Le seul VENDREDI 1 OCTOBRE 2010 N Confédération Suisse ... · la motivation des ados semble mi-We...

9
VENDREDI 1 OCTOBRE 2010 N o 32 Fr. 3.– / Abonnement annuel Fr. 140.– www.vigousse.ch JAA CH–1025 Saint-Sulpice PP/Journal Youhou ! Nouvelle série TV en Suisse : « Le retour de Rösti et Rintintin » Le seul canard à deux balles qui ne coûte que 3 francs ! « L’économie   est blessée,   qu’elle crève ! » [Slogan de mai 68] SSR Idée  Suisse  Qui va gagner des millions ? p. 2 Curé valaisan La multiplication des gains p. 4 Affaire  Légeret Coup de pompes p. 6 Tête de Truc  Heureux qui comme Ueli p. 16 Votre argent  Comment bien investir p. 17  OPA de l'économie sur le gouvernement Confédération    helvétique S.A.

Transcript of Le seul VENDREDI 1 OCTOBRE 2010 N Confédération Suisse ... · la motivation des ados semble mi-We...

  • VENDREDI 1 OCTOBRE 2010 No 32 Fr. 3.– / Abonnement annuel Fr. 140.– www.vigousse.ch

    JAA CH–1025 Saint-Sulpice PP/Journal

    VENDREDI 1 OCTOBRE 2010 No 32 Fr. 3.– / Abonnement annuel Fr. 140.– www.vigousse.ch

    JAA CH–1025 Saint-Sulpice PP/Journal

    Youhou ! Nouvelle série TV en Suisse : « Le retour de Rösti et Rintintin »

    Le seul

    canard à deux

    balles qui

    ne coûte que

    3 francs !

    « L’économie  est blessée,  

    qu’elle crève ! »[Slogan de mai 68]

    SSR Idée Suisse Qui va gagner des millions ? p. 2

    Curé valaisanLa multiplication des gains p. 4

    Affaire LégeretCoup de pompes p. 6

    Tête de Truc Heureux qui comme Ueli p. 16

    Votre argent Comment bien investir p. 17 

    OPA de l'économie sur le gouvernement

    Confédération   helvétique S.A.

  • Vigousse vendredi 1er octobre 2010

    3

    Vigousse vendredi 1er octobre 2010

    2 RubriqueC’est pas pour dire !

    Vigousse Sàrl, Rue du Simplon 34, CH-1006 Lausanne > www.vigousse.ch > [email protected] Tél. +41 21 612 02 50 > Fax +41 21 601 11 75 > Directeur rédacteur en chef : Barrigue > Rédacteurs en chef adjoints : Laurent Flutsch & Patrick Nordmann > Chef d’édition : Roger Jaunin > Secrétaire de rédaction : Monique Reboh > Abonnements : [email protected] > Tél. +41 21 695 95 81 > Publicité : Inédit Publications, Jordils 40, CH-1025 Saint-Sulpice [email protected] > Layout et production : www.unigraf.com > Imprimé en Suisse chez Courvoisier-Attinger SA/Bienne > Tirage : 15 000 ex.

    La fracture est salée Laurent Flutsch

    Le Röstigraben a encore frappé. Ou plutôt la barrière de rösti, car même sur le nom donné au symbole de nos différences, on diffère. Là où eux voient un fossé (Graben), on imagine un rideau ou une barrière. Entre un fossé et

    une barrière, il y a un monde.Les ennuis avec eux remontent à très loin. On a atteint le paroxysme lors de la Première Guerre mondiale : ils supportaient l’Allemagne et nous la France. Un dénommé Eduard Blocher, pasteur allemand fraîchement immigré et grand-père de l’autre, vomissait alors dans la presse zurichoise son mépris des Romands pourris de décadence française; et il prônait le rattachement pur et simple de la Suisse alémanique, la seule vraie Suisse de race pure, au grand Reich germanique. Pour ce qui est de vouloir démanteler la Suisse, Kadhafi et l’aïeul de Christoph Blocher, même combat.Depuis, la majorité alémanique a torpillé nos aspirations à maintes reprises : elle a rejeté en 1959 le suffrage féminin, alors approuvé par les seuls cantons entièrement francophones; contre tous les cantons romands, elle a refusé en 1989 les limitations à 100 et 130 km/h, en 1992 l’adhésion à l’EEE, en 1999 l’assurance maternité, en 2000 la retraite à la carte, en 2004 les naturalisations facilitées pour la 3e génération. Entre autres. Et en 2010, elle a imposé la révision de l’assurance chômage.De plus en plus, la Suisse se limite à die Schweiz. Dans un ascenseur de la gare de Zurich, une plaque multilingue indique la consigne en cas d’urgence : le texte allemand est flanqué du drapeau suisse, la version française du drapeau tricolore.« Je peux sans autre m’imaginer que la Suisse se désagrège », a dit Friedrich Dürrenmatt en 1990; « Je vois que la Suisse est en danger d’éclatement », a dit Jean-Pascal Delamuraz en 1995. Voilà qui est rassurant : il

    reste des sujets qui suscitent l’harmonie et la cohésion !

    3Point V

    Jeune [Gœn] n. Personne peu avan-cée en âge. Ils n’ont aucune éduca-tion, ces sales jeunes d’aujourd’hui ! (Madame Pahud). ♦ Syn. Pelo qui kiffe grave.

    Le petit Vigousse de la langue française

    Fin novembre aura lieu au Pa-lais fédéral la « Session des jeunes 2010 ». Chaque an-née, le CSAJ réunit 200 Suisses de 14 à 21 ans pour « se prononcer sur des thèmes politiques actuels et élaborer leur vision du futur ». En dépit de ce programme enivrant, la motivation des ados semble mi-

    We want you !Politique en toc Le Conseil suisse des activités de jeunesse (CSAJ) lance une campagne édifiante pour appâter de futurs politiciens.

    tigée. Allez savoir pourquoi, ils ne piaffent pas à l’idée d’aller à Berne assister à d’interminables séances de blabla politique. Pour y remédier, les organisateurs ont conçu, idée brillante et ô com-bien novatrice, une campagne de promo. Son titre (très recherché) : « c’est cool d’être politicien ». L’opé-ration est émaillée de slogans qui en disent long : « Suivre la coupe du monde de football depuis la loge VIP, c’est cool », « c’est super d’être conseiller fédéral : tous les frais de téléphone sont pris en charge », « vous êtes invité à la première du film de George Clooney » ou encore « vous aurez droit à un article sur Wikipedia ».Contacté par téléphone, Geo Ta-glioni, jeune chef de projet au sein du CSAJ, explique que cette campagne a pour but de « montrer

    les différentes facettes dans la vie des politiciens ». Pour lui, il faut motiver les jeunes en disant que « certes ils travaillent 12 heures par jour, mais ils ont aussi droit à des privilèges ». Cool, on vous dit.Placardées dans les écoles, ces af-fiches sont destinées aux enfants dès 13 ans. Belle image de la po-litique donnée à la jeunesse helvé-tique ! « Maman, plus tard je veux faire politicien parce que j’aurai le portable gratos, je voyagerai en première avec Angelina Jolie, j’irai à tous les matchs de foot et je serai monstre célèbre ! »Geo Taglioni, lui, surenchérit : « Il y a sûrement des jeunes qui réagi-ront aux affiches et penseront que l’engagement politique est lié uni-quement à l’idéologie. J’espère qu’il y a aussi des jeunes qui verront au-delà. » Comprenez : ce serait con

    que certains se détournent d’une carrière politique juste parce qu’ils se fichent bien de la politique. Il faut voir « au-delà » : des invita-tions et des places VIP.« Nous voulons que la session des jeunes soit un tremplin pour les fu-turs politiciens », conclut le chef de projet. On se réjouit de voir sié-ger pour de vrai sous la Coupole, dans quelques décennies, ces gens qui s’en branlent des affaires pu-bliques et ne recherchent que glo-riole et privilèges. A moins qu’ils y soient déjà...

    Le Histrioin novembre aura lieu au Pa-

    Session des ». Chaque an-

    née, le CSAJ réunit 200 Suisses se prononcer

    sur des thèmes politiques actuels et

    La SSR se serre et se sertGros gourmands Notre chère SSR-SRG Idée Suisse a de la Suisse dans les Idées : en mal d’économies, elle gèle les salaires et vire des « collaborateurs », mais ses chefs n’oublient pas de se sucrer.

    Le Conseil fédéral ayant refusé (enfin !) une augmentation de la redevance perçue par Billag, notre radio-télévision na-tionale se doit de faire des écono-mies. Son budget a beau avoisiner 1 milliard 600 millions, elle a déci-dé dès 2010 de couper 20 millions de francs par an « sans toucher aux programmes évidemment » ( !) « Ce nouveau train d’économies ajouté aux mesures d’éco-nomies de 100 mil-lions, actuellement en vigueur, doit permettre à la SSR de renouer durablement avec un budget équilibré sur les 4 ans de la planification financière. » Ainsi parle Gilles Marchand, le direc-teur de ce machin informe qu’ils ont nommé « la convergence radio et télévision », RTS pour les crétins

    d’usagers, et qui n’est rien d’autre qu’un retour lamentable à une di-rection rigide et technocratique de Berne sur nos médias de service public. Tout cela entraîne évidemment la nomination d’une pléthore de chefs, de directeurs et de respon-sables qui se télescopent et ne

    savent absolument plus à quoi ils servent dans ce foutoir. « Conver-gence et efficience » sont donc les nouveaux mots à la mode à la SSR. Ça a commencé par « une fusion rapide des fonctions de support et de direction » (en français trivial, l’administration) et ça ira « jusqu’à

    la coopération des programmes d’ici 2015 ». Comprenez : on s’en fout pas bien mal de ceux qui fa-briquent des émissions, on veut juste qu’ils entrent dans notre nouveau moule !

    Par ici la bonne soupe !Là où l’absurdité SSRienne ar-rive à son comble, c’est dans la structure de son « management ». Figurez-vous que la « Corpo-rate governance », ainsi qu’ils la nomment, comprend un Comité de direction, avec dix directeurs, dont Armin Walpen (bientôt rem-placé par Roger De Weck), Gilles Marchand, Gérard Tschopp, ainsi qu’un Conseil d’administration de neuf membres, dirigé par l’ap-

    Convergence et  efficience vont en bateau

    la coopération des programmes d’ici 2015». Comprenezfout pas bien mal de ceux qui fabriquent des émissions, on veut juste qu’ils entrent dans notre nouveau moule !

    Par ici la bonne soupe !Là où l’absurdité SSRienne arrive à son comble, c’est dans la structure de son «managementFigurez-vous que la «rate governance», ainsi qu’ils la nomment, comprend un Comité de direction, avec dix directeurs, dont Armin Walpen (bientôt remplacé par Roger De Weck), Gilles Marchand, Gérard Tschopp, ainsi qu’un Conseil d’administration de neuf membres, dirigé par l’ap

    paratchik Jean-Bernard Münch et secondé, entre autres, par les fa-dasses Jean-François Roth, ancien ministre jurassien, et Ulrich Gygi, ancien fossoyeur de La Poste.Tout ce joli monde de « gover-nance » se réunit dans le cadre du « Conseil d’administration et du Comité de direction de la SSR ». Rien de plus normal, direz-vous.Sauf que tous ces ronds-de-cuir, dont beaucoup sont déjà grasse-ment payés dans leurs fonctions de cadres de la SSR, touchent en plus de coquettes rémunérations pour participer à ces séances. Un peu comme si un plombier, en plus de facturer la pose de tuyaux, touchait en plus du pognon pour l’eau qui y coule !Sachez donc, chers usagers payeurs, que ces managers vision-naires se sont voté 574 000 francs supplémentaires en 2009 alors qu’ils savaient tous que la SSR est en déficit pour des centaines de millions !Le total des salaires/honoraires/participations accessoires est ain-si passé, grosso modo, de 4,9 à 5,5 millions. Sans parler des ba-bioles diverses et variées, avan-tages, abonnements gratuits et autres frais de représentation.Montre-moi ta convergence, je te ferai voir mon efficience !

    Patrick Nordmann

  • 4 Rubrique

    Vigousse vendredi 1er octobre 2010

    5

    Vigousse vendredi 1er octobre 2010

    Vaud : appel à témoin dans « l’affaire Ségalat ». Le procureur Cottier sûr à 100% que c’est Légeret le coupable.

    Les gares parisiennes sont vides.  Grèves et attentats mêmes combats.

    Juriste de formation, Nicolas Buttet était député suppléant PDC en Valais. Jusqu’au jour où, soudainement, il fut pénétré par la grâce de Dieu. Méchamment habité, il devint pour 5 ans ermite à Notre-Dame du Scex à Sion, his-toire « d’accueillir sa pauvreté » (?). Puis le Seigneur soi-même vint le voir à l’improviste. D’un coup transformé, Buttet fonda en 1996 à Saint-Maurice la Fraternité Eucha-ristein, un havre où les ados en crise ont droit aux soins par la Bible. Ordonné prêtre en 2003, Nicolas But-tet, humble comme pas deux, se fait appeler « Frère » sur les ondes de la RSR. Mais le frère a des faux frères.Ainsi Michel Garroté, un journa-liste fou du Christ de passage à la Fraternité en 2003. Sur son blog, il prête à frère Buttet un « esprit

    L’homme que la Grâce engraisse11 septembre 2001 seraient le fait « des Américains et des juifs ». Par courriel, il aurait aussi savonné la planche du PDC Christophe Dar-bellay lorsqu’il briguait le Conseil d’Etat valaisan en 2008. Frère Buttet, qui prône la pau-vreté, pousse par ailleurs l’autofla-gellation jusqu’à vivre richement. Il roule en Mercedes (mais uni-quement parce qu’un ami a eu « pitié », comme l’écrit Vincent Pellegrini du Nouvelliste). En juin 2010, il participe au Zermatt Sum-mit mais ne loge pas dans une étable, bien au contraire. La Fra-ternité prospère : elle possède en France le Château Rima (Var) et le Château de Beauregard (Haute-Sa-voie), retapés par les frères. Le business christique se porte bien et frère Buttet développe ses activités. Via l’institut Philantro-pos, il fait « connaître, vivre et sentir la Vérité de l’Homme » pour environ 13 000 francs sur une an-née, chambre et repas inclus. Un tarif garanti à « 50% du coût réel. » Avec la fondation Ecophilos, il propose aux entreprises d’épa-nouir l’humain grâce aux valeurs chrétiennes, pour 150 francs par jour et par personne.Mais les viles critiques n’atteignent pas l’auréole de Nicolas Buttet : « Si, après avoir passé trois jours chez nous, la reine Fabiola dit que c’est ce qu’il faut aujourd’hui, cela nous paraît plus crédible », argue-t-il. C’est sûr : quand une dame qui pèse 300 millions d’euros s’ex-prime, on ne peut qu’avoir foi en ses paroles.

    Pierre-Pascal Chanel

    sectaire » et évoque un « semi-culte » voué au « gourou ». Il sou-ligne que Buttet a été « ordonné prématurément, à l’étranger, par un évêque ami » sans avoir suivi « un seul jour de séminaire ». Tout juste s’il ne l’accuse pas d’avoir trouvé Dieu dans un Kinder Surprise ! Au printemps 2003, alors que Gar-roté venait chercher ses affaires à la Fraternité, frère Nicolas Buttet lui aurait demandé « s’il venait

    récupérer sa Bible pour se torcher le cul avec » en lui souhaitant de crever le plus

    vite possible. L’amour du prochain, quoi. Et le bon frère inonderait d’autres dissidents, via internet, de messages de même teneur. Il aurait même une « manie pathologique à le faire ». Il déteste, par exemple, que l’on ébruite ses théories se-lon lesquelles les attentats du

    Allumé En Valais, le suave frère Nicolas Buttet, fondateur de la Fraternité Eucharistein, ne fait pas que dans la miséricorde.

    Faits divers et variés

    Coureuil

    Auto destruction Plus un pays est mobile, plus il est prospère. Plus il est prospère, plus on y achète de véhi-cules. Plus il y a de véhicules, moins on y est mobile. En résumé : plus un pays est mobile, moins il est mobile.

    éveillés dans la circulation ! Et vu le vacarme inces-sant des moteurs, ils ne doivent pas dor-mir beaucoup non plus quand ils sont chez eux. En Chine, au mois d’août, un bouchon de 120 km, impliquant des milliers de camions, a bloqué la circulation pendant près de deux

    Mobilité dure

    Aujourd’hui on va commencer un nouveau thème de français : les homophones, ce qui si-gnifie que ce sont des termes qui ont le même son, mais qui peuvent s’écrire différemment. Je vous donne un exemple : « s’aimer» et « c’est vrai ». Les deux fois, le son [s] se prononce la même chose, mais il s’écrit soit avec « s », soit avec « c ».- Madame !- Oui, Jean-Dylan ?- Ben du coup, si ça se prononce la même chose, ça a

    pas d’importance quand on cause !- Quand on parle, non, mais heureusement il arrive

    encore que les élèves doivent écrire quelques lignes et quand c’est le cas, il faut écrire correctement les homophones.

    - Mais sur les SMS on écrit comme on veut, donc ça a pas d’importance non plus quand on sms !

    - Jean-Dylan, je le répète, dans la vie il arrivera que tu doives écrire autre chose qu’un SMS, et tu devras le faire en bon français, et là connaître la juste or-

    « C’est pas comme si on écrivait encore des lettres »thographe des homophones te servira. Et maintenant tais-toi et écoute.

    - D’accord, Madame, mais bon, c’est pas comme si on écrivait encore des lettres…

    - Tais-toi !!! Hum… donc, je vous note la règle de base au tableau. On écrit « c » lorsque l’on peut remplacer le son [s] par ceci, cela : « c’est vrai » devient « ceci est vrai », donc c’est un « c ». Par contre, « s’aimer» ne peut pas être remplacé par « ceci aimer », donc il faut écrire « s ». Vous avez compris ?

    L’enseignante se retourne et son regard tombe sur At-lantis qui fait une démonstration de la nouvelle règle à son voisin :

    - Tu vois, mon gars, ça « c’ »est mon doigt !- Atlantis, tu baisses immédiatement ton majeur droit

    et tu m’apportes ton agenda !- Ouais, mais Madame, j’ai pas fait de faute d’ortho-

    graphe ni de grammaire ! Et c’était le seul truc pour que José Manuel comprenne ; fallait que je lui donne un exemple à son niveau !

    Lily

    Témoignages bruts recueillis dans un établissement scolaire secondaire situé dans une bourgade du terroir profond romand. Prénoms fictifs, mais personnages réels et dialogues authentiques. Cours de français d’une 7e année VSB.

    SPQR revisitéUmberto Rossi, fondateur et dirigeant du parti politique italien la Ligue du Nord, est complètement opposé au transfert du Grand Prix d’Italie de Monza à Rome. Selon lui, la capitale « vole liberté et richesse à ceux qui la produisent », et suite à ce dernier accaparement romain, le politicien ne mâche pas ses mots : « Ras-le-bol du Se-natus Populusque Romanus, moi je dis ce sont des porcs ces Romains. » La réaction du maire de Rome, Gianni Alemanno, a été immédiate : il a écrit au président du Conseil Silvio Berlusconi et lui a demandé de « donner des leçons de bien-séance à ses ministres ». Mais vu qu’ils sont copains comme cochons, Umberto va sûrement s’en sortir avec une petite tape dans le dos de la part de Silvio.

    Rencontre du 3e typeL’astrophysicienne Mazlan Othman a été nommée ambassadrice de l’ONU pour le cas où les extraterrestres entreraient en contact avec les habitants de la planète bleue. Cette nouvelle fonction a été instaurée suite à la découverte de nombreuses exo-planètes, ce qui augmente fortement la possibilité de découvrir de la vie extraterrestre. Ainsi la porte-parole de l’humanité doit-elle se tenir prête. Le hic, c’est qu’elle ne sait pas vraiment quelle langue elle doit apprendre...

    Ô voleur !Une escroquerie a fait perdre 3500 fr. à un Neuchâtelois qui préfère rester anonyme. Et pour cause : lorsqu’on apprend ce qui s’est exactement passé, il y a de quoi rire. Un homme appartenant aux gens du voyage a sonné à sa porte, s’est « mis à ses pieds » et l’a supplié de lui acheter ses cinq tapis, allant jusqu’à dire qu’il était recommandé par une amie commune. « Désolé, je n’ai pas d’argent sur moi », a tenté d’arguer le pigeon. Mais le marchand de tapis lui a proposé de l’accompagner à sa banque. Le naïf a accepté, retiré les 3500 balles de son compte et acheté les carpettes. Se sentant terriblement bête, il n’a pas osé les faire expertiser. Con, mais pas complètement.

    Sécurité intérieure Devant l’avalanche de critiques, l’Italie renonce à l’utilisation de scanners corporels dans tous ses aéroports. Mais comment va faire Berlusconi pour recruter de nouvelles ministres ?

    Les        rèves

    Les        rèves

    Congestionnée depuis longtemps, Mexico, dont les 23 millions d’habi-tants représentent 0,3% de la popu-

    lation mondiale, émet à elle seule 1,5% des gaz à effet de serre du globe. Bonjour le sombrero de plomb.On leur a pourtant dit, à tous

    ces arrivistes du Tiers-Monde, que la voiture n’est pas la panacée. Qu’ils au-raient mieux fait d’en res-ter à leurs vélos, à leurs ânes et à leurs pieds. Qu’à

    force de vouloir tout faire comme nous, ils salopent notre atmos-phère et dérèglent notre climat. Rien à

    faire, ces têtes de mules continuent sans écouter

    les sages conseils des pays riches. Lesquels,

    grands seigneurs, sont pourtant prêts à se sacri-fier pour finir seuls les réserves mondiales de

    carburant !

    Catherine Avril

    Les bagnoles sont un indiscu-table signe de progrès. Plus un pays est riche, plus il en compte. Exemple : fin 2009, le canton de Vaud recensait 537 779 individus de plus de 20 ans et 567 476 véhicules immatriculés. Dans la villa « Sam-suffit » moyenne, le garage est généralement la plus grande des pièces.C’est désormais au tour des pays en voie de développement de céder à la frénésie automobile. Normal que leurs habitants, dès qu’ils en ont les moyens, veuillent se déplacer comme bon leur semble. Sauf qu’à y regarder de plus près, pas sûr qu’ils se déplacent tant que ça.Ainsi, l’hebdomadaire indonésien Tempo révélait dernièrement qu’à Jakarta (12 millions d’âmes), on roule au plus à 20 km/h et que les citoyens passent 60% de leur temps

    s e m a i n e s sur l’auto-route 110. Tout ça pour acheminer du charbon à Pékin depuis la Mongolie in-térieure.

    Au nom du pèze,du fric…

  • 6 Rubrique

    Vigousse vendredi 1er octobre 2010

    7

    Vigousse vendredi 1er octobre 2010

    Corée du Nord. Kim Jong-un succédera à son papa Kim-Jong-il. Qu’est-ce que le « un » vaudra-t-« il » ? Bien profond dans l’actu !Faits divers et variés

    Coquins coquines« Poupée blonde aux gros seins », « vicieuse qui ne dit jamais non », « brune coquine pour plaisir XXL » se retrouvent quotidiennement et par centaines dans les journaux d’Espagne (et d’ailleurs). Ce type d’annonce érotique est un vrai filon d’or : il rapporte plus de 40 millions à la péninsule ibérique. Mais certaines gazettes se rebiffent et n’hésitent pas à qualifier leurs libertins collègues de proxénètes. Le plus fervent défenseur de la pudeur journalistique est le quo-tidien La Razón. Or ce dernier publiait également des annonces érotiques jusqu’à l’année passée. Pourquoi donc un tel revirement ? Simplement parce qu’il a depuis passé un accord avec le Vatican pour distribuer le chaste et droit journal du Saint-Siège. Donc fina-lement, ça reste une simple histoire de prostitution.

    Les        rèves

    Au vu des accablantes révéla-tions sur l’ampleur des abus sexuels commis par des prêtres catholiques dans le monde entier, faut-il, et surtout peut-on, amener le pape à rendre des comptes devant la justice ? La vraie justice évidemment, celle d’ici-bas, qui a au moins l’avantage d’exister.Question légitime qu’examine The Case of the Pope. L’auteur, Geoffrey Robertson, n’est ni un pamphlé-taire ni un hé-rétique habité par Satan : c’est un juriste australien irréprochable, conseiller de la reine au Royaume-Uni et spécialiste des crimes contre l’humanité. Dans un langage clair et impartial, en 245 paragraphes numérotés et 4 appendices, il dé-ploie une argumentation minu-tieuse et implacable au terme de laquelle on se demande pourquoi le pape actuel est encore en liberté.Tout y passe. D’abord, les faits, irréfutables au point que le Saint-Siège ne cherche même pas à les

    Supposition : pour avoir roulé, par un bel après-midi enso-leillé, à 170 km/h sur l’au-toroute, vous vous faites retirer votre permis. Quelques jours plus tard, par une moche matinée plu-vieuse, vous prenez quand même votre voiture pour aller à la bou-langerie. Vrai manque de pot, vous vous faites contrôler par un agent moustachu (ou imberbe, peu im-porte). Vous risquez jusqu’à trois ans de prison. Conduire alors qu’on est temporairement privé de permis, ça ne rigole pas.Autre supposition : vous n’avez jamais eu de permis, jamais pris de leçon de conduite, jamais été derrière un volant de votre vie. Par un triste matin nuageux, vous

    «L e coq est mort, le coq est mort… » vocalisent les élèves en classe de chant. Ils devraient remplacer « le coq » par « le disque ». Car les mœurs ayant changé, plus personne ou presque n ’ a c q u i e r t de la mu-sique ailleurs que sur la Toile. Seuls quelques cou-rageux de plus de 35 ans vont en-core flâner de temps à autre dans le rayon disques, réduit à néant, de « grandes surfaces spécialisées » des centres-villes… C’est ainsi.

    Le pape court toujours

    Sans permis, tout est permisEn arrière la musique ! 

    démentir. Depuis les années 50, des milliers de prêtres ont abusé sexuellement de plus de 10 000 enfants. Et encore, ces chiffres ne concernent qu’une poignée de pays; on ne sait presque rien de la situa-tion en Amérique latine, en Asie et en Afrique. Or Josef Ratzinger, en tant qu’archevêque, puis cardinal, puis préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, puis PDG de la

    Catholic Compa-ny depuis 2005, était forcément au courant du scandale. Mais il

    n’a jamais pris la moindre mesure pour y remédier. Au contraire : il a tout fait pour garder ces affaires secrètes et faire passer les intérêts de son business avant ceux des vic-times. Il a ainsi permis le déplace-ment de pédophiles dans des lieux où ils pouvaient récidiver en toute impunité. Il a laissé indéfiniment traîner les dossiers, tout en répri-mandant sévèrement les rares ec-clésiastiques qui osaient alerter les autorités laïques.

    décidez d’emprunter une voiture pour aller chercher du pain. Vrai manque de pot, vous vous faites contrôler par un agent moustachu (ou imberbe, peu importe). Vous risquez une amende.Moralité : ne passez surtout pas votre permis de conduire et vous éviterez la case prison en cas d’in-fraction routière. Le Conseil na-tional, récemment alerté par un parlementaire, vient de voter une modification de la loi pour har-moniser tout ça. En attendant, et en fonction du temps que ça peut prendre, il semble préférable, dans le doute, de ne pas passer son per-mis du tout.

    Le Histrio

    A l’époque où la musique se trouvait sur un support solide, on achetait de

    fait non pas un mais une dou-zaine de titres à la fois.

    Ce qui permettait aux mélomanes

    de découvrir d’autres mor-ceaux que le seul tube de leur ar-tiste pré-féré et aux a u t e u r s de toucher

    des droits sur une dou-

    zaine de leurs créations pour

    chaque vente de disque. Ça leur permettait

    de vivre et donc de pouvoir conti-nuer à créer.

    Robertson met aussi en cause le droit canon, cette sha-ria made in Rome à laquelle les autorités catholiques obéissent en dépit de son incompatibilité avec le droit « temporel » des Etats où elles sé-vissent. Pour les cas de pédophilie, le silence est de rigueur; chaque affaire doit passer par le Vatican plutôt que d’être dénoncée à la po-lice. Violer un enfant est un péché, pas un « crime ». Du génie ! Si seu-lement on pouvait tous avoir notre propre loi ! Surtout si l’on n’encourt que des sanctions comme faire « pénitence » ou réciter des prières !Puis le livre, c’est sa force prin-cipale, s’intéresse au statut du Vatican et du Saint-Siège en tant que soi-disant « Etat », à son rôle d’obstructionniste permanent aux Nations unies, à ses infiltrations dans les commissions de défense des droits de l’homme, à la notion d’immunité dont profite le pape

    Aujourd’hui, lorsqu’on ne pirate pas purement et simplement, on achète, la conscience tranquille, sur iTunes. Un seul titre à la fois. L’auteur (à ne pas confondre avec l’interprète) touche alors environ 10% du prix de vente, soit… 0,15 centime. A partager si, comme souvent, il y a des coauteurs. A ce tarif-là, pour que son artiste préféré puisse régler sa facture Billag de 114 fr. 90 (et donc annoncer en toute légalité à sa maman qu’il s’est entendu à la radio), le consomma-teur de musique devrait acheter 766 de ses titres sur iTunes (ou 766 fois le même). Finalement, les élèves pourraient aussi bien remplacer « le coq » par « l’auteur ».

    Pierrick Destraz

    L’heure du jugement Un livre explosif retrace l’implication de Benoît XVI dans un réseau international de pédophiles et propose de le faire comparaître devant la justice.

    Vroum vroum Les incohérences de la loi sur la circulation routière n’ont pas fini de nous divertir. Petit cas concret.

    Mélodies en ligne Pour les auteurs, iTunes ne rime pas vraiment avec thune.

    et, de manière générale, aux ma-gouilles insensées que permet ce statut hypocrite tout droit issu de l’Italie fasciste de Mussolini.Il en ressort un dossier accablant pour Benoît XVI et sa clique en robe que ni excuses ni réformes ne pourront amender. Espérons qu’une traduction française soit disponible pour les fêtes, ça fera un excellent cadeau de Noël pour votre tante bigote. A offrir égale-ment aux premiers communiants, ça pourrait leur être utile un jour.

    Sebastian Dieguez

    Geoffrey Robertson QC. The Case of the Pope : Vatican accountability for human rights abuse.A Penguin Special, 2010.

    C'est  pape-possible !

    Conso & consorts

    7toujours

    démentir. Depuis les années 50, des milliers de prêtres ont abusé sexuellement de plus de 10 000 enfants. Et encore, ces chiffres ne concernent qu’une poignée de pays;

    -tion en Amérique latine, en Asie et

    Robertson met aussi en cause le droit canon, cette sha-ria made in Rome à laquelle Rome à laquelle Romeles autorités

    Un livre explosif retrace l’implication de Benoît XVI dans un réseau international de pédophiles et propose

    de chant. Ils devraient le coq»

    le disque». Car les mœurs

    rageux de plus de 35 ans vont en-core flâner de temps à autre dans le rayon

    zaine de titres à la fois. Ce qui permettait

    aux mélomanes de découvrir

    d’autres mor

    sur une douzaine de leurs

    créations pour chaque vente de

    L’enquête à côté de ses pompesLes souliers dans le plat Dans l'affaire Légeret, la Cour de cassation du canton de Vaud rendra son verdict lundi 4 octobre. On espère simple-ment qu’elle aura fait la liste des centaines de questions qui se posent.

    On ne reviendra pas sur tous les mystères que la noble Justice vaudoise n’aura pas résolus dans cette affaire de meurtres d’une mère et de son amie, et de disparition de la sœur de l’homme qui, par deux fois, a été condamné à la prison à vie.On va juste en rajouter une couche, histoire de montrer à quel point ceux qui devaient enquêter et juger ces crimes ont travaillé comme des manches. L’amie de Ruth Légeret s’appe-lait Marina. Elle venait de Bâle. Elle avait un fils qui vivait avec elle et une fille avec laquelle elle était brouillée. Rien que de très

    commun, après tout. Le mari de Marina était un haut responsable de l’usine qui a contaminé Bonfol dans le Jura. Les questions com-mencent à se poser quand on sait que des deux victimes du crime, c’est Marina qui a été la plus mal-traitée par le ou les tueurs. C’est la seule dont les effets person-nels aient disparu, notamment son agenda, son trousseau de clés et… ses chaussures. C’est dans sa chambre qu’a été découverte la lampe de chevet sur laquelle une trace de sang suspecte avait été dissimulée en tournant l’abat-jour. Bref, était-ce l’amie, et non la mère, qui était la cible initiale de l’assassinat ? Pensez-vous que les pandores vau-

    dois aient enquêté sur ces indices troublants ? Que dalle ! Le fils de Marina, qui vivait avec elle, a affirmé qu’elle ne portait que des chaus-

    sures Scholl. Sa fille, qui s’est portée partie civile contre Fran-çois Légeret, a prétendu en trem-blotant, au deuxième procès, que les traces de chaussures Romux

    relevées sur les lieux de la tuerie étaient celles de sa mère. Des godasses, c’est un détail, sauf quand il en va de la liberté d’un homme. Les enquêteurs ont-ils tenté d’y voir clair ? Ont-il tenté d’élucider ce qu’il en était de ces disparitions d’objets personnels ? Rien !Et que dire des deux premières photos prises par les flics sur la scène du crime, et qui montrent clairement que des objets ont été

    déplacés entre une prise de vue et l’autre ? Il devient franchement fastidieux d’énumérer toutes ces incohé-rences. Alors espérons qu’enfin la Justice va faire son vrai travail et diligenter une véritable enquête. N’en déplaise au procureur géné-ral Eric Cottier, « Monsieur 100% persuadé de la culpabilité de Fran-çois Légeret » !

    Patrick Nordmann

    La liste  des pistes

  • Vigousse vendredi 1er octobre 2010 Vigousse vendredi 1er octobre 2010

    98 Traits percutants Payez-vous un dessinateur sur www.vigousse-dessine.chLes constructions juives ont repris en Cisjordanie. Pour les Palestiniens, quand le bâtiment va, rien ne va.Ba

    rrigu

    e & Vi

    ncen

    t

  • PUB

    10 Rubrique

    Vigousse vendredi 1er octobre 2010

    11

    Vigousse vendredi 1er octobre 2010

    Bien profond dans l’actu ! Rachida Dati parle de fellation au lieu d’inflation. Ce lapsus a giclé de sa bouche sans prévenir. Avouez que c’est dur à avaler.

    Les bricolages de Tonton Pierrick

    11

    O. & D.

    ARTISTES, fIn dE PISTEOrdre & Discipline n’accepte pas les

    pleurnicheries des soi-disant « artistes » à propos de la révision de l’assurance

    chômage. Le scandale n’est pas que leur statut rende difficile d’atteindre les

    18 mois de cotisations pour toucher le chômage, mais que ces nuisibles existent

    encore et qu’on les aide. A part glander aux frais de la princesse et produire de temps à autre quelques « œuvres » dégénérées, quelle utilité

    ces cancrelats peuvent-ils avoir pour la société ? On sait qu’ils seraient bons à rien dans une armée et qu’ils ne survivraient

    pas 5 minutes en cas de guerre.Ordre & Discipline réclame donc que

    l’on capture toute cette vermine, qu’on l’empaille et qu’on l’expose dans un musée afin d’édifier nos chères têtes blondes sur

    les comportements sociaux à éviter.

    Bonjour ! Ma mère vient de mourir, pourriez-vous l’inci-nérer ? - Non, désolé, elle est vraiment trop grosse !Tel est, en substance, l’échange verbal qu’une Française du Sud-Ouest (de son pays) a eu avec différents crématoriums (de sa ré-gion) le week-end dernier. Il faut dire que sa maman, une femme de 63 ans, pesait entre 120 et 140 ki-los net de son vivant (sans le cer-cueil). Sachant qu’un poids mort est encore plus lourd qu’un poids vivant, il est probablement très dif-ficile de trouver un monte-charge capable de faire descendre une telle masse dans les flammes sans risquer la casse pure et simple. On comprend donc aisément le refus obstiné des sociétés de pompes funèbres, toujours très soucieuses du bon fonctionnement de leurs équipements.Evidemment, pour la fille de la grosse dame, les choses ne devaient pas se passer ainsi. Car sa maman craignait par-dessus tout l’idée de son immense carcasse moisis-sant dans une boîte en sapin (on la comprend, plus il y a de viande, plus il y a de vers). Pour l’héritière,

    le refus des pompes funèbres té-moigne d’un irrespect total envers les dernières volontés de sa mère

    et illustre une discrimination de plus qui prouve que « les gens hors normes n’ont même pas droit à un enterrement décent ». Sauf que « enterrement » signifie « mettre en terre ». Une femme d’un tel poids (et donc d’une telle hygiène de vie) mérite-t-elle vrai-ment sa place au cimetière ? La question se pose. A l’heure où l’on se doit de penser en termes

    de développement durable et d’écologie, n’est-il pas fou de pol-luer le sous-sol avec des morts sa-turés de mauvaise graisse ? Et que ferons-nous lorsqu’elle réapparaî-tra dans les nappes phréatiques ? Si l’huile de vidange nécessite un traitement spécial, alors les gros aussi.

    Dès lors, une seule solution : le recyclage. La graisse des morts gros peut servir à la fabrication des cosmétiques et des bougies, ou être utilisée comme combus-tible d’éclairage. Ça permettra d’épargner les baleines vivantes.

    Tonton Pierrick

    Obsèques d’obèsesTri sélectif Les morts gros : cons damnés à ne pas brûler !

    Zéros sociauxAprès avoir volé le journal gratuit dans la caissette devant l’école, j’ai lu qu’il y a plus de 2 millions de Suisses sur Facebook. Presque un tiers des gens, ça fait. Purée, c’est grave: ça fait deux tiers de vieux cons en phase terminale. Comment on peut ne pas être sur Facebook ? T’y fais des trucs géniaux : tu salues les gens (avec l’outil poke), tu discutes avec eux (ça c’est le chat) et tu peux même créer des groupes trop classes. D’après le journal, FB fait maintenant partie de la vie: c’est n’importe quoi, Facebook, C’EST la vie ! La preuve, Steven s’est fait pirater son compte par un Russe. On a été trop choqués. On pensait pas qu’il disparaîtrait si jeune. Mais vu qu’on peut plus communiquer avec lui, qu’on peut plus l’inviter aux soirées et qu’il peut plus nous faire de pokes, on le laisse crever seul. C’est moche. Si t’es jeune en 2010 et que t’as pas ton compte Facebook, c’est comme si t’étais tétraplégique, sourd et aveugle, mais en pire !

    Les vieux sont cons

    1 Pour bien réussir ta nouvelle estime de soi rapide, durable et peu coûteuse, il te faudra : du gel pour les cheveux, un coup de foudre réciproque et des boules Quiès.

    2 Commence par appliquer le gel dans tes cheveux avec générosité afin de provoquer le coup de foudre tant attendu.

    3 Bravo ! Si tout se passe comme prévu, ton nouvel amour fou te dira tout ce que tu as envie d’entendre sur toi pendant au moins quelques jours. Quel bien ça fait !

    Pitch

    Avec l'arrivée au Conseil fédéral de Johann Schnei-der-Ammann, dont la for-tune pèse dans les 600 millions de francs, des voix se sont élevées contre cette omniprésence des nan-tis dans notre gouvernement (en tenant compte des précédents fa-meux du milliardaire Blocher et du plus modeste Villiger). Certes, on peut comprendre qu'il est de bon ton de dénigrer les riches lorsque l'on n'en est pas un soi-même. C'est humain. Mais si l'on réfléchit un peu, il apparaît que si être dirigé par des riches n'est pas la solution idéale, c'est mieux que de l'être par des pauvres. Déjà, personne n'aime les pauvres. Mais prenons quelques cas concrets:- Hans-Rudolf Merz a ridiculisé la Suisse en allant s'humilier en Libye

    et en en revenant sans les otages. S'il était pauvre, non seulement il aurait ridiculisé la Suisse, mais en plus il aurait demandé à Kadhafi de lui prêter 100 balles et aurait volé les savonnettes dans sa chambre d'hôtel.- Ueli Maurer réclame davantage d'argent pour l'armée alors qu'en parallèle son département dépense des fortunes pour des consultants extérieurs. S'il était pauvre, non seulement il dépenserait des for-tunes, mais en plus il toucherait indûment le chômage et aurait fait quinze enfants uniquement pour les allocations.- Moritz Leuenberger a soutenu le démantèlement de La Poste. S'il était pauvre, non seulement il au-rait soutenu le démantèlement de La Poste, mais en plus il se saou-

    lerait du matin au soir avec du mauvais vin et aurait volé tout le matériel électronique des bureaux de ses collègues pour s'acheter de l'héroïne.- Eveline Widmer-Schlumpf a sus-cité l'ire de l'intelligentsia mon-diale lorsque ses services ont arrêté Polanski. Si elle était pauvre, non seulement elle aurait suscité l'ire mondiale, mais en plus elle por-terait une veste de ski multicolore vieille de vingt ans et aurait un trou à son slip.- Didier Burkhalter n'est pas en place depuis assez longtemps pour

    Polifricment correct!La vie selon le professeur Junge Cette semaine: pourquoi éviter d'avoir des pauvres au Conseil fédéral.

    Stéphanie, 11 ans

    1.

    2.

    3.

    + +

    1.

    2.

    3.

    + +

    1.

    2.

    3.

    + +

    fabrique-toi une nouvelle estime  de soi rapide, durable et peu coûteuse!

    P.S. : Si tu veux faire durer l’effet de ta toute nouvelle estime de soi, enfile les boules Quiès dès l’arrivée des premières réprimandes de l’être aimé (au bout de deux ou trois semaines en général). 

    avoir commis de grosse gaffe. S'il était pauvre, non seulement il n'au-rait pas commis de gaffe, mais en plus il sentirait mauvais.Il faut se rendre à l'évidence, avec des riches, c'est quand même beau-coup moins la honte. Moi, par exemple, qui suis riche, je fais plein de conneries. Mais mon slip est nic-kel, je sens bon et je n'ai pas besoin de voler du matériel électronique pour m'acheter mon héroïne.

    Professeur Junge, phare de la pensée contemporaine

  • 12 Rubrique

    Vigousse vendredi 1er octobre 2010

    13

    Vigousse vendredi 1er octobre 2010

    Une fausse M.-T. Porchet sur un fil à Lausanne. Pendant ce temps, Joseph Gorgoni s’enfile sur la piste du Knie.

    Chaos avant les Jeux du Commonwealth à New Delhi. L’essentiel, c’est de partir flippés !Culture et déconfiture

    V alentin Rossier a annulé les représentations de Richard III au Théâtre de Vidy la veille de la première, à cause d’in-compatibilités supposées entre lui et le rôle-titre, Jean-Quentin Châ-telain, vedette légitime qui « multi-plie les dérapages et les crises » pen-dant les répétitions et qui, d’après un des comédiens, « n’utilisait plus le texte que comme sous-texte, pour agresser » (24 heures, 23.09.2010). Suite à cet incident, on pense évi-demment au naufrage artistique, au gouffre financier, à la course égotique contre lesquels s’insurge René Gonzalez, le directeur du théâtre. Mais on peut aussi lire l’épisode comme une tragédie grandeur nature qui vire à la farce. Voilà Châtelain, seigneur en son royaume, qui s’ouvre un chemin vers le trône en assassinant ses amis : « J'ai bien l'intention de prou-

    Le lapin est un fléau. Non seulement cette sale bête laisse des traces chaque semaine en dernière page

    de ce journal, mais en plus il ne cesse d’at-

    tenter à la morale publique. En latin, lapin se disait cuniculus, ce qui a donné l’italien coniglio,

    l’espagnol co-nejo, le portugais

    coelho... Et même l’espéranto kuniklo.

    Pourquoi diantre le français fait-il exception ? En vieux français, le latin cunicu-lus avait dérivé pour donner, dès le XIIe siècle, conile, puis conin. Or ce mot-là se confondait avec un autre, identique, qui désignait le sexe féminin. Celui-là avait pour origine le latin cunnus (vulve,

    ver que je suis un méchant. Et que je hais les plaisirs fri-voles des jours actuels. » Ça, c’est le vilain Richard III qui parle. Mais comme Châtelain, lui, est un grand seigneur, le voilà trônant, seul en scène, pour lire Premier Amour de Beckett, gratos ! Tiens, Beckett, celui qui fait dire à Molloy : « A force d’appeler ça ma vie, je vais finir par y croire. C’est le principe de la publicité. » Quoi qu’il en soit, l’entrée est libre, aus-si libre qu’un grand acteur qui plie le monde à ses désirs et change un désastre en acte artistique, un genre de Radeau de la Méduse qui restera dans les annales…

    Milou

    Eiffel haine Je vous ai compris (…) Hors-la-Loi montre les Algériens de Paris luttant pour l’indépendance en 1960. Bombes, barbouzes et bidonvilles.

    Sétif, 8 mai 1945 : première répression sanglante en Al-gérie. Trois frères perdent leur père, et leurs chemins se sé-parent. Abdelkhader l’idéologue (Sami Boujila) est emprisonné à Paris, Messaoud (Roschdi Zem) devient para en Indochine et Saïd le débrouillard (Jamel Debbouze) reste au bled avec sa mère. La fra-trie, style « le bon, la brute et le truand », se retrouve ensuite en banlieue parisienne. Abdelkha-der rejoint le FLN avec son frère Messaoud ; Saïd préfère l’argent du proxénétisme et du cabaret qu’il possède, mais ne pourra pas rester hors du conflit bien longtemps.Le film nous montre l’architecture du réseau FLN en France, ses mé-thodes, ses ennemis, sa stratégie. Le rôle des Français – policiers fanatiques, agents secrets désa-busés et collaborateurs du FLN convaincus – montre la variété de l’opinion de l’époque. Bien filmé, non caricatural et historiquement juste, le seul problème du film est son titre, qui fait western de 1950. Et, à l’opposé de John Wayne, Ja-mel est un très bon acteur.

    Ben

    Hors-la-Loi, de Rachid Bouchareb, 2 h 20.

    Le roi se meurt !

    Culture et déconfitureCulture et déconfiture

    PUB

    Abo Vigousse | Case postale 135 | 1025 Saint-Sulpice | 021 695 95 81 | [email protected] | www.vigousse.ch

    C’est l’histoire d’un bec…

    Va te faire voir chez Zorba le Grec

    Le corbeau et le septième art Dans Harold, roman assez hallucinant de Louis-Stéphane Ulysse, on croise un corbeau, Tippi Hedren, Alfred Hitchcock et beaucoup d’autres drôles d’oiseaux.

    Théâtre de l’absurde Jean-Quentin Châtelain n’incarnera pas Richard III à Vidy, mais revient à sespremières amours dans une lecture de Beckett pour remplacer la grande machine shakespearienne…

    La racine du mal Etymologiquement, le lapin n’est pas loin d’être un con.

    Livre en scène Miguel Fernandez réalise son rêve de gosse en adaptant au théâtre le célèbre roman Alexis Zorba, dont Anthony Quinn avait incarné le rôle-titre à l’écran en 1964. On ne s’y retrouve pas toujours…

    Autour de Tippi, c’est la danse du scalp! Il y a des producteurs h o l l y w o o d i e n s , un génie (Alfred Hitchcock, qui est aussi un «obèse libidineux qui se comporte comme un gamin monstrueux»), Mickey Co-hen et toute la voyoucratie de Los Angeles, Eva Beaumont (doublure lumière de Miss Hedren), Chase (un éleveur d’oiseaux) et des bouseux.

    Le défi, c’était de montrer au théâtre le truculent Zorba, épicurien buveur et tra-vailleur face au jeune « Patron », pétri de bonne éducation et fasci-né par ce Grec irrévérencieux. Les deux amis que tout oppose s’asso-cient pour exploiter une mine de lignite en Crète. Le patron timide fait des plans, donne de l’argent. Zorba relève ses manches et dirige les ouvriers. Mais surtout, il parle; hurle même, et veut faire com-prendre au patron que la folie et le diable sont meilleurs conseillers qu’une longue réflexion. Et voilà, incarnée chez ces deux person-

    Ah ! on allait presque ou-blier l’essentiel : il y

    a surtout un corbeau nom-mé Harold, fil

    rouge, enfin noir, de ce roman en technicolor.Un corbeau pas-sé entre les mains

    du grand magicien Laszlo, qui, ayant at-terri dans l’élevage de

    Chase, donne des coups de bec chez « H i t c h »

    avant de de-venir le garde du

    corps un peu z’ailé de Tippi Hedren. Ha-

    rold est aussi le témoin d’une époque (grosso modo les années 60-80) que la plume de l’auteur parisien, Louis-Stéphane Ulysse, pas avare en

    nages, notre conscience tiraillée entre liberté et devoir. Il y a donc quelque chose du mythe dans cette histoire grecque. Mais l’Ulysse moderne et gouailleur qu’est Zorba manque un peu de profondeur. Si l’on retrouve l’at-mosphère pittoresque de la Crète et les dialogues vifs de Kazantzaki, le ton parfois un peu « vaudeville » des acteurs semble nuire aux grands sentiments qui font l’his-toire. On aimerait que Zorba, avec ses vêtements plein de sueur et ses mauvaises manières, rompe par-fois avec la force : car si cet homme a des besoins impérieux de se je-

    coups de griffe, décrit à la façon d’un Ellroy, avec un maximum de détails, mille et une anecdotes (frisant tout de même l’overdose), mêlant les pe-tites histoires à la grande, les faits aux délires.Un roman de «ouf», une fantaisie cinéphile (à la patte) qui n’oublie pas de passer en revue le «bestiaire» de Hitchcock: «Joan Fontaine était au niveau de l’histoire de Rebecca, Ingrid Bergman était au-dessus, proche de la perfection. Eva Marie Saint était une silhouette, un des-sin de modiste; Grace Kelly, une offrande, et Kim Novak sa déclinai-son triviale mais, à l’inverse, Tippi Hedren portait en elle une zone d’ombre dont on ne savait pas avec certitude si, au bout du compte, il s’agissait d’un «oui» ou d’un «non», peut-être un «non» qui n’attendait que de dire «oui».

    Bertrand Lesarmes

    Harold, Louis-Stéphane Ulysse. Le serpent à plumes, 2010. 342 pages.

    ter dans la mer, de jurer, d’exulter et de danser le sirtaki, c’est qu’il a des regrets et du sang sur les mains... C’est d’ailleurs dans les parties dansées que l’on se prend totalement au jeu: lorsque, devant la faillite de la mine et de la vie, le jeune patron, défait, demande en souriant à Zorba de lui apprendre à danser. Une odyssée en dents de scie qui a le mérite de faire revivre un grand texte.

    MilouZorba, d’après Nikos Kazantzaki. Mise en scène Miguel Fernandez. Le théâtre en cavale à Pittoëf, Genève. Jusqu’au 17 octobre.

    L’actualité n’en mène pas LargeUn Vigousse sans dessins, c’est comme une fondue sans fromage. Ce serait aus-si triste et inutile qu’un Conseil fédéral sans conseillers fédéraux (ou avec). Chaque semaine quelques jolis traits d’ici et d’ailleurs égaient nos pages. « Ailleurs », en l’occur-rence, c’est la France, patrie des droits de l’homme handicapée par la taille de son président. Parmi ces dessinateurs frouzes qui font l’effort de s’intéresser à autre chose qu’à leur nombril franchouillard, l’ami Large gratifie de ses coups de gueule et de colère les pages de votre canard à deux balles qui ne coûte que trois francs.Marc Large, qui a œuvré au regret-té Siné Hebdo et qui s’en trouve or-phelin, a trouvé refuge en Suisse… Pas dans une banque, comme Li-liane Bettencourt, mais à Vigousse.Les férus d’esprit mal élevé et de mauvaise foi peuvent se précipiter sur le bouquin que Large vient de sortir. Ses dessins pètent la forme, et le fond aussi.

    BarrigueDessins mal élevés. Large. Editions La Lauze/Périgueux. www.lalauze.fr

    méchant. Et que je hais les plaisirs fri-voles des jours actuels. »Ça, c’est le vilain Richard III qui parle. Mais comme Châtelain, lui, est un grand seigneur, le voilà trônant, seul en scène, pour lire

    de Beckett, gratos ! Tiens, Beckett, celui qui fait dire à

    A force d’appeler ça ma vie, je vais finir par y croire. C’est le principe de la publicité. » Quoi qu’il en soit, l’entrée est libre, aus-si libre qu’un grand acteur qui plie le monde à ses désirs et change un désastre en acte artistique, un

    Radeau de la Méduse qui

    n’incarnera pas Richard III à Vidy, mais revient à ses

    Premier Amour, de Samuel Beckett, lecture de Jean-Quentin Châtelain, Théâtre de Vidy, Lausanne. Entrée libre. Jusqu’au 9 octobre.

    mais aussi tunnel, conduit), et il a tranquillement continué d’évoluer jusqu’au con actuel.Au Moyen-Age donc, la confusion phonétique entre le lapin et le sexe féminin prêtait à toutes sortes de calembours scabreux, attisés en-core par la proverbiale frénésie sexuelle du rongeur et aussi par la douceur câline de sa fourrure (le lapin a tout d’une « chatte »). Pour ménager les chastes oreilles, les gardiens de la pudeur lexicale rebaptisèrent le conin (le rongeur, pas le sexe) à l’aide d’un mot for-mé sur lepore, issu du latin lepus, le lièvre. Ainsi, plus de confusion ni de jeux de mots possibles avec le conin (le sexe, pas le lapin). L’ennui, c’est que le nouveau mot a poursuivi son évolution naturelle pour donner, aujourd’hui, lapin. Et là, problème : pour la femelle, on dit lapine. C’est con !

    Laurent Flutsch

    A y perdre son lapin

  • 15

    Vigousse vendredi 1er octobre 2010

    Julia trahit la LazioDans le film actuellement sur les écrans Mange, prie, aime, Julia Ro-berts exulte au moment où l’AS Roma marque un but face à la Lazio. Dans le livre dont est tiré le long métrage, en revanche, l’héroïne rencontre un fan de la Lazio, lequel se charge de lui faire aimer son club. Les tifosi de ladite Lazio crient au scandale et le mot d’ordre a été donné de boycotter le film.

    Prude AdrianaLa Fédération française de football s’apprête à lancer une vaste cam-pagne en faveur du foot féminin. Désignée ambassadrice, Adriana Karembeu y apparaîtra en tenue de joueuse, d’arbitre, de bénévole ou encore de dirigeante. Rien de bien affriolant en regard de la précédente campagne de 2009 pour laquelle les quatre joueuses les plus sexy de l’équipe de France avaient posé nues avec ce slogan : « Faut-il en arriver là pour que vous veniez nous voir jouer ? » Dommage…

    Hommes et singesNew Delhi s’apprête, dès dimanche, a accueillir les 7000 participants aux Jeux du Commonwealth. Une escouade de grands singes a été engagée avec pour mission de chasser les milliers de petits primates qui squattent les toits, les murs et les églises de la ville. Les athlètes et les officiels, eux, seront placés sous la protection de quelque 20 000 policiers, réquisitionnés parmi « les forces les plus dures du pays », préci-sent les organisateurs. Les visiteurs feront facilement la différence : les semnopithèques, ce sont ceux qui ont une grande queue blanche.

    Cheval de ferPatron de la F1, Bernie Ecclestone projette d’attribuer non plus des points mais des médailles aux pilotes classés à l’issue de chaque Grand Prix. Médaille d’or au vainqueur, d’argent au deuxième, de bronze au troisième. Quand au champion du monde, il se verra élever au grade de Chevalier de l’ordre du cambouis.

    Et ce sera tout pour cette semaine.

    Roger Jaunin

    Le cahier des sports

    Rebuts de presse Lausanne veut ériger des éoliennes dans les bois du Jorat. Le projet a déjà du vent dans les voiles et des hélices qui branlent au manche.  

    Pascal Bernheim commet chaque jour un billet d’humour dans Le journal du matin (RSR La 1re). Revenant sur le scandale des 67 millions que Billag a encaissés en trop, l’histrion de service a proposé malicieusement que la société d’encaissement lui envoie tout le pognon en commençant par ces mots : « Comme je travaille à la Radio, je ne paye pas la redevance ! » Il n’a visiblement pas pensé que cet aveu qui concerne tous les employés de la SSR pouvait quelque peu choquer les cochons de payants qui raquent la taxe ! Car après tout, au nom de quoi ne payent-ils pas ? Sans doute parce que ces petits veinards n’écoutent jamais leurs émissions.

    Ah, la bonne Billag !

    Voie rapideDécouvert dans Helvetissimo / Le magazine suisse de l’immobilier de prestige, cette annonce pour la vente d’une « splendide ferme typi-quement gruyérienne ». Le libellé précise que l’objet est situé aux Sciernes-d’Albeuve, « à 30 min de Gstaad et 20 min de Genève ». Ou l’agence chargée de la vente appâte le chaland et se moque du monde, ou ladite agence ignore tout de la géographie de ce coin de pays. Elle dont le siège, justement, est à 1663 Gruyères.

    Orgasmique !Lu dans Le Matin Dimanche à pro-pos de la victoire des hockeyeurs de Genève Servette samedi soir à Zurich : « Après quatre défaites de rang, l’orgasme de la victoire se rappelle enfin aux souvenirs des Aigles. » Reportage ou masturba-tion intellectuelle ?

    Poste à irresponsabilitéA l’UPU (Union postale univer-selle), un machin affilié à l’ONU installé près de Berne, le directeur français Edouard Dayan est accusé d’abus de pouvoir et de népotisme. (La Liberté, 25.09.10) On ne savait pas trop à quoi sert cette organisa-tion internationale, maintenant on sait, elle a été rebaptisée Usurpation de postes ultraprofitables !

    Encore des pièces pour le théâtreFribourg pourra bien-tôt s’enorgueillir de pos-séder une nouvelle salle de spectacle sous forme d’un énorme cube surplombant la Grand Place. Cet édifice sera très cher au cœur des contribuables puisqu’on apprend qu’avant même la fin des travaux l’ouvrage coûtera au moins 46 millions au lieu des 35 prévus. (Le Temps, 28.09.10.) Et dire que la salle s’appelle « Equilibre » ! On se réjouit de voir les édiles équili-bristes en pleine actions !

    Les jeux sont faitsD’après Le Matin Dimanche (26.09.10), le Wall Street Journal savait déjà tout et avait annoncé le 26 août dernier que Johann Schnei-der-Ammann et Simonetta Som-maruga seraient élus au Conseil fédéral ! Tout savoir sur un enjeu aussi improbable, cela ne s’appelle pas un délit d’initiés ?

    BB repart en chasse« Bardot vole au secours des chats errants » (20 minutes, 28.09.2010). La grande défenseuse de la cause animale signe la pétition lancée par l’association SOS Chats qui vise à supprimer l’autorisation de chasser les matous du voyage en Suisse. Il est légitime de se demander si cette vieille xénophobe lepéniste se bat également pour la survie des chats persans.

    Une jeunesse à rixeLe Temps (28.09.10) nous apprend qu’à Genève une rixe collective et massive entre jeunes ados a été organisée via Facebook. Heureuse-ment la police est aussi branchée et elle a pu y mettre le holà. Pour le sociologue qui analyse ce nouveau phénomène de violence: « Les garçons sont victimes d’une école

    féminisée. » C’est vrai qu’on y

    apprend des choses bien peu viriles comme le mot UNE bagarre !

  • 16

    Vigousse vendredi 1er octobre 2010

    La suite au prochain numéro

    Casus Pelli

    Pelli :  « C’est Levrat  le menteur »L’escalade

    Levrat : « non »

    Tension extrême

    Pelli : « Si »Bain de sang

    Levrat :  « C’est çui qui dit  qui est »

    Au cœur de la barrière de Rösti

    Cord

    oba /

    PSYM

    Atome de soupe de saindoux

    Atome de traces de léporidé

    Atome de patate

    Atome de lardon (optionnel, recette bernoise)

    Atome de beurre clarié

    Atome de sel

    Infographie imbécile

    C’est arrivé la  semaine prochaine(ou du moins, ça se pourrait bien)

    Tête de Truc

    Putsch au Conseil fédéral : une baffe pour Simonetta, et pour Doris deux tartes !

    A cor et à cri, les chefs UDC réclament un deuxième siège au gouvernement, oubliant qu’ils l’auraient déjà avec Evelyne Widmer-Schlumpf s’ils ne l’avaient pas virée du parti. Ils omettent soigneusement, aussi, de citer le seul ministre UDC certifié label authentique. Et pour cause : le bilan d’Ueli Maurer, jadis présenté comme le tout meilleur des candidats maison, n’incite guère à dou-bler la mise. Petit rap-pel.Août 2008. Alors pré-sident du parti, Mau-rer clame : « Réduire les effectifs de notre armée de milice est totalement irresponsable, de même que tout envoi de troupes à l'étran-ger. Cela revient à abandonner la défense du territoire national. L'UDC dénonce fermement ces dé-rives désastreuses. » Le programme du parti confirme : « Chaque enfant suisse devrait pouvoir, une fois au moins, voir son père en uniforme. » Idéal grandiose. Maurer traite Sa-muel Schmid de demi-conseiller fédéral et le menace d’exclusion. Bref : il dénonce, dans toute ré-

    forme de l'armée, une forme d'intelligence avec l'ennemi (l'in-telligence semblant par essence contraire aux principes UDC).Décembre 2008. Au soir de son élection, morceau d’anthologie, Maurer livre sa pensée profonde (TSR, 06.12.2008 ): « Moi j'ai dit je veux l'armée suisse c'est la meilleure de la monde, j'ai dit je veux c'est la plus belle armée de la monde » (sic). Face à la future su-perpuissance militaire helvétique, « la monde » n'a qu'à bien se tenir.

    Huit mois s’écoulent, puis le mi-nistre Maurer propose de…

    réduire d'un tiers les effectifs. Désarmant ! Et il se dit favorable

    à l'envoi humanitaire de troupes à l'étranger. La suite à l’avenant : revi-rements, gabegie, et pas

    la moindre idée claire sur la mission de l’armée.

    Tout ça aurait dû faire l'effet d'une bombe à l'UDC. Y traite-t-

    on le conseiller fédéral Maurer de mi-portion ? Appelle-t-on à ex-

    clure du parti ce fossoyeur de la défense nationale ? Non : on serre les rangs derrière son ministre. Le subtil Hans Fehr, conseiller na-

    tional UDC et président de l’ASIN, a même précisé que Maurer fait de l'excellent boulot car « il sait accep-ter la réalité telle qu'elle est ».Tiens ?Donc, de deux choses l'une : soit, avant son élection, Maurer n’a pas été fichu de voir la réalité telle qu'elle est; soit il l'a vue telle qu'elle est mais il l'a présentée autrement. Idiot ou menteur : il faut voir la réa-lité telle qu'elle est.

    Laurent Flutsch

    Ueli le cynique