Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCI OLOGIE
DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE
Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement
Mémoire pour l’obtention du diplôme de licence professionnelle en travail social et développement
OPTION : EDUCATEUR SPECIALISE
Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar
Étude effectuée au sein Du centre hospitalier UNIVERSITAIRE d’ANJANAMASINA « CHUA »
Année universitaire : 2012/2013
Soutenu par :
RAZAFIARISOLO Laza Mbinintsoa
Membres de jury : - Président : Dr ETIENNE STEFANO Raherimalala
- Juge : Dr RAKOTOSON Philippe
- Encadreur pédagogique : Dr RAKOTONIRINA Voahangy
- Encadreur professionnel : Dr RAZAFINDRALAMBO Maro Hoséa
Le 15 Décembre 2015
Les Préventions des troubles mentaux à Madagascar
Étude effectuée au sein du centre hospitalier universitaire d’Anjanamasina
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier toute l’équipe pédagogique de la FPTSD (Formation
Professionnalisante en Travail Social et Développement) notamment :
- Monsieur le Professeur SOLOFOMIARANA RAPANOËL Bruno Allain, Directeur
de la Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement ;
- Docteur RAKOTONIRINA Voahangy, Encadreur pédagogique ;
Je tiens également à remercier les personnes pour l’expérience et la connaissance qu’elles
ont partagées durant le stage :
- Docteur RATSIFANDRIHAMANANA Lanto, Directeur du centre Hôspitalier
Universitaire d’Anjanamasina ;
- Docteur RAZAFINDRALAMBO Maro Hoséa, Encadreur professionnel.
Ainsi que tout le personnel de cet établissement pour leur aimable accueil et leur précieuse
collaboration.
Enfin, j’adresse mes sincères remerciements à ma famille qui m’a soutenu tant moralement
que financièrement.
SOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRE
Remerciements
INTRODUCTION GENERALE
Partie I : Les troubles mentaux : quelle approche à adopter ?
Chapitre I : Trouble mental : vu par la médecine humaine – la psychochirurgie
Chapitre II : Approche psychologique du trouble mental
Partie II : Divers aspects de la maladie mentale
Chapitre III : Aspect physiologique du trouble mental
Chapitre IV : Aspect social de la maladie mentale
Chapitre V : Trouble mental : vu dans sa globalité
Partie III : Que faire pour prévenir cette maladie ?
Chapitre VI : Les préventions des troubles mentaux d’après les médecins
Chapitre VII : Les préventions des troubles mentaux
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des abréviations
Glossaire
Annexes
Résumé et C.V.
1
INTRODUCTION GENERALE
CONTEXTE
Les troubles mentaux sont aussi vieux que l’univers lui-même. Le traitement
et la prise en charge de la personne dont ils font l’objet se changent et s’évoluent en
fonction de l’évolution de la pensée humaine. C’est ainsi que la vision démonocentrique en
matière de troubles mentaux des anciens se transforme en une vision plus scientifique à
notre époque. Au 20ème siècle, les troubles mentaux sont vus comme le résultant d’un
dérèglement de production hormonale ou d’un mal fonctionnement de certaine partie du
cerveau dont le traitement se fait par l’excision ou la castration de cette partie qui
fonctionne mal, tout en ignorant le pourquoi et le comment de ce trouble. Nous appelons
souvent ce genre de thérapie sous le nom de lobotomie. Il existe deux types de lobotomie :
la psychochirurgie lobotomique et la psychochirurgie stéréotaxie. C’était à partir du
XXème siècle que cette pratique chirurgicale ait pris une grande place dans la thérapie des
malades mentaux par certains psychochirurgiens comme le docteur Walter Freeman. A
cette même période, la lobotomie classique et la psychochirurgie stéréoencéphalotomique
(évolution de la lobotomie) furent abandonnée grâce à ses effets dépersonnalisant pour
céder la place à l’électrochoc et l’utilisation des drogues spéciales ayant la vertu de soigner
la maladie.
A Madagascar, les troubles mentaux ne sont pas non plus à occulter. Les
malades mentaux sont observés partout. La thérapie des malades mentaux dans les centres
de prise en charge n’est que des copier-coller de ceux de l’occident en négligeant
totalement le parcours de vie et le contexte socioculturel du malade ; la structure et le
fonctionnement de son psychisme à partir desquels nous pouvons manier la maladie.
Certains psychiatres ont pris conscience de cette dimension socioculturelle de l’être
humain leur poussant à élaborer la notion d’ethnopsychiatrie. Mais quelle est l’importance
de cette dernière et qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce qu’il s’agit d’une discipline
scientifique au même titre que la psychiatrie, la sociologie, la psychanalyse… ? Quelle est
sa différence avec l’ethnologie ? Quel est son but ? Mais nous, nous n’allons pas suivre
bêtement une quelconque doctrine, nous allons élaborer une approche plus spécifique
combinée de psychologie, basée sur l’étude du psychisme humain, et de la psychonomie,
2
étude de sa structure, qui apporte une nouvelle lumière sur les troubles mentaux. Ceux-ci
sont vus donc par rapport à la trajectoire de vie allant de la petite enfance vers l’âge
révolue d’un individu concerné. Nous avons pour cela une approche psychologique du
trouble mental.
MOTIFS DU CHOIX DU THEME
Les troubles mentaux plus fréquents chez l’adulte débutent en principe pendant
l’enfance. Or, ce trouble peut avoir une conséquence grave sur la vie de l’individu atteint et
surtout sur la vie en société. La toxicomanie, ayant un effet de renforcement, qui se
présente partout dans les coins n’implique-elle pas la prévalence élevée tangible du trouble
mental ? Ainsi que les violences conjugales qui se manifestent dans chaque
famille n’impliquent-elles pas la présence et la transmission du trouble mental à des
enfants ? Les délinquants mineurs et les mendiants déprimés sous la pression de leur parent
déjà submergé par tout genre de difficultés ne sont pas à négliger. Bref, toute déviation à la
norme sociale est considérée comme manifestations des troubles mentaux et nous pouvons
dire qu’il s’agit plutôt d’une maladie qui se passe dans la société dont le remède doit se
baser sur elle même. C’est pourquoi il est important de traiter le trouble mental comme
problème majeur dans la société et il est indispensable, non seulement de soigner les
malades avec des médicaments comme le fait notre médecin savant qui cherche les causes
à l’intérieur du cerveau en créant une nouvelle maladie relatif au « Drug-addiction », mais
surtout de chercher et de s’attaquer à ses causes extra-physiques et de les prévenir pour
qu’ils ne reviennent plus. Ainsi, l’intervention du diable en matière de trouble mental est
classée dans un autre domaine.
A part cela, les questions philosophico-métaphysiques « qu’est-ce que l’homme,
d’où vient l’homme, où va-t-il et quel est son destin » ont touché enfin à sa date
d’expiration, il s’agit de poser une nouvelle question qui soit : comment devons-nous créer
un homme psychologiquement sain et fort pour qu’il puisse connaitre par lui-même sa
propre nature, son origine, la direction qu’il compte aller suivre et aussi pour qu’il puisse
être capable de prendre en main ses propres destins?
La question de préventions des troubles mentaux doit se centrer sur cette question. Les
médicaments et toutes sortes de pilules sont à bannir.
3
MOTIFS DU CHOIX DU TERRAIN
La question sur le pourquoi du choix Du Centre Hospitalier Universitaire d’Anjanamasina
(CHUA) est absurde. La question doit être celle-ci : pourquoi ne pas choisir ce terrain ? En
fait, dans cet hôpital, pareil à l’hôpital luthérien d’Ambohibao, il y a des traitements et des
prises en charge de malades mentaux que nous devons nous y intégrer pour effectuer notre
étude. Il n’y a pas d’autre centre hospitalier qui nous est utile à part ces deux.
QUESTION DE DEPART
Comment peut-on expliquer les troubles mentaux à Madagascar ?
PROBLEMATIQUE
Pour commencer nos études, nous avons les trois questions qui suivent :
- Pourquoi et comment surgissent les troubles mentaux ?
- Quel est l’impact des troubles mentaux sur la vie quotidienne de l’individu ?
- Est-ce qu’il est possible de prévenir ces troubles ? Comment si c’est possible ?
OBJECTIFS
La présente recherche a pour objectifs généraux de :
o Prévenir les troubles mentaux à Madagascar ;
o Et de créer des hommes psychologiquement forts, autonomes et précis dans
leurs idées.
Et pour atteindre ces objectifs, nous devons :
o Connaitre le processus d’apparition des troubles mentaux ;
o Connaitre les personnes à risque ;
o Installer un service d’évaluation et de traitement des troubles mentaux et
comportementaux dans les écoles publiques et privées ;
o Créer un programme d’éducation parentale.
HYPOTHESES
- Causes principales des troubles mentaux :
o mauvais traitements durant la petite enfance comme l’insulte répétée à
plusieurs fois et la punition accablante ;
4
o évènements traumatisants pendant l’enfance comme la perte précoce d’une
mère, et l’abandon du père ou le divorce ; violence conjugale ; terrible
accident ; …
Si un individu voit les choses comme faisant partie de l’expérience, il n’y a pas de trouble.
Or, si c’est le contraire, si les choses ne sont pas traitées, analysées et vues comme une
expérience, le trouble surgira ; et là, seul la partie réactif du mental se met en action, le
mental qui emmagasine toutes les douleurs (émotionnelles) reçues durant le moment où
l’individu est insulté ou puni ou subi un évènement traumatisant.
- Comment surgissent-ils ?
Les troubles mentaux se surgissent à cet effet par une réactivation des émotions et des
pensées pénibles ou douloureuses reçues dès la petite enfance par un ou des évènements
susceptibles de restimuler ces émotions et ces pensées. Ces émotions et ces pensées sont
nuisibles à la vie quotidienne de l’individu. Si nous percevons un évènement pénible par
exemple, ce sont les émotions douloureuses de la petite enfance emmagasinées dans le
mental réactif qui sont réactivées par cet évènement jugé pénible et va altérer la rationalité
de l’individu.
- Les impacts des troubles mentaux
L’impact des troubles mentaux sur la vie quotidienne de l’individu concerné est que celui-
ci ne peut plus assumer certaines activités qui vont lui permettre de vivre normalement
comme le reste du monde. Il devient indifférent de tout. Il se replie sur lui-même et il fuit
la réalité et se laisse diriger sous la remorque de ses propres émotions et pensées
persécutrices. Ce sont des syndromes des maladies psychotiques. Il devient dépendant de
ses entourages surtout de leur milieu direct qui soit ses familles, il redevient un enfant
incapable de tout selon lequel on occupe de tout sur lui. Bref, un malade mental c’est celui
qui ne peut pas produire, qui ne peut, ou qui ne veut pas, grâce à sa souffrance, améliorer
sa vie et qui est incapable de s’intégrer dans la société.
- Préventions des troubles mentaux
Après avoir connu par admission problématique pourquoi et comment les troubles mentaux
s’installent dans le psychisme d’un individu, nous avons envisagé les préventions de ces
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troubles ayant pour objectif : le renforcement du mental analytique ou du côté analytique
de son psychisme et de son dynamisme de survie permettant à l’individu de mener une vie
saine plein de bonheur, de succès, d’harmonie avec lui-même et avec son entourage,
d’autonomie intellectuelle, d’autodétermination, de résolution,… . Pour ce faire, il faudra
installer un service d’évaluation et de traitement des troubles mentaux et comportementaux
dans les établissements scolaires. Ce service est annexé à un programme d’éducation
parentale.
METHODOLOGIE
- Méthodes
Pour effectuer cette étude, nous avions adopté des approches individuelles afin de savoir
exactement ce que les patients ressentent, ce qu’ils savent de leur état et surtout de
l’historique de sa maladie. A part cela, les approches quantitatives sont aussi des méthodes
que nous avions adoptées afin de savoir tout sur la nature des troubles mentaux. En
addition de tout cela, en tant que recherche basée sur l’expérience, la logique hypothético-
déductive n’est pas à négliger.
- Techniques
o Technique de documentation
Pour cette technique, nous avons fréquenté divers centres comme :
� Bibliothèque municipale
� Bibliothèque Universitaire
� Internet
� Bibliothèque nationale
� Bibliothèque de l’hôpital psychiatrique d’Anjanamasina.
o Technique vivante : Nous avons procédé à un entretien individuel en
utilisant une série de questions préalablement élaborée pour savoir en détail
le récit de vie de chaque patient. Et seuls les patients qui sont apte à
dialoguer font l’objet de l’entretien. C’est aux médecins qui font le triage de
ceux qui ont acquis à nouveau la cohérence mentale.
- Echantillonnage
Nous avons constitué consciemment nos échantillons, les incohérents sont à bannir tandis
que tous les patients aptes à dialoguer, qu’elles que soient leurs effectifs, font partis de nos
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échantillons. Il y a 10 patients à chaque unité de soin. Parmi ces 10, l’effectif des cohérents
varie de 4 à 5. Pour leurs parents ou leurs familles, nous avons choisi 25 au total pour
interroger sur le passé de leurs internés. Ce chiffre est constitué par les familles des
patients ayant des troubles liés à la consommation des drogues et de l’alcool et des patients
atteints de la schizophrénie, puisque, d’après les médecins, ce sont les causes principales
de morbidité hospitalière à Madagascar. Quand aux médecins, nous avons enquêté un
médecin par unité de soin. Il y en a 5 opérationnels. Le directeur de l’hôpital constitue le
sixième.
TABLEAU N°1 : Répartition des échantillons dans chaque unité de soin
Source : Enquête personnelle, 2013
- Limites de la recherche
Les données recueillies auprès du service statistique de l’hôpital sont insuffisantes,
conclusion non fiable à cet effet. Les responsables ont eu un problème de stockage de
données grâce à des programmes malveillants les obligeant à formater leur disque dur.
C’est ainsi qu’ils arrangent les données comme bon leur semble.
Plan
Afin de pouvoir répondre à nos questions, il est indispensable de suivre successivement le
plan suivant :
Dans une première partie, nous abordons les troubles mentaux à la lumière de la médecine
humaine : la psychochirurgie ;
Dans une deuxième partie, nous avons traité les divers aspects de la maladie mentale ;
Enfin, dans la troisième partie, nous allons présenter des suggestions pour prévenir les
troubles mentaux.
US 1 US 2 US 3 US 4 US 5 TOTAL
Patients 4 3 4 5 4 20
Médecins
responsables
1
1
1
1
1
5
Parents ou
tuteurs des
malades
25
25
Partie IPartie IPartie IPartie I : : : : LES TROUBLES MENTAUXLES TROUBLES MENTAUXLES TROUBLES MENTAUXLES TROUBLES MENTAUX : QUELLE APPROCHE A: QUELLE APPROCHE A: QUELLE APPROCHE A: QUELLE APPROCHE A
ADOPTERADOPTERADOPTERADOPTER ????
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Nous avons divisé cette partie en deux grandes sections. La première s’agit du point de vu
de la médecine humaine sur la maladie mentale ; la seconde concerne l’approche
psychologique de la maladie.
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CHAPITRE ICHAPITRE ICHAPITRE ICHAPITRE I : trouble mentauxtrouble mentauxtrouble mentauxtrouble mentaux : vu: vu: vu: vussss par la médecine par la médecine par la médecine par la médecine humainehumainehumainehumaine---- la psychochirurgiela psychochirurgiela psychochirurgiela psychochirurgie
Trois grandes divisions constituent ce chapitre. D’abord, nous allons savoir des propos sur
le trouble mental ; ensuite, nous allons présenter la vision de la médecine sur ce fait et
enfin, nous terminerons ce chapitre par les types de soins dans le CHUA.
1- TROUBLE MENTAL
1.1- Approche historique du trouble mental1
1.1.1- La folie est sa prise en charge dans les sociétés primitives
Ces sociétés étaient marquées par des connaissances limitées, mais utilisant déjà des
méthodes pour soigner les esprits sans savoir la définition de la maladie. La maladie,
comme toutes souffrances physiques ou psychiques, était supposée avoir une cause
externe. La croyance au surnaturel faisait le seul moyen de la guérir. C’était de la magie
exercée collectivement. Le sorcier et le chaman étaient les principaux acteurs. Ils utilisaient
des rituels incantatoires avec des chants, des fumigations, des trépanations ou l’absorption
d’hallucinogène pour assurer une transe collective. Une fois dépossédé de l’esprit du mal
ou guéri, le malade était réintégré dans la communauté. L’effet du traitement était à la fois
psychologique et thérapeutique.
1.1.2- La folie et sa prise en charge dans l’antiquité
- Dans la Grèce antique : L’art médical restait l’affaire des religions. Il a fallu
attendre Hippocrate pour séparer la médecine de la magie. Il a soutenu que le
cerveau était l’organe de la pensée et que les troubles mentaux pouvaient être défini
sans faire appel aux explications surnaturelles. Ces contemporains (Platon, Socrate,
Aristote) ont repris ces théories et ont réorienté leurs réflexions vers une meilleure
connaissance de l’homme. La folie était considérée comme un malaise entre
l’individu et son milieu. La santé de la cité comme la santé de l’âme était censée
dépendre de l’équilibre intérieur basé sur le respect de certaines règles, de
sagesses et d’organisations. La folie avait déjà une dimension sociale et la notion de
soin qui s’en dégageait impliquait la responsabilité de toute la 1
1 Document du Professeur Marcellin ANDRIANTSEHENO.
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- communauté. L’exclusion était déjà considérée comme un facteur de risque de la
folie.
- En Mésopotamie (Iran, Iran) et en Egypte : Les médecins laïcs s’occupaient des
maladies physiques mais la maladie mentale était confiée aux prêtres médecins qui
utilisaient des méthodes incantatoires (exorcisme), divinatoires (interprétations des
rêves) faites dans les temples.
- Chez les hébreux : Sociétés monothéistes. La vie est basée sur le respect de la loi.
La santé était considérée comme un bien fait divin, la folie comme le résultat d’un
péché. C’est Dieu qui rend fou et lui seul peut, par l’intermédiaire des prêtres,
apporter la guérison.
- Chez les Romains : Si les Grecques avaient bien fait la différence entre maladie
(nosos) et le mal (cacos), les Romains les ont nouveau confondu. Celse, médecin
sous l’empereur d’Auguste renoue avec la démonologie et le charlatanisme. Galien,
médecin à Rome, rationaliste convaincu à adapter les théories d’Hippocrate aux
exigences de la foi monothéiste chrétienne. Il a soutenu que la folie ne pouvait
s’expliquer que par le processus physiologique : ex, il expliquait la mélancolie à la
présence d’une bile noire.
1.1.3- Au moyen âge : Est marqué par l’expansion du christianisme et l’apogée de la
démonologie. La folie, comme la lèpre, était considérée comme péché, une
punition divine ou une possession démoniaque et les fous étaient enfermés dans
les prisons avec les hérétiques, les libertins et les criminels. Ils recevaient outre
les séances d’exorcisme, des traitements avisés punitives, douches froides,
vitrioles, flagellations voire exécution sur le bucher. Bref, c’était donc dans les
sociétés Islamiques qui recommandaient le respect envers les malades mentaux,
ils étaient dans des établissements spécialisés mais étaient quand même
enchainés et fouettés en cas d’agitation.
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1.1.4- La folie et sa prise en charge au 17ème et 18ème siècle (siècle des lumières) : C’était
l’époque de la raison. Le fou qui prend le nom d’aliéné s’est échappé de la
prison et de l’exorcisme pour se retrouver enfermer dans une autre enceinte
appelé « asile » et recevoir un traitement à base de morale pour son écart par
rapport à la norme. Au 18ème siècle, la folie a commencé à se médicaliser
donc à être reconnu comme maladie. Les premiers traités de nosographie était
apparu avec comme seul entité la manie (les délires généralisé), la mélancolie
(délire partielle), la démence (affaiblissement intellectuelle généralisée),
l’idiotisme (abolition totale des fonctions de l’entendement).
1.1.5- La folie et sa prise en charge au 19ème siècle : Imprégné du positivisme (August
compte). Les psychiatres mettent des nouveaux logis appelé « hôpitaux
spécialisé ». On entreprit un gigantesque travail de découpage intellectuel et
de classification. Nantis d’une noble mission, celle de guérir les fous, ils ont
fini par les rendre chronique, c’est-à-dire inguérissable. Deux courants
théoriques se sont opposés à l’époque :
o Théorie organiste : défendu par deux médecins allemands Wernicke et
Kraepelin qui soutiennent que toute maladie mentale est une maladie du
cerveau et ils ont incriminé les lésions cérébrales, la constitution, la
dégénérescence.
o Théorie herméneutique : c’est la théorie psychanalytique élaborée par Freud.
1.1.6- La folie et sa prise en charge au 20ème siècle : La naissance de l’ONU et de ses
différentes branches dont l’OMS a fait apparaitre la notion de santé comme
un ensemble de bien-être physique, psychique, social et spirituel et non plus
seulement comme une absence de maladie. Il ne s’agissait plus de s’occuper
de la santé d’un seul individu mais de toute la population. Parallèlement, les
murs des asiles commençaient à tomber. Les camisoles de force étaient
remplacées par des camisoles chimiques. D’autres formes ont fait leur
apparition, les données épidémiologiques et neuroscientifiques ont apporté
une autre vision des troubles mentaux. La psychanalyse n’est plus à la mode,
ses bases théoriques sont remises en cause ou réinterprétées à la lumière de
nouvelle connaissance médico-scientifique.
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Cette vision monomorphe des problèmes de la santé mentale à l’ère de la
mondialisation où les faits culturels sont prégnants. Au moins pour les pays de
culture non occidentale, ni leur simple prise en charge individuelle ni la
chimiothérapie ni les théories qui suivent des études occidentales ne peuvent à elle
seule. Une approche multidisciplinaire (sociologie y compris) ainsi que la prise en
compte culturelle sont incontournable.
1.2- DEFINITION DES TROUBLES MENTAUX
1.2.1- Définition présentée sur le site : www.cheo.on.ca
Une personne a un problème de santé mentale ou une maladie mentale quand ses
pensées, ses émotions ou ses comportements nuisent à sa vie quotidienne, à la maison, à
l’école ou au travail.
Il arrive à tout le monde de se sentir triste ou irrité. Mais lorsque ces émotions sont si
fortes, qu’on a de la difficulté à les supporter à l’école ou à la maison, c’est qu’on a peut-
être un problème de santé mentale.
1.2.2- Définition présentée sur le site www.santementale.be, dans le dossier
PSYCHIATRIE : DEMYSTIFIONS!! Une campagne d'informa tion et
de sensibilisation de l'Autre « lieu »
Nous pouvons tous « craquer » à un moment donné de notre vie et ressentir une
grande angoisse. Cette rupture peut être provoquée :
- Par des facteurs d’ordre physique (liés à notre corps)
Ex : une tumeur cérébrale, l’épilepsie, etc.
- Par des facteurs plus externes (liés à notre personnalité ou à des événements de notre
vie).
Ex : l’affection que l’on a reçue, l’harmonie des relations que l’on a eues avec notre
famille, une modification dans notre situation professionnelle, un deuil, etc.
Si nous ne parvenons pas à évacuer cette angoisse, elle est susceptible de faire naître en
nous un grand mal-être qui va venir affecter notre vie quotidienne (crises d’angoisse,
délires, hallucinations, etc.). C’est ce que nous pourrions appeler un « trouble mental
» ou un « trouble psychique ».
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Il y est mentionné que le trouble mental ne fonctionne pas comme une maladie physique et
il ne présente aucune structure strictement biochimique, neurologique ou génétique comme
les maladies du corps. Ainsi, le trouble mental est indissociable d’une histoire, du
parcours de vie d’un sujet. L’évolution du trouble ne suit aucun schéma standard ; il
bifurque selon les situations relationnelles et existentielles de la personne qui souffre.
1.2.3- Autres notions nécessaires à savoir
La santé mentale
D’après l’OMS, « la santé mentale ne consiste pas seulement en une absence de troubles
mentaux ». Elle relève du « bien-être », défini comme « un état complet de bien-être
physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou
d’infirmité ».
D’après le psychiatre Jean Furtos2, la santé mentale est la capacité de vivre et de souffrir,
soi-même et avec les autres, sans destructivité mais non sans révolte.
Maladie cérébrale3 : Trouble mental dû à une lésion ou une atteinte cérébrale. (À ne pas
confondre avec le trouble mental)
Handicapé mentale
L’OMS définit le retard mental comme un « arrêt du développement mental ou un
développement mental incomplet, caractérisé par une insuffisance des facultés et du niveau
2
2Furtos (J.), 2005, La santé mentale en actes - De la clinique au politique, Eres.
3 Est-ce que nous pouvons dire que les troubles mentaux qui résultent d’une lésion cérébrale, tumeur par
exemple, sont les mêmes pour ceux qui résultent d’une invasion des émotions et des pensées douloureuses
chez les individus ? La présence d’une tumeur dans le cerveau donne, non de la schizophrénie ni la paranoïa,
mais, selon la logique, de la perte de certaine faculté du cerveau comme la mémorisation, l’élaboration du
langage ou autres selon la partie touchée par la tumeur et son interférence avec d’autres parties du cerveau.
La maladie d’Alzheimer en est le meilleur exemple de l’effet de la destruction des cellules cérébrales. Nous
parlons de maladie cérébrale par là mais non de la maladie mentale. Baruk Henri a bien distingué la névrose
et la psychose de la pathologie organique dans son ouvrage « Psychoses et névroses, éd. PUF, France,
1958 ».
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global d’intelligence, notamment au niveau des fonctions cognitives, du langage, de la
motricité et des performances sociales ».
Synonyme de trouble mental : folie ; aberration ; pathologie mentale ; irrationalité ;
maladie mentale.
Psychopathologie : branche de la psychologie qui a pour objet d’étude la déviance de la
personnalité, le désordre pathologique du comportement et de la personnalité.
1.3- CLASSIFICATION ET CARACTERISTIQUES DES TROUBLES
MENTAUX
1.3.1- Classification des maladies mentales selon la CIM10
- Déficit intellectuel grave : on distingue le plus souvent l’arriéré mental, le débile et
la démence.
Brève discussion : La déficience intellectuelle n’est pas une maladie, c’est un état car tout
dépend de la structure naturelle du cerveau. Il y a des déficients intellectuels comme il y a
des supers intellectuels ou des surdoués. Pourquoi la CIM10 n’a-t-elle pas classé ces
dernières parmi les troubles mentaux ?
- Troubles de personnalité.
Brève discussion : Le trouble de la personnalité n’est pas non plus une maladie. C’est une
manière d’être (état) qui dévient de la norme et qui peuvent entrainer une souffrance et une
gêne. Tout ce qui provoque une gêne ou une souffrance n’implique pas la présence d’une
pathologie.
- Troubles spécifiques du développement (autisme, hyperactivité)
- Troubles psychotiques marqués par les délires
- Troubles névrotiques
- Troubles de l’humeur
- Troubles liés à l’usage des drogues.
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1.3.2- Caractéristiques des troubles mentaux d’après la CIM 10 de l’OMS
Les troubles comportant un déficit intellectuel global : ils comportent une insuffisance
des fonctions cognitives limitant l’apprentissage du langage et des performances sociales.
Ces malades sont généralement dépendants et sont institutionnalisés.
Les troubles spécifiques du développement : ils peuvent porter sur un aspect particulier
du développement psychique (langage, acquisition scolaire ou lecture) ou moteur
(praxique, coordination, mouvement anormaux de nature diverse. Les troubles
envahissants du développement sont plus graves. Les plus connu sont :
- L’autisme ou maladie de Kanner est caractérisé par une altération des interactions
sociales, de communication (de langage, de comportement) qui est stéréotypé
répétitifs.
- L’hyperactivité avec déficit de l’attention constitue aussi un trouble grave
empêchant le développement normale de l’enfant.
Les psychoses : ce sont les adultes qui sont concernés. Dans ces troubles, les fonctions
cognitives ne sont pas diminuées de façon significative, mais certaines expressions de la
maladie qui les occultent. Le noyau psychotique est constitué par les délires, ils sont
bizarres dans la schizophrénie. Exemple, écho de la pensée, pensée imposée, vol ou
divulgation de la pensée, idée de contrôle, d’influence, de négation. Bien entendu, les
thèmes dépendent souvent de la culture du malade car ils s’interprètent par référence aux
normes de la société. Exemple, le mystique hindou contre le schizophrène occidental. Dans
la paranoïa, les délires sont à type de persécution et de mégalomanie. Dans ce trouble, le
raisonnement est tout à fait cohérent mais ses bases sont fausses (basés sur la persécution) :
elles sont délirantes. Les autres manifestations fréquentes des psychoses sont l’incohérence
de la pensée et la discordance.
Les troubles névrotiques: ils ne comportent pas les délires mais les troubles
psychologiques qui altèrent la vie sociale du malade. Ils comportent presque toujours de
l’anxiété généralisé ou partielle de type phobique (il y a l’agoraphobie, claustrophobie,
sociophobie : traitement par immersion). Les personnes atteintes de ces troubles évitent les
situations qui les provoquent sous peine de malaise, de difficulté à se concentrer.
16
Les troubles de l’humeur : Ce groupe réunit les troubles dans lesquels la perturbation
fondamentale est un changement des affects ou de l'humeur, dans le sens d'une dépression
(avec ou sans anxiété associée) ou d'une élation4.
Les troubles de la personnalité : ce sont des comportements persistants qui expriment la
manière de vivre de l’individu, de concevoir sa propre personne et d’établir ses rapports
avec autrui. Il n’y a pas de délire. Les types les plus connus sont :
- la personnalité paranoïaque qui est caractérisée par une sensibilité excessive aux
échecs, et aux frustrations, une tendance rancunière, tendance à déformer les
évènements ou les comportements d’autrui comme hostiles, méprisants voir
menaçants. Le paranoïaque surévalue son égo, quérulence.
- La personnalité schizoïde est marquée par une froideur affective, une indifférence
aux éloges comme les critiques, un intérêt sexuel réduit, une vie solitaire (désintérêt
pour les relations), indifférence aux normes et conventions sociales.
- La personnalité antisociale que l’on appelle couramment psychopathe. Les gens
atteints de ce trouble méprisent les normes établi, ils sont indifférents aux
sentiments d’autrui, attitude irresponsable, relation instable (36 femmes 36
domiciles), ils ont une faible tolérance aux échecs et aux frustrations, ils sont
agressifs, violents et ne se culpabilisent jamais, ne se tiennent pas compte des
expériences négatives (emprisonnement) et recrutent un grand nombre de
toxicomanes.
- La personnalité histrionique se caractérise par une hyperexpressivité,
hyperémotivité, théâtrale, superficielle, suggestive, égocentrique (rapporter les
attentions à soi/ comportement séducteur, aime plaire)
Troubles liés à l’usage des substances psychoactives : Ce groupe comprend de
nombreux troubles variés, de gravité et de symptomatologie diverses, mais qui sont tous
liés à l'utilisation d'une ou de plusieurs substances psychoactives, prescrites ou non par un
médecin. 3
4 Élévation de l'humeur hors de proportion avec la situation du sujet, pouvant aller d'une jovialité insouciante à une agitation pratiquement incontrôlable. Manie selon le langage commun.
17
2- PSYCHOCHIRURGIE ET TROUBLE MENTAL
2.1- Définition de la psychochirurgie
Pour cette définition, nous pouvons se référer d’une part au dictionnaire numérique
« 12 dictionnaires indispensables ». La psychochirurgie est l’ensemble des opérations
chirurgicales effectuées au niveau du cerveau humain afin de faire disparaitre les
souffrances et les troubles mentaux. Selon le dictionnaire Larousse d’autre part, c’est une
méthode thérapeutique des troubles mentaux, qui consiste à intervenir chirurgicalement sur
le cerveau. Cette notion n’est donc pas problématique.
2.1.1- Lobotomie
� Principe de la lobotomie5
Selon certains psychiatres et adeptes de la psychochirurgie du XXème siècle, la
folie vient du cerveau. Pour traiter les maladies mentales, il est idéal de détruire la partie du
cerveau responsable de la folie : le lobe frontal. D’où la notion de lobotomie. D’après le
docteur suisse Gottlieb Burckhardt, directeur d’un asile d’altéré en suisse à l’époque, la
folie est d’origine cérébrale et il disait : « enlever une partie du cerveau, le malade, d’agité
qu’il était, deviendrait un fou tranquille ». Cela veut dire que le lobotomisé reste encore
fou, mais malheureusement qu’il n’a plus l’organe pour manifester sa folie. En 1935, le
docteur Moniz et le docteur Lima opéraient 20 malades agités et publia un ouvrage sur la
lobotomie. Cet ouvrage influença beaucoup de médecins comme le docteur russe Ludwig
Puusepp et le psychiatre américain Walter Freeman. Ce dernier a pris conscience de la
difficulté de l’opération en lobotomie et inventa une nouvelle technique simple et
accessible à tous. Il nomma son invention par la notion de lobotomie transorbitale ou
technique du poinçon à glace. Cette technique a le même principe que l’ancienne
lobotomie, mais seule la complexité de l’opération diffère l’une à l’autre. En fait, elle
consiste à soulever la paupière, faire passer l’instrument par-dessus l’œil en donnant une
forte poussé, puis manœuvrant le poinçon d’un côté à l’autre pour taillader le cerveau.
Elle ne nécessite aucune opération chirurgicale très complexe comme dans l’ancienne
lobotomie. Grâce à cette technique, le docteur Freeman a effectué 3.500 lobotomies
transorbitales par an au cours de sa carrière, c'est-à-dire 3.500 malades opérés.4
5 ALAN SCHEFLIN (W.), EDWARD OPTON (M.), Jr., 1978, L’homme programmé : les nouvelles armes
des manipulations de cerveau, éditions internationales, Alain Stanké Ltee, 1972
18
� Prescription de la lobotomie d’après les praticiens de la
psychochirurgie
- Psychose à long terme ;
- Angoisse névrotique ;
- La névrose ;
- La nervosité ;
- Les peurs et les obsessions ;
- Pratique sur les toxicomanes ; les alcooliques ; les prisonniers ; les joueurs
invétérés ; les enfants incontrôlables.
2.1.2- Stéréoencéphalotomie : D’après le langage commun, c’est la
destruction de tissu profondément à l’intérieur du cerveau avec
des aiguilles insérées dans de petits trous dans le crâne.
� Principe de la stéréoencéphalotomie
Comme la lobotomie, la stéréoencéphalotomie est basée sur une opération effectuée
au niveau du cerveau, mais la différence réside sur les parties à opérer. D’après les
recherches faites par certains savants sur le cerveau humain, l’homme est doté d’une
faculté intellectuelle supérieure mais cela ne l’empêche pas de se classer au même niveau
que les hommes primitifs et les animaux sauvages. A l’intérieur de son cortex cérébral, qui
lui rend supérieur à d’autres mammifères, se cache le système limbique, siège des
émotions primitives. Parmi celles-ci, il y a la rage, la convoitise, la colère et l’angoisse.
L’idée découle donc dans le fait de détruire la partie interne du cerveau en cas de maladie
mentale déclarée : le système limbique. C’est ainsi que les fous enragés sont opérés au
niveau de ce système pour le stabiliser par l’entremise d’une aiguille insérée dans les petits
trous dans le crâne. Il y avait aussi la théorie qui prétend que le noyau amygdalien participe
aussi à la formation des émotions. L’ablation amygdalienne, initiée par le docteur
Balasubramaniam, par la même méthode fût donc un grand succès dans le domaine de la
psychochirurgie à l’époque.
� Prescription de la psychochirurgie stéréotaxique
- Agressivité ;
- Dépression névrotique et psychotique ;
- La peur et l’angoisse ;
- La névrose obsessionnelle ;
- Les troubles schizo-affectifs ;
19
- La schizophrénie et autres psychoses ;
- La toxicomanie et l’alcoolisme ;
- Le comportement psychopathique ;
- L’état agité des vieillards ;
- La mélancolie involutive ;
- L’épilepsie accompagnée de troubles psychiatriques.
Quant à Madagascar avec son plus grand respect envers l’humanité et sa vision
démonocentrique à propos du trouble mental, est-ce que nous pouvons transposer ces
théories et ces méthodes de traitement à Madagascar ? Quelles sont les limites de ces
opérations cérébrales ? Par rapport à cela, comment se présente le traitement des troubles
mentaux à Madagascar ? Quelle approche devons-nous adopter pour aborder les troubles
mentaux ?
2.2- Point fort de la psychochirurgie
Le point fort de la psychochirurgie sur le traitement des maladies mentales réside dans le
fait que le sujet de la maladie ne constitue plus un danger pour la société après son
opération. Du côté individuel, le malade s’est libéré de ses détresses et souffrances
mentales, les chirurgiens l’ont confirmé.
2.3- Limites de la psychochirurgie
La psychochirurgie a méconnue la vraie cause de la maladie mentale. L’affirmation
que la folie vient du cerveau n’implique pas nécessairement que la folie est une maladie du
lobe frontal. En fait, pourquoi les chirurgiens, en traitant la folie, s’attaquent directement et
aveuglement sur le lobe frontal d’un malade au lieu de chercher une lésion ou une
anomalie dans les autres parties de cerveau responsable de la maladie pour orienter
l’opération? En plus, est-ce que nous pouvons dire que tous les troubles mentaux sont
toujours et forcément dus à une tumeur ou à une lésion cérébrale ? Dans la classification
des maladies mentales de la CIM 10 de l’OMS, il y a des maladies mentales non
organiques dont les causes restent méconnues par les médecins et les maladies mentales
organiques dont les causes sont déjà connues grâce à des anomalies observées directement
au niveau du cerveau. La nouvelle recherche a confirmé que la maladie mentale organique
peut être primaire [c'est le cas des maladies, lésions ou atteintes qui touchent le cerveau de
manière directe ou sélective, (il est plus logique de les nommer « maladies cérébrales »
plutôt que maladies mentales)] ou secondaire (c'est le cas des maladies et des troubles
20
systémiques qui affectent le cerveau au même titre que les autres organes ou systèmes de
l'organisme). Alors, pourquoi opérer aveuglement le cerveau en méconnaissant la vraie
source de la maladie, à partir de laquelle l’opération doit être menée ? Ce que nous savons
de la psychochirurgie, c’est qu’elle réduit l’homme au même titre que les animaux en lui
enlevant sa faculté mentale supérieure dont le siège se trouve dans le lobe frontal. Ainsi,
cette méthode permet de modifier le comportement, la pensée et surtout la personnalité des
patients. Voici la liste de cette modification observée par les chirurgiens chez les
opérés chirurgicalement à travers la lobotomie ainsi qu’à travers la stéréotaxie :
- Inertie et manque d’ambition ;
- Affaiblissement de la pensée sérielle ;
- Perte de la conscience du moi ;
- Indifférence à l’opinion des autres ;
- Satisfaction de l’effort accompli même si il est de qualité ou quantité moindres ;
- Euphorie ;
- Fuite dans le rêve ;
- Brusquerie et bavardage ;
- Comportement agressif et persiflage ;
- Conduite indécente et manque d’attention ;
- Mauvais jugement ;
- Etre dépendant du monde extérieur ;
- Blanchiment ou sédation émotionnelle.
Les effets sont les mêmes pour les chimpanzés opérés frontalement. Ils sont
dépersonnalisant. Et l’opération ne fait qu’apparaitre certaines maladies iatrogènes.
21
3- TRAITEMENT DES TROUBLES MENTAUX DANS LE CHUA
3.1- Organigramme du CHUA
Administratif
Majors de service
Infirmiers de garde
Majors de service
Infirmiers de garde
Personnel technique
Bibliothèque
Service générale Maçonnerie, charpenterie, jardinage, potagère, travail ménagère, travail métallique
Unité de soin IV Médecins
Majors de service
Infirmiers de garde
Médecins
Majors de service
Infirmiers de garde
Service statistique Paramédical
Magasin
Compte matière
Unité de soin III
Secrétaires : 2 Unité de soin II Médecins
Service comptable Personnel administratif Unité de soin I Médecins
Directeur adjoint administratif Directeur adjoint technique
Directeur de l’établissement
Service personnel Chef personnel
Garde bloc
Service session
Du jour
De nuit
Unité de soin VI
US VII
Atelier
thérapeutique
Accueil ; Triage ;
Urgence
Service pharmacie
Laboratoire
Service social
Médecins
Majors de service
Infirmiers de garde
Médecins
Majors de service
Infirmiers de garde
Infirmière
Major
22
3.2- Types de soins
Le traitement des patients dans le CHUA s’effectue en trois étapes :
- Traitement par médicaments : psychotropes
- Psychothérapie
o Thérapie analytique individuelle ou psychanalyse
- Réhabilitation psychosociale
o Atelier thérapeutique : respect de l’hygiène, travail ménagère, potagère,
riziculture, jardinage
3.3- Techniques de recherche
3.3.1- Technique vivante
Pour établir une conversation avec les patients, une consultation préalable aux médecins de
garde est nécessaire pour que ceux-ci nous indiquent certains patients cohérents et aptes à
dialoguer. Durant le dialogue, nous nous présentions ce que nous sommes et notre objectif
d’abord pour qu’ils se sentent en sécurité et pour qu’ils ne nous prennent pas comme des
policiers ou des gendarmes ; ensuite, nous avions évité toutes tentatives de jugement et de
plaisanterie à propos de son histoire et de son cas et les patients ne sont pas obligé à
répondre à toutes les questions que nous les subissions. Des reformulations sont
nécessaires en cas de mal compréhension.
3.3.2- Technique de documentation
Plusieurs documents ont été consultés pour enrichir les contenus de cet ouvrage. Parmi ces
documents, il y a ceux qui concernent les troubles mentaux, la consommation des drogues,
la psychologie, la sociologie et la dianétique. Tous ce qui a rapport à notre sujet. De plus,
certains sites webs, bibliothèques et livres numériques ont été fréquenté également pour la
recherche d’informations sur notre sujet d’étude.
3.4- Echantillonnage
L’échantillonnage est composé de patients aptes à dialoguer, de leurs parents et des
médecins qui occupent les patients dans chaque unité de soin.
- Parents ou tuteurs des malades : 25
- Médecins responsables : 6
- Patients : 20
23
Chapitre IIChapitre IIChapitre IIChapitre II : : : : Approche Approche Approche Approche psychologiquepsychologiquepsychologiquepsychologique du du du du
trouble mentaltrouble mentaltrouble mentaltrouble mental
Nous allons consacrer ce chapitre à l’étude psychologique du trouble mental. Il
s’agit d’une défaillance du mental analytique pour céder la place au mental réactif qui
contient des pensées et des émotions pénibles. Ce sont ces dernières qui déclenchent le
trouble mental chez un individu et ceci se caractérise en fonction des contenus
engrammiques. Pour ce faire, une définition du trouble mental sera faite en premier lieu, et
cela du point de vu de l’auteur ; ses causes seront présentés avec des méthodologies de
recherche et enfin, nous allons présenter des outils de recherche et des échantillonnages.
1- DEFINITION DU TROUBLE MENTAL
La terminologie utilisée dans ce volet nous est emprunté de la doctrine dianétique6.
Posons d’abord la question suivant : qu’est-ce qu’on entend par « mental » ? La
nescience de la signification de ce mot clé pourrait entrainer une erreur grave pour donner
une idée à propos du trouble mental. Selon le directeur de l’hôpital psychiatrique
universitaire d’Anjanamasina, Dr. Lanto, le terme « mental » est synonyme de l’entité
psychosique de l’occultisme qu’est l’esprit. Il a dit qu’il existe une relation et une
interaction entre l’esprit et le cerveau et le trouble psychique peut affecter le cerveau pour
entrainer des modifications quelconques sur le fonctionnement du celui-ci. Pour lui, c’est
l’esprit qui est malade mais non pas le cerveau, et pour soigner l’esprit, il faut agir sur le
cerveau, l’organe de sa manifestation, par l’entremise des substances psychotropes. Il a
donc défini la maladie de l’esprit comme une maladie qui perturbe la pensée et entraine des
comportements inadaptés.
D’après la définition ordinaire du dictionnaire, le mental constitue l’élément, la
partie, la substance ou le processus qui pense, veut, raisonne, perçoit, juge, calcule,… chez
l’être humain ou chez un être conscient. Or, il existe un autre élément qui ne pense, ne
veut, ne raisonne et ne juge pas chez l’être humain. C’est sa partie inconsciente. La
dianétique a fait une distinction très nette entre les éléments conscients et inconscients de
l’homme. En fait, elle définit le mental comme une totalité des activités mentales 5
6 HUBART (R.), la dianétique : science moderne du mental, new Eras publications, Copenhague
24
conscientes et inconscientes. Selon cette discipline, le mental est, à la base, un système de
communication et de contrôle entre l’esprit7 et son environnement. Il se compose d’images
mentales qui représentent l’enregistrement de ses expériences passées. La dianétique
distingue le mental réactif du mental analytique. Le premier type de mental, mental réactif,
est la section du mental qui enregistre et classe la douleur physique et les émotions
pénibles et cherche à diriger l’organisme par simple excitation réflexe, sans réflexion. Il se
branche en totalité ou en partie, quand l’individu se trouve totalement ou partiellement
inconscient. Il ne pense que par identités. C’est-à-dire, il réagit en fonction d’un évènement
qui lui rappelle une expérience douloureuse du passé, d’où son appellation de mental
réactif ; Pour le second, il perçoit et enregistre les expériences, les interprète et les analyse
ensuite pour porter un jugement sur un fait. Autrement dit, c’est la partie du mental qui
perçoit et enregistre les données de l’expérience pour poser et résoudre les problèmes. Il
pense par différence et non par similitude.
D’après cela, le trouble mental se définit comme un trouble accompagné d’une
souffrance morale (conflit intra-mental et angoisse) qui se manifeste par une erreur de
perception, d’analyse et de jugement par les pressions des contenus du mental réactif
donnant lieu à la formation des comportements ou des conduites aberrantes, destructrices
et qui échappent à la norme ou au règle (toxicomanie pour soulager la douleur mentale, qui
ne fait qu’aggraver la maladie en fin de compte et transforme le trouble en trouble
organique (besoin organique incontrôlable de nicotine par exemple) ; éloignement au reste
du monde ; agressivité envers l’entourage ; méfiance excessive… .
2- CAUSES DES TROUBLES MENTAUX
Le mental réactif actif, mental analytique non actif. Trouble mental : résulte de
l’influence persistante des contenus engrammiques emmagasinés dans le mental réactif.
Nous pouvons provoquer un trouble mental chronique chez un individu en affaiblissant son 6
7 La dianétique a distingué l’entité métaphysique du mental.
25
mental analytique. L’homme est doté d’une faculté supérieure que l’on peut renforcer pour
résister à tous types de souffrance mentale. Comment affaiblir le mental analytique d’un
individu ? Il faut agir et renforcer son mental inférieur pour prendre dessus de son mental
analytique : mental réactif (il nous égalise avec d’autres mammifères). Il faut y installer
des choses destructives, négatives et culpabilisantes. A cet effet, comme un ordinateur
infesté de virus, les pensées et les comportements deviennent aberrants. Nous pouvons
contrôler un individu en agissant sur ce mental.
Voici la description simpliste de la structure du psychisme et de son fonctionnement. Nous
pouvons fossoyer les causes des troubles mentaux en connaissant les principes qui suivent.
2.1- La notion de psychonomie
Selon les occidents, la psychonomie désigne une sorte de thérapie pour maintenir la bonne
santé. Elle repose sur l’idée que derrière un dysfonctionnement il y a une source. Et qu’il
faut trouver cette source pour réparer ce dysfonctionnement et ainsi permettre à la
personne de retrouver son homéostasie originelle. Elle a comme principe que la colonne
vertébrale est le pilier du corps et que tous les organes sont des acteurs de la
communication corporelle.
Ici, la psychonomie est pris sous son sens étymologique qui soit l’étude de la structure du
psychisme. Elle ne désigne pas une sorte de thérapie.
A ne pas confondre avec la psychologie qui signifie l’étude du système nerveux et des
mécanismes d’excitation réflexe.
- Définition
La psychonomie est composé de deux mots : psychisme et anatomie. C’est l’étude de la
structure du psychisme. Il existe deux types de mental, le mental analytique (conscience) et
le mental réactif (inconscience). Mais il y a le moi, l’entité métaphysique ou encore le côté
divin de l’homme, qui contrôle son organisme à travers le mental. Ne nous attardons pas
sur l’occupation de cette entité métaphysique dans notre leçon.
Voici un schéma simplifié pour décrire structuralement le psychisme humain.
26
Figure n°1 : Structure simplifiée du psychisme humain8
2.2- La notion de psychologie : les réactions mécaniques ou machinales
La psychologie c’est l’étude du système nerveux et des mécanismes d’excitation réflexe.
2.2.1- Le réflexe
En se référant à la définition donnée par le dictionnaire Larousse, le réflexe est
l’ensemble d’une excitation sensorielle transmise à un centre par voie nerveuse et de la
réponse motrice ou glandulaire, toujours involontaire, qu’elle provoque. Est importante
l’étude du reflexe dans le but de comprendre comment fonctionne notre mental en cas de
troubles et ainsi dans l’intérêt d’affirmer que les troubles mentaux sont de types réflexes
créés à partir de certains évènements qui causent de la douleur. Les troubles mentaux
7
8 LAZA (M.), 2012, Délivré de ses cages, éd. Shopmybook.com, 2013, p.5
Inconscience
(cervelet)
Conscience (cortex
cérébral)
Organes
périphé
riques
Organes
périphé
riques
Organes
internes
Epine
dorsale
Cordons moteurs et
sensitifs
Système
nerveux
central
Système
nerveux
végétatif
27
Source : CHARDEL (C.), 1831, Essai de psychologie physiologique, édition Gallila, bibliothèque
nationale de France.
soumissent à la loi du stimuli-réflexe. Comme un chien qui pense au repas quand il entend
le sifflement de son maitre, les malades mentaux pensent à l’évènement qui l’a causé une
vive douleur quand ils se heurtent à un évènement analogue à l’originel, ce qui va
entrainer des modifications de son comportement.
2.2.2- Loi mécanique du reflexe
Le système grand sympathique préside aux mouvements des organes internes tandis que le
cortex préside aux mouvements des organes périphériques. C’est la moelle qui préside à
ces mouvements quand ils sont automatiques, réflexe ; le cortex quand ils sont conscients.
Voici la description simple de la loi mécanique du réflexe :
Les excitations sensorielles touchent les organes périphériques et parcourent le long des
nerfs sensitifs pour être transporter aux substances grises de l’épine dorsale et le cortex
cérébral. Le réflexe implique la non intervention du centre principal : le cortex. Disons
donc que la substance grise de l’épine dorsale substitue le rôle du centre principal : c’est le
centre intermédiaire. Elle reçoit et renvoie immédiatement, par le cordon moteur, les
réponses appropriées. Elle ne raisonne pas, elle réagit par nature.
Figure n°2 : l’arc réflexe
28
Or, cette réaction mécanique peut être freinée ou renforcée volontairement par
l’intervention de l’organe d’action de la volonté, « le cortex ». Dans ce cas, la réaction
n’est plus qualifiée d’ordre mécanique, il s’agit d’une action volontaire et pensante plutôt
qu’un simple « ébranlement nerveux ». Prenons par exemple les réactions possibles
entremises par un étudiant en face de son enseignant qui vient le gifler. Le réflexe de
l’étudiant est de frapper en retour le maitre et sa conscience peut renforcer cette réaction en
disant mentalement par exemple que ce n’est pas légale de frapper les étudiants mais peut
le freiner aussi par la prise en compte que c’est légitime d’être admonesté après avoir
commis une erreur dans la classe.
2.2.3- Les réactions engrammiques et trouble mental
L’engramme9, dénommé égo dans la tradition hindoue, est constitué par le
contenu total enregistré contenant de la douleur physique ou de l’émotion douloureuse et
tous les percepts. Il se forme à partir d’un moment d’inconscience10 et peut être restimulé à
un moment imprévisible par des évènements analogues, alors qu’ils ne le sont pas du tout,
à ceux qui l’ont provoqué. Les productions hormonales pour provoquer tous types
d’émotions sont relatives aux contenus du mental réactif. Si ces derniers sont caractérisés
par choses bonnes, les émotions seront agréables comme la jovialité ; mais si c’est le
contraire, les émotions seront pénibles, caractéristiques des engrammes. Les réactions
engrammiques, de nature réflexe, sont les restimulations de certains engrammes qui
perturbent la vie actuelle d’un individu qui, en plus de ça, s’identifie à son mental
inférieur. C’est pourquoi les individus atteints d’une psychose sont inconscients du fait
qu’ils sont victimes de la hantise des imaginations de son inconscience. Les névrosés sont
conscients de cette hantise mais ils ne sont pas capables de résoudre leur conflit interne et
ils sont souvent anxieux et déprimés. Ce sont les engrammes restimulés qui déterminent le
trouble mental chez un individu.
La connaissance combinée de psychologie et de psychonomie va nous donner la
clef pour ouvrir la porte qui va permettre à la lumière d’illuminer sur ce que c’est un
trouble mental, surtout sur ses causes et les mécanismes de son installation dans le
psychisme.8
9Ici, l’engramme est décrit selon la conception dianétique du terme. 10Moment durant lequel la conscience est débranchée de l’organisme.
29
En connaissant la structure du psychisme humain que nous parvenons à savoir ses
fonctionnements.
Figure n°3 : Mécanisme de l’installation d’un trouble mental
Source : Enquête personnelle, 2013
Mental réactif (inconscience)
Mental humain
TROUBLE MENTAL
Moi individuel, volonté, libre arbitre. (Monde intérieur)
Traces pénibles : émotions, pensées : nuisent la fonction normale du mental analytique. (Engrammes)
Pensée rationnelle, logique, basée sur l’expérience. Stabilité émotionnelle et comportementale.
Insultes, punitions accablantes, évènements traumatisants… (Monde extérieur)
Mental analytique
(conscience)
ORGANISME
INFLUENCE NEGATIVE
30
Pour avoir un peu plus de clarté sur les causes des troubles mentaux, faisons une
petite analogie du cerveau humain avec l’ordinateur. Le cerveau fonctionne à travers le
mental tandis que l’ordinateur à travers le logiciel. Si le mental fonctionne mal, c’est parce
qu’il est dérangé ou perturbé par les virus des émotions pénibles et des pensées et
réinstallées11 à l‘intérieur de l’ordinateur cérébral. Elles sont créées et installées à travers
les insultes répétés à plusieurs reprises et les punitions accablantes, par les parents12 en
général, durant la petite enfance, durant laquelle le mental analytique est encore
vulnérable. Ainsi, les évènements traumatisants peuvent causer des troubles mentaux
comme la perte précoce d’une mère, et l’abandon du père ou le divorce ; violence
conjugale ;… . Dans la figure ci-dessus, seul le mental réactif est actif et branché à
l’organisme pour commander celui-ci en fonction des virus. Nous parlons de virus dans le
sens où ils désignent les émotions et les pensées douloureuses (marquées par des flèches
continues). Cela entraine un dérangement mental et comportemental de l’individu.
Comme nous l’avons déjà vu plus haut, la conscience peut intervenir directement
sur l’organisme pour freiner certaines réactions machinales, que ce soit aberrantes ou pas.
La connaissance du principe qui suit est d’une grande importance pour l’éducation et pour
le développement et le renforcement du mental analytique d’un enfant ou d’une personne :
Les choses négatives accompagnées d’une atteinte verbale ou physique et d’un
débordement émotionnel agissent sur le mental réactif tandis que les choses positives
agissent sur le mental analytique.
- Quelques exemples courants de choses négatives :
o Tu es incapable de faire ceci ou cela, tu n’es pas à la hauteur, tu es faible,
o Tu es imbécile, ignorant, idiot, fou, …
Vous pouvez traiter de telles manières vos enfants et vous verrez les conséquences !!!
L’enfant peut être victime, à part de l’étiquetage que l’on a affligé sur lui, d’une dépression
nerveuse précoce ou d’une anxiété chronique à la suite de tels mauvais traitements. Il peut
se livrer à la toxicomanie pour dépasser son état dépressif ou anxieux et être agressif à tous
9
11 Il s’agit d’une réapparition de ces pensées et ces émotions à la suite d’une stimulation. 12 Nous pouvons se référer à « La folie et le désordre dans le monde : christianisme et trouble mental », dans délivré de ses cages, LAZA (M.), p. 18-21 /www.Shopmybook.com. Nous y trouvons mentionné que les chrétiens exercent une étiquette par la diabolisation sur celui qui n’adhère pas leur doctrine, ce qui va entrainer un comportement aberrant chez l’étiqueté, et ce comportement n’est qu’une réponse subterfuge à certaines émotions créées et installées à partir de l’étiquetage.
31
ce qui lui donne la sensation de malaise (paranoïa).
- Quelques exemples courants de choses positives :
o Tu peux le faire, t’en es capable,
o Tu as des défauts mais tu peux te changer et t’améliorer,
o Tu peux faire encore mieux, etc.
Pourquoi agir sur le côté réactif du mental plutôt que sur le côté analytique de nos enfants ?
Dans cette méthode, nous allons adopter à la fois l’approche quantitative et qualitative.
Partie ii : Divers aspects de la maladie mentale
33
Dans cette partie, nous avons cherché à savoir si nos hypothèses sont vraies ou fausses en
essayant d’étudier les rapports entre les divers aspects de la maladie mentale. Nous allons
sacrifier cette partie pour l’étude de son aspect physiologique, sociologique et son aspect
global. Dans le chapitre premier de cette partie, nous avons parlé de l’aspect physiologique
de ce trouble en cherchant de dégager le côté psychologique sous-jacent de la maladie. Et
dans le second chapitre, nous avons établi un rapport sociologique avec le premier aspect ;
dans le dernier chapitre, des études statistiques ont été faites pour pouvoir conclure si nos
hypothèses sont confirmées ou pas.
34
Chapitre IIIChapitre IIIChapitre IIIChapitre III :::: ASPECT PHYSIOLOGIQUE DU ASPECT PHYSIOLOGIQUE DU ASPECT PHYSIOLOGIQUE DU ASPECT PHYSIOLOGIQUE DU
TROUBLE MENTALTROUBLE MENTALTROUBLE MENTALTROUBLE MENTAL
Comment les substances toxiques peuvent-elles agir sur nos organes vitaux ? Nous
entendons par ces derniers le cerveau, l’épine dorsale et le cervelet. Quels sont leurs effets
sur ces organes et quels types de troubles peuvent-elles engendrer ? Qu’est-ce que la
toxicomanie ? Ainsi, est-ce que nous pouvons dire que la toxicomanie constitue la
première cause de morbidité psychiatrique hospitalière à Madagascar ? Nous allons
fossoyer tous ces mystères dans le présent chapitre.
1- INTOXICATION DE L’ORGANISME PAR LES TOXINES 13
1.1- Toxines dérivées de l’alcool et des cannabis
Les principaux constituants psycho-actifs présents dans les cannabis sont :
o Le tétrahydrocannabinol (THC)
o Cannabinoïdes : cannabidiol (CBD), le cannabinol (CBN), et
tétrahydrocannabivarine (THCV).
L’éthanol pour l’alcool.
1.2- Leurs actions ou effets sur le cerveau
Parmi les zones du cerveau à travers lesquelles l’alcool et les toxines dérivées du cannabis
agissent, il y a le cervelet, le lobe frontal, les cellules du cerveau, l’hippocampe,
l’hypophyse et la moelle. La médecine nous donne quelques explications sur ces faits.
- Pour le cervelet, l’alcool et le cannabis ont pour effet négatif de trouble au niveau
de la motricité, de la coordination et de l’équilibre.
- Pour le lobe frontal, centre de l’élaboration de la pensée et de l’intelligence, c’est la
conscience qui commande la maitrise de soi et le comportement en société. Les 10
13
ANONYME, expertise collective, Cannabis : quels effets sur le comportement et la santé ? Edition Inserm, 2001, 101 rue de Tolbiac, 75013, Paris
35
dommages causés au cortex frontal entraînent donc une baisse des capacités intellectuelles.
Par ailleurs, une moins bonne maîtrise de soi accentue les risques de réactions impulsives
et réduit l'action de freins naturels (par ex. pour stopper l'envie de boire).
- L'alcool est une substance anesthésiante qui agit donc comme narcotique sur les
cellules du cerveau, ce qui a pour effet un ralentissement de la communication entre
les neurones. De plus, les cellules du cerveau vont aussi fonctionner différemment.
A terme, certaines cellules du cerveau vont aussi disparaître, c'est ce qu'on appelle
la "perte de tissu cérébral". Elle s'observe clairement à partir d'une consommation
journalière de 6 verres d'alcool et est due à la toxicité de l'alcool qui vient détruire
les cellules cérébrales. De ce fait, le volume du cerveau rétrécit quand on
consomme de l'alcool avec excès pendant des années. Le volume du cerveau peut
ainsi diminuer de 10 à 15 % chez les très gros buveurs après 10 à 15 ans.
- Et les souvenirs ne passent plus non plus de la mémoire à court terme à la mémoire
à long terme, à cause, entre autres, de l'action de l'alcool sur l'hippocampe. Ce sont
les « black-outs ». Le fonctionnement de la mémoire subit souvent de plein fouet
les effets d'une consommation de longue durée.
- La moelle qui se trouve dans le tronc cérébral commande un certain nombre de
fonctions autonomes comme la respiration et les pulsations cardiaques. La personne
peut tomber dans le coma, voire décéder, si cette partie du cerveau est anesthésiée
sous l'effet de l'alcool. Ce risque concerne surtout les « binge drinkers » qui
consomment de grandes quantités d'alcool en un temps record.
- L'hypophyse est une glande située au centre de la tête, sous le cerveau. L'hypophyse
commande certaines hormones dont l'hormone de croissance. En agissant sur cette
glande, l'alcool peut entraîner des anomalies de croissance chez les jeunes qui en
consomment trop.
1.3- Leur effet sur la psychologie d’un individu
D’après nos enquêtes auprès des toxicomanes traités au sein de l’hôpital psychiatrique
d’Anjanamasina, l’effet de ces substances toxiques sur la psychologie est la dépendance
morbide. Cette dépendance envers ces substances est nommée toxicomanie.
36
2- TOXICOMANIE
2.1- Définition
Etymologiquement, c’est la prise maniaque et pathologique des substances psycho-actives
(toxico et manie).
Selon Savage, 2003 dans « La toxicomanie, guide d’information », la toxicomanie est une
maladie primaire, chronique et neurobiologique comportant des facteurs génétiques,
psychosociaux et reliés au milieu et à l’entourage. Elle se caractérise par un ou plusieurs
des comportements suivants : perte de contrôle à l’égard de la consommation de drogues,
usage compulsif, maintien de la consommation malgré ses méfaits et état de besoin intense.
2.2- Causes de la toxicomanie
D’après les enquêtes faites au sein de l’hôpital psychiatrique d’Anjanamasina, il existe des
facteurs :
2.2.1- Génétiques
Il s’agit là d’un gène vulnérable à l’influence de la prise des drogues ou des
substances psycho-actives. A part cela, l’antécédent familial n’est pas à négliger. Un
individu élevé dans une famille qui a la tendance à se droguer ou à boire peut hériter sans
aucun doute ces mauvaises habitudes. Les médecins travaillant dans l’hôpital l’ont dit.
2.2.2- Sociaux : marginalisation (perte d’emploi) et stigmatisation
en raison de la culture ou des statuts socio-économiques
D’après les médecins encore, il existe des facteurs extérieurs qui peuvent entrainer
des troubles mentaux. Pour le cas de Madagascar, c’est la perte d’emploi, le fait d’être
chômeur et en un mot, être exclut de la société qui constitue les facteurs principaux qui
incitent les individus à se droguer. Si on n’a pas d’emploi, on se sent exclut de la majorité,
le trouble nait à cet effet qui rend vulnérable la psychologie d’une personne. En plus de çà,
la stigmatisation envers une personne en raison de la différence culturelle peut aussi
engendrer un trouble mental que ce soit relié à l’utilisation des substances psycho-actives
ou non. Dans le chapitre suivant, nous allons citer plusieurs exemples pour illustrer le cas
social de la maladie mentale.
37
2.2.3- familiaux : façon d’élever les enfants, pauvreté, difficulté et
conflits au sein de la famille
D’après les enquêtes faites auprès de certaines psys au sein de l’hôpital
psychiatrique d’Anjanamasina, le principal facteur de la prise maniaque de substances
toxiques est l’influence des paires sur le comportement individuel. Pourquoi cette
vulnérabilité à de telle influence ? Nous avons observé que les toxicomanes sont issus des
familles ayant des problèmes conflictuels. Ces problèmes se passent très souvent et
s’observent en particulier entre les parents dont le père impose sa grandeur physique sur la
mère. A cet effet, l’enfant ou l’adolescent cherchent la tranquillité et l’équilibre
émotionnelle et mentale chez leurs camarades en se laissant entrainer progressivement à la
toxicomanie.
Le cas d’une jeune fille que la mère n’a pas l’intention de dire le nom
Nous avions discuté avec sa mère puisqu’elle, la patiente, était encore dans le coma.
« Ma fille a 17 ans, que notre interlocutrice nous a interdit de connaitre son nom.
Elle était victime d’une violence physique et psychologique incessante au sein de notre
famille et qui a cherché ailleurs une société qui peut lui procurer de la tranquillité et de la
sécurité. Son père était éthylique et déclenchait tous les soirs des bagarres avec moi et sa
petite fille. Grâce à cela que la fille était devenue drogueuse et alcoolique en se laissant
entrainer par leurs amis de l’école. Elle n’avait pas aimé son père. Elle avait fréquenté les
boites de nuit et les karaokés et ses amis l’ont exploité en lui donnant de la drogue et de
l’alcool et elle s’en était adonnée facilement car elle se sentait en sécurité avec eux. Après
avoir bu et fumé, elle se mettait en état de convulsion et tombait dans le coma. Un jour,
j’ai trouvé dans son cartable un paquet d’oxford et je n’ai rien dit quelque chose à ma fille
pour ne pas lui donner de la peine car je savais déjà que la santé de celle-ci était en
danger. Après la mort de son père, il n’y a pas longtemps, elle était devenue de plus en
plus rebelle en reprenant de la drogue et de l’alcool et sa maladie de convulsion s’était
aggravée. C’est ainsi que j’ai décidé de l’amener à l’hôpital psychiatrique pour la
soigner. »
Le vrai diagnostic de cette jeune fille ne s’agit pas de l’épilepsie. Cette dernière peut être
due par l’abus de drogue et d’alcool. Dans les 90% des cas, ce sont ces dernières qui
38
entrainent la morbidité hospitalière. Ainsi se pose la présente question : qu’est qui ont
poussé les gens à prendre et à dépendre vis-à-vis de la drogue ? Des mauvais amis ou cela
relève de leur propre volonté ? D’après notre petit récit que l’on prend comme exemple,
c’est l’environnement familial qui a posé de problème pour la jeune fille et l’a obligé de
quitter la demeure pour trouver une nouvelle vie ailleurs. Du côté psychologique, elle était
très déprimé par le conflit incessant au sein de la famille et pour s’en esquiver, les amis
avec de l’alcool et de la drogue seront idéals pour se renforcer. Et ses amis ont en fait la
même situation que elle. Ce qui ressemble s’assemble.
Si nous parlons de la dépression, ne s’agit-elle pas de l’affaiblissement du mental
analytique, programmé à la résolution de certains problèmes ? Comme notre jeune fille, ne
savant plus quoi faire, puisque le côté analytique de son mental était violé, elle a cherché la
solution dans la drogue et de l’alcool.
2.3- Conséquences de la toxicomanie
Les troubles dérivés de la toxicomanie observés sur le tableau clinique sont:
- Complication schizophrénique,
- Bouffés délirantes,
- Syndromes amotivationnels et schizophrénie déclenchée ou aggravée par le
cannabis.
Pour illustrer cette conséquence, nous allons prendre comme un exemple le cas d’un
toxicomane. Son nom est «Andry».
Le cas de «Andry», 38 ans
«Je m’appelle Andry, je suis un homme qui habite à Ambohimangakely. Je vis avec
ma mère ce qui veut dire que je suis célibataire et n’ai ni enfants ni travail et je ne suis
jamais allé à l’école. J’ai commencé à se droguer depuis mes quinze ans sous l’influence
de mes camarades. C’est parce que je n’ai ni de travail ni de diplôme, je me sens différent,
inférieur et exclut par rapport à la majorité et viens à cet effet se rejoindre les gens ayant
la même situation que moi pour se fortifier. J’étais très faible et déprimé et avais l’idée de
39
se suicider tous les jours, et le cannabis jouait un rôle très important pour moi de
surmonter ces sensations néfastes. Nous allons détaillés dans le chapitre suivant la
conséquence de l’exclusion sur la psychologie et le comportement d’un individu. Depuis
mes quinze ans, en 1991, jusqu’en 2002, je me noyais dans le cannabis. Et durant ces
moments, j’avais des hallucinations auditives qui me persécutaient. J’avais entendu des
voix qui m’interdisaient de faire tous ce qui me plaisaient et j’avais trop peur de rien et se
culpabilisais très souvent. Depuis cette année-là jusqu’en 2005, je me repliais sur moi-
même dans ma chambre sans se connecter avec qui que ce soit sauf ma mère qui me
donnait de quoi à manger. Durant trois ans, je vivais dans cet état comme un autiste qui ne
peut se communiquer avec personne. J’ai recommencé à se droguer en 2006 car j’avais
cru que j’en ai besoin pour surmonter mes faiblesses. De là commençait les hallucinations
et l’état maniaco-dépressif et je devenais agressif envers la société. C’était en 2011 que
j’ai été interné dans cet hôpital par la police pour se soigner et se désintoxiquer. »
Quand on lui a demandé sur l’état de sa santé, il a dit qu’il est déjà mieux mais il a encore
envie de se droguer.
3- RESUME : QUELQUES DONNEES STATISTIQUES
TABLEAU N°2 : Taux de la toxicomanie d’après leurs facteurs
Facteurs Pourcentage
TOTAL Homme Femme
Génétiques 0 0 0
Sociaux 12 0 12
Familiaux 2 1 3
TOTAL 14 1 15
Source : enquête personnelle, avril 2013
Nous avons enquêté 20 patients dans l’ensemble des unités de soins dont 15 ont des
troubles de comportement ayant des liens avec la prise maniaque de substances psycho-
actives. Pourquoi 20 seulement ? Nous voulons connaitre le vrai problème de chaque
toxicomane mais ce qui nous empêche de le faire c’est que la majorité d’entre eux étaient
incohérents et qu’il était impossible d’établir un dialogue avec. Parmi ces 20 patients, 5
40
présentaient des complications schizophréniques dont les réponses qu’ils nous ont fournies
n’ont aucun sens. Ainsi, cet effectif va nous suffir pour constituer un échantillon.
D’après ce tableau, le caractère génétique de la toxicomanie est nul. Pour savoir le
caractère génétique de la toxicomanie, nous avons interrogé les toxicomanes s’ils ont des
antécédents familiaux que ce soit des frères, des sœurs ou des parents. S’ils en ont, nous
pouvons en conclure que les toxicomanes avaient hérité des gènes vulnérables à la prise
des drogues. Mais d’après nos enquêtes, il n’y en avait pas. Dans notre tableau, ce sont les
facteurs sociaux qui dominent. Ils présentent un chiffre élevé de 12 contre 3 seulement
pour les facteurs familiaux. Ce qui va nous permettre de dire que pour soigner le trouble
mental lié à l’usage des drogues, il faudra d’abord soigner la société. Mais comment ?
Nous trouverons la réponse dans la dernière partie de cet ouvrage. Le chiffre 12 représente
en fait des gens victimes de l’exclusion voir même de la stigmatisation de leur société et
qui s’adonnent plus facilement à la prise maniaque de drogue et de l’alcool pour se
renforcer. Dans le chapitre qui suit, nous allons présenter des détails pour le facteur social
de la maladie mentale et des exemples de cas seront donnés pour savoir si nos hypothèses
sont vraies ou pas. Quand au chiffre 3, ce sont les jeunes qui sont les plus touchés. Ils sont
victimes d’une violence dans leur famille et cherchent à cet effet des refuges chez leurs
camarades. Ce sont les gens exposés dans une situation analogue qui se regroupe et forme
une bande. Ils sont souvent des toxicomanes.
41
CCCCHAPITRE IVHAPITRE IVHAPITRE IVHAPITRE IV : A: A: A: ASPECT SOCIAL DU TROUBLE MENTALSPECT SOCIAL DU TROUBLE MENTALSPECT SOCIAL DU TROUBLE MENTALSPECT SOCIAL DU TROUBLE MENTAL
Dans ce chapitre, nous avons défini en premier lieu les termes maladie sociale ; la
différence entre maladie sociale et maladie mentale sera démontré après et enfin, il est
important de connaitre les rapports entre la maladie mentale et sociale à travers des
exemples de cas réels.
1- ESSAI DE DEFINITION DE LA MALADIE SOCIALE
1.1- Définition par Roger Bastide
Dans « la sociologie des maladies mentales » de Roger Bastide, une société est dite
malade quand elle normalise les normes déviantes. Ce qui veut dire qu’un individu qui
n’introjecte pas en lui ces normes est jugé malade pour une telle société alors qu’il ne l’est
pas du tout dans une autre société. Ainsi, comment peut-on juger de la déviance ou non
d’une telle ou telle norme ? Est-ce qu’il existe une ou des normes et des valeurs sociales
universelles et idéalisées par tous, par chaque types de société ? Chaque société possède
ses propres valeurs et normes. Ce qui veut dire que la conception de la maladie mentale
peut être varié d’une société à l’autre et la définition donnée par Roger Bastide est encore
problématique et, donc, n’est pas valide et nous ne pouvons pas définir la maladie sociale à
sa manière. Nous allons essayer de définir cette notion.
1.2- Essai de définition
Il existe des normes et des valeurs à suivre dans la société. On entend par norme
l’ensemble des règles extérieures de l’individu qui s’imposent généralement sous la forme
de contrainte et qui régissent l’action individuelle des membres d’une société. Il y a des
normes implicites et des normes explicites. On entend par valeur l’ensemble des idéaux
collectifs (une vision commune du monde) qui orientent les actions individuelles. Une fois
intériorisées, les valeurs donnent un sens au pratique des individus et d’après Durkheim,
s’impose à eux. Les valeurs confèrent aux normes leurs légitimités. Le fait d’intérioriser
les valeurs et de se conformer aux normes sociales implique donc une société saine. Tandis
l’existence du non-conformisme implique le contraire, c'est-à-dire, une société malade.
Quand on parle de maladie et de santé sociale donc, on doit se référer aux normes et aux
valeurs qui assurent l’égalité et l’équilibre et donc la paix dans une société.
42
2- DIFFERENCE ENTRE MALADIE SOCIALE ET MALADIE MENTALE
2.1- Maladie sociale : La maladie sociale est une maladie qui se passe à
l’extérieure de l’individu, c'est-à-dire, entre les hommes.
2.2- Maladie mentale : La maladie mentale est un dysfonctionnement
des organes de pensée qui se passe dans l’homme, à l’intérieur de
l’individu.
Dans la maladie sociale, on parle de la stigmatisation et de la marginalisation ou de
l’exclusion sociale.
2.3- Stigmatisation : c’est un terme utilisé par le courant interactionniste.
La stigmatisation est un marquage ou un étiquetage d’un individu ou
d’un groupe par des institutions à partir des pratiques interprétées
comme des symptômes de maladie ou de déviance.
2.4- Marginalisation ou exclusion sociale : quand on est marginalisé ou
exclut, cela veut dire tous simplement que l’on est mis en marge ou
en écart de la société. Nous pouvons définir la marginalisation ou
l’exclusion sociale par toute déviance par rapport aux normes
établies par la majorité.
3- LES RAPPORTS ENTRE MALADIE SOCIALE ET MALADIE MENTA LE
Pour connaitre les rapports entre maladie sociale et maladie mentale, nous devons
étudier les effets et les impacts de la stigmatisation et de l’exclusion sociale sur la
psychologie et le comportement des individus. Pour ce faire, quelques données statistiques
nous seront indispensables.
3.1- Marginalisation ; exclusion ; … [Facteurs économiques (chômage,
revenus faibles, pauvreté…) ; Violence conjugale ; Catégorie
socioprofessionnelle des malades mentaux
Le secteur qui suit nous indique que la plupart des toxicomanes sont des chômeurs.
43
Figure n°4 : Taux de toxicomanie en 2010
Source : Service statistique du CHUA, 2010
Nous allons donner quelques exemples de cas réels. Nous allons prendre le cas de «Andry»
âgé de 38 ans et d’Erick, 27 ans. Tous les deux sont désintoxiqués dans l’unité de soin
numéro 6 (US VI).
Le cas de « Rindra », 25 ans
« Je m’appelle Rindra, j’ai 25 ans pour cette année 2013 et j’habite à Ankadifotsy.
Je vis avec mes parents, c'est-à-dire, que je n’ai pas d’emploi, je suis célibataire et je n’ai
pas d’enfants. Je me sentais exclut car je ne travaille pas comme les autres pour embellir
la qualité de la vie quotidienne. Comme tous les autres toxicomanes, je n’ai jamais allé à
l’école et ce sont les voisins de même situation que moi qui m’a incité à se droguer, c’était
en 2009, le début de mon histoire dans le monde des marijuanas. Avant cette année, je
fumais déjà et ce n’est pas encore de la drogue dure mais de la cigarette comme l’oxford,
44
j’ai commencé cela depuis 2005. J’avais perdu mon père en 2002 et depuis cette année,
j’étais toujours très dur envers ma mère et je finirais par quitter ma demeure pour errer et
vagabonder partout dans les rues en 2009. C’est dans les rues que j’ai trouvé mes
nouveaux camarades et c’est ceux-ci qui m’ont incité très facilement à devenir toxicomane.
Pour être comme la majorité, c’est à dire, avoir de l’argent, moi et mes camarades font
des pickpockets voire des braquages en se droguant avant d’exécuter tel acte. Et tous les
jours, je me renforce par l’entremise des drogues et de l’alcool. J’étais dans ce monde
depuis 2009 jusqu’en 2013. Durant ces années, j’étais déjà passé quelques années en
prison (dont la duré et la date n’ont pas été précisées). Aujourd’hui, ma mère me manque
beaucoup et j’ai beaucoup de remord quant à ma séparation envers ma famille. Grâce à
cela, il nous a donné quelques conseils pour que l’on ne puisse devenir comme lui : il faut
aimer l’école ; il faut respecter les parents et il est important de bien choisir les bons
camarades. »
Le cas de « Erick », 27 ans
Nous avons adressé à son père pour son propos car il était encore incohérent et agressif et
il était encore verrouillé dans sa chambre pendant notre conversation avec son père.
« Erick est originaire d’un quartier peu connu du monde : Andohamandry. Il vit
seul avec son père. Il a perdu sa mère il y a cinq ans, c’est dire, en 2008. Il n’a pas
d’emploi, il est célibataire et n’a pas non plus d’enfants. Selon son père, il était depuis à
peu près sa quinze ans un cannabique. Il n’a jamais dit à son père qu’il fumait mais ceci
l’a saisi très souvent en flagrant délit dans sa chambre. Selon notre interlocuteur, il n’a
jamais intéressé à l’école et il a abandonné depuis sa classe de onzième, il avait 12 ans.
Puisqu’il ne travaille pas, dit son père, il gaspille tous son temps avec ses voisins dans son
quartier pour se droguer et boire des boissons alcooliques. Ses voisins sont issus des
familles aisées et font des petits business que notre interlocuteur n’a pas précisé quels
genres de business font-ils. Tous les soirs, ils se réunissent dans la maison de ses voisins
pour se défouler avec les drogues et il y avait toujours des bagarres qui finissent par
l’homicide, la destruction des propriétés des autres comme des voitures, son père l’a bien
renforcé. Un jour il avait blessé un homme avec un bois rond de deux mètres. La drogue
l’emporte car il n’a pas de quoi à manger. Depuis la perte de sa mère, il est devenu
mutiste car il a vraiment manqué sa mère et son état s’était aggravé et il était devenu de
45
plus en plus dépendant vis-à-vis des drogues et agressif. Son comportement et sa
personnalité était totalement dérangé. Selon son père qui le garde, il est venu cinq fois à
l’hôpital pour s’écarter du monde et surtout pour se soigner. Son père pense qu’il va
s’ajourner éternellement là bas car son état de santé ne s’améliore jamais. »
Le cas de « Hasina », 27 ans
Nous avions adressé à sa mère et à l’infirmière car Hasina était encore instable et agressif.
« Hasina est originaire d’Antehiroka. Il habite chez sa chérie. Remarquons qu’il
n’est pas toxicomane comme ceux que nous avons décrit auparavant. Il a une épouse
comme nous venons de dire mais pourtant privé d’emploi. Puisqu’il ne travaille pas, la
famille de son épouse le déteste énormément et sollicite celle-ci à l’abandonner alors
qu’un bébé était déjà grandi dans son ventre. La mère a tué ce bébé, après avoir été
convaincu par ses familles, pour se remarier avec un autre. Il a été donc abandonné par
son épouse et retournait chez sa mère. A part cela, notre interlocuteur nous a raconté qu’il
a été ensorcelé par la famille de son épouse. Puisqu’il était déprimé par l’abandon de son
être bien aimé et par la haine des autres qui soit la famille de cette petite rose, ce trouble
moins léger était aggravé par la sorcellerie. Nous avons demandé à sa mère « pourquoi
dites vous qu’il a été ensorcelé ? » Sa mère nous a répondu que le frère de son patient a
consulté l’homme qui travaille avec les « kalanoro » et c’est lui qui a rendu possible la
connaissance de la source de la folie de son frère. En plus, il avait remarqué que son ex eu
un bébé après avoir se remarié, ce qui aggravait encore sa folie. Nous avons observé son
comportement très agressif, comme nous le trouvons très souvent chez les toxicomanes,
envers l’infirmière ce qui explique qu’il a le désir inconscient de réaliser une vengeance
vis-à-vis de son ex femme, il projette sur toutes les femmes le caractère de son épouse qui
l’avait abandonné et qu’il voulait tuer sans aucune hésitation. Il ne voit plus l’infirmière, il
voit quelqu’un qui lui paraissait être l’être aimé qui l’a fait souffrir dans le passé. Selon sa
mère, il est interné quatre fois dans cet hôpital et aucun médicament ne peut le guérir.
Aujourd’hui, il se plaint de voir quelqu’un qui va l’agresser. Ce qui veut dire qu’il a des
hallucinations visuelles, il voit que quelqu’un va le tuer et il se replie sur lui-même dans le
coin de sa chambre comme un schizophrène car il a très peur. »
46
Bref, le fait de ne pas travailler n’a pas engendré de trouble chez Hasina mais c’est la
société qui l’a fait naitre dans son psychisme par la sorcellerie. Même s’il n’a pas senti
exclu, la société vient de l’exclure directement.
Ce qui est remarquable dans le cas de « Andry » que nous avons cité dans le
chapitre précédent et dans le petit récit de « Rindra » et de « Erick », c’est que l’individu
privé d’emploi et de diplôme a la sensation d’être mis en marge même si la société ne le
stigmatise pas. La sensation d’infériorité et d’être exclu nait automatiquement dans
l’intérieur grâce à des normes établies implicitement par la majorité et on n’est pas à la
mesure de suivre ces normes. C’est comme cela que la société s’exprime pour nous
exclure. C’est parce que tout le monde a sa propre occupation comme le fait de travailler et
d’aller à l’école, il se sent inférieur parce qu’il n’est pas comme les autres, c'est-à-dire,
qu’il ne travaille pas et qu’il n’aille pas à l’école. Et c’est cette sensation qui a poussé
«Andry» à se droguer incessamment pour gagner de force et pour surmonter la maladie de
langueur.
Voici un autre graphique qui va nous indiquer la recrudescence des malades mentaux liés à
l’usage des substances psycho-actives grâce à l’oisiveté. Cela peut être dû à la crise
politique depuis l’année 2009. Les personnels de l’hôpital ont confirmé cette affirmation et
ce sont les commerçants ambiants et les travailleurs dans les zones franches qui sont les
plus touchés. En 2010, les chômeurs toxicomanes s’élèvent jusqu’à 41,37%, cela augmente
de 6 % environ durant l’année 2011.
Figure n°5 : Taux de toxicomanie en 2011
Source : service statistique du CHUA, 2011
47
Autrement dit, la maladie mentale se perdure grâce à des conflits intra-mentaux incessants,
l’individu cherche l’équilibre mental par la prise de drogue. Ces conflits se traduisent par
« je veux mais je ne peux pas » dans le psychisme. Pourquoi le « je veux » ? C’est la
norme établie par la société qui contraigne l’individu à vouloir et à devenir comme la
majorité. Le « je veux » n’est pas donc le vrai vouloir de l’individu, mais c’est le vouloir
de la société puisqu’il y a des normes et que nous devons nous y soumettre. Cette instance
s’agite dans le mental réactif. Il n’y a pas d’émotions, de pensées ni de traces pénibles
comme nous l’avons affirmé dans nos hypothèses, il n’y a que des conflits intra-mentaux
qui engendrent des émotions et des pensées pénibles. L’individu cherche en considérant
toute chose à la résolution de ce conflit. Dans notre cas, il s’agit de la prise de drogue ou de
l’alcool qui ne fait qu’engendrer de la toxico-addiction. L’individu, en faisant cela, fuit la
réalité en construisant et réalisant mentalement tous ce qu’il n’arrive pas à acquérir dans la
vie réelle : caractéristique de la schizophrénie. Si le conflit n’est pas résolu par la prise de
drogue ou de l’alcool, il en résultera une tentative suicidaire, une addiction envers ces
substances toxiques, une grande souffrance mentale, une grande angoisse, phobie, anxiété.
C’était le cas de « Andry », cité dans le chapitre numéro III. Pour « Rindra », il fumait pour
avoir un risque dans le but de braquer des maisons.
3.2- Autres phénomènes sociaux pouvant déclencher un trouble mental :
Evénements traumatisants : accident ; perte d’un être cher ; perte
d’emploi ; décès
Le cas de « Franck », 25 ans : il a perdu sa petite copine après une relation de 7ans
« Je suis originaire de la ville de Majunga. J’habite
avec mes parents. J’ai un enfant mais je suis célibataire. Dans ma vie, j’étais toujours
victime d’une exclusion dans la société. Puisque je suis riche et plus aisé par rapport
autres, les gens ne m’aimaient pas et ils sont jaloux de moi. Grâce à cela, les gens m’ont
ensorcelé. Ils ont mis de l’huile de marijuana et du charme dans mon repas. J’étais devenu
bizarre et ma famille m’a amené dans cet hôpital. Il ne nous a pas dit la date de cet
évènement. Depuis 2008, j’ai commencé à prendre à volonté le cannabis à cause d’un
problème de relation amoureuse. Ma petite amie m’a abandonné car elle était trop
jalouse. Elle n’avait plus confiance envers moi. Elle a dit que je ne suis pas fidèle parce
que je suis beau-gosse, j’ai de la richesse, etc.… et elle
48
m’a laissé seul à cause de ce jugement sans fondement. Depuis le moment où elle m’a
abandonné, j’étais devenu mélancolique et j’ai commencé à établir un réseau avec les
toxicomanes pour se droguer dans le but de l’oublier (la fille) et d’apaiser ma maladie de
langueur. Il faisait 5 ans que je fume de la drogue, c'est-à-dire, de 2008 à 2012. Quand je
sors d’ici, je ne voulais plus revoir mes amis et je voulais continuer mes études à
l’extérieur. »
Derrière un trouble dérivé de la toxicomanie il existe un autre état pathologique qui
l’a favorisé. Pour le cas de Franck, c’est la mélancolie qui l’a poussé à se renforcer par
l’entremise de la drogue, qui, à cet effet, a germé un trouble dans son comportement, la
raison de son séjour à la CHUA. Sa mélancolie a été déclenchée par l’abandon de sa petite
amie. A part le déséquilibre qui se passe dans la société donc, il y a aussi le fait de
s’attacher à une chose ou à une personne. La perte de cette chose ou cette personne que
l’on est fortement attaché peut entrainer un trouble mental. Nous avons par exemple le cas
de Franck, originaire de Mahajanga, qui a perdu sa petite amie à qui il a été attaché. Là, la
société ne joue aucun rôle dans la genèse de troubles mentaux. C’est l’absence ou plutôt la
perte de la personne à laquelle on est attaché, surtout si elle se passe d’une manière subite,
qui entraine toute sorte de maladie de langueur. Pour Franck, il était submergé par la
mélancolie et la dépression. Il a cherché à résoudre son problème mental à travers la prise
de drogue. Or, ce dernier ne fait qu’aggraver ses troubles.
En fait, les toxicomanes internés dans les hôpitaux psychiatriques présentaient des
signes d’angoisse ou de dépression nerveuse avant, et que celles-ci sont aggravées par les
drogues ou l’alcool, besoins pour échapper à ces maladies. Pour les autres, c'est-à-dire, des
gens en dehors de l’internement, qui ne le sont pas, ceux-ci fument ou boivent juste pour se
défouler mais non pas pour échapper à une quelconque maladie occultée quelque part dans
le psychisme.
Le cas de la demoiselle Julie, plus de 30 ans qui a perdu son emploi
« Nous ne savons pas vraiment le cas de cette demoiselle, tous ce nous savons d’elle c’est
qu’elle était perturbée à cause d’une perte subite de son emploi. Elle était plus ou moins
49
incohérente lors de notre conversation et elle avait quelques difficultés à saisir certains
mots que nous lui émettons. Elle était enseignante au sein d’un établissement scolaire.
Ainsi, elle nous a raconté qu’elle a perdu son père et quelques jours après l’enterrement de
celui-ci, son chef l’a renvoyé subitement de son poste de travail pour une cause dont elle
ignore. Elle avait, a dit-elle, une crise cardiaque et c’est pourquoi on l’a envoyé ici pour se
soigner. »
50
Chapitre vChapitre vChapitre vChapitre v :::: trouble mentaltrouble mentaltrouble mentaltrouble mental, vu dans sa globalité, vu dans sa globalité, vu dans sa globalité, vu dans sa globalité
Dans ce chapitre, nous allons voir le trouble mental dans sa globalité, c'est-à-dire, du côté
psychologique, physiologique et sociologique ensemble. La première section concerne la
répartition des malades selon la nature des troubles. Après cela, dans la seconde section,
nous allons synthétiser en une formule mathématique tous les facteurs possibles du
dérangement mental, autrefois séparés par nos savants pour pouvoir confirmer ou infirmer
nos hypothèses. Nous avons là la psychiatrie anthropologique. Enfin, des confrontations
des faits avec les hypothèses seront faites.
1- REPARTITION DES PATIENTS SELON LA NATURE DU TROUBLE
51
TABLEAU N°3 : Répartition des malades selon la nature des troubles
Nombre de cas de la
maladie mentale
hospitalisée
Nature du trouble
2009 2010 2011 2012 2013 TOTAL
Troubles mentaux liés à
l’abus d’alcool 57 103 88 70 76 394
Troubles mentaux liés à
l’utilisation de
substances dérivé du
cannabis
103 190 221 197 123 834
Troubles mentaux liés à
l’utilisation de
substances psycho-
actives multiples
14 45 45 48 52 204
Schizophrénie 54 176 206 309 142 887
Troubles délirants
persistants 8 32 26 14 6 86
Troubles schizo-affectifs 8 13 14 2 10 47
Episode maniaque 14 27 18 16 14 89
Trouble affectif bipolaire 12 21 27 7 37 104
Episode dépressif 37 48 36 16 24 161
Epilepsie 13 29 31 33 17 123
Autres 29 50 42 120 40 281
TOTAL 349 734 754 832 541 3210
Source : enquête personnelle, avril 2013
52
En observant les chiffres inscrits dans ce tableau, les trois premières causes
d’hospitalisation sont :
- La schizophrénie, F 20 ;
- Le trouble dérivé de l’abus d’alcool, F 10 ;
- Le trouble lié à l’utilisation des cannabis, F 12.
Ce tableau montre apparemment que les hommes sont plus vulnérables aux maladies que
les femmes. Dans la majorité des cas que nous avons trouvés, cette constatation est
indiscutablement vraie. Par contre, d’après les données statistiques, en 2012 et en 2013, ce
sont les femmes qui sont les plus susceptibles d’être touchées par la maladie de la
dépression par rapport aux hommes.
TABLEAU N°4 : Pourcentage de la dépression en 2012 et 2013 à Madagascar
Année Pourcentage de la dépression
Homme Femme
2012 28 % 71 %
2013 26 % 73 %
Source : enquête personnelle, avril 2013
1.1- Causes de la dépression : Les enquêtes faites auprès de nos cibles nous ont
dictés que les hommes sont déprimés par des circonstances de la vie
quotidienne, obligeant ceux-ci à se renforcer par l’entremise de diverses
substances psycho-actives. Or, ces dernières ne font qu’aggraver ou
engendrer un nouveau trouble lié à l’utilisation des substances psycho-
actives, ce qui n’est pas vraiment le cas pour les femmes. Pour ces
dernières, il s’agit en général des femmes qui ont subi des violences
conjugales. D’après cela, nous pouvons dire que chacun a sa propre réaction
face à la dépression :
- Les hommes tentent de l’oublier, de la vaincre et de la dissimuler par la prise de
drogue ou de l’alcool ;
Il est donc déraisonnable de dire que c’est la toxicomanie qui constitue le facteur principal
de trouble mental, il s’agit de la dépression. Nous avons déjà cités plusieurs exemples de
ce genre de cas puisé de la réalité dans les chapitres précédents. Voici un schéma pour
mieux décrire ce phénomène :
53
Figure n°6 : Cercle vicieux de la maladie mentale
Source : Enquête personnelle, avril 2013
- Les femmes n’essayent point de l’échapper, de l’oublier ni de la dissimuler, elles
laissent se manifester leur maladie et les symptômes sont observables : pleurs
immotivés, culpabilité, désir de mort, autodépréciation, insomnie, perte
d’appétit,… .
1.2- Cause de la schizophrénie
Quand à la schizophrénie, nous ne connaissons pas sa vraie cause ni le pourquoi de
l’élévation et de la recrudescence de son taux d’année en année à Madagascar. Nous
n’avons ici que des théories purement spéculatives pour essayer d’expliquer sa nature.
Nous avons observé le comportement d’un schizophrène qui suit des traitements dans l’US
I. quand nous avons vu sa physionomie, nous savons par intuition qu’il s’agit d’un
schizophrène. Il a des yeux grandement ouvert, il fait du soliloque à voix basse avec une
bonne expression buccale et ses idées sont incohérentes. Si nous lui demandons quelque
chose, il parle en parallèle avec nous c’est comme si il ne nous écoute pas. Le caractère
personnel de ce patient c’est qu’il n’est point agressif, il ne s’isole pas, il voulait toujours
que quelqu’un soit en face de lui tout en continuant à faire des verbigérations.
D’après cela, nous pouvons affirmer que le schizophrène est un homme qui a perdu sa
raison par le manque d’adaptation à la vie réelle. C’est ainsi qu’il construise mentalement
le monde dans lequel il croit se sentir mieux. Il vit totalement dans un monde imaginaire.
Même s’il vit avec le monde, son esprit est ailleurs. Il caractérise son monde en fonction de
son rêve et de ses désirs. Selon nos observations donc, l’augmentation du taux du
schizophrène est due par une incapacité à s’adapter à la réalité. Cette dernière s’agit ici de
la crise qui a touché le domaine politique, économique et sociale depuis l’année 2009. La
plupart veut toujours une vie facile et un monde sans souffrance. En faisant la construction
mentale pour réaliser leurs rêves. Et les incohérences des schizophrènes résultent de la
perte de contrôle de leurs idées. Ils verbalisent n’importent quelles idées qui leur viennent
à l’esprit. Ils sont totalement sous la remorque de leurs idées.
Maladie mentale
(dépression nerveuse)
Fuite dans la toxicomanie
Nouvelle maladie mentale
54
2- PSYCHIATRIE ANTHROPOLOGIQUE
C’est l’auteur qui a conçu ces termes additionnés. Nous avons cherché et vérifié dans les
web, dans des diverses bibliothèques de la ville ces combinaisons terminologiques si les
mots existent déjà, et nous avons vu que les termes existent bel et bien mais nous n’avons
trouvé aucun résultat concernant sa définition. C’est ainsi que l’auteur a précipité de
donner une définition propre à lui.
2.1- Définition du point de vue de l’auteur
o Psychiatrie : c’est l’étude et le traitement des maladies mentales.
o Anthropologie : c’est l’étude de l’homme dans sa totalité.
o Psychiatrie anthropologique : c’est l’étude de la maladie mentale en
considérant l’homme dans sa totalité.
Ici, il faut considérer à la fois l’aspect psychologique, physiologique et sociologique du
trouble mental. La psychiatrie anthropologique doit tenir compte de ces trois aspects car
l’homme n’est pas limité dans un domaine strictement physiologique ou psychologique ou
sociologique seulement. C’est le sens que représentent ces termes combinés dans ce livre.
Grace à cette méthode que nous pouvons élaborer une formule qui explique en bref la
combinaison de ces trois aspects du trouble mental.
2.2- Formule mathématique
Fe : Facteurs extérieurs ou sociaux
Fi : Facteurs intérieurs ou psychologiques
MCI : Modifications du Comportement Individuel
Fe Fi MCI
Facteurs extérieurs ou sociaux :
maladie sociale : marginalisation
et exclusion
Modification du
comportement individuel :
suicide/prise et dépendance en
drogue/violence/agressivité…
Facteurs intérieurs ou
psychologiques
55
La maladie n’est pas dans l’homme, elle se passe au niveau de la société en premier lieu
pour influencer négativement le comportement individuel.
Il n’y a pas de MCI sans le Fi et le Fe ensemble et il n’y a aussi de MCI avec l’un des deux
facteurs seulement. Tous cela justes pour dire que l’on ne peut pas dissocier le facteur
psychologique du facteur social et que les deux possibilités sont inséparables pour
expliquer le trouble mental.
Nous pouvons dire qu’une société est malade grâce à un écart qui existe entre un individu
par rapport à la majorité, et qui a une répercussion sur le psychisme de l’individu pour
modifier son comportement : prise maniaque de cannabis et agressivité. Nous avons
comme exemple le cas de « Andry » que nous avons cité auparavant.
3- CONFRONTATION DE CES FAITS AVEC NOS HYPOTHESES
3.1- Le mental analytique est guidé par les évènements
D’après nos hypothèses, certains évènements jugés douloureux laissent des traces
dans le mental réactif et la réstimulation14 de ces facsimilés qui perturbent la vie
quotidienne d’un individu et contribue à la formation des troubles mentaux. Or, d’après les
résultats recueillis tout auprès de nos cibles, ce n’était pas vraiment le cas. Les patients qui,
avant leur séjour à l’hôpital, étaient submergés par la dépression et ce ne sont pas les traces
pénibles installées dans leurs subconsciences qui leur avaient incité à se fortifier par
l’entremise des drogues ou de l’alcool, mais plutôt de leur propre mental analytique qui est
incapable de résoudre leur conflit interne. Le mental analytique n’est pas forcément affaibli
comme nous l’avons affirmé dans nos hypothèses, il peut être bien actif sauf qu’il est guidé
par les engrammes, donc, il réagit en fonction des contenus engrammiques et qui exagère
le caractère des évènements qui se produisent et qui s’égare à cet effet dans leur propre
pensée. C’est un mécanisme de subterfuge au conflit interne. Le mental réactif peut
influencer son côté analytique en fonction de ses contenus. Prenons par exemple le cas de
Hasina, 27 ans, qui a été abandonné par son épouse. Il avait des conflits à l’intérieur, il
était déprimé mais n’a pas pris, en contre partie, de la drogue. Mais qu’est ce qui a perduré
sa dépression ? Est-ce qu’il a subi ou a vu une situation analogue à ce qu’il a subi avant
pour déclencher et perdurer sa maladie ? Ce n’est pas vraiment le cas que nous avons
trouvé chez les patients.
11
14Ron Hubbart utilise ce terme dans son ouvrage « Science moderne du mental » dans le sens où elle désigne une stimulation à nouveau des souvenirs pénibles stockés dans le mental réactif.
56
3.2- Analyse de processus par lequel les évènements agissent sur la
santé mentale
Figure n°7 : Le mental analytique est dirigé par les engrammes
Source : Enquête personnelle, 2013
Le processus par lequel un évènement agit sur la santé mentale d’un individu que nous
avons décrit dans nos hypothèses n’est pas modifié. Seulement notre limite c’était de forcer
de dire que le trouble mental se débute toujours depuis l’âge de la petite enfance, dont la
personnalité est encore faible et vulnérable. Or, d’après les analyses des résultats que nous
avons recueillis, le trouble mental peut atteindre tous le monde. Il n’existe aucun lien entre
l’âge et l’effectif des malades mentaux déclarés. Il ne se débute pas forcément depuis
l’enfance comme nous l’avons constaté dans nos hypothèses, chaque individu qu’il soit
enfant, adolescent, adulte ou sénile peut être touché d’une manière subite par ce trouble en
fonction de sa capacité de résistance par rapport à un quelconque évènement jugé stressant
ou psychopathogène au cours de sa vie. Quand à la persistance de la maladie, nous avons
démontré dans nos hypothèses que le trouble mental fonctionne comme des excitations
réflexes. « Nous avons dit que le malade pense à un évènement qui lui a causé de la peine
quand il voit une situation analogue, ce qui déclenche et perdure sa maladie ». Or, ce que
la réalité nous dicte, le trouble mental persiste grâce à l’irrésolution de certains conflits au
Mental réactif (inconscience)
Mental humain
TROUBLE MENTAL
Moi individuel, volonté, libre arbitre. (Monde intérieur)
Traces pénibles : émotions, pensées : nuisent la fonction normale du mental analytique. (Engrammes)
Pensée rationnelle, logique, basée sur l’expérience. Stabilité émotionnelle et
comportementale.
Insultes, punitions accablantes, évènements traumatisants… (Monde extérieur)
Mental analytique (conscience)
ORGANISME
INFLUENCE NEGATIVE
57
niveau du mental réactif et analytique. Les contenus du mental réactif ne cessent de hanter
et de troubler le fonctionnement normal du mental analytique, ce qui incite les gens à se
livrer à la toxicomanie pour trouver de l’équilibre mental. Nous l’avons déjà anticipé dans
nos hypothèses, deuxième chapitre, donc, hypothèses confirmées même si le mécanisme
d’excitation réflexe du trouble mental n’a pas été confirmé.
3.3- D’où viennent les souffrances (angoisses) que les malades
ressentent ?
Quand on a un trouble mental, non seulement la fonction normale de notre mental
est altéré, mais il y a toujours une souffrance ou un malaise qui accompagne le trouble.
Mais quelle est l’origine de ce malaise ? La souffrance morale que les malades ressentent
résulte en fait de la confrontation entre le mental réactif avec ses commandements
engrammiques et le mental analytique partiellement actif avec son incapacité de prendre en
main la situation/ de résoudre le problème (troubles névrotiques). L’individu cherche alors
à s’échapper de ce conflit intra-mental en se laissant aller, submergé et dirigé par les
pensées qui lui viennent dans l’inconscient pour lui pousser à s’adonner à la toxico-
addiction, contrepartie de la dépression et de l’anxiété, pour donner naissance à des
troubles psychotiques, accompagnés d’imaginations eidétiques15, comme la schizophrénie
et la paranoïa.
.12
3.4- Impacts des troubles mentaux
3.4.1- Impacts sur la vie quotidienne de l’individu atteint
- Dédoublement de son incapacité à produire ;
- Conduite autolyse. C’était le cas de «Andry», toxicomane, originaire
d’Ambohimangakely.
3.4.2- Impacts au niveau de la famille
- Le malade devient une lourde charge pour sa famille.
15 Les psychoses sont des troubles mentaux graves que le sujet dont il fait l’objet se trouve totalement égaré dans ses pensées. Les psychotiques projettent sur le monde extérieur leurs propres pensées qui lui font peur à l’intérieur, qui lui persécutent, et qui lui occupent sans cesse, et les saisissent comme des réalités ; c’est pourquoi ils ont peut-être des hallucinations.
58
D’après notre analyse, une famille dépense en moyenne trois cent mille franc par deux
jours. La famille assure la nourriture quotidienne de son patient, des médicaments et paye
pour le séjour de son malade.
- Honte de la famille. Cette honte nait en fait de l’ostracisme et de la stigmatisation
de la part de la société.
3.4.3- Impacts au niveau de la société
- Le malade a un problème relationnel envers la société. La société se méfie du
comportement du malade, donc, elle n’est plus à l’abri de la sécurité du fait de
l’imprévisibilité de la conduite de celui-ci, et cette insécurité pousse la société à
haïr le malade et sa famille.
PARITE III : Que faire pour prévenir les troubles
mentaux ?
60
Dans cette dernière partie, nous allons savoir quel est le rôle et surtout l’importance de
l’éducateur spécialisé dans la prévention des maladies mentales. Nous allons voir en
premier les rôles des médecins dans cette prévention ; après, nous allons avancer des
recommandations de la part de l’auteur.
61
Chapitre VIChapitre VIChapitre VIChapitre VI : : : : Les préventions Les préventions Les préventions Les préventions des troubles des troubles des troubles des troubles
menmenmenmentauxtauxtauxtaux : d’après l: d’après l: d’après l: d’après les médecinses médecinses médecinses médecins
Ce chapitre est divisé en deux sections: la sensibilisation du public, ce que les
médecins font pour prévenir les troubles mentaux et les problèmes rencontrés au niveau de
personnel soient au niveau de l’hôpital.
1- Sensibilisation du public
L’hôpital psychiatrique universitaire d’Anjanamasina fait des sensibilisations et des
informations du grand public pour prévenir le trouble mental. A part cela, il y a aussi des
formations des équipes soignantes.
2- Problèmes rencontrés
2.1- Au niveau du personnel
Le problème réside dans la non disponibilité des médecins pour répondre à nos
questions d’investigation. Il y avait des difficultés pour rencontrer un médecin. A part cela,
les réponses fournies par les médecins sont différentes, autrement dit, chaque médecin a
son propre point de vue sur une chose. Comme par exemple, certains médecins ont dit
qu’ils font la sensibilisation publique pour prévenir les troubles mentaux et d’autres ont dit
qu’il n’y a jamais eu de sensibilisation initiée ou réalisée ou faite. Et nous avons retenu
l’idée de leur supérieur hiérarchique.
2.2- Au niveau de l’hôpital
En outre, d’après certains patients, cet hôpital est comme une prison, c’est pourquoi
certains d’entre nous sont agressifs, nous nous sentons comme des prisonniers mais non
plus des patients qui cherchent des soins, disent-ils. Cela aggrave leur maladie, ils sont
stressés si on les enferme dans une cage.
A part cela, l’homme et la femme doivent être mis séparément dans des unités de
soin. Autrement dit, il doit y avoir des unités de soin pour les femmes et des unités de soin
pour les hommes. La mère d’une patiente l’a bien renforcé. Elle a dit qu’il existe toujours
62
une attraction entre les deux sexes si on les met dans une même enceinte. Et sa fille était
victime d’une drague par les toxicomanes de même unité de soin que elle.
L’hôpital doit aussi être équipé de certaines médias pour que les patients ne se sentent pas
éloignés du monde et qu’ils suivent l’actualité, qu’il écoute de la musique, qu’ils regardent
les films,…
63
CHAPITRE VIICHAPITRE VIICHAPITRE VIICHAPITRE VII : LA PREVENTION DES TROUBLES MENTAUX : LA PREVENTION DES TROUBLES MENTAUX : LA PREVENTION DES TROUBLES MENTAUX : LA PREVENTION DES TROUBLES MENTAUX
D’APRES L’AUTEURD’APRES L’AUTEURD’APRES L’AUTEURD’APRES L’AUTEUR
Dans ce chapitre, nous allons proposer deux programmes pour prévenir les troubles
mentaux. Le premier porte sur un service d’évaluation et de traitement des troubles
mentaux et comportementaux installé dans les écoles pour y faire une séance particulière
destinée à désobnubiler l’esprit des étudiants de leurs émotions ou sentiments négatifs et
aussi de leurs idées refoulées ; et le second a trait d’un programme d’éducation parentale.
1- Les personnes à risque
Avant de connaitre qui sont les personnes à risque, nous devons reproduire en arbre de
problème la formule que nous avons établie dans la seconde partie.
Arbre de problème
Source : Enquête personnelle, 2013
D’après les recherches, les personnes à risque sont :
- les sans emplois,
- les divorcés,
- les personnes surtout les enfants ayant subi des violences conjugales,
- les personnes ayant perdu une chose ou un être cher (décès ou séparation,…).
Prise et dépendance envers les substances toxiques
Conflit intra-mental
Absence d’emploi et fainéantise
Maladie de langueur : Dépression nerveuse et trouble bipolaire, mélancolie
Perte soudaine d’un être cher ou d’une chose à qui ou à
quoi l’individu attribue une grande importance
Violences conjugales
64
Les suggestions que nous allons élaborer ci-après sont centrées sur ces personnes.
Or, comme nous l’avons déjà précisé plus haut, nous ne devons pas aider les sans emplois,
notre devoir c’est d’aider les arrières générations pour le renforcement du côté analytique
de son mental, la seule arme que chacun doit avoir en plein éveil pour faire face aux
différents problèmes et difficultés de la vie.
2- Service d’évaluation et de traitement des troubles mentaux
et comportementaux
2.1- Lieux d’implantation : Nous allons implanter ce service dans les
établissements scolaires publics et privés
2.2- Bénéficiaires : Les principaux bénéficiaires sont les étudiants.
2.3- Objet du programme : Il s’agit d’installer un service d’évaluation et de
traitement de troubles mentaux et comportementaux dans les écoles privées ou publiques
dans lequel un ou des spécialistes auditent quelqu’un de ses racontes et de l’aider à faire
face à certains problèmes qu’il ressent. Les principaux outils sont entres autres :
- Utilisation de l’empathie ;
- Utilisation des paroles ou des verbes ayant la vertu d’agir sur le mental analytique
de l’enfant ; c’est-à-dire des paroles qui peuvent donner à l’enfant le courage
d’affronter ses problèmes ou conflits intérieurs. Nous en avons déjà quelques
exemples auparavant dont il est préférable d’en rappeler ici :
a. Tu dois te concentrer sur tes études,
b. Regarder le côté positif des choses : par exemple, c’est normal que
les parents se divorcent car il y a une mésentente
entre eux mais non pas parce qu’il te déteste.
c. Voir les choses telles qu’elles sont : par exemple, accepter la mort de
quelqu’un qui était plus proche de soi.
d. Tu peux le faire, t’en es capable : par exemple, face à un examen.
e. Tu as des défauts mais tu peux te changer, t’améliorer, après avoir
commis une erreur ou une faute par exemple.
f. Tu peux encore faire le mieux, d’après le résultat d’un examen par
exemple, etc.
65
Nous pouvons aussi se référer aux paroles bibliques comme par exemple :
g. Tu es le temple de Dieu et il peut t’aider en toute situation et il ne
t’abandonnera jamais.
h. Tu es fort car tu es mon fils. Etc.
2.4-Contexte
Ce travail s’effectue à l’école. Il s’agit de repérer les classes ayant connu un taux
remarquable de redoublement et d’abandon ou un taux élevé d’élève moins doué. Nous
pouvons constater que ce phénomène constitue un résultat de trouble mental dû à certains
problèmes observés au niveau de la famille de l’enfant. Parmi ces problèmes, il y a la
violence conjugale, la pauvreté, le mauvais traitement, l’abandon de l’un des parents, décès
d’un proche, divorces ou séparation dont il y a peut-être remplacement de l’un des époux
par un beau-père ou une belle-mère, victime d’un catastrophe ou d’un accident… . Tout
cela peut engendrer diverses émotions négatives chez l’enfant comme la colère qui va lui
pousser à l’agressivité, certaines maladies de langueur comme la mélancolie et l’angoisse
pouvant lui conduire à la prise maniaque des drogues, à l’échec scolaire entrainant une
sensation d’infériorité chez l’enfant et va lui inciter à abandonner l’école.
2.5- Exercice : On évalue et traite le trouble et le comportement déviant
d’une personne à une autre, donc, l’évaluation et le traitement se
font individuellement.
2.6- Principe
Demander à l’enfant ce qu’il ressent et l’aider à exprimer leur sentiment et leur émotion
que ceux soient positifs ou négatifs mais surtout cette dernière.
2.7- Objectifs
Les objectifs généraux ne sont pas modifiés. De même pour les objectifs spécifiques. Mais
dans ce petit projet, nous avons élaboré d’autres objectifs spécifiques pour atteindre nos
objectifs principaux. Ainsi, nous en avons décrit à travers un arbre.
66
Arbre des objectifs
2.8- Activités
- Demander l’autorisation de l’Etat pour les écoles publiques, du directeur pour les
écoles privées pour l’introduction du nouveau programme dans les établissements
scolaires;
- Recruter des ressources humaines diplômées (psychologues, psychanalystes,
pédiatres, éducateurs spécialisés) ;
- Après cela, nous pouvons auditer les enfants.
Prévenir les troubles mentaux
- Aider l’enfant à analyser la situation au lieu de se laisser submerger par l’évènement : Stimulation de la faculté d’analyse, donc renforcement du mental analytique
- Renforcer la personnalité
- Augmenter l’horizon de la conscience
- Aider l’enfant à vaincre leurs émotions négatives.
- Stimuler la mémoire et augmenter la capacité de remémoration
-
Créer des hommes psychologiquement forts et autonomes et précis dans leurs idées
Connaitre l’histoire des cas de chaque enfant.
Connaitre le problème de chaque enfant.
67
2.9- Moyens
2.9.1- Ressources humaines
TABLEAU N°5 : Répartition des ressources humaines selon leurs rôles
respectifs
Profils Effectifs requis pour
chaque établissement
Rôles attribués
Psychiatres,
psychanalystes ou
psychologues
cliniques.
1 Détecter les signes de détresse chronique
chez les futurs parents
Aides dans la thérapie individuelle
Prescription des médicaments
Participent à l’éducation des futurs parents
Educateurs
spécialisés.
1 Aides dans la thérapie individuelle
Détecter les signes de détresse chronique
chez les futurs parents
Participent à l’éducation des futurs parents
Ménagères.
1 Assurer le nettoyage, l’assainissement de
l’école,
Source : Enquête personnelle, 2013
68
2.9.2- Ressources matérielles et financières
TABLEAU N°6 : Répartition des matériels d’après leur coût
Les matériaux indiqués ci-après sont destinés à un seul établissement.
Matériels Nombres Prix Unitaire
en ariary
Prix total
Bâtiments à
trois chambres
1 50 000 000
50 000 000
Tableaux blancs
et markers avec
chiffons
2
50 000
50 000*2= 100 000
Tables de
bureau
3 400 000
1 200 000
Psychotropes _ 10 000 000 10 000 000
Imprévus _ 2 000 000 2 000 000
Total _ 62 450 000 63 300 000
Source : Enquête personnelle, 2013
2.10- Résultats attendus
- Demande d’autorisation de la part de l’Etat et du directeur de l’école accordée ;
- Ressources humaines qualifiées, compétentes et complètes ;
- Enfants délivrés de leurs souffrances internes.
2.11- Profil d’un auditeur ou ressources humaines
L’auditeur peut être un :
- Educateur spécialisé ;
- Psychologue ; psychanalyste ; psychiatre ;
- Dianéticien (spécialiste en dianétique).
69
3 - Programme d’éducation parentale
3.1- Lieu d’implantation : Le service est annexé à une éducation parentale, donc, le
lieu d’implantation est dans les établissements scolaires
3.2- Bénéficiaires : Les bénéficiaires sont les parents des étudiants
3.3- Objet du programme : Il s’agit d’éduquer les parents afin que ceux-ci sachent
éduquer à leur tour leurs enfants et les enfants à naitre.
3.4- Contexte : Certains parents ne savent pas comment vivre avec leurs enfants pour
créer un climat favorable à la santé psychique de ceux-ci. Ainsi, le service d’évaluation
et de traitement des troubles mentaux et comportementaux est annexé à ce programme.
Ce programme fait partie de l’activité effectuée au sein du service en question.
3.5- Objectifs
3.5.1- Objectifs généraux : Etablir un environnement nécessaire au bien-être de
l’enfant, bien-être psychologique notamment.
3.5.2- Objectifs spécifiques : Nos objectifs spécifiques sont constitués de
principes de l’éducation parentale que nous allons citer ci-après.
3.6-Principe
- Aider les futurs parents à se débarrasser de leurs propres souffrances car un parent
malade ne peut pas garantir la santé psychologique de son enfant : les psychologues
cliniques ou les psychiatres et les éducateurs spécialisés travaillant ensemble sont
nécessaires pour détecter les signes de détresse chez ces personnes et de les aider à
s’en débarrasser.
- Eduquer les parents à bien éduquer leurs futurs enfants. Par exemple :
o Donner l’exemple. Les enfants doivent nous voir exprimer nos émotions,
discuter d’un problème avec notre partenaire, ou envisager les choses selon
le point de vue de quelqu’un d’autre.
o Demander aux enfants et aux adolescents ce qu’ils ressentent. Certains
enfants ne savent pas toujours comment s’exprimer. Aidez-les à nommer
70
et à exprimer leurs émotions.
o Aidez-les à faire face au stress et à le gérer de façon positive.
o Demander aux enfants et aux adolescents si leur journée s’est bien passée.
Quand ils ont fait quelque chose de bien, dites-leur (par ex., quand ils font
beaucoup d’efforts, sont patients ou aimables, ou s’améliorent). Concentrez-
vous sur l’effort plutôt que sur le résultat. Si quelque chose les dérange ou
les stress, demandez-les s’ils ont besoin d’aide pour résoudre leur problème.
o Encourager un mode de vie sain. Servez des aliments sains, assurez-vous
que les enfants et les adolescents dorment assez et font suffisamment
d’exercice.
o Avoir des attentes et prévoir des limites et des sanctions appropriées quant à
leur comportement.
o Passer des moments agréables avec eux pour bâtir une relation positive
fondée sur la confiance.
o Prendre toujours au sérieux les préoccupations et les inquiétudes des
enfants. Les enfants et les adolescents pourraient croire que leurs émotions
n’ont aucune importance si on les néglige.
o Montrer aux enfants à demander de l’aide et du soutien quand ils en ont
besoin.
o Faire intégrer les enfants dans les diverses associations : associations
sportives ou religieuses. Cela empêchera nos enfants de fréquenter les
mauvaises personnes.
o Planifier le nombre d’enfants à naitre en fonction des ressources
disponibles.
3.7- Activités
- Introduction du service d’évaluation et de traitement des troubles mentaux et
comportementaux ;
- Sensibilisations et informations de la masse à travers les mass-médias ;
71
- Recrutement des personnels (psychologues, éducateurs spécialisés, ou psychiatres
ou psychanalystes)
3.8- Moyens : Les moyens sont similaires aux moyens dans le programme
d’installation d’un service d’évaluation et de traitement des troubles mentaux
3.9- Résultats attendus
- Nombre de personnel complet ;
- Parents sensibilisés et informés;
72
CONCLUSION GENERALE
L’aspect physiologique nous a fait connaitre le caractère physiologique du trouble
mental. Par là, nous n’avons pas parlé de la tumeur cérébrale ni des maladies mentales
systématiques. Nous avons juste parlé des effets négatifs de certaines substances
psychotropes sur le système nerveux humain. Or, nous avons démontré que derrière la
prise de drogue, voire la dépendance envers celle-ci, se dissimule un autre trouble qui
perturbe la vie psychique de l’individu. Ce trouble est en général déclenché par des
évènements de la vie, jugés psychopathogènes chez un quelconque individu. Là, nous
avons abordé l’aspect sociologique du trouble mental. C’est cet évènement qui a un impact
sur la santé mentale d’une personne obligeant celle-ci à se vitaliser à travers les drogues ou
de l’alcool. Nous avons conclu que ceci est un mécanisme propre aux hommes pour se
débarrasser de leur conflit interne. Les femmes font le laisser aller. Quant aux évènements
psychopathogènes, il s’agit là de la perte d’emploi, perte d’un être cher, chômage et tous ce
qui est caractéristique du phénomène d’exclusion. Dans la majorité des cas, c’est le
problème d’emploi qui engendre le conflit observé au niveau mental d’un individu. Nous
avons dit que ce conflit s’agit des normes implicites imposées par la majorité qui sont
perçu par le mental d’un individu comme contraignantes alors qu’il n’a aucune capacité de
suivre ce rythme majoritaire. Il s’agit là de l’aspect psychologique de la maladie mentale.
Dans le chapitre VI de la deuxième partie de notre ouvrage, nous avons combiné ces trois
aspects pour établir une nouvelle théorie à propos de notre sujet. En fait, la société ou le
monde extérieur exerce une influence négative sur notre appareil psychique donnant lieu à
des conflits internes afin d’avoir une répercussion négative sur notre comportement : il y a
par exemple la tentation à l’autolyse, l’agressivité et la violence, le mécanisme
échappatoire comme la prise morbide de drogue ou de l’alcool qui auront des effets
horribles sur le fonctionnement physiologique de la personne. Par rapport à nos
hypothèses, le processus par lequel un tel évènement agit sur la santé mentale d’un
individu que nous avons décrit dans nos admissions problématiques est parfaitement
conforme à la réalité que nous avons essayé de décrire à travers un schéma. Pourtant, nous
avons une erreur dans nos hypothèses. Nous avons expliqué le trouble mental par le
mécanisme du réflexe conditionné de Pavlov. Autrement dit, chez le malade mental, des
émotions et des pensées douloureuses sont excitées par un évènement quelconque, perçu
par le sujet comme analogue à un évènement originel qui l’a causé de la peine. A chaque
fois qu’il se heurte à un tel évènement, sa vie entière est dérangée.
73
La dianétique a une explication solide à ce sujet. Or, selon la réalité ou d’après nos
enquêtes établies auprès des patients, les pensées et les émotions douloureuses n’existent
pas et qu’ils ne présentent ou ne manifestent aucune pensée ou émotion de ce genre. Leur
souffrance résulte en réalité du conflit intra-mental leur poussant à se fuir dans des drogues
ou de l’alcool. Ce fait à démenti nos hypothèses. Dans cet ouvrage, nous parlons surtout de
la drogue et de l’alcool puisque la majorité de nos patients ont des problèmes liés à
l’utilisation de telle substance et que la plupart sont des hommes. Mais cela ne nous a pas
empêché de voir et d’étudier d’autres troubles. A part des troubles dérivés de la drogue et
de l’alcool, il y a aussi la schizophrénie qui fait partie des trois premières causes de
morbidité hospitalière à Anjanamasina. Pour ce sujet, nous avons donné une explication
purement psychologique et sociale, contrairement à la vision physiologique et génétique de
nos savants psychiatres. A propos des impacts du trouble mental sur la vie d’un patient,
nos hypothèses sont confirmées.
Bref, puisqu’il existe une interaction réciproque entre l’homme et la société, et que cette
relation peut se manifester par l’exclusion et la stigmatisation pour entrainer une
modification de comportement chez un individu, nous n’allons pas se précipiter à sauver la
société par la création d’emploi ou quelque chose de ce genre, l’élaboration de ces
politiques publiques est une affaire de l’Etat, nous voulons créer un programme destiné à
créer des individus psychologiquement forts pour qu’ils puissent s’adapter plus facilement
à la réalité, pour qu’ils puissent vaincre sans aucune difficulté tout genre de problème et de
difficulté dans la vie. Etre fort psychologiquement possède une sorte de mur empêchant les
troubles d’atteindre et de toucher sa santé mentale. Nous n’avons pas non plus sauvé les
internés, nous voulons protéger nos descendants pour éviter les internements. Pour ce faire,
nous avons élaboré un programme d’éducation parentale et des séances d’audition effectué
au sein des établissements scolaires dans le but de concrétiser notre objectif. Grace à cela,
nous pouvons envisager la diminution de la prévalence des troubles mentaux dans quelques
années. Mais, la réussite de ce projet contribue t- elle vraiment à l’élimination totale des
troubles mentaux ? Puisqu’ils ne se bornent pas seulement dans le monde matériel où il y a
le social, le physique et la psychologique seulement, mais aussi la métaphysique dans
laquelle existe des esprits malveillants capables d’influencer négativement le
comportement d’un cible comme on le trouve chez les possédés. Nous parlons d’un trouble
mental dont les causes sont démoniaques.
74
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES GENERAUX
ADES (J.), Conduites de dépendances et recherches de sensations. In : « Dépendance et
conduites de dépendance», Masson, Paris, 1994, 147-166.
ANONYME. Organisation mondiale de la santé. Classification internationale des troubles
mentaux. CIM-10, Traduction française par CB Pull. MASSON éd., Paris, 1993, 305 p
ANONYME, expertise collective, Cannabis : quels effets sur le comportement et la santé ?
Edition Inserm, 2001, 101 rue de Tolbiac, 75013, Paris.
BASTIDE (R.), La sociologie de la maladie mentale, Paris, Flammarion, 1965.
COOPER (D.), 1967, Psychiatrie et anti-psychiatrie, Edition du Seuil, 1970.
CURTET (F.) 2001, Drogue : idées toxiques, édition MILAN, 2002
FURTOS (J.), 2005, La santé mentale en actes - De la clinique au politique, édition Eres.
FURTOS (J.), La souffrance psycho-sociale : regard de Jean Furtos, Santé conjuguée –
avril 2009 – n°28.
HENRI (B.), Psychose et Névrose, éd. PUF, France, 1958.
HUBART (R.), 1981, La dianétique : science moderne du mental, new Eras publications,
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MOREAU (J.), La psychologie morbide, édition Forgetten Books, 2013.
OUVRAGES SPECIFIQUES
ALAN SCHEFLIN (W.), EDWARD OPTON (M.), Jr., 1978, L’homme programmé: les
nouvelles armes des manipulations de cerveau, éditions internationales, Alain Stanké Ltee,
1972
CHARDEL (C.), 1831, Essai de psychologie physiologique, édition Gallila, bibliothèque
nationale de France.
LAZA (M.), 2012, Délivré de ses cages, édition shop my book, 2013.
WEBOGRAPHIE
www.santementale.be - Dossier PSYCHIATRIE : DEMYSTIFIONS!! Une campagne
d'information et de sensibilisation de l'Autre « lieu », 2012.
www.cheo.on.ca – Définition des troubles mentaux, 2013.
www.GEOPSY.COM – psychologie interculturelle et psychothérapie, 2010.
75
Table des matières
REMERCIEMENTS
SOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : TROUBLES MENTAUX, QUELLE APPROCHE A ADOP TER ? ......... 7
Chapitre I : Trouble mental : vu par la médecine humaine – la psychochirurgie ........ 9
1- Trouble mental .................................................................................................................. 9
1.1- Approche historique de la maladie mentale ................................................................... 9
1.1.1- La folie et sa prise en charge dans les société primitives ............................................ 9
1.1.2- La folie et sa prise en charge dans l’antiquité ............................................................. 9
1.1.3- Au moyen âge ........................................................................................................... 10
1.1.4- La folie et sa prise en charge au 17 et 18ème siècle .................................................... 11
1.1.5- La folie et sa prise en charge au 19ème siècle............................................................. 11
1.1.6- La folie et sa prise en charge au 20ème siècle............................................................. 11
1.2- Définition du trouble mental ........................................................................................ 12
1.2.1- Définition présentée sur le site www.cheo.on.ca ...................................................... 12
1.2.2- Définition présenté sur le site www.santementale.be ............................................... 12
1.2.3- Autres notions nécessaires à savoir ........................................................................... 13
1.3- Classification et caractéristiques des troubles mentaux ............................................... 14
1.3.1- Classification des maladies mentales selon la CIM10 .............................................. 14
1.3.2- Caractéristiques des troubles mentaux d’après la CIM10 de l’OMS ........................ 15
2- Psychochirurgie et trouble mental ................................................................................... 17
2.1- Définition de la psychochirurgie .................................................................................. 17
2.1.1- La lobotomie ............................................................................................................. 17
76
2.1.2- La stéréoencéphalotomie ........................................................................................... 18
2.2- Point fort de la psychochirurgie ................................................................................... 19
2.3- Limites de la psychochirurgie ...................................................................................... 19
3- Traitement des maladies mentales dans l’HPUA ............................................................ 20
3.1- Organigramme du CHU ............................................................................................... 20
3.2- Types de soins .............................................................................................................. 22
3.3- Techniques de recherche .............................................................................................. 22
3.3.1- Technique vivante ..................................................................................................... 22
3.3.2- Technique de documentation .................................................................................... 22
3.4- Echantillonnage ............................................................................................................ 22
Chapitre II : Approche psychologique du trouble mental ............................................. 23
1- Définition du trouble mental ........................................................................................... 23
2- Causes des troubles mentaux .......................................................................................... 24
2.1- La notion de psychonomie ........................................................................................... 25
2.2- La notion de psychologie ............................................................................................. 26
2.2.1- Le réflexe................................................................................................................... 26
2.2.2- Loi mécanique du réflexe .......................................................................................... 27
2.2.3- Les réactions engrammiques et trouble mental ......................................................... 28
PARTIE II : DIVERS ASPECTS DE LA MALADIE MENTALE .............................. 32
Chapitre III : Aspect physiologique de la maladie mentale .......................................... 34
1- Intoxication de l’organisme par les toxines .................................................................... 34
1.1- Toxines dérivées de l’alcool et des cannabis ............................................................... 34
1.2- Leurs actions ou effets sur le cerveau .......................................................................... 34
1.3- Leur effet sur la psychologie d’un individu ................................................................. 35
2- Toxicomanie .................................................................................................................... 36
2.1- Définition ..................................................................................................................... 36
77
2.2- Causes de la toxicomanie ............................................................................................. 36
2.2.1- Génétiques ................................................................................................................. 36
2.2.2- Sociaux ...................................................................................................................... 36
2.2.3- Familiaux ................................................................................................................... 37
2.3- Conséquence de la toxicomanie ................................................................................... 38
3- Résumé- quelques données statistiques........................................................................... 39
Chapitre IV : Aspect social de la maladie mentale ......................................................... 41
1- Essaie de définition de la maladie sociale ....................................................................... 41
1.1- Définition donnée par Roger Bastide ........................................................................... 41
1.2- Essaie de définition ...................................................................................................... 41
2- Différence entre maladie mentale et maladie sociales .................................................... 42
2.1- Maladie sociale ............................................................................................................. 42
2.2- Maladie mentale ........................................................................................................... 42
2.3- Stigmatisation ............................................................................................................... 42
2.4- Marginalisation ............................................................................................................ 42
3- Les rapports entre maladie sociale et maladie mentale ................................................... 42
3.1- Marginalisation ............................................................................................................ 42
3.2- Autres phénomène social pouvant entrainer un trouble mental ................................... 47
Chapitre V : Trouble mental : vu dans sa globalité ....................................................... 50
1- Répartition des malades selon la nature du trouble ......................................................... 51
1.1- Cause de la dépression ................................................................................................. 52
1.2- Cause de la schizophrénie ............................................................................................ 53
2- Psychiatrie anthropologique ............................................................................................ 54
2.1- Définition du point de vu de l’auteur ........................................................................... 54
79
2.2- Formule mathématique ................................................................................................. 54
3- Confrontation de ces faits avec nos hypothèses .............................................................. 55
3.1- Le mental analytique est guidé par les évènements ..................................................... 55
3.2- Analyse du processus par lequel les évènements agissent sur la santé mentale .......... 56
3.3- D’où viennent les angoissent que les malades ressentent ............................................ 57
3.4- Impacts des troubles mentaux ...................................................................................... 57
3.4.1- Impact sur la vie quotidienne du malade ................................................................... 57
3.4.2- Impact au niveau de la famille .................................................................................. 57
3.4.3- Impact au niveau de la société................................................................................... 58
PARTIE III : QUE FAIRE POUR PREVENIR LES TROUBLES M ENTAUX ? ..... 59
Chapitre VI : Les préventions des troubles mentaux d’après les médecins ........................ 61
1- Sensibilisation du public ................................................................................................. 61
2- Problèmes rencontrés ...................................................................................................... 61
2.1- Au niveau du personnel ................................................................................................ 61
2.2- Au niveau de l’hôpital .................................................................................................. 61
Chapitre VII : Les préventions des troubles mentaux ................................................... 63
1- Les personnes à risque..................................................................................................... 63
2- Service d’évaluation et de traitement des troubles mentaux et comportementaux ......... 64
2.1- Lieu d’implantation ...................................................................................................... 64
2.2- Bénéficiaires ................................................................................................................. 64
2.3- Objet du programme..................................................................................................... 64
2.4- Contexte ....................................................................................................................... 65
2.5- Exercice ........................................................................................................................ 65
2.6- Principe ........................................................................................................................ 65
2.7- Objectifs ....................................................................................................................... 65
2.8- Activités ....................................................................................................................... 66
2.9- Moyens ......................................................................................................................... 66
2.9.1- Ressources humaines................................................................................................. 67 2.9.2- Ressources financières .............................................................................................. 68
79
2.1.0- Résultats attendus ...................................................................................................... 68 2.1.1 Profil d’un auditeur ou ressources humaines .............................................................. 68
3- Programme d’éducation parentale ................................................................................... 69
3.1- Lieu d’implantation ...................................................................................................... 69
3.2- Bénéficiaires ................................................................................................................. 67
3.3- Objet du programme..................................................................................................... 68
3.4- contexte ........................................................................................................................ 69
3.5- Objectifs ....................................................................................................................... 69
3.5.1- Objectifs généraux..................................................................................................... 69
3.5.2- Objectifs spécifiques ................................................................................................. 69
3.6- Principe ........................................................................................................................ 69
3.7- Activités ....................................................................................................................... 70
3.8- Moyens ......................................................................................................................... 71
3.9- Résultats attendus ......................................................................................................... 71
CONCLUSION GENERALE ........................................................................................... 72
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE ........................................................................................ 74
Table des matières ............................................................................................................... 75
Liste des tableaux ................................................................................................................ 80
Liste des figures ................................................................................................................... 81
Liste des abréviations .......................................................................................................... 82
Glossaire .............................................................................................................................. 83
ANNEXESANNEXESANNEXESANNEXES : QUESTIONNAIRES: QUESTIONNAIRES: QUESTIONNAIRES: QUESTIONNAIRES ...................................................................................... 905
80
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Répartition des échantillons dans chaque unité de soin .................................. 6
Tableau n°2 : Taux de toxicomanie d’après leurs facteurs .................................................. 39
Tableau n°3 : Répartition des patients selon la nature du trouble ....................................... 51
Tableau n°4 : Pourcentage de la dépression en 2013 et en 2013 ........................................ 52
Tableau n°5 : Répartition des ressources humaines selon leurs rôles respectifs ................. 67
Tableau n°6 : Répartition des matériels d’après leur coût ................................................... 68
81
LISTE DES FIGURES
Figure n°1 : Structure simplifiée du psychisme humain ..................................................... 26
Figure n°2 : L’arc réflexe .................................................................................................... 27
Figure n°3 : Mécanisme de l’installation d’un trouble mental ............................................ 29
Figure n°4 : Taux de toxicomanie en 2010 ......................................................................... 46
Figure n°5 : Taux de toxicomanie en 2011 ......................................................................... 49
Figure n°6 : Cercle vicieux de la maladie mentale .............................................................. 53
Figure n°7 : Le mental analytique est dirigé par les engrammes ........................................ 56
82
LISTE DES ABREVIATIONS
US : Unité de Soin
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
CHUA : Centre Hospitalier Universitaire d’Anjanamasina
CIM : Classification Internationale des Maladies
MCI : Modification du Comportement Individuel
FI : Facteur Intérieur
FE : Facteur Extérieur
THC : Tétrahydrocannabidol
CBD : Cannabidiol
CBN : Cannabiol
THCV : Tétrahydrocannabivarine
83
GLOSSAIRE
Agoraphobie : Peur irraisonnée des espaces libres et des lieux publics, de se retrouver
dans une situation embarrassante dans de tels lieux.
Angoisse : C’est l’ensemble des troubles physiques qui concourent à l’anxieux de donner
l’impression qu’il est serré dans un étau, étranglé, tordu, aux portes même de la mort.
Anxiété : Malaise générale, accompagné d’un resserrement à l’épigastre et d’un besoin
continuel de changer de position.
Binge drinker : Celui qui consomme de grande quantité d’alcool en un temps record.
Black-out : Celui qui perd la conscience.
Claustrophobie : Peur irrationnelle des espaces confinés, de l’enfermement.
Démonocentrisme : Tendance à ramener tout au Démon, à penser que toutes les maladies
sont d’origines démoniaques.
Désobnubiler : Enlever ce qui couvre, ce qui obnubile, ce qui obscurcit.
Dianétique : C’est une science qui étudie le mental humain.
Drug-addiction : Dépendance ou addiction en drougue.
Engramme : Ensemble de pensées et d’émotions douloureuses stockées et emmagasinées
dans le mental réactif et susceptible d’être réactivé par une stimulation appropriée.
Ethnopsychiatrie : Traitement de désordres psychologiques avec prise en compte de leur
contexte culturel, des systèmes culturels des patients, de leur interprétation du mal, du
malheur et de la maladie.
Excision : Ablation d’une partie d’un organe.
Facsimilé : En dianétique, c’est une représentation mentale exacte d’un évènement vécu.
Lobotomie : Une pratique chirurgicale qui sert à enlever ou détruire le lobe frontal.
Mental analytique : Partie du mental qui perçoit et analyse certains évènements.
Mental réactif : Partie du mental dans lequel les engrammes sont stockés.
Occultisme : Doctrine de ceux qui pratiquent les sciences occultes.
Ostracisme : Parti pris d’exclusion à l’égard d’un groupement ou d’une personne.
84
Percepts : Perceptions, information sensorielle que notre esprit traduit en concept.
Phobie : La phobie correspond à une anxiété déclenchée par un objet, une situation ou une
personne n’ayant pas eux-mêmes de caractère objectivement dangereux et conduisant à un
comportement d’évitement de ceux-ci. Elle disparait en dehors de l’objet, de la situation ou
de la personne. Ainsi, une situation dite phobogène ne présente pas de caractère
objectivement dangereux.
Psychochirurgie : Une opération chirurgicale effectuée au niveau du cerveau et du
système nerveux.
Soliloque : Synonyme de monologue.
Stéréoencéphalotomie : Synonyme de psychochirurgie stétéotaxique.
Stéréotaxie : Une pratique chirurgicale qui sert à détruire la partie interne du cerveau.
Verbigération : Logorrhée caractérisée par une abondance de paroles vides de sens, un
flot de mots sans suite et de morceaux de mots ou de phrases mal enchainés n’ayant pas de
sens.
ANNEXES : Questionnaires
~ i ~
Pour les médecins
- Inona no atao hoe « trouble mental na maladie mentale » ?
(Qu’est-ce qu’on entend par trouble mental ou maladie mentale ?)
- Ahoana ny fomba fisehony ?
(Comment se manifeste t- elle ?)
- Misy karazany firy ny “trouble mental” ary inona no tena mpahazo ny olona raha
araky ny olona marary tonga eto? Vehivavy sa lehilahy no betsaka amin’izy ireo?
Firy taona eo ho eo raha ny “moyenne” no jerena?
(Combien y a-t-il de type de trouble mental et qu’est ce qui touche le plus souvent les
personnes selon les patients qui viennent ici ? Qui sont les plus touchés, l’homme ou la
femme ? Quelle est la tranche d’âge la plus exposé selon la moyenne ?)
- Mitovy ve ny atao hoe “maladie cérébrale” sy ny hoe “maladie mentale”?
(Maladie cérébrale et maladie mentale ont-elles la même signification ?)
- Eto Madagascar manokana, inona avy ireo antony fototra mahatonga ny « trouble
mental »? Raha “drogue na alcool”, misy antony manokana ve hoe inona avy ireo
antony misy hanosika ny olona handray sy hiankindoha amin’izany? Ary inona avy
ireo atao hoe “facteurs de risques” ny fikorontanana azo avy amin’ny
fiankinandoha amin’ny zava-mahadomelina? (Miampy ny tahany)
(Ici à Madagascar, quelles sont les principales causes de la maladie mentale? S’il s’agit de
la drogue ou de l’alcool, y-a-t-il des causes précis qui incitent les gens à prendre ces
substances toxiques et d’en dépendre ? Quels sont les facteurs de risques des troubles liés à
la toxico-addiction ? (avec leur taux)
- Eo amin’ny fahafiry ny taonany ny olona amin’ny ankapobeny no mora
andairan’ny “trouble mental”? Inona no mahatonga izany?
(A quelle tranche d’âge les gens sont-ils vulnérables au trouble mental ? Pourquoi ?
- Karazan’olona na sarangan’olona manao ahoana no matetika tratran’ny trouble
mental raha ny olona tonga mitady fitsaboana eto no jerena?
(De quelle catégorie de personne sont les plus exposés au trouble mental selon les patients
qui cherchent du soin dans cet hôpital ?)
- Inona no fiantraikan’ny trouble mental eo amin’ny fiainan’ny olona iray izay
tratrany?
(Quels peuvent être les consequences du trouble mental sur la vie de quelqu’un qui en
subit?)
~ ii ~
- Mahafaty ve ny “trouble mental”?
(Le trouble mental est-il mortel ?)
- Misy karazany firy ny fomba fitsaboana ny “trouble mental” eto?
(Quels sont les types de soins ou de traitement dans cet hôpital ?)
- Hafiriana ny faharetan’ny fitsaboana olona iray?
(Combien de temps dure le traitement d’un cas ?)
- Mitsabo ny “trouble mental” ihany ve no ataonareo sa misoroka ihany koa, de
ahoana ny fomba hisorohanareo azy?
(Est-ce que vous soignez seulement les malades qui viennent ici ou faites-vous aussi une
prevention, et comment?)
- Ny isan’ny olona nahiditra hopitaly nandritry ny krizy sy talohan’ny krizy.
(Le taux des nouveaux entrants Durant la crise et avant la crise.)
- Hatraiza ny fetran’ny “psychiatrie” manoloana ny “trouble mental”? Sitrana avokoa
ve ny olona adala izay tonga tsaboina eto ka tsy misy atahorana intsony ny
fiverenan’ny aretiny?
(Quelle est la limite de la psychiatrie face à la maladie mentale? Est-ce que les gens qui
viennent ici sont-ils tous délivrés de leur souffrance et que la récidive de sa maladie n’est
plus à craindre ?)
- Ary misy ve ny “suivi” atao ho an’ireo adala sitrana ka nivoaka ny hopitaly?
(Faites-vous des suivis sur les personnes qui quittent l’hôpital ?)
Pour les familles des patients
Pour leurs parents
- Azonao tenenina ve hoe avy aiza ianareo?
(Pouvez-vous dire d’où venez-vous?)
- Miasa ve? Mahafa-po anao ve izany asanao izany? (mba ahafantarana ny statut
économique-ny)
Tsy mahafa-po eo ho eo ihany tena mahafa-po
(Est-ce que vous avez un emploi ? Etes-vous satisfait de votre emploi ? (pour savoir son
statut économique)
Pas du tout un peu très satisfait
~ iii ~
- Inona ilay karazana aretin-tsaina mahazo azy?
(Quel est son problème mental ?)
- Nanomboka teo amin’ny firy taona no hita sorotra teny aminy ny hadalàna?
(Depuis quand le symptôme du trouble a fait son apparition ?
- Nanao ahoana ny fitondrantenany talohan’ny nahalasa adala azy?
(Avant son état morbide, comment était son comportement?)
- Amin’ny ankapobeny, misy karazany roa ny fitaizana zanaka: fanaraha-maso sy
fanasaziana na fibedesana amin’ny alalan’ny kapoka sy teny mahery ary ny
fanomezan-dalana ny ankizy amin’izay zavatra tiany atao; aiza amin’ireo ny
toeranao?
(En général, il existe deux types de façon à élever les enfants : la surveillance stricte et la
punition par l’entremise des paroles blessantes et des violences ; et le laisser faire. Quelle
est votre position ?)
- Nisy ve trangan-javatra tsikaritrareo tany aloha tany nandona ny saina ka niteraka
rarintsaina na fahalementsaina lavareny teo amin’ny fiainany?
(Avant, avez-vous remarqué quelque chose ou évènement qui l’a traumatisé et l’a
provoqué du stress et de la dépression chronique au cours de sa vie ?)
- Manao ahoana ny fifandraisanareo ray aman-dreny tamin’azy tany aloha tany?
(Comment était votre relation avec lui auparavant?)
- Misy taizan’aretin-tsaina na efa voan’ny aretin-tsaina ve ao amin’ny fianakaviana?
(Y a-t-il des antécédents familiaux?)
- Manao ahoana ny fomba fiaina amin’ny ankapobeny?
o Misakafo tsara ve sa tsizarizary ny sakafo?
o Misotro toaka na zava-mahamamo be loatra ve izy na ny olona ao amin’ny
fianakaviana?
o Ahoana ny fomba fanehoany ny fihetsiky ny sainy na “émotion” eo
anivon’ny fiaraha-monina?
o Manao fanatanjahan-tena ve izy sa tsy manao mihintsy?
o Ahoana ny fihetsikareo manoloana azy?
(Comment est l’habitude de vie en générale?
o Vous mangez bien ou vous mangez à peine ?
o Est-ce qu’il boit trop de l’alcool ou y-a-t-il des personnes alcoolique dans la
famille ?
o Comment exprime-t-il ses émotions dans la société ?
~ iv ~
o Est-ce qu’il fait du sport ou pas du tout ?
o Comment vous vous comportez avec lui ?
- Sao dia taizan-draikely na renikely?
(Est-ce qu’il vit avec sa belle mère ou son beau père?)
- Fantatrareo ve ny fiaraha-monina mpisy azy ankoatra ny fianakaviana? mba
miresaka ny momba ny namany ve izy ao an-trano?
(Connaissez-vous d’autre appartenance sociale à lui à part de la famille? Est-ce qu’il parle
un peu de ses amis à la maison ?)
- Inona ary no tena nahalasa adala azy io raha ny fahitanareo ny zava-nisy? (Raha
drogue, misy zavatra mankaleo azy ao an-trano? Na azo fantarina ve ny antony
nanosika azy handray sy hiankindoha amin’izany?
(Comment se fait-il donc qu’il est devenu fou selon votre observation de la réalité ? S’il
s’agit de la drogue, peut-être y-a-t-il des choses qui se passent mal à la maison ? Sinon,
pouvez-vous nous dire pourquoi il a pris ces choses pour en dépendre ? )
- Mahalany ohatrinona isan’andro ianareo amin’ny fitsaboana?
(Combien d’argent par jour dépensez-vous pour son prise en charge ?)
Pour les patients liés à l’usage des drogues
- Iza no anaranao? (lahy sa vavy; firy taona)
(quel est ton nom? Sexe ; âge)
- Ny toerana fiavianao? Manao ahoana io toerana io, ambanivohitra ve sa ambany
tanàna?
(Ton origine? Comment est ce lieu, campagne ou bas quartier?)
- Mipetraka amin’ny ray aman-dreny?
(Vivre avec les parents?)
- Efa miasa (inona ilay asa) sy manam-bady aman-janaka ve sa mbola mpianatra sa
tsy manao na inona na inona? Nahafa-po anao ve ny asanao raha efa miasa? (raha
tsy mahafa-po dia kely karama izy izay ka mety miteraka rarin-tsaina ka mahatonga
azy ampiakatra herin-tsaina na hamoy fo amin’ny alalan’ny zava-mahadomelina,
hany ka vao mainka lasa mitapy eo)
(Avez-vous un emploi? De quoi s’agit-il? Etes-vous marié ? Avez-vous des enfants ? Ou
encore étudiant ou encore fainéant ? Etes-vous satisfait de votre travail ? Si la réponse est
~ v ~
négative, il a un revenu faible qui peut lui causé un stress lui poussant à se renforcer par
l’entremise de la drogue, qui ne fait qu’aggraver son état pathologique)
- Ianao ve anisan’ilay olona voahilikilika tao anatin’ny fiaraha-monina?
(Sentez-vous être victime d’une exclusion dans la société?)
- Inona ilay aretin-tsaina nateraky ny fandraisanao zava-mahadomelina?
(Quel genre trouble avez-vous hérité par la prise de drogue ?)
- Efa mpandray zava-mahadomelina ve ianao hatramin’izay? Nanomboka firy taona?
(Est-ce que vous avez déjà y habitué depuis toujours? Depuis quel âge ?
- Nisy ve olana nanenjika ny sainao talohan’ny nandraisanao zava-mahadomelina?
Na nisy zavatra nandona ny sainao ve tany aloha tany? (ohatra maty ray na reny,
fibedesana mahery vaika tsy tanty, fanasaziana matetika, mahatsiaro tsy tian’ny ray
aman-dreny, …) Inona raha nisy?
(Avez-vous des problèmes obsédants avant que vous preniez de la drogue? Ou, y-a-t-il des
choses ou évènements qui vous ont traumatisé ? Par exemple, mère ou père décédé,
punition très souvent, sensation d’être haït par les parents,… . De quoi s’agit-il si vous en
avez ?)
- Nanao ahoana ny fihetsiky ny sainao “émotion” taorian’io tranga io? (Malaelo lava,
manenjika ny eritreritra ny zava-nitranga, matahotra rehefa mahita tranga
mamporisika anao hieritreritra an’ilay tranga taloha, misy olana ara-pahasalamana
izay tsy mba nahazo anao taloha…)
(Comment était son humeur après cet évènement? Mélacolique, l’évènement persécute
l’esprit, angoissé par un évènement semblable à l’évènement réel, avoir un problème de
santé inhabituel…)
- Ahoana ny fomba nialànao an’ireny zavatra nanenjika ny sainao ireny?
(Comment avez-vous faites pour échapper à ces tracas?)
- Manao ahoana ny fifandraisanareo ao anati’ny fianakaviana? Enao ve anisan’ilay
hoe iharan’ny herisetra ara-tsaina na ara-batana?
(Comment vous vous communiquez dans la vie familiale ? Est-ce que vous faites partie de
la personne victime de la violence morale ou physique ?)
- Efa mpifoka ve sa mpigoka ihany koa ve ny ray aman-dreninao?
(Vos parents prennent-ils de la drogue ou buvent-ils de l’alcool?
- Manana namana nitovy taminao ve ianao? (mifoka sy migoka)
(Avez-vous des amis comme vous? Fumeurs et drogueurs)
~ vi ~
- “Inona ary no nanosika anao voalohany handray zava-mahadomelina?” (raha tsy
mbola voateny tetsy aloha)
(Qu’est-ce qui vous a initié à se droguer ? Si ce n’est pas encore répondu avant)
- Inona no nahatonga anao niroboka tanteraka tao anatin’io?
(Comment se fait-il que vous arrivez à vivre totalement avec les drogues?)
- Efa tsapanao mivoatra ve ny fahasalamanao amin’izao?
(En ce moment, sentez-vous que votre santé s’améliore?)
- Dia manao inona ianao amin’izao? Mirary soa e!!
(Quelle est votre activité en ce moment? Bonne chance !!)
Pour le public
- Inona no fahafantaranao an’izany hoe aretin-tsaina izany?
(Que connaissez-vous à propos du trouble mental?)
- Aminao manokana, inona no mahatonga azy io?
(Selon vous, comment se surgit-il?)
- Inona no eritreretinao atao mba hisorohana azy?
(Selon vous, que faire pour le prévenir?)
- Raha ny momba ny toxicomanie indray, inona no fahafantaranao ny antony
mahatonga ny toxicomanie?
(Au sujet de la toxicomanie, selon vos idées, quelle peut être la source de cette mauvaise
habitude ?)
- Inona no vahaolana arosonao amin’izany?
(Quelle solution proposes-tu pour en faire face?)
Curriculum vitae et résumé Nom : RAZAFIARISOLO
Prénoms : Laza Mbinintsoa
Genre : Masculin
Age : 21 ans
Option : Educateur Spécialisé
Titre du document : Les préventions des troubles mentaux à Madagascar : étude effectuée au
sein du Centre Hospitalier Universitaire d’Anjanamasina
Nombre de pages : 81
Nombre de tableau : 5
Nombre de figure : 7
Résumé
Mots clés : Trouble mental – comportement aberrant – lésion cérébrale – évènement douloureux –
évènement similaire – toxicomanie
Encadreur pédagogique : Docteur RAKOTONIRINA Voahangy
Encadreur professionnel : Docteur RAZAFINDRALAMBO Maro Hoséa
Plusieurs approches ont été adoptées pour essayer d’expliquer les causes du trouble mental à
Madagascar. Dans la première partie, nous avons adopté le point de vue de la médecine humaine par la
méthode psychochirurgique et l’approche psychologique du trouble en question. La première méthode explique
que le comportement aberrant d’un patient a un lien avec une lésion du cerveau, l’enlèvement ou la destruction
du lobe frontal est leur but pour soigner le malade. Pour la seconde méthode, le trouble mental n’a aucun
rapport avec certaine lésion cérébrale, il s’agit d’un évènement douloureux vécu, refoulé et restimulé par un
évènement similaire dans le moment présent. La stimulation à nouveau de ce qui a été douloureusement vécu
entrave la santé psychique d’un sujet. Dans la seconde partie, nous avons parlé les divers aspects de la maladie
mentale à savoir son aspect physiologique, dont la toxicomanie occupe une grande place pour engendrer un
trouble au niveau mental et comportemental ; son aspect sociologique et son aspect global mettant en relation
ces trois aspects. Ce qui nous permet donc de confirmer que le trouble mental a plusieurs causes et que ces
divers aspects sont importants pour expliquer le trouble mental : psychiatrie anthropologique. Dans la dernière
partie, des recommandations ont été proposées par les médecins et par l’auteur. Pour prévenir le trouble mental,
les médecins ont proposé la sensibilisation du public ; et nous avons proposé l’installation d’un service d’études
de troubles mentaux et comportementaux dans les écoles, privées ou/et publiques, destinées à auditer un
individu de ses racontes et d’en faire des diagnostics. Ce service est annexé à un programme d’éducation
parentale. Une conclusion générale marque la fin de cette étude.