interrogations principalesqui sont nécessairement au centre de la
problématique retenue dans notre thèse :
- Les règles prudentielles des banques permettent-elles d’améliorer la performance
des banques algériennes ? si oui
- Comment justifie la lenteur ? ; s’agit-il des raisons institutionnelles ou politiques ?
- Quels règles proposées ?
Ces interrogations nous amènes a proposé deux hypothèses vérifier à partir d’une étude
économétrique:
Hypothèse 1 : Plusieurs raisons théorique assument que l’application des accords de Bâle
augmente ou encore améliore l’efficacité des banques algériennes.
Hypothèse 2 : La qualité de la politique institutionnel du pays joue un très important rôle
dans l’application des normes prudentielles internationale au nos banques.
Pour répondre à cette problématique, on a opté un modèle mathématique, on utilisant la
méthode non paramétrique de l’enveloppement des données (DEA) pour appréhender
l’efficacité technique. Cette méthode est la plus utilisée, repose sur le programme
mathématique linéaire utilisé pour calculer les degrés d’efficacité.
16
L’idée de cette méthode est de déterminer les unités de production efficientes, de construire
une frontière de production par interpolation à partir de celles-ci et pour chaque unité de
mesurer la distance à cette frontière (Farell 1957).
Nous retiendrons ainsi l’estimation en données de panel on utilisant la méthode tobit à
double troncature (0,1), qui nous semble de mieux saisir les déterminants ou bien les
facteurs explicatifs de l’efficacité en se basant sur les indicateurs usuels du secteur et des
indicateurs exogènes ou environnementaux.
On a bien aimé d’utiliser la deuxième méthode d’estimation de l’efficacité où se qu’on
appelle la méthode paramétrique de frontière Stochastique (SFA), pour que nos résultats être
plus proche de la réalité. Autrement dite, l’application conjointe de ces deux méthodes permet
une meilleure appréciation des résultats, ou encore plus robuste.
Mais le problème qui se pose est que cette méthode est incompatible de notre échantillon
(insuffisances des données). Cette méthode pose des restrictions (voire annexe 07) au
contraire de la (DEA) qui n’imposent aucune restriction.
Architecture de la thèse
Cette recherche contient quatre chapitres principaux.
Le premier chapitre se consacre en premier lieu à l’étude les deux facteurs de fragilité
bancaire, la liquidité et le problème d’asymétrie d’information, puis on a posé les problèmes
du crédit et leur rôle central dans le déclenchement des crises, et de situé les effets de la
libéralisation financière, d’aveuglement au désastre et du comportement spéculatif des
banques au cœur des paniques bancaire à la lumière de divers travaux de (Boyer,
Dehove,Plihon, (2004) et Demirguc-Kunt, Detragiache (1998). Et justification de la
réglementation bancaire suivant une revue de littérature en fin de compte.
Dans le chapitre 2, est abordé en détail les fondements de la deuxième réforme dite
Bâle II afin de mettre en évidence le rôle des trois piliers du ratio Mc Donought notamment
le premier pilier pour mesurer le risque de crédit et le risque opérationnel, après avoirs
analysé le premier accord de Bâle. L’objectif de ce chapitre est de montrer les étapes du
passage des accords de Bâle I à Bâle II et à Bâle III après la récente crise de 2007, dont le but
est de prévenir les crises et de garantir la solidité et la solvabilité du système bancaire.
Après avoir défini les fondements des différents accords bâlois, on a essayé dans le
troisième chapitre d’analyser les caractéristiques du système bancaire algérien de
17
l’indépendance jusqu’au nos jours, pour y savoir à la fois théoriquement et empiriquement
les raisons réel de la lenteur auprès des autorités monétaire dans l’application de ces règles
prudentielles (Bâle II) si en compare avecnotre voisins du pays de Maghreb.
Dans le dernier chapitre, on a proposé une étude économétrique suivant une revue de
littérature de l’effet des règlementations bancaires sur l’efficacité – coût des banques
algériennes.L’objectif de cette étude économétrique est de montrer quelles contraintes et
défis pour le système bancaire algérien.
18
Chapitre I: Comportement bancaire, crise bancaire et supervision prudentielle
Le hasard gouverne un peu plus de la moitié de nos actions et nous dirigeons le reste. (Machiavel)
Introduction
Ces dernières années, le développement technologique s’est accéléré de manière fulgurante
où, les modes de fonctionnement des établissements bancaires ont profondément évolué sous
l’effet de la libéralisationfinancière et des innovations technologiques (De Boissieu, 2000,
Miotti et Plihon, 2001). Les institutions financières se trouve en concurrence (Scialom, 1999)
et, partant, a poussé en effet les banques àrechercher sans cesse de nouvelles sources de
profits, ce qui elle peut s’avérer dans ce cas le risque systémique.
En exerçant leur activité d’intermédiaire financier, les banques se trouvaient, depuis longtemp
confrontées à des risques qui menacent leurs rentabilités. Leurs comportements jouent un
rôle très important dans la fragilisation financière d’une économie, explique notamment par le
problème d’asymétrie d’information(Guttentag, Herring, 1984) et de liquidité (Diamond,
Dybvig, 1983, Lacoue-Labarthe, 2005).
Avec l’entrée en vigueur de la globalisation et de la politique de libéralisation financière, la
distribution du crédit pour le financement de l’économie, apparait comme une source
déclencheur des crises bancaires (Minsky, 1982, 1985, 1992). Tout système monétaire fondé
sur le crédit est instable et ce dernier réside au choc exogène et inéluctable des crises
(kindleberger 1994).
Dans le cadre de l’évaluation du risque de crédit, les banques agissent en incertitude
radicale.Elles ne peuvent donc pas, par définition, approcher la vraie loi de probabilité qui
gouverne le risque de crédit et adoptent en conséquence un comportement spécifique. Ce
comportement est alors décrit par le phénomène de myopie au désastre (Guttentag et Herring
19
[1984], [1986]), expliquer notamment par les prises de risque excessives dans la distribution
du crédit par les banques et l’apparition explicite, en conséquence, de situations de crises du
marché du crédit en lien avec le cycle économique.
Face aux crises que font courir les banques, de nombreux auteurs et autorités de
réglementation ont appelé à une nouvelle réforme de régulation pour assurer la stabilité des
institutions bancaires (Aglietta, Scialom, Sessin 2000), de maintenir la bonne santé des
institutions financière et de protéger les consommateurs. (Llewelleny (1999)).
A cet effet, les autorités prudentielles de contrôle ont évolué les exigences réglementaires,
en laissant aux établissements bancaires une certaine autonomie dans la définition le
minimum de fonds propres pour couvrir les pertes potentielles.
Dans ce chapitre, on cherche à atteindre trois objectifs par rapport aux trois sections.
La section 1 de ce chapitre traite les deux principaux facteurs de fragilité du système
bancaire ; le problème d’asymétrie d’information et de liquidité. La section 2 pose les
problèmes du crédit et leur rôle central dans le déclenchement des crises. La section
3présente à la lumière de divers travaux, Boyer, Dehove,Plihon, (2004) et Demirguc-Kunt,
Detragiache (1998), les effets de la libéralisation financière, d’aveuglement au désastre et du
comportement spéculatif des banques. Et justification de la réglementation bancaire suivant
une revue de littérature dans la dernière section.
20
Section 1 : Les facteurs explicatifs de fragilité du système bancaire
Minsky (1977) définit la fragilité financière comme, “...an attribute of the financial system.
In a fragile financial system continued normal functioning can be disrupted by some not
unusual event”.
L'organisation de l'intermédiationse justifie avant tout par rapport à une doubleasymétrie de
situation : entre les emprunteurs et les prêteurs extérieurs d'une part et entre les
intermédiaires financiers et les déposants d'autre part (Artus, [1990 b]).
Le secteur bancaire est fortement caractérisé par une asymétrie d’information, en
l’occurrence entre les créanciers et les débiteurs (Artus (1990)), connaissant toujours mieux
le niveau de risque d’un projet.
En définitive, la nécessité des intermédiaires financiers est motivée d’une part par le
problème d’asymétrie de l'information et la«confidentialité» de l'information relative aux
emprunteurs, et de l’autre aux problèmes de liquidité , où les établissements bancaires
doivent être capables de répondre à tout moment aux besoins de liquidité desdéposants
« course aux retrait »(Diamond et Dybvig, [1983]).
1-1 : Le problème d’asymétrie d’information
Le comportement des banques jouent un rôle très important dans la fragilisation financière
d’une économie et notamment leur interaction où leurs problème fondamental est celui de
l’information4.
Dans lecadre des relations de prêts (ou d’emprunts), les prêteurs sont placés en situation
d’asymétrie d’informations par rapport aux emprunteurs.
4 - L’information peut être considérée comme un stock (données) ou flux (messages, nouvelles, etc.) deconnaissances du monde. L’information peut être publique ou privée, ce qui suppose qu’elle a une valeur économique.
21
En d’autre terme, il existe une incertitude fondamentale en ce qui concerne la probabilité de
succès de l’investissement envisagé par l’emprunteur. Par contre, le débiteur connaît
exactement ses caractéristiques et il est, en général, mieux informé sur la rentabilité du projet
qu’il entend mettre en œuvre, sur les chances de réussite de ses projets…
Les asymétries d’information entre les préteurs et emprunteurs peuvent prendre différents
formes quel que soit le type de frictions rencontrées par le prêteur:avant la signature du
contrat de prêt (ex ante),pendant le déroulement du contrat (on going) et après la réalisation
des résultats d’emprunteur (ex post).Chacune de ses asymétries informationnelles constituent
une véritable entrave à la réalisation de l’opération d’emprunt.
« On parle d’asymétrie d’information lorsque les différents protagonistes d’unéchange ne
sont pas également informés de la qualité exacte du produit ou du service surlequel porte la
transaction, le vendeur disposant généralement d’une meilleure informationque l’acheteur.
Ces déficits informationnels créent des perturbations dans le fonctionnementdes marchés
comme l’a montré Akerlof dans son très célèbre exemple des voitures
d’occasion(lemons)».5
1-1 -1: Le phénomène de sélection adverseex ante
La relation qui s’établit entre un bailleur de fonds et l’emprunteur est sujette à l’asymétrie
d’information. Cette hypothèse consiste à considérer que le niveau et la qualité de
l’information ne sont pas identiques entre les agents et ceci durant la durée de déroulement
du contrat de crédit.
Les asymétries d’information ex ante qui existent avant la signature du contrat sont liées à
des informations cachées de la qualité de l’emprunteur ce qui pose le problème de « sélection
adverse ». Généralement, l’emprunteur n’avoue pas les lacunes de son dossier ; bien au
contraire, il s’efforce d’en minimiser les risques et n’hésite pas à lancer des promesses qu’il
n’est pas certain de pouvoir tenir afin d’obtenir plus aisément (et à de meilleures conditions)
le crédit convoité 6.Dans ce cas les préteurs peut se retrouver dans une situation insolvable et
incapable d’atteindre leurs créance.
5-Descamps C. et J. Soichot, « Economie et gestion de la banque », Paris, Editions Ems, 2002, p.13. 6 -Descamps C. et J. Soichot, op cité p 13
22
Le modèle d’Akerlof (1970)7 se trouve comme l’un des modèles célèbres de l’économie de
l’information pour expliquerce type d’asymétrie« The market for lemons : Quality
uncertainity and the market mechanisms », où il teste leur modèle sur le marché des véhicule
d’occasion à titre exemple. Pour eux, il existe deux types de voitures sur le marché: celles de
mauvaise qualité (lemons) et celles de bonne qualité.
Akerlof va démontrer ainsi, que le prix n'est pas nécessairement synonyme de la qualité,
(bonne ou mauvaise selon son évolution).
Dans ce cadre, il prend l'exemple d'un marché de cent voitures d'occasion cinquante sont des
modèles de mauvaise qualité (« lemons ») et cinquante sont des modèles de bonne qualité.
Il indique que les acheteurs et les vendeurs sont en situation d'asymétrie d'information, où les
vendeurs connaissent mieux l'état de leur véhiculeque les acheteurs et attribuent un prix P BVà
une bonne voiture et PMVà une mauvaise.Ces acheteurs connaissent bien la probabilité(q)
qu’une voiture soit de bonne qualité et (1 –q)qu’elle soit mauvaise.
Parailleurs, à cause d’une asymétrie d’information entre le vendeur et l’acheteur, ce dernier
donne une valeur à une voiture supérieureà celleattribuée par le vendeur:PBA> PB
V et PMA>
PMV.
Ilpropose ainsi, dans leur modèle un prix unique (p--)qui se présente le prix moyen et pourrait
être calculé en fonction de la qualité moyen du marché de voiture : p-- = q PBA
+ (1-q) P MA. Deuxéquilibres sont possibles:unéquilibremélangeant(spooling equilibrium) ou
les deux voitures vont être vendues si P-- =PBV, ou un équilibreséparateur(separating
equilibrium) où seules lesmauvaises voitures sont présentées sur le marchési P--<PBV.
En conclusion, l'asymétrie de l'information exclut donc du marché les produits de bonne
qualité au profit des produits de moindre qualité. C'est ce qu'on appelle donc l’anti sélection
7-Les travaux de G. Akerlof (1970)ont introduit la notion d'anti sélection (sélection adverse), selon laquelle l'incertitude sur la qualité de l'objet induit la possibilité de fraudes. Dans ce contexte, la sélection adverse représente l'incapacité à obtenir une information exhaustive sur les caractéristiques de biens apparemment identiques. Il s'agit d'un problème d'opportunisme précontractuel*résultant du fait que les individus détiennent des informations privées imparfait au cocontractant.
*-Le problème principal du comportement opportuniste précontractuel est la sélection adverse qui apparaît à chaque fois qu'un acteur possède une information que l'autre n'a pas à la signature du contrat.
23
ou sélection adverse. « Les mauvais produits chassent les bons » qui augmentent le coût du
financement externe et même peuvent entraîner des phénomènes de rationnement
Ainsi l’idée de laisser faire peut avoir des conséquences désastreuses où les bons produits
sont éliminés.
Toujours suivant la théorie d’Akerlof, Jaffee et Russell (1976) et Stiglitz et Weiss (1981)
reprennent cette théorie sur le marché de crédit. Ils ont considéré que ni le risque, ni la
rentabilité des projets ne sont identiques.
Autrement dit, les contrats de prêt ne sont pas homogènes sur le marché de crédit qui peut
conduire cette hétérogénéité à un rationnement de crédit.
Pour expliquer le phénomène de rationnement du crédit, Jaffée et Modigliani (1969)8 ont
évoqué l’effet de l’incertitude et du risque de défaillance de l’emprunteur, donnant lieu à un
coût d’information sur l’offre de crédit. Ces auteurs précisaient que le prêteur procède à un
rationnement de crédit dans le cas où la demande de crédit excède l’offre, pour un taux
d’intérêt donnée.
Ainsi, Jaffé et Russel(1976)9 distinguent dans leur modèle les emprunteurs honnêtes et les
emprunteurs malhonnêtesoù la probabilité de défaut des emprunteurs augmente avec la taille
de l’emprunt.Jaffée et Russel ajoutent que le prêteur a même intérêt, à l'extrême, à rationner
lesbons (ou « chanceux») emprunteurs afin d'éviter de prêterplus aux mauvais (ou
«malchanceux»).Ces derniers étantinsensibles à une hausse du taux d'intérêt : les
emprunteurs qui demandent du crédit avec un taux d'intérêt supérieur au taux à partir duquel
la banque rationne, ils sont en faite des emprunteurs malhonnêtes(malchanceux).
Dans le cas d’une asymétrie d’information exante(les emprunteurs ne peuvent être
distingués), les taux d’intérêt vont incorporer une prime supplémentaire (lemons
premium).Dans ce contexte les emprunteurs honnête qui ont une probabilité de défaut faible,
supportent les coûts introduits par les emprunteurs de malhonnête.
Bester Helmut (1987)10 ainsi décrit le rationnement du crédit dans leur article comme un cas
où certains emprunteurs obtiennent des prêts tandis que d’autres n’en obtiennent pas, même
8- Pour plus d’information voir l’article de JAFFEE M. et MODIGLIANI F. (1969), “ A Theory and test of credit Rationing“, the American Economic Review, Vol 59 N° 5 p 850-872. - 9 -JAFFEE, D.M., ET T. RUSSELL (1976), “Imperfect Information, Uncertainty and Credit Rationing”, Quarterly Journal of Economics, 90, 651-666. 10-Bester, Helmut, 1987, ‘The Role of Collateral in Credit Markets with Imperfect Information’, European Economic Review, vol. 31, p. 889-899.
24
s’ils sont près à payer le taux d’intérêt que les prêteurs demandent. Car la demande de crédit
est supérieure à l'offre et l'ajustement se fait par les quantités et non par les prix.
Aloy [1991] montre que l'équilibre sur le marché du crédit ne peutêtre atteint par une
variation du taux d'intérêt : au-delàd'un certain niveau, toute augmentation du taux d'intérêtsur
les prêts peut se traduire par une éviction des débiteursde bonne qualité («sélection adverse»)
(Masson, [1972] ;Orléan, [1985]) ce qui réduit la qualité moyenne desemprunteurs et
détériore le niveau de rendement attendu parles créanciers11.
Face à l'incertitude sur la qualité des projets, Stieglitz et Weiss ([1981]12, justifient aussi le
rationnement du crédit. Dans le cadre d’une offre de crédit inférieure à la demandeces auteurs
ont analysé l’effet de l’augmentation des taux d’intérêt sur la qualité des projets. Ils ont pu
constater qu’une augmentation des taux d’intérêt exigés par les banques affecte sur
l’allocation des ressources de deux façons: -d’une part, l’augmentation du taux d’intérêt va
attirer automatiquement les emprunteurs les plus risqués et diminuent dès lors la probabilité
pour la banque d’être remboursée (sélection adverse) .D’autre part, l’augmentation du taux
d’intérêt13 incite lesemprunteurs qui ont le choix entre deux investissements au rendement
attendu identique mais derisque différent, à investir dans le projet le plus risqué afin de
compenser leurs charges d’intérêt plusimportantes(risque morale).
Ils considèrent ainsi, dans le cas de rationnement de crédit les préteurs refusent d’octroyer
des fonds à des emprunteurs et en offrent à d’autres pourtant on les mêmes caractéristiques.
“We reserve the term credit rationing for circumstances in which either (a) among loan
applicants who appear to be identical some receive a loan and other do not, and the rejected
applicants would not receive a loan even if they offered to pay a higher interest rate; or (b) 11- Philippe Gilles« Incertitude, risque et asymétrie d'information sur les marchés financiers » ,Revue française d'économie. Volume 7 N°2, 1992.(53- 115) p 68. 12 -Stieglitz & Weiss (1981),“Credit Rationing in Markets with Imperfect Information”, American Economic Review, 71 (3), 393-410. 10-Bernanke et Gertler 1995,(p36), lancent que la hausse des taux d’intérêt affecte la situation des entreprises selon deux manières et rendent la banque plus sensible à l’asymétrie d’information: «First to the extent that borrowers have outstanding short-term or floating-rate debt, rising interest rates directly increases interest expenses, reducing net cash flows and weakening the borrower’s financial position. Because many firms rely heavily on short-term debt to finance inventories and other working capital, this direct effect of monetary policy is quite important. Second, rising interest rates are also typically associated with declining asset price, which among other things shrink the value of the borrower’s collateral”.
25
there are identifiable groups of individuals in the population who, with a given supply of
credit, are unable to obtain loans at any interest rate, even though with a larger supply of
credit they would”Stieglitz et Weiss (1981) p 394
Un taux d'intérêt plus élevé peut affecter le type des différents emprunteurs avec lesquels la
banque transige. Ils supposent différents types d'entrepreneurs qui se distinguent uniquement
par θ (le risque de leurs projets), et les prêteurs appliquent un taux sur le risque moyen des
projets rˆ (appelé aussi taux « mélangeant»), où pour un taux d’intérêt rˆ donné il existe un
seuil de risque θ^, tel que seules les firmes présentant un risque plus élève (θ >θ^) seront
candidates à l’emprunt14.
Stieglitz et Weiss (1981) et contrairement aux arguments lancer auprès d’Akerlof (1971)
dans leur travaux sur le marché des voitures d’occasions, considèrent que l’offre de crédit ne
constitue pas forcément une fonction croissante du taux d’intérêt, car si une banque décidait
d'augmenter le taux d'intérêt, elle diminuerait son rendement puisque le risque moyen de ses
prêts augmenterait θ^.
Plus précisément, la demande de crédit est décroissante en fonction de rˆ, l’offre du crédit Ls
est une fonction monotone croissante du taux de rendement payésur les dépôts p-- (.), où le
rendement espéré des créditeurs, p(-): = p(-) + (l + r0), est illustré en fonction du taux
d'intérêt.
En effet, l'équilibre du marché de crédit est illustré dans le cas où les banques maximisent
leur rendement en chargeant un taux d'intérêt égal à r^*, qui détermine à leur partie l'offre de
prêts L*.
Le taux qui permet de vérifier l’équilibre entre la demande de prêts Ld et l'offre Ls est rm
( renommé encore taux walrasien) . Dans ce point d’équilibre, la demande de prêts est
rationnée si le taux d'intérêt walrasien, rm, est supérieur à r^*( rm> r^* ).Les prêteurs
préféreront appliquer rˆ * qui maximise leur espérance de profit (courbdu bas).
Le niveau de rationnement du crédit est représenté par la distance (Ld -L*) défini par Z.
14 -Stieglitz et Weiss (1981) ,op cité p 396
26
Il estimportant de noter que le rationnement de crédit n'est pas une caractéristiquenécessaire
de l'équilibre du marché de crédit : Si r^* >rm,il n'y a aucun rationnementen équilibre, le taux
d'intérêt d'équilibre est rmet l’espace Z diminue .
La figure ci-dessous illustre l’équilibre du marché de crédit selon steiglitz & weiss (1981)
Figure 1-1 : L’équilibre du marché de crédit
Steiglitz & Weiss (1981) p 397
1-1-2 Asymétrie d’information ongoing
Les asymétries d’informations ongoingexistent pendant le déroulement du contrat de
crédit.Ces derniers sont relatifs à l’incapacité du prêteur à s’assurer de l’usage des fonds
distribués. La principale difficulté rencontrée par les prêteurs dans ce cas consiste à inciter
l’emprunteur à respecter ses engagements et de protéger contre les actions cachées de
l’emprunteur. Celui-ci est en effet susceptible de réduire son effort de production et/ou de
lancer des projets plus risqués puisque l’espérance du gain est positive pour les propriétaires.
Si l’entreprise agit dans l’intérêt des créanciers, ses comportements caches n’ont pas de
graves conséquences. Mais si les intérêts des deux parties divergent, les asymétries
d’information génèrent un certain nombrede problèmes. Ces problèmes ont été mis en
évidence par la théorie de l’agence.15
La théorie de l’agence décrite par Jensen et Meckling (1976), inspire une grande partie
desmodèles de contrats de crédit optimaux. Ils ont défini la théorie d’agence comme « un
contrat dans lequel une ou plusieurs personnes ont recours aux services d’une autre personne 15 -Myriam TRABELSI – EL GHARBI (2009) «Le choix de la source de dettes par les grandes firmes :Le cas Français » Thèse Pour obtenir le grade de : Docteur de l’Université d’Orléans et de l’Université de Tunis ,sous la direction de Chokri MAMOGHLI &Jean-Paul POLLIN p 73
27
pour accomplir en leur nom une tâche quelconque ce qui implique une délégation de nature
décisionnelle ».16
La question qui se pose dans le cadre de notre étude c’est que pourquoi y a-t-il un problème
d’agence ? Notre réponse sera basée sur l’étude de Jensen et Meckling.
D’après eux, chaque individu rationnel recherche son intérêt personnel selon l’axiomatique
néo-classique, qui peut conduire à ne pas respecter et tricher plutôt que de réaliser leur
engagement contractuel.
D’une manière générale, une relation d’agence s’établit entre deux parties chaque fois le
principal (le mandant) donne un mandat à un agent (le mandataire) pour agir à sa place.
En plus, il existe une asymétrie d’information (aléa moral) entre le principal et l’agent; c -à –
d qu’un agent possède des informations plus que l’autre.
Il existe en effet un aléa moralex- antelorsque l’un des parties de contrat peut agir de façon à
léser l’autre partie, car soit cette dernière mal informé,soit il ne prend pas toutes les
éventualités auquel font face les parties lors de la réalisation du contrat.
Pour prévenir ce risque, le mandant assume des coûts d’agence qui correspondent à des
dépenses effectuées pour inciter et contrôler l’agent. Ce coût est constitué des coûts
monétaires et non monétaires que supportent les deux parties17et la minimisation de ces coûts
dans le cadre d’asymétrie d’information on going constitue unprincipe directeur dans la
gestion des relations internes ou externes a l’organisation.
16 -JENSEN, M.C., ET W. MECKLING (1976), “Theory of the Firm: Managerial Behavior, Agency Costs and Ownership Structure”, Journal of Financial Economics, 3, 305-360.P308 17- Le coût d’agence se décompose en trois principaux types :dépense de surveillance et d’incitation (monitoring exponditures) est supporté par le principal, il se comportedes coûts liées à la gestion de l’information, la surveillance et l’incitation. Les dépenses d’obligation ou d’engagement (bonding exponditures) sont supportées par l’agentqui peut avoir lui-même encouru pour mettre le principal en confiance (coût de motivation. pour signaler la bonne exécution du contrat .Les couts résiduel (residual loss ) traduisent les couts d’opportunités . En d’autre terme, ce couts traduisent le décalage entre les résultats lies aux décisions de l’agent etles résultats lies aux décisions optimales du point de vue du principal.
28
1-1-3Asymétrie d’information ex post
L’aléa de moralité est une asymétrie d’information ex post : le prêteur ne connaît pas l’usage
du prêt que fera l’emprunteur après son obtention. Dans ce cas l’emprunteur profite ce
manque d’information et investisse dans des activités immorales qui augmenteront sa
probabilité de défaut.On parlera alors de «comportement caché», «d'aléa moral» ou de
«hasard moral».
Les banques imposent aux bons et aux mauvais emprunteurs des taux différents (Stieglitz et
Weiss [1981]). L’action d‘augmenter les taux sélectionnera les mauvais emprunteurs parmi
l’ensemble des emprunteurs (sélection adverse) et les confortera ensuite dans leur choix de
projets risqués et incitera des bons emprunteurs à modifier leur comportement (mimétisme).
Ils abusent les prêteurs, ce qui est contraire aux intérêts de ces derniers.
Guttentag et Herring ([1984]), définissent cette situation comme une situation de risque
moral18chez l’emprunteur i.e. une situation où ce dernier, après avoir obtenu son prêt cache
ses actes et augmente sa probabilité de défaut dans le but d’augmenter la probabilité d’obtenir
de forts rendements. Ainsi, l’augmentation du taux d’intérêt auprès des préteurs peut pousser
les emprunteurs à s’exposer davantage au risque mettant ainsi en péril le retour sur
l’investissement de la banque.
Suivant la typologie de Minsky, ces auteurs classent les emprunteurs en trois catégories en
fonction de la valeur duCollatéral (garantie offerte par l’emprunteur) qu’ils présentent lors de
leur demande d’emprunt (K) et Ks et Km sont deux seuils critiques (Ks> K m).
(Avec : Ks est un seuil sans risque pour le prêteur(safe capital position), Km est le
minimumrequis par le prêteur pour accorder son prêt(minimal acceptable capital position)).
Lorsque les emprunteurs présentent un collatéralsupérieur au premier seuil, leur demande de
prêt est intégralement satisfaite: on les dénomme lesemprunteurs « vertueux » (prime
borrowers). Lorsque le collatéral se situe entre les deux seuils,les emprunteurs correspondants
sont « à risque » (risky). Enfin, les emprunteurs dont les garantiessont inférieures au seuil
minimum requis sont rationnés « emprunteurs nocifs, pernicieux ».
18 -Guttentag J., Herring R. (1984), ≪ Credit Rationing and Financial Disorder ≫, The Journal of Finance, Vol. 39, n° 5, p. 1359-82.
29
Il n’existe donc plus d’aléa de moralité si la garantie offerte est égal au montant emprunté
(capital et intérêts), et si le collatéral est nul les emprunteurs vontaugmenter leur exposition au
risque afin demaximiser leurs profits et dans ce cas le risque moral s’exercera pleinement.
dans une étude sur la fragilité financière, Minsky (1982,1985,1991) analyse la structure
d'endettement d’une économieen expansion.
Il regroupe les emprunteurs en trois catégorie principale correspondent à trois structures
d’endettement bancaire : les agents Hedge, Spéculative et Ponzi.19
Les Hedge Units ou « agents prudents »disposent de revenus de la production supérieurs aux
charges financières à chaque échéance, ce qui leur permet de rembourser facilement. Les
Speculative Units ou les « agents spéculatifs » disposent de revenu de la période( ce revenu
couvre les intérêts de la dette)inférieuraux charges financières.
Et pour les agents Ponzi, pris au piège du surendettement, c’est parce que les projets sont
risqués et mal gérés et contraints de faire de nouveaux prêts pour rembourser les crédits en
cours.
Autrement dit, à chaque période ces agents sont contraintsd'augmenter leur dette bancaire
pour honorer celle de la période précédente.
La figure (1.2) synthétise en détail le phénomène d’asymétrie d’information concluent lors
de la réalisation du contrat de prêt.
19 -Guttentag et Herring, (1984) avouent être complètement en accord avec l’analyse de Minsky sur l’instabilité financière, en ce qui concerne les types d’emprunteurs.
30
Figure 1-2 : Asymétrie d’information sur le marché de crédit
Type d’asymétrie
Nature de l’asymétrie
Problèmes soulevés
Conséquences
Nature
du risque
Source :Myriam Trabelsi- El Gharbi op-cité P 77
1-2 Le problème de liquidité Les modèles représentatifs durisque de système se distinguent par l’hypothèse de fragilité
financière. Toutefois la nature des chocs qui provoquent des événements systémiques en
frappant des systèmes fragiles estimportante pour distinguer deux grandes approches quant à
l’origine des crises financières [Gale, 2000].
Puisqueles banques sont amenées à transformer desressources à court terme (les dépôts) en
emploi à longue terme (les crédits),elles peuvent subir une crise de liquidité20, c’est parce
qu’elle est incapable de faire face à une demande massive et imprévue de retraits de fonds.
20- la notion de liquidité est souvent utilisée lorsque l’on parle de la liquidité d’un actif (Chevallier-Farat, 1992) ou de la monnaie.
Asymetrie d’information exante
Asymetrie d’information On going
Asymetrie d’information expost
Information cachée Comportement caché Information cachée
Conclusion du contrat de prêt
Réalisation des résultats
Difficulté à évaluer la qualité des candidats
à l’emprunt (Spooling equilibrium)
Difficulté à s’assurer de l’usage des fonds
par l’emprunteur (Risk shifting problem)
Difficulté à vérifier les résultats obtenus
par l’emprunteur (Observability problem)
Sélection adverse Aléa moral ex ante Aléa moral ex post
Information cachée Information cachée Information cachée
31
La détention par les banques d’un volume de liquidités est justifiée théoriquement par leur
mission d’assurance de liquidité offerte aux clients (Diamond et Dybvig (1983)).
Le modèle de Diamond et Dybvig (1983) constitue une première catégorie de modèles
s’intéresse à l’instabilité financière des banques individuelles dans un système de réserve
fractionnaire.
1-2-1 Le modèle de Diamond et Dybvig (1983)
La crise de liquidité a été modélisée par Diamond-Dybvig (1983). Ils ont considéré que les
individus subissent un risque d’illiquidité, car ils sont incertains de la période à laquelle ils
désireront consommer et ils ne peuvent investir que dans une technologie irréversible.
La banque donc peut assurer ce risque à partir d’une émission de contrat de dépôt à vue.
Ils ont élaboré un modèle pour expliquer le phénomène de panique bancaire qui peut rendre
la banque illiquide et non d’une faillite liée à l’insolvabilité et à l’impossibilité de respecter
des promesses de paiement. .
Ils ont considéré ainsi que les banques ont l’aptitude de protéger un ensemble d’agents
contre le risque de dépréciation de leurs actifs financiers qui peuvent être convertis en
fonction de leurs préférences de consommation. Ils ont illustré en effet que la banque est
modélisée comme une coalition d’individus qui met en commun leurs dotations.
Le modèle concurrentiel de Diamond et Dybvig compte trois périodes, indicées par t = 0,
t= 1 et t = 2 où les contrats sont signés (dépôt et crédit) en t=0, dans la période t=1les agents
1 récupèrent leurs fonds pour consommer et dans la période t= 2 les agents 2 laissent leurs
fonds en dépôt pour les obtenir à la fin de la période t=2 ce qui la permet de réaliser un
meilleur partage du risque.
L’idée principale est que les déposants ne savent pas qu’ils ont besoin de liquidités pour les
consommer à la période t=1 ou t=2, ce qui rend les banques dans un cas d’asymétrie
d’information.
En d’autre terme, les banques savent pas exactement si les agents 1 peuvent attendre jusqu’à
la période t=2 pour retirer leurs argents. En contre- partie, si beaucoup de déposants retirent
leurs argents dans la période t=1, les banques vont être obligé de liquider certains de ces
projets d’investissement de longue terme ce qui lui fait subir bien sûre de grave pertes.
32
En plus, ils admettent que le choix des investissements dépend d’un processus productif dont
le rendement R >1 en T = 2. Mais si le processus est interrompu en T = 1, on aura R =
1.L’interruption du processus est liée à l’existence des chocs de consommation de déposants
(C1,C).
A cet effet, ils établissent une relation illustre les contrats optimaux de répartition du risque :
1 <C1 <C2 <R. ; avec C1 et C2présentent la consommation des déposants de type 1 et
2respectivement.C'est-à-dire que, pour satisfaire leurs besoins de consommation, les
dépositaires vont procéder au retrait massif de leur épargne à l’ horizon1 et 2. Dans ce cas,
les banques se trouveront en situation d’équilibre parfait si les termes de contrat sont
bienrespectés et si le contraire, elles se retrouveronten situation de déséquilibre et de fragilité.
1-2-2 Les apports de H.P.Minsky
L’analyse de Minsky se place dans un contexte de mutation du système financier. Cette
mutation est principalement liée à la dérèglementation et la libéralisation du système
financier, ce qui rend l’activité économique plus sensible aux conditions financières.
A partir de ses deux articles de (1957) 21 consécutive à l’étude des bouleversements du
système financier des Etats-Unis,Minsky est considéré parmi les premiers auteurs intéressé
de manière approfondie aux conséquences des innovations financières créées par le système
bancaire où il décrit le lien existant entre l’évolution des bilans et l’utilisation de ces
innovations financières.
Plus précisément, il met en relief la liquidité et l’instabilité financière et il remarque que les
comportements des institutions financières se modifient face à la politique monétaire menée
par la Banque centrale.
Il démontre ainsique ces modifications replacent les banques par le financement par
intermédiaire des émissions de titres sur les marchés financiers (activité économique) qui
consiste toujours à faire circuler de la liquidité oisive22 par l’intermédiaire d’un actif créé de
21 -Minsky H.P. [1957] : “Monetary Systems and Accelerator Models”, American Economic Review, vol 47, n 6. 22- Le terme de «liquidité oisive » est utilisé souvent pour désigner les réserves des banques qui ne participent pas à la réalisation du volume global des transactions.
33
manière à accroître la quantité de financement disponible avec une quantité donnée de
monnaie centrale (Brossard (1998)) .
En effet, le système financier permet de combler l’écart entre l’investissement ex ante
(investissement prévu au début de période) et l’épargne ex ante (différence entre le revenu de
la période précédente et les dépenses de consommation prévues pour la période suivante).
Il suffit alors que les détenteurs de monnaie oisive achètent les innovations financières pour
combler cet écart.
Ce type de financement implique une réduction de la liquidité au sens d’une réduction de la
quantité de monnaie oisive ou du ratio liquidité /titre. Cette réduction de la liquidité est
équivalente à une hausse de la vitesse de circulation de la monnaie puisqu’une quantité
identique de monnaie centrale permet de financer un revenu monétaire plus important.
Le problème de la liquidité est doncpour Minsky, un facteur essentiel de l’instabilité
financière sous l’effet d’innovation financière.
Ces innovations tendent à réduire la liquidité du système bancaire en raison de la diminution
du ratio liquidités/titres (les crédits octroyés étant par définition moins liquides que les dépôts
bancaires) ; c’est parce que d’après l’esprit Minskyen l’offre de monnaie augmente sans
cesse même si les taux d’intérêt augmente sous l’effet du comportement des banques
commerciales et des innovations financières.
Cette réduction de la liquidité a deux conséquences : une hausse du ratio dette/valeur nette et
une plus grande instabilité de la valeur des actifs du marché monétairedans la mesure où
l’extension de la gamme de ces actifs constitue un vrai obstacle à la stabilisation de leur prix
par les interventions de la Banque centrale. En effet Les risques d’illiquidité et insolvabilité
accroissent dans ce cas simultanément( Kindleberger (1994) ).
En conclusion selon Minsky, pour que le marché puisse libérer de la liquidité des
anticipations de prix d’actifs stables sont en effet la condition nécessaire.
Mais pour qu’elles soient stables, il faut que la Banque centrale et les banques commerciales
agissent sur des actifs concernés y compris les nouveaux types de titres générés par le
processus innovation.
34
Dans le cadre du problème d’illiquidité,Minsky lance que les banques commerciales ont des
influences négatives sur la liquidité de l’économie. Or, durant la période d’expansion du
crédit, les débiteurs défaillants auront augmenté,ce qui pousse les banques à réduire la
quantité de prêts octroyés.
Ainsi, Chez Minsky les déséquilibres sous forme de rationnements sur les marchés financiers
sont expliqués de manièreendogène par les seuls comportements des agents. Ceux-ciprennent
place dans une économie où il existe le problème d’asymétrie d'information distribuée (les
problèmes desélection adverse et d'aléa moral) (Stieglitz et Weiss (1981)
Ces deux derniers ont élaboré un modèle de rationnement du crédit. Ils définissent un taux
d’intérêt optimal qui maximise le retour sur l’investissement de la banque et au-delà duquel le
profit attendu décroit.
L’accroissement des taux d’intérêt peut générer un accroissement de l’exposition au risque
de la banque: en décourageant les emprunteurs sains et en encourageant le financement de
projets risqués, ce qui diminue les profits de la banque. (Détaillé dans la dernière point « le
problème d’aléa moral).
35
Section 2 :Essor, euphorie et caractère pro cyclique du crédit et leur rôle dans le
déclenchement des crises
Dans le modèle de Minsky, le boom est nourri par l'expansion du crédit bancaire qui concourt
à l'accroissement de l'offre de monnaie.
Les banques peuvent accroître l'offre de monnaie en émettant des billets de banque si elles ont
la possibilité institutionnelle ou en consentant des facilités de découvert. Le crédit bancaire est
donc de tout le temps, instable et le modèle de Minsky s'en tient strictement à cette
caractéristique.
Les travaux de Minsky complètent la théorie de Keynes par un modèle de génération
endogène des expansions et des crises. La dynamique des crises est alors perçue à travers les
enchainements entre crise de la production et crise financière. Ce lien entre cycle des affaires
et fragilité financière est la Financial Instability Hypothsesis (FIH).
L’hypothèse d’instabilité financière s’appuie sur deux piliers selon Minsky : les
comportements des agents face à la liquidité et ceux face à l’endettement(le problème de
l’endettement est décrit par Fisher comme un des facteurs clef dans le déclenchement des
crises financières).
Dans ce contexte, Kindeleberger (1994) analyse dans une étude sur l’histoire des crises
financières depuis le XVIII ième siècle à l’instar de la théorie de Minsky sur l’instabilité
financière du marché de crédit. Il démontre que tout système monétaire fondé sur le crédit
est instable et ce dernier réside au choc exogène et inéluctable des crises.
36
Minsky a développé une véritable analyse, originale et complexe, des cycles d'affaires à
l’instar de C. Juglar (1862). Cet auteur est souvent considéré comme le premier économiste à
avoir prouvé l’existence du cycle23.
Cependant, bien avant la naissance du concept de cycle des « affaires », de nombreux
épisodes d’instabilité financière et commerciale avaient déjà été observés. Il décompose le
cycle en trois phases : la prospérité, la crise et la liquidation.
Le cycle des affaires qui a été mis en lumière par Clément Juglar généralement et d’une durée
de 7à 10 ans24, et pour spécifier les causes fondamentales des crises, Juglar focalise son
analyse sur le développement de l’escompte et des avances, la situation de la réserve
métallique, la circulation des billets, et les dépôts et comptes courants.
Pour eux donc, les institutions de crédit sont responsables de crise (M. Wolowski 1861)mais
pas directement.
Plus précisément, pour C. Juglar l’augmentation du taux d’intérêt et la diminution de la
durée de l’escompte ne peuvent pas apporter une perturbation sensible aux affaires,ils ne
peuvent qu’atténuer les effets de la crise, en limitant leur offre de crédit.La Figure ci-dessous
représente le Cycle d’affaire de C. Juglar
23- Probablement L. O verstone (1837) restera le premier à avoir proposé le concept de cycle économique à plusieurs phases. 24 - L'économiste « Alvin Hansen» confirme les travaux de Juglar en détectant douze cycles de ce type entre 1837 et 1937 aux États-Unis. Leur durée moyenne est de 8,33 années. Cependant sur une période raccourcie de 20 ans (1857 et 1937), leur durée moyenne baisse à 8 ans.
37
Figure 1-3 : Le cycle d’affaire de C. Juglar
Crise
Prospérité Liquidation
2 4 6 8 10 12 14Années
Source:Miia Parnaudeau , Elisabeth Paulet « Cycles économiques et management » Hachette livre 2011 Paris
Cedex 15. P17
En effet Juglar est le premier auteur a considéré que la crise est un moment du cycle
économique, et que « la seule cause de la dépression est l’expansion du crédit ».
Afin de déterminer les origines des crises, C.Juglar focalise son attention sur la périodicité
et la synchronisation des crises. Pour lui, ces crises ne peuvent être des phénomènes ponctuels
mais continuent et se déroule dans un long processus conjoncturel qui n’est autre que le
« cycle des affaires ».
38
L’analyse de Minsky est fondée dans ce contexte sur une conception endogène et financière
des fluctuations économiques, repose sur deux principes constituant l'hypothèse d'instabilité
financière (Fisher, Kalecki, et Schumpeter).
Le premier principe est que durant la phase ascendante du cycle, le recours à l’endettement
permet d’accroître les profits, ce qui accroit la confiance des investisseurs et incite à
augmenter le financement par dette.
L’endettement25 Selon Minsky (1986) est le mode normal du financement des entreprises qui
ne génèrent pas suffisamment de liquidité à chaque période pour autofinancer totalement leurs
projets d’investissement. En d’autre terme, Les théorèmes de l'instabilité financière de
Minsky établissent un schéma de crise générée "naturellement" par le système financier,
résultat de la fragilisation endogène du système financier.
Le deuxième principe, la fragilisation financière se caractérise par la dégradation des
financements d'une part, et de la qualité des investissements d'autre part, se déroulant
parallèlement.
Dans ce cadre, la hausse des taux d'intérêt apparaît mécaniquement déclenchant la crise
financière : «La crise est caractérisée par l'incapacité des unités à refinancer leurs positions "à
travers des canaux normaux" ("through normal <<<<<r »q<dddschannels") »26.
Les étapes de la crise s’apparentent au cycle d’affaires de Minsky et son apport principal à sa
compréhension réside dans le caractère endogène de l’instabilité financière.
Plus précisément,Minsky démontre a l’instar de Juglar les processus de fragilisation et crise
financière en deux phases : phase ascendante du cycle caractérisé par l’euphorie spéculative
et phase relative à la rentabilité des capitaux.
25- L’endettement des firmes selon Minsky dépend:de leurs profits futurs anticipés qui déterminent leur capacité de remboursement. Ils constituent l’ancrage réel du modèle d’instabilité financière, du taux de capitalisation des profits anticipés. ce taux est fonction du degré de confiance avec lequel les prévisions des entrepreneurs sont faites et du taux d’intérêt monétaire sur le marché financier. et enfin dépend du niveau de leurs fonds propres.
26 - Minsky H.(1977) « A theoryof systemic fragility,in E.Altman ,A.Sametz, Financial Cries:Institutions and Markets in a fragil environment “ New York, Wiley and Sons
39
2-1 - La phase ascendante du cycle: l’apport du modèle à deux prix
Minsky défini une typologie familière dépendant de la relation entre les revenus issus de la
production et les dépenses associées à la structure financière des unités économiques.
Il se regroupe en trois comportements financiers27 :
Les agents prudents (Hedg Unit) : les cash-flows espérés dépassent les charges financières à
chaque période. Les engagements de ce type d’agent sont essentiellement à long terme et ils
remboursent leurs prêts sans incident.
Les agents spéculatifs (Speculatives units) : les cash-flows courants sont inférieurs aux
charges financières courantes, mais le revenu courant excède néanmoins les intérêts à payer
sur la dette. Les entités spéculatives doivent donc continuellement reproduire leur dette.
Les profits dans ce cas sont inférieurs aux engagements immédiats mais suffisante pour payer
les intérêts tandis que les recettes anticipées à long terme dépassent les engagements à venir.
Les agents ponzi : les cash –flow ne suffisent même pas à payer le capital emprunté.
Les agents engagés dans ce type de financement doivent alors accroître leur dette à chaque
période. Dans ces conditions, l’économie est d’autant plus vulnérable que la proportion
d’agents spéculatifs. Les projets réalisés par ce type d’agents sont à longue terme où le seuil
de rentabilité est très élevé. Cependant, l’accroissement des financements de type Ponzi ne
peut être infini. En effet, on a dans ce cas un accroissement de la dette sans augmentation des
actifs.
Dans le schéma Minskyen, les agents prudents ne sont vulnérables qu’à une hausse des coûts
de production ou à une baisse des revenus mais ne sont pas directement menacés par un choc
financier.
27 - Ces comportement sont évalués au regard des engagements à payer et de la capacité de firme à le faire .soient : i=intérêts de la dette, RT=principal de la dette . A chaque engagement, la firme doit rembourser à l’établissement bancaire le montant de (i+RT)
40
En revanche, la hausse des taux d’intérêt apparait comme élément central susceptible
d’expliquer la transition endogène d’un boom à une crise lorsque les agents spéculatifs et
ponzi sont importants. Plus précisément, le risque d’apparition d’une crise financière
augmente car la probabilité que des hausses de taux d’intérêt induisent des retournements des
valeurs actualisées est d’autant plus grande que le poids du financement spéculatif et Ponzi est
élevé28.
On peut alors classer les économies de la plus fragile à la plus robuste à travers le type de
financement des entités qui les composent:plus la proportion de financement prudent est
importante plus l’économie est robuste. A l’inverse, plus la proportion de positions
spéculatives et de financement Ponzi est élevée, plusl’économie est fragile selon l’hypothèse
d’instabilité de Minsky.
La fragilisation financière est donc caractérisée d’après HP Minsky (1992), par la dégradation
des structures de bilans, qui glissent, selon une typologie bien connue, de "prudentes" (hedge
finance), vers "spéculatives" (spéculatifs finance), puis "ponzi" (ponzi finance).
Il résulte ainsi une fragilisation institutionnelle lorsqu’il y a un relâchement des
comportements prudentiels qui sont à la base des décisions de financement des
investissements.
L’apport du modèle à deux prix :
28-H P Minsk (1982) « The Financial Instability Hypothesis : capitalist processes and the behavior of the Economy ” , in C. Kindleberger and J.P. Laffargue eds, “Financial crises : Theory, History and Policy”, Cambridge University Press, p. 13-39. P 26
41
Minsky [1975] se place dans une économie fermée où les profits sont déterminés parle niveau
des investissements et de la consommation.
Les profits des investisseurs vont stimuler par le biais de l’endettement afin de soutenir leurs
projets d’investissement dans le cas où l’environnement économique est caractérisé par
l’incertitude29.
Le modèle à deux prix de Minsky présente une certaine ressemblance avec le Q de Tobin
puisque l’investissement y est induit par l’écart entre le prix du capital telqu’il est évalué sur
les marchés boursiers et le prix des biens d’investissement sur le marché des biens et services.
Soit : (Pk) est le prix de demande du capital (risque d’emprunteur), représente le maximum
prix que les emprunteurs acceptent de payer pour les biens d’investissement.
Pour Minsky30, le prix Pk de tout bien de capital dépend du rendement escompté des cash
flows, par son possesseur et de la liquidité intrinsèque de cet actif.
Les cash flows rapportés, dépendront de l'état du marché et de l'économie, tandis que la
liquidité dépendra de la facilité et de l'assurance de revente de l'actif » (Minsky, 1986, p. 180).
(PI) est le prix d’offre du capital qui représente le prix des biens d’investissement nouveaux
(risque du prêteur). Ce type de prix est considéré comme une fonction croissante de la taille
de l’investissement et la décision d’investir de la firme dépend de l’écart entre les deux prix.
L’emprunteur a une capacité d’autofinancement Q* qui lui permet de financer une partie de
l’investissement (I*), l’entreprise doit alors dans ce cas s’endetter pour tout le capital.
Cetendettement conduit à l’augmentation du risque prêteur (la hausse de PI) et même du
risque d’emprunteur (baisse de Pk : la diminution de la perspective de rentabilité).La figure
suivante illustre le niveau de l’investissement dans le modèle à deux prix de H.P Minsky
(1975)
Figure 1-4 :Détermination de l’investissement dans le modèle à deux prix 29- pour plus d’information Cette théorie peut être présentée ainsi par Gilles(2004) , « Histoire des crises et des cycles économiques, des crises industrielles du 19eme siècle aux crises financières du 20eme siècle », Paris, A. Collin, Coll. « U » 30 -L'auteur met ainsi, l'accent sur le rendement escompté, idée émise par Keynes dans la Théorie Générale
42
Pk Q
Pi
I
I* I Source: H P Minsky (1975)
Les anticipations tendent à réduire le risque des emprunteurs et des prêteurs qui auront
tendance à s’endetter plus pour accroitre ainsi leurs revenus. Ce cas est appelé par Minsky « la
stabilité déstabilisante » oùl’´économie rentre dans une période d’euphorie caractérisée par
le recours massif au crédit et une hausse du prix des actifs.
Dans cette phase l’économie se déplace d’une économie de hedge finance (prudent) vers une
structure de finance fragile (spéculative ou ponzi). Il s’ensuit la phase expansive qui
constitue la manière endogène de la fragilité financière d’après Minsky. Il est alors
individuellement plus rationnel pour les firmes de s’endetter plus et pour les banques de
prêter plus.
En effet, une firme qui n’utiliserait pas tout le levier d’endettement disponible comme
instrument de concurrencerisquerait de voir sa valeur de marché effondrer par rapport aux
autres firmes qui se sont endettées, et à long terme elle ne pourrait maintenir sur un marché
concurrentiel.
Il propose donc une analyse de l’instabilité financière (FIH) qui se base tant sur le problème
de la liquidité que sur le problème de la solvabilité des banques.
43
Plus précisément le problème de la liquidité (une course à la liquidité)31 se produit lorsque
les investisseurs auront pris conscience que la croissance de leurs profits s’amenuisent.
Ils chercheront dans ce cas à vendre leurs actifs pour récupérer la plus-value et l’économie
entre alors dans une phase de détresse financière dans la mesure où il existe une large
possibilité qu’une entreprise ne puisse faire face à ses engagements.
Cette phase constitue la période qui sépare la fin de l’euphorie et les débuts de la panique ou
du krach (Kindelberger 1994), caractérisée par une baisse très brutale des prix et de l’activité
économique ayant fait l’objet de spéculations32 (terrains, matières premières, titres,
immobilier…), une augmentation des taux d’intérêt, une forte proportion d’agents spéculatifs
ou ponzi, un déficit de la balance des paiements et la multiplication de faillites commerciales
et industrielles.
Selon Kindelberger(1994) Trois phénomènes peuvent arrêter ou au moins diminuerla panique:
une baisse des prix suffisante pour inciter de nouveaux investisseurs à revenir à des actifs
moins liquides, uneinterruption des transactions ou une clôture de certains marchés, une
intervention de l’Etat.
En conclusion l’hypothèse d’instabilité financière (FIH) semblerait donc être en mesure
expliquer le cycle par des facteurs proprement financiers. Les enchaînements endogènes qui
31-pour plus d’information Diamond et Dybvig (1983)«Bank Runs, Deposit Insurance, and Liquidity » Journal of Political Economy, June, vol. 91, n° 3, p. 401-419 . Ils montrent qu‘une course a la liquidité ou un run peut se produire s’il n’existe pas de système d’assurance des dépôts.
32La baisse brutale des prix des biens conduit les spéculateurs à augmenter leurs marges ou à liquider leurs positions pour pouvoir satisfaire leservice de la dette et cela provoque un risque systémiquelorsque ces prix continuent à baisser ; c.- à- d que cette baisse engendre une détérioration des garanties apportées aux banques lors de l’octroi de prêts ce qui les poussent a rationné et /ou à en demander le remboursement.
44
caractériseraient un tel cycle pourraient alors être décrits de la manière suivante (Brossard
1998)
1- Pk >PI : boom de l’investissement
2- Profits élevés (+ éventuellement inflation) ------ Affaiblissement descrédits standards
3- Boom de l’endettement et des prix actifs anticipés
4- Réduction du rapport liquidités/titres (hausse de la vitesse de circulation de la
monnaie) ; hausse de la part du financement externe : fragilisation de la structure
financière
5- Choc financier causé par la hausse des taux intérêt
6- Illiquidité des unités « spéculatives » et « ponzi » ---- défauts encascade
7- Réévaluation des crédits standards et liquidations d’actifs
8- Hausse de Pi et baisse de pk---- chute de l’investissement et de lademande effective
9- Déflation des prix actifs et des biens produits
10- Renforcement des difficultés financières des prêteurs comme desemprunteurs
11- Récession cumulative si pas d’intervention du prêteur en dernier ressort et de la
politique budgétaire.
Minsky explique donc le déclenchement d’une crise financière par l’élévation endogène du
taux d’intérêt, l’accroissement des risques et même la hausse de l’endettement et la
spéculation entraine un accroissement de la fragilité financière qui est d’après Minsky la
racine de la crise.
2-2- De la liquidité à la solvabilité : un lien a éprouvé
45
Minsky propose une analyse de l’instabilité financière qui se base sur le problème de la
liquidité et sur le problème de la solvabilité des banques. Cet auteur parle de fragilisation des
bilans et il fait référence au problème de la solvabilité des débiteurs comme source
d’instabilité financière Cette thèse tend notamment à montrer de manière endogène comment
les structures financières se détériorent au cours du cycle. Pour eux, la fragilité financière se
constitue demanière endogène en phase expansive parce qu’il est individuellement rationnel
pour les firmes de s’endetter plus et pour les banques de prêter plus.
* Dette et instabilité financière (L’endettement et surendettement comme source de faillite
du système bancaire
Selon Minsky, le niveau des taux d’intérêt est en partie déterminé par la structure financière
de l’emprunteur et son corollaire (risque d’emprunteur).
La hausse des taux d’intérêts au cours du cycle économique est un phénomène complètement
endogène (Nasica 199733).
En premier temps, durant la phase « d’euphorie » où le comportement des banques cherche à
maximiser leur profit, le niveau d’endettement des entreprises s’élève.
Il montre que même si, "les crédits font les dépôts", de sorte que le montant de prêts nouveaux
octroyés soit égalé par le montant des nouveaux dépôts.
Cette expansion des bilans réduit la liquidité des banques:c.-à-d. que le risque d’illiquidité
augmente et la préférence des agents pour la liquidité s’accroit en raison de la hausse des taux
d’intérêt.
Parallèlement, la hausse du niveau d’endettement des entreprises augmente "le risque de
l’emprunteur" et "le risque du prêteur" selon la définition donnéepar Keynes dans la Théorie
Générale.
En effet, selon l’auteur, au- delà du montant qui peut être autofinancé tout niveau
d’investissement implique des charges financières certaines, alors que les profits de la
33-EricNasica (1997) « Comportements bancaires et fluctuations économiques : l'apport fondamental d'Hyman P.Minsky à la théorie des cycles endogènes et financiers ».Il aréexaminé dans cette étude la théorie des fluctuations économiques développée par Minsky (l'hypothèse d'instabilité financière) pour illustrer le rôle primordial jouée par l'activité bancaire et de la monnaie endogène sur la stabilité de l’activité économique.
46
production sont incertains. Le risque de défaut de la firme s’accroît donc avec
l’investissement, ce que les banques répercutent dans les charges financières.
Cette augmentation du risque se traduit par des hausses de taux d’intérêt et par des prêts à
échéances plus courtes et une réduction du montant des prêts ou des restrictions sur les
paiements de dividendes. Alors, le risque de l’emprunteur augmente avec le poids du
financement externe et la diminution de la liquidité.
En contre partie, les banques sont aussi exposées au « risque du prêteur » puisqu’elle a
l’avantage d’augmenter le niveau des taux d’intérêt prêteur sous l’effet d’une politique
restrictive.
Le risque du prêteur, renvoie clairement à la définition qu’a donnée Keynes dans « la
Théorie Générale ». Chez Keynes cette notion de risque est davantage liée à la décision
d’investissement et aux anticipations incertaines à long terme.
En deuxième temps, durant la phase d’expansion la concurrence exacerbées par les banques
les conduits à s’engager dans des opérations à fort levier d’endettement de leurs fonds
propres, de leurs réserves et de leurs actifs "sûrs" (tels que les titres publics), ce qui traduira
par une réduction du ratio capital/actif et donc un accroissement des profits bancaires.
Les banques vont se retrouver dans cette phase fragilisées par ces leviers d’endettement
élevés.
En contrepartie durant la phase de ralentissement,il se produira une augmentation du ratio
capital/actifs des banques afin de limiter les pertes et protéger les actionnaires. Cette
ralentissement se résulte à partir de la chute du prix des actifs ce qui diminue le niveau
d’investissement, un accroissement de l’insolvabilité des prêteurs et des emprunteurs.
Kindelberger a démontré que la phase de l’euphorie et l’expansion du financement
provoquent une bulle des prix de tous ou de certains avoirs, donnant ainsi le sentiment que
47
l’achat de ces avoirs financés à l’aide du crédit est une opération très rentablepeut engendrer
un risque systémique ; c'est-à-dire elle accroît la masse monétaire et la fragilisation des
bilans des entreprises et desbanques.
Il a ajouté ainsi que le départ de la grande crise mondiale de1929 trouve son origine en
grande partie dans l’instabilité du système de crédit. C'est-à-dire que ; la distribution du
crédit joue un rôle primordial dans le déclenchement des crises.
En plus, Nasica (1997) et Brossard (2001) ont montré que lorsque le niveau de fragilité
dépasse un certain seuil desoutenabilité, le taux d'intérêt s'élève de manière endogène,
déclenchant le retournement du cycle et alimentant les mécanismes de la crise.
Bernanke (1983, 1991) se place dans le cadre de la grande dépression et des faillites
bancaires et de rationnement du crédit. Il démontre qu’avant la crise, l’expansion du crédit
avait été très forte et le ratio service de la dette sur revenu national est passé de 9% en 1929 à
19,8 % en 1932.
Ainsi Fisher et Minsky lancent dans leurs théories de surendettement, qu’une spéculation
excessive et des investissements trop optimistes sont source de crises financières. Ils
évoquent dans ce cadre que la rationalité des agents est mise en cause et présupposée comme
facteur des crises financières.
Guttentag et Herring (1984) ainsi que Minsky (1982, 1985, 1991), à partir de leurs propres
catégories d’agents, en postulant une offre de prêts toujours croissante, expliquent le
déroulement d’une crise financière.
Pour conclure, Minsky dans son explication endogène et monétaire des cycles économiques,
souligne la fragilité des systèmes monétaires.Pour eu, la fragilité financière d’une économie
s’élève donc de manière mécanique lors des périodes de prospérité prolongée.
L’accroissement du niveau de taux d’intérêt entraine à un déclenchement d’une chute de
l’investissement en alimentant l’engrenage vers la crise des fois sévères comme le cas de la
crise récente de subprime.
Le cœur d’une crise financière est donc le boom du crédit bancaire. Et ça ce que nous
essayerons d’aborder dans les points suivantes.
2-3- Le déclenchement de la crise
48
Le terme de crises financières commençait à prendre sens qu’après la grande dépression
mondiale de 1929, où il suscite beaucoup d’intérêt chez Fisher, Keynes et Minsky
On a vue que les banques sont au cœur de la dynamique d’instabilité financière et contribuent
à amplifier et à accentuer les cycles économiques.
L’éclatement de la bulle spéculative (financière en 1929 et immobilière à la fin de la décennie
2000)alimente une crise auto-aggravante de typedebt deflation 34qui se transmet à l’ensemble
de l’économie. On prend à titre d’exemple et succinctement deux cas de crises financiers et
nous parlons sur la grande crise de Subprimes 2007 après la crise de 1929 dans les points
suivants.
2-3-1 La crise Russe(1998)
La crise en Russie s’est traduite par une crise économique, produite suite de la crise
économique asiatique de 1997. Les premières réactions de défiance apparaissent sur les
marchés financiers russes à la fin de l'été 1997.
L’origine de cette crise était double : crise budgétaire et crise bancaire (crise de
liquidité).D’une part, la crise budgétaire était due à la faiblesse des recettes fiscales,
l’appréciation du taux de change et la chute du prix de pétrole de plus de 40% durant les six
premiers mois de 1998et engendrent un solde négatif dela balance commerciale et courante
pour la première fois depuis 1991.En plus, en accord avec le FMI, le gouvernement russe a
émis à partir de 1993 des titres publics (GKO et OFZ) à court terme (1à3 mois) libellés en
roubles, empruntant en dollars ou en rouble.
L’insuffisance des recettes fiscales entraîne un cercle vicieux ; c'est-à-dire plus ledéficit
budgétaire se creuse, plus il faut émettre des GKO, et plus leur remboursement exige de
nouvelles émissions, d’où un spectaculaire gonflement de la dette publique.
A cela s’est ajoute la politique monétaire du gouvernement russe qui propulsa les taux
interbancaires a des niveaux atteignant 150 % pour une inflation de 10%. L’Etat n’était plus
34 -La théorie de debt-deflation trouve ses origines dans un article de Fisher qui est publié lors de la Grande dépression aux Etats-Unis. Elle souligne que parmi les facteurs susceptibles de déclencher une crise économique, le surendettement des entreprises et la déflation sont les plus décisifs (Fisher 1933, p. 341). Ce type de crise est caractérisé par des taux de chômage élevé, de déflation, d’accroissement du poids des dettes, des défauts de paiement et donc faillite du système bancaire.
49
en mesure de rembourser ses dettes, les intérêts de la dette publique ayant atteint la moitié des
recettes budgétaires.
Pour ce faire face, le Russie s’est retournée vers le FMI en 1998 pour demander une aide
massive de leur déficit. Le FMI accepte la demande pour diminuer le déficit budgétaire du
pays de 30 milliards à 2,5 milliards.
D’autre part, la crise bancaire a pris naissance sur le marché des titres publics russes. Le
gouvernement se confronte à des taux de plus en plus élevées. Les banques russes ne
trouvaient plus de liquidités le 17 aout 1998 pour respecter ses engagements relatifs à 40
milliards de dollars de bons de trésor à court terme (GKO), et étaient dans l’impossibilité de
se renouveler leurs lignes de crédit.
En ce qui concerne la dette russe, tous les marchés financiers s’effondrèrent imposa à l’Etat
de la restructurer en élargissant la bande de fluctuation du rouble et interdit aux banques
russes de rembourser leurs obligations étrangères de plus de 180 jours pendant trois mois.
Dans le contexte de cette crise, les marchés financiers américains furent soumis à cette
logique destructrice entre septembre et octobre 1998 où la liquidité des valeurs obligataires
de long terme a connu une grave baisse.
Dans ce cas, le FMI joua le rôle du préteur en dernier ressort en accordant une aide financière
de 11,2 milliards de dollars.
De même, l’idée que le G7 joua systématiquement le rôle du prêteur en dernier ressort
suivant la stratégie de la russie « To gig tofail », le problème d’aléa de moralité se résulte du
coté des investisseurs qui sous-estiment le risque russe, et du coté de l’Etat récipiendaire qui
ne procède pas aux réformes,budgétaires, monétaires et fiscales nécessaires.
Au total, cette crise avait engendré de grave conséquence durant l’été de 1998 où l’indice de
la bouse de Moscou chute de 9% (à perdu 80%), New york 19%, Paris 32%, Francfort 37%.
La production chute en raison de l’arrêt du crédit (Crunch Credit), le PIB a baissé de 4,6% en
1998 et le forte d’évaluation du rouble n’a aucun effet sur les exportations où la valeur des
exportations totales russes a réduit de 16,4% en 1998 car le volume du pétrole et des
matières premières ne dépend pas de leurs compétitivités prix.
50
La crise russe est politique, économique, sociale, culturel… La démonétisation de l’économie
et la faillite fiscale du pays sont à la fois cause et conséquence de la faiblesse de l’Etat et
même l’instabilité gouvernementale qui servis en russie en 1998.
2-3-2 : la crise Mexicaine
La crise Mexicaine de 1994 est considérée comme la première crise financière touchant la
plupart des économies émergentes.
Avant la crise, l’économie Mexicaine est connu des réformes de libéralisation financière tels
que ; l’élévation de toute les restrictions imposée sur les investissements étrangers, la
suppression du contrôle des échanges et la modernisation du marché financier ….
Au lendemain de la crise de la dette de 1982 et avec le soutien actif du FMI de 1988 à 1993,
le Mexique a procédé à des réformes de stabilisation macroéconomiques et structurelles dont
le but de réalisé la viabilité externe et à créer les bases d'une croissance tirée par le secteur
privé. Elle se fondait sur les éléments suivants : maintien de la rigueur financière, utilisation
du taux de change comme point d'ancrage, application d'un vaste programme de réformes
structurelles, dont les privatisations est la libéralisation du commerce et des changes, et
restructuration fondamentale de la dette extérieure35.
L’économie mexicaine atteignait un taux de croissance satisfaisant environ 3.9% en moyenne
et les investisseurs étrangers sont attirés par des taux d’intérêt élevés plus élevés (origine de
crise) que le taux directeurs de la banque central américaine.
Grâce au rééchelonnement de la dette extérieure et à la conclusion avec les banques
créancières étrangères d’un accord novateur de réduction de la dette (1989 -1990), les
paiements d’intérêts ont été réduits.Ces politiques de stabilisation ont eu des résultats
remarquables. Le pays a connue en 1987 un déficit de plus de 15% du PIB, le solde globale
des finances publiques est devenu légèrement excédentaire à partir de 1991 jusqu’au 1993, le
taux d’inflation ainsi a été passée de 160% à 8% en 1993 et la croissance du PIB est
augmentée passant de 0.5% par an en 1985-1988 à 3% en 1989-1993.
Les entrées de capitaux privés ont atteint 6% en moyenne du PIB de 1990 à 1993 sous la
forme de titres et non plus de crédits bancaires et les réserves internationales brutes du pays
35Michel Camdessus (1995), « la crise financière mexicaine, ses origines, la réponse du FMI et les enseignements à tirer » Revue d'économie financière Volume 33 N° 33 pp. 35-45 P 35
51
ont été passés de 6 milliards de dollars à 25 Milliards de 1989 à 1993 grâce à la
restructuration de la dette extérieure.
L’économie Mexicain est devenue renforcer à partir de 1994, mais des faiblesses encore
valable. En premier lieu, le déficitde la balance commerciale mexicaine est toujours grande
passant de 6% du PIB en 1993 à 9% en 1994.Les raisons de cette détérioration est rendu par
une progression des investissements quistimulent la production et les exportations nettes à
l’avenir.
En plus, le peso s’est sensiblement apprécié sur la base du taux de change effectif réel de
76% entre la fin de 1987 et la fin de 1993, cela implique notamment le taux de change du
pays accroisse pour maintenir la compétitivité internationale des produits mexicains.
Au second trimestre de 1994, l’économie mexicaine est devenue plus fragile sur le plan
interne et externe. A l’intérieur du pays, il s’agit d’une rébellion au Chiapas (une petite
région du Mexique)au début de janvier 1994 et en décembre et l’assassinat politique de
M.Colosio candidat à la présidence fin Mars et en septembre qui a été suivi par une période
de la baisse des Peso. Les autorités s'étant engagées à respecter les faibles variations du taux
de change annoncées d'avance, ces pressions ont été résorbées en partie par l'amenuisement
des réserves officielles, qui sont tombées de 30 milliards de dollars à 18 milliards au cours du
seul mois d'avril, et par le doublement des taux d'intérêt à court terme36.
Ces dernières évolutions ont ajouté au climat d'incertitude politique et économique qui s’est
affaibli la position financière du pays et a renforcé les risques d’un ajustement imposé par
les marchés.
Sur le plan externe, le Mexique a fait face à une hausse marquée des taux d’intérêt
internationaux en 1994. Cette évolution était due à la reprise de l’expansion dans les pays
industrialisés et, surtout à l’accélération marquée aux Etats –Unis et d’autres pays
industrialisés.37
36- Aglieta M (2001), « Macroéconomique financière », Ed La découvert 5eme édition Paris 2001 P 155 37-Tchiko Faouzi, “ Analyse des crises des pays émergents: Proposition d’un modèle explicatif », Thèse de Doctorat en Science économique Tlemcen 2009-2010 P44
52
Les autorités mexicaines ont essayé de changer leurs politiques monétaires où, ils ont consenti
un crédit au secteur privé qui a connu une expansion rapide, par les banques commerciales et
de développements. Cette augmentation du crédit interne était destinée à compenser la
diminution des capitaux étrangers, tout maintenant le Peg après une légère dévaluation.(Le
Peg est l’action de fixer la monnaie nationale sur une monnaie étrangère, considérée comme
monnaie de référence).38
Le système financier du pays est déjà fragilisé par l’expansion du crédit et la politique
économique mexicaine se trouve encore en déficit en 1994, où les transactions extérieures
courantes ont atteint 8% du PIB sur l’ensemble de l’année.
Tous ces facteurs semblent avoir contribué à la crise de décembre. Le 1er décembre, alors que
le taux de change du peso (par rapport au dollar E.U.) était à la limite supérieure de sa bande
de fluctuation, le Président Zedillo a pris ses fonctions et quelques jours plus tard, les tensions
ont repris au Chiapas. Le 20 décembre, les réserves internationales étant tombées à 10,5
milliards de dollars, les autorités ont dévalué le peso en relevant de 15 % la limite supérieure
de sa bande d'intervention.39
Ainsi, la production industrielle chuta de 15% et le PIB de 6.2% et le peso valait 40%
fin de décembre 1995.
Alors, ces perturbations nécessitaient une mise en œuvre d’un programme d’ajustement
sévère et d’un ensemble concours financiers internationaux devait être annoncée afin de
sauver l’économie mexicaine.
La crise mexicaine est touché plusieurs pays au cours des semaines qui ont suivi le
déclenchement de la crise, les marchés boursiers de l'Argentine, du Brésil, du Chili et du
Pérou ont enregistré une chute qui a atteint parfois 20 %. D’autres marchés émergents ont été
touchés surtout en Asie mais plus faible que les premiers.
38- Tchiko Faouzi Ibid P44 39- M. Camdessus Ibib P 38
53
Afin d’aider l’économie mexicaine de cette grave crise, le FMI donne un accord de
confirmation d’une durée de 18moiscomporte un montant de 17.8 milliards de dollars, après
la détention d’un demande d’assistance auprès des autorités mexicaines.
Une autre aide porte sur les 20 milliards de dollars du trésor américain sous forme de swaps
et de garanties à court et à moyen terme.
La crise mexicaine doive être prise comme leçon pour autres économies émergentes.
D’après les analystes même si quedes pays ont des situations budgétaires solides, il est
dangereux de laisser se creuserdes déficits extérieurs importants, surtout dans le cas où ils ont
utilisétrès largement pour soutenir leurs consommation intérieure et sont financés en
grandepartie par des capitaux à court terme, ce qui peut entraîner à terme de graves difficultés
économiques pour le pays.
Pour conclure, le système bancaire en générale exacerbe les phases ascendante et descendante
du cycle des affaires (déjà vue) et leur comportementconfronté à de nombreux facteurs de
fragilité financière (instabilité financière) dans un contexte de libéralisation et de globalisation
financière.
54
Section 3 : Libéralisation financière, aveuglement au désastre et spéculation bancaire
come une source des crises bancaires
Suite à la libéralisation financière, les banques veulent à tout prix augmenter leur rentabilité,
accorder des prêts importants sans provisionnement: « Les banques adoptent ce
comportement imprudent parce qu’elles développent une myopie au désastre et l’anticipation
subjective qu’elles forment sur la probabilité d’occurrence d’une crise, d’un défaut des
emprunteurs, est sans cesse biaisée: elles sous-estiment l’apparition de chocs, l’existence de
risques et surestiment les perspectives de croissance de l’économie »(Guttentag et Herring
[1986]). 3-1 Aveuglement au désastre :
Dans la phase ascendante du cycle des affaires, de multiples facteurs sont susceptibles
d’influer sur la gouvernance d’entreprise. Dans un climat d’euphorie, les banques adoptent un
comportement d’aveuglement au désastre ou disaster myopia caractérisé par une tendance
systématique à la sous-estimation des probabilités subjectives de chocs (notamment chocs de
crédit résultant d’un défaut d’un ou plusieurs emprunteurs) ou à la surestimation des
perspectives de croissance économique.
Ce concept est défini pour la première fois par J. Guttentag et R. Hering, 198640.L’idée central
est que: les individus ont un seuil psychologique de sensibilité à partir duquel ils considèrent
que l’événement est possible lorsque la probabilité subjective est inférieure à ce seuil critique,
elle est traitée comme si elle était nulle. Or, les agents économiques vont élaborer des
probabilités subjectives c’est parce qu’ils ont dans un cadre d’incertitude et une maîtrise
incomplète de l’environnement économique.
Ils ont utilisé ainsi des notions de psychologie comportementale et cognitiveà travers des
hypothèses « heuristiques » justifiant la myopie au désastre. Plusieurs «heuristiques »
utilisées d’ordinaire par les spécialistes de psychologie sociale pour caractériser le
comportement des agents en situation d’incertitude, servent de base à cette hypothèse.
40 -Guttentag, J., R. Herring (1986), “disaster myopia in international finance” Essay in international finance, Princeton university, n° 164, September.
55
Guttentag et Herring se servent de l’« heuristique de disponibilité » pour montrer que la
probabilité subjective de la survenue d’un événement rare, baisse au fur et à mesure que le
souvenir d’un tel événement s’efface. Lorsque la probabilité d’occurrence de cet événement
tombe au-dessous d’un certain seuil, dit « seuil heuristique », elle finit même par être
considérée comme nulle. Plus précisément, cet aveuglement peut être expliqué par plusieurs
« heuristiques » on cite :
- Une heuristique de mémoire: Plus le souvenir d’une crise n’est éloigné dans le temps, plus la
probabilité subjective d’occurrence d’un tel évènement est faible conduisant la banque à
satisfaire un éventail plus large d’emprunteurs.
La probabilité subjective d’un choc devient alors une fonction décroissante du temps écoulé
depuis le dernier choc.
ces auteurs citent à titre d’exemple dans leur article (1984) « crédit rationing and financial
disorder »: le cas d’un automobiliste qui vient d’être témoin d’un accident et qui se met
immédiatement à conduire plus prudemment; sa vigilance décroit ensuite avec le temps.
Alors, la myopie au désastre est considérée comme une fonction du temps écoulé depuis le
dernier choc où les agents ne retiennent pas les leçons du passé et renouvellent les mêmes
erreurs ce qui peut donner naissance à de nouveaux comportements imprudents.
Plus précisément certains emprunteursjugés trop risqués auprès les péteurs dans la phase
précédente du cycle peuvent obtenir des crédits plus facilement dans la phase d’expansion.
Alors la qualité des portefeuilles de prêt dans ce cas se détériore et devient plus risquée
dans la phase de maturité du cycle.
-Un seuil heuristique : lorsque la probabilité tourne sous un certain seuil non nul (π’), celle-ci
prend automatiquement la valeur zéro.
Au de là, la probabilité devient strictement positive. La probabilité subjectives de risque de
défaut chute de ( π t à π t+n) jusqu’à atteindre le seuil critique (π’n) avec le temps (avec π,
la probabilité de réalisation d’un désastre). Lorsque les prêteurs se situent en deçà de ce seuil,
ils perdent alors toute sensibilité à la probabilité de défaut.
-Une heuristique de complaisance ou le syndrome du déni: Ceci référence d’un mécanisme
psychologique qui conforte les agents dans leurs propres décisions en dépit de l’existence
d’informations devant les inciter à modifier leur comportement.
56
Ces concepts d’heuristiques sont illustrés dans la graphique suivante définis par
Guttentage et Herring (1984)
Figure 1-5: Les hypothèses de la myopie au désastre
Source: Guttentage &Herring (1984) Donc comme l’a souligné Herring (1999)41, le système financier peut alors devenir de plus
en plus vulnérable à une crise dans les périodes où les conditions financières sont favorables,
puisque la probabilité de réalisation d’un désastre est jugée nulle.
Dans le contexte de « Myopie face au désastre », la qualité des actifs de la banque se dégrade
lorsqu’ elle ne sait pas exactement que la décision acceptée a un niveau de risque plus
élevé.Lavulnérabilité du système bancaire aux crises financières est en effet inhérente au
comportement connu sous le terme «aveuglement au désastre ».
Ce comportement exprime la réaction des banques qui se trouvent dans une situation
concurrentielle et incertaine et qui s’engagent à octroyer des crédits contribuant ainsi au
surendettement (Aglietta 1991, p. 234).
41 -HERRING R, (1999) : "Credit Risk and Financial Instability",Oxford Review of Economic Policy, 15(3), pp63- 79.
57
Aglietta (1993) explique le comportement de myopie au désastre tel qu’il a été appliqué en
premier par J-M Guttentag et R.J Herring [1986] : Il est fondé sur la spécificité de
l'intermédiation bancaire.
Pour lui, c'est principalement la concurrence issue de la déréglementation qui va conduire les
banques à des comportements de myopie intrinsèque. C’est parce que la concurrence pousse
les banques, en période d'essor, à être moins strictes quant aux conditions demandées aux
préteurs; qu'il s'agisse du taux, des pénalités de remboursement anticipé, de l'importance des
avals et autres cautions.
On a là donc une forme de paradoxe ; c'est parce qu'elles s'attribuent mutuellement une
certaine rationalité que les banques sont conduites à un comportement irrationnel.
Ainsi, le caractère irréversible de l'octroi de prêt va relier cette myopie intrinsèque à
l'aveuglement au désastre par le biais d’un seuil heuristique et si ce seuil est suffisamment
bas, le comportement de myopie intrinsèque ne mène pas forcément à l'aveuglement au
désastre. Le problème vient de ce que ce seuil n'est pas fixe.
Chez Aglietta, trois facteurs amplificateurs augmentent ce seuil :-Le degré de la concurrence,
le temps42 et la quasi-certitude d'une protection. Cette dernière constitue un point discutable
dans l’analyse d’Aglietta.
Pour lui le préteur en dernier ressort augmente aussi le seuil heuristique. Ce seuil est lié à la
probabilité (estimée) de défaut d'une catégorie d'emprunteurs. En tout cas, la hausse de ce
seuil heuristique se traduit par la modification de la structure financière des banques.
En contre- partie, la baisse du seuil heuristique se produit lorsqu’il y a un défaut de paiement
d'un client important ou d'un krach sur un marché localisé. La conséquence de la baisse du
seuil est de changer la qualité des créances prêtées par la banque ; C.à.d. les créances
deviennent "douteuses" où la qualité des emprunteurs n'a pas changé. Par ailleurs, ces
comportements s’intensifient dans un contexte de finance libéralisée et de déréglementation.
42- Pour expliquer le rôle du temps dans la hausse du seuil d’heuristiques, M Aglietta utilise l’exemple d’une pile&face. Pour lui Si on lance au hasard une série de pièces de monnaie, quelle est la probabilité de tirer "pile" si on a obtenu auparavant, trois fois le tirage "face" ? En fait cette probabilité reste de 1/2, puisque les tirages sont indépendants. Leur argument est que les périodes de prospérité poussent à sous-estimer de plus en plus les risques. Le caractère lointain (dans le temps) des crises leur fait attribuer -à tort- une faible probabilité d'occurrence. Là, Aglietta introduit l'hypothèse de dégradation de la mémoire qui s'avère être un corollaire du temps dans la hausse du seuil heuristique.
58
Cette dernière est largement défendue par McKinnon (1973) et Shaw (1973). Ils ont souligné
que ces politiques condamnent les interventions du gouvernement sur les marchés de
capitaux et prônent des réformes financières et bancaires.C’est ce que nous verrons en détails
dans la sous- section suivante.
3-2La libéralisation financière “ By now there is widespread agreement that trade liberalization enhances growth. No such agreement exists, however, on the growth-enhancing effects of financial liberalization, in large partbecause it is associated with risky capital flows, lending booms and crises“ Tornel, Westermann and Martinez(2003)
La libéralisation financière est habituellement considérée comme l’antipode dela répression
financière. Selon Nouriel Roubini et Xavier Sala-i-Martin (1991), larépression
financière43résulte des politiques répressives d’un gouvernement qui décidede ne pas
permettre un développement financier complet.
Ces deux économistes et suivant l’étude de McKinnon et Shaw (1973), mettent en relief les
méfaits d’un système financier réprimé, sur les deux plans financier et réel, et certifient que la
libéralisation financière est le moyen le plus efficace pour développer l’intermédiation
bancaire, relancer l’accumulation du capital et promouvoir la croissance économique dans les
pays émergents. D’autres travaux s’inscrivant dans la même logique se sont manifestés
quelques années plus tard, c’est essentiellement les travaux de Galbis (1977), Kapur (1976-
1986), Mathieson (1978-1979), Vogel et Buser (1976), M.J.Fry (1988), Y.J.Cho (1988),
N.Roubini et X.Sala- i-Martin (1992 ), I.Atiyas, G.Caprio, J.A.Hanson (1994), ceux de
O.Bandiera, G.Caprio, P.Honohan et F.Schiantarelli (2000), ceux de A.Jbili, K.Enders et
V.Treichel (1997), ceux de R.Levine et R.King (1993), ceux de R.Levine et S.Zervos (1998),
ceux de G. Bekaert, C.R.Harvey et C.Lundblad (2000-2001), ceux de P.B.Henry (2000), ceux 43-La notion de la répression financière a été lancée pour la première fois par Mackinnon & Shaw (1973) pour montrer que l’intervention des pouvoirs publics dans le fonctionnement du marché financier conduit à un découragement de l’épargne, un rationnement du crédit et l’affectation non optimale des ressources. Ainsi, Si l'Etat fixe arbitrairement les taux d'intérêt réels (à travers la fixation des taux d'intérêt nominaux) au- dessous de leurs valeurs d'équilibre de marché, il réduit la croissance économique dans la mesure où : - Cela réduit la quantité de fonds disponibles pour l'investissement via la baisse des dépôts bancaires, et affecte la qualité de l'investissement par la modification de comportement des intermédiaires financiers.
59
de A.Chari et P.B.Henry (2002), ceux de N.Fuchs-Schundeln et N.Funke (2001), ceux de
J.R.Harris, F.Schiantarelli et M.Siregar (1992), ceux de F.Jaramillo et A.Weiss (1993), ceux
de R.G.Gelos et A.M.Werner (1999) et ceux de C.Sancak (2002). Dévoués principalement à
modéliser les contributions originelles de Mac Kinnon (1973) et Shaw (1973).
ces travaux ont abouti globalement à la même conclusion c’est que le système financier doit
être libéraliser pour assurer son bon fonctionnement, accroître l’épargne financière,
promouvoir les investissements productifs, pousser l’innovation technologique et soutenir la
croissance économique.
Sur le plan interne, telle qu’elle apparaît dans la littérature cette politique de dérèglementation
financière coïncide avec l’élimination de toutes les formes d’interventionnisme étatique dans
le fonctionnement des systèmes financiers ; tels que l’élimination du contrôle des crédits , la
dérégulation des taux d’intérêt , la promotion de la concurrence dans le secteur bancaire, en
éliminant les barrières à l’entrée de nouvelles banques domestiques ou étrangères ,l’octroi de
plus d’autonomie aux banques dans la prise de décision. Sur le plan externe,La libéralisation
des mouvements des capitaux consiste à éliminer toutes les restrictions sur les transactions en
capital. Elle peut porter aussi sur l’élimination des restrictions , sur les transactions financières
internationales des résidents, et sur les investissements dans le pays pour les non-résidents.Le
tableau 1 illustre les différentes formes de libéralisation, leurs motivations et les conséquences
indésirables pour l’économie réelle.
Ainsi, dans ce contexte G. Kaminsky et S. Schmukler (2008)44,dans une étude récente
synthétisent les différents critères de libéralisation financière (voir annexe 01)
Tableau 1-1 : Les effets de la déréglementation financière
44- Kaminsky. G et Schmukler. S (2008) : « Short-Run Pain, Long-Run Gain : Financial Liberalization and Stock Market Cycles », Review of Finance, Vol 12, N°2, p. 281.
60
Les mesures
Les motivations Des conséquences indésirables
Système financier domestique
Abolition des contrôles des taux d’intérêt Abandon de l’encadrement du crédit Développement du marché du crédit, des titres et des actions Décloisonnement des marchés financiers Liberté de fixation des tarifs et commissions
Baisse des coûts grâce à la concurrence Meilleur accès au crédit Plus grande efficience de l’allocation des fonds Lutte contre les cartels Meilleure réponse à la demande et innovation
Plus grande prise de risque par les banques Jeu de l’accélérateur de crédit, source de fragilité financière Excessive réactivité des marchés aux anticipations Risque de cumul des déséquilibres d’un marché à l’autre Le durcissement de la concurrence induit une plus grande prise de risque
Relations avec l’international Levée du contrôle des changes Liberté d’établissement d’institutions financières étrangères
Volonté de maintenir la compétitivité des firmes domestiques Créer un marché profond pour les titres privés et publics
Les taux de change sont gouvernés par les anticipations financières Création de risques systémiques, interdépendance crise de change / crise bancaire
Conséquence pour la réglementation financière Renforcement du contrôle micro-prudentiel Harmonisation au niveau International
Stabilisation du système face à la prise de risque individuel Prise en compte du caractère transnational de la finance
Non prise en compte de la synchronisation des risques, ni de l’impact de l’environnement macroéconomique Pas d’équivalent du prêteur en dernier ressort au niveau international
Source:Boyer, Dehove et Dominique Plihon (2004) « Les crises financières », La Documentation française. Paris, p 123
61
Afin d’évité les déséquilibres budgétaires et pour atteindre un certain seuil de
stabilitémacroéconomique, R. McKinnon (1991) ainsi que R. McKinnon et H. Pill (1997)
considèrent qu’en raison de l’aléa moral associé au secteur financier, la libéralisation du
compte capital doit rester la dernière étape du processus de réforme.
En d’autre terme, les réformes d’un pays qui se initient par l’ouverture de leur capital avant
de préparer ou structurer leur systèmes interne la probabilité de crises bancaires s’accroit
de manières significatives ce qui confirme exactement la thèse de McKinnon 199145 de
« L’ordre optimal » ou «sequencing ».
Pour eu, le respect de l’ordre de l’opération de libéralisation financière permet de garantir la
réussite des politiques de libéralisation. C’est parce que l’ouverture des mouvements de
capitaux avant de réformés le système financier interne d’un pays, renforce lerisque de
distorsions créés par l’existence des règlementations mal adapté à un contexte d’ouverture
international.Donc, les pays qui ont le plus souffert par la crise, ce sont ceux caractérisés par
une libéralisation financière rapide et un filet généreux de sécurité institutionnel (Caprio 1998,
p.18).
Dans ce cadre,D. Plihon (2000)46préconise pour sa part, d’agir par étapes dans le processus de
libéralisation financière, afin d’assurer la stabilité et le « sequencing » pour les programmes
de réforme et de dérèglementation financière.
Pour eu, afin d’éviterles effets pervers de la libéralisation financièrequi se fini par de
graves crises financièreconnues dans de nombreux pays émergents tels que ; le Sud-est
asiatique en 1997 et 1998, la Russie et le Brésil en 1998, L’Argentine en 2001….,Il faut
s’assurer que deux conditions préalables soientprésentées pour pouvoir ouvrir le système
financier à la concurrence internationale, sans courir desrisques de fragilisation.
Il s’agitque
45 -McKinnon, R.I., 1991. “The Order of Economic Liberalization: Financial Control in the Transition to a Market Economy “, the Johns Hopkins University Press, Baltimore and Londres.
46-Plihon. D (2000) :« Et maintenant ? Quelques pistes de réflexion et propositions de réformes », dans Appel des économistes pour sortir de la pensée unique (2000) : « Les pièges de la finance mondiale », Syros, Paris,p. 221.
62
* le système financier solide capable d’affronter la concurrence internationale. En d’autre
terme, il faut garantir la stabilité macroéconomique
Un certain nombre d'études récentes ont aboutis aux résultats suivants : les politiques
macroéconomiques des données telles que celles qui sont habituellement publiés dans un
bulletin de la banquecentrale, peuvent être utilisées comme indicateurs avancés où coïncidents
des difficultés bancaires.47La stabilité macro-économique désigne la stabilité du niveau
général des prix et un déficit budgétaire modéré ou l’instabilité de ces derniers augmente la
probabilité de crises bancaires et financières.
L’instabilité macroéconomique se caractérise par des taux d’inflation et d’intérêt élevés et
incertains ce qui provoque une baisse de l’épargne et une orientation de l’investissement vers
des projets moins productifs. Ceux-ci se répercutent négativement sur la croissance
économique.Au total, la stabilité macroéconomique est prise comme une condition nécessaire,
mais reste insuffisante pour la réussite des réformes de libéralisation financières. Cette
mesure donne lieu à une croissance économique saine sans dysfonctionnements et la
réalisation d’un taux de croissance acceptable et un taux d’inflation faible permettant aux taux
d’intérêt réels de se monter.
* des autorités de surveillance compétentes (et non corrompues), ainsi que des systèmes efficaces de contrôle des risques, avant d’accueillir les capitaux étrangers :
La réglementation prudentielle imposée auprès des autorités qui cherchent à superviser leur
système financier en utilisant des règles plus strictes d’autant plus que la stabilité
macroéconomique, permet de limiter la probabilité de défaillance d’une banque, qui est un
évènement fortement déstabilisant pour l’économie.
Face à ce constat, le comité de Bâle a décidé en 1988 de la mise en place du ratio Cooke. Ce
ratio fixe à 8% le rapport entre les fonds propres et les risques pondérées. Si on pose le
problème de surliquidité on trouve que le respect de ce ratio ne signifie pas vraiment
l’efficacité du système bancaire. Si on parle sur les pays émergents on trouve que leur
secteur bancaire est faiblement ouvert aux marchés internationaux.
47 -Hardy et Pazarbasioglu (1998),“Leading indicators of banking crises: Was Asia different?” IMF Working Paper, N°91
63
Dans ce cadre l’imposition des contraintes sur les fonds propres (ratio Cooke) peut avoir des
conséquences graves sur la croissance économique. (Nous essayerons d’analyser ce concept
en détail dans le prochain chapitre)
En conclusion, cette politique de libéralisation financière n'est pas sans soulever un certain
nombre de problèmes. Si elle promet le meilleur, la libéralisation financière a récemment
montré ses limites lors des graves dysfonctionnements apparus dans les pays émergents qui se
sont abonnés à une telle expérience. La crise financière qui a débuté en Thaïlande durant l’été
1997 constitue en effet un point noir qui greffera pour de longues années.
3-2-1 La relation entre libéralisation financière et crise bancaire : une revue de littérature
Ces dernières années ont été marquées par des difficultés considérables pour les secteurs
financiers de nombreux pays principalement les pays émergents.
Les crises sans doute les plus aiguës ont été dues aux problèmes financiers de certains
marchés émergents48.Julio Maria Sanguinetti, ancien Président uruguayen (1985–95), a dit un
jour : «le système bancaire ne vous mènera jamais au paradis, mais il peut vous précipiter en
enfer en un après-midi»49.
La dérégulation des taux d’intérêt, les barrières à l’entrée ainsi que la libéralisation des
mouvements des capitaux ont fragilisé les systèmes bancaires des pays où les institutions de la
régulation, de surveillance et d’autres éléments du cadre juridique n’étaient pas mises
enplace.
L'association entre la libéralisation financière et la crise bancaire a été observée dans plusieurs
études empiriques comme Williamson et Mahar 1998 ; Kaminsky et Reinhart 1999 ;
Demirgu¨c¸-Kunt et Detragiache, 2001 ; Weller 2001 ; Eichengreen et Arteta, 2002 ; Noy
200450.
48 -Brenda Genzalez - H ermosillo; « Crises bancaires : se doter d’indicateurs d’alerte avancée »,Finances &Développement / Juin 1999
49Agustín G. Carstens, Daniel C. Hardy et Ceyla Pazarba ¸sio˘glu , « Eviter les crises bancaires en Amerique Latine » Finances & Développement Septembre 2004 P30 50- Apanard P, Angkinard,Wanvinol Sawangngoenyuang and Clas Wihlborg ,” Financial Liberalization and Banking Crises: A Cross-Country Analysis “ Journal compilation International Review of Finance, 2010 p 267
64
Kaminski et Reinhart (1996) ont ainsi réalisé une importante étude empirique,portant sur 20
pays en Asie, Amérique latine, Europe, et Moyen-Orient, au coursdes années soixante-dix
jusqu’au milieu des années quatre-vingt-dix. Leurs principaux résultats reposent sur l’idée
que la plupart des crises bancaires du monde sont précédées par des politiques de
libéralisation financière. Cette politique permet l’entrée massive de capitaux étrangers et un
accroissement des crédits à l’origine d’inflation et de création de bulles spéculatives.
Selon eux, les années 80 et 90 sont caractérisées par la prolifération des crises bancaires et
dans la moitié des cas, cela constitue un indicateur avancé des crises de balance de paiements.
Ils mettent alors l’occurrence d’une crise bancaire et crise de change ou ce qu’on
appelle :crise jumelle ou twin.Ils trouvent que 56% de crises bancaires ont été suivies par
des crises de balance de paiement dans les trois ans.
Ce pourcentage représente 24% pour un décalage d’un an au moins entre les deux crises
(crise jumelle). En outre, la libéralisation financière stimule les entrées massives de capitaux,
ce qui entraine une surévaluation de monnaie qui freine une partie de la croissance et
augmente le taux de chômage, ce qui fragilise le système financier créant ainsi les
défaillances bancaires. Ces défaillances amènent à une perte de confiance des étrangers qui
retirent leurs capitaux créant par conséquent des crises de changes.
Goldfajn et Valdes [1997] en prolongeant l’étude empirique deKaminski et Reinhart
(1996),ont étudié des expériences plus récentes de crises bancaires et de balances de
paiements en Finlande, au Mexique, en Suède et au Chili. Ces auteurs suggèrent que l'activité
d'intermédiation financière, favorise les entrées de capitaux mais en même temps accroit la
probabilité d'occurrence d'une panique bancaire généralisée, ce qui nécessite dans ce cas une
mise en place de contrôles stricts.
Cette idée est confirmée par Stiglitz (1998), Krugman (1998), et Radelet,Sachs (1998).Ces
auteurs confirment que la crise asiatique est survenue à cause d’une part, de l’instabilité des
marchés financiers et d’autre part, de la libre circulation de capitaux surtout à court terme, ce
qui nécessite d’une réglementation plus stricte afin d’affaiblir le degré des crises et de les
rendre plus rare dans les pays.
Demirgüç-Kunt et Detragiache [1998] 51ont identifié une relation entre la libéralisation
financière et la fragilité financière à travers une étude sur 53 pays au cours des années 1980-
51- AsliDemirgüç-Kunt and Enrica Detragiache (1998),«Financial liberalization and Financial fragility »Annual World Bank
Conference on Development Economics, Washington D.C., 20-21 avril.
65
1995. Ces auteurs ont analysé les pays dont les données chiffrées étaient disponibles via les
statistiques financières internationales du F.M.I et ils ont utilisées une variable basée sur
l’observation de la politique de change comme une variable déterminante de la libéralisation
financière.
En plus, en raison de la taille de l’échantillon et de la relation pouvant exister entre taux
d’intérêt réel et cycle économique, ils n’utilisent pas les taux d’intérêts réels pour mesurer le
degré de libéralisation financière. Ils trouvent que les banques sont amenées dans ce cas, à
financer des projets plus rentables mais plus risqués en éliminant le plafonnement des taux
d’intérêts.
Ainsi, ils ont utilisé deux groupes de variables de contrôle, le premier portant sur des
variables macroéconomiques( taux de croissance du PIB, inflation, commerce extérieur, taux
d’intérêt à court terme), et des variables financiers ( le taux de croissance de distribution de
capitaux, les sorties de capitaux…), on effectuant divers tests du modèle logit avec variable
dummy de crise bancaire afin de vérifier l’impact de la libéralisation financière de
l’environnement institutionnel et de l’assurance explicite sur les dépôts et sur les crises
bancaires de pays développés et en développement durant les périodes (1980-1994), (1980-
1995) et (1980-1997).
D’après Demirgüç-Kunt et Detragiache, le système bancaire est en état de crise si au moins
une de ces conditions est remplie :
- Les pertes de production( créances douteuses /total des actifs )est supérieures à 10 % du
PIB .
-Le coût de restructuration de système bancaire au moins égal à 2% du PIB,
- une nationalisation à grande échelle des banques
- la faillite du système bancaire ou la mise en œuvre d’un ensemble de politiques d’urgence
par les autorités monétaires.
A la lumière de ces résultats, il apparaît notamment que la libéralisation financière doit
s’accompagner de l’évolution du cadre institutionnel si l’on ne veut pas qu’elle conduise à un
accroissement de l’instabilité financière source de tensions macro-économiques négatives
pour la croissance.
66
De même, Demirgurc-. Hellman, Murdock et Stiglitz (2000) ont montré comment dans un
cadre de libéralisation financière, une augmentation des crises bancaires peut avoir des effets
négatifs sur la rente du secteur bancaire. Cette perte de rente incite les banques à adopter une
politique plus risquée en profitant du soutien des autorités en cas de problème ou de risques
majeurs.
Fontenla (2003) a également fait appel à un modèle logit dans le but de déterminer les
facteurs des crises bancaires sur un échantillon de 51 pays émergents durant la période (1974-
97). Dans la même perspective, Eichengreen et Rose (1998) ont testé un modèle probit sur le
cas des pays émergents pour la période (1975-92), Mehrez et Kaufman (2000) sur un panel de
56 pays développés et en développement durant la période (1977-97) et Eichengreen et Arteta
(2000) sur un panel de75 pays émergents pour la période de (1975-97).Leurs conclusions est
que la libéralisation financière est la cause principale des crises bancaires et financières
récentes.
Des travaux réalisés ainsi par les économistes de FMI, ont cherché à isoler les indicateurs
avancés « early signal warning » des crises bancaire. Il est montré que les banques
défaillantes sont celles qui ont accumulés des prêts de mauvaises qualités « non performing
laons ». Ainsi,il est affirmé qu’un environnement macroéconomique instable
(ralentissement de la croissance, croissance excessive de la masse monétaire …) permet de
prévoir les défaillances bancaires (Kaminsky 1998)
En conclusion, les travauxsu-présentés sont de nature macroéconomique et empirique.Deux
résultats sont clairement acquis : d’une part, la libéralisation financière desannées 1980 est la
cause commune de la plupart des crises bancaires et financières etd’autre part, les banques
sont au centre des processus de crise.
Il existe d’autres études de nature microéconomique mais plus faibleconsacrées à l’analyse
des défaillances bancaires des pays émergents, pour expliquer la prise de risque excessive
par les banques liées à un aléa de moralité résultant du changement d’environnement induite
par la politique de libéralisation financière.
Dans ce contexte, des analyses récentes ont essayé d’analyser les raisons pour lesquelles
certaines banques demeurent saines tandis que certains connaissent des détresses financières.
La réponse à cette question d’après ces études est que cette politique donne aux banques
tout le champ d’action au liberté de prendre des projets risqués afin d’augmenter leurs
gains. L’explication théorique de cette approche de prise de risque est liée à l’argument de
67
l’aléa de moralité qui existe entre préteur et emprunteur. Les comportements de prise de
risque des banques sont favorisés par l’existence d’une assurance de dépôt ou un prêteur en
dernier ressort et les plans de sauvetage des banques en difficulté qui créent le phénomène
d’aléa de moralité. Enfin, les défaillances et les crises bancaires récentes résultent d’une
politique de libéralisation financière insuffisante et mal adaptée ou un excès de l’intervention
publique.
Dans le cas des crises bancaires dans les pays émergents, l’un des arguments avancés pour
expliquer les prises de risque excessives des créanciers étrangers est que ces derniers
pensaient bénéficier des garanties implicites des pouvoirs publics locaux.
Cette approche de prise de risque excessive a montré ces limites d’après Luis Miotti et
Dominique Plihon (2000) où cette conception considère que les défaillances bancaires et
crises financières sont liées en grande partie aux carences de l’environnement réglementaire.
Ce qui les amène à privilégier une autre approche fondée sur l’hypothèse de comportements
spéculatifs des banques. Leurs hypothèses est que la libéralisation financière engendre des
comportements spéculatifs de la part des banques.
3-3 -L’hypothèse du comportement spéculatif des banques
Dans un environnement fortement libéralisé, Miotti et Plihon (2001) ont cherché à examiner
les effets de la spéculation dans un contexte de finance libéralisée. Ils démontrent que si la
plupart des crises bancaires a pour origine des facteurs macroéconomiques, le comportement
spéculatif des banques est un facteur clef et peut expliquer un grand nombre de défaillances
bancaires dans les pays émergents. La notion de spéculation est définie pour la première fois
par Kaldor (1939)52 : « achat ou vente de biens avec intention de revente (ou de rachat) à une
date ultérieure, lorsque l’action est motivée par l’espoir d’une modification du prix en
vigueur et non par l’avantage lié à l’usage du bien ».
Dans le contexte de cette définition, Plihon (1996)53a défini les comportements spéculatifs
des banques par quatre caractéristiques:
- elles impliquent une prise de risque, c’est-à-dire des prises de position sur les taux d’intérêt,
les prix d’actifs ou les taux de change ;
52- Kaldor N. (1939), “Speculation and economic stability”, Review of Economic Studies, n° 1 53 -Plihon D. (1996), “La montée en puissance de la finance spéculative”, in “Turbulences et spéculations”, A. Cartapanis ed., Economica
68
- ces opérations sont motivées par l’espoir de plus-values liées aux variations anticipées des
prix des actifs ;
- elles sont « pures » ou « sèches », c’est-à-dire qu’elles sont auto-suffisantes et qu’elles n’ont
pas de contrepartie directe dans la sphère réelle de l’économie ;
- elles s’effectuent le plus souvent « à crédit », c’est-à-dire que les capitaux engagés sont
empruntés par les spéculateurs qui cherchent à faire jouer des effets de levier.
Dans le contexte de finance libéralisée, les banques perdent leurs avantages d’intermédiation
traditionnelle (decline of banking), ce qui les pousse à chercher une autre source de profit non
négligeables à partir des opérations spéculatives; tels que les opérations de marchés, les
investissements boursiers, les marchés en devises ou les financements d’opérations risquées.
Kindelberger (1994) dans son étude sur, “Histoire mondiale de la spéculation financière”,
confirme que la plupart des grandes crises dans l’histoire financière précède d’un épisode
spéculatif et qui résulte lui-même d’un changement majeur (déplacement). Il lance dans son
modèle que le déplacement, l’euphorie et la détresse sont en général suivis d’une grave
panique54.
Guttmann (1994) montre que les banques, dont la caractéristique est de détenir des dettestrès
liquides, sont incitées à rechercher des emplois liquides. Le développement desmarchés
financiers et l’émergence d’innovations financières (produits dérivés, titrisation descréances)
donnent aux banques l’opportunité de satisfaire leur préférence pour la liquidité et de réaliser
des placements rentables à partir des opérations spéculatives.
En conclusion, le comportement spéculatif des banques qui a été observé aux Etats-Unis et
dans d’autres pays industrialisés, se retrouve dans les pays émergents avec une acuité
d’autantplus grande que ces derniers ont subi une libéralisation financière trop brutale et mal
maîtrisée, comme le montre la carence des dispositifs prudentiels locaux (Geoffron et Plihon,
1998). En effet, un des moyens de lutter contre le risque systémique de défaillance bancaire
est la mise en œuvre de règles prudentielles.
54-l’euphorie constitue la première phase de la spéculation, caractérisée par une perte de contact des agents économiques avec la réalité (les fondamentaux) et par des phénomènes de psychose collective, notamment des comportements mimétiques. La détresse financière, phase finale de la spéculation qui précède la panique, résulte des tensions expérimentées par les spéculateurs lorsque, à la suite de prises de risque excessives, ceux-ci se trouvent en situation de ne plus pouvoir faire face à leurs engagements.
69
Le schéma suivant synthétise le lien existant entre la libéralisation financière, les
comportements spéculatifs et les crises bancaires.
Figure 1-7- Schéma général caractérisant l'hypothèse du lien entre libéralisation financière comportements spéculatifs - crise bancaire
Libéralisation financièrebrutale
Pressions concurrentiellesforts sur
les banques
Développement des marchésfinanciers
domestiques
Baisse de la rentabilité des opérations bancairestraditionnelles
Insuffisante supervisionprudentielle
Comportements spéculatifs des banques
Développement pas les banques des - opérations sur titres - opérations hors bilan - opérations en devises
Diminution de la part des opérations bancaires traditionnelles (prise de risques élevés recherche de rendements élevés)
Entrées massives de capitauxà court terme
Augmentation de la rentabilité bancaire (ROE) à court terme
CRISE BANCAIRES
Dégradation macro-économique - bulles spéculatives - création monétaire - expansion forte du crédit - inflation - appréciation de la monnaie nationale - déficits extérieurs
70
Source : Louis Miotti et Dominique Plihon p15 La crise de l’été 2007 entant que la plus grave crise après la crise mondiale de 1929, constitue
une illustration de la thèse de L. Miotti et D. Plihon (2001) sur les effets du comportement
spéculatif des banques dans un contexte de finance libéralisée et sur le rôle du crédit dans le
déclenchement des crises (Minsky, 1982 ; Kindleberger, 1994).(Onessayera d’analyser en détail
dans le prochainchapitre).
Section 4 : Les raisons d’être de la réglementation prudentielle des banques - Une revue de littérature
Suite au mouvement généralisé de dérèglementation et de déspécialisation du système
bancaire qui génèrent une forme d’instabilité financière provoquant ainsi une sorte de
dialectique réglementaire (Kane 1981). Ces mouvements ont donné lieu à un mouvement
international de ré-réglementation prudentielle, afin de garantir une meilleure gestion de
risques des établissements bancaires.
En d’autre terme, les banques sont soumises au retrait massive des fonds propres auprès les
déposants, qu’ils souhaitent à leur partie et sans préavis leretrait des fonds qu’ils ont
déposés auparavant. Cette action rend les banques plus vulnérables aux chocs financiers car
lafuite des dépôts est la forme la plus redoutable du risque de système qui’implique les
banques(Diamond D. et Dybvig B. (1983)]. Alors, les problèmes des courses auxguichets par
les dépositaires et de contagion entre établissements bancaires, incitent à la mise enplace de
mesures de réglementation à même d’accroitre la confiance dans le système financier,
d’empêcher lafaillite d’un établissement solvable et de limiter les pertes d’un établissement
insolvable pouréliminer le risque de propagation de la faillite.
Ainsi, l’impossibilité pour les banques à assurer par elles- mêmes la confiance de leurs
déposantsconduit à l’intervention d’institutions exogènes au système bancaire tels que le
prêteur endernier ressort ou le système d’assurance des dépôts, capables de freiner les
mouvements deretraits ou d’assurer la solidité du système bancaire, d’empêcher les faillites et
de limiter les pertes d’un établissement insolvable.
71
Donc, La réglementation prudentielle des banques trouve sa raison d’être dans deux facteurs
principaux : le risque de contagion résultant d’une crise systémique et l’incapacité des
déposants individuels à surveiller les activités des institutions financières.
Ces deux problèmes peuvent être traités ou au moins diminués à partir de : l’existence d’un
prêteur en dernier ressort (banque central) où elle a fourni des fonds à un taux pénalisant les
institutions qui ont un manque de liquidité mais solvable en cas de crise.
Ainsi, l’imposition d’une assurance-dépôts au bénéfice des déposants est mise en œuvre par
les pouvoirs publics. Cette assurance de dépôt permet aux déposants de rembourser leurs
dépôts en cas de défaillance de l’institution à laquelle ceux-ci ont été confiés, mais elle est
aussi susceptible de créer le problème d’aléa moral, ce qui pousse les institutions financières
à adopter une gestion des risques imprudents. Il parait donc essentiel que le contrôle soit
exercé par des instances de régulation relevant de l’intervention publique et garantes du bien
public que représente la stabilité financière (Kindleberger, 1986, Stiglitz, 2003).
À cet effet, la raison principale d’imposer des exigences minimales en matière de fonds
propre auprès d’un comité dite de Bâle sur le contrôle bancaire, est le problème d’aléa moral
induit potentiellement par l’existence d’un prêteur en dernier ressort et d’une assurance-
dépôts.
Ce comité est constitué dès la fin des années quatre-vingt où la sphère financière est
marquée par la survenance de crises financières en Asie et en Amérique latine. Plus
récemment, la crise des subprimes, ainsi que les scandales financiers qui ont provoqué une
perte de confiance des agents économiques (l’affaire Madoff, Société Générale…), ont fini
par mettre en avant, la question de la régulation financière.
Dans ce cadre, M. Ruimy (2006)décompose la régulation financière en trois niveaux
d’intervention :
* La supervision prudentielle : Elle consiste au respect des grands équilibres par les
intervenants ;
* La réglementation : C’est la définition des règles de fonctionnement des acteurs et de la
réalisation des opérations ;
* Le contrôle : C’est la surveillance à priori ou à posteriori des organismes et des opérations.
72
La mise en place de mécanismes prudentiels depuis 1988 avec le ratio Cooke, ainsi que le
développement parallèle d’outils de mesure et d’analyse des risques plus performants au sein
des banques ont contribué à faire converger les méthodologies sous-jacentes du concept de
capital réglementaire et capital économique. Donc, il parait en premier lieu de définir ces
deux concepts avant de passer à décrire à partir d’une revue de littérature la
règlementation prudentielle des banques.
4-1-Capital réglementaire et capital économique : des différences conceptuelles
L’imposition des normes prudentielles, dès la fin des années quatre- vingt, la notion de capital
réglementaire est mise en place. Ces normes visent à assurer la solidité et la stabilité des
institutions financières individuelles et du système bancaire dans son ensemble.
En contre- partie, le capital économique est instauré dans le but de la gestion interne des
établissements et de maximisation des profits pour que les actionnaires de la banque soit
rémunérer.
Ces deux notions répondent à des objectifs distincts, mais avec l’évolution du nouvel accord
de Bâle, les méthodologies sous-jacentes à ces deux concepts à faire converger.
4-1-1 : Le capital réglementaire
Au début des années 1980, l’affaiblissement du niveau des fonds propres des principales
banques internationales et l’accroissement des risques ont conduit les membres du comité de
Bâle à publier en 1988 un accord international destiné à renforcer la stabilité du système
bancaire, de protéger les déposants et d’éviter un risque systémique de défaillance.
Cet accord a instauré le ratio international de solvabilitédit ratio Cookeinitialement défini par
les banques des pays du G10 à vocation internationale, s’est appliqué à l’ensemble des
acteurs bancaires, et a permis d’harmoniser la concurrence.Il repose sur le principe qu'un
établissement doit proportionner les risques auxquels il s'expose au montant des fonds propres
qu'il peut mobiliser puisqu'il doit pouvoir faire face, a tout moment, à ses engagements à
l'égard de ses créanciers. Leur but est de limiter les défaillances bancaires à partir d’une
augmentation du niveau de capitalisation des établissements de crédits.
73
Ce ratio est calculé en rapportant les capitaux propres des intermédiaires financiers à un
encours d’engagements calculé à partir de pondérations des risques en fonction de la catégorie
à laquelle appartient l’actif.
Le comité de Bâle qui rassemblait alors les banquiers centraux du G10 avait proposé
d'appliquer un ratio fixe à hauteur de 8%, mis en place à partir de 1992 dans la plupart des
pays de l'OCDE, ce qui permit l'émergence de l'arbitrage prudentiel : le volume de leurs
fonds propres limitant leur capacité de crédit où les banques ont dans ce cas tendance à se
tourner vers les prêts les plus rémunérateurs, on accordant vers les projets les plus risqués
afin de gonfler leur chiffre d'affaire.
Par ailleurs, les banques pouvaient faire passer en dehors de leur bilan une partie de leurs
emprunts, par l'intermédiaire des nouveaux produits financiers dits « produits dérivés », qui
ont tant fait parler d’eux lors de la crise des subprimes.
La définition des fonds propres éligibles constitutifsd’une part du numérateur qui inclue : le
capital et les réserves formantles fonds propres de base « Tier one », aussi des éléments de
dettes subordonnées constituantles fonds propres complémentaires « Tier two ».
Au dénominateur du ratio d’autre part, les risques étaient reprispour leur montant nominal
affecté de coefficients de pondération visant à prendre en compte de façonsimplificatrice leur
niveau de risque (0 % pour les titres d’État OCDE, 20 % pour les engagements surles banques
OCDE, 100 % pour la quasi-totalité du reste).
Les engagements de hors bilan étaient intégrés via des coefficients d’équivalent risque de
crédit (les ouvertures de lignes de crédit à plus d’un an à des entreprises étaient reprises à 50
% de leur montant).
4-1-2- Le capital économique
Le capital économique se définit comme le montant en fonds propres économiques55 que
l’établissement estime nécessaire pour couvrir ses risques, exprimé en valeur absolue ou en
pourcentage. Il est défini par la banque selon un modèle interne et permet également une
meilleure allocation des fonds propres par ligne d’activité. Contrairement au capital
55 -Le Fonds propres économiques se définis par chaque établissement et ils sont composés du capital social et des réserves et peuvent être élargis, selon les établissements, à des fonds d’une moindre qualité.
74
règlementaire, le capital économique est librement défini par chaqueétablissement en fonction
de ses stratégies et de son environnement.
La définition et la fixation d’un objectif de capital économique répondent à la prise en compte
d’exigences contradictoires émanant des tiers (externe): actionnaires, agences de notation,
investisseurs obligataires, contreparties sur les marchés de dérivés. Il répond aussi de manière
compatible avec les besoins externes et des besoins internes de gestion, dans la mesure où le
capital économique est susceptible d’irriguer le processus de pilotage au niveau agrégéde la
banque et au niveau individuel des décisions d’investissement (transaction, portefeuille, ligne
d’activité). Une gestion reposant sur le capital économique permet d’identifier, au sein d’une
institution financière, les transactions ou les lignes d’activité qui sont censées représenter une
utilisation optimale du capital disponible.
En effet, le capital économique est un montant de fonds propres (ou buffer) permettant de
compenser l’écart entre le revenu moyen attendu d’une activité donnée et un revenu
exceptionnellement bas, qui engendre des pertes inattendues (Unexpected Losses, UL).
Ce montant de fonds propres est fonction, d’une part, du profil de risqueet, d’autre part, du
degré d’aversion au risque de l’institution financière, qui se matérialise par un objectif de
notation externe et un seuil de confiancegénéralement défini par l’établissement(mentionné
« Y » dans le graphique).
En prend à titre exemple, si Y est fixé tel qu’il correspond au quantile ‘99 %’ de la fonction
de répartition des revenus d’activité, cela signifie que l’établissement est prêt à accepter un
revenu plus faible que Y dans un (01) cas sur 100. Le capital économique requis par cette
stratégie correspond ainsi à la différence entre le revenu moyen observé et le seuil de
confiance Y.
La graphique ci-dessus illustre de manière précise la mesure du capital économique
75
Graphique 1-7: Mesure de capital économique
Fréquence Y 0 Revenu / Pert Capital Economique Revenu moyen Source :Muriel Tiesset,Phillipe Troussard (2006) « capital réglementaire et capital économique » p68 Puisque toutes choses égales par ailleurs, et dans un contexte de maximisation de la
rentabilité du capital investi, plus le capital émis est faible, plus sa rentabilité est élevée
(RoE)56.
Profits
ROE = (1) Fonds propres comptables
L’indicateur RoE présente deux inconvénients majeurs: En premier lieu, la mesure
comptable des fonds propres est un indicateur insuffisant du risque. Ainsi, le RoE est défini à
l’échelle de l’établissement, puisque les fonds propres ne sont pas alloués à des transactions
ou lignes d’activité spécifiques.
56- RoE (return on equity) est un indicateur permet d’évaluer la performance globale de l’établissement en rapportant une mesure de la rentabilité financière (marge d’intérêt nette, et commissions, résultat net, avant ou après impôts) aux fonds propres comptables de la banque. Cet indicateur est insuffisant pour la gestion opérationle du risque.
76
Pour améliorer la perception du risque, il est possible de remplacer les fonds propres par une
mesure du capital économique affecté à une unité d’activité en particulier.
L’utilisation de l’indicateur RoC (return on capital) apporte une première évaluation de
l’arbitrage rendement/risque par unités de production.
Profits i
RoCi= (2)
Capital économique Le numérateur de la formule (2) reprend la mesure de la rentabilité entrant dans le calcul du
RoE, mais l’applique à une transaction ou une ligne d’activité donnée (indexée par « i »).
De même, pour le RoE cette mesure de rentabilité n’est pas harmonisée où chaque
établissement définit sa propre norme.
Le dénominateur du ratio RoC représente le capital économique mis en regard du risque sous-
jacent à cette activité. L’indicateur de RoC évalue donc la performance de chaque
transaction ou de chaque ligne d’activité.Le RoC permet donc de mesurer la contribution de
chaque activité de l’établissement à la performance rendement/risque. Le RAROC(risk adjusted return on capital) découle directement du calcul du RoC.
Il est défini – pour une activité donnée – comme un RoC calculé sur la base d’un profit ajusté
de la perte moyenne (EL, « expected loss »).
(Profits)i –(EL)
i RAROCi = (3)
Capital économique
Le RAROC est donc une mesure de la performance ajustée du risque, et constitue de ce fait
un outil de suivi et de gestion utile pour les dirigeants.
Dans un but de satisfaction des actionnaires, l’objectif sera la maximisation de la rentabilité
du capital investi et la recherche d’une allocation optimale du capital via le calcul du ROE .
77
Dans ce cadre, le lien entre le capital économique qui est défini par la direction de
l’établissement et la notation57 externe d’un établissement par les banques sont d’autant plus
importants que la capacité à intervenir sur le marché des dérivés.
L’objectif de notation des banques, repose sur la recherche d’une notation minimale AA-
correspond à une probabilité de défaut de 0,03 % à l’horizon d’un an. compte tenu de la
couverture préalable de la perte moyenne associée aux risques (expected losses ) , Cette
notation minimale que ce fixe par la majorité des établissements permet à eux de couvrir leurs
pertes dans 99,97 % des cas, comme le montre la graphique ci-dessus
Graphique 1-8- calcule du capital économique –un calcul de VAR et de moyenne-
Source : Françoise. T &Alexandre. A (2005) « capital économique et gestion actif-passif dans la banque de détail l’assurance vie »p5Françoise Turpin / Alexandre Adam
Le capital économique est donc considérée comme nécessaire pour absorber les pertes
exceptionnelles d’un institution financière« unexpected losses », UL), où il contribue à une
meilleure gestion des risques et oblige à définir les perspectives de l’établissement.
57- Les agences de notation, en tant que notateur des émissions obligataires des établissements,représentent les intérêts des investisseurs. Ces agences estiment positivement la présence d’un montant élevé de capital, même si la notation ne repose pas exclusivement sur le capital de l’établissement, mais également sur ses perspectives, la qualité de sa gestion, son profil de risque, sa diversification, …
Probabilité=0.03%
0 -50 Variation de la Valeur de l’activité sur un horizon de 1 an
78
Ce type de capital a pour vocation de couvrir l’ensemble des risques, tels que le risque de
crédit, risque de marché, le risque opérationnel, le risque de taux d’intérêt, le risque de
liquidité, le risque stratégique, le risque de réputation, le risque de concentration, le risque de
transfert, le risque d’assurance, etc.
En d’autre terme, il permet de couvrir les pertes inattendues, ou exceptionnelles, de tous les
types de risques adressés par la direction des risques d’une banque, dont ceux qui n’ont pas
été pris en compte dans le pilier I de Bâle II.
Ces risques doivent en effet être intégrés dans le calcul du capital réglementaire pour répondre
aux exigences du pilier II.Le pilier II du Bâle II formalise les principes d’une gouvernance
de la gestion des risques. Il permet de s’assurer que les banques évaluent au mieux
l’adéquation de leurs fonds propres avec leur profil de risque (nous essayerons d’analyser ces
points en détail dans le chapitre II)
Les outils les plus utilisés pour mesurer tous les risques du marché sauf les risques de
liquidité pour certains produits non structurés de façon agrégée sont VAR (Value at Risk
), et le RAROC pour estimer le risque de crédit. Pour les autres catégories de risques, et
notamment le risque opérationnel, l’imposition du nouveau de Bâle II a incité les
*établissements à adopter des démarches plus quantitatives.
En conclusion, il peut donc exister des écarts entre le capital règlementaire et le capital
économique où le niveau de ce dernier est supérieur au niveau du capital réglementaire dans
le but de l’augmentation du niveau de fond propre au-delà du niveau de capital réglementaire
sur les marchés financiers. Cette écarts répond à une gestion opérationnelle et poursuit des
objectifs de rentabilité.
On analyse dans le point qui se suive les justifications de la réglementation du capital et on
montre ensuite l’impact de cette réglementation sur la prise de risque des banques. L’étude
d’une revue de littérature empirique de la relation entre l’exigence en fonds propres et la prise
de risque des banques sera déterminée dans le prochain chapitre.
79
4-2 –Réglementation prudentielle et risques bancaires : une brève revue de litterature
théorique
La réglementation des banques est justifiée par leur nature particulière découlant
notamment par leur nature d’intermédiation. De nombreux auteurs et autorités de
réglementation ont appelé à une nouvelle réforme de cette réglementation pour assurer la
stabilité des institutions bancaires, de maintenir la bonne santé des institutions financières et
de protéger les consommateurs. (Llewelleny (1999))
Daripa et Varotto (1997) montrent dans leurs travaux qu’une réglementation prudentielle
flexible et incitative est la plus apte à gérer les problèmesstratégiques qui existent entre le
régulateur et les banques. Pour être efficace, cette réglementation doit parvenir à résoudre
conjointement les problèmes d’incitation externes qui opposent le régulateur aux
intermédiaires financiers réglementés, et les problèmes d’incitations internes qui opposent ces
derniers à leurs apporteurs de fonds.
D’autres auteurs ont étudié le lien existant entre le degré de réglementation bancaire et le
niveau de développement financier et économique tels que ; La Porta, Lopez de Silanes, et
Shleifer 2002. Ils ont conclu qu’une intervention trop importante de l’Etat via les organes de
supervision bancaire constitue un frein à la croissance économique en raison d’une main mise
trop importante des organes de contrôle sur le secteur bancaire.
D’autres travaux confirment que le niveau des fonds propres des intermédiaires financiers
relève des mesures réglementaires, présentés comme la solution au problème posé par
l’incitation des banques à une prise de risque excessif. Et, l’efficacité de cette réglementation
reste largement controversée lorsqu’on pose des contraintes institutionnelles sur les fonds
propres. Dans ce cas, la banquepeut prendre la forme d'une réallocation du portefeuille d'actifs
dans le sens d'unaccroissement de la proportion des emplois risqueset, par conséquent,
l’augmentation de la probabilité defaillite.
Dans ce cadre, Kim et Santomero (1988), adoptent un modèle de maximisation de l'utilité
espérée du rendement des fonds propres. Pour eux, la réduction du levier d'endettement fait
accroitre automatiquement le cout des ressources. Ce point correspondra à un portefeuille
caractérisé par un rendement espéré plus élever mais aussi par un risque plus important.
80
Au niveau international, Koehn et Santomero (1980) étudient l’impact des exigences en
capital sur la prise de risque des établissements bancaires. Leurs étude est menée dans un
contexte caractérisé par d’importantes défaillances bancaires, par exemple (Franklin National
Bank: est considérée comme une des 20 plus grandes banques aux Etats-Unis qui avait fait
faillite en 1974), et une instabilité de l’environnement économique aux Etats-Unis. L’objectif
est d’évaluer la réaction des banques commerciales en termes de choix de portefeuille à la
suite d’un renforcement des exigences en capital. Ainsi, les auteurs supposent que le ratio de
capital est contraint par la réglementation, où il n’existe pas d’actifs sans risque pouvant être
achetés par la banque mais la rémunération des dépôts est sans risque.
Furlong et Keeley (1989 - 1990) contestent les conclusions de Koehn et Santomero et Kim et
Santomero, selon lesquelles un renforcement des exigences en capital peut accroître la
probabilité de défaillance des banques. Mais, Pour eux ces conclusions ne sont pas valables
lorsqu’on tient compte de la possibilité de faillite de la banque et des effets des variations de
la valeur de l’option put liée à la garantie des dépôts. Ils introduisent cette valeur et ils
montrent que la banque n’augmentera jamais son risque de portefeuille à la suite d’une
augmentation des exigences en capital. Ils montrent notamment que l’hypothèse de
l’assurance dépôts ne suffit pas pour justifier la constance des taux d’intérêts servis aux
déposants.
Le risque bancaire peut s’accroitre donc dans un contexte réglementé. En d’autre terme, le
coût du respect de la réglementation bancaire, peut conduire à une prise excessive de risques.
En effet, l’obligation de détenir un capital minimum à la période t exige de la banque de
dégager des revenus suffisamment importants en t-1 et automatiquement de dégager un
niveau de rentabilité suffisant qui peut se matérialiser par une plus forte exposition au risque
ce qui affecte négativement les banques (Blum, 1999).
Pour confirmer que la contrainte de la réglementation prudentielle est totalement inefficace,
il parait de parler en plus de la théorie du choix de portefeuille58, sur la théorie des
58La théorie de portefeuille analyse comment le ratio des capitaux propres doit être liée avec le risque afin d’inciter les banques à choisir la stratégie des portefeuilles désirées. Cette théorie trouve son origine dans les travaux de Pyle (197),Hart et Jafee(1974) et Kahane.L’idée est qu’il est impossible d’éliminer tous les risques dans le secteur bancaire
81
préférences sur les états59 développés dès la fin des années soixante- dix par Sharpe (1978)
et Kareken et Wallace (1978), Furlong et Keeley (1989-1990).
Ils ont montré qu'une banque qui maximise sa valeur, réduira automatiquement le risque de
son portefeuille pour répondre à une exigence réglementaire plus sévère sur ses capitaux
propres. Cette réaction peut réduire la probabilité de faillite dans la mesure où l'incitation à
accroitre le risque diminue.
En plus, les exigences en capital peuvent avoir un impact sur les incitations60 des
établissements bancaires à la sélection des projets risqués, et à la surveillance de ces projets
et par conséquent le risque et la probabilité de défaillance des banques accroissent.
A la lumière de cette approche, Santos (1999) tient en compte le problème d’asymétrie
d’information dans un modèle caractérisé par un problème d’agence entre la banque et la
firme emprunteuse. La banque accorde un prêt à la firme emprunteuse et elle détient une part
de son capital. Afin de minimiser ses coûts de faillite, la banque doit ajuster le contrat où
elle doit tenir compte des coûts plus élevés auxquels elle devra faire face en cas de faillite.
Cet ajustement conduit la firme à réduire son risque, ce qui fait baisser le risque
d’insolvabilité de la banque. La conséquence serait donc une réduction de la probabilité de
faillite du projet et de la banque.
D’autres études fondées sur un modèle d’incitation à la surveillance des projets tiennent
compte de l’hétérogénéité des banques tels que ; Almazan, 2002 et Kopecky et VanHoose,
2006. Ils ont pris en compte cette hétérogénéité à partir du niveau de capitalisation des
banques et leur capacité à surveiller différents types de projets dans un environnement
caractérisé par la présence de l’aléa de moralité des emprunteurs. Les banques sont dans ce
cas incitées à surveiller correctement les projets lorsqu’elles en tirent des rentes.
59- Ce terme signifie la traduction de ce que les anglo-saxons appellent (state preference theory).Cette théorie analyse les décisions d'un investisseur qui maximise sa valeur. Ces décisions sont relatives à l'affectation de sa consommation future dans chaque état du monde 60 -L’approche de l’incitation tends a expliqué la relation entre le ratio de capitaux propre et la prise de risque par le problème d’asymétrie d’information qui existe dans l’activité bancaire.
82
En conclusion, les travaux présentés auparavant utilisent un cadre d’analyse statique où ils
aboutissent à des résultats plutôt défavorables. Certains auteurs concluent que le
renforcement des exigences en capital peuvent conduire les banques à réduire leurs prises de
risques (Furlong et Keeley, 1989 ; Santos, 1999) et d’autres confirment que ces exigences
peuvent inciter les banques à accroître leurs prises de risque comme (Koehn et Santomero,
1980 ; Kim et Santomero, 1988).
83
Conclusion Les banques sont les établissements financiers qui collectent les dépôts du public (en
particulier les dépôts à vue) et qui accordent des crédits aux entreprises et aux ménages. Ces
activités poussent les banques a s’exposé directement à deux types de risques : il liquidité et
insolvabilité (problème d’asymétrie d’information), où elles doivent être capables de
répondre à tout moment aux besoins des déposants afin d’éviter les faillites.
En d’autre terme, les banques entant que producteur des liquidités « liquidity insurers »,
transforment les dépôts reçus des agents à excédent des ressources en crédits auprès des
investisseurs qui en manifestent les besoins. Dans le cas où, les déposants ont desdoutes sur
la solvabilité des banques, ils font recours aux retraits massifs et créent unesituation de
panique bancaire(un risque de run) (Marini F.1992, Diamond et Dybvig (1983)), ce qui pose
le problème de liquidité et rende en effet le système bancaire fragile et plus vulnérables aux
chocs financiers car lafuite des dépôts est la forme la plus redoutable du risque systémique qui
implique les banques(Diamond D. et Dybvig B. (1983)].
Durant la phase d’euphorie caractérisée par une distribution massive du crédit, et dans
un contexte de finance libéralisée, le comportement spéculatif de la banque est nourri
(L.Miotti & D. Plihon (2000) qui constitue la source d’une panique et crise bancaire,
expliquant notamment en grande partie le cycle d’affaire de C. Juglar (1862).
Les crises bancaires notamment la récente crise des subprimes (2007) résultat d’une
mauvaise gouvernance dans l’industrie bancaire qui peut générer des défaillances porteuses
d’un risque systémique, devenir difficilement maitrisable surtout dans le contexte d’un
marché instable.
Suite au mouvement d’instabilité financière et afin d’éviter les crises bancaires, les
autorités prudentielles institués par le comité de Bâle ont promulgué des règles prudentielles
entant que des moyens efficaces pour prévenir les crises et de garantir en effet une meilleure
gestion de risques des établissements bancaire.Passant de Bâle I à Bâle II et Bâle III, l’un est
plus strique que l’autre, où le comité de Bâle essaye chaque fois de rattraper les limites de
l’accord et de lancer en effet un autre accord plus sévère en matière de définition du
minimum de fonds propres et de la gestion de différents risque dont encourus le système
bancaire.
84
Chapitre II : La régulation en matière de capitaux propres selon l’Accord de Bâle et ses implications microéconomiques « Imaginez une règle tenue verticalement sur votre doigt : cette position très instable devrait conduire à sa chute, au moindre mouvement de la mainen raison d’un très léger courant d’air » Didier Sornette, 2002 Introduction Les crises bancaires systémiques ont longtemps été considérées dans les pays industrialisés
comme inopportunes et désastreuses parce qu'elles affectent non seulement des banques
illiquides et insolvables, mais aussi des banques solvables devenues illiquides par contagion
des ruées de déposants.
A ce titre, le Comité de Bâle institué en 1974 par les gouverneurs des Banques centrales des
pays du « Groupe des dix », s’appelait initialement le Comité des règles et pratiques de
contrôle des opérations bancaires.Ila été établi suite à de graves perturbations sur les marchés
bancaires internationaux après la faillite de la banque Herstatt en Allemagne occidentale et de
la banque Franklin National à l’Etats Unis.
Les membres du Comité viennent de l'Argentine, de l’Australie, de la Belgique, du Brésil, du
Canada, de la Chine, de la France, de l’Allemagne, de Hong Kong RAS, de l’Inde, de
l’Indonésie, de l’Italie, du Japon, de la Corée, du Luxembourg, du Mexique, des Pays-Bas, de
la Russie, de l'Arabie Saoudite, de Singapour, de l’Afrique du Sud, de l’ Espagne, de la
Suède, de la Suisse, de la Turquie, du Royaume-Uni et des États-Unis.
Son objectif principal est d’améliorer la stabilité du système financier international par
l’introduction d’exigences de fonds propres applicables à toutes les banques et d’améliorer
ainsi la qualité de la supervision bancaire dans le monde à partir de la mise en œuvre des
normes minimales de surveillance, amélioration de l'efficacité des techniques utilisées pour
le contrôle international des activités bancaires.
Après de plus de dix ans, le ratio Cooke vieux et devenu inadapté en raison de la
sophistication croissante des activités bancaires et des pratiques développées par les banques
pour mesurer les risques. En Juin 1999, le Comité a émis une proposition pour un nouveau
dispositif qui devrait remplacer l'accord de 1988, ce qui a été raffiné dans les années qui ont
suivi, aboutissant à l’accord de Bâle II, le 26 Juin 2004.
85
L’objectif est de définir un cadre réglementaire commun à toutes les banques permettant une
gestion plus fine des risques et un meilleur contrôle.
Dans ce cadre, les autorités de régulation ont cherché à mieux intégrer la complexité accrue
de l’activité bancaire tout en laissant aux établissements financiers une certaine autonomie
dans le choix des options possibles pour définir le minimum de fonds propres nécessaires à la
couverture des pertes potentielles.
Le nouveau ratio de capitalisation se définit comme le rapport entre capital (Tier 1 et Tier 2)
et somme des risques pondérés de crédit, de marché et opérationnel. Il devra être supérieur à
8 % comme l’ancien accord de Bâle I.
Il repose sur trois piliers : exigences minimales de fonds propres, surveillance par les
Autorités prudentielles de l’adéquation des fonds propres, transparence et discipline du
marché.
Au fil du temps, L’accord de Bâle2 a montré ces limites, où il n’a pas permis d’éviter le
déclenchement et la propagation de la crise, il n’encadrait pas de manière claire les
mécanismes de titrisation et il ne couvrait pas l’activité bancaire de certains grandes crises
(le ratio du fond propre s’est avéré insuffisant), plus de plusieurs limites.
A cet effet, et suivant la récente crise de subprime de 2007, une série de dispositions
complémentaires intégrées àBâle II dite « Bâle 2,5 », adoptée par le Comité de Bâle en juillet
2009 pour appliquer à l’échelle mondiale au 1er janvier 2011 qui visent àtraiter les
problèmes particuliers soulevés par Bâle II sur la question destitrisations. Par ailleurs, d’autres
facteurs de la crise n’étaient pas traitéspar Bâle II et Bâle 2,5 (gouvernance non satisfaisante,
systèmes de gestion desrisques inadéquats…).Ces insuffisances, et afin d’éviter que se
reproduise le scénario de 1929 amènent le Comité de Bâle à élaborer dans l’urgenceet à la
demande des membres du G20, un nouveaudispositif dite Bâle III.
Au cours de ce chapitre, on essayera d’expliquer en détail les différents accords Bâlois et
les raisons d’être signaler chaque fois par le comité de Bâle (de Bâle I à Bâle II et à BâleIII)
Section 1: le premier accord de Bâle I et ces limites: ratio Cooke
86
La réglementation prudentielle61 est aujourd’hui au cœur du contrôle réglementaire des
institutions financières. Cette réglementation repose sur la définition de ratio de solvabilité
visant à garantir que les établissements de crédit et les entreprises d’investissement détiennent
des fonds propres adaptés. Ce ratio a été le grand principe posé par le comité de Bâle62 sur
le contrôle bancaire (CBCB). Ce comitéqui a été crée à la fin de 1974 par les gouverneurs
de banque centrale du « groupes des dix » à la suite de faillite de la banque allemande
Herstatt et de la banque Franklin National au Etats Unis, vise a assuré la stabilité et la
fiabilité du système bancaire et financier et en plus de çaatténuer les inégalités
concurrentielles existante entre les banques internationales.
Ses missions se sont fixées sur trois axes : l’échange d’informations sur les pratiques
nationales de contrôle, mise en œuvre de la surveillance de l’activité bancaire internationale
et la fixation de normes prudentielles minimales.
Dans les années 1980, certains pays membres du CBCB (notamment américains et
britanniques) se sont posé le problème de la croissance frénétique des taux de bilans des
banques japonaises, notoirement sous-capitalisées et bénéficiant de la garantie implicite de
l’Etat japonais en cas de faillite. A partir de cela, et afin d’améliorer la stabilité du système
bancaire international (“safety and soundness”), et de supprimer les distorsions de
concurrence entre les pays, le CBCB a formulé en 1988 un ensemble de règles prudentielles
dite accords de Bâle I intéressé au niveau des fonds propres des établissements bancaires.
Cet accord dit « ratio Cooke » porte le nom du Président du Comité de Bâle entre 1977 et
1988.
1-1 - Les éléments constitutifs des fonds propres
61 -Historiquement, La Banque des Règlements internationaux (Bank for International Settlements), à Bâle, a été créée en 1930 et se trouve être la plus ancienne des institutions financières internationales. Elle a servi à distribuer les financements de la reconstruction européenne. Aujourd’hui, on la surnomme «la banque centrale des banques centrales », puisqu’elle agit en tant que pivot pour les systèmes de transactions internationales et coordonne les actions des grandes banques centrales mondiales. 62-Le comité de Bale se compose de onze pays : Allemagne, Belgique, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Pays-Bas, Royaume-Unis, Suède et Suisse. Il se compose aujourd’hui de représentants de banques centrales et des autorités de 27 pays : plus les onze pays premiers, Luxemburg et L’Espagne, rejoints par l’Australie, le Brésil, la Chine, la Corée, l’Inde, le Mexique et la Russie en mars 2009, puis Hong Kong, Singapour, l’Afrique du Sud, l’Arabie Saoudite, l’Argentine, l’Indonésie et la Turquie en Juin 2009.
87
Les grandes lignes de la réglementation bancaire ont été définies par le Comité des règles et
pratiques de contrôle des opérations bancaires en 1988 par des représentants des autorités
bancaireset des banques centrales des paysdu G10. Le but étantl’instauration d’un niveau
minimal de fonds propres afin d’assurer la stabilité dusystème bancaire à l’échelle nationale et
internationale. Autrement dite, le comité a mis en place une exigence minimum du capital
sous le nom de ratio Cooke où il prend en considération seulement le risque de crédit. Ce ratio
préconise des fonds propres équivalents à au moins 8% des engagements, lesquels doivent
être pondérés en fonction de la nature des risques qui leur sont liés.
Ratio Cooke = Fonds propres / risques pondérés ≥ 8%
Autrement dit, le rapport des fonds propres effectifs et du montant des actifs d’une classe
affecté de son coefficient devra être supérieur ou égal à 8 %.
L’accord de Bâle I concède aux capitaux propres une définition qui sera prise sans
modifications par les dispositifs suivants. Les fonds propres d’une banque sont constitués :
- du capital de base (catégorie 1) qui représente un noyau formé par le capital social etles
réserves publiées provenant des bénéfices après impôts non distribués. Ce capital doit
représenter au moins 50 % des fonds propres où Il constitue dont la permanence et la capacité
d’absorption des pertes sont les plus élevées.
- du capital complémentaire (catégorie 2) qui comprend les réserves non publiées, les
réserves de réévaluation (issues de la comptabilisation des plus-values latentes résulte dans le
cas de la détention de titres évalués dans le bilan à leur cout d’origine et d’une réappréciation
des immeubles destinés à l’usage propre de la banque) et les provisions générales pour les
créances douteuses. On y ajoute aussi des instruments hybrides de dette et de capital et des
dettes subordonnées.Ces composantes des fonds propres seront admises jusqu’à concurrence
d’un montant égal à celui du capital de base (BIS, 1988, p. 5).
88
On a déjà déclaré que ce ratio ne prenait en compte que le risque de crédit (risque de
créances sur les Etats et les Banques Centrales des pays de l’OCDE.Inversement, les actifs
ayant un coefficient de 100% étaient considérés comme les plusrisqués. Il s’agit des créances
sur le secteur privé.
Dans le cadre d’une évaluation du montant de fonds propres des banques, l’accord de Bâle I
considère que la meilleure méthode pour évaluer le montant des fonds propres des banques est
celle des risques pondérés pour trois raisons. Tout d’abord, ellepermettrait de comparer
équitablement les systèmes bancaires de structures différentes, ensuite, elle faciliterait
l’incorporation des risques hors bilan dans le système de mesure, et finalement elle
encouragerait les banques à détenir des actifs liquides d’un faible risque.
Le ratio Cooke fut initialement défini ainsi :
Total des capitaux propres ≥ 8 %
Σi ai(actifs du bilan)+Σi,j ai wj(actifs hors bilan)+Σi,k ai qk(contrats hors bilan de taux de change
d’intérêt)
Cette formule, représente le type d’emprunteur(i), la nature des transactions effectuées (j) et
(k), la pondération appliquée à l’actif considéré en fonction de la contrepartie (a), (wj) et (qk)
se sont les facteurs de conversion appliqués en plus de la pondération, aux actifs hors bilan et
aux contrats hors bilan de taux de change ou d’intérêt.
Pour les actifs du bilan :
a1= 0 pour les encaisses, les créances sur les Etats nationaux de l’OCDE, leurs banques
centrales et les créances garanties par eux, ainsi que pour les créances sur les administrations
et les banques centrales des autres pays. Pour les créances sur les autres entités du secteur
public, et les prêts non-garantis ai {0, 0.2, 0.5, 1} ce qui veut dire que la pondération est à
déterminer au niveau national. a2= 0.2 pour les créances sur, ou garanties par, les
organisations internationales ou les banques enregistrées dans l’OCDE, ou par les banques des
autres pays, si elles ont une échéance d’une année, ainsi que pour les actifs en cours de
recouvrement1.a3= 0.5 pour les prêts hypothécaires.a4= 1 pour tous les autres crédits et
notamment les prêts sur le secteur privé, les actifs immobiliers et tout autre
89
En générale, les pondérations du ratio Cooke pour les produits au bilan vont de 0 % pour les
créances sur les Etats OCDE, à 20 % pour les créances sur les banques et les collectivités
locales de l’OCDE, à 50 % pour les créances hypothécaires au logement ou garanties par des
opérations de crédit-bail immobilier et à 100 % pour les crédits consentis aux entreprises et
particuliers.
Pour les actifs hors bilan :
L’accord prend en compte le risque de crédit encouru, en appliquant des facteurs de
conversion. Le risque de crédit serait à multiplier par les pondérations applicables à la
catégorie de la contrepartie en fonction de la natureplus ou moins risquée de la transaction. Il
en résulte que wj {0, 0.2, 0.5, 1}. Ainsi, un engagement révocable sans condition à tout
moment constitue une transaction peu risquée et par conséquent, wj = 0. En revanche, wj = 1
pour les achats à terme d’actifs ou les acceptations, Avec (wj pour les actifs hors bilan et qk
pour les contrats hors bilan dutaux de change ou d’intérêt).
Enfin, pour les contrats liés au taux d’intérêt ou de change, on multiplie le facteur de
pondération ai ∈ {0, 0.1, 0.2, 0.5} par une autre pondération qk destiné à refléter le risque
susceptible d’être encouru durant la durée de vie résiduelle du contrat. Ce risque de crédit est
calculé sur la base de la valeur initiale ou de la valeur du marché. La pondération qk est
grande pour les contrats ayant une échéance résiduelle supérieure à un an, et elle est plus
importante pour les contrats de taux de change pour lequel elle varie entre 0.02 et 0.05, que
pour les contrats de taux d’intérêt où qk ∈ {0.005, 0.01}.
Durant la phase transitoire (de juillet 1988 jusqu’à la fin de 1992), les banques sont dans un
cas où il faut intégrer plusieurs amendements. Lespremiers étaient ceux de novembre 1991
qui ont juste modifié la formulationutilisée pour spécifier des points au niveau de la
constitution de provision future sans toucher aux méthodes d’évaluation et de calcul du
risque. En suite en 1996, le dispositif prudentiel évolua pour en tenir compte des risques du
marché63. Cette réforme a poussé les banques à changer leurs méthodes d’évaluation du
capital basées sur le risque où elle laisse la possibilité aux banques d’utiliser des modèles
internes basés sur les approches de Varpour calculer leur risque de marché . Cette dernière est
considérée comme un élément important de cet amendement.
63- Les risques de marché comprennent essentiellement le risque de taux de change, le risque de taux d’intérêt et le risque de position sur les titres de propriété (actions).
90
Cet amendement a connu une révision en septembre 1997 avant d’entrer en application le
premier trimestre de 1998.
Ainsi, en plus des deux catégories existantes de fonds propres, cet amendement intègre une
troisième catégorie consistant en dette subordonnée à court terme64.
Le montant sera limité à 250% de la catégorie (1) requise pour la couverture de ce risque.
Cela signifie que le risque de marché doit être couvert à hauteur d’au moins 28 1/2% par les
capitaux propres de la catégorie 1 et qui ne sont pas exigés pour les autres risques.
Le nouveau ratio devient donc :
Σ (Capitaux propres)
≥ 8 %
(risque de crédit +risque de marché)
Les banques peuvent recevoir l’autorisation d’utiliser leur modèle interne basé sur la méthode
VaR (value at risk)65. Dans ce cas, elles doivent entre autre disposer d’un système de gestion
des risques corrects afin d’évaluer leur risque de marché. Aussi, elles doivent respecter les
critères quantitatifs minimaux qui ont été opté pour l’utilisation de modèles internes comme
le calcul de la Valeur en Risque (VaR) sur une base journalière à un niveau de confiance
unilatéral de 99%qui correspond à la valeur la plus élevée entre : la perte potentielle du jour
précédent; et la moyenne des pertes potentielles sur les soixante derniers jours ouvrables, 64 -La dette subordonnées à court terme est considérée comme capital propre si ; avoir une échéance initiale au moins deux ans; ne pas être remboursable avant la date convenue sauf si les autorités sont d’accord; ne pas être payée si l’exécution du paiement doit entraîner une réduction des capitaux propres au-dessous de son exigence minimale. La prise en compte de la dette subordonnée à court terme peut être refusée par les autorités nationales. 65 -La méthode VaR est une mesure probabiliste de perte possible sur un horizon donné. Elle représente un niveau de perte, pour une position ou un portefeuille, qui ne sera dépassé durant un période donnée qu’avec un certain degré de confiance.Cette perte potentielle est mesurée sur un intervalle de temps qui correspond au temps nécessaire a déboucler la position ou a l’horizon de la mesure de performance du portefeuille, et avec une probabilité donnée généralement ; 90%, 95% ou 99%. L’approche standardisée qui se fonde sur les coefficients définis par les autorités de réglementation reste la seconde possibilité de prise en compte du risque de marché.
91
majorée par le facteur de multiplication qui prend au moins la valeur de 3. La banque doit
ensuite identifier et mesurer les facteurs de risque tels que ; les taux d’intérêt, les cours et les
prix de marché qui affectent la valeur des positions de négociation de la banque.
D'une manière générale, la méthode VaR donne une estimation des pertes qui ne devrait pas
être dépassée sauf évènement extrême sur un portefeuille pouvant être composé de différentes
classes d'actifs.
Conscient que la démarche retenue en 1988 était devenue aujourd’hui simplificatrice et ne
permettait plus d’appréhender pleinement l’ampleur et la nature des risques encourus, ni
d’encourager à une meilleure gestion de ceux-ci. Alors, le Comité de Bâle a engagé des
travaux pour rénover profondément l’Accord de 1988 et définir un nouveau traitement en
matière de fonds propres.Avant d’analyser ces points, Il convient de mettre en évidence
quelques points faibles de l’accord de 1988.
1-2- Limites de Bâle I
Dès l’application de l’accord de Bâle I en 1988, le ratio a été soumis à de nombreuses
critiques. Les analyses théoriques de D.Kim et A.M Santomero et de ses successeurs qui
offrent une justification des principes sur lesquels s’appuie la définition du ratio Cooke
mettent en avant les effets pervers du premier accord de Bâle.
Au début, on parle sur la simplicité du ratio Cooke, qui a dans un premier temps constitué sa
force, est en effet devenue un handicap où les pondérations adoptées par cet accord ne
reflètent pas suffisamment le niveau de risque réel. Plus précisément, cet accord comporte
un nombre de catégories de risques associés aux différents niveaux de pondérations trop
limités et trop statiques.
-Le ratio constituait une norme de gestion prudentielle à posteriori et non un outil de
prévision; c’est par ce que ce ratio ne prend pas en considération les durées et les
diversifications des portefeuilles. En plus de ça, il ne tenait pas compte del’évolution de la
qualité de la signature des contreparties qui peut varier dans le temps de la maturité des
engagements ou de leur durée résiduelle.
-ce ratio soit surestimé pour certaines banques et sous-estimé pour d’autres. Autrement dit;
les régulateurs exigent d’une façon rigide un ratiode capital propre supérieur à 8% pour lequel
la probabilité de faillite serait faible où il est impossible de calculer un ratio objectif pour
92
l’ensemble du système bancaire. C’est à dire que rien nejustifie que des banques opérant dans
des secteurs complètement différents (cycliques, contre-cycliques, des zones géographiques
diverses, etc.), aient besoin du même ratio de fonds propres pour faire face à leurs problèmes.
Pour Arnaud de Servigny, toutes les règles issues du comité de Bâle ne s’appliquent qu’au
seul secteur bancaire et aussi d’être trop nationale. Or de plus en plus on assiste à l’émergence
de grands groupes financiers, de conglomérats dont les activités couvrent les secteurs des
assurances des services d’investissement sur les marchés et les banques commerciales.
- Du point de vue des régulateurs, la prise en considération des risques bancaires n’est pas
assez globale. Autrement dite, seuls les risques de crédit et de marché entrent en ligne de
compte mise à part les risques opérationnels (l’organisation interne d’une banque, des
hommes qui la composent ou de causes externes à l’établissement…) ce qui limite beaucoup
son apport pour la stabilité du système bancaire.
- afin d’accroître le montant de ces capitaux propres, la banque peut prêter à un tauxd’intérêt
plus élevé dans le cas où le ratio (k < 0.08). Dans ce cas sauf les débiteurs risqués et
défaillants vont emprunter (sélection adverse). Donc cette régulation crée des distorsions
dans l’allocation des capitaux (Hall 1994, p. 395).
- le dispositif actuel ne permet pas de prendre en compte les évolutions technologiques qui
ont eu lieu dans le domaine de la finance et ne constitue plus qu’une mesure simplificatrice
des risques auxquels une banque est exposée. Cette divergence entre risque économique et
fonds propres réglementaires se creuse au rythme des innovations financières, elle permet des
arbitrages réglementaires dangereux pour la solidité du secteur bancaire.
-Et en fin les banques se servent de différentes techniques de Titrisation, permettent ainsi de
diminuer les exigences en fonds propres sans diminuer véritablement la prise de risque. Plus
précisément,les banques masquent les risques réels de leurs portefeuilles, ce qui amoindrit le
montant réel des fonds propres. À l’inverse, l’accord actuel n’incite pas toujours à employer
de véritables techniques de réduction des risques dans la mesure où les gains en fonds propres
qui en résulteraient peuvent souvent ne pas être significatifs.
Les banques même les plus grandes ne sont pas à l’abri du risque de faillite. De 1976 à 1996
dix défaillances bancaires ont couté aux pays développés 4% de leur produit National brute.
93
Ainsi, 59 défaillances bancaires durant la même période ont couté 250 milliards de dollars
aux pays en voie de développement.Après le débâcle du fonds LTCM en septembre 1998, les
14 plus grandes banques d’affaires ont été obligé de fournir 3,5 milliards de dollars à ce fond
d’investissement pour éviter la série de faillite .
Pour limiter les risques de faillite, sauvegarder les intérêts des déposants, garantir la
stabilité du système bancaire et de pallier à ce manque du premier accord, le comité de Bâle
proposé dès janvier 2001 un nouveau ratio de solvabilité dit de Mc Donough plus sensible
aux risques, permettant de renforcer la stabilité financière, et de rapprocher les fonds
propres réglementaires des fonds propres économiques. $*
Section 2 : de Bâle I à Bâle II : une progression des règles prudentielles devenue insuffisante
Le Comité de Bâle a décidé en 1998 de rapprocher une nouvelle fois la réglementation de la
pratique actuelle des affaires bancaires (internationales) et d’améliorer tout particulièrement
l’ajustement aux risques des exigences en matière de fonds propres. En janvier 2001, le
Comité de Bâle propose une refonte de l’accord de 1988 et un nouveau ratio de solvabilité, le
ratio McDonough (Voir annexe 02 sur le calendrier de la mise en place). La mise en place du
nouvel accord de Bâle devait se faire en janvier 2005 et il comporte trois types de risque: le
risque de crédit ; le risque de marché ; et le risque opérationnel.
2-1- Grandes lignes et principales nouveautés de Bâle II
Début juillet 2006, le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire adoptait l’accord révisé sur le
capital propre, connu généralement sous le nom de «Bâle II». Cette nouvelle réglementation
94
est apparue nécessaire du fait que les normes existantes en matière de fonds propres, celles du
modèle «Bâle I» de 1988, ont été manifestement vidées de leur substance – principalement
par les grandes banques internationales qui en ont exploité les lacunes et l’imprécision des
normes d’évaluation des risques.
Le but étant de mieux appréhender les risques bancaires et en particulier le risque crédit, qui
est partie prenante du mécanisme de transformation bancaire. Le fait de prêter implique un
risque de contrepartie qui demande la mise en place d’outils de contrôle et de mesures de
prudence.
Cette réforme repose sur trois piliers : améliorer la méthode de calcul du niveau adéquat de
fonds propres,mettre au point un processus de contrôle et renforcer la discipline du marché.
Source: The New Basel Capital Accord (April 2003)
Les trois piliers sont censés se renforcer mutuellement.L’objectif ultime étant de produire une
norme de fonds propres intégrant certains aspects pointus de la gestion des risques tout en
préservant le principe d’un niveau minimum obligatoire de fonds propres.
Nous essayons détailler chaque pilier, en commençant par le premier et ses trois composantes. 2-1-1 –Pilier 1 : L’exigence en fond propre
Pilier I Exigences minimales de fonds propres: – Risque de crédit (nouvelles approches de calcul) – Risque de marché (inchangé) – Risque opérationnel (nouveau)
Pilier II Surveillance par les autorités prudentielles: – Evaluation des risques et dotation en capital spécifiques à chaque banque – Communication plus soutenue et régulière avec les banques
Pilier III Transparence et discipline de marché: – Obligation accrue de publication (notamment de la dotation en fonds propres et des méthodes d’évaluation des risques)
Bâle II
95
Ce premier pilier de la réforme proposée par le Comité a suscité le plus d’attention. Il traite de
la couverture minimale en fonds propres requise ou, plus exactement, recommandée pour les
risques de crédit, les risques de marché et les risques opérationnels.
Les recommandations sur les risques de marché restent identiques à celles définies dans
l’amendement de 1996.
Ces trois risques font l’objet d’approches différentes pour le calcul des exigences spécifiques
en fonds propres. On distingue l’approche «standard» et «internes» (ces dernières étant
déterminées par la banque elle-même).
Ce pilier exige, comme dans la réglementation actuelle, un taux de fonds propres (c.-à-d. un
rapport entre le capital propre réglementaire et les actifs pondérés du risque) d’au moins 8%.
Les propositions du Comité de Bâle visent donc à définir d’une façon plus différenciée les
actifs pondérés par le risque. Autrement dit, les modifications portent sur la définition des
actifs pondérés enfonction du risque où seule la pondération des risques de crédit change.
Cette Accord définit une nouvelle catégorie de risque : le risque opérationnel qui conduit à
inclure une mesure de ce risque au dénominateur du ratio des fonds propres d’une banque.
Elle estfondée sur le concept du CAR (Capital Adequacy Ratio) ayant au numérateur, le
montant de fonds propres et, au dénominateur, les actifs pondérés en fonction du risque. Le
ratio de fonds propres obtenu ne peut être inférieur à 8 %.
.Σ (Capitaux propres)
CAR =≥ 8 % (Risque de crédit +risque de marché +risque opérationnel)
Tableau 2-1 – Les différents risques et leur intégration : pilier I
Risques de crédit Risques de marché
Risques opérationnels
Calcul des risques
Technique d’atténuation de risque
Niv
ea
u de
Co
mp
lexi
té
Capital exigé
96
d
Le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire classifie les événements susceptibles de provoquer
des pertes potentielles dans les catégories des risques de crédit, des risques de marché et des
risques opérationnels (BIS, 2001b, p. 3).
Ce tableau résume les fondements de Bâle II en se concentrant sur les différentes méthodes et
leurs approches évolutives. Dans les points suivants on les examine en détail.
2-1-1-1 Risque de crédit : les options de calcul des fonds propres
Avant d’évoquer les trois méthodes de calcul du risque de crédit signalé par le comité de
Bâle, il faut présenter la décomposition de ce risque tel que stipulé par le comité.
Le risque de crédit est une fonction de 4 paramètres selon Kashyap et Stein (2004) : le risque
de défaut, le risque de perte en cas de défaut, l’exposition en cas de défaut et la maturité.
Le risque de défaut est mesuré par la probabilité de défaut qui dépend de la volonté de
l’emprunteur pour rembourser sa dette. Le risque de perte en cas de défaut représente le
montant de la perte si le client fait défaut. L’exposition en cas de défaut est l’encours du client
au moment du défaut et la maturité représente l’espace temporel jusqu’à la date d'échéance
finale du crédit.
Les principales nouveautés liées à Bâle II ont trait en particulier au calcul des exigences de
fonds propres pour les risques de crédit.
L’établissement bancaire peut désormais choisir entre deux approches : une approche
standardiséequi fait appel aux notations élaborées par des organismes externestelle qu’elle
existait déjà, sous une forme similaire, avec Bâle I. Autrement dit, avec laquelle la banque
utilise des systèmes de notations externes pour calculer son risque de défaut.
Simple Approche Standard
Simplifiée Approche des minimise
Approche indicateur de base
Moyen Approche IRB de base
Exhaustive Approche Standard
Approche Standard
Avancé Approche IRB complexe
Evaluation interne
Approche des modèles
Approche mesures avancées
97
Une approche exigeante basée sur des notations internes (IRB, comportant une variante «
foundation IRB », F-IRB, et une variante advanced IRB, A-IRB).Le risque lié à la titrisation
fait l’objet de mesures spéciales dela part du régulateur.
Les contreparties sont divisés en plusieurs catégories correspondant à des risques spécifiques :
Etats et administrations publiques, banques, entreprises, clientèles de détail et participations.
Même les établissements financiers ont la possibilité de choisir entre les deux approches
a- Approche standard
Le risque de crédit comporte le risque sur les créances sur les Etats, les banques et les
entreprises d’investissement, les autres entreprises et la clientèle de détail.
Pour ce type de risque, deux grandes possibilités seront offertes. La première approche des
pondérations est la méthode standard qui repose sur une classification résultant de la notation
externe obtenue auprès d’organisme reconnus par les autorités de contrôle tels Standard&
Poor’s ou Moody’s
Le calcul de l’exigence de fonds propre relative au risque de crédit s’effectue en deux temps.
Dans un premier temps, la banque doit classer ses actifs selon des catégories prédéfinies, et la
réglementation de Bâle en distingue 11.
Plus précisément, lorsque les actifs sont notés par les agences de rating, la pondération est
directement liée à la notation. La banque doit appliquer un coefficient de pondération
réglementaire à la valeur de chaque actif avant de calculer la valeur totale de ses actifs.
Les coefficients de pondérations sont fixes et établis selon chaque catégorie prudentielle,
mais l’accord prévoit le recours à des notations externes pour mesurer la sensibilité de ce
risque.
Les pondérations applicables aux expositions sur emprunteurs souverains, banques et
entreprises sont différenciées sur la base des évaluations externes du crédit. Vis-à-vis des
emprunteurs souverains, ces évaluations peuvent englober celles des organismes de crédit à
l’exportation des pays de l’OCDE des pays participant à« l’Arrangement sur les crédits
àl’exportation bénéficiant d’un soutien public » de l’OCDE, ainsi que celles publiées par des
agences de notation.
98
La fourchette des pondérations est ouverte entre 20 et 150%, en cinq classes de risques et
sont appliquées aux expositions nettes de toute provision spécifique.Ces pondérations
dépendent de la “qualité financière” et donc de la notation externe de l’emprunteur (délivrée
par une agence de notation, une banque centrale,…) et non plus de sa nature comme avec le
ratio Cooke qui distingue les banques et les entreprises par exemple.
Pour ce qui est des crédits aux collectivités publiques et aux organismes privés, les évaluations
nécessaires seront confiées à des agences de notation agréées. Les entreprises dépourvuesde rating
(cette situation concerne la grande majorité des petites et moyennes entreprises (PME),se verront
appliquer une pondération de 100% ce qui correspond à une exigence de fonds propres de 8 %.
Et en fin, les crédits dits en souffrance (ou menacés) seront pondérés à 150%. Pour un crédit
de 100 unités monétaires en souffrance, l’actif pondéré du risque (risk weighted asset, RWA)
équivaut à 150 unités. Ce montant est multiplié par 8%, ce qui donne 12 unités, soit les fonds
propres réglementaires requis.
Tableau 2-2 : Tableau récapitulatif de l’approche standard
Notation AAA\AA A+\A- BBB+\BBB- BB+\B- Inferieur a B-
Sans notation
Etat 0% 20% 50% 100% 150% 100% Banque 20% 50% 50% 100% 150% 50% Entreprise 20% 50% 100% 150% 100% 100% Immobilier 40% Autre 75% Source: Basel Committee on Banking Supervision, June 2006.
Donc chaque autorité de contrôle devra apprécier les méthodes mises en œuvre par ces
organismes afin de déterminer quels établissements bancaires pourront s’y référer.
Les créances notées d’AAA à AA- ont une pondération de 0%. Celles qui sont notées en
dessous de B- sont pondérées à 150%. Lorsque les créances ne sont pas notées, elles reçoivent
une pondération de 100%.
Il existe deux options pour pondérer les créances sur les banques. Dans la première option, la
pondération est supérieure d’un rang à celle des créances sur l’Etat de ce pays. Dans ce cas,
99
lorsque la note de l’emprunteur souverain est comprise entre AAA à A+, la créance sur une
banque de ce pays est pondérée à 20%. Si le pays a une note comprise entre BB+ et B-, la
pondération de la créance de la banque est fixée à 100%. Les banques des pays qui ont une
note inférieure à B- reçoivent une pondération de 150%.Dans la deuxième option, la
pondération dépend de l’évaluation de crédit externe de la banque elle-même, avecune
pondération de 50% si la banque n’est pas évaluée. La pondération la plus faible est de 20%
(notation comprise entre AAA à AA+) et de 150% pour des notes inférieures à B-.
Si une entreprise est soumise à une surveillance et à une réglementation équivalente à celles
des banques, les créances sont traitées comme les créances sur les banques ; si non ces
créances doivent être pondérées comme les autres créances sur les entreprises.
Les prêts hypothécaires au logement éligibles mais impayés depuis plus de 90 joursreçoivent
une pondération de 100 %, pour la partie nette des provisions spécifiques. Si ces
provisionsspécifiques ne sont pas inférieures à 20 % de l’encours du prêt, la pondération
applicable au reste duprêt peut être réduite à 50 %, à la discrétion des autorités nationales
(BIS Juin 2004 p16).
En fonction des pondérations de risque définies par le Comité de Bâle et de la notation
attribuée par les agences de notation (ici, les ratings proposées par Standard &Poor’s), une
banque devrait couvrir un prêt d’1 million d’euros, accordé à une entreprise notée A
(pondération du risque à 50%), par un montant de fonds propres égal à 40 000 euros (8% de
500 000 euros pondérés du risque). Si la notation de la société emprunteuse est inférieure à
BB-, le crédit doit être pondéré à 150% et couvert à hauteur de 120 000 euros (8% de
1 500 000 euros). Si l’entreprise n’a pas de notation externe, ce qui est le cas des PME, la
banque doit appliquer une pondération de 100% et constituer une couverture de 80 000 euros
comme c’est le cas dans la réglementation actuellement en vigueur. Toute une série d’autres
cas sont traités de façon particulière.(Mishkin et alii, 2007, p. 372)
En fin, dans cette approche, le régulateur permet aux banques d’utiliser certaines techniques66
pour atténuer ce risque de crédit auquel elles font face.
Les techniques d’atténuation des risques de crédit comportent des prises de sûretés67 réelles de
premier rang sous la forme de liquidités ou de titres couvrant entièrement ou une partie des
66-Pour plus d’information sur les principaux aspects d’atténuation du risque de crédit consulter l’article de BIS 2004 paragraphe 117 ,118 P 23 67-Les sûretés sont des techniques destinées à assurer le règlement des créances dans le cas où le débiteur ne disposerait pas de liquidités ou de biens pour respecter ses engagements vis-à-vis du créancier.
100
expositions, les garanties de tiers pour les prêts, l’achat de protection sous la forme de
dérivésde crédit et l’accord de compensation des prêts et des dépôts avec une même
contrepartie…Ces techniques permettant d’évaluer l’importance de la diminution de fonds
propres en fonction du risque de marché associé à la sûreté.
La seconde possibilité qui est considérée comme alternative à l’approche standard pour le
calcul du risque de crédit, est de recourir à des méthodes internes validées au préalable par les
autorités de contrôle (Internal Rating Based IRB)
b- Approche de notation interne NI
Les banques ont été incitées à utiliser leur propre système interne de notation, pour être au
plus près de la réalité. Mais la principale difficulté pour l’élaboration de ces modèles internes
réside dans le volume des données à traiter: la détermination d'une LGD (taux de perte en cas
de défaut sur la ligne de crédit) demande la gestion et l'historisation de plus de 150 données
mensuelles sur un minimum de cinq ans sur chacun des crédits accordés.
Dans cette approche, les établissements devront classer eux-mêmes leur exposition en
fonction de leurs catégories d’actif : entreprises, pays, banques de détail, titrisation,
Portefeuilles d’action, financement des projets.
Les banques jouissent dans ce cas d’une plus grande liberté dans le choix des méthodes de
calcul des capitaux propres inhérents à leur portefeuille, à condition qu’elles respectent des
critères stricts en matière de méthodologie (simple ou complexe) et de communication
financière. La méthodologie utilisée dans l’approche fondée sur les notations internes est
développée dans un modèle théorique de risque élaboré par Gordy (2003)68.
Dans leur modèle, il détermine la probabilité d’insolvabilité d’une contrepartie : entreprises69,
emprunteurs souverains, banques, clientèle de détail, titrisation, portefeuilles d’action,
financement des projets...
68- Gordy (2003), “ A risk-factor model foundationfor ratings-based bank capital rules “, Journal of Financial Intermediation, volume 12, pages 199 a 232. P 203 69- Dans le cadre de l’approche NI, les banques doivent classer les expositions de leurportefeuille bancaire en grandes catégories d’actifs caractérisées par des risques de crédit sous-jacents différents, en respectant les définitions ci-après : a) entreprises, b) emprunteurs souverains, c) banques, d) clientèle de détail et e) actions. La catégorie entreprise comporte cinq sous-catégories de financement spécialisé, tandis que celle de clientèle de détail en comprend trois. Pour l’une et l’autre, un traitement distinct peut être également appliqué, sous certaines conditions, aux créances achetées (BIS Juin 2006 paragraphe 215 p57) .
101
Par rapport à l’approche standardisée etpuisqu’elle est fondée sur les évaluationsinternes des
banques,l’éventail des coefficients sera élargi, ce qui entraînera une sensibilité accrue à
l’égard du risque.
Dans la première méthode, la banque estime la probabilité de défaillance de son emprunteur et
les autorités de la régulation fournissent les autres données nécessaires au calcul des fonds
propres. Dans la seconde, la banque sera autorisée à recourir à ses propres informations pour
les autres données.
La méthode avancée est en effet prévue pour lesbanques dotées de modèles de calcul
développés et ayant suffisamment de ressources financières (BIS 2001b, p. 17). Elle permet
d’abord un calcul fine des probabilités de défaillance de chaque client et de la sinistralitéen
cas de défaut pour chaque transaction (après prise en compte des techniques de réduction des
risques: couverture, garanties, cautions, collatéraux, netting,etc..).Elle permet ainsi de
déterminer tout à la fois les pertes inattendues et les pertes moyennes anticipées.
Pour calculer la pondération du risque, la banque doit calculer quatre paramètres pour chaque
crédit (sauf pour les particuliers).
1 - La probabilité de défaut (PD) ou probability of default, autrement dit l’emprunteur :
mesure la probabilité d’occurrence d’un défaut sur une contrepartie donnée dans un horizon
donné. Cette probabilité n’est généralement pas mesurée directement (l’insuffisant d’un
nombre d’observations) mais par le biais d’une notation donnée par la banque.
2 - Le taux de perte en cas de défaut ou (PCD) ou loss given default (LGD)qui dépend des
éléments techniques du crédit, tel que le type de crédit.C.à.d. qu’il mesure la part du montant
de l’exposition au moment du défaut que la contrepartie sera à même de rembourser. Ce taux
s’applique à un engagement donné et il dépend fortement de sa séniorité (les plus anciens sont
remboursés en premier, les juniors le sont en dernier).Donc, le taux de perte en cas de
défauts’exprime en pourcentage de l’exposition en cas de défaut (ECD).
3- L’exposition en cas de défaut (ECD) ou exposure at default (EAD), qui concerne les
garanties associées au crédit. Plus précisément; Elle correspond au montant dû par la
contrepartie au moment où elle fera défaut sur un engagement donné à un horizon
correspondant à celui utilisé pour la probabilité de défaut.
4 - L’échéance effective (E) ou effective maturity (M), en termes de durée et de montant du
crédit que l’emprunteur se trouve obligé d’honorer ses engagements.
Ces paramètres sont le résultat de calculs et d’estimations fondés sur les données internes des
banques, complétés par des informations extérieures.
102
En effet, ces paramètres quantitatifs du risque serviront de données d’entrée dans des
fonctions de pondération réglementaire (modèle ASRF )pour calculer les exigences en fonds
propres.
Encadré 1: Modèle ASRF (« Asymptotic Single Risk Factor »)sous-jacent aux pondérations de Bâle II 1) Fondements économiques des formules de pondération Une contrainte majeure pour répondre aux besoins réglementaires était de pouvoir calculer l’exigence en capital pour une exposition donnée seulement en fonction du risque associé à celle-ci et non pas en fonction de la composition du portefeuille (i.e. De la structure et la diversifie cation du portefeuille après ajout de cette exposition). En effet, la prise en compte de la composition finale du portefeuille aurait été trop complexe pour la plupart des banques et des autorités de contrôle, en l’état actuel des techniques. Le modèle du Comité de Bâle est donc fondé sur l’hypothèse d’un portefeuille inchangé (« portfolio invariant »). Dans ce cadre, les paramètres de risques (PD, LGD, EAD) associés à une transaction et un débiteur suffi sent pour la détermination des pertes attendues (« EL ») et des pertes inattendues (« UL »). Les formules de pondération sont données par le régulateur. Les pertes observées varient au cours du temps. Leur distribution est caractérisée par deux mesures : • les pertes attendues (« EL ») qui sont la moyenne des pertes anticipées ; • les pertes inattendues (« UL ») qui sont les pertes au-delà des pertes attendues. Leur niveau et le moment auquel elles surviennent ne sont pas connus à l’avance. Les fonds propres exigés au titre de la fonction de pondération réglementaire servent à couvrir ces pertes inattendues. 2) Spécification du modèle Expression des pertes inattendues « UL » au moyen de probabilités de défaut conditionnelles Afin de respecter la contrainte d’invariance du portefeuille, un modèle a été sélectionné : l’ « Asymptotic Single Risk Factor (ASRF) model ». Ce modèle possède deux caractéristiques : d’une part, les risques des débiteurs individuels ne sont pas expliqués par des facteurs spécifiques (par exemple, les risques sectoriels et géographiques) ; d’autre part, tous les risques systématiques qui pourraient affecter les emprunteurs sont représentés par un seul facteur de risque. Le modèle ASRF utilise une moyenne de probabilités de défaut (PD) estimées par les banques, qui reflètent desconditions normales d’activité pour les transformer en PD dites conditionnelles. Au travers de cette transformation, il s’agit, pour le régulateur, de calculer des PD suffisamment conservatrices qui tiennent compte d’une récession économique (i.e. d’un facteur de risque systématique suffisamment conservateur). Techniquement, le modèle du Comité de Bâle est une adaptation simplifiée du modèle de Merton, modèle de base de la théorie de valorisation des actifs. Pertes en cas de défaut (LGD) Afin de refléter les effets d’une récession économique, les LGD doivent être conditionnées par un scénario de crise économique. Or, les pertes moyennes sur longue période peuvent sous-estimer les pertes en cas de crise et donc conduire à une sous-estimation des pertes inattendues.
103
Il n’y a pas, comme pour les probabilités de défaut, de calcul de LGD conditionnelles via une transformation réglementaire. Les banques doivent fournir elles même des mesures de LGD suffisamment conservatrices pour faire face à une crise économique, en tenant compte notamment des corrélations pouvant exister selon les portefeuilles entre les PD et les LGD. Ajustement de maturité Les crédits à long terme sont plus risqués que les crédits à court terme. Par conséquent, les exigences en fonds propres doivent augmenter avec la durée restant à courir. Les ajustements au titre des maturités des expositions proviennent de l’application d’un modèle alimenté par l’intervalle de confiance et la corrélation utilisés dans le modèle ASRF. En outre, les primes de risques observées sur les marchés de capitaux sont utilisées pour déterminer la structure temporelle des PD (i.e. La probabilité et l’ampleur des migrations des PD dans le temps). Le modèle donne une perte potentielle en fonction de la PD et de la maturité. Les ajustements au titre des maturités sont des ratios de chacune de ces pertes rapportée à celle d’une maturité standard fixée à deux ans et demi. Corrélation d’actifs Le facteur de risque systématique du modèle reflète l’état de l’économie globale et lie entre eux l’ensemble des emprunteurs. Ce facteur est matérialisé par des corrélations exprimant la dépendance de la valeur des actifs des débiteurs vis-à-vis de l’état général de l’économie. Ces corrélations jouent un rôle important pour déterminer les formules de pondération. Elles sont différentes suivant les classes d’actifs et de débiteurs, en fonction de leur degré de dépendance vis-à-vis de l’économie dans son ensemble. Les corrélations entre actifs ont été estimées de la façon suivante. Pour les portefeuilles d’entreprises, banque et souverains, deux facteurs ont été pris en compte • la corrélation entre actifs diminue dès lors que les PD augmentent : le risque de défaut d’un débiteur mal noté dépend moins de l’état général de l’économie que de facteurs de risque qui lui sont propres ; • la corrélation augmente avec la taille de l’entreprise. Plus une entreprise est grande et plus elle dépend de l’état général de l’économie. Un facteur d’ajustement en fonction de la taille est appliqué aux entreprises ayant un chiffre d’affaires compris entre 5 et 50 millions d’euros. Pour la banque de détail, les corrélations ont été déterminées à partir des données de capital économique des grandes banques internationales et des données de pertes historiques des régulateurs du G 10. Elles varient en fonction des sous-portefeuilles de la banque de détail (crédits immobiliers, découverts et crédits permanents, autres crédits). Pertes attendues et pertes inattendues Le modèle du Comité de Bâle calcule, dans un premier temps, la totalité des pertes attendues et inattendues dans un intervalle de confiance donné. Or, les exigences en capital ne portent que sur les pertes inattendues. Les pertes attendues sont donc ensuite soustraites pour déterminer les exigences en fonds propres. 3) Calibrage du modèle L’intervalle de confiance est fixé à 99,9 % à l’horizon d’un an ce qui signifie e que l’on s’attend à ce qu’une banque subisse des pertes supérieures aux fonds propres (Tier one + Tier two) une fois tous les mille ans. L’intervalle de confiance est inclus dans la formule de pondération pour fournir une valeur conservatrice du facteur de risque unique. Source : Banque de France • Revue de la stabilité financière • N° 7 • Novembre 2005
En méthode avancée, la banque détermine l’ensemble des paramètres, en méthode simple. Le
Comité de Bâle prévoit deux traitements différents:la pertedétermine uniquement la
104
probabilité de défaut et les autres paramètres étant fournis par les attendue (EL – expected
loss). Elle doit être provisionnée et la perte inattendue 70(UL – unexpected loss) doit être
couverte par des fonds propres (FPm).
Les variables définies permettent de quantifier la perte moyenne attendue qui correspond au
montant exposé au risque de défaut affecté de la probabilité de défaut et du taux de perte en
cas de défaut :
PA =ECD. PD.PCD
Cette perte moyenne attendue n’a généralement de sens que si elle est calculée sur un
portefeuille entier et sur une ligne individuelle, la perte calculée ne sera jamais réalisée.
On prend à titre d’exemple : un crédit d’1 million d’euros accordé à une entreprise notée BBB
est pondéré à 17,4% pour un taux de perte estimé de 10%, et à 87,1% pour un taux de perte de
50%. Les actifs pondérés du risque s’élèveront à 174 000 euros dans le premier cas et à
871 000 euros dans le second. ; 8% de ces sommes devront être couverts par des fonds
propres, soit respectivement 13 920 et 69 680 euros.
A titre de comparaison, l’approche standardisée, de même que Bâle I, exigeraient dans ce cas
une couverture en fonds propres de 80 000 euros, c'est-à-dire qu’elle est moins couteuse que
l’approche standardisée. (Pour plus de détails voir Annexe 2 sur la pondération du risque de
crédit à partir de l’approche de notation interne).
L’esprit de Bâle II est la couverture des pertes inattendues, plus que celle des pertes attendues,
qui fait déjà l’objet de provisions. Si, les pertes attendues (PA) ont toutes été provisionnées
en comptabilité, le montant des fonds propres exigés pour couvrir la banque contre le risque
de crédit (FPm) est égal au montant des pertes inattendues (PI).
Autrement dit, le risque de crédit qui représente le montant du risque inattendu se calculeà
l’aide de la formule suivante :
RWA = f (PD;LGD). EAD oùfrespecte une loi normale
Ce calcul rappelle la définition du coefficient bêta, dans l’approche MEDAF, pour le calcul
du risque systématique (ou risque de marché). Cette partie du risque qui n’est pas
compressible, même en cas de diversification du portefeuille.
70 -La distribution de probabilité des pertes possibles, à l’horizon d’un an, permet de déterminer un seuil de pertes pour un intervalle de confiance fixé dans Bâle II à 99,9%. Les pertes inattendues correspondent à ce seuil moins les pertes attendues. Les pertes inattendues doivent être couvertes par les fonds propres réglementaires (FPm).
105
Les conditions imposées pour l’utilisation de ces méthodes sont donc exigeantes. En adoptant
une mesure des fonds propres plus proche des risques encourus.
A partir de cela, le Comité de Bâle cherche à inciter les banques à améliorer leurs systèmes
internes de gestion des risques et il est essentiel que les établissements s’engagent le plus
rapidement possible dans cette voie pour se doter d’un système de notation interne qui
constitue un outil indispensable de bonne gestion.
Certains experts tels que les économistes du World Pensions Council (WPC) considèrent que
les recommandations de Bâle II obligent les banques européennes et la Banque centrale
européenne à recourir plus que jamais aux estimations standardisées du “risque crédit”
commercialisées par deux agences de notation américaines. Ils estiment qu'à de nombreux
égards, Moody’s et S&P forment un duopole privé dérégulé particulièrement opaque,
institutionnalisé et entretenu par des pouvoirs publics passifs qui lui ont donné en fermage des
pans entiers de leur pouvoir de régulation.
*Le risque de crédit et la titrisation
Le risque de crédit découlant de la titrisation a été pointé du doigt comme facteuraggravant de
la récente crise des subprimes (Rochet, 2008).
La régulation des capitaux propres est accusée d’affecter indirectement la transparence des
bilans bancaires en incitant à utiliser plus intensivement la titrisation.
« le Comité estime essentiel que le Nouvel accord comprenne un traitement solide de la
titrisation, faute de quoi le nouveau dispositif laisserait ouvertes des possibilités d’arbitrage
sur fonds propres, certaines opérations de titrisation ayant permis aux banques, dans le cadre
de l’accord actuel, d’éviter de détenir des fonds propres correspondant aux risques auxquels
elles étaient exposées. Pour répondre à cette préoccupation, Bâle II exige que les banques
examinent la substance économique d’une opération de titrisation lorsqu’elles déterminent
l’exigence de fonds propres selon les approches standardisée et NI » (BIS Avril 2003
paragraphe 35 P 7).
Les banques tentent de détourner la réglementation en développant des techniques basées
sur le calcul rationnel. Ce calcul compare les coûts et les bénéfices de la mise en place, plus le
106
coût subi de la régulation. Pour le calcul rationnel, la titrisation71 est mise en place afin
d’exploiter les faiblesses de la régulation surtout dans le cas des pondérations des actifs.
La titrisation (securitization en anglais) est une technique financière qui consiste à transférer à
des investisseurs des actifs financiers tels que des créances (par exemple des factures émises
non soldées, ou des prêts en cours), en transformant ces créances, par le passage à travers une
société ad hoc72, en titres financiers émis sur le marché des capitaux.
Le processus de la titrisation consiste, pour les banques, à revendre une partie de leurs actifs
sous forme isolée ou en bloc à un fonds commun de créances. Les banques créent des titres
financiers à partir de leurs créances et les titres portent alors le nom « asset-backed securities
» (ABS). Ces titres sont susceptibles d’être échangés sur un marché liquide ou d’être vendus à
d’autres investisseurs institutionnels (Jones 2000).
Dans ce cadre, les banques doivent affecter descoefficients prudentiels de pondération en
fonction des risques définis selon divers critères.Les banques sont tenues de détenir des fonds
propres réglementaires couvrant toutes leursexpositions de titrisation. Ainsi, Tout comme les
autres risques de crédit, la banque peut choisir entre l’approche standard et l’approche par les
notations internes pour déterminer son exigence en capital au titre de la titrisation
La titrisation a des avantages évidents du point de vue des banquiers surtout en ce
quiconcerne l’assouplissement des contraintes de la régulation et le déplacement de la
gestiond’une partie des risques vers des institutions qui sont mieux préparées pour les gérer.
En cesens, la titrisation permet de mieux diversifier les risques, ce qui renforce la
stabilitéfinancière où les causes de la crise des subprimes qui a touché le système financier
international et l’économie mondiale en général, est la mauvaise application des techniques
de titrisation (Rochet, 2008).
D’après les autorités de régulation, certaines banques se servent de différentes techniques de
titrisation afin d’éviter de maintenir un ratio de capital correspondant à leurs expositions.
Donc, les banques masquent les risques réels de leurs portefeuilles, ce qui amoindrit le
71-La technique de la titrisation Née aux États-Unis dans les années 1960 . Elle a connu une expansion importante également en Europe à partir de 2000, tandis que les produits et les structures devenaient de plus en plus complexes. L’idée était de faciliter le développement du crédit immobilier en permettant aux banques de sortir les créances de leurs bilans et d'améliorer leur ratio « Cooke ». La crise des subprimes survenue en 2007 a provoqué un ralentissement du marché, tandis que les autorités de marché considèrent la question de savoir si la titrisation devrait être mieux encadrée.
72 -la société ad hoc est une société créée pour l'occasion qui devra respecter un certain nombre de lois régissant son action/existence. Cette société de crédit sera alors dénommé le cédantindex
107
montant réel des fonds propres. Pour répondre à ces préoccupations, le Comité de Bâle
propose de réviser l’accord en vue d’utiliser les notations externes qui détermineront les
exigences de capitaux propres applicables à la titrisation (BIS 1999b). La révision de cet
accord est encore plus pertinente si on tient compte de l’ampleur de l’utilisation de la
titrisation, qui peut atteindre jusqu’à 50% des actifs pondérés aux risques (BIS 1999b). 2-1-1-2- Le risque opérationnel
La mesure du risque opérationnel vient renforcer le dispositif
Selon le CBCB, le risque opérationnel est « le risque de pertes directes ou indirectes résultant
d’une inadéquation ou d’une défaillance attribuable aux procédures internes, aux facteurs
humains et aux systèmes, ou à des causes externes ».
Plus précisément, la banque est exposée à un risque opérationnel en raison des carences ou
des défauts liés à des procédures, au personnel, aux systèmes internes ou à des évènements
extérieurs. (Comité de Bâle sur le contrôle bancaire (2006). Cette définition inclut le risque
juridique, mais ne comprend pas expressément le risque stratégique ou le risque de réputation
qui est mal appréhendés.
Comme pour le risque de crédit, le nouveau dispositif offre un spectre d’options allant d’un
mécanisme simple à une méthodologie avancée pour calculer une charge en fonds propres.
Autrement dite, trois options proposées aux choix par le nouvel Accord pourront être retenues
pour couvrir le risque opérationnel : l’approche de l’indicateur de base (Basic Indicator
Approachou BIA), l’approche standard (The Standardised Approach ou TSA) et
l’approchedes mesures avancées (Advanced Measurement Approaches ou AMA).
Le dispositif incite par ailleurs les banques à passer des approches les plus simples (BIA et
TSA) aux plus avancées (AMA) et à développer ainsi des systèmes et des pratiques plus
sensibles aux risques, en tout état de causes adaptées à leur profil de risque et à la complexité
de leurs activités.
b- Les approches de mesure du risque opérationnel
108
Sur la base de la définition du risque opérationnel de comité de Bâle, le nouveau dispositif
d’adéquation des fonds propres offre aux banques la possibilité de mesurer leur exposition au
risque opérationnel selon trois approches.
Le schéma ci-dessous recense et compare les trois approches
Schéma 1-9- Les trois approches du risque opérationnel
Sophistication Croissante et Critères Qualificatifs Plus Complexes
Indicateur de Base
Approche Standard Approche Mesures Avancées
109
Source : rencontre de l’AMRAE 15 janvier 2004
* Une approche standard fondée sur un indicateur globale de risque opérationnel pour
l’ensemble des activités de l’établissement (Basic Indicator Approach ou BIA).Elle est
applicable à toutes les banques sans conditions particulières,sauf recommandations du Comité
de Bâle, publiées en février 2003.
Cette approche consiste tout simplement à appliquer un pourcentage fixe (Alpha =15 %) au
produit annuel brut73 moyen des trois dernières années, un produit annuel brut inférieur ou
égal à 0 doit être exclu du calcul, ce qui se traduit par une approche peu sensible au risque
mais d’une mise en œuvre aisée et rapide.
KBIA = 15%PNB ; avec : KBIA représente la charge de capital sous cette approche
* Une approche standard (Standardized Approach) est beaucoup plus complexe fondée sur
un indicateur de risque opérationnel spécifique à chaque ligne de métier( 08 lignes74) en
73- Le produit annuel brut de toutes les provisions, des frais d’exploitation dont les commissions versées aux prestataires de servicesd’externalisation : est la somme des produits d’intérêts nets et des autres produits d’exploitation.Il est net des plus ou moins-values réalisées sur cessions de titres de portefeuille bancaire, des éléments exceptionnels ou inhabituels et des produits des activités d’assurance. 74- Les huit métiers de banque ou se qu’on appelle business lines sont les suivants : la finance d’entreprise (Corporate finance), le commerce et la vente (Trading and sales), la banque de détail (Retail banking), la banque commerciale (Commercial Banking), les paiements et règlements (Payment and settlement), les
Les FP réglementaires sont évalués sur la base d’un pourcentage du « Gross Income » - équivalent au PNB.
-Segmentation par activité (ou business unit) -Évaluationde l’expositionaux risques par activité -Multiplication des expositions par des facteurs forfaitaires établis par le régulateur, pour évaluer les Fonds Propres réglementaires
3 familles principales - Scénarios - Distribution de
pertes - « Risk Drivers and
Controls Approach » Les groupes de travails
continue à communiquer leurs avancées.
110
multipliant le produit brut par les facteurs spécifiques respectifs déterminés par le
régulateur(bêta = 12 % à 18 % selon les huit lignes définies). C’est la somme des
multiplications des facteurs avec le PNB de chacune des catégories d’activité qui permettra à
la banque de calculer ses exigences(KTSA) en termes de fonds propres au regard du risque
opérationnel.
Cette approche est donc plus sensible au risque mais suppose une estimation du risque relatif
de chaque ligne de métier.
En conséquence, KTSA, la charge de capital sous l’approche standard, se détermine de la
manière suivante :
KTSA = (PNB1-8 . B1-8)
Les secteurs finance d’entreprise, activité de marché pour compte propre, paiement
etrèglement, avec une pondération de 18 % chacun, sont implicitement considérés comme les
plus risqués sur le plan opérationnel. A l’inverse, la gestion d’actifs fait partie des métiers «à
moindre risque», avec un facteur de 12 % contre une pondération de 15% pour la banque
commerciale. Le tableauci-après, reprend les catégories et les coefficients
Tableau 2-3 : Tableau des catégories et des coefficients
Lignes des activités Coefficient Bi
services d’agence et de conservation (Agency services and custody), la gestion d’actif (Asset management) et le courtage de détail (Retail brokerage).
111
Financement des entreprises (Corporate Finance) B1=18%
Négociation et vente (Trading and Sales) B2=18%
Banque de détail (Retail Banking) B3=12%
Banque commerciale (Commercial Banking) B4=15%
Paiement et règlement (Payment and Settlement) B5=18%
Fonction d’agent (Agency Service) B6= 15%
Gestion d’actifs (Asset Management) B7= 12%
Courtage de détail (Retail Brokerage) B6=12%
Source : BIS
L’objectif du régulateur est donc opté une approche de mesure plus complexepuisqu’elle est
le moyens nécessaires pour sensibiliser l’établissement à l’importance des risques et pertes
opérationnels.
*Approche de mesure interne complexe dite « mesures avancées » (Advanced Measurement
Approaches ou AMA75) : constitue la troisième et la plus complexe des méthodes proposées
pour le calcul des fonds propres. Adoptée actuellement par la plupart des grandesbanques
internationales (dont le bilan est supérieur à 250 milliards de dollars). Elle permet d’utiliser
des méthodes de mesures internes validées en amont par les Autorités de contrôle. Autrement
dit, cette approche est interne fondée sur les statistiques de pertes enregistrées par un
établissement sur ses différentes lignes de métier (internal measurementapproach) pour
déterminer leurs fonds propres réglementaires.
L’exigence en fonds propres est la somme de celles calculées pour chaque ligne de métier en
fonction des pertes interne et externe (LGE – LossGiven Event) de ces dernières et de leur
probabilité d’occurrence (PE – Probability of loss Event).
75 -Pour la méthode la plus sophistiquée, la méthode AMA – LDA (Advanced MeasurementApproach - Loss Distribution Approach), il est nécessaire de fonder le calcul sur une loi de distribution des pertes. L’adoption de cette méthode ne pourra se faire qu’aux conditions suivantes : 3 ans d’historiques de pertes (période 2003 à 2005) et 5 ans à terme ;. 1 an d’utilisation des modèles ;. Une validation par les autorités de tutelle qu’une part déterminante (qui reste à préciser)des risques autant que représentative de la diversité des métiers du groupe est traitée selon l’approche de mesure interne AMA.
112
Elles collectent trois types d’informations pour un ensemble défini de catégories d’activités et
de risques: un indicateur d’exposition au risque opérationnel, des données sur la probabilité
d’événements générateurs de pertes et sur les pertes subies dans de tels cas. Pourcalculer
l’exigence de fonds propres, les banques appliquent à ces données un pourcentage fixe («
Facteur gamma ») établi par le comité de Bâle.
Cette approchelaisse la liberté aux banques, quant à leur méthodologie de calcul, mais
conceptuellement elle esttrès sensible au risque. Elle est néanmoins techniquement difficile à
mettre en œuvre en raison d’historiques de données limités (notamment pour l’estimation des
PE et des LGE). En tout état de cause, elle ne pourra être utilisée que par les établissements
dont les systèmes de gestion et de collecte des données auront été validés par l’autorité de
contrôle. Mais pour qu’une banque soit autorisée à utiliser son système interne, elle doit
remplir un certain nombre de critères qualitatifs et quantitatifs tels que ;Elle doit, entre autres,
disposer d’un service de gestion du risque opérationnel indépendant, responsable de la
conception et de la mise en œuvre du dispositif de gestion du risque opérationnel de
l’établissement.
Elle doit également prouver au régulateur que cette approche a une fiabilité comparable à
celle de l’approche de notation interne pour le risque de crédit (concernant notamment la
période de détention d’un an et l’intervalle de confiance auseuil de 99,9 centiles) avec des
données historiques suffisamment riches pour en assurer la mise en place,transfert du risque
par le recours à une couverture d’assurances ou une externalisation, ou décision de prise de risque
et allocation du capital nécessaire pour couvrir les pertes éventuelles.
Ainsi, prise en compte des pertes sévère mais rare et calibrage à partir des pertes attendues et
inattendues. C'est-à-dire qu’il faut distinguer les moyens pour la mise en œuvre afin de
prévenir et réduire l’impact d’une parte des pertes attendues qui ont de fréquence élevée mais de
faible sévérité, et des pertes extrêmes ou inattendues d’autre parte qui ont de faible fréquence
113
mais de forte sévérité.Sauf si la banque arrive à démontrer que le mode de fonctionnement
interne couvre adéquatement les pertes attendues.
La graphique si dessous illustreles moyens mis en œuvre pour prévenir et réduire l’influence de
ces deux types de pertes
Schéma 1-10- Les différentes moyennes mises en œuvre pour réduire les pertes PROBABILITÉ DE PERTES
SÉVÉRITÉ DES PERTES ENTITÉS COUVERTURE DES RISQUES MOYENS DE RÉDUCTION DES RISQUES INDICATEURS DE PILOTA Source :Daniel Amadieu (2006) «Eléments essentiels pour une bonne gestion du risque opérationnel » Revue d’économie financière vol. 84, issue 3, pages 93-103
Ces trois approches ont donc pour objet de quantifier le risque opérationnel avec une
sensibilité variable afin de contribuer une meilleure surveillance de ce dernier. En effet, un
risque ne peut être correctement maîtrisé que s’il est identifié, mesuré, évalué et géré.
EL UL
Pertes attendues (EL)
Pertes attendues et Inattendues (EL + UL)
Entités organisationnelles
Pertes absorbées par les provisions et marges
Contrôles et surveillance permanente
Pertes internes RCSA KRI Couts / bénéfices
Branches / Directions fonctionnelles / Groupe
Capital alloué aux risques opérationnels
Actions transversales visant à la protection des risques majeurs (PCA, sécurité informatique, assurances...)
Analyse de scénarios RCSA et KRI sur risques transversaux Capital Management (EL+UL) Politique d’investissement
114
Au total, le pilier 1 permet de déterminer la charge de fonds propres destinés à couvrir les
différents risques encourus par la banque (risque de crédit, risque de marché et risque
opérationnel). Dans ce cadre, le comité propose des méthodes d’évaluation de chacun de ces
risques à partir de trois approche aux choix, dont le but étant de mieux géré leur fond propre
contre les risque encouruet évité ainsi une approche uniforme de ces risques.
Le graphique ci-après, par construction simplificateur, illustre leparallélisme des dispositifs de
gestion du risque opérationnel, d’unepart, et du risque de crédit,
Schéma 1-11 -Gestion du risque opérationnel et gestion du risque de crédit :
des outils différents, mais des approches similaires
Source : Daniel
Amadieu (2006)
Le ratio Mac Donought
• Cartographie des risques Intrinsèques
• Probabilité de défaut de la clientèle et des prospects
• Surveillance permanente • Auto-évaluation des risques et des contrôles • Indicateurs clés de risques (KRI)
• Notation interne des contreparties • Notation interne des transactions
• Pertes internes • Expected Loss • Analyse de scénarios • Unexpected Loss
• Provisions pour CDL • Expected Loss • Concentration • Unexpected Loos
• Assurances
• Credit default swap • Revente de portefeuilles de crédit • Titrisation
• Capital après assurances (Unexpected Loss)
• Capital (Unexpected Loss)
Risque opérationnel
Risque de Crédit
Risque Intrinsèque
Prévention Notation
Risque Résiduel
Transfert du risque
Couverture de risque
115
La réglementation de Bâle II vise à garantir que les fonds propre des banques sont suffisants
pour réduire les différents risques qu’elles encourent.
Ce ratio donc est le rapport des fonds propres effectifs sur les fonds propres exigés pour
couvrir le risque crédit (mesure sauf les perte inattendue, si les pertes attendues ont toute été
provisionné en comptabilité), le risque de marché et le risque opérationnel pondérés par 12,5
(1/0,08) et ce rapport doit être égal ou supérieur à 8 % .
Le nouveau ratio devient
Fonds propres effectifs
≥ 8 %
(F Pr c + F Prm+ F Pr o) .12, 5
La mesure du ratio de solvabilité a profondément modifié ; ce n’est pas tant pour ce qui
concerne le numérateur du ratio que pour ce qui concerne son dénominateur.
Maintenant il reste à définir les fonds propres effectifs et faire le lien avec les normes
comptables IAS 32 et 39.
Les éléments constitutifs de fond propre
Conformément à l’accord de 1998, les fonds propres effectifs mentionné pour déterminer si
la banque suffisamment capitalisé pour faire face le risque de crédit, le risque de marché et le
risque opérationnel est divisé en fonds propres de base (Tier 1) et fonds propres
complémentaires (Tier 2).
Les fonds propres de base prennent en compte les investissements des actionnaires soit
directement lors d’augmentation de capital, soit indirectement par le biais de constitution de
réserves ou sous forme de prime d’émission.
Les fonds propre complémentaire incluse les réserves latentes dans la mesure où elles ont
fait l’objet d’une approbation par le superviseur national, les réserves de réévaluation qui
résultent de la réévaluation comptable de certains immobilisation, +/- les écarts de conversion,
les provisions générales et les titres de financement hybrides et subordonnés76. Ces derniers
76Ces titre sont prise en compte au titre de fond propre complémentaires s’ils satisfont quatre conditions tels que ; doivent être subordonnées en capital, doivent être à durée indéterminée et ne pouvoir être remboursés par anticipation, pouvoir couvrir des pertes sans que la banque ne soit obligée de cesser son activité.
116
ne peuvent pas intégrées dans le calcul du ratio de solvabilité que dans la limite de 1,25 des
actifs pondérés.
Le tableau ci-dessous résume les éléments constitutifs de fond propre pour calculer le ratio de
solvabilité.
Fonds propre de base (Tiers 1) Capital social + Primes d’émission + Réserve consolidé (hors réserve de réévaluation) +/- Ecart d’acquisition +/- Intérêt minoritaire +/- Différence sur mise en équivalence de participation - Goodwill
Fonds propre complémentaire (Tiers 2)
+ Réserve latentes + Réserve de réévaluation +/- Ecart de conversion + Provisions générale + titres de financement hybrides et subordonnés
BâleII et la nouvelle norme comptable IAS
Deux grands chantiers des banques entrent dans leur dernière phase: le ratio de solvabilité et
les normes IAS. Le Comité de Bâle est parvenu à un consensus sur les derniers points en
suspens et le texte du nouveau ratio est publié fin de juin 2004, pour une application en
2006. La méthode la plus avancée des mesures de risques sera toutefois reportée d’un an. La
version finale des normes IAS 32 et 39 devrait aussi être publiée pour la fin 2004. Ces
chantiers auront tous lesdeux un impact important sur les banques et leurs clients.
Les normes comptables internationales et le dispositif prudentiel Bâle II sont dans l’ensemble
complémentaires et convergents. La principale source de divergence est liée aux critères de
reconnaissance des provisions, perte avérée pour l’IASB, perte attendue (notion de perte
anticipée) pour le Comité de Bâle.
Pour la réglementation de Bâle II les pertes attendues (anticipée) doivent être couvertes par
des provisions comptables et en pratique, les critères de provisionnement de l’IASB
divergent de ceux du Comité de Bâle. Plus précisément, selon IAS 39, les pertes attendues ne
peuvent être provisionnées que s’il s’agit des pertes avérées, c’est-à-dire si un événement
117
caractérisé comme l’apparition d’impayés permet de justifier la baisse de valeur d’un actif et
donc sa dépréciation.
Afin de pallier cette divergence (entre le comité de Bâle et IAS), le Comité de Bâle propose
de calculer ainsi les fonds propres minimum requis dans l’approche de la notation interne :
FPm = (8 % RWA) + (Insuffisance de provision comptable)
Avec : Insuffisance de provision = (EL – Provision comptable)
Autrement dit, le montant des provisions comptabilisées devrait être différent de celui de
montant de perte attendue au titre du risque de crédit. Si ce dernier est supérieur au montant
de provision comptable la banque dans ce cas, couvre ces insuffisances par les fonds propres.
Dans ce cas, l’écart entre le montant de la provision comptabilisée et le montant de perte
anticipée vient diminuer les fonds propres complémentaires au numérateur du ratio de la
solvabilité.
2-1-2 pilier 2 : La Procédure de Surveillance et le Superviseur National
Le deuxième pilier du Nouvel accord se fonde sur un ensemble de principes directeurs,
toussoulignant la nécessité, pour les banques, d’évaluer l’adéquation de leurs fonds propres
au regard deleurs risques globaux et pour les autorités de contrôle d’examiner ces
évaluations et d’entreprendretoute action appropriée. De plus en plus, ces éléments sont
considérés nécessaires à l’efficacité de la gestion des établissements bancaires, d’une part, et
du contrôle bancaire, de l’autre.
Autrement dit, elle vise à promouvoir le dialogue entre les autorités de contrôle et les
établissements bancaires, où il définit les modalités de contrôle des banques que les
superviseurs nationaux doivent mettre en place afin de garantir une surveillance prudentielle.
Ce pilier repose sur quatre principes fondamentaux tout soulignant la nécessité pour les
banques : l’appréciation par les banques des fonds propres qui leur sont nécessaires (capital
économique), la révision prudentielle de ce calcul et la comparaison entre capital
réglementaire et capital économique, la possibilité pour les autorités de contrôle d ’imposer
des fonds propres supérieurs au minimum réglementairedéterminé dans le pilier 1 en fonction
118
du profil de risque de chaque banque, l’intervention des autorités de contrôle en cas de
besoin (« Prompt Corrective Action »).
La lecture des textes bâlois et européen permet de regrouper les caractéristiques et objectifs
majeurs dupilier 2 autour des principes-clés suivants (Thoraval, 2006).
• Les banques doivent mettre en place un dispositif permettant d’évaluer l’adéquation de leur
capital économique à leur profil de risques et maintenir en permanence le niveau de capital
jugé approprié. C’est le processus d’évaluation du capital interne(ICAAP – internal capital
adequacy assessment process).L’analyse doit porter sur l’ensemble des risques, ycompris
ceux qui sont non couverts par le pilier 1.
Au-delàdes risques pouvant être quantifiés (risque de taux duportefeuille bancaire, risque de
concentration, risquede transformation, risque résiduel si l’efficacité descollatéraux est
inférieure à celle escomptée), il s’agit deceux nécessitant une approche d’avantage
qualitative(risque de réputation, risque stratégique).
• Le contrôleur bancaire confronte sa propre analysedu profil de risque de la banque avec
celle conduitepar l’établissement lui-même et, en fonction de ses conclusions peut engager
des actions prudentielles, que ce soit par la fixation de fonds propressupérieurs aux exigences
minimales ou par touteautre technique appropriée. Il s’agit du processusde surveillance et
d’évaluation prudentielle(SREP – supervisory review and evaluation process).
• Il est important que les superviseurs exercentune surveillance préventive où ils doivent
intervenir suffisamment en amont afin d’éviter que les fondspropres des établissements
deviennent inférieursaux exigences minimales.
En particulier, pour faire face à un retournement de conjoncture ou à un choc extérieur, les
banques utilisant l’approche NI complexe du risque de crédit sont tenues de procéder à des
simulations de crise et à des tests de stress77 extrêmes suffisamment prudentsafin de mesurer
leurs capacités (les établissements financiers) de résistance et leur propre résilience face à un
retournement de conjoncture ou à un choc extérieur.
A la lumière de ces scénarios de crise, les autorités prudentielles peuvent demander à ces
banques de réduire leurs risques ou de majorer les exigences de capital réglementaire en
supérieur à celle prévue par le premier pilier en cas de nécessité 77- Les tests de résistance (stress tests) constituent un outil important de gestion du risque, qui attire l’attention des dirigeants des banques ou des sociétés d’assurance sur les conséquences défavorables inattendues de certains risques et donne une indication sur les montants de fonds propres nécessaires pour absorber les pertes en cas de chocs importants.
119
Cette nécessité doit s'appliquer de deux façons :
1/ Le back testing : la banque doit prouver la validité de ses méthodes statistiques sur des
périodesassez longues (5 à 7 ans).
2/ Le stress testing : La banque doit prouver, lors de simulations de situations extrêmes la
validité deses fonds propres en cas de crise économique.Le régulateur pourra en fonction de
ces résultats imposer la nécessité de fonds propres supplémentaires.
Les crises récentes notamment les turbulences intervenues sur les marchés financiers en août
2007, ont souligné la nécessité d’une information complète et exhaustive sur les risques.
Dans ce cadre, les autorités de surveillance prudentielle considèrent que la transparence en
matière de l’information est un outil important pour restaurer la confiance des marchés et
promouvoir la stabilité financière.
2-1-3 - pilier 3 :discipline de marché
Les autorités de surveillance prudentielle considèrent que la transparence est un outil
important pour restaurer la confiance des marchés et promouvoir la stabilité financière.
Le Comité cherche à promouvoir en développant « un ensemble d’exigences de
communication financière permettant aux acteurs du marché d’apprécier des éléments
d’information essentiels sur le champ d’application, les fonds propres, les expositions au
risque, les procédures d’évaluation des risques et, par conséquent, l’adéquation des fonds
propres de l’établissement » (Comité de Bâle, 2004, p. 156).
Le troisième pilier de l’accord de Bâle vise à promouvoir la discipline de marché à travers la
publication d’un ensemble de données venant compléter la communication financière.
La publication doit se faire selon une fréquence régulière, de préférence au moins
semestrielle, afin d’assurer une meilleure discipline de marché. Certains éléments (Tier 1,
ratios relatifs à l’adéquation du capital, exposition au risque,...) devraient être publiés
trimestriellement.
120
L’objectif de cette communication est de permettre aux acteurs de marché d’apprécier les
éléments d’information publiée plus exhaustive et de meilleure qualité essentiels sur les fonds
propres qui demeurent selon le CBCB un élément très important de l’efficience des marchés
et de la solidité des systèmes financiers, les expositions aux différents types de risques, les
procédures d’évaluation des risques et, par conséquent, l’adéquation des fonds propres de
l’établissement suffisante à son profil de risque.
A ce titre, les banques devront communiquer une information complète fiable et pertinente,
tant qualitative que chiffrée. Le CBCB a défini un certain nombre d’informations regroupées
en deux catégories : celles générales, recommandées, ou imposées à tous les établissements
de crédit, portant sur la structure et l’allocation de leurs fonds propres, l’exposition aux
différents risques et les approches utilisées (standard, notations internes, etc.),celles,
spécifiques, imposéesaux banques qui souhaitent recourir pour la mesure de leur risque de
crédit à uneméthode « notations internes » ou bénéficier d’une reconnaissance
prudentiellepour leurs opérations de réduction des risques et de titrisation.
Parmi les points traités dans ce pilier , nous citons en plus de l’exigence d’une communication
financière quantitative et qualitative, la nécessité pour le dispositif de publication
d’information de s’aligner sur les normes comptables qui répondent à des normes nationales
ou internationales destinées à renforcer les obligations en matière d’informations à destination
des tiers.
l’IASB-International Accounting Standards Board, (le Conseil international des normes
comptables) a mené des travaux d’harmonisation internationale de ces normes et les
recommandations du Comité de Bâle visent à s’articuler avec cette démarche où les
publications d’informations devaient s’aligner sur des normes comptables nationales
jusqu’alors très diversifiées.
Les International accounting standards sont des normes de qualité comptable qui ne sont pas
conçues a priori pour satisfaire des exigences prudentielles, dont l’objectif est d’unifier et
harmoniser l’établissement des comptes des sociétés financières et non-financières, est un
exemple de bonnes intentions , pures et dures qui deviennent par la suite génératrices de
catastrophes, rappelant à qui voudrait l’oublier que l’enfer est pavé de bonnes intentions et
même d’intentions utiles.
121
Si elles sont déjà été adoptées par la Commission européenne en 2003pour harmoniser au sein
de la Communauté, l’information financière indispensable au bon fonctionnement du marché
et faciliter la lecture des états financiers, les normes concernant les banquesen cours d’examen
(l’IAS 32 et l’IAS 39)78 relatives aux instruments financiers, s’appliqueront dès 2005 mais
leur contenu n’est pas définitivement arrêté.
Ces normes introduisent la comptabilisation de certains de ces instruments financiers à leur
juste valeur79ou valeur actuelle plutôt qu’à leur coût historique pour certains actifs et passifs
et sont assimilées à la valeur de marché lorsque ce dernier existe.
Les réformes des normes comptables et prudentielles évoluent pour tendre vers un même but
et ont en commun une grande ambition tels que; favoriser le développement économique à
l’échelle de la planète en fixant des règles applicables par tous les acteurs concernés, qui
permettent de renforcer la sécurité et la transparence dans la vie économique et financière
internationale, où les secousses sont limitées et où la notion de risque ne peut s’entendre que
commeun risque connu, maîtrisé et calculé.
A ce titre et après une premièresecousse dès février 2007 à la Bourse de Shangaï, et surtout
après l’été 2007 de la crise de subprimes qui ont eu des effets pervers sur le bilan des
banques, les régulateurs constatent que la synergie des IAS/IFRS et Bâle II n’était en fait
qu’une mauvaise conjonction des règles comptables et prudentielles.
Plus précisément, la crise financière a amené les acteurs économiques et politiques à
s'interroger sur les insuffisances des mécanismes de régulation, et l'interaction des différents
systèmes, notamment entre les règles prudentielles (Bâle I et II) et les normes de
comptabilisation.
Les normes comptables, plus particulièrement le principe de lafair value qui est considérée
comme toute méthode alternative qui cacherait la réalité « révélée » par le marché,ont été
78 -L’IAS 39 : établit les principes de comptabilisation et d’évaluation des instruments financiers. - L’IAS 32 : traite de la présentation des instruments financiers et des informations à fournir en la matière. 79-La juste valeurest le montant pour lequel un instrument pourrait être échangé entre des parties bien informées et consentantes dans le cadre d’une transaction effectuée dans des conditions de concurrence normale. -La valeur de marchéest le montant qui pourrait être obtenu de la vente d’un instrument sur un marché actif.
122
récemment accusé d’avoir joué un rôle important dans la crise économique et financière en
raison notamment de leur effet pro- cyclique. En plus, lors de la récente crise financière,les règlesIFRS ont faitl’objet de nombreuses
critiques en raison de leur caractère trop restrictif et pas assez prudent.C'est-à-dire que, les
organismes de normalisation comptable malheureusement ne semblent pas prendre en compte
les questions prudentielles. Les normes internationales d’information financière (IFRS),
adoptées par l’Union européenne en 2005 et maintenant par d’autres pays, sont fortement pro-
cycliques. Les pertes subies (soit constatées sur un prêt en particulier, soit cachées dans un
ensemble de prêts homogènes) ne sont pas liées aux pertes escomptées — autrement dit, elles
ne donnent pas d’éléments prospectifs.
Le provisionnement dynamique ne permettait pas d’enregistrer dans le bilan des banques une
valeur de leurs crédits supérieure au coût historique à l’inverse de la comptabilisation en juste
valeur qui intégrait d’éventuels effets positifs de la variation des taux d’intérêt (Matherat,
2003). Donc, l’IAS 39, qui régit les provisions pour prêts douteux, n’est pas compatible avec
les outils fondamentaux de mesure et de gestion du risque de crédit qu’utilisent les banques et
les autorités de contrôle. En outre, les événements survenus depuis l’été 2007 montrent
comment la juste valeur peut devenir extrêmement pro-cyclique, surtout si la liquidité
disparaît.
Dans ce cadre, le normalisateur comptable international (l’IASB) propose l’adoption d’un
modèle reposant sur les pertes attendues, qui devrait permettre de remédier au problème
d’une comptabilisation insuffisante et trop tardive (too little, too late).
En effet, les efforts pour donner de la vérité aux bilans avaient conduit les autorités
internationales à proposer des règles de valorisation des actifs à leur valeur du moment et non
plus comme précédemment à leur coût d'achat historique.
123
Les normes comptables IFRS disaient : il faut les provisionner à zéro. Des pertes virtuelles
devenaient donc des pertes actuelles et immédiates. Compte tenu des autres règles
prudentielles, il fallait pour les banques aussitôt compléter leur capital au moment même où la
valeur boursière de leurs actions était mise à mal. Le blocage des adjudications de juillet 2007
a donc entraîné mécaniquement une série d'effets de bords comptables et boursiers
particulièrement pénalisants. Donc, les règles comptables étaient « pro-cycliques », c'est-à-
dire qu'elles aggravaient la crise
2-2- Les avantages et limites de la réglementation de Bâle II
D’après les promoteurs du nouveau dispositif prudentiel, les exigences en fond propre auront
des conséquences positives tant sur le plan macroéconomique où il en résultera une
augmentation du PIB et sur le plan microéconomique où la directive conduira à une
diminution des exigences du capital de quelque 5%,ce qui se traduira par une augmentation
annuelle de leur profit.
En dépit d'un contenu plus musclé que Bâle I et l’amélioration apportée pour la période 2007-
2010, Bâle II n'a pu éviter le déclenchement et la propagation de la crise.
Ce dispositif a montré certaines limites au cours de la récente turbulence des
subprimesmême si cette crise a été amplifiée par le phénomène d’illiquidité.
A ce titre, on peut dire que plusieurs banques – notamment aux États-Unis – ainsi que de
nombreuses institutions génératrices de crédit n'étaient pas assujetties à ces normes
prudentielles. Ajoutons que le ratio McDonough ne couvrait pas certains risques inhérents à
l'activité bancaire, tel le risque de liquidité.
En plus, Bâle II est de la mauvaise économie. Il essaye d’utiliser les prix de marché pour
prédire les défaillances du marché et détruire la diversité naturelle des évaluations du risque
qui favorise la liquidité, où il aboutit à l’action depro- cyclique.
Decamps et al. (2004) et Rochet (2004) dans des études différentes relèvent les insuffisances
de Bâle II. D’après eux, il existe des déséquilibres entre les trois piliers du nouvel accord de
Bâle. Ils analysent les conditions d’une réglementation optimale reposant sur ces trois piliers.
Les exigences en capital (pilier 1) doivent être considérées comme un seuil afin de prévenir
les banques en difficulté plutôt qu’une manière d’influencer l’allocation des actifs de la
124
banque. La discipline de marché (pilier 3) peut jouer un rôle important concernant la cessation
d’activité des banques en difficulté, particulièrement en cas de laxisme de la part du
régulateur.
Plus précisément, les critiques adressés à la nouvelle réglementation prudentielle de Bâle II
portent plutôt sur les défauts internes du dispositif retenu sur la procyclicité, la complexité
et l’insuffisance de la discipline de marché.
* La réglementation prudentielle de Bâle II est une source supplémentaire de la
procyclicité :
« Rien n’est plus procyclique qu’une banque mal gérée. En période de croissance, même les
banques mal gérées ayant des fonds propres et des provisions insuffisants peuvent développer
leurs activités. Mais lorsque l’économie s’affaiblit, elles doivent immédiatement modifier leur
politique de crédit pour éviter la faillite » (Caruana, 2005).
La réglementation prudentielle de Bâle II qui propose des améliorations clés consiste en une
meilleure prise en compte du risque réel dans le calcul des actifs bancaires pondérés en
fonction des risques. Ce changement pourrait engendrer des mouvements cycliques dans les
exigences de fonds propres. Les autorités craignent qu’une telle cyclicité des fonds propres ne
soit source de pro-cyclicité.
Pendant les discussions relatives à Bâle II, certains analystes ont exprimé leur préoccupation
au sujet de la procyclicalité du nouveau dispositif (Taylor and Goodhart, 2006).
La dépendance des ratings de laconjoncture économique rend l’offre de prêts encore plus
sensible face aucycle. C'est-à-dire, les banques qui prêtent doivent maintenant détenir plus de
capitaux propres que sous l’ancien système et si la contrainte de la régulation est active,
l’offre des prêts diminuera plus fortement et la baisse de l’investissement s’accentuera.
En d’autre terme, avec un ratio de solvabilité sensible au risque, la procyclicitése définit
comme une variabilité accrue du niveau des exigences en fonds propres puisque ces dernières
125
réagissent à la hausse en cas de ralentissement de la croissance ou de récession de l’activité, à
la baisse en période d’accélération de la croissance.
En période d’expansion, le risque de crédit mesuré par la probabilité de défaillance de
l’emprunteur, serait faible tout comme l’exigence de fonds propres. Par contre, en période de
contraction, les banques auraient besoin de bien plus de fonds propres où elles doivent
augmenter leurs fonds propres pour respecter les exigences de solvabilité avec des
fondsdevenus plus rares et plus chers, contribuant ainsi à précipiter les banques dans un
état«D’asphyxie financière » et à réduire l'offre de crédit (phénomène de credit crunch), ce
quiaccentue la récession économique.
Cela pourrait avoir un effet néfaste sur l’économie dans son ensemble:Etant donné qu’il est
très difficile d’augmenter son capital lors des ralentissements économiques, les banques
devront réduire leurs risques en substituant certains crédits par des crédits moins risqués
(Haubrich et Wachel (1993)) ou en réduisant leurs offres de crédits (Bernanke and Lowe
(1991)). La volatilité des charges en capital risque donc donner naissance à un rationnement
de l’offre du crédit lors des mauvaises conjonctures, ce qui aurait pour effet d’amplifier les
cycles économiques.
Taylor et Goodhart (2004) indiquent qu’en période de récession, les AP (dénominateur du
ratio de fonds propres) vont croître en même temps que le numérateur diminuera.
C’est parce que, Bâle II intègre pour les pondérations des différents risques mesurant le
risque de crédit tels que ;les pertes en cas de défaut (PCD) en tant qu’un indicateur de la
gravité des pertes, est un autre facteur de risque qui pourrait fairepreuve de procyclicalité et la
probabilité de défaut (PD) (déjà signalé) qui augmentent durant les récessionsalors que les
taux de recouvrement des prêts chutent.
Bâle II repose sur trois pilier:aux termes du premier pilier de Bâle II, les banques ont le choix
entre trois méthodes pour calculer la valeur des actifs de leur portefeuille de prêts pondérés en
fonction du risque de crédit : l’approche standard, l’approche simple fondée sur les notations
internes (NI simple) et l’approche avancée fondée sur les notations internes (NI avancée). Au-
delà de l’érosion du capital consécutif à la constitution des provisions, les fonds propres
requis ne seront plus stables dans le temps, mais plutôt fluctueront en fonction de la
dynamique des notations.
Dans ce cadre, plusieurs études ont montré que les systèmes de notation externes ou internes
réagissent fortement aux changements conjoncturels internes (Carling et al., 2001, dans le cas
126
suédois lors d’une expansion économique ; Segoviano et Lowe, 2002, dans le cas mexicain lors
d’un ralentissement économique) font état d’une procyclicité des notations internes.
Ces changements se traduisent, lors d’une récession et d’une augmentation des défaillances,
par une dégradation rapide des notations et une hausse mécanique des exigences en fonds
propres. Le renchérissement du crédit qui en résulte exerce alors un impact négatif qui
renforce l’effet du choc conjoncturel.
La crise récente des subprimes est une parfaite illustration de la “procyclicité” des systèmes
financiers.Des pertes relativementmodéréessur un segment particulier du marché du crédit US
en juillet 2007 ont ainsi provoquéune grave crise de confiance sur les marchés bancaires et
financiers mondiaux, réduisant de façondramatique la capacité de ces marchés à fournir du
crédit aux ménages et aux entreprises.
Le schéma suivant résume l’effet pro-cyclique des fonds propres :
Ralentissement économique / Récession
Les notations de contreparties se dégradent
Le risque de défaillance augmente
Les crédits accordés diminuent
Resserrement des conditions de crédits Qui ne permettant pas une relance plus rapide de l’économie
*Difficulté dans la prévention du risque systémique Le deuxième critique concerne le risque systémique. Ce risque est un risque de dégradation
brutale de la stabilité financière, provoqué par une rupture dans le fonctionnement des
services financiers et répercuté sur l'économie réelle.
L’importance accordée récemment aux risques systémiques résulte de certaines limites des
régulations de Bâle 2, révélées au moment de la crise financière de 2007. Ces limites n’ont
pas été à l’origine de la crise, mais ont conduit à son accentuation. Pour de nombreux
économistes, les principales faiblesses du dispositif d’avant-crise découlent d’une approche
127
par trop micro-prudentielle de la surveillance financière, qui s’emploie à prévenir avant tout
les faillites individuelles des institutions.
Au moment de la crise, les bilans des banques ont été simultanément détériorés, d’où des
augmentations des réserves réglementaires correspondantes, calculées isolément, et un besoin
simultané de grandes quantités d’actifs très liquides et peu risqués. Cette demande a conduit à
des ventes importantes d’actions, à la baisse brutale des cours de ces actions, et à une crise de
liquidité, notamment sur le marché interbancaire.
Rochet (2008) analyse l’échec de ce dispositif à travers de son incapacité à gérer à la fois le
risque individuel et le risque systémique. Il souligne que le Comité de Bâle pour le Contrôle
Bancaire (CBCB) aurait dû reconnaître l’endogénéité des risques bancaires et financiers, et les
régulateurs voulaient réduire le risque de défaut des banques en encourageant les banques à se
défaire de la totalité des créances, ce qui réduit les incitations à contrôler la qualité de ces
créances. Cette réaction entraine l’augmentation de façon sensible du risque de défaut des
titres émis en contrepartie de ces créances. Les acheteurs de ces titres se sont donc retrouvés
pénalisés. Ce phénomène a eu de lourdes conséquences sur le système financier dans son
ensemble ce qui conduit à l’arrêt complet du fonctionnement de certains marchés.
De plus, il n ya pas de données suffisante pour calibrer de façon exacte certains éléments du
dispositif bâlois. Par exemple, Rebonato (2007) critiquel’utilisation d’un quantile à 99,9 % sur
un horizon d’un an pour le risque opérationnel. Pour lui, mêmeen agrégeant toutes les
données disponibles pour l’ensemble des grandes banques, onn’arrivera jamais à une
estimation correcte d’un évènement qui est susceptible en théorie de, ne toucher chaque
banque qu’une fois tous les 1000 ans.
Il y a eu donc une sous-pondérationdans le calcul du ratio des risques qu’elles prenaient, et
même le risque de marché oùdes produits les plus complexeset donc risqués (en particulier
de titrisation etde retitrisation). Par conséquent, leur niveau de fonds propres s'est retrouvé en
inadéquation avecla réalité des risques encourus.
128
On peut ainsi souligner la limite de la réglementation de Bâle II dans le cadre du problème
d’évaluationcomptable du « hors-bilan » où la taille parfois très importante des produits
dérivés en horsbilan a rendu difficile l'analyse des risques correspondants.
De surcroît, il est manifeste quele passage à Bâle II en 2008 a permis aux banques
européennes de réduire leurs exigencesde fonds propres, en utilisant l’approche interne.
D'où la nécessité d'un nouveau cadre global de régulation dans le cadre des derniers accords
de Bâle II.
La crise de l’été 2007 constitue un exemple vivant des limites ou bien de graves insuffisantes
de Bâle II.
2-3 La crise des « subprimes »
« Imaginez une règle tenue verticalement sur votre doigt : cette position très instable devrait
conduire à sa chute, au moindre mouvement de la main ou en raison d’un très léger courant
d’air. La chute est liée fondamentalement au caractère instable de la position ; la cause
immédiate de la chute est, elle, secondaire». Didier Sornette, 2002
Plus de dix ans, le marché immobilier aux Etats- Unis a connu une très forte expansion.Cette
dynamique s'est traduite par une progression soutenue et concomitante du crédit aux ménages
et desprix de l'immobilier, dans un contexte macroéconomique caractérisé par une abondance
de liquidités.
A partir de l’été 2007, le monde bascula dans le cauchemar, trouve leur origine dans
lecomportement fortementspéculatif des banquesdans un contexte de finance libéralisée.
Une grave crise financière mondiale fit irruption suscitant la tourmente et surtout le désarroi
des gouvernants de tous les pays.Cette crise a démarré sur le marché de l’immobilier
américain, puis s’est propagée au marché du crédit à risque pour atteindre les marchés
boursiers et le marché monétaire avec une crise de liquidité.
Plusieurs économistes considèrent la séquence de ces évènements est à due d’une part de
l’effet des dérèglements qui se sont amplifiés tout au long de 2007, et à des déséquilibres
macroéconomiques, libéralisation globale des marchés financiers,des dysfonctionnements
129
microéconomiques,le non respect des normes prudentielle…qui se termine par une fragilité de
l’économie d’autre part. Cette situation a tout du « paradoxe de la tranquillité»80
2-3-1 L’effet papillon des « subprime »
« Le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas ?» Edward Lorenz (1972)
Un excès de crédit conjugué à une mauvaise gouvernance dans l’industrie bancaire peut
générer des défaillances porteuses d’un risque systémique.
A ce titre et afin de conserver un niveau de rentabilité élevé, les banques ont cherché de nouvelles
sources de profit et se sont engagées dans des opérations spéculatives comme les opérations de
marchés, les investissements boursiers, les marchés en devises ou les financements d’opérations
risquées. Les banques américaines ont accordé des crédits à des ménages présentant de
tropfaibles garanties pour accéder à des emprunts normaux, dit « primes ». Ces
concoursbancaires à risques ont été qualifiés de « subprimes 81».
Hors, après 2001, la Federal Reserve, la banque centrale américaine, va baisser
systématiquement ses taux d’intérêt pour relancer la machine économique profondément
touchée par les attentats du 11 septembre et par une croissance déjà molle avant l’attaque.
Ces récentes turbulences sont expliquées par la crise du marché des crédits hypothécaires à
risque aux Etats Unis appelés « subprime loans » par opposition aux crédits moins risqués dits
« prime».D’autre part, au début 2006, une baisse des prix des maisons US s’est enclenchée,
suivierapidement par une forte augmentation du taux de personnes incapables d’honorer le
service de leur dette
2-3-2 Définition du crédit de « Subprime »
80 -Cette expression est lancée pour la première fois par Hyman Minsky. L’idée que les crises de surendettement se préparent lorsque tout va bien .Dans ce cas les agents économiques (entreprises, ménages…) profitent de la croissance et de nivaux bas de taux d’intérêt pour emprunter parfois au-delà du raisonnable. Mais dans le cas de la hausse des taux d’intérêt, en particulier du fait du resserrement monétaire, l’endettement qui paraissait soutenable (taux d’intérêt stable), devient insupportable et vire au surendettement. 81- Les crédits subprimes sont des prêts hypothécaires consentis à des emprunteurs se situant en principe, en termes de revenus, au dessous des critères habituels d’éligibilité pour les banques, mais qui sont rendus gérables par des mécanismes de titrisation qui permettent de créer des obligations notées AAA en jouant sur la diversification du risque et la valeur du bien immobilier
130
Jusqu’au 2006, les banques américaines ont dans un contexte de faible taux
d’intérêts.Profitant de l’envolée du marché immobilier, ces sociétés ont incité des ménages à
se lancer dans un contexte de spéculation immobilière par le biais de technique de vente
agressive.
Elles ont suivi une stratégie dite « no income, no asset »ce qui permet d’endetter les
ménages sans étudier leurs situations financières.
Les crédits immobilier des subprimes, gagés sur le logement de l'emprunteur, ont été accordés
à des ménages américains aux revenus modestes et ont permis à de nombreux Américains
d'accéder à la propriété.
Ces crédits dite à risque car consentis le plus souvent sur longue durée (environ trente ans) à
des ménages dont la solvabilité est fragile( à faibles revenus), furent très souvent octroyés à
un taux faible fixe prés de 1,5% durant les deux premières années ducontrat puis à un taux
variableet de niveau élevé pour la durée restante afin de compenser le risque de non
remboursement.
Tous ces crédits hypothécaires à haut risque appelés «subprime mortgage » ont connu un fort
développement ces dernières années pour atteindre entre 500 et 600 milliards de dollars par an
depuis 2004. Cet engouement illustre la phase ascendante du cycle des affaires décrite par C.
Kindleberger et H.P. Minsky.
Avant eux, C. Juglar situe l’origine des crises dans la sphère monétaire et décrit le climat «
d’euphorie des affaires » caractérisé par la demande insatiable de prêts et le sur-crédit. Cependant,
le prêt hypothécaire à risque peut paraître très éloigné à la fois de l’intérêt du client et de celui de
la banque.82
Durant la période de 2000 à 2006, l’encours des crédits hypothécaires est passé de 4800
milliards de dollars à prés 9800 milliards de dollars soit un rythme de croissance de l'ordre de
13% par an. Dans ce mouvement d'ensemble, la montée en puissance des crédits de basse
qualité, qualifiée de subprime, a été remarquable.
Leur encours a été multiplié par trois au cours de la même période, pour atteindre 1170
milliards de dollars à la fin de l’année 2006, soit près de 12% de l’encours total des crédits
immobiliers aux ménages.83
82Sylvie Taccola-L (2008), « La crise de Subpime », Région et Développement n° 26-2007 P52-63 P53 83-Carine R, Bastien D(2008), «Une analyse de la notation sur le marché des AMBS « Subprime » aux Etats –Unis » AMF, Risques et tendances N° 4 Janvier 2008 P 5
131
Pour titrisés leurs créances (les banques), ils ont recourir aux obligations de dette
collatéralisée (Collateralized Debt Obligation CDO) qui permet de transformer ces crédits
en obligations destinés aux investisseurs du pays ou à l’étranger.
Lorsque les banques effectuent une titrisation de leurs prêts àrisque, ces emprunts sont
regroupés avec d’autres prêts moins risqués dans unvéhicule financier notée par des agences
de notation et qui ce vendant à des investisseurs institutionnels destitres de créances
hypothécaires.
Afin de séduire lesinvestisseurs, les banques d’affaires ont inventé la technique du C.D.O.
quipermet d’assigner quatre tranches de profil rendement-risque à un mêmeportefeuille
d’emprunts globalement noté BB84.
2-3-3 - Le déclenchement de la crise de Subprime
La crise de 2007 est la plus grave après la crise de 1929 selon de nombreux analystes et
observateurs.
La crise des subprimes (2007) a pour origine une bulle immobilière étroitement liée à une
bulle du crédit, observé au cours de la longue histoire financière,dont on sait avec certitude
qu’il conduit à des crises bancaires etéconomiques majeures.
84- Sylvie T Idid P55
132
En d’autre terme, cette crise a démarré sur le marché de l’immobilier américain, puis s’est
propagée au marché du crédit à risque pour atteindre les marchés boursiers et le marché
monétaire avec une crise de liquidité, touché la plupart des pays du monde.
La hausse du marché immobilier incite des ménages à se lancer dans la spéculation
immobilière où ont prête sans véritable exigence en matière de solvabilité. La stratégie
employée fut celle du « no income, no asset ».Cette stratégie permet d’endetter un ménage
sans étudier sa situation financière et sans garantie fourni par le ménage. Ces turbulences
touchent principalement les gens les plus défavorisées de la population et touchent plus
particulièrement cinq Etats américains : Californie, Floride, Michigan, Ohio et Géorgie.
Depuis plusieurs mois, aux Etats-Unis, nombre de ménages se trouvent incapables de
rembourser leurs emprunts, mettant en danger les établissements de crédit, notamment en
raison d’une part de l’accroissement du taux d’emprunt et d’autre part de la baisse des prix
d’immobilier. Cette baisse a diminué d'autant "l'effet richesse" des ménages.
La baisse du prix des logements a été en effet le facteur qui a déclenché la crise en mettant en
évidence la mauvaise qualité des crédits hypothécaires à risque (subprime) qui en 2006
représentaient un montant annuel de 600 milliards de dollars, équivalant à 20 % du total des
crédits hypothécaires de ce pays, où dans la région de San Diego, les prix des biens
immobiliers vendus aux enchères sont inferieurs de 67% à leur prix de vente.
En 2007, c’est deux ans après la commercialisation de ce type de crédit, les défaillances des
ménages américains est survenue massivement. Un stock de 2,5 millions maisons neuves non
vendues où les prix immobiliers reculent déjà de 4% fin de 2006.
Ainsi, un échec du sauvetage de deux hedges funds adossés aux subprimes de la banque
d’affaires Bear Stream.
133
La défiance s’est alors propagée à l’ensemble des fonds spéculatifs opérant sur le marché de
la titrisation aux Etats Unis, en générant un quasi illiquidité des actifs figurant dans le
portefeuille de ces fonds, indépendamment de leur qualité ou de leur notation85.
Avec le déclenchement de la crise, ces sociétés ont eu des difficultés à vendre leurs prêts
surles marchés pour avoir des liquidités suffisantes. Dans se cas, l'organisme de
refinancement des prêtshypothécaires, « American Home Mortgage Investment » a annoncé
en août 2007 qu’il allait devoir licencier la quasitotalitéde ses 7000 employés.En plus, la
banque d’affaire BearStearns, menacée de faillite, est rachetée par un de ses concurrents pour
un prix dérisoireaprès intervention de la Reserve Fédérale.
En conclusion, Les théories contemporaines montrent que la fragilité financière durant la
période de libéralisation financière et éclatement de crises spéculatives sont des
caractéristiques intrinsèques des défaillances bancaires.
Plus précisément, à la suite d’une libéralisation financière insuffisamment supervisée par les
directions des banques et les autorités de contrôle, un ralentissement de l’activitééconomique
réelle et une baisse de la bourse et du prixd’autres actifs.
Plusieurs études de cas illustrent que, bien souvent,la libéralisation de la sphère financière qui
ne va pas de pair avec le renforcementvoulu de la réglementation contribue non seulement à
créerles conditions d’une crise bancaire, mais aussi à en compliquerla solution. C’est dans
cette optique qu’ils ont pensé à mettre en place une surveillance adéquate et plus sévère sur
le système bancaire.
La réglementation prudentielle reste en effet un moyen efficace pour prévenir les crises d’où
la nécessité d’imposer que les agences de notation intègre dans leurs évaluations lerisque de liquidité
et les risques opérationnels, à côté des risques de crédit. Ainsi, intégrer les considérations de liquidité dans le « toilettage » de Bâle II au niveau de
chacun de ses trois piliers: la définition du ratio de solvabilité (pilier 1), l’exercice de la
supervision bancaire (pilier 2) avec une attention croissante à apporter dans cet exercice à la 85 Sylvie T Ibid P 56
134
liquidité, la « discipline de marché» (pilier 3) puisque les banques devront être plus
transparentes sur leur situation de liquidité, augmenter les pondérations des « lignes de
liquidité » (« contingencylines »), par lesquelles les banques s’engagent à racheter des crédits
qu’elles auraient titrisés, et mettre au menu de la présidence européenne, à compter du 1er
juillet 2008, un « toilettage » de la directive sur l’adéquation des fonds propres (CRD).86
C’est au comité de Bâle que doit revenir le soin d’organiser ces travaux et de lancer un autre
accord plus sévère que le dernier accord comporte à la fois des règles micro et macro
prudentielle.
Section 3 : Vers une nouvelle norme bancaire mondiale : propositions du comité de Bâle La crise financière qui a fortement impacté l’économie mondiale ces dernières années a mis
en évidence les faiblesses du cadre réglementaire applicable et la nécessité de mettre en place
un nouveau système de régulation financière avec une réforme de la réglementation tant micro
prudentielle que macro prudentielle.
Autrement dite, six mois après le déclenchement de la crise financière (1er janvier 2008)
Bâle II a été mis en œuvre dans l’Union européenne.Par la suite, une série de dispositions
complémentaires intégrées àBâle II, dite « Bâle 2,5 », adoptée par le Comité de Bâle en juillet
2009 pour appliquer à l’échelle mondiale en 1er janvier 2011. Ces dispositions visent
àtraiter les problèmes particuliers soulevés par Bâle II sur la question destitrisations
Dans ce contexte et afin de s’adapter à un environnement bancaire incertain et volatil, le
groupe des gouverneurs des banques centrales et les responsables du contrôle bancaire se sont
fermement résolus à augmenter la qualité, la quantité et la convergence des exigences en
fonds propres, à renforcer les normes internationales relatives à la liquidité, à décourager le
86- Patrick A et al (2008), « La crise des Subprimes » La Documentation française. Paris, 2008 P 7
135
recours trop fréquent à l’effet de levier, la prise de risque excessive et à réduire la
procyclicité.
La crise financière rendait donc impérieuse la révision du cadre prudentiel. Le G20 a
approuvé les nouvelles exigences de solvabilité et de liquidité de la nouvelle réglementation
au cours du sommet de Séoul en novembre 2010, où il a publié les dernières
recommandationssur la solvabilité et la liquidité bancaires en janvier 2011.
Dans ce contexte, en réaction à la crise le comité a dans un premier temps révisé en juillet
2009 le dispositif de Bâle II de sur le périmètre de la titrisation et des activités de marchés.
Dansunsecondtemps,lecomité a
définiendécembre2010unnouveaucadreprudentielaveclasignaturedesaccordsde Bâle III.
Ce nouvel accord proposent d’augmenter fortement la qualité des fonds propres (toujours
8% jusqu’en 2015) avec des fonds propres Tiers One à 4.5% dès 2013. A terme, le ratio de
fonds propres sur engagement passera de 8% en 2015 à 10.5% en 2019.
3-1-Présentation de la réforme : la réforme du Capital Requirement Directive – CRD II,CRD III ,CRD IV En réponse à la crise, les ministres des Finances du G7 ainsi que les Gouverneurs de Banques
Centrales ont demandé en Avril 2008 un renforcement des règles prudentielles appliquées aux
Banques. Ce renforcement passe par une révision de la Directive sur les exigences de fonds
propres, soit la CRD II
Depuis le premier G20 de Londres en mars 2009, beaucoup de progrès ont été réalisés pour
remédier aux problèmes qui se sont faits jour lors de la crise financière.
Dans ce cadre, La Commission européenne a proposé une nouvelle révision des règles de
l’Union européenne sur les exigences de fonds propres des banques dont le but est d’obliger
les banques à évaluer d’une manière plus stricte les risques liés à leur portefeuille de
négociation, d’imposer des exigences de fonds propres plus élevées pour les retitrisation, de
rehausser la confiance des marchés grâce à des exigences de publicité accrues en ce qui
concerne les expositions de titrisation.
Les nouvelles règles sont généralement proposées au niveau international au travers du CSF
(Conseil de Stabilité Financière (CSF), septembre 2009) ou du Comité de Bâle. Elles sont
reprises au niveau européen au travers de modifications apportées à différentes directives et
136
notamment la directive relative aux fonds propres des banques, i.e. « Capital Requirement
Directive » (CRD) et ces directives sont transposées au niveau national plus tard.
Parmi les nombreuses nouvelles règles mises an avant, on peut citer notamment les règles
Bâle 2.5 (CRD 2 et CRD 3) après la révision du dispositif de Bâle II et les propositions de
règles Bâle 3 (CRD 4).Charlie McCreevy, commissaire européen chargé du marché intérieur
et des services, a déclaré: «Ces nouvelles règles s’attaquent à certains investissements et
pratiques qui sont à la source même de la crise financière. Les nouvelles règles applicables
aux retitrisation – ces produits financiers très complexes à l’origine de pertes colossales pour
les banques – contraindront les banques souhaitant investir dans ce type de produit à détenir
nettement plus de fonds propres pour couvrir leurs risques, tandis que les nouvelles règles en
matière de publicité contribueront à instaurer un climat de confiance des marchés. Quant aux
exigences relatives aux rémunérations et aux primes, elles sont conçues pour mettre fin à la
culture de prise de risque excessive poursuivant le succès à court terme, au détriment de la
rentabilité à long terme et d’une saine gestion des risques. Cet ensemble de modifications
renforcera la gestion des risques, la transparence et les bonnes pratiques d’investissement,
essentielles à l’existence d’un système bancaire sain et stable.»( Laurent Leloup 2012)
3-1-1 Les révisions de juillet 2009 apportées aux normes de Bâle II à l’égard du risque de marché (La réforme de Bâle 2 .5 :CRD2 &CRD3)
L’ampleur des pertes subies par un éventail de banques internationales au cours de la période
de crise(2007-2009) a mis en évidence l’insuffisance des exigences de fonds propres
s’appliquant aux positions du portefeuille de négociation.
Le 13 juillet 2009, la Commission européenne a publié une nouvelle proposition de révision
des règles sur l’adéquation des fonds propres des banquesvisant à redresser des faiblesses
spécifiques du dispositif de Bâle II en ce qui concerne la couverture du risque de marché («
CRD3 » ou Bâle 2.5). Les nouvelles propositions portent sur les exigences de fonds propres
du portefeuille de négociation et de ré-titrisations, les exigences de publication sur les risques
liés à la titrisation et les politiques de rémunération. Le texte de compromis a été adopté en
juillet 2010 par le Parlement européen et le Conseil doit encore formellement adopter la
directive.
137
Bâle 2.5 est un ensemble complexe de règles internationales qui impose des frais plus élevés
de capital sur les banques pour les risques de marché, elles s'exécutent dans leurs livres de
commerce, produits particulièrement liés au crédit. Standard & Poor Ratings Services
accueille largement Bâle 2.5, et le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire a entrepris
d'améliorer le cadre de risque de marché de Bâle II en 2005 et a élargi la portée
matériellement en réponse à la crise financière ultérieure. Ces nouveaux règlements, qui sont
maintenant sous tension dans la plupart des grands centres commerciaux dans le monde entier
sauf aux États-Unis, étaient responsables de trois fois plus dans les frais financiers de fin
d'année 2011 sur le risque de marché ce qui encouragera les atténuant et désendettement du
livre activités commerciales.
a- principales mesures de « Bâle 2,5»
Ces mesures prises en juillet 2009 portent sur le risque de marché du portefeuille de
négociation (trading book)87. Elles prévoient :
une exigence additionnelle en fonds propres (ou incremental risk charge) qui couvre
les risques émetteurs de défaut ou de dégradation des notations de crédit des émetteurs
(d’un instrument de crédit, d’un sous-jacent à un dérivé, ou encore d’un support de
titrisation) ;
une exigence supplémentaire en fonds propres au titre de la VaR stressée, calculée sur
une période d’un an, destinée à réduire la procyclicité de l’exigence en capital sur les
risques de marché ; (le SVaR vise à capturer plus adéquatement les conséquences
potentielles d'une conjoncture plus volatile que celles rencontrées dans l'historique des
prix sur lesquels reposent leurs modèles VaR)
87- Le portefeuille de négociation comprend l’ensemble des instruments financiers qu’une banque détient dans l’intention de les revendre à court terme, ou pour couvrir d’autres instruments de ce portefeuille. Suivant la récente crise, la proposition modifiera la manière dont les banques évaluent les risques liés à leurs portefeuilles de négociation, pour faire en sorte qu’elles tiennent pleinement compte des pertes potentielles résultant d’évolutions négatives du marché, telles qu’elles ont été observées récemment.
138
l’application des exigences en capital du banking book aux titrisations détenues dans
le trading book, afin d’éviter l’arbitrage réglementaire entre les deux types de
portefeuilles ;
une comprehensive risk charge fondée sur des stress-tests, destinée à couvrir le risque
de corrélation entre les institutions financières.
En général, au titre de la CRD3 (Capital Requirement Directive) ont été mis en place les
indicateurs suivants : VaRstressée, IRC(Incremental Risk Charge) et CRM(Comprehensive
Risk Measure), calculés de façon hebdomadaire. Les charges en capital calculées par ces
nouveaux modèles internes complètent la mesure précédente (VaR) pour mieux tenir compte
des risques extrêmes (en particulier migration de rating et défaut) et limiter la pro-cyclicité
des besoins en fonds propres.
Donc, les grandes banques actives à l’échelle internationale sont obligées de détenir au titre
du risque de marché triplent ou quadruplent de fonds propres (comité de Bâle 2009).
Stressed value-at-risk (SVaR) model
Les récents évènements qui ont secoué les marchés financiers ont révélé les difficultés des
institutions bancaires et financières à pouvoir faire face à des situations extrêmes notamment
lorsqu’il s’agit de couvrir des pertes portant sur les actifs détenus. Un certain nombre de
facteurs ont été identifiés comme déclencheurs de la crise financière et l’un des constats mis
en évidence par les analystes porte sur la sous-estimation du risque de marché.
Les modèles VaR sont validés par les régulateurs nationaux pour risques généraux et
spécifiques. Pour la plupart, ils estiment la probabilité de pertes de portefeuille basée sur
l'analyse statistique des tendances des prix historiques et les volatilités au cours de la période
précédente d'un an.
L’introduction de la VaR comme instrument de mesure du risque de marché a été initiée par
les instances de règlementation (le Comité de Bâle et la Commisiion Européenne) et le
développement des méthodes d’estimation de la VaR n’a pu résoudre les problèmes induits
par cette mesure.
139
Récemment, Pérignon et al. (2010a, b) concluent que la VaR est souvent inexact et a peu de
capacité à prédire les conséquences futures de portefeuille.Toutefois, la crise actuelle a
souligné des résultats douloureux que les banques étaient fortement sous-capitalisées et que
leur commerce livre VaRs ont grossièrement sous-estimé le risque.
Dans ce cas, les modèles de VaR qui ont été estimées, caractérisés par inhabituellement
faible volatilité (Acharya et Schnabl, 2009). De plus, Jimenz-Martin et all. (2009) concluent
que «[t]he concept of VaR is intended to capture possibly bad outcomes on a typical day, and
not when market panic sets in».Basé sur ces arguments, un VaR stressé, évalué sur une
période passée de détresse sévère du marché, semble être justifiée comme une mesure
supplémentaire pour corriger les lacunes du capital potentiel.
Autrement dite, la mise en place d’une VaR stressée est donc une réponse intéressante.Ces
modèles de réglementation VaR utilisent un intervalle de confiance de 99 % et supposent une
période de 10 jours de détention étalonné par rapport à une période de 1 an de stress financier
important pertinent pour le portefeuille actuel du groupe UBS. VaR stressé adopte largement
la même méthodologie dans le VaR, avec les adaptations nécessaires pour calibrer le modèle
pour une période de stress historiques.
A ce titre, et afin de saisir les conséquences potentielles d'une conjoncture plus volatile que
celles rencontrées dans l'historique des prix sur lesquels reposent le modèles VaR, Bâle 2.5
nécessite en outre les banques pour calculer la VaR stressé sur leurs portefeuilles.
En conclusion, la VaR stressée est une mesure alternative, définie dans le cadre des révisions
de l’accord Bâle 2 est déterminé à partir d’un historique de crise. Elle vise à réduirela
procyclicité des fonds propres et conduit ainsi à leur augmentationde 110%au titre du risque
de marché d’après les premières estimations (tableau 2-1).
Ces modèles SVaR ont le même intervalle de confiance que les modèles VaR, mais doivent se
fonder sur un ensemble de données historiques d'un an qui produirait des pertes importantes
pour l'ensemble du portefeuille. En d’autre terme, La VaR88 est complétée par des stress tests
(scénarios de crise) qui permettent d’estimer les pertesrésultant d’évolutions extrêmes des
paramètres de marché (niveaux de confiance plus élevés) surdes horizons temporels pouvant
88Ils existent d’autre méthode d’estimation de la VaR tels que la méthode de simulations Monte Carlo consiste à estimer la distribution de probabilité des gains et pertes du portefeuille à partir d’un grand nombre de simulations des comportements futurs possibles des facteurs de risque.
140
être supérieurs à celui de la VaR : 1 mois, 3 mois, etc.Les différents types de scénarios de
stress sont; Sensibilité, Historiques, Hypothétiques (ou théoriques), Adverses.
Les conditions de marché volatiles de 2007-2009 sont un point de départ évident pour les
banques qui cherchent à trouver des données de marché soumis à une contrainte, bien que leur
choix dépende de la composition et le positionnement de leur portefeuille global.
L’introduction d’une VaR stressée doit permettre de remédier aux faiblesses de la VaR
classique en déterminant le montant minimal de fonds propres par une combinaison linéaire
des VaR classique et stressée :
C = max {V aRt−1; mc. VaRAV G} + max{SV aRt−1;ms . SVaRAV G}
Avec C : le montant minimal de fonds propres requis,
VaRt−1; VaRAVG : désignent respectivement la VaR classique en t-1 et la moyenne desV aRt−1sur
une période de 60 jours,
SV aRt−1 : la VaR stressée en t − 1 ;
SV aRAVG: la moyenne des VaR stressées en t − 1 sur une période de 60 jours ;
mcet ms : des facteurs multiplicatifs compris entre 3 et 4 déterminés par les autorités de supervision.
Au début de 2009, Trading Book Group (TBG du Comité de Bâle) a mené une étude pour
évaluer l'impact quantitatif des révisions proposées au cadre du risque de marché de Bâle
II.Ces propositions sont publiées en janvier 2009 et par la suite adoptées par laComité en
juillet 2009.
Cette étude d'impact comporte des données provenant des 43 banques dans 10 pays. Les
résultats des calculs VaR stressés ont été fournis par 38 banques de 10 pays. La période de
données permettant de calculer la VaR non sollicités en 31 décembre 2006, dans la plupart
des cas. Cela devrait représenter un nombre de VaR pour une période non sollicités en termes
de mouvements de facteur de risque de marché.
141
Tableau 2-1: Impact VaR stressée* en pourcentage
Augmentation des exigences en fonds
propres (pour les risques de marché)*
Ratio : VaR stressée/VaR non stressée**
Moyenne 110.8 260.0
Médiane 63.2 240.9
Ecart-type 125.1 125.2
Minimum 7 .2 68.0
Maximum 694.5 700.5 Source : BCBS 2009
* montrent le VaR stressé en pourcentage de l'ensemble des exigences de capital de risque du marché.
VaR stressée : correspond à une VaR calibrée sur un historique de fort stress pour les marchés (i.e. l’année 2008)
**VaR non stressée : correspond à une VaR calibrée sur un historique de faiblestress pour les marchés (i.e. année 2006)
Les résultats de cette étude montrent quel'introduction du VaR stressé se traduit par une
augmentation moyenne (médiane) de l'ensemble des besoins en capitaux de 4,6 % (2,7 %).
Exprimé en termes d’exigence du capital de risque de marché, l'augmentation est de 110,8 %
(63,2 %). En moyenne, le VaR stressé a été2,6 fois le VaR. non sollicités et il n'y a aucune
preuve que le VaR stressé moins avantages de diversification que la VaR. non sollicités.
On peut constater donc à partir de ces résultats que l'introduction de laVaRs entraînent une
augmentation des dépenses du capital de risque marché globale de 110 % et pour la deuxième
colonne ,on voit que le VaR stressé est en moyenne de 2,6 fois VaR non stressé.
142
Une exigence additionnelle en fonds propres (incremental risk charge :IRC)
Une exigence additionnelle en fonds propres (IRC) couvre les risques émetteurs de défaut ou
de dégradation des notations de crédit des émetteurs (d’un instrument de crédit, d’un sous-
jacent à un dérivé, ou encore d’un support de titrisation), qui ont été mal capturés dans les
modèles VaR risque spécifique.
L’objectif sous-tendu par l’IRC est l’idée qu’il faut rééquilibrer le capital réglementaire mis
en face du risque de crédit entre le portefeuille de négociation et le portefeuille bancaire et
ainsi, ne plus permettre les arbitrages (le calcul IRB « Internal Rating Based » qui s’applique au
portefeuille bancaire étant beaucoup plus coûteux que les fonds requis pour le risque de
marché).
La récente crise et la dégradation de la qualité du crédit ont mis en évidence l’insuffisance
des montants réservés pour amortir ce risque. Dans ce cadre, L’IRC doit donc venir renforcer
les fonds propres en prenant en compte les risques de migration et de défaut des émetteurs,
probabilisés sur une période d’un an et un intervalle de confiance de 99.9 %.
Les résultats d’études d’impacts mené par TGB89, tels qu’ils ont été quantifiés par 25 banques
de neuf pays (des 25 banques, trois inclus des expositions sur actions dans leur modèle
d'IRCen utilisant le cas d'un horizon de liquidité de trois mois comme unpoint de repère,
signalée dans la colonne), révèlent une augmentation moyenne de 103 % des fonds propres
alloués aux risques de marché du fait de l’IRC.
En théorie, les banques peuvent différencier entre l'horizon de liquidité (le temps de liquider
les positions, si nécessaire, avec un « plancher » réglementaire de trois mois) et l'horizon de
capital (ce qui est d'un an).En outre, l’horizon de liquidité minimum pour l’instant fixé à
trois mois, permet de réduire encore le montant de l’IRC requis, en intégrant la liquidité des
positions au calcul, comme un facteur d’atténuation du risque à un an.Cette notion semble
difficile à implémenter au sein de certaines banques en raison de la complexité qu’elle induit
dans le calcul.
89Pour plus d’information sur l’étude d’impact voir BCBS, « Analysis of the trading book quantitative impact study » October 2009
143
Dans la pratique, toutefois, la majorité des banques ont choisi d'utiliser un horizon de
liquidité d'un an pour toutes les positions et l'introduction de l'IRC sous Bâle 2.5 signifie que
le supplément de risque spécifique dans le cadre de réglementation des risques marché de
Bâle II a été supprimé.
Tableau 2-2- IRC pour différents horizons de liquidité en comparaison avec d’autres mesures du risque spécifique
Capital charge SMM (fallback option)
Surcharge
pour les
risques
spécifiques
IRC incluant de migration et de
défaut pour un horizon de
liquidité de
Charges incluant
uniquement le
risque de défaut
et un horizon de
liquidité
1M 3M 6M 3M
Moyenne 422 23 136 126 156 97
Médiane 181 17 92 84 98 66
Ecart type 714 20 131 132 159 92
Minimum 26 1 9 5 5 7
Maximum 2973 78 522 565 613 375
Source:BCBS 2009 * Ils existent une grande disparité entre les différentes banques.
* la méthodologie utilisée pour calculer l'IRC suppose que les migrations de crédit (été employé par la banque afin de respecter le délai ) et les valeurs par défaut ont été indépendante et non mutuellement exclusifs
Les résultats, cependant, sont affectés par quelques aberrances comme en témoigne la
médiane significativement inférieure de 60 %. Cela indiquent que l'IRC a produit une
augmentation nette en capital de risque de marché pour tous, sauf pour deux banques qui est
due à une surcharge de haut risque spécifique sous le régime actuel pour ces banques.
144
Ces résultats indiquent ainsi que l'augmentation de l'horizon de liquidité90 à six mois
augmente les frais financiers, en moyenne de 20 %, c’est parce que la taille de l'IRC dépend
de l'horizon de liquidité supposée. C'est-à-dire que, l’IRC moyen du banque diminue, avec
l’augmentation de l’horizon de liquidité d’un mois à trois mois.
Pour la dernière colonne de ce tableau les résultats pour l'IRC par défaut uniquement à un
horizon de liquidité de trois mois sont signalés. En comparant ces frais par défaut uniquement
avec les frais d’IRC complet de l'horizon de liquidité qui indiquent que l’inclusion des
risques par défaut dans l'IRC entraîne une augmentation moyenne d'environ 33 % plus un IRC
par défaut uniquement.
Comprehensive Risk Measure(CRM ):Intégration des facteurs de risque additionnels.
CRM est une charge de type IRC applicable aux instruments de négociation en corrélation de
crédit et nécessite de la réflexion des facteurs de risque supplémentaires (Comité de Bâle sur
le contrôle bancaire (2011).
Elle est défini comme une mesure de risque globale (de marché et de capital) qui, tout
comme l’IRC, capte les risques liés aux variations défavorables des migrations de ratings et
de défauts des produits de crédit. Elle s’applique au portefeuille de corrélation crédit (CDOs,
FtD, etc. – hors titrisation) du portefeuille de négociation.En complément des migrations de
ratings et de défauts, la CRM capte également les risques de spreads decrédit, le taux de
recouvrement et les corrélations de base (c'est-à-dire que tous les risques de prix) mesurées
pendant un an avec un niveau de confiance de 99,9 %. Pour capturer le risque sur une période
d'un an, une hypothèse de position constante est appliquées; c'est-à-dire toutes les positions
dans le portefeuille CRM ont un horizon de liquidité d'un an et sont donc demeurées
inchangées au cours de cette période.
Elle est soumise à un plancher au moins 8 % de la charge de capital pour risque spécifique
selon l'approche standardisée. Cet étage est généralement contraignant, ou proche de liaison,
pour les banques avec une plus grande corrélation destinées au négoce. La distribution de 90- L’horizon de liquidité représente le temps nécessaire pour vendre une position ou la couvrir, dans des conditions de marchés stressées. Ce dernier est minimum est fixé à 3 mois par la réglementation. - L’horizon de capitalcorrespond à l’horizon temporel auquel peuvent être observées les pertes. Il est fixé à un an par le comité de Bâle.
145
perte CRM est estimée en utilisant la simulation de Monte Carlo des défauts réels. Le
portefeuille est ensuite réévalué à la date de l'horizon d'un an, avec des intrants tels que les
écarts de crédit et l'indice de base en cours de migration de place à la date de l'horizon.
New standardized charges for securitization and rescuritization positions
La titrisation et ré-titrisation sont exclues de l'IRC et soumises à des approches différentes.
Le 13 juillet 2009, la Commission européenne a publié une nouvelle proposition de révision
des règles sur l’adéquation des fonds propres des banques. Les nouvelles propositions portent
sur les exigences de fonds propres de ré-titrisations, les exigences de publication sur les
risques liés à la titrisation et les politiques de rémunération en plus d’autre proposition déjà
citée. La proposition de directive doit maintenant être examinée par le Parlement européen et
le Conseil de l’UE.
Les ré-titrisations sont des produits financiers complexes qui ont joué un rôle dans le
déroulement de la crise financière. La proposition de la réglementation imposera un ratio de
fonds propres plus élevé pour les ré-titrisations, afin de garantir que les banques tiennent
dûment compte des risques que représente l’investissement dans ces produits financiers
complexes.
Donc la nouvelle réglementation incite les banques à augmenté leurs fonds propres
réglementaires relatifs aux opérations de ré-titrisation.
Plus précisément, Dans le cadre de révision de la CRD adoptée en mai 2009, le texte incite
les établissements intervenant dans une opération de titrisation à conserver 5 % des risques
dans leur bilan. Les banques françaises s’accordent sur l’importance de renforcer les
engagements des intervenants et la transparence dans les opérations de titrisation. Toutefois,
146
les marchés de la titrisation étant mondiaux, souhaitent que les dispositions européennes
soient alignées sur celles élaborées au niveau international (Comité de Bâle 2009).
Deux mois après, La profession bancaire considère que le cumul des exigences
supplémentaires de fonds propres découlant des diverses initiatives risque de freiner l’activité
de distribution de crédits alors que la crise financière n’est pas terminée.
Hors, la nouvelle proposition prévoit d’imposer un ratio de fonds propres plus élevé pour les
opérations de ré-titrisation (c'est-à-dire de titrisation de titrisation) et des exigences de
transparence accrue.
Toutefois,Cette proposition incitera à réaliser des opérations plus simples et plus
transparentes. Les pondérations de ces opérations de ré-titrisation sont alourdies par la
Commission dans le contexte de crise actuelle et la pénalité pouvant aller jusqu’à une
pondération de 1250% en cas de non- respect des obligations de diligence auprès des
établissements financiers.
Les méthodes de calcul du risque sur les opérations de titrisation en trading book
serontalignées sur celles du banking book.
Pour être plus claire, une étude d’impactréalisée par CBCS pour vingt-huit banques venant
de 10 pays a présenté des résultats sur l'impact de la titrisation. Les positions de ré-
titrisations représentaient une augmentation de 118 % du risque de marchécapital où les
positions nominale de ré-titrisation représentaient 72,7 %.Ces positions continueront à être
capitalisées en vertu de laméthode standardisée dans le cadre de la révision de juillet 2009
par la Commission. Dix des 28 banques avaient despositions de ré-titrisation significatif qui
seraient traduites par une augmentation des exigences de capital de risque du marché de plus
de 50 %.
Les résultats de cette étude d’impact montrent que l'introduction de nouveaux frais normalisés
pour la ré-titrisation, l’exigence du capital globale augmentent en moyenne (médiane) de 5,4
% (0,1 %). Exprimé en termes d’augmentation de l’exigence du capital de risque de marché
en moyenne (médiane) sera 92,7 % (1,8 %).
147
Tableau 2-3: Augmentation du fonds propres pour les expositions de retitrisation en pourcentage du capital de risque de marché
Nouveau charge pour les risques spécifiques
Charge actuelle pour les risques spécifiques
Rated
Unrated Models
Standardised measurement method
Moyenne 85.6 32.1 10.5 10.9 Médiane 3.6 0.2 0.0 1.1 Ecart-type 154.3 65.1 22.4 18.5 Minimum 0.0 0.0 0.0 0.0 Maximum 651.7 252.5 89.0 69.5 Source : BCBS 2009
Ces mesures sont mises en application au début de l’année 2012, avec des impacts en termes
de coûts non négligeables pour les établissements financiers. Le comité de Bâle estime que
la charge en fonds propres relative au Trading Book sera jusqu’à trois fois supérieure à la
charge actuelle, et ces mesures seront suivies par l’amendement CRD 4 entrant en vigueur à
compter de fin 2012. Ce dernier volet concerne plus spécifiquement la réglementation des
produits dérivés. Ces produits feront l’objet d’une charge en fonds propres au titre des
ajustements de crédit (« Credit Valuation Adjustment »). Cette charge corrective permettra
d’appréhender les pertes en valeur de marché en lien avec
l’augmentation de la probabilité de défaut de la contrepartie.
Pour conclure, Bâle 2.5 accorde la pression sur les rendements des banques
d’investissement. D’après une analyse publiée par Standard and Poor’s fin 2011 révèle un
triplement de la charge en capital réglementaire liée aux risques de marché pour les
établissements d’importance systémiques. L’introduction de cette réforme s’est traduite par
une augmentation de 5,2% total des actifs en fonction des risques (RWA) avec un Core tier
one inférieur à 3 Milliards euros au 30 juin 2011.
Alors, les banques qui incluent le plus de positions de trading dans le calcul de VAR come
UBS91 font face à la plus grosse hausse du risque de marché.
91-UBS « Our performance in 2011 » www.ubs.com
148
Mais, si Bâle 2.5 aide d’une part à remédier à un certain nombre de déficiences du cadre
prudentiel actuel, notamment en augmentant les niveaux d’adéquation des fonds propres, en
atténuant la procyclicité (grâce à l’inclusion de la VaRs) et en reflétant plus exactement le
risque de crédit, mais d’autre part, les révisions ne règlent pas explicitement plusieurs des
lacunes.
C'est-à-dire, ces normes sont en premier lieu très exigeantes, où les niveaux de fonds propres
exigés pour des secteurs d’activité relativement simples pourraient être trop élevés.
d’après Balbir Bakhshi, (basé du groupe de risque du marché au Credit Suisse) “The bar you
have to reach for your correlation approval is quite high because you need to reprice
everything, including spreads, timing of default, correlations, recoveries – everything. So it’s
quite onerous from an IT and calculation perspective to get a more efficient capital amount at
the other end ».
Dans ce cadre, le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire a confirmé en juin que n'importe
quelle banque a prouvé pour utiliser ses propres modèles internes serait soumis à un plancher
de 8 %, basé sur l'approche de mesure normalisées – une décision qui a suscité des critiques
importantes auprès des banques.
De plus,elles ne règlent pas la définition de la distinction entre le portefeuille bancaire et le
portefeuille de négociation ainsi que les écarts qui existent sur les plans théorique et pratique
entre la méthode de mesure standard et l’approche des modèles internes. Pour combler ces
lacunes, l’examen détaillé auquel s’emploie le groupe de travail sur les portefeuilles de
négociation devrait permettre la mise sur pied d’un dispositifrobuste prévoyant des exigences
de fonds propres adaptées à l’éventail complet des risques relatifs à ce portefeuille
Encadré2 : Le point de vue de la Banque centrale des Pays-Bas (De Nederlandsche Bank) par Jan Brockmeijer, directeur de la division de la Stabilité financière Portefeuille bancaire et portefeuille de négociation dans la réglementation prudentielle Les normes internationales d’adéquation des fonds propres des banques établissent en général une distinction entre portefeuille bancaire et portefeuille de négociation. Cette distinction repose sur la logique selon laquelle les éléments du portefeuille bancaire sont assortis d’un risque de crédit et d’autres risques à long terme, qui méritent un régime différent d’adéquation des fonds propres. Le portefeuille bancaire recouvre, d’une manière générale, les instruments financiers « non négociables », c’est-à-dire qu’il est difficile de valoriser aux prix de marché et de céder à un tiers. Ces instruments, tels que les prêts bancaires, ont normalement vocation à être inscrits au bilan jusqu’à leur échéance. Le portefeuille de négociation est en général réservé aux instruments financiers détenus à des fi ns de prises de bénéfices à court terme (« intention de négociation ») ou en vue de couvrir d’autres éléments du portefeuille de
149
négociation ; ces instruments doivent être liquides et valorisés au prix de marché. Cela signifie que tout changement de valeur d’un instrument du portefeuille de négociation apparaît immédiatement au compte de résultat et dans les fonds propres de la banque. Dans la mesure où il met l’accent sur la notion de négociabilité des instruments, le régime relatif au portefeuille de négociation mesure l’exposition au risque sur la base d’un horizon de détention des positions de dix jours, correspondant à un horizon de liquidation praticable, alors que celui relatif au portefeuille bancaire repose sur une période de détention beaucoup plus longue. Par conséquent, les exigences en fonds propres au titre des instruments inscrits au portefeuille de négociation peuvent être nettement moins élevées que pour les mêmes instruments détenus dans le portefeuille bancaire. Effacement de la frontière entre portefeuille bancaire et portefeuille de négociation et évolution en faveur du portefeuille de négociation La distinction entre portefeuille bancaire et portefeuille de négociation devient de plus en plus artificielle en raison de plusieurs évolutions, souvent interdépendantes, qui ont abouti à une atténuation de la frontière existant entre ces deux portefeuilles et à un mouvement progressif en faveur du portefeuille de négociation. En voici quelques exemples : • Les banques ont de plus en plus recours aux instruments de transfert du risque de crédit à des fi ns de négociation du risque de crédit. Une banque peut par exemple utiliser des tranches de CDOs pour titriser les crédits qu’elle détient dans son portefeuille bancaire, en créant des tranches de rang junior (risque de défaut élevé) et de rang senior (risque de défaut faible). Les banques qui achètent le risque de crédit peuvent être tentées de détenir des tranches de rang junior dans leur portefeuille de négociation, en dépit de leur faible degré de liquidité. • En outre, la différence de traitement prudentiel entre le portefeuille bancaire et le portefeuille de négociation, conjuguée aux nouvelles normes comptables favorisant la comptabilisation au prix de marché ou en juste valeur, a incité les banques cherchant à couvrir les risques sur leur portefeuille bancaire à renforcer les positions de leur portefeuille de négociation. Afin de réduire la volatilité de leurs revenus tirés d’activités autres que de négociation et de bénéficier d’exigences en fonds propres moins contraignantes, les banques sont incitées à enregistrer à la fois l’élément couvert et la couverture correspondante pour former une « couverture économique » dans le portefeuille de négociation. • Enfin, certains produits liés à la performance des fonds spéculatifs sont enregistrés dans le portefeuille de négociation, bien que leurs caractéristiques en termes de risque ne répondent pas à la condition de négociabilité régissant ce type de portefeuille. La tendance générale est que, compte tenu de l’essor des instruments de transfert du risque de crédit et d’autres instruments de couverture, qui permettent de couvrir, sur un horizon à court terme donné, les composantes du risque sous-jacent, tel que le risque de crédit et le risque de taux d’intérêt, les établissements sont tentés d’accroître les instruments financiers au sein de leur portefeuille de négociation, alors même que la liquidité de certains d’entre eux paraît réduite. Il en résulte que le portefeuille de négociation présente alors une plus grande concentration des risques (risque de crédit spécifique, tel que le risque de défaut et le risque d’événement, et risques de liquidité, de corrélation et de concentration), qui ne répond pas à sa vocation initiale. Réaction des régulateurs L’un des facteurs à l’origine de cette évolution en faveur du portefeuille de négociation a trait au fait que, dans le cadre du nouvel accord de Bâle, l’approche relative aux risques encourus dans le portefeuille de négociation ne concorde pas totalement avec celle concernant les risques au sein du portefeuille bancaire. Par exemple, les exigences relatives au portefeuille bancaire ne tiennent pas compte de la diversification du risque de crédit, alors que ce même aspect réduit le risque calculé au titre du portefeuille de négociation. Afin que le cadre réglementaire prudentiel s’aligne davantage sur les pratiques actuelles et afin également de
150
réduire les arbitrages réglementaires potentiels, le régime d’adéquation des fonds propres relatif au portefeuille de négociation, et notamment la réglementation relative au risque de défaut, doit être conçu de façon analogue à celui adopté pour le portefeuille bancaire. Lors de la publication du dispositif Bâle II à l’été 2004, le Comité de Bâle a souligné qu’il était important de traiter la question des risques accrus de liquidité et de défaut dans le portefeuille de négociation. En juillet 2005, le Comité de Bâle et l’OICV ont présenté de nouvelles améliorations du régime relatif au portefeuille de négociation, dont les éléments les plus importants sont : • la nécessité pour les banques de disposer de règles et de procédures explicites en matière d’enregistrement d’éléments dans le portefeuille de négociation aux fi ns de calcul des exigences en fonds propres (afin de prévenir les arbitrages réglementaires) ; • la définition d’une exigence en fonds propres supplémentaire au titre du risque de défaut lorsque l’horizon de liquidation ou de couverture des positions sur des marchés liquides est supérieur à dix jours. En outre, l’introduction de l’option juste valeur dans le cadre des IFRS est susceptible de dissuader les banques d’enregistrer, dans leur portefeuille de négociation, l’élément couvert ainsi que la couverture correspondante. Défi s à venir Il reste à voir si les récentes modifications réglementaires suffiront à réduire la pratique des banques consistant à enregistrer, dans leur portefeuille de négociation, des positions ne correspondant pas toujours à une intention de négociation. Compte tenu du manque de données suffisantes et fiables permettant de mesurer et de valoriser le risque de crédit, notamment en situation de crise, la distinction entre portefeuille bancaire et portefeuille de négociation présente des avantages dans le contexte actuel. À plus long terme, cependant, compte tenu des possibilités croissantes de modélisation et de négociation des risques de crédit, l’élaboration d’un cadre réglementaire uniforme tenant compte de tous les types de risques présente de nouveaux défi s complexes pour les autorités de tutelle. Source :Pierre Y T « Le dispositif de Bâle II : rôle et mise en œuvre du pilier 2 », Banque de France • Revue de la stabilité fi nancière • N° 9 • Décembre 2006
B- La transposition de Bâle III par la proposition Capital Requirements Directive IV (CRD
IV)
Le 20 juillet 2011, la commission a adopté un paquet législatif visant à renforcer la
réglementation du secteur bancaire. La proposition, qui remplace les actuelles directives sur
les exigences de fonds propres (2006/48 et 2006/49;CRD II& CRD III respectivement) par
une directive et un règlement, constitue une nouvelle étape importante vers la création d'un
système financier plus sûr et plus sain. La directive réglemente l'accès aux activités de
réception de dépôts, tandis que le règlement établit les exigences prudentielles que les
institutions doivent respecter.
151
La proposition de règlement vise à transposer les recommandations de Bâle III en matière de
ratios prudentiels (fonds propres, liquidité, levier, risque de contrepartie).Elle est directement
applicable à toutes les institutions financières de tous les États membres et le règlement doit
constituer un « single rule book », ou règlement uniforme, conformément aux conclusions du
conseil européen des 18 et 19 juin 2009.
La proposition de directive complète la proposition de règlement par des dispositions pour
lesquelles la possibilité d'une adaptation nationale peut être maintenue. C'est notamment le
cas en matière de pouvoirs des autorités nationales de supervision et de régulation, de
sanctions administratives aux établissements de crédit, de gouvernance des établissements de
crédit et d'encadrement du recours aux notations externes.
Proposition de règlement Proposition de directive
ratios de fonds propres ratios de liquidité ratio de levier prise en compte du risque de
contrepartie
conditions d'accès à l'activité d'établissement de crédit
exercice de la liberté d'établissement et de la libre prestation de services
coussins de capital gouvernance d'entreprise régime des sanctions administratives
Le Parlement européen et le Conseil devaient se réunir le 13 décembre 2012 pour tenter de
s’accorder une nouvelle fois, sur la réforme des règles prudentielles des banques, dite « CRD
IV-CRR » (un règlement et une directive). Pour de nombreux observateurs, les chances de
parvenir à un accord global à l’issue de cette réunion restent particulièrement faibles.
La CRD IV en effet répond à un triple objectif:
Exiger que les banques détiennent davantage de fonds propres, de meilleure qualité,
pour résister par elles-mêmes aux futurs chocs.
Mettre en place un nouveau cadre de gouvernance en donnant aux autorités de
surveillance de nouveaux pouvoirs leur permettant de contrôler plus étroitement les
banques et, si nécessaire, d’imposer des sanctions lorsqu'elles constatent l’existence de
152
risques, afin par exemple de réduire l’octroi de crédits lorsqu'une bulle semble se
former.
Mettre en place un corpus réglementaire unique pour le secteur bancaire en
rassemblant toute la législation applicable en la matière, afin d'améliorer à la fois la
transparence et l’application des règles.
En générale, le comité a défini en décembre 2010 un nouveau cadre prudentiel avec la
signature des accords deBâle3. Ces évolutions réglementaires apportent des changements
significatifs à plusieurs composantes du ratio Bâle II de fonds propres avec: une amélioration
de la qualité et la quantité des fonds propres, une augmentation de la pondération de certains
actifs, avec la mise en place de différentes outils tels que ; le ratio de levier et le ratio de
liquidité(LCR, NSFR).
3-2 de Bâle II à Bâle III : des impacts quantitatifs considérables On a déjà vue que le premier accord de Bâle a été élaboré en 1988, les membres du Comité
ayant décidé de proposer un système de mesure des capitaux pour les banques. En juin 2004,
à l’issue de onze années de négociation, un dispositif plus vaste, dit « Bâle II », a été présenté
par le Comité. Il comporte trois « piliers » : des ratios de fonds propres proportionnés aux
risques encourus (Pilier 1) ; des règles de surveillance de la gestion des fonds propres (Pilier
2); et des règles sur la discipline de marché (obligations de transparence) (Pilier 3). Cette
dispositif a été introduit en droit positif dans l’Union européenne par deux directives de 2006
(la directive 2006/48/CE et la directive 2006/49/CE, dites « CRD » pour «
capitalrequirements directives » ou « directives sur les exigences de fonds propres »).
La crise financière de 2007 révèle un certain nombre de lacunes dans la réglementation issue
de Bâle II, notamment une prévention insuffisante des risques liés à la titrisation en plus de
plusieurs limites qui a un effet pervers sur le système financier.
153
.Donc, lors de la récente crise la première réflexion du régulateur est la nécessité d’un
réexamen complet de Bâle II ; c’est à dire que les évolutions de la réglementation prudentielle
bancaire de Bâle III ne se résumeront pas stricto sensu, où, le Comité de Bâle a dans
l’intervalle significativement révisé le cadre applicable aux activités de marché (Bâle « 2.5»).
Par ailleurs, d’autres facteurs de la crise n’étaient pas traitéspar Bâle II et Bâle 2,5
(gouvernance non satisfaisante, systèmes de gestion desrisques inadéquats…).
Devant ces insuffisances, et afin d’éviter que se reproduise le scénario de 1929, le comité de
Bâle est conduit à élaborer, dans l’urgenceet à la demande des membres du G20, un
nouveaudispositif.
En 2009, le Comité de Bâle a défini un troisième dispositif, approuvé par les dirigeants du
G20 au sommet de Pittsburgh (24-25 septembre 2009) et qui a abouti à la publication
endécembre 2010 de nouvelles normes détaillées sur l’adéquation des fonds propres et la
liquidité des établissements de crédit, collectivement appelées « Bâle III ».
Pour Prot (2010), la réforme de Bâle III est une décision historique:« C’est un changement
complet de paradigme, un vrai New Deal bancaire comme il n’y en a que tous les cinquante
ans, à la mesure de la crise que nous avons connue. Sur le plan de l’organisation de la
supervision d’abord, élément aussi essentiel dans la prévention des crises que le niveau
d’exigence de capital ».
Les recommandations de Bâle III présentent donc de nombreux points contraignants qui sont
autant des coussins de sécurité.
Schéma 2-1 Les insuffisances révélées par la crise et les propositions Bâle III
Insuffisances identifiées Propositions Bâle III
Fonds propres des banques insuffisants à la fois en quantité et en qualité
Des exigences plus strictes en termes de qualité du capital et d’inclusion dans les fonds propres réglementaires
Arbitrage réglementaire menant à un levier excessif à l’intérieur du système financier
Introduction d’un ratio de levier qui n’est pas pondéré par les risques
Gestion interne inadéquate du risque de liquidité
Un nouveau standard de supervision pour le risque de liquidité
Couverture insuffisante des risques du Trading book
Augmentation des exigences en capital réglementaire concernant les risques de
154
marché et le risque de contrepartie
Développement du modèle “Originate-todistribute” favorisant la dispersion des actifs “toxiques
Des exigences de capitaux réglementaires renforcées pour les (re-)titrisations
Effets pro-cycliques du cadre actuel de Bâle II
Une recalibration du régime de Bâle II existant (approche IRB) et introduction d’un “coussin” en capital
Risque systémique et aléa moral pour les institutions financières (principe du “too big to fail“)
Une supervision plus étroite pour les banques à caractère systémique Une coopération internationale entre les autorités de supervision
Pratiques d’encouragement et de rémunération récompensant une prise de risque excessive
Les bonnes pratiques appliquées aux politiques de rémunération
3 2-1- principales mesures :
S’appuyant sur les trois piliers de Bâle II, le Comité de Bâle vise à accroître larésilience du
secteur bancaire en renforçant le dispositif réglementaire de fonds propres. De plus, elle
élève la qualité et le niveau des fonds propres réglementaires et étend lacouverture des
risques.
Cet évolutionréglementaire post-
criseapportedeschangementssignificatifsàplusieurscomposantesduratioBâle
IIdefondspropresavec:
•Uneaméliorationdelaqualitédesfondspropres : le
comitéarevulescritèresd’éligibilitéducapitalauTier1etaugmentélesdéductionsrequises.
•Uneaugmentationdelaquantitédefonds
propresexigésparlamiseenplacededeuxréservescomplémentaires(lecapitaldeconservationetleca
pital contra cyclique)etparlaréglementationduCET1.
•Uneaugmentationde la pondération de certains actifs (RWA–Risk Weighted Assets) et donc
la consommation de fonds propres des portefeuilles de Titrisations et Institutions Financières
avec une taille importante.
155
•Lamiseenplaced’unechargedecapitalcomplémentairepourprendreencomptelerisquedecréditau
niveauduTradingBook:IncrementalRiskCharge(IRC).
•Lamiseenplaced’unechargedecapitalcomplémentairepourprendreencomptel’impactdurisqued
econtre-partiesurlavaleurdesinstrumentsdérivés:CreditValuationAdjustment(CVA).
En plus, de nouveaux outils mis en place par ce dispositif tels que ; le ratio de levier et les
ratios de liquidité ( Liquidity Coverage Ratio (LCR) et Net Stable Ratio (NEFR) ).
Plus précisément, ce dispositif introduit un ratio de levier qui vient compléter les mesures de
fondspropres fondées sur le risque et qui vise à limiter le recours abusif à l’effet de levier au
seindu système bancaire, en fournissant, en outre, une protection supplémentaire contre
lerisque de modèle et les erreurs de mesure.
Et enfin cet accord est enrichi de divers élémentsmacro prudentiels qui contribuent à
contenir les risques systémiques résultant de laprocyclicité et de l’interdépendance des
établissements financiers (BIS juin 2011).
L’accord de Bâle III sont donc des exigences pour : renforcer la solvabilité des banques à
partir de l’amélioration de la qualité de leurs fonds propres et de les augmenter (qualitative et
quantitative) tier 1, améliorer leur liquidité, limiter leur usage de l’effet de levier, réduire la
procyclicité du système financier et minimiser le risque systémique.
Bâle III est de ce point de vue une réforme globale de la réglementation bancaire car il amorce
une transition vers une nouvelle logique macro prudentielle visant à stabiliser le système
financier dans son ensemble et à éviter les débordements vers l’économie.
A- Les mesures de réforme microprudentielles
Les réformes du Comité de Bâle visent principalement à renforcer la réglementation en
matière de fonds propres et de liquidité et à améliorer également le contrôle bancaire, la
gestion des risques, la gouvernance, la transparence et la communication financière.
1-Renforcer le dispositif mondial de fonds propres
la crise financière a montré que certains fonds propres sont moins durs que d'autres dans
leurcapacité d'absorption des pertespourtant classées au noyau dur des fonds propres (Tier
one)où ils sont couvertes par des bénéfices non distribués, lesquels entrent dans la
156
composition des actions ordinaires corporelles (tangible common equity). Il s’agit donc
d’améliorer la qualité du « noyau dur » descapitaux des banques, le « Core tier 1 » au regard
de leurs expositions au risque.
Elle a également mis en évidence le manque d’homogénéité des définitions des fonds propres
entre juridictions, ainsi que l’absence de communication des informations financières qui
auraient permis aux marchés de bien évaluer et de comparer la qualité des fonds propres entre
établissements. (BIS 2011).
Basée sur des modifications apportées dans le cadre de la CRD II en ce qui concerne les
instruments hydrides de fonds propres, une nouvelle définitionde capital pour augmenter la
qualité, lacohérence et la transparence du capital de base.Ces nouvelles exigences de fonds
propres mettent d’avantage l’accent sur la composante la plus solide des fonds propres d’une
banque.
Le calendrier de la mise en place de cette nouvelle exigence se présente dans le tableau ci-
dessous :
Tableau 2-4 Calendrier de mise en œuvre des accords (périodes de transition matérialisées en grisé)
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 1er
Janvier 2019
Ratio d’endettement
Surveillance autorités de
par les contrôle
1er janvier
Période 2013 – 1er Publication janvier
d’évaluation janvier 2017 à compté du 1er 2015
Intégr-ation au Pilier1
Ratio minimal pour la composante actions ordinaires de T1
3,5%
4,0 %
4,5 %
4,5 %
4,5 %
4,5 %
4,5 %
Volant de conservation des fonds propres
0,625 %
1,25 %
1,875 %
2,50 %
Ratio minimal composante actions ordinaires + volant de conservation
3,5 %
4,0 %
4,5 %
5,125 %
5,75 %
6,375 % 7,0 %
Déductions sur la composante actions ordinaires de T1 (y compris les montants au-delà du seuil fixé pour les impôts
157
différés, MSR (1)et participations dans desétablissements financiers)
20 % 40 % 60 % 80 % 100 % 100 %
Ratio minimal T1 4,5 % 5,5 % 6,0 % 6,0 % 6,0 % 6,0 % 6,0 % Ratio minimal Total fonds propres 8,0 % 8,0 % 8,0 % 8,0 % 8,0 % 8,0 % 8,0 % Ratio minimal Total fonds propres + volant de conservation
8,0 %
8,0 %
8,0 %
8,625 %
9,25 %
9,875 %
10,5 %
Instruments de fonds propres n’étant plus éligibles en T1 hors actions ordinaires ou T2
Elimination à compter
Progressive à de 2013
horizon
10 ans
Ratio de liquidité à court terme
Début période d’observ.
Introduction d’un ratio minimal
Ratio de liquidité à long terme
Début période d’observ.
Introduc-tion d’un ratio minimal
Source : le comité de Bâle BRI 2011
Bâle III prescrit 14 critèrestrès stricts (Voir annexe 5) que doiventremplir les instruments
inclus dans les fonds propres, pour garantir que ceux-cipourront effectivement être utilisés en
cas de crise.
La définition des fonds propres selon Bâle III élimine progressivement les instruments de
fonds propres hybrides innovants, qui offraient une incitation au remboursement à travers des
clauses telles que clauses de révision des taux d’intérêt à la hausse.
La catégorie 3 ou T3 (les dettes subordonnées à court terme qui permettaient de couvrir les
risques de marché) est abandonnée par BâleIII et la proposition de CRDIV, où la récente
crise a montré que cette dernière est composée d’actifs peut disponibles et incapables
d’éponger les pertes en cas de tensions.
Outre les éléments de fonds propres définis par Bâle III, certains autres instruments sont
définisspécifiquement à l’intention des banques d’importance systémique.
• Fonds propres conditionnels – instruments de dette convertibles en actions ordinaires ou
susceptibles d’absorber des pertes par annulation du principal et des intérêts avant que la
banque n’atteigne le point de non-viabilité.
• Créances requalifiables – instruments de dette convertibles en actions ordinaires ou
susceptibles d’absorber des pertes par annulation du principal et des intérêts quand la banque
atteint le point de non-viabilité.
158
Encadré 3 : Définition et composante des fonds propres
La définition du capital réglementaire a été précisée dans le Communiqué du Comité de Bâle du 26 juillet 2010.
Tout d’abord, certains titres hybrides jusqu’à présent éligibles au Tier 1 en seront progressivement exclus. Ils seront progressivement retranchés du numérateur par tranche de 10% chaque année à partir de 2013 et sur une période de 10 ans. Ils compteront donc encore pour 90% de leur valeur en 2013, 80% en 2014, etc, jusqu’à être définitivement exclus du périmètre de calcul en 2023.
Cette restriction concerne, notamment, les instruments de dette Tier 1 assortis d’une option de rachat, lesquels sortiront du périmètre des fonds propres à leur date de maturité effective, c'est-à-dire lors de la première date d’exercice du call.
Une exception a toutefois été prévue pour les fonds d’origine publique injectés sous cette forme, qui échapperont à cette règle et demeureront comptabilisés en fonds propres durs jusqu’en 2018.
Ensuite, outre les déductions opérées sous Bâle III, seront désormais retranchées du numérateur du ratio de fonds propres :
• une quote-part des intérêts minoritaires des filiales bancaires. La quote-part correspondant
à l’excédent de capital d’une filiale bancaire, au-delà des exigences règlementaires applicables à une filiale, sera déduite.
_ les participations significatives au capital d’autres institutions financières (banques, assurances) au-delà d’un double plafond : 10% du capital de l’institution financière dans laquelle la banque détient une participation, et 10% de la composante « common equity » de la banque détentrice.
_ les participations significatives au capital d’autres institutions financières, les mortgage servicing rights (spécificités américaines) et les impôts différés liés à la variation dans letemps des résultats au-delà d’un double seuil. Non seulement chacune de ces troiscomposantes ne doit pas excéder 10% de la composante common equity, mais aussi lasomme de ces trois composantes.
Source: BNP Paribas Economic Research Department, 17/09/2010
Nous utilisons les études d’impact quantitative Européen (QIS-UE) mené par CECB et
BCB comme un référence afin d’expliquer les points suivantes. Ces études d’impact ont
pour but d’évaluer l’impact des nouvelles exigences , d’améliorer la qualité et le niveau des
159
fonds propres, d’améliorer la capture du risque pour contenir un endettement excessif et
d’introduire de nouvelles normes de liquidité du système bancaire mondiale collectivement
appelées « Bâle III ».92
1-1 Amélioration de la qualité et l’homogénéité des fonds propres.
Lorsque la crise s’est déclarée, le système bancaire mondial ne disposait pas d’un niveau
suffisant de fonds propres de qualité. A ce titre les banques ont été obligées de reconstituer la
composante dure de leurs fonds propres de base durant la crise.
Dans le cadre de la réforme actuelle de l’accord de Bâle dite de Bâle III, la question
d’amélioration du fond propre se propose. Cette amélioration relève d’une part, de nouvelles
déductions directes des fonds propres réglementaires (désormais à la composante Common
equity du Tier one), et, d’autre part, du relèvement de la part de la composante dure des fonds
propres de base (common equity) au total de capital.
Il en est ainsi, de la partie des fonds propres excédentaires d’une filiale, pour la partie
correspondant aux intérêts minoritaires qui n’ont pour couvrir que les pertes de ladite filiale,
et non celles de la holding ou d’autres entités du groupe.
En décembre 2009, les régulateurs ont proposé d’exclure les intérêts minoritaires des filiales,
certains impôts différés et les charges administratives relatives aux créances hypothécaires
(Mortgage Servicing Rights), ont été amendées.
La liste des éléments déductibles du CET1 a été élargie pour notamment intégrer les
investissements dans les banques et les institutions financières non consolidés ainsi que les
impôts différés. Pendant la phase transitoire les banques bénéficieront de plafonds dégressifs
sur ces déductions complémentaires (système de franchis).
Encadré 4 : La phase de transition
Deux mesures du Comité de Bâle ont quelque peu atténué, durant l’été 2010, les impacts Bâle III : l’une est pérenne, le dispositif de la Franchise; l’autre est destinée à ménager une (longue) période transitoire. La mise en application à l’échelle nationale, par les pays 92Pour plus d’information sur ces études veuillez consulter :BCBS (2010c), “Results of the comprehensive quantitative impact study”, Bank for International Settlements,décembre et CEBS (2010), “Results of the comprehensive quantitative impact study”, 16 décembre
160
membres, débutera le 1er janvier 2013. Ils devront avoir transposé ces règles dans leurs législations et réglementations respectives avant cette date. Le Comité de Bâle a introduit une phase de transition importante dans cette mise en œuvre des déductions. Les ajustements réglementaires (déductions et filtres prudentiels), et notamment les montants au-delà de la Franchise pour les participations dans d’autres établissements financiers, les MSR et les DTA, ne seront totalement déduits qu’à compter du 1er janvier 2018 du CET1.
Plus concrètement, ces ajustements réglementaires seront déduits à hauteur de 20 % le 1er janvier 2014, puis passeront à 40 % le 1er janvier 2015, à 60 % le 1er janvier 2016, à 80 % le 1er janvier 2017, pour atteindre ces 100 % le 1er janvier 2018. Durant cette période de transition, la partie non déduite de cette composante continuera à être soumise aux traitements nationaux en vigueur. Les déductions avec le système de Franchise seront ainsi progressives entre 2013 et 2018 (pourcentage en hausse de 20 % tous les ans). Une année donnée, si 40 % de la déduction et de la Franchise Bâle III sont appliqués, alors, sur ces mêmes opérations, les banques devront prendre 60% de la charge Bâle II.
En effet, le fait de diminuer les déductions du CET1 via cette Franchise est un élément favorable puisque le poids des nouvelles mesures pèsera moins sur le montant de fonds propres des banques. Cette Franchise concerne trois éléments des déductions Bâle III :
-le traitement des participations significatives dans les actions ordinaires des établissements financiers non consolidés (banques, sociétés d’assurances et autres entités financières);
-les charges administratives transférables liées aux créances hypothécaires (MSR – mortgage servicing rights);
-les impôts différés de type différences temporaires.
Au lieu d’être déduits en totalité, ces éléments n’entreront dans le calcul du CET1 de la banque qu’au-delà d’un seuil de 10 % par élément. Une banque devra cependant déduire de sa composante CET1 le montant total des trois éléments ci-dessus au-delà d’un plafond de 15 % (calculé après application de toutes les autres déductions à sa composante CET1) qui se superpose donc aux calculs élément par élément.
Source:CBCB (2009)
Une étude d’impact montre que ces nouvelles déductions pourraient amputer de presque 50 %
en moyenne les fonds propres (50 % en Tier 1 et 50 % en Tier 2) sous forme d’actions
ordinaires (CET1) à la disposition des grandes multinationales bancaires.
161
Fondées sur les données comptables au 31 décembre 2009,CEBS 93et BCBS ont mené une
vaste Européen étude d’impact quantitative (QIS-UE) afin de mesurer des nouvelles
déductions, lesquelles pourraient atteindre, à terme, entre 25% et 40% de la composante
Common equity du Tier one.
Les banques de grande taille seront pénalisées par l’importance des survaleurs et des crédits
d’impôts différés, tant dans l’Union européenne qu’à l’échelle mondiale. Les banques
européennes de taille moyenne pourraient également pâtir du nouveau traitement prudentiel
des participations financières.Le schéma suivant illustre l’incidence des déductions sur le
capital réglementaire.
Graphique 2-1: De Bâle II à Bâle III : incidence des déductions sur le capital réglementaire
100 - 2,4 3,7
95 - 1,80* 2,40.4* 1,4 0* 1 0*
90 - -24,7
85 --42,1 -41,3 -33,4
80 -
75 -
70 -
65 -
60 -
55 - 93- CEBS : Comité Européen des Contrôleurs Bancaire (Commitee of European Banking Supervisors) , BCBS : Le Comité de Bâle de supervision bancaire (Basel Committee on Banking Supervision)
4,8
6,3
5
4,4
19,8
57,9
7
4,3
4,6
19
59,9
4,7
2.9 2,8
8,9
3,1
2,3
12,4
9,4
66,6
75,3
162
50 -
Grandes GrandesAutres Autres
Banques BanquesBanques Banques
Déductions diverses Immobilisations incorporelles
Ecrêtement 15%Goodwill
Charges administratives sur Common Equity après déductions Bâle III créances hypothécaires* Participations financières
Source : CEBS,BCBS 2010
Cette nouvelle définition du capital réglementaire agit mécaniquement sur les actifs pondérés
par les risques, puisque les expositions qui ne sont plus déduites des fonds propres seront
également réintégrées dans les actifs pondérés par les risques (Risk Weighted Assets, RWA).
1-2- Une augmentation de la pondération de certains actifs (RWA–Risk Weighted Assets)
L’une des principales leçons de la crise a été la nécessité de renforcer la couverturedes risques
en fonds propres. L’incapacité à prendre correctement en compte les risquesimportants sur les
positions de bilan et de hors-bilan ainsi que sur les expositions liées auxopérations sur dérivés
a été un important élément déstabilisateur pendant la crise.
Dans ce cadre, en juillet 2009 le comité de Bâle impose des règles vise à accroitre les actifs
pondérés du fait de la prise en compte du risque de contrepartie sur les opérations de dérivés,
pour être dans leur ensemble applicables à la fin de 2011.
Plus précisément, le dispositif de Bâle 2,5 (CRD2, CRD3) approuvé en juillet 2009, a
renforcé la mesure des risques liésaux titrisations et aux expositions du portefeuille de
négociation.
163
Ce dispositif donne l’idée de constituer des fonds propres pour couvrir les risques émetteurs
en trading book, où les actifs pondérés vont encore s’accroître du fait de la prise en compte
du risque de contrepartie (Les Credit Valuation Adjustments (CVA), et IRC: Incremental Risk
Charge)sur les opérations sur dérivés de gré à gré (Bâle III).
Cette idée est déjà apparue dans l’esprit de certains régulateurs nationaux avant la mise en
œuvre de Bâle II.
* Les Crédit Valuation Adjustments (CVA)
le Comité de Bâle a décidé d’augmenter les exigences de fonds propres réglementaires et
d’améliorer la gestion du risque de contrepartie pour faire face à la dégradation de la qualité
de crédit des contreparties qui représentent à leur partie une source importante de pertes« Il
faut recourir à des scénarios de crise pour déterminer les exigences de fonds propres en
regard du risque de défaut et fixer de nouvelles exigences afin de prémunir les banques contre
le risque d’une dégradation de la qualité de crédit d’une contrepartie » (BRI Octobre 2010).
Au titre de la gestion du risque de contrepartie, le comité de Bâle a relevé des normes en
prenant en compte le "Wrong Way Risk" ; c'est-à-dire le risque que l’exposition à une
contrepartie soit inversement corrélée à la qualité de crédit de celle-ci, soit en d’autres termes
que l’exposition s’accroît alors que la qualité du crédit de la contrepartie se détériore.
Cette prise en compte du « Wrong Way Risk » se traduira par une charge en fonds propres
supplémentaire.
L’exigence de capital supplémentaire au titre de la CVA (CreditValuation Adjustment) 94
constitue la principale innovation de la réforme de Bâle III. Celle-ci représente la composante
estimée de risque de contrepartie des instruments dérivés (ex. la notation de la contrepartie).
94 - Le credit valuation adjustement (CVA) est un élément de la juste valeur (marked to market) des produits dérivés pour prendre en compte la perte potentielle attendue en cas de défaut de la contrepartie. La juste valeur d’un produit dérivé résulte de l’actualisation de flux futurs non encore réalisés (la valeur présente) dont le paiement pourrait être remis en question en cas de défaut de la contrepartie.
164
Elle est déterminée en calculant (via un modèle réglementaire ou interne)les pertes ou
augmentations d’exposition potentielles liées entre autres aux variations de ratings, aux
variations de prix de marché (instruments et collatéraux) et aux accords de netting.
Ces derniers mesurent la différence entre la valeur d’un portefeuille sans risque de
contrepartie et la valeur risquée de ce même portefeuille, une fois prise en compte la
probabilité de défaut de la contrepartie.
L’obligation d’une charge complémentaire de capital sur ces ajustements de valeur conduit
donc à une double comptabilisation.
Pour ces raisons, les banques militent pour que le risque de CVA soit considéré comme une
composante à part entière de la charge du trading book et pour que l’application de cette
mesure soit différée afin de donner plus de temps à son implémentation et à son étude.
Soulignons, enfin, que le BCBS a légèrement amendé le traitement prudentiel des CVA le 1er
juin 2011, en ramenant de 18% à 10% la pondération en méthode standard des contreparties
notées CCC.
les études d’impact quantitatif européen attestent que les grandes banques insistent sur le
point d’augmentation de leurs actifs pondérés où les principales sources d’augmentation sont
les Credit valuation adjustments, l’Incremental risk charge et la VaR stressée).
La graphique si dessous illustre la variation dans les encours pondérés comme un résultat des
modifications proposées à la définition du capital, c'est-à-dire d'appliquer une pondération des
risques
Graphique 2-2 : variation des actifs pondérés
130 -Monde (20 pays) UE (21 pays) 125 -
CVA=∑( )
-∑( )
Avec : T représente l’échéance du contrat, CFt : les cash-flows attendus du contrat à la date t, r le taux d’intérêt sans risque, 휋la prime de risque (spread) supportée sur le marché par la contrepartie.
165
120 - 115 - + 24.5 110 - + 23 105 - +4.1 100 - 95 - 90 Grandes Autres Grandes Autres Banques BanquesBanquesBanques (QIS BCBS) (QIS BCBS) (QIS CEBS) (QIS CEBS) RWA Bâle II. VaR stressée. Redéfinition du capital.Actions - Trading book. Risque de contrepartie (CVA). Incremental Risk Charge. Titrisations - Banking book.
Sources : BCBS, CEBS
Le calcul utilise une version modifiée du lien proposé en décembre 2009 équivalentCharge
de la CVA et un seuil d'US$ 100 milliards pour l'application de l’augmentation de la valeur
de l'actif. Comme autres nouvellesexigences, les résultats varient selon les banques et selon
leur modèle d'affaires.
1-3- Augmentation de la quantité du fond propre
Les règles de Bâle introduisent un nouveau ratio minimal pour les fonds propres constitués
d'actions ordinaires ou l'exigence des fonds propres de base(à compter du 1er janvier 2015).
Ce ratio qui pouvait être en théorie de 2% passe à 4,5%et cela après de l’application des
nouvelles déductions plus strictes. Autrement dite, le Tier 1 devra à tout moment s’élever au
moins à 6 % des RWA contre 4 % actuellement,le Tier 2 (qui, au demeurant, ne sera plus
subdivisé en catégories upper et lower) sera plafonné à 2% des actifs pondérés (soit un quart
du capitalréglementaire total)
Le ratio minimal du total des fonds propres(c.-à-d. de la catégorie 1 et de la catégorie 2),
devra à tout moment représenter aumoins 8 % des actifs pondérés. La notion de fonds propres
de la catégorie 3 a été éliminée.
166
A cela s'ajoute un coussin de sécurité, dit "de conservation" ("capital conservation buffer")
fixé à 2,5%, permettant de mobiliser des fonds propres en période de fort stress. Sa mise en
place est prévue 2016 pour devenir pleinement effectif le 1er janvier 2019.
Plus précisément, sa mise en œuvre progressive commencera le 1er janvier 2016 par une
exigence de 0,625 % des actifs pondérés en fonction des risques, qui sera augmentée de 0,625
% chaque année jusqu’à atteindre, le 1er janvier 2019, le niveau final de 2,5 %.
Ce coussin est destiné à absorber les pertes dans une situation d'intense stress économique
constitué à travers la mise en réserve des bénéfices (retentions des dividendes, etc.). Ce seuil
supplémentaires servira non seulement à renforcé la résilience des banques, mais également à
freiner la distribution des bénéfices en cas de dégradation de la situation financière de
l’établissement.Il relève donc l'exigence totale des fonds propres "durs" à 7%.
De plus,un second coussin de fonds propres, dit contra-cyclique, ("countercyclical buffer")
mis en place à la demande du régulateur national est aussi ajouté et compris dans une
fourchette allant de 0 à 2,5% afin de protéger le système financier d'un pays contre les effets
néfastes de la croissance globale excessive du crédit. Ce volant est discrétionnaire et peut être
imposé en tout temps à l'échelle nationale pour éviter que le crédit devienne trop cher et que
les banques ne réduisent excessivement leur exposition.
Plus précisément, un des moyens pour parvenir les périodes de tensions consiste à relever le
niveau de fonds propres exigé des banques au moyen d’un volant contracyclique, afin de
réduire la procyclicité du crédit bancaire, que celles-ci pourraient utiliser en situation difficile
(Arjani, 2009).
Pour appliqué un coussin supplémentaire, il faut communiquée les banques 12 mois avant sa
prise d’effet et la diminution du coussin, s’appliquera immédiatement afin de ne pas pénaliser
l’octroi de crédit.
En effet, le volant contracyclique n’est qu’un instrument parmi d’autres, d’envergure
systémique, qui devraient permettre de s’attaquer aux problèmes à la source. Son utilisation
sera particulièrement indiquée dans les cas où des mesures davantage ciblées sont non
disponibles ou inefficaces, et où il faut préparer les banques à une inversion du cycle du
crédit.
167
Un autre coussin dit (Risk Systemique) est envisagé pour les banques identifiées comme
systémique a défini par le FSB (Financial Stability Board) dans le cadre des travaux des
G20, mais le niveau reste à définir.
Le ratio minimum de solvabilité de 8% est relevé donc du total des fonds propre (la somme
de Tier 1et Tier 2) à 10.5% incluant le coussin de protection et si la totalité de la réserve
contracyclique est ajoutée, les fonds propres de la catégorie 1 composés d'actions ordinaires
des institutions de dépôts s'élèvent à 9,5 %, leurs fonds propres de la catégorie 2 s'élèvent à 11
% et leurs fonds propres au total s'élèvent à 13 %.
Graphique 2- 3: Besoins en capitaux Bâle II/Bâle 2.5 vs Bâle III 16 - SIBs capital surcharge 14 - (in discussion) 12 - Countercyclical capital buffer– extra cushion of CET 1 10 - Lower Tier 2 capital– max. 50% Tier 1 Capital conservation buffer– 08 -Tier 3 capitalcapital extra cushion of CET 1 06 - Tier 2 capital– Upper Tier 2 capital max. 100% of 04 - Tier 1 capital Max. 50% of Tier Total capital capital innovative 02 - Tier 1 capitalhybrid capital max. 15% of Tier 1 capital 0 Base ll/Basel 2.5Basel III
168
CET 1 capital (certain Tier 1 items).Tier 3 capital Tier 2 capital. Countercyclical capital buffer (0-2.5%) Capital conservation buffer.SIBs surcharge (in discussion 1-2.5%) Additional Tier 1 capital (hybrid capital). Source: Accenture based on Basel III (2011) En résumé Graphique 2-4: Niveau de fonds propres réglementaires imposés par Bâle III 14 _ Coussin de capital 12 _ contracyclique Tier 2 10 _ coussin de Tier 1 Conservation 8 _CET ou Tier 2équivalent 6 _ Tier 1 en continuté D’exploitation 4 _ common equity 2 _total common equity Tier 1 Tier 1 Tier 1 - CET 6,0% Source : Autorité de contrôle prudentiel (2011) En effet, avec une exigence minimale de 4,5% complétée par un coussin de conservation de
2,5% et un volant contracyclique de 2,5%), les pertes enregistrées par les grandes banques
internationales durant la récente crise représentent 4 à 5% des actifs pondérés en fonction des
risques. L’examen de ces chiffres montre que Bâle III représente une hausse significative des
volants de fonds propres en faveur du système bancaire mondial: « La nouvelle définition des
fonds propres interviendra en même temps que le relèvement des ratios… les exigences sont
passées en fait de 1% à 7%, une augmentation qui fait abstraction du volant contracyclique
mais qui inclut le volant de conservation qui vaudra pour toutes les banques… sauf à
s’exposer à des sanctions, les banques seront soumises à une exigence de 7%, soit 7 fois plus
qu’auparavant » (Cecchetti [2010]).
En effet, pour être plus claire…
o 2013 : Fonds propres à 8% des engagements dont 4.5% de Tier One
2,5%
0-2 ,5%
2,0%
1,5%
4,5%
2,0%
1,5%
0-2,5%
7,0%
169
o 2014 : Fonds propres à 8% des engagements dont 5.5% de Tier One
o 2015 : Fonds propres à 8% des engagements dont 6% de Tier One
o 2016 : Fonds propres à 8.625% des engagements dont 6% de Tier One
o 2017 : Fonds propres à 9.25% des engagements dont 6% de Tier One
o 2018 : Fonds propres à 9.875% des engagements dont 6% de Tier One
o 2019 : Fonds propres à 10.5% des engagements dont 6% de Tier One
Figure 2- 5: Modalités de mise en œuvre progressive des exigences de fonds propres de BâleIII 14%- 12%- 2,5% 10%- 1,875% 1,25% 0,625% 1,875% 2,5% 8%-0,625% 1,25% 2% 2% 2% 2% 2% 6%-4%3,5% 2,5% 1,5% 1,5% 1,5% 1,5%1,5% 1,5% 4%- 1% 2%
170
2%- 3,5% 4% 4,5% 4,5% 4,5% 4,5% 4,5% 2% 0%- 2012 2013 2014 20152016 2017 2018 2019 Source : Nouvelles propositions sur les exigences de fonds propres (juillet 2011), la Commission européenne Tier 2 capital CET 1 capital Countercyclical capital buffer Capital conservation buffer Additional Tier 1 capital Les membres du Comité de Bâle ont mené une étude d’impact quantitative complet. Ils ont
constaté que, pour un ensemble de 74 grandes banques internationales (groupe 1) qui ont
fourni des informations suffisamment détaillées pour autoriser le calcul des ratios de
solvabilité dans la nouvelle norme, les nouvelles exigences de fonds propres (y compris la
définition plus restrictive de la composante dure de T1) auraient pratiquement divisé par deux
les ratios de la composante dure de T1 (CET1, common equity tier 1) par rapport aux actifs
pondérés des risques au 31 décembre 2009, ramenant le ratio moyen pondéré brut de 11,1 %
(selon les critères et définitions actuels) à un ratio moyen net de 5,7 % (après application des
déductions réglementaires et sur la base des nouvelles pondérations de risque).
Les 133 banques plus petites (groupe 2), le ratio net CET1 étant ramené de 10,7 % à 7,8 %.
1-4- Une protection contre l’excès de levier
Selon le comité de Bâle, « une des caractéristiques fondamentales de la crise a été
l’accumulation, dans le système bancaire, d’un effet de levier excessif au bilan et au hors-
bilan. Or, de nombreuses banques ont accumulé un effet de levier excessif tout en présentant
de solides ratios de fonds propres »).(BRI décembre 2010)
Les règles de Bâle III visent à répondre à ce qui était considéré comme une accumulation
excessive de l’endettement au bilan ou hors bilan du système bancaire immédiatement avant
la crise financière.
171
Dans ce cadre, le comité de Bâle a proposé d’étendre le ratio de levier(Levrage ratio)à
l’ensemble des pays (déjà intégré dans la réglementation aux Etats-Unis et au Canada) pour
compléter les paramètres réglementaires existants qui régissent le capital des banques T3.
Il n'a pas encore été décidé si le ratio de levier sera initialementsurveillé par les superviseurs
dans le cadre du deuxième pilier de Bâle II (processus d'examen surveillance) ousavoir si ce
sera une exigence stricte du premier pilier.
Cette décision qui s’impose en 2010 fait partie d’un ensemble de règles visant après la crise
financière, à augmenter le niveau des fonds propres, tant individuellement que collectivement,
dans le système financier et à maîtriser la croissance des bilans.
Ce ratio ne pondère pas les actifs détenus en fonction des risques auxquels ils exposent la
banque, il rapporte le montant des fonds propres de base Tier 1(au dénominateur) à celui des
expositions brutes de bilan et de hors-bilan (la taille du bilan des banques) afin de limiter
l’effet de levier des banques.Plus précisément, le ratio de levier est une exigence de fonds
propres supplémentaire qui peut devenir un plafond contraignant empêchant le levier de
dépasser un multiple déterminé des actifs par rapport aux fonds propres de première catégorie
(Tier 1). Cela permettrait de limiter les prêts bancaires excessifs en période de croissance d'un
cycle économique, et lorsque les banques sont dans une dynamique d'expansion du bilan sans
augmentation correspondante des fonds propres.
Il mesure le risque lié aux sources de financement autres que les fonds propres. Ce nouveau
ratio sera testé dans un premier temps et sera pris en compte dans l’appréciation que portent
les superviseurs au titre du pilier 2 pour être ensuite inclus dans le pilier 1 en janvier 2018.
D’où également la prise en compte des limites de la titrisation telle qu’elle a été pratiquée
avant la crise avec l’obligation de conserver 5% des actifs cédés et la consolidation dans les
comptes de la banque des véhicules de refinancement. Ceci pour éviter à nouveau la création
d’un système bancaire occulte.
Toutes choses égales par ailleurs, un effet de levier plus élevé (la banque détient beaucoup
d’actifs pour un capital donné) implique toujours un risque plus grand. Le 31 octobre
2016,l'ABE fera un rapport au Parlement de Commission, notamment sur l'opportunité de 3 %
qui serait à un niveau approprié pour un ratio de levier axée sur le capital de niveau 1 et si ce
172
ratio de levier devrait êtrela même chose pour toutes les institutions ou diffèrentpour divers
types d'institutions,il sera mis en place et réajusté à la fin de la période d’observation en
2017.
Dans l'obligation de divulgation,les informations suivantes doivent être signalées tels que ;le
ratio de levier financier, une description des processusutilisés pour gérer les risques excessifs
effet de levier, une description des facteurs quiont un impact sur le ratio de levierau cours de
la période à laquelle le ratio de levier divulgués se réfère.
Ce ratio de levier (LR) est non sensible au risque, relativement simple et il est
particulièrement difficile. Si la convergence des normes comptables, en particulier les IFRS
et les PCGR américains, sera une condition préalable à cette transition ou savoir s'il sera
suffisant pour définir le ratio de levier financier en telle sorte que les variations dans les
normes comptables n'ont aucun effet sensible. Il est défini comme :
Ratio de levier = total de capital tier 1 > 3%
Total des actifs (bilan + hors bilan)
Total de capital tier 1 = actions ordinaires + bénéfices non répartis (1)+ éléments
supplémentaires
Cela signifie que pour chaque euro de capital, une banque peut prêter jusqu’à 33,3 euros.
En conclusion, pour les banques internationales ayant d’importantes activités sur les marchés
financiers, ilest probable que ce calibrage de 3 % se révèle plus prudent que les mesures de
l’effet delevier actuellement en vigueur dans certains pays, essentiellement en raison de la
nouvelledéfinition des fonds propres et de l’inclusion des éléments de hors-bilan dans le
calcul duratio de levier.
De plus, les banques qui achètent habituellement de nombreux actifs considérés à faible
risque tels que les obligations d’État, critiquent le plafond d’effet de levier, alléguant que
celui-ci freinerait leur activité. Or, le plafond d’effet de levier proposé reste très peu
contraignant : de nombreux fonds spéculatifs (hedge funds) sont considérés comme très
173
risqués avec un effet de levier de 10x à 15x, alors que la proposition actuelle permettrait aux
banques de fonctionner avec un effet de levier beaucoup plus élevé de 33x.
Le levier est, on outre susceptible de pénaliser prioritairement les banquesprésentant un bilan
important et de faibles risques réglementaires (banque de détail).
A ce stade Frenkel et Rudolf (2010) soulignent que le levier a une contrainte sur le système
bancaire ce qui les encourages à transférer les actifs des bilans bancaires vers le marché ou
la sphère non réglementée, afin de limiter la couverture des risques au moyen d’instruments
dérivés et de réduire les financements.
Les implications pour les banques résultant de la maîtrise de l’effet de levier peuvent se
traduire donc par une réduction de l’activité de leurs prêts, une forte incitation à se séparer
des actifs à faible marge et une probabilité de devoir maintenir un niveau de ratio supérieur au
seuil défini par les régulateurs sous la pression du marché et des agences de notation.
Un ratio de levier réglementaire est donc effectivement susceptible de réduire le risque
bancaire. C’est à dire qu’il s’agit de limiter l’endettement des banques par rapport à leur
capital, ce qui va automatiquement réduire la rentabilité des établissements bancaires pour
privilégier la baisse des risques.
Cette idée est confirmée par Blum (2008)qui travaille dans la Banque centrale suédoise et
qui met en avant une approche de l'Agence, il note que l’avantage informationnel dont les
banques disposent sur le régulateur les conduirait à sous-estimer leurs risques réglementaires
afin d’économiser des fonds proprescar des risques plus élevés génèrent des exigences de
fonds propres plus élevées.
Selon des études empiriques récentes, l’un des facteurs responsables de l’effet dévastateur des
pertes sur les prêts hypothécaires à risque aurait été le niveau élevé du ratio de levier de
174
certains établissements financiers aux États-Unis et en Europe. L’étude d’Adrian et Shin
(2010) suggère qu’il existe une corrélation positive significative entre la croissance de
l’actif et la progression du recours au levier financier dans les banques d’investissement
américaines. La hausse des prix des actifs avant la crise a favorisé l’expansion des bilans des
banques d’investissement par rapport aux fonds propres, c’est-à-dire l’augmentation de l’effet
de levier.
Les principaux enseignements des études d’impact quantitatif complet réalisé par (BCBS,
CEBS) confirment qu’une banque avec un niveau élevé d’endettement aura un ratio de levier
faible.
Graphique 2-6: Les constats concernant le ratio de levier :les banquesde grande taille et/ou
européennes /
Proportion de banques contraintes par un levier de 3%
70 - Seuil réglementaire
60 - * Grandes banques,
UE (21 pays)
50 -
40 -Grandes* banques,
Monde (20 pays)
30 -
*Autres banques,
20 - UE (21 pays)
* Autres banques,
175
10 - monde (19 pays)
0- ++++ + + + +
2.4 2.6 2.8 3.0 3.2 3.4 3.6 3.8 4.0
Source : BCBS, CEBS
Le ratio de levier financier moyen serait de 2,5 % pour les banque de groupe 1 (UE : 21 pays)
et 3,5 % pour les autres banques (UE : 21 pays). Pour les grandes banques du monde (20
pays) le ratio de levier moyen serait 2,8% contre 3,8% pour les autres banques du monde.
Ce qui indique que les grandes banques sont considérablement plus endettées que les plus
petits banques, cela peut reviens aux effets des autres changements politiques présentés dans
ce rapport où il y a une variation importante au sein du groupe 1 et groupe 2 échantillons de
banque.
Pour une autre étude d’impact95 de EBA (European Banking Authority)fondé sur les
donnéesen date du 31 décembre 2011.
Cette étude suppose que la réglementation de Bâle III est pleinement mise en œuvre et que le
ratio de levier financier était déjà mise en place,s'inspire de la définition actuelle du Tier 1
capital. Elle comporte 41 banques de groupe 1 et 111 banques pour le groupe 2 qui ont fourni
suffisamment de données pour calculer le ratio de levier (LR) financier conformément au
cadre de Bâle III.
En ce qui concerne les banques du groupe 1, le niveau du ratio de levier moyen est de 2,9 %
(contre 2,7 % en juin 2011) tandis que pour les banques du groupe 2 le ratio de levier moyen
est significativement plus élevé à 3,3 % (contre 3,4 % en juin 2011).
Ils ont supposé que la pleine application de Bâle III au 31 décembre 2011, 51 % des banques
du groupe 1 répondrait à la cible de calibrage de 3 % pour le ratio de levier financier tandis
que 73 % serait égal ou supérieur au minimum de 6 % pour le ratio Tier 1 fondé sur le risque.
95-Après la finalisation de la mise en œuvre de Bâle III en 2010, son impact est contrôlé deux fois par an par le Comité de Bâle à l'échelle mondiale et les banques de l'autorité bancaire européenne (ABE) au niveau européen, à l'aide de données fournies par les participants sur une base volontaire et confidentielle. Dans cette optique, ABE réalise une étude d’impact à l'aide de données en date du 31 décembre 2011, comporte Un total de 156 banques soumis des données pour cet exercice, composé de 44 banques du groupe 1 et couverture de 112 groupe 2 banques.3 pays de leur système bancaire a été très élevée pour les banques de groupe 1, atteignant 100 % de couverture pour bon nombre d'administrations (agréger la couverture en termes d'encours pondérés de Bâle II : 92 %), tandis que pour les banques du groupe 2, c'était plus faible avec une plus grande variation entre les administrations (couverture globale: 27 %)… Pour plus d’information sur cette récente étude veuillez consulter; EBA, “ Results of the Basel III monitoring exercise based on data as of 31 December 2011” September 2012.
176
Concernant les banques du groupe 2, 70 % affichent un ratio de levier à ou au-dessus du
niveau de la cible tandis que 86 % ont déclaré un ratio Tier 1 supérieure au minimum de
niveau 1 de 6 %.C'est-à-dire que, à partir de la définition actuelle du capital de Tier 1, le
niveau moyen du LR pour le groupe 1et 2 serait de 4,1 % et 4,6 %, respectivement.
Si on compare avec la période précédente les résultats de surveillance montrent presque
aucun changement dans les ratios de levier financier moyen (+ 0,2 points de pourcentage pour
le groupe 1, alors que pour le groupe 2 des banques il reste presque inchangé à 3,3 %).
Ces résultats de la surveillance indiquent qu’il existe une corrélation positive entre la taille
de la banque et le niveau d’endettement, puisque le niveau moyen du LR est significativement
très faible dans les banques du groupe 1.
Pour conclure, les banques européennes critiquent ce ratio qui a encore du chemin avant
d’être appliquée car les banques s’y retrouvent particulièrement pénalisées par rapport aux
concurrents. Parmi ces critiques on note :
• Il ne tient pas compte de la qualité des actifs détenus ;
• Il ne tient pas compte des engagements hors-bilan ;
• Il a incité les banques américaines à titrisés et à sortir de leur bilan lescrédits qu’elles
consentent ou à prendre des opérations plus risquées ;
• Pour sa généralisation, le calcul doit harmoniser les profondesdifférences comptables pour
une mise en œuvre au niveauinternational (USGAAP, IFRS, référentiels nationaux), exclure
des actifs peu ou pas risqués et inclure le hors-bilan.
Période de transition • 1er janvier 2011: début période de surveillance (élaboration de modèles) • 1er janvier 2013 – 1er janvier 2017: parallèle (ratio de levier financier et de ses composantes seront suivies, y compris son comportement relatifs àl'exigence de risque basé) • 1er janvier 2015: divulgation du ratio de levier financier par les banques • La première moitié de l'année 2017 : mise au point finale • 1er janvier 2018: Migration vers la borne du premier traitement
En plus des deux ratios déjà cité, Bâle III inclut une nouvelle présentation standard de
liquidité (deux ratios de liquidité). Autrement dite, ce dispositif introduit un ratio de
couverture de liquidité (LCR)pour améliorer la résistance à court terme du profil de risque de
177
liquidité des institutions, pour contenir un tampon de liquidités « haute qualité » et pour
correspondre à sorties de liquidités nettes au cours d'une période de 30 jours de stress.
Un deuxième ratio de liquidité proposée par le comité dit ratio de financement Stable Net
(RDSN) qui vise à promouvoir la résilience à long terme en exigeant les institutions pour
financer leurs activités avec des sources de financementplus stables de façon permanente et
structurelle.
2- Instauration de normes mondiales de liquidité
Lacrisefinancièreamisenlumièrelerôleessentielquelaliquiditéjouedanslesystèmefinancierpour
se faire face à des conditions défavorables.
Les tensions qui sont apparues en 2007 sur les marchés de financement ont mis en évidence
de sérieuses failles dans les méthodes de gestion du risque de liquidité de certaines banques.
Devant ces perturbations, les autorités publiques n’ont eu d’autre choix que d’intervenir
massivement pour contenir la spirale de liquidité et ses effets néfastes sur l’économie réelle.
La tourmente financière a amené le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire à multiplier ses
efforts afin de renforcer les principes et les normes concernant aussi bien les fonds propres
que la mesure et la gestion du risque de liquidité.
le dispositif deliquidité, harmonisé donc à l’échelle internationale, se compose de deux
normesréglementaires minimales : le ratio de liquidité à court terme (LCR, liquiditycoverage
ratio) et le ratio structurel de liquidité à long terme (NSFR, net stablefunding ratio), qui ont
des objectifs complémentairesmis en exergue par lesQIS(Quantitative Impact Studies),
publiées conjointement par la BRI et le CEBS en décembre 2010 dont le but est d’améliorer
la capacité du secteur bancaire, à absorber les chocs résultant de tensions financière et
économique.
Bâle III vise à travers de ces deux dispositifs à réduire l’exposition du système
bancaire aux chocs néfastes d’offre et de demande de liquidités (asymétries
d’échéances) afin que les banques disposent davantage d’actifs liquides et gèrent plus
efficacement leur risque de liquidité.
178
« Il se peut que le volume de titres de dette à court terme émis par l’État et le secteur privé ne
parvienne jamais à satisfaire la demande naturelle d’instruments d’épargne à court terme des
particuliers et des entreprises… nous ne devrions pas reprocher aux banques leur mission
première qui est de proposer ces instruments au public en les rémunérant au moyen des
rendements obtenus sur des actifs à plus long terme… nous pouvons faire en sorte que les
banques détiennent davantage d’actifs liquides et gèrent correctement leurs risques de
liquidité » (Cecchetti [2010]).
2-1- Ratio de liquidité à court terme (évolution du pilier 2) Le ratio de liquidité à court terme (LCR) doit permettre à la banque de sécuriser son activité
sur une période d’un mois et ce dans un contexte d’une crise systémique.Ce choc combine un
choc individuel sur l’établissement (perte de confiance à son égard) et une situation de marché
difficile (refinancement interbancaire perturbé. par exemple). Pour y résister, l’établissement
doit pouvoir mobiliser (c’est-à-dire obtenir des espèces par vente ou mise en garantie d’actifs)
des titres considérés comme liquides. Dans ce ratio, l’exigence est exprimée en détention
d’actifs liquides (liste restrictive) qui doit égaler le montant du dénominateur qui représente le
montant que l’établissement aurait à financer s’il se trouvait face à un stress de liquidité.
Cette norme vise à garantir que la banque maintient un niveau adéquat et de hautes qualités
des actifs liquides qui peuvent être convertis en espèces pour un horizon temporel de 30jours,
date à laquelle il est supposé que les mesures correctives appropriées peuvent être prises par la
direction et/ou superviseurs, et/ou la Banque peut être résolue d'une manière ordonnée.
Il permettra de faire en sorte que les banques d’envergure mondiale aient un volume suffisant
d’actifs liquides de haute qualité pour contrebalancer les sorties nettes de liquidité auxquelles
pourraient avoir à faire face dans un scénario de crise grave de courte durée.
Sa composition (LCR) et son calibrage exacts seront applicable en 2015, après une période
d’observation et d’analyse.
Actifs liquides de haute qualité
LCR = ≥ 100%
Total de Cash flux sortant nets (au cours de la période de 30jours)
179
Les institutions doivent donc s'assurer qu'ils ont en tout temps suffisamment de liquide de
haute qualitéactifs de survivre à un scénario de stress aigu durée de 30 jours.
Le LCR s’appuie sur des méthodes traditionnelles de « ratio de couverture » de liquidité.
Le total des sorties nettes de trésorerie (cash flux sortant) dans le scénario considéré doit être
calculé sur une période de 30 jours calendaires. La norme exige que la valeur du ratio ne soit
pas inférieure à 100 %(c'est-à-dire que le stock de haute qualité des actifs liquides devraient
au moins les mêmes total des sorties nettes de trésoreries) où les banques devraient détenir
un volant d’actifs liquides de haute qualité non grevés pour faire face à un éventuel épisode de
fortes tensions sur la liquidité.
Les principaux paramètres du Liquidity Coverage Ratio sont les suivants96:
- Le cash et les titres d’Etat sont pondérés à 100%, d’autres titres sont pondérés à 85% (15%
de décote sur leur valeur de marché) et le refinancement de marché est renouvelé à 0%.
- Les prêts aux clients sont supposés renouvelés à 50% et les prêts interbancaires ne sont pas
renouvelés. Les dépôts Retail subissent des taux de fuite entre 5% et 10% selon la stabilité
estimée du dépôt en question alors que les dépôts des Grandes Entreprises subissent un taux
de fuite entre 25% et 75% selon la stabilité estimée du dépôt en question.
- Une conservation d’actifs liquides permettant l’absorption d’une crise sur une durée de 1
mois et un ratio de ces actifs sur les flux de décaissement calculé sur la base de stress-tests
doit être > à 100%. Définition of high quality liquid assets(numérateur)
Le CBCB a encore renforcé son cadre de liquidité en développant deux minimumnormes de
liquidité de financement. Les deux normes ont été sensiblement révisées depuis la dernière
consultation de Décembre 2009, basée sur une analyse plus approfondie par le CBCB dans le
but de dimensionner le stressscénario pour capturer un scénario grave, mais pas pire.
A ce titre, les hypothèses retenues par le Comité de Bâle conduisent à identifier deux niveaux
d’actifs. Les level 1 liquid assetsconstitués du cash, des réserves constituées auprès de la
banque centrale et de titres d’emprunts d’Etat ou assimilés ((incluant les titres émis ou
garantis par des souverains, des banques centrales ou banques multilatérales de
développement) 97notés au minimum (AA-) ; c’est-à-dire d’une pondération de 0% en
96-BIS (2010), « Basel III rules text and results of the quantitative impact study issued by the Basel Committee », 16 December
180
approche standard de Bâle II. Ce type d’actifs bénéficie d’une prise en compte pour la valeur
de marché sans décote ni plafond.
Les level 2 assets, se voit imposer une décote de 15% et ne doivent pas représenter plus de
40% d’ensemble de stock (High Quality Liquid Assets) où la liste est restrictive et limitée aux
titres. Ils sont constitués des titres d’emprunt d’Etat et assimilés de notation comprise entre A-
et A+ , d’obligations corporate et de covered bonds et bénéficiant d’une note externe d’au
moins AA- ou d’un rating interne équivalant à ce niveau, à l’exclusion des titres émis par les
institutions financières ou par la banque et ses filiales (dans le cas des covered bonds).
Définition du net cash outflows (dénominateur)
Le dénominateur de la LCR se compose de l'afflux de liquidités nettes sur une période de 30
jours de stress. Ils sont calculé comme le flux de liquidités moins les sorties de fonds, alors
que les entrées sont limitées à 75 % de la liquidité sorties de fonds,calculés selon les
paramètres réglementaires (taux defuite ou de non-renouvellement théoriques).C’est à dire
que, en période de crise, la banque devra nécessairement détenir une proportion d’actifs
liquides représentant 25% des outflows simulés en période de crise.98
Total des sorties de trésorerie nettes dans les 30 jours calendaires = sorties – minimum
{entrées ; 75 % des sorties}
L’abattement à appliquer aux flux entrants liés aux reverse repo (revente à terme des titres)
est d’autant plus grand que la qualité des titres faisant l’objet de l’opération et la probabilité
de renouvellement de la ligne sont élevées. Il est fixé à 100%, 85% et 0% respectivement pour
97-Dans le cadre du premier niveau d’actif, les titres doivent en principe être émis par le pays et dans la devise où le risque de liquidité est pris (ce qui permettrait, par exemple, la prise en compte dans le ratio d’un groupe français de titres japonais uniquement pour une activité exercée au Japon). 98-Pour plus d’information consulter l’article de BCBS, «Basel III:international framework for liquidity risk measurement, standards and monitoring » december 2010 P12-27
181
les level 1assets, level 2 assets et autres actifs n’appartenant à aucune des deux premières
catégories.
Les études d’impacts quantitatifs complets de la BRI et du CEBS montrent que les grandes
banques sont en situation de déficit à lacune du ratio de liquidité à court terme (LCR).
L’étude du BCBS illustre que pour les banques dans l'échantillon, les résultats QIS montrent
un déficit de liquidités de 1,73 billions € à partir de fin 2009, si les banques devaient
n'apportez aucune modification que ce soit à leur liquidité profil de risque. Ce nombre figure
seulement du déficit global pour les banques qui sont en dessous de l'exigence de 100 % et ne
reflète pas le surplus de liquidité (43% des 166 banques se conformaient à la nouvelle norme
(ratio LCR supérieur à 100%).
L’échantillon comporte 169 banques de groupe 1 et de groupe 2 où les banques ont
suffisamment de données dans l'exercice de collecte de données de suivi pour calculer la LCR
selon les règles finales. Le niveau moyen de la LCR est 83 % pour les banques du groupe 1
et 98 % pour les banques du groupe 2.
En contre partie, l’étude d’impact du CEBS montre que le niveau moyen du LCR était
de67% pour les banques du groupe 1 et de 87% pour les banques du groupe 2.
Et en fin, pour les grandes banques, les résultats de QIS montrent des banques représentées
dans l’exemple à la fin de 2009, avec un déficit de liquidités de 1 billion€. Ce nombre reflète
seulement le déficit global pour les banques qui sont en dessous de l'exigence de 100 %.
Letableau ci-dessus résume les principaux résultats des études d’impact quantitatif relatifs
aux nouvelles exigences de liquidité Bâle III réalisée par le BRI et du CEBS.
Tableau 2-5- les résultats des études d’impact quantitatif relatifs aux nouvelles exigences de liquidité Bâle III % des flux sortants à
30 jours BCBS QIS (Monde)
CEBS QIS (Union européenne)
BCBS – CEBS
Groupe 1 Groupe 1 Groupe 2 - Groupe 2
Groupe 1 Groupe 1 Groupe 2 - Groupe 2
Groupe 1 Groupe 2
Nombre de banques (QIS)
94 169
50 196
Nombre de banques (LCR)
169
48 182
Flux sortants totaux (%)
100 100
100 100
182
Flux entrants hors cap à 75%. Flux entrants avec cap (%). Effet du cap (%).
29,2 55,9 -26,7 22,2 40,5 -18,3 7,0 15,4
33,4 56,6 -23,2 28,8 38,1 -9,3 4,6 18,5
-4,2 -0,7 -6,6 2,4 2,4 -3,1
Liquidity Coverage Ratio (LCR) (%). Déficit LCR (€ mds).
83 98 1 730
67 87 1 000
16 11 730
% banques avec LCR >= 100%
46 Nombre de banques
(LCR) 166
Source : CBCB&CEBS L’objectif de Bâle III est donc de s’assurer que les réserves de liquidités des banques,
essentiellement définies par les dépôts en banque centrale et les titres d’Etat, soient
supérieures aux sorties nettes de fonds entraînés par la fermeture du marché interbancaire.
En ce qui concerne le planning de mise en œuvre, une période d’observation est prévue jusqu’au
2014 et une validation en Janvier 2015.
En générale, ce ratio de couverture de liquidité de 30 jours (LCR) vise à promouvoir la
résilience à court terme aux éventuelles interruptions de liquidité. La LCR a été en effet
conçue pour exiger des banques d'avoir suffisamment d’actives liquides hautes qualités pour
résister à un scénario de financement de 30 jours soumis à une contrainte spécifié par les
superviseurs.
Une autre étude de surveillance a été réalisée par EBA (European Banking Authority) fondé
sur les données en date du 31 décembre 2011, comporte 155 Banques de groupe 1 et groupe 2
et qui ont fourni suffisamment de données afin de calculer la LCR. Le niveau moyen de la
LCR est de 72 % pour les banques du groupe 1 et de91 % pour les banques du groupe2.
Pour les banques de l'échantillon, les résultats de la surveillance montrent unedifférence entre
les actifs liquides de haute qualité et des sorties de fonds nettes de €1,17 billions (ce qui
représente 3,7 % de l'actif total de €31 billions de l'échantillon global) à compter du 31
décembre 2011, si les banques devaient ne faire aucune modification que ce soit à leur
liquidité risque profil. Ce nombre reflète seulement le déficit global pour les banques qui sont
inférieures à l'exigence de 100 % et ne tient pas compte des actifs liquides excédentaires.
183
En résumer la LCR égale : Actifs liquides de grande qualité • Actifs de « Niveau 1 » Trésorerie ; actifs transférables de très haute qualité de crédit et de liquidité(min. 60 % des avoirs liquides) • Actifs de « Niveau 2 » Actifs transférables qui sont de haute qualité de crédit et de liquidité : max. 40 % des avoirs liquide ; valeur marchande
≥ 100% Sorties de liquidités • Dépôts de détail (5-10 %) • Autres dettes venant à échéance au cours de la prochaine 30 jours (0-100 %) • Garanties autres que les actifs de « niveau 1 » (15-20 %) • Établissements de crédit et de liquidité (5-100 %)
Flux de liquidités • Les sommes dues par des clients non financiers (50 %) • Obtenu des prêt et d'investissement axée sur le marché transactions (0 %-100 %) • Facilités de facilités de crédit et de liquidité (0 %) • Spécifiés payables et recevables pendant l'horizon de 30 jours (100 %) • Les actifs liquides (0 %) • De nouvelles émissions d'obligations (0 %)
2-2-Le ratio structurel de liquidité à long terme (NSFR)
Cette nouvelle réglementation incluse ainsi un ratio de liquidité à long terme qui impose aux
banques de disposer de ressources longues en face de leurs longs emplois.
Le ratio de liquidité à long terme Net Stable Funding Ratio(qui devrait s’appliquer à partir de
2018)est un ratio à un an qui devra favoriser aux banques la résistance à une situation de crise
spécifique à l’établissement: le montant des besoins en ressource stable Required Stable
Funding doit être supérieur au montant des ressources stables Available Stable Funding.
Le NSFR vise à garantir que l’établissement ne finance pas son activité avec une trop grande
quantité de ressources à court terme. Il garantit que l’établissement dispos suffisamment de
ressources stables pour refinancer ses actifs à long terme.
NSFR =montant de financement stable disponible dans un établissement ≥ 100%
Montant requis par le régulateur (exigée) Ce ratio remédiera aux asymétries de financement et incitera les banques à recourir à des
sources stables pour financer leurs activités.
184
* Ressource stable disponible (le numérateur)
Le financement stable disponible (capitaux propres, emprunts, dépôts à terme) désigne les
fonds propres; les actions privilégiées et les passifs d’une échéance résiduelle égale ou
supérieure à un an; et la part des dépôts et du financement de gros assortis d’une échéance
résiduelle inférieure à un an qui serait durablement conservée en cas de tensions
idiosyncrasiques. Le montant nécessaire des ressources stables doit être supérieur à 100%.
La pondération des ressources à moins d’un an est une fonction croissante de leur stabilité
supposée : 50% lorsqu’elles émanent de corporates non financières, du secteur public ou de
banques centrales, 80% pour les dépôts dits « moins stables » de banque de détail, 90% pour
les dépôts « stables » de banque de détail.
Ce ratio impose, ainsi, que les emplois à plus d’un an (pondérés) et certains engagements
dehors-bilan soient couverts à 100% par les ressources stables disponibles.
* Ressource stable exigé (le dénominateur)
Le financement stable exigé représente la somme des actifs non grevés, des expositions hors-
bilan et des autres activités.On appliquant à ces actifs un coefficient inversement lié à la
liquidité perçue, c’est-à-dire plus l’actif est jugé liquide, moins le montant du financement
stable exigé est élevé. De même, les éléments de bilan et de hors-bilan sont pondérés de
manière croissante en fonction de la liquidité des actifs considérés. Les emplois à plus d’un an sont pondérés à 100%, les actions cotées de sociétés non
financière ou les obligations éligibles aux opérations de refinancement et non émises par les
institutions financières (50%). Les facilités de crédit ou de liquidité non tirées (hors-bilan)
requièrent un besoin de ressources stables égal à 5% de leur montant.
Donc, le NSFR est une structure du bilan comparant la liquidité de l’actif (dénominateur) et
stabilité des ressources (numérateur) à un an.
Quelques assouplissements apportés au calcul des ratios de liquidité que les banques devront
respecter en 2015 pour le ratio LCR (ratio de couverture de liquidité) et en 2018 pour le ratio
185
un an (NSFR) laissant à ces dernières le temps de s’adapter à leurs futures exigences de
liquidité.La règle veut qu’une banque détienne des actifs liquides lui permettant de couvrir au
moins 100% des retraits potentiels de cash sur la période considérée (Garabedian [2010]).
L’application progressive de nouveaux ratios de liquidité va éviter aux banques de se heurter
à un mur de refinancement ou de devoir changer son modèle d’activités.
Le tableau ci-dessous résume les indicateurs de la disponibilité de la liquidité
Tableau 2-6- les principaux indicateurs de la disponibilité de la liquidité
Ressources stables % Besoins de financements stables % Fonds propres et passif à plus d’un an
100% Actifs liquides et titres à maturité résiduelle <1 an (caisse, titres de durée résiduelle < 1 an, prêts à des contreparties financières)
0%
Dépôts à vue de particuliers et PME, stables
90% Dette souveraine et assimilée (Level1)
5%
Dépôtsà vue de particuliers et PME, moins stables
80% Dette d’entreprises et obligationssécurisées de durée résiduelle > 1 an (Level2 )
20%
Financements à moins d’un an par des entreprises non financières ou des entités publiques
50% Actions, autres titres duréerésiduelle > 1 an OrPrêts durée résiduelle < 1 an
50%
Tout autre passif
0% Créances éligiblesà un traitement 35% en Bâle 2 –risque de crédit
65%
Autres prêts à des clients particuliers ou PME avec une durée résiduelle< 1 an
85%
Tous autres actifs 100% Hors-bilan (facilités de crédit 5%
186
accordées) Autres engagements Base
nationale
BCBS, « Basel III: International framework for liquidity risk measurement, standard and monitoring” 2010 Les études d’impact quantitatif réalisé par BCBS et le CEBS ont conclu que l’ensemble
des banques ayant fourni suffisamment d’informations pour le calcul du NSFR à la fin de
2009, ont des besoins en ressources stables exigé de 2 890 milliards d’euros. Ils ont
constaté que les banques de taille moyenne(169 banques ) étaient mieux positionnées que les
grandes banques (94 banques) en termes de ratio, 103% contre 93% respectivement, où, un
nombre important de banques étudiées sont déjà en ligne avec les exigences de liquidité à
court et moyen terme (43% des banques pour le LCR et 46% pour le NSFR). Néanmoins, les
écarts entre établissements s’avèrent importants et les banques du Group I devront faire plus
d’effort pour s’aligner à la réglementation.
Pour l’étude du CEBS, les résultats QIS montrent que les banques dans l'échantillon avaient
un déficit estimatif en financement stable de 1 800 milliard d’euros à la fin de 2009, si les
banques devaient n'apporter aucune modification que ce soit àleur structure de financement,
où, le NSFR moyen pour les banques du groupe 1(grandes banques) serait 91% contre 94%
pour les banques du groupe 2 (l’échantillon serait légèrement supérieur à celui du groupe 1).
Tableau 2-7- Résultats des études d’impact quantitatif relatifs aux nouvelles exigences de liquidité Bâle III
BCBS QIS (Monde) CEBS QIS (Unioneuropéenne)
BCBS – CEBS
% des flux sortants à 30 jours
Gr 01 Gr01 Gr 02 - Gr 02
Gr 01 Gr01 Gr 02 - Gr 02
Gr01 Gr02
Net Stable Funding Ratio (NSFR) (%) Déficit NSRF (€ mds)
93 103
2 890
91 94
1 800
1 9
1 090
% banques avec NSFR >= 100% % banques avec NSFR >= 85%
43
67
187
Source : BCBS, CEBS
Une autre étude réalisée par des auteurs du FMI a pour but de mentionner les évolutions du
ratio de NSFR des grandes banques dans le période de 2005 à 2009.
Le NSFR a été calculé avec accessibilité au données public pour chacune des 60 banques
orientées dans 20 pays et trois régions (Europe, Amérique du Nord et Asie), en plus de 13
banques devenus insolvables au cours de la récente.
Les auteurs du FMI ont dû être apportés un certain nombre d’hypothèses concernant les
facteurs utilisés dans le calcul qui ont été appliqués uniformément et de manière
cohérentedans l'ensemble de toutes les banques.99
Tableau 2-8- facteurs utilisé dans les calculs du FMI de NSFR
Financement stable disponible Facteur Besoin de financement stable Facteur -Capitaux proper - Tier - Demand deposits - Saving and term deposits - Bank deposits - Other deposits and short-term borrowing - Derivative liabilities - Trading liabilities - Senior debt maturing after one year - Other long-term funding - Other noninterest-bearing liabilities - Other reserves
1 ,00. 0.80 21,00 0.85 0.00 0.00 0.00 0.00 1.00 1.00 0.00 1.00
-Cash - Customer loans - Commercial loans - Advances to banks - Other commercial and retail loans -Other loans -Derivative assets -Trading securities -Available for sale securities -Held-to-maturity securities -Investments in associates - Other earning assets -Insurance assets - Residual assets -Reserves for nonperforming loans -Contingent funding
0,00 0.75 0.85 0.00 0.85 1.00 0.90 0.15 0.15 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 0.05
Sources: Bankscope and IMF calculations
L’étude conclut que la position est relativement défavorable dans les banques européennes
et celle, plus favorable, desbanques américaines et asiatiques.La figure ci dessous motionne
les résultats de cette étude.
Graphique 2-7- Le ratio de liquidité à longue terme par région 99-pour plus d’information sur l’étude voir IMF “ Global Financial Stability ReportDurable Financial Stability: Getting There from Here” April 2011 P 79
188
Amérique du Nord 1.15 1.10 1.05 Asie 1.00 toutes0.95
Europe 0.90 0.85 0.80
2005 2006 2007 2008 2009
Source: Bankscope; and IMF staff calculations.
Toujours dans le cadre de la même étude effectuée par le modèle d’activité, le ratio de
liquidité NEFR durant la crise a diminué plus fortement pour les banques d’investissement et
commerciale que pour les banques universelles.
Graphique2-8- ratio de liquidité a longue terme par modèle d’activités 1.10 Universal 1.05 Toutes1.00 0.95 Commercial 0.90
0.85 Investment 2005 2006 2007 2008 2009 0.80
Source:Bankscope; and IMF staff calculations
Une autre étude de surveillance de EBA réalisée sur une base de données en décembre
2011, a montré que les 155 Banques du groupe 1 et groupe 2 a fourni suffisamment de
189
données afin de calculer le NSFR au cadre de liquidité de Bâle III. 40 % de ces banques
déjà respectent ou dépassent le minimum de NSFR, dont 75 % à unNSFR de 85 % ou plus.
La moyenne NSFR pour chaque banque du groupe 1 et groupe 2 est de 93 % et 94 %,
respectivement.
Les résultats montrent que les banques de l'échantillon ont un déficit de liquidité à long
terme de 1,39 billions € à la fin de décembre 2011, si les banques devaient ne faire aucun
changement quant au financement de leur structure. Ce nombre seulement reflète le déficit
global pour les banques qui sont en dessous de l'exigence NSFR de 100 % et ne reflète pas
tout excédent stable de financement dans les banques ci-dessus de l'exigence de 100.
La question qui se pose donc est : comment ce ratio de liquidité (NEFR) peut prédire les
problèmes de liquidité des banques ?
Les économistes du fond monétaire international (FMI) ont évalué la capacité du NSFR à
prédire les défaillances bancaires. Autrement dit, ils ont essayé de savoir la capacité du NSFR
pour signaler des défaillances futuresen raison des problèmes de liquidité.
Ils ont stimulé les niveaux du ratio de liquidité à long terme fin de 2006 pour un échantillon
de 60 banques et 13 banques en faillite (34 européennes, 14 américaines et 15 asiatiques).
Pour eux, lorsqu'une banque est perçue comme une personne insolvable, ses options de
financement peuvent rapidement devenir circonscrites. De même, si une banque a un grave
problème de liquidité, il peut être contraint de vendre ses actifs à des prix de vente de feu,
provenant de grandes pertes avec potentiel répercussions sur la solvabilité.
Les résultats montrent que les banques qui ontconnu une défaillance au cours de la crise
financièreprésentaient des niveaux de NSFR distribués demanière relativement homogène
entre 80% et 107%, etseules 7 des 13 banques en faillite d’entre elles présentaient un ratio
inférieur à100%.(Cette faiblesse pourrait refléter les hypothèses avancées dans la construction
du NSFR, étant donné le manque de données détaillées et la taille réduite de l’échantillon en
ce qui concerne les niveaux du NSFR inférieurs à 80%).
190
Ces résultats suggèrent qu’un abaissement de l’ordre de 10 points de l’exigence minimale
soit 90% ne modifierait pas l’efficacité du ratio de liquidité en matière de microprudentiel.
Le graphique ci- dessous illustre la probabilité de défaillance bancaire et le niveau du NFSR.
Graphique 2-9 - niveau du NFSR et probabilité de défaillance des grandes banques 100% -% de banques défaillantes durant la crise en deça du seuil de NSFR en abcisses 80% -
60% -
% de banques 40% -présentant un ratio NSFRinférieur auseuil en 20% - abcisses
0% ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
43% 78% 83% 87% 91% 94% 100% 103% 108% 116% 136%
Ratio NSFR
Source : Bankscope, calculs FMI, BNP Paribas
B- mesure macroprudentielle
191
L’approche microprudentielle visant à améliorer la solidité des établissements et afin de
réduire la procyclicité et d’accroître la résilience de l’ensemble du système bancaire, il s’agit
de prendre des mesures plus étendues qui viseraient les risques découlant de
l’interdépendance des banques internationales d’importance systémique, les défis posés par la
résolution des défaillances bancaires et l’aléa moral (BRI [2010]) à travers d’une dimension
macroprudentielle » qui vise à contrer le risque s’étendant à l’ensemble du système.C’est-à-
dire le risque que des perturbations au sein du système financier puissent déstabiliser la
macroéconomie.
Encadré 5 – Progrès, aux plans national et international, dans la mise en œuvre de cadres macroprudentiels La crise financière a souligné que la politique réglementaire doit renforcer sa dimension macroprudentielle pour faire face à l’ensemble des risques financiers systémiques. Les travaux nationaux et internationaux dans ce sens se sont intensifiés et continuent de progresser, en s’inspirant de la réflexion menée par la BRI depuis que le terme « macroprudentiel » a été, semble-t-il, inventé par le Comité Cooke, précurseur du Comité de Bâle, en 1979. Les récentes initiatives menées dans un certain nombre d'enceintes internationalesont aidé à forger un consensus clair sur les principales caractéristiques d’un dispositif macroprudentiel efficace et notamment : • une intégration efficace des informations des instances de surveillance, des marchés et des indicateurs agrégés ; • la reconnaissance de l’importance des interrelations, à l’échelon national et international, entre établissements financiers et entre marchés ; • des instruments macroprudentiels adaptés aux risques ou déséquilibres identifiés ;
192
• l’attribution de la responsabilité de la politique macroprudentielle à un organisme central ou à un comité créé à cet effet, soit au sein de la banque centrale, soit sous son égide ; • un mandat clair, des pouvoirs appropriés et des responsabilités bien définies ; • une communication claire établissant le lien entre évaluation de la stabilité financière et décisions macroprudentielles, tout en gérant les attentes du public quant à leur efficacité. Des dispositifs institutionnels de politique macroprudentielle appliquant ces principes ont été mis en place ou sont sur le point de l’être dans de nombreuses juridictions, notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans l’Union européenne. Dans de nombreux cas, ils sont déjà opérationnels. Ils représentent une avancée réelle, en particulier grâce à la mise en place de cadres d’évaluation périodique du risque systémique. Au plan international, une telle évaluation est effectuée, par exemple, par le Comité sur le système financier mondial (CSFM), par le Conseil de stabilité financière (CSF), au travers de son Comité permanent sur l’évaluation des vulnérabilités, et par l’exercice d’alerte avancée FMI-CSF ; en outre, des publications nationales sur la stabilité financière viennent apporter leur soutien à une politique macroprudentielle. Bâle III intègre des éléments macroprudentiels dans ses normes de fonds propres, et de nombreux pays acquièrent de plus en plus d’expérience dans l’utilisation d’instruments macroprudentiels tels que le plafonnement du ratio prêt/valeur et les réserves obligatoires. Maintenant que le mandat, les pouvoirs et les exigences de responsabilité dans l’exercice de la politique macroprudentielle sont soit bien définis, soit à un stade d’élaboration avancé, il est impératif de passer au stade de la mise en œuvre. Pour cela, il faut résoudre des questions essentielles liées aux aspects opérationnels, notamment : choix, mise au point et calibrage des instruments ; paramétrage de ces instruments sur la base des indicateurs de risque ; mise en place d’un mécanisme efficace de prise de décision au sein de comités réunissant un large éventail d’intérêts et de compétences. En somme, la politique macroprudentielle est passée de la théorie à la pratique. L’expérience accumulée en la matière et l'amélioration de la couverture statistique contribuent à faciliter la mise en pratique de la politique macroprudentielle, même si une période de tâtonnements apparaît inévitable. Le partage de l’expérience acquise, y compris dans le cadre des procédures de la BRI et du CSF, contribuera à enrichir la dimension internationale et à affiner les cadres nationaux de la politique macroprudentielle. Source : BRI 2010 Pendant la crise, l’accumulation des pertes et des ponctions sur les fonds propres qui en
résultent ont réduit la capacité des banques à prêter – au moment même où les économies
avaient le plus besoin de crédit « l’effet de procyclicité ».
Afin d’atténuer la procyclicité au sein du système bancaire et du système financier dans son
ensemble, le nouveau dispositif de fonds propres réglementaires prévoit une accumulation de
fonds propres, au-delà des exigences minimales (7%), en phase ascendante du cycle.
Ce volant de conservation de 2,5fera que les banques conserveront un volant de fonds propres
qu’elles pourront mobiliser pour absorber les pertes en période de crise sans descendre en
deçà des exigences minimales. Mieux que les précédents dispositifs, il permettra de réduire
l’éventualité du déclenchement d’un cycle dangereux de pertes et de contraction du crédit.
193
Bâle III ajoute un autre élément essentiel dite volant contracyclique variant entre 0 et 2,5%
(déjà vu) constitué durant les périodes de rapide expansion du créditafin de diminuer l’effet
de la procyclicité au sein du système bancaire et du systèmefinancier.« La définition bien
plus stricte des fonds propres, le relèvement des exigences minimales et l’adoption de
nouveaux volants de sécurité feront que les banques seront mieux à même de traverser des
périodes de tensions économiques et financières, ce qui constituera un soutien à la croissance»
(Wellink [2010]).
En plus, le dispositif accroit les exigences de fonds propres pour atténuer les risques découlant
des expositions entre établissements d’envergure mondiale qui contribueront à faire face au risque
systémique et au problème de l’interdépendance, à savoir (BRI [2010]):
- Les incitations au recours à des contreparties centrales pour leurs opérations sur instruments
dérivés de gré à gré et l’instauration d’exigences de liquidité pénalisant le recours excessif au
financement interbancaire à court terme pour couvrir des actifs à long terme.
- Le relèvement des exigences de fonds propres pour les expositions liées aux activités de
négociation et le relèvement des exigences de fonds propres pour les expositions au sein du
secteur financier. Bâle III permettra donc de mieux appréhender le risque systémique.
Le CSF (Conseil de stabilité financière) et le Comité de Bâle réfléchissent à plusieurs mesures
qui s’appliqueraient aux établissements financiers d’importance systémique (SIFI,
systemically important financial institutions) des exigences supplémentaires de fonds propres.
Autrement dit, pour prévenir la survenance de telles crises à l’avenir, de multiples initiatives
ont été engagées à la demande du G20, par le Comité de Stabilité Financière (CSF)et le
Comité de Bâle. L’une des mesures les plus emblématiques est la création d’une
réglementation spécifique pour les « Institutions Financières d’Importance Systémique »
(SIFIs)100, de façon à limiter « l’aléa moral » dont elles bénéficient. Ces mesures seront mises
en place à compter de 2012, avec une application obligatoire en 2019.
100- A la suite de la crise financière de 2007-2008, le Fonds Monétaire International (FMI), le Conseil de Stabilité Financière (CSF) et la Banque des Règlements Internationaux (BRI) ont retenu une série de critères permettant d’identifier une « SIFI » opérant sur le marché national. Une institution dite systémique est un établissement financier dont une faillite aurait de lourdes conséquences sur le système financier et l’économie réelle, notamment en raison de sa taille, sa complexité et son interdépendance.
194
Les cinq critères mentionnés ci-dessus, qui permettent de définir le caractère systémique
d’une banque internationale, ont un poids identique de 20%. Le comité de Bâle a identifié
différents indicateurs qualitatifs et quantitatifs pour chacun des cinq critères, avec un poids
identique au sein d’une catégorie donnée.
FMI, le CSF et la BRI annoncent cinq critères qui permettent d’identifier les G-SIBs (Les
banques mondiales à caractère systémique).
Les cinq critères mentionnés ci-dessus, qui permettent de définir le caractère systémique
d’une banque internationale, ont un poids identique de 20%. Le comité de Bâle a identifié
différents indicateurs qualitatifs et quantitatifs pour chacun des cinq critères, avec un poids
identique au sein d’une catégorie donnée.
Pour chaque banque, la notation d’un indicateur individuel est calculée en divisant le
montant de la banque concernée par le montant global de l’ensemble des banques de
l’échantillon pour l’indicateur donné. A noter que des tests additionnels seront effectués par le
Comité de Bâle d’ici mars 2012 visant à s’assurer de la fiabilité des indicateurs retenus.
Par exemple, l'indicateur de la taille d'une banque quireprésente 10 % de la variable de taille
globale d'échantillon contribuera à 0,10 pour le score total de la banque (que chacune des
cinq catégories se normalise à un score de 1). De même, une banquequi représente 10 % de la
totale réclamation entre les administrations reçoit un score de 0,05.L’addition des scores pour
les 12 indicateurs donne la note totale pour la Banque et la valeur maximalela note totale
possible (c'est à dire s’il n'y a qu'une seule banque dans le monde) est 5.
Tableau2-9- Approche basée sur des indicateurs identifiés des G-SIBs Catégorie&pondération Sous-indicateurs Pondérationde l’indicateur
-Activités transfrontières (20%)
-Créance -Engagement
-10% -10%
-Taille (20%)
-Total des expositions (ratio d’effet de levier BIII)
-20%
-Interconnexion (20%) -Actifs intra financiers -Passifs intra financiers
-6,67% -6,67%
Un établissement financier d’importance systémique mondiale est qualifié de « G-SIFI ».
195
-Ratio de financement de gros -6,67% -Non substituabilité (20%) -Actif en conservation
-Opérations à travers du système de paiement et de règlement -Montant des transactions sur des marchés de dette et de titre
-6,67% -6,67% -6,67%
-Complexité (20%)
-Valeur national des dérivées sur OTC -Actifs de niveau 3 -Valeur du trading book et des actifs disponibles à la vente
-6,67% -6,67% -6,67%
Source: Comité de Bâle, Global systemically important banks: Assessment methodology and the additional loss absorbency requirement, Rules text, November 2011. P5 Suivant la méthodologie définie par le Comité de Bâle, le Conseil de Stabilité Financière a
publié une liste de 29 banques réputées systémiques pour un échantillon retenu de 73
banques sur la base de données disponibles à la fin 2009. Il inclut deux établissements
ajoutés sur la base du jugement du superviseur national qui sont : Bank of America, Bank of
China, Bank of New York Mellon, BPCE, Barclays, BNP Paribas, Citigroup, Commrezbank,
Crédit Suisse, Deutsche Bank, Dexia, Goldman Sachs, Group Crédit Agricole, HSBC, ING
Bank, JP Morgan Chase, Lloyds Banking group, Mitsubishi UFJ FG, Mizuho FG, Morgan
Stanley, Nordea, Royal Bank of Scotland, Santander, Société Générale, State Street,
Sumitomo Mitsui FG, UBS, Unicredit Group, Wells Frgo. La méthodologie définie par le Comité de Bâle avec cinq critères permettant d’apprécier le
caractère systémique d’une institution financière, et un poids identique de 20% pour chacune
d’entre elles, ce qui permet d’obtenir un score final par institution.
Les institutions financières sont alors réparties dans quatre catégories en fonction de leur
risque systémique, correspondant chacune à une charge additionnelle de capital (Common
Equity Tier One1) de 1%, 1,5%, 2% et 2,5%. Une charge complémentaire de 1% des actifs
pondérés pourrait être demandée si le poids systémique de l’institution augmentait.
En effet, pour les établissements systémiques, des exigences en fonds propres sont plus
élevées par rapport à leurs concurrents.
Le tableau si dessous résume la capacité d’absorption de perte minimale en capitaux propres
exprimée en pourcentage de l’encours pondérés.
196
Tableau2-10- la capacité d’absorption de perte minimale
Bucket
Score Capacité d’absorption de perte minimale
5 (vide)
D- 3,5%
4 C-D 2,5%
3 B-C 2,00%
2 A-B 1,5%
1 Seuil d’inclusion –A 1%
Source: Comité de Bâle, Global systemically important banks: Assessment methodology and the additional loss absorbency requirement, Rules text, November 2011. P 15 On a déjà vue que le dispositif de Bâle III impose un ratio de fonds propres durs (Common
Equity Tier One) de 7 % exigé pour l’ensemble des banques. Les établissements systémiques
devront afficher 1% à 2,5 % de Common Equity Tier One supplémentaires à partir de 2016,
soit un ratio minimum global entre 8 et 9,5%.
Le Comité de Bâle insiste donc sur le fait que les exigences supplémentaires en capital
demandées constituent des exigences minimales et les autorités nationales sont libres
d’imposer des exigences plus élevées.
Certaines banques devront accroître leurs fonds propres et leur liquidité
Au sein de la BRI, les travaux relatifs à l’impact macroéconomique de Bâle III ont été
conduits par deux groupes de travail distincts. Le Macroeconomic Assessment Group (MAG),
associant des experts appartenant aux banques centrales et aux régulateurs de quinze pays
ainsi qu’à des institutions internationales (FMI, BRI, FSB), qui avait pour mission d’évaluer
les coûts associés au nouveau dispositif prudentiel durant la période de transition.
Il a été complété par une étude du comité sur l’impact économique à long terme des nouvelles
normes (rapport LEI, pour « long-term economic impact »).Le but de cette étude était
l’évaluation des bénéfices de long terme de la réforme prudentielle.
197
Plus précisément, l’étude d’impact macroéconomique repose sur des enchaînements
semblables à ceux retenus par la BRI. L’accroissement des exigences en fonds propres et les
exigences de liquidités renchérissent les ressources bancaires et conduisent à une hausse des
coûts, puis à une baisse des volumes de financements bancaires ce qui permettrait de
compenser, au moins en partie le coût lié à la détention d’une proportion plus élevée de fonds
propres dans le total du passif.
Or, les coûts découlaient principalement du renchérissement du crédit bancaire consécutif à la
hausse du coût des ressources bancaires et l’allongement de la maturité des passifs bancaire,
c’est la question centrale du théorème de Modigliani-Miller aux banques. (Voir encadré 4)
Ces coûts ont eu d’avantages une réduction probable de la fréquence et de la gravité des
crises bancaires, où, les crises bancaires se produisent dans un pays en moyenne tous les 20–
25 ans d’après les observations du groupe de MAG.
Graphique2-10 - Avantage économique net à long terme d’une augmentation des fonds propres et de la liquidité Augmentation des fonds propres Augmentation des fonds propreset de la Liquidité uniquement 1.5 1.5 1.0 1.0 0.5 0.5
0.0 0.0 -0.5+ + + + + + + +-0.5 + + + + + + + + 8 9 10 11 12 13 14 15 16 8 9 10 11 12 13 14 15 16 TCE/RW(%) TCE/RWA (%)
198
Avec effets durables (modérés) des crises. Sans effets durables des crises Source: CBCB 2011 Le rapport LEI a conclu que les avantages à long terme d’un renforcement des normes de
fonds propres et de liquidité, l’emportent nettement sur les coûts, après avoir testé un large
éventail d’exigences de fonds propres minimales.
D’autre part, l’Institute of International Finance (IIF)101, la BRI et plus récemment l’OCDE
ont publié desétudes d’impact économique de Bâle III depuis l’été de 2010. Ils ont mis en
évidence des décisions finales prises par les autorités de la détention de volants minimums
relativement élevés de fonds propres et d’actifs liquides de qualité, plus un relèvement du
ratio Tier one réglementaire de 4% à 6% en 2012, tout en accordant aux banques une longue
période de transition. Ces relèvements de fond propre ont été évalués à 210 milliards y
compris les effets de redéfinitions pour les banques de la zone euro entre 2009 et 2014.
A la lumière des études des banques, de l’IIF ou de la BRI, le calibrage de ces nouvelles
dispositions est un problème crucial. Les estimations de l’IIF illustrent une croissance du PIB
amputée de 0,6% par an entre 2011 et 2015 et 0,3% sur la période 2011-2020 pour les pays du
‘‘G3’’.
En comparaison avec les estimations de Bâle, l’impact serait plus modéré:0,22% du PIB
cumulé, 35 trimestres après l’entrée en vigueur de Bâle III et 0,03% du PIB annuel pendant 35
trimestres suivie d’une hausse de 0,03% de PIB.
Dans une étude d’impact102, le MAG considérait qu’un point de capital supplémentaire se
traduisait par 114 milliards d’euros supplémentaires de fonds propres. Si on compare avec
l’étude d’impact quantitatif de BCBS et CEBS à la fin de 2009, le ratio moyen net de est de
5,7 % (après application des déductions réglementaires et sur la base des nouvelles
pondérations de risque) et le seuil réglementaire (7%) est donc équivalent, à bilan constant, à
148 milliards d’euros de fonds propres. Donc, La distance de 1,3 point entre les ratios des
101- Institute of International Finance (2010), “Interim Report on the Cumulative Impact on the Global Economy of Proposed Changes in the Banking regulatory Framework”, juin 102-Le MAG a appliqué des méthodes communes basé sur un ensemble de scénarios pour l’évolution des exigences de capitale et de liquidité sur des périodes de transitions différents. Pour plus d’information sur l’étude d’impact de Macroeconomic Assessment Group (MAG) voir; MAG(2010) « Assessing the Macroeconomic Impact of the Transition to Stronger Capital and Liquidity Requirements — Interim Report».
199
banques de l’Union européenne en définition Bâle III (2019). Plus précisément, Le MAG
considèrent que, partant d’un niveau initial moyen de 5,7% en décembre 2009 selon les
nouvelles normes, le système bancaire mondial devra élever son ratio Common equity Tier 1
de 1,3 point pour atteindre le seuil réglementaire requis (7%).
Le MAG fait ainsi une distinction entre les incidences du renforcement des exigences de
solvabilité et de l’introduction de contraintes de liquidité. Cette distinction autorise,
néanmoins, une comparaison avec l’étude de l’OCDE, exclusivement consacrée à l’analyse
d’impact du volet solvabilité de Bâle III. En premier lieu, il essaye d’étudier (le MAG) les
incidences d’une hausse d’un point des ratios de solvabilité sur les volumes de prêts, d’une
part, et sur les spreads, d’autre part. Il trouve comme résultat que la médiane non pondérée
de 38 modèles différents pour la première relation et pour la deuxième relation, celle de 53
modèles.
Les résultats du MAG apparaissent cohérents avec ceux de l’OCDE, selon lesquels la hausse
des spreads bancaires consécutive à une augmentation de 1 point des ratios de solvabilité
bancaire serait de 16,1 points en moyenne pondérée par les PIB au sein des pays du G3(+20,5
points aux Etats-Unis, +14,3 points dans la zone euro, +8,4 points au Japon).
Toujours dans le cadre d’étude de MAG, il a conclu que les exigences de liquidité à une
hausse de 25% du ratio des actifs liquides au total des actifs, combiné avec une extension de
la maturité de passif des banques de gros.
Ainsi, Une hausse de 50 points de base du ratio des actifs liquides au total des actifs (NSFR)
conduirait à un élargissement de 25 points de base desmarges de crédit et à une perte de PIB
de 0,15% en régime permanent.
Le tableau si dessous résume l’Incidence de Bâle 3 sur les marges et taux d’intérêt bancaires
dans la zone euro d’après des différentes études.
Tableau 2-11- l’incidence de Bâle 3 sur les marges et taux d’intérêt bancaires dans la zone euro
IIF (Juin 2010)
MAG/BRI (août 2010) Modèle BCE
OCDE, Slovik et Cournède* (2011)
Cause Effet Cause Effet sur les
marges
d’intérêt
Cause Effet sur
les marges
d’intérêt
Effet cumulé, Taux à Hausse de 2 + 56 points Hausse de 1 + 14,3
200
à l’horizon 2015 :
long terme sans risque (a) : 0
points des ratios de solvabilité :
point des ratios de solvabilité
points
- d’une hausse de 2,3 points du ratio de solvabilité moyen,
Marges d’intérêt (b): +101 points
Hausse de 25 points du ratio des actifs liquides
+ 15 points
Hausse des ratios de solvabilité requise jusqu’en 2015 (+ 1,3 point)
+ 18,6
points
- d’un ratio LCR de 79,8% (contre 32,9% dans le scénario de référence)
Déflateur du PIB (c) : - 36 points
NSFR(évaluer par
la BCE)
Entre + 57 points et 71 points
Hausse des ratios de solvabilité requise jusqu’en 2019 (+ 3,8 points)
+ 54,3
points
- d’un ratio NSFR de 73% contre 57,5% dans le scénario de référence
Taux des prêts bancaires (a + b +c) : 137 points
Somme des effets Entre + 128 points Et 142
points
- -
* : Slovik et Cournède (2011) évaluent l’impact d’une hausse d’un point du ratio de solvabilité moyen à+14,3 points supplémentaires de marge d’intérêts. La même cause aurait des effets sur les taux débiteurs estimés à +11,6 points enAllemagne, +8,1 points en Grèce et+ 21,6 points en Irlande d’après Cosimano et Hakura (2011).
Sources: BRI, IIF, OCDE
D’après l’analyse de la BCE en se basant sur les résultats de MAG, des hausses de deux
points des ratios de solvabilité, de 25% du ratio des actifs liquides au total des actifs, et
l’instauration du NSFR élargiraient les marges bancaires de 56, 15 et entre 57 et 71 points de
base respectivement. Plus précisément, les travaux de la BCE se basant surl’hypothèse d’une
linéarité des effets, donne donc l’incidence d’une hausse de 1 point des ratios de solvabilité
implique une augmentation des spreads de 28 points etpour une élévation des ratios de
solvabilité de deux pointsl’incidence serait donc de 56 points.
Au total, l’étude du MAG et le rapport LEIont largement inspiré les décisions finales prises
par les autorités, qui ont imposé la détention de volants minimums relativement élevés de
fonds propres et d’actifs liquides de qualité, tout en accordant aux banques une longue période
de transition. Pour un ratio de solvabilité (actions ordinaires) qui augmenterait de 7% à 10%,
201
les experts du LEI évaluent les bénéfices de la réforme entre 1,98% et 2,10% du PIB par an.
En plus, le relèvement de ce ratio de solvabilité réduirait la probabilité d’une crise bancaire
systémique d’environ 3% et même le taux de croissance annuel de 0,27% à 0,35%.
Le bénéfice net à long terme résultant est donc compris entre 1,71% et 1,75%.
En fin de compte, le comité de Bâle sur le contrôle bancaire (CBCB) a proposé un ensemble
de mesures visant à renforcer le capital mondial et les liquidités,où, les banques peuvent
choisir de restreindre l'offre de crédit afin de lever les ratios de fonds propres. L'objectif de
ces mesures est d'améliorer la résilience du système financier, en réduisant à la fois la
fréquence et l'intensité des crises financières.
A ce titre, le Comité de Bâle et le Conseil de stabilité financière (CSF) a créé un groupe pour
évaluer les effets macro-économiques de la transition vers plus de capital etexigences de
liquidité.
Le MAG a appliqué des méthodes communes basées sur un ensemble de scénarios pour
l'évolution des exigences de capital et de liquidité sur des périodes de transition différents.
Ces scénarios ont été entrées dans une large gamme de modèles développé pour l'analyse
des politiques des banques centrales et organisations internationales (semi-structurelles à
grande échelle des modèles de forme réduite, de type VAR modèles, les modèles DSGE).
Mais ces études d’impact macroéconomique ne prend pas en compte un certaines dispositions
tels que ;les taxes bancaires, titres de banques à caractère systémiques…,et l’absence de
norme internationale contraignante de liquidité interdit d’en apprécier les effets de manière
satisfaisante. Dans ce cas, les résultats de ces études sont considérés comme minima.
Encadré 6: le théorème de Modigliani-Miller peuvent être étendus aux banques ? Un des arguments souvent avancés par les opposants à une meilleure capitalisation des banques est qu’elle augmenterait les coûts de financement des banques et diminuerait leur valeur.Plusieurs raisons fondamentales conduisent à reconsidérer la neutralité de la structure du passif. L’imposition de ratios prudentiels plus exigeants peut induire deux types de coûts supplémentaires pour les établissements financiers. Le théorème de Modigliani-Miller est un des théorèmes fondamentaux de la finance d'entreprise moderne. Il affirme que, dans un monde sans taxes, exonéré de coûts de transaction et sous l'hypothèse de l'efficience des marchés, la valeur de l'actif économique n'est pas affectée par le choix d'une
202
structure de financement. Modigliani et Miller remportèrent le Prix Nobel d'économie respectivement en 1985 et en 1990, en particulier pour cette contribution à la théorie financière. Selon Modigliani et Miller (1963), la valeur de l’actif économique et le coût moyen pondéré du capital employé (WACC ou Weighted Average Cost of Capital) par une entreprise seraient indépendants de son mode de financement (capitaux propres ou endettement). Le coût moyen pondéré du capital (WACC) représente le taux de rentabilité annuel moyen attendu, par les actionnaires et les créanciers, en retour de leur investissement. Plus précisément, Le théorème de Modigliani-Miller indique que la valeur d’une entreprise est indépendante de son niveau de levier ce qui contredit l’idée qu’imposer des niveaux de capital plus élevés aurait des effets négatifs sur la valeur des banques. Cette théorie, ne vaut que dans le cadre d’un marché parfait en l’absence de fiscalité, de coût de transaction et de défaillance. A ce titre, Modigliani et Miller ont lancé une autre version corrigée en 1963 en intégrant de la notion de la fiscalité des entreprises, une imperfection de marché : l’existence d’un impôt sur les bénéfices des sociétés. Ainsi, la valeur de marché des entreprises endettées se trouve maximisée grâce au principe de déductibilité fiscale des charges des dettesIls démontrent que la valeur de l'actif économique de l'entreprise endettée est égale à la valeur de l'actif économique d'une entreprise non endettée majorée de la valeur actuelle de l'économie d'impôt lié à la déductibilité fiscale des intérêts de la dette.le théorème appliqué au secteur bancaire affiche une neutralité du choix de la structure de financement sur la capacité de prêter d’une banque. Miles et alii (2011) de la Banque d’Angleterre développent l’idée de neutralité fiscale, arguant de ce que le supplément de fiscalité supporté par les banques ne diminuerait pas le bien-être social puisqu’il alimenterait le budget de l’Etat. Cet argument n’est toutefois guère recevable puisqu’il ne prend pas en considération les distorsions induites par la fiscalité et le renchérissement des ressources bancaires sur l’activité. Merton Mille (1977) publie un nouvel article qui intègre cette fois-ci, non seulement la notion de fiscalité des entreprises, mais aussi la fiscalité des particuliers investisseurs dans le raisonnement. Dans cette optique, l'économiste montre que la prise en compte de ces deux fiscalités permet d'aboutir aux mêmes conclusions que celles produites en 1958, à savoir que la manière de financer un actif économique entre dettes et capitaux propres n'a pas d'influence sur la valeur de cet actif économique.En outre, Merton H. Miller (1995)rappelait lui-même que cette théorie ne s’applique qu’à des structures financières ex ante. Le théorème postule qu’une même entreprise, si elle s’appuyait sur une structure de bilan différente, supporterait un coût moyen des ressources identique. Cela ne signifie aucunement que la modification de la structure initiale serait neutre, en particulier si l’entreprise doit lever du capital nouveau sur le marché. Ils ont constatait ainsi que les profils d’activités et de risques présentaient des écarts parfois très importants et difficilement explicables d’une banque à l’autre, ce qui ne permettait de conclure ni en faveur, ni en défaveur, de la thèse de la neutralité de la structure financière. Miller (1995) considère donc que les résultats de Modigliani-Miller peuvent être étendus aux banques, et le MAG qui s’appuie sur plusieurs travaux empiriques, concluent à l’effet positif d’une hausse des ratios de solvabilité sur le coût du crédit, ce qui suppose l’absence de neutralité de la structure financière. F. Modigliani and M. Miller, “The cost of capital, corporation finance and the theory of investment”, The American Economic Review, 48 (3), p. 261-297.
Face à la crise financière de 2007, les normes prudentielles de Bâle III de décembre 2010
avaient pour objectif principal de sécuriser le système financier, mais elles ont été très mal
accueillies par les établissements bancaires qui les jugeaient trop strictes.
203
Au total, le relèvement du ratio minimum de fonds propres des banques sera porté de 2 % à 7 % et
il prévoit néanmoins une longue période transitoire – prenant fin en 2019 – pour la mise en œuvre
complète des nouvelles règles prudentielles.
La plupart des établissements s’accordent sur la nécessité d’un renforcement du cadre
prudentiel (les exigences en capital), mais en contre- partie le montant très exigé et la mise en
place du ratio de levier a entraîné de vives contestations au sein du secteur bancaire.
Les réformes bancaires de Bâle III, ont en effet pour objectif de palier à l’ensemble de ces
insuffisances. L’impact de ces réformes sera variable suivant différents critères mais restera
conséquent malgré tout.
2--3–Conséquence et implication: une critique de Bâle III
Bâle III est pourtant une réforme de grande envergure, saluée partout dans le monde comme
un véritable accomplissement où elle définit plus adéquatement la notion de capital bancaire,
ce qui permettra aux banques de mieux jouer leur rôle de soutien à la croissance et malgré
l’amélioration des règles sur les fonds propres et l’élargissement de la portée des exigences
prudentielles internationales, les nouvelles règles internationales ne sont pas la seule façon de
minimiser la probabilité et l’impact des crises financières futures.
La réforme de Bâle III est une réforme chère
Selon le texte de la directive transposant les accords de Bâle III, 8 230 établissements
(environ les ¾ du financement de la zone euro) seront soumis à cette nouvelle réglementation
visant à prévenir et limiter les risques d’une future crise financière. Pour cela, les banques
devront atteindre un ratio minimum total de 10,5 % en 2019. D’après l’UE, la mise en œuvre
des nouveaux ratios en capital devrait coûter aux banques de la zone euro pas moins de 460
204
milliards de fonds propres en 2019 (dont 84 milliards à dégager avant 2015). En effet, le
rendement des capitaux propres (ROE) de certaines activités sera fortement réduit.
De plus, Le Conseil de stabilité financière (CSF), chargé par le G20, et le Comité de Bâle ont
rendu leurs conclusions relatives aux impacts de Bâle III. Leurs rapport expose que le
renforcement des ratios de fonds propres durs ("Core" Tier-1) et de liquidité des banques ne
devrait avoir qu'un impact négatif "modeste" sur la croissance économique. Chaque
augmentation de 1% du ratio "Core" Tier-1 des banques impliquerait une baisse de 0,2 % du
niveau du PIB en 4ans des pays concernés, correspondant à un recul annuel moyen de 0,04 %
du taux de croissance. Bien évidemment, tout dépend du nouveau seuil qui sera bientôt fixé
(en sachant que le niveau minimal de ces fonds est aujourd'hui de 2 % et pourrait se situer
entre 6 % et 8 % dans Bâle III) ainsi que de la durée transitoire avant application de la
réforme.
Vers shadow banking system
La réforme de Bâle III ne préviendra pas la prochaine crise financière. Elle ne fera que la
pousser vers les fonds privés et de couverture, mieux connus sous la dénomination de shadow
banking103.
Elle poussera le risque vers le « côté noir » de l’industrie; c'est-à-dire que les impacts de Bâle
III sur lasolvabilité peuvent conduire à une limitation du crédit et à un développement de la
part des marchés financiers dans le financement de l’économie, c’est parce que la définition
qualitative des fonds propres durs sera plus restrictive.
Plus précisément, dans le cadre de la nouvelle réglementation, la distribution des crédits est
devenue plus rare, et donc plus cher, elle nécessitera inévitablement des modèles
économiques fondés sur autre chose que sur le développement du crédit, pour assurer la 103- Le shadow banking fait référence au secteur non régulé. C'est-à-dire que dans le cas d’encadrement plus strict des banques, les risques sont migrés vers des secteurs non régulés. Le CSF recommande donc de mettre en place les modalités d’une surveillance de l’ensemble du financement intermédiaire non bancaire avec une régulation concentrée sur les acteurs financiers qui pratiquent la transformation de maturité, le levier, le transfert de risque de crédit…
205
croissance économique. En d’autre terme, plus de liquidités stockées (augmentation du fond
propre au titre de la réglementation), c’est moins de crédits octroyés et donc moins de cash
(d’après une étude de la Commission européenne, l’application du nouveau dispositif en
matière de fonds propres devrait réduire l’ensemble des prêts d’environ 1,8% seulement d’ici
2020-2030).
Pour pallier à ce manque, les banques génèrent un risque de migration vers un système
financier peu ou pas régulé appelé « shadow banking», qui a joué un rôle important dans la
crise financière de subprime de 2007-2008.
Le shadow banking (ou "banque de l’ombre") concerne toutes les opérations financières non
réglementées. On le qualifie ainsi car il interagit avec tous les produits et activités bancaires
traditionnels tout en n'étant soumis à pratiquement aucun contrôle de la part des autorités
financières, car non pris en compte dans les ratios prudentiels. Concrètement, il s’agit des
activités hors bilan des banques tels que ; les crédits (dont les fameux subprimes ), les
produits dérivés (dont les célèbres CDS – Crédit Default Swaps ), les activités des acteurs
financiers parallèles (compagnies d’assurance, fonds d’investissement, hedge funds, LBO…).
Dans ce cadre, Gorton104 observe que la grande panique qui a commencé réellement en Août
2007, n'est pas vraiment différente de la panique de 1907 ou 1893, sauf qu'en 2007, "la
plupart des gens n'avaient jamais entendu parler de marchés qui ont été impliqués, ne savaient
pas comment ils ont travaillé, ou ce qu’étaient leurs objectifs. Termes comme des subprimes,
adossé à des actifs conduit papier commercial, un véhicule d'investissement structuré, dérivés
de crédit, titrisation, ou marché des pensions n'ont aucun sens. « … et tout comme banque de
dépôt fonctionne précédemment, le système bancaire titrisés, qui est par essence un système
bancaire réel, permettant aux investisseurs institutionnels et aux entreprises de faire d'énormes
dépôts à court terme», était vulnérable à une panique. Il affirme en effet que les efforts pour
consolider l’encadrement des banques ne régleront pas le problème des bulles spéculatives.
Le ratio de levier est remis en cause
104-Gary Gorton(2010), “The Shadow Banking System Run, And The Interplay Of Shadow And Traditional Banking”Disponible sur le site, http://www.zerohedge.com/article/gary-gorton-shadow-banking-system-run-and-interplay-shadow-and-traditional-banking
206
Le ratio de levier intégré par le dispositif de Bâle III est jugé inadapté et inutile car sans lien
avec le risque : une intégration au pilier 2 relatif à la régulation, plutôt qu’au pilier 1 aurait
été jugée plus appropriée. Ainsi, des inquiétudes ont également été soulevées concernant
l’impact de ce ratio sur certains business model, tel que le financement hypothécaire à faible
risque.
Dans ce chapitre on a essayé d’analyser en détail les différents accords Bâlois (de Bâle I à
Bâle II puis à Bâle III) institués par le comité de Bâle à partir de 1988 étant qu’un moyen
de prévenir les crises. On a essayé ainsi de savoir comment les Autorités de régulation ont
cherché à conforter le système bancaire tout en s’adaptant aux diverses mutations de la sphère
financière. Maintenant, dans le prochain chapitre on essayera de définir les différentes
réformes économiques et financières que l’Algérie a passé de l’indépendance jusqu'à nos
jours, puis à savoir comment les banques algérienne ont réagis dans ces différents accords
Bâlois? Si elles ont vraiment réagie.
Conclusion
A cours de ce chapitre, on a vue que afin de prévenir les crises financièresles autorités
prudentielles ont décidé d’instaurer un ensemble de règles aux banquessont revues
régulièrement pour devenir peu à peu une obligation harmonisée à l’ensemble des banques.
Ces règles imposées par le comité de Bâle (Bâle I, Bâle II et Bâle III) sont fondées sur des
exigences de solvabilité afin de garantir la stabilité dusystème bancaire.
Après la création d’un nouvel accord fin 2004, le comité de Bâle est convaincu que Bâle II
constitue une base solide et plus complète que Bâle I dans le calcule du capital réglementaire
des banques et en effet une amélioration considérable de fonds propre. Cet accord est
flexible, sensible et un outil concurrentielle lorsque le choix est fait des approches avancées.
Elle est ainsi plus proche des préoccupations des utilisateurs, puisque reposant largement sur !
:le système interne des banques.
207
Si l’objectif de la réforme est une meilleure quantification des risques et, partant, une
meilleure adéquation des fonds propres, elle n’a pas permis d’éviter les crises, où les
banques européennes ayant déjà appliqué l’accord de Bâle II ont été moins touchées par la
crise par rapport aux banques américaines.
Après la grave récente crise de subprime, Bâle II a montré ces limites incite en urgence les
autorités prudentielle à promulguer d’un nouveau règlement plus stricte.
Cette nouvelle règlementation dite de Bâle III comporte différentes mesures dont le but de
lutter contre la pro cyclicité et le risque systémique où il propose d’augmenter fortement la
qualité et la quantité des fonds propres (reste 8% jusqu’en 2015)à 10.5% en 2019 et de
renforcer les principes et les normes concernant la gestion du risque de liquidité. Ce dernier
est harmonisé à l’échelle internationale, se compose de deux normesréglementaires minimales
: le ratio de liquidité à court terme (LCR, liquiditycoverage ratio) et le ratio structurel de
liquidité à long terme (NSFR, net stablefunding ratio), qui ont des objectifs
complémentairesdont le but est d’améliorer la capacité du secteur bancaire à absorber les
chocs résultant de tensions financière et économique.
Donc, au cours de ce chapitre on a essayé de savoir comment les autorités de régulation
ont cherché à conforter le système bancaire tout en s’adaptant aux diverses mutations de la
sphère financière afin de prévenir de graves crises. L’Algérie est parmi de nombreux pays
en voie de développement essaye de moderniser leur système financier et bancaire de
l’indépendance jusqu’au nos jours, afin de s’adapter au régime de réglementation prudentielle
et de garantir en effet une stabilité et solidité accrue du système bancaire ce qui présente
notre prochaine préoccupation.
208
Chapitre III :Les caractéristiques du système bancaire algérien de l’indépendance jusqu’au nos jours
Introduction
Le système bancaire et financier algérien s’est constitué en deux étapes principales. La
première étape a consisté en la mise en place d’un système bancaire national et la seconde en
sa libéralisation vers le secteur privé, aussi bien national qu’étranger.
Au lendemain de son indépendance, l’Algérie parmi de nombreux pays en voie de
développement pour affirmer son indépendance économique et sa souveraineté a opté pour
un modèle de développement socialiste centré sur une forte industrialisation afin de
promouvoir la croissance économique. Le but ultime de cette planification centralisée de
l’économie est de créer une stratégie de développement afin de transformer l’économie en
une économie dynamique productive et plus performante permettant ainsi de financer les
investissements planifiés.
209
Afin de corriger toute les déséquilibres qui touchaient le secteur bancaire sous l’effet
conjugué de la chute des recettes pétrolières, l’Algérie a effectué un accord avec le FMI en
1989 pour avoir le financement de sa dette.
Dans ce cadre, l’Algérie à l’instar de la plupart des pays en développement, a engagé à
partir de 1990 des réformes financières assez profondes afin de rendre le système bancaire
plus compétitif et plus rentable à l’ère de la globalisation.
A cet effet, des réformes économiques entamées dès 1990 se sont caractérisées par la
promulgation de différentes lois dont la plus pertinente est la loi de 90-10 relative au
régime de monnaie et de crédit qui constitue un nouveau dispositif législatif de soutien aux
réformes économiques, a pour mission sans aucun doute, l’ouverture de l’activité bancaire
au capital privé national et étranger, et la libre détermination des taux d’intérêt bancaire par
les banques sans intervention de l’Etat.
Afin de pallier aux insuffisances de régulation du secteur bancaire, les autorités monétaire
ont crée une nouvelle ordonnance 03 /11 le 26/08/2003, dont le but est de consolider le
système, de porter plus loin la libéralisation établie par la loi de 1990, de renforcer la
sécurité financière et d’ améliorer nettement le système de paiement et la qualité du marché…
Et par la suite, le secteur bancaire s’est engagé dans une mutation qui devrait se traduire par
une bancarisation plus importante et par des opérations plus rapides.
La modernisation peut s'accélérer par la mise en œuvre de partenariats avec les institutions
bancaires et financières internationales à travers de promulgation dela loi de finance
complémentaire pour 2009 qui représente l’origine du partenariat dans l’activité bancaire où
elle y instaure comme modalité d’implantation des investissements étrangers.
En plus, la promulgation de l’ordonnance n°10-04 du 26 août 2010 modifiant et complétant
l’ordonnance n°03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit, publiée dans le
Journal officiel n°50 du 1er septembre 2010, renforce le contrôle exercé par l’État sur les
banques privées et en reprend les dispositions pour les faire appliquer au secteur bancaire.
Au regard de toutes ces réformes, la Banque Algérienne veut s’aligner sur les règles
prudentielles du Comité de Bâle dite accords Bâlois.
Plus précisément, un Règlement de la Banque d’Algérie n° 11-08 du 28 novembre 2011
relatif au contrôle interne des banques et établissements financiers vise à aligner le système
210
bancaire algérien sur lesprocédures prudentielles et de surveillance de l’activité édictées par
le Comité de Bâle sur leContrôle Bancaire et l’installation d’un système de notation interne
généralisé à toute les banques à partir de cette année.
Dans ce chapitre, il s’agit de savoir si ces réformes ont permis une meilleur efficience et
positionnement des banques commerciales ce qui les facilitent à respecter les différentes
normes prudentielles internationales édictées par le comité de Bâle.
Pour cela, nous essayerons d’analyser l’évolution des indicateurs de l’approfondissement
bancaire en Algérie tels que ; des indicateurs relatifs au développement de la bancarisation, à
l’évolution des crédits au profit du secteur productif privé, à l’évolution de la rentabilité des
banques à travers l’évolution de leurs marges bancaires, leurs marges d’intermédiation, de la
rentabilité des actifs (ROA) ou celle des capitaux (ROE) et l’évolution du ratio d’adéquation
de fonds propre.Et afin de mieux évaluer le système bancaire Algérien, on essayera à
chaque fois de le positionner par rapport à d’autres systèmes bancaires voisins.
Section 1: Le système bancaire algérien avant et après la réforme économique
L’Algérie parmi de nombreux pays en voie de développement s’est engagée dès les
annéessoixante-dix, dans un processus de développement économique et social basé sur
unesocialisation graduelle de l’économie et une planification impérativedans le but
d’accélérer le processus de développement économique par l’exercice du contrôle direct de
l’Etat sur les ressources nationales.
La concrétisation de ces objectifs devait passer par la nationalisation et l’instauration
dumonopole de l’Etat sur les secteurs stratégiques comme le commerce extérieur, le
systèmefinancier et bancaire.
On peut dire que le système monétaire et financier Algérien a connu une évolution
remarquable où il a passé par deux (02) phases très importantes:
· Une première phase, où le système était considéré comme véritablement national, mais
fermée sur lui-même sous le régime de l’économie dirigée.
· Une deuxième phase, où le système cherche à s’ouvrir de nouveau vers l’extérieur où le
fonctionnement du secteur financier s’est radicalement transformé ces dernières années.
211
1-1- L’ère de l’économie planifiée et centralisée (1962-1987)
Dès décembre 1962, l’Algérie se dote des instruments juridiques et institutionnels nécessaires
à l’établissement de sa souveraineté monétaire. Cela se traduit par la création d’une monnaie
nationale, le dinar algérien, et par la création de la Banque Centrale d’Algérie.
Pour financer le développement économique du pays, l’Algérie va opérer progressivement
une algérianisation du secteur bancaire et financier qui, jusqu’à la fin des années 1960, est
encore largement composé d’opérateurs privés et étrangers.
En outre, la période 1962 – 1971 de l'économie algérienne est marquée principalement par la
nationalisation des secteurs clés de l'économie et la création d'entreprises publiques ainsi que
la mise en place d'un processus de planification centralisé et mettre en place une structure
industrielle et le parachèvement des institutions publiques.
L'année 1966 a été marquée par la nationalisation des mines et des compagnies d’assurances
étrangères et la signature d’accords de coopération avec la France.
Et l'année 1971 a été marquée par la nationalisation des hydrocarbures où l’Etat acquiert 51
% des avoirs des sociétés pétrolières françaises présentes en Algérie.
En novembre de la même année le gouvernement a lancé la « révolution agraire » et la «
gestion socialiste des entreprises ».
1-1-1 Le monopole de l’état
De 1962 à 1970 l’Algérie a hérité un système financier et bancaire basé sur le modèle
français, qui a servi les intérêts de la minorité coloniale. Le trésor était une institution chargé
de collecter des recettes fiscales pour les redistribuer sous forme de dépenses publiques au
profit du colonat. Ainsi, le secteur bancaire est implanté dans les grands centres urbains,
constitué de plusieurs banques commerciales comme des agences parisiennes (crédit lyonnais,
société générale, crédit foncier d’Algérie et de Tunisie, CFAT…)
Cette période de nationalisation du secteur bancaire s’opère progressivement comme suite :
-La mise en place d’un trésor le 29 août 1962, qui prend en charge toutes les activités
traditionnelles de la fonction trésor ;
-La création de la banque centrale d’Algérie le 12 décembre 1962 qui a pour mission de créer
et de maintenir dans le domaine de la monnaie du crédit et des changes, les conditions les plus
favorables à un développement ordonné de l’économie national;
212
-La création de la caisse Algérienne de développement(CAD) le 07 Mai 1963, qui a pour
mission de financer les investissements productifs à moyen et à longue terme du secteur
public ;
- La création de la caisse nationale d’épargne et de prévoyance (CNEP) le 10 août 1962.
Cette caisse est chargée de la collecte de l’épargne et orientée vers le financement des
programmes d’investissements ;
-La création de la banque nationale d’Algérie (BNA) le 13 juin 1966 constitue un tournant
d’émergence du système bancaire Algérien. Elle a été créée pour financer les entreprises
industrielles et commerciales publiques et privées, elle devait ainsi financer le secteur
agricole jusqu’en 1982(date de la création de la BADR);
- La création du crédit populaire d’Algérie (CPA) le 29 décembre 1966 pour financer les
petites et moyennes entreprises publiques et privée;
- La création de la banque extérieure d’Algérie (BEA) le 01 octobre 1967, afin de développer
les relations bancaires et financières avec l’extérieure.
Cette période a connue ainsi l’installation d’un programme de Tripoli de 1962 et qui donne
un double objectif économique à l’Algérie indépendante : d’une part, une réforme agraire
authentique permettant d’augmenter le pouvoir d’achat des algériens et de préparer une
industrialisation non tournée vers l’exportation et d’autre part, le développement des
industries de base qui fournissent l’assise au développement à long terme. Ce programme
estime également que l’expérience des autres pays sous-développés montre que l’intervention
de l’État est indispensable s’il veut réaliser ses objectifs et orienter la croissance dans l’intérêt
de la Nation.
En effet, en rapport avec l'élaboration du plan triennal (pré-plan : 1967 - 1969) s'opèrent la
nationalisation du secteur bancaire privé et la mise en place de l'architecture du système
monétaire et financier algérien tel qu'il existe pour l'essentiel aujourd'hui.
Dans le cadre de ce monopole, la gestion du secteur revient au Trésor public et à l’organe de
planification. Cela concerne aussi bien la banque centrale (la Banque Centrale d’Algérie) que
les banques primaires.
Le tableau suivant illustre la capacité de la banque centrale (BCA) dans le financement de
l’économie durant la période 1964 -1969.
Tableau 3-1- Financement de la banque centrale de 1964-1969
213
Réescompte BCA
(refinancement des
banques)
Financement total BCA
Part du réescompte dans le financement de BCA
1964 150 2 890 5%
1965 280 3 120 9%
1966 130 2 630 5%
1967 180 2 000 9%
1968 170 2 271 7%
1969 560 3 130 18%
Source : Banque d’Algérie
A partir de ces chiffres on constate qu’au cours des années 60, la part du réescompte dans le
total du financement de la banque centrale est généralement inférieure à 10%. Cela implique
que l’économie est directement financée par la banque centrale sous forme de crédits directs
sauf des crédits à l’agriculture ou forme d’avances au trésor.
1-1-2 La spécialisation
En vue de créer les conditions de réalisation d’un système de planification financière, les
autorités algériennes ont rencontré des contraintes suite à la phase d’investissement intense
du premier plan quadriennal qui les ont poussé à confier à partir de 1970 aux banques la
gestion et le contrôle des opérations financières des entreprises publiques.
Le premier plan quadriennal (1970 - 1973)105 est l'occasion d'une tentative de planification
financière. La C.A.D devient la Banque Algérienne de Développement (B.A.D); un conseil du
crédit - qui se voulait organe de planification financière - est institué.
Ces réformes institutionnelles avaient pour but une mobilisation accrue des ressources
financières pour le financement des investissements.Dans ce cas, le secteur devient en outre
spécialisé. Cette spécialisation fut introduite au terme de la loi de finances de 1970 qui a
stipulé que les banques doivent répondre aux besoins des entreprises publiques concernant les
crédits d’exploitations même si ces besoins dépassent les besoins exprimés annuellement
ou révisés périodiquement . 105-La période de planification de l’économie a été caractérisée par des plans de développement;- deux plans quadriennaux (1970-1973,1974-1977), une période intérimaire (1978-1979), deux plans quinquennaux (1980-1984,1985-1989).
214
A ce titre, l’état algérien a réussi à intégrer le secteur bancaire aux activités de la
planification dont l’objectif est le développement économique planifié. C’est ainsi qu’il a
réussi de donner une vocation nouvelle en ce qui concerne la réorganisation de toutes les
structures financières du pays. Pour cela, diverses mesures ont été prises en charges tels que;
la répartition des tâches en ce qui concernes la réalisation des investissements planifiés
productifs du secteur public, la définition du mode de financement des investissements des
entreprises publiques et le renforcement du rôle des institutions dans la mobilisation de
l’épargne.
Une autre loi promulguée dans ce cadre, la loi de finance pour 1971106 qui oblige les
entreprises de concentrer leurs comptes et opérations bancaires auprès d’une même et seul
banque (principe de monobanque).
Période de 1970-1987
Cette période est marquée par l’avènement des plans quadriennal de développement où le
système bancaire national est entièrement soumis aux impératifs du plan dans le domaine de
financement de l’économie.
Durant cette période, la masse monétaire (M2=circulation fiduciaire, des dépôts à vue et
dépôts à terme) a connu un très fort accroissement passant de 12.1 milliards DA en 1969 à
257.9 milliards DA en 1987, sauf lors des deux premières années du premier plan
quadriennal où le taux d’accroissement de la masse monétaire est modéré (<10%).
Tableau 3-2- Evolution de la masse monétaire -1970-1987- (en %)
Année
s
70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87
Taux
d’accr
oissem
ent
8.
3
%
6.9%
30.0
%
11.
5%
27.
1%
30.
2%
29.
8%
19.
3%
29.
8%
18.
0%
17.
3%
16.
7%
26.
4%
20.
4%
17.
3%
14.
9%
1.4
%
13.
6%
Source : FMI
106- L’article 7 de la loi 1971 souligne sur le point que le financement des investissements productifs est assuré par des crédits remboursables accordés soit par des institutions financières nationales, soit par appel à l’extérieur qui est soumis obligatoirement à l’autorisation préalable du ministère des finances.
215
A partir de ce tableau on remarque que la masse monétaire a connu une augmentation très
favorable durant la période de 1970-1982.Cela à relier avec notamment l’accroissement du
niveau des prix d’hydrocarbures sur les marchés extérieurs.
Toujours dans le cadre d’une même période, le produit intérieur brut (PIB) a connu une forte
augmentation durant le second plan quadriennal (1974-1977) et la période intérimaire (1978-
1979) en raison d’un fort accroissement du taux d’accroissement de la masse monétaire (25%
en moyenne par an). De 1980 à 1987, le taux d’accroissement du PIB a diminué en raison
de la baisse du taux d’accroissement de la masse monétaire.
Le tableau ci-dessous résume les principales évolutions annuelles de la masse monétaire et
du PIB et ainsi les écarts entre ces deux indicateurs.
Tableau 3-3- Evolution du taux d’accroissement de M2 et du PIB (1970-1987) % Ann
ées 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 8
6
87
M2 8.
3
6.9 30.
0
11
.5
27.
1
30.
2
29.
8
19.
3
29.
8
18
.0
17
.3
16
.7
26.
4
20.
4
17.
3
14.
9
1.
4
13.
6
PIB 11
.7
2.6 16.
6
17
.1
73.
5
10.
2
20.
7
17.
7
20.
2
22
.3
26
.7
17
.8
8.4 12.
6
12.
9
10.
5
1.
7
5.2
M2-
PIB
-
3.
4
+4
.3
+1
3.4
-
5.
6
-
46
.4
+2
0.0
+9
.1
+1
.6
+9
.6
-
4.
3
-
9.
4
-
1.
1
+1
8.0
+7
.8
+4
.4
+6
.8
-
0.
3
+8
.4
Source:FMI
Le rapport entre le taux d’accroissement de M2 et du PIB signifie le taux de liquidité de
l’économie. Le taux de liquidité de l’économie a été très élevé supérieur à 50%, durant la
période couverte par la planification financière et même la période du premier plan
quadriennal est caractérisée par un fort accroissement du taux de liquidité autour de 60%.
216
De même, avec l’accroissement du prix des hydrocarbures en 1974 qui a pour effet
d’augmenté les recettes d’exportations à prés de 5 milliards USD, le PIB a connu une hausse
considérable c’est parce que le secteur d’hydrocarbures s’occupe une part très important
dans le financement de l’économie.Cela n’implique que ces évolutions du prix
d’hydrocarbures et son influence sur le taux de la production a pour effet de diminué le taux
de liquidité de l’économie nationale qui passe de 63% en 1973 à 46% en 1974 et a partir de
1975 jusqu'au 1981, le taux de liquidité a été relevé a nouveau.
Plus précisément, la phase ascendance et descendante (1975-1978),(1979-1981)
respectivement a été marquée par une forte augmentation de la production atteignant
jusqu’au 50% du PIB en raisons d’une politique d’investissement massifs, c’est pour cas en
remarque que la taux de liquidité est plus élevée à partir de 1982 ( en raison de la baisse du
de croissance de PIB).
Tableau 3-4-taux de liquidité de l’économie 1970-1987 (%)
Années 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87
Taux de
liquidité 57 60 66 63 46 55 59 60 64 62 58 57 66 71 74 77 77 83
Source:FMI
Si on compare le taux de liquidité avec nos voisins Maroc et Tunisie on trouve que
l’économie Algérienne est caractérisée par une situation de sur- liquidité avec (57, 58, 83) %
contre (33,41, 48)% pour la Tunisie et (30, 56,48) % pour le Maroc en (1970, 1980,1987)
respectivement.
Dans ce cas, l’Etat a voulu redynamiser les banques par la promulgation de la loi 86-12 de
1986 relative au régime des banques et du crédit.
Loi n° 86-12 du 19 août 1986 relative au régime des banques et du crédit
La loi de 1986 relative au régime des banques et du crédit est le premier texte depuis
l’indépendance qui a pour objet d’encadrer l’activité bancaire et financière et de moderniser
217
la profession bancaire dans le cadre de la réglementation bancaire algérienne. Cette
premièreréglementation n’apporte que peu d’innovation.
A ce titre de cette loi, le système bancaire constitue un instrument de mise en œuvre de la
politique arrêtée par le gouvernement en matière de financement de l’économie nationale. Elle
a pour mission de veiller à l’adéquation de l’affectation des ressources financières et
monétaires dans le cadre de la réalisation du plan national de crédit (C.N.C) avec les objectifs
des plans nationaux de développement (article 10 de la loi).
Elle a introduit ainsi des changements aux organes consultatifs par la création en plus de
C.N.C une commission de contrôle des opérations de Banque (C.C.O.B) a placé un conseil
de crédit et un comité technique des institutions financières.
Cette loi a fait ressortir les spécificités propres du système bancaire algérien et l’autonomie
qui lui est indispensable pour la régulation de l’économie. Elle a introduit un élargissement
des fonctions de la banque d’Algérie et lui a assigné un rôle plus actifs dans le système
financier nationale. Elle fut modifiée et complétée par la loi 88-06 en vue d’une certaine
cohérence et complétée par la loi 90-04 qui donne une plus grande indépendance de la
banque d’Algérie à l’égard des prérogatives plus étendues en matière de crédits extérieurs et
a introduit une modernisation plus simple dans la gestion des mouvements de capitaux.
Durant la même période de (1970-1987) couvertes par la gestion planifiée de l’économie, le
système bancaire algérien relève des difficultés dans la collecte de ressources financières.
La principale raison de ce blocage se concentre autour du rôle joué par la politique des taux
d’intérêts. Elle se caractérise par la stabilité des taux d’intérêt (taux d’intérêt débiteur et
créditeurs ont été stable) et la fixation à leurs niveaux bas.
Tableau 3-5- La structure des taux d’intérêt (en %)
Nature des taus d’intérêt 1972-1986 1986
-Banque central: taux de réescompte 2.75 3.00-5.00
-Taux créditeurs bancaires :
* dépôt moins 3mois
* épargne longue terme
* dépôt CNEP
* bon de caisse-min 6mois-
* bon d’épargne
2.625-4.5
2.00-4.00
5.00
3.25-4.50
4.00
5.00
5.00
5.00-5.75
6.00-6.5
-Bon du trésor:3mois à 6mois 2.75-3.25
-Bons d’équipement:1an à 10ans 4.00-8.00
218
-Taux débiteurs bancaires
* court terme
*moyen terme
* long terme
4.00-6.00
3.50-5.50
2.00-4.00
5.00-8.00
5.00-7.00
3.00-6.00
Source : Abdelkrim Nass (2003), « Le système bancaire algérien : De la décolonisation à l'économie de marché »
Durant cette période de la gestion planifiée de l’économie, les taux d’intérêt sont négatifs où
ils sont inférieurs aux taux d’inflation. L’objectif principal du plafonnement des taux
d’intérêt est d’une part, de mettre à la disposition des entreprises publiques des ressources
financières à moindre coût dont elles ont besoin, et de maximiser le rendement économique
et financier de ces entreprises d’autre part.
En définitive, l’organisation de l’économie planifiée influe fortement sur l’activité des
banques. Elle est cloisonnée par les orientations et directives émanant des ministères du plan 107et des finances pendant la décennie 1970-1980.
Ainsi,l’économie nationale a connu, à partir de 1986, une crise financière grave. Le déclin des
recettes pétrolières (PIB) passe de 59.694 millions de dollars en 1987 à 45.289 millions de
dollars en 1989. Ce choc a engendré une chute d’environ 50% de l’échange, cela se traduit
notamment que le pays se trouve dans une situation de quasi cession de paiement. Plus
précisément, cette situation de crise est la conséquence d’une vulnérabilité permanente de
l’économie, dont le financement a été toujours fortement conditionné par l’évolution des
exportations d’hydrocarbures qui représentent, généralement, plus de 95 % des recettes en
devises du pays et plus de 70 % des recettes du budget de l’Etat.
En plus, l’Algérie enregistre un accroissement de dettes à longue terme qui passe 17.052
millions de dollar en 1980 à 23.609 en 1989 millions de dollar (soit un accroissement de
6.557%) et même les dettes à court terme passent de 2.325millions de dollar en 1980 à 1840
millions de dollar en 1989. La dette extérieure a enregistré ainsi un accroissement vertigineux
durant la période 1980-1989, où elle passe de 19.377 millions de dollar en 1980 à 26.067
million de dollars en 1989.
C’est ainsi que, le ratio de dette / PIB = 48.6%, dette/exportations = 248.6%, service de la
dette/exportations = 69.4%, intérêt/exportations = 18.3%. Tous ces indicateurs montrent que 107-D’après le décret n° 4167 du 14.8.70 sur les relations des entreprises publiques avec le budget général de l’Etat et du trésor publique, le palan est chargé de sélectionner les investissements ,approuve les coûts, désigner leur réalisation, modifier leur nature ou leurs coûts en cours d’exercice, ainsi que procéder aux individualisations et à l’inscription des opérations au programme annuel.
219
l’Etat algérienne est incontestablement considéré comme un pays de plus fort endettement
international.
La mauvaise gestion et les déficits devenus chroniques du secteur public à cause du faible
degré de performance des entreprises publiques économiques, qui pesaient de plus en plus
lourdement sur les finances publiques et suite de ces tentions économiques pré-dictées (
choc pétrolier et la crise d’endettement…) qui ont montré les limites de ce système de
planification, il est impossible de poursuivre la pratique de la gestion planifiée. Dans ce
cas l’Etat Algérienne a été fortement encouragé par le FMI et la banque mondiale à partir de
1988 pour engager des réformes structurelles monétaire et financière.
1-2- La transition du système bancaire algérien vers un système libérale
Dans le cadre des premières réformes, l’Etat algérien a voulu donner aux banques primaires
des rôles plus actifs en promulguant la loi 86-12 relative au régime des banques et du crédit,
ce qui a permis d’implanter le conseil du crédit et le comité technique des institutions
financières.
L’économie algérienne va entrer ainsi dans une phase de transition à partir de l’inclusion
des réformes dans l’organisation du secteur public économique pour autant modifier le
mode de financement de l’économie en 1988 et même les banques commerciales sont
concernées autant que les entreprises publiques (article 2 de la loi 88-01108). leurs
commercialité implique que leur comportement à l’égard des entreprises publiques devrait se
trouver modifié ce qui induit que les critères classiques (rentabilité, liquidité, solvabilité…)
seront également observés par les banques commerciales pour cette catégorie de clientèle.
108- La promulgation de la loi n° 88-01 du 12 janvier 1988 relative à l’orientation des entreprises publiques économiques a entrainé des modifications dans la forme des entreprises publiques. Les sociétés nationales deviennent des entreprises publiques économiques (EPE), société par action (SPA) et les entreprises locales se transforment en entreprises locales (EPL).
220
De plus, d’autres réformes économiques entamées dès 1990 se sont caractérisées par la
promulgation de différentes lois dont la plus pertinente est la loi de 90-10 relative au
régime de monnaie et de crédit et différentes réformes engagées avec des organisations
monétaires et financières internationales, en particulier le Fond monétaire international et la
Banque mondiale.
1-2-1- La privatisation du secteur
En 1988, l’Etat procède à une vaste restructuration des grandes entreprises publiques et
banques comprises. La loi n° 88-06 du 12 janvier 1988 modifiant et complétant la loi n° 86-
12 du 19 août 1986 relative au régime des banques et du crédit redéfinit le statut des
établissements de crédit et de la banque central d’Algérie.
Cette loi, présente la banque comme une personne morale commerciale dotée d’un capital
soumise à ce titre au principe de l’autonomie financière et de l’équilibre comptable, et ainsi
le rôle de la banque central d’Algérie est renforcée dans le domaine de la gestion des
instruments de la politique monétaire (article 3 du 88-06 ).
Elle autorise les établissements du crédit et d’autres institutions financières de procéder à
l’émission d’emprunts à terme auprès du public au territoire nationale et à mobiliser des
concours d’origine externe (article7).
Ces réformes n’ont pas donné de résultats significatifs car elles n’ont pas permis d’améliorer
la productivité des entreprises et n’ont pas assuré la fonction d’intermédiation des banques.
L’Algérie a consenti des efforts en diminuant le taux de croissance, la masse monétaire, en
supprimant les déficits budgétaires, en laissant le dinar se déprécier et en libéralisant les prix
par la loi 89-12 du 05 juillet 1989 relative aux prix et à la concurrence.
La libéralisation du secteur en marche est concrétisée par la loi relative à la monnaie et au
crédit, éliminant la loi sur le régime des banques de 1986 modifiée et complétée par loi n° 88-
06 du 12 janvier 1988. Au titre de cette nouvelle voie, le législateur entend ouvrir largement
le secteur bancaire aux investisseurs privés, nationaux et étrangers.
1-2-1-1- Les réformes bancaires à partir de 1990
Les lois bancaires de 1986 et modifiée en 1988 ne réussissent pas à ajuster définitivement le
système bancaire ; c’est parce qu’elles se situent toujours dans une logique de plan
relativement centralisé. La promulgation de la loi de monnaie et du crédit n° 90-10 du 14
221
avril 1990constitue un nouveau dispositif législatif de soutien aux réformes économiques.
Elle a pour mission sans aucun doute, l’ouverture de l’activité bancaire au capital privé
national et étranger, et la libre détermination des taux d’intérêt bancaire par les banques sans
intervention de l’Etat.
Elle a pour objectif de réduire l’endettement extérieur, d’enrayer les pressions
inflationnistes, d’éliminer définitivement le terme de gestion centralisée et de donner aux
banques la capacité à assurer les financements sur les fonds qu’elles doivent collecter et de
remédier aux différentes faiblesses et incapacités que connaissent les banques à cette période
en termes de méthodes et techniques utilisées.
Cette loi est devenue la pierre angulaire de tout l’édifice des réformes économique et
bancaire où elle va constituer la clef de voûte du nouveau système bancaire algérien.
Elle réorganise les relations entre la banque centrale et le Trésor, redéfinit le rôle des
banques et introduit des standards internationaux dans la gestion de la monnaie et du crédit.
Elle dispose également des missions et rôles de la banque centrale et de ses organes (Conseil
de la monnaie et du crédit, organe de supervision bancaire), ainsi que des règles de gestion
des banques primaires mais aussi des opérations de banque (octroi de crédit, moyens de
paiement et réception des fonds du public), des catégories juridiques des entités bancaires ou
encore des infractions spécifiques à l’activité bancaire.
Plus précisément, La LMC réhabilite la véritable mission de la Banque Centrale en tant que
banque des banques, institut d’émission, banque de l’Etat, régulateur des crédits, prêteur en
dernier ressort, institution de surveillance et de contrôle. Elle définit, par ailleurs, les
modalités de mise en place des marchés monétaires et financiers par la Banque d’Algérie. Elle
consacre la démonopolisation de l’activité bancaire en instaurant la réglementation
prudentielle, la déréglementation des taux d’intérêt, l’assouplissement de la politique de
change. Elle ouvre le secteur bancaire et financier à la concurrence privée, où plusieurs
banques privées ont eu l’agrément de la Banque d’Algérie pour commercialiser leurs produits
en Algérie.
222
D’autre part, la loi sur la monnaie et le crédit a accordé une attention particulière aux règles
prudentielles de la cessation de paiement par les banques et au manque de liquidité imputé à
l’excès d’utilisation des fonds propres dans des opérations à longue terme. En Algérie, ces
deux mesures préventives ont été déterminées par la banque d’Algérie comme ; un ratio de
solvabilité à 8% et un taux de liquidité de 60% afin de garantir la solidité du système
bancaire.
L’ouverture du secteur bancaire algérien, en vertu de la loi de monnaie et de crédit, à la
concurrence privée nationale et étrangère nécessite la création d’organismes spécialisés
tels que, le conseil national de la monnaie et du crédit (CNMC), la commission de contrôle
bancaire (CCB) qui est chargée de veiller au respect par les banques et les établissements des
dispositifs législatifs et réglementaires qui leur sont applicables et de sanctionner ainsi les
manquements constatés (Art 143 de la loi 90-10 relative de la monnaie et de crédit) et la
centrale des risques (CR).
Le Conseil National de la Monnaie et du crédit.
D’après l’article 44 de la loi n° 90-10 du 14 avril 1990 relative à la monnaie et au crédit, ce
conseil qui a remplacé le conseil national du crédit (CNC) du 30 juin 1971, a pour mission
la gestion de la banque d’Algérie. Cette autorité monétaire est investie de pouvoirs lui
conférant le droit d’édicter les règlements bancaires et financiers concertants:
L’émission de la monnaie ainsi que sa couverture ;
La détermination des normes et conditions des opérations de la banque centrale comme;
l’escompte, la pension et la gage des effets publics et privés ;
La détermination des normes et ratios applicables aux banques et aux établissements
financiers, dont la couverture et la répartition des risques de solvabilité et de liquidité ;
La protection de la clientèle des banques et établissements financiers ;
La réglementation des changes et l’organisation du marché des changes.
La centrale des risques
La centrale des risques et a été mise en place par laBanque d'Algérie, à partir du milieu des
années 1990. Cette centrale, gérée par la Banque d’Algérie, constitue autant de base de
données au servicedes banques et établissements financiers. Elle est pour mission de
223
déterminer la nature des crédits octroyés, et même les garanties offertes en contrepartie en
imposant aux banques le respect des ratios de couverture et de division des risques. Elle a
pour objectif de contrôler et surveiller les activités des institutions financières en termes
d’application des règles édictées par la Banque d’Algérie, la collecte des informations
concernant les risques que peut engendrer l’octroi de crédit et de garantir les intérêts des
dépositaires.
Pour conclure, la promulgation de la loi de monnaie bancaire et de crédit apporte au secteur
bancaire algérien d’importantes innovations permettant de soutenir et de renforcer les
réformes économiques.
La libéralisation externe qui a commencé au début des années 90 (loi sur la monnaie et le
crédit) est intervenue dans un contexte difficile, caractérisé par l’aggravation des problèmes
de la balance des paiements et de la dette extérieure.
Le 03 juin 1991, l’Algérie a effectué un accord de confirmation avec le FMI qui vise à
diminuer les déficits budgétaires, libérer les prix du commerce extérieure et l’établissement
d’une politique monétaire très exigeante à travers109 :
L’établissement du taux d’intérêt réel positif à la fin de 1991;
Limitation du taux de croissance de la masse monétaire à 5% à la fin de 1991 qui dépasse
21.3% en 1991;
Réduction des flux des crédits de l’économie à 28.5 milliards DA (contre 33.2 milliards
DA à la fin du premier semestre de 1991).
Depuis 1992 de manière récurrente, le gouvernement a injecté des fonds considérables dans
ses banques afin de couvrir d’énormes déficits sans pour autant apporter de remèdes aux
causes premières de ces pertes.
Cependant, la situation économique et financière de l’Algérie n’a cessé de se détériorer
obligeant les pouvoirs publics à se recourir à la conditionnalité du FMI en avril 1994 (dit
accord de Stand by) appuyé sur un plan d’ajustement structurel de quatre (04) ans (1994-
1998) dans le cadre de rééchelonnement de la dette extérieure.
En effet, la réforme bancaire a été menée concurremment avec la promulgation d’autres lois
qui ont soutenu le mouvement de libéralisation de ce secteur économique: on peut citer la loi
de finances pour 1994 qui autorise l’ouverture des entreprises publiques économiques aux
capitaux privés nationaux ou étrangers.
109-Addelkrim NAAS, « le système bancaire Algérien: de la décolonisation à l’économie de marché» éditions INAS Paris (France) 2003 P 208.
224
1-2-1-2- Plan d’ajustement structurel (1994-1998)
Sous l’impact de crise économique, l’Algérie a signé avec la banque mondiale et le fond
monétaire internationale (FMI) deux accords. Le premier d’une durée de douze mois
(22 mai 1994 à 21 mai 1995) est un accord de confirmation accompagné par un accord de
rééchelonnement de dette extérieure, et le second d’une durée de trois ans, appuyé par un
mécanisme élargi de crédit qui porte également sur les dettes exigibles soit un montant de
3.230 milliards USD.
Tableau 3-5- Evolution de la dette extérieure (1994-1998)
-milliards USD-
1993 1994 1995 1996 1997 1998
Encours dette extérieure 26.4 29.5 31.6 33.7 31.2 30.5
Service dette extérieure 9.1 4.5 4.2 4.3 4.5 5.2
Service de dette /exportation
des bien et services
82.8% 47.2% 38.8% 30.7% 31.7% 47.5%
Source: Banque d’Algérie & FMI
Sous l’effet du rééchelonnement durant la période d’ajustement structurel, l’encours de la
dette extérieure a connu un fort accroissement environ 30% entre 1993 et 1997, pas comme le
service de la dette extérieure qui a diminué au cours de la période.
Ce programme s’est caractérisé par des principales mesures:
-dévaluation du dinar algérien et la fixation d’un régime de flottement dirigé au lieu d’un
régime de parités fixe;
- libéralisation presque totale du commerce extérieure et la suppression de l’allocation
administrative des devises ;
- Libéralisation des taux d’intérêt à travers l’augmentation du taux d’intérêt réel servi sur
les dépôts, ce qui incite notamment les agents à épargner pour le financement de leurs
différents investissements ;
- l’augmentation du taux de croissance à 6% à partir de 1996;
- La position extérieure s’est nettement améliorée de 1.5 milliards de dollar fin de 1993 et
les réserves de change sont passées à 8 milliard de dollars fin de 1997.
- La fixation d’un taux de réserves obligatoires aux banques commerciales de 3%
rémunérées à 11.5% ;
225
- La prise en charge par l’Etat des créances improductives des banques sur les entreprises
publiques d’un montant de 275 milliards de DA;
En 1995, les autorités imposent un coefficient de suffisant de capital (Fond propre/ actifs) de
4% qui atteindre 8% en 1999 selon les normes du bureau des règlements internationaux
appelé ratio cooke (nous le verrons en détail pour le cas d’Algérie dans le prochaine
chapitre).
De plus, durant cette phase couverte par l’ajustement structurel, les dépenses de l’état ont
connu une baisse passant de 33.6% PIB en 1993 à 31.5% PIB en 1998.
Tableau 3-6- Les recettes et dépenses budgétaires en Algérie (en % PIB)
1993 1994
1995
1996 1997
Recettes budgétaires 27.6 29.5 30.4 33.0 34.0
Dépenses budgétaires 33.6 31.4 29.8 29.0 31.0
Solde budgétaire -6.1 -1.9 0.6 4.0 3.0
Solde globale du trésor -8.7 -4.4 1.4 3.0 2.4
Source : élaboré à partir des statistiques publiées par le FMI et banque d’Algérie
Ce tableau indique que les recettes budgétaires passent de 27.6 en 1993 à 34.0 en termes de
PIB et en contre- partie, les dépenses budgétaires représentent 33.6 contre 31.0 en 1993 et
1997 respectivement (en % PIB). La différence entre les recettes et dépenses durant la phase
d’ajustement structurel a permis d’améliorer le solde globale du trésor qui passe de -8.7 en
1993 à 2.4 en 1997.
Le ralentissement de la dépense publique s’explique en grande partie par un resserrement de
la politique des revenus, une compression des dépenses d’investissements et la libéralisation
des prix.
C’est ainsi, la politique d’ajustement structurel s’esttraduite par l’encadrement de la masse
monétaire et une baisse significative de la liquiditéde l’économie passe de 53.6% en 1993 à
39.0% en 1997.Cela implique notamment par la diminution du taux d’inflation qui passe de
30% au début de période de programme à 5% à la fin du programme.
Tableau 3-7- Evolution de la liquidité de l’économie 1991-2000 (En milliards de DA)
226
1991 1992 1993
1994 1995
1996
1997
1998
1999
2000
M2 416 516 627 724 800 915 1084 1288 1468 1656
PIB 862 1075 1166 1472 1966 2570 2780 2810 3238 4099
M2/PIB 48.3 48.0 53.8 49.2 40.7 35.6 39.0 45.8 45.3 40.4
Source:Banque d’Algérie
À partir de 1999, l’Algérie passe, en quelques années seulement, d’une situation de pénurie de
liquidité à une situation d’excès d’offre de liquidité et l’évolution des taux d’intérêts
créditeurs ont eu des effets sur le taux de la masse monétaire. De (1994-1996),
l’accroissement de M2 est nettement inférieur que celui de PIB à cause de la dépréciation du
taux de change, ce qui se traduit notamment par une baisse du taux de liquidité.
En contre- partie, dans un contexte de stabilisation du taux de change de (1997-2000), la
masse monétaire augmente plus que le PIB, et donc un relèvement du taux de liquidité de
35.6% en 1996 à 45.8% en 1998.
La politique monétaire a été axée sur le principe de la limitation de la croissance de la masse
monétaire à travers la distribution des crédits à l’économie qui passe de 306 milliards DA en
1994 à 731 milliards DA en 1998. Mais, les entreprises trouvent toujours des difficultés
d’accès au financement de leurs investissements en raison de la politique monétaire axée sur
la gestion restrictive de la distribution du crédit, absence d’un marché financier et des taux
d’intérêt débiteurs…
Tableau 3-8- Crédits bancaires à l’économie (1994-1998)
1994 1995
1996
1997
1998
1999
Crédits à l’économie(109) 306 565 772 741 731 966
Croissance des crédits(%) 38.9 84.9 36.5 07.8 01.2 13.7
Crédits à l’économie/PIB 20.7 28.0 30.1 26.2 26.0 29.3
Source : Banque d’Algérie
227
Les banques commerciales financent l’économie à travers des crédits à court, moyen et
longue terme. Les crédits de long terme représentent 1% du total des crédits accordés à
l’économie. Les crédits à court terme est les plus importants pour le financement de
l’économie par les banques, représentent environ deux tiers, et les crédits à moyen terme ne
représente que le tiers du total des crédits distribués à l’économie par les banques. Cela
implique que le système bancaire a réalisé le premier départ à l’égard du financement de
l’économie durant la période d’ajustement structurel.
A la fin de 1993, le ratio de solvabilité de l’Algérie demeure supérieur à 50%, le ratio
(dette/exportation) a augmenté sensiblement passant à 233.6% contre 219.9% en 1992, le ratio
de liquidité a atteint un niveau préoccupant de 82.2% contre 76.5% en 1992.
C’est ainsi, le ratio dette/PIB passe de 18.3% en 1993 à 11.01% en 1998 et cela s’est traduit
par une augmentation sensible du PIB de 10.35% par rapport à 1995.
De plus, grâce aux opérations rééchelonnement et excédents commerciaux, l’Algérie a
reconstitué ses réserves de changes en 1997 plus de 08 milliards, ce qui a permis de protéger
la valeur de monnaie national.
A partir de 1996,il a été mis en place un cadre institutionnel nécessaire à la mise en place d'un
marché de capitaux. La bourse des valeurs mobilières est opérationnelle depuis septembre
1999. Cette bourse ne peut connaître une dynamique sérieuse qu'avec l'accélération du
processus de privatisation des entreprises publiques et l'entrée en bourse, déjà annoncée, de
quelques entreprises privées majeures.
La Bourse d’Alger, qui a démarré son activité en 1998, comporte trois organismes : la
Commission d’Organisation et de Surveillance des Opérations de Bourse (COSOB), la
Société de Gestion de la Bourse des Valeurs (SGBV), et le dépositaire central des titres.
Une bourse encore limitée où leur capitalisation aujourd’hui est de l’ordre de 0,25% du PIB.
Si on compare la Bourse d’Alger avec la bourse de Maroc et de la Tunisie ; notre bourse
apparaît comme une exception : les bourses du Maroc et de Tunisie s’avèrent plus
développées et contribuent réellement au financement de l’économie. La Tunisie a connu une
reprise de l’activité boursière en 2005 avec une capitalisation de 9% du PIB, et en contre-
partie la Bourse du Maroc connaît une capitalisation importante de l’ordre de 55% du PIB.
Elle apparaît comme la structure la plus aboutie (fonds d’investissement, marchés dérivés en
développement).
228
C’est ainsique, la hausse des prix des hydrocarbures (pétrole et gaz) exportés, l’arrêt des
investissements et la réduction des dépenses courantes ont permis d’éviter la nécessaire
restructuration de l’économie. Le pays a entamé alors une nouvelle période de stagnation
économique prolongée, bien plus forte que celle qui a précédé entre 1982 et 1988 et les
réformes économiques de 1989 à 1991.
1-2-1-3- Le système bancaire algérien après 1998
Cette période s’est caractérisée par l’achèvement du programme d’ajustement structurel et par
l’ouverture du système bancaire sur l’investissement privé qu’il soit national ou étranger. Elle
est marquée également par la poursuite de l’opération d’assainissement financier du
portefeuille des banques publiques et la recapitalisation des établissements bancaires.
L’importance de ces opérations d’assainissement des banques publiques s’illustre à travers
leur coût qui passe de 1400 milliards de dinars en 1998 à 2000 milliards de dinars en 2001.
A partir de 1999, le système bancaire algérien enregistre la création de plusieurs banques
et établissements financiers publics, privés et mixtes agrées par le conseil de la monnaie et du
crédit. Aujourd'hui, le système algérien compte 20 banques commerciales aux côtés de la
Banque centrale, une bourse des valeurs, une société de clearing chargée des fonctions de
dépositaires, 1200 agences des réseaux bancaires. Il reste toutefois dominé par les banques
publiques à raison de 99 %.
Le tableau ci-dessous résume l’ensemble des banques privées nationales et étrangères en
Algérie.
Tableau 3-9- Les différentes banques privées nationales et étrangères en Algérie
Banques privées Date d’agrément Les
directions
Les
agences
-Banque El Baraka
-Arab banking corporation
-Banque générale méditerranéenne
-Citi banque
03 Novembre 1990
-24 Septembre 1998
-30 Avril 2000
-18 Mai 1998
01
-
-
-
01
01
01
01
229
-Compagni Algérienne de banque
-Société générale
-Union bank
-Natexis Aman banque
-Al ryan Algérian banque
-Arabe banque
-BNP Paribas
28 Octobre 1999
-04 Novembre 1999
-7 Mai 1995
-27 Octobre 1995
08 Octobre 1999
-15 Octobre 2000
- 31 Janvier 2002
-
-
-
-
-
-
-
01
01
01
01
10
Source : Banque d’Algérie
L’ouverture du système bancaire Algérien a été accélérée en 1998. Il est dominé par les
six banques publiques nationales pré dicté qui collectent 90% des ressources et distribuent
95% des crédits et les parts de marché restent faible pour les banques privées. C’est parce
que plusieurs facteurs qui affectent négativement sur les banques privées à savoir qu’elles
sont créées récemment et que leurs activités se concentrent beaucoup plus sur les
financements d’opérations spéculatives dont la rentabilité est garanties avec le financement
des entreprises productifs.
Depuis 1999, les principaux indicateurs macro-économiques se sont nettement améliorés
tels que; la balance des paiements et le budget sont excédentaires, les réserves officielles de
devises ont augmenté passant de moins d’un mois d’importation en 1990 à plus de 24 mois à
fin janvier 2003, la réduction sensible du taux d’inflation passant de 5.0% en 1998 à 2.5% fin
2003, la situation de surliquidité dans l’économie est illustrée par l’évolution du ratio de
liquidité (M2/PIB) qui passe de 40 % en 2000 à 64 % en 2007 où l’on note une légère
tendance à la baisse entre 2002 et 2005, et la dette extérieure a diminué d’environ 80 % du
PIB en 1993 à environ 21 % en 2002 sans profiter à l’emploi et à la croissance ou même au
recul de la pauvreté.
Tableau 3-10- Evolution de la dette extérieure et réserve de change
1999 2000
2001
2002
2003
Dette intérieure (millions DA) 1059.4 1022.9 999.4 980.5 911.9
Dette extérieure (millions dollars) 28 315 25 258 22 571 22 642 22 000
Réserve de change (millions dollars) 4 407 11 910 17 963 23 108 32 923
Source : Ministère des finances
230
On remarque que la dette intérieure du pays a diminué passant de 1059.4 en 1999 à 911.9
en 2003, cela se traduit notamment par une augmentation très importante de réserve de
change de 4407 million de dollars en 1999 à 32 923 million de dollars en 2003.
A prés la crise d’El Khalifa bank et de la BCIA le Mai et Août 2003, les banques étrangères
privées sont devenues très réticentes pour traiter avec les banques privées national et
notamment les opérations du commerce extérieure et le risque du pays a augmenté chez
certains organismes d’assurance de crédit compris la KOFACE parisienne110, et même la
perte de confiance des agents Algériens du secteur bancaire privée.
En effet et afin de pallier aux insuffisances de régulation du secteur bancaire, les autorités
monétaire ont été crée une nouvelle ordonnance 03 /11 le 26/08/2003.
a- L’ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit
L’année de 2003 a vu la promulgation de l’ordonnance n° 03/11 du 06 Août 2003 relative à
la monnaie et au crédit.
L’ordonnance n° 03-11a pour but de consolider le système, abroger la loi sur la monnaie et
le crédit, de porter plus loin la libéralisation établie par la loi de 1990, de renforcer la
sécurité financière et d’ améliorer nettement le système de paiement et la qualité du
marché.Elle a permis l'émergence progressive de la concurrence au sein du système bancaire
en faveur de l'installationdes banques et établissements financiersde réputation
internationaleen Algérie.
Dans le cadre de cette ordonnance, la nouvelle banque centrale perdun peu de son autonomie
vis-à-vis du pouvoir politique.
L’un des points les plus marquants de cette ordonnance est la mise en place d’une société de
garantie des dépôts bancaire SGDB auprès de la banque d’Algérie. Cette dernière est une
société à laquelle doivent souscrire les banques et les établissements financiers afin
110- M Ghernaout, « crises financières et faillites des banques Algériennes : du choc pétrolier de 1986 à la liquidation des banques El khalifa et BCIA», édition GAL 2004 P 55
231
d’indemniser les déposants en cas de faillite de la banque dans le cadre de la législation et
de la réglementation en vigueur.
A ce titre, il faut que chaque banque verse environ 1% de la totalité des dépôts qu’elle
collecte come garantie imposées par le conseil de la monnaie et de crédit chaque an. Elle
indemnise environ 4500 dépositaires après l’affaire d’EL Khalifa.
C’est ainsi, la mise en place d’un central de risque (CR) qui est chargé de recueillir auprès
de chaque banque et de chaque établissement financier les garanties prises pour chaque
crédit afin de protéger les intérêts des déposants.
Au total, la privatisation des banques et des institutions financières est un élément
incontournable de toute politique de relance économique et ce pour trois raison. D’abord, elle
contribue à l’effort de stabilisation macro-économique, elle favorise la promotion des
exportations hors hydrocarbures et elle entraine une transformation globale de l’économie en
atténuant le chômage.
b- Règlement n°08-04 du 23 Décembre 2008 exigée par la banque d’Algérie La promulgation de ce loi et le renforcement de leurs Fonds Propres ont permis à ces
institutions d’avoir des niveaux de Fonds Propres très au-delà du minimum réglementaire
exigé par le règlement de la Banque d’Algérie n°08-04 du 23 Décembre 2008 relatif au
capital minimum des Banques et Etablissements Financiers exerçant en Algérie.
Ce règlement de la Banque d’Algérie a pour objet de fixer le capital minimum que doivent
libérer àleur constitution, les banques et établissements financiers exerçant en Algérie (art
1).Ces institutions financières, constituées sous forme de sociétés par actions de droit algérien,
doivent disposer, à leur constitution, d’un capital libéré en totalité et en numéraire au moins
égal à 10 milliard de dinars pour les banques privées et à 3 ,5 milliardde DA pour les
établissements Financiers.
Cette augmentation du capital minimum a pour but de renforcer davantage la solidité
financière des banques et établissements financiers. L’opération vise non seulement une
stabilité du système bancaire en Algérie, mais contribue aussi à la protection des déposants.
232
1-2-2- L’établissement bancaire en partenariat
Le secteur bancaire est engagé dans une mutation qui devrait se traduire par une bancarisation
plus importante et par des opérations plus rapides. La modernisation peut s'accélérer par la
mise en place de partenariats avec les institutions bancaires et financières internationales.
Les banques étrangères qui souhaiteraient investir en Algérie et apporter une technologie
moderne pourraient sans doute trouver des opportunités de partenariat avec les banques
publiques algériennes.
La loi de finance complémentaire pour 2009 représente l’origine du partenariat dans
l’activité bancaire où elle instaure le partenariat comme modalité d’implantation des
investissements étrangers.
L’ordonnance n°10-04 du 26 août 2010 modifiant et complétant l’ordonnance n°03-11 du 26
août 2003 relative à la monnaie et au crédit, publiée dans le Journal officiel n°50 du 1er
septembre 2010, renforce le contrôle exercé par l’État sur les banques privées et en reprend
les dispositions pour les faires appliquer au secteur bancaire.
a- L’ordonnance n°10-04 du 26 août 2010: renforcement du contrôle sur les banques
privées
L’ordonnance n° 10-04 du 26 août 2010, modifiant et complétant l’ordonnance n° 03-11
relative à la monnaie et au crédit, stipule que la Banque d’Algérie est chargée de s’assurer la
sécurité et la solidité du système bancaire, intervenu après la révision de la loi relative à la
monnaie et au crédit en 2003.
La nouvelle ordonnance renforce la protection des intérêts de l'État, et ce, en disposant que
toute future ouverture de banque ou d'établissement financier par un investisseur étranger,
sera conditionné par la détention de 51% du capital par des actionnaires nationaux. “Les
participations étrangères dans les banques et établissements financiers de droit algérien ne
sont autorisées que dans le cadre d’un partenariat dont l’actionnariat national résident
représente 51% au moins du capital”, stipule la nouvelle ordonnance
Les principales mesures:
233
• L’Etat détiendra une action spécifique dans le capital des banques etdes établissements
financiers à capitaux privés et en vertu de laquelle il estreprésenté, sans droit de vote, au sein
des organes sociaux.
• L’Etat dispose d’un droit de préemption sur toute cession d’actions ou detitres assimilés
d’une banque ou d’un établissement financier.
• Les cessions d’actions ou de titres assimilés réalisées à l’étranger par dessociétés détenant
des actions ou titres assimilés dans des sociétés de droitalgérien qui ne se seraient pas
réalisées conformément aux dispositions del’ordonnance n° 01-03 relative au développement
de l’investissement sont nulleset de nul effet.
• Toute cession d’actions ou titres assimilés d’une banque ou d’un établissementfinancier doit
être autorisée préalablement par le gouverneur de la Banqued’Algérie dans les conditions
prévues par un règlement pris par le Conseil de lamonnaie et du crédit, non encore publié.
• La Banque d’Algérie a pour mission (supplémentaire) de veiller à la stabilité desprix et doit
établir la balance des paiements et présenter la position financièreextérieure de l’Algérie.
• Les banques ont l’obligation de mettre en place un dispositif de contrôle interne et de
contrôle de conformité. Dans ce dernier cas, il s’agit d’une conformité auxlois et règlements
et du respect des procédures.
• La Banque d’Algérie organise et gère une centrale des risques desentreprises, une centrale
des risques des ménages et une centrale desimpayés.
En effet, L’ordonnance n° 10-04 du 26 août 2010, modifiant et complétant l’ordonnance n°
03-11 relative à la monnaie et au crédit, stipule que la Banque d’Algérie est chargée de
s’assurer de la sécurité et de la solidité du système bancaire.
Grâce au niveau élevé des prix pétroliers et des dépenses publiques, l’Algérie a bien
surmonté la crise financière mondiale et était solidement armée pour faire face à la récession
internationale après plusieurs années de réformes économiques. A ce titre, dans un récent
rapport, la Banque mondiale note que l’Algérie est armée pour affronter les effets de la crise
financière internationale où à la fin du mois de septembre 2008, les réserves du pays
s’élevaient à 140Md$, soit 30 Md$ de plus qu’en 2007 et même le prix du baril de pétrole
devrait se situer en moyenne à 75 dollars, ce qui représente vraiment des signaux très
positifs à l’attention des investisseurs étrangers
A prés l’année de 2010, les banques publiques englobent environ 90 % des actifs de
l’industrie bancaire. Le secteur bancaire demeure modeste en comparaison avec celui d’autres
234
pays méditerranéens, les crédits accordés pour financer l’économie ayant représenté 34 % du
PIB en 2009 et le crédit au secteur privé environ 16 % en 2010.
En outre, la pénétration bancaire reste assez limitée en Algérie où il est estimé à 2,13% en
2009, les dépôts au sein des banques commerciales atteignant environ 47 % du PIB national et
le ratio dépôts hors hydrocarbures/PIB hors hydrocarbures s’établit à 59,4% fin de 2010
contre 63,3% en 2009 et pour les marchés financiers, La capitalisation boursière s’établit à
environ 0,1 % du PIB.
Le tableau ci-dessous représente les indicateurs macro-économique et micro-économique de
l’Algérie (2007-2011)
Tableau 3-11- Indicateurs macro et micro-économique de l’Algérie (2007-2011) 2007 2008 2009 2010 2011
Indicateur macro-économique
PIB par habitant (USD) 3 904 4 940 3 926 4 366 5 001
Croissance du PIB réel (%) 3,0 2,4 2,4 3,3 2,9
Inflation mesurée par l’IPC (%) 3,6 4,9 5,7 3,9 3,9
Balance courante (en % du PIB) 22,8 20,2 0,3 7,9 13,7
Solde budgétaire (en % du PIB) 6,2 9,1 -5,4 -1,1 -2,6
Dette publique brute (en % du PIB) 12,5 8,2 10,4 10,4 10,7
Population (millions) 34,4 34,5 35,6 36,1 36,7
Indicateur micro-économique
Actifs/PIB 69,3 73,1 66,7 66,8 62,6
Dépôts/PIB 46,4 44,9 46,7
Prêts/PIB 31,5 26,3 33,8 39,7 48%
Prêts/dépôts 67,7 58,6 72,4 95,12
235
Prêts non productifs/ Montant brut des prêts 23,4 23,77 24,1 20,9 16
Ratio d’adéquation de fond propre 12,9 16,54 21,87 23,31 24
Rendement de fond propre 24,6 25,2 25,7 20,7 23,11
Source : FMI, Banque d’Algérie (2011)
La mise en œuvre de l'ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit
confèrent un rôle important à la supervision bancaire.
C’est ainsi, en vertu de la loi bancaire modifiée en 2010, des travaux font partie des
responsabilités qui incombent à la Banque d’Algérie pour garantir la stabilité financière.
Cette dernière joue un rôle déterminant pour encourager la modernisation et la libéralisation
du système bancaire. Dans ce cadre, des efforts visant à renforcer la surveillance bancaire afin
d’améliorer l’évaluation, la gestion et le contrôle des risques.
En plus,le règlement n° 11-08 du 28 novembre 2011 relatif au contrôle interne des banques
etétablissements financiers de la Banque d’Algérie vise à aligner le système algérien sur les
procédures prudentielles et de surveillance de l’activité édictées par la Comité de Bâle sur le
Contrôle Bancaire.
Section 2: L’adoption de règles prudentielles par les banques Algérienne
En Algérie, la loi n° 90-10 du 14 Avril 1990 confère une large autonomie à la Banque
Centrale, désormais dénommée Banque d’Algérie.
On a déjà vue que l'objectif de la promulgation de la loi sur la monnaie et le crédit N° 90-10
du 14.04.1990 était de faire progresser les méthodes de travail du système bancaire et
d'ouvrir le champ au capital privé national ou étranger pour s'y impliquer sous forme de
détention de la propriété entière du capital de la banque privée ou sous la forme mixte de
partenariat.
D'autre part, cette loi a accordé une attention aux règlesprudentielles des banques, et au
manque de liquidité imputé de l’excès d'utilisation des fonds dans des opérations à long
terme.
236
C’est ainsi, l'année 2003 a vu la promulgation de l'ordonnance n°03/11 du 26 Août 2003
relative à la monnaie et au crédit qui a pour but de renforcer la libéralisation du secteur
bancaire, les conditions d'installation et de contrôler des banques et établissements financiers,
et même la Banque d'Algérie elle aussi a mis en place des mécanismes plus affinés de
surveillance, de veille et d'alerte.
L’Algérie en effet a mis en œuvre de vastes réformes financières dès l’indépendance
jusqu’aux nos jours de manière séquentielle. Elle a d’abord libéralisé les taux d’intérêt,
supprimé le contrôle des crédits et créé des nouveaux instruments financiers pour le budget.
Ensuite, elle a recentré la politique monétaire, a accru l’approfondissement financier et a
renforcé la réglementation prudentielle et de supervision (nous consacrons notre étude à
partir de 1990).
Il s’agit de savoir en effet si ces réformes ont permis une meilleure efficience des banques
commerciales ce qui leur donnent la capacité d’introduire les accords Bâlois sans aucune
difficulté et de garantir la solidité de leurs système bancaires .
Nous essayerons d’analyserl’évolution des indicateurs de l’approfondissement bancaire111 en
Algérie tels que l’évolution des indicateurs relatifs au développement de la bancarisation, à
l’évolution des crédits au profit du secteur productif privé, à l’évolution des taux d’intérêtréel,
à l’évolution de la rentabilité des banques à travers l’évolution de leurs marges bancaires,
leurs marges d’intermédiation, de la rentabilité des actifs (ROA) ou celle des capitaux (ROE).
L’évolution de ces indicateurs de solidité financière du système bancaire a permis de donner
une idée sur les banques algériennes, notamment sur les plans de la rentabilité et de la
gestion des risques. Et afin de mieux d’évaluer notre système bancaire,on a essayé à
chaque fois de le positionner par rapport au d’autres systèmes bancaires voisins.
Autrement dite, l’analyse de toutes ces indicateurs donne l’idée sur le système bancaire s’il
est capable de respecter toutes les normes prudentielles annoncées par le comité de Bâle
afin d’éviter les crises bancaires et de garantir une solidité effective du système bancaire.
111- L’approfondissement bancaire «Banking Depth» est appréhendé en littérature en se référant généralement à des indicateurs de mesure relatifs à l’activité de collecte de dépôts ou à la capacité du secteur bancaire à octroyer des crédits qui s’avère primordiale pour l’accélération de la croissance économique (Beck, Demirgüç-Kunt et Levine (2004), Beck, Levine et Loayza (2000). De même, la disposition des banques à prêter au secteur privé montre la maturité du système bancaire et sa capacité à canaliser l’épargne disponible vers des efficaces.
237
2-1- un système bancaire respectant les règles prudentielles : accord de Bâle I
La libéralisation du secteur bancaire est intervenue avec la promulgation de la loi n° 90-10 du
14 Avril 1990 relative à la monnaie et au crédit etla promulgation en suite de l'ordonnance
n°03/11 du 26 Août 2003 relative à la monnaie et au crédit.Les premiers signes de
concurrence ont émergé, depuis la fin des années 1990, avec l'entrée dans ce secteur de
banques et établissements financiers privés (nationaux et étrangers) et qui a constitué un fort
potentiel d'amélioration de l'intermédiation bancaire.
En vue déjà que le comité de Bâle a été crée des accords dits de Bâle à commencer par le
premier dispositif Bâle I publié en juillet 1988, adopté aujourd’hui par plus de 100 pays dans
le monde. Il a introduit une exigence minimale de fonds propres de 8% afin de couvrir de
façon quantitative le risque crédit.
Pour l’Algérie, les premiers mécanismes de surveillance effectifs sont intervenus en 2000,
sous la conduite de la Banque d’Algérie depuis lors, s’est poursuivi la restructuration et la
consolidation du dispositif de supervision.
A ce titre, la Banque d’Algérie avait adapté le ratio Cooke dès la fin des années 90 dans le
cadre de l’accord de Bâle I pour un capital minimum de 30 Millions DA qui fixait la limite
de l’encours crédit accordés par une banque en fonction de ses capitaux propres.
Figure3-1-l’évolution du niveau des crédits domestiques distribués Figure 3-2- Analyse comparative duFinancement du
par le secteur bancaire Algérienne en % du PIB de 1998 à 2006secteur privé Au pays du Maghreb .
Source : Ministère des Finances & Rapports AnnuelsSource: Ministère des Finances & Rapports annuels 2000-07 Banque d’Algérie 2000-2007,Banque mondiale 2007
2629,3
24,725,428,426,225 23,623
6,8 6,9 7,1 812,112,211,211 11,7
crédit à l'économie en % de PIB
crédit bancaire au secteur privées en % de PIB
98 9920
0020
0120
0220
0320
0420
0520
06
Algérie
Maroc
Tunisie
238
* Etablie par nous même à partir de ces références *
Le financement bancaire constitue la principale source de financement de l’économique dans
ce pays, et ce au cours de la période 1998-2006. Le système bancaire algérien enregistre un
recul de l’activité de crédit de 28.4 en 2002 à 23.2 en 2006.
En contrepartie, le crédit bancaire à l’économie qui demeure essentiellement le fait des
banques publiques est de plus en plus accessible au secteur privé mieux qu’auparavant, c’est
parce que les réformes de 1990 se sont accompagnées de défaillances de petites banques
privées voire la faillite de certaines d’entre elles débouchant sur des retraits d’agrément entre
mi-2003 et début2006.
Une croissance rapide au cours des années 2000 de la part des crédits octroyés au secteur
privé de 7.1 en 2000 à 11.7 en 2006, mais le niveau de ce ratio de crédit bancaire au
secteur privé en % du PIB reste très faible si l’on compare par rapport aux pays voisins de
l’Algérie où il avoisine 40% au Maroc et 60% en Tunisie.
Concernant la liquidité du pays, le système bancaire algérien à partir de 1998 en quelques
années seulement, passe d’une situation de pénurie de liquidité à une situation d’excès d’offre
de liquidité et à partir 2000 la liquidité du pays surmonte jusqu’au 64% en 2007, où l’on
note une légère tendance à la baisse entre 2002 et 2005.Ce phénomène est essentiellement
imputable à l'évolution de la part croissante de la masse monétaire plus que PIB dans un
contexte de stabilisation du taux de change de (1997-2000),
En moyenne, le ratio se situe autour de 54% sur la période 1998 à 2007, cela ne traduit pas
le développement bancaire exacte, c’est parce que une partie de l’épargne budgétaire est
accumulée dans le fonds de régulation des recettes. Pour mieux mesurer l’indice du
développement bancaire, en calculant le même ratio par rapport au PIB hors hydrocarbure où
le ratio de liquidité moyenest environ 97% entre 2000 et 2008.
Comparé à d’autres pays, surtout les pays du Maghreb, l’Algérie compte parmi les pays
avancés dans le cadre de la collecte du ressource. Ce taux reste, néanmoins supérieur au
239
rapport minimum de 100% 112que les banques doivent maintenir suivant la réglementation
prudentielle où il passe de 99.8% en 2006 à 107.3% une année après soit un
accroissement de 7.5 point.
Figure-3-3- Evolution de la liquidité de l’économie (M2 /PIB) Figure 3-4- Evolution du ratio M3/PIB
Source: Banque d’Algérie (2007) Source: WDI, World Bank (2008), Banque d’Algérie
Un autre indicateur mesure le degré du développement bancaire est représenté par le ratio
actifs liquides (M3) en % de PIB. Il se situe en moyenne entre 54% et 89% en termes de PIB
hors hydrocarbures. A la lumière de ces résultats et comparé aux autres pays, le système
bancaire Algérien enregistre une avance certaine en termes de mobilisation des ressources
financières disponibles surtout à partir de 1999 suivant le plan d’ajustement structurel.
Dans l'ensemble, les banques Algériennes ont respecté les règles prudentielles introduites par
le comité de Bâle où se qu’on appel Bâle I. Le coefficient de solvabilité113 a atteint 12.85%
en 2007 contre 15.15% en 2006 et 11,94% en 2001, dépassant le taux réglementaire de 8%.
112- Suivant les normes prudentielles imposées par le comité de Bâle, le ratio de liquidité d’une banque doit être supérieur ou égale à 100%, en se rapportant les actifs liquides à court terme au passif liquide à court terme, mais malheureusement nos banques publiques ne respectent ce pourcentage. 113- Les règles prudentielles en Algérie se représentent dans la définition d’un ratio de solvabilité et du ratio de liquidité. Le règlement 19-09 du 14-08-1991 impose que le dernier délai de l’application d’un ratio de solvabilité pour couvrir les risques supérieur ou au moins égale à 8% sera la fin de 1999 , et se passe par les phases suivantes prenant en compte la transition de l’économie algérien vers un économie libérale: 4% pour
45,8 45,3 49,458,5 64,1 63,9 60,9 55,1 57,1
79,3 80,1 80,788,9
95,3 99,3 98 99,2107,8
98 99 2000200120022003 200 20052006
M2/PIB M2/PIB hors hydrocarbure
34,8 37 38
53,859,4 59,4
50,556,6 54
59,4 60 61,1
81,8 86,992,6 90,9 90,9
99,8
98 99 2000200120022003200420052006
M3/PIBM3/PIB hors hydrocarbure
240
2-2- L’Algérie essaye de dynamiser et moderniser leur système bancaire
On a vu que le système bancaire algérien a toute la possibilité pour adopter le ratio Cooke
dans le cadre du premier accord de comité de Bâle dès la fin des années de 90.
Maintenant on essaye de savoir est ce que le système bancaire algérien a toute la capacité
pour s’aligner sur les règles prudentielles du Comité de Bâle ou ce qu’on appelle accord de
Bâle II (ratio MC-Donought) puis de Bâle III ?
2-2-1 positionnement du système bancaire algérien –Le niveau d’intermédiation
bancaire-
En 2011, le secteur bancaire algérien se compose de 35 institutions financières, dont 20
banques commerciales. Plus précisément, le système bancaire est constitué, à fin 2011, de
vingt-sept (27) banques et établissements financiers ayant tous leur siège social à Alger. Les
banques et établissements financiers agréés se répartissent comme suit :
- six (6) banques publiques, dont la caisse d'épargne ;
- quatorze (14) banques privées à capitaux étrangers, dont une à capitauxmixtes ;
- trois (3) établissements financiers, dont deux publics ;
- trois (3) sociétés de leasing dont deux (02) privées ;
- une (1) mutuelle d'assurance agricole agréée pour effectuer des opérations de banque qui a
pris à fin 2009 le statut d’établissement financier.
La majorité des banques sont publiques et celles ayant un statut privé sont toutes sous
contrôle étranger.
Ces dernières années, le système bancaire algérien a connu une forte densification du réseau
des banques et établissements financiers où il comptait une dizaine dans les années quatre-
vingt-dix, et actuellement le nombre d’établissement, de banques commerciales et
d’institutions financières changent suivant la libéralisation du sy
stème bancaire algérien.
la fin du juin 1995, 5% pour la fin 1996, 6% la fin décembre 1997, 7% la fin décembre 1998 et 8% pour la fin décembre 1999. (avec une pondération du risque (0%....100%). En ce qui concerne la division des risques, les autorités algériennes impose un taux inférieur ou égale à 25% des fonds propre des banques à partir de 01-01-1995 (risques propres pondéré/fonds propres inférieur à 25%). Si le montant des risques dépasse 15% du montant propre de la banque, il faut que (risques propres pondéré/fonds propres inférieure de 10 fois du montant de fonds propres). ¨%
241
De plus, le ratio actif/PIB es diminue, la hausse du PIB du secteur hydrocarbures, les crédits
à l’économie des banques y compris les créances non performantes rachetées par le Trésor
par émission de titres (titres non échus) représentent 48 % du produit intérieur brut hors
hydrocarbures (48 % en 2010)…
Toutes ces indicateurs montrent que le niveau d’’intermédiation bancaire s’améliore
progressivement, mais reste toujours en retard par rapport aux nos voisins. En essayerons
d’analyser ces points.
2-2-1-1 Développement de la bancarisation en Algérie
D’après le gouverneur de la Banque d’Algérie, le taux de bancarisation sous l’angle du
développement du réseau reste encore faible comparativement au niveau atteint dans les pays
dont le développement est proche de celui de l’Algérie.
Le Forum des chefs d’entreprises qui regroupe le patronat algérien et l’association des
banques et des établissements financiers (ABEF) attirent l’attention sur la sous_
bancarisation de l’économie algérienne.
Le secteur bancaire en Algérie dispose d’un grand nombre d’agence bancaire avec un réseau
fort de 1339 agences en 2007 contre des 1083 agences des banques publiques et celui des
banques privées et établissements financiers 343 agences fin 2011 contre respectivement
1077 et 290 à fin 2010.
Néanmoins, le taux de bancarisation sous l’angle du développement du réseau demeure
encore faible puisque l’Algérie compte, en 2007, une agence bancaire pour 28 300 habitants,
si on compare avec nos voisins la Tunisie et le Maroc qui comporte une agence pour 9000 et
12000 habitants respectivement.
En plus, en moyenne il existe 5,3 agences bancaires enregistrées pour 100.000 adultes en
Algérie, a alors que le montant des dépôts bancaires représente 36,05 % du PIB, contre des
prêts bancaires équivalant à 23,57 % du PIB.
Abordant le système de paiements automatiques en Algérie, les deux institutions notent qu'en
ce qui concerne les distributeurs automatiques bancaires et postaux (Automatic teller machine,
ATM), il existe 5,75 distributeurs par 100.000 adultes, soit 0,60 machine par 1.000 km2.
Par ailleurs, le niveau de bancarisation (confirmée par le ratio population active/guichets
bancaires), en termes de nombre de comptes ouvertspar les banques à la clientèle des
242
déposants (comptes actifs en dinars etdevises) et par les centres de chèques postaux, se situe
en 2011 à environ 2,6 comptes par personne en âge de travaille contre 2,5 en 2010.
En effet, l’implantation géographique est un indicateur de proximité du service client, cible
principale du métier bancaire. Cela implique notamment qu’en dépit du développement très
récent de la banque en ligne ou la banque à distance, cette proximité géographique continue à
structurer la relation banque- client ( Diestch 2000, Degryse et Ongena, 2008).
Une étude sur les principaux déterminants de l’efficience des banques italiennes observées sur
la période 1993-1996 a montré que les banques inefficientes ont un réseau de branches plus
étendu que celui des banques efficientes (Girardone et al., 2004). Figure3-5- Evaluation du taux d’accessibilité aux produits Figure 3-6 Analyse comparative du taux d’accessibilité Bancaires en Algérie au pays du Maghreb
Source : Banque d’Algérie; rapport annuel Source: Banques centrales
2011
* Etablie par nous même à partir de différents sources *
On remarque que le nombre d’agence diminue au fil du temps si on le compare avec le
nombre d’habitant.
En Tunisie le rapport est une agence pour 9 000 habitants et au Maroc il y a une agence
pour 12000 habitants où le réseau des agences bancaires est fortement concentré dans les
villes(environ 60% des agences sont localisées dans cette région).
L’Algérie ne dispose pas un système bancaire complet puisque le taux de bancarisation est
moins de 20% contre 30% au Maroc en 2009. Si on relie le taux de bancarisation avec les
ménages qui ont au moins un compte dans une banque (en %). Ce taux classe l’Algérie au
3ème rang à l’échelle des pays du Maghreb.
31,04131,33
30,49729,473
28,36626,4
Nombre d'abitant par agence
28000
12000
9000
2008 2008 2008
Algérie
Maroc
Tunisie
243
L’une des principales causes qui freinent le développement de la bancarisation en Algérie est
la lenteur enregistrée concernant la délivrance des agréments pour l’ouverture de nouvelles
agences. Autrement dite, au début de l’année 2012, certaines banques continuent de se
retrouver dans l’attente du feu vert de la banque d’Algérie malgré qu’elles soient équipées et
qu’elles ont recruté le personnel (BNP Paribas El-Djazair annonce 58 agences
opérationnelles mais encore 13 agences en attente d’agrément).
2-2-1-2 Analyse de quelques indicateurs : mesures de l’efficience et solidité du secteur
bancaire algérien
Le système bancaire algérien est caractérisé par la dominance des banques publiques (y
compris la caisse d'épargne)qui représentent en moyenne 90,8 % du total des actifs
del'ensemble des banques, 76,6 % du produit net bancaire total et80,6 % du réseau bancaire
national fin 2008.
Avec l’accroissement du risque, les banques étaient obligées d’augmenter leurs marges
d’intermédiation dans les années 1990 afin d’éviter la faillite. A ce titre, et si on compare la
rentabilité des banques algériennes avec celle des autres banques du reste du monde, on
constate que la rentabilité de nos banques (publiques ou privées) réalisent un niveau
relativement élevé. Cela se traduit par la détérioration de la qualité des actifs et la faible
intensité de la concurrence entre les banques.
Dans le cadre de la stabilité d’une banque, plusieurs auteurs suggèrent que l’un des
indicateurs clés de la stabilité d’une banque est l’indice de son risque d’insolvabilité (Kaddour
et al., 2010 ; Mamoghli et Dhouibi, 2009 ; Hassine, 2000; Sinkey, 1999 ; McAllister et
McManus, 1993 ; Liang et Rhoades, 1991).
Cet indicateur comporte le ratio des capitaux propres/Total Actif, le rendement de l’actif de
la banque(ROA) (si le rendement des actifs augmente, l’indice du risque d’insolvabilité
diminue) et la rentabilité de banque, et d’un autre coté le risque d’insolvabilité est affecté
par les fluctuations du passif de la banque.
244
1 - Une meilleure collecte de ressources
Le système bancaire a fourni d'importants efforts pour mobiliser l'épargne nationale, ce qui a
permis une croissance régulière des ressources collectées passant de 14% en 2010 à 16,5% en
2011 après une forte baisse de 4,2 % enregistrée en 2009 année du choc externe de grande
ampleur pour l’Algérie. Cette baisse s’établit à 4,2 % contre un fort accroissement de 14,3 %
en 2008 et 27,1 % en 2007. Figure 3-7 Evolution des dépôts du système bancaire Figure 3-8 La répartition des dépôts par secteur
Source : Banque d’Algérie ; rapport annuel 2009, Source : Banque d’Algérie ; rapport annuel 2009,2010,2011
2010,2011
La hausse des dépôts s’établit à 15,7 % contre 13,1 % en 2010 (-0,3 % en 2009).
Les banques enregistrent un accroissement plus important dans la collecte des dépôts 29,1%
en 2011 contre 19,7 % comparativement à celui des dépôts collectés par les banques
publiques passant de 13,5% en 2010 à 15,2% en 2011.Un accroissement important des
dépôts collectés par les banques privées (29,1 % contre 19,7 % en 2010) comparativement à
celui des dépôts collectés par les banques publiques (15,2 % contre 13,5 % en 2010). Cela
s’explique par la hausse de la part des banques privées dans le marché des ressources (10,9
% contre 10,2 % en 2010 et 10,0 % à fin 2009).
Dans le cadre de la collecte des dépôts à vue, les banques privées ont connu un taux d’
accroissement passant de 32,8 % en 2011 à 15,4 % en 2010 plus fort que les banques
publiques (20,5 % contre 14,6 % en 2010), en contexte de relativestabilité des dépôts à vue du
secteur des hydrocarbures.
93,1 92,2 90 89,6 89,1
6,9 7,8 10 10,4 10,9
2007 2008 2009 2010 2011
Banques publiques Banques privées
2007 2008 2009 2010 2011
52,7%
51,7% 42,3% 44,3%47,3%
47,3% 48,3%57,7%
55,7% 52,7%
Banques publiques Banques privées
245
Par ailleurs, la part des dépôts à terme y compris les dépôts en devises, demeure importante
dans l’encours total des dépôts du secteur privé et ménages (67,4 % contre 68 % à fin 2010)
comparativement à la part des dépôts à terme collectés par les banques auprès du secteur
public qui est relativement faible et en baisse (21,8 % contre 24,5 % à fin 2010).
La part des dépôts collectés par les banques (figure 3-8) auprès des entreprises privées et
ménages qui a connu un accroissement modéré 48,3 % à fin 2008 et 47,3 % à fin 2007, est
passée à 57,7 % en 2009 à 55,7% en 2010 et à 52,7% en 2011. En contrepartie, la part des
dépôts du secteur public a enregistré une forte baisse en 2009 pour atteindre 42,3 % puis
44,3% en 2010 et 47,3% en 2011 après une baisse passant de 51,7 % à fin 2007 à 52,7 % à
fin 2008. Cette forte baisse de la part relative des dépôts du secteur public est due pour une
grande partie, à la contraction des dépôts du secteur des hydrocarbures en contexte duchoc
externe.
Un secteur bancaire en phase d’expansion
On a vu que les ressources des banques algériennes augmentent de manière continue. Cela
est dû principalementà d'importants efforts fourni par les autorités afin de mobiliser l'épargne
nationale. Plus précisément, le secteur bancaire algérien est en phase d’expansion durant la
période de 2007-2011.
Le ratio de liquidité M2/PIB (le taux de liquidité des banques), constitue un indicateur de
développement bancaire, renseignedavantage sur la capacité d’une banque dans la
mobilisation de l’épargne financière(niveau d’intermédiation bancaire). Figure3-9 Evolution du M2/PIB en % Figure3-10 Evolution du ratio actif/PIB en %
Source: Banque d’Algérie ; rapport annuel 2009,2010 Source : Banque d’Algérie (2009, 2010, 2011)
, 2011
69,3 73,1 66,7 66,8 62,6
100,3 100,4 95,6 89,9 87,8
2007 2008 2009 2010 2011
actif/PIB actif/PIB hors hydrocarbures
69,3 73,1 66,7 66,8 62,6
100,3 100,4 95,6 89,9 87,8
2007 2008 2009 2010 2011
actif/PIBactif/PIB hors hydrocarbures
246
La liquidité des banques a connu une fort augmentation de 2008 à 2009 passant de 63% à
71,5% respectivement puis un recul modérée en 2010 enregistrant 68,7% et 69% en 2010 et
2011. À la grosse au modo, En 2011, le secteur bancaire reste solide et résilient, ancré sur une
position de liquidité des banques très solide
Toujours dans le cadre de mobilisation des ressources financières disponibles, le ratio
actif/PIB constitue un autre indicateur de développement du système bancaire mesure la
capacité des banques de mobilisé leurs ressources internes disponible. Alors, une croissance
de l’économie soutenue.Ce ratio(figure 3-11) a connu un accroissement modérée durant la
période d’étude se situe en moyen à 67,7% et à 87,6% en termes de PIB hors
hydrocarbures.
Comparer aux autres pays du monde, le système bancaire en Algérie enregistre une avance
certaine, mais toujours reste faiblesi on compare avecla part des actifs des banques des pays
de la zone Euro(en% PIB) tels que ; la France a atteint environ 420% du PIB, 339% en
Espagne et 256% en Italie.S’est traduite alors par le haut niveau de développement du
système bancaire.
Figure 3-11 Actif/PIB : une Analyse comparative (2011)
Source : FMI, Banque d’Algérie ; rapport annuel 2011
Maroc Qatar Tunisie Koweit Oman Algérie
110% 110% 109% 98%68% 62,6%
247
Crédit distribués
Pour le financement de l’économie, le système bancaire algérien repose dans un premier
temps sur la distribution du crédit qui présente environ 42% du PIB hors hydrocarbures.
L’activité de crédits à l'économie des banques algériennes a évolué de manière modérée y
compris le rachat des créances non performantes par le trésor de 2007-2010
Figure 3-9 Evolution des crédits distribuéfigure 3-10 Evolution du ratio crédit/PIB (2011) -Analyse comparative-
Source : Banque d’Algérie; rapport annuel 2009, 2010, Source : FMI, Banque d’Algérie (2011)
2011
Le total des crédits des banques, hors rachat de créances par le Trésor effectuéen 2011 a
progressé de 14,0 % contre 5,9 % en 2010.
A partir de ce graphique on remarque que la part des banques privées dans la distribution du
crédit continue à augmenter soit 14,3 % en 2011 contre 13,2 % à fin 2010 et 12,1 % en
2009. Pour les banques publiques, la totalité des crédits distribués a légèrement baissé de
88.5% en 2007 à 85.7% en 2011.
Dans ce contexte, la totalité de crédits distribués en 2011 par les banques privées constitue
une expansion où elle s’établit à 23,2 % contre 15,5 % en 2010, alors que les crédits au
secteur public baissent de 1,6 % contre une hausse de 23,6 % en 2009 et ce, en raison de
l’ampleur des rachats de créances sur les entreprises publiques financièrement déstructurées.
88,5 87,5 87,9 86,8 85,7
11,5 12,5 12,1 13,2 14,3
2007 2008 2009 2010 2011
Banques publiques Banques privées
Maroc Egypte Tunisie Qatar Algérie Oman
85,6% 82,7%
70%
59,8%
48%
32,3%
248
En fin de compte, si on compare l’encours total des dépôts collectés, aussi bien auprès du
secteur public que du secteur privé et hors dépôts de garantie(importation, engagements par
signature) on retrouve qu’ils restent largement supérieur à l’encours total des crédits
distribués à ces deux secteurs, alimentant ainsi l’excèsde liquidité.
Le ratio crédits / PIB, reflétant les crédits distribués par les banques, illustre le rôle important
du secteur bancaire dans l’octroi de crédits à l’économie.
Elle a enregistré un recul de l’activité de créditenregistrant un taux de 48% en 2011
comparativement à d’autres pays arabes surtout les pays de Maghreb. Cela s’est traduit
notamment, par le faible niveau d’intermédiation bancaire.Toutefois, En comparant ces
chiffres (ratio de crédit/PIB) des pays d’arabes avec les pays de la zone Euro, on constate
qu’ils sont nettement inférieurs à la fin 2011. A titre d’exemple la France affiche 222%,
l’Espagne 212% et Portugal 190,0% fin 2011.
Un secteur bancaire caractérisé par sa situation de surliquidité: Les crédits restent peu développés par rapport aux dépôts
Le ratio crédit/ dépôts mesure le niveau de liquidité du secteur bancaire.
Ce ratio présente environ 55% en 2011 montrant que les créditsoctroyés sont nettement
inférieurs aux dépôts. Le secteur bancaire algérien s’est caractérisé en effet par une situation
de surliquidité. Figure 3-11 Evolution du ratio crédit/dépôtsFigure 3-12 Evolution du ratio crédit/dépôts: Une analyse comparative(2011)
Source : Banque d’Algérie; rapport annuel 2009,2010 Source : Banque d’Algérie (2011), FMI
,2011
48% 50,64% 50,94%57,18%55,32%
1,66 1,6 1,21 1,26 1,31
2007 2008 2009 2010 2011
Ratio crédit/dépôt Banques publiquesBanques privées
144,2%124,2%
108% 101% 90%55,3% 49,5%
249
Pour les banques privées, la part des crédits distribués reste relativement stable par rapport
au niveau des dépôts collectés passant de 1.66% en 2007 à 1.6% en 2008, 1.21% en 2009,
1.26% en 2010 et à 1.31% en 2011, alors pour les banques publiques un niveau inférieur reste
stable durant la période de 2007-2011 passant de 0,95% en 2007 à 0,96% en 2011.
On remarque ainsi que le niveau du ratio crédit /dépôts qui représente un ratio de
couverture a augmenté de 48% en 2007 à 57.18% en 2010 et à 55,32% en 2011. Cela
s’explique par une situation de surliquidité des banques algériennes où le niveau des dépôts
collectés est supérieur à celui des crédits octroyés par les banques qu’elles soient publiques
ou privées.
En rapportant ce niveau de ratio à d’autres niveaux observés dans différents pays du
monde, on trouve que ce ratio demeure moyen (pas trop élevé et pas très faible). Cela
témoigne sur une situation de surliquidité de l’économie. En prenant à titre d’exemple nos
voisins la Tunisie et le Maroc, on trouve que le niveau de leurs ratios est élevé. Il est situé
respectivement à 108% et 101,0% en 2011. Alors il en résulte une situation du manque de
liquidité dont souffre le secteur bancaire.
D’après le rapport annuel de la banque d’Algérie, le Trésor a procédé aux remboursements
des obligations émises en contrepartie du rachat de créances non performantes des entreprises
publiques pour un montant de 55,7 milliards de dinars en 2011. L’encours des créances que
les banques publiques détiennent sur le Trésor à titre de rachat de créances, y compris les
nouveaux rachats de 2011, a augmenté (358,7 milliards de dinars contre 320,7 milliards de
dinars à fin 2010).
Figure3-13 Crédits non performants en % du total créditFigure 3-14 Analyse comparative du taux decréance créance accrochée (2011)
Source: Banque d’Algérie ; rapport annuel
23,%4 23,77% 24,1%
20,9%
16%
2007 2008 2009 2010 2011
16%
13,2%10,9%
8,5%
4,8%2,3% 1,7%
250
09,2010,2011Source : FMI, Banque d’Algérie (2011
Le niveau des crédits non performants reste élevé dans les banques commerciales en Algérie
se situant en 2011 à 16%. La baisse est importante et considérable passant de 30% en 2006 à
23,4% en 2007 à 16% en 2011, mais elle reste insuffisante.
Toutefois, le taux des créances non productives reste assez élevé comparativement aux autres
pays du monde et aux normes internationales (6%).Il va falloir alors fixer des politiques de
gouvernance plus strictes afin de diminuer au maximum ces créances.
En se comparant aux autres pays arabes, on remarque que le taux des créances non
performants en Algérie est le plus élevé avec 16% puis vient la Tunisie avec 13,2% ensuite
le Maroc avec un taux de créances accrochées faible de 4,8% en 2011.
Les pays membres du conseil de coopération du Golf, semblent les meilleurs en terme de
qualité d’actifs puisqu’ils affichent des taux de créances classées très faibles à l’instar de
Qatar (1,7%), de l’Arabie Saoudite (2%) et de Oman (2,4%) enregistrés au titre de l’exercice
2011.
Il est impératif donc pour le secteur bancaire algériende fournir d’avantage des efforts de
provision de ces créances afin d’élargir la compétitivité et la rentabilité du secteur bancaire
public où il enregistre un accroissement environ de 74,14% en 2010 contre 68,29% en 2009.
Ce taux reste faible et ce malgré une amélioration de 5,85 points enregistré qui reste en
deçà des normes internationales (90% en moyen).
2-La rentabilité des fonds propres
La rentabilité des fonds propres est l’outil majeur de pilotage des banques. La rentabilité des
fonds propres des banques Algérienne s’est affichée en détérioration à la fin de décembre
2011 pour s’inscrire à 23,11%.
Au cours de la période 2007-2011, elle se situe (ROE) en général à un niveau relativement
élevé. Néanmoins, la rentabilité des fonds propres reste globalement stable entre 2007 et
2009, soit 24,59 % en 2007 à 25,15 % en 2008 ; 24,83 % en2009, pour une baisse en 2010
qui s’établit à 20,72 %.
251
Si on regroupant les banques publiques de privées, on trouvant que pour la période 2007-
2008, la rentabilité des fonds propres des banques privées est légèrement supérieure à celui
des banques publiques, par contre en 2009, 2010 et 2011 et le taux de rentabilité des fonds
propres des banques publiques est supérieur à celui des banques privées.
En effet, le ratio de rentabilité des fonds propres (return on equity - ROE) des banques
publiques après une forte amélioration en 2007 de 6,2 points, augmente modérément en 2008
pour s'établir à 25,01 % et à 27,41% en 2009 a diminué en 2010 de 4,7 points pour s’établir
à 22,41% et à 23,05% en 2011 contre 23,64 % en 2007.En contre partie, le ratio de
rentabilité des banques privées après une diminution en 2008 de 2,4 points, a encore baissé
de 3.8, 5.05 points pour s’établir à 21,84 % et 16.79% en2009 et 2010 respectivement.
Figure 3-15Evolution du rendement de fonds propres ROEFigure 3-16 Analyse comparative au différents pays du monde 2011
Source: Banque d’Algérie; Rapport annuel 2009,2010 Source : FMI, Banque central, Banqued’Algérie ; ,2011
Rapport annuel 2011
Si on compare la rentabilité des fonds propres d’Algérie avec celle des autres pays, on
retrouve que les banques en Algérie réalisent un niveau de rentabilité presque trois fois plus
élevés que celui réalisé par les banques Tunisiennes qui s’établie à 7.9%. Il est d’ailleurs
presque au même niveau que celui réalisé en moyenne par les banques de l’Afrique du Sud
laquelle enregistre un ROE de 21.0%, suivie par la Turquie, le Maroc dont la rentabilité est
assez élevéecar elle est due principalement aux privatisations et aux réformes précoces, et la
France avec un niveau de rentabilité satisfaisant.
La comparaison de la rentabilité des fonds propres des banques des pays du Maghreb fait
apparaître des différences notables, où la rentabilité des fonds propres des banques
23,64 25,01 27,4122,7 23,11
28,01 25,6 21,84
16,79 17,11
2007 2008 2009 2010 2011
Banques privées Banques publiques 21,0% 20,01%
14,0%13,4% 13,1%
7,9%
-13,0%
252
Algériennes paraît largement supérieure à celle des banques Marocaines et Tunisiennes qui
affichent respectivement un ROE de l’ordre de 13,4% et de 7,9% à fin Décembre 2011.
Dans le cadre d’analyse de la performance du secteur bancaire, Baraka(2005) faire une étude
comparative (ROA/ROE) des pays de MENA et pays d’Afrique du Nord. Il trouve que
tousles pays de MENA semblent satisfaisante et même pour les pays d’Afrique du Sud,sauf
pour l’Algérie qui représente de faible gain.
Figure 3-17 Taux de performance du secteur bancaire
Source: Barakat(2005),”Issues and prospects for regional financial markets”, FEMIP Expert Committee, Luxembourg.
3- La rentabilité des actifs
Au cours de la période2007-2011, le taux global de rendement des actifs des banques
(Return on assets) mesuré par le ratio résultat / total moyen des actifs est légèrement
augmenté de 2008 à 2009 qui passe respectivement de 1,19% à 1,37%, et il est resté stable
en 2010 et 2011. Par ailleurs, le taux de rendement des actifs des banques publiques, est
légèrement inférieur à celui réalisé par les banques privées.
253
Autrement dite, on trouve que le ratio de rendement des actifs des banques publiques a une
légère hausse de 2007-2009 qui passe de 0,87% en 2007 à 0,99 % en 2008 à 1,33 % en 2009.
Cela est dû principalement à l’augmentation du volume de leurs activités et à la baisse de la
part de provisions pour risques de crédit dans le produit net bancaire.
En contrepartie, il a baissé modérément passant de 1,33 % en 2009 à 1,25 % en 2010 et à
1,29% en 2011.Cela revient notamment à ce que le volume de leurs activités moyen a un
rendement moins élevé au titre des opérations de politique monétaire.
Pour les banques privées, le rendement des actifs reste presque stable durant la période
d’étude, mais il reste toujours supérieur à celui réalisé par les banques publiques.
Figure 3-18 Evolution de rentabilité des actifs(ROA) Figure3-19 Evolution du coefficient d’exploitation brut
Source : Banque d’Algérie ; rapport annuel 2009,2010Source : Banque d’Algérie ; rapport annuel 2009,2010 ,2011 2011 La figure (3-19) met en exergue la plus forte performance des banques privées à participation
étrangère en termes de rendement de leurs actifs productifs que celle des banques publiques.
En outre, la rentabilité des actifs s’explique aussi par l’amélioration du coefficient brut
d’exploitation mesuré par le rapport total des charges/total des Produits (avant impôt). La
baisse continue des charges dans les banques Algériennes sur la période 2002-2007 explique
automatiquement l’amélioration de la rentabilité des actifs.
Figure3-20 Analyse comparative du ROA aux autres pays du monde (2011)
0,87 0,991,33 1,25 1,29
3,21 3,27 3,28 3,49 3,53
2007 2008 2009 2010 2011
Banques publiques
Banques privées
69,2460,0357 53,1253,17
61,6 61,3764,43
52,4 52,86
2007 2008 2009 2010 2011
Banques publiques
Banques privées
254
Source : FMI, Banque d’Algérie ; rapport annuel 2011 Le secteur bancaire Algérien affiche un ROA moyen de 2,41% sur la période 2007-2011. En
se rapportant aux banques étrangères, la rentabilité des actifs des banques algériennes
représente un taux relativement positif due principalement à un meilleur emploi des
ressources des banques.
La mise en évidence des déterminants de la rentabilité des actifs des banques requiert en
premier lieu, l’analyse des marges bancaires ; c'est-à-dire la capacité des actifs productifs des
banques commerciales à générer du produit net bancaire.
4- Marge bancaire Durant la période de 2007-2011, le niveau de la marge bancaire des banques privées (7,11%)
est supérieur à celuides banques publiques (2,25 %) en 2011. Bien que la marge bancaire soit
en diminution ils ont évolué de manière inverse. Celle des banques privées qui a continué
d’évoluer de 2007 à 2008 enregistrant respectivement 7,01%, 7,73% , a baissé à 7,45 % en
2009 puis à 7,19 % en 2010 puis à 7,11% en 2011, alors que celle des banques publiques qui
était de 2,61 % en 2007 a baissé passant de 2,47 % en 2008 contre 2,25% en 2011 où elles
restent plus faible que les banques privées. Cela est dû principalement aussi bien à celle de la
marge d’intermédiation que de la marge hors intermédiation.
L’écart entre la marge bancaire des banques publiques et celle des banques privées a diminué
de 5,26 points en 2008 à 5,04 en 2009 et à 4,89 en 2010 à 4,86 en 2011.
Figure 3-21 Evolution de marge bancaire Figure 3-22 Marge d’intermédiation
Qatar Algérie TurquieAfrique du SudLiban Maroc Tunisie Italie France
2,7%2,41%
2,2%
1,5%1,1% 1,1%
0,7%0,4% 0,2%
255
Source : Banque d’Algérie ; rapport annuel 2009, 2010,2011
On remarque que, les marges des banques privées baissent plus rapidement que celles des
banques publiques (figure 3-21).
La marge d’intermédiation révèle une prédominance de l’activité clientèle pour le secteur
bancaire. Cette dernière contribuant 83,78 % à la marge d’intermédiation dans les banques
privées et 67 % pour les banques publiques.
Figure 3-23 Evolution de la part de l’activité clientèle Figure3-24Evolution de marge d’intermédiation dans
la marge d’intermédiation des banquesau titre d’opérations avec les institutions financières
Source :Banque d’Algérie; Rapport annuel 2009, 2010,2011
La part de l’activité clientèle dans la marge d’intermédiation des banques privées est restée
importante au cours ces dernières années, 85,68% en 2011, 83,78 % en 2010, 82,88 % en
2009 et 84,02 % en 2008, alors que celle des banques publiques la marge d’intermédiation a
fortement progressé en 2009 (68,11 % contre 49,99 % en 2008) pour se stabiliser en 2010 à
67 % et 68,01% en 2011 (Figure3-23).
7,017,73 7,45 7,19 7,11
2,61 2,47 2,41 2,3 2,25
2007 2008 2009 2010 2011
Banques privées Banques publiques
1,91 1,83 1,72 1,68 1,69
4,56 4,52 4,54,06 3,99
2007 2008 2009 2010 2011
Banques publiques Banques privées
45,87% 49,99%
68,11% 67% 68,01%
80,28% 84,02% 82,88% 83,78%85,68%
2007 2008 2009 2010 2011
Banques publiques Banques privées
22,3725
15,3213,04 12,92
8,33 7,17 8,31 8,48 8,56
2007 2008 2009 2010 2011
Banques publiques Banques privées
256
Pour les banques publiques la part des opérations avec les institutions financières dans la
marge d’intermédiation et en forte augmentation comparativement avec les banques privées.
la marge d’intermédiation des banques publiques due principalement à la baisse progressive
des crédits non performants dans les actifs des banques publiques dans le cadre de la
réglementation prudentielle qui n’autorise pas la comptabilisation des intérêts dus en
produits, ce qui explique ainsi l’inégalité de marge d’intermédiation des deux types de
banques.
5- marge de profit bancaire
La marge de profit, qui mesure la part de la marge bancaire conservée par les banques après
constatation des frais de gestion (frais généraux et provisions pour risques de crédit,
notamment), a augmenté, en 2011, pour les banques privées que pour les banques publiques
qui restent (le taux de marge de profit) stable.
Durant la période 2007-2009, le taux de la marge de profit des banques publiques est en
progression continue, passant d’un taux de 33,39 % en 2007 ; de 40,07 % en 2008 ; de 55,99
% en 2009 pour se stabiliser en 2010 à 54,45% et à 56,01% en 2011, alors que celui des
banques privées est en faible progression de 2008 à 2010, passant de 42,31 % en 2008 à
44,02 % en 2009 puis à 48,48 % en 2010 puis à 49,01 en 2011.
La hausse du taux de la marge de profit des banques publiques en 2007 (8,28 points) indique
qu’il y a une amélioration progressive dans les domaines de l’évaluation, la gestion et le suivi
des risques de crédit à la faveur, entre autres, de l’assistance et l’intensification du contrôle de
leurs portefeuilles par la Banque d’Algérie et la Commission Bancaire dans le cadre de la
réglementation prudentielle des banques.
257
Figure 3-25 Evolution du taux de profit bancaire
Source : Banque d’Algérie, rapport annuel 2009, 2010, 2011
La hausse du taux de marge de profit des banques privées de 2009 jusqu’à 2011 résulte de
réduction des frais généraux et dotations aux amortissements, en contexte de hausse de la part
des provisions pour les risques de crédits dans le cadre de la réglementation prudentielle des
banques. Alors, Pour les banques publiques, la baisse du taux de la marge de profit due à la
baisse de la part des frais généraux et dotations aux amortissements, a été compensée par la
faible part des produits divers et la hausse des impôts sur les bénéfices.
En 2010 et 2011, l’écart des marges de profit entre les deux types de banques est environ de 6
points.Il s’est traduit notamment par des niveaux plus importants de charges (frais généraux
et dotations aux amortissements) des banques privées comparativement à ceux des banques
publiques. Cela implique notamment, par une meilleure gestion des risques de crédit des
banques privées.
Au total, durant la période de 2007-2011, l’accroissement du taux de rentabilité des
banques publiques s’est traduit par l’augmentation substantielle de leur levier financier
(mesuré par le ratio total moyen des actifs/fond propre moyen) qui traduit une croissance de
leur volume d’activité rapporté à leurs fonds propres qui sont restés quasiment stables. Cette
amélioration a été légèrement compressée par la baisse du taux de leur marge bancaire dans
le cadre de la situation de surliquidité des banques, alors il en résulte une diminution de la
productivité de leurs actifs.
33,39%40,07%
55,15% 54,45% 56,01%
45,83% 42,31% 44,02%48,48% 49,01%
2007 2008 2009 2010 2011
Banques publiques
Banques privées
258
En conclusion, La rentabilité du système bancaire est satisfaisante et demeure positive aussi
bien pour les banques publiques que pour les banques privées. La rentabilité des banques
privées croit grâce à l’évolution positive de leurs activités d’intermédiation et hors
intermédiation. Par ailleurs,la rentabilité des fonds propres des banques, tant publiques que
privées, baisseen relation avec l’augmentation substantielle de leurs fonds propres (capitalplus
réserves en moyenne annuelle).
Ces indicateurs montrent que le niveau d’intermédiation bancaire s’améliore progressivement
sous l’angle du développement du réseau, du nombre des comptes et du niveau des dépôts
collectés, mais ils restent encore en deçà de ceux atteints par les pays du Maghreb voisins.
6- Le ratio de solvabilité
On vue que le système bancaire algérien, inclut plusieurs indicateurs de solidité financière
(intermédiation bancaire) et outils de contrôle et d’évaluation, dont le ratio de solvabilité
mesurée par le totale des fonds propres au montants des risques encourus.
A ce titre, la solvabilité des banques est représentée par sa capacité à faire face aux
demandes deretrait de ses déposants, et cela fait partie de la responsabilité des autorités de
tutelle des’assurer que les banques sont bien aptes à faire face à leurs obligations. Il y va en
effet de lastabilité de l’économie tout en entière d’un pays.
Le montant des fonds propres est en effet un gage de sécurité permettant d’absorber des
pertes éventuelles et de protéger les déposants. C’est pourquoi, le ratio de solvabilité (ratio
Cooke) dans le cas des banques s’exprime par le rapport du montant des fonds propres au
montant des crédits distribués et le risque de marché (Boissieu. C, 2004)
Le gouverneur de la Banque d’Algérie annonce que l’ensemble des banques nationales et
étrangères opérant en Algérie respectent largement les règles prudentielles, dont notamment le
ratio de solvabilité bancaire qui a atteint 24% à fin 2011 grâce aux effets de recapitalisation
des banques effectuée en 2009. Il ajoute que le niveau de ce ratio de solvabilité à 24% est très
appréciable surtout que ce même ratio est nettement plus inférieur dans les pays frappés parles
crises économiques et financières, ne dépassant pas les 10%.
Mais ce niveau élevé du ratio montre surtout une capacité de crédit non utilisée.
259
Selon le rapport de la Banque d’Algérie sur la situation économique et monétaire en Algérie
pour l’année 2010, le ratio de solvabilité (adéquation des Fonds Propres aux risques encourus)
des banques, tant publiques que privées, est nettement supérieur à 8% (le niveau minimum
de norme prudentielle international).
Figure 3
Algériennescomparative (2011)
Source : Banque d’Algérie; rapport annuel (07-11)Source: FMI, Banqu’Algérie (2011)
12,85 %
16,54 %
21,78 %23,31 % 24%
2007 2008 2009 2010 2011
24%21,2 %
18,5 %17,5 %
15,9 %15,6 %
12,5 %12,4 %
260
Les banques algériennes enregistrent des hausses plus performantes au niveau du ratio de
solvabilité(ratio Cooke) de 2007 jusqu’au fin 2011, passant de 12,85% en 2007 à 24%
2011. Comparés à d’autre pays arabes à la fin 2011, les ratios Cooke marquent des
différences notables variant entre 24% pour l’Algérie, qui présente le plus haut niveau, à
12,4% et 12,5% pour le Maroc et la Tunisie respectivement.
Dans l’ensemble, le secteur bancaire progresse à bon rythme. Il se caractérise par une liquidité
abondante, dues d’une part aux recettes pétrolières, par la présence de banques bien
capitalisées et rentables, et d’autre part par un recul important du ratio des créances non-
productives de 23,4% en 2007 à 16% en 2011. Ainsi, le système bancaire algérien se
caractérise par un faible niveau de prêts afin d’éviter le risque de crédit, où les PEM
trouve des difficultés d’accès au crédit.
Au total, Le système bancaire algérien, encore largement dominé par le secteur public (les
banques publiques détiennent environ 90% du total des actifs), contribue insuffisamment aux
besoins de financement du secteur privé. Le marché des capitaux reste également peu
développé et offre un nombre limité d’instruments et de sources alternatives au financement
bancaire. Ceci implique que :
(i) des mesures soient prises pour permettre aux banques de moderniser leurs pratiques et
procédures, notamment en améliorant leurs capacités en matière d’analyse et de
gestion des risques (imposition d’un système de notation interne);
(ii) des instruments plus adaptés au financement de l’investissement privé soient mis en
place ;
(iii) la supervision et le contrôle des banques soient renforcés.
En conclusion, nous avons essayé d’analyser le niveau d’intermédiation des banques
algériennes à travers de l’inclusion de différents indicateurs de solidité financières dont le
ratio de solvabilité au cours de la période de 2007-2011, période où le comité de Bâle
annonce deux nouveaux règles prudentielles dont Bâle II (ratio de MC Donought) en 2006 et
Bâle III fin 2009. Le système bancaire algérien reste en retard dans l’application de ces
261
règles prudentielles. Dans ce cadre voyons pourquoi cette lenteur et qu’elles sont les
contraintes ?
2-3 L’accord de Bâle II dans le contexte des banques algériennes :Un système de notation
pour préserver la stabilité financière
On a vu que le système bancaire algérien a toutes les capacités pour respecter les normes
de la réglementation prudentielle des banques dans le cadre de l’accord de Bâle I (ratio
Cooke) dès la fin de l’année 1990 après la promulgation de loi de 90-10 relative au régime
de la monnaie et de crédit, avec une amélioration adéquate de leur intermédiation ces
dernières années.
Le cabinet londonien indique que le système bancaire algérien est sorti relativement indemne
de la récente crise financière internationale. Il s’est caractérisé à la fois par une rentabilité
appréciable et une liquidité abondante, d’après le Fonds Monétaire International (FMI).
La Banque d'Algérie a introduit à partir de 2008 de nouvelles règles prudentielles appelées
Bâle II plus strictes, notamment en matière de risque de crédit.Ce qui permettra de consolider
davantage la supervision bancaire, avec son volet d'échange d'informations avec les
superviseurs des maisons mères des banques étrangères installées en Algérie.
A ce titre, le Conseil de la monnaie et du crédit a promulgué, en décembre 2008, un nouveau
cadre réglementaire portant sur le relèvement substantiel du capital minimum des banques (de
2,5 milliards de dinars à 10 milliards de dinars), et établissements financiers (0,5 milliard de
dinars à 3,5 milliards de dinars) jugé nécessaire pour leur permettre de faire face aux risques
bancaires, y compris les risques systémiques.
2-3-1 Pilier I : une mise en œuvre difficile
Le pilier 1 de Bâle 2 traite des exigences minimales en matière de fonds propres. Ilaffine
l’analyse des risques (en les divisant risque de crédit, risque opérationnel et risque demarché)
et permet de s’assurer que les mesures du besoin en fonds propres d’unétablissement bancaire
reflètent le niveau de risque pris en compte dans le portefeuille.
Plusieurs options pour calculer les exigences de fond propre ; pour les risque de crédit
(méthode Standard, méthode de base des notations internes et la méthode avancée des
notations internes), pour le risque de marché il reste inchangé (méthode standard, méthode
262
des modèles internes) et pour le risque opérationnel (méthode de l’indicateur de Base,
méthode Standard, méthode avancées).
Les règles prudentielles en matière de supervision bancaire sont largement mises en œuvre.
Autrement dite, après une application fine de la méthode standard dans les banques
algériennes en 2008 suivant la gestion des risques de crédit, les autorités essayent après un
retard de deux ans d’appliquer une autre méthode en termes de risque de crédit.
Plus précisément, en 2011 le système de notation interne élaboré selon les standards
internationaux est testé par la Banque d’Algérie dans deux banques, l’une publique et l’autre
privée, pour voir de manière pratique le mode d’application de la notation.
Dans le but d’assurer la stabilité du système bancaire algérien, le système de notation interne
sera appliqué à toutes les banques en 2013 et cela donnera une orientation plus opérationnelle
à l’approche de risque de la supervision, vient en complément aux mesures prises
antérieurement, du fait qu’il permet de classer les banques selon le niveau de leurs
performances par rapport au niveau de leur maîtrise des risques, précise Mohamed Laksaci.
Don à partir de 2013, la vingtaine de banques activant en Algérie seront soumises à des
normes de supervision bancaire et à un système de notation. Mohamed Laksaci, Gouverneur
de la Banque d'Algérie estime quegrâce au règlement portant sur l’augmentation des seuils
minimums de capital pour les institutions et établissements financiers, les banques implantées
en Algérie bénéficient d’une ration de solvabilité de plus de 24%, ce qui est très satisfaisant.
La notation permettra de faire une évaluation précise de risques des banques et aidera
notamment à fixer les taux d’emprunt sur le marché inter bancaire qui seront établis en
fonction de la solidité financière de chaque banque.A ce titre, Certains spécialistes se posent
la question sur la nécessité de créer une agence spécialisée pour suivre le fonctionnement de
ces vingt banques.
Ce système vise en particulier à renforcer la capacité de détection précoce de la vulnérabilité
des banques et établissements financiers afin de préserver la stabilité du système financier et
assurer la protection des déposants.Il inclut plusieurs indicateurs de solidité financière et
outils de contrôle et d’évaluation, dont le ratio de solvabilité, le rendement des fonds propres
et des actifs ainsi que la gestion des liquidités et des risques bancaires. A cet effet, le
gouverneur de la banque d’Algérie, considère que la vingtaine de banques opérant en Algérie
263
nationales et étrangères respectent largement les règles prudentielles dont notamment le ratio
de solvabilité bancaire qui a atteint 24% à fin 2011.
Concernant la Centrale des risques de ménages114, déjà opérationnelle, elle sera modernisée
et incluse dans une nouvelle infrastructure dès 2013. Elle sera alors en mesure de recevoir les
déclarations bancaires de tous les crédits quels que soient leurs montants. L’actuelle Centrale
des risques ne déclare, par contre, que les crédits d’un montant supérieur à 2 millions de
dinars.
2-3-2- pilier II: Un essaie de renforcement du contrôle
Le Pilier 2 de Bâle 2 traite des processus de surveillance prudentielle. Il permet de vérifier que
les procédures internes aux banques sont susceptibles d’évaluer le degré d’adéquation entre
les fonds propres et les risques et fait intervenir les autorités de contrôle.
La supervision est une activité permanente qui vise à protéger les déposants et les opérateurs
économiques de même qu'à éviter les risques découlant d'une mauvaise gestion et/ou des
engagements trop important.
Avant la supervision, elle était assurée en Algérie par une commission bancaire et malgré la
promulgation de nouvelles lois bancaires adoptées dans d’autres pays d’Afrique, le degré et
la qualité de la supervision et de la régulation restent faible.
A ce titre, en 2004 Creane, Goyal, Mobarak, and Randa, dans un étude sur le développement
du secteur financier dans les pays du ouest et Sud d’Afrique,ils ont montré que sur les sept
pays d’Afrique du Nord, seul le Maroc fait mieux avec 7,3 comparativement à la moyenne
des pays de la région MENA avec 5,7, la Tunisie avec 5,3 et notre pays reste plus faible dans
le cadre de la supervision et de la régulation prudentielle des banques avec 3,5 que l’on
peutexpliquer par les problèmes d’information (disponibilité, qualité, périodicité, etc.)
Figure 3-28 Niveau de la supervision en termes de la régulation prudentielle
114- Conformément aux dispositions de l'article 98 de l'Ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit, la Banque d'Algérie a renforcé le dispositif mis en place pour la déclaration des crédits à la Centrale des Risques par les banques et établissements financiers. Les actions initiées entre 2004 et 2009 ont concerné l'implémentation d'un système de consultation "on line" au niveau des banques. Ce processus a été parachevé en 2006 pour l’ensembledes banques. Au cours des exercices 2007-2008, la Banque d’Algérie a maturé le projet de création d’une nouvelle centrale des crédits aux particuliers qui devrait être un outil très utile pour le suivi des crédits aux particuliers et de l’évolution de leur endettement. Finalement, au cours de l’année 2008, il a été décidé d’implémenter une nouvelle centrale globale des crédits aux entreprises
264
Source: Crean S, Goyal R, Mobarak M, and Randa S(2004) “ Financial sector development in the MiddleEast and North Africa” , IMF working paper p 14
En Algérie, le renforcement des mesures de contrôle et de consolidation du dispositif
prudentiel édictées par le Comité de Bâle élargie dans l’ordonnance n° 10-04 du 26 août
2010 modifiantet complétant l’ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003, relative à la monnaie et
crédit. Ces améliorations visent un renforcement du contrôle interne des banques etdes
établissements financiers, l’encadrement des risques interbancaire et de liquidité et
l’adaptation du dispositif comptable.
A partir de 2011 et pour réformer le secteur bancaire algérien, les régulateurs ont renforcé
leurs champs d’action en matière de supervision suite aux travaux de comité de Bâle, où le
conseil de la monnaie et de crédit a défini un règlement de la Banque d’Algérie n° 11-08 du
28 novembre 2011 relatif au contrôle interne des banques et des établissements financiers
visant à aligner le système algérien sur lesprocédures prudentielles et de surveillance de
l’activité édictées par la Comité de Bâle sur leContrôle Bancaire.
Au regard de ce règlement, certains commentateurs se sont étonnés du niveau élevé de
collecte d’informations sur la clientèle exigé par la Banque d’Algérie, imposé par le comité
de Bâle pour une gestion efficace des risques bancaires, et une solidité du système bancaire
accrue. L’inadéquation ou l’absence de normes connaissance sur la clientèle (cc) mise par le
comité de Bâle peut exposer les banques à des risques sérieux liés à leurs clientèles et à leurs
contreparties, notamment; risque opérationnel, risque juridique et risque de concentration.
La mise en œuvre de normes (cc) en Algérie nécessite une amélioration substantielle de leurs
capacités de renseignements commerciaux mais également une mise à niveau de leurs
systèmes d’information ainsi que de formation des personnels, notamment ceux des front-
offices et des services commerciaux.
0
2
4
6
8
107,3
5,3 5,33,7 3,5 3
2
5,7
7,78,7
265
A travers de ce règlement on espérant bien que le niveau supervision et de régulation
bancaire en Algérie atteint un niveau élevé comme notre voisins du pays de Maghreb
surtout le Maroc suivant au standard international.
2-3-3- pilier 3: Une mise en œuvre presque impossible
Le troisième pilier de Bâle 2 porte sur les exigences en matière de communication sur les
risques et sur la diffusion d’une information de qualité.
L’Algérie dispose d’une bourse qui se réduit à un marché obligataire de quelques entreprises
Pour montrer le type de financement privilégié en Afrique du Nord, Barakat (2005) compare
les actifs bancaires à la capitalisation boursière.
Figure 3-29- niveau de développement bancaire et boursier en Afrique du Nord
Source: BaraktaM .S. (2005), “Issues and prospects for regional financial markets”, FEMIP Expert Committee, Luxembourg.
266
D’après cette étude, l’Algérie se concentre sur l’intermédiation bancaire à 50% pour le
financement des investissements, car les entreprises de faible taille ne peuvent recourir qu’à
l’intermédiationbancaire pour se financer sauf quelque entreprises de grand taille qui sont
cotées en bourse. C’est le même cas pour le Maroc et la Tunisie mais un peu développé que
l’Algérie.
Par ailleurs, le rôle de la banque reste le plus dominant et le plus favorable en termes de
financement de l’économie, même que le marché financier est perçu comme moyennement
sophistiqué.
Figure 3-30taux de sophistication de marché financier et système bancaire
Source:Lopez-C A, Schwabk, Porter M (2007), The Global Competitiveness Report 2006-2007, World economic forum, Palgrave Macmillan En Algérie, le financement se concentre sur l’intermédiation bancaire environ 4,1, mais il
reste toujours le problème de distribution de crédit où les PME trouvent des difficultés
d’accès au crédit avec 2,2 contre 4 pour la Tunisie 2,7 pour le Maroc et 2,8 pour l’Egypte et
la Mauritanie reste faible comme le cas de l’Algérie en termes de distribution de crédits pour
le financement de l’économie.
A ce titre, les pays de l’Afrique du Nord sont relativement mal classés au niveau
international dans le cadre d’un Classement de 125 pays par le World Economic Forum
0123456
4,13,2 3,6
22,5
5,5 5,44,8
4,14,8
4
2,7 2,82,2 2,2
Sophistication de marché financiersituation de bilan de banques
Facilité d'accés au crédit
267
(2011). L’Algérie est très mal classée (123ème) ; la Mauritanie (105ème) ; le Maroc (82ème ) ;
l’Egypte (76ème ) ; et la Tunisie ( 59ème ).
En ce qui concerne la sophistication des marchés financiers, l’Algérie reste encore le plus
faible avec 2 contre 2,5 pour la Mauritanie, 3,2 pour le Maroc, 3,6 pour l’Egypte et 4,1
pour la Tunisie. Au regard de ces chiffres, le classement de notre pays presque le dernier
121ème sur 125 pays puis la Mauritanie avec 101, 94ème pour l’Egypte et le Maroc et la Tunisie
classés en moyenne 69ème et 66ème respectivement.
Au total, les pays de l’Afrique du Nord sont mal classés au niveau international en termes
de financement de l’économie que ce soit par l’intermédiation bancaire ou le marché
financier.
Ces dernières années les marchés boursiers marocain et tunisien enregistrent une croissance
rapide contrairement à la bourse d’Alger qui connait une croissance relativement lente et
faible.
Le tableau ci-dessous résume la totalité des marchés boursiers dans différents pays d’Afrique
du Nord.
Tableau 3-12 Capitalisation boursière des entreprises cotées en Afrique du Sud en 2011
Pays Nombre de sociétés cotées en
bourse
Capitalisation du marché
(en Million de dollars USD)
Algérie 5* 173
Egypte 231 48 682
Maroc 75 60 088
Tunisie 57 9 661
Source: Bourse d’Alger, World Developement Indicator(2011)
*Alliance Assurance, EGH EL Aurassi, Spa Dahli, Saidal, Sonelgaz.
En effet l’Algérie a un marché boursier faible comparé avec nos voisins du Maghreb. Pour
en savoir la source de cette faiblesse, il suffit de mesurer le degré de concentration du secteur
bancaire algérien.
1- La concurrence bancaire et la discipline de marché
268
Analyser le secteur bancaire du point de vue : intensité de la rivalité interne ; des menacesde
produits de substitution ou de nouveaux entrants et de pouvoir de négociation des clientset des
fournisseurs, c’est faire le constat que ce secteur est, généralement (et relativement àd’autres
secteurs), faiblement concurrentiel.Il n’en demeure pas que le degré de concurrence sur les
marchésbancaires constitue l’un des principaux mécanismes de gouvernance économique
qui«discipline» le comportement des banques et celui de leurs dirigeants afin deles conduire à
adopter desprocédures de contrôle qui minimisent les coûts d’obtention de capitaux
externe(Levine, 2004).
En outre, pour mesurer le niveau de concurrence des marchés bancaires, il parait de parler
sur le taux de concentration des banques en tant qu’indicateur du degré de concurrence du
secteur bancaire. Cette concentration est souvent estimée à partir du pourcentage des dépôts
détenus par les cinq ou trois plus grandes banques ou le pourcentage du total bilan bancaire
détenu par les trois ou cinq plus grandes banques.
Le tableau ci-dessous résume le taux de concentration du secteur bancaire dans certains pays
d’Afrique.
Tableau 3-13 Taux de concentration du secteur bancaire
Algérie Egypte Maroc
Tunisie
Soudan
Lybie
Pourcentage des dépôts détenus par les 5 premières Banques
94% 63,10% 75% 64,5% 56% 97%
Pourcentage des actifs détenus par les 5 premières banques
95% 61,80% 66,48% 64,8% 52%
Source: James R. Barth,a,b Gerard Caprio Jr.,c and Ross Levine d,e, (2004) D’après ces résultats, le taux de concentration sur les marchés bancaires en Algérie et Lybie
est très élevée et même le Maroc et moyen en Egypte et Tunisie.
Ces dernières années la concentration des secteurs bancaires en Algérie mesuré par le ratio
total bilan de cinq et des trois premières banques commerciales sur le total bilan de toutes les
banques est respectivement 93% et 76,4%.
Par conséquent cette concentration est irrégulière et très élevée comparativement à celles
constatée chez nos voisins du Maghreb et même chez les pays de la zone euro. Prenons à
titre d’exemple le taux de concentration pour la France il est de 0.61 ; pour USA de 0,31 ;et
pour le Liban il est de 0,41.
269
Au total, la concentration du secteur bancaire algérien s’est accentuée dans le contexte de la
politique de libéralisation financière entamée en l’Algérie et le degré de concurrence a
augmenté suite à l’installation d’un grand nombre de banques en Algérie principalement les
banques privées à participation étrangères dont les taux de margessontplus élevés que ceux
des banques publiques. Et enfin l’absence de concurrence au financement bancaire a conféré
aux banques algériennes un pouvoir de marché incontestable.
2- Mise en œuvre de règle comptable
Afin d’assurerplus transparence sur les états financiers, les autorités lancenten janvier 2010,
un Nouveau Système Comptable Financier, qui s'inspire fortement des normes
internationales, assurant une ''plus grande transparence'' et une ''présentation plus lisible des
états financiers'', selon les explications du ministre des Finances, M. Karim Djoudi.
La comptabilité financière est dès lors, un moyen de fournir des informations pertinentes sur
la situation économique et financière d’une entité donnée afin que les destinataires desdites
informations soient en mesure de prendre les décisions adéquates. Ces informations sont
saisies, traitées, présentées et par conséquent interprétées selon des modèles et des référentiels
comptables propres à chaque pays.
Les normes comptables internationales, initialement connues sous l’appellation « IAS »
devenues à partir de 2002 « International Financial Reporting Standard » « IFRS » ont réalisé
en peu de temps une percée décisive au niveau mondial.
Les normes IAS/IFRS sont appliquées dès 2009, ce sont des normes de comptabilité
internationale (International Accounting Standards / International Financial Reporting
Standard ou Normes internationales d'information financière) ; elles ont pour but d'établir un
corpus de normes comptables de haute qualité destiné aux grandes entreprises.
L’application des normes comptables IFRS en Algérie n’a pas encore eu les résultats attendus.
Trois ans après leur mise en œuvre dans notre pays, force est de constater que le processus
n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière.
D’une façon générale, l’information rendue publique par les banques en Algérie reste
insatisfaisante et sa publication tardive.
270
Au totale, les améliorations constatées au cours des dernières années en termes de qualité des
encours de crédits et du niveau de couverture de créances douteuses, les indicateurs
d’intermédiation bancaire algérien restent en deçà des performances réalisées par d’autres
pays émergents.
Ainsi, le système bancaire algérien, qui se compose de 6 banques publiques dominantes (90%
du total d’actifs) 2 banques privées nationales et 11 banques étrangères, joue un rôle très
restreint dans l’économie nationale et enregistre des changements très lents.Les actifs
bancaires en Algérie représentent 48% du PNB et l’accès aux services financiers est très
faible. Le taux de bancarisation est faible ne dépassant pas 20%.
En plus, l’Algérie applique progressivement les recommandations de l’accord de Bâle II
auxbanquesau moment où les banques européennes se préparent à s’aligner sur les règles
prudentielles de Bâle III. Il intègre un système de notation interne appliqué à toutes les
banques à partir de 2013 pour évaluer le risque de crédits dans le cadre du premier pilier. Pour
le deuxième pilier, de nombreuses réformes ont été adoptées tels qu’en décembre 2009, et la
Banque d’Algérie lance un règlement n°11-08 du 28 novembre 2011 relatif au contrôle
interne des banques et établissements financiers dans le but d’aligner le système algérien sur
les procédures prudentielles et de surveillance de l’activité édictées par le Comité de Bâle sur
le Contrôle Bancaire, et en ce qui concerne le troisième pilier, les banques algérienne semble
être plus loin aux pressions des marchés financiers par rapport aux autres banques
européennes.
La question qui se pose, le système bancaire algérien est-il en mesure de réussir dans la mise
en œuvre de la nouvelle réglementation bancaire renforcée issue des accords de Bâle II, en
vigueur dès 2006 et relatives notamment à l’unification de la gestion des risques de crédits et
adéquation des fonds propres ?
A partir de cela et à travers une étude économétrique, essayons d’identifierquelles
contraintes pour le système bancaire algérien et qui s’opposent à l’application des accords
Bâlois dans nos banques, après une application fine de Bâle I depuis la fin des années 90
qui avait fixé la limite de l'encours crédits accordés par une banque en fonction de ses
capitaux propres ?
Comment justifier la lenteur ? S’agit-il des raisons institutionnelles ou politiques ?
271
Conclusion :
Au cours de ce chapitre, on a vue que le système bancaire algérien est passé, à l’instar de la
majorité des pays en voie de développement par une certaine étape afin de conférer aux
banques des rôles plus actifs et donc un système bancaire solide basé sur les lois du marché.
Autrement dite, à partir de 1990, l’économie algérienne a radicalement changé avec une
transition vers une économie de marché où le fonctionnement du secteur financier est
complètement transformé grâce à la loi 90-10 relative àla monnaie et le crédit, cherchant à
libérer le système financier de toutes les entraves.
A ce titre et suivant les crises financières, les banques algériennes ont essayé d’appliquer les
normes prudentielles international édicté par le comité de Bâle en 1974 afin de garantir une
solidité accrue au système bancaire.
En premier lieu, l’accord de Bâle I a été suivi par la Banque d’Algérie dès la fin de 1990 en
promulguant la loi 90-10 relative au régime de la monnaie et de crédit pour un capital
minimum de 30 Millions DA qui fixait la limite de l’encours crédit accordés par une banque
en fonction de ses capitaux propres et une liquidité supérieur ou égale à 50%.
Effectivement, les banques algériennes ont pu respecter les normes prudentielles en termes de
l’accord de Bâle I comparativement aux autres pays du monde où le niveau de liquidité des
banques est passé de 79,3% en 1998 à 107,8% en 2006 et le coefficient de solvabilité a
atteint 15.15% en 2006 contre 11,94% en 2001, dépassant le taux réglementaire de 8%.
En plus, l’application de mesures visant à améliorer la réglementation macroprudentielle
progresse à partir de la mise en œuvre de Bâle II. Pour le premier pilier, l’approche standard
a été adoptée en 2009 et les autorités entendent passer progressivement à l’approche de
272
notation interne élargie à toutes les banques au début de 2013. Ce système de notation des
banques en Algérie, confectionné sous la supervision des experts du FMI, devrait permettre de
détecter d’une manière précoce la vulnérabilité des banques et établissements financiers pour
préserver la stabilité du système financieret la protection des déposants (les simples
épargnants, salariés et autres).
Pour le deuxième pilier,les régulateurs ont renforcé leurs champs d’action en matière de
supervision suite aux travaux de comité de Bâle, où le conseil de la monnaie et de crédit a
défini un Règlement de la Banque d’Algérie n° 11-08 du 28 novembre 2011 relatif au
contrôle interne des banques et des établissements financiers visant à aligner le système
algérien sur lesprocédures prudentielles et de surveillance de l’activité édictées par la Comité
de Bâle sur leContrôle Bancaire . Le troisième pilier reste en attente si l’application du
premier pilier a réussi.
À la grosse au modo, afin de s'assurer l'efficacité de l'intermédiation bancaire en termes de
réglementation prudentielle, un contrôle et une surveillance particulière des agrégats
monétaires et financiers et des procédures de gestion et de suivi des risques sont nécessaires.
La supervision vise à protéger les déposants et les investisseurs et même d'éviter les risques
systémiques qui en découlent d'une mauvaise gestion et/ou d'engagements trop importants.
Elles ont en outre amélioré leurs intermédiation à travers l’inclusion d’indicateurs de
l’approfondissement bancaire et outils de contrôle et d’évaluation dont le ratio de
solvabilitémesurée par totale des fonds propres aux montants des risques encourus qui ont
permis une meilleur efficience des banques commerciales. Le niveau de la bancarisation se
développe ces dernières années comparativement à nos voisins du pays du Maghreb soit un
guichet pour 25700 habitants en 2010 contre 26300 habitants en 2011.
Le ratio actifs bruts du secteur bancaire / produit intérieur brut a atteint 62,6 % contre 66,8 %
à fin 2010, le ratio dépôts (monétaires et non monétaires) hors hydrocarbures/produit intérieur
brut hors hydrocarbures s’établit à 63,5 % contre 62,3 % à fin 2010. Les crédits à l’économie
des banques et établissements financiers (crédits aux résidents), y compris les créances non
performantes rachetées par le Trésor par émission de titres (titres non échus), représentent 48
% du produit intérieur brut. Le ratio de solvabilité (adéquation des Fonds Propres aux risques
encourus) des banques, tant publiques que privées, est nettement supérieur à 8% le niveau
273
minimum de norme prudentielle international, passant de 12,85% en 2007 à 24% 2011.
Comparativement avec des ratios de solvabilitéd’autre pays arabes à fin 2011, celui-ci
marque des différences notables oscillant entre 24% pour l’Algérie qui présente le plus haut
niveau à 12,5% pour le Maroc et la Tunisie, mais il reste encore relativement faible par
rapport à celui d’autres pays émergents de la région.
En termes d’approfondissement bancaire et comparer aux autres pays du monde, le système
bancaire en Algérie enregistre une avance certaine en terme d’intermédiation
bancairependant que les banques publiques restent prédominantes avec une part relative de 88
% du total des actifs contre 89 % en 2010, mais ils restent encore en deçà de ceux atteints par
certains pays méditerranéens voisins de l’Algérie.
Au total, le gouverneur de la banque d’Algérie argumente les causes du retard dans la mise en
application de Bâle II : d’une part, les banques publiques algériennes sont sous-capitalisées
étant donné que la plus grande d’entre elles, la BNA, est dotée d’un fonds propres ne
dépassant pas 500 millions d’euros, c’est trois fois moins que la première banque marocaine,
les fonds propres cumulés par l’ensemble des banques algériennes, publiques et privées
confondues, atteignent environ 2 milliards d’euros. Il lance ainsi, l’application de ratios de
solvabilité plus rigoureux, prévue dans Bâle II, ne peut que retarder la nécessaire constitution
d’un tissu d’entreprises privées performantes dans un contexte de rareté de crédit.
D’autre part il faut ajouter que les standards de division des risques, également inspirés par le
comité de Bâle, n’ont malheureusement pas été appliqués par la BADR, dont l’activité crédit
est aujourd’hui à l’arrêt, en raison d’un engagement imprudent dans le financement, une fois
n’est pas coutume d’une importante entreprise privée.
274
Chapitre 4 : l’effet des règles prudentielles sur la performance des banques
commerciales algériennes: étude par l’approche non paramétrique de l’enveloppement
des données (DEA)
Introduction
Le système bancaire, cependant ne fonctionne pas toujours d’une manière avantageuse où la
récente crise financière mondiale, a suscité un intérêt renouvelé dans l'identification des
règlements de la banque (Barth et al 2004, 2006, 2008 et 2012).
Cependant, la qualité et la pertinence de la réglementation et de la supervision bancaire sont
souvent considérées comme des facteurs essentiels, où les banques qui opèrent dans un des
environnements fortement réglementés, cherchent toujours leurs effets sur la performance de
la banque et de la stabilité à long terme.
Autrement dite, un système adéquat et au bon fonctionnement de la réglementation semble
améliorer diverses performances ou des mesures de stabilité tant qu'ils sont complétés par
d'autres conditions institutionnelles et macroéconomiques (Levine 1997,2005).
La mesure de l'efficacité ou bien la performance peut fournir des informations plus complètes
sur le fonctionnement de la banque.
275
Dans ce cadre, Barth et al (2004 a) ont étudié au niveau international l'effet d'un large
éventail de mesures de réglementation et de surveillance sur la stabilité, le développement et
la performance des banques sous forme de questionnaires. Ils ont trouvé à chaque fois que
ces règles prudentielles semblent améliorer fortement la solidité et la performance de
banques.
Plusieurs autres études ont examiné la relation entre les règlements bancaires, la crise du
secteur (Demirguc-Kunt et Detragiache, 2002 ; Beck et al, 2006 a), la prise de risque
exccessive des banques (Gonzalez, 2005 ; Laeven et Levine, 2006) et la performance de
banques soit des pays développés ou en développement (Grosskopf et Yaisawarng (1993) ;
Allen et Rai (1996) ; Dietch et Lozano-Vivas (2000), Buchs et Mathiesen (2005); Hauner et
Peiris (2005) ; Kirkpatrick Murinde et Tefula (2008), on utilisant différentes méthode de
mesures ( soit non paramétrique (mathématique, DEA), ou paramétrique (économétrique,
SFA ou DFA). Ils ont conclue que les trois piliers que composes l’accord de Bâle II,
améliore l’efficacité des banques du pays. Tandis que, plusieurs autres étudesont suscité le
contraire (Pasiouras(2008), Honohan (1993) ; Powo Fosso (2000) ; Azam, Biaiset et Dia
(2004)…), ces règlements bancaires ne semblent pas avoir un impact solide sur l'efficacité
sauf que les résultats sont particulièrement forts pour les mécanismes de discipline du marché
(pilier3) de Bâle II.
Dans ce chapitre, il s’agit de présenter une étude économétrique on utilisant l’approche
non paramétrique (DEA) pour appréhender l’efficacité technique des banques de notre
échantillon. Nous retiendrons ainsi l’estimation d’un modèle tobit sur données de panel pour
déterminer les facteurs explicatifs de l’efficacité.
…, pour y savoir en suite les raisons réel de cette lenteur auprès des autorités algériennes si
elles permettent vraiment d’améliorer l’efficacité de nos banques.
Section 1: Mesure de la performance des banques algériennes
Nous avons déjà apporté des éclairages dans le chapitre précédent sur la situation des
banques algériennes ces dernières années et leurs capacités fondamentales pour appliquer
ou bien de respecter des règles prudentielles imposées par le comité de Bâle, dont le but est
de mieux gérées et de garantir une solvabilité accrue.
276
En premier lieu, on essayant de voire si les banques de notre échantillon respectent les
normes prudentielles.
1-1 Les normes prudentielles appliquées dans les banques commerciales algériennes de
notre échantillon
Notre échantillon porte sur sauf huit (08) banques commerciales privées, publiques et mixtes
(BNA, Al Baraka, La BADR,BEA, Trust,ABC ALG, GBA) durant la période (2005-2011)
suivant la disponibilité des données. Les banques de notre étude sont présentées dans
l’annexe 07.
Les normes prudentielles imposées aux banques algériennes115 sont présentées par surtout le
ratio de solvabilité, le ratio de liquidité et le ratio du coefficient de fonds propres édictés par
le comité de Bâle n’ont malheureusement pas appliqué auprès de nos banques.
Le tableau ci-dessous résume le niveau du ratio de solvabilité des banques de notre étude
Tableau 4-1 : Le ratio de solvabilité des banques de (2005-2011) (%)
Années
Banques
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
BNA 15.2 24.4 25.4 30.8 45.1 49.1 53.2
BEA 28.6 30.1 33.2 35.6 43.99 35.53 44.26
CPA 15.01 13.71 16.35 12.2 13.72 14.05 12.2
115 La réglementation prudentielle en Algérie exige trois ratios principaux dite quantitative basés les fonds propres: ratio de solvabilité (la même définition que l’accord de Bâle), ratio de division des risques (diffère dans le calcule du taux de pondération) et le ratio du coefficient de fonds propres. -Ratio de division des risques : Après avoir exigées des banques et établissements financiers de disposer d’un niveau de fond propre adéquat, les autorités algériennes ont mise en place une autre mesure prudentielle quantitative déclaré trimestriellement, dont le but d’éviter la forte concentration de risques sur un seule ou un groupe de bénéficiaires. La réglementation prudentielle on Algérie distingue entre deux normes : Risque encourus sur une même bénéficiaire ne doit pas dépasser 25% des fonds propres nets des banques Risque encourus sur un ensemble de bénéficiaires dont les risques de chacun d’entre eux dépassent 15%
des fonds propres net, ne doit pas dépasser 10 fois la totalité des fonds propres net de la banque. - Ratio du coefficient de fonds propres : a pour objectif de limiter la transformation sur le moyen et longue terme et de maintenir un certain équilibre des ressources de banques. Ce coefficient doit supérieure ou égale à 60%. Calculé chaque année de la manière suivante : Fonds propres et ressources permanentes/ressources permanentes supérieure ou égale à 60%.
277
La BADR 12.87 12.5 9.8 11.7 19.59 16.22 13.9
AL BARAKA 16 20 23 26 30.11 38 33
TRUST
BANQUE
18 18.9 32 22 36 36.8 49
AGB 38 30 21 16 22.7 19.2 16
ABC ALG 17 14 19 31 69 92 86
Source : calculé par l’étudiant à partir des bilans de banques
A partir de ce tableau, on remarque que les banques de notre analyse qu’elles que soient
publique ou privées respectent largement les normes prudentielles principalement le ratio de
solvabilité imposées par les autorités algériennes fin de 1999, où ils ont atteint un niveau
élevé nettement supérieure à 8%.Et pour le ratio de division des risques, la banque d’Algérie
enregistre des relances sur le dépassement de normes de division environ 35%.
Plus précisément, l’amélioration de la situation financière des banques algériennes (publiques
et privées) a permis d’avoir des niveaux de fonds propres très au-delà du capital minimum
exigé par le règlement 08-4 du 23 décembre 2008 de la banque d’Algérie relatif au capital
minimum des banques et établissements financiers exerçant en Algérie (déjà vue), ce qui
permette d’améliorer le niveau du ratio de solvabilité (adéquation des fonds propres au risques
encourus).
1-2 l’analyse de l’efficacité des banques(l’approche DEA)
Notre étude se propose de mesurer l’efficacité116 des huit banques de notre échantillon et
ses déterminants, on utilisant la méthode non paramétrique de l’enveloppement des
données(DEA) pour appréhender l’efficacité technique des banques.
Pour mesurer l’efficacité d’une banque, différentes méthodes ont été proposé offrent toutes
des avantages distincts. Le choix d’une méthode se fait dans la plupart du temps au cas par
cas, et la mise en place de plusieurs de ces méthodes peut aussi permettre de valider des
résultats en soulignant leur robustesse d’une méthode à une autre.
116 - Nous proposons de mesurer le degré de l’efficacité c’est parce qu’elle peut fournir des informations plus complètes sur le fonctionnement de la banque on expliquant notamment le niveau de performance de la banque.
278
Encadrée 07 : les techniques d’estimation de l’efficacité
La mesure de l’efficacité est initialement apparue d’abord dans les travaux de Koopmans (1951) relatifs à l’analyse de la production. Farrell a établi en (1957) sous le concept d’ «input oriented measure » que l’efficacité de la firme en dissociant celle d’origine technique de celle due à un mauvais choix, peut être empiriquement calculée et font appel à des techniques dites des points extrêmes. Avant, les estimations de fonctions de production étaient considérées comme des moyennes. Cette approche a étélargement critiquée, c’est parce que certaines banques peuvent produire plus que la moyenne. A cet effet,Farrell propose de mesurer l'efficacité productive de l'activité en général,pouvants'appliquer à tous les types d'organisation de la production, où il intègre le concept de « Frontière » de production. Il a proposé d'utiliser deux types de frontière de production pour estimer l’efficacité d’une unité de production, dans ce cas deux paradigmes ont été développé quand à la construction de la frontière de production. Ceci a conduit au développement deux grande approches universellement reconnues permettant de mesurer cette frontière de production; l’approche des méthodes paramétriques ou économétrique (SFA, DFA)et non-paramétriques(de programmation mathématique) basée sur la méthode d’enveloppement des données (DEA) élaboré par Charnes et al. (1978); Banker et al. (1984). Le concept de productivité est fondamentalement un concept physique qui compare les unités produites (inputs) à un facteur de production mis en œuvre (outputs). La fonction de la frontière productive est déterminée par deux composantes d’efficacité; efficacité technique et allocative. Absence de l’un des deux ou les deux types d’efficacité conduit à la minimisation du coût et crée l’inefficacité. -L’efficacité allocative (ou de prix) concerne la capacité à combiner les inputs et les outputs dans les proportions optimales, compte tenu des prix donnés sur le marché. -L’efficacité technique ou physique qui se compose à leurs partie en efficacité d’échelle et d’efficacité technique pure, a trait à la possibilité d’éviter le gaspillage(utilisation minimale des inputs) . Une entreprise ou une firme est dite techniquement efficace si, pour les niveaux d’inputs utilisés et d’outputs produits, il lui est impossible d'augmenter la quantité d'un output sans augmenter la quantité d'un ou plusieurs inputs ou de réduire la quantité d'un autre output.(Farell 1957).
* Approche paramétrique (économétrique), est utilisée surtout dans l’analyse de l’efficacité coût ou de profit de la banque. L’efficacité-coût (efficacité productive)est une notion plus large que l'efficacité technique, car il se réfère à l'efficacité technique et allocative. Elle est déterminée par la proximité des coûts de la Banque à la frontière de coût-efficace pour une technologie donnée.Elle comporte deux méthode (SFA, DFA) dont la plus connue et utilisée est le Statistical Frontier Analysis
279
(SFA) ou encore modèle « à erreurs composées», fondéessur le principe que l’inefficacité fait partie des résidus faisant dévier le niveau de production effective autour de la frontière de production estimée. Les principales limites de cette analyse d’après Greene, 1990 concernent le manque de fondements théoriques de l’hypothèse relative à la distribution du terme d’erreur. De plus, peu de choses sont connues au sujet des estimateurs utilisés dans les modèles de frontière stochastique dans le cas de petits échantillons.
En contre partie, elle représente des avantages comparativement à la méthode non paramétrique tesl que; comme en a vue, elle permet de distinguerles effets des bruits (erreurs de mesure) des effets de l’inefficacité où les méthodes d’estimation traditionnelles tiennent compte de l’erreur aléatoire, n’estiment une fonction frontière ; c'est-à-dire qu’elles sont incapables de décomposer l’écart entre la productivité total observée et la frontière de production appelé inefficience technique. (Luis Orea et Subal C.Kumbhakar 2006).Elle est ainsi, moins sensible aux valeurs aberrantes.
l’approche de la frontière stochastique est la suivante : on considère que le coût total d'une firme est une fonction de sa production (output) et du prix des inputs. Selon l'approche néo-classique standard, une firme minimise ses coûts (en considérant la firme price-taker sur le marché des inputs) pour un niveau de production donné (ou maximise son niveau de production pour un niveau de coût total donné) de base, on ajoute deux termes d'erreurs : l'un provient de l'inefficacité et l'autre est un bruit.
L'estimation de l'efficacité des banques à l'aide des données de panel est effectuée par une estimation d'une fonction de coût de la forme générale :
Yijt = a + X ijt + Zjt y +vijt + uijt ………………………………………..(1) Avec : Yijt : est le coût total sous forme de logarithme de Banque i dans le pays j pendant la période t;
Xijt : est une matrice des sorties et des prix d'entrée sous forme de logarithme ; Z jt : est la matrice des variables du pays pour le pays j pendant la période t ; vijt : est le terme d'erreur aléatoire > 0 ;
uijt >0 est le terme d’inefficacité technique, et qui est répartie d'un seul côté de la frontière (one-sided error term)
La fonction translogarithmique nous semble la mieux adaptée par rapport aux autres formes fonctionnelles, car elle permet de tenir compte des multiples liens de complémentarité entre les facteurs explicatifs et elle n’impose aucune restriction à la forme de la fonction de coût. La forme spécifique utilisée pour la fonction de coût est alors une spécification standard translogarithme117, qui peut être écrite comme :
117 Jusqu’à la fin des années soixante-dix, dans le cadre de la théorie de la firme, la fonction production bancaire était généralement supposée de type Cobb-Douglas ou CES,ce qui donnait à l’analyse un caractère très restrictif tels que déclaré par Gilbert, 1984. L’utilisation de la fonction translogarithmique permet de résoudre les problèmes posés par de la fonction type Cobb-Douglas ou CES. Elle ne pose aucune restriction a priori à la forme de la courbe des coûts moyens et elle permet de tenir compte des multiples liens de complémentarité entre les facteurs explicatifs. En contre partie, elle sujette à de nombreuses critiques tels que ; elle n’est pas définie au point zéro. Mais elle représente le modèle privilégié des économistes dans leurs analyses des caractéristiques de la technologie bancaire.
280
Ln TCijt = B0 + Σst Bs Ln Qs,ijt + Σm
n am Ln Pm,ijt + ½ Σst Σt
s B s, t Ln Qs,ijt Qt,ijt + 1/2Σmn Σn
m am,n Ln Pm,ijt Ln Pn,ijt +Σm
n Σst δm,s Ln Pm Ln Qs,ijt + ……………………………..(2)
Pour chaque banque i = 1,……, N ; t = 1,…, T ; m = 1,…, M et s = 1,…, S. Avec: N: c’est le nombre total de banques; T: c’est le nombre total d’années ; m: c’est le nombre total des prix inputs et s: c’est le nombre total d’outputs. Pm , Pn : le vecteur de prix des inputs ; Qs,Qt, : le vecteur de la valeur des outputs
*En ce qui concerne l’approche non paramétrique, la méthode DEA* (Data Enveloppent Analysis) est la plus utilisée pour mesurer l’efficacité technique d’une banque. Elle a été développée par Charnes et al. (1978) qui se sont inspirés de travaux de Farrell (1957)revient à estimer la frontière grâce à la programmation linéaire mathématique non paramétrique. Elle se base sur le principe que les firmes ont des inputs et outputs multiples et « non-équivalents ».Elle se fonde sur le principe qu’un certain nombred’inputs est employé dans la production d’un nombre déterminé d’outputs.L’avantage de cette méthode est de ne pas exiger une spécification de la forme de la fonction de production. Par contre, elle est très sensible aux valeurs extrêmes qui ont servies de référence pour la construction de la frontière. Elle ne permette pas de traiter les bruits et n’enveloppe donc pas les données comme dans un modèle économétrique. SelonBanker and Natarajan (2008), les résultats de simulation montrent que DEA- est mieux que les méthodes paramétriques dans l'estimation de la productivité d'une unité de prise de décision individuelle. L’idée de la méthode DEA consiste à résoudre pour chaque firme le programme qui détermine simultanément les vecteurs de pondérations optimales des M outputs (u) et des K inputs (v) En effet, le programme mathématique linéaire utilisé pour calculer les degrés d’efficacité de chaque K (K = 1,2…..n)sous l’hypothèse de rendement d’échelle constant est de la forme: Max ( u' y / v' x ) s/c : u' y / v' x ≤ 1 j = 1.....N u, v 0
Avec :xi est le vecteur de la matrice d’input K*N de la firme i et yi le vecteur de la matrice d’output M*N de la firme i, et u’ et v’ sont des vecteurs M*1 et K*1 respectivement de poids d’inputs et d’outputs. Mesure de l’efficacité de Farell (1957)
soit en S: montre qu’elle est en mesure de réduire ses inputs x1 et x2, tout en conservant le même niveau de production. Ainsi, Farrell suggère de mesurer l’efficacité technique de la firme B par le ratio OS/OB. Cette efficacité est comprise entre 0 et 1. La décomposition de la mesure de l’efficacité permet d’évaluer l’efficacité économique de la firme B mesurée par le ratio O/OBR qui n’est autre que le produit de l’efficacité technique et de l’efficacité allocative.OR/OB = OS/OB.OR/OS
281
Pour estimer l’efficacité d’une unité de production, les deux approches se réfèrent à une fonction de production qui décrit la relation entre les inputs et les outputs du processus de production. Un débat dans la littérature bancaire relative à la définition d'entrées / sorties où la théorie trouve des difficultés dans la définition de l’activité bancaire. Plus précisément, pour mesurer l’efficacité d’une banque, deux approches principales sont généralement retenues pour caractériser le comportement de la firme bancaire ; Approche de production entant que producteurs de services pour ces clients et approche d’intermédiation entant qu’un intermédiaire financier (Berger et Humphery (1997)). Inputs/Approched’intermédiation /OutputsInputs/Approche de production/Outputs Travail Capital
Dépôts
Les principales différences entre ces deux approches se situent dans la définition des inputs et outputs de banques principalement dans la définition des dépôts (doivent être considérés soit comme des inputs ou des outputs).Dans ce contexte, plusieurs auteurs ont proposé des tests économétriques pour déterminer la nature des dépôts.(Hancock(1991), Hughes, Berger et Humphry (1997). , Mester et Moon (2000a)). *pour plus d’information sur la méthode DEA voir ; Charnes A. C. T., Cooper W.W. and Rhodes E. (1978), “Measuring Efficiency of Decision Making Units”, European Journal of Operational Research, vol. 2, pp. 429-444. Elaborées par nous même à partir de différents références :* Farrell, Michael J. 1957 ; Daniela Borodak (2007) ; Battese et Coelli. 1992.
1-2-1-La méthode DEA
Selon la théorie économique, le concept efficacité fait référence à l’optimum de Pareto. Piot
(1994) signale que «Les premières études de l’efficacité, dite technique, des producteurs ont
été réalisées par Koopmans (1951) et Debreu (1951).
Koopmans (1951) fut le premier à proposer une définition formelle de l’efficacité technique :
« un producteur est techniquement efficace sil’augmentation de n’importe quel output
requiert la diminution d’au moins unautre output ou l’accroissement d’au moins un input, et
si une réduction den’importe quel input requiert l’élévation d’au moins un autre input ou
laréduction d’au moins un output. »
Parmi les approches non paramétriques, la méthode DEA (Data Enveloppent Analysis) est la
plus utilisée pour mesurer l’efficacité. Elle a initialement été développée par Charnes et al.
(1978) qui se sont inspirés de travaux de Farrell (1957). L’idée de cette approche est que la
localisation et la forme de la frontière d’efficience sont déterminées par les données et non par
la théorie. L’avantage est de n’imposer aucune spécification de la technique de production ni
de loi de distribution des efficiences.
banque banque
Crédits
-Crédits
Dépôts
Autre prestations
travail
Capital
282
Elle consiste à comparer les performances de chaque producteur uniquement avec celles des
meilleurs producteurs de l’échantillon considéré ou les meilleurs producteurs virtuels.
Pour produire cesoutputs, la banque utilise du travail, du capital physique et du capital
financier. Un échantillon de n firmes et caractérisées par k inputs (x) et moutputs (y), Le
programme mathématique linéaire utilisé pour calculer les degrés d’efficacité sous
l’hypothèse de rendement d’échelle constant est de la forme (Charnes et al., 1978)118 :
Max u,v(u’yi/v’xi) , (programme primal) Sc u’yj/v’xj≤1, j=1,2,…,N u, v ≥0
Avec Xi : le vecteur de la matrice d’input K*N de la firme i ; yi le vecteur de la matriced’output M*N de la firme i ; u’ et v’ sont des vecteurs M*1 et K*1 respectivement depoids d’inputs et d’outputs. Pour éviter une infinité de solution, la contrainte v’xi =1 est imposée, ce qui donne
Pour éviter une infinité de solution, la contrainte v’xi =1 est imposée, ce qui donne : Max u,v(u’yi) , (programmation non linéaire ou encore fractionnaire) Sc u’yj - v’xj ≤0, j=1,2,…,N u, v ≥0
Pour éviter ce problème, Charnes et Cooper (1962,1973) montrent comment de
telsprogrammes peuvent être résolus par les outils de la programmation linéaire (utilisation de
la dualité).
Soit N firmes produisant l’output Y à partir de l’input X,pour mesurer l’efficacité technique de la firme
j0, le programme linéaire s’écrit de la manière suivante dans le cadre de minimisation des inputs
(Input Oriented Model).
Min (y,, x,,λ)(k0) (programme dual)
Sous contraintes :
K0 xij ≥ Xjλj
Yjλj ≥Yj0, λ ≥ 0, j= 1…….N, K0 : étant libre
118Charnes et Cooper (1962,1973) montrent en détail que le programme primal(programmation non linéaire)peut s’avérer lourde si le nombre de firmes est assez élevé. C’est pourquoi, il est fait recours au programme dual dont le nombre de contraintes ne dépend que du nombred’inputs. Pour plus d’information veuillez consulter l’article: Charnes A., Cooper W.W. et Rhodes E., (1978) ; « Measuring the efficiency of Decision Making Units “; European Journal of Operational Research 2-6 November 1978, pp.429-444 p436
283
La valeur obtenue de (k0)sera le degré d’efficacité de la jème firme.
Pour tenir compte des variations dans les économies d’échelle (VRS) aux sens Banker et al.
(1984), on intégrant au dual une contrainte de convexité qui permettant de neutraliser
d’éventuelles inefficacités d’échelle.λj= 1
Dans ce cas, la résolution du programme permet de mesurer une efficacité technique pure.
Elle est supérieure ou égale à celle de l’efficacité technique obtenue par l’adoptiond’un
modèle CRS.
Une de ces limites a été de ne pas prendre en compte l’échelle à laquelle l’unité opère (soient
croissants ou décroissants). Cette lacune a été comblée en 1984 par Banker et al. (1984) :
Dans le programme dual, les variables duales ( ) sont des pondérations optimales des inputs et
outputs de toutes les unités dans le champ d’étude. Si on fait l’hypothèse que les firmes
opèrent sous rendements d’échelle variables, la frontière est formée par combinaisons
convexes. Il suffit donc d’ajouter au dual un autre modèle dite NIRS (Non increasing Return
To Scale ) sous la contrainte :1≤λj≤ 1 au lieu de l’égalité (λj= 1) et on comparant pour
savoir l’échelle à laquelle l’unité opère.
C'est-à-dire :
Si le score d’efficacité calculé par le modèle VRS = le score d’efficacité calculé par le
modèle NIRS la diminution du rendement de la banque. Et si le contraire, le
rendement de la banque est en augmentation
En contre partie, Pareto-Koopmans, Charnes et al. (1978) proposent de prendre en compte des
variables d’écart en considérant un contexte multiproduits-multifacteurs sous l’hypothèsede
rendements d’échelle constants (CRS). La reformulation du programme linéaire est présentée par:
284
Par ailleurs, la prise en compte des variables d’écart permet d’interpréter le résultat de la
manière suivante:
1) Si k*0 =1 et S*=0, alors la firme j0 est pareto-efficace.
2) Si k*0 =1 et au moins une variable d’écart est non nulle,
alors la firme j0 n’est pas pareto-efficace.
3) Si k*0 < 1, alors la firme j0 est techniquement inefficace.
En fin, plusieurs types de modèles existent en effet. Deux types de modèles existent en termes
d’orientation du modèle, à savoir le modèle à orientation input et le modèle à orientation
output. Dans le modèle à orientation inputs, l’objectif est de produire les outputs observes
avec un niveau de ressources minimum. En revanche, dans une orientation output, l’objectif
étant de maximiser la production d’outputs tout en ne dépassant pas les niveaux donnés des
ressources.
Nous estimerons donc l’efficacité des banques sous le modèle de BCC (Banker, Charnes et
Cooper) et CCR.
1-2-2 variables (inputs et outputs) et données : une brève revue de littérature
Plusieurs études mentionnent un débat dans la littérature bancaire relative à la définition
propre d'entrées / sorties. Berger et Humphery (1997) présentent deux approches principales
pour mesurer l’efficacité d’une banques tels que ; « Approche de production » et « approche
d’intermédiation ». Ces auteurs assument que la banque entant qu’intermédiaire financier
attire des dépôts ou d'autres fonds et transforme ces derniers en prêts et investissements dans
des valeurs mobilières a l’aide du travail, capital et matériaux come des entrées et le nombre
et le type de compte sont considérés come des sorties.Ils ajoutent qu'aucune de ces deux
approches n’est parfaite parce qu’ils ne peuvent pas capturer entièrement le double rôle des
institutions financières en tant que fournisseurs de transactions/documents de traitements et de
services.
Bikker (2002) suppose que les paiements d'intérêts soient considérés come des coûts et les
dépôts ne présente pas un facteur d'entrée mais letaux d'intérêt versé sur les dépôts. Prêts et
285
investissements sont les composants de sortieet les coûts d'exploitation semblent contenir la
majeure partie de l'inefficacité - coût dans les banques.
Hasan et Marton (2003) utilisent le ratio de non-intérêt du total actif pour mesurer le coût
moyen des entrées non financières aux banques.
Dans le même ligné de ces auteurs, Steven Fries and Anita Taci (2005)utilisent le critère de
la valeur ajoutéepour déterminer quels produits de banque pour inclure comme sorties. Pour
eux, les activités bancaires qui produisent un flux de services associées à un travail
substantiel ou dépense en capital physique sont identifiés comme des sorties.
Ils concluent deux sorties de banques, les prêts et les dépôts rémunérés àpartir de la
fourniture de liquidité, de transactions et de paiement des services aux déposants. Et en ce qui
concerne les entrées, ces auteurs présentent deux prix des entrées, une pour le travail et
l'autre pour le capital physique.
Suivant la revue de littérature, l’approche d’intermédiation est la plus utilisé et la mieux
appropriée compte tenu de l’importance de l’activité interbancaire et le poids des coûts
d’intérêt, où elle considère que la banque collecte des dépôts, ainsi que toutes autres
ressources hors fonds propres, pour les transformer en prêts ou en autres actifs productifs, en
utilisant du capital et du travail.
Quant à l’approche de production, considère qu’une banque utilise du capital et du travail
pour produire des prêts et des dépôts.
L’approche d'intermédiation financière standard qui nous intéresse pour notre étude suivant
les caractéristiques des banques algériennes, a été développée par Sealey et Lindeley (1977)
et pose en principe que les titres et le total des prêts sont des sorties, tandis que les dépôts
ainsi que le travail et le capital physique sont des entrées.
Cette approche d’intermédiation a été largement adoptée et utilisée dans la littérature dont les
plus récentesCasu, Girardone et Molyneux, 2004 ; Drake, Hall et Simper, 2006.
Ces études concluent quatre entrées et trois sorties.
Les quatre entrées (input) de base sont ; total des dépôts, capital et le travail et provision
pour perte sur prêts pour capturer les coûts du risque.
Dans ce contexte, plusieurs études ont insisté sur l’inclusion de la dernière entrée dans
l’analyse de l’efficacité d’une banque. On prend à titre exemple, l’analyse de Laeven et
286
Majnoni (2003) qui insistent sur le point de la prise en compte du risque dans l’analyse de
l'efficacité par le biais de l'inclusion des provisions pour pertes sur prêts, qui pourrait être
considéré comme un coût ou une entrée, « …loan loss provisions required to build up loan
loss reserves should be considered and treated as a cost. A cost that will be faced with
certainty over time but that is uncertain as to when it will materialize”. (p. 181).
D’après ces auteurs, le débat sur la régulation de capital bancaire a consacré une attention
particulière au rôle que peuvent jouer les provisions pour pertes sur prêts bancaires dans le
cadre de la réglementation du capitale où plusieurs autorités réglementaires nationales ont
d'introduit une exigence cyclique réglable pour les provisions pour pertes sur prêts.Ils ont
constaté à cet égard que beaucoup de banques ont tendance à retarder le provisionnement
pour créances douteuses que trop tard, lorsque les ralentissements cycliques. Dans le même
temps, ils ont trouvé une différence considérable dans les profils des banques dans le monde
entier.
Drake et al (2006) ont ainsi souligné que l'incorporation de qualité risque/prêt est
primordialepour mesurer l'efficacité de la Banque.
En ce qui concerne les trois sorties sont : total prêts; total des actifs — autres générant des
intérêts ou frais de rendement des actifs comme les obligations et valeurs mobilières de
placement; et revenu sans intérêt.
1-2-3 Méthodologie et données
Nous nous inspirerons de l’approche non paramétrique de l’enveloppement de données et
paramétrique de frontière Stochastique pour apprécier l’effet des règles prudentielles sur la
performance (efficacité coût et technique) de banques commerciales algériennes.
Notre objectif consiste tout d’abord à mesurer l’efficacité technique de 08 banques
commerciales algériennes suivant la disponibilité des données pour l’année de 2011,
parl’estimation d’enveloppement de données (DEA). Les banques de cette analyse seront
présentées dans l’annexe (07).
Les variables utilisées
Dans le souci du rapprochement des deux méthodes, nous utiliserons les mêmes inputs et
outputs.
287
Compte tenu de fonctionnement du système bancaire algérien où il transforme les fonds à des
crédits, dans la lignée des travauxprécédents et suivant la disponibilité des données nous
utilisons trois outputs (Dietsch et Lozano-Vivas (2000), Maudos et al. (2002), Pasiouras F
(2009) et autres).
Les outputs
Q1 : représente les crédits (composés de la valeur des prêts a long terme et autres empruntes);
Q2 : représente le total des dépôts (la somme d’épargne + la demande +dépôts à terme).
Q3 : les portefeuilles titre commercial (obligation et autres titres à revenu fixe + action et
autres titres a revenu variable + participations dans les filiales et autres activités de
portefeuille)
Les inputs
Conformément à l'approche d'intermédiation les inputs utilisés, sont les dépôts et autres
ressources interbancaires, le capital et le travail (Mester, Leonard I. Nakamura, et Micheline
Renault (1998)).
Nous incluons un autre input : fonds propre pour pertes(FPR) pour capturer les coûts du
risque suite aux analyses de (Leaven &Majnoni (2003) et Drake et al (2006), Pasiouras et al
(2009).
Prix des inputs
Les outputs utilisés sont produits grâce à la combinaison des facteurs de productions: le
facteur travail « L », le facteur capital physique « K » et le facteur capital financier « F ».
Ces facteurs de production sont mesurés comme suite :
L = Le nombre d’employés ;
K = Immobilisations nettes (actifs fixe)
F = total des fonds empruntés : Dépôts à vue à la clientèle + Dépôts d’épargne + Bons et
comptes à termes etautres produits financiers + Autres sommes dues à la clientèle
Pour mesurer les prix des inputs bancaires, il faut calculer les rapports de chaque coût des
inputs qui représente la variable endogène de ces facteurs de production par sa quantité.
288
Concernant la variable endogène, elle est définie par le coût total (CT). Elle englobe les coûts
financiers et les coûts opératoires. - Les coûts opératoires représentent les dépenses en
travail(CL) et en capital physique(CP) (charges sur opérations diverses + charges générales
d’exploitation + dotations aux amortissements et provisions ou se qu’on appel en générale
autres dépenses hors intérêt).
- Les coûts financiers (CF) représentent les intérêts versés ou se qu’on appel coût du
facteur capital financier (charges sur opérations de trésorerie et sur opérations interbancaires +
intérêts versés sur les dépôts à la clientèle + charges sur emprunts obligataires, budgétaires et
extérieures + pertes diverses).
Donc : CT = CL+ CP + CF
Pour être plus claire on va résumer les coûts et les comptes correspondants de chaque coût
Les coûts de production bancaire
Coûts
Comptes correspondants
Coût des dépenses travail (CL) Frais du personnel
Coût du facteur capital physique (CP)
charges sur opérations diverses + charges générales d’exploitation + dotations aux amortissements et provisions
Coût du facteur capital financier (=CF) ou (Fond emprunté)
intérêts versés sur les dépôts à la clientèle + pertes diverses
Par conséquent, le vecteur des prix des inputs sera constitué du prix du travail, du capital
physique et des fonds empruntés ou capital financier.
* P1=CL/ L = Prix du travail119
* P2 = CP/ K = Prix du capital physique
* P3 = CF/ F = prix des fonds empruntés ou encore prix du capital financier
Les données
.
Nous concentrons sur les rapports annuels des banques de notre analyse (2005-2011)120 pour
tirer les statistiques des inputs et outputs de chaque banque.
119 -Pour le calcul du prix de travail(Pl), nous utilisons l'actif total au lieu le nombre d'employés(L) (en divisant coût des dépenses de travail sur l’actif total) commeà titre exemple l’analyse de Maudos et al., 2002, Pasiouras, F et al 2009, en raison d’un manque de donnée sur ce variable.
289
Les données utilisées pour déterminer les facteurs explicatifs de l’efficacité (le point que se
suive) nous concentrons : en premier lieu, sur la base de données de la banque
mondiale(WBI), FMI et IIDE technical report 2009 08-04 (Financial Openness and Growth
in 213 Countries: A Finance and Growth Panel Dataset) Abstract, pour tirer les statistiques
des variables macroéconomiques et variables de banques.
Et les variables du contrôle de la structure de marché bancaire HHI est obtenue de la base de
données de Bankscope (2008) fourni par le bureau de van Dijk and Fitch Ratingset qui a
une couverture complète de banques d’un grands nombre du pays.
Les autres variables (QDLR, MTDC) sont obtenues de la base de données de Kaufmann et
al. (2006 (World Governance Indicator).
1-2-4- Résultats et interprétation
Le tableau (4-2) représenté en annexe (08) résume les résultats des mesures de l’efficacité
estimés selon la méthode (DEA) à partir des modèles CCR et BCC pour la période de 2011.
Le degré d’efficacité des banques est de 0.42 en moyenne en CCR et de 0.98 et 0.75 en
moyenne pour les inputs et outputs respectivement en BBC.
Cela se traduit notamment, que les banques de notre échantillon n’utilisent pas les mêmes
ressources dans leurs travails journalières, où il ne dépasse pas 50% même si on suppose
que l’ont le même rendement (hypothèse de rendement d’échelle constant (CCR)),
Pour la deuxième hypothèse (modèle BCC), une hétérogénéité des niveaux d’efficacité des
banques, avec une variationenviron 20% entre leurs inputs et outputs.
Ceci implique que les banques peuvent réaliser le même niveau de production (output) tout
en économisant jusqu’à 23% des quantités d’inputs. Ce résultat confirme déjà une
surconsommation de la ressource.
Dans l’ensemble, les banques étudiées ont une tendance haussière du degré d’efficacité sous
les deux hypothèses analysées (Voire le schéma présenté en annexe 09).
Si on parle sur le score d’efficacité des banques algériennes de notre échantillon, on trouve
que les résultats obtenues par la méthode (DEA) suggèrent que les banques qu’elles que
soient publique, privées ou mixte annoncent des degrés d’efficacité relativement différents.
120- Nous choisissons cette période d’analyse pour plusieurs raisons; En premier lieu, suivant la disponibilité des données, elle correspond ainsi à la période où le comité de Bâle propose une nouvelle règle prudentielle dite de Bâle II et ce qui présente notre objet d’analyse.
290
Pour l’année de 2011, la BNA a obtenue le meilleur score d’efficience totale (100%) dans les
trois tests (CRS, inputs or VRS, outputs or VRS), suivie par CPA (82.31%, 100% ,100%)
avec une efficacité totale des inputs et outputs résulté, le même cas pour ABC (54%.2,
100%, 100%) et TRUST (44.7%, 100%, 100%), LA BADR (73.49%, 97.6%, 82.14%),BEA
(51.07%, 97.01%, 66.46%), AGB (42.3%, 97.43%, 13.62%) où la variabilité de l’efficacité
entre l’input et l’output de la banque est assez importante avec une coefficient de variation
supérieur à 30% et à la fin la banque AL BARAKAavec (16.32%, 96. 31%, 39.10%). Ces
différences notables entre les inputs et outputs est rendus en grande partie aux allocations
irrationnel des ressources de banques.
Ces résultats impliquent ainsi, que les banques inefficaces sont en mesure d’augmenter leur
efficacité sous l’hypothèse de rendement d’échelle variable de (2.4%, 17.86%) des inputs et
outputs respectivement de la BADR, de (2.99%,33.54%) pour la BEA, de (2.57%, 86.38%)
pour AGB, et en fin de (3.69%, 60.9%) pour El Baraka, où on remarque à chaque fois que la
banque a obligé de rectifiée leur outputs plus que les inputs pour avoir une meilleure degré
d’efficacité.
Donc, nos résultats suggèrent que quatre banque et totalement efficace contre quatre autres
inefficace (taux d’inefficacité plus de 90% pour les inputs et plus de 70% pour les outputs).
Cette disparité au niveau d’efficacité entre les banques peut être due en grande partie aux
problèmes causés par les crédits non performants qui représentent environ (16%) en 2011(un
niveau est assez élevé comparativement au norme prudentielle 6%).
on trouve que les banques de petite taille (mesurer par le total d’actif) caractérisées par des
niveaux faible de crédits non performants, enregistrent une haussière au niveau d’efficacité
mieux que les banques de grandes taille généralement caractérisées par un niveau élevéedu
crédits non productive, sauf pour la BNA et CPA (grande banque) enregistrant un niveau
totale de l’efficacité (100%).(les caractéristiques financier des banques de l’échantillon sont
présentés dans l’annexe(10)
Cette dernière ne représente pas la seule raison pour expliquer les différences notables de
l’efficacité entre les banques. Il faut noter que le choix de l’input et l’output produit par la
banque semble avoir joué un très important rôle dans la détermination du degré d’efficacité
(chaque banque à une gestion ou encore une stratégie propre). La structure des dépôts, la
qualité des actifs et le taux de rentabilité agissent ainsi de manière positive sur le degré
291
d’efficacité de la banque. Ainsi, le nombre d’agence a un effet positif sur l’efficacité de la
banque (plus le nombre des agences s’élargis au territoire nationale, plus l’activité bancaire
s’améliore).
Tous ces points plus d’autres raisons internes de la banque, reflètent les principales causes de
la disparité au niveau d’efficacité des banques.
La BNA qui est considéré le plus capitalisée des banques algériennes en 2011, a enregistré
un meilleur score d’efficacité (100%), avec plus 2,2 millions de comptes et un totale de bilan
de 1.620 mds de DA en 2011, avec un hausse de 14% par rapport à 2010. Ainsi une
croissance de 8,1% pour les différents produits bancaire et de 12,26% pour les fonds propres
de la banque. Le réseau BNA compte 201 agences, dont certaines lancées en 2011
comprenant des espaces automatiques, fonctionnant sept jours sur sept et 24h/24h. Cette
amélioration de bénéfice 34,8MDA en 2011 en progression de 6,8 % par rapport à 2010, soit
un taux de rentabilité(ROE) 15.9%est conjugué en grande partie par le respect des normes
prudentielles imposées dont le ratio de solvabilité qui atteint de 53,4% en 2011. De même, la
CPA a ainsi enregistré un meilleur score d’efficacité sous l’hypothèse de rendement variable
(BCC). Il avait annoncé un bénéfice net de 13,25MDA contre 10MDA en 2010 (une
croissance de 27,4%), avec un réseau d’exploitation composé de 140 agences, leur bilan
avoisine 1.000MDA avec 103 milliards de dinars de fonds propres dont 48 milliards de
dinars de capital social, %. Le résultat net bénéficiaire enregistré en 2011 s’établit à 13,2
milliards de dinars, soit un taux de rentabilité financière (ROE) de près de 15%. L’effectif du
CPA à fin 2011 est de 3 748 agents dont 2 398 cadres (1 694 universitaires), soit un taux
d’encadrement de 64%. Le produit net bancaire dégagé en 2011 s’élève à 27 milliards de
dinars, en hausse de 20%, et les crédits alloués au secteur public représentent, à fin 2011,
environ 33 % contre 67 % pour le secteur privé.La réalisation de ces bénéfices c’était grâce
à la diversification des activités de la clientèle tout en veillant à l’équilibre structurel du
portefeuille et à une meilleure répartition du risque et même le respect du ratio de la
solvabilité 12% supérieur au minimum imposées (8%).
Les banques privées à capitaux arabes sont également de plus en plus rentables. On trouve
d’après nos résultats qu’ABC banque et TRUST banque et qui ont été installéeen septembre
1998 et en 30 décembre 2002, sous la forme de société par actions (SPA) respectivement,
enregistrent un degré d’efficacité total en 2011.
292
La BADR a réalisé une inefficacité partielle (plus de 80% pour les inputs et plus de 70% pour
les outputs) avec un réseau compte actuellement près de 296 agences et 39 directions
régionales.
La BEA réalise ainsi un score d’inefficacité totale en 2011, pourtant Le bilan de la BEA
enregistre une masse de bilan de 2.308 milliards de DA, des bénéfices nets de 35,6 milliards
de DA en augmentation de 17,5% par rapport à l’exercice 2011.L’excédent de trésorerie dela
société pétrolière nationale est déposé dans la plus grande banque publique algérienne à savoir
BEA, enregistrant un produit net bancaire de 44,5 milliards de DA en accroissement
d'environ 9,6% par rapport à l’exercice 2011. Il enregistre ainsi un ratio de solvabilité de
43,99% en 2011, un ratio de liquidité de 3,2% et un coefficient de fonds propres et de
ressources permanentes de 103,79% (le respect des normes prudentielles sauf pour le ratio de
liquidité).La BEA était le meilleur banque en 2010 mieux que la BNA, mais elle n’atteindre
pas un niveau d’efficacité totale. Cela implique qu’il y a un défaut dans la gestion des
ressources (la stratégie suivie) ou d’autres raisons politique interne.
,Banque el Baraka enregistrent un score d’inefficacité totale en 2011 avec une différence très
important entre les inputs utilisées et outputs produite. Ceci peut s’expliqué par le fait que
les agents économiques n’ont pas la culture d’un financement Islamique, le Riba… Cette
banque qui été créée le 20 mai 1991, avec un capital de 500.000.000 DA, enregistrent un total
de bilan 1624millions USD en 2011 contre 1760 millions USD en 2010 (soit un recule de
136 millions USD). Leur ressource est de 1367million USD en 2011 contre1212 million
USD en 2010, leur fonds propres est 779millions USD contre 755millions USD, le résultat
net est de50 millions USD en 2011 contre 44 millions USD en 2010 et en fin le ratio de
solvabilité de la banque atteint les 33% en 2011.
Et en fin la banque privée d’AGB enregistre d’après nos résultats un score d’inefficacité
total come le cas d’El Baraka, pourtant elle a une des plus dynamiques d’entre les autres
banques privées rapporte, au titre de 2011 un bénéfice net de 2,6 milliards de dinars, en
293
hausse de 27% par rapport à 2010, et de plus de 75% par rapport à 2009. Il respect largement
les normes prudentielle dont le ratio de solvabilité où il atteint 19% en 2011.
En général les niveaux d’efficacité estimés accroissent durant la période d’analyse, où l’on
observe des évolutions divergentes de l’efficacité technique de la banque.
Effectivement, on a trouvé que les banques algériennes qu’elles que soient publiques ou
privées cherchent ces dernières années toujours à moderniser leurs système et à améliorer
leurs efficacité on diversifiant leurs activités et augmentant en effet leurs rentabilité.Ce
développement des banques ont été accompagnés d’une observance stricte en matière
surtout de ratio de gestion et des exigences prudentielles (ratio Cook) au titre de la
supervision bancaire (déjà vue dans le chapitre précédent)
Plus précisément, nos banques enregistrent une avance certaine en termes d’intermédiation
ces dernières années et malgré leurs bonnes performances financières,elles restent encore en
deçà de ceux atteints par certains pays méditerranéens voisins de l’Algérie, caractérisées par
des lourdeurs bureaucratiques, la faiblesse de leur réseau d’agences et de l’opacité dans
l’octroi de crédits à l’investissement, mauvaise gestion des ressources…. Ces banques sont
peu modernes, rechignent à développer la monétique et n’utilisent pas l’internet pour se
rapprocher de leur clientèle.
Ce qui nous intéresse et de trouver les raisons principales qui s’opposent à l’application du
deuxième accord (Bâle 2), pourtant on a trouvé précédemment que nos banques
enregistrent une meilleure score d’efficacité en moyenne(plus de 90% pour les inputs et plus
de 70% pour les outputs) sous l’hypothèse de rendement d’échelle variable (VRS)
Section 2 : Les déterminants de l’efficacité
On a essayé de mesurer les scores d’efficacité de chaque banque de notre échantillon par la
méthode de l’enveloppement des données, et il nous reste de chercher les facteurs explicatifs
de l’efficacité. Plusieurs études qui se sont penchées sur ce point, ont cherché à chaque fois de
vérifier les variables qui influent cette efficacité. En prend à titre exemple, l’analyse de
Dietsch, Lozano - Vivas (2000) et Bos & Kool (2006) qui soulignent l'importance d'un
294
certain nombre de « facteurs environnementaux » dans la mesure d’efficacité, y compris
celles relatives à la structure et à la réglementation de la banque, tels que les rapports de
concentration, force du capitale et intermédiation,…,
Beaucoup d’études récentes incluent l’inflation annuelle et le PIB par habitant, utilisé pour le
contrôle de l’environnement macroéconomique. (Grigorian & Manole (2002); Maudos & al
(2002b) ; Hauner (2005) ; Pastor and Serrano (2005) ; Kasman and Yildrun (2006) et
Pasiouras (2008)).
Boyd et al (2001) indiquent qu’un pays avec un taux d’inflation élevé, a un système
financier et bancaire sous-développé et donc un très faible niveau d’efficacité des banques.
Tandis que d’autres, illustrent que la hausse du taux d’inflation dans le pays n’est pas
nécessairement associée à grande échelle à la manque d’efficacité (inefficacité) (Grigoriane
&Manole (2002).Tout en pour Demirguc-kunt and al (2004), l’inflation a un impact positif
robuste sur les marges bancaires et frais généraux (F.Pasiouras (2008)).
D’autres variables peuvent affecter la qualité des services bancaires, sont celles qui
caractérisent la structure du marché bancaire.
Barth et al (2004), Steven. F and Anita.T (2005), incluent le degré de concentration du
marché actif qui peut entraîner des coûts soit supérieurs ou inférieurs pour les
banques(mesurée par le ratio de l'actif des cinq plus grandes banques dans le total des actifs
du secteur, ou par le pourcentage des dépôts des cinq plus grandes banques).
D’autres, mesurent le niveau de concentration du secteur bancaire on utilisant l'indice
Herfindahl de Hirschman (IHH), est calculé comme étant la somme des carrés des parts de
marché dechaque banque individuelle dans chaque pays. (James R. Barth et al 2010)
Toujours dans le cadre du contrôle de la structure du marché, plusieurs études incluent
différents indices mesures la qualité du politique institutionnel. Kaufman et al (2006)121
121-Les indicateurs de gouvernance sont d’un intérêt essentiel dans la réflexion stratégique sur le choix des pays avec lesquels des coopérations doivent être mises en place. HuitArticles ont été écrites en présentant des ensembles de données pour définir en effet les indicateurs de la gouvernance (Kaufmann et al, 1999 a, 1999b, 2002, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008). Les définitions de ces indicateurs ont changé au fil du temps, car les indicateurs ont été introduits il y a plus de 10 ans. Plus récemment (Kaufmann et al, 2009), les indicateurs couvrent 212 pays à partir de 1996 en mesurant six dimensions : Etre à l’écoute et rendre compte, Stabilité politique et absence de violence, Efficacités des pouvoirs publics, Qualité de la réglementation, Etat de droit, Maîtrise de la corruption.
295
construisent six indicateurs de gouvernancesreposent sur des enquêtes d’opinion à partir de
1996 à savoir; Etre à l’écoute et rendre compte (Voice and accountability), Stabilité politique
et absence de violence (Political stability and absence of violence),Efficacité des pouvoirs
publics(Government effectiveness), Qualité de la réglementation(Regulatory quality) Etat de
droit (Rule of law) et Maîtrise de la corruption(Control of corruption), qui ont un impact sur
l’efficacité de banques.
D’autres études se concentrent sur la structure du marché on définissants différents
indicateurs du gouvernement. Ils ont utilisé le pourcentage des banques étrangères (Foreign-
Owned Banks) activent sur le marché (les actifs sont 50% ou plus), et le pourcentage des
banques publiques (Government-Owned Banks) opérant sur le marché(les actifs sont 50% ou
plus) (Demirguc-Kunt et al (2004), Barth et al (2004), Fries et Taci (2005)).
Kasman and Yildrun (2006) montrent que le niveau de développement financier est
mesuré par la taille du marché bancaire et le niveau de capitalisation
La réforme bancaire peut avoir un effet au niveau d'inefficacité du secteur bancaire à travers
les exigences d'adéquation des fonds propres et autres contraintes sur la prise de risque.
Pour le contrôle du niveau de développemen122t des banques, plusieurs études utilisent trois
variables(Barth et al (2004) ;Kasman and Yildrun (2006); F. Pasiouras (2008)).
En premier lieu, ils ont utilisé le ratio actif des banques de dépôts /PIB come indicateur de
la taille du système bancaire. La deuxième mesure l’activité du système bancaire, calculé par
Ces indicateurs sont basés sur plusieurs variables individuelles 276 proviennent d'une source différente environ 33 contribuent à la construction de l’indicateur de gouvernance de la Banque en provenance de 30 organisations du monde entier. *Pour plus d’information sur la méthode et les principales questions analytiques pertinentes à la WGI (World Gouvernance indicators). Voir les articles de D Kaufmann et al (2006a, 2010), “The Worldwide Governance Indicators: Methodology and Analytical Issues”, Global Economy and development, September 2006, 2010
122- Pour plus d’informations sur ces variables veuillez consulter l’article de Thorsten Beck, Asli Demirgüç-Kunt and Ross Levine(2000), « A New Database on the Structure and Development of the Financial Sector», World Bank Economic ReviewVolume 14, Issue 3 p. 597-605.
Cet article présente une nouvelle base de données des indicateurs de la structure financière et développement financier dans tous les pays. Elles combinent différents indicateurs qui mesurent la taille, l’activitéet l'efficacité des marchés et des intermédiaires financiers. Ils améliorent des efforts antérieurs en présentant des données sur la part publique des banques commerciales, présentant des indicateurs de la taille et l'activité des institutions financières non bancaires et la construction des mesures de la taille du marchés primaires actions
296
le ratio Bank claims (réclamation) au secteur privée/PIB, et la dernière mesure la taille du
marché boursier calculé par le ratio capitalisation boursière/PIB.
Au regard de ces réformes bancaires, les banques peuvent d’avantage améliorer leur
rentabilité (rendement des actifs (ROA) et rendement des fonds propres (ROE)), ce qui peut
être associée à de meilleure efficacité.
plusieurs études récentes incluent des variables de banques pour le contrôle de leurs
activités, comme logarithme des actifs (log actifs) pour le contrôle du taille des banques,
autres que les prêts à l'actif total, le ratio dépôts à vue/ total actif et le ratio de prêts
douteuses au total des prêts pour le contrôle de la variation du risque et qui ont un impact
sur l’efficacité d’une banque (Alten & Rai (1996), Cavallo& Rossi (2002), Isik &Hassan
(2003), Fries & Tci (2005, F. Pasiouras 2008).
Les variables utilisées
Après avoir une revue de littérature, suivant les caractéristiques de notre pays et suivant la
disponibilité des données, Nous retiendrons comme des variables explicatives:
Le RPIB (PIB réel) et INFL (inflation) comme des variables de contrôle macroéconomique.
Les variables : HHI (taux de concentration), qualité de la réglementation (QDLR), et maîtrise
de la corruption (Control of corruption)(MTDC) pour le contrôle de la structure de
marché.Toutes ces variables représentent les facteurs externes ou environnementaux.
Et enfin nous utilisons les variables de banques comme des facteurs internes: LOGA
(logarithme des actifs), PRAC (ratio prêt /total actif), CPAC (ratio capitaux propres/total
actifs) et ROE (Résultats /fonds propres moyens)
Nous recourrons dans ce cas à la modélisation en données de panel123 on estimant un modèle
tobit (Tobin 1958). L’efficacité est bornée entre 0et 1 (mesure de Farell) ou supérieure à 1
(mesure de Shepard).Notre teste est réalisé sous l’hypothèse de rendement d’échelle variable
des banques.
Les résultats des estimations sont représentés en annexe (11).
123- Baltagi (2001) et Hsiao (1986) indiquent que la méthodologie des données de Panel contrôle l’hétérogénéité individuelle, réduit les problèmes associés à la multicolinéarité et les biais des estimations, comme elle spécifie une relation variable dans le temps entre les variables indépendantes et celle dépendante.
297
Les résultats de notre analyse confirment largement les résultats de plusieurs études
effectués dans ce cadre.
Elles montrent que l’inflation et le taux de croissanceen tant que des facteurs du contrôle de
l’environnement macroéconomiquedu pays, jouent un très important rôle ou bien ont des
effetspositifs sur l’efficacité de la banque, ce qui confirme les résultats de (Grigorian &
Manole (2002); Maudos & al (2002b), Boyed et al (2001) . on remarque qu’au cours de
période étudié le taux d’inflation se diminue de 2,6 en 2006 à 0,21 en 2011, et en contre partie
le PIB réel du pays accroisse passant de 5,1 en 2005 à 7,3 en 2011,
L’effet positif implique que les banques algériennes en tant qu’un intermédiaire financier
cherchent surtout de maximiser leurs profits loin d’être penser sur l’existence des
problèmes d’asymétrie d’information et d’aléa de moralité.
La qualité de la réglementation et le contrôle de la corruption sont les facteurs qui
apparaissent les plus pertinents parmi ceux retenus.
Ceci pourrait s’expliquer par le fait que la qualité du politique institutionnel du paysparait un
élément important, agit largement sur les décisions de la banque (décision étatique). Ces
derniers est plus significatifs pour les banques publiques que les banques privées.
Les variables liées au respect des normes prudentielles sont statistiquement significatives
(CPAC, ROE) .Ce résultat a également été trouvé par Allen et Rai (1996).
La taille de la banque n’est plus pertinente dans cette optique.Lorsque la part de créances non
productive (a une relation avec la taille de la banque), accroisse comme le cas de notre pays,
l’efficacité des banques demeure négative.
298
L’application du ratio de solvabilité améliore l’efficacité des banques et ne constitue pas
un frein à l’activité bancaire, comme le considère le gouverneur de la banque d’Algérie.
Il estime que le respect du ratio de solvabilité diminue le taux de crédit accordé surtout au
PME, ce qui peut retarder la nécessaire constitution d’un tissu d’entreprises privées
performantes dans un contexte de rareté de crédit.
Et nous pensons que c’est pour cette raison plus d’autres raisons secondaires politique et
institutionnel, que les autorités monétairesalgériennes ont hésité d’appliquer les
recommandations de Bâle 2 relies aux trois piliers (exigences d'adéquation, pouvoir de
contrôle officiel et mécanismes de disciplinede marché), où ils ont essayé d’appliquer
progressivement aux banques à partir de 2009 après de la promulgation d’une série de
lois et règlements, mais jusqu'à maintenant sont en phase d’essai (présenter en détail dans le
chapitre précédent).
Conclusion
La situation de l’ensemble du secteur bancaire algérienne, depuis 1990(après la promulgation de
la loi de monnaie et de crédit),reflète les changements induits par les réformes financières
(libéralisation financière). Ainsi, les transformations du paysagefinancier ont poussé les banques
à se transformer pour être plus concurrentes et être plus adapté aux normes prudentielles.
Ce constant nous interpelle a abordé le problème de l’efficacité des banques algériennes. Dans ce
contexte, nous avons utilisé la méthode non paramétrique de l’enveloppement des données
(DEA), et qui se base sur la programmation linéaire mathématique des inputs et outputs de
banques. Nous avons choisissez dans cette optique de mesurer l’efficacité du point de vue
de l’intermédiation bancaire caractéristique principale de notre banque, qui consiste de la
collecte des dépôtsauprès des agents économique à excédent pour les orienter vers les
agents en besoin de financement.
On a trouvé que les banques algériennes qu’elles que soient publiques ou privées enregistrent
des meilleurs scores d’efficacité. Plus précisément, quatre banques de notre échantillon
enregistrent des scores d’efficacité parfaite (100%) sous l’hypothèse de rendement d’échelle
variable, contre quatre enregistrent une inefficacité total dans les deux hypothèses testés
(CCR et BCC) . Les degrés se découlent entre (73,49% ; 97,60% ; 82,14%) pour la BADR,
299
(42,3%. 97,43%. 13,62%) pour AGB. Ceci peut s’expliquer par une mauvaise gestion des
ressources (input) plus d’autre raisons internes de la banque. Et en fin entre (16,32% ;
96,31% ; 39,10%) pour Al Baraka.
En fin, pour enrichir notre étude, nous retiendrons l’estimation d’unmodèle tobit sur données
de panel, et nous utilisons des variables macroéconomiques et environnementaux, des
variables régulation bancaires et des variables institutionnels suivant la revue de littérature
afin de déterminer les facteurs explicatifs de l’efficacité. On a trouvé come un résultat que
les variables institutionnels et de réglementation bancaire dont le ratio de solvabilité,
affectent en grand partie sur l’efficacité de la banque, ce qui confirme les résultats de Barth et
al (2006, 2012).
Ceci pourrait dire que nos banques travaillent sous des contraintes politiques et
institutionnels, c’est pour cette raison on est loin de constituer une banque avec un haut
niveau de technologie…(Confirme les résultats deAsaftei G, Kumbhakar S (2008)).
Il faut en effet que les autorités monétaires algériennes veille à la santé financière des
banques par l’imposition des normes prudentielles annoncées par Bâle II. En fin, on peut dire que l’Algérie se caractérise par une combinaison unique associant un
secteur bancaire essentiellement étatique et un marché intérieur des capitaux en pleine
expansion, alimenté par les besoins de financement des entreprises publiques et l’ambitieux
programme d’investissement national de l’État.
300
Conclusion générale « Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise » Jean Monnet L’objectif de cette thèse a été d’évaluer les différents accords Bâlois imposésau niveau
internationale aux banques par les autorités prudentielles dite comité de Bâle, afin d’éviter
les crises ou au moins de les prévenir.
La plupart des banques des pays soit développé ou en voie de développement ont essayé
d’appliquer les recommandations de l’accord Bâle II puis de Bâle III après une application
fine de l’accord Bâle I. Dans ce cadre, plusieurs interrogations sont proposées, notamment,
sur la situation des banques algériennes comparativement à nos voisins, et les contraintes
ou encore les raisons de la lenteur auprès des autorités monétaires pour l’application de
l’accord de Bâle II.
Cet objectif a été poursuivi en élaborant une argumentation articulée dans la structure de la
thèse autour de deux axes distincts : un théorique et l’autre empirique.
Tout d’abord, l’originalité de ce travail a consisté à traiter en détail les deux principaux
facteurs de fragilité du système bancaire dont le problème d’asymétrie d’information et de
liquidité suite aux mouvements de libéralisation et de globalisation financière. Les banques
301
assurent leurs services en s’interposant entre les demandeurs et apporteurs de capitaux, elles
financent leurs projets grâce aux dépôts collectés des déposants qui n’ont ni la capacité, ni
les incitations à surveiller ces projets, et d’un autre coté, elles doivent être capables de
répondre à tout moment aux besoins de liquidité des déposants. Les risques liés aux
asymétries d’information et de liquidité ont alors supporté par les banques.
Pour éviter les phénomènes de courses aux dépôts qui peuvent déstabiliser l’ensemble du
système bancaire,une assurance-dépôts a alors été mise en place.
Cette dernière a introduit un problème d’aléa de moralité entre l’organisme d’assurance des
dépôts et la banque, qui peut avoir intérêt à accroître son risque pour tirer profit de cette
situation.
On a ensuite posé dans le cadre de ce premier chapitre, les problèmes du crédit et leur rôle
central dans le déclenchement des crises.
Il convient de rappeler que depuis les différentes vagues successives delibéralisation et de
globalisation, opérées dès la fin des années quatre vingt, le modèle d’intermédiation
bancaireclassique « octroi puis détention du crédit » a muté vers un modèle plus complexe d’
« octroipuis cession du crédit ».
Ce passage, a d’ailleurs d’une part, renforcé la position des banques sur le système financier,
et a entrainé à un déclenchement des crises bancaires d’autre part.
Les phases d’euphorie, caractériséepar une distribution massive du crédit,constitue la source
d’une panique et crise bancaire et sont dues principalement aux comportements des agents
risqués.Ainsi, les sources de distorsions entre les sources l’offre et la demande des produits
bancaires, à savoir le problème d’asymétrie d’information, le surendettement des entreprises
et la libéralisation financière, sont à l’origine du risque systémique. Actuellement,
l’instrument le plus efficace pour la prévention des crises systémiques est la régulation en
matière de capitaux propres.
Afin d’éviter ces crises, les régulateurs ont mise en place de nouveaux accords bâlois dont le
but d’affiner les méthodes de calcul d’exigences de fonds propres et de donner aux banque la
possibilité de mieux gérer et quantifier leurs risques.
Nous avons abordé ces points, en faisant tout d’abord état de la littérature existante aussi
bien théoriquesqu’empiriques réalisés autour de cette problématique. Les diverses études ont
révélé des résultats contradictoires : le renforcement de ces exigences peuvent conduire les
banques à réduire leurs prises de risques (Furlong et Keeley, 1989 ; Santos, 1999) et
d’autresconfirment que ces exigences peuvent inciter les banques à accroître leurs prises de
302
risque comme (Koehn et Santomero, 1980 ; Kim et Santomero, 1988). Egalement les travaux
empiriques ne permettent pas de dégager un consensus sur le lien entre la réglementation du
capital, la capitalisation et la prise de risque.
Après avoir une revue de littérature, on a essayé dans le deuxième chapitre d’évaluer les
différents accords Bâlois imposés par le comité de Bâle.Les raisons principales de ces
accords de Bâle se trouvent au cœur de la polémique actuelle sur la stabilité du système
bancaire mondiale, permettant notamment de mesurer le risque de crédit en représentant plus
de 85% des risques encourus par une banque.
Le premier apport de ce travail, a été de définir le premier accord dite Bâle I.Ce dernier fixe la
limite de l’encours pondéré des engagements financiers (des prêts accordés)en fonction des
fonds propres propresà au moins 8 %. On a ensuite présenté les différents types de risques
intégrés (risque de crédit et le risque de marché) et la modalité dont ils étaient suivis par la
régulation prudentielle. Une analyse critique de l’approche de la réglementation du capital
retenu par le régulateur notamment sur la définition de fonds propres et sur la nature des
engagements, pour avoir ensuite la promulgation d’un nouvel accord fin de 2004 dite Bâle II.
Le dispositif Bâle II instaure des méthodes d’évaluation autonome du risque, tout en
laissant une certaine autonomie aux établissements financiers dans le choix des options
possibles pour définir le minimum de fonds propres nécessaires à la couverture des pertes
potentielles. Il s’agit donc « le passage d’une réglementation fondée sur des règles à une
réglementation axée sur les méthodes » (Karacadag 2001).
Ces méthodes d’évaluation a révélé un certains difficulté à mesurer le risque bancaire, et
d’autres risques inhérents à l’activité bancaire ne sont pas prises en considération tels que; le
risque de liquidité et le risque lié à la titrisation de certains actifs bancaires.
Alors, l’application des accords de Bâle II est mise à rude épreuves et certains déjà voient ses
limites intrinsèques.La crise du Subprime illustre la nécessité de la couverture en capital
exigée par ces risques (pilier 1). Ainsi, L’affaire Kerviel pose la question de la fraude
complexe ou défaillance de la surveillance interne (pilier 2) et de la communication financière
(pilier 3).
Alors, la crise financière rendait impérieuse la révision du cadre prudentiel, où en décembre
2009 le G20 a approuvé les nouvelles exigences de solvabilité (exigences qualitatives) et de
liquidité (exigences quantitatives), avec une mise en application en 2012, en plus des diverse
303
éléments macro prudentielles qui contribuent à contenir les risques systémiques résultant de
la procyclicité.
Cet nouvel accord propose de créer de nouvelles réserves sur les pertes attendues et de lutter
ainsi contre la pro- cyclicité en créant un coussin en capital (reste 8% jusqu’en 2015)à 10.5%
en 2019. Ainsi, de nouvelles normes doivent également venir répondre aux risques de
liquidité, se compose de deux normesréglementaires minimales : le ratio de liquidité à court
terme (LCR, liquiditycoverage ratio) et le ratio structurel de liquidité à long terme (NSFR, net
stablefunding ratio), dont le but est d’améliorer la capacité du secteur bancaire à absorber les
chocs résultant de tensions financière et économique.
L’ambition du nouvel dispositif est en effet d’inciter les banques à mesurer et à gérer leurs
risques non seulement de manière plus fine mais aussi de manière plus dynamique.
Dans le troisième chapitre, nous nous intéressons à l’ensemble des réformes économiques et
financières prises par les autorités algériennes de l’indépendance jusqu’aux nos jours, pour
voir celles qui affectent sur l’activité du secteur bancaire.Pour cela nous faisons une analyse
détailléedes différents indicateurs d’approfondissements financiers et de les comparés à
chaque fois à nos voisins (notre étude s’intéresse à la période s’étalant de 2005-2011). Avant
d’apporter notre contribution à l’évaluation de ces points, il était nécessaire de décrire les
caractéristiques financières du secteur bancaire algérien dominé par 06 grandes banques
publiquescanalisant l’essentiel de l’épargne et octroient la majorité des crédits, notamment
aux entreprises publiques dont l’activité contribue à hauteur de 50% à la formation du PIB
national, et 14 banques privées comportant 343 agences contre 1083 pour les banques
publiques, un part de dépôts de 88% pour les banques publiques contre12% pour les autres
banques, 89,1% du total actifs contre 10,9% pour les banques publiques et privées
respectivement et 85,7% du total des crédits attribués pour les banques dominantes contre
14,3% pour les banques privées, présentant en générale une très bonne rentabilité et un
rendement de leurs fonds propres égal à 22,9 % en 2011.
A cet égard, nous trouvons queces dernières années, le secteur bancaire algérien a connu une
évolution positive, à savoir l’amélioration globale de leur cadre de contrôle et de surveillance,
dont la solidité a pu être vérifiée, en particulier, l’augmentation substantielle du capital des
banques (76 milliards de dinars), au second semestre 2009, en conformité avec le relèvement
du niveau du capital minimum, et la mise à niveau du capital de certaines banques publiques
304
(42 milliards de dinars) ont contribué à consolider le ratio de solvabilité global à24% en 2011
contre18,4% en 2010 contre 21,78 % en 2009 contre 16,54 % en 2008 et 12,85 % en 2007.
Ou bien en précisant, les banques privées étrangères enregistrant un taux plus élevé à 29,7%
contre 15,9% pour les banques publiques, en bénéficiant à des aides de l’Etat qui ont fait
régulièrement l’objet de renflouements (rachat de la dette bancaire par des échanges de bons
du Trésor et des injections de capitaux).
Cette dernière (taux du ratio d’adéquation) est grâce à un recul important du ratio des
créances non-productives de 23,4% en 2007 à16, 8% en 2010 à 16% en 2011.
Autrement dite, le volume des prêts non productifs reste élevé et se retrouve, pour l’essentiel,
dans les banques publiques (16,8 % de prêts non productifs du total des prêts) et les banques
privées étrangères détiennent un volume assez limitéde prêts non productifs, qui représente
2,6 % du montant total de leurs prêts. Leprovisionnement des prêts non productifs s’est
amélioré ces dernières années et en juin 2010, ils’élevait à 74 %.
Après avoir souligné les principales caractéristiques des banques algériennes, on a étudiée
les indicateurs de performance et de solidité des banques algériennes.Cependant, la qualité
des crédits est très faiblea enregistré un recule à 48% en 2011 comparativement aux d’autres
pays arabe surtout du pays de Maghreb enregistrant 85,6% pour le Maroc et 70%pour la
Tunisie.Ainsi le problème des prêts non productifs est particulièrement aigu en Algérie
(16%), oùles rachats réguliers de prêts non productifs accordés par des banques publiques à
des entreprises étatiques créent un aléa moral non négligeable. Ces facteurs ont sapé laculture
du crédit et pourraient entraîner une gestion des risques plus lacunaire de la part desbailleurs
de fonds.Les PME, trouvent des difficultés assez larges pour le financement de leurs
investissements environ 50%, qu’il s’agit d’une contrainte de premier ordre. Selon l’enquête
« Entreprises » réalisée par la Banque mondiale, lespays partenaires méditerranéens (à
l’exception d’Israël)sont endeçà de la moyenne mondiale pour la majorité des indicateurs
mesurant l’accès aufinancement. Dansces pays29 % des entreprises ont ouvert une ligne de
crédit auprès d’uneinstitution financière, contre 35 % à l’échelle mondiale et 44 % en Europe
orientale et en Asiecentrale.
En générale, dans les pays, où l’Etat occupe une très importante place au sein du secteur
bancaire comme le cas de notre pays, la Tunisie, Egypte et Syrie, les indicateurs
d’intermédiation ou bien d’approfondissement financier sont moins favorables
comparativement aux autres pays dont le secteur bancaire est davantage dominé par des
305
capitaux privés et qui se caractérisent par une courbe de rendement plus affinée ou une
politique budgétaire plus solide. Le dernier apport de ce chapitre a été concentré sur la question de la régulation et la
surveillance du secteur bancaire algérien. En effet, même si les lois et réglementations sous-
tendant la surveillance des banques sont formellement adéquates et comparables aux normes
internationales, la mise en application de réglementation clés reste très limitée dans les
banques publiques, surtout avec la présence de l’État de manière très forte dans
l’actionnariat des banques qui fragilise la gouvernance réglementaire.
Dans le cadre d’application du deuxième pilier de l’accord, des efforts très importants en
matière de surveillance bancaire ont été réalisé par la banque centrale en vertu de la loi
bancaire modifiée en 2010 pour garantir la stabilité financière. Aussi, un nouveau système de
notation interne préservé pour les banques à partir de 2011 pour les généralisés en 2013, afin
d’améliorer l’évaluation, la gestion et le contrôle des risques.
Concernant le troisième pilier(discipline de marché), les banquesalgériennes, marocaines et
tunisiennes semblent être àl’abri des pressions du marché par rapport aux
banqueseuropéennes.L’origine de ce manque de sensibilité se trouve dans le faitque les
banques sont principalement tournées vers leurmarché local, où les entreprises compte tenu de
lafaiblesse de leur taille ne peuvent recourir qu’à l’intermédiationbancaire pour se financer.
En fin, concernant notre méthodologie de recherche ou bien l’étude économétrique (chapitre
04) appliquée aux établissements bancaires, une des difficultés majeures reste cependant le
caractère confidentiel d’informations qui peut constituer une entrave au développement de la
recherche.
Nous avons dans cette étude choisi d’aborder la question du niveau de performance des
banques algériennes et ses déterminants après de déclinaisons des règles prudentielles
imposées.
Premièrement, l’efficacité bancaireest étudiée en utilisant l’Analyse d’Enveloppement de
Données (DEA).Deuxièmement, on a utilisé la méthode de mesure des pratiques de
réglementation et de supervision, l’impact de l’environnement légal sur l’efficacité des
banques de l’échantillon par la méthode Tobit.
Les résultats indiquent que l’efficacité moyenne des banques algériennes s’améliore, poussée
par les développements technologiques, en renforçant les responsabilités et les pratiques de
306
gestion des risques, mise en œuvre réussi d’un régime d’assurance de dépôts ce qui peut offrir
des incitations néfastes et augmenter les risques d'aléa moral, et en introduisant d’un système
d’information de créditmais reste plutôt mauvaise.
La deuxième tranche de cette étude, pose une question très spécifique : l’efficacité des
banques est elles plus importante après l’évolution de la réglementation prudentielle en
Algérie ?
Suivant la revue de littérature, les banques opérant dans des pays à meilleure structure de
réglementation sont les plus efficaces.
En somme, nos résultats supportent largement la qualité institutionnelle mesurée dans cette
étude par des facteurs politiques et de gouvernances (on n’a pas pu intégrer un certains
d’autres de ces facteurs sous la contrainte de la taille d’échantillon), et la pertinence
d’exigence en fonds propres.Et la stabilité macroéconomique contribue également de
manière moins importante à l’efficacité des banques.
Il faut donc soulignée qu’il devrait être de trouver des moyens pour réduire l’emprise du
gouvernement sur le système bancaire, le problème majeur pour les banques algériennes et
qui s’opposent à l’application des normes prudentielle annoncées par Bâle II aux banques.
307
.
308
Annexe 1 : Les critères de la libéralisation financière Les critères d’une libéralisation financière totale
Possibilité de s’endetter à l’étranger pour les banques et les entreprises
L’existence de taux de change multipleset autres restrictions.
Les banques et les entreprises sont libres de s’endetterlibrement à l’étranger. Elles sont parfois tenues d’eninformer les autorités, mais les autorisations sontattribuées presque automatiquement. Un système deréserves obligatoires peut être mis en place, mais à unaux inférieur à 10%. La maturité minimum exigée pourles emprunts contractés par les banques et les entrepriseslocales à l’étranger ne dépasse pas 2 ans. Et Il n’existe pas de taux de change spéciaux pour lestransactions courantes, ni pour les transactions en comptecapital. Il n’y a pas non plus de restrictions sur les sortiesde capitaux.
Les critères d’une libéralisation financière partielle
Possibilité de s’endetter à l’étranger pour les banques et les entreprises
Les banques et les entreprises ont la permission des’endetter à l’étranger mais elles restent sujettes àquelques restrictions. Les réserves obligatoires sont entre10 et 50%. La maturité minimum exigée des empruntspeut être de 2 à 5 ans. Il peut y avoir des refus concernantquelques emprunts et certaines restrictions pour des secteurs spécifiques.
L’existence de taux de change multiples et autres restrictions.
Ou Il y a des taux de change spéciaux pour les transactions courantes et pour les transactions en capital. Il peut y avoir quelques restrictions aux mouvements de sortie de capitaux.
Les critères d’absence de libéralisation financière
Possibilité de s’endetter à l’étranger pour les banques et les entreprises
Il est pratiquement interdit aux banques et entreprisesd’emprunter à l’étranger. Les réserves obligatoirespeuvent être supérieures à
309
L’existence de taux de change multiples et autres restrictions.
50%. La maturité minimumexigée des emprunts peut être supérieure à 5 ans. Il peut yavoir des refus concernant des emprunts et il y a delourdes restrictions pour des secteurs spécifiques. Ou Il y a des taux de change spéciaux pour les transactionscourantes et pour les transactions en capital. Il existe desrestrictions aux mouvements de sortie de capitaux.
Le secteur
financier domestique
Les critères d’une libéralisation financière totale
Les taux d’intérêt débiteurs et créditeurs Autres indicateurs
Il n’y a pas de contrôles sur les taux d’intérêt (iln’existe ni des niveaux planchers des tauxd’intérêt, ni des niveaux plafonds). Et Il n’y a pas de contrôles sur les crédits (parcontre, il y a la possibilité de subventionnercertains secteurs ou de procéder par uneallocation ciblée des crédits). Les dépôts endevises sont permis.
Les critères d’une libéralisation financière partielle
Les taux d’intérêt débiteurs et créditeurs
Il y a des contrôles sur aussi bien les tauxd’intérêts créditeurs que les taux débiteurs (lapossibilité d’existence de niveaux planchers oudes niveaux plafonds de taux d’intérêt)
Autres indicateurs
Et Il peut y avoir des contrôles sur la distributiondes crédits et les dépôts en devises peuvent êtrerefusés.
Les critères d’absence de libéralisation Financière
Les taux d’intérêt débiteurs et créditeurs Autres indicateurs
Il y a des contrôles aussi bien sur les tauxd’intérêts créditeurs que sur les taux débiteurs (lapossibilité d’existence de niveaux planchers oude niveaux plafonds de taux d’intérêt) Et Il y a toujours des contrôles dans l’activité dedistribution de crédits et les dépôts en devisessont formellement refusés.
Le marché
des capitaux
Les critères d’une libéralisation financière totale
Droit d’acquisition par les investisseurs étrangers
Les investisseurs étrangers peuvent détenir destitres domestiques sans aucune restriction. Et
310
Possibilité de rapatriement des capitaux, dividendes et intérêts
Les capitaux, les dividendes et les intérêtspeuvent être rapatriés sans aucune restrictiondans les 2 ans qui suivent l’investissement
Les critères d’une libéralisation financière partielle
Droit d’acquisition par les investisseurs étrangers Possibilité de rapatriement des capitaux, dividendes et intérêts
Les investisseurs étrangers ont la possibilitéd’acquérir jusqu’à 49% du capital de chaqueentreprise. Il peut y avoir des restrictions sur laprise de participation dans certains secteurs. Il peut y avoir des moyens indirects pour lesinvestisseurs étrangers de participer aux marchésfinanciers domestiques. Ou Les capitaux, dividendes et intérêts peuvent êtrerapatriés mais pas avant 2 ans, ni après 5 ans àpartir de la date de réalisation del’investissement.
Les critères d’absence de libéralisation Financière
Droit d’acquisition par les investisseurs étrangers Possibilité de rapatriement des capitaux, dividendes et intérêts
Les investisseurs étrangers n’ont pas le droit dedétenir des titres domestiques. Ou Les capitaux, dividendes et intérêts peuvent êtrerapatriés mais pas avant 5 ans à partir de la datede réalisation de l’investissement initial.
Annexe2 : Calendrier de mise en place du nouveau ratio de solvabilité
1988 :Publication des premières directives de Bâle I relatives aux risques de crédit
1996 : En complément à Bâle I: couverture des risques de marché par les fondspropres
1999 :Première proposition d’un nouvel accord sur les fonds propres soumise par le
Comité de Bâle (1re consultation)
Dès 2001 :Deuxième document consultatif (2e consultation) et plusieurs études d’impact
(Quantitative Impact Studies, QIS)
Automne 2002 (CRD): consultation européenne sur les conséquences économiques du
nouveaudispositif
Novembre 2002 (CRD) : consultation de la Commission européenne sur les orientations
européenneset un avant projet de directive
Avril 2003 : Troisième document consultatif (3e consultation)
311
Dès novembre 2003 :Début de l’élaboration du Swiss Finish Bâle II sous la direction de la
CFB
Mi-2004 :Approbation des dispositions définitives de Bâle II (Comité de Bâle))
26 juin 2004 (Bâle) : publication de l’accord de Bâle II définitif
28 septembre 2005 (CRD) : vote au Parlement d’un texte de compromis
Octobre 2005 (Bâle): 5ème étude d’impact : QIS5
11 octobre 2005 (CRD) : adoption de la directive par le Conseil des ministres européens des
finances
2005 : Début du délai transitoire d’une année
14 Juin 2006 : la directive 2006-48 CRD (capital requirements directive) est adoptée.
Fin 2006 :Introduction de Bâle II dans les différents pays
1er Janvier 2007 : entrée en vigueur de la CRD pour l’approche standard et notation
internefondation (sur option).
1er mars 2007 : publication des arrêtés du 20 février 2007 transposant la CRD en France.
1er janvier 2008 : entrée en vigueur de l’approche notation interne avancée de la CRD.
Annexe 4 : Pondération du risque de crédit selon l’approche de notation interne (BIS
2004 P197)
Les tableaux suivants illustrent les pondérations au titre du risque de crédit de quatre
catégories d’actifs dans le cadre de l’approche fondée sur les notations internes (NI). Chaque
série de pondérations relatives aux pertes inattendues (PI) a été produite au moyen de la
fonction appropriée parmi celles présentées dans la partie 2.II de l’Accord sur la convergence
internationale de la mesure des fonds propres (2004) IA. Les données utilisées pour définir
les pondérations sont la probabilité de défaut (PD), la perte en cas de défaut (PCD) et une
échéance effective présumée (E) de 2,5 ans.
2. Un ajustement en fonction de la taille de l’entreprise s’applique aux expositions vis-à-vis
desPME (définies comme expositions à l’égard d’un établissement ayant un chiffre d’affaires
inférieur à€50 millions pour le groupe consolidé dont il fait partie). Cet ajustement a servi à
établir la deuxièmesérie de pondérations (deuxième colonne de « Expositions sur
entreprises»), pour un établissementau chiffre d’affaires fixé à €5 millions.
Approche NI : Pondérations relatives
aux pertes inattendues
Catégorie d’actif:
Expositionsur Entreprise
Crédits hypothécaires
Autres opérations de détail
Expositions renouvelables sur la clientèle de
312
PCD : Échéance : 2,5 ans CA (en millions d’euros) :
45 % 45 % 50 5
45 % 25 %
45 % 85 %
détail éligibles
45 % 85 %
PD : 0.03% 0.05% 0.10% 0.25% 0.40% 0.50% 0.75% 1.00% 1.30% 1.50% 2.00% 2.50% 3.00% 4.00% 5.00% 6.00% 10.00% 15.00% 20.00%
14.44% 11.30% 19.65% 15.39% 29.65% 23.30% 49.47% 39.01% 62.72% 49.49% 69.61% 54.91% 82.78% 65.14% 92.32% 72.40% 100.95% 78.77% 105.59% 82.11% 114.86% 88.65% 122.16% 93.43% 128.44% 97.58% 139.58% 105.04% 149.86% 112.27% 159.61% 119.48% 193.09% 146.51% 221.54% 171.91% 238.23% 188.42%
4.15% 2.30% 6.23% 3.46% 10.69% 5.94% 21.30% 11.83% 29.94% 16.64% 35.08% 1949% 46.46% 25.81% 56.40% 31.33% 67.00% 37.22% 73.45% 40.80% 87.94% 48.85% 100.64% 55.91% 111.99% 62.22% 131.63% 73.13% 148.22% 82.35% 162.52% 90.29% 204.41% 113.56% 235.72% 130.96% 253.12% 140.62%
4.45% 8.41% 6.63% 12.52% 11.16% 21.08% 21.15% 39.96% 28.42% 53.69% 32.36% 61.13% 40.10% 75.74% 45.77% 86.46% 50.80% 95.95% 53.37% 100.81% 57.99% 109.53% 60.90% 115.03% 62.79% 118.61% 65.01% 122.80% 66.42% 125.45% 67.73% 127.94% 75.54% 142.69% 88.60% 167.36% 100.28% 189.41%
0.98% 1.85% 1.51% 2.86% 2.71% 5.12% 5.76% 10.88% 8.41% 15.88% 10.04% 18.97% 13.80% 26.06% 17.22% 32.53% 21.02% 39.70% 23.40% 44.19% 28.92% 54.63% 33.98% 64.18% 38.66% 73.03% 47.16% 89.08% 54.75% 103.41% 61.61% 116.37% 83.89% 158.47% 103.89% 196.23% 117.99% 222.86%
Annexe 6 : critères de définition des actifs pouvant être, inclus dans le calcule du « Core tier 1 » (Noyau dur des fonds propres de base) du « Tier 1 et Tier 2 » au sens de Bale III : intégrés dans la proposition derèglement du « paquet Bâle III / CRD IV ». I. Noyau dur des fonds propres de base : Au sein du Tier 1 (fonds propres de base), la composante « dure » de la meilleure qualité (Common Equity Tier 1 ou Core Tier 1) est constituée de la somme des éléments suivants : - actions ordinaires émises par la banque, qui satisfont aux critères d’inclusion réglementaires (ouleur équivalent dans le cas des banques qui ne sont pas constituées en société par actions) - primes liées au capital résultant de l’émission des actions ordinaires et assimilées ; - bénéfices non distribués ; - encours accumulés d’autres revenus généraux et des autres réserves publiées ; - actions ordinaires émises par les filiales consolidées de la banque et détenues par des tiers (intérêtsminoritaires), qui satisfont aux critères d’inclusion dans les actions ordinaires et assimilées ; - ajustements réglementaires appliqués au calcul des actions ordinaires et assimilées. Pour qu’un instrument soit inclus dans le Core Tier 1 (actions ordinaires et actifs assimilés), ildoit remplir cumulativement les 14 critères suivants : 1. L’action ordinaire est la créance la plus subordonnée dans la liquidation d’une banque. 2. L’action ordinaire est une créance sur les actifs résiduels proportionnelle à la part de capitalémis, une fois remboursées toutes les créances de rang supérieur, en cas de liquidation (en d’autrestermes, il s’agit d’une créance illimitée et variable et non pas fixe ou plafonnée).
313
3. Le principal a une durée indéterminée et n’est jamais remboursé en dehors de la liquidation(hormis les cas de rachat discrétionnaire ou les autres moyens de réduire sensiblement les fondspropres de manière discrétionnaire dans les limites permises par la législation applicable). 4. La banque ne laisse en rien espérer, au moment de l’émission, que l’instrument sera racheté,remboursé ou annulé, et les dispositions statutaires ou contractuelles ne comprennent aucunedisposition qui pourrait susciter pareille attente. 5. Les versements (y compris bénéfices non distribués) sont effectués en prélevant sur lesbénéfices distribuables. Le niveau des versements n’est en aucune manière lié ou associé au montantpayé à l’émission et n’est pas soumis à un plafond contractuel (sauf dans la mesure où une banque nepeut effectuer des versements que dans la limite du montant des bénéfices distribuables). 6. La distribution des bénéfices n’est en aucun cas obligatoire. Leur non-paiement ne constituedonc pas un événement de défaut. 7. Les versements ne sont effectués qu’une fois toutes les obligations juridiques et contractuelleshonorées, et les paiements sur les instruments de fonds propres de rang supérieur effectués. Celasignifie qu’il n’y a pas de versements préférentiels, même au titre d’autres éléments classés dans lesfonds propres de la plus haute qualité.
8. Ce sont les fonds propres émis qui absorbent la première – et, proportionnellement, la plusgrande part – des pertes, le cas échéant, dès qu’elles surviennent. Dans les fonds propres de la plushaute qualité, chaque instrument absorbe les pertes pour assurer la continuité d’exploitationproportionnellement et pari passu avec tous les autres. 9. Le capital versé est comptabilisé en qualité de fonds propres (et non de passif), aux fins del’insolvabilité. 10. Le capital versé est classé dans les fonds propres en application des normes comptablesapplicables. 11. Le capital est émis directement et libéré, et la banque ne peut pas avoir financé directement ouindirectement l’achat de l’instrument. 12. Le capital versé n’est adossé ni à des sûretés, ni à une garantie de l’émetteur ou d’une entitéliée, et il n’est assorti d’aucun dispositif rehaussant, sous une forme juridique ou économique, lerang de la créance. 13. L’émission s’est faite avec l’accord exprès des propriétaires de la banque émettrice, donné soitdirectement soit, si la législation applicable le permet, par le conseil d’administration ou par d’autrespersonnes dûment autorisées par les propriétaires. 14. Le capital versé figure clairement et séparément au bilan de la banque. II. Autres éléments constitutifs des fonds propres de base Les autres éléments du Tier 1 sont les instruments qui satisfont à tous les critères suivants ; 1. L’instrument est émis et libéré. 2. La créance a un rang inférieur à celles des déposants et des créanciers chirographaires, ainsiqu’à la dette subordonnée de la banque. 3. Le capital versé n’est adossé ni à des sûretés, ni à une garantie de l’émetteur ou d’une autreentité liée, et il n’est assorti d’aucun dispositif rehaussant, sous une forme juridique ou économique,le rang de la créance par rapport à celles des créanciers de la banque. 4. L’instrument a une durée indéterminée, autrement dit il n’a pas de date d’échéance et il necomporte ni saut de rémunération (step up) ni aucune autre incitation au rachat.
314
5. L’instrument peut comporter une option de remboursement à l’initiative de l’émetteur, maiscelle-ci ne peut être exercée qu’au bout de 5 ans au minimum. a. Pour exercer son option de rachat, la banque doit recevoir l’autorisation préalable de sonautorité de contrôle ; et b. la banque ne doit en rien laisser croire qu’elle exercera son option de rachat ; et c. la banque ne doit pas exercer son option de rachat, sauf : i. si elle remplace l’instrument racheté par des fonds propres de qualité égale ousupérieure et à des conditions viables en fonction de son revenu ; ou ii. si elle démontre que la position de ses fonds propres est bien supérieure à son exigence minimale après exercice de l’option de rachat. 6. Tout remboursement de principal (rachat ou amortissement) nécessite l’autorisation préalablede l’autorité de contrôle, et la banque ne devrait pas présumer, ni laisser croire au marché que cetteapprobation lui sera accordée. 7. Les versements du dividende/coupon doivent être entièrement discrétionnaires : a. la banque doit avoir toute liberté d’annuler, à tout moment, les versements ; b. l’annulation des versements discrétionnaires ne doit pas constituer un événement de défaut; c. les banques doivent avoir la pleine disposition des versements annulés pour s’acquitter deleurs obligations à l’échéance ; d. l’annulation des versements ne doit pas imposer de restrictions à la banque, sauf en ce quiconcerne les versements aux détenteurs d’actions ordinaires. 8. Le paiement des dividendes/coupons doit être imputé aux bénéfices distribuables. 9. L’instrument ne peut pas comporter une clause liant le dividende au risque de crédit, autrementdit le dividende/coupon ne peut être redéfini périodiquement, en fonction, intégralement oupartiellement, de la note de crédit de l’établissement bancaire. 1 0. L’instrument ne peut pas faire apparaître un passif supérieur à l’actif si la législation nationaledétermine que, dans ce cas, la banque est insolvable. 11. Les instruments désignés comme passifs à des fins comptables doivent avoir une capacitéd’absorption des pertes, en principal, par le biais soit i) de leur conversion en actions ordinaires à unniveau de seuil prédéfini, soit ii) d’un mécanisme de dépréciation qui impute les pertes à l’instrument à un niveau de seuil prédéfini. La dépréciation aura les effets suivants : a. réduction de la créance représentée par l’instrument, en cas de liquidation ; b. réduction du montant remboursé, en cas d’exercice d’une option ; c. réduction partielle ou intégrale du versement du dividende/coupon sur l’instrument. 12. L’instrument ne peut avoir été acheté par la banque, ni par une partie liée sur laquelle labanque exerce son contrôle ou une influence significative, et la banque ne peut avoir financédirectement ou indirectement l’achat de l’instrument. 13. L’instrument ne peut présenter de caractéristiques nuisant à la recapitalisation, comme desdispositions imposant à l’émetteur d’indemniser les investisseurs si un nouvel instrument est émis àun prix inférieur durant une période déterminée. 14. Si l’instrument n’est pas émis par une entité opérationnelle ou la société holding du groupeconsolidé (par une structure ad hoc, ou SPV, par exemple), le produit du placement doit être à ladisposition immédiate et illimitée d’une entité opérationnelle ou de la société holding du groupeconsolidé de telle manière que soient respectés ou dépassés tous les autres critères d’inclusion dansles autres éléments du Tier 1.
III. Critères d’inclusion dans les fonds propres complémentaires (Tier 2) 1. L’instrument est émis et libéré.
315
2. La créance a un rang inférieur à celles des déposants et des créanciers chirographaires de labanque. 3. Le capital versé n’est adossé ni à des sûretés, ni à une garantie de l’émetteur ou d’une autreentité liée, et il n’est assorti d’aucun dispositif rehaussant, sous une forme juridique ou économique,le rang de la créance par rapport à celles des déposants et des créanciers chirographaires de labanque. 4. Durée : a. L’instrument a une durée initiale de 5 ans au minimum ; b. sa comptabilisation dans les fonds propres réglementaires durant les cinq dernières annéesprécédant l’échéance s’effectue sur la base d’un amortissement linéaire ; c. l’instrument ne comporte ni saut de rémunération (step up) ni aucune autre incitation aurachat. 5. L’instrument peut comporter une option de remboursement anticipé à l’initiative de l’émetteur,mais celle-ci ne peut être exercée qu’au bout de 5 ans au minimum. a. Pour exercer son option de rachat, la banque doit recevoir l’autorisation préalable de sonautorité de contrôle. b. La banque ne doit pas laisser croire qu’elle exercera son option de rachat. c. La banque ne doit pas exercer son option de rachat sauf : i. si elle remplace l’instrument racheté par des fonds propres de qualité égale ousupérieure et à des conditions viables en fonction de son revenu ; ou ii. si elle démontre que la position de ses fonds propres est bien supérieure à sonexigence minimale après exercice de l’option de rachat. 6. L’investisseur ne doit pas avoir le droit de verser par anticipation des paiements programmés(coupon ou principal), sauf en cas de faillite et de liquidation. 7. L’instrument ne peut pas comporter une clause liant le dividende au risque de crédit, autrementdit le dividende/coupon ne peut être redéfini périodiquement, en fonction, intégralement oupartiellement, de la note de crédit de l’établissement bancaire. 8. L’instrument ne peut avoir été acheté par la banque, ni par une partie liée sur laquelle la banqueexerce son contrôle ou une influence significative, et la banque ne peut avoir financé directement ouindirectement l’achat de l’instrument. 9. Si l’instrument n’est pas émis par une entité opérationnelle ou la société holding du groupeconsolidé (par une structure ad hoc, ou SPV, par exemple), le produit du placement doit être à ladisposition immédiate et illimitée d’une entité opérationnelle ou de la société holding du groupeconsolidé de telle manière que soient respectés ou dépassés tous les autres critères d’inclusion dans leTier 2 Source : Banque des règlements internationaux, Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, « Bâle III : dispositifréglementaire mondial visant à renforcer la résilience des établissements et systèmes bancaires » (décembre2010, document révisé en juin 2011).
Annexe 7: Présentation des banques
Banque Dénomination Capital Social en DA
BNA Banque Nationale d’Algérie (Publique) 41 600 000 000 000
316
CPA crédit Populaire d’Algérie (publique) 48 000 000 000
Al Baraka Al-Barakat Algérie (publique&privée) 10 000 000 000
BADR Banque de l’Agriculture (Publique) 33 000 000 000
Et du développement Rural
BEA Banque Extérieure d’Algérie (Publique) 76 000 000 000
Trust Trust banque Akgeria (Privée) 13 000 000 000
ABC ALG Arab Banking Corporation (Privée) 10 000 000 000
GBA Golf Bank Algeria(privée) 10 000 000 000
Annexe 08 : Les résultats d’analyse de l’efficacité des banques par la méthode de (DEA) – modèle de CCR et BCC-
Tableau (4-2) : Degrésd’efficacité technique des banques estimées avec la méthode DEA
pour l’année 2011 Banques
Scores CCR Scores BCC Scores Input oriented/ constant
reteurns to Scale (CRS)
Input oriented/ variale
reteurns to Scale (vRS)
onput oriented/variable reteurns
to Scale (VRS)
ABC 0.0542 1.0000 1.0000
AGB 0.0423 0.9743 0.1362
TRUST 0.0447 1.0000 1.0000
AL BARAKA 01632 0.9631 0.3910
BEA 0.5107 0.9701 0.6646
BNA 1.0000 1.0000 1.0000
CPA 0.8231 1.0000 1.0000
LA BADR 0.7349 0.9760 0.8214
Tableau (4-3) : Taux d’échelle des banques opérant sous rendements d’échelle variables:modèle (BCC) (Input or VRS)
317
Banques Efficiency score Scale efficiency NIRS Return to Scale
ABC 1.0000 0.0542 0.0542 Increasing
AGB 0 .9743 0.0434 0.0423 Increasing
TRUST 1.0000 0.0447 0.0447 Increasing
AL BARAKA 0.9631 0.1694 0.1632 Increasing
BEA 0.9701 0.5264 0.5107 Increasing
BNA 1.0000 1.0000 1.0000 Constant
CPA 1.0000 0.8231 0.8231 Increasing
LA BADR 0.9760 0.7529 0.7349 Increasing
Tableau (4-4) : Taux d’échelle des banquesopérant sous rendements d’échelle variables : le modèle (BCC) (Output or VRS)
Banques Efficiency score Scale efficiency NIRS Return to Scale
ABC 1.0000 0.0542 0.0542 Increasing
AGB 0.1362 0.3108 0.0423 Increasing
TRUST 1.0000 0.0447 0.0447 Increasing
AL BARAKA 0.3910 0.4172 0.1632 Increasing
BEA 0.6646 0.7684 0.5107 Increasing
BNA 1.0000 1.0000 1.0000 Constant
CPA 1.0000 0.8231 0.8231 Increasing
LA BADR 0.8214 0.8946 0.7349 Increasing
Graphique (4-1) : Les scores d’efficacité des banques sous l’hypothèse de CCR (Input et Output) Input oriented /CCR Output oriented /CCR
318
Etablit par nous même à partir des résultats de l’estimation Graphique (4-2) : Les scores d’efficacité des banques sous l’hypothèse de BCC (Input et Output) Input oriented /VRS Output oriented /VRS
Etablit par nous même à partir des résultats de l’estimation Annexe 09: Evolution de l’efficacité technique des banques algériennes sous les hypothèses de rendementd’échelle Constant (CCR) et de rendement d’échelle variable (BCC) –analyse comparative-
0,00000,10000,20000,30000,40000,50000,60000,70000,80000,90001,0000
Units
Efficiency Scores
0,00000,10000,20000,30000,40000,50000,60000,70000,80000,90001,0000
Units
Efficiency Scores
0,00000,10000,20000,30000,40000,50000,60000,70000,80000,90001,0000
Units
Efficiency Scores
0,00000,10000,20000,30000,40000,50000,60000,70000,80000,90001,0000
Units
Efficiency Scores
319
*Les résultats d’efficacité (CCR, BCC) sont respectivement pour les banques: ABC, AGB, TRUST, AL BARA, BEA, BNA, CPA, LA BADR. *Chaque point correspond le point qui se face ex : ABC (0.054, 1,1)… * On remarque que les rendements de nos banques soient croissants.(après de l’inclusion du modèle NIRS) Annexe 10: Les caractéristiques financières des banques de l’échantillon pour 2011 ABC AGB TRUST AL
BARAKA BEA BNA CPA LA
BADR
Total actif (Ln actif)
24.46 25.04 24.12 25.64 28.60 11.99 11.28 13.64
Prêt /actif
0.74 0.59 0.6 0.73 0.78 0.72 0.84 0.64
Actif/PIB
12 357340880
22 121 024 12
8 857 480 003
33 754 932 421
10 986 279 800
412 650 260 000
399 768 435 120
423 543 896 059
ROE 0.07 0.22 0.63 0.47 0.15 0.159 0.15 0.38 *ROE =Résultats/fonds propres moyens mesure la rentabilité de la banque *Actif /PIB : mesure la taille du système bancaire *Prêt/actif : mesure le taux du crédit de la banque *Total actif : mesure la taille de la banque Source : calculé par l’étudiant à partir de bilan annuel de la banque &FMI Annexe 11: Tableau (4-5) - Les résultats de l’analyse des déterminants de l’efficacité par la
modèle Tobit
-0,2
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
2011 2011 2011 2011 2011 2011 2011 2011
CCR
BCC/VRS or Input
BCC or Output
Linéaire (CCR)
Linéaire (BCC/VRS or Input)
Linéaire (BCC or Output)
Linéaire (BCC or Output)
320
Variable Coefficient Std. Error z-Statistic Prob.
INFL 0.005764 0.002505 2.300362 0.0214
RPIB 0.041971 0.007491 5.602639 0.0000
QLDR -0.111268 0.032680 3.404761 0.0007
MTDC 1.705821 0.073852 23.09797 0.0000
LOGA 0.0993 0.001169 0.849597 0.3955
CPAC 0.000691 0.025043 0.027607 0.009780
ROE 0.023296 0.043980 0.529705 0.05963
HHI 0.039876 0.07265 -0.188403 0.01234
Loglikelihood -57.92 Akaike info -7.009037
P > k2 criterion
Total obs 56
Dépendante variable : efic (0,1) :
*Etablie par l’étudiant à l’aide de logiciel Eviews
321
Liste des tableaux N° Intitulé Page 1-1 Les effets de la déréglementation financière 54 2-1 Les différents risques et leur intégration : pilier I 90 1-3 Tableau récapitulatif de l’approche standard 93
1-4 Tableau des catégories et des coefficients 104 2-1 Impact VaR stressée* en pourcentage 134 2-2 IRC pour différents horizons de liquidité en comparaison avec d’autres
mesures du risque spécifique 136
2-3 Augmentation du fonds propres pour les expositions de retitrisation en pourcentage du capital de risque de marché
139
2-4 Calendrier de mise en œuvre des accords (périodes de transition matérialisées en grisé
149
2-5 les résultats des études d’impact quantitatif relatifs aux nouvelles exigences de liquidité Bâle III
173
2-6 les principaux indicateurs de la disponibilité de la liquidité 177
2-7 Les résultats des études d’impact quantitatif relatifs aux nouvelles exigences de liquidité Bâle III
178
2-8 les principaux indicateurs de la disponibilité de la liquidité 179
2-9 Résultats des études d’impact quantitatif relatifs aux nouvelles exigences de liquidité Bâle III
2-10 facteurs utilisé dans les calculs du FMI de NSFR 179
2-11 Approche basée sur des indicateurs identifiés des G-SIBs 186
2-12 la capacité d’absorption de perte minimale
2-13 l’incidence de Bâle 3 sur les marges et taux d’intérêt bancaires dans la zone euro
191
3-1 Financement de la banque centrale de 1964-1969 203
3-2 Evolution de la masse monétaire -1970-1987- (en %) 205
3-3 Evolution du taux d’accroissement de M2 et du PIB (1970-1987) % 206
3-4 taux de liquidité de l’économie 1970-1987 (%) 206
3-5 Evolution de la dette extérieure (1994-1998) 214 3-6 Les recettes et dépenses budgétaires en Algérie (en % PIB) 215
3-7 Evolution de la liquidité de l’économie 1991-2000 (En milliards de DA) 216
3-8 Crédits bancaire à l’économie (1994-1998) 216
3-9 Les différentes banques privées nationales et étrangères en Algérie 218 3-10 Evolution de la dette extérieure et réserve de change 219 3-11 Indicateurs macro et micro-économique de l’Algérie (2007-2011) 224 3-12 Capitalisation boursière des entreprises cotées en Afrique du Sud en 2011 256
322
3-13 Taux de concentration du secteur bancaire 257
4-1 Le ratio de solvabilité des banques de (2005-2011)
307
4-2 Degrés d’efficacité technique des banques estimées avec la méthode DEA pour l’année 2011
304
4-3 Taux d’échelle des banques opérant sous rendements d’échelle variables: modèle (BCC) (Input or VRS)
305
4-4 Taux d’échelle des banques opérant sous rendements d’échelle variables : le modèle (BCC) (Output or VRS)
305
Liste des graphiques, figures et schéma N° Intitulé graphiques, figures et schéma Pages 2-1 De Bâle II à Bâle III : incidence des déductions sur le capital
réglementaire
154
2-2 variation des actifs pondérés 157
2-3 Besoins en capitaux Bâle II/Bâle 2.5 vs Bâle III 160 2-4 niveau de fonds propres réglementaires imposés par Bâle III 160 2-5 Modalités de mise en œuvre progressive exigences de fonds propre
de Bâle III 162
2-6 Les constats concernant le ratio de levier : les banques de grande taille et/ou européennes
166
2-7 Le ratio de liquidité à longue terme par région 180 2-8 ratio de liquidité a longue terme par modèle d’activités 180 2-9 niveau du NFSR et probabilité de défaillance des grandes banques 182 2-10 Avantage économique net à long terme d’une augmentation des fonds
propres et de la liquidité 189
4-1 Les scores d’efficacité des banques sous l’hypothèse de CCR, BCC (Input et Output)
306
Liste de figures 3-1 l’évolution du niveau des crédits domestiques distribués par le secteur
bancaire Algérienne en % du PIB de 1998 à 2006 227
3-2 Analyse comparative du Financement du secteur privé Au pays du Maghreb
227
3-3 Evolution de la liquidité de l’économie (M2 /PIB) 228 3-4 Evolution du ratio M3/PIB 228 3-5 Evaluation du taux d’accessibilité aux produits bancaires en Algérie 231 3-6 Analyse comparative du taux d’accessibilité au pays du Maghreb 231 3-7 Evolution des dépôts auprès du système bancaire 234 3-8 La répartition des dépôts par secteur 234 3-9 Evolution des crédits distribués 237 3-10 Evolution du ratio crédit/PIB (2011) -Analyse comparative- 237 3_11 Evolution du ratio crédit/dépôts 238 3-12 Evolution du ratio crédit/dépôts : Une analyse comparative (2011) 238 3-13 Crédits non performants en % du total crédit 239
323
3-14 Analyse comparative du taux de Créance accrochée (2011 239 3-15 Evolution du rendement de fonds propres ROE 241 3-16 Analyse comparative de ROE de différents pays du monde 2011 241 3-17 Taux de performance du secteur bancaire 242 3-18 Evolution de rentabilité des actifs(ROA) 243 3-19 Evolution du coefficient d’exploitation brut 243 3-20
Analyse comparative du ROA aux autres pays du monde (2011) 243
3-21 Evolution de marge bancaire 244 3-22 Marge d’intermédiation 244 3-23 Evolution de la part de l’activité clientèle dans la marge d’intermédiation
des banques
245
3-24
Evolution de marge d’intermédiation au titre d’opérations avec les institutions financières
245
3-25 Evolution du taux de profit bancaire 246 3-26 le ratio de solvabilité de banques Algériennes 249 3-27 Le ratio de solvabilité: Une analyse comparative 2011 249 3-28 Niveau de la supervision en termes de la régulation prudentielle 253 3-29 niveau de développement bancaire et boursier en Afrique du Nord 254 3-30 taux de sophistication de marché financier et système bancaire 255 4-1 Les scores d’efficacité des banques sous l’hypothèse de CCR (Input et
Output) 304
4-1 Les scores d’efficacité des banques sous l’hypothèse de BCC (Input et Output)
305
Liste de schémas 1-1 L’équilibre du marché de crédit 24
1-2 Asymétrie d’information sur le marché de crédit 27
1-3 Le cycle d’affaire de C. Juglar 33 1-4 Détermination de l’investissement dans le modèle à deux prix 37
1-5 Les hypothèses de la myopie au désastre 50 1-6 Schéma général caractérisant l'hypothèse du lien entre libéralisation
financière comportements spéculatifs - crise bancaire 64
1-7 Mesure de capital économique 70 1-8 calcule du capital économique –un calcul de VAR et de moyenne- 72 1-9 Les trois approches du risque opérationnel 103
1-10 Les différentes moyennes mises en œuvre pour réduire les pertes 107
1-11 Gestion du risque opérationnel et gestion du risque de crédit : des outils
différents, mais des approches similaires
108
2-1 Les insuffisances révélées par la crise et les propositions Bâle III 146
4-1 Evolution de l’efficacité technique des banques algériennes sous les hypothèses de rendement d’échelle Constant (CCR) et de rendement d’échelle variable (BCC) –analyse comparative-
307
324
Listes des annexes 1 Les critères de la libéralisation financière 296 2 Calendrier de mise en place du nouveau ratio de solvabilité 298 3 Pondération du risque de crédit selon l’approche de notation interne 299 4 critères de définition des actifs pouvant être, inclus dans le calcule du
« Core tier 1 » (Noyau dur des fonds propres de base) du « Tier 1 et Tier 2 » au sens de Bale III : intégrés dans la proposition de règlement du « paquet Bâle III / CRD IV ».
300
5 Présentation des banques 304 6 Les résultats d’analyse de l’efficacité des banques par la méthode de
(DEA) – modèle de CCR et BCC-
304
7 Evolution de l’efficacité technique des banques algériennes sous les hypothèses de rendement d’échelle Constant (CCR) et de rendement d’échelle variable (BCC) –analyse comparative-
307
8 Les caractéristiques financières des banques de l’échantillon pour 2011 307 9
Les résultats de l’analyse des déterminants de l’efficacité par la modèle
Tobit
308
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336
Table des matières
Sommaire
Introduction générale 1
Chapitre I: Comportement bancaire, crise bancaire et supervision prudentielle 16
Introduction 16 Section 1 : Les facteurs explicatifs de fragilité du système bancaire 18 1-1 Le problème d’asymétrie d’information 18
1-1-2 Les phénomènes de sélection adverse ex ante 19 1-1-2 Asymétrie d’information ongoing 24 1-1-3 Asymétrie d’information ex post 25 1-2 Le problème de liquidité 28 1-2-1 Le modèle de Diamond et Dybvig (1983) 28 1-2-2 Les apports de H.P.Minsky 29 Section 2 : Essor, euphorie et caractère pro-cyclique du crédit et leur rôle dans le déclenchement des crises 32 2-1 - La phase ascendante du cycle des affaires: l’apport du modèle à deux prix 35 2-2- De la liquidité à la solvabilité : un lien a éprouvé 40 2-3- Le déclenchement de la crise 43 Section 3 : Libéralisation financière, aveuglement au désastre et crise bancaire 48 3-1 Aveuglement au désastre 48 3-2 La libéralisation financière 52 3-2-1 La relation entre libéralisation financière et crise bancaire : une revue de littérature 57 3-3 -L’hypothèse du comportement spéculatif des banques 62
Section 4 : Les raisons d’être de la réglementaire prudentielle des banques - Une revue de littérature 65 4-1-Capital réglementaire et capital économique: des différences conceptuelles 67 4-1-1 - Le capital réglementaire 67 4-1-2- Le capital économique 68 4-2 – Réglementation prudentielle et risques bancaires : une brève revue théorique 73 Conclusion 77 Chapitre II : La régulation en matière de capitaux propres selon l’Accord de Bâle et ses implications microéconomiques 79 Section 1 le premier accord de Bâle I et ces limites: ratio Cooke 81 1-1 Les éléments constitutifs des fonds propres 82 1-2 limites de Bâle I 86 Section 2 : de Bâle I à Bâle II : une progression des règles prudentielles devenue insuffisante 88 2-1- Grandes lignes et principales nouveautés de Bâle II 88
2-1-1 Pilier 1 : L’exigence en fond propre 89
2-1-1-1- Risque de crédit: les options de calcul des fonds propres 91
337
a- Approche Standard 92 b- Approche en notation interne NI 94
2-1-1-2- Risque opérationnel 102
a- Définition 103 b- Les approches de mesure du risque opérationnel 105
2-1-2- pilier 2 : La Procédure de Surveillance et le Superviseur National 111 2-1-3 - pilier 3 : discipline de marché 113 2-2- Les avantages et limites de la réglementation de Bâle II 106 2-3- la crise de Subprime 122
2-3-1 L’effet papillon des « subprime » 122 2-3-2 Définition du crédit de « Subprime » 123 2-3-3 Le déclenchement de la crise de Subprime 125
Section 3 : Vers une nouvelle norme bancaire mondiale 127 3-1-- Présentation de la réforme : la réforme du Capital Requirement Directive – CRD II,CRD III ,CRD IV 128 3-1-1-- La réforme de Bâle 2 .5: CRD2 &CRD3 129
a- principales mesures de « Bâle 2,5» 130 b- La transposition de Bâle III par la proposition Capital 143
Requirements Directive IV (CRD IV) 3-2 – de Bâle II à Bâle III : des impacts quantitatifs considérables 145
3-2-1 Les mesures de réforme microprudentielles 148 1-Renforcer le dispositif mondial de fonds propres 148
1-1- Amélioration de la qualité et l’homogénéité des fonds propres 151 1-2- Une augmentation de la pondération de certains actifs 155
1-3- Augmentation de la quantité du fond propre 158 1-4- Une protection contre l’excès de levier 163 2- Instauration de normes mondiales de liquidité 169 2-1- Ratio de liquidité à court terme (évolution du pilier 2) 170
2-2- Le ratio structurel de liquidité à long terme (NSFR) 175 3-2-2 - mesure macroprudentielle 182
3-3 – Conséquence et implication: une critique de Bâle III 194 Chapitre III : Les caractéristiques du système bancaire algérien de l’indépendance jusqu’au nos jours 199 Section 1: Le système bancaire algérien avant et après la réforme économique 201 1-1- L’ère de l’économie planifier et centralisée (1962-1987) 201
1-1-1- Le monopole de l’état 202 1-1-2- La spécialisation 204
1-2 La transition du système bancaire algérienne vers un système libérale 209 1-2-1 La privatisation du secteur 210 1-2-1-1- Les réformes bancaires à partir de 1990 211
1-2-1-2- Plan d’ajustement structurel (1994-1998) 214 1-2-1-3- Le système bancaire algérienne après 1998 218
a- L’ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003 crédit 220 b- Règlement n°08-04 du 23 Décembre 2008 221
1-2-2 L’établissement bancaire en partenariat 221 a - L’ordonnance n°10-04 du 26 août 2010: renforcement du contrôle
338
sur les banques privées 222 Section 2: L’adoption de règles prudentielles par les banques Algériennes 225 2-1- un système bancaire respectant les règles prudentielles : accord de Bâle I 226 2-2- L’Algérie essaye de dynamiser et moderniser leur système bancaire 229
2-2-1 positionnement du système bancaire algérien 229 2-2-1-1 Développement de la bancarisation en Algérie 230 2-2-1-2Analyse de quelques indicateurs mesures l’efficience et la solidité du secteur bancaire algérien 232
1- Une meilleure collecte de ressources 233 2- La rentabilité des fonds propres 240 3- La rentabilité des actifs 242 4- La marge bancaire 244 5- marge de profit bancaire 246 6- Le ratio de solvabilité 248
2-3-L’accord de Bâle II dans le contexte des banques algériennes : Un système de notation pour préserver la stabilité financière 250 2-3-1 Pilier I : une mise en œuvre difficile 251 2-3-2- pilier II: essaie de renforcement du contrôle 251 2-3-3- pilier 3: Une mise en œuvre presque impossible 254
2-3-3-1 La concurrence bancaire et la discipline de marché 256 2-3-3-2 Mise en œuvre de règle comptable 258
Conclusion 260 Chapitre V : l’effet des règles prudentielles sur la performance des banques algériennes : étude par l’approche non paramétrique de l’enveloppement des données (DEA) Introduction 263 Section 1: Mesure de la performance des banques algériennes 264 1-1 Les normes prudentielles appliquées dans les banques commerciales algériennes 265 1-2 analyse de l’efficacité des banques 266
1-2-1- Définition de la méthode 269 1-2-2- variables (inputs et outputs) et données : une brève revue de littérature 272 1-2-3- Méthodologie et données 275 1-2-4- Résultats et interprétation 277
Section 2 : Les déterminants de l’efficacité 282
2-1 définitions des variables 285 2-2 Résultats et interprétations 286 Conclusion 287
Conclusion générale 289
Annexes 296 Liste des schémas, graphiques, tableaux et encadrés 309 Bibliographie 313 Table des matières 323
339
Résumé
La récente crise a suscité beaucoup d’intérêt de la part des économistes et des autorités prudentielles. Elle se ressemble sous certains aspects : surendettement généralisé, panique provoquée par la dévaluation brutale d’actifs financiers, mauvaise gestion et prévision des crises par la réglementation prudentielle de Bâle II …
Les autorités bancaires algériennes se sont engagées dans une série de réformes de l’indépendance jusqu’au nos jours, visant à moderniser leurs secteurs bancaires. Elles incluent des réformes de la restructuration de la libéralisation et de la privatisation des banques publiques, la mise en place de législations prudentielles et de systèmes de gestion des risques ainsi que le renforcement des prérogatives de supervision.
Cette thèse se propose de mesurer les scores d’efficacité des banques algériennes et ses déterminants durant la période s’étalant (2005-2011). Nous utilisons à cet effet la méthode de l’enveloppement des données (DEA) pour appréhender l’efficacité technique. Nos résultats permettent de conclure que la plupart des banques de l’échantillon ont obtenu les meilleurs scores d’efficacité (100%). Notre étude s’intéresse ainsi à l’analyse des déterminants de l’efficacité à l’aide d’un modèle tobit à effets aléatoire. Les variables liées au respect des normes prudentielles, de gouvernance et variables de l’environnement macroéconomique sont statistiquement significatives.
L’idée centrale est donc de montrer que nos banques commerciales sont sous l’obstacle de la présence de l’Etat de manière très forte dans l’actionnariat des banques, ce qui fragilise la gouvernance réglementaire. Cet obstacle plus d’autres contraintes politiques s’opposent à l’application du deuxième accord de Bâle.
Mots clés : les accords de Bâle, système bancaire algérien, DEA, Tobit
Summary
The recent crisis has attracted much interest on the part of economists and prudential authorities. It resembles in some aspects: over-indebtedness widespread panic caused by the sharp devaluation of financial assets, poor management and prediction of crises by the prudential rules of Basel II...
The Algerian banking authorities are engaged in a series of reforms of independence till the nowadays, to modernize their banking sectors. They include reforms to the restructuring of the liberalization and privatization of public banks, the establishment of prudential laws and systems of risk management and the strengthening of the powers of supervision.
This thesis proposes to measure the effectiveness of the Algerian banks scores and its determinants during the period (2005-2011).
We use there for the method of wrapping the (DEA) data to understand technical efficiency. Our results indicate that most banks in the sample received the best efficiency scores (100%). Our study thus focuses on analysis of the determinants of efficiency using a random effects tobit model. Variables related to standards prudential, governance and macroeconomic environment variables are statistically significant.
The central idea is to show that our commercial banks are under the obstacle of the presence of the State in a very strong way in the shareholders of the banks, which weakens the regulatory governance.
This obstacle more other political constraints preclude the application of the second Basel accord
340
Key words: Basel accords, Algeria banking sectors, DEA, Tobit
:الملخص
المدیونیة ، الذعر الناجم عن الإنخفاض : لقد أثارت الأزمة المالیة الأخیرة قدرا كبیرا من الإھتمام لدى الإقتصادیین ، وھي تشمل في بعض جوانبھا .2قواعد الإحترازیة لبازل الحاد في أسعار الأصول المالیة، سوء الإدارة ، والتنبؤ بالأزمة من خلال
إتخذت السلطات المصرفیة الجزائریة سلسلة من الإصلاحات منذ الإستقلال إلى یومنا ھذا ، بغرض تحدیث قطاعاتھا المصرفیة وقد شملت .زیز صلاحیات الإشراف الإصلاحات إعادة الھیكلة والتحریر المالي، و خوصصة البنوك العامة ، ووضع القوانین الإحترازیة لإدارة المخاطر و تع
( بإستخدام التحلیل التطویقي للبیانات 2011إلى 2005تقترح ھذه الرسالة قیاس درجات كفاءة البنوك الجزائریة ومحدداتھ خلال الفترة الممتدة من DEA ( 100والنتائج خلصت إلى أن معظم بنوك العینة قد أحرزت أفضل درجات الكفاءة% .
المتغیرات المرتبطة بالمعاییر الإحترازیة للحوكمة . ذا الأثار العشوائیة tobitدراستنا تعتمد كذلك على تحلیل محددات الكفاءة بإستخدام نمودج .ومتغیرات الإقتصاد الكلي تعتبر معنویة إحصائیا
وھذه . الدولة بصفة قویة جدا مما یضعف من الإدارة التنظیمیة الفكرة المركزیة تتمحور حول تبیان أن المصارف التجاریة تتواجد تحت عقبة وجود .العقبة إضافة إلى عوائق سیاسیة أخرى تحول دون تطبیق اتفاق بازل الثاني
قة، طری) DEA( ، النظام البنكي الجزائري، التحلیل التطویقي للبیانات )3، بازل 2، بازل 1بازل ( النظم الإحترازیة: الكلمات المفتاحیة tobit
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Résumé
La récente crise a suscité beaucoup d’intérêt de la part des économistes et des autorités prudentielles. Elle se ressemble sous certains aspects : surendettement généralisé, panique provoquée par la dévaluation brutale d’actifs financiers, mauvaise gestion et prévision des crises par la réglementation prudentielle de Bâle II …
Les autorités bancaires algériennes se sont engagées dans une série de réformes de l’indépendance jusqu’au nos jours, visant à moderniser leurs secteurs bancaires. Elles incluent des réformes de la restructuration de la libéralisation et de la privatisation des banques publiques, la mise en place de législations prudentielles et de systèmes de gestion des risques ainsi que le renforcement des prérogatives de supervision.
Cette thèse se propose de mesurer les scores d’efficacité des banques algériennes et ses déterminants durant
la période s’étalant (2005-2011). Nous utilisons à cet effet la méthode de l’enveloppement des données (DEA)
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significatives.
L’idée centrale est donc de montrer que nos banques commerciales sont sous l’obstacle de la présence de l’Etat de manière très forte dans l’actionnariat des banques, ce qui fragilise la gouvernance réglementaire. Cet obstacle plus d’autres contraintes politiques s’opposent à l’application du deuxième accord de Bâle.
Mots clés : les accords de Bâle, système bancaire algérien, DEA, Tobit
Summary
The recent crisis has attracted much interest on the part of economists and prudential authorities. It resembles in some aspects: over-indebtedness widespread panic caused by the sharp devaluation of financial assets, poor management and prediction of crises by the prudential rules of Basel II...
The Algerian banking authorities are engaged in a series of reforms of independence till the nowadays, to modernize their banking sectors. They include reforms to the restructuring of the liberalization and privatization of public banks, the establishment of prudential laws and systems of risk management and the strengthening of the powers of supervision.
This thesis proposes to measure the effectiveness of the Algerian banks scores and its determinants during the period (2005-2011).
We use there for the method of wrapping the (DEA) data to understand technical efficiency. Our results indicate that most banks in the sample received the best efficiency scores (100%). Our study thus focuses on analysis of
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the determinants of efficiency using a random effects tobit model. Variables related to standards prudential, governance and macroeconomic environment variables are statistically significant.
The central idea is to show that our commercial banks are under the obstacle of the presence of the State in a very strong way in the shareholders of the banks, which weakens the regulatory governance.
This obstacle more other political constraints preclude the application of the second Basel accord
Key words: Basel accords, Algeria banking sectors, DEA, Tobit
:الملخص
المدیونیة ، الذعر الناجم عن : لقد أثارت الأزمة المالیة الأخیرة قدرا كبیرا من الإھتمام لدى الإقتصادیین ، وھي تشمل في بعض جوانبھا .2الإنخفاض الحاد في أسعار الأصول المالیة، سوء الإدارة ، والتنبؤ بالأزمة من خلال قواعد الإحترازیة لبازل
إتخذت السلطات المصرفیة الجزائریة سلسلة من الإصلاحات منذ الإستقلال إلى یومنا ھذا ، بغرض تحدیث قطاعاتھا المصرفیة وقد شملت المالي، و خوصصة البنوك العامة ، ووضع القوانین الإحترازیة لإدارة المخاطر و تعزیز صلاحیات الإشراف الإصلاحات إعادة الھیكلة والتحریر
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بإستخدام التحلیل التطویقي للبیانات 2011إلى 2005تقترح ھذه الرسالة قیاس درجات كفاءة البنوك الجزائریة ومحدداتھ خلال الفترة الممتدة من )DEA (100ى أن معظم بنوك العینة قد أحرزت أفضل درجات الكفاءة والنتائج خلصت إل% .
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. تتمحور حول تبیان أن المصارف التجاریة تتواجد تحت عقبة وجود الدولة بصفة قویة جدا مما یضعف من الإدارة التنظیمیة الفكرة المركزیة .وھذه العقبة إضافة إلى عوائق سیاسیة أخرى تحول دون تطبیق اتفاق بازل الثاني
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