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Dessins de Karine Verlier
Truand dit
« le Coquin »
Truand
dit
« l
e C
oqu
in »
Gil Matt
18.94 498066
----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique
[Roman (134x204)] NB Pages : 308 pages
- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,055 mm) = 18.94 ----------------------------------------------------------------------------
Truand dit « le Coquin »
Gil Matt
Gil
Matt
Dess
ins
Karin
e V
erl
ier
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OUAF OUAF !
Je me présente TRUAND dit LE COQUIN je suis
le narrateur.
Truand étant mon nom, Le Coquin mon
pseudonyme.
Voici ma carte d’identité qui certifie que je fais
partie de la race des Bergers des Pyrénées, plus
précisément le Labrit.
Pourquoi je vis à Paris, mais pour l’amour de mon
papa et ma maman……
Mon papa GIL MATT
L’Auteur qui a si bien écrit mes aventures.
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Ma Maman KARINE VERLIER
Elle a si bien illustré ces histoires.
LUI
Son CAP de chauffeur routier lui a permis de
parcourir de nombreux pays, d’où l’aventure « Ma
traversée du désert »
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Barman à New-York dans les années 70 lui ont fait
vivre son rêve américain.
Etre technicien pour la SFP l’ont fait travailler
avec de nombreuses personnalités pour de
nombreuses émissions mythiques de la télévision
française…d’où « Mon tour de France à moi »
Régisseur pour un célèbre producteur lui ont fait
connaître les tournées, les salles de spectacle et
travailler sur de nombreux et beaux spectacles……….
Enfin avoir été acteur lui ont permis de vivre
d’autres vies.
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ELLE
Après une école de beaux-arts elle voulait être
artiste peintre.
Née enfant de la balle, même si elle n’a pas vécu
avec ses parents, elle a toujours été attirée par le
cinéma, et a fait comme ses parents, actrice en Italie,
de 1976 à 1980 durant les années de plombs, puis à
Paris durant encore quelques années……
Elle aussi a connu pas mal de monde et a vécu des
choses passionnantes….
Ensemble, nous allions aux sports d’hiver d’où
« Skier n’est pas jouer »
Et sur les plages du débarquement d’où « l’Après
débarquement »
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TRUAND dit « LE COQUIN »
Skier n’est pas jouer. Ouaf ! Ouaf !
L’après débarquement.
Mon tour de France à moi.
Moi, chien de berger en croisière !!!…
Ma traversée du désert.
Une première histoire a déjà vu le jour
(Les Aventures de Truand) « Fugue entre chiens
majeurs » où il est expliqué que seul un enfant
comprend le langage des chiens et que c’est un secret.
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Skier n’est pas jouer.
Ouaf ! Ouaf !
Dans mon sommeil, je me suis mis à revivre une
aventure fantastique avec tonton Jacques aux sports
d’hiver. Pour vous situer cet épisode, Verbier est une
grande station de ski dans le Valais, en Suisse.
Nous sommes arrivés en bande : ma maman
Karine, mon papa Gil, Jean-François, Théa, la bibiche
Galadrielle, mon tonton Jacques le papa de ma
maman, Thomas, Romain, Mathieu, les frères de ma
maman, (sales gosses), quelle tribu mais je les aime !
En dernier il faut que je vous présente un copain
« Tioti ».
Tioti était dans la famille bien avant Bilbo1, c’était
son aîné.
Il a tout connu cet épagneul, les voyages, le soleil,
les bateaux, la neige, une vie fantastique, je
m’entends bien avec lui. Tout ce beau monde
s’installa dans un chalet loué pour l’occasion. Cet
1 Bilbo : fait partie de la 1
ère aventure « Fugue entre chiens
majeurs » dans les Aventures de Truand.
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hiver là était rude et la neige il y en avait à revendre,
parole de chien de montagne, je n’avais jamais vu
cela, mais trop de neige cela peut être dangereux ;
pour l’instant on s’installa car la nuit tombait. Les
enfants piaillaient et pour Tioti et moi, trouver un
coin tranquille fût difficile, mais bon il faut bien que
jeunesse se passe.
Le matin, mon pote et moi, on se réveilla en
premier, la neige tombait, à gros flocons, tout le
monde dormait encore et nous en avons profité pour
discuter.
– « Tioti », tu es le plus vieux, on va se promener,
avec ta permission ?
– Dangereux, (dit-il).
– Il suffit de pousser la porte ils ne l’ont pas
fermée.
– Ecoute « Truand » c’est dangereux, la neige
tombe très fort, nous venons d’arriver. L’endroit je ne
le connais pas, c’est de la folie.
Moi d’ajouter.
– Juste une balade !
– Ok (dit-il) !
Le jour se levait à peine, Tioti et moi droit devant,
direction cette belle neige fraîche, la crise de rire tous
les deux barbouillés de neige à part la truffe.
L’ennui dans ce genre de situation est que la neige
durcie forme une sorte de carapace que ma maîtresse
nous enlèvera à l’eau chaude, l’angoisse ! La douche,
elle comprend pas que moi je suis poilu et me tirer sur
les poils ; ras le bol. Ils sont fous ces humains.
Quelquefois je me mets à rêver d’être chien de
ferme, crotteux, quoique la pâtée doit laisser à désirer.
Bon, mais me brosser, ainsi que Tioti comme une
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moquette de je ne sais où, il y en a marre (de canard)
quelle vie de chien, où presque…
Les premiers jours tout marcha comme sur des
roulettes pardon des skis ! La neige, le soleil, ma
pâtée, génial ; le sport, pour les humains. Nous fîmes
connaissance avec nos voisins du dessous, à mon avis
ils n’avaient jamais vu un chien de toute leur
existence, ou alors en peluche et encore !
Bardé de neige qui devenait glace avec la chaleur
atteignant péniblement zéro degré, je rentrais
péniblement au chalet quand soudain la petite fille
d’en dessous me tira les poils, mais de travers, Tioti
réussit à se planquer (chien de chasse pas fou), j’ai
hurlé et nous avons fait connaissance. Dans son
regard je savais qu’elle comprenait le langage des
toutous mais il fallait rester discret, Tioti avait
compris il ne dérangea même pas une puce dans ses
poils, si je puis dire.
– Comment tu t’appelles « petite » ?
Après un temps.
– Appelles-moi gamine, je n’aime pas mon nom,
tu sais le chien…
Après un autre temps.
– Je m’appelle Truand, dit « le coquin ».
– Tu sais (dit-elle), ma famille m’impose ceci,
cela, un nom, un prénom, une éducation, mais moi,
dans tout cela ? Je ne fais qu’obéir, ranger mes
affaires, faire la vaisselle, mes devoirs, quelques fois
je me dis que les adultes n’ont jamais été des enfants
ou ils l’ont oublié et dans cette neige blanche comme
la pureté, je me sens seule. La petite fit fondre la
neige que j’avais sur le dos, les larmes aux yeux. Tioti
vint vers moi rassuré, il la regarda. Tous les deux on
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avait une copine, « la gamine ». Quelquefois les
grands devraient écouter et essayer de comprendre
leur progéniture, cela éviterait pas mal de dégâts.
Tioti lui balança une grosse lèche sur le bout du nez,
elle le serra très fort, heureuse. Nous entrâmes tous
les deux avec un pincement au cœur.
– Bonne nuit « gamine ».
– Salut les toutous, bonne pâtée.
Tioti de me dire.
– On mange quoi ce soir ?
– Ils mangent de la fondue.
– Ça colle…crotte.
– Tu l’as dis « Tioti bouffi ».
Les jours suivants nous avons joué comme des
fous dans cette belle neige, Karine nous surveillait,
heureusement car se retrouver sous la neige sans
pouvoir en sortir ce n’est pas drôle. Les grands étaient
au ski, nous et les petits on jouait près du chalet en
attendant leur retour, en général vers cinq heures du
soir, (en montagne le soleil se couche trop tôt pour les
skieurs). Ma maman Karine s’occupait des enfants et
de nous. Je suis fière d’elle, une bande gosse, gentils,
et deux chiens ce n’est pas évident, quelquefois
c’était même à hurler de rire, elle a voulu faire de la
luge et prise par la vitesse avec cet engin bizarre, elle
a atterri dans la poudreuse comme un porte-avions
dans un port breton. Ouaf !
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Bardé de neige, je rentrais péniblement au chalet
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Heureusement pas de casse. Ce que l’on attendait
avec impatience c’était quatre heures, l’heure du
goûter, les biscuits etc., mais…
– « Tioti », tu vois ce que je vois ?
– Où ça « Truand » ?
– Droit devant ou presque à deux heures comme
disent les aviateurs.
– La gamine !
– En plus toute seule.
– C’est quoi deux heures ?
– Facile, droit devant, c’est midi ; légèrement à
gauche c’est onze heures ; légèrement à droite deux
heures ; derrière nous, six heures parole de fils de
pilote. Non mais !
La gamine s’éloignait dans le brouillard qui
tombait. Ma maîtresse nous appela, resta sans
réponse ; elle ne se posa pas trop de questions, trop
occupée par les enfants.
– Hé « l’épagneul », il faut faire quelque chose !
– D’accord on va la suivre, mais que faire ?
La gamine s’engageait à toute allure vers la forêt
dans une neige très fraîche, mais lourde et donc
dangereuse, dans ce genre d’endroit peu de skieurs
passent.
Tioti et moi avions de la peine à la suivre, je peux
dire que l’on pataugeait,
nos pattes s’enfonçaient comme dans du beurre,
nous avions le souffle court, la gamine même avec ses
vieux skis nous devançait, tranquille. Tioti de me
dire.
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– Hé « l’épagneul », il faut faire quelque chose !
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– Où va-t-elle ?
– Vas le lui demander.
– Au bout de la forêt c’est dangereux, c’est la fin
de la piste noire, elle est folle ou quoi ?
– Je ne sais pas, je ne suis pas dans sa tête.
– Ce qui devait arriver arriva, notre gamine rata
une bosse, fit un roulé boulé et disparu dans le vide,
heureusement les skis se détachèrent, mais la petite,
disparue.
– « Tioti », vite, où est-elle ?
– Je cherche, il y a au moins cent mètres de vide.
– Attends, j’y vais, surveille-moi, au moindre faux
pas, je compte sur toi. Fais gaffe le chien de chasse.
Aies du flair !
L’angoisse me prit quand je vis la pente, la gamine
était en bas apparemment très mal. Je pris mon
courage à deux mains (pattes) et le cœur gros,
j’entamais cette pente qui me paraissait interminable,
moi chien de catastrophe ! J’aurais préféré être un
caniche ; la gamine était au bout du monde pour moi.
Elle aussi je pense, pauvre petite, Tioti me surveillait
avec un geste de la patte, il me rassurait.
Dire qu’il y a des fous qui descendent des pentes
pareilles ! Tant bien que mal je descendrai cette piste
noire mais sans ski, quel boulot, tous les mètres je
m’enfonçais, de la neige plein les poils, mes
coussinets gelés, le souffle court mais avec un cœur
gros comme cela, je m’approchais de la gamine ; il ne
fallait pas craquer.
Pendant ce temps au chalet… Les voisins
sonnèrent, mon papa répondit.
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– Bonjour, un problème, le bruit des enfants peut-
être ?
– Non, non Monsieur, vous n’avez pas vu notre
fille dans les parages ?
– Je vais demander à ma femme, excusez-moi un
instant… quelques secondes s’écoulèrent, Gil revint
vers le voisin.
– Non, on ne l’a pas vue, ce qui est étrange
également est que nos deux chiens ont disparu. Les
connaissant bien ils n’ont pas fugué pour une partie
de plaisir. Truand ne s’est jamais échappé pour faire
des bêtises. Sur ces paroles les voisins prirent congés.
– Excusez pour le dérangement.
– Je vous en prie.
La porte refermée, mon papa s’adressa à maman.
– « Karine », les chiens ont disparu, connaissant le
coquin il doit se passer quelque chose. Il n’y a plus
qu’à attendre. Tu penses qu’il y a un rapport avec leur
fille ?
– Je ne sais pas, (répondit-elle), attendons, tu
connais « Truand », ne sois pas inquiet, fais-lui
confiance et si il a entraîné Tioti il a ses raisons. Je ne
suis pas inquiète, allez passe plutôt l’aspirateur cela
t’évitera de penser ; au boulot, toute la bande va
arriver.
Pendant ce temps…
Moi Truand, dit le coquin, j’arrivais enfin aux
pieds de la gamine, malgré le froid j’étais en nage si
je puis dire, inquiet, bref angoissé. Quand j’ai levé le
museau et vu la pente où Tioti tout là haut me
semblait tout petit j’eus un gros frisson, la montagne
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est belle mais quelquefois impressionnante c’était le
cas.
La gamine était allongé sans connaissance dans
cette neige toute blanche, une trace de sang me fit
craindre le pire il fallait à tout prix la réveiller, pauvre
gamine. Je m’approchais doucement et commença à
lui lécher le bout du nez, avec ma patte je la secouais
avec douceur. Apparemment le sang ne venait que
d’une petite blessure à la tête, mais bon je ne suis pas
toubib, donc prudence. Au bout de quelques minutes
elle se mit à gémir, elle était en vie, je retrouvais tout
mon courage, il fallait à tout prix lui parler.
– « Gamine » réveille-toi, réveille-toi, fais un
effort je t’en supplie, je sais que tu comprends le
langage des chiens, tu dois me répondre, le désespoir
n’est pas une solution, dis-moi tout, allez ne me dis
pas que je suis venu ici pour rien. Tioti là haut nous
attend, il est inquiet, pense à lui, tu l’aimes bien. Les
minutes qui suivirent me parurent une éternité. La
petite se réveilla enfin. A force de lui lécher le bout
du nez en trompette, c’est moi qui allais me sentir
mal. Pas évident la réanimation, elle manquait de
sucre, c’était sûr.
– Où suis-je (dit-elle) ?
– Dans de beaux draps « gamine ». Qu’est-ce qui
s’est passé ?
– Oh ma jambe, j’ai mal !
– Ne bouge pas, surtout ne bouge pas. Je suis là, ne
t’inquiète pas, Tioti et moi on s’occupe de tout,
d’ailleurs je vais l’appeler il restera près de toi, j’irai
chercher du secours, Galadrielle au chalet, comprend
mon langage elle m’aidera.
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Mon vieux Tioti eut toutes les peines du monde à
descendre cette pente qui effectivement était
dangereuse. Vous n’avez jamais vu un chien de
chasse faire de la glisse la tête la première, ça vaut le
spectacle, heureusement l’atterrissage ne se passa pas
trop mal il avait rentré le train, couvert ses yeux avec
ses grandes oreilles et tomba heureusement à
quelques mètres de nous dans la poudreuse où il
disparut quelques secondes. Remis de ses émotions il
nous rejoignit. Sur le coup je crus voir un zombie ou
plus précisément une grosse boule de neige, qui
titubait en reprenant ses esprits.
– Bien arrivé le chien de chasse ?
– C’est pas drôle, (me répondit-il).
La gamine sourit malgré la douleur, l’affaire était
presque dans le sac.
Maintenant il fallait s’organiser, pas évident dans
un cul de sac pareil, la nuit tombait, il fallait faire
vite. Efficacité et rapidité étant ma devise, je pris le
taureau par les cornes, si je puis dire ; situation grave,
décision énergique. Non mais !
Tioti, en vieux briscard prit la parole.
– Alors « gamine » qu’est-ce qui t’a pris ?
– Et bien… (dit-elle hésitante), j’étais désespérée,
j’ai quand même douze ans mais papa et maman
(pour se faire plaisir je pense), m’ont appelée
« Prune », c’est peut-être joli pour un bébé mais moi
j’ai grandi et quand j’ai dit mon prénom au garçon
que j’ai rencontré sur les pistes il s’est fichu de moi,
devant tout le monde, j’étais vexée et j’en veux à mes
parents.
Tioti de la réprimander, gentiment.
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– Tu as pris tes skis et les yeux pleins de larmes tu
t’es embarquée dans ce goulet qui n’est réservé
qu’aux cracks, tu sais gamine, avant de faire une
bêtise, il faut savoir en mesurer les conséquences.
Truand qu’est-ce qu’on fait ?
Moi de répondre.
– « Prune », ou plutôt Prunelle, je suis sûr que tu
as un deuxième prénom, ne bouges pas. « Tioti »,
viens me voir deux secondes ;
On s’éloigna tous les deux pour mettre un plan sur
pieds, pardon papattes.
L’épagneul s’il te plaît, tu restes près de la
petite, pour moi elle a une jambe cassée ; je serai plus
rapide que toi pour remonter cette satanée pente et
m’expliquer avec Galadrielle, nous nous connaissons
bien, elle saura s’expliquer avec Gil ou Karine ; eux
font semblant de ne pas savoir qu’elle comprend le
langage des chiens car pour les autres adultes ils
passeraient pour des fous ; ils sont restés enfants,
c’est pour cela que je les aime. Surveille-la ; protège-
la, je fais au plus vite, d’accord Tioti ?
– Sans problème ne t’inquiète pas, j’ai du flair, pas
chien de chasse pour rien, vas-y le berger et que ton
étoile te garde ; même un doberman n’approchera
pas, tu as la jeunesse, moi l’expérience.
Comme je n’aime pas les adieux (je préfère les
retrouvailles) je pris mes papattes à mon cou direction
le chalet, ce vieux Tioti avec son expérience, son flair
(voleur de poules) j’avais une entière confiance en
lui, c’était à moi de jouer maintenant et vite, pourvu
que toute la bande soit rentrée et que Galadrielle
veuille bien m’écouter car évidemment je ne pouvais
lui parler que seul, face à face, (c’était notre secret).