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Je me suis réveillé en prison

Laurent Kaliciak

24.96 642227

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 308 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 23.56 ----------------------------------------------------------------------------

Je me suis réveillé en prison

Laurent Kaliciak

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Préface

J’ai écrit ce livre pour mes enfants que j’ai marqués à vie, ma famille, mes anciennes amies et mes anciens collègues. En apprenant les faits mon oncle Marian a dit « Pas Laurent », « il a pas pu faire ça ». Je décris dans ce livre ce que fut ma vie avec Isabelle et comment d’un amour fusionnel je suis passé à un dramatique crime passionnel. Amour, jalousie, trahison et un mal être insensé et déterminant ont tourné au drame par une rupture d’une extrême brutalité. Mon cerveau néandertalien s’est exprimé et j’espère vous convaincre que c’était presque inéluctable. Tous les ingrédients étaient réunis par le destin pour faire exploser ma cocotte-minute de cerveau. Ce livre retrace aussi 11 ans et demi de prison. J’y décris ma vie dans des sphères que vous n’imaginez pas avec des règles et des codes étranges.

Je décris des années d’enfermement, deux ans dans une prison datant de l’épopée napoléonienne puis dans des conditions modernes où j’ai vécu une expérience novatrice.

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Ce livre s’adresse à toutes personnes intéressées par un témoignage d’une immersion longue et profonde dans les prisons de 2000/2015 Du rouleau compresseur de la justice à la libération conditionnelle, je dévoile les coulisses de ce monde auquel je n’étais absolument pas prédestiné et j’y ai pourtant bien évolué.

Dans la dureté de ce monde violent, j’ai failli perdre la raison puis j’ai rebondi et m’en suis bien sorti. Il faut être fort pour sortir grandi. Si j’ai évolué, réglé mon œdipe et me suis sorti des traitements médicaux c’est grâce à l’investissement incroyable de plusieurs personnes qui ont contourné les règlements et parié sur l’être humain et son fonctionnement complexe. Un simple déclic, une petite étincelle peut tout changer. Comme me le dit Francis mon excellent psychiatre c’est surtout grâce à moi et ma volonté hors du commun que ma mentalisation est ce qu’elle est. Au fil du temps la famille se lasse. En prison on est souvent seul, livré à soi-même et toujours confronté à des choix et des contraintes. Si un jour pour ne pas oublier j’avais à me tatouer l’épaule comme mon fils ainé, sans l’ombre d’une hésitation ce sera un très joli papillon rouge sur l’épaule gauche.

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Ma petite enfance

Je suis né le 10 juin 1965 à Blanc Mesnil, autrefois ce n’était pas le 93 mais le 78. J’habite Saint Mard, au 29 rue du moutier, un petit village du nord de la seine et marne avec ma maman, mon père et ma sœur ainée de 2 ans Lydie. Ma maman a arrêté de travailler pour m’élever. Elle travaillait dans les assurances. Mon père est maçon, il travaille dure à PARIS. Mon plus lointain souvenir remonte peut-être à mes deux ou trois ans. Je suis chez mémère Pierre dans un toilette à la turc et je tombe un pied dedans. Mémère Pierre est la maman de mon père et mon grand-père paternel s’appelle tout simplement Pierre. Mon grand-père paternel vient de CRACOVIE en Pologne. Il est venu en France pour fuir la guerre et il fera 14-18 finalement dans les tranchées. Un jour il m’a dit qu’il attendait les infirmiers pour leurs voler l’alcool à 90° des soins pour la couper avec de l’eau et la boire. Il s’en est bien sorti et a rencontré ma grand-mère plus tard. Ma mère est 100% française. Je ne veux être dans

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les bras uniquement de ma maman. Je suis baptisé, je revois une photo de ma marraine Irène qui veut me prendre dans ses bras à mon baptême, je me mets à hurler, je ne veux être que dans les bras de ma maman. Lorsque j’ai 5 ans, je suis allé au jardin avec ma grand-mère maternelle, on l’appelle mémère Debray. Mes grands-parents maternel et paternel habitent à 200m de chez nous dans une cour commune et ils ont respectivement des parcelles de jardin à 500m de chez eux derrière le cimetière. Je pars donc au jardin avec mémère DEBRAY, je suis distrait et je mange une baie sauvage orange. Ma grand-mère me dit en voyant cela :

« Mange pas cela, tu vas mourir ».

Je vais à la messe tous les dimanches et durant tout le trajet de retour du jardin, je me mets à répéter :

« Mon DIEU, je ne veux pas mourir »

Un autre jour j’avale un petit morceau de ballon gonflable et mon père me dit :

« Tu vas mourir ».

Ma maman m’a dit que non, je suis rassuré.

On est parti en vacances en Touraine, nous quatre plus mes grands-parents maternel, je devais avoir 4 ans. Je me souviens d’un matin ou je déjeune et il y a de la peau dans mon lait au chocolat, je ne veux pas le boire, je me fais gronder par mémère DEBRAY. Elle préférait Lydie car ma maman avait continué à

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travailler et ce sont mes grands-parents maternels qui gardaient Lydie. Durant ces vacances, je me souviens aussi de mon grand-père Louis qui me taquinait avec mon bateau, un jouet en plastique qu’il poussait au milieu d’une petite mare d’eau.

Ma maman est enceinte de Marie Claire, un soir de Décembre on me réveille, je suis dans la rue, je pleure on emmène ma maman dans une ambulance et je dois rester avec mémère DEBRAY. On me dit que maman va revenir alors je me calme.

A la maison, il n’y a pas de confort, c’est un appartement de 3 pièces que l’on loue 100Frs par mois à M.LEVASSEUR.

Les toilettes sont dans le grenier, c’est un seau bleu que ma maman va vider au jardin. IL y a une cour commune où l’on joue avec Lydie. Le chauffage est au charbon avec des poêles.

Je crois au père Noel. Je ne sais plus pour mes quels âges, mon grand-père Louis, m’a tenue par la main pour m’emmener dans son garage, le père noël avait apporté chez lui, pour moi, une belle voiture à pédale rouge.

On fait des repas de famille chez mes grands-parents maternels. Leur maison est petite mais doté de tout le confort. Je devais avoir 4 ans lorsque j’ai été témoin d’une grande dispute entre mes parents. Mon père veut que l’on ait mangé lorsqu’il rentre du travail mais lui avant passe d’abord chez ses parents. Ma grand-

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mère Pierre lui a raconté que ma maman a joué à la neige comme une enfant dans la cour de ses parents avec ses sœurs Marie Claude et Rose Marie. Mon père est très remonté contre cela, je ne comprends pas. Ma maman veut divorcer mais son père lui dit :

« Dans la famille on ne divorce pas ».

Elle se résigne.

L’été, dans le jardin de Monsieur LEVASSEUR, on a le droit de cueillir des fruits rouges, des fraises, des groseilles et des framboises. IL y aussi un autre grand père dans la cour commune qui fabrique du sirop d’anis, il me fait goûter. Il y a le crémier qui passe, et ma maman prend un dessert dont je raffole, « des petits cœurs », c’est un fromage blanc bien crémeux. Pour mon anniversaire ma maman est allée à PARIS acheter une belle boîte de lego et pour ma sœur un vélo. J’assiste aussi à la transformation du vélo rouge de ma sœur Lydie par mon grand-père Louis. Je suis touché d’autant d’attention pour moi, il a repeint à la main entièrement le vélo rouge en bleu. Mon grand-père est peintre à la SNCF. Je grandis, je dois avoir 6ans lorsque ma sœur me réveille le 24 décembre au soir pour me dire :

« Laurent, regarde, c’est papa et maman qui mettent les cadeaux au sapin, le père noël n’existe pas ».

Un autre noël, Mémère DEBRAY me demande si je veux un circuit 24 avec des voitures de courses ou

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un circuit « Terre Lune ». Je choisis le circuit Lunaire.

Un jour d’été, on joue tous les trois dans la cour, Marie Claire est tombée de son cheval à bascule. Ma mère demande qui a fait tomber Marie Claire, Lydie dit que c’est moi la bourrique alors qu’elle est tombée seule. Je prends une volée au martinet et de plus Milou notre Chien me mort sérieusement au ventre. Ma sœur Lydie me fait manger aussi de la terre avec sa cuisine en jouet. Je me fais souvent gronder aussi à ramasser des mégots.

Marie-Claire se cache souvent derrière les portes et vole du beurre qu’elle mange avec les doigts.

Un dimanche matin, le téléphone de la pompe à essence situé à 100m de chez nous appelle ma mère. Mes grands-parents maternels veulent aller passer leur retraite en Bretagne à Monteneuf dans le Morbihan. Ils ont acheté 20.000Frs une grande maison à rénover. Ils ont eu un grave accident sur la route. Mon grand-père n’a rien mais ma grand-mère sera hospitalisée 6 mois.

Un beau jour d’été ma tante Marie Claude et mon oncle MARIAN sont venus devant chez nous nous montrer leurs belle caravane, ils partent en vacances, je me souviens avoir visité le cabinet de toilettes. Ils en ont de la chance.

Je vais à l’école aussi, je me souviens de Mme LEGRAND en maternelle et d’une grande table basse

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où l’on peut s’amuser aux petites voitures miniatures. Il y a une boulangerie à côté de l’école où je me souviens avoir dégusté plusieurs cocos boers. On a fait une sortie avec l’école au zoo de Vincennes, j’ai une envie si pressante que devant les dauphins je ne peux pas me retenir et c’est Mme LEGRAND qui me changera. On fait nos courses chez Marius un petit super marché pas loin de chez nous. J’ai fait mon CP à St MARD mais je n’ai aucun souvenir, j’ai dû rêver, oui j’étais amoureux d’une petite fille c’est le seul souvenir que j’ai de mon CP.

Je ne sais plus vers quel âge je suis allé chez le dentiste à Dammartin. On y va à pied au village voisin, ce que j’aime c’est le petit cadeau offert par le médecin. J’ai eu la rougeole ma maman fait la chambre et aère parfaitement, je commence à me sentir mal à cause du froid et des boutons qui commençait à rentrer. Ma maman me frictionne avec de l’alcool et l’après-midi elle m’achète un jouet. J’ai eu les oreillons aussi, c’était la fin de l’année scolaire en maternelle, je suis retourné à l’école une journée et me suis cogné la tête sur une rambarde d’escalier. J’ai un œil au beurre noir.

Lorsque l’on ne veut pas finir notre assiette avec Lydie, on est puni et on doit la finir au grenier. Les cannellonis attendront on s’amuse dans le grenier avec ma sœur. Lydie a l’habitude du grenier, moi c’est la première fois.

Nous avons des voisins M. et Mme BOULONNOIS,

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lui deviendra le Député-Maire de St MARD. Je joue avec son fils, ils vont acheter une grande maison bourgeoise près du cimetière. M. BOULONNOIS était artisan chauffagiste.

Mes grands-Parents ont vendu leurs maison de St MARD, mon père pensait que mes grands-parents nous auraient vendu pas trop chère leur maison mais ils l’ont vendu 110.000 Frs à des étrangers. Ma maman a fait venir des gens des services sociaux chez nous pour déménager à MEAUX, une ville situé à 25Km de St MARD.

Je me souviens d’un été chez ma tante Marie Claude et mon oncle Marian de ne pas vouloir retirer mon teeshirt pour me mettre torse nu dans une petite piscine gonflable.

A St MARD à Pacques, il y a la fête foraine, ma grand-mère Pierre m’a donné 5Frs. Je me paie un tour de manège. Il y a ma tante Marie Claude, je joue au bouchon et gagne une petite tasse en porcelaine.

A St Mard il y a aussi mes cousins Patrice et Bruno et leurs parents Hélène et Lucien. Hélène est la sœur de mon père.

Chaque fin d’année en Décembre il y a une petite fête à l’école à la salle des fêtes et on reçoit un cadeau.

Mes souvenirs de ma petite enfance s’arrêtent là.

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Arrivée à Meaux

Nous sommes arrivés à Meaux en juillet de l’année 1971, nous habitons Beauval, une banlieue de Meaux. Nous habitons le bâtiment Argonne au B052. Nous descendons jouer au ballon avec ma sœur Lydie, nous descendons à pied les 5 étages. Lydie veut me faire peur que l’on serait perdu, arrivé au 1er étage, on peut lire sur la porte B°12 mais je n’ai pas peur, j’ai 7ans et je sais que si l’on continue à descendre nous arriverons en bas de l’immeuble. L’appartement dispose de tout le confort, il y a même une salle de bain avec une baignoire. J’ai ma propre chambre et mes sœurs sont ensemble.

J’entre au CM1, je suis passé de justesse. La lecture est difficile pour moi, je confonds les « le » avec les « la ». Ma maman me donne une gifle à chaque erreur. Je me souviens en avoir bavé. Je suis en classe à coté de Sylvie PANTALEON et je suis amoureux d’elle. J’ai des Copains Christophe

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VOBAILLON et Jean François COMBE. Un jour je vois ma maman qui promène Marie Claire devant l’école par la fenêtre de la classe. Je fais coucou à ma maman et ma Maitresse me tire une oreille pour me rappeler à l’ordre. La maitresse, Mme HUPCHELLE nous demande aussi de raconter nos vacances par un dessin. Je ne suis pas parti mais je suis déjà allé en vacances chez mon oncle Loulou le frère de ma maman. Il possède une grande maison à Fief un village dans la Somme. Je dessine alors cette grande maison et j’invente pour impressionner mes vacances que mon oncle possède un garage ou il range un petit avion. Je dessine même le manche à balais.

Sur le chemin de retour de l’école, Christophe me demande toujours où est la voiture de mon père. A la longue par honte que nous n’avions pas de voiture je désigne une Ford jaune comme étant notre voiture, Christophe ne veut pas me croire. Mon père n’avait pas le permis.

Nous faisons souvent des repas de famille chez mon oncle Marian et ma tante Marie Claude. Mon oncle Marian vient nous chercher. Ils habitent Juilly à quelques kilomètres de St MARD dans un beau pavillon.

Mon père s’est acheté une mobylette moto bécane bleu pour aller voir sa mère, seul, chaque samedi. Chaque samedi soir, il ramène un lapin que ma grand-mère a tué le matin. Ainsi pratiquement

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chaque Dimanche on mange un lapin, j’adore le lapin. On ne va plus à la messe, c’est trop loin.

Ma scolarité primaire se passe sans difficultés. L’été nous allons au moins 3 semaines en vacances Chez mon oncle LOULOU et ma tante Monique. J’y ai cousins et cousines. Mon père fait des travaux dans cette grande maison. Le jardin fait 5000m². Un jour ma cousine Brigitte a failli me crever un œil avec une aiguille à tricoter. Ma maman a eu peur et j’ai le droit pour la peine de jouer à l’intérieur de la maison avec une ferme en jouet. Le matin je fais rire mon oncle, je traverse doucement leur chambre pour aller aux toilettes mais je traine mes chaussons. Je me souviens m’être fait piquer au doigt par une abeille, cela fait très mal. Mon oncle a découpé un caddie de supermarché pour en faire avec des parpaings un grand barbecue.

Un jour mon père et mon oncle m’ont emmené à la pêche mais comme j’ai failli perdre une canne à pêche, ils m’ont laissé seul en retrait toute la journée et je n’avais plus le droit de pêcher. La pêche avait été fructueuse mais moi je n’aime plus la pêche.

Mon oncle nous a emmené en famille dans son « AMI 8 », c’était sa voiture, Il nous a emmené à la mer. C’était la mer du nord je devais avoir 8 ans. C’était la première fois que je voyais la mer mais j’ai failli me perdre dans l’immensité de cette plage et je crie maman. J’ai retrouvé les miens rapidement, je me souviens que l’eau était froide.

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Mon oncle a installé un jeu de « badminton » avec lequel l’on s’amuse bien. Le jardin est grand et je me m’amuse bien. Mon oncle possède dans un enclos, un animal curieux, un paon, j’aime lorsqu’il dévoile tout son plumage.

Je suis en CE2 avec comme Maître M.GUZMAN, il est gentil et je travaille bien mais je n’aime toujours pas la lecture. Je triche sur mon cahier de devoir et gomme les nouvelles lectures en plaçant durant plusieurs jours la même lecture. Je me fais attraper dans ma supercherie. Pour réciter mes tables de multiplications je les recopie et les laissent dépasser de mes poches mais ma mère n’est pas dupe.

Un jour j’ai rêvé de tiercé, dans mon rêve le n°9 gagnait la course, mon père n’avait pas hésité à jouer ce numéro qui a gagné la course. Mon père m’a remercié de 10Frs. J’étais content de moi.

Je vais jouer devant le bâtiment avec un sac de billes que deux adolescents me volent. La jeunesse dans cette cité n’est pas de toute quiétude.

Un jour je suis seul à jouer avec mon ballon en plastique mais tous les autres enfants jouent aux patins à roulette. J’en ai marre alors je remonte à la maison et dit à ma maman.

« Personne ne veut jouer avec moi, ils ont tous des patins à roulette »

Ma maman m’emmène alors à Monoprix et

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m’achète une paire de patins. Je peux ainsi jouer comme tout le monde.

J’ai neuf ans et je trouve une pièce de 50 centimes dans le bois Jeannot. C’est un petit bois pas loin de chez nous. Nous nous promenions en famille avec Mon oncle Raymond et ma tante Rose Marie dans le bois Jeannot. Le lendemain matin je me dirige vers la boulangerie pour m’acheter des bonbons. Devant le bâtiment Aquitaine il y a un gros camion garé devant le passage clouté. Je cours sur le passage clouté sans visibilité et une voiture me percute, je suis touché à la tête, puis projeté en arrière. Je cris « Maman » de toute mes forces. Rien de grave finalement, plus de peur que de mal, 3 points de sutures.

Mes parents par un dimanche de bonne grâce nous emmènent tous au magasin de télévision. Ils achètent un beau téléviseur couleur. Nous sommes enchantés et émerveillés d’une aussi belle image.

J’avais conscience que nous étions pauvres, mon père ne gagnait pas beaucoup d’argent. Un noël nous avons même attendu la 3éme semaine de janvier pour n’avoir comme cadeau commun qu’un petit baby-foot rudimentaire pour nous trois.

Mon père est alcoolique, j’en prends conscience lorsqu’un jour il me lance sans aucune raison apparente, son chausson, il me blesse à la lèvre et je saigne.

Un autre jour en famille, il est ivre, il veut me

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jeter par la fenêtre du 5éme étage, j’ai eu très peur, c’est mon oncle Marian qui l’en a empêché. Je ne sais pas s’il serait allé jusqu’à le faire, je ne le pense pas mais j’ai eu très peur.

Une année on est parti en vacance pour HUCKANGE en Moselle chez ma tante Rose-Marie et chez mon oncle Raymond, mon oncle est venu nous chercher. Ils ont bu tous les deux, toute la nuit, et j’entends de grande dispute entre eux, je pense que ma mère les a empêché de se battre. Mon père a l’alcool mauvais. Le matin tout est rentré dans l’ordre. Nous avons visité le Luxembourg et j’aime bien mes cousines. Nous sommes allés dans un parc de jeu, nous avons aussi visité par un tour en bateau les châteaux de la Moselle je pense, je ne suis pas certain. J’ai même pris des photos, mon père m’a donné son vieil appareil noir et blanc.

J’aime beaucoup Milou mon chien, un fox papillon. Je le promène souvent. A un noël, je lui ai gardé de la nourriture pour qu’il ait aussi des petits cadeaux. Je lui ai gardé deux vaches qui rit et des petits beurres. Il a avalé cela en 2 secondes.

Mon père va se chercher son vin seul le dimanche avec une poussette caddie, il joue au tiercé aussi. Le Dimanche après-midi, il fait une sieste.

Mon père dans ma chambre m’a confectionné de très belles étagères sous le rebord de la fenêtre. Il m’aime à sa façon mais j’aurais préféré partager des activités avec lui.

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Je passe en CM1 ma maitresse c’est Mme SARFATI, la femme de notre dentiste. Cette année il y a Classe de neige mais je ne pourrais pas y aller, mon père ne gagne pas assez d’argent. La Maîtresse m’a vexé devant toute la classe. J’avais ramené une feuille de paye de mon père et elle a dit tout fort.

« C’est tout ce que votre père gagne ! »

Je n’avais jamais été autant humilié de ma vie d’enfant devant toute la classe. Je suis resté durant 1 mois avec 3 de mes camarades en classe de CM2 avec les grands pendants que mes camarades de CM1 s’amusaient au SKI.

J’ai peu de souvenirs de mon année de CM2, à part pour un certificat de bonne conduite de test de code de la route, j’ai pris un sens interdit avec une voiture à pédales sur un circuit imaginé par la police nationale.

Pour mes 10ans j’ai eu un vélo de course jaune doré. Je l’ai équipé d’un compteur de vitesse. Avec le club « sartori » je fais un essai d’inscription dans ce club sans conviction, c’était une idée de Jean François.

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Mon adolescence

Lydie lit, joue et gagne souvent des cadeaux à PODIUM, le journal de Claude François. Je l’imite mais je gagne moins souvent. Lydie travaille bien à l’école.

J’ai pour copain Marc et Alberto. Je suis passionné d’électronique et mon cousin Bruno me donne une revue sur les jeux de lumière. Je m’achète avec mon argent de poche un fer à souder et le nécessaire pour confectionner mon premier circuit, un modulateur psychédélique. C’est un boitier qui permet de faire battre des lumières au son de la musique.

Je fais du Skate board aussi, Philippe un copain a volé pour moi contre 50frs des roues de compétition « Typage » d’une valeur de 500Frs. Je m’amuse beaucoup avec mon Skate Board aux roues de compétitions.

Philippe a volé aussi un solex et l’a garé dans le local mobylette du bâtiment. Il déménage et laisse le solex à qui voudra en faire un tour. Tous mes copains ont une mobylette. J’ai treize ans lorsque j’empreinte

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pour la première fois ce vélomoteur. Du côté de la marne on est une dizaine à s’amuser lorsqu’une 4L de gendarmerie pointe son nez. Alberto a eu le réflexe de leur barrer la route avec sa Peugeot 103. Mes copains m’appellent « FeeBack », c’est à cause de ma chevelure qui ressemble à celle du tennisman. Alberto crie :

« Feeback tire toi »

Je pars alors me cacher 300m plus loin dans des buissons. J’y attends bien 2 heures. Je ressors et sur le chemin du retour, bingo encore cette 4L de gendarmerie. Une course poursuite s’engage alors entre les gendarmes et moi. C’était inéluctable je finis à la gendarmerie de Meaux qui était à l’époque rue des cordeliers au pied de la prison. Mes parents ne m’ont pas puni mais m’ont fait la leçon. Ma mère m’a demandé devant les gendarmes s’ils m’avaient tapé. J’ai dit que l’un d’entre eux m’avait houspillé un peu. Il était vexé le petit keuf devant ma maman.

J’ai assisté à ma première boum chez Catherine, c’est une petite blonde mignonne et sympathique, je ne me souviens pas des autres.

Nous sommes une bande de copains copines à se réunir en bas du bâtiment. Il y a Alberto, Marc, Manu, Carole, Sylvie, Isabelle et Nathalie. Je suis proche de Carole, Isabelle veut sortir avec moi mais je suis trop timide.

Je travaille au marché, j’aide les commerçants à