La relation entre Paul et l’église de Philippes et ses...

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FACULTE DE THEOLOGIE EVANGELIQUE DE BANGUI B.P. 988 BANGUI, REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE Téléphone :(236) 61 14 93 ; Fax :(236) 61 00 00 Email: FATEB. [email protected] Site web: http:// www.fateb.net MONOGRAPHIE de la Licence en Théologie Option : MISSIOLOGIE Présentée par : LAKOUETENE Elie – Michel Membres de Jury : Dirigée par : - Dr Moussa BONGOYOK - Année Académique : 2007-2008 La relation entre Paul et l’église de Philippes et ses implications pour le financement de l’oeuvre missionnaire

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FACULTE DE THEOLOGIE EVANGELIQUE DE BANGUI B.P. 988 BANGUI, REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Téléphone :(236) 61 14 93 ; Fax :(236) 61 00 00 Email: FATEB. [email protected]

Site web: http:// www.fateb.net

MONOGRAPHIE de la Licence en Théologie

Option : MISSIOLOGIE

Présentée par :

LAKOUETENE Elie – Michel

Membres de Jury : Dirigée par :

- Dr Moussa BONGOYOK -

Année Académique : 2007-2008

La relation entre Paul et l’église de Philippes et ses implications pour le financement de l’œuvre missionnaire

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EPIGRAPHE

« La voix du Seigneur m’appelle :

Prends ta croix et viens suis – moi !

Je répond : « sauveur fidèle,

Me voici je suis à toi ! »

Il faut quitter ceux qu’on aime,

Savoir être mal jugé,

Endurer l’injure même,

Du monde être méprisé.

Jésus donne grâce et gloire,

Pour le suivre pas à pas.

Avec lui joie et victoire,

Paix et bonheur ici – bas !

Jusqu’au bout je veux te suivre,

Dans les bons les mauvais jours,

A toi pour mourir et vivre,

A toi Jésus pour toujours. »

A. HUMBERT

A toi la gloire, (Nogent sur Marne : Institut biblique de Nogent, 1992), p 288)

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DÉDICACE

Nous dédions ce travail

Au Maître de la moisson (Jésus – Christ )

A nos chers Parents

Feu Pierre LAKOUETENE et Mme LAKOUETENE Elisabeth.

A notre belle mère

Feue GBEI Marthe

A notre épouse Belvia Jennie Fanne

Et à nos enfants Pierre Crefel Nepheg et El’ Havie Michelle Chloé.

A tous mes frères missionnaires.

Remerciements

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Nous remercions le Dieu Tout Puissant qui, par sa grâce, nous a appelés, nous a protégés et nous a

soutenus durant toutes nos études.

Nous remercions, en générale, tous les personnels de la FATEB qui ont rendu favorable nos

conditions d’étude, mais d’une façon particulière, le corps professoral qui, d’une manière ou d’une autre, a

contribué à la réalisation de ce présent ouvrage.

Nous remercions le Dr Moussa BONGOYOK qui en dépit de ses multiples occupations a su nous

donner l’orientation nécessaire dans la réalisation de cette monographie, qu’il trouve ici l’expression de nos

remerciements.

Nous remercions nos collègues qui, d’une manière ou d’une autre nous ont aidé dans la rédaction de

ce travail.

Nous remercions les églises de stage qui nous ont réservé un bon accueil et nous ont permis de

mettre en pratique ce que nous avons appris.

Nous remercions l’Eglise Baptiste de Walingba membre de l’ANEB pour son soutien financier,

matériel et spirituel.

Nous remercions le pasteur Michel OUEDRAOGO qui a été pour nous un grand soutien financier et

Spirituel.

Nous remercions le diacre Jacques MILABE pour sa lecture et sa correction.

Nous remercions notre mère qui a été pour nous un grand soutien moral et une consolation.

Nous remercions notre grande sœur Mme OUANGA Elica et nos grands frères Tony et Didier

LAKOUETENE qui ont bien assumé leur responsabilité d’aîné vis-à-vis de nous ; sans oublier notre sœur

jumelle, Mme PENDA Rébecca.

Nous remercions enfin, notre compagne pour la vie Belvia Jennie Fanne, pour ses qualités qui nous

ont permis, malgré les difficultés rencontrées, d’étudier avec hardiesse ; sans oublier nos enfants Crefel et

El’havie.

SIGGLE et ABREVIATION

Matth. Matthieu

Ac. Actes.

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Rom. Romains.

Cor. Corinthiens.

Gal. Galates.

Phil. Philippiens.

Thess. Thessaloniciens.

Tim. Timothée.

Cf. Confère.

FATEB Faculté de Théologie Evangélique de Bangui.

ANEB. Association Nationale des Eglises Baptiste.

SOMMAIRE

EPIGRAPHE …………………………………………………………………… i

DEDICACE …………………………………………………………………….. ii

REMERCIEMENTS…………………………………………………………….. iii

SOMMAIRE …………………………………………………………………… iv

INTRODUCTION GENERALE ………………………………………………. 1

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1. Intérêt du sujet ……………………………………………… 1

2. But …………………………………………………………...1

3. Délimitation et méthodologie ………………………………. 2

SECTION I : ETUDE DU CONTEXTE ……………………………………. 3

A. Philippes …………………………………………………………… 3

1. Situation Géographique ………………………………….... 3

2. Situation Historique ……………………………………….. 4

3. Fondement de l’Eglise …………………………………….. 5

B. Paul et les Finances ………………………………………………… 6

1. Conversion et Vocation de Paul …………………………… 6

a. Conversion ………………………………………… 6

b. Vocation …………………………………………… 7

2. Le métier de Paul ………………………………………….. 8

3. Les biens légués par Paul ………………………………… 10

Conclusion partielle …………………………………………………………… 10

SECTION II : EXEGESE DE L’EPITRE AUX PHILIPPIENS 4 : 10–20... 12

INTRODUCTION ……………………………………………………. 12

A. Le contexte large et Immédiat ……………………………….. ….. 12

1. Le contexte large …………………………………………..12

La circonstance de la composition et But …………...12

2. Contexte immédiat ……………………………………….. 13

B. Traduction …………………………………………………………14

C. Commentaire Exégétique ………………………………………… 15

D. Synthèse …………………………………………………………. 22

SECTION III : IMPLICATIONS ET SUGGESTIONS POUR L’A UTOSUFFISANCE DES

AGENCES MISSIONNAIRES …………….. 24

A. les principes qui découlent de cette étude ……………………….24

1. Paul …………………………………………………………. 24

2. L’église de Philippes ……………………………………….. 25

B. Impacte pour la mission contemporaine ……………………….. 26

1. Le missionnaire ……………………………………………. 26

a. Sans métier ……………………………………. 26

b. Avec un métier ………………………………… 27

2. L’église ……………………………………………………. 28

a. La Vision missionnaire de l’église ……………. 28

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b. Le soutien missionnaire de l’église …………… 28

C. Suggestions …………………………………………………… 29

1. Pour le missionnaire ……………………………………… 29

2. Pour l’église ……………………………………………… 30

Conclusion partielle …………………………………………………………. 31

Conclusion générale ………………………………………………………….. 32

Bibliographie ………………………………………………………………….. 34

Annexe …………………………………………………………………………37

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INTRODUCTION GENERALE

1. Intérêt du Sujet

Dans le désir d’obéir à l’ordre suprême, celui d’aller annoncer la Bonne Nouvelle

dans le monde entier conformément à Matthieu 28 : 19 – 20, beaucoup de chrétiens se sont

proposés et se sont même faits former afin de devenir des missionnaires. Mais sachant

qu’une mission sans un soutien financier est pénible voire impossible, un grand nombre de

ces missionnaires désistent à leurs vocations.

Ceux qui persistent, afin d’éviter la souffrance, demandent et attendent des aides

financières de l’extérieur. Ainsi, d’une part, l’obéissance à l’ordre Suprême est entravée,

mais d’autre part les missionnaires perdent peu à peu leur zèle pour la mission. Car, « des

études ont fait apparaître qu’un des aspects les plus insipides de l’œuvre missionnaire,

particulièrement pour les jeunes d’aujourd’hui, qui est la recherche d’un soutien

financier.»1 Certains d’entre eux, dans leur impatience, font usage des paroles flatteuses

afin de se procurer des biens auprès des fidèles pour des besoins personnels.

Pour cela, nous nous demandons : Comment le faire en commençant par ses propres

efforts ? Qui doit financer les œuvres missionnaires afin que l’ordre suprême ne souffre pas

de désobéissance ?

2. But

Le sujet formulé « La relation entre Paul et l’église de Philippes et ses implications

pour le financement de l’œuvre missionnaire » à été choisi dans le but d’aider les

missionnaires, à la lumière des Ecritures et surtout dans l’épître de Paul aux Philippiens

au chapitre 4 du verset 10 à 20, à savoir comment commencer la mission en comptant

d’abord sur ses propres efforts.

Notre but est double, d’abord celui de chercher à montrer que le missionnaire qui

associe à sa vocation un métier pratique, pourra entreprendre son œuvre missionnaire

même sans un soutien externe. Ensuite d’encourager les églises à retourner à leur but

principal qui consiste à faire des nations des disciples en soutenant les œuvres

missionnaires à l’exemple de l’Église de Philippes et l’apôtre Paul.

1 Johan LUKASSE, Mission possible!, (St Legier : Emmaüs, 1983), p 154.

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3. Méthodologie et Délimitation

Pour ce travail, nous utiliserons la méthode inductive à travers une étude détaillée

des passages. Nous ne traiterons pas le financement de l’œuvre au sens large du terme,

mais nous ne prendrons que l’exemple de la relation entre l’apôtre Paul et l'église de

Philippes sur le plan financier afin d’en tirer une leçon.

Dans le souci de respecter les obligations académiques, notre travail comporte trois

parties. La première partie porte sur l’étude du contexte. La seconde consiste en l’exégèse

de Philippiens 4 : 10 – 20. La troisième et dernière section dégagent les implications de

l’étude et fait des suggestions relatives aux œuvres missionnaires autochtones.

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SECTION I : Etude du Contexte

Avant d’aborder le vif de notre sujet, il nous serait très important de connaître, non

seulement la ville de Philippes, mais aussi de voir quelques aperçus sur Paul afin de bien

comprendre la relation qui existe entre eux. Ceci étant, nous parlerons dans un premier

temps de la ville de Philippes avant de parler de Paul.

A. Philippes Nous ne traiterons pas, dans cette partie, la ville de Philippes dans tous ses aspects.

Nous ne parlerons que de sa situation géographique, historique et du fondement de son

église par Paul.

1. Situation Géographique

La ville de Philippes ou encore la cité de Philippes était une localité de la

Macédoine. Elle était frontalière à Tharce et était située « sur un des rares accès du massif

des Balkans à la mer »2. Cette position lui était « un point stratégique »3, car c’était de là

où venait son importance. C’était aussi par cette entrée que « la voie romaine franchissait

la bannière de Balkans»4. Au Sud, elle était à « une quinzaine de kilomètres de Néopolis »5

. Cette voie était pour elle, une source de son développement malgré sa distance. A l’Est,

était la voie egnatienne qui conduisait à Dyrrachium. Non seulement, elle coupait la ville

en deux : Ville haute et Ville basse jusqu’au côté Ouest de la Macédoine notamment à

Byzance,6 mais aussi, elle était « une importante route stratégique et commerciale reliant

l’Italie à l’Asie Mineure ».7

La ville ou encore la cité de Philippes était, au temps de l’Apôtre Paul, le premier

des quatre districts de la Macédoine qui avait pour capitale Thessalonique8. Amphipolis

qui était le siège administratif se situait à cinquante kilomètres du coté de l’Ouest9.

Les Macédoniens représentaient, au temps de la dominance romaine, la population

la plus nombreuse, mais ce nombre ne leur conférait pas la position de la classe dominante.

2 Rose Maire MORLET, l’épître de Paul aux Philippiens, l’épître de saint Paul aux Colossiens (vaux –sur- scène : edifac, 1986) p. 13. 3 Ibid. 4 Alfred KUEN Introduction au Nouveau Testament, les lettres de Paul, (Saint Légier : Emmaüs, 1989) p. 251. 5 Ibid 6 MORLET, p. 13. 7 COLLANGE l’épître de Saint Paul aux Philippiens, commentaire du Nouveau Testament (Neuchâtel : Delachaux & Niestlé, 1973) p. 20. 8 Ibid. 9 KUEN, p. 251.

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Cette place revenait à la communauté romaine qui résidait dans cette localité10 et dont la

langue était le latin. En plus de ces deux groupes, on pouvait aussi compter les Grecs et les

divers émigrants qui venaient de l’orient et de l’occident grâce à la voie egnatienne11. Les

juifs quant à eux, ne semblèrent pas être assez dans la ville à cause de sa « vocation

militaire et rurale que commerçante »12.

2. Situation Historique.

La ville de Philippes était, au VI ème siècle avant Jésus – Christ, au temps des

Athéniens Throas, un avant poste qui se nommait Genidès. Mais vers 358 – 352, elle fut

assiégée par le père d’Alexandre le Grand, Philippe de Macédoine. Ce dernier y donna son

nom. C’est grâce à la montagne de Pangée qui se trouvait dans cette ville et qui regorgeait

des mines d’or, qu’il fit de Philippes, une ville riche13. Mais en 168, suite à la bataille de

Pydna, « elle passa sous la domination romaine et devint la capitale première des quatre

républiques constituées par l’ancien royaume macédonien »14. Ces républiques restèrent

isolées, ce qui provoqua des multiples révoltes de la part des macédoniens qui finirent en

146 par créer une province de macédoine15.

Au premier siècle, la ville de Philippes fut mouvementée, par des guerres civiles

romaines. Et « en 42 Octavien et Antoine écrasèrent les meurtriers de César, Brutus et

Cassius ».16 Cette victoire permit à Antoine de donner, aux vétérans, la ville de Philippes

qui devint une colonie romaine ‘‘colonia Julia Philippensis’’17.

Les Italiennes, propriétaires des terres furent renvoyés, par la suite, dans des

colonies différentes dont celui de Philippes, après qu’Octavien, qui prit plus tard le nom

d’Auguste, eut la victoire sur Antoine dans la bataille d’Actium à l’an 31 avant Jésus-

Christ. La ville se transforma immédiatement en municipe sur le même modèle

d’administration romaine et jouit aussi du ‘‘Jus Italicum’’. Cette position permettra aux

habitants de la ville de Philippes de jouir du statut romain qui, pour eux, avait beaucoup

d’avantages ; Car ayant sur eux, comme gouverneur, deux Dumbirs qui étaient à leur tour

10 Ibid 11 MORLET, p. 14. 12 Ibid 13 Ibid, p. 13. 14 KUEN, p. 251. 15 RM. MORLET, p.13. 16 Ibid, P.14 17 Ibid

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soumises au sénat de la colonie, « la cité avait le droit de se gouverner elle-même ; elle

était dispensée de tribut, de certains Impôts ; le droit de propriété strict lui était reconnu» 18.

Mais à l’époque de Paul, la ville de Philippes « avait donc profondément changé de

visage depuis le temps où Philippes lui avait donné son nom après l’avoir fortifiée. On peut

dire qu’elle est devenue une ‘‘ Rome en miniature’’ tant pour sa population, que pour son

statut juridique (jus italicum) et son organisation administrative rappelaient la capitale de

l’empire »19

3. Fondement de l’Eglise

La ville de Philippes fut la première ville d’Europe à recevoir l’évangile après que

Paul eut une vision de l’appel d’un macédonien l’invitant à venir à leur secours. En

réponse à cet appel, Paul se rendit avec ses compagnons Silas, Timothée et Luc en

macédoine entre les années 49 – 52 avant Jésus – Christ au cours de son deuxième voyage

missionnaire20. Et comme nous le dit le livre des Actes des Apôtres 16. 13 - 14, ils

évangélisèrent le jour de sabbat, au bord d’une rivière ou un groupe de femmes avaient

l’habitude de se réunir pour prier. Car « Paul ne trouva pas à Philippes de Synagogue où

commencer sa prédication (Actes 16 : 13, 16) sans doute parce que les juifs y étaient trop

peu nombreux »21.

Toujours selon le livre des Actes, il y avait dans le groupe de prière, une femme du

nom Lydie de la ville de Thyatire. Elle était une marchande de pourpre, et était une

« païenne attirée par le Judaïsme »22 qui, par conséquent, craignait Dieu. En l’occurrence,

elle fut, non seulement, la première païenne européenne à être convertie au Christianisme,

mais aussi sa maison devint le premier lieu de rassemblement des Chrétiens23.

Le séjour de Paul à Philippes s’est écourté à cause de la servante devineresse qui ne

cessait d’importuner Paul et Silas. Cette situation indésirable, qui finit par un

emprisonnement, entraîna ces derniers à faire de l’exorcisme sur cette servante. Cet

emprisonnement qui fut pour le geôlier et sa famille un moyen de conversion, fut, sans

doute aussi un moyen de « protéger la jeune église contre les accusations injustes

18 Ibid 19 BONNAR et MASSON Commentaire du Nouveau Testament, l’Epître de Saint Paul aux Philippiens, l’Epître de Saint Paul aux Colossiens (Delachaux et Niestlé : Neuchâtel, 1950) p. 7 – 8. 20 KUEN, p.252. 21 BONNAR et C MASSON, p. 8. 22 COLLANGE, p. 14. 23 MORLET, p. 14.

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présentant le christianisme comme un mouvement illégal et clandestin »24. Car « les

préteurs envoyèrent les licteurs pour faire relâcher Paul et Silas. Mais l’apôtre demanda

une démarche officielle des magistrats en s’appuyant sur sa qualité de citoyen romain »25.

L’église de Philippes était plus constituée de pagano – chrétiens que de judéo –

chrétiens.26 On pouvait remarquer, entre autres, des hommes libres c'est-à-dire des vétérans

qui avaient une condition aisée27, des femmes macédoniennes qui « jouissaient d’une

autonomie dans toute la Grèce »,28 « la présence dans cette ville d’une marchande de

pourpre, article de luxe par excellence, corrobore cette remarque. »29

La lecture de l’épître de l’apôtre Paul aux Philippiens montre l’affection et la

fidélité qui lient cette église et son apôtre. Cela ce démontre par le fait que l’église, « à

plusieurs reprises lui envoya des dons : pendant qu’il était à Thessalonique (Phil. 4 :16) et

plus tard au cours de son séjour à Corinthe (Phil 4, 15 ; Ac. 18, 5 ; 2 Cor 11,9). L’apôtre

accepta des Philippiens le soutien qu’il refusa de la part des Corinthiens (2Co 11, 7 –

10).»30

B. Paul et les Finances

La vie de l’apôtre ne sera pas traitée dans sa totalité sinon ce ne serait qu’un bref

aperçu de son ministère et sa vocation; ainsi que son métier et les aides financières

léguées par lui.

1. Conversion et Vocation de Paul

Dans le souci de mieux appréhender ce sujet, nous avons jugé important d’en parler

séparément.

a. La conversion

Des parents Juifs de la tribu de Benjamin, Paul, qui avait bien avant sa conversion

le nom de Saul, fut né à Tarse en Cilicie (cf. Ac. 22. 3)31 qui était un «centre commercial

important »32 dans les années 30 après Jésus – Christ33. Issu d’une famille probablement

24 KUEN, p. 252. 25 Ibid 26 Ibid 27 BONNAR et MASSON, p. 8. 28 MORLET, p.14. 29 BONNAR et MASSON, p. 8. 30 KUEN, p. 253. 31 A. Robert et A. Feuillet sous dir, Introduction à la Bible, tome II (Tournai ; Desclée & Cie, 1959), p. 378. 32 Idebert EXBRAVAT, Un casseur devenu apôtre, (Lausanne : Ligue pour la lecture de la Bible, 1974), p. 10. 33 KUEN, p. 26.

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riche34, Paul a eu ce privilège d’avoir une bonne éducation qui se démontre par sa

connaissance de quatre langues : l’hébreu, l’araméen, le grec et le latin35. Plus encore, il fit,

dans sa jeunesse, ses études rabbiniques à Jérusalem au pied de Gamaliel (cf. Ac. 22. 3) qui

fut appelé dans les années 25 à 50 avant Jésus Christ « le grand rabbin », « la beauté de la

loi »36.

Tout cela démontre que Paul avait, non seulement, un bon bagage intellectuel, mais

aussi, une bonne connaissance biblique. Car « l’enseignement rabbinique inculquait la

méthode d’interprétation de la Bible (…) basée sur toute série de syllogisme, analogie,

parallélisme, contradiction, contexte, passage du général au particulier et

investissement »37. Mais ces connaissances n’empêchèrent pas Paul de persécuter encore

ou d’approuver la persécution des chrétiens à l’exemple d’Etienne (cf. Ac 7. 58 – 8 : 1), car

sa compréhension biblique n’avait pas pour centre Jésus – Christ.

Mais « la révélation du Christ en gloire qui lui fut accordée sur la route de Damas

(cf. Gal 3. 12 ; 1Co 9. 1 ; 15. 8) bouleversa sa vie et fit de lui le serviteur de Christ »38.

Cette conversion n’a pas été par un revirement personnel, parce que lui-même « avait

conscience qu’une force plus grande que la sienne l’avait ‘‘empoignée’’ soudain (cf. Phil

3. 12), l’amenant à l’obéissance de la foi et lui faisant apercevoir du même coup la vanité

de la justice de la loi qu’il cherchait dans le Judaïsme le plus strict »39. Sans aucune

résistance, Paul se soumit à la volonté de Dieu en Lui disant : « Que ferai – je

Seigneur ? »40 C’était donc le début de la vocation de Paul.

b. La Vocation

Dieu ne se limita pas à la conversion, mais il alla jusqu'à donner une nouvelle

vocation à Paul. Comme il l’a dit à l’un des disciples de Damas, Ananias, « cet homme est

un instrument que j’ai choisi pour porter mon Nom devant les nations, devant les rois, et

devant les fils d’Israël ; et je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom.»41 Paul

comprenait que son appel singulier inexplicable sur la route de Damas, ne tolérait pas de

34 Ibid 35 EXBRAVAT, p. 11. 36 KUEN, p. 29. 37 Ibid. 38 Robert et Feuillet, p. 378. 39 Ibid 40 Actes 22 : 9b 41 Actes 9 : 15 – 16.

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résistance42. C’est pourquoi « Tremblant et saisi d’effroi, il dit Seigneur que veux – tu que

je fasse ? »43 De la même manière que les douze disciples ont été appelés par leur Maître

afin d’aller annoncer la Bonne Nouvelle dans le monde, Paul à été appelé pareillement

pour la même mission.44 S’étant fait baptiser et ayant reçu le Saint - Esprit, il commença à

prêcher Jésus – Christ Fils de Dieu dans les synagogues (cf. Actes 9. 17 – 20).

Paul fit toujours mention de sa vocation d’apôtre dans l’introduction à ses lettres

exceptées les trois (Philippiens, 1 et 2 Thessaloniciens). En plus, il fait usage de cette

vocation d’apôtre pour fonder son autorité et donner du poids à ses décisions et ses

demandes45. Il en a encore fait usage « pour démarquer son mode de vie apostolique de

celui des concurrents non chrétiens (1 Thess. 2, 1 – 12), pour justifier au nom de ses droits

apostoliques sa façon de vivre, différente, face à d’autres façons de vivre qui ont cours

chez les chrétiens (1 Cor 9). »46 Et enfin, il en a fait usage pour « caractériser la grâce qui

lui a été donnée par Dieu en affirmant sa conscience d’être appelé à être le serviteur du

Christ dans une fonction sacerdotale, pour dispenser à ce titre l’Evangile de Dieu aux

nations.»47

2. Le métier de Paul

Avant d’aborder le métier de Paul, il serait important, pour une meilleure

compréhension, de faire un bref aperçu de son arrière plan.

Il était très important, pour un étudiant Juif, d’apprendre un métier48 comme le

disait le savant Gamaliel II « l’étude de la Thora est excellente lorsqu’elle est combinée

avec les affaires du monde, car la Thora sans le travail manquera son but à la longue et sera

source d’iniquité. »49 Un autre ouvrage juif soutient aussi cette pensée en disant que :

«celui qui n’apprend pas à son fils de travailler, lui apprend à voler.»50 En plus, un rabbin

n’était pas rémunéré pour son travail à la synagogue, d’où il lui était important d’apprendre

un métier afin de subvenir à ses propres besoins.51

42 Emile BAUMANN, Saint Paul, (Paris : Grasset, 1925),p. 77. 43 Actes 9. 6a. 44 BAUMANN, p. 76. 45 Jürgen Becker, Paul, l’Apôtre des nations (Paris : Cerf, 1995), p. 88 – 89. 46.Ibid, p. 90. 47 Ibid, p. 91. 48 EXBRAYAT, p. 12. 49 KUEN, P 30 50 Ibid. 51 Ibid.

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C’est dans ce contexte que Paul a apprit, probablement à Tarse, à l’âge de vingt ans

un métier manuel.52 Ce métier consistait à la fabrication des tentes comme nous l’a

montrés Luc dans son livre des Actes 18 : 3. Mais le mot «σκηνοποιός » qu’a utilisé Luc

dans ce verset pour désigner le métier de Paul, peut aussi désigner la fabrication des

Chaussures.53 Cela consistait à séparer la peau de la chair de l’animal pour la tanner et la

sécher afin de le couper et de coudre le cuire pour en faire une tente, une chaussure etc.54

Cela démontre combien le travail est pénible mais aussi salissant.

Car dans la civilisation gréco – romaine, le travail manuel, d’une manière générale,

était un travail réservé aux esclaves55, et celui de tanneur, en particulier, était « considéré

avec dédain (…) parce qu’il était sale. »56 A ce titre nous pouvons dire que le travail

qu’exerçait Paul était humiliant et complaisant (malgré qu’il est issu d’une famille

probablement riche vue leur citoyenneté romaine57), mais aussi difficile et à plein temps

d’où il doit travailler nuit et jour (cf 1Thess 2. 9).58

Certes, ce métier paraît humiliant et servile, mais il permit à Paul de gagner sa vie

sans être à la charge, ou encore redevable, dépendant, d’une personne (cf. 1 Thess. 2. 9). Il

lui permit, ensuite, d’annoncer l’Evangile librement (cf 1 Cor 9. 18 – 19 ; 2 Cor 11. 7), de

garder sa personnalité d’apôtre et d’accorder de la valeur à la Bonne Nouvelle qu’il

annonce (cf Ac 20. 33 – 35), de stabiliser son rang social afin d’annoncer aussi

efficacement la bonne nouvelle à des classes sociales élevées,59 de se distinguer des

prédicateurs itinérants mendiants.60 En outre, en tant qu’artisan, Paul avait cette facilité

d’évangéliser, dans son atelier, ses collaborateurs, ses clients et autres,61 ce qui faisait de

son atelier un lieu d’évangélisation.62

52 Ibid, p. 29 - 30 53 Ronald F. HOCK, the social context of Paul’s Ministry, (Philadelphia: FORTESS Press, 1980), P. 20. 54 Pat ALEXANDER, le monde de la bible, (Tournai : SATOR, 1988), p. 232. 55 HOCK, p. 23 56 ALEXANDER, p. 218. 57 Toutefois, cette citoyenneté n’était pas un critère absolu pour conclure que la famille de Paul était riche, car elle était parfois attribuée à toute une région sans tenir compte de leur classe social. Judith L. HILL, à Bangui, le 22 Avril 2008. Dr HILL à été interviewé en tant que Professeur spécialiste du Nouveau Testament pendant plus de vingt ans. 58 1 Thessaloniciens 2 : 9 59 Judith L. HILL, « Establishing the Church in Thessalonica », (Thèse de doctorat soutenue à l ‘université de DUKE en 1990), p. 82 – 83. 60 Ibid, p. 80 61 HOCK, p.23 62 Le CAMUS, L’œuvre des Apôtres, diffusion de l’église Chrétienne. Période de conquête. Tome 2 (Paris : MOUDIN, 1905), p. 315 – 316.

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Certes, Paul pouvait en tant qu’Apôtre, être reçu dans une synagogue ou chez un

Chrétien et en tant qu’artisan, il pouvait être hébergé par un collaborateur,63 mais cela ne le

dispensait pas des dépenses. Car la nourriture, les vêtements, les frais de voyages et autres

devraient être payés par le fruit de son métier.64 Toutefois « Paul, en dépit de ses gains,

n’était pas en mesure de joindre les deux bouts. C’est pourquoi malgré son travail, il était

souvent dans le besoin d’une aide. (2Cor 11 : 9 ; Phil 4 : 12) »65.

3. Les biens légués par Paul

Les biens qui ont été légués par Paul provenaient, pour la plupart des cas, des

églises de la Macédoine. Or « ces églises étaient le fruit direct d’un travail d’évangélisation

missionnaire de Paul »,66 ils provenaient aussi des églises de l’Achaïe.67 Paul ne cessa pas

d’encourager ces églises à faire des dons, car « dès son premier séjour à Antioche jusqu’à

la fin de son troisième grand voyage, il n’a pas manqué de solliciter les dons des fidèles.»68

Cette attitude d’insistance de Paul pour les collectes nous montre qu’il voit en cela « un

mandat capital de son apostolat. »69 Toutefois, il ne fit pas de cela une obligation pour les

églises, mais une libéralité comme il le dit : « Que chacun donne selon la décision de son

cœur, sans chagrin, ni contrainte.»70

Ces biens que l’apôtre Paul sollicitait de la part des églises qu’il fonda, n’étaient

pas pour satisfaire ses désirs personnels, mais cela était pour les pauvres de l’église de

Jérusalem (Ac. 11 : 27 – 30 ; 2 : 17). Non seulement ils permettaient d’aider les pauvres de

l’église de Jérusalem, mais aussi servaient de témoignage concret de l’amour de Christ

entre les chrétiens71. Afin d’éviter tous soupçons sur son apostat, Paul recommande aux

églises qu’il encouragea à offrir des dons, à choisir une personne digne de confiance parmi

eux pour porter ces dons à Jérusalem (1 Cor 16. 3). L’Apôtre ne fit de cette collecte une

nécessité pour sa mission, or il pouvait, en tant qu’évangéliste, jouir de ce droit (1 Cor 9 :

14). Il en refusait même pour certains et acceptait pour d’autres (2 Cor 11 : 9). Pour lui ce

qui compte le plus « c’est d’offrir gratuitement l’évangile.»72

63 HILL, p. 82 64 HOCK, p.27. 65 Jimi – Philippe ZACKA, « Le soutient au ministère pastoral selon Paul et ses implications pour les églises en RCA », (mémoire de maîtrise en théologie soutenue à la FATEB en 2001), p. 26. 66 Jean ISCH, Jusqu’au bout du monde, (St – Legier : Emmaüs, 2000), P204. 67 HILL, Interview. 68 Edouard BARDE, Paul Apôtre, (Lausanne: Georges Bridel & Cie, 1905), p. 188. 69 Ibid 70 2 Corinthiens 9 : 7. 71 Henry BRYANT, Commentaire biblique, II Corinthiens, (Villeurbanne : CLE, 1990), p. 138. 72 1 Corinthiens 9 : 18

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Conclusion Partielle

Cette étude du contexte nous permet de comprendre la relation qui existe entre

l’apôtre Paul et l’église de Philippes. Nous remarquons que l’église de Philippes est

beaucoup plus composée de chrétiens d’origine païenne que Juive. Nous avons aussi vue

que son contexte géographique lui était favorable sur le plan financier. En plus, nous avons

remarqué que Paul, qui fonda cette église de Philippes, a été non seulement appelé par

Christ lui-même comme les autres apôtres, mais était, contrairement à beaucoup d’autres

et surtout à cause de son métier, un apôtre indépendant et fidèle sur le plan financier.

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SECTION II : Exégèse de l’épître aux Philippiens 4 : 10 – 20

Introduction

Sachant que certains points ont été déjà abordés, ci – haut, il serait mieux, dans

cette section, de parler de la circonstance de la composition et de son but,73 avant de faire

l’exégèse du texte et finir par la synthèse.

A. Le contexte large et immédiat

Nous traiterons ces sections séparément dans le soucis des mieux les appréhender.

1. Le Contexte Large

L’analyse de l’épître de Paul aux Philippiens fait ressortir quatre thèmes qui ont été

abordés par l’apôtre. Premièrement, c’est le thème de la joie qui à été considéré comme le

sujet le plus dominant de l’épître. Le mot ou le verbe désignant ce sujet, à été abordé plus

de seize fois. Que ça soit dans ses prières (1. 4) dans ses travaux (4.1), dans la souffrance

(2.17) et autres, il parle toujours de la joie. Deuxièmement, le thème de la communion

fraternelle à été aussi un des sujets clé de l’épître. Cela se fait remarquer par sa

reconnaissance envers les Philippiens au sujet de leur participation à l’évangile (1. 5 – 7) et

de leur don. Troisièmement, il aborde le thème de l’Evangile où il parla de sa souffrance,

de son désir de voir ses lecteurs combattre pour l’évangile (1. 27). Le quatrième thème

qu’il traite est son ambition spirituelle d’apôtre, c'est-à-dire la plénitude de sa consécration

à Jésus – Christ, son unique désir de le connaître (3. 7 – 14). Notre section se trouve être

dans la deuxième partie.74

La circonstance de la composition et but

Paul était en prison, par conséquent, dans la solitude lorsqu’il écrivit cette lettre (cf.

1 : 7 ; 13 ; 17),75 il attendait un jugement qui pouvait se solder par sa libération comme par

73 Certes l’intégrité de l’épître à été remise en cause, car pour un grand nombre d’exégètes qui ont commencé en soulignant la différence de ton qu’a utilisé l’apôtre dans son écrit. Du début de son écrit jusqu'au chapitre 3 : 1, il a gardé un ton, mais cela a changé brusquement au verset 2 du chapitre 3. Ils ont fini par conclure que la partie (3 : 2 – 4 :9) est dû à une interpolation qui à été écrite par Paul même dans une autre circonstance. La troisième partie (4 : 10 – 20) a été rédigée dès la réception du don. Ainsi, ils repartissent l’épître est repartie en trois comme la fait COLLANGE: la première partie A (4. 10 – 20) ; la deuxième B (1 : 1 – 3 : 1a + 4 : 2 – 7 + 4 : 21 – 23) et la troisième C (3 : 1b – 4 :1 + 4 : 7 – 8). Mais Nous concluons en approuvant le point de vue de KUEN qui dit : « Toutes ces théories niant l’unicité et l’intégrité du texte, (…) ne tiennent aucunement compte des églises destinataires de ces épîtres et de leurs réactions, ni de la tradition textuelle qui, sans exception, a transmis la lettre dans son unité actuelle ». MORLET, p 21- 22 ; COLANGE, p 24 – 30 ; KUEN, p267. 74 GUTHRIE, Nouveau Commentaire Biblique (Saint Legier: Emmaüs, 1982), p. 1181 - 1182 75 Claire Lise Benoît, l’Epître aux Philippiens, NT 11, (Lausanne : ligue pour la lecture de la bible ?) p. 8.

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sa mort. L’apôtre n’avait pas besoin de montrer à ses lecteurs le lieu où il était

emprisonné, car ils le savaient déjà.76 Ce qui fait qu’il est difficile pour nous de savoir

avec exactitude le lieu de son arrestation. D’aucuns comme Deissmann pensent que c’est à

Ephèse77, d’autres comme Lohmeyer soutiennent que c’est à Césarée78, d’autres encore

comme Bruce , pense que c’est à Rome79. Nous nous alignons à la proposition de Bruce car

nous jugeons ses analyses internes plus convainquant.

Paul écrivit cette lettre aux Philippiens pour préparer le retour d’Epaphrodite qui lui

non seulement lui a apporté des dons de la part de l’église de Philippes, mais aussi qui a été

pour lui, qui était prisonnier, une consolation physique et morale. Paul écrivit, en outre,

cette lettre afin de remercier l’église de Philippes des dons qu’il a reçus de leur part. Il

voulait aussi leur donner de ses nouvelles et leur témoigner l’affection qu’il a pour eux (1 :

7 ; 12 – 13) ; leur annoncer afin qu’elle prépare l’éventuelle arrivée de Timothée ( 2 : 19 –

23) ; les encourager à rester fermes dans les épreuves et de garder toujours un bon

témoignage ( 2 : 15) ; les encourager et les exhorter à l’unité (1 : 27 ; 2 : 2 – 4 ; 14 ; 3 :

16) ; Et enfin, répondre à certaines de leurs questions (1 : 12 ; 19 ; 25 – 26 ; 4 : 1 – 5)80.

2. Contexte Immédiat (v. 4 : 4 – 9)

Avant d’aborder le sujet de la relation qui existe entre l’église de Philippes et lui –

même au sujet de l’aide financière, Paul exhorte vivement cette église à demeurer dans la

joie (cf. v 4). Cette joie qui a pour base le Seigneur, doit se caractériser par la douceur.

Cela implique une humilité et une gentillesse impartiale. Ce qui montre le but de cette vive

recommandation est la venue imminente de leur Maître Suprême (cf. v 5).

Cette joie qu’il recommande aux Philippiens, ne doit pas avoir pour obstacle les

soucis de la vie terrestre. Cela ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas avoir de problèmes,

mais face à un tourment, au lieu de sombrer dans les soucis, il serait mieux de se confier au

Seigneur. Cette relation ne pourra être possible que par des prières, des implorations et des

remerciements (cf. v 6) afin de jouir de la véritable paix que Dieu donne contrairement à

ce que le monde peut donner (cf. v7).

Sachant que le siège de tous les maux est dans la pensée, Paul aborde ce sujet en

exhortant les Philippiens à avoir des pensées positives. Il leur montre les ingrédients qui

76 FF. Bruce, New International Biblical Commentary, Philippians, (Massachusetts: Hendrickson Publishers, 1989), p. 11 – 16. 77 Ibid 78 KUEN, p. 256. 79 BRUCE, p. 11. 80 KUEN, p. 254 – 256.

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peuvent les aider à parvenir à cet idéal (cf. v 8). Cela peut, certes, paraître difficile voire

impossible, mais l’apôtre leur rappelle, non seulement, le modèle qui s’est efforcé d’être

au milieu d’eux, mais aussi les enseignements qu’il a eu à leur faire. Il ne leur dit pas

seulement de s’en rappeler, mais aussi de le mettre en pratique afin de jouir réellement de

cette paix de Dieu qu’il leur avait parlée (cf. v 9).

B. Traduction81

V – 10 Je me réjouis beaucoup dans le Seigneur de ce que vous avez, enfin, de

nouveau pensé à moi. Certes, vous avez toujours pensé à moi, mais c’est

l’occasion qui vous manquait.

V – 11 Ce n’est pas parce que je suis dans le besoin que je parle ainsi, car j’ai

appris à me suffire en toute situation.

V – 12 Je sais vivre dans la misère et dans l’abondance, en tout et à toutes

circonstances, j’ai appris à être rassasié et à avoir faim ; à être dans

l’abondance et à être dans le besoin.

V – 13 Je puis tout par celui qui me rend fort.

V – 14 Toutefois, vous avez bien fait en prenant part à ma détresse

V – 15 Vous le savez aussi, Philippiens, qu’au début de mon évangile, quand je suis

parti de la Macédoine, aucune église n’a pris part dans un compte du donner

et recevoir sinon vous seuls.

V – 16 Car, déjà à Thessalonique, vous avez envoyé, une ou deux fois, ce dont

j’avais besoin

V – 17 Ce n’est pas que je cherche de don, mais je cherche le fruit qui doit abonder

dans votre compte.

.V – 18 J’ai tout reçu et je suis dans l’abondance. Ayant reçu d’Epaphrodite les dons

de votre part, je suis comblé. C’est comme un parfum de bonne odeur, un

sacrifice agréé et qui plaît à Dieu.

V – 19 Mon Dieu vous comblera de tous vos besoins selon sa richesse, magnifique

en Jésus – Christ.

V – 20 A Dieu notre Père soit la gloire pour les siècles des siècles. Amen !

81 Traduit à partir de: Barbara, ALAND., The Greek New Testament 4ed (Munster: United Bible Societies 2001).

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C. Commentaire Exégétique

Pour une bonne élucidation de notre texte, nous l’avons reparti en cinq parties que nous

commenterons successivement.

I) Accusé de réception (v10)

Je me réjouis beaucoup dans le Seigneur de ce que vous avez, enfin, de nouveau

pensé à moi. Certes, vous avez toujours pensé à moi, mais c’est l’occasion qui vous

manquait.

L’apôtre Paul débute cette section allant du verset 10 – 20, par un bon accusé de

réception. Nous avons vu dans le contexte immédiat que Paul avait vivement recommandé

à ses lecteurs d’être dans la joie, il utilise ce même verbe pour montrer sa réjouissance. Le

verbe «Εχάρην» (je me réjoui) conjugué à l’aoriste nous aide à comprendre que la joie

qu’avait l’apôtre n’était pas une joie en dent de scie, c’est à dire qu’elle ne souffrait pas de

temps à autres de chagrins parce qu'elle était fondée une fois pour toute sur le Seigneur.

Dieu était la source de sa joie. Cela explique, non seulement la grandeur de sa joie, mais

aussi la place qu’il accorde dans son cœur au Seigneur. En plus, l’adjectif « µεγάλως »

(beaucoup) n’est utilisé nulle part ailleurs dans tout le Nouveau Testament que dans ce

chapitre pour monter sa grande joie dans le Seigneur pour le don qu’il a reçu.82

Après qu’il eut montré la fondation de sa joie, il fait usage de la conjonction de

coordination «και» (‘‘et’’ traduit par ‘‘certes’’ dans notre texte) pour introduire deux

prépositions complétives. La première qui est gouvernée par le verbe «φρονειν» (penser),

montre la cause de sa joie qui n’est rien d’autre que le refleurissement de leur intérêt pour

lui. La conjugaison du verbe «ανεθάλετε» (refleurir) à l’aoriste montre qu’il ne doutait pas

d’eux, mais il savait que son intérêt avait déjà fleuri en eux une fois pour toute.

Cette forme d’expression ‘‘de nouveaux pensez à moi.’’ laisse à voir qu’il eu un

long moment de temps où il ne reçut rien des Philippiens. Ce silence pourrait s’expliquer

par le fait que les Philippiens ne connaissaient pas avec exactitude le lieu où se trouvait

l’apôtre à cause de son long voyage pour Rome.83

La deuxième proposition soutient cette pensée, car le verbe «εφρονειτε» (vous

pensiez) qui le gouverne et qui est conjugué à l’imparfait, démontre une action qui avait été

82 GERALD F. HAWTHORNE, Word Biblical Commentary, Philippians,(Texas : Word Book, Publisher, 1983), p . 196. 83 Ben WITHERINGTON, Friendship and Finances in Philippi, The letter of Paul to the Philippians, (Pennsylvania: Trinity Press International, 1994), p 128.

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faite et qui continue. Par conséquent, le soutien que Paul reçut de l’église de Philippes ne

fut pas la première fois. Car elle le fit déjà au début de son évangile, quand il partit de la

Macédoine. (cf. v 15). Ce n’est pas qu’il la blâme ou encore qu’il doutait d’elle, mais il

savait qu’elle n’avait pas eu l’occasion de le faire.

II) Paul Face aux vicissitudes de la vie (vv. 11 – 13)

Ce n’est pas parce que je suis dans le besoin que je parle ainsi, car j’ai appris à me

suffire en toute situation. Je sais vivre dans la misère et dans l’abondance, en tout et à

toutes circonstances, j’ai appris à être rassasié et à avoir faim ; à être dans l’abondance et

à être dans le besoin. Je puis tout par celui qui me rend fort.

L’argumentation de la bonne réception qu’avait avancée l’apôtre pouvait laisser

croire à ses lecteurs que sa vie dépendait de leur don. Pour lever cette équivoque, Paul

commence par cet adverbe de négation «ουχ» (ce n’est pas). Cette négation peut laisser

croire aussi que certains apôtres écrivaient à des églises dans le but de recevoir d’elles des

dons. Mais Paul fait cette distinction en signifiant que ce n’est pas par besoin qu’il avait dit

cela.

Le besoin dont parle Paul ici est la nécessité de la vie, car le mot « υστέρησις »

signifie « pauvreté» au sens matériel et qui a des implications immédiates sur l’aspect

financier84. Il voulait dire en d’autres termes que ce n’était pas la pauvreté qui lui faisait

dire cela. Paul fait preuve de délicatesse et de courtoisie lorsqu’il traite le sujet des

finances. Les Philippiens ne devraient pas croire qu’il se plaint d’être à cours de fonds. Il

voudrait plutôt qu’ils sachent qu’il ne dépend pas des circonstances financières.

C’est pourquoi, il pourra dire qu’il a appris, pas plusieurs fois, mais une seule fois

pour tout comme le démontre le verbe «εµαθον» (j’ai appris) qui est conjugué à l’aoriste.

Mais aussi, ce n’est pas dans une seule situation, mais dans toutes les situations comme le

pronom relatif «οις» (les situations) au pluriel le démontre. En plus, le verbe «ειναι» (à

être) qui suit montre le résultat de tout ce qu’il a appris dans toutes les situations. La leçon

qu’il a tirée dans les vicissitudes de sa vie c’est d’être content.

Cet adjectif « αυτάρκης » (content), qui signifie aussi « se suffire » ou « être

indépendant », montre le vif désir de Paul à vivre indépendamment « pour des raisons

d’ordre moral ou ascétique que pour sauvegarder la liberté et la gratuité de la prédication

84 BONNAR et MASSON, p.78.

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évangélique »85. Et même au moment où il parle, comme étant un prisonnier (1 :13), il est

toujours content. Le verbe «ειµι» (je suis) conjugué au présent le démontre bien.

Afin de montrer les détails de ce qu’il a appris, Paul conjugue le verbe «οιδα» (je

sais) qui gouverne la première proposition au parfait intensif pour montrer à ses lecteurs

que la leçon apprise sur les vicissitudes de la vie a toujours ses effets. En les reliant par la

conjonction de coordination «και» (aussi), Paul énumère les hauts et les bas de sa vie. Pour

cela, il utilise deux verbes pour les deux propositions « ταπεινουσθαι » et «περισσιυειν »

(être dans la misère et être dans l’abondance) pour montrer le résultat de ce qu’il a appris.

Ces deux verbes expriment aussi, deux extrêmes ou encore des choses contraires.

Que ce soit dans l’un des deux extrêmes, c’est-à-dire la misère ou l’abondance Paul dit :

«οιδα» (j’ai appris). En d’autre terme Paul voulait dire qu’il a apprit « la dure école

pratique de l’apostolat dans ce qu’elle avait de plus terre à terre : prison, faim, solitude,

mépris des hommes, etc. »86

Dans la deuxième phrase du verset 12, Paul intensifie ses propos par deux adjectifs

«παντι» et «πασιν» (tout et toutes). Ces deux adjectifs déterminent la capacité presque

illimitée de Paul de survivre. En plus, la préposition «εν» placée devant ces deux adjectifs,

permet à ses lecteurs de voir les quelques domaines dans lesquels Paul a été initié. Paul

savait vivre dans l’humiliation ; c'est-à-dire manquer du nécessaire, et il savait aussi être

dans l’abondance ; c'est-à-dire recevoir des dons dépassant ses besoins. Les six termes

désignant les aléas de la vie de l’apôtre dans le verset 12, « désignent tous des besoins

matériels, terrestres de cette vie, et non des besoins spirituels. »87

L’Apôtre ne parle pas en terme d’orgueil où il vanterait ses capacités, s’il dit qu’il

a été initié en toute chose. Ce n’est pas une vaine parole, mais une déclaration fondée.

Dans le verset 13 qui suit, l’apôtre montre la source de sa force, il montre sur quoi il se

base pour avancer ces propos. Il commence avec le même adjectif qu’il a utilisé

précédemment «πάντα» pour dire que ce ‘‘tout’’ qu’il peut ne vient pas de lui. Paul fait

allusion à une force intérieure qui fait qu’il puisse dominer toutes choses.88

Bien avant au v 12, l’apôtre avait dit : « en tout et à toutes circonstances, j’ai appris

à être rassasié et à avoir faim ; à être dans l’abondance et à être dans le besoin. » et il

montre maintenant dans le v. 13, de qui il avait appris. Par cette expression «Je puis tout

85 Ibid, p. 78 – 79. 86 Ibid, p. 79. 87 John MacArthur, Commentaire sur le Nouveau Testament, les épîtres de Paul,(Québec : IMPACT, 2004), p. 1014. 88 WITHERINGTON, p. 129.

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par celui qui me rend fort », Paul démontre sa certitude d’être entre les mains de Dieu, car

Paul à déjà fait usage de ce verbe «ενδυναµουντι» (rendre fort) ailleurs pour désigner la

puissante activité du Seigneur Jésus – Christ (Eph 6 : 10 ; 1 Tim 1 : 12 ; 2 Tim 1 ; 4 : 17)89.

Par conséquent, il savait que, où qu’il soit et dans n’importe qu’elle circonstance, il

y était par la volonté de Dieu. S’il avait faim ou il était rassasié c’est parce que Dieu a

voulu ainsi. Quand il dit qu’il peut tout faire, cela voulait dire en d’autre terme tout ce que

Dieu voulait qu’il fasse. Car il savait que Dieu ne lui demanderai jamais d’accomplir une

tâche sans lui en accorder la grâce nécessaire. L’adverbe «πάντα » (tout), s’applique à des

grandes actions qu’a des grandes privations.

III) La gratitude de Paul envers les Philippiens (v 14 – 18)

Toutefois, vous avez bien fait en prenant part à ma détresse. Vous le savez aussi,

Philippiens, qu’au début de mon évangile, quand je suis parti de la Macédoine, aucune

église n’a pris part dans un compte du donner et recevoir sinon vous seuls. Car, déjà à

Thessalonique, vous avez envoyé, une ou deux fois, ce dont j’avais besoin. Ce n’est pas que

je cherche de don, mais je cherche le fruit qui doit abonder dans votre compte. J’ai tout

reçu et je suis dans l’abondance. Ayant reçu d’Epaphrodite les dons de votre part, je suis

comblé. C’est comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice agréé et qui plaît à Dieu.

Dire qu’il puisse tout par celui qui le rend fort, peut démontrer une ingratitude de sa

part envers les Philippiens. Cela pourrait aussi dire que les Philippiens ont mal fait en lui

envoyant leurs dons, dont il n’a pas besoin. Loin de Paul sont ces genres de pensée. Pour

lever cette équivoque, Paul fait usage de la conjonction «πλην» (toutefois) pour coordonner

la dernière idée qu’il avait avancée avec la première au verset 14 montrant le contraste qui

existe.

Il prouve sa gratitude envers ses donateurs en disant qu’ils ont bien fait de prendre

part à sa détresse ; c'est-à-dire en pourvoyant financièrement à ses besoins au moment de

son emprisonnement. En disant qu’ils ont bien fait de prendre part à sa détresse. Paul

faisait allusion à la souffrance des chrétiens Philippiens au sujet de son emprisonnement.90

C’est pourquoi, l’apôtre les interpelle, pour leur faire une brève historique des dons

reçus durant sa mission. Il commence en les situant dans le temps. Le temps dont il fait

allusion est le commencement de l’Evangile. Après les avoir situés, Paul introduit l’adjectif

«ουδεµια» (aucune) pour souligner l’unicité des Philippiens de toutes les églises qu’il a

89 HAWTHORNE, p. 201. 90 WITHERINGTON, p 129.

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parcourues en ce qui concerne leur part dans son compte de débit et crédit. La conjonction

et la particule de négation « ει µη» (sinon), montrent bien la particularité des Philippiens

dans le domaine de donner et recevoir.

Ces termes «λογον » et « δόσεως » (débité et crédité) qui sont des langages

purement commerciaux signifient l’échange qui doit exister entre une église et un

évangéliste, car l’église de Philippes envoyait des dons matériels à Paul et celui-ci faisait

bénéficier à cette église son ministère.91 Toutefois, cet échange se diffère de l’acte

commercial dans ce sens qu’il n’est pas au style du « payer comptant », mais au style de la

libéralité. Car étant affranchis, les Philippiens ont compris la nécessité de soutenir

volontairement Paul. Cela s’explique par le fait que Paul n’a pas bénéficié de ce don

quand il était à Philippes.92

L’apôtre continue au verset 16 en expliquant ou encore en détaillant sa déclaration.

Il introduit la conjonction de coordination causale «οτι» (car) pour montrer que ce n’est pas

pour rien qu’il dit que seule l’église de Philippes l’a soutenu. Car étant même à

Thessalonique, seul les Philippiens lui ont envoyé, une ou deux fois, ce dont-il avait

besoin. Ce détail qui peut sembler de moindre importance, démontre que le souvenir des

bienfaits des Philippiens est gravé précieusement dans le cœur de l’apôtre.

Une fois de plus, comme il a fait au verset 11, l’apôtre fait encore usage de ce

même adverbe de négation «ουχ» (ce n’est pas), mais cette fois – ci pour un but différent.

Dans le premier cas, l’apôtre faisait une distinction entre les dons que lui faisaient les

Philippiens et sa possibilité de vivre sans ces dons grâce à celui qui le rend fort. Mais

maintenant, il fait la distinction entre les dons que lui font les Philippiens et les fruits qui

doivent abonder dans leur compte. C’est pourquoi, l’apôtre sépare les deux propositions

dans le verset 17 par la conjonction de coordination «αλλα» (mais) pour montrer le

contraste qui existe entre ces propositions.

Dans la première proposition l’apôtre montre quelle est sa position par rapport à

leur dons et dans la deuxième ce qu’il attend d’eux. Dans le verset 10, l’apôtre a montré sa

joie pour les dons reçus ; du verset 11 à 13, il a montré que, même sans leurs dons, il était

capable de vivre ; et dans les versets 14-16 il leur montre de nouveau sa joie pour les dons

qu’ils ont faits et, maintenant, dans le verset 17, il fait une conclusion partielle. Car le

verbe «επιζητω» (je recherche) au présent de l’indicatif et qui gouverne les deux

propositions, montre la position présente de l’apôtre après tout ce qu’il a eu à dire.

91 BONNAR et MASSON, p 80 92 HILL, Interview.

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27

Cette position n’est rien d’autre que la recherche du fruit qui doit abonder dans leur

compte. En d’autre terme, Paul voulait faire comprendre aux Philippiens avec tous les

discours précédents que leur générosité envers lui est la marque de leur reconnaissance

envers Dieu. C'est-à-dire que ce qu’ils font, ils ne le font pas à lui, mais plutôt à Dieu, car

lui il peut vivre sans leurs dons (1 :13). En plus, le verbe «πλεοάζοντα» (abondant),

montre la cause de ce que recherche Paul. Cela n’est rien d’autre que l’abondance de fruit

dans leur compte qui est, pour lui, plus important que leur aide financière.

La leçon étant transmise, Paul peut maintenant au verset 18 exploser sa joie sans

une ombre dans sa pensée. Voilà pourquoi il pourra dire qu’il a tout reçu, en d’autre terme,

j’ai tout ce qu’il me faut, la part de Dieu à travers ses frères Philippiens. Paul avait déjà,

d’une manière ou d’une autre, utilisé l’adjectif «παντα» (tout) trois fois. Les deux

premières fois, c’était pour montrer sa capacité de vivre dans toutes les circonstances. Or

cette capacité de vivre n’est possible qu’en celui qui le rend fort (v.13) où il fit usage du

troisième. Donc tout ce qui lui provient, vient de celui qui le rend fort à travers les

Philippiens.

Après avoir déclaré qu’il a tout reçu, il ajoute encore qu’il est dans l’abondance.

Ces deux propositions de cause et effet coordonnées par la conjonction «και» (et), et ayant

toutes deux des verbes au présent, permet à ses lecteurs de voir l’état d’âme de Paul au

moment où il écrit. Les verbes «πεπλήρωµαι» (j’ai été comblé) dans ce qui suit souligne le

caractère intensif dans ces propos, c’est pourquoi il dira qu’il a été comblé, en d’autre

terme qu’il ne manque de rien. Mais l’autre verbe «δεξάµενος» (ayant reçu) qui suit et qui

est conjugué au participe aoriste détermine la cause de son état qui n’est rien d’autre que le

don qu’il a reçu d’Epaphrodite.

Paul décrit ce qu’il a reçu d’Epaphrodite comme étant un parfum de bonne odeur.

Ce génitif de description «ευωδιας» (de bonne odeur) le prouve bien. Il qualifie ce don

comme étant non seulement un parfum de bonne odeur, mais aussi un sacrifice. Pour le

mettre en emphase ce sacrifice, il utilise deux adjectifs «δεκτήν » et «εύάρεστον »

(acceptable et agréable). Or ce qui est acceptable peut être bon, mais pas forcément

agréable.

IV) La bénédiction de Paul envers les Philippiens (v 19)

Mon Dieu vous comblera de tous vos besoins selon sa richesse, magnifique en

Jésus – Christ.

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Après que l’Apôtre leur ait montré la portée de leurs dons devant Dieu, il leur

montre maintenant la réaction positive de Dieu. Ce Dieu de qui Paul puise sa force et dans

lequel il peut vivre à tout et en toute circonstance, les bénira. Le génitif d’appartenance

«µου» (de moi) démontre la forte relation qui existe entre Paul et Dieu. Sur cette base Paul

pourrait être sûr du comble que Dieu fera sur tous les besoins qui manqueront les

Philippiens. Les récompenses dont parle l’apôtre, ne sont des récompenses qui auront lieu

au ciel, mais aux besoins présents des Philippiens.93

Paul fait usage une fois de plus de l’adjectif «πασαν» (tous) pour dire aux

Philippiens qu’aucun de leurs besoins ne sera ignoré par Dieu. Mais toutefois les

Philippiens savent que l’usage de cet adjectif (tous), selon Paul, signifie que les bons et les

mauvais moments sont dans la volonté de Dieu. Les mauvais moments, selon Paul, ne sont

pas synonymes d’un oubli ou d’une incapacité de la part de Dieu. Mais Il les permet, bien

au contraire, pour les former face aux aléas de la vie.

Il poursuit son idée en disant que ces besoins seront comblés par la richesse en

Jésus-Christ. L’expression «εν Χριστώ Ιησου» (en Christ Jésus) au datif de source montre

bien que cette glorieuse richesse se trouve en Jésus Christ. Ainsi l’initiateur et le

bénéficiaire dans la relation entre Paul et l’église de Philippes, n’est ni Paul, ni les

Philippiens, mais plutôt Dieu qui a commencé la relation avec les Philippiens à travers

Paul.94

V) Louange (v 20)

A Dieu notre Père soit la gloire pour les siècles des siècles. Amen !

Lorsqu’il pense à l’abondance des biens accordés par Dieu, non seulement à lui

mais aussi à ses donateurs, l’apôtre éclate en louanges. Le pronom pluriel au génitif

d’appartenance «ήµων » (de nous) montre la base de l’union qui existe entre Paul et

l’Église de Philippes. Ils sont tous deux, fils d’un seul Père qui pourvoit à tous leurs

besoins, tant matériels que spirituels, parce qu’il est aussi Dieu. L’apôtre continue sa

louange en qualifiant la gloire de leur Dieu et Père comme une gloire qui n’a pas de fin. Le

génitif adverbial de temps «των αίώνων » (au siècle de siècles) le démontre bien. En plus,

cette formule de Paul, « n’exprime pas un vœu, ni une exhortation ; elle correspond à un

acte de foi. »95

93 WITHERINGTON, p. 131 94 Ibid, p. 131 – 132. 95 Ibid., p. 81.

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D. Synthèse

En résumé, l’étude de cette péricope nous fait ressortir la profondeur de la relation

entre Paul et l’église de Philippes. Pour l’apôtre, cette église lui était particulièrement chère

(cf. v. 15) à cause de leur collaboration ou encore leur participation active dans la

proclamation de la Bonne Nouvelle. Ainsi, l’apôtre était-il très reconnaissant de ce qu’il a

reçu des dons de ces derniers (cf. v. 10).

Toutefois, cette grande joie qu’il éprouva dans le Seigneur envers les dons des

Philippiens, ne signifiait pas qu’il était totalement dépendant d’eux (cf v. 11). Car ce Dieu

qu’il sert pourvoit à tous ses besoins. Mais en cas de manque, il sait s’y adapter en se

remettant à la volonté de Dieu (cf v. 12).

L’Église de Philippes, de même, connaissait aussi l’importance et le devoir du

« donner » et « recevoir » (cf. v. 15). Plusieurs fois, elle a démontré son obligation dans la

mission qu’effectuait l’apôtre Paul. Ainsi pourrait-il se réjouir des récompenses qui en

découleront (cf. v. 18 – 19).

Fort enseigné de tout ce qui suit, nous avons jugé important de souligner deux

grands points qui retiennent notre attention : la totale dépendance de l’apôtre dans tout les

domaine de sa vie à Dieu et l’obéissance de l’église de Philippes à Dieu dans la

collaboration de proclamation de la Bonne Nouvelle.

Selon l’apôtre, le soutien ne peut venir que de Dieu, c'est-à-dire que si l’église de

Philippes l’a soutenu, c’est parce que Dieu leur a mis à cœur de le faire ainsi. Dans le cas

contraire, Paul avait conscience que Dieu savait ce qu’il faisait et tout ce qu’il faisait

contribuait à sa formation. Mais aussi, l’église de Philippes avait cette disponibilité d’obéir

à l’ordre divin en soutenant l’apôtre. Elle démontre, par cet acte, son rôle, en tant qu’église,

dans l’œuvre missionnaire.

Ainsi, pouvons-nous conclure en disant que la relation entre Paul et l’Eglise de

Philippes n’avait pas pour base les finances, mais la proclamation de la Bonne Nouvelle.

L’aspect financier qui était indispensable pour l’accomplissement de leur point commun,

n’était qu’un moyen de parvenir à leur objectif.

Cette étude sur l’épître de Paul aux Philippiens 4. 10 – 20 sur la relation entre Paul

et l’église de Philippes sur le plan financier, fait ressortir que Dieu est l’ultime moyen pour

l’accomplissement de l’œuvre missionnaire. L’église, par contre, est le moyen immédiat

que Dieu utilise. Cependant, l’argent n’est qu’un moyen intermédiaire entre le

missionnaire et son œuvre.

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SECTION III : Implications et suggestions pour l’autofinancement des agences

missionnaires

Nous verrons dans cette section les différents principes qui découlent des deux

premiers chapitres ; ensuite nous verrons l’impacte pour la mission contemporaine et nous

finirons par des suggestions.

D. les principes qui découlent de cette étude

De tout ce qui précède, nous tenterons dans cette partie de rassembler tous les

éléments qui peuvent nous aider à atteindre notre objectif. A cet effet, il serait mieux de

scinder cette partie en deux : les principes qui découlent de Paul, d’une part et ceux qui se

rapportent à l’église de Philippes d’autre part.

1. Paul

Premièrement, nous avons remarqué que Paul a été un apôtre selon la volonté de

Dieu et que cela n’allait pas à son encontre. La preuve en est qu’il demanda librement à

Dieu « Que veux – tu que je fasse ? »96 Ce qui nous permet de voir que Paul privilégiait sa

vocation au delà de son confort.

Deuxièmement, Ayant bien compris la situation socio – économique de son milieu,

l’apôtre Paul ne négligea pas les leçons de son enfance qui obligeaient tous les parents à

apprendre un métier à leurs enfants comme nous l’avons vu ci – haut. Ainsi pouvait-il faire

face aux difficultés que rencontrait-il et se faire respecter par la même occasion.

Troisièmement, son travail ardent pour subvenir à ses propres besoins afin de n’être

à la charge de personne (cf. 1Thess 2. 9), ne l’empêcha pas d’annoncer efficacement la

Bonne Nouvelle (2 Cor 11. 5). Cela démontre l’équilibre qu’il a sue faire entre sa vocation

et son métier.

Quatrièmement, son métier ne signifiait pas que l’apôtre avait toujours eu

suffisamment de moyens dans toutes ses missions, il connaissait aussi dans son parcours

des hauts et des bas (Phil 4. 12). Mais ce qui le permit d’être équilibré, était ce Dieu en qui

il puisait sa force (Phil 4. 13). Cela montre sa totale dépendance à Dieu dans toutes les

situations de sa vie.

Et enfin, le métier de Paul lui permit non seulement de faire preuve d’honnêteté et

de transparence lorsqu’il demanda aux églises de choisir parmi eux celui qui doit apporter

les dons pour l’église de Jérusalem (1 Cor 9. 18), mais aussi de faire preuve de fidélité 96 Actes 9 : 6a

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dans sa tâche d’apôtre. Car en tant qu’apôtre, il avait pour mission d’annoncer la Bonne

Nouvelle, mais aussi d’encourager les églises qu’il évangélisa à entretenir entre elles un

lien d’amour par des dons. Or, n’ayant pas de métier, il lui serait difficile d’être non

seulement honnête, mais aussi crédible dans l’accomplissement de son rôle d’Apôtre. C’est

pourquoi il dit qu’il agit et qu’il agira ainsi afin d’«ôter ce prétexte à ceux qui cherchent ce

prétexte.»97

2. L’Eglise de Philippes

En ce qui concerne l’église de Philippes, nous avons remarqué, premièrement,

qu’elle était « était composée essentiellement de grecs et de romains»98 peu des membres

étaient Juifs comme Paul. Mais cette église contribuait efficacement à l’œuvre

missionnaire de ce dernier. Ce qui montre que le lien qui les unit à leur apôtre n’avait pas

une base familiale ou culturelle. La seule cause de leurs liens est la Bonne Nouvelle qu’il

leur a annoncée, ce qui fait d’eux fils d’un seul père (cf. Phil 1. 2).

Deuxièmement, sur cette nouvelle relation familiale qui les lie, l’église avait

compris l’importance de la participation à la propagation de l’Evangile (cf. Phil 1. 5a).

Cette vision missionnaire qu’avait l’église, les faisait participer à la même grâce que cellei

de leur apôtre (cf. Phil 1. 7).

Troisièmement, nous avons constaté que cette église pourvoyait aux besoins de

l’apôtre Paul qui, pourtant, n’était pas recommandé ou commissionné par eux. Pour cette

église, ce qui comptait pour elle c’est de prendre part au compte de « donner et recevoir »,

c’est à dire donner tant sur le plan spirituel que matériel (cf. Phil 1. 19 ; 4.16) et recevoir

tant de Dieu que de Paul (4. 16, 19). Cet acte de la part de l’Église de Philippes montre

qu’elle a bien compris la nécessité de participer à la mission, car le don qu’elle a fait à

l’apôtre Paul n’était pas une seule fois mais plusieurs fois (Phil 4. 16).

Enfin, comme nous l’avons vu ci – haut, l’église de Philippes contribuait

efficacement, non seulement à la propagation de la Bonne Nouvelle à travers l’Europe par

l’intermédiaire de leur apôtre (cf. Phil. 4.16 ; 2Cor. 11. 9), mais aussi au soutien des

pauvres de l’église de Jérusalem99. Cela démontre non seulement, leur vision missionnaire

holistique, mais aussi l’amour et l’obéissance qu’elle avait envers Dieu et la totale

97 2 Corinthiens 11 : 12 98 JB. LIGTFOOT, p. 619. 99 HILL, Interview.

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consécration de leur bien à Dieu. Car l’apôtre le témoignage en disant : « j’ai dépouillé

d’autres églises, en recevant d’elles un salaire pour vous servir. »100

En somme nous pouvons conclure cette partie des principes qui découlent de nos

études précédentes, en faisant ressortir quelques points concernant Paul et sa formation

holistique, l’équilibre qu’il fait entre sa vocation et son métier, son attitude vis-à-vis des

aléas de la vie, et sa totale dépendance vis-à-vis de Dieu en toutes choses. Nous avons

aussi vu les principes qui découlent de l’église de Philippes et qui se caractérisent par sa

vision missionnaire, son soutien pour les œuvres missionnaires, et de ce qui en résulte

comme récompense de ses actes

B. L’impact pour la mission contemporaine

Nous allons aborder dans cette partie les implications des principes vues ci – haut

dans la vie des missionnaires et des églises de nos jours.

1. Le missionnaire

Certes, l’époque de l’apôtre Paul n’est pas comparable à la notre. Car une longue

période qui se caractérise par des changements tant sur le plan social qu’économique nous

sépare. Cependant, nous partageons la même mission et les mêmes genres de difficultés

liées à cette mission qui ont pour dénominateur commun : les problèmes financiers.

Sachant que tous les agents missionnaires ne rencontrent pas ce problème de la même

manière, il serait judicieux de l’aborder sous deux angles différents : le missionnaire sans

métier et le missionnaire ayant un métier.

a. Le missionnaire sans métier

Comme le disait le savant Gamaliel à ses disciples à propos de la combinaison de

l’étude de la Thora et l’apprentissage d’un métier,101 il serait important pour un(e) agent(e)

missionnaire, à l’exemple de Paul, d’associer à sa formation missiologique, l’apprentissage

d’un métier pratique. Ainsi, pourra-t-il ou t-elle, durant sa mission être exempt(e) de toutes

formes de soupçons, et pourra en outre, être crédible, mais aussi rendre efficace la Bonne

Nouvelle qu’il proclame.102

100 2 Corinthiens 11.8 101 KUEN, p 30. 102 Jacques BLANDENIER et al., Mission renouvelée, (Neuchchâtel : Groupe de Missionnaires, 1975), p. 81.

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Cela n’est pas étonnant de voir que certains missionnaires se transforment en

‘‘mercenaires’’ ; c'est-à-dire, des missionnaires à la quête acharnée de gains103. Pour ces

missionnaires, leur vocation a pour premier objectif, l’obtention des gains financiers, et

l’Evangile ne joue, par conséquent, qu’un rôle de couverture. Or, l’apôtre Paul prouva le

contraire en privilégiant sa vocation et en se contentant de ce qu’il dispose tout en étant

honnête.

En plus, l’étendue du champ de mission des missionnaires sans métier sont limités.

Le manque d’une autonomie financière rend ces derniers inefficaces sur le plan moral,

physique et matériel. Car, non seulement, ils ne seront pas en mesure de subvenir aux

besoins de leur propre famille, mais aussi à financier leur mission. L’apôtre Paul pouvait,

contrairement, atteindre des villes qu’il désirait (Phil 4. 15) sans être à la charge d’une

personne (Ac. 20. 34).

En outre, contrairement à l’apôtre Paul, ils ne pourront pas annoncer efficacement

la Bonne Nouvelle aux différentes couches sociales. Pour le faire, ils devraient tendre la

main à des tierces personnes. Ainsi, seront-ils redevables à ces personnes dont ils

dépendent et suivront-ils leurs directives plutôt que celles que Dieu leur a mises à cœur104.

.

b. Le Missionnaire avec un métier

Il est vrai qu’en ayant un métier, le missionnaire est d’une manière ou d’une autre à

l’abri de certains problèmes que peuvent rencontrer les missionnaires sans métier. Mais

ceux que rencontrent les missionnaires qui ont un métier sont dans l’équilibre qui doit se

faire entre la vocation et le métier. Certains, par exemple, sont consacrés plus à leur métier

qu’à leur vocation et vice versa. Ainsi, l’une ou l’autre situation souffre-t-elle d’un

accomplissement qui ont des répercussions sur la vie et le travail du missionnaire.

En outre, d’autres usent de leur position sociale que leur confère leur métier pour

exercer une pression sur ceux à qui ils annoncent la Bonne Nouvelle. A cet effet, ce n’est

plus Dieu qui convainc, mais plutôt leur métier. Paul, quand à lui, ne fit pas de son métier

une arme d’évangélisation mais plutôt un moyen d’évangélisation105.

En plus, d’autres encore qui sont par leur métier des subalternes, n’ont

habituellement pas assez de temps pour exercer efficacement leurs vocations.

103 Johan LUKASSE, p. 154. 104 J. Herbert KANE, The making of a missionary,(Michigan : Baker Book House, 1975), p 54 – 55. 105 Comme nous l’avons dit déjà ci – haut, son métier lui permis, non seulement d’atteindre des classes sociales élevées, mais son atelier lui servait aussi de lieu d’évangélisation. HILL, p 82 – 83 ; CAMUS, p. 315 – 316.

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L’attachement à la proclamation de la Bonne Nouvelle pourrait leur coûter la perte de leur

emploi. Or l’apôtre Paul avait appris un métier pratique qui lui permettait, non seulement

d’être indépendant, mais aussi de le transférer dans les différents milieux où il évangélisait.

(cf. Ac 18. 3).

2. L’Eglise

Face aux principes qui découlent de l’église de Philippes, il serait judicieux de

repartir cette section en deux selon ces principes :

a. La vision missionnaire de l’église

La tentation des églises contemporaines en général et d’Afrique en particulier, est

d’oublier qu’elles ont toutes en commun cet ordre suprême, celui d’aller annoncer la

Bonne Nouvelle (cf. Math 28. 18 – 20)106. Or, « une église (…) ne conserve sa santé

spirituelle que si une de ses mains se tend vers Dieu pour recevoir l’aide nécessaire et

l’autre vers un frère en détresse pour partager avec lui la foi »107. De même, « ‘‘Evangile’’

et ‘‘église’’ ne peuvent être comprises séparément ; l’Evangile est orientée vers l’église et

l’église procède de l’Evangile. »108.

L’attention des églises de nos jours est beaucoup plus orientée vers l’expansion de

leur dénomination. Ainsi, pouvons-nous constater que certaines dénominations implantent

des églises dans des lieux où elles n’existent pas, même s’il pouvait déjà exister des églises

d’une autre dénomination. Or ce qui était nécessaire pour l’Église de Philippes, consistait à

soutenir Paul afin que celui – ci gagne des âmes pour Dieu plutôt que d’ouvrir une ‘‘ église

sœur’’109.

b. Le soutien missionnaire de l’église

Le manque de la vision missionnaire dans les églises à des impacts directs sur le

financement de l’œuvre missionnaire. Ainsi, la mission est-elle, non seulement, entravée,

mais aussi finira-t-elle par être abandonnée. Or l’église, de son appellation

106 Gérard KUNTZ « L’église, source de raison d’être du mouvement missionnaire » in ICHUTUS, 1976, p 29 107 BLANDENIER et al., p. 72. 108 Jean – Paul BENNOIT et al., Un seul monde, un seul Evangile, Un seul Devoir, (Genève : Labord et Fides, 1977), p. 79. 109 L’église sœur dont nous parlons dans ce paragraphe, se rapporte aux églises de la même dénomination (cf. Phil 4. 15 – 19).

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«έκκλησια», signifie une assemblée appelée par convocation 110 qui a pour but d’aller

annoncer la Bonne Nouvelle (cf. Math 28. 18 – 20). Ne pas soutenir les missionnaires

financièrement, c’est désoibéir, c’est faire preuve d’un manque d’amour envers Dieu et un

refus de lui être soumis contrairement à ce que fit l’église de Philippes.

Par conséquent, ces églises perdent leur bénédiction de la part de Dieu (cf. Phil 4.

18 – 19). Or, comme le dit LUKASSE, « nous pouvons, en tant qu’église, être une

bénédiction en prenant résolument notre responsabilité pour ceux qui partent en

mission. »111 Et il ajoute en disant que c’est une « occasion extraordinaire pour l’église de

montrer son vif désir d’accomplir la mission du Seigneur. »112

En outre, une église qui soutient les oeuvres missionnaires encourage ou encore

entraîne les autres églises à le faire de même. Comme le dit LUKASSE : « le fait, pour

l’église (…), d’être financièrement liée, à un missionnaire, constitue en effet un

encouragement pour d’autres églises à soutenir, elles aussi, ce serviteur.»113 Les aides que

doivent apporter l’église au missionnaire peuvent être d’ordre financier mais aussi

matériel, physique, spirituel etc. L’église de Philippes par exemple, à été, non seulement

une source de soutien financier, mais aussi spirituel et physique pour Paul (cf. Phil 1. 5 ; 2.

25).

C. SUGGESTIONS

1. Pour le missionnaire

Fort de tout ce qui précède, il y’a lieu d’encourager les agents missionnaires

autochtones, à être indépendants sur le plan financier, à suivre une formation holistique.

Certes, il existe plusieurs formations, mais celle dont nous parlons est d’ordre pratique.

Entre autres, la menuiserie, la maçonnerie, la maintenance dans différents domaines,

jardinerie etc. Toutefois ce choix doit se faire selon les habiletés de chacun afin de produire

un bon travail.

En outre, il serait bien pour les missionnaires de développer un esprit de

fructification sur le plan financier en ouvrant des Petites et Moyennes Entreprises (PME)

là où ils effectuent leur mission. Cela leur permettra, non seulement d’avoir un métier

110 A. BAILLY, Dictionnaire grec – Français, Ed. Rev. par L. SECHAN et P. CHATAINE (Paris : Hachette, 1959), p. 619. 111 Johan LUKASSE, p. 154. 112 Ibid. 113 Ibid.

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libéral, mais aussi de bien remplir leur mission. Certes, cela ne les rend pas exempts de

tout problème financier. Toutefois ils devront apprendre à faire face aux différentes

difficultés tout en s’abandonnant à Dieu qui pourvoira tant au besoin personnel, qu’a celui

de sa mission114.

Enfin, il serait aussi important d’encourager les missionnaires, à effectuer des

missions selon leur capacité financière115. Cela ne remet pas en cause le soutien de Dieu,

mais il serait mieux de commencer avec les moyens financiers disponibles et Dieu

pourvoira selon sa volonté. Comme le dit SHU : « Il y’a plusieurs d’entre nous qui

désirerons faire des grandes choses pour le Seigneur, mais peu d’entre nous, voudrons faire

des petites choses »116. A l’exemple de Paul, Dieu pourra susciter des donateurs parmi les

gens qu’ils auront évangélisés pour soutenir leurs œuvres missionnaires.

.

2. Pour l’église.

En ce qui concerne nos églises, il y’à lieu d’encourager les missionnaires qui ont eu

cette grâce d’être former à organiser des enseignements, des séances de formation, des

conférences, des séminaires afin d’aider les églises à avoir la vision de la mission.

Toutefois, qu’ils le fassent avec respect et délicatesse comme l’apôtre Paul qui « avait

conscience plus que quiconque des lacunes des communautés qu’il avait fondées et,

pourtant, aucun moment, il n’utilisait un langage comme celui qu’on entend aujourd’hui et

qui consiste à dire des églises qu’elles sont ‘‘ mortes, infidèles, conservatrices’’ etc. »117

Par ailleurs, il est certain que les églises d’une manière générale et celles de

l’Afrique en particulier, sont dans un contexte de crise socio – économico – politique. Par

conséquent, elles ne peuvent pas soutenir efficacement, sur le plan financier, leur

missionnaire. Toutefois, elles peuvent le faire matériellement ; c'est-à-dire, mettre à la

disposition du missionnaire les biens qu’elles possèdent à travers ses membres et qui sont

utiles pour la mission. Pour cela, il serait convenable que chaque église forme ses membres

en leur enseignant le principe de donner et de recevoir (cf. Phil 4. 15).

Enfin, sachant que dans l’église « l’un des postes qui ont le plus souffert de

désertion, c’est le soutien matériel »118 et financier de l’œuvre missionnaire. Il est

important que l’église « connaisse les besoins (…) du champ et du budget financier, de

114 BLANDENIER et al., p. 129 – 130. 115 Glenn ROGERS, A basic introduction to Missions and Missiology, (USA: Mission and Ministry Resources, 2003), p 138 – 139. 116 Daniel SHU, Le leader efficace un défis en Afrique, (Bamenda : Gospel Press, 2004), p 332. 117 Gérard KUNTZ, p 29. 118 Marcel BLANDENIER in BLANDENIER et al., p. 123.

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manière à prendre des dispositions utiles et en temps voulu »119. Ces dispositions peuvent

être prises par des méthodes de récoltes des fonds et de matériels que pourra faire l’église

comme le propose l’ «opération 90»120

Conclusion Partielle

En somme, nous pouvons dire que les principes que nous avons appris de l’apôtre

Paul et de l’église de Philippes sont encore valables de nos jours. C’est pourquoi, il serait

important pour tout missionnaire d’avoir un métier, mais que cela ne les détourne pas de

leur vocation. De même, l’église devrait appréhender son rôle en ayant une vision

missionnaire tout en soutenant tant financièrement que matériellement les missionnaires.

Comme le dit Marcel BLANDENIER : « beaucoup d’églises ne sont pas suffisamment

intéressées à la cause missionnaire pour envoyer leurs membres et les prendre en

charge »121. Chacun de ces deux, c'est-à-dire l’église et le ou la missionnaire devraient

sincèrement assumer leur responsabilité afin d’accomplir convenablement l’ordre suprême

(cf. Phil 1. 5).

Conclusion Générale

En somme, l’étude de notre thème: la relation entre l’apôtre Paul et l’église de

Philippes et ses implications pour le financement de l’œuvre mission, nous a permis de

connaître le contexte dans lequel était l’église de Philippes et Paul. Nous avons remarqué,

par exemple, que la situation géographique de la ville de Philippes lui était favorable sur le

plan économique. Et que sur le plan historique, elle était une ‘‘ Rome en miniature’’ à

cause de la paix ‘‘jus italicum’’ dont elle jouissait. L’étude du fondement de l’église nous

à permis de voir ceux qui constituaient l’église. Ces trois points concernant l’église de

Philippes, nous ont fait comprendre la potentialité, la disponibilité et la capacité de l’église

de Philippes de soutenir Paul.

En outre, l’étude de la vocation de Paul nous a aidé à voir la fermeté ou encore la

détermination qu’avait ce dernier à accorder une priorité à sa vocation qu’aux autres

choses de sa vie. Son métier ne lui servit que de support dans l’exercice de cette vocation

119 Ibid, p 133. 120 Opération 90. « Un manuel pratique pour l'animation et la stimulation missionnaire, propositions au niveau de l'église : DONNER » [consulté le 17 juin 2008] en ligne : http://www.temanet.org/op90/op90_3B.html. (voir à l’annexe)

121 BLANDENIER, p. 84.

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sans primer sur elle. Les biens qui ont été légués par lui pour l’église de Jérusalem montre

sa fidélité vis – à – vis des aspects financiers.

En plus, l’étude de l’exégèse de Philippiens 4. 10 – 20 nous a permis de voir que

malgré son métier, malgré le soutien de l’église de Philippes, Paul place toute sa totale

dépendance en celui qui l’a appelé et qui le rend fort. Nous avons aussi remarqué la vision

missionnaire qu’avait l’église de Philippes. L’amour qu’elle avait pour Dieu à travers les

dons qu’elle envoya à l’apôtre Paul dans sa mission, et les récompenses qui en découlent

sont des preuves tangible de cette vision.

Les points susmentionnés, nous ont aidé à voir, d’une part l’importance du métier

de missionnaire et d’autre part, l’importance du soutien financier et matériel que doit

apporter l’église. Cependant, si malgré son métier, le ou la missionnaire n’a pas d’argent

pour effectuer sa mission, il ou elle doit faire preuve de foi122. De même, il est aussi

important pour l’église de faire preuve de foi en donnant le peu dont elle dispose tout en

priant.

Bien souvent par affection pour les missionnaires ou voulant qu’ils ne manquent de rien, ou pour la sécurité des missionnaires les églises disent à certains missionnaires d’attendre que le financement arrive et mettent en avant le principe de la sagesse. Toutefois la sagesse de Dieu c’est aussi partir quand lui l’a décidé, il sait toutes choses, ce n’est pas à l’argent de dicter les départs des missionnaires. Le Seigneur est celui qui pourvoit, mettons notre foi en Celui qui est riche pour tous ceux qui l’invoquent. 123

Certes nous ne le recommandant pas vivement, mais nous savons que

Dieu est souverain. Par conséquent, avec ou sans métier, que le ou la

missionnaire ne s’empêche pas d’aller en mission si Dieu le ou la convainc d’y

aller avec ou sans métier.

Enfin, nous proposons, à tous les centres de formation missiologique en

général et celle de la FATEB124 en particulier, d’insérer dans leur programme

académique, une formation holistique ou d’encourager les futurs missionnaires à

suivre une étude professionnelle après leur formation missiologique.

122Lionel FOUCHE « Y a-t-il encore besoin de missionnaire ? Quelques obstacles à l’envoi de missionnaire » [consulté le 17 juin 2008] en ligne : http://www.topchretien.com/topmessages/?/1582/atil-encore-besoin-de-missionnaire-quelques-obstacles-lenvoi-de-missionnaire.html 123 Ibid. 124 La FATEB, par exemple, dispose d’un atelier de menuiserie, maçonnerie, et effectue des activités comme l’électricité, la plomberie, certains maintenances etc. Elle pourrait, par conséquent, invité les étudiants missionnaires désireux, de se faire former dans un de domaine dans elle dispose moyennant un prix.

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INTERVIEW

HILL, Judy. L. Bangui, le 22 avril 2008

SITE WEB

Opération 90. « Un manuel pratique pour l'animation et la stimulation missionnaire,

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FOUCHE, Lionel « Y a-t-il encore besoin de missionnaire ? Quelques obstacles à l’envoi

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http://www.topchretien.com/topmessages/?/1582/atil-encore-besoin-de -missionnaire-

quelques-obstacles-lenvoi-de-missionnaire.html

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Annexe

Un manuel pratique pour l'animation et la stimulation missionnaire125

3.B Propositions au niveau de l'église : DONNER

3.B.a) Récolter des timbres 126

Comment une mission peut-elle récolter 80000 fr.s. en une année ? Lisez ce qui suit pour trouver la réponse !

Nombreuses sont les sociétés missionnaires qui récoltent les timbres de tous genres pour les revendre. Cela permet d'avoir un certain revenu qui servira à l'avancement de la Bonne Nouvelle. Voilà donc une façon de "donner" qui ne demande qu'un petit geste régulier (découper tous les timbres sur les enveloppes qui vous parviennent). N'essayez pas de décoller les timbres, mais découpez simplement l'enveloppe en laissant environ 1 cm de marge afin de ne pas endommager la contre - marque.

Les timbres étrangers ont particulièrement de la valeur. Si vous travaillez dans une entreprise qui a des contacts internationaux, vous pourriez peut-être demander à la secrétaire de découper ces timbres ou de mettre les enveloppes de côté. Si vous faites un tour au grenier des parents ou grands-parents, vous trouverez peut-être un carton plein de timbres. Si vous y trouvez de vieilles cartes postales, n'en découpez surtout pas la contre - marque. Donnez la carte telle quelle.

Proposez à votre église une action "récolte de timbres", qui servira à une mission (voir liste des sociétés missionnaires avec une étoile *). Vous pouvez aussi mettre une boîte à la sortie du lieu de réunion dans laquelle les paroissiens pourront glisser les timbres qu'ils auront récoltés. Il est pourtant préférable de désigner une personne de l'église qui rassemblera le tout et de le faire savoir à la communauté. Lorsque vous en aurez suffisamment, envoyez-les à la mission choisie. Cette action peut continuer plus ou moins longtemps, selon l'intérêt rencontré. Renseignez-vous afin de savoir si dans votre église il n'y a pas déjà une personne qui accomplit ce travail. Cette action peut aussi être faite au groupe de jeunes. Voici quelques idées pour motiver les gens :

• Fixez-vous un objectif, par exemple 20000 ou 30000 timbres en une année.

125Opération 90. « Un manuel pratique pour l'animation et la stimulation missionnaire, propositions au niveau de l'église : DONNER » [consulté le 17 juin 2008] en ligne : http://www.temanet.org/op90/op90_3B.html 126 Cette méthode comme d’autre sont beaucoup plus occidentale, toutefois nous pouvons nous en inspirés pour l’adapter dans notre contexte. Par exemple, Les récoltent les timbres de tous genres pour les revendre, peuvent être changé, dans le contexte Centrafricain, par des les cueillettes des fruits, des chenilles, des sauterelles etc. si chaque membre en donne une calebasse, cela pour être vendue pour le soutien des missionnaires.

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• Pour visualiser l'évolution de la récolte, vous pouvez faire un panneau et coller des points en couleurs chaque fois que vous avez 50 ou 100 timbres.

• Vous pouvez aussi distribuer des enveloppes avec votre adresse à la fin du culte en demandant aux personnes de les remplir et de vous les renvoyer.

Table des matières

3.B.b) Colis pour les missionnaires

A l'occasion des fêtes de fin d'année, nous vous proposons d'envoyer des paquets aux missionnaires de votre église et éventuellement de l'argent pour les enfants. Prenez contact assez tôt avec vos responsables d'église pour leur soumettre ce projet, afin de pouvoir envoyer ces paquets au début du mois de décembre. Voici un moyen de procéder, mais en discutant avec eux, vous pourrez peut-être trouver d'autres alternatives.

Au début du mois de novembre, présentez le projet à l'église lors des annonces: soyez clair et bref! Indiquez le but de cette action, la période, en fixant une date limite. Invitez les personnes de l'église pour l'après-midi ou la soirée réservée à l'emballage de ces paquets. Précisez-leur d'apporter des denrées alimentaires de longues durées de conservation (ex: café, cacao, fruits secs, tubes de Parfait, Cenovis, bonbons, chocolat,...).

Dès le dimanche suivant, placez une tirelire et un gros carton à l'entrée de l'église avec une inscription mentionnant le but de ces offrandes. Lors des annonces, rappelez durant tout le mois cette action. Renseignez-vous à l'avance sur les coûts d'envoi et le poids. Certains pays d'Afrique perçoivent une taxe douanière élevée. Dans ce cas, envoyez un mandat postal en précisant la raison de ce don, afin que vos missionnaires se sentent libres d'acheter des friandises. Il est important de se renseigner de façon précise pour chaque pays. Les sociétés missionnaires pourront vous donner de telles informations. Lors de la "rencontre d'emballage", n'oubliez pas de prendre une balance afin de ne pas avoir de surprises en arrivant à la poste. Le geste est plus important que la grosseur du paquet !

Avec l'argent récolté, complétez les denrées par des achats, prévoyez le montant pour le port et éventuellement un don supplémentaire pour chaque enfant de missionnaires, à envoyer séparément, car autrement il pourrait ne jamais arriver chez les destinataires ! Vos paquets ne devraient pas contenir de lettre! Les tarifs postaux sont plus élevés s'il y a un message. Si vous désirez leur envoyer des cartes avec un petit mot des membres de l'église, placez-les sur une table à l'entrée et envoyez-les la semaine suivante. N'oubliez pas de faire participer activement le groupe mission s'il y en a un, ou d'autres personnes. En donnant une petite tâche à chacun, la charge du responsable en sera allégée. Prenez soin de vérifier au départ les adresses des missionnaires, afin d'envoyer les paquets dès qu'ils sont prêts.

Voici ci-après, en guise d'exemple, les informations que donne l'AME (Alliance Missionnaire Evangélique) qui travaille en Angola : légumes secs, fruits secs, purée de pommes en poudre, purée de pommes-de-terre instantanée, soupes instantanées, purée de tomates, petits fromages, conserves diverses, saucissons (sous papier aluminium), viande, fromages (emballés sous vide), sauces diverses (en sachets), fondue préparée, épices, aromates, moutarde, Cénovis, cornichons au vinaigre, Parfait, boissons instantanées, café liophilisé, thés, tisanes, Ovomaltine, flocons d'avoine, poudre à glaces, crèmes en poudre, crème Chantilly en poudre, sucre vanillé,

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levure, cannelle, essence citron (pour sirop), arômes divers, chocolat, noisettes, amandes, caramels Mica-mu, pastilles Gaba (contre la toux), stylos, crayons, bain moussant, dentifrice, serviettes en papier. L'emballage doit être solide !

Table des matières

3.B.c) Action "bandes" pour hôpitaux missionnaires

Nous vous proposons une action sociale. Ce sera une autre façon de "donner" (donner des draps usagés et donner du temps pour préparer les pansements).

Organisez une récolte de draps (en coton) usagés qui s'étendra sur quelques semaines. Les membres de votre église, en venant aux différentes rencontres, pourront amener les draps et les déposer à un endroit précis. Après cette récolte de draps, qui aura été annoncée à plusieurs reprises publiquement et/ou par le bulletin de l'église, réservez un samedi entier durant lequel les membres de l'église pourront venir, selon leur disponibilité, pour transformer les draps en pansements, bandes et compresses. Attention, car pour ce travail il y a certains détails à respecter pour qu'il soit utile. Renseignez-vous ! Les sociétés missionnaires ayant deux étoiles ** reçoivent volontiers vos bandes et sont à même de vous donner des renseignements précis. En guise d'exemple, voici ce que l'AME (Alliance Missionnaire Evangélique) donne comme recommandations :

1. Pansements Carrés d'étoffe pour compresses 10 x 10 et 20 x 20 cm

o tissus propres en coton, blanc ou couleur, sans surfil ni lisière; o des paquets de même grandeur sont tenus au centre par un double point de

croix (sans noeud). 2. Bandes

o coupées dans des tissus propres en coton, blancs ou en couleur, sans surfil ni lisière. Largeur : minimum 6 cm, maximum 12 cm (les plus utilisées sont de 8 cm). Longueur : 1 à 5 mètres;

o les ajoutures doivent être faites en couture simple, plate non rabattue; o après les avoir roulées, les faire tenir par un point de croix sans noeud.

3. cm sans Bandes tricotées o largeur : 8 à 10 cm, longueur: 1 mètre (peuvent servir également à la

confection de couvertures 1m x 2 m). 4. Compresses de gaze

o uniquement gaze hydrophile, 30 x 60 surfil.

Nous vous souhaitons beaucoup de succès dans cette entreprise qui sera appréciée par les différentes sociétés missionnaires et qui fera beaucoup de bien à de nombreuses personnes blessées.

Table des matières

3.B.d) Vente de Noël

A l'occasion de Noël, vous pouvez mettre sur pied, avec l'aide du groupe de jeunes, un stand de vente en faveur de la mission. En effet, certaines oeuvres missionnaires

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utilisent l'artisanat comme moyen d'aider les marginaux, les réfugiés ou d'autres personnes défavorisées.

Il s'agira dans un premier temps de contacter une oeuvre de ce genre (par exemple le Service Missionnaire Evangélique, vente d'artisanat laotien). Il faudra ensuite exposer et vendre ce matériel pendant les trois ou quatre dimanches précédant la fête de Noël. Pendant les jours de vente, nous vous recommandons de prendre un temps pour informer l'église des activités de la mission représentée et des besoins des personnes dont elle s'occupe. Ceci peut être fait pendant le culte ou au travers du journal de l'église.

Il est aussi possible d'ajouter à cela une autre table garnie d'objets confectionnés par différents groupes de l'église ou individus et dont le bénéfice de la vente pourrait être destiné à une autre oeuvre. Le groupe de dames peut, par exemple, mettre des tricots en vente, les enfants et les jeunes pourraient confectionner des bougies, des cartes de voeux, etc. Vous serez peut-être confronté à des personnes qui réprouvent toute forme de vente le dimanche. On peut leur répondre que le but de ces ventes n'est pas de faire du commerce, mais de venir en aide aux nécessiteux! (voir Marc 2:27 et Luc 14:1-6).

Dans tous les cas, assurez-vous d'avoir l'appui des responsables de votre église. Suivant les circonstances, vous aurez peut-être à trouver une autre solution pour faire cette vente un autre jour, afin de ne pas froisser certains membres.

Table des matières

3.B.e) Soutenir régulièrement les missionnaires iss us de votre église

Une solution: L'UNION MISSIONNAIRE. Voici un organigramme de son fonctionnement :

Le but est de soutenir les missionnaires régulièrement, sans que les finances de l'église n'en souffrent. La vision est de recruter des donateurs (membres de l'UNION MISSIONNAIRE) qui versent un montant régulier pour les missionnaires. Chaque envoyé est représenté au comité de l'UNION MISSIONNAIRE par un parrain qui partage les besoins et les nouvelles. Un lien étroit doit exister entre le parrain et le missionnaire afin d'avoir une image la plus proche possible de la réalité.

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Ci-après, quelques points importants:

1. avoir une vision à long terme du soutien financier et spirituel de vos envoyés; 2. fonder un comité avec un président, un caissier, un rapporteur, des parrains, des

anciens ou même le pasteur qui font le lien avec l'église; 3. faire une campagne publicitaire afin de recruter des donateurs (par exemple 20 fr.s.

par mois); penser à remettre un carnet de 12 bulletins de versement; 4. déterminer les montants à verser à chaque missionnaire et établir un budget; 5. donner régulièrement des nouvelles ainsi que des sujets de prière concernant les

missionnaires à l'UNION MISSIONNAIRE, ainsi qu'à l'église afin de maintenir l'intérêt pour le ministère des envoyés.

Une église en Suisse romande fonctionne avec une telle organisation depuis plus de 30 ans. Il est ainsi devenu possible de soutenir partiellement huit couples et plusieurs célibataires. Par ce moyen, un lien étroit est maintenu entre les missionnaires et leur église d'envoi.