Jean-Luc Gurtner Quelle prise en compte de la langue dorigine ? Thème 3 du Cours de Master en...
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Transcript of Jean-Luc Gurtner Quelle prise en compte de la langue dorigine ? Thème 3 du Cours de Master en...
Jean-Luc Gurtner
Quelle prise en compte de la langue d’origine ?
Thème 3 du Cours de Master en Sciences de l’éducation
Politiques et systèmes éducatifs
pour la gestion de la diversité culturelle
Printemps 2010
Jean-Luc Gurtner
Les 3 orientations politiques relatives aux langues
Ruiz (1984) :
Language-as-problem Language-as-right Language-as-resources
Jean-Luc Gurtner
Language-as-problem
Poser les questions linguistiques en termes de sources de problèmes
Ex de questions : - Comment résoudre le problème que pose l’existence de
différentes langues dans un même espace ?- Comment répondre au fait que tous les enfants ne savent
pas la langue d’accueil en arrivant dans un (nouveau) pays ?
- Comment garantir l’égalité des chances aux élèves allophones ?
Jean-Luc Gurtner
Language-as-right
Définir les droits que peuvent revendiquer les locuteurs de chaque langue ?
Ex: - Qui a droit à des cours d’appui linguistique ?- Quelles langues doivent obligatoirement être utilisées
dans les communications officielles ?- Qu’est-ce qu’une langue nationale, une langue officielle,
etc…? - A quoi peuvent prétendre les différentes minorités
linguistiques d’un pays ?
Jean-Luc Gurtner
Language-as-ressource
Voir la pluralité des langues comme une richesse dont il faut essayer de tirer parti, comme société et comme individus ?
Ex: - Comment échanger malgré les incompréhensions ?- Comment faire pour qu’un dialecte local (ou une langue
locale) ne se perde ?- Comment faire profiter les élèves de la langue majoritaire
de la présence d’élèves d’une autre langue à l’école ?
Jean-Luc Gurtner
Rôle de la langue d’origine dans l’acquisition de la langue d’accueil
Appauvrissement de la langue d’origine dans les familles en contexte migratoire (Lucchini, 2002)
Appauvrissement du contact à l’écrit en contexte migratoire
Distinguer les BICS (Basic interpersonal communicative skills) et la CALP (Cognitive academic language proficiency) (Cummins, 1979)
Importance des compétences métaphonologiques (segmentation des mots en syllabes et en phonèmes) pour l’acquisition de la lecture (Armand, 2000)
Jean-Luc Gurtner
L’hypothèse d’interdépendance
Cummins (1979) :
La maîtrise académique d’une langue se transfère d’une langue aux autres
En particulier alors : quiconque a atteint un niveau suffisant dans la maîtrise académique de sa langue d’origine fera des progrès plus rapides dans la maîtrise d’une autre langue
NB : Ne signifie pas que la L2 ne doit être apprise que quand L1 est bien maîtrisée
Principe actif : Common underlying proficiency (CUP)
Jean-Luc Gurtner
La common underlying proficiency (CUP)
Cummins (1979) et Fitzgerald (1995) :
L’interdépendance de concepts, d’habiletés et de connaissances linguistiques qui rendent le transfert possible
Implique:
Application des mêmes habiletés cognitives et linguistiques pour le développement de la compétence linguistique dans les deux langues
Transfert de connaissances du monde et de concepts généraux d’une langue vers l’autre où les connaissances du monde acquises en L1 supportent l’acquisition de L2
Transfert de caractéristiques communes d’une langue à l’autre (là où les deux langues sont semblables)
Jean-Luc Gurtner
L’hypothèse de seuil
Cummins (1979) :
La maîtrise académique de deux langues doit avoir atteint un niveau suffisant dans chacune d’elles pour que des bénéfices cognitifs (supplémentaires) puissent être tirés de l’usage de ces deux langues
En particulier alors :
les élèves qui n’atteignent qu’un niveau moyen de maîtrise académique des deux langues vont progressivement stagner
alors que les élèves dont la maîtrise des deux langues est supérieure au seuil vont tirer un meilleur profit de l’instruction même lorsque celle-ci n’est pas de bonne qualité
Jean-Luc Gurtner
Vers un bilinguisme additif
Cummins (2000) :
La L2 s’ajoute à la L1 sans l’affaiblir Ce bilinguisme apporte des bénéfices cognitifs Renforce les compétences métalinguistiques Plus grande maîtrise académique des langues Apprentissage facilité de L3 Amélioration du raisonnement abstrait Meilleurs résultats scolaires
Jean-Luc Gurtner
Pourquoi les langues d’origine à l’école ?
Cummins (2000) :
Permettre l’installation d’un bilinguisme additif Renforcement de l’image de soi des élèves allophones Diminution des conflits identitaires liés à la double
appartenance culturelle et à l’expérience de la migration « Empowerment » des élèves allophones
Jean-Luc Gurtner
Pourquoi les langues d’origine à l’école ?
Plan-cadre de l’éducation au Luxembourg :
« L’école doit prendre en compte la langue d’origine de l’enfant bilingue. On ne saurait insister assez sur l’importance d’une approche positive face à l’enfant et à sa culture, afin que l’apprentissage d’une deuxième langue ne mette pas l’enfant en conflit avec sa langue première ».
Jean-Luc Gurtner
Quel soutien à la langue d’origineen Europe ?
Sur simple demande de l’élève : Suède Sur la base des possibilités : Espagne, Royaume-Uni,
Italie, Autriche, Hongrie, Grèce, pays nordiques et pays baltes
Sur la base d’accord bilatéraux entre les pays : Portugal, France, Belgique francophone, Allemagne, Pologne, Roumanie, Slovénie, Suisse
Aucun dispositif de soutien officiel : Hollande, Tchéquie, Slovaquie, Bulgarie
Jean-Luc Gurtner
Quel soutien à la langue d’origine en Europe ?
Généralement cours de langue, culture et histoire nationale (dans l’école ou en dehors, financement généralement mixte) «Cours LCO»
Généralement en extracurriculaire
Peuvent devenir matière facultative intégrée dans le programme : France, Luxembourg, Autriche, Finlande, Suède, Royaume-Uni
Interventions de Médiateurs (inter)culturels : Luxembourg
Jean-Luc Gurtner
Une expérience d’intégration de cours de LCO dans une école vaudoise
Caractéristiques du dispositif expérimenté :
Cours de LCO intégrés à l’horaire (sur une heure de français) Degré : 5ème primaire Durée : une année Langues cibles : portugais, albanais, turc Effectifs : en début d’année : 25
en fin d’année : 18.(Gieruc, G. 2007)
Jean-Luc Gurtner
Expérience d’intégration LCO à l’école vaudoise.
Quelques résultats
Q: La maîtrise de la LO améliore-t-elle la réussite scolaire des élèves ?
Réponses « tout à fait vrai » ou « plutôt vrai » :
Enseignants LCO : 10/10 Enseignants réguliers impliqués : 6/7 Elèves impliqués : 9/17
Enseignants réguliers non impliqués : 12/22 Elèves ayant renoncé à participer à LCO : 2/13
Jean-Luc Gurtner
Expérience d’intégration LCO à l’école vaudoise.
Quelques résultats
Q: L’école devrait-elle donner une place aux cours LCO ? Réponses « tout à fait vrai » ou « plutôt vrai » :
Enseignants LCO : 10/10 Enseignants réguliers impliqués : 5/7 Elèves impliqués : 16/17
Enseignants réguliers non impliqués : 12/22 Elèves non impliqués : 5/13
Jean-Luc Gurtner
Expérience d’intégration LCO à l’école vaudoise.
Quelques résultats
Q: L’école suisse « rejette / ignore / tolère / favorise / collabore avec » les enseignants LCO ?
Solutions retenues :
Enseignants réguliers non impliqués : 1 / 6 / 9 / 3 / 3 Enseignants réguliers impliqués : 0 / 1 / 4 / 1 / 4 Enseignants LCO : 0 / 4 / 6 / 1 / 2
Jean-Luc Gurtner
Développements récents sur le plan des cours de LCO ?
Two-way immersion or dual language programs
Caractéristiques :- Nombres d’élèves de langue majoritaire et minoritaire à peu près égaux
dans une même classe- Temps alloué à chacune des langues : 50-50 ou 10/90
Objectifs : - Niveaux élevés de maîtrise académique des deux langues- Niveau normal de maîtrise des sujets étudiés- Compréhension mutuelle améliorée
Jean-Luc Gurtner
Résultats d’un programme d’immersion « duale » aux USA
tirés de :Mary T. Cazabon, Elena Nicolaidis, Wallace E. Lambert (1998).
Becoming Bilingual in the Amigos Two-Way Immersion Program.
Washington, DC: CREDE/CAL
Jean-Luc Gurtner
Résultats d’un programme d’immersion « duale » aux USA
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Jean-Luc Gurtner
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Jean-Luc Gurtner
Expériences de Two-way immersions en Suisse
•Expérience interculturelle à La Chaux-de-Fonds
(italien intégré à l’horaire à l’école secondaire) (pas renouvelée après trois ans : coûts, ingérence politique étrangère; méfiance à l’égard du mode d’apprentissage)
•Essai d’immersion précoce à Sierre (1993-94) (intégration d’enfants francophones dans des classes germ.) (abandon par craintes des parents germanophones) •Expérience d’enseignement immersif à Bienne-Boujean
Jean-Luc Gurtner
Caractéristiques de l’expérience d’immersion à l’école primaire de Bienne - Boujean
Sous le nom « Ponts-Brücken »
Une expérience d’enseignement par immersion s’est déroulée à l’école primaire bilingue de Boujean/Bözingen de 1999 à 2003.
Avec le soutien de la Ville de Bienne, du Forum du Bilinguisme et de la Direction de l’Instruction Publique du Canton de Berne
Expérimentation simultanée de plusieurs formes d’enseignement immersif
Jean-Luc Gurtner
Conclusions de l’expérience d’immersion à l’école primaire de Bienne - Boujean
Les enseignements par immersion portent sur les matières :
Education physique Activités créatrices manuelles Education artistique Education musicale(en 1-3ème primaire également : Environnement)
NB. Les matières enseignées dans l’autre langue ne comptent pas pour la promotion en fin d’année
Jean-Luc Gurtner
Conclusions de l’expérience d’immersion à l’école primaire de Bienne - Boujean
Au fil du projet, l’enseignement immersif classique, a évolué vers des solutions plus souples
Au terme de l’expérience, le modèle d’enseignement par immersion réciproque a été retenu comme l’un des trois modèles reconnus d’enseignement par immersion dans le canton de Berne
Fonctionnement : regroupement de demi classes pour 2 à 4 h. par semaine; NB. ceci porte l’enseignement dans l’autre langue à la moitié de ce total, mais conserve 2-4 h. de contact/semaine)
Jean-Luc Gurtner
Conclusions de l’expérience d’immersion à l’école primaire de Bienne - Boujean
L’immersion réciproque atténue la principale difficulté des enseignements par immersion classique : la gestion de classes dont les enseignants n’ont pas l’habitude
Cette solution favorise le mélange des élèves de culture et de langue différentes
A démontré sa pertinence dans la durée
malgré quelques difficultés à concrétiser les rapports entre groupes linguistiques lors de ces leçons.
(Merkelbach, C., 2007)
Voir aussi http://www.babylonia-ti.ch/BABY308/PDF/morgen3_08.pdf
Jean-Luc Gurtner
Vers une pédagogie « transformative ? (Cummins, 2000)
L’école doit faire de la réussite de tous les élèves une priorité
L’école doit travailler selon des modalités collaboratives L’école doit contrebalancer la société d’accueil Prise en compte des aspects cognitifs, pédagogiques et
de la réalité sociale des enfants migrants
Jean-Luc Gurtner
Vers une pédagogie « transformative ? (Cummins, 2000)
Sujets en rapport avec la réalité sociale des élèves Attitude ouverte à la discussion et « critique » à l’égard
de la société Enseignement bilingue Participation active des parents Travail sur deux axes : complexité graduelle des tâches
sur le plan cognitif et décontextualisation graduelle de celles-ci