HDR- CAPE VERDE 2004 - Information-Society and...

EQUIPE POUR LA PREPARATION DU RAPPORT NATIONAL 2004 SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN DU CAP VERT

Supervision générale

Joseph Byll-Cataria Représentant Résident du PNUD

Coordination Technique

Célestin Tsassa, Economiste Principal

Direction Technique et Comité de Rédaction

Comité de Pilotage

Représentants de l’Administration et de la Société civile Célestin Tsassa Michel Lesourd Abdramane Traoré

Aderido Ferreira Alvaro Apolo Antonio Querido Carlos Brito Carlos Santos Claudia Silva David Gomes Edelfride Barbosa Edna Moreira Francisco Fernandes Tavares Joao C Pires

Jorge Lopes Jose Agnelo Sanches Julio Morais Leao Carvalho Lucilia Semedo Madelina Tavares Manuel Pinheiro Michel Lesourd Paulo Medina Sonia Martins Talina Ben’Holiel Pereire Silva

Contributions

Représentants des autres Agences

du Système des Nations Unies

Consultants Agnelo Sanches Jorge Lopes Lucilia Semedo Michel Lesourd INE INIDA

Antonio do Espirito S. Fonseca Arlindo B. Gomes Brigitte Darboux Dr El Hadi Benzerroug

Eduardo Cardoso Nelida Rodrigues Sarah Klonski Sonsoles Ruedas

Comité de Lecture

Equipe du PNUD

Abdramane Traoré Francisco Tavares Hervé Kouraogo José Lévy Moussa Léko Pierre Dandjinou

Abdramane Traoré Alice Mascarenhas Alphonse Nkouka Benjamin Kuscher Célestin Tsassa

Hervé Kouraogo José Lévy Joseph Byll-Cataria Khadidia Ba Diallo Oumar Diallo

RNDH 2004 PNUD CAP VERT III

AVANT-PROPOS

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RNDH 2004 PNUD CAP VERT IV

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Joseph Byll-Cataria

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RNDH 2004 PNUD CAP VERT V

REMERCIEMENTS

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Les consultants

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Le Comité de pilotage

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Le Comité de lecture

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L’équipe PNUD

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L’Administration

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Les auteurs

RNDH 2004 PNUD CAP VERT VI

TABLE DES MATIERESPages

ChapitreIntroductif

La Problématique des Nouvelles Technologies de l’Informationet de la Communication et le Développement Humain au capVert

1

Section I Les Nouvelles Technologies de l’Information au Centre de laTransformation du Cap Vert 3

Section II Sections II : Les Nouvelles Technologies De L’information et de laCommunication au Service du Développement Humain Durable 8

Chapitre II La Situation du Développement Humain au Cap Vert 16

Section I Méthodologie de Mesure de la pauvreté Monétaire et Humaineau Cap Vert

17

Section II La Pauvreté au Sens Monétaire et son Evolution 21Section III Situation et Tendance du Développement Humain et de la Pauvreté

Humaine24

Section IV La Réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développementau Cap Vert

29

Section V Conclusion 34

Chapitre III La Situation des nouvelles Technologies de l’Information et dela Communication au Cap Vert 36

Section I La Politique des TIC : Un Aperçu Historique 36Section II Le Contexte Juridique et Institutionnel 39Section III Les Principaux Acteurs du Développement des NTIC 47Section IV Le Développement des Infrastructures 52Section V Conclusion 56

Chapitre IV Gouvernance et Société de l’Information 58

Section I Société de l’Information, Citoyenneté et Cyber-Information 59Section II Collectivités Locales et Nouvelles Technologies de l’Information et de

la Communication 62Section III Education et Nouvelles technologies de l’Information et de la

Communication66

Section IV Santé et Nouvelles Technologies de l’Information et de laCommunication

72

Section V Gouvernance et Gouvernement Electronique 74Section VI Conclusion 79

Chapitre V L’Accès des Populations Aux Nouvelles Technologies del’Information et de la Communication 83

Section I L’Accès des Populations et des Communautés aux NouvellesTechnologies de la Communication et de l’Information 84

Section II Les NTIC facteur de cohésion sociale de la diaspora avec lespopulations de l’intérieur 91

Section III L’accès Universel 93Section IV Conclusion 95

RNDH 2004 PNUD CAP VERT VII

Chapitre VI Les Nouvelles Technologies de l’Information et de laCommunication et la Gestion de l’Environnement 97

Section I Les TIC et la Gestion de la Biodiversité 98Section II Les Risques et les Systèmes d’Alerte Précoce 107Section III « Réseau Environnemental », Partenariat et Formation 112Section IV Conclusion 117

Chapitre VII Le Secteur des Nouvelles Technologies de l’Information et de laCommunication et sa Contribution à l’Economie Capverdienne 119

Section I L’Offre et la Demande des NTIC et la Structure du marché des NTICau Cap Vert 120

Section II La Question Tarifaire 132Section III La Place des NTIC dans l’Economie du Cap Vert 138Section IV Conclusion et implications politiques 146

Chapitre VIII Les Nouvelles Technologies de l’Information et de laCommunication et la Transformation du Cap Vert 149

Section I Les NTIC au Cap Vert : Des Débuts Encourageants 149Section II Vers une Société Capverdienne de l’Information 153Section III Vulnérabilité et Enjeux de la Transformation du Cap Vert 155Section IV Quelques Axes Prioritaires pour la Transformation Economique

du Cap Vert 159Section V Recommandations 163

Annexes 175

Références bibliographiques 180Lexique et Glossaire 186

RNDH 2004 PNUD CAP VERT VIII

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

AAN Association des Amis de la NatureACDI Agence Canadienne pour le Développement InternationalACP-UE Afrique, Caraïbes et Pacifique - Union EuropéenneADSL Asyncronic Digital Subscriber LineAFTN Information AlphanumériqueAFVP Association Française des Volontaires du ProgrèsAGRHYMET Centre Régional d’Agriculture d’Hydrologie et de MétéorologieANMCV Association Nationale des Municipalités du Cap VertANT Agence Nationale des TélécommunicationsAPD Aide Publique au DéveloppementARE Agence de Régulation EconomiqueARM Agence de Régulation MultisectorielleASA Agence pour la Sécurité AérienneASELFAE Association Sénégalaise pour le Leadership des Femmes dans

l’Agriculture et l’EnvironnementAUF Agence Universitaire de la FrancophonieBCA Banque Commerciale de l’AtlantiqueBCV Banque du Cap VertBLR Boucle locale RadioCAD Comité d’Aide au DéveloppementCBD Convention sur la Diversité BiologiqueCCD Convention Contre la DésertificationCCNUCC Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements ClimatiquesCCV Postes du Cap VertCECV Caisse Economique du Cap VertCEDEAO Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’OuestCFI Canal France InternationalCIISI Commission Interministérielle pour l’Innovation et la Société de

l’InformationCILSS Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au SahelCIRAD Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le

Développement (France)CISCO Nom d’une société spécialisée dans les services informatiquesCNA Conseil National des EauxCNEST Conseil National des StatistiquesCNIDA Centre National de l’Information et Documentation AgraireCNUDCI Commission des Nations Unies sur le Droit Commercial InternationalCRDI Centre de Recherche Canadien pour le Développement InternationalCTT Postes Télégraphes et TéléphonesCVT Télécommunications du Cap VertDGA Direction Générale de l’EnvironnementDGASP Direction Générale de l’Agriculture, Sylviculture et PêchesDGC Direction Générale des CommunicationsDGCI Direction Générale de la Coopération InternationaleDGP Direction Générale du PlanDGT Direction Générale du TrésorDNCT Direction Nationale des Postes et TélécommunicationsEBI Enseignement de Base IntégréENACOL Entreprise Nationale de Combustibles et LubrifiantsENAPOR Entreprise Nationale des PortsFAIMO Fronts à Haute Intensité de Main d’œuvreFAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

RNDH 2004 PNUD CAP VERT IX

FCCN Fondation Nationale pour l’Informatique et la ScienceFDN Fonds de Développement NationalFMI Fonds Monétaire InternationalGEP Cabinet d’Etudes et de PlanificationGOP Grandes Options du PlanGRH Gestion des Ressources HumainesGSM Global System for MobileGTM Cabinet Technique MunicipalGTS Global Telecommunication SystemIDH Indice de Développement HumainIDRF Enquête sur les Dépenses et les Recettes des FamillesIEFP Institut de l’Emploi et de la Formation ProfessionnelleIES Institutions de l’Enseignement SupérieurIESIG Institut d’Etudes Supérieures Isidoro GraçaIFREMER Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la MerINDP Institut National de Développement des PêchesINE Institut National de StatistiquesINGRH Institut National de Gestion des Ressources HydriquesINIDA Institut National de Recherche et Développement AgraireINMARSAT Organisation Internationale de Satellite MobileINMG Institut National de Météorologie et de GéophysiqueINPHARMA Entreprise Pharmaceutique du Cap VertINPS Institut National de Prévoyance SocialeIPC Indice des Prix à la ConsommationIPH Indice de Pauvreté HumaineIRD Institut de Recherche pour le DéveloppementISCEE Institut Supérieur des Sciences Economiques et des EntreprisesISDN Integrated Service Digital NetworkISE Institut Supérieur d’EnseignementISECMAR Institut Supérieur de Génie et Sciences de la MerITR Interface pour le Système des Transports RoutiersIVA Taxe sur la Valeur AjoutéeMDD Meteosat Data DisseminationMF Ministère des FinancesMIT Ministère des Infrastructures et TransportsMNE Ministère des Affaires EtrangèresNOSI Noyau Opérationnel de la Société de l’InformationNTIC Nouvelles Technologies de l’Information et de la CommunicationOADISA Organisation des Associations de Développement Intégré de Santo

AntaoOASIS Organisation des Agriculteurs, Aviculteurs et Eleveurs de SantiagoOAZA Organisation des Associations des Zones Hautes de FogoOCDE Organisation de Coopération et de Développement EconomiqueOMD Objectifs du Millénaire pour le DéveloppementOMS Organisation Mondiale de la SantéONG Organisation Non GouvernementaleONU Organisation des Nations UniesOPES Organismes Producteurs de Statistiques SectoriellesPAICV Parti Africain pour l’Indépendance du Cap VertPALOP Pays Africains de Langue Officielle PortugaisePANA Plan d’Action National pour l’EnvironnementPCI Programme de Comparaison InternationalePDUS Primary Data User StationPH Pauvreté HumainePIB Produit Intérieur Brut

RNDH 2004 PNUD CAP VERT X

PMA Pays Moins AvancéPME Plan Municipal EnvironnementalPND Plan National de DéveloppementPNLP Plan National de Lutte contre la PauvretéPNUD Programme des Nations Unies pour le DéveloppementPPI Programme Pluri-annuel d’InvestissementPROMEF Projet de Consolidation et Modernisation de l’Education et FormationPROMEX Centre de Promotion Touristique, des Investissements et des

ExportationsPSRCBP Projet de Réforme du Secteur Public et de Formation des CapacitésPVD Pays en Voie de DéveloppementRAFE Reforme Administrative et Financière de l’EtatRCTS Réseau Science Technologie et SociétéRDH Rapport sur le Développement HumainRDP Radio Diffusion PortugaiseRDSI Réseau Digital de Services IntégrésRNDH Rapport National sur le Développement HumainROSELT Réseau d’Observation et de Suivi Ecologique à Long TermeRTC Radio Télévision du Cap VertRTPI Radio Télévision du Portugal InternationalSAU Surface Agricole UtileSDUS System Data User StationSEN Système Statistique NationalSIDA Syndrome Immuno-Déficitaire AcquisSIA Système d’Information de l’EauSICIAV Système d’Information et de Cartographie sur l’Insécurité Alimentaire et

la VulnérabilitéSIE Système d’Information pour l’EnvironnementSIG Système d’Information GéographiqueSIGE Système d’Information pour la Gestion de l’EducationSIGOF Système Intégré de Gestion budgétaire et FinancièreSNC Système National de ComptabilitéSNPC Système National de Protection CivileSONATEL Société Nationale des Télécommunications (Sénégal)SWIFT Society World Interbank TelecommunicationTACV Transports Aériens du Cap VertTECHNICIL Nom d’une entreprise Immobilière (Technique Civile)TIC Technologies de l’Information et de la CommunicationTNS Taux Net de ScolarisationUCCI Union of Capital Cities of Ibero-AmericaUCCLA Union des Villes Capitales de Langue PortugaiseUEMOA Union Economique et Monétaire Ouest AfricaineUIT Union Internationale des TélécommunicationsUNESCO Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la

CultureUNICEF Fonds des Nations Unies pour l’EnfanceUNIFEM Fonds de Développement des Nations Unies pour la FemmeUSAID Agence des Etats Unis pour le Développement InternationalUVA Université Virtuelle AfricaineVIH/SIDA Virus de l’Immunodéficience Humaine/Syndrome Immuno-Déficitaire

AcquisWPA Wireless Application ProtocolZDTI Zone de Développement Touristique IntégréZEE Zone Economique Exclusive

RNDH 2004 PNUD CAP VERT XI

LISTE DES TABLEAUX

PagesTableau 1 Incidence de la pauvreté au Cap Vert 22Tableau 2 L’incidence de la pauvreté sur les ménages selon le sexe du chef de

ménage en pourcentage22

Tableau 3 Taux de pauvreté des ménages selon la situation du chef de ménage 22Tableau 4 Conditions de vie des ménages en pourcentage (2002) 23Tableau 5 Evolution des principaux indicateurs de base pour calculer l’Indice de

Développement Humain et l’Indice de Pauvreté Humaine 1990-200224

Tableau 6 Répartition de la pauvreté au Cap Vert 27Tableau 7 Taux net d’activité et taux de chômage de la population de 15 ans et

plus par île en pourcentage28

Tableau 8 Population de 4 ans et plus par île et par niveau d’instruction 29Tableau 9 Evolution de la mortalité infantile (TMI) 33Tableau 10 Les Médias au Cap Vert 60Tableau 11 Sites Internet créés par la RAFE/NOSI et sites en cours de création 77Tableau 12 L’accès des populations aux NTIC par niveau de revenu 84Tableau 13 La distribution de la densité téléphonique par île et ville 87Tableau 14 Liste de cabines téléphoniques fixes par Conseil 87Tableau 15 Evolution spatiale des souscripteurs à l’Internet 88Tableau 16 Evolution du Réseau Digital d’Intégration de Services – RDIS 130Tableau 17 Evolution des indicateurs téléphoniques 130Tableau 18 Tarification des services de téléphones fixes 134Tableau 19 Tarification des services de téléphones mobiles 135Tableau 20 Tarification des services Internet 136Tableau 21 Tarification des circuits loués 137Tableau 22 Tarification du réseau digital d’intégration des services (RDIS) 137Tableau 23 Evolution de la structure du PIB au Cap Vert (en pourcentage du

PIB)138

Tableau 24 Importance des différentes branches dans la valeur ajoutée dusecteur des services

139

Tableau 25 Evolution de la contribution du secteur des NTIC au PIB (enpourcentage)

140

Tableau 26 Répartition des entreprises ayant fait l’objet de l’enquête par secteur 140Tableau 27 Motifs d’utilisation de l’Internet (en pourcentage) 143Tableau 28 Motifs d’utilisation de l’Informatique (en pourcentage) 143Tableau 29 Aptitudes du Personnel à utiliser l'Internet (en pourcentage) 145

RNDH 2004 PNUD CAP VERT XII

LISTE DES GRAPHIQUESPages

Graphique 1 Evolution de l’indicateur de Développement Humain (IDH) et del’indicateur de pauvreté Humaine (IPH) au Cap Vert 25

Graphique 2 L’utilisation des NTIC par les ONG 90Graphique 3 Répartition des ONG par île 91Graphique 4 Evolution du Parc et de la Densité Téléphonique 121Graphique 5 Trafic de Sortie en 2002 122Graphique 6 Evolution du Trafic International 122Graphique 7 Evolution du nombre d’abonnés au téléphone mobile 125Graphique 8 Distribution du Trafic Mobile en 2002 125Graphique 9 Evolution des souscripteurs à l’Internet 127Graphique 10 Clients de circuits loués en 2002 129Graphique 11 Evolution des circuits loués en 2002 139Graphique 12 Evolution des parcs fixes et mobiles 131Graphique 13 Evolution de fixe et du mobile selon la structure des résultats 131Graphique 14 Evolution de la part des différentes activités de service dans

l’ensemble des services144

LISTE DES FIGURES

Figure 1 Le réseau de l’Etat en fonctionnement 48Figure 2 Les réseaux de fibre optique terrestres et sous-marins 54Figure 3 Cap Vert : Service Mobile, Surface Couverte 124

LISTE DES ENCADRES Pages

Encadré 1 Pourquoi les différences des valeurs entre les estimations del’IDH et de l’IPH du PNUD (siège) et celles de ce rapport

25

Encadré 2 Les Objectifs du Millénaire pour le Développement 30Encadré 3 Les buts de la convention entre autorité de régulation et CV

Telecom41

Encadré 4 Le Décret Loi N°49/2003 dit « Loi sur le Commerceélectronique »

44

Encadré 5 Capacités des communications internationales par câble sous-marin

53

Encadré 6 Capacité de communication par satellite 53Encadré 7 Le rôle des coopérations 54Encadré 8 Manobi 89Encadré 9 Biodiversité : Liste rouge du Cap Vert 108Encadré 10 NTIC et Partenariat Régional 114Encadré 11 NTIC, PNUD et Environnement 115Encadré 12 Une base de données sur la biodiversité à l’INIDA 116

RNDH 2004 PNUD CAP VERT

CHAPITRE INTRODUCTIF:LA PROBLEMATIQUE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DEL’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION ET LEDEVELOPPEMENT HUMAIN AU CAP VERT

Les Nouvelles technologies del’information et de la communication(NTIC) sont au centre de la sociétémoderne et du développementéconomique, social et humain. Le CapVert a, dans son processus dedéveloppement, pris conscience très tôtde cette donnée en accordant une placede choix aux NTIC par des effortsd’équipement de l’administration publiqueet par leur utilisation dans la gestiongouvernementale. Pour accompagner cesefforts, le Programme des Nations Uniespour le Développement avait fait des NTICle thème de son rapport national sur ledéveloppement humain (RNDH) pourl’année 1999. Le RNDH 1999 avait fait lepoint sur l’état des lieux du secteur ainsique l’analyse critique du niveaud’avancement des NTIC au Cap Vert, etproposé un certain nombre derecommandations dont l’une des plusimportantes était la définition d’un cadrepolitique et institutionnel de référence enfaveur du développement des NTIC.Véritable pierre angulaire pour unepromotion efficace des NTIC, cettepolitique reste à définir véritablement.

Le Forum national sur la « Constructiond’un consensus national pour latransformation du Cap Vert », réalisé aumois d’avril 2003 à Praia a redonné unregain d’intérêt à la question des NTIC auCap Vert par le rôle que les NTICpourraient jouer dans les axesstratégiques qui ont été arrêtés. Ces axesstratégiques visent à :

• Renforcer la politique d’émigrationet les relations avec la diaspora etles pays d’accueil ;

• Renforcer les partenariatsstratégiques qui offrent desavantages de marché, detechnologies et desinvestissements ;

• Consolider les domaines forts,notamment en ce qui concerne labonne gouvernance, la stabilité, lapaix, la démocratie, la sécurité etl’éducation ;

• S’insérer de manière dynamiquedans l’économie internationalebasée sur l’investissement privé enprivilégiant les secteurs dutourisme, des transports et descommunications, des servicesfinanciers, de la pêche et desindustries légères orientées versl’exportation ;

• Renforcer les politiques decommunication basées sur destechniques modernes de marketing;

• Réformer l’Administration Publiqueet l’Etat.

Il apparaît donc utile, compte tenu dufaible écho réservé au RNDH sur les NTICen 1999 et des exigences en matière desNTIC sous-tendues dans les axes destratégie de développement avancés lorsdu Forum national, que ce thème fassel’objet d’un examen approfondi, en vued’un plaidoyer efficace pour la mise enœuvre d’une politique appropriée dans lesecteur et axée sur un développementhumain durable.

Les Nouvelles Technologies del’Information et de la Communicationoccupent une place de plus en plusimportante dans les débats politiques auniveau mondial. A l’occasion de la sessiondu Millénaire de l’Assemblée Généraledes Nations Unies, un groupe de travailTIC placé sous l’égide du SecrétaireGénéral des Nations Unies, M. KoffiAnnan, avait été créé. Il avait pour tâchede renforcer le rôle et le leadership desNations Unies et de développer despartenariats efficaces avec le secteurprivé, la société civile et d’autres acteurs.

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1


Les agences des Nations Unies ont,depuis, intensifié leurs actions sur leterrain : l’Union Internationale desTélécommunications (UIT), par le biaisdes Conférences mondiales sur ledéveloppement des télécommunications,la CNUCED, l’UNESCO et l’OMSrespectivement dans le commerce et ledéveloppement, l’éducation et la santé.

L’organisation du Sommet mondial de lasociété de l’information à Genève du 10au 12 décembre 2003 a favorisé uneréflexion approfondie et soulignél’importance de la société de l’informationcomme enjeu majeur de la civilisation dunouveau siècle. Des le 1er des 67 pointsque compte la Déclaration de principesintitulée « Construire la société del'information: un défi mondial pour lenouveau millénaire », les délégués ontformulé leur volonté d’édifier une sociétéde l’Information conforme aux plus hautsidéaux de l’humanité :

«Nous, représentants des peuplesdu monde, réunis à Genève du 10au 12 décembre 2003 pour lapremière phase du Sommetmondial sur la société del'information, proclamons notrevolonté et notre déterminationcommunes d'édifier une société àdimension humaine, inclusive etprivilégiant le développement, unesociété de l'information, danslaquelle chacun ait la possibilité decréer, d'obtenir, d'utiliser et departager l'information et le savoir etdans laquelle les individus, lescommunautés et les peuplespuissent ainsi réaliser l'intégralitéde leur potentiel dans la promotionde leur développement durable etl'amélioration de leur qualité devie, conformément aux buts et auxprincipes de la Charte des NationsUnies ainsi qu'en respectantpleinement et en mettant enoeuvre la Déclaration universelledes droits de l'homme ».

La déclaration du Millénaire des NationsUnies attirait déjà l’attention de laconscience mondiale sur l’importance del’information et de la communication pourun développement humain, économique etsocial plus équitable. La créationd’opportunités digitales est une donnée clépour faire face aux défis du XXI siècle.Dans le contexte africain, diversesinitiatives générales, mais d’intérêt majeurpour le Cap Vert, ont été prises. Parmielles, on peut citer la "Global InformationInfrastructure - GII" dont l'objectif principalest le développement du réseau detélécommunications qui permettrait àchaque communauté de la planète, aussiéloignée qu'elle soit, d'échanger desinformations par voie électronique avec ousans image. Dans la même perspective, lePNUD vient de lancer l’«Internet Initiativefor Africa ».

Très peu d’usagers, des débits trèsfaibles, des coûts de communication trèsélevés : nombreux sont encore lesobstacles au développement desnouvelles technologies de l’information etde la communication (NTIC) en Afrique.Mais le continent n’est plus à l’écart de larévolution de l’information créée par lesinnovations technologiques en matièred’informatique et de télécommunications.Les pays africains mobilisés en 1995autour du programme continental« Initiative Société Africaine à l’ère del’Information » (AISI) et étroitementencadrés par leurs partenairesinternationaux, tentent de se servir desNTIC comme une nouvelle chance pouraccélérer leur développementéconomique. D’autres initiativesspécifiques se développent en vued’exploiter les NTIC dans les domainesprioritaires tels que l’éducation, la santé,l’agriculture, le commerce etc. Parmi lesprincipales Initiatives en faveur des NTICen Afrique on peut citer : l’initiative« Communauté et société de l’informationen Afrique » (ACACIA) du CRDI qui a pourbut de donner aux communautés d’AfriqueSubsaharienne la capacité d’intégrer lesNTIC dans leur propre stratégie dedéveloppement économique ; l’initiative« African Connection » (AC) lancée en

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1998 ; l’initiative « Building DigitalOpportunities » visant à supprimer lesprincipales entraves aux NTIC pour lapériode 2001-2004. Le NEPAD fait unelarge part au développement d’une sociétéafricaine de l’information, comme entémoigne le projet de « Fonds de solidariténumérique » proposé lors du dernierSommet mondial de l’Information àGenève, mais il propose aussi dedévelopper d’audacieuses politiquesd’équipement du continent eninfrastructures de satellites et de câblage,et multiplier la mise en réseau desinstitutions et des territoires.

SECTION I :LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DEL’INFORMATION AU CENTRE DE LATRANSFORMATION DU CAP VERT

I. Une volonté politique au servicede la transformation

L'insertion du Cap Vert dans le réseaumondial de l’information est devenue unimpératif, d'autant plus qu'elle constitueune condition incontournable pour sonintégration avantageuse dans l'économiemondiale. Le développement des NTICconstitue donc l’un des objectifs majeursde la première décennie du nouveausiècle et un défi important pour ledéveloppement économique et humain etl’éradication de la pauvreté au Cap Vert.

Les Nouvelles Technologies del’Information et de la Communication sontune option politique et stratégique pour leCap Vert qui veut axer son développementet son insertion dans le marché mondial àtravers les services. Ce choix politique quiressort des enjeux de la transformation duCap Vert est perçu comme une alternativeà la vulnérabilité chronique du pays et unepasserelle à l’économie mondiale.

Comme ailleurs en Afrique, l’Etat estprésent comme maître d’œuvre et chefd’orchestre du développement destechnologies nouvelles. Mais les acteurséconomiques et la société civile, et aussila communauté émigrée innovent etdéveloppent l’accès et les usages

professionnels ou privés des NTIC. Lesimportants résultats quantitatifs, en termesd’équipement en TIC du territoire auservice de la collectivité nationalemontrent que le pays est déjà engagédans la constitution d’une société del’information.

La maîtrise et la diffusion des NTIC auCap Vert posent des problèmesimportants: institutionnels, juridiques,financiers, mais aussi de formation et decompétences, problèmes de fracturenumérique, c'est-à-dire d’inégalitéssociales et spatiales dans leséquipements, les accès et les usages desnouvelles technologies. Les NTICrenvoient notamment à la politique desoutien aux activités économiques et auxréseaux de migrants en vue d’unemeilleure insertion du Cap-Vert dans descréneaux précis de l’économie mondiale.Ils interpellent l’aide au développement, lapolitique de décentralisation et l’efficacitéde l’Etat en vue d’une meilleuregouvernance démocratique et d’uneréduction des pauvretés dans lesterritoires.

II. Des NTIC pour diminuer lavulnérabilité du Cap Vert

Le Cap Vert apparaît dans le cadre desévaluations du Comité des politiques dudéveloppement (CPD) du Conseiléconomique et social (ECOSOC) commel’un des pays les plus vulnérables parmiles pays moins avancés (PMA). Le degréde vulnérabilité du Cap Vert est tel qu’il aété à la base de la decision de ne pas lefaire sortir du groupe des PMA en dépit deses bonnes performances trois foisconsécutivement en matièred’amélioration du revenu par habitant etdu capital humain.* Par leur caractère

* Pour quitter le groupe des PMA, le pays doitdépasser le seuil de sortie prévu, au moins pourdeux des trois critères retenus deux foisconsécutives. Le Cap Vert a déjà satisfaitconsécutivement trois fois en 1994, 1997 et en 2000à deux des trois critères : ceux de bas niveau derevenu et de retard dans le développement ducapital humain. Le critère de vulnérabilitééconomique par contre est loin d’être satisfait.

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innovant, les potentialités économiquesqu’elles représentent et l’amélioration dela capacité de contrôle et de gestionenvironnementale et territoriale qu’ellespermettent, les NTIC peuvent contribuer àréduire de manière significative lavulnérabilité du pays.

II.1. Les NTIC pour réduire leshandicaps d’une petite économieinsulaire

La micro-insularité (4033 km2, 9 îleshabitées) en archipel constitue undésavantage important : la multiplicationdes équipements locaux, notamment enmatière de communications occasionnedes surcoûts, tant en ce qui concerne laréalisation que la gestion. Combinéesavec les données météorologiques, lesconditions nautiques renforcent la difficultéde circulation entre les îles. Il en résulte unaccroissement des coûts unitaires dutransport maritime et aérien et la nécessitéde disposer de stocks élevés.

La position du Cap Vert a été inégalementvalorisée au cours de l’Histoire selon leprojet politique, les conditions techniqueset l’organisation des échangesmondiaux. Aujourd’hui, le pays est bienplacé sur la route maritime majeure péri-africaine mais n’en tire aucun profit :grands porte-conteneurs et tankers nes’arrêtent pas. La ZEE du Cap Vert estdavantage faite de grands fonds que deplateau continental : la grande pêcheindustrielle internationale est peuintéressée. Par rapport aux espacestouristiques voisins (Canaries, Sénégal,Maroc), le Cap Vert n’offre pasd’avantages comparatifs : il est plus isoléde l’Europe, et plus cher. Seule la positiongéostratégique constitue une « rente »politico-diplomatique: l’archipel « garde »l’ouest du passage de la principale routemaritime du pétrole qui ravitaille l’Europe.Ceci conditionne les relations amicalesavec l’Amérique, par ailleurs principal paysd’accueil d’émigrés capverdienspourvoyeurs de devises.

L’économie capverdienne est en effet caractériséepar sa petite taille, la faible diversification de sonéconomie et l’instabilité de la production agricole.

La pauvreté des ressources monétairesest un autre élément de vulnérabilitééconomique. La croissance du Cap Vertest le résultat d’un énorme effortd’investissement public : celui-ci areprésenté environ 55 % desinvestissements totaux (environ 20 duPIB) réalisés au Cap Vert en 2001 et2002. Mais le pays ne dispose, pour lefinancement de cet investissement, qued’une étroite base de revenus nationaux.C’est l’aide internationale, particulièrementl’aide publique au développement (APD)qui finance de l’investissement public(85% en et 92% respectivement en 2001et 2002) (FMI, 2003). La croissance esttributaire de l’aide, qui représente 12 à 14% du PIB, et des transferts des émigrésdont le poids dans le PIB est devenuéquivalent à celui de l’APD ces dernièresannées (cf. Rapport National sur lesObjectifs du millénaires pour ledéveloppement du Cap Vert, 2004),équivalents au volume financier de l’aide.Elle n’est en aucun cas « auto-soutenue » : cette situation place le paysen position de grande vulnérabilitééconomique.

Les problèmes structurels de l’économiedemeurent. La base productive est étroite.L’agriculture est en régression etdépendante d’un marché trèsconcurrentiel. Les ressources naturellessont presque inexistantes. L’industrie (9%du PIB) est très modeste. Les servicessont tirés par le secteur banques-assurances et l’essor du transport et dutourisme. Mais ces derniers sontdépendants de la conjonctureinternationale, des investissementsextérieurs et de la concurrence du produit« Cap Vert » avec d’autres destinations deloisirs dans les pays du Sud. Le paysimporte trop et ne produit pas assez debiens stratégiques alimentaires,énergétiques et manufacturés. Lastratégie de diversification entamée audébut des années 1990 est loin d’avoirréussi à inverser l’ancienne dépendanceet le déficit chronique de la balancecommerciale.

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Les NTIC peuvent apporter des réponsesà la fragilité structurelle du Cap Vert par:

• Le développement d’activitéséconomiques « dématérialisées »,notamment de services à distance,qui n’impliquent pas la possessionde ressources naturelles locales ouune position géographiqueavantageuse.

• La multiplication des possibilités decontact, de création de réseaux etle renforcement des réseaux déjàfonctionnels entre les acteurséconomiques capverdiens et leurspartenaires, notamment ladiaspora et les PALOP.

• La valorisation et l’utilisation de saposition géographique, notammenten termes de gestion par deshautes technologies des traficsaériens et maritimes dans la sous-région Afrique de l’Ouest et entrel’Afrique, l’Amérique et l’Europe,par sa position d’observatoire del’environnement océaniqueatlantique et également par l’appuià la lutte contre les trafics illicitesqui se développent autour ducontinent africain.

II.2. Les NTIC et la vulnérabilitéenvironnementale

Au Cap Vert, à peine 10% de la superficiedu pays est cultivable. La capacitéproductive agrosylvopastorale est faible.L’accroissement de la population (2,4%par an durant la 1990 en dépit de la forteémigration) et surtout sa forte densité (104habitants au km2 en 2002) et la pressionqu’elle exerce sur la ressourceenvironnementale pourrait conduire à unecatastrophe à moyen et long terme. Eau,pentes, littoral maritime sont trèssollicités : les besoins économiques sesont accrus. La demande urbaine enproduits maraîchers augmenterégulièrement et ses effets sur laconsommation d’eau et la salinisation dessols sont importants. La dynamiquetouristique risque d’affecter le patrimoinelittoral et marin de l’archipel, et, afind’assurer une grande durabilité, il convient

de surveiller particulièrement labiodiversité insulaire et océanique.

Le fait montagnard et le compartimentagedu relief qui caractérise cinq des neuf îleshabitées de l’archipel entraînent isolementde l’habitat, difficultés de circulationterrestre, torrentialité, risque érosif etproblèmes de gestion des pentes. Leclimat semi-aride sahélien rend impossiblel’agriculture dans plusieurs îles. Laproduction agricole et pastorale estfortement contrainte par l’irrégularitépluviométrique. L’Histoire du Cap Vertrenvoie constamment à cette situation devulnérabilité alimentaire. L’irrigation, dontles techniques pourraient être améliorées,ne peut que très partiellement contribuer àla réduction de ce risque.

Les NTIC constituent désormais unremarquable outil de gestion desenvironnements fragiles et de réduction del’enclavement montagnard par:

• Le développement des appareilsde surveillance environnementaleet d’alerte précoce.

• Les outils de gestion del’environnement comme lessystèmes d’information multiagents.

• La possibilité de réaliser dessystèmes d’information très précissur le risque alimentaire.

De plus, dans le cadre des actions deprotection et gestion de l’environnementmondial maritime, l’utilisation de cestechniques pourrait valoriser le rôlescientifique du Cap Vert qui occupe uneposition importante au cœur des routesmaritimes atlantiques.

Ainsi, une partie des désavantagescomparatifs actuels du pays pourraientêtre résolus par le développementraisonné des NTIC au service dudéveloppement durable.

III. De la vulnérabilité à l’intégrationdans la mondialisation : lesNTIC, une opportunité

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III.1 Les NTIC au service du Cap Vertpour des partenariats nouveaux

Les NTIC permettent de valoriser les liensexistants entre les membres de plusieursréseaux d’appartenance, et d’abolirpartiellement le temps, la distancephysique et l’isolement de l’archipel. Lesnouvelles technologies de l’information etde la communication ne peuvent querenforcer les liens déjà forts entremembres de diverses structuresinstitutionnelles :

• Les régions autonomeseuropéennes des archipelsatlantiques de la Macaronésie :Canaries, Açores, Madère et, audelà, l’ensemble des archipelsultrapériphériques de l’UnionEuropéenne.

• La Communauté Economique desEtats d’Afrique de l’Ouest(CEDEAO), le réseau économiqueet culturel de l’Afrique lusophone(PALOP, CPLP), l’Union Africaine.

• Le réseau des municipalitésurbaines capitales du mondelusophone africain (UCCLA).

• Les partenariats fonctionnels del’aide bilatérale, en particulier lePortugal et plusieurs pays del’Union Européenne.

• Le réseau culturel de laFrancophonie.

De nouveaux partenariats, de coopérationdécentralisée et de réseaux d’affairespeuvent avantageusement naître de lagénéralisation de l’outillage des NTIC auCap Vert. Ainsi, dans cadre du NouveauPartenariat pour le Développement del’Afrique (NEPAD) qui a ouvert un voletpour la création de projets fondés sur lesTIC, le Cap Vert peut envisager dedévelopper des opportunités fondées surl’information, l’échange culturel et lecommerce électronique.

Les partenariats proposés par les Etats-Unis d’Amérique et l’Union Européenneintéressent le Cap Vert dans sa recherched’ouverture. Les NTIC, par la qualité del’information et la facilité de l’échangequ’elles offrent, devraient permettre de

saisir davantage les opportunités de cesmarchés dans le cadre de l’AGOA (AfricanGrowth and Opportunity Act ou « Loi sur laCroissance et les Opportunités enAfrique ») et de l’initiative « Tout sauf lesarmes » de l’Union Européenne prise enfaveur des pays les moins avancés (PMA).

La multiplication des sites Internet decontact, d’information et d’affaires par lesentreprises du monde entier et lapossibilité d’en présenter soi-même offreau Cap Vert des opportunitésconsidérables de rencontres etd’établissement de partenariats nouveaux.

L’aide internationale soutient les pays endéveloppement dans leur utilisation desnouvelles technologies. En particulier, leCap Vert ne peut que profiter du Pacte duMillénaire entre les pays riches et les payspauvres pour l’achèvement des « Objectifsdu Millénaire pour le développement »(OMD, notamment dans son huitièmeobjectif « Mettre en place un partenariatmondial pour le développement », sur les« cibles » à atteindre, et notamment lescibles 13 « S'attaquer aux besoinsparticuliers des pays les moins avancés »,14 « Répondre aux besoins particuliersdes petits États insulaires endéveloppement » et 18 « En coopérationavec le secteur privé, faire en sorte queles avantages des nouvelles technologies,en particulier des technologies del'information et de la communication,soient accordés à tous ».

Par sa diaspora, le Cap Vert est aussiparticulièrement lié à l’espace nordaméricain (plus de 250 000 émigrés auxUSA et au Canada), à l’Union Européenne(près de 200 000 émigrés principalementau Portugal, France, Pays Bas, Italie), àl’Afrique (communautés capverdiennes deDakar, au Sénégal, de Sao Tomé etPrincipe et de l’Angola) ainsi qu’àl’Amérique du Sud (Brésil et Argentine).Les relations anciennes et intenses que leCap Vert entretient avec sa diaspora nepeuvent être que consolidées et enrichiespar les NTIC. Bien que l’émigrationcapverdienne diminue et qu’une fractiondes émigrés distende ses liens avec lamère patrie en s’intégrant dans le pays

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d’accueil, les NTIC apparaissent commeun moyen de relancer la relation etpromouvoir des activités culturelles etéconomiques nouvelles en profitant desmarchés des pays récepteurs, certainescommunautés capverdiennes étantbeaucoup plus avancées dans l’usage etla maîtrise des NTIC que la sociétécapverdienne.

III.2. Le défi de l’intégrationéconomique

Le Cap-Vert, mieux que d’autres paysafricains, s’est engagé depuis longtempsdans une politique d’ouverture au monde.L’émigration, l’aide internationale massiveet des comportements culturels marquéspar la colonisation portugaise ont soutenucette orientation. Dès le début des années1980, la recherche de débouchés pour lesproduits capverdiens et la sécurité duravitaillement du pays guidait la politiquecapverdienne. A partir de 1991, lesresponsables politiques successifs de laDeuxième république, ont particulièrementencouragé l’ouverture économique.

Les objectifs fixés par le Forum Nationalde 2003 privilégient les domainessectoriels de la pêche, les transports etcommunications, les industries légèresd’exportation, le tourisme et les servicesfinanciers comme axes porteurs de latransformation de l’économie du pays. Ils’agit d’activités pour la plupart déjàexistantes, qui disposent d’une basetechnique, de compétences localesreconnues et de partenaires extérieurs.Pour autant, ces activités demeurentmodestes et l’ambition du Cap Vert est deles développer pour en faire, au minimum,des activités d’intérêt sous-régional quipermettraient d’accroître les ressources endevises et de créer des emplois. Lacréation d’un centre de services financiersoffshore constitue un objectif fort et, avecla plate forme de services de transportaérien (« gateway ») de Sal, le projet leplus porteur d’obligation de maîtrise desNTIC.

Le Cap Vert est également confronté,comme d’autres pays moins avancés(PMA), au défi des termes de l’échange,

des marchés, de l’aide et de la dette. Il esttrès dépendant des grands circuitsfinanciers. Les marchés sont étroits,souvent protégés et les concurrencesredoutables. Comment attirer lesinvestissements privés extérieurs sansêtre détenteur d’avantages comparatifsséduisants et sans tomber dans ladépendance et le partenariat inégal? Faceaux NTIC, comment rester utilisateur detechnologies d’importation dont on nemaîtrise pas la production ? Le Cap Vertpourrait-il s’insérer dans un dispositifd’activité en sous-traitance de montaged’appareils électroniques etinformatiques ?

La tendance structurelle à la diminution del’aide bilatérale et multilatérale, et laperspective de sortie possible du Cap Vertdu groupe des PMA est une incitationsupplémentaire à la mise en œuvre d’unegrande politique économique fondée surles NTIC. Elle devrait s’accompagner d’uneffort exceptionnel de formation desressources humaines afin que le secteurainsi crée puisse trouver sur place unemain d’œuvre qualifiée et compétente : àl’ambition des nouvelles technologies doitcorrespondre l’exigence de compétence etde qualité.

Dans le dispositif spatial des échanges dusystème-monde, le Cap Vert est situé aucroisement de routes maritimes péri-africaines, sud et nord américaines, eteuropéennes. La vaste zone économiquequ’il contrôle ne peut être surveillée enpermanence et le pays est confronté,comme d’autres archipels, àl’accroissement de la circulation deproduits illicites. La contrefaçon et le traficde drogue figurent parmi les problèmesauxquels le Cap Vert doit désormais faireface. La menace de l’illicite et de lacriminalité ne peut aujourd’hui êtrecontenue que par des moyens complexes,parmi lesquels figurent les technologiesinformatiques innovantes appliquées àl’information en réseau et à la surveillance.

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SECTIONS II :LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DEL’INFORMATION ET DE LACOMMUNICATION AU SERVICE DUDEVELOPPEMENT HUMAIN DURABLE

Le concept des NTIC se réfère àl’ensemble des techniques permettant destocker et de diffuser l’information. Bienque d’appellation très récente, les NTICenglobent tout aussi bien les technologiesmodernes comme l’Internet, la téléphoniemobile, les multimédias que les moyensde communications traditionnelles commela radio, la télévision ou le télex. Ils sontau cœur du processus de mondialisationet de globalisation qui s’approfondit grâceà la disponibilité quasi instantanée del’information. Grâce aux NTIC, leséconomies sont véritablement intégrées.Les marchés financiers mondiauxfonctionnent en continu. Les offres et lesdemandes de biens et services s’adaptentsystématiquement. Les observateurs desdroits humains accèdent désormais plusrapidement à l’information sur lesviolations portées à l’intégrité psychique etphysique des personnes. Grâce aux, NTICtoutes les sphères de la vie socio-économique nationale, régionale etmondiale sont mises en lumière.

I. NTIC et progrès technique etmatériel

Les avancées technologiques rapides destechnologies de l’électronique, del’informatique et des télécommunicationsbouleversent les économies et lessociétés contemporaines. L’émergenced’une Société de l’Information résulte dela combinaison de plusieurstransformations interdépendantes :

• Les progrès technologiquespermettent de recueillir,emmagasiner, traiter l’information,et la transmettre sous les formesécrite, orale, visuelle par desinfrastructures qui réduisent lescontraintes de l’espace et dutemps qui régissaient jusqu’àaujourd’hui le fonctionnement dessociétés humaines.

• La mondialisation des activitéséconomiques et commercialesaccélère la circulation des biens etdes personnes, remet en cause lesfrontières, valorise l’activité enréseaux.

• La révision de l’organisation et desrègles applicables aux activités decommunication caractérise lamondialisation. De nouveauxespaces sont ouverts à uneconcurrence régie par de nouvellesrègles. Le pouvoir économique,financier et technologique des trèsgrandes entreprises aux activitésmondialisées s’est affirmé en facede petites et moyennes entreprisestravaillant au niveau local, tandisque les pouvoirs des Etats seheurtent aux pouvoirs régionaux etlocaux et aux grandes structuressupranationales

• La place prépondérante occupéedans la croissance économiquepar l’investissement immatériel. Lanouvelle économie mondialisée estdavantage faite d’échanges deservices à haute valeur ajoutéefondés sur l’intelligence (brevets,recherche, marketing, gestion,publicité) que sur la production debiens et leur transformation. Elleutilise les applications de« l’infostructure » comme sourcede travail, d’emplois et de revenus(commerce électronique, gestiondélocalisée, publicité).

• L’explosion d’Internet, qui constitueun réseau mondial d’ordinateurspermettant à un ensembled’utilisateurs aujourd’hui constituéde plus de 600 millions d’individusdispersés dans tous les pays dumonde de dialoguer, échanger,s’informer.

Cette « nouvelle donne » engendre unenouvelle transformation de l’infrastructurede l’information : celle de la convergencenumérique, qui est le rapprochemententre les télécommunications,l’informatique, l’électronique et les médias.Ce rapprochement permet une évolutionextraordinaire de l’information et de laconnaissance, de la diffusion et du

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traitement des données produites dans lemonde entier. Les différents élémentstechniques de cette révolutioninteragissent les uns sur les autres.

De nouveaux produits et servicesengendrés par ces infostructures dans demultiples secteurs d’activité de productiond’équipements et de services renouvellentles activités traditionnelles, et en créent denouvelles. Les nouveaux produits etactivités mettent les questions culturelles,l’ingénierie de la connaissance et del’information au cœur des processus decroissance économique et sociale. L’offrede produits concerne le marché dessupports matériels : équipementsélectroniques spécialisés (studios,imprimerie) ou grand public, audiovisuels ;équipements informatiques ; équipementsde télécommunications, réseaux câblés,hertziens, satellitaires, équipementsterminaux. Ce sont leurs usagescombinés qui donnent naissance à denouvelles professions et activités. L’offrede contenus (informatique de loisir,informatique professionnelle, servicesprivés, services publics) peut êtreregroupée en quatre catégories :

• Contenus info-professionnels,comme les fichiers et logiciels detous types destinés à l’industrie, lecommerce, les banques etassurances, les administrations,pour la gestion comptable, desressources humaines, la prévision ;

• Services privés : servicesd’information, de documentation,services d’échanges et de mise enréseaux, de discussion, de contact,d’action citoyenne ;

• Services publics : ils concernentnotamment les secteurs del’éducation, la santé, la culture, lestransports, l’environnement,l’administration et les services aucitoyen ;

• Info-loisir : elle concerne lesproduits télévisuels, de jeux,produits du tourisme et des loisirsproposés par des sociétés deproduction de services (presse,TV, publicité, voyagistes,

hébergement, etc.) et qui sontdestinés au grand public.

II. Les NTIC et la qualité dudéveloppement humain

Autrefois considérées comme unaboutissement du développement, lesNTIC sont aujourd’hui un puissant outil auservice du développement humain durable(DHD) qu’elles approfondissent de par lelarge éventail des utilisations qu’ellespermettent. La compréhension de lacapacité des NTIC à soutenir le processusd’élargissement des choix des individuspasse par l’analyse de ses interactionsavec les fondements du DHD qu’est lacréation/renforcement des capacités etleur utilisation par les individus poursatisfaire qualitativement et durablementleurs besoins. La qualité dudéveloppement humain se lit à travers lerespect de critères clés qui centrentvéritablement la dynamique sur l’individu.Il s’agit de l’équité, de la durabilité, del’habilitation et de la productivité.

Le développement humain est unprocessus centré sur l’individu et conduitpar l’individu. Il obéit à deux principescomplémentaires que sont la création /renforcement des capacités puis leurutilisation dans la dynamiqued’élargissement qualitative et quantitativedes choix, des opportunités. Les avancéessignificatives obtenues dans la constitutiondu stock de capital des NTIC représententune source d’inspiration pour lerenforcement des capacités au service dudéveloppement humain.

La source la plus évidente et la mieuxconnue de création et de renforcementdes capacités est l’école, qu’elle soit invitro ou extra muros. Les NTIC par leurcapacité de stockage, de traitement et dediffusion de l’information sont un appui à laformation du capital humain et du capitalsocial. L’information se diffuse dans lesystème spatial sans discriminationaucune pour peu que les infrastructuresde base existent. La demande de radiosrurales par le monde paysan, la floraisondes radios privées et l’engouementobservé pour la téléphonie mobile

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constituent autant de témoignageséloquents. Les programmes éducatifs faitspar la radio et la télévision et qui touchenten temps réel aussi bien le milieu urbainque rural ont permis la scolarisation etl’alphabétisation à moindre coût de milliersd’enfants et d’adultes. Les biais despolitiques d’éducation en faveur des villeset au détriment du monde rurals’amenuisent. Dans le processus dedéveloppement humain, l’accès àl’information est capital. Son utilisation estd’autant plus efficace que les individussont éduqués. Plus les individus sontéduqués, mieux ils peuvent prendre encharge leur état sanitaire. Des milliers defemmes ont été sensibilisées auxtechniques nutritionnelles grâce à desémissions radiophoniques infléchissantsensiblement le taux de mortalité infantiledans plusieurs contrées. Lesthérapeutiques de réhydratation et lestechniques de vaccination par voie oraledécouvertes au Bangladesh et adaptéesau contexte local des pays endéveloppement ont contribuésignificativement à l’amélioration de l’étatsanitaire des populations. Les campagnesd’Information d’Education Communication(IEC) pour la lutte contre la pauvreté oul’éradication de la pandémie du VIH/SIDAne peuvent véritablement porter leursfruits que par le biais des supportsadaptés qu’apportent les NTIC. Biend’épidémies comme la méningite ont puêtre évitées parce que ces instrumentstechnologiques ont permis la diffusion del’information dans les délais les meilleurset à un public plus nombreux.

La dialectique entre l’éducation et la santéest relativement connue. Des individuséduqués sont mieux à même de prendreen charge leur état de santé comme déjàsouligné. La santé est aussi une conditionsine qua none d’acquisition deconnaissance et de leur utilisation dans ladynamique de développement humain. Lamise à disposition par les NTIC del’information devient la pierre angulaire dedynamisation du systèmed’acquisition/renforcement des capacitéspour une participation efficace auprocessus de création des biens etservices de tous ordres indispensables au

bien être des populations. Lesinformations diverses stockées etvéhiculées par ces moyenstechnologiques représentent des bienspublics à fortes externalités positives pourles générations présentes et futures. Leuraccès se fait sans discriminationaucune (homme/femme, fille/garçon), etse diffusent dans la communauté, entreles communautés et d’une génération àune autre.

La qualité du développement humains’observe généralement grâce à lasurveillance de certains principes de baseque sont l’équité, l’habilitation, la durabilitéet la productivité. Un processus dedéveloppement est dit équitable lorsqu’ilpermet à tous et à toutes d’accéder auxopportunités de tous genres qu’offre lasociété et ceci, sans discriminationaucune. Le corpus technologique querecouvre le concept des NTIC donne àtoutes et à tous, les capacités d’accéder àl’information pour peu que l’équipement debase et les moyens de sa diffusionexistent. Les NTIC offrent à cet effet unegamme très variée qui va des nouveauxoutils comme l’Internet aux plus ancienscomme le fax ou la télécopie. Bon nombrede soumissions à des postes se fontdirectement via le courrier électroniquetandis qu’auparavant, des milliers dekilomètres pouvaient être parcourus parles populations des campagnes pour lesdépôts des candidatures. Aussi, et pource qui est du domaine des marchéspublics, de plus en plus d’appels d’offresont réalisés par Internet et de ce faitlimite les problèmes d’information.

Un processus de développement est dithabilitant lorsqu’il se conduit avec laparticipation de toutes et de tous aussibien dans la définition des choix que dansla mise en œuvre des politiques etstratégies. Avec les NTIC, les capacitésdes individus sont susceptibles d’êtreaccrues et par conséquent la qualité de laparticipation s’en trouve améliorée. LesNTIC aujourd’hui réduisent l’isolement etpermettent aux uns et aux autres departiciper à tous les événements majeurssusceptibles d’influencer leur vie. Depuisl’apparition des télécopieurs, on note

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l’accroissement des possibilités demobilisation tant au plan national quemondial autour d’objectifs précis aussibien nationaux que mondiaux.

Un processus de développement est ditdurable lorsqu’il assure une équité entreles générations. Les possibilités offertesaux générations présentes ne doiventaucunement porter préjudice auxgénérations futures. Toutes lessimulations faites sur le réchauffement dela terre au moyen des nouvellestechnologies de l’information et de lacommunication informent le monde sur lesmenaces des actions présentes sur lesgénérations futures. Au-delà de sesmesures de sensibilisation, des énergiessubstituables sont produites ; des produitsbiodégradables sont offerts auxconsommateurs dans la perspective depréserver les intérêts supérieurs desgénérations futures.

Un processus de développement est ditproductif lorsqu’il est en mesure demettre de plus en plus de biens et servicesà la disposition des individus pour lasatisfaction de leurs besoinsfondamentaux. Les NTIC sont un corpusde techniques aussi diverses renforçantles capacités des individus dans leursactivités professionnelles. A ce titre, ilscontribuent à l’accroissement de laproductivité. La révolution verte desannées soixante est un des exempleséloquents de la contribution des nouvellestechnologies à l’accroissement de laproductivité agricole. De larges éventailsd’études tendent à démontrer que lesécarts de croissance économique entreles pays seraient imputables en grandepartie aux progrès techniques, qu’ils soientautonomes ou endogènes. Autrement dit,le rôle positif du capital humain dansl’accroissement de la productivité estreconnu.

III. Problématique des NTIC etdéveloppement humainau Cap Vert

La société globale de l’Informationsuscite un intérêt croissant de toutes lesnations et particulièrement de celles des

pays les moins développés. Il s’agit de laconstruction d’un nouveau modèle desociété, la société de l’Information, baséesur les principes de la Charte des NationsUnies et de la Déclaration Universelle desDroits de l’Homme, où les nouvellestechnologies, en particulier lesTechnologies de l’Information et decommunication (TIC), sont considéréescomme un instrument essentiel devantêtre accessible à tous, pour laconstruction d’un monde plus pacifique,prospère et juste, fondé sur les valeurscommunes de l’humanité dans toutes sesdiversités.

La Communauté Internationale, à traversses organisations les plus représentatives,en particulier les Nations Unies, estengagée pour la création des mécanismesen vue de mettre les profondestransformations que les nouvellestechnologies ont engendrées dans tousles domaines de l’activité humaine, auservice du développement humain,notamment la lutte contre le fossénumérique et le fossé social, et la luttepour la préservation des culturesnationales.

La communauté internationale reconnaîtque la révolution de l’information et descommunications est un enjeu majeur denotre temps. Tirer profit des potentiels querecèlent les TIC pour augmenter laproductivité et la qualité de la vieconstitue un défi lancé à tous, enparticulier à la majorité des peuples vivantdans les pays en développement ou dansles pays à économie en transition, quirisquent l’exclusion ou la marginalisationdans cette nouvelle société del’information. Les NTIC, par les gains deproductivités qu’ils permettent peuventetre considérés à juste comme un facteurde rattrapage et de réductions desinégalités de développement. Mais ellespeuvent aussi malheureusement renforcerle fossé déjà large entre pays pauvres etpays riches si un partenariat dedéveloppement ne se forge pas comme lestigmatise le pacte du millénaire (PNUD,2003). Les pays pauvres ont pourresponsabilité de mettre en place des

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politiques vers la réalisation dudéveloppement humain durable.

Face à un tel défi le Gouvernement duCap Vert, le secteur privé et la sociétécivile sont appelés à développer denouvelles formes de solidarité et decoopération et assumer desresponsabilités rénovées.

Le problème central est celui de la miseen place des conditions favorisation ledéveloppement des NTIC au Cap Vertcomme facteur de transformation de cepays d’une économie vulnérable ettributaire de l’aide extérieure vers uneéconomie compétitive et prospère enmarche vers pour le développementhumain durable. Les nouvellestechnologies ouvrent en effet de grandespossibilités d’amélioration de la vie desindividus, de développement dessolidarités et de la justice sociale, de lavalorisation des principes de liberté, dedémocratie et de respects des droitshumains. Mais la mise en œuvre d’unesociété capverdienne de l’Informationprésente aussi le risque de perpétuerl’actuelle fracture de la société et de nepas contribuer à résoudre les problèmesde la pauvreté et du sous emploi, les plusgraves du pays. La question économiqueconditionne la réussite de la dimensionsociale.

La problématique des NTIC en rapportavec le développement humain durabledans le contexte du Cap Vert devraits’articuler autour des thématiquesmajeures suivantes : le rôle de l’Etat etdes autres acteurs du développement, ladémocratie et le respect des droitshumains, les conditions matérielles etsociétales pour la promotion des NTIC,l’impact des NTIC en termes degouvernance, les NTIC et le processus detransformation économique du Cap Vert,les NTIC et la durabilité environnementale,les NTIC et la réduction des inégalitésspatiales, de la fracture sociale et de lapauvreté. Dans ce sens les principalesquestions auxquelles le présent rapportdoit apporter des éléments de réponsessont :

1. Quel est le rôle de l’Etat dans la miseen œuvre et l’élaboration de la société del’Information au Cap Vert ? Les NTICcontribuent-elles déjà à l’émergence d’uneéconomie capverdienne dynamique etcompétitive ? Quelles mesures prendrepour assurer permettre aux NTIC decontribuer à impulser le processus detransformation économique et socio-culturelle du Cap Vert et son insertiondans un système mondialisé et libéralisé ?

2. Les dispositions sont-elles prises pourque les NTIC n’aggravent pas les clivagesterritoriaux internes ? Comment luttercontre la « fracture socio-spatiale » auCap Vert ? Un des aspects de la fracturenumérique peut être exprimé en termesd’équité socio-spatiale. Malgré lecaractère récent du phénomène, lestendances qui se dessinent en matièred’équipement et d’usage semblent allerdans le sens du renforcement du pouvoirurbain et singulièrement de celui desvilles-capitales, où sont concentrés lesservices des nouvelles technologies. Lespolitiques menées par l’Etat en matièred’équipement informatique et de contrôledu marché contribuent-elles à réduire lesinégalités socio-spatiales ou, au contraire,créent-elles un nouveau facteurd’inégalités, une « fracturenumérique » qui s’ajoute aux autres?Comment les NTIC peuvent-ellesrassembler la société, développerdavantage la participation citoyenne etl’associer à la prise de décision(« empowerment ») et créer une sociétécapverdienne de l’information plussolidaire ?

3. Les NTIC sont-ils un outil degestion environnementale au service dudéveloppement durable du Cap Vert, de laqualité et de la sécurité de vie despopulations, de la promotion des activitésde recherche et de développementnotamment d’agriculture, de pêche et detourisme, et faisant davantage participer leCap Vert à la gestion durable del’environnement mondial ?

Le présent Rapport sur la base d’unexamen approfondi de la situation desNTIC au Cap Vert, d’un état des lieux du

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secteur des NTIC, de son fonctionnementet des règles qui le régissent, deséquipements en place, descomportements et des stratégies desdifférents acteurs impliqués (Etat,entreprises, populations, municipes,communautés et organisations nongouvernementales et de la société civileainsi que les partenaires dedéveloppement) explorent les voies etmoyens qui permettraient aux NTIC d’etreutilisées comme un levier dans latransformation du Cap Vert d’uneéconomie vulnérable et tributaire de l’aideextérieure vers une économie compétitiveet prospère. L’état des lieux touchent vaau-delà des aspects traditionnelles liés aufonctionnement du secteur et de l’e-gouvernance en mettant sous un éclairagenouveau, en rapport avec la question de lapauvreté l’accès des populations auxNTIC, la problématique NTIC comme outilde gestion environnementale au Cap Vert.L’utilisation des NTIC dans l’économie estabordée à la lumière d’une enquêtemenée auprès des principales entreprisesdes NTIC au Cap Vert. Le présent rapporta aussi pour objectif de contribuer decontribuer au débat sur le rôle des NTICcomme facteur de « rattrapage » et deréduction des inégalités dedéveloppement dans le contexteparticulier du Cap Vert. En cela, ce rapportfait le plaidoyer pour la mise en œuvred’une politique appropriée des NTIC axéesur un développement humain durable. Ils’agit de promouvoir les NTIC sous unancrage stratégique et pratique d’appui àl’engagement irréversible du pays dans lavoie du progrès humain.

Ce rapport est à la fois le résultat d’untravail de recherche documentaire,d’enquête de terrain et d’un processusparticipatif qui a permis de bénéficier descontributions fondamentales d’un grandnombre d’intervenants dans le domainedes NTIC, de la statistique, de l’économieet de l’environnement.

Le chapitre introductif sera suivi de septautres chapitres traitant successivementde :

1. La situation du développementhumain au Cap Vert ;

2. La situation des NouvellesTechnologies de l’Information et dela Communication au Cap Vert ;

3. La Gouvernance et de la société del’information ;

4. L’accès des populations auxNouvelles Technologies del’Information et de laCommunication ;

5. Nouvelles Technologies del’Information et de la Communicationet la gestion de l’environnement ;

6. L’importance et du rôle desNouvelles Technologies del’Information et de la Communicationdans l’économie capverdienne ;

7. Nouvelles Technologies del’Information et de la Communicationet la transformation du Cap Vert.

Le chapitre II consacré à la situation dudéveloppement humain au CapVert présente l’évolution des estimationsde l’indicateur du développement humain(IDH) et de la pauvreté humaine (IPH) surla période 1980-2002 au Cap Vert. Lesprogrès enregistrés par le Cap Vert enmatière de développement humain et deréalisation des objectifs du millénaire pourle développement sont ainsi mis enexergue. L’absence de progrès notablesur le front de la lutte contre la pauvretémonétaire est aussi soulignée. Mais cechapitre ne manque de mettre en lumièrede façon succincte les effortsencouragements déjà accomplis par leCap Vert dans le processus de réalisationdes objectifs du millénaire pour ledéveloppement.

Le chapitre III sur la situation desNouvelles Technologies de l’Information etde la Communication au Cap Vertsouligne les efforts de l’Etat capverdiendans sa volonté de désenclaver le CapVert et de le doter de moyens decommunication performants par la mise enplace d’infrastructures NTIC sur

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l’ensemble du territoire. Les problèmesque pose la maîtrise et la diffusion desNTIC au Cap Vert sont aussi examinés.Ces problèmes financiers, de tarification,de formation et de compétencespourraient renforcer la « fracturenumérique » surtout dans un contexted’accroissement des inégalités. Latarification est maintenue élevée. D’autresdimensions du développement des NTICau Cap Vert telles que les questionsjuridiques et de la protection de la vieprivée des individus et de laréglementation des activités sont aussitraitées dans ce chapitre.

L’analyse de la gouvernance ainsi que dela société de l’information fait l’objet duchapitre IV. La politique capverdienne depromotion des NTIC est examinée. L’Etats’est engagé dans une politique detransparence démocratique et de plusgrande efficacité y compris par legouvernement électronique. Ladécentralisation mise en place au milieudes années 1990 incite les collectivitésterritoriales, ainsi que certains acteurs dela société civile à développer l’usage desnouvelles technologies. Le chapitre IV sepropose de faire ressortir les questionssuivantes : i) Société de l’information etcitoyenneté ; ii) Collectivités locales etNouvelles Technologies de l’Information etde la Communication ; iii) Education etNouvelles Technologies de l’Information etde la Communication ; iiii) Santé etNouvelles Technologies de l’Information etde la Communication ; iiiii) Gouvernanceélectronique.

La discussion sur la gouvernance et lasociété de l’information se poursuit àtravers le traitement du problème del’accès des populations aux NouvellesTechnologies de l’Information et de laCommunication dans le chapitre V. Cechapitre traite des inégalités d’accès auxNTIC au Cap Vert. Ces inégalités sont denature catégorielle, liées au genre et à lasituation individuelle, mais aussi spatiales.L’analyse s’appuie ici sur l’enquête menéeen 2001-2002 sur la pauvreté au Cap Vert.Le rôle des NTIC en tant que facteur de

cohésion sociale de la nation, notammenten ce qui concerne les relations de ladiaspora avec les populations de l’archipelest aussi examiné dans ce chapitre.

Les Nouvelles Technologies del’Information et de la Communication et lagestion de l’environnement sont traitéesdans le chapitre VI. Les NTIC constituentun outil majeur pour la connaissance et lagestion des problèmes environnementauxdu Cap Vert. Confronté à la fragilité de sesécosystèmes terrestres et marins, soumisà des risques permanents (sécheresse,volcanisme) ou mal connus (changementclimatique), le Cap Vert doit utiliserdavantage ces technologies pour unemeilleure prévention, pour la mise enréseau des institutions et acteursconcernés, afin de valoriserconnaissances et synergies dans laprotection de l’environnement et de labiodiversité. Le chapitre VI examinerasuccessivement : i) La gestion de labiodiversité ; ii) La gestion del’environnement urbain ; iii) Les risques etles systèmes d’alerte précoce ; iv)« Réseau Environnemental », appui à unSIE, formation.

Le chapitre VII intitulé la place desNouvelles Technologies de l’Information etde la Communication dans l’économiecapverdienne met en lumière l’impact desNTIC dans cette économie. D’une manièregénérale il s’agit de mettre en relief lacontribution du secteur des NTIC sur lacroissance et la productivité. Trois niveauxpourraient être considérés pour cela : leniveau global en considérantl’investissement total consenti par uneéconomie au titre des NTIC dans tous lessecteurs de l’économie ; le côté desindustries et services producteurs deséquipements et/ou des services desNTIC ; le côté des activités utilisatricesdes NTIC. L’analyse des résultats del’enquête menée dans le cadre de cerapport sur les entreprises fortementutilisatrices des NTIC a permis d’étayer lerôle des NTIC dans la modernisation del’économie capverdienne en tant quefacteur d’amélioration de la productivité dutravail et de compétitivité. La structure du

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marché des NTIC a aussi permis demontrer que son évolution vers une plusgrande ouverture sera de nature àaméliorer la contribution des NTIC à lacompétitivité de l’économie capverdienne.

Le chapitre VIII, tout en concluant lerapport met en exergue les principalesrecommandations en vue d’une utilisationefficace des Nouvelles Technologies del’Information et de la Communication dansla transformation du Cap Vert.

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CHAPITRE II :LA SITUATION DU DEVELOPPEMENT HUMAIN AU CAP VERT

Le Cap Vert a connu une évolutionéconomique remarquable au cours de ladécennie 1990 avec un taux de croissancemoyen en termes réels de 6,1% par an. Lerythme de croissance économique, tout enrestant positif, a néanmoins diminué en2001 (5,1%) et 2002 (4,6%). Avec unecroissance démographique de l’ordre de2,2% par an, le produit intérieur brut parhabitant a augmenté en moyenne et entermes réels de 3,7% par an pendant ladécennie 1990. En 2001 et 2002, laprogression du PIB réel par habitant a étéréduite à environ 2,8% par an. Le PIB réelpar habitant est passé de 902 dollars USen 1990 à 1.420 dollars en 2002,enregistrant cependant quelquesfluctuations peu accentuées.

On aurait pu s’attendre à ce que lapauvreté diminue pendant cette périodedans la mesure où la croissance, surtoutlorsqu’elle est forte comme cela a été lecas au Cap Vert, est censée réduire lapauvreté. L’analyse qui va suivre vamontrer que, dans le cas du Cap Vert,malheureusement, la théorie ne s’est pasvérifiée. Il est important de montrerpourquoi. Par contre, fort heureusement,sur le plan du développement humain, lesindicateurs publiés par le PNUD au niveaumondial tendent à montrer une tendance àl’amélioration de la situation, plaçantmême le Cap Vert parmi les pays del’Afrique au Sud du Sahara où les progrèssont sensibles en termes dedéveloppement humain et par conséquentde réduction de la pauvreté humaine. Ceparadoxe capverdien, puisque c’est ainsiqu’il conviendrait de l’appeler, sera étayédans ce chapitre. Il s’agit d’un paradoxeparce que le concept de développementhumain avait été forgé pour montrer quel’accroissement du revenu monétaire nese traduisait pas nécessairement parl’amélioration dans les dimensions les plusvitales de l’homme (longévité, éducation etpouvoir d’achat) traduites dans l’indicateurdu développement humain (IDH). Dans le

cas capverdien au contraire, ce sont lesmanques, les privations en termesd’espérance de vie, d’éducation, d’accès àl’eau potable, traduits à traversl’indicateur de pauvreté humaine (IPH), quidiminuent sans que cela ne soit corréléavec la réduction de la pauvreté monétaireet la réduction des inégalités.

Ce chapitre présente les estimationsfaites, tant de l’indicateur dudéveloppement humain que de la pauvretéhumaine au Cap Vert sur la période 1980-2002. L’indicateur du développementhumain a été considéré ici dans sonacceptation la plus simple en tantqu’indicateur synthétique mesurant lesprogrès en matière de revenu par habitant,d’éducation, de longévité. S’agissant del’indicateur de pauvreté humaine (IPH), onpeut souligner que celui-ci relève plutôt del’approche non utilitariste de lapauvreté, qui évalue la pauvreté et doncle bien-être en fonction de certainesfacultés élémentaires, à l’opposé del’approche utilitariste qui basel’évaluation du bien-être sur l’utilité et lespréférences des individus. L’approcheutilitariste s’appuie sur la fonction d’utilitéet la théorie du consommateur, tandis quel’approche non utilitariste considère lesbesoins fondamentaux que les individusdevraient normalement satisfaire pourqu’ils accèdent à un niveau de bien-êtreminimum. C’est ainsi que le PNUD (1997)a mis l’accent sur les capacités ou lesfacultés, en faisant de la pauvretéhumaine la privation des possibilités dechoix et d’opportunités qui permettraientaux individus de mener une vie décente.«La pauvreté peut signifier davantage quel’absence de ce qui est nécessaire au bienêtre matériel. La pauvreté, c’est aussi lanégation des opportunités et despossibilités de choix les plus essentiels audéveloppement humain : longévité, santé,créativité, mais aussi conditions de viedécentes, liberté, dignité, respect de soi-même et d’autrui.» (PNUD, 1997, p 4).

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Les estimations de l’IDH et de l’IPH quisont faites ici revêtent un caractèrenational, sans distinction des inégalitésliées au genre, ni de la localisationgéographique des populations. Lesdonnées disponibles ne peuvent permettrede procéder à des estimations par genresur l’ensemble de la période retenue, niencore plus de déterminer les IDH et IPHpar île ou municipes. Les estimations de lapauvreté monétaire permettent cependantde fournir quelques informations utiles etcomplémentaires sur les inégalités pargenre et les disparités territoriales.

La première section de ce chapitre donneun aperçu des aspects méthodologiquesqu’impliquent autant la mesure de lapauvreté monétaire que celle de lapauvreté humaine. Les estimations, aussibien de la pauvreté monétaire qu’humaineet du développement humain, nécessitenten effet pour leur compréhension et leurdiscussion l’examen du cadre conceptuelainsi que des statistiques qui permettentde les obtenir. La deuxième sectionprésente une synthèse des estimations dela pauvreté monétaire faites en 2002 dansle cadre d’une enquêtebudget/consommation des ménages. Latroisième section présente les résultatsdes estimations d’IDH et d’IPH faites dansle cadre de ce rapport. L’amélioration dudéveloppement humain et la baisseconcomitante de la pauvreté humaine sontmises en exergue dans cette section, demême que les facteurs pouvant expliquerl’augmentation de la pauvreté monétairedans un contexte de réduction de lapauvreté humaine. La quatrième section,qui poursuit la présentation de la situationdu développement humain, montre demanière spécifique les progrès atteints parle Cap Vert dans l’atteinte des objectifs dumillénaire pour le développement.

SECTION I :METHODOLOGIE DE MESURE DE LAPAUVRETE MONETAIRE ET HUMAINEAU CAP VERT

La mesure de la pauvreté pose desproblèmes méthodologiques délicats. Lapauvreté n’est pas le nombre mais plutôt

les pauvres, son appréhension requiertqu’elle soit mesurée. Habituellement, onutilise le niveau de revenu ou de dépensepour mesurer la pauvreté. Mais celle-ci ade nombreuses dimensions. En effet, lespauvres sont privés de services, deressources, d’opportunités mais aussid’argent. Les privations ou les manquesconstituent des éléments pris en comptedans l’évaluation des indicateurs depauvreté. Ainsi, la couverture sanitaire,comme le capital éducatif, les relationsentre les sexes et le degré d’insertionsociale affectent le bien-être etdéterminent la prévalence de la pauvreté.La mesure de la pauvreté présuppose lechoix d’une méthodologie et des critèresde choix dont la justesse est toujoursdiscutable. Les critères utilisés dans lamesure de la pauvreté entraînent de façonplus ou moins importante un jugement devaleur sur un phénomène complexe et auxdimensions multiples et occultées par sapure dimension monétaire.

I. La fixation du seuil de pauvretémonétaire

La mesure monétaire de la pauvretépermet de répartir la population selon leniveau de consommation, les pauvresétant tous ceux dont le niveau deconsommation se situe en dessous duseuil de pauvreté, et les très pauvres ceuxdont le niveau de dépenses se situe endessous du seuil d’extrême pauvretéretenu. Le seuil de pauvreté est une valeurmonétaire prise comme équivalent de lavaleur de consommation capable degarantir la satisfaction d’un niveauminimum de bien-être compatible avec lesnormes de la société en cause à unmoment donné. L’analyse de la pauvretéet des conditions de vie des ménagesmenées par l’Institut National de laStatistique du Cap Vert en 2001 et 2002se trouve être le deuxième exerciceréalisé au Cap Vert sur le sujet. En 1993,la Banque mondiale a réalisé unepremière étude sur la pauvreté au CapVert. A cette occasion, la variable demesure utilisée avait été la dépense deconsommation, comprenantl’autoconsommation, et un loyer imputéd’habitation particulière. Les seuils

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adoptés avaient été, pour le seuil depauvreté, deux tiers de la dépense deconsommation annuelle par tête (26.000escudos) et, pour le seuil d’extrêmepauvreté, la valeur de 18.000 escudos dedépense de consommation annuelle parhabitant. Pour l’évaluation de 2001-2, l’INEa décidé, après une consultation élargiede ses partenaires, d’adopter d’autrescritères. La dépense de consommationfinale, comprenant l’autoconsommation,l’auto-approvisionnement et un loyerimputé continue d’être la variable demesure. Cependant, de 1990 à 2002, lesinégalités se sont aggravées au point où lamédiane devenait une meilleure mesure.Ainsi, fut-il adopté, comme seuil depauvreté, 60% de la médiane desdépenses annuelles par tête, et, commeseuil d’extrême pauvreté, 40% de cettevaleur. Une fois choisie l’année de basepour la mesure de la pauvreté, les critèresrespectifs seront maintenus, permettantainsi la comparaison et l’appréhension del’évolution de la prévalence, de la structureet des déterminants de la pauvreté.L’utilisation d’un seuil fixe ou absoludurant une certaine période est plusapplicable aux pays en développementavec une forte incidence de pauvreté,également pour permettre le ciblage despolitiques et la définition de priorités pourl’affectation des ressources limitées dontils disposent.

I.1. La pauvreté mesurée par le niveaude satisfaction des besoinsfondamentaux

Une autre façon de mesurer la pauvretéconsiste à calculer l’incidence de lapauvreté en prenant en compte le niveaude satisfaction des besoins fondamentaux.Ceci présuppose que l’on calcule le seuilde pauvreté alimentaire, c’est à dire leniveau de dépense équivalent au panierde consommation nécessaire pour garantirune consommation calorique journalière àchaque individu, en rapport avec la normeinternationale. Des méthodeséconométriques assez avancées sontaujourd’hui appliquées dans ladétermination de cette mesure. Dans unedeuxième étape, on élargit aux autresbiens et services de consommation. De

cette façon, on calcule le niveau dedépense assurant à l’individu uneconsommation calorique journalièresuffisante, mais aussi lui permettantd’accéder aux autres biens et servicesgarantissant un niveau de vie décentconformément aux normes de la sociétéconsidérée. Cette mesure est ainsirecalculée chaque fois que l’on dispose denouvelles données fondamentales.

I.2. Les sources statistiques

La production de statistiques nécessairesau calcul du seuil de pauvreté selon l’uneou l’autre approche présuppose laréalisation d’une enquête classiquebudget/conditions de vie des ménages.Les enquêtes sur les dépenses et revenusdes ménages sont réalisées tous les 5ans, avec un échantillon représentatif deménages. Normalement la durée est de 12mois, afin de saisir les variationssaisonnières de la consommation.L’enquête réalisée au Cap Vert en 1988-89 avait une dimension nationale, quoiqueles îles de Sal, de Boa Vista et de Maion’aient pas été couvertes. Cette premièreenquête de portée nationale avait fourniles donnés utilisées dans la premièreenquête de pauvreté réalisée par laBanque Mondiale en 1993, mais aussi à laconfection du panier de consommation,des coefficients et de l’actuel Indice dePrix à la Consommation.

D’octobre 2001 à octobre 2002, l’INE aréalisé une seconde enquêtebudget/consommation des ménages, avecune dimension nationale, et couvranttoutes les îles. Cette enquête a étéréalisée avec comme objectif initial l’étudede la pauvreté et des conditions de vie,notamment dans leur dimension humaine.Ainsi, l’alimentation et les mesuresanthropométriques ont été introduites. Laprise en compte des variables étudiées apermis l’étude de la structure desdépenses de consommation desménages, de la quantité et de lacomposition alimentaire, des conditionsd’habitation et de confort, de l’accès auxéquipements et aux services collectifscomme aux nouvelles technologies del’information et de la communication, de la

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nutrition et des caractéristiquesdémographiques et socio-économiquesdes ménages ainsi que de participation àl’activité économique, de l’éducation et del’attitude face à la maladie.

Cette enquête a été réalisée auprès d’unéchantillon de 4.896 ménages, dont 4.810ont donné des informations complètes etpassibles d’être analysées pour tout lepays en prenant les îles comme domainesd’étude. L’échantillon a été élaboré grâceà un processus d’échantillonnagealéatoire, aréolaire, probabiliste et stratifié.La liste des ménages du recensement2000 a été la base de sondage.

II. Quelques dimensions de lapauvreté et problèmes deproduction statistique

II.1. La santé comme dimension de lapauvreté

La mauvaise santé est une desdimensions de la pauvreté. L’état de santén’est pas toujours directementproportionnel au revenu, la mauvaisesanté est une cause et en même temps uneffet de la pauvreté monétaire. Elle faitdiminuer les capacités des individus, ellefait baisser la productivité et réduit lesgains. Les effets de celle-ci sur laproductivité et sur les salaires sontprobablement plus grands chez lespauvres qui sont généralement moinsinstruits et moins rémunérés et quieffectuent des travaux plus pénibles. Celasouligne l’importance des statistiques dela santé, non seulement celles relatives àla mortalité et aux causes de décès, maissurtout celles relatives à la morbidité etaux attitudes des personnes face à lamaladie, la demande en services desanté, la densité et la qualité desstructures sanitaires, les moyens humainset surtout l’accessibilité économique, c’està dire la participation aux coûts et laprotection sociale face à la maladie. AuCap Vert, les statistiques sur la santé sontde la responsabilité du Cabinet d’Etudeset de Planification du Ministère de laSanté. En général, la capacité technique,le volume des activités statistiques et ladisponibilité de l’information statistique

sont relativement variables selonl’organisme qui les produit. L’INE estl’institution ayant pour mission principale laproduction de statistiques, la coordinationtechnique. L’INE couvre des domainesvariés de la production statistique.L’évaluation du Système statistiquenational (SEN) faite en 2001, avait concluque globalement le solde des activitésstatistiques des Organismes Producteursde Statistiques Sectorielles (OPES)relative à la période 1998-2001 était faible.La plus grande faiblesse réside dans lesressources humaines et financièresaffectées à l’activité statistique.Cependant, l’engagement est clair pourredynamiser l’activité de statistiques, enparticulier avec le lancement de lacampagne nationale sur les Objectifs dumillénaire pour le développement (OMD).

La production régulière du secteur de lasanté couvre les statistiques de mortalité,de couverture vaccinale, des services desanté reproductive, et celles produitesdans l’optique de veille épidémiologiquequi couvre exclusivement les maladies àdéclaration obligatoire. Certains domainesne sont pas couverts, ce qui représenteune perte manifeste d’opportunités si l’ontient compte du potentiel qui existe enmatière d’utilisation des sourcesadministratives à des fins statistiques. Lesressources affectées à l’activité statistiquese restreignent à deux techniciens,sachant que plusieurs sous-systèmesexistent dans ce secteur. Malgré ladisponibilité de quelques informations, ilpersiste des contraintes qui sontessentiellement liées à la faiblecoordination entre les sous-systèmesd’information existant dans le Ministère, etau manque de traitements des quelquesindicateurs qui existent pour la morbiditéou le VIH/Sida.

L’information sur la morbidité est limitéepar les insuffisances du Systèmed’information sanitaire. Cette fragilité adéjà été identifiée par l’organismeresponsable de la production de cetindicateur et des mesures de correctionont été prises. Dans ce domaine, le GEPva relancer la collecte des données sur lamorbidité en 2004. La restructuration du

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système d’information sanitaire estégalement en perspective, et le GEP, entant qu’organe ayant les compétences etles responsabilités conférées par la loipour produire et diffuser les statistiques dusecteur, devra considérer comme unepriorité la coordination interne desdifférents sous-systèmes d’informationexistant dans l’institution, avec commeobjectif l’amélioration de la qualité et del’opportunité de l’information dans lesecteur de la santé. Il devra encores’assurer que tous les projets etprogrammes réalisés par les différentsservices du Ministère sont programméspar le GEP, pour permettre un meilleuraccompagnement dans la mise en œuvrede toutes les opérations statistiques, del’identification des projets statistiques, laplanification des opérations, la collectedes données, la validation, et le contrôlede qualité à la diffusion de l’information.

Le recensement des structures de santéprivées inscrites à la Direction Généralede la Santé, indique une certainecroissance de ce secteur. Pour améliorerles statistiques sur l’offre des services desanté du pays, il est urgent que le secteurprivé commence à fournir, à tous lesniveaux, des informations au GEP. Enprenant en considération le fait que laprincipale source d’information dans lesecteur de la santé est constituée par lesregistres administratifs et que les servicesde la santé se trouvent être implantés auniveau national, le GEP devra pourvoir aurenforcement des cadres qualifiés, del’équipement et du reste du matérielnécessaire pour un usage systématique etsoutenable de cette source primaired’information. Il en est ainsi de la situationet du renforcement à réaliser dans ledomaine des statistiques de la santévisant à fournir de l’information pour undiagnostic permanent et le suivi de cettedimension de la pauvreté du pays.

II.2. L’éducation comme dimensionde la pauvreté

L’analphabétisme rend difficile laréalisation des tâches quotidiennes carl’analphabète a peu de chose à sa portée.La scolarisation insuffisante empêche la

saisie d’opportunités nouvelles, commel’accès à des emplois plus qualifiés etmieux rémunérés. L’analphabétisme limiteaussi la capacité de communication oraleet écrite, ce qui entrave l’intégration. Lesgens plus instruits sont mieux armés pouravoir de l’information et veiller à leursanté. L’éducation peut être un facteurd’exclusion, et, de ce fait, les statistiquesde l’éducation se trouvent être un desinstruments essentiels de mesure dudegré de réalisation de l’égalitéd’opportunités dans l’accès au savoir,d’amélioration des capacités individuellesen vue d’un meilleur usage desopportunités.

Au Cap Vert, les statistiques del’éducation sont de la responsabilité duCabinet d’Etudes et de Planification duMinistère de l’Education. La productionstatistique de ce secteur est aujourd'huiassez vaste et détaillée, avec uneamélioration du degré d’utilisation duréseau de structures scolaires duMinistère, en particulier avec lerenforcement récent des ressourceshumaines et la réalisation d’étudesapprofondies qui, non seulement évaluentla qualité et la disponibilité desstatistiques, mais aussi déterminent denouveaux buts en matière de production etde nouvelles normes en matière dequalité. Les statistiques du réseau scolairerelatives aux effectifs des enseignants etdes élèves, mais aussi celles ayant trait aucapital scolaire sont assez détaillées ettoujours plus opportunes. Cependant, lesstatistiques générales surl’analphabétisme, comme sur le niveaud’instruction de la population, entre autres,nécessitent des enquêtes auprès desménages. Les recensements de lapopulation et de l’habitat réalisés parl’organe central du système statistique setrouvent être la principale sourced’information sur ce type d’indicateurs, quirevêtent une grande importance pourl’évaluation du stock en matière deressources humaines qualifiées etégalement de l’impact de la politiqueéducative du pays. Il est ainsirecommandé que toutes les enquêtesréalisées sur les ménages par les organesproducteurs du Système de statistique

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national, incluent des variables quipermettent de mesurer l’analphabétismeet le niveau d’instruction de la population.

Le GEP du Ministère de l’Education tend àmettre l’accent sur la production destatistiques concernant la qualité ainsi quecelles relatives à l’insertion sociale sur lemarché du travail des personnes formées,de façon à fournir aux décideurs desinformations sur la qualité des ressourceshumaines que le système éducatif forme,mais aussi sur l’impact de l’investissementdans le secteur de l’éducation.

II.3. La pauvreté liée au sexe

Dans beaucoup de sociétés, il existe uneinteraction entre la pauvreté matérielle etla discrimination sexuelle, étant donné queles niveaux d’éducation, de santé et departicipation des femmes pauvres auxactivités économiques sont plus faiblesque ceux des hommes pauvres. Au CapVert, la pauvreté continue à affecter avecune sévérité plus grande les ménagesdont les chefs sont des femmes, et unebonne proportion de ces ménages a demauvaises conditions de vie. Cependant,si des différences profondes existentencore en matière de participation dansles organes de décisions politiques, laprésence des femmes est appréciabledans les charges dirigeantes del’administration publique, de même que ladifférence dans les effectifs scolaires dansl’enseignement de base intégré estégalement négligeable. Les filles sont déjàmajoritaires dans l’enseignementsecondaire et potentiellement dansl’enseignement supérieur (PNUD, 2004). Ilest probable que le sexe devienneprogressivement un facteur de diversitéplutôt que de différenciation en matièred’opportunités et de pauvreté au Cap Vert.

L’appréhension de la dimension genredans les politiques publiques n’estpossible que si l’on dispose d’une mesurede la participation des femmes, c’est à direde statistiques économiques et socialesdésagrégées par sexe. Ceci se trouve êtreun des efforts méritoires du Système destatistiques. Cependant, cet effort doit être

poursuivi en mettant la priorité sur laréalisation d’opérations statistiques et desétudes tendant à fournir des mesures surles secteurs dans lesquels les femmessont reléguées ou dans lesquels ellesagissent avec une plus grande vigueur.C’est dans cet esprit que se révèlenécessaire la réalisation, tout au moinstous les trois ans, d’enquêtes sur lesecteur informel de l’économie dans lequelles femmes sont nombreuses.

SECTION II :LA PAUVRETE AU SENS MONETAIREET SON EVOLUTION

I. L’incidence de la pauvretéau Cap Vert

Deux lignes de pauvreté ont étéconsidérées pour l’enquête de 2002 : laligne de pauvreté correspondant à 60% dela médiane de dépense annuelle par tête,la ligne d’extrême pauvreté correspondantà 40% de la même grandeur statistique.La médiane de la dépense deconsommation finale par tête était estiméeà près de 72.048 escudos (653 euros de2001). En termes monétaires, le seuil depauvreté équivaut ainsi à près de 43.250escudos (392 euros de 2001) tandis que leseuil d’extrême pauvreté est de près de28.833 escudos (261 euros de 2001).

Selon les données de l’Enquêtebudget/conditions de vie des ménages, en2002, environ 36,7% de la populationrésidant au Cap Vert était pauvre dont19,7% très pauvre (cf. Tableau 1). En1993 on estimait à 30% la proportion de lapopulation pauvre contre 14% pour lapopulation très pauvre. La pauvreté a ainsiaugmenté en termes absolus commerelatifs, de même que la structure de lapopulation pauvre s’est inversée par laprédominance de la proportion des trèspauvres dans la population des pauvres,contrairement à la situation du début de ladécennie 90.

Des réserves peuvent être formulées surla comparabilité des résultats des deuxenquêtes. Cependant si on considère lescritères utilisés dans l’étude sur la

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pauvreté en 1993, l’aggravation de lapauvreté est encore plus prononcée,puisqu’en 2002, près de 40% de lapopulation serait pauvre et 24% trèspauvre. La différence est due en grandepartie au fait que la croissanceconsidérable du volume global desdépenses de consommation finale desménages capverdiens s’est accompagnéed’une forte concentration et d’unapprofondissement des inégalités. Ainsi cefait interpelle les décideurs politiques pourqu’ils accordent une grande attention à laquestion tant de la pauvreté que de laréduction des inégalités.

Tableau 1 :Incidence de la pauvreté au Cap Vert

Milieud’habitation

Populationpauvre (%)

Populationtrès pauvre

(%)Cap Vert 36,7 19,7Urbain 25,0 11,5Rural 51,1 29,8Source : INE (IDRF 2001-2002), 2003.

Le point essentiel est que la pauvretéconserve ses principales caractéristiquesqui sont éminemment structurelles.

II. L’incidence différenciée de lapauvreté et ses déterminants

La pauvreté s’étend de façon plusaccentuée en milieu rural, où un peu plusde la moitié (51%) de la population estpauvre, avec de surcroît une proportiondes très pauvres de 30 personnes sur 100dans ce milieu d’habitation. En milieuurbain, près de 25% de la population estpauvre, et 12 personnes sur 100 sont trèspauvres (Tableau 2). La pauvreté est plusaccentuée dans les ménages dirigés parune femme et dans ceux dont le chef deménage se trouve en situation dechômage. Sur 100 ménages dont le chefde ménage est une femme, 32 sontpauvres, plus des deux tiers étant trèspauvres (68%). Dans le cas des ménagesdont le chef est un homme, 26 sur 100sont pauvres et les trois quarts de ceux-ci(14%) sont très pauvres.

Tableau 2 :L’incidence de la pauvreté sur les ménages selon lesexe du chef de ménage en pourcentage

Sexe duchef deménage

Total depauvres

Trèspauvres

Poidsdes trèspauvres

Nonpauvres

Masculin 26,0 14,2 54,5 74,0Féminin 31,9 16,1 50,5 68,1

Total 28,6 15,0 52,5 71,4Source : INE (IDRF 2001-2002), 2003.

Il semble donc que le chômage des chefsde ménage soit un fort déterminant de lapauvreté au Cap Vert. Ainsi, 46% desménages dont le chef est au chômagesont pauvres étant donné que 60% desces derniers sont très pauvres. Mais selonce que l’on peut conclure du Tableau 3, leniveau d’incidence de la pauvreté est plusbas pour les ménages dont le cheftravaille ou est retraité. Cependant,l’emploi du chef de ménage n’est pastoujours suffisant pour éviter la pauvretéaux membres du ménage. Ainsi, le quartdes ménages dont le chef travaille estpauvre et, également, la moitié de cesderniers (52%) sont très pauvres. De lamême façon, un peu plus du quart desménages dont le chef est à la retraite sontégalement pauvres et près de la moitié deces derniers sont très pauvres (Tableau3). Ce fait confirme une fois encore laplace importante que la promotion del’emploi représente dans la définition despolitiques pro-pauvres, c'est-à-direfavorables aux pauvres.

Tableau 3 :Taux de Pauvreté des ménages selon la situation duchef de ménage (en pourcentage)

Activitééconomique duchef de ménage

Ensembledes

Pauvres

Trèspauvres

Poids destrès

pauvres

NonPauvres

Avec emploi 25,9 13,4 51,8 74,1Au chômage 46,4 27,6 59,5 53,6Etudiant 10,5 10,5 100,0 89,5Domestique 29,4 13,4 45,6 70,6Retraite 26,2 13,2 50,4 73,8Invalidité 44,0 26,8 61,0 56,0Autre 28,5 15,0 52,6 71,5

Total 28,6 15,0 52,5 71,4Chef actif 28,1 15,0 53,2 71,9Taux dechômage deschefs 18,1 20,3 8,2Chefs inactifs 29,9 15,2 50,6 70,1

Source : INE (IDRF 2001-2002), 2003.

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La faible création des emplois au Cap Vertrésulte de la faible diversification del’économie, et du type des secteursporteurs de croissance dans ce pays quisont plutôt à haute intensité capitaliste. Enconséquence, les nouveaux postes créésévoluent moins vite que la croissance dela main d’oeuvre disponible. Toutefois,pendant la décennie 1990, d’importantsinvestissements ont été réalisés pouraméliorer la couverture scolaire etsanitaire, dont les résultats se traduisentencore dans la chute des indicateurs deprivation. D’importants investissementsfurent également réalisés dans lesinfrastructures économiques. Lespolitiques publiques adoptées à cetteépoque étaient globalement pro-pauvresen ce qu’elles visaient la couverture desservices sociaux de base des populationspauvres. Cependant, il n’est pas survenude réduction substantielle du chômage(23% en 1990 contre 17% en 2000). Onpeut en déduire que les politiques visant àconférer aux pauvres les capacités pourse libérer de la pauvreté, comme l’accèsau savoir, à la santé, à l’administration,n’ont pas encore produit de résultatstangibles. La promotion de l’entreprenariatprivé et de l’investissement direct étrangercapable de diversifier et d’élargir lesecteur productif, et accroître ainsi lesopportunités d’emploi aux personnesformées s’impose pour réduire la pauvretéau Cap Vert.

III. Pauvreté et conditions de vie

La pauvreté au Cap Vert ne semble pasessentiellement un problème d’accès auxéquipements et aux services collectifs oude précarité extrême des conditions devie, mais surtout un problèmed’opportunité d’accès à l’activitééconomique et au revenu. Avoir unemaison particulière, une connexion auréseau d’électricité, une télévision, untéléphone ou une salle de bain et dessanitaires pourrait signifier ne pas êtrepauvre. Toujours est-il que parmi lesménages très pauvres, la grande majorité(73%) possède une maison particulière,23 sur 100 ont l’électricité et 19% ont letéléphone (Tableau 4). Cependant, l’accèsaux équipements et services d’une partie

des ménages non pauvres est toujoursplus grand et la différence est assezimportante, surtout par rapport aux trèspauvres.

Tableau 4 :Conditions de vie des ménages en pourcentage (2002)

Confort TotalNonpauvres Pauvres

Trèspauvres

Maisonparticulière 68 66,1 73,1 72,7Electricité 58,5 69,3 40,9 23,1Réfrigérateur 40,8 52,9 15,8 5,7Téléphone 51,9 59,9 34,2 18,7Télévision 49,1 59,9 30,9 13,7Radio 74,6 79,7 66,9 57,1Salle de bain etsanitaires 44,8 57,8 19,1 6,1Eau Potable 82,9 86,1 76,7 72,8Connexion auréseau d’eau 32,7 41,6 13,9 7,6

Source : INE (IDRF 2001-2002), 2003.

Les transferts des émigrés peuventexpliquer en partie cette situation deconfort relatif même pour les pauvres. Lapréférence des capverdiens pour leconfort, c’est à dire pour une maisonparticulière avec l’électricité si elle estdisponible, cuisiner avec le gaz et avoir letéléphone n’est pas une donnée à écarter,surtout dans un contexte de fort degré demétissage et d’influence marquée de laculture occidentale. Les politiquesd’inclusion sociale pratiquées pendant lesannées post indépendance, en particulieren ce qui concerne l’accès à l’eau etsurtout à l’extension du réseau detéléphone et d’électricité ont aussicontribué à l’amélioration des conditionsde vie au Cap Vert.

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SECTION III :SITUATION ET TENDANCE DUDEVELOPPEMENT HUMAIN ET DE LAPAUVRETE HUMAINE

I. Evolution de l’Indice deDéveloppement Humain1990-2002

L’évolution de l’Indice de DéveloppementHumain durant les 13 dernières annéestémoigne de la dynamique de l’économiecapverdienne mais aussi de l’impact del’investissement continu réalisé dans lesdomaines de l’éducation et de la santé.L’Indice de Développement Humain estpassé de 0,587 en 1990 à 0,670 en 2002,soit un progrès de près de 0,1 point en 13ans (Tableau 5 et graphique 1). Pendantles deux années analysées, l’IDH n’a pasconnu de période d’inflexion. Le profilmontre les avancées progressives de lasociété capverdienne en matière de

longévité, de démocratisation de l’accèsau savoir mais aussi de l’améliorationglobale du niveau de vie et des revenus.Les progrès en matière de développementhumain au Cap Vert ont été réguliers. Lasituation est évolutive, et aucune tendanceà la baisse de l’IDH n’a été observée entre1990 et 2002. On note aussi que l’IPH n’apas cessé de diminuer durant la mêmepériode.

Globalement, les Capverdiens ontenregistré des progrès remarquables, enparticulier pendant la décennie 1990,comme on peut le déduire de la lecture duGraphique 1. Les progrès ont été notablesen matière d’opportunité d’accès àl’éducation, d’espérance de vie et d’accèset d’accroissement du pouvoir d’achatmoyen. La conséquence logique en a étéune réduction sensible des privationsnotamment entre 1990 et 2000.

Tableau 5 :Evolution des principaux indicateurs de base pour calculer l’Indice de Développement Humain et l’Indice de PauvretéHumaine 1990-2002

Indicateurs 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Pop résidante 341491 349687 358079 366673 375473 384485 393712 403161 412837 422745 434625 442452 450489PIB/tête(mil contos) 21573 22930 24381 29078 33497 37705 41697 45969 51599 61774 64539 70184 75023

PIB/tête US $ 902,1 919,0 1007,7 985,5 1089,3 1276,1 1282,3 1223,5 1275,5 1422,8 1281,4 1284,4 1419,8Espérance de vieEo(années) 68,4 68,66 68,92 69,18 69,44 69,7 69,96 70,22 70,48 70,74 71 71,1 71,3

Taux d’alfab. (%) 62,8 63,46 64,12 64,78 65,44 66,1 66,76 67,42 68,08 68,74 74,6 75,26 75,92Tauxd’analfab.(%) 37,2 36,02 34,84 33,66 32,48 31,3 30,12 28,94 27,76 26,58 25,4 24,22 23,04Tauxscolarisation (%) 62,8 63,98 65,16 66,34 67,52 68,7 69,88 71,06 72,24 73,42 74,6 75,78 76,96Pop c/eau

canalis. oufontaine (%) 62,6 63,33 64,06 64,79 65,52 66,25 66,98 67,71 68,44 69,17 78,5 77,31 76,12Enfants c/def.

Poids p/âge (%) 14,0 13,9 13,8 13,8 13,7 13,6 13,5 12,2 11,0 9,7 8,4 7,2 5,89

IDH 0,587 0,593 0,603 0,607 0,617 0,631 0,636 0,638 0,646 0,656 0,655 0,660 0,670

IDH (*) 0,632 0,683 0,727

IPH 28,8 28,0 27,2 26,4 25,6 24,8 24,1 23,1 22,1 21,2 19,1 18,4 17,7(*) Estimations du PNUD, RNDH, 2003.

Source: INE, 2003.

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Graphique 1 :

Evolution de l'Indicateur de développement humain (IDH) et de l'indicateurde pauvreté humaine (IPH)

0.54

0.56

0.58

0.6

0.62

0.64

0.66

0.68

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Source: INE, 2003

IDH

(Indi

ces)

0

5

10

15

20

25

30

35

IPH

(pou

rcen

tage

)

IDH IPH

Encadré 1 :

Pourquoi les différences des valeurs entre les estimations de l’IDH et de l’IPH du PNUD (siège) etcelles de ce rapport

Comme on peut l’observer sur le tableau 5, il apparaît quelques différences entre les estimations de l’IDH etde l’IPH du PNUD (siège) et celles effectuées par l’INE dans le cadre de ce rapport quoiqu’ils traduisent lamême tendance. Les différences ne sont pas directement d’ordre méthodologique, étant donné que l’INEapplique la méthodologie universelle recommandée par les Nations Unies. Les différences sont surtout duesaux données utilisées. Cela met le doigt sur la capacité du Système Statistique National à produire et àdiffuser les données statistiques. On peut cependant alléguer des problèmes inhérents à la comparabilitéinternationale du PIB du Cap-Vert, comme d’autres valeurs exprimées aux prix courants du marché. Ceproblème n’est pas exclusivement capverdien. La méthodologie de calcul de la parité du pouvoir d’achat n’estpas suffisamment claire et sa validité est discutable. Ainsi les organismes d’intégration régionale (UEMOA,CEDEAO) se sont engagés dans la voie de l’harmonisation des comptes nationaux et des indices de prix à laconsommation. Dans cette perspective, un Programme de Comparaison Internationale pour l’Afrique (PCI-Afrique) est actuellement en cours, dirigé par la Banque Africaine de Développement.

Le Cap-Vert participe, à travers l’Institut National de Statistique, à l’exercice PCI- Afrique, comme il a déjàaussi commencé la mise en œuvre du SCN93 qui comprend le changement de l’année de base des comptesnationaux. Jusqu’en 2005, l’INE continuera à fournir des comptes nationaux avec l’ancien système de calcul(la méthode de 1968 et l’année de base 1980) mais aussi avec le nouveau système (méthodologie du SNC93et 2000 comme nouvelle année de base). Fin 2005, le nouveau système sera validé, et l’ancien système nesera plus utilisé étant donné que sont prévues la régionalisation des comptes et la mise en œuvre d’unsystème de comptes trimestriels (ou indicateur trimestriel du PIB) cette même année.

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II. Evolution de l’Indice de PauvretéHumaine au Cap Vert

L’évolution de l’IPH durant la période1990-2002 témoigne des politiques dedéveloppement d’inclusion mises enœuvre au point de stabiliser cet indice deprivation en dépit d’une évolutiondémographique d’environ 2,4% enmoyenne par an. L’IPH est passé de28,8% en 1990 à 18,3% en 2002, soit uneréduction de près de 10,5 points durantcette période, ou soit près de 0,9% par an(Tableau 5). Pendant cette période, laprobabilité de mourir avant 40 ans avisiblement diminué, notamment à causedes progrès dans le domaine de la santé.De plus, pendant cette période, desaméliorations visibles sont apparues dansles conditions d’accès à l’eau potable.Egalement, le niveau de malnutrition desenfants s’est réduit de façon considérable,étant donné qu’à la fin de la période(2002), la proportion d’enfants présentantun poids insuffisant par rapport à leur âgea correspondu à moins de la moitié (5,9%)de la valeur de cet indicateur en 1990. Demême, les progrès dans le domaine de lalutte contre l’analphabétisme ont étésubstantiels.

La chute de l’IPH est un processus continuqui n’a pas connu de périodes d’inversion.Il est important de souligner que cesprogrès ont un coût considérable. Parexemple, au Cap Vert, la mobilisation del’eau potable pour l’usage domestiquerequiert des investissementsconsidérables pour l’exploration des eauxsouterraines, pour les infrastructures depompage, de stockage, de traitement etde distribution. Ces investissementsdépassent les capacités de mobilisationde l’épargne domestique, ou mêmenationale si on prend aussi en compte lesenvois des émigrants. Les progrèsobtenus en la matière l’ont aussi été grâceà une forte mobilisation de la coopérationinternationale. De même, la chute lente dela probabilité de mourir avant 40 ans estaussi le fruit des investissements dans lamédecine préventive, et en particulierdans la vaccination des enfants,jusqu’alors possible grâce, en grande

partie, à la coopération, mais aussi àl’efficacité des actions d’information et decommunication favorisées par le reculprogressif et remarquable del’analphabétisme, ainsi que par l’extensionde la couverture radio et télévision.

III. Le développement humain inégalau Cap Vert et les inégalitésrégionales

Le calcul des indicateurs dedéveloppement et de pauvreté humainspar région ou île n’a pas pu être réalisé,par manque d’estimations pertinentes surle niveau et l’évolution de l’activitééconomique dans les îles mais aussi dedonnées désagrégées par îles en termed’éducation et d’espérance de vie. Leproblème du développement humain auCap Vert étant surtout marqué par leniveau des revenus des ménages, comptetenu des progrès réalisés tant en matièred’éducation que de longévité, l’utilisationdes indices de pauvreté par région ou îleet les inégalités dans l’offre d’emploi danschacune des îles constituent uneapproche qui permet de mettre en lumièreles disparités dans le développementhumain du pays.

III.1. Incidence de la pauvreté auniveau des îles

Au Cap Vert, la pauvreté n’est pas unphénomène exclusivement rural, maisc’est dans ce milieu d’habitation queréside encore la majorité des pauvres.Dans la décennie 1990, le pays a connuun fort exode rural, ce qui explique, -toutau moins en partie-, qu’aujourd’hui, lamajorité (53%) de la population vit enmilieu urbain. On peut soutenir qu’il y a euun transfert de pauvreté du milieu ruralvers le milieu urbain. La pauvreté a uneincidence plus grande en milieu rural etatteint des niveaux qui deviennentalarmants dans les îles à prédominancerurale. Ainsi, avec 54% de la populationvivant dans la pauvreté, Santo Antão

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présente la plus grande incidence de cephénomène, suivie de l’île de Fogo avec43% et de Brava avec 41%. Avec 13% dela population vivant dans la pauvreté, Salet Boa Vista sont les îles qui présententl’incidence la plus faible (Tableau 6).Globalement, les îles à prédominanceurbaine ont des niveaux d’incidence

moindres de la pauvreté. C’est le cas deSal, mais aussi de São Vicente, avecrespectivement 13 et 26%. Elles se situentainsi toutes les deux en dessous de lamoyenne nationale, mais pour la dernièreprès de 1% au dessus de la moyenne enmilieu urbain (25%).

Tableau 6 :Répartition de la pauvreté au Cap Vert

Pauvreté en 2002 Pauvreté en 1989Ile et milieud’ habitation Total

PauvresTrès

Pauvres

Poids desTrès

pauvresTotal

pauvresTrès

Pauvres

Poids desTrès

pauvres

S. Antão 53,9 34,1 63,1 50,0 28,0 56,0

S. Vicente 26,2 10,7 40,6 29,0 13,0 44,8

S. Nicolau 40,1 23,8 59,2 44,0 23,0 52,3

Sal 13,0 5,9 45,3

B. Vista 12,9 2,2 16,7

Maio 38,1 25,1 65,9

Santiago 36,5 20,0 54,8 26,0 11,5 44,2

Fogo 42,9 25,0 58,3 23,0 6,0 26,1

Brava 40,5 15,6 38,6 54,0 36,0 66,7

Cap Vert 36,4 19,9 54,7 30,2 14,1 46,7

Urbain 24,5 11,6 47,1 18,3 7,0 38,3

Rural 51,3 30,4 59,3 46,1 22,5 48,8Source : INE (IDRF 2001-2002), 2003.

L’analyse des structures de la pauvretémet en évidence les inégalités régionales.Dans les îles à prédominance rurale, lapopulation très pauvre constitue lamajorité des pauvres, c’est à dire que ledegré de sévérité de la pauvreté est plusgrand. C’est le cas de Santo Antão, Maio,Fogo, São Nicolau et Santiago, oùrespectivement 34, 25, 24 et 20% de lapopulation est très pauvre.

III.2. La participation à l’activitééconomique et taux de chômagepar île et par branche d’activitééconomique

La pauvreté est, en grande partie commenous l’avons déjà souligné, laconséquence du manque d’opportunité

d’emploi. La participation aux activitéséconomiques est aussi un indicateurpertinent des inégalités en matière depauvreté humaine. Selon les données durecensement de 2000, le taux netd’activité, c’est à dire la proportion de lapopulation active de 15 ans et plus (65ans) sur la population résidente dans lamême zone était approximativement de69%. Il apparaissait des différencessignificatives entre les îles prospères, Sal(76%), Boa Vista (75%) et Maio (74%), àl’opposé de São Vicente (64%) et SantoAntão (66%) où les niveaux d’activitéssont les plus bas. Sal et Boa Vista setrouvent être les îles ayant la plus petiteincidence de la pauvreté, mais aussi cellesoù le taux net d’activité est le plus élevé,c'est-à-dire où la majorité de la population

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en âge de travailler a un emploi salarié.Ce sont aussi les îles qui ont des niveauxrelatifs de chômage les plus bas. SantoAntão, Fogo et Brava sont les îles quiprésentent les plus faibles niveauxd’activité et également les plus forts tauxde chômage, et se trouvent être les îles oùl’incidence de la pauvreté est supérieure àla moyenne nationale. Dans les deuxpremières îles, la grande majorité despauvres sont très pauvres (cf. Tableau 7).

Tableau 7:Taux net d’activité et de chômage de la population de15 ans et plus par île en pourcentage

IlesTaux netd’activité

Taux dechômage

Cap Vert 69 17,3Santo Antão 66 16,3São Vicente 64 23,2São Nicolau 71 14,9Sal 76 10,4Boa Vista 74 5,7Maio 74 17,6Santiago 70 16,4Praia 18,0Fogo 69 18,4Brava 63 18,4

Source: INE Recensement 2000.

On note encore que le fait d’être employén’est pas toujours une garantie pour éviterd’être pauvre. Dans quelques îles du CapVert, les emplois précaires, nonpermanents et de bas niveau derémunération prédominent. C’est le cas àFogo où 43% de la population ayant unemploi travaille dans l’agriculture, maisaussi de Santo Antão et de Santiago, oùrespectivement 25% et 22% de lapopulation ayant un emploi travaille dansl’agriculture. Dans ces mêmes îles, unefrange également non négligeable de lapopulation ayant un emploi travaille dansla construction ou encore dans les Frontsà Haute Intensité de Main d’Oeuvre(FAIMO), variant de 18% dans l’île deFogo à 36% dans l’île de Santo Antão.Dans les autres îles, les services et

surtout l’emploi permanent, en principemieux rémunéré, prédominent. C’est lecas de Sal et de Boa Vista qui se trouventêtre les îles ayant la plus faible incidencede pauvreté. Ainsi, on peut en déduire quel’emploi dans l’agriculture, dans lestravaux publics et dans la construction,parce qu’ils ne sont pas permanents dansla majorité des cas et moins rémunérés,paraissent favoriser un bien moindreniveau de vie et exposeraient ainsidavantage les populations au risque depauvreté.

III.3 Les inégalités en matièred’accès à l’éducation

Les progrès du Cap Vert sont nettementsensibles en matière d’amélioration desopportunités d’éducation, depuisl’indépendance en 1980. En 2000, près de96% de la population qui avait l’âge requispour l’enseignement de base intégré lefréquentait. Cependant, ces indicateurs nepeuvent en aucune façon cacher lesinégalités entre les différentes îles. En2000, près de 2% de la population de 4ans et plus avait un niveau d’instructionmoyen ou supérieur et près de 20% avaitun niveau secondaire ou post-secondaire.A São Vicente et à Sal, la proportion depersonnes ayant un niveau post-secondaire est supérieur à la moyennenationale (26%), mais le contraire apparaîtdans les îles comme Brava, Santo Antão,Fogo et Maio (cf. Tableau 8)

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Tableau 8 :Population de 4 ans et plus par île et par niveau d’instruction

Ile TotalPrésco-laire

Alphabé-tisation

Ens. baseintégré

Ens.Secondaire

Ens.Moyen Ens. Sup

Ens. MoyenSupérieur SN NR

Cap Vert 100 4,3 2,7 55,1 18,4 0,5 1,1 1,6 17,0 1,0Santo Antão 100 3,5 5,3 54,5 15,0 0,2 0,4 0,6 20,5 0,6São Vicente 100 2,9 1,9 53,9 23,8 0,7 1,6 2,3 13,6 1,6São Nicolau 100 2,7 4,0 62,1 11,0 0,7 0,3 1,0 18,1 1,1Sal 100 4,9 2,2 59,0 24,0 0,8 1,4 2,2 6,8 0,9Boa Vista 100 4,5 3,9 60,0 18,0 0,7 0,9 1,6 7,7 4,1Maio 100 6,1 6,6 58,7 15,9 0,2 0,3 0,5 11,6 0,6Santiago 100 4,8 2,0 54,2 18,5 0,5 1,3 1,8 17,8 0,9Fogo 100 4,7 3,7 56,6 14,4 0,3 0,3 0,5 19,6 0,4Brava 100 5,9 3,6 63,1 13,2 0,4 0,3 0,7 12,8 0,5

Source: INE, Recensement 2000.

Dans quelques îles comme Santo Antão,Maio, Fogo et Brava, moins de 1% de lapopulation a un niveau d’éducation moyenou supérieur. Cependant, cette répartitionest en partie la conséquence de l’exoderural. En effet, dans la plus grande partiedes cas, les personnes ayant uneformation moyenne ou supérieurepréfèrent travailler à Praia, à São Vicenteou à Sal, ou de façon résiduelle, dans lescentres urbains de leurs conseils d’origine.Dans ces centres urbains, on peut trouver,tout au moins jusqu’à présent, demeilleures conditions d’accomplissementprofessionnel et personnel.

III.4 Les inégalités en matièred’implantation des agents et desactivités économiques

En 1997, près de deux tiers desentreprises étaient situées dans les îles deSantiago et de São Vicente, où est réaliséprès de 87% du volume des échangescommerciaux et où se concentre près de77% de l’emploi créé pour cette catégoried’agents économiques. L’île de Santiagodétient près de 43% des entreprises, 48%des travailleurs et dans ces entreprises,un peu plus de la moitié (52%) du volumeglobal des échanges commerciaux sontréalisés. Sal était la troisième île entermes d’emploi et de facturation. Aucontraire, Santo Antão et Fogo accueillentrespectivement 12 et 9% des entreprises,

détiennent 7% et 4% de l’emploi créé parles entreprises, et seulement 1,7% et1,8% du volume de vente de toutes lesentreprises du pays. En 2000, Santiago etSão Vicente demeuraient les deuxprincipaux centres économiques du CapVert en concentrant aussi bien lesentreprises que les emplois salariés.La majorité des entreprises du pays etaussi et les plus dynamiques, comme laTACV, Cabo Verde Telecom, ENAPOR,ASA, Shell, Enacol et les autres plusgrandes firmes commerciales, sontimplantées à Praia, Sal et São Vicente.Une diversification perceptible paraissaitpoindre dans le secteur du tourismenotamment à Boa Vista.

SECTION IV :LA REALISATION DES OBJECTIFS DUMILLENAIRE POUR LEDEVELOPPEMENT AU CAP VERT

Les Objectifs du millénaire pour ledéveloppement arrêtés par l’ensemble desEtats du monde lors de l’AssembléeGénérale des Nations Unies de septembre2000 ont pour finalité de vaincrel’ensemble des maux qui nuisent à ladignité humaine et minent la paix et lastabilité notamment des pays d’Afrique.Ces objectifs sont au nombre de huit et serapportent à l’élimination de la pauvreté etde la faim, la réduction substantielle de lamortalité infantile et maternelle, à laréalisation de l’éducation pour tous et de

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l’égalité du genre et de l’autonomisationdes femmes, à l’arrêt de la progression duVIH/SIDA et du paludisme ainsi que desautres maladies qui limitent l’espérance devie des populations, à la réalisation d’unenvironnement durable et d’un partenariatfavorable à un développement. Laréalisation de ces objectifs (voir encadré2) qui ont été désagrégés en dix-huit

cibles devrait se faire dans la plupart descas avant 2015. Cette section présentesuccinctement le niveau de réalisationenregistré de quelques-uns de cesobjectifs du millénaire pour ledéveloppement (cf pour unapprofondissement le Rapport sur lesOMD au Cap Vert, 2004).

I. Réduire la pauvreté et la faim

I.1 Evolution de la consommationcalorique réelle

L’OMD 1 qui a fait l’objet d’undéveloppement approfondi dans ladeuxième section de ce chapitre ne seraévoqué ici que dans sa dimensionélimination de la faim. Au Cap Vert, chezla population de 18 ans et plus, près de7% présentent des déficiences chroniquesd’énergie de premier, de second ou detroisième degré, près de deux tiers ont unpoids normal et 27‰ sont obèses.Contrairement aux cas des enfants de 0 à5 ans, à l’âge adulte, les femmes sesituent dans les extrêmes. D’un côté, ellessont plus atteintes de maigreur mais aussid’obésité que les hommes. Ainsi, lamaîtrise du poids chez les hommestiendrait plus de la normalité que chez lesfemmes. Près de 71% des hommesadultes ont un indice de masse corporellenormale ou normale avec un poids bascontre à peine 61% des femmes adultes.L’incidence de la maigreur chez lesadultes ne diffère pas de manièreimportante en milieu rural ou urbain (6% et7% respectivement). Cependant, l’obésitéest plus présente en milieu urbain (32%contre 21% en milieu rural) dans la

mesure où les distances à parcourir sontmoindres et les activités exercées exigentmoins d’efforts physiques.

I.2 Evolution de l’insuffisancepondérale chez les enfants de0 à 5 ans.

A. Poids par rapport à l’âge

En 2002, près de 6% des enfantsprésentaient une insuffisance pondérale etla même proportion était obèse par rapportà leur âge. Plus de deux tiers des enfantsprésentent un poids normal ou normalélevé pour leur âge. En général, les fillesont moins de problèmes de malnutritionque les garçons et sont plus obèses. Prèsde 7% des filles sont obèses contre 5%des garçons, bien que la même proportionde ceux-ci ait une insuffisance pondéraleet la différence est négligeable en ce quiconcerne ceux présentant un poidsnormal ou normal élevé. Cependant,Boavista et Maio semblent être les îlesayant le plus de problèmes d’insuffisancepondérale chez les enfants, tandis que Salet São Vicente n’ont pas de présenceimportante d’enfants souffrant de ce typede problème nutritionnel (respectivement0,4 et 1,4%).

Encadré 2

Les Objectifs du Millénaire pour le Développement

1. Réduire l’extrême pauvreté et la faim ;2. Assurer l’éducation primaire pour tous ;3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ;4. Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans ;5. Améliorer la santé maternelle ;6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies ;7. Assurer un environnement durable ;8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement.

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B. Poids par rapport à la taille –problèmes de malnutritionconjoncturelle

En 2002, près de 22% des enfantscapverdiens présentaient une insuffisancede poids par rapport à leur taille soit unpoids équivalent à un premier, undeuxième ou un troisième degréd’insuffisance énergétique, ou bien dessignes clairs de malnutrition récente, c’està dire de perte récente de poids. Près de69% ont un poids normal. La malnutritionrécente (perte de poids récente) estpassible d’affecter avec une incidenceégale les filles et les garçons (22%). Laproportion de garçons en situationd’obésité ou de poids normal par rapport àla taille est égale à celle des filles.Cependant, la situation de malnutritionrécente est beaucoup plus sévère enmilieu rural qu’en milieu urbain. Un enfantsur 4 en milieu rural souffre de malnutritionconjoncturelle contre 18% des enfants enmilieu urbain. En conséquence, laproportion d’enfants obèses ou avec unpoids normal est plus faible en milieu rural(8% et 67% contre, respectivement, 10%et 72%).

C. Taille par rapport à l’âge-problème de malnutritionchronique

En 2002, près de 15% des enfantscapverdiens présentaient un premier ouun deuxième degré de retard decroissance, c’est à dire de malnutritionchronique, près de 74% présentaient unetaille normale pour leur âge et 12% unetaille supérieure. La malnutrition récente(perte de poids récente) est passibled’affecter avec une incidence égale lesfilles et les garçons (22%). La proportionde garçons en situation d’obésité ou depoids normal par rapport à la taille estégale à celle des filles et à la moyennenationale. La situation de malnutritionchronique affecte plus les filles (16%) queles garçons (14%). Elle est égalementbeaucoup plus sévère chez les enfants enmilieu rural qu’en milieu urbain (18%contre 12% respectivement).

II. Les avancées de la sociétécapverdienne dans le domainede l’éducation et del’alphabétisation

Globalement, durant la décennie 90, laréforme du système éducatif a atteint savitesse de croisière, tant du point de vuede l’extension de la couverture éducativeque dans la lutte contre l’analphabétismeet de l’augmentation de l’offre dedébouchés pour l’enseignement supérieur.L’éducation primaire pour tous estquasiment atteinte. Cependant,l’expansion de la couverture scolaire s’estfaite au détriment de la qualité, surtout enmilieu rural. Seulement 36% de l’ensembledes professeurs de l’Enseignement deBase Intégré (EBI) ont une formationspécifique, ce qui contraint ainsi leMinistère de l’Education à faire appel àdes personnes sans formation pourl’enseignement.

Près de 27% des élèves ne terminent pasl’enseignement de base, et ceux quiterminent la fin du cycle de 6 ans le fonten moyenne en 8,2 ans. L’extension del’ancien enseignement primaire à 6 ans aété à l’origine d’une forte fréquentationinitiale de l’enseignement secondaire.L’effectif des élèves de ce niveau a cru enmoyenne de 18,2% par an entre 1990 et1999. On estime que près de deux tiersdes élèves qui terminent l’enseignementprimaire passent dans le secondaire, et letaux brut de scolarisation dans lesecondaire est ainsi passé de 2,8% en1980/1981 à 54% en 2000/2001. Au CapVert, la scolarisation des filles n’est pas unproblème particulier, comme c’est le casdans certains pays de la région. Parexemple, dans l’enseignement secondaire,un peu plus de la moitié (51%) des élèvessont des filles.Le Cap Vert a déjà réalisé l’objectifd’assurer l’éducation primaire pour tous.Mais il lui reste à améliorer la qualité dusystème éducatif et à encourager lesélèves à terminer leur cycle secondaire oud’enseignement professionnel pour sedonner de réelles opportunités d’insertionprofessionnelle.

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S’agissant de la lutte contrel’analphabétisme, les autoritéscapverdiennes ont poursuivi la lutte contrece fléau, avec des résultats visibles. Letaux d’analphabétisme est passé de37,2% en 1990 à 25,4% en 2000, soit uneréduction moyenne de 1,2% par an durantla décennie 1990. La réduction del’analphabétisme a été beaucoup plusaccentuée chez les femmes (14%) quechez les hommes (12%). Ce qui auracertainement contribué à produire de plusgrands progrès dans la réduction del’analphabétisme est que les femmes setrouvaient plus sujettes à l’analphabétismeque les hommes.

La réduction de l’analphabétisme a étéencore plus marquée chez les personnesde 15-34 ans (de 19% en 1990 à près de8% en 2000), ce qui est un autretémoignage de l’impact de l’expansion del’enseignement de base, mais aussi del’action de la Direction Générale del’Alphabétisation, de l’Education et desAdultes pendant cette décennie. Pourtant,malgré la réduction de l’analphabétismementionnée ci-dessus, celui-ci continued’avoir une forte incidence sur lapopulation des 35-49 ans (32,8%),laquelle représente une proportion nonnégligeable (26%) de la population en âgede créer des richesses. La réduction del’analphabétisme a été une réalité danstoutes les îles du Cap Vert. La réduction acependant été plus accentuée dans lesîles de Fogo (près de 15%), suivie des îlesde Santiago et de Santo Antão (autour de13 et 12% respectivement).

Autrefois comme aujourd’hui, la proportiond’analphabètes a toujours été plus forte enmilieu rural qu’en milieu urbain. Ainsi, en1990, 46% des personnes âgées de 15ans ou plus ne savaient ni lire ni écrirecontre 27% en milieu urbain. La réductionde l’analphabétisme a été, pendant ladécennie 90, une réalité en milieu ruralcomme en milieu urbain, étant donnéqu’en 2000, en milieu urbain, le tauxd’analphabétisme était de 18% contre26% en milieu rural, soit une réduction de20% dans le dernier cas.

L’analphabétisme continue d’avoir uneforte incidence sur la population d’âge plusavancé (66,4% de la population de 55 ansou plus) en milieu rural (77,2%) comme enmilieu urbain (37,7%) chez les hommes(47,8%) comme chez les femmes(79,2%).

III. Promouvoir l’égalité des sexes etl’autonomisation des femmes

L’équité entre les genres est assurée enmatière d’éducation primaire. Le ratiofille/garçon s’est inversé en faveur desfemmes dans les enseignementssecondaire et supérieur. Les femmesrestent néanmoins plus exposées que leshommes à l’analphabétisme et auchômage. Toutefois, il est apparu quel’autonomisation des femmes progresse.La proportion de femmes exerçant unemploi parmi les femmes a progressé etse rapproche de celui des hommes,passant de 25% à 38,6%. D’une manièregénérale, les progrès réalisés en matièred’égalité des sexes et d’autonomisationdes femmes sont remarquables au CapVert. Les femmes ont un poidsconsidérable dans la société capverdiennepar le rôle de chef ménage qu’un grandnombre d’entre elles exercent. Laproportion des ménages dirigés par unefemme a même augmenté de 38,3% en1990 à 40,1% en 2000.

IV. Les progrès de la sociétécapverdienne dans le domainede la santé : évolution de lacouverture sanitaire

IV.1 Réduire la mortalité infantile

Les progrès sont incomparables enmatière de survie des enfants, enparticulier par rapport aux pays voisins duCap Vert (Tableau 9). Les progrès réaliséssont dus en grande partie à la médecinepréventive c’est à dire à la vaccination desenfants, avec des couvertures assezélevées, et aussi pour une bonne partgrâce aux ressources de la coopérationinternationale.

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Tableau 9:Evolution de la mortalité infantile (TMI)

Années 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

TMI (1000) 53,7 52,1 44,6 45,1 35,5 42,2 30,6 29,1 33,4 32,8 32,2Source: INE/Ministère de la Santé

Le taux de mortalité infantile est passé de53 pour mille en 1990 à 33,4 pour mille en2000 et 32,2 pour mille en 2002, cedernier chiffre venant des prévisions del’INE. Néanmoins, les infections péri-natales et parasitaires sont la principalecause de mortalité infantile, et laprévalence de maladies diarrhéiques etdes infections figurent parmi lesprincipales causes de mortalité infantile,ce qui témoigne de la relation entre lasanté et la pauvreté puisque ces maladiesont à voir avec la précarité des conditionsenvironnantes et avec la qualité et ladisponibilité d’eau.

IV.2 Améliorer la santé maternelle

L’amélioration de la santé maternellerentre dans le groupe des objectifs dumillénaire pour le développement pourlesquels les progrès sont sensibles auCap Vert. Le taux de mortalité maternellea baissé de 70 décès pour cent millenaissances en 1990 à 8 décès en 2002,dépassant ainsi l’objectif de réduire detrois quarts entre 1990 et 2015 le taux demortalité maternelle. Mais la volatilité de lasituation en matière de mortalitématernelle au Cap Vert nécessite desefforts continus pour maintenir ouaméliorer ces bons résultats.

Les professionnels de santé assistentenviron 53% des accouchements tandisque les sages-femmes légalesinterviennent dans environ 35% des cas.En milieu urbain, on observe, encomparaison avec le milieu rural, une plusgrande surveillance des accouchementspar des professionnels de santé, (82% et36% respectivement). Une meilleureconnaissance des causes des décèsmaternels se présente comme unepriorité.

IV.3 La Lutte contre le VIH/SIDA, lepaludisme et les autres maladies

La lutte contre le VIH/SIDA n’a pas encorepermis de stopper la propagation de lapandémie au Cap Vert. L’incidence estpassée de 0,6 pour dix mille habitants en1996 à 1,8 pour dix mille en 2000. Quant àla prévalence contraceptive, elle est enaugmentation, de 38,5% en 1999 à 45%en 2001, et on constate, en particulierpour l’utilisation du préservatif masculin, lamême tendance de 6,6% en 1999 à 7,4%en 2001. Une vigilance accrue est requisepour stopper la propagation du VIH/SIDAcompte tenu de sa faible prévalenceactuelle.

Pour ce qui est de la tuberculose, le tauxd’incidence a baissé considérablemententre 1989 et 2002. Quant au taux demortalité lié à la maladie, il a suivi lamême tendance positive entre 1992 et2002. De bons résultats sont égalementobtenus au niveau du traitement desmalades. Cette évolution positive de lalutte contre la tuberculose est l’effet d’unestratégie active du gouvernement baséesur le dépistage et l’application detraitements de courte durée. Le paludismeest pour sa part maîtrisé, exception faitelors des années de forte pluviométrie.

IV.4 L’évolution de l’espérance de vieà la naissance

L’évolution de l’Indice de DéveloppementHumain, autant que de l’Indice dePauvreté Humaine au Cap Vert, témoignedes progrès du pays en matière delongévité, conséquence tangible de labaisse de la mortalité pour toutes lestranches d’âge, particulièrement pour latranche infantile-juvénile depuis

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l’indépendance, bien que durant ladécennie 90 la mortalité générale n’ait pasconnu de réduction importante.

L’espérance de vie à la naissance estpassée de 55,3 ans en 1970 à 68,4 ans en1990 et à 70,8 ans en 2000, soit un gainde 15,5 ans en 30 ans et près de 2,4 anspendant la décennie 1990. L’espérance devie à la naissance serait de 71,3 ans en2002.

V. L’accès à l’eau potable

La proportion de la population quibénéficie de l’accès à l’eau potable defaçon durable a fortement augmentépassant de 52% en 1990 à 82% en 2002.Si l’objectif affiché est de porter le tauxd’accès de la population à 100% en 2015,il faudra corriger auparavant ces disparitésentre les communes et les îles.

SECTION V :CONCLUSION

L’amélioration du développement humainet la réduction des privations sont des faitsindéniables observés au Cap Vert depuisle début des années 1990. les estimationstant de l’IDH que l’IPH ont mis enévidence les progrès remarquables duCap Vert dans le domaine dudéveloppement humain. Ces progrès sontla résultante des efforts accomplis par cepays dans la réduction de l’écart pourchacun des objectifs du millénaire pour ledéveloppement entre la cible à atteindred’ici 2015 et la situation de départ.Quelques-unes des cibles visées sont déjàatteintes ou en voie de l’être : éducationprimaire pour tous, égalité du genre dansles enseignements primaire et secondaire,réduction de l’analphabétisme, réductionde la mortalité maternelle, réduction demoitié de la population n’ayant pas accèsà l’eau potable. Ces efforts dans l’atteintedes OMD et par conséquent l’améliorationdu développement humain au Cap Vertsont le résultat autant des politiques dedéveloppement national et sectorielmenées par les autorités capverdiennesque de l’appui de la communautéinternationale.

Cependant, le Cap Vert doit nonseulement poursuivre ses efforts dans lerenforcement de ces résultantsencourageants, mais il doit aussi faire faceà la montée de la pauvreté monétaire etdes inégalités mises en évidence parl’évaluation de la pauvreté de 2002.L’accroissement de l’incidence de lapauvreté et des inégalités dans uncontexte de forte croissance économiqueet de l’amélioration de l’offre des servicessociaux de base met le doigt sur lafaiblesse des politiques pro pauvres misesen œuvre au Cap Vert. La nécessité decomprendre cette situation pour en tirerles enseignements nécessaires estdevenue plus qu’impérieux, surtout dansun contexte de finalisation de la stratégiede réduction de la pauvreté.

Le Cap Vert a fait jusqu’ici preuve d’unevision cohérente et éclairée de sondevenir. Le Forum sur la création d’unconsensus sur la transformation du CapVert d’avril 2003 en constitue untémoignage éloquent. Le Plan national dedéveloppement 2003-2005, qui a donnélieu à différents volets sectoriels, gagneraen opérationnalité avec la formulation ducadre stratégique de réduction de lapauvreté. Mais toute stratégie de réductionde la pauvreté à mettre en œuvre dans lecontexte particulier du Cap Vert devraitreposer sur une analyse profonde desfacteurs ayant gêné la diffusion des effetsbénéfiques de la croissance sur descouches plus larges de la population. Ilest maintenant clair, comme l’a révéléel’évaluation de la pauvreté de 2002 que laprobabilité d’être pauvre au Cap Vert estd’autant plus élevée que les personnesappartiennent à des ménages dont le chefvit en milieu rural, est analphabète, est auchômage ou est une femme.

La question de l’emploi devient centraledans la poursuite des progrès en matièrede développement humain au Cap Vert.Ces emplois proviendront pour une largepart de la mise en œuvre de la stratégiede transformation du Cap Vert qui accordeune place de choix aux nouvellestechnologies de l’information de lacommunication comme moyen

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d’accroissement de la productivité dutravail. Les NTIC deviennent un outilincontournable pour l’amélioration tant ducapital humain et du développementhumain que du capital social. Il s’agit pourla société capverdienne d’organiser larencontre entre sa population et les NTICdans un processus d’amélioration durable

et irréversible des capacités individuelleset collectives à communiquer, à utiliserefficacement les NTIC dans la viecourante, l’accès à l’information,l’amélioration de la santé, de l’éducation,la stimulation de l’activité économique etl’amélioration de la compétitivité desentreprises capverdiennes.

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CHAPITRE III :LA SITUATION DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DEL’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION AU CAP VERT

La volonté politique des gouvernementscapverdiens successifs à désenclaver leCap Vert et à le doter des moyens decommunication performants a abouti à lamise en place d’infrastructures de NTICsur l’ensemble du territoire. Les résultatsquantitatifs, en termes d’équipement, lesprogrès amorcés des usagesprofessionnels, individuels ou au servicede la collectivité nationale montrent que lepays a créé les fondements techniques etest en train de mettre en place les basesinstitutionnelles et juridiques quifavoriseront la constitution d’une sociétéde l’information.

Les « nouvelles technologies » sontd’apport récent. Elles sont encore trèsinégalement implantées et surtoutappropriées par la population. Le Cap Vertest donc confronté au défi del’organisation du développement detechnologies génératrices de mutationsprofondes du fonctionnement de sasociété en même temps que porteuses denouvelles opportunités économiques,sociales et culturelles. Le développementdes NTIC constitue un défi important pourle développement humain et l’éradicationde la pauvreté au Cap-Vert.

L’action de l’Etat a permis la créationd’infrastructures techniques qui fontaujourd’hui du Cap Vert l’un des pays lesmieux équipés d’Afrique au Sud duSahara. : le pays est bien relié au monde,les îles sont reliées entre elles, etl’opérateur a satisfait aux exigences d’un« service universel » téléphonique. Elle apermis de jeter les bases d’unenvironnement juridique et d’un cadreinstitutionnel. Mais d’autres acteursinterviennent aussi indirectement oudirectement dans la promotion des NTIC,en particulier la société privée Cabo VerdeTelecom, qui exerce en matière d’accès etde services un monopole « de fait ».

Les structures assurant l’encadrementpolitique, administratif et économique dupays ont réalisé un effort remarquable demodernisation de l’appareil decommunication et d’information, malgré lamédiocrité d’un cadre juridique trèsincomplet et le rôle inégal des structuresinstitutionnelles d’accompagnement.

La maîtrise et la diffusion des NTIC dansl’espace et la société du Cap-Vert posentle problème de la « fracture numérique »existante, c'est-à-dire des inégalitéssociales et spatiales dans leséquipements, les compétences, les accèset surtout les usages des nouvellestechnologies et les moyens d’y remédier.

SECTION I :LA POLITIQUE DES TIC : UN APERÇUHISTORIQUE

Le Cap Vert mène une politique classiquemais obstinée d’encadrement et derégulation des télécommunications. Avantson indépendance en 1975, l’archipelavait bénéficié, comme province duPortugal, d’équipements téléphoniquescontrôlés par la Companhia PortuguesaRadio Marconi, qui la reliaient au reste dumonde. Il l’était aussi, grâce à la RadioTelevisao Portuguesa. Depuis, le jeuneEtat a eu constamment le souci dedévelopper ses structures et seséquipements propres, afin de faciliter soninsertion dans le monde et améliorer sesrelations avec sa diaspora.

I. Indépendance, service public etprivatisation

Le Cap Vert s’est émancipé de la tutelleportugaise dans le domaine destechnologies de l’information et de lacommunication par des accordsspécifiques avec le Portugal. La créationd’une entreprise publique des Postes,

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Télégraphes et Téléphones (CTT) soustutelle du département d’Etat quis’occupait des télécommunications s’estfaite par des accords de cession (1981) etde compensation (1983) avec le Portugal.Cet organisme, indépendant du Ministèredes Finances du Cap Vert, disposait deson autonomie financière. Il en était demême pour l’unique structure d’informationradio-télévisuelle.

Dès 1976, l’Etat créait une instance derégulation, la DNCT (Direççao Nacional doCorreio et Télécomunicaçoes), quidépendait du Ministère en charge destélécommunications. Elle avait en chargela définition de la stratégiegouvernementale en matière detélécommunications et de relationsinternationales, et la définition etl’attribution des fréquences. En 1981, dansune logique de cohérence, et aussi enraison du déficit en personnel qualifié,CTT et DNCT fusionnent : l’Etat crée CTT-EP (Empresa Publica), en chargeexclusive de la politique destélécommunications, des équipements etde l’attribution des fréquences.

Le changement de régime politique de1991 ne modifia pas cette politique :création d’un deuxième organe régulateur,la Direction Générale desTélécommunications, sous tutelle, en1993, du Ministère des Infrastructures etdes Transports, et maintien de CTT-EPchargée du développement et de laprestation des services postaux et destélécommunications. L’Etat, dans le cadrede sa politique libérale, préparaitcependant la séparation du secteur Postesde celui des Télécommunications et laprivatisation de ce dernier.

Le Décret-Loi n° 9-A/95 du 16 Févrierprocéda à la scission-dissolution del’entreprise en deux sociétés anonymes. Ils’agit d’une part de Cabo Verde TelecomSARL (CVT), et d’autre part des Correiosde Cabo Verde SARL (CCV), avec commevocation respective l’exploitation desservices de télécommunications etl’exploitation du service public des postes.Par le Décret-loi n° 33/95 du 20 juin, leGouvernement adoptait une mesure

législative pour la privatisation de CaboVerde Telecom et fixait les grandes lignesdu processus. La loi approuvait laprivatisation de 65% du capital social deCabo Verde Telecom SARL. Dans unepremière phase, 40% seraient réservés àun partenaire stratégique, et dans uneseconde phase une offre publique desouscription serait lancée pour les 25%restants, dont 5% aux travailleurs de CVTet CCV, 5% aux émigrés et 15% au publicnational. La Résolution n° 66/95 du 27Juin approuvait la réglementation duconcours international relatif à l’aliénationd’un bloc indivisible de 400.000 actions,correspondant à 40% du capital social deCVT, y compris les cahiers de chargefixant les conditions du concours. Enannexe de la Résolution citée figuraitégalement une Note Informative destinéeaux candidats potentiels, sur laconcession de l’exploitation du servicepublic de télécommunications.Conformément aux dispositions duDécret-loi n° 33/95 approuvant laprivatisation, le Gouvernement désigna,par la Résolution n° 84/95 du 4septembre, un Jury pour conduire etévaluer le processus du concours de laprivatisation de CVT. Le choix du jury seporta sur le consortium portugais PortugalTelecom S.A. pour l’acquisition desactions mises au concours. La décision dujury fut homologuée par la Résolution n°100/95 du 21 novembre. Le contrat devente et d’achat des actions fut signé endécembre 1995. Le processus d’aliénationdes actions restantes eut lieu après lamise en vente des actions au partenairestratégique. Des raisons d’intérêt publicfurent invoquées pour expliquer cettesituation. Le processus culmina avec lasignature du Contrat de Concession deService Public de Télécommunicationsentre l’Etat du Cap Vert et la société CaboVerde Telecom.

L’accord de concession (février 1996)entre l’Etat et la nouvelle Société CaboVerde Telecom SARL était assorti deconditions précises (monopole desservices de base, exclusivité ducommerce international pour 25 ans), etd’un certain nombre d’obligations, commecelle de réaliser un « service universel »

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de téléphone pour l’an 2000 en offrant unpoint fixe d’accès public dans chaqueagglomération d’au moins 200 hts dansl’archipel. C’est dans ce contexteinstitutionnel et juridique conforme auxorientations politiques libérales vouluespar l’Etat, qu’ont été réalisées en 1996 et1997 les infrastructures qui ont permisl’introduction, à côté du téléphone fixe, dutélex et de la télécopie, des nouveauxoutils techniques de communication etd’information que sont l’Internet et latéléphonie mobile.

II. Information et communicationdans les politiques dedéveloppement

Depuis 1975, le Cap Vert a mené unepolitique de désenclavement hertzien etélectronique au service de l’uniténationale. Etat-archipel, éclaté enîles « intérieures » (celles, physiques, duterritoire national), et « extérieures »,celles des communautés de la diaspora, leCap Vert a mené une politiqued’amélioration des infrastructurestechniques de communicationtéléphonique, radiophonique, télévisuelle,électronique sur le territoire national etavec le reste du monde. Cette politiqueétait sous-tendue par plusieursconstantes : le souci de rompre l’isolemententre les îles, mais aussi, dans les îles,des nombreux lieux habités difficilementaccessibles ; la volonté de limiterl’isolement atlantique, à la fois pourpermettre le développement des relationséconomiques avec le monde, mais aussipour encourager le maintien des liensavec les nombreuses communautés de ladiaspora ; la prise en compte de lanécessaire équité socio-spatiale descitoyens en matière d’équipements.

Cette politique de communications s’esttoujours voulue au service dudéveloppement du pays et de soninsertion économique dans l’économiemondiale. Depuis les années 1995, lesTIC ont été timidement prises en comptecomme moyen technique pour ledéveloppement. Leur promotion apparaîtdans les différents plans dedéveloppement et les programmes d’appui

existants, comme le Programme Nationalde Lutte contre la Pauvreté, le Programmede Décentralisation, et surtout celui de laRéforme Administrative et Financière del’Etat. Le Programme Pluri-annueld’Investissement (PPI) 1999-2000prévoyait déjà des investissementsd’équipement informatique à hauteur deplus de 10% du budget global. En 1997,une étude sur l’état des NTIC au Cap Vertqui ambitionnait d’être un « plan national »pour le pays avait été réalisée par le CRDI(Centre de Recherche Canadien pour leDéveloppement International). En 1999,le PNUD a réalisé un Rapport sur ledéveloppement humain du Cap Vert, quitraduisait le souci du gouvernement deconnaître l’état des lieux de la question.

L’Etat s’est préoccupé de la place des TICdans sa politique de décentralisationpolitico-administrative et decommunication sociale. Mais il a surtoutmis l’accent sur le rôle des équipementsmodernes comme une conditionimportante du développementéconomique. Ceci est exprimé depuis1997 dans le Plan National deDéveloppement, et les discussionsrelatives aux grandes options de ce plan(GOP), qui insistaient sur le nécessaireeffort de modernisation du pays, tant auniveau central que dans les municipes.Cette préoccupation se retrouve en 1999,avec l’Atelier national pour la « Définitiond’une politique nationale decommunication pour le développement »,et la mise en place d’un « Plan national dedéveloppement d’infrastructures destélécommunications », chargé d’identifierles besoins nationaux et de proposer desprojets, enfin en avril 2003, dans le« Forum national sur la Construction d’unconsensus national pour la transformationdu Cap Vert », dont les recommandationsmettaient en exergue le rôle économique,politique et social des communicationsdans les stratégies de développement. Lacréation en 1996, par le Ministère desFinances, d’une structure pour la« Réforme administrative et financière del’Etat » (RAFE) a concrétisé ces ambitionset abouti à la réalisation d’un serviceinformatique de communication et

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d’information entre les différentesstructures de l’Etat.

La politique de développement 2002-2006des NTIC est en place. Les documentsrécents d’orientation des stratégies dedéveloppement du Cap Vert désignent lesnouvelles technologies de l’information etcommunication comme un instrumentessentiel de modernisation etd’internationalisation de l’économie et deréforme de l’Etat. Ces orientations vontmaintenant faire partie d’un Planstratégique National de la Société del’Information. Les structuresinstitutionnelles relatives à la mise enplace d’une « Société de l’Information »viennent d’être renouvelées avec lacréation de la CommissionInterministérielle pour l’Innovation et laSociété de l’Information (CIISI) et sonNoyau Opérationnel de la Société del’Information (NOSI). La Résolution n°15/3003 du 07/07 crée une « Société del’Information » au Cap Vert. Auparavant, leForum national sur la construction d’unconsensus national pour la transformationdu Cap Vert, insistait sur la nécessitéd’être prêt à expérimenter et utiliser lesnouvelles technologies pour améliorer lesrelations du transport inter-iles, lestélécommunications, l’eau et l’énergie.L’arsenal juridique devrait commencer às’étoffer, comme en témoigne la trèsrécente promulgation d’un décret-loi sur lecommerce électronique.

SECTION II :LE CONTEXTE JURIDIQUE ETINSTITUTIONNEL

I. Un cadre légal encore incompletpour le développement des NTIC

Le cadre légal pour le développement desTechnologies de l’Information etCommunication (TIC) n’est pas encoresuffisamment étoffé au Cap Vert. Le cadrelégal existant se préoccupe davantage destélécommunications, qui constituent l’undes vecteurs principaux pour lacommunication et l’information dans lasociété capverdienne. Mais il offre encoretrès peu de références réglementaires

relativement à l’essor très rapide des NTICau Cap Vert mais aussi dans le monde.Ce n’est que très récemment que leLégislateur capverdien s’est préoccupé demettre le cadre juridique du pays enaccord avec son ambition de réaliser, auCap Vert, une véritable société del’information conforme aux ambitionssociales et économiques d’un paysmoderne.

I.1. Un cadre de base trop général

Le régime de base d’établissement, degestion et d’exploitation des infrastructureset services de communications est définipar le Décret-Loi n° 5/94 du 7 Février (LeiBasica para o Sector dasCommunicaçoes). Cette loi définit lesconditions de libéralisation des activitésconcernées, les compétences, les règlesde concurrence et de développement denouveaux services et nouvellestechniques (sans mentionner les NTIC).Elle sépare clairement les fonctionspolitico-régulatrices du domaineopérationnel. Elle donne à l’Etat laresponsabilité de la définition de lapolitique du secteur destélécommunications, la responsabilité dela réglementation et de la loi, de lasurveillance et du contrôle descommunications, notamment laconcession, l’attribution de licence etl’autorisation d’établissement, la gestiondu spectre radioélectrique et des positionsorbitales, la planification dudéveloppement et de la libéralisationprogressive du marché. Elle confère unensemble d’attributions à l’Etat en matièrede représentation dans les organisationsinternationales, de réglementationtechnique et de définition du régime detarification. Elle définit les opérateurs decommunications selon la nature descommunications (postes et servicespostaux et télécommunications) et celledes utilisateurs (communicationspubliques et communications privées).

L’analyse de cette loi montre clairementque les technologies d’information et decommunication n’ont pas été suffisammentprises en compte. La loi a été davantagepréparée dans une perspective

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d’encadrement du processus deprivatisation de l’opérateur historique destélécommunications au Cap Vert que dansla volonté d’établir les bases juridiquespour le développement des TIC. La loipose d’emblée de sérieuses limitations àla concurrence puisqu’elle détermine que :« le service public des communicationssera exploité en régime d’exclusivité, parl’Etat, par une personne collective de droitpublic ou par une personne collective dedroit privé, moyennant un contrat deconcession de service.» Par les modalitésprévues pour les télécommunications, onpeut déduire que la portée de la loi estrestrictive. Il est vrai aussi que sapublication est antérieure à l’introductiondes innovations technologiques au CapVert et notamment l’Internet. La loi restedéterminante pour l’attribution du statutd’exclusivité pour l´établissement, lagestion et l’exploitation des infrastructuresde télécommunications. Le régimejuridique des télécommunications réservedonc aux initiatives privées un espace demarché très restreint, avec de faiblesperspectives pour le développement demarchés compétitifs.

Cette analyse découle de la définition des« services à valeur ajoutée », du régimejuridique d’accès et de l’exerciced’activités de prestations de services detélécommunications à valeur ajoutée. Eneffet, par « services à valeur ajoutée », leLégislateur entend : « ceux qui ayantcomme unique support les servicesfondamentaux ou complémentaires,n’exigent pas d’infrastructures detélécommunications propres et sedifférencient par rapport aux propresservices qui leur servent de support ». Endépit du désengagement de l’Etat del’exploitation des services correspondants,les attributions politiques etréglementaires, tout en étant de jureséparées du domaine opérationnel, ne lesont pas de facto.

I.2. Les mesures réglementairesd’exploitation : au service deCabo Verde Telecom

Le Décret-Loi n° 72/95 définit les mesuresréglementaires du régime del’établissement, de la gestion et del’exploitation des infrastructures et deprestations de services destélécommunications complémentaires.L’autorisation d’accès est sujette àl’attribution d’une licence par le membredu Gouvernement responsable desdomaines de télécommunications. Elle doitsatisfaire aux conditions préétablies par laloi et doit toujours être précédée d’unconcours public. Les concepts et lesdéfinitions insérés dans la loi établissant lerégime juridique des communications sontrepris dans la définition de l’objet de laconcession de l’Etat du Cap Vert à lasociété Cabo Verde Telecom, lui attribuantla concession pour une période de 25 ansavec des possibilités de renouvellementssuccessifs pour une période minimum de15 ans. On peut mentionner, commedispositions majeures de la concession del’Etat à la société Cabo Verde :

• L’établissement, la gestion etl’exploitation en régimed’exclusivité des infrastructures quiconstituent le réseau de base destélécommunications ;

• L’établissement, la gestion etl’exploitation des infrastructures detransport et de diffusion dessignaux de télécommunications dediffusion ;

• La prestation des servicesfondamentaux detélécommunications : service fixede téléphone, service fixe de télex,service commuté de transmissionde données, service de circuitsloués, et autres services quipourront être considérés d’intérêtpublic, moyennant un accord surles conditions, et qui feront l’objetd’un ajout au contrat.

Sont exclus du champ de l’objet deconcession les activités de radiodiffusionsonore et de radiotélévision, l’utilisationdes systèmes de télécommunications pour

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l’usage exclusif des Forces Armées, de laPolice d’ordre Public et pour les servicesde radio amateur. Les droits et lesobligations s’appliquent à l’intérieur dupays, entre le Cap Vert et les autres payset en transit par le Cap Vert. L’entrepriseconcessionnaire a l’exclusivité du servicepublic de télécommunications entre le CapVert et les autres pays. Ce statutcomprend la concentration, lacommutation et le traitement de tout letrafic d’entrée et de sortie, relatif à toutservice de télécommunications. Cetteexclusivité s’étend également aux cassuivants :

• le trafic de sortie a comme origineun réseau différent duconcessionnaire ;

• le trafic d’entrée a commedestination un réseau différent duconcessionnaire.

La CVT a un ensembled’obligations générales et spécifiques enmatière de télécommunications,notamment dans les soussecteurs suivants : infrastructures deréseau de base et infrastructures detransport et de diffusion, prestations deservice de téléphone, de télex,télégraphie, de transmission de donnéeset de circuits loués (cf. Encadré 3 pour unapprofondissement).

Le monopole attribué à Cabo VerdeTelecom est légal. Il n’existe pascependant une capacité de régulation desuivi et de gestion de la concession quiaurait pu jouer un rôle important pourcontrebalancer la position dominante del’opérateur. Il n’existe pas non plus decadre réglementaire de concurrence dansle secteur des télécommunications. La loioblige seulement Cabo Verde Telecom àgarantir l’utilisation de son réseau auxopérateurs complémentaires detélécommunications à égalité deconditions de concurrence.

L’intervention de CVT dans le marché estdonc due à ses initiatives propres, enaccord avec sa vision de l’évolution

technologique et du comportement dumarché, et également en conformité avecses analyses des tendances de l’évolutiondes indicateurs de qualité de services.

I.3. NTIC et Communication sociale

La Communication Sociale au Cap Vert,en tant qu’élément indispensable d’unEtat de droit démocratique, a uneimportance majeure. Un rôle décisif dansl’intermédiation entre les pouvoirs instituéset la société lui est attribué. Le cadre légalde la communication sociale a étéapprouvé par l’Assemblée Nationale et ilest organisé fondamentalement par la Loide la Communication Sociale, la Loi de laTélévision, la Loi de la Presse écrite et

Encadré 3Les buts de la convention entre autorité de régulation et CV TELECOM�Le contrat de concession prévoit la signature d ’une Convention entre l’autorité de régulation et CVT pourfixer :

- Les objectifs de développement des infrastructures du réseau de base de télécommunications, ainsique des nœuds de commutation et traitement de données ;

- Les objectifs d’offres minimum de services à caractères techniques et de ressources avancées ;- Les modèles et indicateurs de qualité des services rendus ainsi que les méthodes et moyens

techniques pour les déterminer ;- Les critères et conditions des prestations gratuites.

La Convention donne à l’autorité de régulation la possibilité de fixer les objectifs, les modèles et lesindicateurs de qualité pour chaque année du contrat. Mais cette Convention, qui devrait faire partie intégrantede la concession, n’a jamais été instituée ni signée, et ceci par manque d’initiative de l’autorité de régulation :l’inefficacité de l’activité de régulation a fait que les obligations auxquelles CV Telecom est soumise n’ont pasfait l’objet d’un suivi satisfaisant��

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des Agences d’Information ainsi que par leStatut des Journalistes. Ces lois instituentles régimes juridiques pour l’exercice desactivités de la communication sociale sansfaire aucun lien avec les NTIC. Elles seréfèrent au contenu des activités etlaissent de côté les supports techniquespotentiels, sauf à de rares exceptionsprès, quand elles se réfèrent par exempleaux plans techniques des fréquences.

Le cadre légal ignore donc la forteinteraction entre la communication socialeet les NTIC. Son approche classique ettraditionnelle de la problématique n’a rienà voir avec la « convergence numérique »,notion qui est devenue aujourd’hui uneréférence obligée en matière dedéveloppement d’une société del’information. Tout reste donc à faire enmatière de législation relative à la cyber-communication (sociale).

I.4. Du cadre légal pour l’Internet

Après plusieurs années d’utilisation,l’Internet a pris une place de plus en plusimportante dans la vie politique,économique et sociale du pays. Sonencadrement légal fait cependant toujoursdéfaut. La législation en vigueur ne faitaucune référence directe à l’Internet, et leterme est seulement sous-entendu quandon se réfère aux « services à valeurajoutée » ou de «…fonction de fournisseurd’accès ». Il n’existe pas non plus dedéfinition ou de réglementation précisedes règles d’utilisation de l’Internet. La loide base des télécommunications,élaborée surtout dans la perspective deprivatisation de CVT, ne fait aucuneréférence précise à Internet. Del’interprétation des clauses de cette loi, ilest possible d’intégrer Internet dans lacatégorie de « service detélécommunications complémentaires » oude « service à valeur ajoutée ». Ainsi sera-t-il un « service de télécommunicationscomplémentaires » quand il impliquel’utilisation des infrastructures detélécommunications complémentaires,entendues comme infrastructuresn’intégrant pas un réseau de base detélécommunications, dans les termesprévus par la loi. Il pourra être un « service

à valeur ajoutée » quand il n’a pasd’infrastructures de télécommunicationspropres ou s’il a comme unique supportles services fondamentaux oucomplémentaires.

L’exploitation de « services à valeurajoutée », qui sous-entend éventuellementl’utilisation de l’Internet, est réglementéepar le Décret n° 70 du 20/11/95 et parl’Arrêté n°69/95 de 28 décembre 1995. Laréglementation, élaborée également dansla perspective de privatisation de CVTelecom, fixe un ensemble de conditionspour les relations entre l’opérateur de« services à valeur ajoutée » et l’opérateurde service de support, dans ce cas lasociété CVT. C’est donc l’Etat qui donnel’autorisation d’exercer la fonction defournisseur d’accès. Cette réglementationprévoit encore l’élaboration, par laDirection Générale des Communications(DGC) d’un « Code de bonne conduite »en vue d’établir les règles de base dumarché pour l’adhésion des exploitantsdes services à valeur ajoutée. La loi nepermet pas aux opérateurs de « services àvaleur ajoutée » d’utiliser des circuitsloués ou connexions « dial up » à desfins autres que celles autorisées. Lesnombreuses limitations imposées par lecadre légal existant ne permettent doncpas de parler d’un marché d’Internetouvert.

Dans ce cadre légal peu clair, où tout« service à valeur ajoutée » exige unestructure de base aux coûtsconsidérables, aggravé de surcroît par unmarché de dimension étroite, il s’avèreaventureux pour tout opérateur potentielde vouloir concurrencer CV Telecompour la prestation de services d’Internet.Les fortes craintes autour de l’utilisationdes circuits loués et le monopole actueldes liaisons internationales par l’opérateurexclusif empêchent les fournisseurs decréer leurs propres portails (gateways)internationaux, et sont à la base dumanque de motivation pourl’établissement d’autres fournisseursd’Internet au Cap Vert.

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A. Loi et criminalité informatique

Il n’existe pas à l’heure actuelle au CapVert de législation traitant directement del’usage criminel des NTIC, et notammentde la question de la réglementation descontenus des sites Internet. Les matièresconstituant les préoccupations d’actualitéd’une cyber-législation renvoient à des loisvariées déjà établies, mais sans référenceà la spécificité informatique. La« criminalité informatique » fait référencenotamment à des activités habituellementconsidérées comme répréhensibles : vol,détournement, escroquerie, maquillage dedocument, vente de produits réglementéspar l’Etat, comme les armes, et touteforme de criminalité financière. Il en est demême pour des activités moralementcondamnables telles que le commercepornographique, la création de sites depédophilie, tant dans leur version gratuiteque commerciale, et qui pourraient tombersous le coup des réglementations sur laprotection des mineurs. La criminalitéinformatique fait aussi référence aux sitesInternet sur lesquels il est possible detrouver des textes et des images faisantl’apologie de la violence et toutepropagande et incitation à la haine racialeet aux crimes contre l’humanité. Si un acterelevant, en Europe, de la catégorie de la« criminalité informatique » était jugéactuellement au Cap Vert, comme parexemple l’ouverture d’un site Internetpornographique, le vide juridique nepermettrait pas d’établir l’existence d’unquelconque cyber-délit ou cyber-crime :l’affaire serait jugée comme atteinte auxbonnes mœurs, sans référenceparticulière aux nouvelles technologies.

B. Loi et commerce électronique

Ce n’est que depuis très peu de tempsque le concept de « technologies del’information et de la communication » estpris en compte indirectement par la loi.Même si un Décret-Loi de 1997 (jamaisappliqué) portait sur la communication etla validité électronique, le Cap Vert a dûattendre le Décret-Loi n° 46/2000 du 13Novembre comme premier véritabledocument de reconnaissance juridiquedes documents électroniques et de lasignature digitale. Mais ce texte ne futmalheureusement jamais appliqué. Cen’est qu’à la fin de l’année 2003 que leLégislateur a crée le Décret-Loi n°49/2003 du 24 Novembre, relatif à l’envoide données électroniques, (utilisant lanotion de « messages de données »,« mensagens de dados »), des contratspar voie électronique, des transactionsélectroniques, des signatures et descertificats digitaux (Voir encadré 4).

L’Etat justifie la création de cette loi par leconstat de la croissance très rapide del’usage de l’Internet, dans un contexte demondialisation. Comme petit paysinsulaire en développement, le Cap Vertse doit d’utiliser ces nouvellesopportunités technologiques pour accroîtresa compétitivité. De cela découle« l’impérieuse nécessité de viabiliser etdynamiser le commerce électronique »(B.O. da Republica de Cabo Verde, 2003)et « poser les procédures et principes debase pour faciliter l’emploi de techniquesmodernes de communications en diverstypes de circonstances ».

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II. Encadrement institutionnel etpromotion des NTIC

A. Les structures ministérielles

Le gouvernement et la sociétécapverdienne sont conscients du potentielque représentent les nouvellestechnologies de l’information et de lacommunication pour la promotion et ledéveloppement des activités politiques,économiques, sociales et culturelles dupays. A des échelles différentes et avecdes moyens et des initiatives diverses,nombreuses sont les institutions du CapVert qui contribuent à promouvoir lesNTIC . Certaines de ces structures, par lanature de leurs fonctions et attributions,sont destinées à jouer un rôle d’avantgarde. Plusieurs ministères sontimpliqués, tant en ce qui concerne lesinfrastructures de connexion que ledéveloppement des usages et descontenus. Une structure centraliséeinterministérielle assurant la coordinationentre les différentes directions vient d’être

créée. Il s’agit du Ministère desInfrastructures et Transports (MIT) quiest chargé du secteur descommunications. La structure organiquede ce Ministère comporte un Conseil desTélécommunications et une DirectionGénérale de Communications. LaDirection Générale desCommunications (DGC) est le servicecentral responsable de l’étude, laconception et l’exécution des politiquesdans le cadre du secteur descommunications, avec de vastesattributions, en particulier :

• la définition et la mise en œuvredes politiques de communications ;l’élaboration, l’exécution et lecontrôle de la législationréglementant les activités dusecteur ;

• la gestion du spectreradioélectrique ;

• la normalisation et l’homologationdes matériels et équipementsutilisés dans les communications ;

Encadré 4Le décret –Loi N°49/2003 Dit « Loi sur le commerce électronique »

Ce Décret-Loi s’inspire des textes internationaux reconnus comme référence, comme la Loi Modèle Sur leCommerce Electronique (1996) et la Loi Modèle sur les Signatures Electroniques (2001) proposées par laCommission des Nations Unies sur le Droit Commercial International (CNUDCI) et introduites dans le cadrejuridique de référence par l’Union Européenne.

Son contenu définit et précise de manière très détaillée les divers aspects juridiques et techniques dudomaine. En particulier, le Décret-Loi :

� Précise les dispositions générales d’application, qui excluent certains contrats particuliers, commeceux exigeant une intervention légale notariale ou des tribunaux ou ceux régis par le droit de lafamille

� Définit à des fins de clarté juridique un certain nombre de termes techniques comme « signaturedigitale », « clé privée », « clé publique », « commerce électronique », « courrier électronique »,« échange électronique de données » etc.

Les différents chapitres du Décret-Loi traitent des aspects suivants :� Forme, admissibilité, force probatoire, copies et conservation, temps et lieu d’expédition,

confirmation de réception des « messages de données ».� Commerce et contrats par des moyens électroniques : liberté d’exercice, formation et validation des

contrats, informations devant être fournies par les parties.� Signatures électroniques : conditions de fiabilité de la signature électronique, conditions minimales

de reconnaissance de la signature électronique, normes de conduite du signataire.� Certification et certificats digitaux : accès, attestation, demande d’attestation, caducité du document,

exercice, procédures, obligations, responsabilité civile, révocation de l’activité de certification ;contenu, suspension, révocation des certificats digitaux, conditions de reconnaissance des certificatsdigitaux émis à l’étranger

� Autorité de certification, fiscalisation.� Dispositions finales et transitoires.

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• le contrôle de la qualité et du coûtdes services rendus par lesopérateurs de communications etde l’exécution par ces derniers desdispositions légales etréglementaires relatives à leursactivités ;

• la diffusion et la publicationpériodique des statistiques pourles opérateurs du marché descommunications.

Les attributions de la DGC sont donc trèsproches de celles d’une autorité derégulation.Le Conseil des Télécommunications estl’organe consultatif interdisciplinaire duMIT. Il appuie le Ministre en matière decoordination des différents systèmes detélécommunications et de promotion desnouvelles technologies de l’information. Ila comme attributions d’émettre des avissur les propositions de stratégies etpolitiques de télécommunications ;certains cas concrets qui lui sont soumispar le Ministre ; l’absorption des nouvellestechnologies de l’information dans leprocessus de développement et demodernisation du pays. Le conseil destélécommunications est présidé par leministre et intègre :

• le Directeur Général des Marineset Ports ;

• le Président du Conseild’Administration de l’AéronautiqueCivile ;

• un représentant du Ministère de laDéfense Nationale;

• le Commandant Général de laPolice d’Ordre Public ;

• le Directeur Général de l’ASA ;• le Président du Conseil

d’Administration de Cabo VerdeTelecom ;

• le Président du Conseild’Administration de la Radio etTélévision du Cap Vert ;

• un représentant des radios ettélévisions privées et unreprésentant de l’AssociationNationale des Municipalités du CapVert.

En fonction de l’ordre du jour, d’autrespersonnalités peuvent également êtreinvitées.

La Direction de la CommunicationSociale est rattachée aux services duMinistre de la Présidence du Conseil desMinistres. Outre la promotion de l’imagedu gouvernement, elle a en chargel’élaboration de la politique decommunication sociale et culturelle dupays, sur la base des résultats de l’Ateliernational de validation de la « Définitiond’une politique nationale decommunication pour le développement »tenu en 1999 (FAO/Rép. du Cap Vert,1999). Cette politique, fondée sur unelogique de partenariat, cherche àpromouvoir la participation de la sociétécivile dans les orientations dudéveloppement. Elle appuie les politiquesspécifiques (environnementales,éducatives, de santé, culturelles, dedécentralisation) en préconisantnotamment l’usage des TIC. Lesrecommandations de l’Atelier de 1999mettaient l’accent sur la nécessité de créerun cadre juridique, réglementaire etinstitutionnel favorable à cette politique,abaisser les coûts d’utilisation desdifférents outils de communication,exploiter les nouvelles technologies del’information et de la communication auprofit notamment des accès publicscommunautaires, et développer des basesde données multisectorielles. Cependant,son rôle de promotion est limité, dans lamesure où les lois de base régissant lesecteur de la communication sociale auCap Vert ne prennent principalement encompte que les structures « classiques »de communication (télévision, radio,journaux) et très peu les NTIC.

Un véritable organe sectoriel derégulation, élément particulièrementindispensable dans la situation où laprestation des services detélécommunications est en régime defacto de monopole, n’est pas encore misen place au Cap Vert. Il existe cependantune structure indépendante dugouvernement, le Conseil de laCommunication Sociale, lié à l’AssembléeNationale, et dont la mission consiste à

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garantir l’exercice du droit à l’informationet la liberté d’accès à l’information.

B. L’Agence de régulation

La régulation de l’activité économique estune nécessité qui s’impose, face à desréformes économiques en cours quiimpliquent une définition de normesapplicables notamment à une structurenouvelle de marché. La comparaison avecd’autres expériences enseigne que, dansces circonstances, l’institutionnalisationd’un tel organe devrait précéderl’attribution du monopole. C’est, partant dece constat, qu’au milieu des annéesquatre vingt dix avait été crée une Agencede Régulation Multisectorielle (ARM) quidevait comprendre les télécommunicationset d’autres secteurs. Son inefficacité aabouti à sa dissolution par le Conseil desMinistres (Résolution n° 39/2002). Avecl’approbation du régime juridique sur lesAgences de Régulation Indépendantes parla Loi n° 20/VI/2003 du 21 Avril, a étédéfini le cadre légal sur la base duquel aété crée l’Agence de RégulationEconomique (ARE), par le Décret-Loi n°26/2003 du 25 Août. L’ARE est uneautorité administrative indépendante, debase institutionnelle, dotée de fonctionsrégulatrices, y compris celles deréglementation, supervision et sanctiondes infractions. Elle a pour objectif larégulation économique des secteurs del’énergie, de l’eau, destélécommunications, des transportscollectifs urbains de passagers et destransports maritimes de passagers.

Cette agence est encore en voied’installation, mais, en ce qui concerne lestélécommunications, de sérieusescontraintes sont à prévoir dans la mesureoù elle ne s’occupe que de la régulationéconomique du secteur, laissant larégulation technique sous la responsabilitéde la Direction Générale desCommunications, jusqu’à la prochainemise en place d’un Institut pour lesCommunications et Technologies del’Information. Les expériences menéesdans divers pays montrent l’inefficacité dela séparation de la régulation économiqueet de la régulation technique,

particulièrement dans le secteur destechnologies de l’information, où lesinnovations visent de plus en plus ce quel’on appelle la « convergence numérique».

C. De la RAFE au CIISI et au NOSI

Le Ministère des Finances a crée unestructure pour la Réforme Administrativeet Financière de l’Etat (RAFE). Liée à unprojet de la Banque Mondiale (1994-1999)de réforme du secteur public, initiée en1997 dans le cadre du Plan National deDéveloppement, opérationnelle en 1998,la RAFE est restée fonctionnelle jusqu’enjuillet 2003. Elle avait pour mission decontribuer à l’amélioration de l’efficiencede l’administration publique par lacréation, le développement et la mise enplace de nouveaux instruments de gestionbudgétaire, financière et patrimoniale,basée sur l’utilisation d’un supporttechnologique moderne et le renforcementde la capacité nationale. Sans se confinerà la réforme administrative et financière auniveau central des Finances, la RAFE adiversifié ses activités dansl’administration publique pour devenir unvéritable noyau de promotion del’utilisation des NTIC au niveau dugouvernement et des collectivités locales.L’installation d’un système d’Intranet etd’infrastructures de télécommunications amarqué l’entrée dans une nouvelle ère degouvernance et d’administration publique.

Conscient du rôle joué par la RAFE et dela nécessité de création des conditionsinstitutionnelles pour une intervention trèsélargie visant la promotion et ledéveloppement des NTIC et l’avènementd’une véritable société de l’information, leGouvernement, par la Résolution n°15/2003, a crée en Juillet 2003 uneCommission Interministérielle pourl’Innovation et la Société de l’Information(CIISI), qui est en fait une structurecentrale de coordination de toutes lesactivités en rapport avec ledéveloppement des NTIC.

Le défi lancé par la société del’information a une dimensiontransversale. Il doit reposer sur unestratégie cohérente qui mobilise le

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gouvernement comme un tout, justifiantainsi la création de cette structure decoordination auprès du Cabinet duPremier Ministre, avec son noyauopérationnel d’exécution.

Le Noyau Opérationnel de la Société del’Information (NOSI) a absorbé l’Unité deRéforme Administrative et Financière del’Etat et constitue désormais la celluleexécutive de la CIISI, assurant ainsil’aspect horizontal de l’engagement detoute l’administration directe et indirectede l’Etat et les collectivités locales.

Les compétences générales de la CIISIse résument ainsi :

• proposer des stratégies dedéveloppement intégré pourl’innovation, la société del’information et le gouvernementélectronique ;

• promouvoir l’articulation entreinitiatives pour l’innovation etsociété de l’information ;

• approuver la stratégie et leprogramme de gouvernementélectronique ;

• approuver les responsabilités desministères et les organismespublics dans le cadre duprogramme de gouvernementélectronique.

SECTION III:LES PRINCIPAUX ACTEURS DUDEVELOPPEMENT DES NTIC

Les acteurs majeurs qui contribuent à lapromotion des NTIC au Cap Vert sontl’Etat, les collectivités territoriales, lasociété Cabo Verde Telecom, et diversesentreprises privées et publiques. D’autresacteurs interviennent indirectement dansla politique d’équipement ou d’utilisation :les émigrés, des associations et ONG, lescoopérations. Même si la progression estpartout perceptible, les ambitions, lesrythmes, les intérêts sont inégaux etcertains acteurs socio-économiques, deservices et culturels peinent à promouvoirles équipements, les usages et les outils.

I. L’Etat maître d’œuvre etorganisateur de l’usagedes NTIC

Directement ou indirectement, l’Etat est aucœur du processus de développement desNTIC. Il développe depuis plusieursannées une politique de soutien auxnouvelles technologies de l’information etde la communication à la fois volontaristeet libérale, conçue comme élément d’une« culture du développement » et commeinstrument de lutte contre la pauvreté et lerespect d’objectifs de développementenvironnemental, économique et socialdurable. Son contrôle est très large, mêmesi les initiatives privées se sont multipliées.Il s’est engagé dans une politiqued’efficacité administrative et detransparence, soutenue par les habitudesdémocratiques prises par le pays depuisl’avènement de la Deuxième République.

I.1. Le rôle fondamental de laRAFE /NOSI

L’informatisation et la mise en réseau desgrands services de l’Etat est en cours.L’effort d’équipement est ancien : dès1985, certains services ministériels étaientéquipés (par la coopérationinternationale). La décennie 1990-1999 aété décisive, avec l’aide de la BanqueMondiale au Projet de Réforme du SecteurPublic et Formation des Capacités(PSRCBP). Mais c’est entre 1999 et 2002que 13% des fonctionnaires dugouvernement de tous ministères,directions et structures, ont été mis, àPraia, en réseau Intranet (opérationneldepuis 2000). Le Cap Vert doit cetteréussite, rare en Afrique, à l’efficacité destechniciens de la RAFE/NOSI, qui estdevenue une véritable « entreprise »prestataire et gestionnaire de servicesinformatiques, avec plus de 50techniciens, et dont l’importance faitenvisager pour elle un statut d’autonomieinstitutionnelle. Ce sont les Ministères desFinances, de la Justice, de la Réforme del’Etat, ainsi que l’Assemblée Nationale, quiont été prioritairement équipés. Desréseaux locaux (LAN) ont été crées, reliéspar des systèmes ISDN, des lignesspéciales, la technologie “sans fil”

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(Wireless). Le réseau actuel interconnecte56 édifices et environ 2500 utilisateurs. Ilest supporté par 53 serveurs et son trafic,considérable est en augmentation rapide :

dans le seul réseau interne dugouvernement, il entre chaque heureenviron 1500 messages électroniques et ilen sort 1300.

Figure 1 : Le Réseau de l’Etat en Fonctionnement

DNS EXTERNO

DHCPAPLICATION SERVERWEB ACCESS DIVERSOS

EXCHANGE RELAY

REDE DO ESTADOEM

FUNCIONAMENTO

INTERNET

FIREWALL PROXYDNS INTERNO

GOV2PALGOV PALJUSTNEGEST LICEUDRTCONTAS

GOV1

WIRELESS

ISDN

DEDICADO256KBPS

Le projet de la CIISI et de son noyauopérationnel est d’étendre le réseau del’Etat à l’ensemble des îles. Le NOSIétudie les solutions techniques quipermettront d’atteindre cet objectif.

I.2. Les politiques d’équipement desautres services de l’Etat

Les services de l’Etat mènent despolitiques dynamiques en termes d’accèset de « lisibilité électronique » : les sitescrées et les contenus des pages entémoignent. A travers le réseau de l’Etat,étendu à l’ensemble du secteur public,divers produits informatiques généralistesou spécifiques seront mis à disposition. Ilspermettront de maximiser l’usage desinfrastructures, de décentraliserl’exécution des programmes, d’avoir unevision globale de l’Administration et derendre la gestion des ressourcespubliques plus transparente. Ainsi, leMinistère des Affaires Etrangères (MNE)a-t-il crée, avec l’aide de la coopérationluxembourgeoise, une base de donnéesdes acteurs de la coopérationinternationale présents dans le pays et qui

est consultable en ligne. Mais il a d’abordfallu pour cela équiper les structuresconcernées.

Certaines structures capverdiennes soustutelle de l’Etat ont joué un rôle précurseuren matière d’usage des technologiesinformatiques dès les années 1985-1990.A cette époque, l’Unité de Population de laDirection Générale du Plan (Ministère duPlan et Coopération), en collaborationavec la Coopération belge, travaillait déjàsur ordinateur les donnéesdémographiques du Cap Vert(recensement de 1980 et projectionsdémographiques). Au total, les niveauxd’équipement, mais surtout les usages,sont très variables selon les structures.

L’Instituto Nacional de Estatisticas (INE)est considéré comme l’un des outils lesplus utiles au développement du pays.L’INE a obtenu que chacun de sesemployés dispose d’un ordinateur.Bénéficiant du haut débit et de l’Intranetgouvernemental, chacun possède uneadresse électronique et peut consulter leWeb quatre heures par jour. Depuis le

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début de l’année 2002, l’INE a son siteInternet et, avec son propre serveur, estindépendant du NOSI. Il a développé unservice de « statistiques en ligne » quioffre des données récentes disponiblesréalisées ou stockées à l’INE. Le clientaccède à ce service en achetant son« passeport » d’accès. Les documentsstatistiques existent en version papier,mais les plus récents d’entre eux, commele Recensement national de 2000, sontvendus aussi en CD Rom. L’outilinformatique incite l’INE à piloter unepolitique statistique élargie, incluant lesdonnées documentaires des collectivitésdécentralisées.

Les services des Douanes du Cap Vertutilisent désormais un systèmeinformatisé, SYDONIA, qui facilite letravail de cette administration puisqu’ils’agit d’une base de données égalementutilisée par d’autres pays lusophones.La promotion de la TACV, compagnienationale de transport aérien, doit autant àla politique internationale qu’aux stratégiesà mettre en œuvre pour resserrer les liensavec la diaspora. Ceci explique que, aprèsla période difficile des médiocresprestations des années 1985-90, TACV aithâté l’informatisation de ses services. Lacompagnie offre depuis plusieurs annéesdes services de billetterie « en ligne » debonne qualité, à la hauteur de la vocationatlantique de son réseau largement conçupour capter la clientèle des émigrés. Ellen’a pas de site Web, mais est présentedans les pages des sites dugouvernement. D’autres organismesimportants étatiques ou privés, dont lafonction est de servir les intérêts de l’Etat,ont fait précocement leur révolutioninformatique. L’ASA, Agence pour laSécurité Aérienne, a son site Internet, lesdeux banques, Banco de Cabo Verde(publique) et la Caixa Economica (Caissed’Epargne, privatisée en 1999) également,avec des succursales très équipées et quioffrent des services « on line » (pour laCaixa, à partir de certaines succursales dela société Correios de Cabo Verde commeTarrafal, Praia, Porto Novo, et, toutrécemment, Sao Domingos. Mais aussi cequi reste de sociétés d’Etat industrielles etcommerciales récemment privatisées

(1999 et 2000) comme ELECTRA (énergieélectrique et eaux du Cap-vert), ENACOL(hydrocarbures), ENAPOR (structurenationale de gestion des ports maritimes),l’Agencia Nacional de Viagens (tourisme),EMPA (importations et distribution deproduits alimentaires et de base) quidisposent toutes de communication etd’outils de gestion électroniques et d’unsite Internet, ou encore le PROMEX,chargé de faciliter les relations entrepartenaires économiques capverdiens etétrangers, ou les services postaux qui,avec l’appui de la société Directel CaboVerde offrent en ligne les « paginasamarelas » (pages jaunes de l’annuairedes télécommunications du pays).

Dans le domaine des services publicsd’information, les avancées sont plusmodestes. La Radio Televisao de CaboVerde (RTC) est une entreprise publiquecrée en 1998 qui fait suite à six annéesd’expérimentation télévisuelle. Mais RTCdispose d’un budget modeste qui reposeen partie sur des subventions et desrentrées publicitaires, et sa mission estincertaine puisque son contrat avec l’Etatn’est pas encore signé. Elle souffre del’inexistence d’un cadre normatif pour sesagents et manque encore de compétencesprofessionnelles. Ces faiblessesconduisent donc RTC à sous-utiliserl’excellent réseau de câbles en fibreoptique et les relais locaux dans les îles.L’Agence publique de presse Inforpressdiffuse des informations dans les médiaset sur son site Internet. Ses moyens trèslimités gênent le développement de sesactivités, notamment informatiques.

II. Le rôle des collectivitésterritoriales

La décentralisation politico-administrative,décidée en 1992, mise en place en 1996-1997 a incité les collectivités territoriales àdévelopper des actions positives dans ledomaine des NTIC. Dans un paysconfronté à ses enclavements, etsensibilisé à la question de ladécentralisation des pouvoirs à cause del’insularité et des insularismes, lesdirigeants locaux perçoivent les NTICcomme un levier réel de développement

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local, mais selon des priorités variables.Le Cap Vert donne un exemple despolitiques, des stratégies et de l’inégaledemande que les collectivitésdécentralisées ont en matière de TIC. Lesouci de l’Etat de promouvoir une “ culturedu développement ” incluant les TIC seretrouve dans les trois grandsprogrammes qui, depuis 1999, structurentl’appui à la décentralisation au Cap-Vert :le Plan de modernisation des municipesqui équipe partiellement les collectivités(Gouvernemental), le Plan National deDécentralisation de l’Etat, pour la définitiondu statut de la fonction publique territoriale(avec l’aide du PNUD), le Programmed’appui à l’administration municipale (avecl’aide de la Banque Mondiale). Chacun deces programmes contribue à la« révolution informatique » descollectivités locales. Actuellement sedéveloppe le projet-pilote lié au NOSId’équipement en NTIC et d’interconnexiondes Municipalités de Praia, Sao Vicenteet Sal.

La politique informatique des municipalitéss’est faite en relation étroite avec laréforme de gestion financière qui leur étaitimposée par l’Etat. Les situations dedépart étaient différentes d’une collectivitéà l’autre. Les municipalités, plus ou moinsvolontaristes, sont allées chercher desdotations auprès de l’Etat et de diversescoopérations. Ces initiatives et leursrésultats créent aujourd’hui d’importantesdifférences d’équipement et d’usage. Sansdoute faut-il voir ici la conjonction de lasensibilisation des responsablesmunicipaux aux TIC, du dynamismemunicipal mis à la recherche departenaires bailleurs de fonds, et de lapression locale en matière de demanded’infrastructures socio-économiques.

III. Les entreprises actrices de lapromotion des NTIC

III.1. Cabo Verde Telecom, acteurmajeur

En concertation et dans le respect desobjectifs gouvernementaux, CV Telecommène depuis sa création une ambitieuse

politique d’ingénierie et de services. Laréalisation des projets techniques et larigueur de sa gestion en ont fait une dessociétés africaines les plus performantes.Son rôle de prestataire de services auxentreprises et aux particuliers est essentielpour le téléphone, la télécopie, le courrierélectronique, la fourniture d’adresses desites. CVT a réalisé le programmed’équipements de service public que l’Etatlui demandait : des lignes filairesdesservant chaque localité de plus de 200hts, des postes publics téléphoniquesruraux et de télécopie ainsi que descabines téléphoniques (Cf. infra, ChapitreV). La lisibilité d’ensemble des prestationsoffertes par Cabo Verde Telecom estbonne. Cette société a créé une filiale,Directel CV, qui a en charge lacommunication et la création de servicespour les usagers. C’est elle qui publie lesdivers annuaires dont peut disposer lepublic.

III.2. Des sociétés privéesentreprenantes

Les entreprises privées du Cap Vert n’ontpas attendu le travail du Législateur pourpromouvoir l’usage des NTIC comme outilet support de leur activité. L’initiativeélectronique concerne plusieurs typesd’entreprises particulièrement intéresséesà la promotion des NTIC. Les entreprisesinformatiques sont peu nombreuses :une dizaine en import-exportd’équipements et systèmes, représentantdes sociétés étrangères, et une trentained’entreprises de services, maintenance,consultance, formation, bureautique. Ellessont partiellement responsables de lamultiplication des sites Internet, maiss’intéressent aussi à la prestation deservices et à la formation. L’informatisationdes services bancaires et marchandspara public et privé est en cours. Leprocessus semble avoir été initié “ par lehaut ”, c'est-à-dire par les entreprises lesplus importantes du pays. Les principalesentreprises industrielles et de servicesont eu un rôle pionnier. Leur ouvertureinternationale, même modeste, parfois leurfiliation (Shell Cabo Verde), est ancienne,et les coopérations ont permis unemodernisation précoce de l’outil de travail.

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Depuis 1992, la mise en place d’unepolitique économique résolument libéralependant la Deuxième république, et lesinvestissements étrangers, surtoutportugais, ont apporté des capitaux, dusavoir-faire, et une vision. Beaucoup dePME sont nées ou ont été moderniséespar de jeunes cadres formés, dansdiverses branches, comme la pharmacie(Inpharma, joint venture avec uneentreprise portugaise, qui offre un siteInternet pour la présentation et lacommande de ses produits), la sécurité(IMPAR), les services aux entreprises, letransport et surtout les agences de voyageet le secteur touristique. Beaucouptravaillent comme n’importe quelleentreprise formelle du monde développé.Certaines intègrent depuis plusieursannées l’outil Internet comme plate formemajeure d’information de la clientèle et lapromotion-vente (en ligne) de leursproduits (La société TECHNICIL) ou pourla mise en réseau d’entreprises affiliées(Société MARKTEST SA). Les micro-entreprises du secteur dit « informel » sontdésormais un vecteur important, commedans les pays voisins, de l’usage dutéléphone mobile comme moyen detravail. Le développement des servicestouristiques est un phénomène récent auCap Vert. En 1990, moins de 40.000voyageurs, y compris les émigrés envacances, dont 22.500 étrangers, avaientséjourné au Cap-Vert. Pour 2003, lesestimations de visiteurs dépassent160.000. L’Etat avait réaffirmél’importance du tourisme dans les objectifsfixés par le IVème Plan National deDéveloppement 1997-2000 (65.000touristes/an, capacité d’offre de 2.150chambres). Dans la mesure où lacroissance du secteur est récente, on nes’étonnera pas de l’importance del’investissement NTIC de ces jeunesentreprises. La totalité des 124établissements répertoriés disposent d’untéléphone fixe et 39% d’un Fax, plus dutiers ont une adresse électronique, et 11(9%) un site Internet. Les 11 unitéshôtelières balnéaires et urbaines haut degamme (4 et 5 étoiles, totalisant plus de800 chambres) sont équipées depuis deuxou trois ans. Mais de petits opérateursisolés dans certaines îles sont en train de

se faire connaître par les technologiesInternet.

III.3. Les Chambres de Commerce

Les deux Chambres régionales deCommerce, qui jouent depuis longtemps lacarte des partenariats régionaux (archipelsatlantiques et CEDEAO) veulent créer unportail électronique d’informations sur cespays et régions. L’enjeu est d’importance :future adhésion du Cap Vert àl’Organisation Mondiale du Commerce,recherche de partenariats (et definancements) internationaux dans lecommerce électronique, notamment avecles pays insulaires, les PALOP (PaysAfricains de Langue Officielle Portugaise),le réseau des Chambres de CommerceFrancophones. Les Chambres veulentdynamiser le réseau des entreprisesassociées et proposent un « Plan d’actioninformatique pour les associés » offrantune formation à distance sur Internet.Elles organisent des séminaires desensibilisation au commerce électronique,et soutiennent le projet de commerce enligne d’objets artisanaux de SantaCatarina (Santiago) Elles cherchent àcapter le réseau des émigrés et se placersur le “ marché de saudade ”, espérantattirer des investisseurs de la diaspora.

Un des obstacles que rencontrent lesChambres de Commerce est que 98 %des 9.223 entreprises cap-verdiennesrépertoriées sont très petites (moyenne1997 : 4,6 salariés, 89% employant de 1 à5 personnes) : elles utilisent le téléphone,le cellulaire, le Fax, et éventuellementl’ordinateur pour la gestion des stocks,mais n’ont pas les moyens ni le besoin detravailler avec l’Internet. Seul les plusimportantes PME et les quelques grandesentreprises, notamment dans le secteur del’import-export, sont intéressées.

Les entreprises du secteur del’information contribuent aussi audéveloppement des NTIC. L’Agencenationale Inforpress est très bien équipée,quoique disposant de faibles moyens. Lasociété Cabosoft SA a mis en ligne lejournal « Expresso das Ilhas », nonquotidien, et il existe un autre site national

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d’informations périodiques, le journalélectronique « Paralelo14 ». Le journal ASemana est aussi diffusé on line. Maisdivers problèmes empêchent ce secteurde jouer un rôle moteur important.

IV. Les acteurs de la société civile

Certains acteurs de la société civile auCap Vert et à l’étranger sont depuis denombreuses années les promoteurs del’usage des outils électroniques et de lacyber-activité. Les communautésémigrées ont trouvé dans les NTIC uneopportunité pour se faire connaître dansleur pays d’accueil et internationalement,mais aussi valoriser leur pays d’origine, etmaintenir ou développer les liens avec lui.Leur familiarité avec les NTIC est trèsinégale : elle dépend des niveaux socio-économiques des familles, de ladynamique des associations locales etaussi de l’environnement socio-culturel ettechnique dans lequel elles évoluent : lesconditions de vie des Capverdiensextrêmement pauvres des hauts de SaoTomé sont à l’opposé de ceux de NewBedford ou Providence, qui bénéficientd’une exceptionnelle familiarité avec lestechnologies nouvelles, grâce à leurinsertion dans la vie économique etculturelle américaine, ainsi que despartenariats locaux, notammentuniversitaires.

Au Cap Vert, les organisations nongouvernementales (ONG) et lesassociations locales constituent unpartenariat actif pour le développement.Elles constituent un vecteur fort depromotion des NTIC. Leurs équipementsvarient en fonction de leur origine, leurtaille et leur richesse, ainsi que des projetsqu’elles exécutent. Près de 30% desassociations/ONG disposent de trois ouquatre équipements (téléphones fixe etcellulaire, , E-mail, ou téléphones fixe etcellulaire, Fax, site Web). Mais seules les4 ONG (2,9%) étrangères ouinternationales ont un site (AFVP, ACDI,Croix Rouge, Villages SOS). Parmi lesmieux équipées figurent des ONGnationales, au contraire des Organisationscommunautaires, plus modestes (etsouvent rurales).

SECTION IV :LE DEVELOPPEMENT DESINFRASTRUCTURES

La forte volonté politique de désenclaverle Cap Vert, de le doter des moyens decommunication d’aujourd’hui et de l’avenira donné au territoire, longtemps isolé enAtlantique, les conditions de sa cyber-intégration au monde. Si la position duCap Vert dans l’Atlantique centre orientala favorisé l’installation sur son sol dupremier câble télégraphique sous-marindès 1874, les installations techniques lereliant au monde sont cependant asseztardives : les premiers centrauxtéléphoniques automatiques ne sontinstallés qu’en 1961, les premierssystèmes de radio en faisceaux hertziensen 1975, une station terrestre Intelsat en1983, le premier central téléphoniquedigital en 1991.

I. Le Cap Vert dans les réseauxplanétaires

Les importants investissements réalisésces dernières années ont permisl’installation d’infrastructures detransmissions qui constituent une réussitecertaine. Le Cap Vert est aujourd’hui l’undes pays les mieux équipés d’Afrique.

I.1. Des infrastructures decommunicationinternationale récentes etperformantes

Particulièrement importantes pour le CapVert en matière de communicationsmondiales sont les années 1996-1999 :mise en service du système de câbletransatlantique sous-marin en fibreoptique, du réseau terrestre de téléphoniemobile sous la norme GSM (GlobalSystem for Mobile), norme la plusrépandue en Afrique et en Europe en1997, et du service Internet par la sociétéCabo Verde Telecom. Le câble Atlantis II,réalisé par la société Alcatel et mis enservice en 1999, relie le Portugal au Brésilet à l’Argentine, via les archipels deMadère, Canaries, Cap Vert, avec un pointd’atterrissement en Afrique (Dakar,Sénégal). CVT en est l’un des huit co-

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propriétaires. Le câble Africa One (AfricaOptical Network), réalisé par ATTSubmarine Systems Inc. et AlcatelSubmarine Networks, relie le Cap-Vert auxpays du continent africain. Une optionavait été prise par le Cap Vert (et parPortugal Telecom et ses filiales africaines)pour participer à la réalisation du projetSAT-3/Wasc/Safe, projet international decâble sous-marin de 14000 km de

longueur reliant le Portugal à la Malaisie,en longeant notamment les côtesatlantiques africaines et associant dessociétés de tous les continents (Cf.Encadrés 5 et 6). C’est la sociétéfrançaise Alcatel Submarine Network qui aréalisé la partie africaine atlantique duprojet.

I.2. Des communications inter-îles etterrestres aisées

Lancé fin 1997, le service GSM, installépar la société allemande Siemens,autorise l’utilisation du téléphone cellulairenumérique dans toutes les îles.Auparavant, le Cap Vert n’avait jamaisdéveloppé la téléphonie mobile enanalogique. Il dispose maintenant d’undeuxième réseau (dit « de secondegénération »). Commencé en 1997, unsystème de câbles sous-marins en fibreoptique relie entre elles les six îles les pluspeuplées. Le système de câblesous-marin est configuré pour fournir desdébits de 140 Mbps, de 34 Mbps, 2 Mbps.Le câble sous-marin est équipé avec unSTM4 (622 Mbps) entre

Praia, Sal Rei, Espargos, Tarrafal deS.Nicolau et Mindelo ; avec une extensionSTM1 (155 Mbps) à Porto Novo ; avec unSTM 16 (2,5 Gbps) entre Mindelo-Praiavia Tarrafal de Santiago, avec une liaisonterrestre. Il a été réalisé par Siemens. Ilcomplète le dispositif de relationstéléphoniques fixes par satellite de 1997.Tous les centraux sont digitaux, et il existedepuis 1999 un RDSI (Réseau digital deservices intégrés).

Encadré 6

Capacité de communication par satellite

La station terrestre est du type Standard B, de technologieIDR qui fonctionne avec le satellite IS905 qui appartient àAOR (Atlantic Ocean Region).La station établit des liaisons avec les correspondantssuivants :Portugal – Deux Porteuses, une de 2Mb et l’autre de 1MbHollande – 1 Porteuse de 512KbEUA ( ATT ) - Porteuse de 512KbEUA ( MCI ) - Porteuse de 1MbSénégal - Porteuse de 512KbEspagne - Porteuse de 512KbFrance - Porteuse de 512 KbLe système de communications par satellite sert commealternative à Atlantis 2 qui est le principal moyen de connexiondu trafic international.

Encadré 5.Capacités des communications internationales parcâble sous-marin�Le Cap Vert est servi par un câble sous-marininternational de fibre optique dénommé « Atlantis2 » reliant les Continents Sud Américain, Africainet Européen avec une capacité de 8 x 2.5 Gbps.La capacité disponible des communicationsinternationales par fibre optique estapproximativement 900 liaisons à 2Mb. Lacapacité utilisée pour la transmission du traficVocal et de Données est de 25 liaisons à 2Mb.Cabo Verde Telecom n’est pas encore engagépour le moment dans aucun projet liant l’Europeau Continent Africain par câble sous marin defibre optique dans le cadre du NEPAD ou autre.

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Figure 2 : Les réseaux de fibre optique terrestres et sous-marins

I.3. Les infrastructures limitées del’Internet

L’Internet est introduit au Cap Vert en1996 par Cabo Verde Telecom qui à lademande de l’ISECMAR, installe deuxpoints d’accès POP à Praia et Mindelo(avec 64 Kbps de bande passante). En1998 , l’accès passa à 128 Kbps. Il offraiten avril 2002 une capacité symétrique de3 Mbps, via le câble Atlantis II.Actuellement, le pays dispose de 1.500Kbps de lien international. Cet ensembled’équipements améliore lescommunications internationales du pays,l’amarre un peu plus à l’Europe, renforceson intégration aux relations inter-africaines.

II. Le contrôle des infrastructures

Comme dans un grand nombre de paysde l’Afrique au Sud du Sahara, la maîtrisedes infrastructures échappe presquetotalement aux nationaux. Le Cap Vert estdans la dépendance technique etfinancière des grandes sociétésoccidentales : américaines (Hugues),européennes (Alcatel, Siemens). L’accèsdu Cap Vert à Internet international,comme aux chaînes radio et télévisuelles,se fait sous dépendance : bien que co-propriétaire du câble Atlantis II, CVT payeun abonnement mensuel de 22.000 US $à la Société portugaise Marconi InternetDirect pour pouvoir l’utiliser.

La participation de l’Etat dans CVT,quoique faible, avec 3,4% contre un totalde 40% pour Portugal Telecom SGPS, se

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révèle majoritaire si on y ajoute lesparticipations des entreprises nationales.La composition des actionnaires seprésentait à la fin de l’année 2003 de lamanière suivante :

• Portugal Telecom SGPS, 40% desactions ;

• l’Institut de Prévoyance Sociale(INPS), 32,9% ;

• les privés nationaux, parmilesquels des émigrés et desentrepreneurs, 13,7% ;

• les salariés de CVT et CCV, 5% ;• l’entreprise des Aéroports et

Sécurité Aérienne, ASA-SA, 5% ;• l’Etat du Cap Vert, 3,4%.

La loi de privatisation de CVT attribue lestatut de Golden Share à l’Etatactionnaire. Quel que soit le nombred’actions qu’il détient, l’Etat dispose d’uncertain nombre de prérogatives relatives àcertaines décisions statutaires etstratégiques dans les domaines suivants :altérations du contrat de la société; fusion,scission, transformation et dissolution dela société; limitation du droit de préférencedes actionnaires; cession de laconcession; autres délibérations pourlesquelles le contrat de la société exigeune majorité qualifiée.

Pour l’attribution des noms de domainedes sites Internet capverdiens (DNS),l’ISECMAR, faute de matériel de gestion,doit passer par la Fundaçao para aComputaçao Cientifica Nacional, sociétéportugaise en charge de cette tâche auPortugal. Pour le reste, le Cap Vert estsoumis aux réglementationsinternationales en vigueur.

A. Chéneau-Loquay (2002) montre bienl’enjeu économique et idéologique quereprésente le contrôle du marché destélécommunications et de l’Internet enAfrique, auquel le Cap Vert ne peutéchapper : l’initiative Leland, lancée en1996 par les Etats-Unis d’Amérique veutdonner à l’Afrique l’accès à la société del’information. L’USAID a ainsi offert à unevingtaine de pays des accès Internet quicontournent l’opérateur national. Cette

philanthropie n’est pas gratuite puisque,en échange, elle oblige les pays àlibéraliser leur marché et lie lesbénéficiaires aux services des entreprisesaméricaines de technologie ! La BanqueMondiale, avec son programme WorLD deréseau mondial pour le développement,insiste sur la qualité de l’éducation, maiss’appuie presque uniquement sur lesecteur privé national, présent seulementdans les grandes villes. La montée deslogiques de profit pourrait éventuellementcontribuer à remettre en cause le servicepublic et son souci d’équité socio-spatialeen Afrique. Les Etats n’hésitent pas àconfier à des entreprises privées(payantes et coûteuses) des services qui,sous réserve d’en avoir les moyens,pourraient relever du domaine régalien del’Etat ou au moins être confiées à desnationaux. Le partenariat international joueà cet égard un rôle ambigu, mais peut-êtrenécessaire dans le contexte du Cap-Vert.La couverture de l’archipel par dessatellites de télécommunications(téléphonie fixe et mobile, radio, télévision)est effective depuis 1999, notamment parles satellites, Intelsat 601 et 702. Ceux-cifacilitent la pénétration des sociétés deradio-télévision étrangères : ainsi, RadioFrance et Canal France International(CFI), TV5 Afrique et les radio-télévisionsportugaises, entres autres, sont entendueset regardées au Cap Vert. Outre la RTCnationale, le Cap Vert reçoit donc lesimages des télévisions nationales etprivées portugaise, française, américaine,espagnole (Canaries). Des antennes-satellites individuelles permettent un accèsaux systèmes multi-canaux internationaux.Elles sont cependant encore très peurépandues au Cap Vert. Quatre réseauxradiophoniques étrangers sont captés,notamment portugais, américain, français(Radio France Internationale).

Le Cap Vert apparaît donc commeremarquablement équipé eninfrastructures de transmissions. L’essorde l’usage des divers moyens decommunication et d’information du pays(Cf. infra, Chapitres V et VII) témoigne desfacilités permises par ce réseauinfrastructurel. Il convient cependant des’interroger sur l’intensité de son

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utilisation, compte tenu de la pauvretéd’une partie importante de la population etdes conditions tarifaires d’accès etd’usage des services detélécommunications.

SECTION V :CONCLUSION

Le Cap Vert a réalisé ces dernièresannées des avancées significatives dansle domaine des technologies del’information et de la communication :infrastructures de qualité, encadrementinstitutionnel volontariste et compétent,offre variée de services de qualité, et, trèsrécemment, début de législation spécifique(sur les activités commercialesélectroniques). Mais la tâche à accomplirdemeure considérable et plusieursquestions concernant le développementdes NTIC au Cap Vert émergent dans lesdomaines juridique, institutionnel, desinfrastructures et tarifaire (cf. Chapitre VII).

Recommandations :

Dans le domaine juridique

Le risque de voir se développer diversesformes de criminalité informatique,financière, commerciale, idéologique, entermes de création de sites ou d’usagedes techniques électroniques n’est pasnégligeable : la situation d’archipel etd’isolement relatif du Cap Vert ne le metpas à l’abri de ce type de problème. Lelégislateur devrait définir toutes lesréglementations permettant de limiter le« risque informatique » dans le respectd’une société de liberté et de démocratie.

Le respect de la vie privée« informatique » des individus n’est pasencore garantie, malgré un « HabeasData » et la protection des donnéespersonnelles annoncés dans les articles44 et 45 de la Constitution de la DeuxièmeRépublique. L’autorisation d’exercer lafonction de fournisseur d’accès estdonnée par le gouvernement. Elle estassortie d’un « code de bonne pratique »,mais il n’est actuellement prévu aucuncontrôle de ces activités et de ces

pratiques. Le souci de transparencepolitique est bien développé au CapVert : les sites Internetgouvernementaux présententbeaucoup d’informations sur lapolitique, les débats et les décisions dugouvernement Il n’existe cependantpas encore de réglementation del’utilisation politique des médias et del’Internet, par exemple pendant lescampagnes électorales (durée desémissions, propagande politique,diffusion des sondages) et pour lesélections.

Dans le domaine institutionnel

L’autorité de régulation dispose du pouvoirde fixer les objectifs, les modèles et lesindicateurs de qualité pour chaque annéedu contrat avec l’opérateur exclusif. Elle aété jusqu’à présent peu active, et lesobligations auxquelles CV Telecom estsoumise n’ont fait l’objet d’aucun suivi. Iln’y a pas actuellement de politique clairede partage et de réglementation desspectres, de l’offre de licences et desterminaux d’abonnés. Il paraît importantde soumettre Internet à la conceptioncapverdienne de l’ordre public et de ladémocratie. Il importe de donner à lanouvelle autorité (ARE) sa capacité à tenirentièrement la place que lui confère la loipour une véritable régulation du secteur.

Dans le domaine des infrastructures

La sous utilisation actuelle des réseauxperformants d’infrastructures detransmission pose le problème du coûtdes usages des NTIC autant que lacapacité de la société capverdienne àdévelopper sa « culture decommunication et d’information ». Ilconvient donc de réfléchir à la forme etaux actions qui permettront auxdifférentes composantes de la société,notamment les femmes, les jeunes, lesagents économiques (plusparticulièrement les micro-entrepreneurs), les enseignants, de« s’approprier » la cyberculture, et de

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valoriser ainsi au mieux des intérêts dudéveloppement du Cap Vert la qualitédu réseau dont il dispose.

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CHAPITRE IV :GOUVERNANCE ET SOCIETE DE L’INFORMATION

La société capverdienne est engagéedans un processus de restructurationglobale dans lequel une société del’information, fondée sur un nouveauparadigme technologique, économique,social, organisationnel et politique tend àse substituer à la communication sociale.L’entrée tardive du Cap Vert dans lecyberespace n’empêche pas ledéveloppement rapide des NTIC.L’Internet, qui a connu jusqu’à présent uneprogression modeste, commence àimposer de nouvelles formesd’organisation de l’économie et de lasociété, notamment au niveau de l’Etat,qui joue un rôle moteur dans la promotionde la société de l’information, ainsi quedans plusieurs branches du secteur desentreprises.

La politique capverdienne de promotiondes NTIC doit permettre de surmonter lescontraintes inhérentes à la discontinuitéterritoriale, pour améliorer la gouvernance,l’éducation, la qualité de vie, et commemoyen de communication majeur pourrenforcer la cohésion nationale etl’intégration de la diaspora. Elle doitfavoriser la communicationgouvernementale et faciliter la relationentre l’Etat, les pouvoirs locaux et lescitoyens

Confronté à ses problèmes de pauvreté, leCap Vert doit être particulièrement attentifà construire une société de l’informationgarantissant un accès équitable descitoyens aux nouvelles technologies del’information et de la communication. Lamontée des inégalités qui ont été révéléesdans la dernière évaluation de la pauvretéau Cap Vert (INE, 2003) ne doit pas serenforcer dans une « fracture socionumérique ». Le défi posé est donc celuide « l’équité numérique citoyenne » fondésur l’appropriation des NTIC par lesdiverses composantes de la société civile,notamment les femmes et les plusvulnérables, comme les personneshandicapées, et par la participation

citoyenne à la fondation de cette sociétéde l’information.

Une société de l’information ne peut seconstruire sans médias. Les médiascapverdiens sont encore peu développés.Gênés par la fragmentation du pays, ilspeuvent trouver, avec l’Internet, un moyende toucher davantage de clientèle,d’informer « en ligne », en temps réel, et laparticipation des populations peuts’exprimer dans le développement desradios communautaires. S’il convient desouligner le rôle majeur que doit jouerl’information à travers les médias locaux etnationaux, la population peut et doit aussiavoir accès à l’information extérieure,mondialisée.

La politique de décentralisation conduitepar l’Etat a donné des compétences auxmunicipalités, mais peu de moyensfinanciers et techniques. Les NTIC doiventaccompagner le processus, Les dirigeantsdes collectivités territoriales perçoivent lesNTIC comme un levier réel dedéveloppement local. Les obstaclesmatériels et humains sont nombreux, lesdéfis majeurs étant la satisfaction desbesoins des populations « vivant aupays » et, pour les responsables, laquestion de la gestion spatialeinformatisée des territoires locaux.

La qualité des systèmes éducatif et desanté est au cœur de la justice sociale,mais aussi le révélateur des ambitions duCap Vert en terme de développementhumain et de satisfaction des besoinsd’emploi dans le contexte actueld’échanges mondialisés : l’enjeu est detaille. La présence de NTIC pour la gestiondes structures, mais aussi dans lesprogrammes éducatifs, la recherche et laformation continue constitue donc un défimajeur pour l’Etat et la sociétécapverdienne dans la promotion dudéveloppement humain.

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Pour l’Etat, l’utilisation des NTIC constitueà la fois un moyen et un puissant outil degouvernance, pour renforcer la cohésionnationale, gérer plus efficacement leshommes et les ressources du territoirenational, offrir davantage de servicesadministratifs et sociaux de base,améliorer la justice, accompagner lesinitiatives économiques. Il s’agit aussid’améliorer la démocratie, la transparencede l’Etat par l’information citoyenne,parvenir à une véritable « gouvernanceélectronique ». Un aspect de cettegouvernance est l’opportunité d’améliorerla communication entre services de l’Etat,entre l’Etat et ses partenaires, dedécloisonner les approches techniques etintellectuelles des problèmes, de donnerdavantage d’efficacité à la gestion et defavoriser la qualité du travail humain auservice de la nation. Le « gouvernementélectronique » constitue l’un des objectifsque le Cap Vert se propose d’atteindre.

SECTION I :SOCIETE DE L’INFORMATION,CITOYENNETE ET CYBER-INFORMATION

Au service du citoyen, les NTIC peuventjouer un rôle important dans ledéveloppement des solidaritésparticipatives, notamment entre lesdifférentes composantes de la société.L’ambition de créer une société pluséquitable doit nécessairement passer parla volonté d’offrir à toutes les composantesde la société capverdienne les mêmesgaranties d’accès et d’usage destechnologies nouvelles. Les NTIC doiventêtre un outil au service de l’équité. Enmême temps, l’accès à l’informationdemeure une exigence forte pour laqualité de la démocratie et comme outil deformation des individus. La question del’inégalité de l’accès et de l’usage desNTIC se pose particulièrement au CapVert en terme de richesse et de pauvretémonétaire, mais aussi de genre ainsi quede répartition spatiale des populations.Elle fera l’objet d’un développement dansle chapitre suivant. En même tempsqu’apparaissent les communautésvirtuelles, cette société de l’information

veut promouvoir de nouvelles normes decomportement et d’éthique. Mais il restebeaucoup à faire en matière d’équitésociale.

Les principes démocratiques sontacceptés par tous au Cap Vert. La viecitoyenne s’exprime de plus en plus entermes de participation, de contrôle et decritique du pouvoir et des pouvoirs.Nouveaux venus, les NTIC peuvent etdoivent contribuer à davantage detransparence gouvernementale, departicipation, de connaissance et decontrôle citoyen. Les cadresconstitutionnel et juridique de la DeuxièmeRépublique garantissent pleinement laliberté d’expression, la participationpopulaire à la vie publique, le pluralismede l’information, l’absence de censure.Plusieurs lois et décrets lois, notammentcelles définissant le régime juridique del’exercice de la communication sociale (n°56/V/98), sur la radio et la télévision (n°57/V/98), sur la presse (n° 58/V/98), surl’activité journalistique (n°59/V/98),organisent le secteur de lacommunication, donnant toute libertéd’exercer le métier de journaliste etd’accéder aux organes publics et privés decommunication.

L’information plurielle écrite ouaudiovisuelle est une composanteessentielle de la société de l’information.L’accroissement de l’utilisation des NTICpour l’information au Cap Vert peut faireévoluer la lecture des journaux, encoreréservés à une élite informée, eninformation électronique largementpartagée par le plus grand nombre etatteignant les lieux les plus éloignés dupays (cf. Annexes).

I. NTIC et presse écrite

Les médias traditionnels sont assezdéveloppés et utilisés (cf. Tableau 10). AuCap Vert, près des trois-quarts de lapopulation adulte écoutentquotidiennement la radio, et la moitié lit unjournal dans la semaine. La télévision esttrès répandue (UIT, 2002), tandis que lapresse écrite est plutôt politique, plusélitiste que populaire et insuffisamment

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tournée vers d’autres secteurs de la vieéconomique, sociale et culturelle. Lamajeure partie des journeaux sont à tiragefaible (A Semana, 5.000 ; Expresso dasIlhas, 3.500 ; Horizonte, 3.000) et le paysne possède aucun journal quotidien entirage papier. Les quotidiens disponiblessont on line et bénéficient d’un taux trèsélévé de consultation par le public. Aunombre de ces sites d’informationquotidienne sur le Net, on peut citer « ASemana » ( environ 2 millions deconsultation de novembre 2003 en janvier2004 dont 43% au Cap Vert) traduit enfrançais et anglais, « Inforpress »,« Paralelo 14 » (27.000 consultations à ladate de mars 2004), « Expresso dasIlhas » et « Visão News ». Ce dernier, bienqu’édité aux Etats-Unis, dispose d’unéditeur local à Praia. La diffusion on linede la presse a eu un impact considérable

sur le mode d’accès à l’information au CapVert. Ces sites constituent aussi unesource d’information pour la populationétrangère au Cap Vert. D’une manièregénérale, la presse capverdienne, tantdans sa version papier qu’électronique,subit la concurrence étrangère,notamment celle des journaux portugais.Dans la capitale, les centres culturels descoopérations étrangères en permettentune lecture aisée, comme d’ailleurs aussides consultations Internet. Ce sont plutôtles jeunes et les cadres qui fréquententces “ kiosques ”.

Tableau 10 :Les médias au Cap Vert

Nom Adressepostale

Téléphonefixe

Télécopie Adressee-mail

Site Internet

RADIOS ET TVRTCRTC RadioRTC TVRTP Africa

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RADIOS PRIVEESPraia FMRadio ComercialRadio FM MosteirosRadio MorabezaRadio NovaRadio Rural

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PRESSE ECRITE GENERALEET SPECIALISEEA SemanaJornal HorizonteJornal O CidadaoExpresso das IlhasVoz do MunicipiosSifrao

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PRESSE EN LIGNEA SemanaExpresso das IlhasParalelo 14

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AGENCES DE PRESSEAgencia InforpressAgencia LUSAPANA

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II. Radio Télévision du Cap Vert

La Radio Télévision du Cap Vert (RTC)est une entreprise publique crée en 1998.RTC est pauvre, son budget, déficitaire,repose sur des subventions et desrentrées publicitaires. Elle souffre del’inexistence d’un cadre normatif pour sesagents et manque encore de compétencesprofessionnelles (Monteiro, 2001). Elleréalise incomplètement sa mission deservice public puisque seulement 20% desa production est nationale : au Cap Vert,on regarde surtout des produits achetésd’origine portugaise, brésilienne etfrançaise. A cet égard, « l’insertionmondiale » (dans la dépendance) estbonne, avec, en prime, la possibilité deregarder, au moins dans les villes, leschaînes portugaise (RTPI) et française(CFI) qui utilisent les mêmes relais. Cesfaiblesses conduisent donc RTC à sous-utiliser l’excellent réseau de câbles enfibre optique et de relais locaux dans lesîles. Les surcoûts dus aux déplacementsinter-insulaires limitent trop les reportagesaux îles de Santiago, Sao Vicente et Sal.Le coût des prestations étant élevé, le rôlesocial à jouer, particulièrement celui de latélévision pour l’éducation, ne peut que setrouver compromis.

Assez peu autonome par rapport aupouvoir politique, la télévision nationalen’a pas de concurrente privéecapverdienne. Faute de moyens, elle nepeut avoir d’ambitions régionales (Afrique,Brésil) via un support satellitaire, et doitd’abord améliorer ses capacités créatives,éventuellement en sollicitant l’aideinternationale.

L’activité radiophonique de RTC se faitavec du matériel moderne et de bonniveau. Ses concurrentes sont des radiosprivées : Radio Nova (catholique, àMindelo), Radio Commercial et Praia FM(Praia). Le Cap Vert reçoit aussi lescanaux internationaux portugais (RDP),français (RFI) et américain (Voz deAmerica). Comme moyen de contributionà la décentralisation et à l’affirmation de lavie locale, le développement des radioslocales privées ou communautaires,éventuellement sur la base technique des

« boucles radio » est à l’ordre du jour :« Radio rural » de Santo Antao,« Mosteiros FM » à Fogo, Radio SantaCatarina (Assomada, Santiago), mais il estgêné par l’enjeu politique qu’ellesreprésentent.

III. Développer la cyber-informationcitoyenne

L’Internet permet de développer unevéritable « information citoyenne », c'est-à-dire une information « par le bas », horsdu contrôle de la presse et des autresmédias, officiels ou non : cette « alter-information » est surtout utile commeforum d’échange d’idées et dediscussion sur le Web et doit êtrel’expression d’une citoyenneté positive. Lerôle de l’Internet est aussi d’être unfournisseur de « meta-informations ». Lesportails, les moteurs de recherche et dansune certaine mesure les sites Web jouentce rôle. Des portails capverdiens ont étécrées. A la trentaine de sites Internetcapverdiens hébergés par Cabo VerdeTelecom s’ajoutent une dizaine de sitescrées sur d’autres serveurs. Plusieursmoteurs de recherche sont en service. Lesplus importants sont « www.nave.cv »,« www.portaldecaboverde.com » ,« caboverdesearch », « fandata ». S’ilssont au service du citoyen, ils ne serontvalorisés que si les citoyens s’approprientet intègrent cette base d’information dansleur propre pratique de connaissance.

La création de sites Webgouvernementaux (le principal estwww.governo.cv) par la RAFE permet àl’usager d’être informé sur les structurespolitiques et administratives du pays, maisaussi sur les décisions fondamentalesprises par le gouvernement, lesdiscussions de l’Assemblée Nationale(très active en matière de technologies del’information et de la communication),l’évolution de la législation, les résultatsdes consultations électorales, lescontroverses entre partis politiques. Cecifavorise grandement la transparence, etconcourt à une meilleure information ducitoyen (et de l’homme politique).

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SECTION II :COLLECTIVITES LOCALES ETNOUVELLES TECHNOLOGIES DEL’INFORMATION ET DE LACOMMUNICATION

Dans un pays confronté à sesenclavements, et sensibilisé peut-êtredavantage qu’ailleurs à la question de ladécentralisation des pouvoirs à cause del’insularité, les dirigeants locaux perçoiventles NTIC comme un levier réel dedéveloppement local. Le Cap Vert donneun exemple des demandes inégales, desstratégies, et des usages que lescollectivités décentralisées ont en matièrede TIC, mais aussi de leurs compétenceset des obstacles rencontrés pour pouvoirmener à bien leur projet.

I. La politique de décentralisationde l’Etat

Les lois de décentralisation de 1996donnent aux collectivités locales despouvoirs importants, tant en termespolitiques (assemblées et présidents deCâmara élus) que de gestionadministrative et territoriale (ressourcesenvironnementales, routes,assainissement, innovation économique etd’emploi). Les municipalités peuventpasser des accords de coopération avecdes organismes de pays étrangers sanspasser par le gouvernement central. Lesmoyens transférés et les ressourcespropres ou attribuées ne sont pas toujoursà la hauteur du projet politique, et lescollectivités sont fréquemment confrontéesà la médiocrité et l’insuffisance de leursressources.

Le suivi de la politique de décentralisationest assuré par le Ministère de la Réformede l’Etat, Administration publique etPouvoir local. Le transfert de la fiscalitéest au cœur du problème du pouvoir local,mais d’autres obstacles existent,notamment la faiblesse des ressources etdes compétences techniques et humaines

Trois programmes structurent l’appui à ladécentralisation : le Plan de modernisationdes municipes équipe partiellement lescollectivités (Gouvernemental), le Plan

National de Décentralisation de l’Etat aideà la définition du statut de la fonctionpublique territoriale (avec l’aide du PNUD),le Programme d’appui à l’administrationmunicipale forme les cadres (avec l’aidede la Banque Mondiale).

II. Décentralisation et dynamiquede l’équipement en NTIC

L’enquête nationale (1998) concernantl’équipement informatique desmunicipalités montrait à la fois la relativeprécocité d’acquisition et la modestie desmatériels, un sous-équipement en logicielsspécialisés et surtout un déficit entechniciens et en formations. Praiadétenait 21% du parc informatique desseize administrations municipales. Lesmunicipalités isolées et à personnalitéinsulaire forte (Sao Filipe à Fogo, SaoNicolau, Sal) étaient mieux équipées queles municipalités de l’intérieur de l’île deSantiago, même relativement proches dePraia et que les deuxième et troisièmevilles du pays. 5,2% étaient connectées.Les personnels « sans formation »représentaient 19,4% du total, beaucoupplus en réalité, 20% s’affirmant « auto-formés ».

Malgré le rythme lent d’acquisitions de TICet l’inégalité des situations, des progrèsconsidérables ont été faits. En 2003,toutes les municipalités disposent d’aumoins une adresse électronique (8 pour laCâmara Municipal de Praia), de Fax et detéléphones filaires.

Le Plan d’équipement des troismunicipalités pilotes de Praia, Sal et SaoVicente a débuté. Elles sont devenues lefer de lance de la « révolution informatiquemunicipale », non seulement en ce quiconcerne l’acquisition de matériels récentsperformants, mais également au planinstitutionnel, avec la création d’unedirection informatique dans lesmunicipalités, et l’organisation d’unevéritable gestion des ressources humainesdes administrations locales, enfin entermes d’acquisition d’outils géomatiques.

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II.1. Logiques et stratégiesd’équipement

Trois types de municipalités existent auCap Vert : collectivités très rurales, peupeuplées (Boa Vista, Brava) ou trèspeuplées et pauvres (Santa Cruz, Tarrafal,Paùl), des municipalités plus urbainesavec des activités économiques notables(Sao Filipe, Sal), des municipalités trèsurbanisées (Sao Vicente, Praia). Leurspriorités varient, les besoins aussi, lesous-emploi et la lutte contre la pauvretérurale pouvant paraître peu en rapportavec un équipement TIC à usage surtoutadministratif. Les besoins basiques enélectricité et téléphone étant résolus (saufdans certains espaces très montagneux),les collectivités ont surtout des demandesen bureautique, en formation, enéquipements socio-éducatifs, maisrarement pour la promotion de l’initiativeéconomique. Elles sont peu exigeantes enmatériel : les demandes se calent sur lestechnologies du moment. L’outilinformatique et le téléphone cellulairesemblent être des moyens prioritaires deconnaissance et de mise en relation desacteurs de l’aide au développement.

La demande de formation concerne lamaîtrise de l’usage des logicielsclassiques de bureautique, et la formationtechnique à la maintenance. Rare est lademande technique d’ingénierie logicielleproprement dite, avec apprentissage deslangages de programmation, au contrairede la formation à l’Internet et à la créationde sites Web qui, elle, est très demandée.La connaissance du territoire et de sesressources apparaît comme un enjeuimportant, mais les bases de données etles systèmes d’information géographiquessont inégalement perçus comme unetechnique indispensable d’aide à ladécision.

Les NTIC sont peu demandées commeoutil facilitant l’accès public aux servicesde l’Etat en région et à ceux descollectivités locales. Elles se préoccupentdavantage d’accompagner les serviceséducatifs, de santé et éventuellementculturels de l’Etat en région en créant denouvelles structures ou en encourageant

celles-ci lorsqu’elles existent. Plusieursmunicipalités se sont engagées dans cettepolitique, avec l’aide de diversescoopérations.

II.2. Etat et Coopérations

Les municipalités sont allées chercher desdotations auprès de l’Etat et de diversescoopérations. Ces initiatives et leursrésultats créent d’importantes différencesd’équipement et d’usage. Sans doute faut-il voir ici la conjonction de la sensibilisationdes responsables municipaux aux TIC, dudynamisme municipal mis à la recherchede partenaires bailleurs de fonds, et de lapression locale en matière de demanded’infrastructures socio-économiques.

Même si elle n’est pas sans inconvénient(matériel inadapté, absence de suivi de lamaintenance), cette politique du « chacunpour soi » permet aux collectivités de seprocurer rapidement du matériel. Dès1996, Praia s’équipait d’un SIG venu d’unecollaboration avec un bureau d’études liéà Coopération 92, ONG officielle dudépartement des Hauts de Seine (France).La ville de Praia a donc dès 1997-1998réalisé un remarquable travail decartographie cadastrale etd’aménagement urbain, et formé (enFrance) plusieurs techniciens qui ontanimé son Cabinet d’Etudes et dePlanification. Le Luxembourg pratiquecette coopération décentralisée avecTarrafal (Santiago), équipée d’une salle dedocumentation et d’ordinateurs, et RibeiraGrande (Santo Antao) pour l’office dutourisme local (cf. Encadré 7 pour unaperçu des résultats de ces coopérations).Ailleurs, ce sont des jumelages qui enconstituent le socle : la connaissance duterrain, les relations de confiance facilitentcette politique.

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Encadré 7

Le rôle des coopérations

A Paùl (Santo Antao), la coopération avec la ville de Sant-Polten (Autriche) a permis, avec la participationfinancière active d’une association de Capverdiens émigrés, l’installation d’une salle multimédia comprenant sixordinateurs pour les jeunes. Ceci s’ajoute aux cinq ordinateurs offerts par les Canaries, à cinq autres donnés parle Portugal, et aussi à ceux attribués par le gouvernement.

Dans le cadre de l’appui à la décentralisation du programme du Gouvernement, la Coopération Autrichienneappuie les Cabinets Techniques Municipaux (GTM) des Mairies de Santiago dans l’amélioration des capacitésorganisationnelles et dans la définition d’une stratégie de planification. Le projet dispose d’une page Web où ontrouve quelques cartes thématiques et informations sur chaque mairie de l’île de Santiago.

A Tarrafal (Santiago), les autorités municipales ont obtenu du Luxembourg l’équipement d’un centre dedocumentation. Santa Catarina a approuvé l’installation en 2001 d’un télé-cybercentre communautaire géré parl’Association des Femmes de Santa Catarina et financé par l’UIT et Cabo Verde Telecom.

Les revendications auprès de l’Etat ont étéd’autant plus fortes qu’il existait unepolitique nationale impliquant un effortd’équipement informatique : lesmunicipalités ont demandé deséquipements, des formations et destechniciens afin de mener à bien laréforme de gestion financière qui leur étaitimposée par l’Etat lui-même, mais pourlaquelle celui-ci ne donnait pas de moyensd’accompagnement suffisants.

De même, l’existence d’une autoritéchargée de la décentralisation impliquaitune forte concertation entre collectivités etreprésentants de cette autorité (Ministèrede la Réforme de l’Etat, Administrationpublique et Pouvoir local).

Les autorités municipales ne sont pasinsensibles aux sociétés étrangères quileur proposent du matériel et des logiciels,directement ou via leurs coopérationsrespectives. Celles-ci s’adressent plutôt àl’Etat, qui souhaite équiper lesmunicipalités de manière homogène : dessociétés espagnoles ou françaisesproposent actuellement des “ paquets ”comprenant images satellitaires et leurslogiciels de traitement, ainsi que deslogiciels SIG permettant de réaliser desbases de données et une cartographie desterritoires municipaux. La RégionAutonome des Canaries a développé desactions de solidarité dans le cadre duréseau des petits pays et régionsinsulaires, et la France parce qu’elle

appuie officiellement le gouvernement duCap Vert dans sa politique dedécentralisation, ce qui est intéressantpour « vendre » son savoir-fairetechnologique.

II.3. TIC, mise en réseau etcollaborations

Les stratégies d’équipement et d’usagedes TIC des collectivités sont surtoutindividuelles. Les TIC sont peudissociables d’autres usages, et n’ont pasencore provoqué de révolution dansl’organisation générale des administrationset du travail ni dans les stratégies derecherche de l’aide. Les initiativesémanant proprement des collectivitéslocales demeurent embryonnaires, enpartie parce que les politiquesinformatiques locales l’étaient encore voicipeu. Constatons que ce sont bien souventles bailleurs de fonds qui proposentd’abord aux collectivités, ou même sepassent de leur avis en traitantdirectement, même pour des projetsrégionalisés, avec les autorités centralesdu pays.

Des réseaux se forment pourtant. Au CapVert, il existe une Association Nationaledes Municipes (ANMCV) qui fédère lesactions des collectivités, crée dessynergies en termes d’initiatives et derésolution des problèmes locaux, debanque de données administratives etfinancières municipales, tente de faire des

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économies d’échelle grâce à la mise encommun de données et de techniquesdirectement liées à l’usage des TIC. UneAssociation des trois Municipes de SantoAntao existe depuis 2000. Elle met encommun les problèmes de gestionmunicipale et certains aspects dudéveloppement économique desterritoires, et a constitué un réseauinformatisé.

III. Réalisations et usages des NTIC

Les réalisations sont inégales mais nesont que partiellement compensées par lapolitique d’appui de l’Etat à ladécentralisation. L’un des défis majeursest la question de la gestion spatialeinformatisée des territoires locaux.

III.1 La gestion informatisée desadministrations locales

Les usages « décentralisés » des TIC semultiplient, mais d’une manière générale,ils demeurent limités. Les réalisations sontvariées, mais classiques. L’informatisationde la gestion administrative, financière etdes ressources humaines du territoirelocal est en cours dans chacune desmunicipalités. La situation actuelle estcontrastée, et va de l’informatisationeffective et la mise en réseau de tous lesservices (Praia) à une informatisationpartielle, réduite aux services financiers,au secrétariat général et au secrétariatdes responsables politiques et techniques,auxquels on peut ajouter l’utilisationpublique et privée de l’outil (incluantcourrier électronique et Internet) par leresponsable principal et les chefs deservice.

A. Plans cadastraux, cartes, BD etSIG pour l’aide à la décision

Un des usages les plus prometteurs desNTIC concerne la gestion territorialeinformatisée avec des bases de donnéeset des SIG et permettant la mise en placed’observatoires. Mais les collectivitéslocales sont confrontées au doubleproblème des ressources financières et

humaines leur permettant d’installer etutiliser ces outils.

La politique et des aménagements malcoordonnés ne facilitent pas les choses.Praia a été un précurseur en matièred’utilisation de SIG. Mais la couleurpolitique du Municipe a changé en 2001 :la nouvelle équipe n’a pas su ou voulugérer l’outil et l’équipe de techniciens duCabinet d’Etudes et de Planification a étédispersée. La municipalité est revenue auxvieilles méthodes, avant de comprendre,en 2003, l’utilité du SIG existant etrelancer une politique d’utilisation de cetoutil et de nouveaux équipements.

La municipalité de Maio a reçu l’appui dela coopération française dans l’utilisationdes images satellitaires de hauterésolution (2,5 mètres, multi-spectrale et0,6 mètres panchromatiques) pourl’élaboration du plan urbain détaillé de laVille de Porto Inglês et Morro. Plusieursmairies se trouvent encore dans unephase d’initiation, par défaut deressources humaines et d’équipementsnécessaires. Toutes les mairies nedisposent pas d’une cartographie à grandeéchelle (1 :1000) et rarement sous formatdigital. L’informatisation du cadastre ruralet urbain comme outil de gestionterritoriale constitue un grand défi pour lesmairies.

B. Des accès publics

L’effort le plus significatif des collectivitésconcerne l’ouverture de sallesinformatiques et centres de documentationinformatisés pour les jeunes et decybercentres, soit municipaux, soit parl’intermédiaire d’associations aidées etencadrées par la collectivité locale, etéventuellement des coopérations.Quelques collectivités territorialesconnaissent de belles réussites : Tarrafal,Ribeira Grande, Paùl, Assomada, SaoFilipe sont toutes équipées.

III.2. Les NTIC pour le développementéconomique et social local

Un des enjeux des TIC concerne ledéveloppement de synergies entre les

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responsables des collectivités locales etles acteurs locaux du développementéconomique. Ce sont surtout desentrepreneurs privés « en région » quis’intéressent aux TIC comme outil pouraméliorer leur information et surtout leurcommunication avec leurs partenaires.L’ordinateur est pour eux de peu d’intérêt,au contraire du téléphone mobile etéventuellement du Fax. Les Municipescapverdiens ont, certes, des politiqueséconomiques. Mais celles-cin’apparaissent pas sur les rares sitesInternet crées, sinon sous une formepublicitaire, notamment en ce quiconcerne le développement touristique.Les collectivités locales ne semblent pasencore arrivées à ce type d’utilisation. Cesont les acteurs locaux qui, dans quelquesrégions, valorisent collectivement leuractivité grâce aux TIC.

Les collectivités sont-elles tentéesd’utiliser les TIC comme moyen depromotion, outil publicitaire, mais aussicomme outil de communication sociale etcomme arme politique ? Oui, dans lamesure où elles ont été capables de créerun site Internet, et à condition que ce sitesoit actualisé, ce qui est loin d’êtretoujours le cas. En fait, la plupart desinformations concernant les collectivitésterritoriales se retrouvent sur des sitesgouvernementaux, qui les présententensemble ou des sites privés (à caractèretouristique notamment). Jusqu’à présent, iln’existe pas véritablement de politiquesmunicipales d’utilisation de l’Internet.

En matière d’action politique, la questiondes TIC en milieu rural comme en ville sefocalise sur les radios et télévisionslocales privées et/ou communautaires. Laquestion est sensible : détenir un outil decommunication de ce type constitue unavantage considérable pour un parti, ungroupe, un ou des notabilités locales. Labataille politique dans les collectivitéscapverdiennes gène l’installation et lamultiplication des radios communautaires,pourtant bien utiles à la population (et à ladémocratie).

Etat et collectivités territoriales ont uneresponsabilité majeure dans le processus

pouvant mener à la réalité d’un e-gouvernement au Cap Vert et à la qualitéde la gouvernance nationale et dans lesterritoires. Cette responsabilité estassumée, mais elle est gênée par lafaiblesse des ressources financières etdes compétences humaines disponibles.La transparence démocratique, l’accès àl’information, la gouvernance ne peuventqu’être améliorés par le développementdes NTIC, et l’Etat se doit de poursuivrel’effort amorcé pour aller vers la réalisationd’une véritable société de l’information.

SECTION III :EDUCATION ET NOUVELLESTECHNOLOGIES DE L’INFORMATIONET DE LA COMMUNICATION

La taille modeste du pays et la pauvretéde ses ressources n’ont pas permis,jusqu’à présent, de créer au Cap Vert uneuniversité offrant toute la gamme desfilières de formation fondamentale,d’ingénierie et de recherche Une partiedes étudiants fait ses études à l’étranger(2.000 boursiers/3.638 étudiants au CapVert). Sept établissements existent : deuxInstituts de formation de maîtres et deprofesseurs, quatre écoles d’ingénieurs ettechniciens, une université (privée) àenseignement incomplet. Ils offrent desformations, notamment scientifiques,plutôt orientées vers la satisfaction d’uncertain nombre de besoins en cadres dupays (activités maritimes, commerce etgestion, administration, agronomie,enseignement et recherche). Comme lesautres structures des services publics etprivés, le secteur éducatif capverdien estconfronté à l’apparition de l’informatique etdes TIC. Il est concerné du double pointde vue de l’adoption des nouvellestechnologies en vue d’améliorer la gestionde l’ensemble du système, et de l’insertiondes NTIC dans les programmes scolaireset universitaires, à la fois comme outil deconnaissance et comme filière d’étude etde formation.

Même si des progrès ont été réalisés sousla responsabilité de l’Etat, l’équipementdes structures éducatives nationalespubliques ou privées associées est encore

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très médiocre dans les niveaux primaire etsecondaire, et un peu plus important dansl’enseignement supérieur et la recherche,où existent déjà des filières de formationaux technologies et aux métiers del’informatique, ainsi que des programmesde recherche fondés sur l’utilisation desbases de données informatisées et dessystèmes d’information géographiques.

I. NTIC, Enseignement supérieur etrecherche

Les Institutions de l’EnseignementSupérieur (IES) du Cap Vert ne font pasencore usage comme elles le devraientdes technologies de l’information, ni dansl’administration et la gestion académique,ni dans les programmes de formation desélèves. Seuls trois établissements sur septsont dans un état plus avancé dedéveloppement en ce qui concernel’utilisation des applications de gestionfonctionnant en réseau.

I.1. La médiocrité des équipementspédagogiques

La faiblesse de la capacité installée, entermes d’équipements et d’infrastructurespour ce niveau d’éducation au Cap Vertest réelle : il existe en moyenne un seulordinateur à usage pédagogiquedisponible pour 22 élèves del’enseignement supérieur au Cap Vert(Voir Annexe 1). En chiffres absolus,l’établissement le moins mal équipé estl’université privée Jean Piaget (960étudiants) qui dispose de 62 ordinateurs(plus de 80 seront installés en 2003-2004),soit 1 pour 15,5 étudiants. Cette structureconcentre d’ailleurs 36,3% du parc desordinateurs d’enseignement supérieur dupays (pour à peine plus du quart desétudiants). Les établissements deformation en ingénierie offrent un meilleuraccès aux étudiants (ISCEE : 1 pour 10,ISECMAR : 1 pour 10,7, IESIG : 1 pour13,7). Si le Centre de Formation Agrairedispose de 1 ordinateur pour 4 étudiants,à l’opposé les structures de formation demaîtres et professeurs sont trèsinsuffisamment équipés, puisque 46% desétudiants se partagent 15,8% desordinateurs à usage pédagogique (l’Institut

Pédagogique : 1 ordinateur pour 40,3étudiants à Praia et aucun pour les 283élèves-maîtres à Assomada, et l’ISEn’offre aux futurs enseignants que 1ordinateur pour 60,5 étudiants) !

Si les insuffisances sont presque partoutcriantes, la situation des établissementsde formation des maîtres est doncparticulièrement médiocre, alors qu’il estreconnu que la qualité de la familiarisationaux NTIC par les enseignants dès le cycleprimaire constitue un indéniable atout pourla qualité des savoir-faire de la futurecyber-jeunesse.

Le temps moyen d’utilisation par lesélèves des ressources informatiquesdisponibles est, en dehors des cours, de 3heures par semaine, et varie entre 2 et 6heures. Les professeurs ont une utilisationhebdomadaire moyenne plus intense, desix heures, surtout à l’ISECMAR et àl’université Jean Piaget, où l’usage desNTIC est associé aux activités derecherche. Dans la majeure partie (80%)des IES, les professeurs ont cependant unaccès limité à l’outil informatique, et fontéventuellement usage de leurs propresressources. Le fait que la plupart desinstitutions de l’enseignement supérieursoient connectées à l’Internet à travers leRéseau Digital d’Intégration de Services(RDIS), et qu’il n’existe qu’une seule lignedédiée avec un intranet, est révélateur del’utilisation encore très limitée des NTICdans l’enseignement supérieur au CapVert. Les IES sont peu reliées aux réseauxde recherche universitaire, bibliothèquesvirtuelles ou autres institutions etorganismes du monde à vocationd’éducation et de formation.

Les conditions pour la mise en place deprogrammes d’enseignement à distances’appuyant sur les technologiesd’information et de communicationcommencent à peine à exister, et deuxIES commencent à les pratiquer.

Il faut insister aussi sur le fait que l’un desprincipaux obstacles à l’utilisation desNTIC dans les structures éducatives duCap Vert, et plus particulièrement dans lesétablissements d’enseignement supérieur

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et de recherche, est le coût prohibitif descommunications et des services associéscomme l’Internet. De plus, les mesurespolitiques d’incitations contribuant à lapérennisation des systèmes de support etde soutien à des programmes deformation des maîtres, professeurs,formateurs et gestionnaires de l’éducationpour l’utilisation généralisée de NTIC sontinexistantes.

I.2. L’informatique dans lesprogrammes de formation

Quatre établissements d’enseignementsupérieur du pays enseignentl’informatique (ISE, ISECMAR, JeanPiaget et IESIG) avec un total de 270étudiants inscrits dans cette filière (7,4%des étudiants de l’enseignementsupérieur). Les cours enseignés sont :Ingénierie en Informatique et Automation,Ingénierie de Système et Information,Informatique de Gestion. En général,l’initiation à l’informatique et auxtechnologies de l’information font partiedes cursus de toutes les filièresenseignées dans les IES. L’universitéJean Piaget offre désormais unenseignement en Informatique générale etde gestion, en Sciences de laCommunication, ainsi qu’une autreformation préparant à l’examen du CiscoCertified Network (elle est membre duréseau des Académies CISCO). C’estprincipalement l’ISECMAR qui assure laformation en ingénierie informatique« hardware » (ingénieurs et techniciens).Cet établissement propose aussi, demême que l’IESIG et l’université JeanPiaget, des formations en informatiquegénérale et de gestion). Les élèves-maîtres et élèves-professeurs bénéficientd’une initiation à l’Institut Supérieur d’Education et à l’Institut Pédagogique dansdes conditions beaucoup moins favorables(mais moins onéreuses pour les familles)que dans l’université Jean Piaget où lesdroits d’inscription sont beaucoup plusélevés. Au total, la présence del’informatique dans l’enseignementsupérieur est très insuffisante et préparepeu les jeunes générations aux défistechniques, économiques et culturels du

XXIème siècle et aux transformations dela société.

I.3. La recherche scientifique

La recherche scientifique et technologiquecapverdienne s’est progressivementorganisée, au moins dans les domainesintéressant le développement du pays :développement rural, foresterie,halieutique, climatologie, océanographie ethydrogéologie notamment. Le Cap Vertest lié à quelques réseaux de rechercheinternationaux, notamment en ce quiconcerne les recherches en halieutique(l’INDP avec l’IRD et IFREMER parexemple, l’INIDA avec le CILSS et lesuniversités et organismes travaillant surles problèmes agraires et biologiques despays arides comme le CIRAD, France,l’université d’Arizona, USA) ou encore ence qui concerne les recherches envolcanologie, où l’ISE est bien intégrédans un réseau international avec leJapon et le Portugal. Les projets financéspar les coopérations internationales ontpermis d’équiper assez précocement lescentres de recherche (années 1980) et derenouveler les matériels (l’INIDA a acheté15 ordinateurs Pentium IV en 2002).L’utilisation des nouvelles technologies estassez répandue, notamment dans lesdomaines de la recherche et gestion despêches (INDP, Instituto Nacional dasPescas), la maîtrise des eaux de surfaceet souterraines (INGRH, Instituto Nacionalde Gestao de Recursos Hidricos),l’environnement et le développementagricole et pastoral (INIDA, InstitutoNacional de Investigaçao eDesenvolvimento Agraria). L’INIDA adéveloppé des bases de donnéesenvironnementales. Il dispose desystèmes d’information et de SIG sousIdrissi, Arc View, Map Info (Systèmed’Information sur l’Environnement, SIGmultifonctions pour l’île de Santiago),d’une collection d’images satellitaires et delogiciels de télédétection. Malgréd’indéniables réussites et l’intégration àdes réseaux internationaux, la rechercheen sciences de la Terre et de la Vie, ensciences humaines et sociales comme enmédecine et dans les domaines littéraireset culturels, demeure contrainte et limitée

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à la fois par le manque de ressourcespropres et par la faible taille des structuresscientifiques nationales. La révolutioninformatique, déjà amorcée depuisquelques années et renforcée par lagénéralisation de l’usage de l’Internetpourra permettre aux chercheurscapverdiens de mieux s’intégrer dans lesréseaux de partenariat avec les grandesstructures des pays développés.

II. Les insuffisances del’Enseignement primaire etsecondaire

Pour le primaire et le secondaire, le défi àrelever est énorme, et l’urgence est larègle. En effet, au Cap Vert, la quasi-totalité (96%) de l’effectif en âge scolaireprimaire est scolarisé, et 46% pour lesecondaire. L’efficacité de l’enseignementest gênée par la rareté des initiations etdes formations informatiques dispensées,alors que le rôle de l’éducation pourl’appropriation des NTIC est essentiel.

II.1. NTIC et Enseignementsecondaire

En ce qui concerne l’enseignementsecondaire, il n’existe pas encore deréseau informatique intégrant les écolessecondaires, ni au niveau régional, ni auniveau national (Voir Annexe 2). Lespremiers pas ont toutefois été franchispour doter les écoles d’un systèmeintégré de gestion scolaire, dans touteson extension.

Le plan d’étude des deuxième et troisièmecycles de l’enseignement secondaireintègre des cours d’informatique, aveccomme objectif général la familiarisationdes élèves avec l’ordinateur pourl’acquisition d’une formation de base leurpermettant de dominer les outils pour leurusage quotidien et spécifique, notammentdans les différents domaines de leursétudes.

Environ 90% des ressources disponiblesdu parc informatique sont consacrées àl’enseignement d’apprentissage. Maisdans ce niveau d’enseignement, où

l’apprentissage et la familiarisation auxnouvelles technologies de l’information etcommunication sont déterminants pour lerenforcement des capacités nationales etla constitution d’un vivier de techniciens,on ne dispose encore que d’un ordinateurpour 208 élèves, ce qui est très insuffisantpour pouvoir prétendre offrir aux élèvesune formation de qualité.

Sur un total de 48.349 élèves des 26établissements, 10.263 (21, 2%), répartisdans 7 établissements (soit 27%), n’ontpas d’accès aux nouvelles technologies,puisque leur structure n’en dispose paspour la pédagogie. Quatre établissementsseulement sur vingt six sont connectés auréseau de l’Etat. La situation est meilleureen ce qui concerne les équipementsadministratifs, puisque la totalité desétablissements dispose d’ordinateurs pourles services et la gestion.

Les situations sont inégales : à l’EcoleTechnique de Santa Catarina (Santiago),le ratio est de 1 ordinateur pour 52 élèves,mais il est de 1 pour 677 au Lycée S.Delgado de Ribeira Grande (Santo Antao).Les établissements de Praia (31% desélèves du pays) offrent 28% desordinateurs (ratio : 1/231). A Sao Vicente(15,6% des élèves), on trouve 21% desordinateurs (ratio : 1/154 élèves). Onremarquera la situation « moyenne » desétablissements des municipalités trèsdensément peuplées de l’intérieur deSantiago, l’absence d’équipements àMaio, Sao Nicolau et Boa Vista (maisBrava offre 1 ordinateur pour 79 élèves).

II.2. L’Enseignement primaire

Moins de 10% des écoles primaires duCap Vert disposent d’un ordinateur, et laformation des maîtres est très insuffisante.Pour l’enseignement primaire etsecondaire, le projet PROMEF (Projet deConsolidation et de Modernisation del’Education et de la Formation, financé parla Banque Mondiale, avec la FondationGulbenkian et le gouvernement du CapVert) et initié en 1999, pallierapartiellement les faiblesses actuelles enmatière de formation, mais il doit aussicréer des bases de données pour la

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gestion des élèves, ainsi que pour lagestion de l’éducation et le suivipédagogique. En attendant, il n’existeaucun plan global d’informatisation(incluant la connexion à l’Internet) desstructures scolaires du pays.

III. La gestion informatisée dusystème éducatif

En ce qui concerne l’utilisation des NTICdans la gestion de l’éducation, la situationa connu des améliorations grâce audéveloppement d’un Systèmed’Information pour la Gestion del’Education (SIGE), dans le cadre duProjet de Consolidation et deModernisation de l’Education et Formation( PROMEF).

III.1. Initiatives en cours d’exécution

Dans le cadre des activités déjàdéveloppées visant la construction d’ungouvernement électronique, lacommunauté électronique du secteur del’éducation est en train de prendre corps.En effet, il est déjà possible aux principauxagents et services du Ministère del’Education de communiquer en ligne entreeux, mais également avec les principalesinstitutions de l’enseignement. Lesinstitutions déjà citées sont reliées entreelles à travers le réseau du Gouvernementqui compte environ 190 postes,accessibles à un nombre considérable defonctionnaires liés à Internet.

L’élargissement de la communautéélectronique du secteur de l’éducationest un défi a relever qui passe parl’extension des infrastructures decommunications et l’acquisition deséquipements pour toutes les délégationsscolaires, les écoles secondaires et lesautres institutions d’ l’enseignement dupays. Des efforts importants ont étédéployés au niveau des différentsMunicipes du pays, comme l’atteste leprojet de connectivité de plus de 12institutions, en cours de mise en œuvredans les îles les plus importantes(Santiago et S. Vicente).

III.2. Un système d’information pourla gestion du système éducatif

La première étape du développement d’unSystème d’Information pour la Gestion del’Education (SIGE) est conclue. Ce projeta apporté une grande efficacité dans laplanification des activités de l’éducation etl’évaluation du système del’enseignement, et a compté surl’engagement des services centraux, lesdélégations des écoles secondaires et lespôles éducatifs. Le SIGE intègre desapplications dans les domaines desstatistiques scolaires et gestion des flux,gestion scolaire, gestion de boursesd’études, évaluation, budget, ressourceshumaines et gestion.L’application de gestion scolaire est enphase de mise en place dans toutes lesécoles. On prévoit qu’elle apporterad’énormes avantages pour la gestion dusecteur éducatif et des écoles. Ellepermettra en particulier d’affiner ladéfinition des normes et paramètresscolaires, d’assurer une meilleure gestiondes inscriptions, et du registre desenseignants. Elle facilitera la gestion desfrais d’inscription et du budget des écoles,l’évaluation des élèves, de l’enseignant etde l’école, et la production desinformations sur l’école en temps utile. Ala Direction Générale de l’EnseignementSupérieur et des Sciences fonctionne uneapplication de gestion des boursesd’études, disponible en réseau selon lesbesoins, permettant la gestiontransparente de tout le processus descandidatures aux bourses d’études dansle pays et à l’étranger. Mais la portée desactivités développées est assez limitéedans la mesure où le réseau resterestreint aux services centraux.

Toutefois, un processus d’expansion duréseau étant en cours, on peut penserque, à court terme, un progrès significatifsera fait pour rendre disponible les NTICpour le développement de l’administrationdu secteur, notamment le renforcementdes capacités par la formation des jeunesdans la perspective de consolidation de lasociété de l’information au Cap Vert.

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IV. Formation et société del’information

Le secteur de l’éducation a une placeessentielle, compte tenu de tout ce qu’ilreprésente, pour le renforcement descompétences humaines. Il constitue ainsil’un des piliers du Plan Stratégique deDéveloppement de la Société del’information en cours d’élaboration. Laquestion de la formation est essentiellepour que le Cap Vert puisse répondre audéfi de l’intégration dans l’économiemondiale. Au niveau individuel, il faut quechacun dispose d’un « capital decompétences », pour être autonome,exercer une influence dans la société etparticiper à la société via Internet, afin des’épanouir dans la société de l’information.L’homogénéité de l’accès a étémentionné, et pour cela un facteur crucialest mis en avant : l’éducation.Collectivement, il s’agit de stimuler larecherche et l’appui à l’entreprise par uneoffre de formations en TIC adaptée àl’objectif proposé.

IV.1. Former aux « métiersémergents » et de demain

Il ne s’agit pas seulement de former desinformaticiens capables de concevoir duhardware ou de dépanner les systèmes,mais aussi des ingénieurs concepteurs deprogiciels pour des transactionsfinancières, commerciales, des logicielséducatifs et culturels, des concepteurs desites Web. Les métiers émergents sontaussi ceux des techniciens rompus auxservices liés au coupletélécommunications-informatique :activités délocalisées de type “back office”(télémarketing, centres d'appel, centres deressources multimédia, etc.), activitéstelles que la relation clientèle, le traitementde données informatiques administrativeset de gestion financière et de personnel,l'animation, l'éducation en ligne, lestranscriptions médicales, les servicesculturels.

Au service de la société de l’information,les étudiants doivent pouvoir, à leur sortied'école, trouver la solution à un problèmeconcret de réseau, de développement

logiciel ou de dépannage système, et cecinécessite sans aucun doute une évolutiondes contenus et des pratiquesd’enseignement.

IV.2. Développer des solutions

Le droit à l’Education Pour Tous préconisépar l’UNESCO doit demeurer un credo fortde la future société capverdienne del’information. En ce qui concerne lesenfants, davantage concernés, desinitiatives existent, que le Cap Vertpourrait développer. L’initiative "SchoolNetAfrica", crée lors du Premier Forum sur leDéveloppement de l’Afrique (ADF ’99)opère actuellement dans plus de 20 paysAfricains. Il s’agit de développer desactions incluant des NTIC en milieuscolaire et universitaire et créer desréseaux pouvant servir les enseignants,les élèves et étudiants africains.

Les formations privées proposées par lesPME d’informatique du Cap Vert et aussipar le NOSI (aux administrations) peuventconstituer un appui au service publicd’éducation : la mobilisation en faveurd’une société de l’information doitencourager toutes les initiatives.

IV.3. Formation permanente desmaîtres et formation à distance

Le Cap-Vert doit faire face au doubleproblème de la rareté des professeursformés et de l’isolement de ceux qui sonten poste. Il faudrait, pour aider à laformation permanente des enseignants enposte, développer des formations àdistance, notamment en sciences ettechnologie et en formationprofessionnelle.

Le concept d’université virtuelle, quipermet la formation à distance, constituepour le Cap Vert, pays éclaté etmontagneux, une potentialité à saisir.L’université Jean Piaget l’a débuté, avecl’Académie CISCO. Des projets existent :entre l’Institut Pédagogique et le Brésil,avec la coopération néerlandaise et latechnique de la radio. L’université du CapVert devrait participer au programme del’Université Virtuelle Africaine (UVA) de la

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Banque Mondiale, mais pourrait aussi,comme membre associé à l’AUF (AgenceUniversitaire de la Francophonie), profiterde la proximité (Dakar, Sénégal) del’excellent Campus Virtuel Francophone.Les formations à distance peuventconcerner de nombreux domaines deformation, et particulièrement desformations professionnelles et des mises àniveau techniques des enseignants,comme le projet de la Banque MondialeWorld Links qui fonctionne déjà auSénégal voisin.

Le défi en matière d’insertion des NTICdans les programmes éducatifs et pour laformation des jeunes comme appui auprocessus d’insertion dans la E-économiemondiale est considérable. L’effort estamorcé, avec l’appui des structures decoopération, mais il reste beaucoup àfaire.

SECTION IV :SANTE ET NOUVELLESTECHNOLOGIES DE L’INFORMATIONET DE LA COMMUNICATION

L’intérêt des NTIC pour l’amélioration desservices publics et privés de santé du CapVert est indéniable. La qualité de la santéet des systèmes de soins constitue unobjectif important de développementhumain du Cap Vert, un défi pour lemillénaire pour le développement, et l’undes objectifs sociaux de la future sociétécapverdienne de l’information. Le Cap Verta de bons résultats en matière de santépublique, mais il a du mal à développerdes équipements modernes très coûteuxet ne dispose pas encore des bases dedonnées médicales ni d’une gestioncomplètement informatisée des structuresexistantes.

I. Le retard de l’informatisation dusystème de santé publique

Les structures de santé publique souffrentd’une carence importante en équipements,tant en ce qui concerne les outilsélectroniques à usage strictement médicalque les classiques matériels debureautique pour la gestion des

établissements de santé publique et dusystème national de santé, et comme outild’information et de communication.

Le réseau de santé, présent dans tous lesmunicipes et constitué d’hôpitaux et decliniques, est efficace, et les médecinssont compétents (le Cap-Vert a de bonsrésultats en matière de santé publiquecomparativement aux autres pays del’Afrique au sud du Sahara).

Les hôpitaux et cliniques des deuxcapitales sont équipés et connectés àInternet, mais ceux des autres structuresmunicipales ne le sont pas tous. Lesusages des NTIC sont encorerudimentaires, puisque l’informatisationdes registres médicaux hospitaliers etcliniciens est seulement en cours. Lesusages administratifs ont débuté, maisceux liés à la problématique de la santésont encore embryonnaires.

Il n’existe pas encore de systèmed’information médical et hospitalier ni debases de données nationales ou locales,même administratives. Etablir des basesde données épidémiologiques, sur lespratiques hospitalières et les systèmesnational et locaux de santé, constitue l’undes défis de la prochaine décennie pourla gouvernance du pays.

Toutefois, il existe actuellement une prisede conscience de l’utilité et des bénéficesque les NTIC apportent à la résolution desproblèmes de santé publique, à laconnaissance et la gestion des maladieset des pratiques des malades. Ellesautorisent l’établissement de corrélationsentre les caractéristiques socio-spatialesdu Cap Vert et les pathologies. Ellesfacilitent l’établissement de plans degestion hospitalière, des flux et dessystèmes de soins curatifs, mais aussipréventifs.

Dans ce contexte, et dans le cadre dudéveloppement par l’Etat de lagouvernance électronique, uneexpérience-pilote d’installation d’unSystème d’information pour la santé (SIS)est en cours de création à l’hôpitalAgostinho Neto de Praia. Le projet

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consiste à créer des modules de gestioninformatisée. Dans un premier temps, lespriorités vont à la gestion du stock demédicaments et de produitspharmaceutiques, à la gestion des fluxd’admissions et des consultations, lagestion financière de l’hôpital et lesmoyens de diagnostic. Les premiersmodules devraient être opérationnels en2004.

II. Développer la télémédecine

Selon le docteur Hiroshima Nahajima del’Organisation Mondiale de la Santé(OMS), le développement de latélémédecine ouvre une nouvelle ère de laproblématique de la santé mondiale. Elles’appuie sur le principe de l’égalitéthéorique de l’accès aux soins par le biaisde systèmes satellitaires, considérant que40% de la médecine consiste à échangerdes informations. Ainsi, le savoir-faire desplus grands spécialistes pourra êtremobilisé sans déplacement physique despersonnes. Plusieurs types detélémédecine peuvent être développés :

• La téléconsultation permet d’éviterle transfert des malades, enétablissant le diagnostic sur place.

• La télésurveillance permet d’éviterles hospitalisations inutiles. Lemalade est équipé d’un systèmed’alarme et de transmissiond’information vers un centre desoins. Les malades cardiaques, lesdiabétiques, les femmes en coursde grossesse à risque sontparticulièrement concernés.

• La télé-chirurgie est une techniquequi permettra d’opérer localementun malade, grâce à une assistanced’un spécialiste distant et lafourniture d’imagestridimensionnelles.

• La télé-épidémiologie consiste àmettre en place une veille sanitairepour certaines maladies. L’OMS acommencé à la développer auniveau mondial, mais on peut enimaginer les applications locales etnationales.

• La télé-expertise permet unéchange d’information de tous

types entre spécialistes : imagesmicroscopiques, radiographies,scanners, résultats d’analyse. Celafavorise les diagnostics distants etla qualité de l’administration desthérapies.

• La télé-formation permet d’informerles professionnels de la santé etd’aider à la formation permanentedes médecins et personnelssoignants, et ceci en profitant desexpériences et des savoirs existantpartout dans le monde, sous lacondition que la mise en réseau lepermette.

Comme ailleurs en Afrique, un projet detélémédecine devrait relier l’hôpital deMindelo avec un hôpital de Lisbonne. Ilbute, pour être élargi à d’autres serviceshospitaliers, sur la faiblesse desressources humaines formées àl’informatique et aux matérielsélectroniques et disponibles. Il s’agitpourtant là d’une voie techniqueparticulièrement intéressante pour ceterritoire-archipel, où l’obstacle maritime etaérien est très prégnant, et où lesdifficultés de circulation terrestre danscertaines îles sont importantes. Elle n’estcependant pas exempte de problèmes :confidentialité des actes, dépendance vis-à-vis de l’environnement technologique(énergie électrique), formation desutilisateurs, coût élevé des équipementspour un pays pauvre comme le Cap Vert.

Plus généralement, il est difficile pour leCap Vert de s’équiper en matérielsélectroniques performants (scanner, IRM)aux coûts souvent extrêmement élevés. Ilne s’agit pas là à proprement parler deTIC, mais de technologies électroniquesmédicales liées. Même si les problèmessont moins graves que sur le continentvoisin, la généralisation de l’usage desTIC pourra aider considérablement à larésolution des problèmes de santépublique, tant en ce qui concerne lesproblèmes préventifs, comme la gestionde la qualité des eaux, que les opérationschirurgicales complexes, mais aussi laconnaissance des malades et la gestionspatiale des systèmes de soins.

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III. Renforcer les synergiesinstitutionnelles

L’opportunité d’adopter de nouveaux outilsdoit être mise à profit pour renforcer lescomplémentarités et les synergies entretous les acteurs de la santé en créant unréseau capverdien des acteurs de la santéassociant tous les partenaires : personnelsmédicaux, ONG, Etat, Coopérations,patients et aussi le paramédical et lesservices sociaux.

Des coopérations existent déjà, dans lesdomaines de la lutte contre le SIDA (ONUSIDA, PNUD), le paludisme, et d’autresmaladies, ainsi qu’en santé de lareproduction. Certains organismes decoopération disposent de banques dedonnées et, comme les structures desNations Unies au Cap Vert, de centres dedocumentation sur les problèmes desanté. Beaucoup d’informations sontdepuis longtemps sur le Web, mais lesprofessionnels de la santé ont-ils le tempsde les consulter ? Les NTIC rendront degrands services aux médecins isolés, carcela leur permettra de consulter desrevues professionnelles en ligne et de setenir informé des médicaments nouveaux,comme par exemple sur le site Internet del’entreprise pharmaceutique capverdienneINPHARMA.

Les conditions d’existence de laRépublique du Cap Vert ne permettentpas au pays disposer de structures deformation et de recherches médicales. Lesétudiants en médecine, une quarantaineen 2003 (le chiffre devrait tripler d’ici 2006)bénéficient de bourses pour se former àCuba. Le personnel infirmier est formédans les deux écoles existantes du pays. Ilexiste donc un problème de formation,notamment aux NTIC : équiper les écolesspécialisées, faire de la formation ou durecyclage pour le corps médical est doncune nécessité.

Du fait qu’il n’y a pas de faculté deMédecine et de Pharmacie, l’opportunitése présente de concevoir au Cap Vert unestructure d’information en réseau capabled’informer, de former, de connecter et desensibiliser pour servir toute forme de

prévention sanitaire. Elle devrait tout demême se baser dans une structureeffective ou à créer et prendre en comptela grande diversité des problèmes,incluant les pratiques de soins demédecine traditionnelle, que l’on connaîtmal mais qui, compte tenu de la situationde pauvreté monétaire d’une partie de lapopulation et du contexte culturel, doit êtreencouragée comme une pratique utile. Leprocessus de renforcement des capacitésnationales, avec l’appui de l’OMS, enmatière de surveillance épidémiologique, ycompris à travers le renforcement del’accès de délégations de santé à Internet,est à encourager.

SECTION V :GOUVERNANCE ET GOUVERNEMENTELECTRONIQUE

Au Cap Vert, tous les acteurs dudéveloppement, Etat en tête, sontengagés dans l’usage des nouvellestechnologies. Même si la progression estpartout perceptible, les ambitions, lesrythmes, les intérêts sont inégaux, parfoisdivergents. Malgré les progrès réalisésdans les services publics, la tâche àaccomplir est immense. L’ambition est deparvenir à resserrer un territoirediscontinu, contribuer à la réussite de lapolitique de décentralisation, et se placerdans des créneaux économiques capablesd’aider le pays à diminuer la pauvreté.C’est aussi la volonté de promouvoir ladémocratie et la gouvernance. Nouvellesvenues, les NTIC doivent contribuer àdavantage de transparence des pouvoirset à une meilleure participationdémocratique et citoyenne.

I. Le programme stratégique dugouvernement

Le gouvernement du Cap Vert,considérant les nouvelles opportunitésoffertes par le développement desTechnologies de l’Information et de laCommunication, s’est engagé dans unprocessus de redéfinition de la nature dela gouvernance du pays. La posturegouvernementale de création d’unesociété de l’information implique

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l’établissement d’un «gouvernementélectronique » reposant sur une réformede l’administration publique et unetransformation des relations entregouvernement, citoyen et acteurs de lasociété civile. Le programme stratégiquede gouvernance est ambitieux. Il insistesur les relations entre le gouvernementd’une part, l’administration publique, lecitoyen et les opérateurs économiquesd’autre part.

I.1. La relation Gouvernement etadministration publique

Elle vise à renforcer la coordination entretous les services de l’Etat, ainsi qu’à doterles agents de tous les outils NTICnécessaires pour rendre le gouvernementélectronique fonctionnel. Cette exigencepasse par une reformulation des politiquesd’équipement, la création d’une mentalitéouverte à la connaissance, à la formationet à la diversification des compétences. Lamise en place d’un système Intranet (etInternet) dans toutes les administrationsde la capitale a certainement amélioré lefonctionnement interne de l’Etat. Il toucheenviron actuellement 15% des agents desservices publics L’information circule donc,au moins entre responsables. L’obstacleprincipal à l’extension de cet Intranet àl’ensemble des services administratifs dupays réside davantage dans la cherté desprix de connexion que de problèmestechniques. Les économies (papier,courrier, transport) n’ont peut-être pasencore été chiffrées, le gain de temps etl’information non évalués en termed’efficacité et de gain de productivité dutravail. Mais il est clair que legouvernement électronique, même encoretrès imparfait, apporte dans un Cap Vertpauvre et soucieux d’améliorer lesprestations de son administration, unavantage décisif. Le Plan nationald’informatisation et de formation despersonnels aux technologies nouvellesdevrait utilement compléter ce dispositif.

I.2. La relation Gouvernement etcitoyen

Les NTIC doivent permettre d’établir unemeilleure collaboration entre les services

de l’Etat et les citoyens. L’objectif est defaciliter la vie des administrés, clients etusagers, en créant un changement desmentalités chez les deux partenaires, maisd’abord en créant des outils permettantd’offrir des services traditionnels demeilleure qualité, et aussi des servicesnouveaux. Cette volonté de réaliser des« transactions complètes », intégréesaisément accessibles apportera unesimplification des procéduresadministratives, une meilleure informationet un gain de temps. En plus de l’accèspar Internet, la création d’un « portail ducitoyen » accessible dans des centresd’accueil de nombreuses localitéspermettra à chacun, grâce à la possessiond’une « carte digitale », d’accéder à tousles services. La mise en place de ce« guichet unique » pour la satisfaction desbesoins en documents administratifs n’estpas aisée et demandera du temps pourêtre étendue à l’ensemble du pays.

I.3. La relation Gouvernement etpartenaires économiques

L’ambition gouvernementale est depromouvoir les interrelations avec lesopérateurs économiques, afin d’aider audéveloppement des affaires et du pays,dans le respect des options économiquesstratégiques définies. Le développementdu commerce électronique doits’accompagner d’un effort detransparence dans la gestion des biens etservices publics, dans l’information desopérateurs, par la mise en ligne dedonnées publiques (dont la définitionjuridique reste à préciser), sans compterl’accompagnement législatif derenforcement du cadre légal de cetteactivité et la promotion d’une « cultureélectronique ».

I.4. Un réseau étendu à l’ensembledu territoire national

Le projet gouvernementalde communication a pour but, surl’ensemble du territoire, de permettre auxservices déconcentrés de l’Etat et auxcollectivités territoriales de recevoir

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diverses prestations électroniques deservices.

Dans une première phase, le projetconcernera quatre domaines :

• La modernisation del’Enregistrement et du Notariat : lapassage du document papier audocument électronique facilitera lestransactions effectuées hors duterritoire national dans lesreprésentations diplomatiques etconsulaires.

• La modernisation du processusélectoral permettra d’améliorerl’accès décentralisé auxinformations électorales, ce quiaugmentera la confiance descitoyens envers le systèmeélectoral capverdien.

• Le paiement de la Taxe sur laValeur Ajoutée (IVA). Le projetpermettra de gérer la question desimpôts de manière plus équitableet plus transparente.

• L’amélioration del’intercommunication dans lesystème éducatif résoudra lesproblèmes de communication entreles services centraux et le reste duréseau, et permettra une meilleuregestion.

D’une manière plus large, le but est detransformer la manière de travailler,d’optimiser les capacités de gestion detous les services en utilisant les outilsinformatiques : bases de données, courrierélectronique, Internet, agendaélectronique etc. Toutefois, ces avancées,déjà existantes, sont limitées au niveausupérieur de décision par le fait qu’elles necouvrent pas tout le territoire national,qu’elles ne concernent pas directement lecitoyen, et que l’outil électronique n’estpas répandu ni utilisé partout. De plus, lesprix prohibitifs des prestations desservices de télécommunications proposéspar CV Telecom entravent la réalisationdes objectifs de modernisation.

II. Des applications débutantes ouen projet

Pour développer son gouvernementélectronique, l’Etat du Cap Vert a unedouble ambition : mettre à disposition deses services des applications pour lagestion, et créer des sites, informer lasociété à travers les sites Web. Certainsprojets sont transversaux, d’autres plusspécifiques.

II.1. Applications pour la gestion

Les projets entrepris par la RAFE/NOSI encours de montage ou d’exécution sontvariés. Ils concernent les différentsaspects de la société de l’information, del’économie, de l’administration du pays etont pour but d’améliorer la connaissanceet la gestion des structures et de certainssecteurs d’activité économique et sociale.Les plus importantes, transversales ouspécifiques concernent :

• Le processus démocratiqueélectoral (projet ELE)d’informatisation de l’ensemble desdonnées électorales, plusparticulièrement le fichier desélecteurs.

• Le recensement (RRH) et lagestion (GRH) des ressourceshumaines de l’Etat, ainsi que lagestion salariale des agents del’Etat et des collectivitésterritoriales..

• Le Système intégré de gestionbudgétaire et financière (SIGOF),qui facilite le contrôle de toutes lesopérations budgétaires desadministrations.

• L’interface pour le système destransports routiers (ITR), pour toutce qui concerne la propriétéautomobile et les taxes afférentes.

Des projets informatiques concernantspécifiquement une administration sont ouseront mis en place. Les Ministères de laJustice, Finances et Economie, Education,Santé, Décentralisation et Pouvoir Localsont concernés, ainsi que le NOSI lui-même.

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II.2. Des pages Web

La RAFE/NOSI a été jusqu’à présent auCap Vert le principal créateur de sitesWeb, tant pour l’administration et lesstructures de l’Etat que pour le secteurprivé. Il devrait normalement poursuivrecette activité.

Le bilan actuel montre que la gouvernanceélectronique existe déjà, puisque les sitespermettent de mieux informer les citoyenssur l’activité gouvernementale, et quecelle-ci est améliorée par l’adoption desoutils électroniques (Tableau 11). Aucunmodèle particulier ne sert encore denorme, compte tenu de la diversité dessituations rencontrées.

Tableau 11:Sites Internet créés par la RAFE/NOSI et sites en cours de création

A) Sites créés

Sites Desenvolvidos DomínioAssociação de Promoção da Saúde Mental A PONTE www.aponte.cvCâmara Municipal da Ribeira Grande www.cmrg.cvDirecção de Formação e Qualificação de Quadros www.dfqq.cvDirecção Geral da Marinha e Portos www.dgmp.cvInstituto das Comunidades www.ic.cvMinistério das Finanças www.minfin.cvRAFE www.rafe.cvReunião de Consulta com os Parceiros de Cabo Verde www.rcpd.cvCâmara Municipal da Praia www.cmpraia.cvCâmara Municipal do Maio www.gov.cv/cmmaioSecretaria de Estado da Juventude www.sej.cvFederação Caboverdiana de Basquetebol www.fcbb.cvPágina do Governo www.governo.cvGTM-Santiago www.gtm-santiago.cvInstituto do Emprego e Formação Profissional www.iefp.cvInstituto Nacional dos Recursos Hídricos www.ingrh.cvInstituto Superior de Educação www.ise.cvPolícia de Ordem Pública www.pop.cvSecretaria de Estado da Reforma do Estado e Adm. Pública www.sereap.cvTribunal de Contas www.tc.cvMinistério da Educação e Valorização dos R. Humanos www.minedu.cv

IntranetBiblioteca RAFE www.web.gov.cv:8089Partilha de Documentos www.web.gov.cv:7777Instituto da Aeronáutica Civil (IAC)

B) Sites en cours de création DomínioABC www.abc.cvAssembleia Nacional www.parlamento.cvCâmara de Comércio e Indústria de Sotavento www.cciss.cvCorreios www.correios.cvDirecção de Formação e Qualificação de Quadros (redesign) www.dfqq.cvEscola Académica do Fogo www.eaf.cvEscola Secundária Olavo MonizFederação Caboverdeana de Basquetebol www.fcbb.cvIFH www.ifh.cvLiceu dos Mosteiros www.liceu-mosteiros.cvMetereologia www.meteo.cvMinistério dos Negócios Estrangeiros e Comunidades www.mnec.cvNOSI www.nosi.cvPolícia Judiciária www.pj.cvPortal de Cabo VerdeSupremo Tribunal de Justiça www.stj.cv

Source : NOSI, 2003

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II.3. Des services pour la sociétécivile

Le concept de « point unique d’accès »(guichet unique) et de Maison du Citoyenest en cours de promotion et les premièresréalisations se feront. Mais legouvernement travaille aussi à la définitiond’une stratégie nationale de société del’information en relation avec lagouvernance électronique. L’objectifmajeur demeure de faciliter la relationcitoyen-administration, en abaissant lescoûts et en améliorant la qualité du servicepublic, et d’encourager de nouveauxcomportements citoyens grâce à unmodèle nouveau de gestion publique.

L’action gouvernementale s’insère dans le« Programme Société de l’Information »(PSI), qui doit comprendre un faisceaud’initiatives communes coordonnées dusecteur public et du secteur privéentrepreneurial. L’objectif de cette initiativeest d’initier une nouvelle phase d’évolutionde l’Internet et de ses applications au CapVert, notamment dans le domaine descompétences en recherche etdéveloppement de services de hautniveau en communication et information. Ilimporte que les différentes composantesde la société civile soient le plusétroitement possible associées à ceprocessus.

Les lignes d’action du gouvernement sontdéjà orientées par les objectifs degouvernance, de promotion del’universalité des accès aux services, latransparence des activités, l’intégrationdes réseaux, la qualité des systèmes.

La création de la CIISI apparaît au départcomme le garant fondamental del’application des principes de coordination,coopération, convergence et intégrationdes réseaux et des systèmes d’informationpour le gouvernement au service descitoyens. Le partage des ressources et laresponsabilisation sont les principesintangibles de ces nouveauxcomportements.

Le portail du Gouvernement proposerales services et informations utiles au

citoyen. Le développement des servicesen ligne, les études et les priorités sontdes éléments majeurs pour laconsolidation du gouvernementélectronique. La création d’un portailgouvernemental sera l’occasion de fixerdes normes basiques de configuration dessites du gouvernement. On rechercheraun repérage aisé, la facilité d’accès et deliens, sans entraver pourtant la liberté decréation de chaque site d’organismepublic.

III. Participation et société del’information

Dans la société de l’information, le pouvoirde contrôle des citoyens contrebalance lerôle souvent moteur des pouvoirs publicsdans le fonctionnement démocratique. LesNTIC deviennent un moyensupplémentaire de faire vivre ladémocratie et de renforcer les libertés.

III.1. Les citoyens associés à prise dedécision ?

Le gouvernement, agent actif de laformulation de nouvelles politiques et laconstruction du consensus social, devientle principal facteur de transformationsociale. L’Etat doit gérer la contradictionpermanente et croissante entre une plusgrande exigence de participationcitoyenne directe, la nécessitéd’encourager et respecter le pouvoir local,et la nécessité de la prise de décisionsstratégiques et efficaces centralisées.

L’essor de l’information en réseau, latransparence, le recul de la bureaucratieopaque vont permettre d’accroître lecontrôle social sur l’Etat, ce quicontribuera à la démocratisation desprocessus de décision et à une meilleureefficacité de son action. L’évolution de lavie politique et des comportementsdémocratiques s’accompagne d’uneparticipation toujours plus active et ducontrôle critique accru des pouvoirs.

Dans les sociétés de l’information, il sepose le problème de l’association desadministrés à la prise de décision. Lescitoyens, de mieux en mieux informés,

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exigent des détenteurs du pouvoir politico-administratif la mise en débat de toutprojet important préalablement à la prisede décision finale. Cette procédure estdevenue courante dans certains paysdéveloppés comme la France. Laconsultation peut alors prendre la formed’un forum de discussion sur le site del’institution concernée, mais aussi fairel’objet d’une exposition publique (utilisantéventuellement les NTIC).

Un autre aspect de l’association descitoyens aux décisions publiques concernela gestion des activités de l’Internet. Dansplusieurs pays il existe déjà des structuresassociatives définissant leur rôle commecelui « d’un intermédiaire impartial etconstructif entre acteurs publics et privéspermettant une réflexion collective » (Droitet Toile, Vol 1, juillet-octobre 2002). Cetype d’association organise des forums dediscussion, des débats sur tout sujetd’intérêt collectif, et peut formuler desrecommandations aux acteurs publics ouprivés. La société civile du Cap Vertcréera sans doute rapidement ce type de« contre-pouvoir ».

III.2 Gouvernance, NTIC et viepolitique

Les acteurs politiques sont devenus desutilisateurs de TIC. Les partis ont tousaccès à l’informatique. Certains disposentd’un site Internet (le PAICV, partiactuellement au pouvoir). L’AssembléeNationale est remarquablement équipéeen téléphonie fixe, télécopie et connexionsInternet pour l’information et le travail deses commissions et de ses élus.

L’utilisation d’Internet par les partispolitiques est désormais au cœur desnouvelles pratiques démocratiques. Ilconvient maintenant de voir si le débatpolitique en ligne, notamment par rapportà la diaspora, trouve sa place parmi lesautres supports médiatiques plustraditionnels. En observant les situationsdans certains pays du Nord, deschercheurs évoquent le risque desimulacre de dialogue sur les sites Webpouvant peser sur les décisions politiques.Dans de nombreux forums de discussion,

il s’agit en fait surtout de promouvoir descandidats. Les débats d’idées ne sontguère importants. Mais cela est-il différentdes débats dans la presse écrite ouaudiovisuelle ? Pour les candidats, utiliserInternet c’est montrer un intérêt pour lesinnovations technologiques. Mais cela nese traduit pas forcément par de réellesdiscussions interactives et, après lesélections, les sites sont la plupart dutemps abandonnés.

Le site du gouvernement donnerégulièrement les compte rendus duConseil des Ministres, diversesinformations de politique générale et desdécisions gouvernementales. Un site duMinistère des Finances et un autre pour lapolitique de privatisations, auxquelss’ajoutent ceux des entreprises publiquesou privées concessionnaires (Banco deCabo Verde, CV Telecom, Electra,Enacol…), renforcent la transparence del’action gouvernementale. Tous lesrésultats électoraux depuis 1991 sontdisponibles sur le site de la Direction desservices d’appui au processus électoral(“ www.dsapeleitoral.cv ”), et sur le siteCabo News.

Contrairement au Sénégal, la technologiedu cellulaire n’a joué aucun rôle dans lesdernières élections présidentielle etlégislative (2001), mais les électionslocales de 2004 pourraient favoriser leséquipes dirigeantes ayant su, cesdernières années, utiliser les TIC pouraméliorer le bien-être citoyen et créer del’activité et des emplois.

SECTION VI :CONCLUSION

La société capverdienne est engagéedans un processus de restructurationglobale dans lequel une société del’information, fondée sur un nouveauparadigme technologique, économique,social, organisationnel et politique tend àse substituer à la communication sociale.L’entrée tardive du Cap Vert dans lecyberespace n’empêche pas ledéveloppement rapide des NTIC.L’Internet, qui a connu une progression

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encore modeste, commence à imposer denouvelles formes d’organisation del’économie et de la société, notamment auniveau de l’Etat, qui joue un rôle moteurdans la promotion de la société del’information, ainsi que dans plusieursbranches du secteur des entreprises.

Les médias écrits ont crée des sitesInternet, et de nouveaux E-journaux sontapparus, à côté des moyens classiques decommunication radio-télévisuelle. La viepolitique offre davantage de transparence,avec l’ouverture de sites d’information etde propositions.

La démocratie et les pouvoirs locauxapparaissent comme un enjeu essentield’une meilleure gouvernance et l’un desmoyens d’accroître la participationpopulaire et les synergies entre sociétécivile et pouvoirs. Les enjeux sont aussitechniques, les outils d’aide à la décisionétant essentiels pour l’aménagement duterritoire.

Au cœur du problème du développementhumain, la question de la modernisationdes structures éducatives et de santéconstitue un défi majeur pour l’Etat et lasociété capverdienne. Une volontépolitique renouvelée doit susciterl’adaptation du contenu des formationsacadémiques dans le sens d’unrenforcement de l’enseignementtechnologique afin que les diplômés eninformatique soient formés dans lestechnologies opérationnelles du moment.La modernisation des outils de travail etd’information des structures reste, dansl’ensemble, un objectif à réaliser à court etmoyen terme.

L’« injonction » libérale, dans lamondialisation, et les demandes del’Organisation Mondiale du Commerce nepeuvent faire oublier que l’Etat, au CapVert, demeure responsable de deux dessecteurs du développement parmi lesmoins rentables à court et moyen terme :l’Education et la Santé. Il serait utile que,au sein de la société capverdienne del’information, on réfléchisse sur la nouvelledépendance en terme de consommationde technologies et de produits éducatifs et

culturels et de santé « du Nord » quirisque de s’installer au Cap Vert, enfaisant appel à l’aide des grandes sociétésvendant réseaux et formations « clefs enmains », même si cela comble (en partie)les déficiences du service public.

La gouvernance électronique se met peu àpeu en place : elle doit permettre unabaissement des coûts de fonctionnementdes administrations et un accroissementde sa productivité, mais aussi davantagede démocratie et de respect des libertés.Le guichet unique informatisé constitue lapremière réalisation au service descitoyens. L’Etat occupe une position fortepuisqu’il dispose d’un réseaud’infrastructures conséquent et desapplications qui permettent une plusgrande proximité avec les citoyens. Ceux-ci peuvent, avec les NTIC, mettre en placeles mécanismes de contrôle de l’actiongouvernementale, qui constitue l’un desaspects majeurs du renforcement de ladémocratie au Cap Vert.

Recommandations

Dans le domaine de la promotion del’informatique citoyenne

Les NTIC doivent être au service del’amélioration des conditions de vie detoutes les composantes de la société.L’usage équitable des NTIC dans lasociété doit devenir un axe important de lapolitique de création d’une sociétécapverdienne de l’information. Enparticulier, les responsables politiquesdevront mettre en oeuvre laCEDAW/CEDEF et d’autres conventionsqui reconnaissent les droits personnelsdes femmes, le droit à la communicationet les droits économiques.

• Pour une meilleure accessibilitécitoyenne et la diffusion del’information dans toutes les partiesdu territoire national, développerles technologies de la bouclelocale radio (BLR) et de l'Asymetricdigital suscriber line (ADSL).

• Multiplier les accès publics auxNTIC, les centres dedocumentation et les salles pour

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les jeunes dans les villages-centres et les quartiers de ville.

• Impliquer davantage lesresponsables municipaux et lesopérateurs privés locaux dans laréalisation de structures d’accueilde vulgarisation des NTIC pourtoutes les catégories depopulation.

Dans le domaine de l’ Education

Les équipements dans les niveauxprimaire et secondaire doivent s’accroître.Les programmes scolaires doivents’adapter aux NTIC en faisant sans douteune meilleure part aux apprentissagestechnologiques, mais aussi à l’utilisationde l’informatique comme outilpédagogique.

Cela implique une adaptation descontenus des programmes et des tempsd’usage des outils NTIC dans la formationthéorique et pratique des maîtres del’enseignement primaire et desprofesseurs de l’enseignementsecondaire. Les apprentissages de l’outilsont un préalable avant de pouvoiraborder de manière approfondie lesusages pédagogiques possibles et lamaîtrise de logiciels éducatifs et dedidacticiels spécialisés en langues,sciences, lettres et arts. C’est pourquoi lesstratégies à définir pour consolider lesbases éducatives de la société del’information doivent particulièrementprendre en compte la question de laformation des maîtres.

Dans les autres domaines del’enseignement secondaire et supérieur, ilconvient, outre la généralisation de lamaîtrise de l’outil informatique, d’envisagerla création de nouvelles formations deniveaux différents (technicien, techniciensupérieur, ingénieur) dans le cadre desinstituts spécialisées, notamment dans lessecteurs du commerce, de l’aménagementdu territoire, de la gestion financière. Celasignifie :

• Former des techniciens et despraticiens de la maintenanceinformatique, de l’informatique de

gestion, de l’ingénierie logicielle etréseau, du multimédia.

• Créer ou renforcer la formation despécialistes répondant aux besoinsdu pays au niveau national etmunicipal, notamment en associantl’entreprise économique auprocessus de formation.

• Développer les formationscommerciales (gestion, finances,marketing, téléservices) etformation informatique.

• Promouvoir les formations enaménagement (du territoire, enenvironnement, en transport etc.)et la spécialisation en géomatique(maîtrise de logiciels de traitementd’images, de bases de donnéescadastrales, des SIG).

• Assurer des formations en NTICpour la gestion dans différentssecteurs spécialisés(documentaire, financière, dupersonnel, d’entrepôt etc.).

• Renforcer les coopérations et lamise en réseau des différentspartenaires concernés.

Dans le domaine de la Santé publique

• Accélérer la modernisation deséquipements de gestionadministrative et financièrehospitalière.

• Promouvoir le développement dela télé-médecine et la formationdes personnels allant avec cettetechnologie.

• Encourager et contribuer à lacréation de réseaux constitués parles différents partenaires de laSanté, en s’appuyant sur lesréalisations internationales et decoopération déjà existantes.

• Créer, développer et mettre enœuvre un système d’informationsur la Santé.

• Créer des banques de donnéesdans les différents domaines de lasanté publique (santé de lareproduction, SIDA, etc.).

• Promouvoir une structurecentralisant l’information, la

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documentation, la vulgarisation surles questions de santé.

• Encourager l’usage des NTIC danstous les domaines connexes de lasanté publique, notamment lesystème pharmaceutique.

Dans le domaine de la Gouvernance

• Appliquer la politique d’équipementdes structures déconcentrées del’Etat engagée par la RAFE etaujourd’hui poursuivie par le NOSI.

• Etendre à l’ensemble du territoirenational le réseau decommunication permettant laréalisation effective de lacommunication électronique,notamment entre les services del’Etat, les citoyens et les acteurséconomiques et sociaux.

• Donner aux collectivitésterritoriales des moyenssupplémentaires en matière deNTIC, pour la consolidation de ladémocratie locale, l’aide à lagestion territoriale et la créationd’activités socio-culturelles etéducatives liées aux NTIC.

• Créer un Plan Géomatique pour leCap Vert. Ce plan devrait associerles gestionnaires, mais aussiimpliquer fortement les structuresde recherche (incluant les moyens)ainsi que les partenairesassociatifs dont les compétencesen matière de connaissance duterrain sont reconnues et doiventêtre mobilisées.

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CHAPITRE VL’ACCES DES POPULATIONS AUX NOUVELLES TECHNOLOGIESDE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION

Les nouvelles technologies del’information et de la communicationexercent une grande influence sur lesconditions de vie des populations au CapVert. D’un côté, les NTIC apportent unecontribution à la démocratisation del’accès à l’information et au savoir demasse. D’un autre, les NTIC facilitent lecontact et favorisent les opportunités. Maissurtout, les NTIC facilitent aujourd’huil’accès au savoir et à la formation, et parconséquent contribuent à élargir lesopportunités de qualification académiqueet professionnelle, donc àl’accomplissement personnel et familial.La massification de l’information et de laconnaissance que la radio, la télévisionmais aussi l’Internet procurent contribue àcreuser un important fossé entre lesjeunes et leurs parents, notamment enmatière de connaissances sur le monde.

Depuis le milieu des années 90, unebonne partie de la communication entreles parents de l’émigration se faisait parcorrespondance écrite sur papier. Avecl’expansion de la couverture téléphonique,les lettres sont en voie d’abandon en tantque moyen de communication. Lescapverdiens de la diaspora sont encontact régulier avec les leurs vivant aupays par la magie des NTIC, ce quicontribue à éliminer de façonextraordinaire l’effet de la distance. Larapidité du contact facilite l’information etpermet de tirer profit de meilleuresopportunités d’investissement ou d’affairespour une partie de la diaspora.

La télévision comme la radio deviennentdes moyens incontournables decommunication de masse. Ceux-ci commel’Internet contribuent au bien-être desfamilles et des individus, car l’accès àl’information facilite autant l’accès quel’acquisition des connaissances quicontribuent à éviter les dangers, à adopterdes comportements, des attitudes et des

pratiques correctes, à participer auprocessus de décision et à l’élargissementdes opportunités individuelles etcollectives. Les moyens de communicationmoderne sont au service de lutte contreles maladies, particulièrement leVIH/SIDA.Le secteur des NTIC se développecependant au Cap Vert dans chacune deses composantes (télévision, téléphonemobile et Internet surtout) avec quelquesdisparités tant spatiales que catégorielles(selon que les populations sont pauvres etnon pauvres). L’importance de mettre enplace des mesures d’accompagnementadéquates afin que le développement desNTIC ne s’accompagne pas par uneaggravation des inégalités socialess’impose. Si l’accès universel peut êtreappréhendé par la mise à disposition demanière large et dans l’équité des servicesde communication, il doit être l’une desvoies à suivre pour atténuer les disparitésspatiales et catégorielles dansl’accessibilité aux NTIC. Cependant, pouréviter toute illusion compte tenu descontraintes techniques et financières, cetaccès universel devrait être considérécomme un processus.

Ce chapitre qui constitue un des aspectsmajeurs de la société de l’informationtraite dans une première section des NTICdans la population capverdienne et desinégalités d’accès. Pour un pays comme leCap Vert, caractérisé par une forte ethistorique émigration, les NTICapparaissent comme un moyenprovidentiel de rapprochement despopulations éloignées. La deuxièmesection sera précisément consacrée auxNTIC en tant que facteur de cohésionsociale de la diaspora avec lespopulations de l’intérieur. Dans latroisième section, la problématique del’accès universel, en vue de dégager despistes vers un accès dans l’équité aux

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NTIC, est abordée comme un moyen pourle développement humain durable.

SECTION I :L’ACCES DES POPULATIONS ET DESCOMMUNAUTES AUX NOUVELLESTECHNOLOGIES DE LACOMMUNICATION ET DEL’INFORMATION

La question de l’inégalité de l’accès et del’usage des NTIC se pose particulièrementau Cap Vert en terme de niveau de vie, degenre ainsi que de répartition spatiale despopulations.

I. L’accès inégal des populationsaux NTIC

Le tableau 12 souligne avec force d’unepart le niveau atteint par la populationcapverdienne dans son accès auxdifférents supports des TIC et, d’autre

part, l’inégal accès de cette population auxdifférents supports des TIC selon le niveaude vie. Le téléphone fixe, la radio et latélévision sont les trois TIC pour lesquelsl’accès des populations capverdiennes serévèle le plus élevé. Ainsi, parmil’ensemble des ménages capverdiens,51,9%, 49,1% et 74,6% des ménagesdisposaient en 2002 au moinsrespectivement d’un téléphone fixe, d’untéléviseur et d’un poste de radio. L’accèsdes populations pauvres à ces moyens decommunication est particulièrementappréciable pour la radio qui est devenueun véritable moyen de communication demasse. En effet, en 2002 parmi lesménages pauvres, 66,9% avaient un posteradio et 57% parmi les ménages trèspauvres. Par contre, 34,2% des ménagespauvres disposaient d’un accès autéléphone fixe, et 18,7% parmi lesménages très pauvres contre 62,3% pourles ménages non pauvres.

Tableau 12:L’accès des populations aux NTIC par niveau de revenu

Pauvres Très Pauvres Non Pauvres Total des ménagesNombre

deménages

%ayantaccès

Nombrede

ménages

%ayantaccès

Nombrede

ménages

%Ayantaccès

Nombrede

ménages

%ayantaccès

Téléphone Oui 4 416 34,2% 2 667 18,7% 42 342 62,3% 49 425 51,9%TOTA

L 12 911 14 291 68 014 95 216

Télévision Oui 3 988 30,9% 1 960 13,7% 40 764 59,9% 46 712 49,1%TOTA

L 12 911 14 291 68 014 95 216

Radio Oui 8 634 66,9% 8 151 57,0% 54 234 79,7% 71 019 74,6%TOTA

L 12 911 14 291 68 014 95 216

Chaîne Radio Oui 681 5,3% 179 1,3% 18 270 26,9% 19 130 20,1%TOTA

L 12 911 14 291 68 014 95 216

Magnétoscope Oui 869 6,7% 403 2,8% 19 924 29,3% 21 196 22,3%TOTA

L 12 911 14 291 68 014 95 216Ordinateur sansInternet Oui 22 0,2% 0,0% 2 154 3,2% 2 176 2,3%

TOTAL 12 911 14 291 68 014 95 216

Ordinateur connecterà l’Internet Oui 22 0,2% 0,0% 2 176 3,2% 2 198 2,3%

TOTAL 12 911 14 291 68 014 95 216

Téléphone mobile Oui 780 6,0% 497 3,5% 17 815 26,2% 19 092 20,1%TOTA

L 12 911 14 291 68 014 95 216Source : INE, 2003

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Pour les autres supports audiovisuels telsque les chaînes radio et lesmagnétoscopes, respectivement 20,1% et22,3% des ménages en disposaient en2002. Ces supports audiovisuels sontsurtout possédés par les ménages nonpauvres. En effet, 26,9% et 29,3% d’entreeux possédaient respectivement au moinsune chaîne radio et un magnétoscope. Lesproportions sont respectivement de 5,3%et 6,7% pour les ménages pauvres et de1,3% et 6,7% pour les ménages trèspauvres pour la possession,respectivement, de la chaîne radio et dumagnétoscope.S’agissant de l’accès des capverdiens autéléphone mobile, on note que 20,1% desménages dans l’ensemble du payspossédaient au moins un téléphone fixe.La proportion des ménages pauvres ettrès pauvres à posséder au moins untéléphone portable dans leur catégoriespécifique était respectivement de 6% etde 3,5%.

La possession d’un ordinateur est encoreassez négligeable et est pratiquement unprivilège des familles non pauvres, que cesoit un ordinateur relié à l’Internet ou non(3,2%). En 2002, aucun ménage trèspauvre ne possédait d’ordinateur. Mais 22ménages pauvres, soit 0,2% du total decette catégorie possédaient un ordinateur,de surcroît relié à l’internet.

Malgré le bas niveau des revenus desménages et les coûts relativement élevésdes supports des NTIC (téléviseurs ettéléphone mobile surtout), la diffusion desNTIC au niveau des ménages au Cap Vertse situe à un niveau comparable avec despays voisins et beaucoup de pays endéveloppement à revenu intermédiaire.Trois facteurs ont contribué à l’atteinte deces résultats : le niveau descolarisation élevé; la forte urbanisation ;la forte émigration des capverdiens et parconséquent des transferts qui enrésultent ; les politiques publiquesd’incitation de la diffusion des NTIC auniveau des ménages (exonération detaxes sur les achats des équipements liésaux NTIC) ; les activités des Organisationsde la société civile.

I.1. NTIC et égalité de genre

L’activité des internautes prend du temps.Au Cap Vert comme dans de nombreuxpays, les femmes ont moins de temps libreque les hommes, parce que l’organisationsociale leur confie l’éducation des enfants,qu’elles consacrent plus de temps auxtâches domestiques, et elles sont, desurcroît, souvent chef de famille. Cetteinégalité se retrouve dans la fréquentationde l’école, surtout en niveau secondaire. Ilimporte que les femmes aient accès ets’approprient l’usage des NTIC à égalitéavec les hommes. Sans doute, chez lesjeunes filles urbaines, l’usage commence-t-il à être répandu. Mais en milieu pauvreet surtout rural isolé, il est actuellementtrès difficile pour une femme d’investir dutemps et d’acquérir des savoirs dans ledomaine des NTIC.

Les associations féminines sont actives auCap Vert, mais bien peu s’intéressentexplicitement, pour des raisonséconomiques ou éducatives, aux NTIC.Selon le guide des ONG du Cap Vert,celles travaillant sur les femmes et dans lesecteur social sont assez bien équipéesen téléphone et adresse électronique.L’Association des Femmes de SantaCatarina gère un télécentrecommunautaire (également cybercentre)dans la ville d’Assomada (Santiago),ouvert en 2001 grâce à un financementconjoint de l’Union Internationale desTélécommunications (UIT) et CV Telecom.L’association recherche surtout uneclientèle payante, mais cela permet aussiaux femmes de l’association qui en ont lapossibilité de s’initier à l’informatique et àl’Internet. Dans la ville de Praia commedans celle de Mindelo, la majorité dupersonnel des cybercafés est féminine,comme une partie de la clientèle. Ce sontsouvent des femmes qui, dans lesentreprises et les administrations,travaillent devant un ordinateur. Mais lesfemmes pauvres, les solteiras et lespaysannes n’ont guère accès aux NTIC,sauf, dans une certaine mesure, letéléphone cellulaire, du fait de sa grandepraticabilité et d’un usage surtout oral.

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D’une manière générale, il est permis des’interroger sur le faible poids des femmescapverdiennes dans la participation auprocessus actuel de décision en matièrede NTIC. Les femmes peuvent pourtantcontribuer à la conception et à la mise enoeuvre de solutions économiquescréatives basées sur l’utilisation des NTIC.En milieu rural, dans des pays voisins duCap Vert, des expériencescommunautaires significatives ont étédéveloppées, qui permettent à desassociations de femmes productrices demieux maîtriser la filière decommercialisation, de s’informer sur lescours des produits, de mieux connaître lestechniques de production, simplement enutilisant conjointement téléphone cellulaireet ordinateur. Au Sénégal, l’Associationsénégalaise pour le leadership desfemmes dans l’agriculture etl’environnement (ASELFAE) organisedepuis deux ans des sessions deformation de formatrices dans larecherche sur Internet avec pour ambitionla création d’un réseau électronique ouest-africain, afin de permettre aux femmesd’acquérir des capacités, et d’échangerdes informations sur tout ce qui touchel’environnement et l’agriculture.

Le Cap Vert doit donc être très attentif àprendre en considération la dimensiongenre dans le processus dedéveloppement rapide des NTIC et de lasociété de l’information. Les femmesdoivent être partenaires et actrices dans laconstruction de la Société Africaine del’Information. Marginalisées parce quefemmes, pauvres et faiblement éduquées,il importe d’être vigilant en matièred’accès, d’équité de genre dans lesystème éducatif, en développantprioritairement les services sociaux etmarchands où les femmes sontnombreuses, à développer desinfrastructures et des services répondantaux besoins spécifiques des femmes,notamment en milieu rural. A cet égard, lacoopération internationale est active auCap Vert. Le PNUD développe despartenariats avec des organisations tellesque CISCO dans son Initiative PMA quicomporte un volet genre ayant pourprincipal objectif d'accroître l'accès et la

participation des femmes et des filles dansles NTIC à travers la formation. En plus,un mémorandum d’entente a été signéentre le PNUD, l’UIT et l’UNIFEM allantdans le sens du renforcement de ladimension Genre dans la formulation despolitiques et stratégies NTIC en Afrique.L’UNESCO est également très actif, demême que l’UNICEF.

I.2. NTIC et insertion des personnesvulnérables

Les technologies nouvelles doivent êtredes outils d’intégration et non d’exclusion,et contribuer à améliorer les conditionsd’existence des personnes et groupesvulnérables, très nombreux au Cap Vert :pauvres, handicapés, enfants etpersonnes âgées, les drogués, lespersonnes privées de liberté. Diversesstructures existent, tant dans le domainede l’accueil et l’éducation des handicapésque de la lutte contre la drogue ou de laprise en charge des enfants orphelins. Lessolutions sont originales et intéressantes,mais il importe aujourd’hui d’inclure dansles politiques de maintien, d’insertion et deréinsertion des « vulnérables », ladimension que représente ces NTIC pourle futur.

Des expériences, sous l’égide del’UNESCO, ont été menées en Afrique dèsla fin de 2001 : au Sénégal, un atelierd’initiation à l’utilisation des NTIC a réunides jeunes handicapés moteurs et dessourds-muets à l’initiative du Bureaurégional de l’UNESCO, dans le cadre dusuivi des activités du BREDA, relatives àl’objectif d’assurer l’« Education pourtous », y compris les enfants à besoinséducatifs spéciaux. Le handicap visuel nedoit pas être un obstacle à la participationà l’usage des NTIC. Le projet WAI (WebAccessibility Initiative, www.w3.org/wai)regroupe, au niveau mondial, desgouvernements, les utilisateurs et diversesassociations, comme Braille-net. Cesassociations proposent des outilsspécifiques, comme le logiciel Braille-surf,avec une interface adaptée combinantvocal, écrit et graphisme.

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Le problème majeur est ici l’accessibilité.Un « site accessible » doit l’être quels quesoient l’interface, le navigateur ou la plateforme d’accès utilisée et quel que soit lehandicap de la personne. Il est permis depenser que les institutions publiquesdévelopperont des programmes intégrantcette dimension. Des expériences detélétravail en faveur des handicapéspourraient aisément voir le jour au CapVert s’il était décidé la création d’unespace pilote de télétravail pourpersonnes handicapées. Des possibilitésde coopération internationale et departenariat entre associationscapverdiennes de handicapés etassociations étrangères pourraient sedévelopper dans ce domaine.

D’une manière plus large, c’est un grandpan de la politique de lutte contre lapauvreté qui est ici concerné. Commentles NTIC peuvent-elles contribuer à lutternotamment contre la pauvretééconomique, à mieux gérer les problèmesstructurels d’emploi dans les secteurs

géographiques défavorisés (quartiers deville, certains espaces ruraux) où setrouvent des populations pauvres etvulnérables ? L’accompagnementd’activités génératrices de revenus enmilieu défavorisé peut se faire avec uneutilisation croissante des NTIC auprès dejeunes ruraux ou de jeunes des quartiers.

II. Les disparités régionales

La distribution de la densité téléphoniquepar île et par ville présentée dans letableau 13 montre qu’en règle générale,dans les îles à caractère éminemmentrural, la densité téléphonique est moindrepar rapport aux zones urbaines.L’acquisition du téléphone est surtout liée,en dehors du lieu de résidence, auxrevenus dont disposent chacun desménages.

Tableau 13 :La distribution de la densité téléphonique par îleet ville

Iles Densitétéléphonique Population Accès

fixesSANTIAGO 14% 236.352 34.100MAIO 20% 6.742 1.333S. VICENTE 23% 67.844 15.937S. ANTÃO 13% 47.124 5.943S. NICOLAU 20% 13.536 2.727SAL 27% 14.792 3.981BOAVISTA 21% 4.193 894FOGO 12% 37.409 4.422BRAVA 15% 6.820 1.051CAP VERT 16% 434.812 70.388

VillesAssomada 11% 42.815 4.756Praia 19% 101.482 18.976Mindelo 22% 69.837 15.353Espargos 21% 14.279 3.003S. Filipe 27% 8.556 2.279

Source : CVT, 2003

Le tableau 14, montre la répartition descabines de téléphon fixe par Conseil.

La distribution et la croissance spatialed’Internet, par Conseil, sont présentéesdans le tableau 15. Comme l’indique cetableau, c’est dans les principales villeset/ou centres urbains du pays, Praia,Mindelo, Assomada, Sao Filipe, Espargoset Santa Maria – que sont concentrées lessouscriptions : 3.871 souscriptionsreprésentant 87% du total dessouscripteurs, ce qui rend compte de la

Tableau 14 :Liste de cabines téléphoniques fixes par Conseil

Conseil Cabines Conseil CabinesPRAIA 86 SAL REI 5SAO DOMINGOS 5 MAIO 13ORGÃOS 3 MINDELO 58STA CATARINA 12 R.

GRANDE4

TARRAFAL 7 GARÇA 3CALHETA 2 COCULI 2STA CRUZ 7 P. NOVO 9SAO FILIPE 10 P. do SOL 2MOSTEIROS 3 PAUL 3BRAVA 9 R. BRAVA 9ESPARGOS 16 PRAIA

BRANCA2

SANTA MARIA 4 TARRAFAL 5TOTAL 279

Source : CVT, 2003

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faible pénétration d’Internet dans le vastemonde rural du Cap Vert.

Tableau 15 :Evolution spatiale des souscripteurs à l’Internet

Région 1998 1999 2000 2001 2002 2003Praia 734 1000 1353 1509 1936 2252

Assomada 18 19 39 42 61 103Tarrafal 6 10 18 24 38 45

Pedra Badejo 4 3 5 9 29 43Orgãos 3 3 3 4 4 4

Sao Domingos 1 2 3 5 10 12Cidade Velha 2 2 3

Picos 1 2 2 3Calheta 3 6 9 13 18

Maio 1 6 11 14 30 33

Santiago, Maio

Maio – Calheta 3 3 2 1Sous-Total 767 1046 1442 1623 2127 2517

Mindelo 220 323 525 708 886 1025Porto Novo 3 9 22 28 44 53

Paul 6 6 20 21Ribeira Grande 15 22 33 46 62 66Ponta do Sol 3 12 17 18

Coculi 3 3 3Ribeira Brava 9 16 21 28 41 49

Tarrafal 1 7 12 18 29 29Fajã 1 0 0 2

Santo Antao,Sao

Nicolau,SaoVicente

GarçaSous-Total 248 377 623 849 1102 1266

Espargos 65 111 182 238 330 399Santa Maria 17 38 70 111 164 203

Sal, Boa Vista

Sal Rei 10 24 44 47 70 84Sous-Total 92 173 296 396 564 686

Sao Filipe 28 41 64 66 72 92Mosteiros 2 4 11 12 20 28

Fogo, Brava

Nova Sintra 2 13 20 28 50 60Sous-Total 32 58 95 106 142 180

TOTAL 1139 1654 2456 2974 3935 4649Source : CVT, 2003

Les municipalités sont allés chercher desdotations auprès de l’Etat et aussi dediverses coopérations pour leurs projetsdes NTIC. Ces initiatives et leurs résultatscréent d’importantes différencesd’équipement et d’usage. Sans doute faut-il voir ici la conjonction de la sensibilisationdes responsables municipaux aux TIC, dudynamisme municipal mis à la recherchede partenaires bailleurs de fonds, et de lapression locale en matière de demanded’infrastructures socio-économiques.

La dispersion spatiale de la populationdans les espaces insulaires rend difficilel’égalité d’accès aux servicesfondamentaux, et les TIC peuventcontribuer à améliorer cette situation. La

société de l’information doit utiliser lacapacité de ces technologies à faciliter lavie des citoyens. Sans éliminer les causesstructurelles de la pauvreté, certainesinitiatives devraient contribuer à réduirel’isolement des communautés. Le CapVert est engagé dans ce processus,comme en témoigne l’accroissement del’IDH, lui-même révélateur d’une certainequalité de services offerts de manièrerelativement équitable sur l’ensemble duterritoire. C’est l’Etat, par l’intermédiaire dela politique engagée par la RAFE etpoursuivie par le NOSI, qui contribue leplus, avec également le travail engagé parles Municipes, à limiter la fracture spatialeet à améliorer les conditions de vie despopulations éloignées des centres

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urbains : les équipements en énergieélectrique, l’aménagement hydrologiquede l’archipel, la téléphonie rurale et lesaccès publics en témoignent. Un nouveaupas sera prochainement franchi lorsque le« guichet administratif unique » seraopérationnel sur toute l’étendue duterritoire et permettra au plus grandnombre de limiter ses déplacements pourdes raisons purement administratives.

L’usage des NTIC est particulièrementutile pour la sécurité et le confort de travailde certaines catégories socio-professionnelles vivant généralement enpetites communautés dispersées sur leterritoire, comme les pêcheurs par

exemple et, d’une façon générale, tous lesmétiers en rapport avec l’environnement.Au Sénégal, le système MANOBI (Voirencadré 8) de téléphonie cellulaireembarquée adopté par les pêcheurs leurdonne une sécurité, mais surtout leurpermet de valoriser leur travail. Ilss’informent, en mer, de l’évolutiondifférenciée des cours du poisson selonles lieux de débarquement : ainsi peuvent-ils vendre au plus offrant. Il en est demême des agriculteurs de l’intérieur dupays qui, bien informés du cours decertains produits agricoles sur les marchésde Dakar, traitent désormais sanscomplexe avec les commerçantsgrossistes intermédiaires.

La création d’emplois nouveaux constitueun autre aspect de la question. Vouloirtravailler dans sa région pourrait, au moinsdans certaines localités, devenir uneréalité grâce à la création d’emplois detéléservices ou d’activités liées à lagénéralisation des NTIC. De nombreuxmétiers « émergents » en rapport direct ouinduit des NTIC pourraient être créés dansdes lieux, à la seule condition de pouvoirdisposer de ressources humainesformées. Au Cap Vert, l’équité territorialeéducative a progressé : de nombreuxjeunes pourraient être formés auxnouveaux métiers des téléservices et à lamaintenance informatique dans lesmunicipes. Celle-ci existe déjà : lesopérateurs économiques etl’administration des municipalités de l’île

de Santo Antao se plaignent de la difficultéà obtenir un service de maintenance, lesentreprises spécialisées étant toutessituées sur l’île de Sao Vicente. Lacréation de « cybercentres d’affaires »c’est à dire de petites entreprises deservices de proximité fournis au niveaulocal par des jeunes résidant dans leszones d'implantation, et évoluant dans leurenvironnement immédiat, comme il enexiste déjà dans d’autres pays, estenvisageable à moyen terme, à conditionde renforcer la formation fondamentale entechniques et ingénierie informatique dansl’enseignement secondaire et supérieurcapverdien.

Encadré 8

MANOBI

Le service Time To Market (T2M) de la société MANOBI a été primé au Sommet de Genève : il a reçu unAward, dans la catégorie « e-Inclusion ». Au départ, 800 projets provenant du monde entier, présentés pardes experts en informatique originaires des 134 pays membres des Nations-Unies, étaient en compétitiondans différentes catégories. Le service Time To Market (T2M) de MANOBI, dont la mise au point anotamment bénéficié de l’appui financier du programme InfoDev de la Banque mondiale et de l’appuitechnique d’Alcatel, offre une information en temps réel sur les marchés, via le téléphone mobile et Internet,pour les producteurs de fruits et légumes et les pêcheurs qui y sont abonnés. Pour la commercialisation de ceservice, MANOBI a conclu un partenariat avec la Sonatel.Manobi : http://www.manobi.sn/Source : Batik, Bulletin d'Analyse sur les Technologies de l'Information et de la Communication, n°53décembre 2003

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III. L’accès des organisations de lasociété civile aux NTIC

Le guide des ONG publié en 2002,souligne qu’il existe au Cap Vert, plus de138 ONG du développement, siégeantpour leur majorité dans les villes de Praiaet de Mindelo, avec cependant desactivités d’envergure nationale. Lesorganisations de la société civile ontconnu, ces dernières années, des succèsconsidérables, et il est généralementadmis qu'elles constituent des acteursimportants dans le développementhumain. Le rôle des ONG dans lavulgarisation des NTIC au Cap Vert sesitue surtout au niveau de l’éducation, du

développement communautaire et de lapromotion des activités génératrices derevenus. Mais un faible nombre (troisONG sur un total de 138) d’ONGinterviennent dans la formation eninformatique pour les jeunes filles et lesgarçons. Ces trois ONG développent desprojets de développement communautairequi sont générateurs de revenus.

Mais à défaut de jouer un rôle majeurdans la diffusion des NTIC commepromoteur, les ONG se révèlentcependant des utilisatrices importantesdes NTIC. La Diffusion des NTIC auniveau des ONG est illustrée par legraphique 2.

Graphique 2 :

L'utilisation des NTIC par les ONG

Téléphone portable5%

Téléphone fixe38%

Fax23%

Informatique20%

Internet14%

Leurs équipements varient en fonction deleur origine, leur taille et leur richesse,ainsi que des projets qu’elles exécutent.

L’analyse des implantations des ONGmontre clairement, comme dans d’autrespays, le poids des villes et, singulièrement,de la capitale du pays (35,5% des ONGont leur siège à Praia, 23,2% à Mindelo(deuxième ville du pays, soit 58,7% dutotal) (Graphique 3). Celles qui sont

équipées d’un accès Internet (et qui ontune adresse électronique) sont surtout enville (70%) : ceci traduit bien certainesinégalités socio-spatiales entre urbain etrural. On note que 13 des 43 ONG (30%)disposant d’une adresse électronique ontleur siège dans des petits centres et dansdes villages, et plus du tiers sont despetites associations à activité uniquementlocale.

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Graphique 3 :

Répartition des ONG par îles

Santiago

52%

Fogo

6%

Sal

2%

Maio

3%

Boa Vista

2%

SãoNicolau

3%

Santo Antão

9%

São Vicente

23%

SECTION II :LES NTIC FACTEUR DE COHESIONSOCIALE DE LA DIASPORA AVEC LESPOPULATIONS DE L’INTERIEUR

L’Institut National de la Statistique estimele nombre d’émigrés à environ 700.000personnes parmi lesquelles au moins400.000 d’entre elles parleraient créole. LeMinistère de l’Administration InternePortugaise indique que le nombred’émigrés capverdiens dans ce pays en1999 était de 43.797. Les données de laCPLP montraient qu’il y avait 7.418capverdiens résidant dans les PaysAfricains de langue Officielle Portugaise(PALOP) en 1996. Ce sont cependant lesEtats-Unis qui comptent le plus grandnombre de ressortissants/descendantscapverdiens. Les émigrés capverdiensforment la communauté la plus ancienned’immigrés volontaires africains pour lesEtats-Unis. Mais, selon les données duBureau de recensement des Etats-Unis,seulement 14.386 personnes nées au CapVert et résidant aux Etats-Unis n’étaientpas des citoyens américains. On estime àun demi million le nombre de personnes

de descendance capverdienne aux Etats-Unis.

Les communautés émigrées ont trouvédans les NTIC une opportunité pour sefaire connaître dans leur pays d’accueil etinternationalement, mais aussi valoriserleur pays d’origine, et maintenir oudévelopper les liens avec lui. Lesdestinations principales sont le nord-estdes Etats-Unis d’Amérique (région deBoston, New Bedford, Providence), lePortugal, la France, les Pays Bas, l’Italie,le Luxembourg, ainsi que l’Angola et SaoTomé et Principe. Une importantecommunauté réside aussi à Dakar(Sénégal). Les transferts nets des émigrésreprésentaient, en 2002, 13% du PIB. Ladiaspora joue aussi un grand rôle dans ladynamique culturelle et l’ouvertureéconomique du pays.

Pour ce qui est de l’accès aux NTIC, lasituation est très inégale : elle est enrelation avec les niveaux socio-économiques des familles, la dynamiquedes associations locales et aussil’environnement socioculturel et techniquedans lequel elles évoluent. Depuis plus de

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quinze ans, les émigrés, surtout aux Etats-Unis, ont créé des chaînes radiophoniqueset télévisuelles. En 2000, 31 étaientrépertoriées, dont 17 dans les seuls étatsaméricains du Massachusetts et de RhodeIsland, portés par une communauté trèsactive (IAPE, 2000). A la fin des années1990 et au début du nouveau siècle, ils’est produit un rapide développement dela communication informatique, surtoutdans la communauté capverdienneaméricaine, mais aussi avec les émigrésétudiants au Portugal, Brésil, Etats-Unis,Italie, France.

Des portails ont été crées, comme« Caboverde Reference page », et de trèsnombreux sites Internet par diversesassociations, comme les American Cape-Verdeans de Boston, qui magnifientl’identité culturelle capverdienne, les îles,l’histoire de l’émigration, la musique, ouencore comme « Morabeza 2000 ».

Dans le domaine des affaires, c’est uneentreprise de la diaspora, « BravaTelecom », PME d’informatique créée pardes descendants d’émigrés de l’Ile deBrava qui a mis en place le site Internet dela Caisse Economique du Cap Vert, etplusieurs sites capverdiens comme« CaboverdeOnline » ou « VisaOnline ».On retrouve, dans les communautéscapverdiennes en Europe, la multiplicationdes sites à vocation culturelle, voireéducative, et touristique aussi. Mais lecommerce électronique est quasi-inexistant. Dans les milieux capverdienspopulaires de France ou d’Italie, les TICsont avant tout des moyens decommunication et de jeux. Dans lesmilieux aisés, comme celui des médecinset des avocats capverdiens de Lisbonneou de Dakar, on manque de temps pourdévelopper des activités liées au Web quiest, éventuellement, un moyen des’informer sur le Cap-Vert, parfois malconnu.

L’introduction de l’Internet au Cap Vert aété particulièrement importante pour lesactivités des banques et des entreprisesimmobilières dans le segment del’émigration ainsi que pour les contactsdes émigrés avec les médias capverdiens.

Les sites de la BCA et TECNICIL (la plusimportante entreprise privée d’immobilierdu pays) s’avèrent très utiles. La plupartdes radios nationales et locales sontconnectées à l’Internet, et certainsquotidiens nationaux offrent une version« en ligne ». Il faut reconnaître que le CapVert, de par l’importance de sa diaspora,reçoit une partie importante des remisesdes émigrés en biens d’équipement etmobilier dans lesquels on peut inclure desNTIC. Des appareils téléphoniques plussophistiqués, les appareils mobiles ont étéimportés au pays premièrement par lesémigrés.

D’une manière générale, il se dégage duprocessus d’équipement et d’utilisation leconstat d’une triple fracture numérique :fracture sociale, puisque le numériquen’est accessible qu’à une élite restreintede la société, fracture socio-économiqueentre les entreprises du secteur productif,fracture spatiale, entre lieux porteurs depouvoir politique et/ou économique etespaces laissés pour compte.

La construction d’une société del’information ne peut être réalisée qu’enconcertation avec les forces vives desdiverses composantes de la sociétécapverdienne : les pouvoirs institutionnels,la « société civile », les ONG et lesassociations, les décideurs économiques.Au Cap Vert, le développement participatifexiste depuis longtemps : associationsprofessionnelles ou à vocation sociale etculturelle, réseaux politiques ou religieux,relations familiales, réseaux étendus de ladiaspora. Ces associations et ces réseauxconstituent un socle de qualité qui ne peutque favoriser le développement de lasociété de l’information. A cet égard, le faitqu’il existe déjà une appropriation et unusage important de l’Internet par unepartie de la diaspora capverdienne,notamment celle résidant aux Etats-Unisd’Amérique, et aussi par les étudiantsémigrés en formation dans divers pays dumonde, constitue un atout supplémentairepour la réussite du projet de société del’information.

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SECTION III :L’ACCES UNIVERSEL

Le développement destélécommunications constitue un levierfondamental de la croissance del’économie capverdienne, qui se fonde surles vecteurs importants de l’économie demarché et de l’internationalisation del’économie. Les indicateurs globaux dedéveloppement des télécommunicationsau Cap Vert sont encourageants etplacent le pays dans une positionprivilégiée dans le contexte de l’Afrique auSud du Sahara. Ces indicateurs globauxcachent cependant une réalité forte duCap Vert, qui est la distribution socio-spatiale très inégale des services detélécommunications, comme le révèle lasection précédente.

Le concept d’accès universel àl’information et aux technologies del’information, entendu aujourd’hui commela clé de la prospérité économique, n’estpas encore suffisamment internalisé etdécodé au Cap Vert. L’accès universelconstitue, pour de nombreux pays endéveloppement, un objectif fondamentalde leurs politiques respectives detélécommunications. Le concept d’accèsuniversel, dans son contenu comme danssa mise en œuvre, dépend des nécessitéset des spécificités propres de chaquepays. Il n’existe pas une prescriptionunique pour assurer l’accès universel.

Généralement, les objectifs des politiqueset des programmes d’accès universel sontorientés vers le développementéconomique des zones rurales etreculées. L’approvisionnement des lignestéléphoniques et des services associés àl’Internet peut constituer un moyen pourappuyer et accélérer le développementsocial et économique de ces zones.

Ces objectifs sont aussi directement liésaux perspectives de la politique dedécentralisation du gouvernement et del’administration régionale en vue d’uneprestation sociale plus efficace et d’uneformulation meilleure des décisionslocales. L’accès à la connaissance et auxinformations relatives aux services sociaux

au niveau central et local, tels que lasanté, l’éducation, l’extension rurale, l’eauet l’assainissement, est très limité, enl’absence de systèmes d’informationperformants, de services efficients detraitement informatisé des données, et deleur transmission rapide aux pouvoirsd’analyse et de décision intéressés. Lesservices de télécommunications sontégalement indispensables pour laprotection des communautés et pour lasécurité nationale. Les gouvernementsjouent, de plus en plus, un rôle capital etactif pour assurer l’accès universel,compte tenu de son importance dans leprocessus de développement économiqueet social. Dans le cas du Cap Vert, il estnécessaire de définir les responsabilitésdes intervenants, des fournisseurs deservices de télécommunications et desautorités, compte tenu en particulier ducontexte et du cadre légal et institutionneldans lesquels se développent cesactivités.

L’accès universel implique l’établissementd’un niveau déterminé de services detéléphone pour satisfaire les nécessitésdes communautés là où la pénétrationtéléphonique est faible ou inexistante.Dans le cas de la dispersion territorialedes populations, l’accès universel semesure généralement par la distance quiest parcourue par les individus jusqu’auposte téléphonique le plus proche. Il y ades cas, par exemple, où l’on a fixécomme objectif l’établissement d’un postede téléphone à une distance de dixminutes à pied des communautés. Lapolitique de l’accès universel commencepar la définition, par les autoritésconcernées, de la manière de l’évaluer.Pour que l’accès universel réponde auxnécessités des communautés, cesdernières doivent participer à la définitiondes politiques et des objectifs à atteindre.Quand on cherche à mesurer l’accèsuniversel uniquement par la densitétéléphonique (nombre de lignestéléphoniques pour 100 habitants), celasignifie que les opérateurs se préoccupentdavantage de l’augmentation des lignestéléphoniques, indépendamment de lalocalisation, que de l’accès despopulations ou encore des facilités

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d’usage du téléphone. Quand les objectifset les finalités de l’accès universel sontfixés sans la participation des promoteursde développement, il est peu probablequ’ils jouent le rôle de catalyseur dedéveloppement économique descommunautés, lesquelles sont en dernièreinstance les bénéficiaires. Benjamin Peteret Mona Dahms, deux célèbres analystesde l’accès universel, ont attiré l’attentionsur l’importance de parvenir à une ententenationale claire sur les termes « accèsuniversel » et « service universel » :« Le développement de la définition duservice universel et de l’accès universelpeuvent constituer un mécanisme pour leconsensus sur les objectifs nationaux,avec l’engagement de tous les partenaireset qui doit faire l’objet d’un suivi pourmaintenir l’accord. Les services et l’accèsuniversels devront être vus comme des« objectifs mobiles » – un certain niveaud’objectif atteint, une finalité supérieuredoit être fixée ».

Dans la définition des politiques de l’accèsuniversel, il y a une forte tentation ettendance à considérer que les servicesaux communautés rurales et zonesreculées sont coûteux et à faiblerentabilité. Des cas de succès montrent lecontraire, en dépit de la persistance d’unecertaine idée fixe de faible rendement desservices ruraux et des zones reculées. Lespolitiques d’accès universel ne peuventêtre conçues comme une simple extensiondes services de télécommunications dansune attitude de « bienfaisance » auxcommunautés les moins favorisées. Cettemanière d’agir fait que les populationsrurales risquent d’être sûrement privéesd’un service de qualité, se contentantd’utiliser les services à leur disposition enfonction de leurs moyens. Les politiquesdoivent être conçues dans la perspectivede développement socio-économique pourles communautés rurales et les couchessociales les moins favorisées.

C’est un lieu commun, de dire quel’approvisionnement des services detélécommunications rurales et des zonesreculées doit être supporté par lesgouvernements, et que pour cette raisonles investigations sérieuses sur la viabilité

commerciale de ces services ont éténégligées (UIT). L’UIT, dans son Rapportsur le Développement desTélécommunications Mondiales de 1998,a affirmé que:« La technologie permettant l’accès auxtélécommunications à n’importe quel pointde la face de la terre est déjà disponible.L’accès universel est moins un problèmed’ingénierie qu’un défi de politiques derégulation ».

Mais il est important de souligner quecette technologie, quoique disponible,exige des moyens financiers et humainspour la rendre accessible dans les pays àfaible revenu. Des politiques différenciéesont été adoptées par de nombreux paysen développement dans le cadre desobjectifs globaux pour augmenter l’accèsau téléphone. Ces politiques dépendentpour chaque pays de ses spécificités :l’état de développement des réseaux detélécommunications, la structure dumarché existant, les objectifs dedéveloppement technologique et lesobjectifs sociaux. En l’absence d’unevéritable politique de régulation, lacroissance des investissements dans lestélécommunications ne fait qu’élargir le«fossé de l’accès» entre la minorité déjàfortement bénéficiaire et la grandemajorité des populations isolées.

L’accès universel n’a pas encore faitl’objet au Cap Vert d’une politiqueclairement définie par le gouvernement etpartagée par la société. Il n’a pas fait nonplus l’objet d’un débat politique autonomevisant à définir les objectifs et les mesurespolitiques à prendre en la matière. Laproblématique de l’accès universel étaitcertes posée lors du contrat deconcession avec l’opérateur destélécommunications, puisqu’il y avait uncompromis pour installer au moins uneligne téléphonique dans les communautésde 200 habitants ou plus, mais quelquepeu dans une perspective de« bienfaisance ». Au Cap Vert, il n’y a pasencore une internalisation nationale dudéfi que constituent les servicesuniversels. On ne connaît pas non plus endétail les indicateurs d’accès universel.

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Aucune institution n’a encore pris à sacharge la collecte et le traitement desindicateurs téléphoniques comme ladensité téléphonique, les liaisonsdomiciliaires entre autres. Les élémentsd’évaluation et de suivi de la disponibilitétéléphonique existent, mais ne sont pasencore traités dans la perspective de ladéfinition d’une politique d’accès universel.En règle générale, ces éléments sont lessuivants :

• la densité téléphonique dans lescentres urbains et les zonesrurales ;

• le service universel mesuré par lesstatistiques des ménagesdisposant du téléphone dans leszones urbaines, rurales et auniveau national ;

• l’accès universel entendu commele pourcentage des ménagessitués à une distance déterminéed’un poste de téléphone public ;

• la qualité du service mesurée parles indicateurs tels que la listed’attente, le temps de réparationdes pannes, le pourcentage delignes numériques, des téléphonesayant accès direct au national et àl’international ;

• les frais d’installation, lesabonnements et les tauxd’utilisation ;

• l’accès à l’Internet ;• le service mobile : surface

territoriale et population couverte ;• les coûts d’accès.

Le financement du service universel estun autre volet qui n’a pas encore faitl’objet de mesures politiques. Au Cap Vert,le consensus sur le service universel sefait de manière graduelle. En vérité, si onfait l’analyse transversale des grandsinstruments du développementéconomique et social, on constate d’unemanière permanente la préoccupation deplacer les NTIC au centre des diversesmesures politiques gouvernementales.Les différents plans pluriannuels dedéveloppement, le Programme Pluriannuelde Lutte contre la Pauvreté, le PRSP(Programme Stratégique de Réduction dela Pauvreté), la Réforme de

l’Administration Publique, ladécentralisation, les ProgrammesPluriannuels d’Investissement public sont,entre autres, les documents de politiquede développement économique et socialqui font ressortir le rôle des NTIC.

SECTION IV :CONCLUSION

Il est impérieux de corriger les disparitéscatégorielles et spatiales qui sontimportantes dans l’accès aux TIC. Cesdisparités se creusent avec la nouveautédes TIC considérées, les pré-requis enmatière d’éducation, du niveau de revenuet probablement du cadre de vie. Aussiapparaissent-elles plus prononcées pourla possession d’un ordinateur et laconnexion de celui-ci à l’Internet et dutéléphone portable que pour la dispositiond’un poste de radio ou de téléviseur. Lesmesures pour corriger ces inégalitésdoivent s’orienter dans une optiqued’accès universel qui ne pourrait signifierégalité d’accès mais processusd’amélioration du degré d’accès et deréduction des inégalités d’accès. Tout cecine peut être déconnecté de la stratégienationale de réduction de la pauvreté,puisque l’accès universel aux NTIC estconçu comme un moyen d’accélération dudéveloppement humain.

Les grandes orientions des politiquesrelatives au rôle des nouvellestechnologies de l’information et de lacommunication nécessitent cependantd’être converties en politiques basées surune stratégie nationale avec desprogrammes clairement définis. La miseen œuvre actuelle des TIC se fait d’unemanière fragmentée, avec quelquesexpériences de succès. Il devientnécessaire de procéder maintenant à unedéfinition précise et de la mettre enpratique. Le traitement et l’élaborationd’une politique d’accès universel passepar les étapes suivantes, suggérés dureste par l’UIT :

• Définition – développement etappropriation d’une définition

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capverdienne d’Accès Universel etdu Service Universel ;

• Information – recueil et traitementrégulier des données statistiques ;

• Objectifs – fixer des objectifs etleurs conditions de réalisation ;

• Concessions – assurer lesconcessions à travers unrééquilibrage graduel des tarifs ;

• Structures de marchés appropriées– libéralisation et régulationeffective ;

• Mécanismes de financement –subventions croisées et fonds del’Etat ;

• Technologie – association detechnologies avec des coûtsd’accès ;

• Suivi – accompagnement etactualisation permanente duprogrès des étapes.

Comme le souligne l’UIT (1998) : « il n’y apas une définition fixe et uniforme duService Universel ». C’est un concept quipeut signifier des choses différentes selonles pays ou encore les contextes dans lemême pays. Les politiques de serviceuniversel doivent agir sur trois dimensions: géographique, équité dans la distributionet incapacité d’accès. Ces dimensionss’appliquent directement dans le cas duCap Vert, compte tenu de la situationgéographique, économique et sociale dupays.

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CHAPITRE VI :LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LACOMMUNICATION ET LA GESTION DE L’ENVIRONNEMENT

Les NTIC constituent un outil majeur pourla connaissance et la gestion desproblèmes environnementaux du CapVert. Confronté à la fragilité de sesécosystèmes terrestres et marins, soumisà des risques permanents (sécheresse,volcanisme) ou mal connus (changementclimatique), le Cap Vert peut utiliserdavantage ces technologies pour unemeilleure prévention et pour la mise enréseau des institutions et acteursconcernés, afin de valoriser lesconnaissances et les synergies dans laprotection de l’environnement et de labiodiversité.

Depuis une décennie, l’essor desnouvelles technologies de l’information etde la communication a favorisé la mise enplace dans les différents secteurs del’activité humaine du Cap Vert unensemble d’outils essentiels à unemeilleure gestion des ressourcesdisponibles. Dans le domaine de laconservation de la biodiversité, bien queles avancées soient encore considéréescomme modestes, la tendance démontreune évolution positive vers lamodernisation des équipementsinformatiques, de l’accès à l’Internet, destélécommunications, et des usages qui ensont faits, notamment pour la collecte etl’échange des données entre les servicesresponsables, la gestion des ressourcesenvironnementales, la prévention desrisques naturels et la diffusion desconnaissances.

Le rôle des NTIC dans la conservation dela biodiversité est à la base des processusde collecte, d’analyse, de traitement desinformations et de production des résultatsqui servent de support pour l’aide à ladécision. Des technologies spécifiquesexistent dans plusieurs structuresétatiques responsables de la préservationdes ressources naturelles. La plupart desservices concernés travaillent déjà en

réseau avec l’accès à l’Internet etdisposent d’un système qui comprendaussi la téléphonie et la télécopie.Néanmoins, les connexionsinterinstitutionnelles restent limitées auservice de messagerie électronique (EDI,Electronic Data Interchange – ÉchangeÉlectronique des Données), technologiedéjà ancienne mais encore peu utiliséedans la gestion collective des ressourcesnaturelles. Les avantages des NTIC dansle partage des informations sont encoretrès loin d’être capitalisés. Leséquipements sont insuffisants et lamaintenance pose problème. Lessynergies scientifiques et la culture dupartage de l’information doivent sedévelopper. L’inexistence des procéduresstandard de collecte, de traitement etd’échange des informations sectoriellesconstitue l’un des handicaps majeurs à lamaximisation du potentiel existant entermes d’équipements informatiques, deréseau et d’utilisation. Elles constituentpourtant un outil indispensable pour ledéveloppement durable des ressourcesbiologiques et la prévention des risquesenvironnementaux directs ou indirects auCap Vert.

Ce chapitre met en évidence le rôle desNTIC dans la protection del’environnement et de la biodiversité auCap Vert et, d’une manière plus large, dela gestion multisectorielle des espacesterrestres et maritime de l’archipel.

• Comment les NTIC peuvent-ellescontribuer au suivi et à laprévention des catastrophesnaturelles (sécheresse, attaquesphytosanitaires graves, gestion desconséquences des éruptionsvolcaniques) qui ont des impactsnéfastes aussi bien sur lespopulations que surl’environnement et la biodiversité ?

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• Quelle peut être la contribution desNTIC à la mise en réseau desinstitutions productrices desdonnées environnementales et desutilisateurs dans le cadre duSystème d’Information surl’Environnement (SIE) ?

• Comment les NTIC peuvent-ellescontribuer à la diffusion et lavalorisation de l’informationenvironnementale au service del’éducation ?

• De manière plus indirecte, quellepeut être la contribution des NTICà l’amélioration des systèmesd’information sur la sécuritéalimentaire et la vulnérabilité ?

Le Cap Vert, en tant que paysindépendant, a toujours démontré, àtravers les programmes des différentsgouvernements, une grandepréoccupation pour la préservation de sonécosystème fragile. Ainsi, il a plusparticulièrement initié, dans les années1980, des actions de préservation dessols, des eaux et de reboisement deszones arides. Depuis 1990, l’accent a étémis sur la gestion de la biodiversité, lapréservation des ressources biologiquesendémiques de l’archipel, ainsi que sur laprévention des risques.

A partir de 1992 et le sommet de Rio surl’environnement et développement, lepays a intériorisé les principes dedéveloppement soutenable énoncés dansl’Agenda 21 et élaboré, en 1994, sonpremier Plan d’Action National pourl’Environnement. Plus tard, il a adhéré auxConventions sur la Diversité Biologique(CBD), la Lutte Contre la Désertification(CCD) et la Convention Cadre des NationsUnies sur les Changements Climatiques(CCNUCC). Au niveau interne ont étéapprouvés le Programme d’ActionNational de Lutte Contre la Désertification(PAN), la Stratégie et le Plan d’Action surla Biodiversité et le Plan d’Action sur lesChangements Climatiques au Cap Vert.

Dans le domaine institutionnel, mis à partla création d’un organe responsable pourla coordination des politiques

environnementales, un cadre juridiquepermettant la réglementation des diverssecteurs a été créé. Le cadre institutionnelest composé par des institutions publiquesspécialisées dans la collecte et letraitement des informationsenvironnementales. Quelques ONG etassociations d’agriculteurs sont de plus enplus concernées et développent desactions de conservation des ressourcesenvironnementales.L’environnement demeure un secteurtransversal, et la problématiqueenvironnementale de conservation desressources naturelles est une tâche quirequiert le concours et la concertation deplusieurs secteurs. C’est ainsi, que dans lecadre de l’élaboration du PANA-II(Deuxième Plan d’Action National pourl’Environnement), l’approche utilisée apermis l’élaboration des plansenvironnementaux et un ensemble desplans intersectoriels (tourisme, transports,santé, pêche, agriculture, biodiversité,etc.).

Dans le contexte de ce rapport, uneattention particulière est accordée à lacapacité des institutions liées à laproblématique environnementaled’utilisation des NTIC comme outilsfavorisant la conservation des ressourcesnaturelles. L’analyse institutionnelle viseessentiellement a montrer le rôle desNTIC dans la protectionenvironnementale.

SECTION I :LES TIC ET LA GESTION DE LABIODIVERSITE

La gestion de la biodiversité est assuréeau Cap Vert par différentes structures derecherche scientifique et d’organismestechniques, sous la tutelle de la DGA(Direction générale de l’environnement).Les principales (INIDA pour la biodiversité,INDP pour les ressources halieutiques etle milieu marin, INGRH pour la gestion deseaux , INMG pour les questionsmétéorologiques et géophysiques) sonttoutes convenablement ou assez bienéquipées en outils modernes, et elles ontparfois accumulé une réelle expérience en

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matière d’outils informatiques. Ellesdisposent de bases de donnéesactualisées complètes et d’un noyau deSIG, mais celui-ci n’est pas toujours utiliséet doit éventuellement être modernisé.Ces structures disposent de moyens decommunications classiques, mais, comptetenu de leur besoin en matière detransmission de données, la téléphoniepar Internet (IP, Internet Protocol)constitue sans doute une techniqueobligatoire.

I. Des capacités institutionnellesdéjà familières des NTIC

Les politiques de développement menéespar le Cap Vert dès son indépendance ontrapidement abouti à la mise en placed’une importante capacité institutionnelleen matière de gestion technique etscientifique de l’environnement du pays :lutte contre la sécheresse, efforts demaîtrise des ressources hydriques,meilleure utilisation des ressourcesagricoles, sylvicoles, pastorales, etvalorisation des ressources halieutiques,ont été des préoccupations constantesdes gouvernements. Confrontéesaujourd’hui au défi technologique des TIC,ces structures apparaissent dansl’ensemble comme pionnières au CapVert.

I.1. La Direction Générale del’Environnement (DGA)

La Direction Générale de l’Environnementa comme attributions l’appui à la définitionet l’évolution de la politiqueenvironnementale à travers des études surl’état de l’environnement au Cap Vert. Elledoit aussi travailler à promouvoir desinitiatives pour une politique intégrée dansle domaine environnemental et desressources humaines. La DGA joue unrôle central en développant la concertationsectorielle, indispensable dans laplanification intersectorielle des actions deconservation de l’environnement.

En ce qui concerne l’utilisation desnouvelles technologies de l’information etcommunication, la DGA dispose deressources informatiques et de

communication acceptables. Toutefois,elle ne possède pas encore un réseauphysique de micro-ordinateurs qui luipermettrait la création d’un Intranet. Elleest équipée de quinze micro-ordinateursde bureau et de deux portables, parmilesquels quatre font partie de la celluleembryonnaire du système d’informationenvironnementale qui dispose aussi d’unetable à digitaliser A0, un scanner A3 et unplotter A0. La DGA dispose encore d’unsystème de PBX avec une ligne d’entrée,cinq extensions, un appareil Fax et unposte d’accès à l’Internet. La DGA avait unsite Web (www.sepa.cv), mais pour desraisons financières, il se trouveactuellement désactivé.

I.2. L’Institut National de Gestiondes Ressources Hydriques(INGRH)

L’Institut National de Gestion desRessources Hydriques (INGRH) a commeattributions la planification, la coordinationet la gestion intégrée des ressourceshydriques. L’INGRH assure le secrétariatdu Conseil National des Eaux (CNA),composé par les ministères del’Environnement, Agriculture et Pêche(président de CNA), Infrastructures etTransports, Santé, Industrie, Énergie etRéforme de l’État et AdministrationPublique.

Les nouvelles technologies del’information et de la communication onteu un impact dans l’amélioration del’efficience de l’INGRH. Ce servicedispose d’un parc informatique avec desmicro-ordinateurs performants (30 PC)répartis entre tous les cadres techniqueset personnels d’appui administratif etfinancier. L’INGRH est connecté auréseau de l’Etat à travers une lignespécialisée qui interconnecte le serveur del’INGRH aux serveurs de la RAFE(Réforme Administrative et Financière del’État). À l’INGRH, le service du courrierélectronique est étendu à tous lespersonnels. Il dispose aussi d’une pageWeb (www.ingrh.cv) avec des informationspertinentes sur l’historique de l’institution,sa mission et les différentes activités encours. La communication interne est

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assurée par le service PBX. Les quatredélégations de l’INGRH dans les autresîles disposent des conditions minimales decommunication (téléphone, Fax etInternet), ce qui facilite l’échange desinformations et l’envoi des données.

L’INGRH dispose d’une cellule de SIG quiassure le fonctionnement de la base dedonnées du Système d’information surl’eau (SIA). Celui-ci intègre toutes lesinformations existantes sur les systèmesd’approvisionnement en eau de lapopulation. La mise à jour de la base SIAest faite de façon systématique. L’équiperesponsable pour l’implémentation de ceservice dispose de deux cadresspécialisés en programmation et systèmed’information géographique. Un desavantages du SIA est le géoréférencementdes systèmes, utilisant le GPS etpermettant ainsi l’agrégation d’unensemble d’attributs du système. Entermes d’équipements du SIG, l’Institutdispose de deux micro-ordinateurs, unetable à digitaliser A3 et un plotter A3.L’INGRH dispose de plusieurs logicielspour SIG (MapInfo, ArcView) et traitementd’images (Idrissi, Ilwis).

I.3. L’Institut National de Rechercheet de Développement Agraire(INIDA)

L’INIDA est l’institution publiquecapverdienne responsable de la rechercheet du développement agraire. Elle acomme principales attributions :

• La recherche, l’expérimentation etle développement dans lesdomaines des sciences et destechnologies agraires et desressources naturelles ;

• La divulgation des connaissancesscientifiques et techniquesdisponibles dans le cadre dessecteurs ;

• La formation professionnelle etsupérieure dans les domainesagricole, sylvicole, l’élevage etl’environnement.

L’INIDA est l’institution responsable desétudes concernant la biodiversité terrestre.Elle a grandement contribué à lacaractérisation de la faune et de la flore del’archipel. L’informatisation de l’INIDA acommencé en 1984 avec l’arrivée, dans lecadre du projet AGRHYMET, du premierordinateur (PDP-11) avec une capacitépour 80 terminaux. Cependant, cetordinateur n’a pas été suffisammentexploité, puisque l’arrivée des premiersPC a favorisé l’installation d’un réseau demicro-ordinateurs à l’INIDA, peut-être lepremier au Cap Vert. Il s’agissait d’unréseau de topologie en bus (linéaire) àcâble coaxial (RG-58) supporté par leprogramme Lantastic, ce qui permettait derelier quatre terminaux. A part la base desdonnées pluviométriques, le systèmepermettait le traitement de texte et defeuilles de calcul.

Dans le cadre du projet AGRHYMETvisant à faire face aux limitations desservices de communications de l’époque,et afin de faciliter l’envoi rapide desdonnées climatologiques relevées danstout l’archipel, l’INIDA a, en 1985, installéun central téléphonique avec liaisondirecte vers les différentes délégations duMinistère. Ce central a fonctionné jusqu’audébut des années quatre-vingt dix.Postérieurement, les connexions inter îlesont été désactivées et le système a ététransféré à la société Cabo VerdeTelecom, ce qui a permis d’élargir lesliaisons domiciliaires dans la zone de SãoJorge dos Órgãos et João Teves.

Dans la décennie quatre-vingt dix, l’INIDAa commencé à acquérir d’autres micro-ordinateurs de bureau de façon erratique,presque toujours en association avec lesprojets. En 1993-1994, le premierlaboratoire de Système d’InformationGéographique a été installé dans le cadrede la réalisation du projet d’Atlas deSantiago, financé par l’Union Européenneavec l’appui technique du CIRAD. Dans celaboratoire, il y avait deux micro-ordinateurs, une imprimante, un plotterstylo, trois tables à digitaliser et lesprogrammes informatiques de traitementde SIG (ArcInfo, MapInfo, Arcview 3.2), etde traitement d’images satellitaires (Ilwis,

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Idrissi). Le Système d’InformationGéographique dont dispose l’INIDA apermis la digitalisation des différentescartes thématiques (sols, géologie,végétation, géomorphologie, reboisement,bassins hydrographiques, cours d’eau,division administratives, etc.) et legéoréférencement des données sur ladiversité biologique du Cap Vert. Mais celaboratoire SIG a maintenant besoin d’uninvestissement en trois nouvelles stationsde travail, plotter, scanner large format,tables à digitaliser et actualisation deslogiciels de SIG. Le géoréférencement desdonnées est assuré par 10 GPS (Garmin)de douze canaux avec des softwaresinternes actualisés.

En 2002, l’INIDA s’est connecté au réseaude l’État à Praia. La rapidité de l’évolutiondes technologies de communication etd’information a comme conséquence ladifficulté des institutions potentiellementbénéficiaires de ces technologies à lesassimiler et les appliquer avec unfonctionnement optimisé. Une destechnologies qui a évolué de façonconsidérable est la connexion sans fil(Wireless). Cette technologie permet latransmission des données en grandevitesse (pouvant aller jusqu’à 11 Mbps), cequi favorise non seulement lacommunication des données (accèsInternet et Email), mais aussi le passagedes voix et des images (téléphonie etvidéoconférence) de l’INIDA versl’extérieur. Rappelons que l’INIDA setrouve localisé dans l’intérieur de l’île deSantiago hors de l’horizon visuel desinstallations de la RAFE : c’est ainsi queles interconnexions sont faites via lachaîne montagneuse du Pico de Antónia à18 Km de la ligne de vue de la ville dePraia et 2,5 Km de l’INIDA. L’accès etl’envoi des données est faite à une vitessemoyenne de 8 Mbps (exemple, un fichierde 19 Mb dans un PC est envoyé àl’INIDA en moins de 2 minutes). Lasolution Wireless a permis à l’INIDAd’élargir l’accès à l’Internet et au courrierélectronique à tous les fonctionnaires,minimisant ainsi le coût descommunications. Avant l’installation decette solution, l’INIDA ne disposait que dequatre postes d’accès à l’Internet.

Une fois les infrastructures installées,l’INIDA compte intégrer la téléphonie et lesdonnées. Le concept de téléphonie sur IP(Internet Protocol) s’est révélé trèséconomique et son utilisation porteuse degrands bénéfices. Le téléphone sera unéquipement qui restera directementconnecté au réseau physique comme unordinateur. Grâce à ce type de solution, ilsera possible à l’INIDA de réduire lescoûts actuels de communicationtéléphonique, car un appel de l’intérieur del’île de Santiago vers Praia aura un coûtidentique à un appel local dans Praia àcause de la connexion Wireless (coûtzéro) entre l’INIDA et Praia. Ainsi,n’importe quelle connexion de voix entrel’INIDA et d’autres institutions reliées auRéseau de l’État sous le même type deservice (IP Téléphonie) aura un coûtquasiment nul.

L’INIDA dispose actuellement d’un parc detrente deux micro-ordinateurs de typePentium, quatre micro-ordinateurs avecdes processeurs 486, et, au Centre deformation, d’une salle informatiqueéquipée avec dix micro-ordinateurs 386.La plupart des chercheurs ont un bonniveau de connaissance en informatiquecomme utilisateur des principalesapplications de traitement de texte et dedonnées.

En ce qui concerne la téléphonie,l’institution est équipée d’une centralePBX, déjà obsolète, disposant, seulement,de trois lignes de réseau et quatorzeextensions fonctionnelles au-delà dequatre lignes directes et deux appareils defax. Bien que la CV Telecom ait mis àdisposition des populations de l’intérieurde Santiago les services de RDIS etd’accès primaire, l’institution trouve queles coûts de ce service (installation etabonnement) sont prohibitifs.

I.4. L’Institut National deDéveloppement des Pêches(INDP)

L’INDP a été créé en 1993. Il estactuellement chargé de la recherchehalieutique et de la promotion du

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développement de la pêche et del’aquaculture. Les activités dans ledomaine de l’approvisionnement desintrants pour la pêche et de lacommercialisation des produitshalieutiques sont presque entièrementarrêtées. L’INDP demeure la seuleinstitution publique capverdienne quis’occupe de recherche halieutique. Elle adéjà produit des résultats indispensables àla gestion de la pêche au Cap Vert. Laconnaissance des ressources marinesdisponibles dans une zone déterminée, lespotentialités et l’état de l’exploitation sont,entre autres tâches, celles qui ont le plusfait l’objet des attentions de cetteinstitution de recherche et de promotion dela pêche.

Dans le domaine des nouvellestechnologies de l’information et de lacommunication, l’INDP a commencé sesactivités avec un parc limité de micro-ordinateurs. Toutefois, dans le cadre dedeux projets principaux, il est parvenu àéquiper ses nouvelles installations d’unréseau local et à mettre à disposition dechaque chercheur et personnel d’appui unmicro-ordinateur. La connexion à l’Internetest garantie à tous à travers l’accès auréseau de Cabo Verde Telecom.Cependant, il existe un plan d’adhésion auréseau de l’État, une fois que serontdépassées les difficultés d’ordre techniqueau niveau du NOSI. La téléphonie à l’INDPest extensive et fonctionnelle. Lacommunication entre les septcommunautés piscicoles les plusvulnérables est assurée par un systèmeradio VHF.

Le Centre d’information sur le thon peutrecevoir des informations via satellite surla concentration des bancs de thons dansles eaux du Cap Vert. Ce service produitsur ordinateur des cartes hebdomadairessur la concentration du thon. Bien qu’il sesoit révélé être un produit très utile auxarmateurs pour l’augmentation descaptures, il a été désactivé en raison de lafaible participation financière de cetteprofession à la répartition des coûts (30USD/semaine).

D’une façon générale, les bateaux sontéquipés d’un système de radar et radioVHF qui permettent la communicationentre eux et avec les servicesresponsables. Cependant, il manque unsystème de contrôle et de référencementdes bateaux qui permettrait de mieuxsuivre l’exploitation des ressourcesmarines.

I.5. L’Institut National deMétéorologie et deGéophysique (INMG)

L’INMG a été crée par le décretréglementaire 7/2000 du 20 août 2000. Il acomme attributions d’installer, compléter,organiser et assurer le fonctionnement duréseau d’observation, d’information et detélécommunications de la surveillancemétéorologique, géophysique et de laqualité de l’air ; promouvoir et développerdes études et recherches, et diffuser lesinformations utiles aux différentsutilisateurs économiques nationaux,étrangers et internationaux, selon lesrèglements internationaux ; diffuser lesconnaissances techniques disponibles ;promouvoir et assurer l’étude et laformation dans les domaines de lamétéorologie, de la géophysique et de laqualité de l’air ; collaborer avec lesservices publics ou privés et lesorganismes de recherche dans lesdomaines ou activités affiliés ; promouvoirle développement des relationsinternationales et la coopération dans lesdomaines de ses attributions et participercomme membre dans les institutions,associations, fondations et autresorganisations en relation avec sesattributions. Dans cette institution, il existeune base de données climatologiquesportant une série considérable deparamètres climatologiques relevés àpartir des postes pluviométriques etstations agrométéorologiques etsynoptiques existant dans l’archipel.

Les technologies d’information et decommunication de l’INMG couvrent unensemble d’équipements qui permettent lacollecte, l’envoi et le traitement desdonnées pertinentes à l’aviation civile etau public en général. Les principaux

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systèmes d’informations et decommunications de l’INMG sont :

• Les stations synoptiquesprincipales de superficie : cesstations donnent les informationshoraires toute la journée dans lesprincipaux aéroports du Cap Vert(Praia, Sal et Mindelo) ;

• Les observatoiresmétéorologiques, utilisés pourassurer les services del’aéronautique civile dans lesaérodromes ;

• La station d’altitude de l’île de Sal :sondage atmosphérique journalierà l’aide des radio sondes etballons ;

• Les services Internet : informationdisponible sur Internet concernantles prévisions du temps ;

• Le MDD (Meteosat DataDessimination) : produits descentres spécialisés disponibles viasatellite en format binaire et alphanumérique ;

• Le PDUS (Primary Data UserStation) : photographies de hauterésolution de MétéoSat ;

• Le Système SDUS (SecondaryData User Station) : photographiesde basse résolution de MétéoSat) ;

• L’AFTN : informationsalphanumériques provenant desGTS (Global TélécommunicationSystem) ;

• Le Téléphone/Fax : systèmeinterne utilisé pour l’envoi desdonnées nationales au centre.

En termes informatiques, l’INMG disposed’un nombre considérable de micro-ordinateurs et d’imprimantes répartis entreles trois délégations présentes dans lesîles de Sal, Santiago et Sao Vicente. Leservice dispose d’un système detélécommunications efficient, ce qui luigarantit la communication avec sespartenaires dans les domaines de laconservation de la biodiversité et desécosystèmes. Le service de courrier

électronique n’est pas encore disponiblepour tous les techniciens à cause del’inexistence d’un serveur. Cependant, auniveau des trois délégations, il existequelques postes d’accès individuel àl’Internet.

II. Gestion de la biodiversité dansles territoires et nouvellestechnologies : îles et airesprotégées

II.1. Les ressources biologiquesterrestres

La biodiversité terrestre du Cap Vert estpauvre quand on la compare avec celledes autres archipels de la Macaronésie.Elle est surtout constituée par les planteset animaux qui, directement ouindirectement ont été introduits parl’Homme. D’après les données du Livreblanc sur l’état de l’environnement au CapVert, la flore vasculaire est constituée par755 espèces spontanées (Duarte, 1998).L’action humaine a toujours eu un grandimpact dans la composition de la flore desîles. Plus de 50% de la flore capverdienne(331 espèces) a été, probablement,introduite par l’Homme.

La flore indigène du Cap Vert est forméepar 224 espèces, parmi lesquelles 85 sontendémiques et les restes sont desespèces spontanées naturalisées.L’enjeu de conservation des espèces estparticulièrement important pourl’environnement insulaire.

II.2. Aires protégées et NTIC

La création des Aires Protégéesreprésente un pas important dans laconservation in situ de la biodiversité etdans la gestion durable des ressourcesnaturelles à l’échelle locale, régionale,nationale et internationale. Le Cap Vertdispose des principaux instruments légauxqui lui permettent de bien gérer sesressources biologiques. Cependant, lesnouvelles technologies de l’information etde la communication ne sont pas encoresuffisamment exploitées pour la gestion deces espaces protégés.

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Le gouvernement du Cap Vert, qui aidentifié dans l’archipel plus de 20secteurs susceptibles de faire l’objet d’uneprotection environnementale particulière, arécemment créé six airesprotégées (décret loi Nº 3/2003 définit unensemble d’aires protégées de l’archipeldu Cap Vert). Ces aires, dont l’une (Fogo)vient d’être érigée en Parc naturel, abritentde nombreuses espèces endémiques et,par leur caractère montagnard et sauvage,constituent des lieux de visiteparticulièrement intéressants pour lesactivités écotouristiques, agro-touristiqueset de trekking. Inhabités ou non, cessecteurs concentrent une grande partie dupatrimoine environnemental de l’archipel.Elles sont le témoignage de la volonté deconservation in situ des ressourcesbiologiques et de l’engagement nationaldans la conservation des espècesendémiques. Ces aires protégéesdevraient constituer un important réseaud’observatoires de suivi des biodiversitéset des écosystèmes. D’autres airesprotégées, non encore officiellementcréées, sont particulièrement concernées,surtout quand elles se trouvent ensituation spatiale de concurrenceéventuelle avec d’importants projetstouristiques qui pourraient être développésdans le cadre du projet de PlanStratégique de Développement duTourisme du pays.

L’apport des NTIC pour leur gestion etcelle des activités des populations qui yrésident ou vivent à proximité devrait êtreessentielle : le SIG environnemental sedoit de leur donner une place particulière,bien sûr. Mais c’est peut-être dans lagestion des activités humaines liées à cesaires protégées que l’outil informatiquepourrait apporter la plus grande valeurajoutée, tant en ce qui concerne la gestionde la ressource naturelle (officiellementprotégée ou non) que celle des activitésgénératrices de ressources que leurexistence pourra apporter, ainsi qu’enéducation environnementale. D’unemanière générale, les espaces répertoriéscomme particulièrement importants pour lepatrimoine environnemental national(Gomes, 2001), et notamment les airesinsulaires et côtières, et même certains

espaces sous-marins littoraux (Boa Vista,Maio), devraient faire l’objet, dans le cadredu futur SIE du Cap Vert, d’une attentionparticulière : ainsi de l’île inhabitée deSanta Luzia, des îlots Raso et Branco parexemple.

III. La gestion de l’environnementurbain

Parmi les questions émergentes, lagestion de l’environnement urbainconstitue désormais un défi majeur pour leCap Vert. La croissance urbaine est unphénomène récent dans le pays. Si ledéveloppement des petits centres commeEspargos (Sal) ou Assomada (Santiago)ne sont pas sans poser des problèmes, laquestion la plus préoccupante demeure latrès rapide croissance de la ville de Praia(alors que Mindelo connaît unaccroissement modeste). Avec 94.757 htsen 2000, (RNDH 2000), Praia, premièreville du Cap Vert, regroupe aujourd’hui21,8 % de la population du pays, 40,9 %de la population urbaine totale, et 40,1 %de la population totale de l’île de Santiago.Sa croissance moyenne annuelle des 10dernières années a été de 5,4 % par an.Mindelo, deuxième ville du pays, compte62.970 hts (27,2 % de la populationurbaine du pays. Réunies, les deux villesregroupent désormais 68,1 % de lapopulation urbaine de l’archipel, et 36,27% de sa population totale.

Dans les pays en développement, moinsde la moitié des ménages urbainsdisposent de l’eau courante et du tout àl’égout à domicile, et moins du tiers desdéchets solides est convenablement traité.Même si la situation des villes de Praia,Mindelo et des autres cités du Cap Vertest moins préoccupante, l’importanceprise par le développement récent deshabitations illégales (même légalisées)dans certains quartiers pose de gravesproblèmes de risque de santé,d’insalubrité, de pollution. La vigueur de lacroissance urbaine, notamment à Praia, aen effet engendré un développement malcontrôlé des quartiers périphériques malreliés au centre, faiblement équipés eninfrastructures et installés sur des sites

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incommodes ou dangereux (pentes, fondsde vallées).

La croissance urbaine élevée engendredeux types de problèmes. D’une part ils’agit des effets environnementaux« indirects » liés à l’exode rural et à lasollicitation écologique des espacesvoisins, ce que l’on qualifie habituellementde « empreinte écologique de la ville. AuCap Vert, ces questions commencent àprendre une ampleur préoccupante autourde Praia dans l’île de Santiago, oùatteintes à la biodiversité et risque érosifse multiplient. D’autre part ce sont leseffets directs sur l’environnement urbainliés à l’hyperdensité, notamment entermes de pollution et de risque

D’une manière plus générale, lacroissance urbaine accélérée dans unpays pauvre comme le Cap Vert se traduitpar de nombreux problèmes, toujours enrapport avec la pauvreté dans les secteurssuivants : l’assainissement, la ressourcehydraulique et l’adduction d’eau, ledrainage inadéquat des eaux pluviales, lagestion insuffisante des déchets solides, lapollution de l’air. De plus, les conditionsspécifiques du site de la ville de Praiaconduisent à donner une importanceparticulière à la question desconstructions sur les pentes, la pollution etla dégradation environnementale côtièreterrestre et maritime, la questionpaysagère et la place des espaces verts etdes parcs.

Si certaines de ces questions nécessitentdes solutions techniques etorganisationnelles, l’établissement deplans de gestion sectoriels nécessairespour la programmation et le suivi desaménagements et de leur maintenancedoit reposer sur une connaissance précisedes lieux et des utilisateurs. Une telleconnaissance peut être grandementfacilitée par les moyens modernes quesont les technologies de l’information,notamment les SIG et les bases dedonnées sectorielles.

Le Plan d’activités 2003 de la municipalitéde Praia révèle la prise de conscience del’acuité du problème : 25% du budget

annuel est affecté à l’amélioration del’assainissement, incluant notamment lacréation d’un « système efficient de recueildes ordures et de propreté de la ville »appuyé par la Coopération néerlandaise etle drainage des eaux de pluie stagnantes,ainsi que le pavage de certaines rues etdivers aménagements paysagers. Larencontre nationale de Praia en décembre2002 sur la politique d’assainissement,organisée conjointement par la Mairie dePraia et l’INGRH (Institut de Gestion desRessources Hydriques) avait soulignél’importance du traitement des problèmesde gestion des déchets solides (volontéd’élaborer un Plan de gestion des déchetssolides), de qualité de l’eau et derécupération des espaces dégradés. Desvoix scientifiques se sont aussi élevéespour proposer des aménagementspaysagers participant à l’améliorationesthétique du site urbain de la capitale, entransformant notamment les collines et lesversants en espaces verts, en parcs, en« jardins thématiques » (Praia, Revista daCamara municipal 2003)

De telles actions gestionnaires etéducatives constituent une opportunitéexceptionnelle pour la mise en serviced’un accompagnement technologiquemoderne qui permettrait le meilleur appuipour la prise de décision.

D’une manière générale, l’ampleur et ladiversité des questions à résoudre incitentà élaborer des bases de donnéesspécifiques devant être mises en relationavec les politiques et les structures descollectivités territoriales. Il existe à l’heureactuelle peu de réalisationsopérationnelles au Cap Vert, mais unSystème d’Information Environnemental etles SIG d’aménagement du territoireutilisés comme outil d’aide à la décisiondevraient, en intégrant des donnéesenvironnementales, constituer un supportefficace à la gestion environnementale desespaces urbanisés. Il s’agit en effet derompre définitivement avec la pratique,trop souvent observée dans les mondespauvres, du « croître d’abord et nettoyerensuite » (Banque Mondiale 2003) par denouvelles pratiques basées surl’information, le contrôle technique et la

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gestion spatialisée et, si possible, laprévention.

Des expériences couronnées de succèsont été menées dans plusieurs villesconfrontées à des problèmes semblables.A Porto Alegre (Brésil), la municipalités’est dotée d’un Atlas environnementalpour la planification et la gestion, etl’éducation scolaire. A Recife, à côté delourds investissements matériels ettechniques, les autorités disposent d’unplan de gestion des « zones résidentiellesspéciales d’intérêt social » -anciensquartiers illégaux – reposant sur unSystème d’Information Géographique etde planification spatiale. Cet outil a permisd’intégrer ces quartiers dans laplanification d’ensemble de la ville.

Le projet de SIG SIMPRAIA, commencéen 1998 par la municipalité, appréhendaitglobalement la problématique de gestionde l’espace de la ville, et aurait pu être uninstrument remarquable de gestionterritoriale urbaine, ce qui, en Afrique,n’est pas si fréquent. Le problème dudéveloppement durable urbain et, au delà,la planification urbaine dans son ensembleappellent en effet un système formeld’encadrement permettant une actioncollective efficace : la connaissance desfaits spatialisés est essentielle, dans lamesure où la ville révèle d’importantscontrastes d’équipements, d’accès auxservices, de richesse. Une bonnegouvernance comporte toujours unedimension de gestion efficace del’environnement urbain. L’outilinformatique mis au service de la gestionurbaine peut non seulement faciliter lagestion environnementale de la cité, maisaussi permettre de mieux comprendrel’organisation et la dynamique du« système urbain » complexe quicaractérise les villes capitales.

Un autre aspect de l’utilité des NTIC pourla résolution des problèmes de gestionenvironnementale urbaine est l’appui à lamise en réseau des villes : Praia et,depuis peu, Assomada et Sao Filipe sontdéjà membres de UCCLA (Union desvilles capitales de langue portugaise). Cetype d’institution, à l’image de UCCI

(Union of Capital Cities of Ibero-America,peut aider les municipalités, grâce à dessites Web, à acquérir du « savoir-faireurbain », à se former aux techniquesnouvelles, à s’informer, à échanger surleurs problèmes de pollution, de gestiondes ordures ménagères, et d’une manièreplus générale sur l’aménagement urbain etla préservation des ressourcesenvironnementales et culturelles.

IV. Un Système d’informationenvironnemental (SIE) pourle Cap Vert

L’intérêt de la création d’un SIE au CapVert constitue, comme dans d’autres pays,une avancée importante pour la gestionenvironnementale durable et l’aide à ladécision des gouvernements. Il s’agit eneffet d’un outil mettant à disposition desdonnées et des informations facilitant laprise de décisions en matière de gestiondurable des ressources naturelles. Ilpermet de sensibiliser les acteurséconomiques aux questionsenvironnementales. Il doit faciliterl’évaluation des impactsenvironnementaux des politiques et desactivités économiques et ainsi permettred’orienter les politiques et les acteurs dudéveloppement.

L’intérêt d’un Système d’InformationEnvironnemental est d’offrir la possibilitéd’une meilleure prise en compte du rôlefondamental des populations dans lesinterrelations existant entre société etenvironnement. L’ignorer serait continuéd’avoir des questions environnementalesune vision à la fois trop technicienne ettrop orientée vers les sciences de la terreet de la vie, alors que les sociétés, surtoutdans les espaces fragiles commel’archipel du Cap Vert, sont unecomposante majeure des processusd’évolution des milieux. C’est enfinmaîtriser une information aujourd’huidispersée, non comprise comme élémentd’un système et insuffisammentspatialisée. Les enjeux sont doncenvironnementaux, mais ils sontégalement sociaux, économiques etpolitiques.

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En 2002, le gouvernement du Cap Vert aélaboré un Plan d’Action National pourl’Environnement (PANA), documentstratégique de gestion à long terme (2002-2012), outil de planification et de gestiondurable de l’environnement au Cap Vert,en conformité avec les grandes options duPlan (GOP) et le Plan National deDéveloppement. Une Commissiontechnique chargée de l’élaboration duPANA structurant a été mise en place, quienglobera les 17 plans municipauxenvironnementaux (PME). Afin de doter leCap Vert d’un instrument de politiquenationale de gestion de l’informationenvironnementale, il a été réalisé unAtelier pour la création, l’utilisation et lamaintenance d’un SIE, avec uneprocédure de formation des cadres encharge de ces questions. Il a mis enévidence le problème, pour mener à biences activités, du développement descapacités institutionnelles et humaines auniveau des municipalités.Dans le cadre du projet de la mise enœuvre de la Convention sur ladésertification (LCD), la DirectionGénérale de l’Environnement (DGA) afinancé une étude sur la mise en placed’un Système national d’informationenvironnementale du Cap Vert. L’étude aproposé un modèle conceptuel defonctionnement basé sur un partenariatétroit avec les organes sectorielsproducteurs des informations. Le modèleconceptuel du SIE demande la constitutiond’un organe de coordinationinterinstitutionnel responsable de lacoordination, l’orientation et la facilitationdu SIE. Cet organe de coordination doitêtre appuyé par un conseil techniquecomposé de spécialistes, dont lesprincipales attributions seront la définitiondes aspects techniques liés auxéquipements et software, normes,standard, metabase de données etréférences. Les centres de production del’information sont les institutions publiqueset privées qui ont comme objectifs lacollecte, le traitement et l’analyse desinformations sectorielles graphiquementréférencées. Les centres auront deséquipes thématiques (sols, eaux,végétation, etc.) et un groupe de

spécialistes responsables pour la gestionde l’information.

Le développement d’un réseau multi-agents pour la connaissance et la gestionde l’environnement constituent l’une desconditions pour la réalisation d’unSystème d’Information Environnementalnational, mais aussi d’Observatoiresenvironnementaux locaux. Il s’agit derendre utilisable l’importante informationdisponible, aujourd’hui très dispersée etprincipalement sur support papier. Larelation entre structures de recherche oude gestion environnementale etcollectivités territoriales doit s’amplifier, demême que la communication et le partagedes données entre les différentesstructures concernées.

Afin de permettre le démarrage effectif duSIE, deux cadres des services sectorielsont été formés. Toutefois, le SIE se trouveencore dans une phase trèsembryonnaire. Cela est dû à la carenced’équipements informatiques au niveaudes centres et à l’inexistence desprocédures de standardisation desprocessus de collecte et d’échange del’information. Les ressources humainesexistantes au niveau des services nereprésentent pas une masse critiquesuffisante pour faire fonctionner lescellules du système d’informationgéographique. De plus, il n’existe à l’heureactuelle aucune réflexion pour uneapproche interinstitutionnelle de collectede données pour l’approvisionnement dela base des données centrale. Une deslimitations majeures à la mise en place età l’opérationnalité du SIE est l’absenced’un organe catalyseur des synergiesentre les différentes institutions publiquesproductrices des informations.

SECTION II :LES RISQUES ET LES SYSTEMESD’ALERTE PRECOCE

La vulnérabilité de la biodiversité del’archipel, notamment de ses espècesendémiques, la position du pays près deroutes maritimes fréquentées, le risquevolcanique et, plus largement, la fragilité

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des environnements rural et urbain ainsique la vulnérabilité alimentaire decertaines catégories de la population duCap Vert conduisent à renforcer lessystèmes de gestion des risques naturelset environnementaux encourus par lepays.

Les systèmes d’alerte précoce utilisantfortement les NTIC (et d’autrestechnologies) constituent une réponseadaptée à ce type de problème. Ilsconcernent en premier lieu le risquevolcanique, mais aussi les alertesphytosanitaires, la gestion des ressourceshydriques et du risque de crues etd’érosion torrentielle, le risque de pollutionmarine ainsi que la gestion des ressourcesalimentaires produites localement. Tousces systèmes doivent être développés, carils sont encore très insuffisammentopérationnels, et les nouvellestechnologies peuvent y contribuer trèsfortement.

I. La vulnérabilitéenvironnementale du Cap Vert etla capacité de gérer lesrisques

I.1. Fragilité des ressources etrisque

Les petits états insulaires présentent desvulnérabilités et caractéristiquesspécifiques face aux difficultés complexesdans la réalisation des objectifs dedéveloppement durable basés surl’environnement. Les écosystèmes fragilesdu Cap Vert se caractérisent par desendémismes et une biodiversité réduite.Les espèces présentent des risquessérieux d’extinction et cela impose uneforte nécessité de protection. D’autre part,les ressources biologiques (marines etterrestres) dont le Cap Vert dépend pourson développement sont menacées pardes pressions anthropiques. La tailleréduite, l’insularité, et la fragilité del’écosystème, font de la biodiversité desîles du Cap Vert l’une des plus menacéesdans le monde. La pression directe etindirecte sur les ressources biologiquesterrestres et marines est réelle etcontribue à l’augmentation de la

vulnérabilité environnementale del’archipel.

Le Cap Vert a toujours eu conscience deces fragilités (Voir encadré 9). Ainsi,depuis son indépendance, il a mis enplace des programmes de reboisement,de réhabilitation des versants dégradés etde préservation des écosystèmes. En1994 à Bridgetown (Barbade), le Cap Verta adhéré à la déclaration et au pland’action de La Barbade,. Le programmeprésente des recommandationsimportantes concernant les changementsclimatiques globaux, l’augmentation duniveau de la mer, la gestion des résidustoxiques dangereux, les ressourcesmaritimes et côtières, les ressourceshydriques et les terres arables, l’énergie etle tourisme. Malgré les avancéesacquises, le bilan de la conservation de labiodiversité demeure préoccupant.

I.2. La capacité de gérer les risquesenvironnementaux et lescatastrophes naturelles

Les risques d’inondation, d’éboulement etd’érosion des terres causées aussi bienpar les averses violentes que les activitéssismiques alliées à d’autres facteurs devulnérabilité, requièrent pour le pays uninstrument de prévision et de maîtrise descrises visant la protection des ressourcesnaturelles et des biens matériels. Lamaîtrise des crises naturelles ouanthropiques a pour principaux objectifs laprotection de la mer, des zones côtières,des sols, eaux, de la diversité biologique.

Encadré 9

Biodiversité : Liste rouge du Cap Vert La première liste rouge sur la biodiversité du Cap Vertpubliée en 1995 présentait un diagnostic alarmant : 26 % desangiospermes, plus de 40% des bryophytes, plus de 65 %des ptéridophytes et plus de 29% des lichens, plus de 47%des oiseaux, 25% des reptiles terrestres, 64% descoléoptères, plus de 57% des arachnides et plus de 59% desmollusques terrestres étaient considérés comme menacésd’extinction. Cette situation, alarmante continue des’aggraver pour les espèces Alauda razae (Calhandra-do-Ilhéu-Raso) et Himantopus himantopus (Perna-longa), dont lapopulation diminue de façon drastique à cause de la pressionanthropique.

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Parmi les projets les plus importants en lamatière, élaborés et en exécution, setrouvent les programmes spécifiques degestion des zones côtières, de protectionde la biodiversité et des ressourcesgénétiques.

Le Parlement, préoccupé par le problèmede la gestion des catastrophes, aapprouvé, à travers la Résolution Nº74/IV/94 du 20 octobre 1994 (ratifié en1995), la Convention de Bâle sur lecontrôle des mouvements transfrontaliersdes résidus dangereux et leur élimination.La défense nationale et la sécurité despopulations sont des questionsconsensuelles, mais il manque uneadoption de mesures adéquates enmatière de politiques de protection civile,de défense et de sécurité des personneset des biens. Le Système National deProtection Civile (SNPC), à vocation etrôles national et municipal, estresponsable de l’exécution des politiquesde protection civile. Il a été crée en avril1999 afin de garantir l’intégrité et lasauvegarde des vies humaines, dupatrimoine naturel et construit, et del’environnement. Un système descommunications (radio VHF-FM) de laprotection civile de tous les municipes del’île de Santiago se trouve déjà installé. Lalégislation sur la protection civile – Loi deBase et décrets réglementaires respectifscontribuera à l’implantation de laprotection civile dans tout le territoirenational.

I.3. L’insuffisance des capacitésinstitutionnelles

Le Cap Vert, à l’instar des autres Etatsinsulaires, se trouve exposé aux risquesde désastres environnementaux etnaturels d’une sévérité extrême, tels que :éruptions volcaniques, sécheresse,glissements de terrain, inondationscausées par de fortes crues suite à desaverses intenses et agressives. Malgré lesrisques élevés, le niveau de préparation(équipements et ressources humaines)des institutions de lutte contre lescatastrophes naturelles demeure très loind’être acceptable. Il faut ainsi souligner

que toutes les Mairies ne disposent pasd’un plan d’urgence et de procéduresclaires d’intervention en cas de désastreenvironnemental. Cependant, grâce auPlan d’action de la Barbade, le Cap Vertdoit créer un ensemble des mécanismesrégionaux et nationaux nécessaires pourfaire face aux risques environnementaux.

II. NTIC et réponses au risqueenvironnemental

II.1. Volcanisme et sismologie

Au Cap Vert, malgré la faible magnitude,les activités sismiques sont considéréescomme très fréquentes, ce qui demandeune attention particulière et un système desuivi continu. Le Réseau de SurveillanceGéophysique du Volcan de l’île de Fogo apour objectif le suivi de l’activitésismologique des îles de Fogo et Brava. Ilest placé sous la coordination de l’InstitutSupérieur de l’Education (ISE) et leLaboratoire de Génie Civil (LEC),conjointement avec le SNPC et d’autresentités publiques et privées.

Les infrastructures de surveillance duvolcan de Fogo ont été renforcées avecl’installation d’une station sismographiquedans la zone forestière de Calheta (île deMaio) et Patim (île de Fogo), ainsi que parle transfert de l’actuelle station de MonteLosna vers un tunnel de lave profonde. Lasurveillance périodique du volcan est faitepar le projet « Surveillance Géodésique duVolcan de Fogo » à l’aide d’un GPS pourdétecter les possibles déformations de lacroûte terrestre. La coordination destravaux est réalisée par l’Institut deRecherche Scientifique et Tropicale duPortugal. De 1998 à 2001, cinqcampagnes d’observation ont étéréalisées.

Le projet « Instrumentation SismologiqueTemporaire de l’Archipel du Cap Vert » estun projet coordonné par l’Université deBristol et ce même projet s’appuie sur laparticipation de l’Institut de Technologie(IST) de cette université, le Tokyo Instituteof Technology, l’Institut National de laMétéorologie et Géophysique du Cap Vert

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(INMG) et le Laboratoire de Génie Civil duCap Vert (LEC).

L’installation du réseau sismographiquetemporaire a eu lieu en 2002 et il doitfonctionner pendant deux ans. Desstations sismographiques ont étéégalement installées dans les îles de Sal,São Vicente et Santo Antão (Porto Novo)en collaboration avec l’INMG. Le LEC aparticipé à l’installation des instrumentsdans les îles de Maio et Fogo.

Malgré la bonne qualité de leursressources humaines, les Forces Arméeset la Protection Civile rencontrent degrandes difficultés d’action, et, dans lessituations critiques, ils ne peuvent pasapporter des réponses efficaces à lademande de la société. L’éruption duvolcan de Fogo, en 1995, constitue unavertissement sérieux des risques réelsauxquels les populations des zoneslimitrophes du volcan sont exposées. Cephénomène naturel a démontrél’incapacité nationale d’apporter une aideefficace et rapide lors des catastrophesnaturelles comme les éruptionsvolcaniques.

Les nouvelles technologies del’information et de la communicationpourront être indispensables dans le suivien temps réel, par exemple, des activitéssismiques. L’utilisation des senseursassociés à une ligne téléphoniquefacilitera la collecte et l’envoi desinformations périodiques aux unitéscentrales de traitements et d’alerteprécoce.

II.2. Ressources hydriques

Le manque de ressources hydriquesconstitue l’une des grandes contraintes audéveloppement du Cap Vert. Les périodesde sécheresse successives ont un impacttrès négatif sur le potentiel des eauxsouterraines. La diminution du potentielhydrique est associée à la faible rechargeannuelle des nappes souterraines et à uneutilisation peu rationnelle de cetteressource. L’INGRH, entité responsabledans la gestion des ressources, arecensé, en 1993, environ, 2300 sources

d’eau, 1100 puits et 200 forages,mobilisant près de 35 millions de m3/an,auxquels les sources d’eau contribuentpour 61%, les puits pour 24% et lesforages pour 15%.

Le captage et le stockage des eauxsuperficielles sont déficients etreprésentent une petite fraction de l’eauutilisée. La plus grande partie consomméeest essentiellement d’origine souterraine.En 2001, l’INGRH a créé le Systèmed’Information sur l’Eau du Cap Vert. Labase de données géoréférencées de cesystème comporte des informations surtous les points d’eau et les systèmesd’approvisionnement à partir des robinetset fontaines. Elle offre une compilationexhaustive des attributs de chaque pointd’eau, y compris les paramètres dequalité, l’exploitation et l’évolution duniveau des nappes phréatiques.S’agissant d’une base associée à un SIG,il est possible grâce à elle d’effectuer desanalyses spatiales et extraire des cartesthématiques qui permettent unevisualisation spatiale rapide sur un attributspécifiquement recherché.

II.3. Conservation des sols, eaux,forêts et NTIC

Le Cap Vert étant pauvre en ressourcesnaturelles, on assiste à une pression deplus en plus forte sur les terres avec uneconséquence néfaste sur sa conservation.La dégradation des sols au Cap Vert estétroitement liée aux conditions édapho-climatiques et anthropiques, quiprésentent un cadre de grave détériorationenvironnementale dans toutes les îles del’archipel. Les principales pressions sont lasécheresse, l’augmentationdémographique, les mauvaises pratiquesagricoles, la dégradation physique etchimique des sols soumis aux processusérosifs élevés. Cela se traduit par degrandes pertes de terre arable et unedégradation du couvert végétal. Lesphénomènes décrits ci-dessous sontencore aggravés par la pauvreté despopulations rurales, qui font un usageimportant des ressourcesenvironnementales et contribuent ainsi à

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l’augmentation de la pression humaine surles faibles ressources naturelles.

L’accroissement démographique acontribué à l’augmentation de la recherchedes terrains pour la construction dans leszones urbaines et suburbaines,provoquant une spéculation sur le prix desterres et une pression sur les ressourcesinertes, spécialement le sable des plagespour la fabrication de parpaings.

Les actions de reboisement développéesdepuis près de 30 ans par le Cap Vertvisent à la préservation du couvert végétalexistant et à augmenter la superficiearborée. L’accent est mis sur ladiversification des strates arborées,arbustive et herbacées dans laperspective d’une meilleure conservationde la biodiversité. L’usage des NTICconcerne déjà les aires reboisées qui sontdésormais digitalisés (cartographieinformatisée, éventuellement avecgéoréférencement) pour les îles de Maioet Santiago. Cependant, des informationsont besoin d’être traitées. Dans la plupartdes îles, il existe des informations sousformat papier, mais elles ne sont pasdisponibles au public et elles n’ont pasencore fait l’objet d’un traitementinformatique.

Le Cap Vert a fourni des effortsconsidérables pour la conservation dessols et des eaux, mais le pays ne disposetoujours pas d’un système d’information etde gestion des risques érosifs. Les NTICdevraient être utilisées pour le traitementprioritaire de la connaissance et du suivides surfaces de grande susceptibilitéécologique.

II.4. Système d’alerte précocephytosanitaire

Concernant la protection des cultures, leCap Vert est dans une situationprivilégiée : il existe dans l’archipel unnombre très restreint des ravageurs (et demaladies) des cultures, et beaucoupd’informations sur la question ; le contrôlebiologique des ravageurs est satisfaisant ;le nombre des pesticides autorisés est trèsréduit ; la législation sur la protection et la

quarantaine végétale est suffisammentcomplète. La protection végétale est uneactivité continue tant par rapport à larecherche (inventaire, méthodes decombat, expérimentation, produits), etl’extension (formation des agents, contrôledu commerce des produits, contrôle desfrontières).

Mais en termes phytosanitaires, le pays nedispose pas d’un système d’alerte précocedes maladies et ravageurs avec recoursaux nouvelles technologies del’information et communication. Lesystème d’information géographique pourla production de cartes sur l’apparition etla progression des maladies n’est pasencore convenablement exploité.Annuellement la DAGASP produit unbulletin décadaire (AZAGUA) qui, entreautres sujets, fait le point de la situationphytosanitaire des cultures pluviales. Lesservices de quarantaine sont encore peuefficients, faute des moyens pouraméliorer leur efficacité dans la détectionet le contrôle de la rentrée du matérielvégétal contaminé.

II.5. Ressources halieutiques

Les actions humaines directes dedéprédation de la biodiversité marine sontsurtout causées par des prélèvementsexcessifs à des fins alimentaires et/oucommerciales. Les actions humainesindirectes, par exemple celles qui sontliées à la pollution, ont des répercussionssur le substrat ou l’habitat des espèces oupopulations des espèces. L’analyse de lapression sur les ressources halieutiquespar des observations directes de terrainreste difficile, une fois que les capturessont reportées aux ports de décharge. Iln’existe aucun système de suivi duparcours des bateaux ni de système decollecte de ce type d’informations. Ledéveloppement des systèmes depositionnement global pourra, dans lefutur, contribuer à un meilleur contrôle desressources halieutiques dans la zoneéconomique exclusive du Cap Vert.

Dans le domaine de la biodiversitémaritime, le défi du contrôle face à lavaste zone économique exclusive dont le

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pays dispose est un enjeu pour le pays.Pour les bancs piscicoles suffisammentconnus devrait exister un système de suivides embarquements ce qui garantirait les« bonnes pratiques » dans l’exploitationdes ressources halieutiques. Avec lesnouvelles technologies de communication,le suivi de qualité des pratiques, latraçabilité de la ressource et des bateauxne peuvent que contribuer à l’améliorationglobale de la gestion halieutique.

II.6. Le Cap Vert et les routesmaritimes du pétrole brut

La pollution des mers causée par lepétrole constitue l’une des grandesmenaces pour la vie sauvage. La pollutionprovient des sources variées d’infiltrationnaturelle, décharges d’huile combustibleprovenant des navires, décharges desraffineries et plateformes d’extraction dupétrole, accidents avec les pétroliers etrésidus de lavage des cuves despétroliers. La pollution pétrolière revêt laforme de taches et nodules de pétrole, etde boules de goudron entourées par desdéchets plastiques. Normalement, lepétrole se dégrade très lentement, ensubstances moins dangereuses, mais, àcause du plastique, ces boules degoudron peuvent dériver dans les océanspendant plusieurs décennies.

Au-delà de la dépendance du pays vis avis de l’importation des combustiblesfossiles, le Cap Vert est situé à proximitéd’une des plus importantes routesmaritimes de transport du pétrole brut del’Atlantique. Les risques associés à lapollution causée par un éventuelécoulement constituent une des menacespour l’environnement du pays. Bien queles autorités soient conscientes desrisques pour la biodiversité maritime etterrestre, le pays ne dispose pas d’unsystème de suivi des pétroliers quicroissent l’Atlantique nord ni d’un plan decontrainte. La surveillance aérienne de latrès vaste zone économique exclusive(ZEE) est faite par la Garde Côtière etMaritime. Le difficile contrôle de cetespace est partagé grâce à lacollaboration régionale et l’appuid’institutions de coopération bilatérale et

régionale. Cependant, la fréquence desmissions de surveillance demeure trèsinsuffisante.

SECTION III :« RESEAU ENVIRONNEMENTAL »,PARTENARIAT ET FORMATION

L’usage généralisé des NTIC pour lagestion environnementale doit êtrel’occasion de renforcer les synergies entrestructures existantes, par la création d’un« Réseau environnemental » permettant lamise en commun de bases de données etde ressources. La question despartenariats, depuis les ONG localesjusqu’au partenaire international est doncposée.

I. Nouvelles technologies etréseau environnemental

Le Cap Vert ne dispose pas d’un grandcapital naturel génétique etécosystémique. Sa capacité installée enressources humaines spécialisées et encollections scientifiques et biologiquesest faible, et ses compétences enbiotechnologies et technologies del’information et de la communicationsont limitées. Mais la prospéritééconomique future du pays dépendpartiellement de l’utilisation durable deson capital naturel. L’information sur labiodiversité et les écosystèmes est doncvitale pour de nombreuses applicationsscientifiques, technologiques,éducationnelles et gouvernementales.

Une grande partie de l’information sur labiodiversité existe, mais elle se trouverarement sous une forme prête à êtreutilisée : bibliothèques traditionnelles,bases de données distribuées (et nonintégrés) et échantillons (spécimens) decollections biologiques (botaniques). Ildevient indispensable de réaliser uneintégration aux niveau local, régional etinternational des individus et institutions,des différents domaines du savoir, pourla construction d’un réseau d’informationvraiment utile et utilisable. Ce réseaudépend naturellement des avancées des

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technologies de l’information etcommunication.

La base légale pour le développement dessystèmes d’information pour la biodiversitéest la Convention de la DiversitéBiologique (CDB) qui traite de laconservation in situ (dans les lieuxd’origine) et ex situ (hors du lieu d’origine),de l’utilisation durable de la biodiversité etde la répartition des bénéfices résultant del’utilisation commerciale des ressourcesgénétiques. La Convention reconnaît lanécessité de la définition d’une stratégiequi établit des mécanismes de co-partage,d’échange de l’information et desconnaissances technoscientifiques. Lagestion environnementale est crucialepour la préservation de la biodiversitécapverdienne, mais doit se fairedésormais en utilisant les technologies del’information comme un outil de basemajeur, depuis l’inventaire jusqu’à lasensibilisation et l’éducationenvironnementale.

I.1. Les Organisations NonGouvernementales (ONG)

Au plan local, le rôle des ONG estimportant, tant en ce qui concerne laparticipation de la société civile auproblème que par la valorisation dessavoirs et du savoir-faire des associations,mais elles sont encore insuffisammentéquipées en NTIC et leur insertion dansdes réseaux est faible. Les ONG et lesAssociations d’Agriculteurs se trouventactuellement dans un processusd’affirmation-valorisation. Elles jouent unrôle de plus en plus important dans lapréservation environnementale. Selon leguide des ONG du Cap Vert, 17 ONGdéclarent s’occuper de protection del’environnement. Parmi elles, quatredéveloppent des actions spécifiques dansla conservation et la promotionenvironnementale (sensibilisation,éducation, formation, lutte contre lapauvreté, promotion des rôle des femmes,etc.). Ces associations jouent donc un rôleimportant dans la conservation des sols etdes eaux à travers l’exécution des travauxde protection des sols, de correctiontorrentielle des pentes et la gestion des

espaces de production agro-pastoraux etsylvicoles. Elles se présentent comme despartenaires de terrain très utiles dans laprotection environnementale de l’espacerural. Les ONG sont proches des acteurslocaux du développement travaillant dansle secteur environnemental, comme lesstructures d’accueil et de séjour detourisme de nature et rural, d’ailleurs déjàsouvent utilisatrices des NTIC (cf. ChapitreVII).

Cependant, dans l’exercice de leursactivités de terrain, le recours aux NTIC etune véritable appropriation destechnologies disponibles sont encorenégligés pour des raisons d’ordre financieret de ressources humaines. D’une façongénérale, les organisations nongouvernementales capverdiennes ont uneutilisation limitée des nouvellestechnologies de l’information etcommunication. De l’inventaire obtenu,toutes les ONG « environnementalistes »disposent surtout des connexionstéléphoniques et Fax. Quelques unesseulement (OASIS, OAZA, AAN)disposent d’une adresse électronique àtravers les serveurs national etinternational (CV Telecom, Yahoo etHotmail).

I.2. Pouvoir Local, structures d’Etatet NTIC

Les mairies du Cap Vert ont une existencetrès récente. Cette jeunesse nuit à leuraction en ce qui concerne les problèmesenvironnementaux, bien que chaquemunicipalité ait crée un départementchargé de l’environnement. La mairie dePraia dispose d’une unité de traitement del’information géographique et desressources humaines qui produisent descartes thématiques de zonage desespaces verts de la ville. Les mairies deMaio, Boavista et Sal disposent d’un grandéventail de données digitalisées etintégrées dans la base de données d’unsystème d’information géographique créédans le cadre du projet environnementalNatura 2000. Cet ensemble d’informationsest cependant loin d’être utilisé par lesmairies comme outil d’aide à la décision

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pour la résolution et la gestion de leursproblèmes environnementaux.

Dans les grands centres urbains(exemple, Praia) où la pollution sonore etatmosphérique et l’assainissement dumilieu se posent désormais avec acuité,l’inexistence des outils de gestion etéquipements nécessaires rend la tâche dugestionnaire malaisée. Les déchetsurbains constituent une autre raison depréoccupation environnementale : lesréponses seraient facilitées par la mise enservice d’un système de gestion montrantl’interrelation des éléments essentiels quicontribuent à la dégradation de lasituation. La faible utilisation des NTICcomme outil d’analyse et de sensibilisationdu public aux questionsenvironnementales nuit à la recherche etl’application de solutions. Dans le cadre dela réalisation du PANA, il a été demandéaux municipalités d’élaborer leur Planmunicipal environnemental. Cependant,l’utilisation des nouvelles technologies del’information et de la communication ne setrouve pas encore être considérée commeune méthode et un outil stratégiques, dansla réalisation du plan.

Au plan national, le compartimentage desstructures sectorielles de recherche, degestion technique, de contrôleadministratif et décisionnel etd’organisation d’ensemble du dispositifnational et local de collecte del’information empêche trop souvent lepartage de l’information, malgré laprogression de l’équipement informatique.Cette situation est aggravée par l’absencede règles communes de recueil, traitementet analyse des données. C’est d’ailleurssans doute à ce niveau que les agencesinternationales de l’aide peuvent agir etcontribuer à l’informatisation des usagesde recherche, de gestion et d’informationenvironnementaux.

Les institutions capverdiennes ontdéveloppé des liaisons internationalesavec leurs partenaires régionaux sur lesquestions importantes relatives à laconservation de la biodiversité (Voirencadré 10).

Les technologies de l’information et decommunication sont un outil très utile quipermet un rapprochement des institutionsayant un intérêt scientifique commun. Denombreux contacts institutionnels, facilitéspar les techniques de l’Internet et du faxont abouti à la réalisation de projetscommuns dans le domaine de laconservation des espèces. Ces relationssont particulièrement fortes avec desinstitutions comme le CILSS (Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse auSahel). L’archipel participe, par Internet, àdes échanges de données, importantspour la sous-région. L’appui de structuresrégionales comme ROSELT (Réseaud’Observation et de Suivi Ecologique àLong Terme) ne peut qu’être renforcé parune utilisation accrue des NTIC.

II. Environnement, coopérationinternationale et NTIC

La coopération internationale a joué unrôle prépondérant dans l’appui auxinstitutions travaillant dans le domaineenvironnemental, plus spécifiquementdans la mise à la disposition des moyensfinanciers favorisant un certain suivi desnouvelles technologies de l’information et

Encadré 10

NTIC et Partenariat Régional

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de la communication. Les institutionspubliques ne disposent pas de planstratégique ni d’un budget spécifique pourl’acquisition des nouveaux équipementspour remplacer ceux déjà obsolètes. Laplupart des équipements existants ont étéacquis dans le cadre de projetsspécifiques ou par donation par desinstitutions partenaires. L’intervention desinstitutions de coopération fonctionnecomme un facteur externe moteurd’appropriation durable des nouvellestechnologies. Mais la coopérationinternationale, à travers une concertationdans la répartition des aides, pourraitcontribuer à l’amélioration des synergiesde production et surtout de partage desinformations scientifiques et techniques.

Plusieurs coopérations bilatérales etmultilatérales se sont engagées dans lesoutien à la défense de l’environnementdu Cap Vert. Elles apportent une aidetechnique et logistique incluantéventuellement des technologiesnouvelles de l’information et de lacommunication. Ainsi, la coopérationallemande appuie la gestion du Parcnaturel de Fogo en promouvant desmoyens alternatifs d’existence auxpopulations locales : appui aux activitéstouristiques, transformations de produitsagro-sylvo-pastoraux, agroforesterie,reboisement. Des documentscartographiques d’information et degestion basées sur l’utilisation des NTICexistent déjà. La coopération italienne faitla même chose dans le domaine del’écotourisme, et la coopérationautrichienne appuie l’aménagement debassins versants et de plans de gestiondes terres, de même que la France avecdes programmes de recherche-développement en gestion de bassinversant, eau et patrimoines ruraux. LeLuxembourg appuie des actions deproduction agricole et de transformationalimentaire à Sao Nicolau, et ledéveloppement du tourisme à SantoAntao. D’autres actions couvrent un largechamp impliquant la questionenvironnementale, en milieu rural et urbain: les îles Canaries financent laconnaissance de la biologie marine dansles îles de Sal, Boa Vista et Maio, tandis

que l’Union Européenne s’intéresse àl’irrigation et la BAD à la lutte contre lapauvreté rurale. La coopérationnéerlandaise s’est lancée dans desopérations d’appui à la gestion desdéchets domestiques et de traitement del’eau. Le PNUD a de son côté multiplié lesprojets dans lesquels la questionenvironnementale est centrale (Voirencadré 11). Presque tous ces projets onten commun de fournir un outillageinformatique approprié, mais qui est utilisésurtout pour la gestion administrative etfinancière du projet et non pour la gestionenvironnementale des espaces etterritoires concernés, à l’exception del’appui au Système d’InformationEnvironnemental du Cap Vert.

III. Education, informationenvironnementale et NTIC

Au Cap Vert, les institutions de l’État ontdéployé des efforts considérables au longdes années dans la compilation desdonnées de plusieurs secteurs (Voirnotamment la base de données del’INIDA : encadré 12). Cependant, laperception générale est que cetteinformation reste encore diffuse et d’accèsdifficile. Cela est dû essentiellement aumanque d’intérêt pour l’utilisation d’outilsqui pourraient rassembler toutel’information dans des bases des données.

Encadré 11NTIC, PNUD et Environnement

Renforcement de l’appui au PANA structurant, appui al’élaboration des Plan Municipaux Environnementaux(PME) et contribution au SIE opérationnel.

Appui aux communautés locales dans le Plan d’Actionde Lutte Contre la Désertification : micro-réalisations etaméliorations de l’accès à eau.

Formation des cadres impliqués dans la collecte, letraitement et la distribution de donnéesenvironnementales et sur les ressources naturelles :formation aux SIG.

Appui au Projet de Gestion Intégré et Participatif desEcosystèmes à l’intérieur et autour des Aires Protégées(CVI/02/G31) dans les îles de Santo Antao, SaoVicente, Sao Nicolau, Fogo, Santiago.

Pour la réduction de la pauvreté, appui au Plan Nationalde Lutte contre la Pauvreté (PNLP) avec création pour

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Par conséquent la recherche d’uneinformation existante demeure encore unetâche difficile.

L’INIDA inaugurera au cours de l’année2004 un Centre National de l’Informationet Documentation Agraire (CNIDA). Cecentre a pour objectif principal lacentralisation de toute la documentationagraire existant au Cap Vert à partir desstructures fonctionnelles dedocumentation, avec des systèmes detravail compatibles, s’appuyant sur desmoyens techniques adéquats et dotés desressources humaines compétentes. LeCNIDA est ouvert à plusieurs utilisateurs,notamment aux cellules de décision,projets, secteurs de recherche,enseignement, planification, fiscalisation,organismes internationaux, entre autres.Le CNIDA promeut la collecte del’information nationale et étrangère dansles domaines des sciences agronomiqueset de l’environnement fonctionnantensemble avec plusieurs centres pilotes(ex. INGRH, DGASP, INDP, DGA, DSSA,etc.) qui vont continuer à traiter leurdocumentation. L’information existantedans une base de données centrale seradisponible à travers l’Internet de façon àaider les chercheurs, les enseignants etles vulgarisateurs.

L’éducation environnementale constituel’un des volets du dispositif d’intégrationde l’usage des nouvelles technologies au

service de l’environnement du Cap Vert.Les technologies traditionnelles(vidéocassettes, programmes radio-télévisuels) sont déjà utilisées pour denombreuses réalisations éducatives. Maisl’utilisation de l’Internet comme outilpédagogique, d’information et desensibilisation doit contribuer à la diffusionet à la formation environnementale desjeunes.Les efforts du Cap Vert dans ledéveloppement des actions spécifiquesqui visent à accroître la sensibilisation etl’éducation environnementale sontnombreux. Les institutions de l’Etat ont euun rôle prépondérant dans l’utilisation destechnologies de l’information et de lacommunication à travers des produitsspécifiques comme la production desvidéos sur la biodiversité marine etterrestre, et une série des programmesradiophoniques et télévisés.

Le programme télévisé ‘’Há Mar HáTerra’’, continue, depuis plus d’unedécennie, à développer un travailimportant et justifié de sensibilisationenvironnementale. Ce programme téléviséde diffusion bimensuelle a une grandeaudience au niveau national. Également,le programme radiophonique « NósGuentis » joue un rôle majeur dans ladiffusion des informations sur laconservation de la biodiversitécapverdienne. Dans ses émissionshebdomadaires, ce programme traite desthèmes pertinents relatifs à laconservation des ressources biologiquesdu Cap Vert. L’INIDA, l’INDP et la DGAont aussi produit des cassettes vidéos surla biodiversité capverdienne quiconstituent des outils utiles pour lasensibilisation et l’éducationenvironnementale dans les écoles etlycées. Récemment, et en partenariatavec la TV Globo – Ecologia du Brasil,l’INIDA a participé à la préparation et laréalisation d’une série télévisée sur lesespèces endémiques du Cap Vert.

A la fin de la décennie 1990, le PFIE(Programme de Formation et d’Initiation àl’Environnement du Cap Vert) a réalisé denombreuses actions de sensibilisation àl’environnement en milieu éducatif.

Encadré 12

Une base de données sur la biodiversité à l’INIDA

Dans le secteur environnemental et spécifiquementla conservation de la biodiversité, il existe une basede données relationnelle de la biodiversité du CapVert avec un total de 350 entrées pour les vertébrésdesquels 193 oiseaux, 47 reptiles et 1 amphibie.Des arthropodes en nombre de 394 entrés et untotal de 154 documents en rapport avec labiodiversité capverdienne.

Postérieurement, cette base aura une composantegraphique avec le système de l’informationgéographique permettant l’identification desdifférents habitats existants ainsi que des zonesprioritaires de conservation des espèces. Dans uneseconde phase la base devra incorporer lesphotographies des exemplaires inventoriés.

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Aujourd’hui, l’Institut Pédagogique du CapVert a intégré cette politique pour formerles futurs instituteurs à des préoccupationsenvironnementales. L’Institut SupérieurPédagogique offre un cursus scientifiqueclassique en Sciences de l’Environnementqui utilise de plus en plus l’outilinformatique et, d’une manière plus vaste,la géomatique pour la formation desprofesseurs. Il en est de même dans lesautres structures de formation supérieuretournées vers le secteur environnemental,comme l’INDP, l’INIDA ou l’ISECMAR.

Il reste cependant beaucoup à faire. Lathématique environnementale en milieuéducatif doit continuer de se renforcer, enparticulier en utilisant davantage les NTIC.Mais ces dernières constituent unexcellent moyen de rapprocher les ONGde ces préoccupations et de leurpermettre de jouer aussi un rôle précieuxen milieu local d’appui et mêmed’alternative à la formation par l’école.

SECTION IV :CONCLUSION

Le Cap Vert connaît depuis une dizained’années une réelle évolution dans ledomaine de l’informatisation des servicesd’appui à la conservationenvironnementale et à la préservation desespèces. On constate une tendance trèspositive dans plusieurs services dans lesens d’un équipement de leurs cadrestechniques en outillage informatiquedésormais indispensable. Cependant, au-delà des limitations financières, la plupartdes services ne disposent pas d’un planstratégique de développement de cesnouvelles technologies de l’information etdocumentation, ce qui gène la cohérencede l’évolution technique des équipementset la formation des hommes. On constateque le remplacement des équipements esteffectué après un grand nombre d’annéesd’utilisation et le plus souvent seulementen cas de panne totale de l’équipement.

Quelques services ont déjà un réseauphysique interne de micro-ordinateurs cequi aide dans la minimisation des coûts(impression). Cependant, jusqu’à présent,

il n’existe pas de programmesd’informatisation d’ensemble desprocédures institutionnelles. Le systèmede communication des institutions estrelativement efficace, mais il se révèle trèslimité, compte tenu du fait que la plupartdes services disposent d’un faible nombrede lignes d’accès à la CV Telecom. Onconstate, de la part de ces structures, ungrand effort dans la maîtrise des dépensestéléphoniques. Mais le coût des liaisonstéléphoniques est prohibitif aussi bien pourles communications locales que pour lesappels inter-urbains. Cela limitegrandement les liaisons à l’Internet pourles services ne disposant pas de réseau,alors même que les besoins detransmissions de données et de fichiersinformatiques de plus en plus lourds sontdevenus considérables. En tout état decause, pour des institutions techniques etde recherche comme celles qui ont encharge les questions environnementales,la procédure IP serait bien plus appropriéeque les coûteux services actuellementproposés.

Recommandations

Développer le Système d’InformationEnvironnemental (SIE)

• Définir les buts spécifiques et uncalendrier. Intégrer à la base dedonnées des données socio-économiques pertinentes en plusde données strictementenvironnementales.

• Rendre opérationnelle la base dedonnées sur la biodiversité du CapVert en réalisant une véritablereprésentation spatialisée desphénomènes (cartographieinformatisée et géoréférencée).

Création d’un Observatoire de suivienvironnemental

Pour le problème des changementsclimatique et de la hausse du niveau desocéans :

• Créer un SIG « Systèmed’information des aires vulnérables

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à la hausse du niveau marin »d’inventaire et de suivi desdonnées sur les changementsclimatiques et la hausse du niveaude la mer incluant les implicationssocio-économiques, à partird’images satellitaires et de levésdu terrain et mise en place d’unplan de gestion durable.

Pour les questions de lutte contre ladésertification :

• Créer une base de donnéesd’inventaire et de suivi sur l’érosionet désertification et sur les actionsde lutte entreprises au Cap Vert al’échelon national et municipal.

Pour la gestion des aires protégées et dela biodiversité :

• Création d’un « Observatoire desaires protégées et de leurpériphéries » (territoire, faune,flore, populations humaines) ens’appuyant sur un SIG.

Création d’un Système d’alerte précocedes désastres naturels etenvironnementaux

• Renforcement de la capacitéinstitutionnelle par des systèmesd’information permettant une alerteet réponse rapide aux situations dedésastre.

• Etablir au plan régional etinternational les partenariatsd’échange et de formation.

• Établissement d’un fonds nationald’urgence et intégration despolitiques de réponses auxdésastres environnementaux dansle Plan National deDéveloppement.

Renforcement du Systèmed’Information sur la SécuritéAlimentaire

Le réseau du SICIAV (Systèmed’information et de cartographiesur l’insécurité alimentaire et lavulnérabilité) peut jouer un rôle

accru au Cap Vert, en appui à unemeilleure connaissance dessituations temporelles mais aussispatiale de risque, par laconstitution d’un systèmeinformatisé et spatialisé de laquestion.

Création d’un système d’information etde gestion de l’environnement urbain

Mise en place d’un Observatoirede l’environnement urbain avecdéfinition d’indicateurs, procéduresd’observation et de suivi communs.Chaque ville disposerait ensuite deson propre observatoire. De celadécoulent diverses optionstechniques et d’organisation,comme par exemple doter lesmunicipalités des ressourceshumaines et en NTIC nécessairesà l’analyse età la gestionquotidienne et prévisionnelle desdifférentes formes de pathologiesenvironnementales urbaines..

Formation de ressources humaines

• Former des techniciens et cadresde service informatique à plusieursniveaux de compétencesenvironnementales etinformatiques (BD, SIG,cartographie).

Education et participation àl’environnement

• Appuyer la sensibilisation etl’éducation environnementale enutilisant les NTIC comme méthodepédagogique d’information et deformation.

• Créer des réseaux participatifs surle Web favorisant la collaborationdes structures de recherche avecles ONG, les municipalités et lesacteurs économiques impliquésdans la gestion del’environnement.

• Améliorer l’information citoyenneen utilisant davantage des NTIC.

Impress Tryout

118


CHAPITRE VII :LE SECTEUR DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DEL’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION ET SACONTRIBUTION A L’ECONOMIE CAPVERDIENNE

L’économie capverdienne estessentiellement une économie de servicesavec une contribution au PIB comprise,depuis 1999, entre 70 et 75%. Lesbranches commerce, transports etcommunications apportent près de 40%au PIB tandis que la contribution desservices non spécifiés atteint 10% du PIB.Les NTIC participent autant directementque par le biais des utilisations qui endécoulent à l’activité économique au CapVert. L’absence de ressources minéralesexploitables et l’insuffisance d’autresressources naturelles, halieutiques enparticulier, contraignent le Cap Vert àdévelopper son secteur des services et àen faire la figure de proue de son insertiondans l’économie mondiale. L’importancedu secteur des services dans l’économiecapverdienne est liée à l'histoireéconomique du pays. Le Cap Vert atoujours été une terre d’échange depuisl’époque où il était une plaque tournanteentre la côte occidentale africaine, lePortugal et le nouveau monde. Aujourd’huiles établissements commerciaux et deservice cherchent à s’orienter versl’importation des produits,l'approvisionnement des navires et avionsqui transitent par le Cap Vert etl’économie du tourisme.

Dans son rapport de 2001 intitulé « Lanouvelle économie : mythe ou réalité ? » ,l’OCDE (2003) concluait que lestechnologies de l’information et de lacommunication avaient le potentiel decontribuer à une accélération de lacroissance et à des gains de productivitédans les années à venir. Les réunionsministérielles de l’OCDE de 2001 et 2002ont toutes deux réaffirmé l’importance desTIC pour leurs performances en matièrede croissance, et demandé àl’Organisation de poursuivre ses travauxdans ce domaine.

L’examen de la contribution du secteurdes NTIC à la croissance et la productivitépourrait se faire à trois niveaux : global enconsidérant l’investissement total consentipar une économie au titre des NTIC danstous les secteurs de l’économie ; desindustries et services producteursdes équipements et/ou des services desNTIC ; des activités utilisatrices des NTIC.Au niveau global, une telle évaluationsupposerait une désagrégation desinvestissements réalisés par l’économieselon leurs principales destinations. Onpourrait ainsi voir si l’impact desinvestissements en NTIC et équipementsde NTIC est positif sur la croissance duproduit global. En ce qui concerne lesindustries et les services producteurs deséquipements, il s’agirait, comme lesoulignent Dirk Pilat et alii (2002), de voirla contribution de ce secteur au PIB, maissa contribution à l’amélioration de laproductivité du travail ainsi que laréduction des prix des équipements etservices fournis à l’économie. S’agissantdes activités utilisatrices des NTIC, lesmêmes auteurs évoquent les possibilitésde gain de marché et l’amélioration del’efficacité, tant dans l’utilisation du capitalque de la main d’œuvre etc.

L’évaluation de l’impact économique desNTIC apparaît toutefois délicate. Commele signale l’étude de Dirk Pilat et alii (op.cit.), les premières études qui cherchaientà montrer l’impact des NTIC sur lacroissance aboutissaient à des résultatsmitigés. Les résultats ne permettaient pasde mettre en évidence cet impact. Aucontraire l’impact des NTIC semblaitdérisoire ou imperceptible. Il s’agirait selonla même étude d’un paradoxe auquelserait arrivé R. Solow (cf. Dirk Pilat et alii,2002, box 3, page 57-58). Mais leproblème aurait été résolu dans les étudesultérieures.

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119


Pour procéder à la mise en évidence del’impact des NTIC sur la croissance et laproductivité des facteurs, il faudraitdisposer de données sur lesinvestissements suffisammentdésagrégées selon la nature deséquipements acquis par les différentssecteurs d’activité. Ces informationsdevraient aussi se rapporter à une périodede temps suffisamment longue. Laproduction des différentes branchesproductrices des NTIC (services etéquipements) et des branches utilisatricesdevrait aussi être connue sur une périodede temps assez longue pour permettre detirer des conclusions solides sur le rôledes NTIC dans la croissance et laproductivité des facteurs pour le cas duCap Vert.

Dans le cadre de ce rapport, une enquêtea été menée sur une vingtained’entreprises du secteur des servicesgrands utilisateurs des NTIC. Les résultatsde cette enquête sont présentés etanalysés dans ce chapitre. Auparavant, cechapitre examine dans sa premièresection la structure du marché des NTICau Cap Vert, son poids dans la productionglobale, ainsi que la question de latarification.

SECTION I :L’OFFRE ET LA DEMANDE DES NTIC ETLA STRUCTURE DU MARCHE DES NTICAU CAP VERT

Cette section examine l’offre et lademande de chacune des principalescomposantes des NTIC, la téléphonie fixeet cellulaire et l’Internet. La téléphoniemobile et l’Internet sont d’implantationrécente à l’opposé du téléphone fixe.Pourtant comme le montrera cette section,ces deux NTIC connaissent au Cap Vertcomme dans bon nombre de pays de lasous région une véritable explosion.I.

La téléphonie fixe

D’après le contrat de concession avecl’Etat, la société Cabo Verde Telecom al’exclusivité de l’exploitation du service fixede téléphone. La demande d’accès autéléphone fixe a connu un ralentissementgénéralisé dans presque tout le pays.Toutefois, il occupe encore une placedominante dans les activitéscommerciales de CVT. Malgré lerenforcement de sa capacité, la CVT asatisfait toute la demande de l’année2002, ce qui s’est traduit par la diminutionde la liste d’attente. La couverture deszones rurales n’est cependant pas encoresatisfaisante. A la fin de 2002 le parc deslignes téléphoniques était de 70.187. Ils’est produit une croissance de 9,4% parrapport à l’année antérieure. Il étaitcomposé de 67.787 lignes analogiques etde 2400 lignes numériques. Le graphique4 montre l’évolution du parc de téléphoniefixe et de la densité téléphonique durantces dernières années.

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120


Graphique 4

Evolution du Parc et de la Densité Téléphonique

0

10.000

20.000

30.000

40.000

50.000

60.000

70.000

80.000

0

2

4

6

8

10

12

14

16

Parc Dénsité Téléphonique

Parc 39.985 46.865 55.892 64.132 70.187

Dénsité Téléphonique 10,5 10,9 12,9 14,2 15,1

1998 1999 2000 2001 2002

Source : CVT, 2003

La demande de nouveaux accèstéléphoniques a subi une réduction d’année enannée, mais elle se situe à un niveau élevé,puisqu’on enregistrait encore des listesd’attente (1.651 demandes en 2002). Selon lesdonnées de CVT, l’entreprise a reçu 8.676nouvelles demandes en 2001. La duréemoyenne d’installation de nouveauxtéléphones se situait à 2 mois à la fin de 2002.Les indicateurs de qualité de service dutéléphone fixe mettent en évidence lesprogrès permanents de la performance duservice fixe du téléphone. La croissancedu trafic téléphonique international en2002 a été de 23% par rapport à l’annéeantérieure. Le trafic de sortie a connu unecroissance modérée de 4%, alors que letrafic d’entrée augmentait de 26%. Onpourrait attribuer cela au fait que lesappels téléphoniques entre parentsséparés par la distance soient surtoutréalisés de l’extérieur du pays.

Le service de téléphonie fixe maintient uneposition dominante dans les activitéscommerciales de Cabo Verde Telecom,avec une croissance réelle de la base deses clients, croissance qui est toutefoisplus importante en terme d’abonnementque de résultats. De nouveaux produits

ont été mis sur le marché pour satisfairedes segments spécifiques des clients. Ons’attend cependant à une certainestabilisation dans la demande denouvelles lignes téléphoniques au coursdes prochaines années, accompagnéed’un ralentissement dans l’investissementet dans l’expansion du réseau de latéléphonie fixe.

La société Cabo Verde Telecom continueà parier clairement sur la modernisation etl’expansion des infrastructures. Elle a fixéainsi comme objectif d’augmenter ladensité téléphonique de 17% jusqu’à2005. A la fin du mois d’août 2003, étaientinstallés dans tout le pays 448 pointsd’accès public au téléphone, dont 279étaient des cabines publiques detéléphone fixe et 169 des « postesruraux ». Ces derniers sont des servicescommunautaires mobiles fixes pourlesquels le signal provient des stationsradios, la tarification étant basée sur celledu service fixe.

On a constaté au cours des dernièresannées un ralentissement de la croissancedu trafic international tant pour la sortieque pour l’entrée. L’analyse de la structure

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121


du trafic de l’entrée montre clairement queles Etats Unis, le Portugal et le Sénégalreprésentent les trois grands opérateursde trafic en destination du Cap Vert, etque 24% du trafic était dirigé vers lesterminaux du réseau mobile.

De l’analyse du trafic de sortie, il ressortqu’en 2002, 39% d’appels concernaient letéléphone mobile (clients nationaux en

roaming). Le déséquilibre permanent entrele trafic de l’entrée et de sortie est unindicateur sûr permettant de signaler lanécessité d’une réflexion sur laproblématique de tarification descommunications internationales. Lesgraphiques 5 et 6 présentent l’évolution dutrafic international et la répartition du traficde sortie par pays.

Graphique 5

Trafic de Sortie en 2002

Portugal66%

Etats-Unis8%

France7%

Sénégal6%

Italie

3%

Autres10%

Source : CVT, 2003

Graphique 6

0

10 .000

20 .000

30 .000

40 .000

50 .000

60 .000

Xm

ille

min

utes

1998 1999 20 00 2001 2002

E volu tion du Trafic In ternationa l

Trafic de S o rtie Tra fic d ’ E ntrée

Source : CVT, 2003

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II. Le téléphone cellulaire

Le service de téléphone mobile terrestreGSM a été lancé au Cap Vert par lasociété Cabo Verde Telecom en 1998. Ceservice a une classification légale d’un« service de télécommunicationscomplémentaires », ce qui, par définition,lui permet d’avoir comme support lesinfrastructures n’intégrant pas le réseau debase des télécommunications. En tant queservice complémentaire, la CVT offre cetteprestation conformément à l’article 7 duDécret-Loi numéro 72/95. L’autorisation dela licence lui est concédée par le ministrede tutelle après vérification des conditionsexigées par la loi. La licence de prestationde service complémentaire pour le mobileest régie dans les termes de la loiprécédente par le principe d’accessibilitésoumis aux limitations du spectreradioélectrique. La loi, dans sonpréambule, prévoit que les servicescomplémentaires, recourant pour leur

exploitation à l’utilisation du réseau debase des télécommunications et desinfrastructures complémentaires à ceréseau, doivent être rendus en régime deconcurrence par les opérateurs de servicepublic de télécommunications. L’attributionde licence pour la prestation de servicecomplémentaire de téléphone mobile doitêtre précédée, selon la loi, par laréalisation d’un concours public dont lesrèglements sont fixés par le Conseil desMinistres.

Le service mobile a rapidement atteint,dans une période de quatre ans, unniveau élevé de couverture. La grandeacceptation et la dynamique de lacroissance de ce service ont été facilitéespar la gamme de produits offerts parl’opérateur. Le taux de pénétration actuelest de 11,5% et le service couvre toutesles îles, notamment les principaux centresd’habitation et les sièges des Conseils,comme on peut le vérifier sur la carte.

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123


Figure 3:

S.Vicente

S.Nicolau

Sal

Boavista

Maio

BravaFogo

Santiago

Praia

Santo AntaoCAP VERT

Service MobileSurface Couverte

Tarrafal

Assomada

Mindelo

Espargos

Santa Maria

Legend:

Area Covered

S.Pedro

Calhau

S.Filipe

Pedra Badejo

SalRei

Baia das Gatas

Porto Novo

Ponta Sol

Pedra Rachada

R.Grande

V.Nova Sintra

S.Domingos

Calheta

Vila Maio

M.Tchota

Tarrafal R.Braval

Paul

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124


Le nombre d’abonnés au téléphone mobilea connu une évolution fulgurante depuisson implantation en 1998, comme lemontre le graphique 7. Ce nombre a étémultiplié par huit entre 1998 et 1999 et parplus de deux entre 1999 et 2000. Cetteévolution tend à diminuer tout endemeurant sensible. Le nombre d’abonnésen août 2003 était supérieur de 17% parrapport à l’année précédente. Selon ladirection de Cabo Verde Telecom : « lesrésultats du développement du servicemobile en l’an 2002 ont été

encourageants, les traits saillantsétant une croissance forte de la base desclients, l’élargissement des zones de

couverture du réseau et la notoriété duservice ».Le CVT estime que le taux de couvertureterritoriale du service mobile est de l’ordrede 70% et la couverture de la populationd’environ 80%.

La croissance annuelle du trafic mobile aété considérable. Le taux de croissanceen 2002 était de 34% supérieur à celui del’année précédente. On peut observer surla base du graphique 8 que, d’une part lescommunications par le mobile sontinternes au Cap Vert à 94% et que,d’autre part, elles partent pour l’essentieldu mobile vers le mobile à 67%.

Graphique 7:

Source : CVT, 2003

Source : CVT, 2003

Graphique 8 :

Distribution du Trafic mobile en 2002

Mobile-mobile67%

Mobile-fixe27%

Mobile-International6%

Source : CVT, 2003

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Le réseau mobile couvre une partieconsidérable des communautés ruralesavec 120 communautés desservies par leservice communautaire mobile-fixe pourlequel le signal provient des stations radio,avec une tarification du service fixe.

La CVT offre deux modalités de servicemobile :

• Le service Plan Normal (PN) où lesclients paient un abonnementmensuel, plus le coût descommunications effectuées. Cesont les clients de consommationélevée qui adhérent le plus à ceservice.

• Le service pré-paiement (PP),exempt d’abonnement, basé sur uncertain nombre d’achat d’heures decommunications. L’adhésion à ceservice est importante grâce à lapossibilité qu’il offre aux clients decontrôler leur consommationtéléphonique. Le service a deuxformules : Le tarif de base destinéau marché général, et le tarifprofessionnel destiné auxentreprises.

Environ 99% des clients du réseau mobileutilisent le service pré-paiement. Parailleurs la consommation moyennemensuelle par client (minutes) du service« plan normal » est environ huit foissupérieure à celle du service « pré-paiement ». L’entreprise offre égalementcertains services additionnels comme le« voice mail », le SMS, le « roaming » etdes services supplémentaires communs(réacheminement des appels, attente etc).

Le service mobile, avec un tauxd’efficacité de 64%, a une performanceacceptable. Il est prévu d’introduire latransmission des données dans le réseaude téléphone mobile ainsi que latechnologie GPRS. Ce sont destechnologies qui, alliées aux plates-formesWPA (Wireless Application Protocol),pourront contribuer au développement denouveaux services à valeur ajoutée.

III. ’Internet

L’Internet a été introduit au Cap Vert en1996 par l’initiative de Cabo VerdeTelecom à travers la liaison de Telepac dePortugal. Le Cap Vert est entré dans lecyber-espace avec un peu de retardrelativement aux autres pays de la sous-région. En dépit du développementconsidérable, à l’époque, dans d’autresdomaines et de services detélécommunications, le Cap Vert n’a étéque le 29ème pays à se connecter aumega-réseau mondial.

Le développement de l’Internet au CapVert est très lent. Ceci est dû à l’absencede politique clairement définie et partagéede son rôle pour le développementéconomique et social du pays. Pourtant,les documents d’orientation de stratégiede développement du pays désignent lesnouvelles technologies de l’information etcommunication comme un instrumentessentiel de modernisation etd’internationalisation de l’économie et deréforme de l’Etat. Ces orientations vontmaintenant faire partie d’un Planstratégique National de la Société del’Information. L’Internet au Cap Vert estconsidéré comme un « service detélécommunications complémentaires » oude « service à valeur ajoutée ». Leservice d’Internet est fourni uniquementpar Cabo Verde Telecom. Il jouit d’unmonopole de fait qui est renforcé parl’existence de barrières inhérentes auxprocédures d’acquisition desinfrastructures.

III.1. L’évolution d’ Internetau Cap Vert

L’évolution des souscripteurs à l’Internet,quoique sensible, est moindrecomparativement à celle des abonnés autéléphone mobile (cf graphique 9). En2003, le taux estimé est de 18% parrapport à celui de 2002. Ces donnéesn’incluent pas les utilisateurs de l ’Etatdisposant d’un accès d’Internet avec 2Mbps de large bande. Le réseau de l’Etatcomporte 2.300 utilisateurs d’Internet. Autotal il y a ainsi 7.000 souscripteursd’Internet. En estimant qu’il y a quatre

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utilisateurs par souscription à CVT, plusles 2.300 utilisateurs de l’Etat, on auraitenviron 21.000 utilisateurs d’Internet auCap Vert, représentant 4,8% de lapopulation. Par comparaison avec lesautres pays qui ont les indicateurs socio-économiques similaires, le Cap Vert a unbon taux de pénétration en terme desouscripteurs d’Internet. Toutefois, si nousconsidérons l’état de développement desinfrastructures de télécommunications auCap Vert, la pénétration d’Internet reste

encore faible. Ceci est dû aux facteurs quisont liés à la politique et aux conditionsd’accès qui n’ont pas été suffisammentdéveloppées. Mais le faibledéveloppement de l’éducation supérieurepeut aussi être considéré parmi lesfacteurs limitant le développement del’Internet. Beaucoup de services Internetse sont développés dans les pays de lasous région pour répondre à la demandedes étudiants et enseignants en servicesInternet.

Graphique 9 :

Source : CVT, 2003

En tant que fournisseur principal deservices fondamentaux destélécommunications, la société CaboVerde Telecom n’a jamais été sollicitéepour les services de support à l’installationd’autres fournisseurs d’Internet. Il n’existeaucune clause contractuelle, ou autre, quioblige CVT à une politique de promotionou d’incitation d’Internet. Par sa propreinitiative, CVT a été toujours présentepour promouvoir ou inciter l’Internetcommunautaire. En effet, l’entreprise aparticipé à des projets d’installationd’accès à l’Internet dans les centrescommunautaires en offrant deséquipements, en mettant à la dispositiondes supports techniques et en incitant àl’usage par des réductions de tarifs del’ordre de 33 à 50%.

CVT n’a pas de registre des télécentres àcaractère privé. Cependant, elle accordeune réduction de tarifs de 50% auxinstitutions d’enseignement officiel.Compte tenu de l’inexistence d’un cadreréglementaire, l’utilisation de certainsservices associés à Internet devientproblématique, comme c’est le cas pour letrafic téléphonique sur supporttechnologique IP (VOIP). C’est un service,selon l’interprétation que CVT fait durégime de concession, contraire auxclauses du contrat qui lui attribue lemonopole de service fixe. Ce qui met leservice en question hors du cadre derégulation existant.

Cette question, et d’autres qui y sontassociées, requièrent un encadrementurgent dans la mesure où elles constituentde sérieuses contraintes au

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127


développement des NTIC au Cap Vert.CVT est en train d’achever des travaux envue de rendre disponible l’accès à labande large, ce qui constituera sansaucune doute un facteur d’impulsion pourla pénétration d’Internet dans le pays.

III.2. La base technologique del’Internet

Le réseau d’Internet au Cap Vert passepar deux points d’accès (POP’s), à Praiaet à Mindelo, le service « dial-up » étantdisponible à travers un numéro unique. Letarif local est appliqué au niveau national.Le trafic national d’Internet est fait avecdes ressources disponibles internes, sansaucune ressource extérieure de« routage ». Le trafic international passepar un câble sous-marin de fibre optiqueAtlantis 2 à MID (Marconi Internet Direct)au Portugal. La croissance du parc desclients et la tendance croissante pourl’utilisation de ressources et la largeur desbandes d’application a demandé uneévolution du link international d’Internet quise présente comme suit:

Débit Date d’Entrée en Service64 Kbps Octobre 1996128 Kbps Octobre 1997512 Kbps Juillet 19991024 Kbps Mai 20001536 Kbps Octobre 20002048 Kbps Mai 20013 Mbps Mars 20024 Mbps Janvier 20038 Mbps Juin 2003

Il existe pour le moment certaineslimitations en ce qui concerne la vitessed’accès. Cette difficulté devrait êtresurmontée avec le système ADSL(Asyncronic Digital Subscriber Line) dontl’installation est en cours, en même tempsque le service de télévision parabonnement. Jusqu’à présent, l’accès leplus rapide disponible se fait à travers leservice ISDN (Integrated Service DigitalNetwork) ou par ligne dédiée. Le serviceISDN est disponible en deux modalités,l’accès basique (64 Kbps) et l’accèsprimaire (128 Kbps). L’accès basiquecouvre tout le territoire national alors que

l’accès primaire est limité à certainsréseaux. A l’heure actuelle, 900 lignesRDIS sont utilisées pour l’accès àl’internet.

L’administration du nom du domained’Internet de Cap Vert, “cv” est à la chargede l’Institut Supérieur de Génie et desSciences de la Mer (ISECMAR).Cependant, pour des raisons techniques,la gestion technique du domaine “cv” a étéattribuée, par l’ISECMAR, à la Fundaçãopara a Computação Cientifica Nacional(FCCN), du Portugal.

La FCCN est une institution privée sansbut lucratif et d’utilité publique, quifonctionne avec l’appui des Universités etdiverses institutions de Recherche etDéveloppement du Portugal. La FCCN acomme activité principale la planification etla gestion du Réseau Science,Technologie et Société (RCTS). Elle estl’entité compétente pour la gestion duservice de registre du domaine. Mais cettesituation est en train d’être revue dans lecadre de la stratégie de développement dela société de l’information au Cap Vert.

On n’utilise pas encore des noms desdomaines de second niveau. Il n’existeencore aucun contrôle des contenus.Cette situation est à l’heure actuelle aucentre des préoccupations del’administration capverdienne.

A. La location des Circuits

La dynamique de la demande des circuitsloués est de plus en plus importante,reflétant le développement et lamodernisation imprimée tant au niveau del’administration et de la gouvernancequ’au niveau du secteur des entreprises,pour obtenir davantage de gainsd’efficacité. Les principaux utilisateurs descircuits loués sont les institutionsfinancières, les entreprises privées, lesentreprises publiques, l’Etat et lesCollectivités Locales, les Instituts Publicset les organisations internationales(graphique 10).

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128


Graphique 10 :

Clients de circuits loués en 2002

OrganisationsInternationales

1%

InstitutionsFinancières

34%

EntreprisesPrivées

27%

InstitutionsPubliques

2%

EntreprisesPubliques

20%

Etat etCollectivités

locales16%

Source : CVT, 2003

La mise en place progressive des servicesbasés sur des réseaux privés au niveaudu secteur des entreprises, des servicesfinanciers et de l’administration publiquerequiert de plus en plus de capacité deréponse et d’obligations technologiques.Avec l’entrée en fonction de nouveauxservices de l’ Etat, notamment dans ledomaine fiscal, avec support des NTIC, lademande des circuits loués deviendra deplus en plus importante, notamment parles petites et moyennes entreprises. Onpeut observer sur le graphique 11l’évolution des circuits loués qui est déjàsensible.

Graphique 11 :

Evolution des Circuits Loués en 2002

0

50

100

150

200

250

1997 1998 1999 2000 2001 2002

Source : CVT, 2003

La largeur de la bande des circuits louéspeut aller jusqu’à 2 Mbps.

B. Réseau de Données

Avec l’introduction et l’utilisation du réseaude données, l’activité commerciale etfinancière du pays commence à gagner denouvelles dimensions. Le service acomme support un réseau detransmission par paquets permettantl’inter-liaison de réseaux locaux LAN et le

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transfert de données entre lesreprésentations des agents économiquesinstallées dans les divers points duterritoire national, notamment les banques,les agences d’assurances, les organismespublics et les entreprises.

Il existe encore un support de réseaux determinaux « point of Sales » et detransaction financière basée sur descartes de débit et crédit. Les servicesdisponibles sont le Frame Relay, X25 etX28 installé en trois points principaux(Praia, Mindelo et Sal) avec denombreuses extensions pour les autrespoints à travers les circuits loués.

C. Le Réseau Digital d’Intégration deServices – RDIS

Dans le cadre du développement de lacommutation numérique, CVT a mis enplace depuis 1999 un parc RDIS d’Accèsde base et d’Accès primaire. L’accès debase est disponible dans tout le territoirenational. L’accès primaire intègre certainsréseaux. Le RDIS offre un accès unique àdivers services avec une capacité granded’écoulement du trafic. Il est beaucouputilisé pour satisfaire les demandes degrande vitesse d’accès à Internet (cf.Tableau 16).

Tableau 16 :Evolution du Réseau Digital d’Intégration de Services – RDIS

1998 1999 2000 2001 2002

RDIS AB 0 95 324 550 810RDIS AP 0 10 20 23 26

Source : CVT, 2003

IV. L’analyse de l’évolution descommunications téléphoniques

Le contexte technologique dedéveloppement des télécommunicationsau Cap Vert a subi de profondestransformations ces dernières années. Ilconstitue aujourd’hui l’un des éléments

fondamentaux de support pour ledéveloppement économique et social dupays et la construction d’une véritablesociété de l’information. Les principauxindicateurs de développement destélécommunications sont présentés dansle tableau 17.

Tableau 17 :Evolution des indicateurs téléphoniques

Indicateurs 1998 1999 2000 2001 2002Lignes de téléphone fixe 39.985 46.865 55.892 64.132 70.187Souscriptions de téléphone mobile 1.020 8.068 19.729 31.507 42.949Densité téléphonique (fixe) pour 100habitants

10.5 10.9 12.9 14.2 15.1

Téléphones Publics 407 411 394 448 448Opérateurs de téléphone fixe 1 1 1 1 1Opérateurs de téléphone mobile 1 1 1 1 1Souscriptions Internet 1.139 1.654 2.456 2.974 3.935

Source : CVT, 2003

Le lancement du service mobile terrestreGSM, en 1998, a provoqué destransformations considérables dans lecadre structurel de développement descommunications téléphoniques au CapVert. Le taux moyen annuel de croissancede ces dernières cinq années du parc fixe

est inférieur à 20%, tandis que pour lemobile il a atteint un peu plus de 200%. Enterme de volume d’activité commerciale, letéléphone mobile est en train d’occuper deplus en plus d’espace dans la structuredes résultats de l’entreprise Cabo VerdeTelecom (Graphiques 12 et 13).

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130


Graphique 12 :

E vo lu tio n d e s P a rc s F ix e s e t M o b ile s

-

1 0 .0 0 0

2 0 .0 0 0

3 0 .0 0 0

4 0 .0 0 0

5 0 .0 0 0

6 0 .0 0 0

7 0 .0 0 0

8 0 .0 0 0

1 9 9 8 1 9 9 9 2 0 0 0 2 0 0 1 2 0 0 2

F ix ex o

M obile

Source : CVT, 2003

Graphique 13 :

Evolution de Fixe et du Mobile selon la Structure des Résultats

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

Fixe Mobile Autres

Autres 6% 8% 6% 7% 6%

Mobile 2% 7% 13% 19% 25%

Fixe 93% 85% 81% 74% 69%

1998 1999 2000 2001 2002

Source : CVT, 2003Si les conditions actuelles dedéveloppement du marché et les tauxmoyens de croissance du parc detéléphone fixe et mobile se maintiennent,dans une période de trois ans nous allonsavoir un nombre d’utilisateurs de mobileégal à celui du fixe. Cependant, comme onpeut le vérifier, l’évolution des résultats del’activité commerciale du mobile se faitd’une manière rapide, laissant penser quele chiffre d’affaires du mobile atteindracelui du fixe, bien avant l’évolution duparc. Le ralentissement continu de laconsommation moyenne par poste pour letéléphone fixe a été observé, ce quiprovoque une diminution de la croissancedes résultats.

La CVT justifie ce phénomène parl’argument suivant : « cette variation

négative peut se justifier d’une part parl’élargissement du nombre de clients debas niveau de consommation, d’autre partpar la concurrence « illicite » qui se faisaitdéjà sentir dans le pays. Il importe desouligner, également, le poids de plus enplus important des appels par le réseaumobile et une plus grande utilisation duréseau GSM comme alternative au fixe,comme le montre l’augmentationprogressive des quotas du trafic mobile-mobile au détriment du trafic mobile-fixe ».

L’augmentation du marché mobile varetirer l’espace et le marché au téléphonefixe, en dépit de l’existence d’un ensemblede variables qui freinent quelque peu sacroissance, comme par exemple le coûtdes services. L’éventuelle installation d’unsecond opérateur mobile (possible du

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reste dans le cadre légal existant), commefacteur de concurrence, serait déterminantpour une complète reconfiguration dumarché des télécommunications au CapVert. En règle générale, dans les paysafricains, la croissance du téléphonemobile a été plus rapide qu’au Cap Vert.En Afrique du Sud en 2001, il y avait 5,9millions de lignes téléphoniques et 9millions de souscripteurs. En Ouganda, en2001, on estimait à 100.000 les lignesfixes et à 130.000 les souscriptions aumobile. Au Sénégal, en 2002 il y avait280.000 lignes de téléphone fixe et550.000 souscriptions de téléphonemobile.

En ce qui concerne le trafic international,les profondes transformations qui ont lieudans le marché international et latendance à la baisse des « accountingrates » font l’objet d’une grande attentionde la part de Cabo Verde Telecom qui esten train d’analyser les alternativespossibles au traditionnel système de tauxde comptabilisation. Les prévisions deCVT en ce qui concerne lescommunications internationales sontprudentes, et tout le processus devrapasser par une révision de la politiquetarifaire et un “ rééquilibrage tarifaire”.

La structure du secteur des NTIC au CapVert est caractérisée par un monopole defait de CVT dans la téléphonie fixe. Lasituation est identique s’agissant desservices d’Internet pour lesquels CVTreste l’unique pourvoyeur. Un cadre libéralne changerait que peu de chose au cadredu téléphone fixe, compte tenu desbarrières à l’entrée constituées par lescoûts énormes requis pour l’acquisitiondes infrastructures nécessaires audéveloppement de ce segment dutéléphone. Les autres opérateurs nepourraient intervenir dans ces conditionsque dans le cadre des « services detélécommunications complémentaires » oude « service à valeur ajoutée ». Cesopérateurs seraient amenés pourl’essentiel à utiliser les infrastructures detélécommunications de CVT. Par contre,pour l’offre de service du mobile et del’Internet, une évolution vers l’ouverture dumarché à d’autres opérateurs permettrait

de réduire les coûts d’accès desutilisateurs et à terme d’améliorer laqualité des services. Ce sont là dessegments des NTIC dont le caractèreconcurrentiel est devenu manifeste dansde nombreux pays de la sous région.

Les télécentres et cyber-cafés sont desservices de proximité dont le grandnombre dans une localité n’implique pasforcement une situation concurrentielle.Les consommateurs peuvent être amenés,malgré les différences de prix existantentre les cyber-cafés, à n’aller qu’au cybersitué dans leur voisinage de lieud’habitation ou d’occupation pour éviterdes coûts de transport additionnels qu’ilsseraient amenés à supporter enfréquentant le cyber pratiquant lesmeilleurs prix.

La libéralisation du secteur des NTICdevra donc aller au-delà du cadreréglementaire en favorisant réellementl’implantation d’autres d’opérateurs dansle pays. Le caractère concurrentiel de cesecteur améliorera vraisemblablement sacontribution au PIB, à la modernisation del’économie et à l’accroissement de laproductivité des facteurs.

SECTION II :LA QUESTION TARIFAIRE

La problématique tarifaire place au cœurdu débat la position dominante del’opérateur de service Cabo VerdeTelecom, tant en termes de politiquetarifaire de service public que de prix desservices à la clientèle privée. D’unemanière plus globale, c’est la question del’existence d’un marché concurrentiel quiest posée.

I. Obligations concessionnaires etoffre de services

I.1. Service public et offre deservices à la clientèle

Dans le cadre des services libéralisésexistant au Cap Vert, les prix d’accès sontfixés par les entreprises. La loi de basedes télécommunications stipule que les

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prix des services autres que ceux destinésà l’usage public sont fixés par lesopérateurs (les sociétés Cabo VerdeTelecom et Directel Cabo Verde), sanspréjudice de ce qui est arrêté dans lerégime général des prix et des règlesétablies dans les procédures concernantl’attribution de concession. L’Etat exercedonc un contrôle, puisque la même loistipule que les tarifs et les prix relatifs auxtélécommunications pour l’usage public,exploité en régime d’exclusivité, sontsoumis à l’approbation du gouvernement,dans les termes de la législationapplicable en la matière.

I.2. Obligations concessionnaires

Le contrat de concession fixe certainsprincipes qui s’appliquent pour le systèmede prix de prestations de services detélécommunications en régime exclusif, àsavoir :

• Orientation pour les coûts deprestations de service, mise enplace d’un système decomptabilité analytique avecmarge commerciale pour lesservices rendus ;

• Non-discrimination dans sonapplication, garantie à tous lesutilisateurs en égalité decirconstances de l’égalité detraitement ;

• Uniformité dans l’application durégime tarifaire en vigueur pourles services ayant fait l’objet deconcession ;

• Garantie de conditions derémunérations procurant unerentabilité raisonnable auxcapitaux propres, ainsi qu’unniveau d’amortissement del’investissement compatible avecles critères internationauxgénéralement admis en lamatière ;

• Fixation des prix maximum, leConcessionnaire pouvant adopterdes tarifs différenciés en fonctionde la qualité commerciale del’usager, notamment s’il s’agit de« grands clients ».

La loi détermine également que les prixmaximums des services en régimed’exclusivité et du service de diffusion etde distribution du signal detélécommunications de diffusion doiventêtre établis par Convention signée entreles deux parties, pour une période de troisans, et faire l’objet d’un arrêté conjoint desMinistres responsables des Finances etdes communications. Le concessionnaireétait tenu par le contrat à mettre en placeun système de comptabilité analytiquejusqu’au 31 décembre 1997, permettantde retracer les coûts directs, pour chaqueservice rendu, et les coûts associés àchaque forme de prestations de services.La comptabilité analytique devait encorepermettre jusqu’en décembre 1998 laprésentation séparée des coûts associésaux prestations de services de ceuxassociés à la gestion des exploitations desinfrastructures.

La société Cabo Verde Telecom offre deplus en plus de nouveaux services(téléphonie mobile, accès à l’Internet,Vidéoconférence, etc., et en tempsopportun la télévision par abonnement)sans encore mettre en place lesinstruments de comptabilité appropriéeretraçant les coûts et profits séparémentdes différents services, comme cela estprévu par la loi. Il revient au Ministreresponsable des Finances d’approuver lemodèle de comptabilité analytique àadopter, ce qui n’est pas encore réalisé sixans après la date établie dans le contratde concession (30 juin 1997).

II. Tarification téléphonique

L’accès au téléphone filaire estrelativement bon marché, mais son usage,comme celui du téléphone cellulaire, estrelativement coûteux. La différence entrele prix de l’usage (abonnement intérieurseul ou intérieur et international) du filaireet du cellulaire n’incite pas à privilégier cedernier, sauf dans les hameaux où il n’y apas d’électricité, d’autant qu’il faut acheterl’appareil. C’est la commodité qui guidel’utilisateur, celui-ci pouvant, en zonerurale, recharger son appareil là où ilachète des cartes d’abonnement pré-payées. Même si l’usage du téléphone

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cellulaire s’est considérablement accruces deux dernières années, il reste unproduit cher hors de portée d’une largefraction de la population du pays.

Si les tarifs téléphoniques sont restésstables depuis une dizaine d’années (avecmême une baisse des tarifsinternationaux), l’organisation tarifaire dutéléphone est rigide. Il n’existe pas de tarifdégressif ni de fractionnement. Le soucid’accompagner l’initiative économiqueinternationale capverdienne conduit la

société Cabo Verde Telecom à vouloirbaisser le prix des communicationsinternationales et augmenter le tarif local(IUT, 2002). Jusqu’à présent, legouvernement s’y est opposé. Pour lecellulaire, CVT a passé des accords deroaming avec plus de 30 opérateursétrangers de téléphonie cellulaire, mais lestarifs sont, comme pour le fixe, trèsélevés. Les tableaux 18 et 19 Tarificationdes services de téléphone fixe(installation, abonnement et tarifs) et detéléphone mobile.

Tableau 18:Tarification des services de téléphone fixe

A) Installation et abonnement

Nature et caractéristique de l’installationInstallation Abonnement

mensuelObservations

Poste principal 3.000,00 250,00

Poste supplémentaire 1.000,00 200,00

Circuits locaux 1500$ + 60$/H

B) Taxes téléphoniques

Destination des appels Groupe tarifaire Tarif ECV Tarif USD

NationauxLocal 1 1,50 0,015

Interurbains 2 18,00 0,186Internationaux -

Sénégal 3 90,00 0,928Guinée-Bissau 4 120,00 1,237

Portugal 5 140,00 1,443E.U.A 6 180,00 1,856

CanadaAngola, Mozambique, Sao Tomé et Principe,

France, Hollande, Italie, Espagne, Brésil 7 240,00 2,474Reste pays d’Europe 300,00 3,093Pays de la CEDEAO

Algérie, Maroc 7 300,00 3,093Autres pays 8 300,00 3,093Fixe Mobile 35,00 0,361

Source : CVT, 2003

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Tableau 19 :Tarification des services de téléphone mobile

Service normal Service prépaiement

Frais ECV USD ECV USDTaux d’ adhésion 4.045,00 41,70 7.045,00 72,63

Abonnement mensuel 3.000,00 30,93Caution 5.000,00 51,55

Caution (Etrangers) 50.000,00 510,55

TauxAbonnement mensuel 3.000,00 30,93

Voice mailFacturation détaillée 500,00 5,15 500,00

Deuxième avertissement 2.000,00 2.000,00

Tarif ( Prix par minute )Mobile – mobile 25,00 0,26 35,00 0,36

Mobile – fixe 35,00 0,36 40,00 0,41

Horaire de réduction - de 22:00 à 08:00, lundi à vendredi et week-endsTarif ( Prix par minute )

Mobile – mobile 15,00 0,15 25,00 0,26

Mobile – fixe 25,00 0,26 30,00 0,31Mobile International

Sénégal 110,00 1,13 110,00 1,13Guinée-Bissau 150,00 1,55 150,00 1,55

Portugal 170,00 1,75 170,00 1,75E.U.A 220,00 2,27 220,00 2,27

CanadaAngola, Mozambique, S.Tomé, France,

Hollande, Italie, Espagne, Brésil 280,00 2,89 280,00 2,89Algérie, Maroc 320,00 3,30 320,00 3,30

Autres Pays 420,00 4,33 420,00 4,33

Source : CVT, 2003

III. Les coûts d’accès à l’Internet etaux services liés

Les tarifs pratiqués par Cabo VerdeTelecom pour l’Internet sont fixés envolume horaire (15h, 15 à 20h, 20 à 30h,puis tarif par minute). Un abonnement de30 heures utilisant également heures depointe et tarif réduit coûte 27,8 US$.Jusqu’à la fin de l’année 2003, le hautdébit (ADSL) n’était encore accessible auxentreprises, aux institutions et auxparticuliers que sous la forme de locationde ligne (à 28, 64, 128 ou 256 Kbps) (voirtableaux 20 à 22 pour les principaux tarifs

pratiqués). La location mensuelle d’uncircuit à 256 Kbps revient à 4.948 US $, etil faut ajouter à ce coût l’usage de la lignetéléphonique fixe.

L’utilisation de l’Internet à domicile (avecle RDIS ou des lignes louées) est réservéeà une petite élite fortunée. Commentenvisager le développement du commerceet des services électroniques, ainsi quedes services non marchands derecherche, de santé, d’éducation etculturels avec de telles conditionsd’accès ?

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Tableau 20 :Tarification des services Internet

Service SLIPP PPP ( ECV ) USD

Souscription (*) 2.000,00 20,62Abonnement mensuel 0,00Jusqu’à 15 heures 1.600,00 16,49Plus de 15 à 20 heures 2.000,00 20,62Plus de 20 à 30 heures 2.700,00 27,84Chaque minute au delà de 30 heures 2,00 0,02(* ) Inclus : attribution d’une souscription de service mail

Service IP Installation Abonnement mensuel

Vitesse ECV USD ECV USD28 Kbps 46.000,00 474,23 0.000,00 824,7464 Kbps 90.000,00 927,84 165.600,00 1707,22128 Kbps 180.000,00 1855,67 250.000,00 2577,32256 Kbps 180.000,00 1855,67 480.000,00 4948,45

Pour des cas de liaisons interurbaines le prix du circuit loué nécessaire pour l’établissement dela liaison (entreprises) sera augmenté

Services d’hébergement des pages ECV USD

Installation 10.000,00 103,0928Jusqu’à 5 Mbyte additionnel 4.000,00 41,23711Pour chaque Mbyte additionnel 500,00 5,154639DIAL – UP Privé 28,8 Kb/sInstallation 40.000,00 412,3711Abonnement mensuel 40.000,00 412,3711Tarif occasionnel 28,8 Kb/sInstallation 2.000,00 20,61856Taux minimum de navigation – unjour 1.500,00 15,46392

Pour chaque jour additionnel 500,00 5,154639Service de mailSouscription 560,00 5,773196

Abonnement mensuel 560,00 5,773196Source : CVT, 2003

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Tableau 21 :Tarification des circuits loués National ( en milliers d’ escudos)

Porteuse Intra – Ile Intra – Région Inter – RégionECV USD ECV USD ECV USD

64 K 90 0,93 100 1,03 112 1,15128 K 160 1,65 180 1,86 200 2,06256 K 270 2,78 300 3,09 340 3,511 M 720 7,42 800 8,25 900 9,282 M 1.350 13,92 1.500 15,46 1.680 17,32

International (en milliers d’escudos)

Sénégal Portugal EUA Autres

ECV USD ECV USD ECV USD ECV USD

64 K 270 2,78 450 4,64 500 5,15 600 6,19

128 K 530 5,46 810 8,35 860 8,87 1000 10,31Réduction

Numéro de circuits ( Du même type ) Réduction ( % )

2 Circuits 43 Circuits 64 Circuits 115 OU Plus Circuits 15

Circuits locauxP = 1.500 + 60.00 * CC – prix de chaque par localC – distance en hectomètresAutres – France, Brésil, Italie, Hollande et Espagne

Source : CVT, 2003

Tableau 22:Tarification du réseau digital d’intégration des services (RDIS)

Source : CVT, 2003

Depuis la fin des années 1980, aucunemesure légale n’a été prise pour lamodification des tarifs. Certes, il y a euquelques modifications de tarifs,particulièrement internationaux, dans lesens de la baisse. Depuis un certain

temps, on constate des déséquilibresstructurels qui s’aggravent naturellementavec l’expansion du réseau national. Il esturgent d’adopter une tarification tenantcompte des conditions géographiques dupays et les objectifs d’une meilleure

Installation Abonnement mensuel

A - Accès en Régime normalA1 – Accès Basique 10.000,00 1.000,00A2 – Accès Primaire 85.000,00 15.000,00B - Accès en Régime temporaireC1 – Accès Basique 10.000,00C2 – Accès Primaire 85.000,00 30.000,00

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compétitivité. La nouvelle structuretarifaire devrait refléter la tendanceinternationale de la baisse des« accounting rates ».

La situation de monopole de Cabo VerdeTelecom sur le contrôle exclusif del’exploitation et la gestion desinfrastructures de télécommunications etle service public d’exploitation, notammentavec l’étranger, est légale. La possibilitéde concurrence existe de jure : l’article 26de la Loi de Base de mai 1994 obligeCabo Verde Telecom à garantir l’utilisationde son réseau (interconnection) à toutopérateur agrée qui en ferait la demande,à égalité de conditions de concurrence.Mais, en l’absence d’autre(s) opérateur(s),la loi ne s’applique pas. Si CVT demeure àl’heure actuelle le seul fournisseur d’accèsdu Cap Vert, il est possible de lecontourner partiellement en utilisant latéléphonie par Internet (IP-InternetProtocol) et en s’abonnant à un ou desfournisseurs d’accès internationauxcomme Yahoo ou Wanadoo, grandsserveurs d’adresses et de servicesélectroniques. Mais l’on passe quandmême par le monopole des circuits deCVT. La conséquence de cette situationde monopole, très fréquente en Afrique,est la cherté des coûts de communicationsinternationale et locale.

SECTION III :LA PLACE DES NTIC DANSL’ECONOMIE AU CAP VERT

I. ontribution du secteur des TICdans l’économie capverdienne

La dimension réduite de son territoire, desa population, son isolementgéographique et le manque de ressourcesnaturelles limitent les possibilités dedéveloppement du Cap Vert. Lacontribution du secteur primaire au PIB estapparue faible dès 1980 avec un taux de20,5%, contre 62,1% pour les services et17,4% pour l’industrie. L’évolution del’économie capverdienne s’estcaractérisée par la réduction de lacontribution du secteur primaire au PIBmalgré son faible niveau initial au momentde l’indépendance. Cette contribution dusecteur primaire est tombée à 16% du PIBen 1990, à 14,8% en 2000 et 8,5% en2002. Le secteur secondaire dans unpremier temps, et surtout le secteurtertiaire, ont gagné des parts dans le PIBcomme le montre le tableau 23. Lacontribution de l’industrie qui n’est plusque de 16,3% du PIB est liéefondamentalement à la fabrication deboissons, de produits alimentaires et à laconfection des vêtements. Le secteur desservices a fourni en 2002 un peu plus de75% du PIB.

Tableau 23:Evolution de la structure du PIB au Cap Vert (en pourcentage du PIB)

Secteurs d’activités 1980 1985 1990 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Secteur primaire 20,5 14,7 16,0 15,7 14,3 13,0 12,4 15,8 14,8 8,6 8,5Secteur secondaire 17,4 17,9 21,8 19,3 19,7 18,3 17,7 15,9 15,5 16,1 16,3Secteur tertiaire 62,1 67,4 62,3 65,1 65,9 68,7 69,9 68,2 69,7 75,3 75,3

Source : INE, 2003

Le commerce, les transports, les banqueset les assurances sont parmi les plusimportantes branches du secteur desservices. Les communications, comme le

montre le tableau 24, ont aussi apportéune part non négligeable à la productiondes services.

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Tableau 24:Importance des différentes branches dans la valeur ajoutée du secteur des services

Domaines de services 1980 1985 1990 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Commerce 49,8 41,0 33,1 26,5 26,7 24,6 25,8 27,5 27,5Hôtels et Restaurants 1,4 3,5 2,9 2,0 2,1 3,2 3,4 3,1 3,5

Transport 9,2 10,0 11,9 14,5 15,4 14,6 15,7 15,2 14,3Banques etassurances 4,5 3,7 3,2 6,1 6,1 7,8 9,0 7,6 6,1

Communication 1,2 2,3 5,1 5,8 5,6 5,8 6,6 7,2 8,8

Source : INE, 2003

L’importance du secteur des services dansl’économie capverdienne est liée àl'histoire économique de ce pays commesouligné plus haut. Le Cap Vert a toujoursété une place commerciale depuisl’époque où il était une plaque tournanteentre la côte occidentale africaine, lePortugal et le nouveau monde. Aujourd’huiles établissements commerciauxcherchent à s’orienter vers l’importationdes produits ou l'approvisionnement desnavires et avions qui transitent par le CapVert.

Les services publics représententégalement une importante activité dusecteur des services. De ce fait, ce sontsurtout le commerce, les transports et lesservices publics qui déterminent laformation du PIB dans le domaine desservices et partant au Cap Vert dans sonensemble. En particulier, la TACV etl’ASA, qui sont les deux principales entitésdu secteur des transports aériens du pays,sont fortement utilisateurs des NTIC, etdoivent leur contribution significative auPIB (environ 20%) au recours aux NTICdans leurs activités quotidiennes. Lessecteurs de l’eau et de l’électricité ainsique les banques, l’hôtellerie et lesagences de voyage pourraient devoir leursperformances au recours aux NTIC.

Avec une base productive insuffisante, lesexportations de biens n’ont couvert lesimportations de biens que de 1,9% à 4,3%entre 1990 et 2000. Ces exportationsrestent en effet limitées à quelquesproduits de la mer et produitsmanufacturés. Les exportations desservices ont pour leur part atteint des tauxde couverture des importations

appréciables, largement au dessus de 100durant les années 1990. Ce taux était de180,5% en 1999 et 168,6% en 2000. Maisles importants excédents de la balancedes services enregistrés par le Cap Vertne lui permettent pas de réaliser desexcédents courants. La balance destransactions courantes connaît en effet undéficit chronique dans ce pays. Parmi lesprincipaux services qui contribuent àréduire le déficit courant du Cap Vert, onnote les services aux aéroports et portsinternationaux dans les opérationscommerciales et de transit, les servicestouristiques et les réexportations destransports maritimes et aériensinternationaux.

La part des communications dans lesexportations des services du Cap Vert estrestée limitée entre 1,2% et 4% de 1980 à1987. Les communications ont vu leur partdans les exportations de services atteindrenéanmoins 7,1% en 1998 puis 10,4% en1991, et un maximum de 13,8% en 1995.En 2000, les communications avaientcontribué à hauteur de 9,7% desexportations de services du Cap Vert.

Dans la décennie 90, les nouvellestechnologies de l’information et de lacommunication ont connu au Cap Vert undéveloppement sans précédent grâce auxeffets conjugués de la modernisation destélécommunications, de l’extension de lacouverture et de la diversification desservices. La densité téléphonique estpassée de 10,5 de lignes pour 100habitants en 1990 à 15,1 lignestéléphoniques en 2002. Et c’est dans cettedécennie qu’ont été introduits le téléphone

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portable (1998) et l’Internet (1996), parmid’autres services.

Pendant les douze dernières années, lesNTIC ont connu une dynamique notable.Dans cette période, la valeur ajoutée brutedes NTIC s’est accrue à rythme plusimportant que le PIB, enregistrant par lamême occasion une augmentation de sacontribution au PIB de 2,9% en 1990 à5,9% en 2002 (cf. Tableau 25).

Tableau 25 :Evolution de la contribution du secteurdes NTIC au PIB (en pourcentage)

1997 1998 1999 2000 2001 2002

Contributiondu secteurdes NTIC auPIB

3,6 4,5 4,4 5,5 5,8 5,9

Source : INE. 2003

Cabo Verde Telecom qui est la principaleentreprise du secteur est au centre decette évolution de par la progression deses activités dans chacun des domainessusmentionnés. Le parc téléphonique aaugmenté de 39.985 à 70.187 lignes detéléphone fixe de 1998 à 2002, soit uneaugmentation de 75,5%. Durant la mêmepériode, le téléphone mobile a connu unevéritable explosion. Les souscriptions detéléphone mobile ont été multipliées par49, passant de 1.020 à 42.949. L’Internets’est aussi fortement développé avec1.139 souscripteurs en 1998 et 3.935 en2002, soit une augmentation de 245,5%.

La contribution des NTIC au PIB va audelà de son apport direct mesuré par lesperformances de Cabo Verde Telecom.Les données sectorielles fournissent desinformations sur l’impact des NTIC, et enparticulier sur la contribution relative dessecteurs producteurs et utilisateurs de TICaux performances globales de croissance.Les performances des principauxutilisateurs des NTIC sont aussi uneindication importante de l’impact des NTICdans l’économie. Il est donc raisonnablede voir comment le recours aux NTICcontribue à la croissance globale ousectorielle et à l’amélioration de la

contribution des facteurs de productivitéau Cap Vert.

I. L’importance des NTIC dans lesentreprises au Cap Vert

II.1. La pénétration des NTIC dans lesentreprises capverdiennes

Le Cap Vert comptait en 2000 9.223entreprises, soit 48,8 entreprises pour1000 habitants, dont 50% sont situéesdans les îles de Santiago et 20% à SaoVicente. Le secteur des services horscommerce détenait 33% du total desentreprises, suivi du secteur commerceavec 16 %, de la construction 11% et del’industrie 10%. S’agissant de l’état deslieux de leur infrastructure technologiquequi est peut être considéré comme unindice de pénétration des NTIC en leursein, les entreprises capverdiennes sesont, d’une façon générale, équipées eninformatique et télécommunications etdernièrement en Internet. Mais lapénétration des NTIC varie beaucoup d’unsecteur à un autre. Pour avoir une idéeplus fine de ce degré de pénétration desNTIC dans les entreprises, nous avonsconsidéré 24 entreprises qui sedistinguent par l’importance de leursactivités et comme potentielles utilisatricesdes NTIC. Ces entreprises qui, pourl’essentiel, interviennent dans le secteurdes services, sont distribuées commeindiqué dans le tableau 26.

Tableau 26 :Répartition des entreprises ayant fait l’objet del’enquête par secteur

Fréquence Pourcentage

Tourisme 8 33,3Banques etassurances 6 25Distribution 4 16,7Transports 4 16,7Autres services 2 8,3Total 24 100

Source: Résultats de l’enquête réalisée dans le cadrede l’élaboration de ce rapport

II.2. Les NTIC dans le secteur destransports et du tourisme

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Les entreprises des sous-secteurstransports et tourisme sont parmi lesutilisatrices les plus importantes des NTICau Cap Vert de par les exigences decommunication et de gestion del’information liées à leurs activités. Ellesrecourent beaucoup au téléphone (fixe etmobile), au Fax, aux applications del’informatique des réseaux detélécommunications et à l’Internet. Cesentreprises ont une vocation exportatriceet un potentiel à l’internalisation. LaCompagnie Aérienne TACV est sansdoute un exemple de progrès, fruit del'informatisation et du recours aux NTIC.Jusqu'aux années 80, les services desréservations, émissions de billets, etcheck-in étaient faits manuellement avecpour conséquences une moindre qualitédes services et une perte de temps dansla réalisation des tâches et donc desdifficultés d’internationalisation de lacompagnie. Les réservations étaient faitesà travers des fiches pour chaquepassager. Elles étaient rangées par ordrealphabétique et par vol. Après le contrôleindividuel des fiches et leur nouvelleconfirmation, on élaborait une fichenominale globale qui était alors envoyéeau check-in. Avec l'informatisation dusystème de réservations, le processus anettement été amélioré au niveau dutemps d'attente des clients, de la garantied'un service de meilleur qualité et de larentabilité des vols.

II.3. Les NTIC dans les Banques etles compagnies d’assurance etle secteur de la distribution

Le marché financier capverdien comprendaujourd’hui la Banque Centrale, quatrebanques commerciales, deux compagniesd’assurance, une société à capital risqueet une société de gestion du système depaiements. Le système d’une façongénérale comporte des entreprises bienorganisées et qui utilisent les NTIC surtoutpour améliorer leur gestion. Ce sont desutilisateurs importants des réseaux decommunications des voix et des données,de réseau informatique, de l’Internet et duSystème SWIFT (Social WorldWide

Interbank Financial forTelecommunications).

L'informatisation de la Banque du CapVert (BCV) a commencé en 1985 (àl’époque où il y avait un systèmemonobanque) avec l'acquisition dequelques équipements (Ericsson) pour sesprincipales agences. Actuellement, lesbanques commerciales, dans leurglobalité, bénéficient pleinement desavantages des NTIC, non seulement en cequi concerne la rapidité et la qualité duservice fourni aux clients, mais aussi dansl'organisation des services, la rapidité desopérations entre agences, avec l'étranger,et la gestion globale des institutionsfinancières.

Les services bancaires sont tousinformatisés, même dans les succursalesles plus modestes, ce qui rend aisé lechange et toutes les transactions, ce quiest un progrès considérable par rapport auCap Vert du début des années 1990. Lesbanques ont développé depuis plusieursannées, notamment pour les émigrés, lestransferts d’argent par voie électronique.Mais les cartes de crédit sont encore raresau Cap Vert. Depuis 2000, la carte« Vinti4 » (30.000 en circulation) permetd’acheter des marchandises dans lesquelques magasins du pays équipés et dese procurer de l’argent dans 5 des 9 îles.Le change électronique existe, et l’on peututiliser des cartes de crédit internationalesdans quelques magasins du pays.

La CECV (Caisse Economique du CapVert) a lancé le produit « ALO CAIXA » quipermet à ses clients de faire desconsultations à partir d’un téléphone. LaBCA vient de lancer son site Internet,www/bca.cv et un service d’Internetbanking, permettant ainsi aux clientsd’effectuer diverses opérations(consultation des mouvements, transfertsetc.) depuis un terminal de n’importe quelendroit. Par la même occasion unrenouvellement de son parc informatique apermis l’installation du logiciel Outlook surtous les ordinateurs avec l’attribution d’uneadresse électronique à tous les employésqui en ont l’accès. Cela a diminuéconsidérablement l’échange des

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documents en support papier étant donnéqu’ils peuvent le faire à travers le courrierélectronique.

Trois banques sur les cinq présentes auCap-Vert offrent un site Internet (Banco deCabo Verde, Caixa Economica, BancoComercial do Atlântico).

Le rattachement à parité fixe de lamonnaie capverdienne (l’escudo) à l’eurovia l’escudo portugais depuis janvier 1999devrait faciliter le développement del’usage de la monnaie électronique grâceà la convertibilité.

Les compagnies d'assurancescapverdiennes ont suivi le même cheminque les banques. Elles sont, grâce àl'informatique, reliées directement à leursagences situées dans les autres îles etmunicipalités, utilisant le Système FrameRelay.

L’utilisation des NTIC (Internet, téléphone,Fax particulièrement) dans la distributionet les autres commerces est aussi fortedans le groupe des entreprises pourlesquelles des interviews ont été réalisées.Elles y recourent, comme pour la plupartdes entreprises, pour des besoinsd’information, de communication,d’investigation et de prestation deservices. Mais, de manière plusspécifique, le recours à l’ordinateur et auréseau est fait pour la facturation, lagestion de la caisse, des stocks, de laclientèle et du personnel.

III. Les NTIC au centre des progrèset de la compétitivité del’économie capverdienne

La contribution des NTIC au PIB du CapVert apparaît, avec 5,9%, relativementappréciable. Mais l’impact des NTIC surl’économie capverdienne ne peut êtrelimité à l’apport du secteur des NTIC auPIB. Les NTIC participent à lamodernisation de l’économie et àl’amélioration de l’efficacité des facteursde production. Le recours aux NTICpermet avec le même capital physique etles mêmes hommes et femmes dotésd’une formation adéquate de contribuer

davantage à la production. Le dynamismede certains secteurs au Cap Vert exposésà la compétition internationale n’auraitprobablement pas été le même sans lerecours au Fax, au téléphone, à l’Internetet aux moyens de paiement, de traitementet de transmission électronique del’information.

La mise en évidence de l’impact des NTICsur la croissance et la productivité desfacteurs pourrait se faire dans l’optique dela décomposition de la contribution desfacteurs. Des séries temporelles, autantsur les facteurs présumés que sur lesinvestissements dans les NTIC, ainsi quesur les autres facteurs, auraient éténécessaires, de même que des donnéessur une période suffisamment longue de laproduction des secteurs considérés. Fautede disposer de telles sérieschronologiques, nous avons considéré unéchantillon d’une vingtaine d’entreprisespour analyser les raisons pour lesquelleselles recourent aux NTIC, mais aussiconnaître l’appréciation que lesresponsables de ces entreprises font del’impact de l’utilisation des NTIC dans leurentreprise.

Cette enquête montre que les NTIC ont unpoids très important dans les différentsdomaines des services avec un poids plusmarqué pour les banques, les entreprisesde transport, les entreprises de ladistribution et du tourisme. L’analyse quiva suivre va focaliser l’attention surl’utilisation de l’outil informatique et del’Internet dans chacun des domainesd’activité.

Le tableau 27 met en exergue lesprincipaux usages de l’Internet dans lesentreprises touristiques, des transports, dela distribution et des servicescommerciaux ainsi que des banques.L’information, la recherche documentaire,les prestations de service et lacommunication figurent parmi les usagescourants de l’Internet dans ces branchesd’activité. Plus particulièrement, lesentreprises de transport et du secteurtouristique utilisent aussi l’Internet pour lagestion de la clientèle et les réservations.

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Tableau 27 :Motifs d’utilisation de l’Internet (en pourcentage)

Source : Enquête INE, PNUD, 2003

Le tableau 28 souligne pour sa part que lerecours à l’informatique se fait dans lesentreprises d’importance pour les entréesde caisse, la facturation, la comptabilité, lagestion de la clientèle et des stocks. Lagestion du personnel constitue aussi l’undes motifs d’utilisation de l’outil

informatique. Les banques y recourentaussi pour leurs opérations bancaires et letraitement des données, tandis que dansles transports l’outil informatique estprésent dans la manutention des avions,le fret, la navigation et la sécuritéaérienne.

Tableau 28 :Motifs d’utilisation de l’Informatique (en pourcentage)


L’impact des technologies de l’informationsur les entreprises utilisatrices est jugésatisfaisant, que ce soit pour la qualité desservices, l’amélioration de la productivitédu travail, la satisfaction de la clientèle oul’accroissement des ventes. Les TICpermettraient également aux entreprisesde l’échantillon d’explorer de nouveauxdomaines ainsi que d’introduire des

innovations dans leur manière detravailler. Par contre, l’appréciation estmoins enthousiaste s’agissant del’utilisation de POS. Le niveau desatisfaction apparaît cependant plus élevépour les entreprises de la distribution etdes transports.

Domaines deservices Entrée de

caisseGestion des

stocks

Gestionde la

clientèleComptabilité

FacturationGestion dupersonnel

Autresfins

Précisions

Tourisme 100 85,7 100 100 100 100 100Restaurants et

bars

Banques etAssurance 60 60 80 100 80 100

100 Opérationsbancaires

Traitement desdonnées bancaires

Distribution 100 100 100 100 100 100 100

Elaboration desfeuilles des ventes,

gestion desimmobilisations

Transports100 75 100

100 100 100 100Suivi de la

maintenance desavions

Servicesd’appui aucommerce 100 100 50 100 50

Domaines deservices

Qualitédes

services

Productivité dutravail

Satisfactionde laclientèle

Volume devente

Nouveauxdomainesdecommerce

Innovations

Tourisme 100 100 81,7 85,7 85,7 100Banques etAssurance 100 100 100 100 100 100

Distribution 100 100 100 100 66,7 66,7Transports 100 100 100 100 100 100Services d’appui aucommerce 100 100 100 100 50 100

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A partir de l’appréciation des décideursdes entreprises témoins, on arrive à laconclusion que l’utilisation des NTIC estbénéfique pour les performances desentreprises de l’échantillon. L’utilisationdes TIC au Cap Vert n’a donc pas manquéde contribuer à l’amélioration desperformances et de la productivité dutravail. L’utilisation des NTIC et destechnologies de pointe est corréléepositivement avec les performances desentreprises. Par exemple, lorsqu’oncompare la productivité du travail parmiles banques capverdiennes, celles qui ontplus innové dans l’utilisation destechnologies de l’information et de lacommunication ont un niveau deproductivité plus élevé que celles qui n’yont pas fait recours. De plus, l’écart entreles entreprises utilisatrices detechnologies et les autres s’est accentué,les premières ayant enregistré unecroissance relative plus élevée de leurproductivité que les autres (ce sont les cas

des opérateurs du secteur de distribution).Ces éléments restent cependant tropparcellaires pour conclure que, dansl’ensemble, les secteurs utilisateurs desTIC ont bénéficié d’une croissance plusrapide et d’une plus grande contributiondes facteurs de productivité. Cependant, sil’on ne peut attribuer l’origine dudynamisme de l’ensemble des services etde certains domaines d’entre eux au seulrecours aux NTIC, on ne saurait nier lelien entre ce dynamisme et le recours auxNTIC. On peut particulièrement observersur le graphique 14 que les banques, lestransports et la communication, qui sontparmi les activités des services fortementutilisatrices des NTIC, sont celles dont lacontribution à la valeur ajoutée del’ensemble du secteur des servicesaugmente le plus. Au contraire, celle ducommerce s’effondre au moment mêmeoù le poids du secteur des servicesaugmente dans le PIB.

Graphique 14 :

Evolution de la part des différentes activités de service dans l'ensemble desservices

0

10

20

30

40

50

60

1980 1985 1990 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Source: INE, 2003

Commerce Hôtels et RestaurantsTransport Banques et assurancesCommunication

Mais il est important de souligner que lesNTIC ne constituent pas une panacée :investir dans les NTIC ne compense pasune mauvaise gestion, un manque decompétences, une faible compétitivité ou

une faible capacité d’innovation. En outre,il faut du temps pour retirer des effetsbénéfiques de tels investissements. Unerécente publication de l’OCDE sur les TICet la croissance économique reconnaît

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que le ralentissement économique desdernières années a fait voler en éclatsplusieurs mythes concernant la nouvelleéconomie. Pour mieux tirer profit desretombées des NTIC sur ledéveloppement de leurs activités et leurcompétitivité, les entreprisescapverdiennes devront investir nonseulement dans l’acquisition deséquipements adéquats, mais aussi dans laformation, et accompagner tous ces efforts

par une meilleure organisation du travail.L’enquête réalisée dans le cadre de cerapport montre clairement que lespersonnes présentant le plus d’aptitudes àutiliser l’Internet sont celles présentant unniveau d’éducation élevé (cf tableau 29).L’offre des services des NTIC ainsi quedes équipements à coûts moins élevéscontribueront aussi à la prospérité desentreprises capverdiennes.

En perspective, le progrès technologiquedans les biens et services des NTICdevrait se poursuivre au Cap Vert etpermettre le recours à de nouveauxservices et de nouvelles applications. Par

exemple, les importants résultatsquantitatifs, en termes d’équipement enTIC du territoire (les importationsd’ordinateurs au Cap Vert sont passées demoins de 30 par an avant 1991 à 625 en

Tableau 29 :Aptitudes du Personnel à utiliser l'Internet (en pourcentage)

Domaines d’activités Degréd’aptitude

EducationBase

EducationSecondaire

EducationMoyenne

EducationSupérieure

Nul 33,3

Faible 33,3

Passable 33,3 20

Bon 60 75 25

Tourisme

Très Bon 20 25 75

Faible 66,7

Passable 33,3

Bon 100 75 60

Banques etAssurance

Très Bon 25 40

Faible 100 100

Passable

Bon 100 100

Distribution

Très Bon

Faible 33,3 25

Passable 66,7 50

Bon 25 33,3 50

Transports

Très Bon 66,7 50

Passable 50

BonAppui au commerceTrès Bon 100 100 50 100


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1998 et près de 3000 en 1999), lesprogrès réalisés en terme d’usageprofessionnel et individuel, d’équipementau service de la collectivité nationale,montrent que le pays est engagé, demanière irréversible, dans la constitutiond’une société de l’information.

Ainsi, la mise sur le marché demicroprocesseurs (au niveau des banquespar exemple) toujours plus puissantsdevrait se poursuivre dans un avenirprévisible, ce qui encourageral’investissement dans les NTIC etcontribuera à la poursuite de la croissancede la productivité. Avec la poursuite duprogrès technologique dans la productionde NTIC, le secteur des NTIC devraitcontinuer d’apporter une contributionpositive à la croissance des PME. Dans lecadre du projet de croissance etcompétitivité approuvé par la Banquemondiale, les PME capverdiennes peuventbénéficier des ressources à fonds perduspour améliorer leur performance etproductivité du travail par le biais desNTIC. Cependant, certaines technologiesde l’information et de la communicationsont plus importantes que d’autres pouraméliorer la productivité, notamment lestechnologies des réseaux decommunication pour les entreprises dusecteur du tourisme et transport, etl’informatique de gestion pour lesbanques, compagnies d’assurances etc.Des choix pertinents devront donc êtreréalisés pour profiter au mieux des appuisqui seraient fournis.

Le Cap Vert a mené une politiqued’amélioration des infrastructures decommunication téléphonique,radiophonique, télévisuelle, électroniquesur le territoire national et avec le reste dumonde. Cette politique est sous-tenduepar plusieurs constantes : le souci derompre l’isolement entre les îles, maisaussi, dans les îles, des nombreux lieuxhabités difficilement accessibles ; lavolonté de limiter l’isolement atlantique, àla fois pour permettre le développementdes relations économiques avec le monde,mais aussi pour encourager le maintiendes liens avec les nombreusescommunautés de la diaspora ; la prise en

compte de la nécessaire équité socio-spatiale des citoyens en matièred’équipements.

La politique des TIC se veut au service dudéveloppement du pays et de soninsertion dans le monde. Depuis lesannées 1995, les TIC sont prises encompte comme moyen et comme outilpour le développement. La promotion desTIC apparaît dans les différents plans dedéveloppement et les programmesd’appui existants, comme le ProgrammeNational de Lutte contre la Pauvreté, leProgramme de Décentralisation, laRéforme Administrative et Financière del’Etat.

Le développement des NTIC constituedonc un défi important pour le secteur del’entreprise comme pour l’Etat. Celui-cisoutient les technologies de l’informationet de la communication comme élémentd’une « culture du développement » etcomme instrument de lutte contre lapauvreté et de réalisation des objectifs dedéveloppement environnemental,économique et social durable.

La décentralisation mise en place en1996-1997 a incité les collectivitésterritoriales et certains acteurs de lasociété civile à développer leur usage desNTIC. Plusieurs municipalités se sontengagées dans cette préoccupation detirer profit des NTIC, avec l’aide dediverses coopérations, mais leur soutienaux activités économiques par les NTICdoit s’intensifier.

La valorisation de l’économiecapverdienne par les NTIC renvoie autotal à l’efficacité de la politique de l’Etat,au dynamisme des agents économiquesprivés et des réseaux de migrants, à l’aideau développement, et à l’effort social dedéveloppement.

SECTION IV :CONCLUSIONS ET IMPLICATIONSPOLITIQUES

Le développement des NTIC au Cap Vertest remarquable, comme en témoigne ses

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indicateurs dans ce domaine qui sont àl’opposé de qui est observé dans bien despays en développement. La demanded’accès au téléphone fixe a connu unralentissement généralisé dans presquetout le pays, mais il occupe encore uneplace dominante dans les activitéscommerciales de la société Cabo VerdeTelecom. Les indicateurs de qualité deservice du téléphone fixe mettent enévidence les progrès permanents de laperformance du service fixe du téléphone.Le téléphone mobile en tant que servicede télécommunication complémentaire aatteint un niveau de couverture très élevé.La grande acceptation et la dynamique dela croissance de ce service ont étéfacilitées par la gamme de produits offertspar l’opérateur. L’évolution dessouscripteurs à l’Internet, quoiquesensible, est moindre, comparativement àcelle des abonnés au téléphone mobile.Sur le plan tarifaire, le caractère peuconcurrentiel du secteur des NTIC conduità la pratique des coûts d’accès élevés tantpour les entreprises que pour lapopulation.

L’impact économique des NTIC dansl’économie capverdienne est appelé à sedévelopper. D’ores et déjà, leurcontribution au PIB tend à augmenter et lesecteur des services qui est le moteur del’économie capverdienne se révèle commel’un des principaux utilisateurs des NTIC.Les principaux utilisateurs des NTICaméliorent leur productivité, et lessecteurs exposés à la concurrenceextérieure comme ceux des transportsaériens et du tourisme ne sauraientrésister et même gagner des parts demarché sans le recours accru aux NTIC.

Les coûts d’accès imposés dans uncontexte non concurrentiel et lescontraintes réglementaires gênent ledéveloppement des entreprises. Mais lesentreprises utilisatrices des NTIC nesauraient profiter véritablement de cesoutils sans changements organisationnels,amélioration des pratiques de gestion,formation et renforcement des capacitésde leurs personnels.

L’action publique est essentielle pour ques’instaure un environnement concurrentiel,clé de la compétitivité. Les pouvoirspublics doivent par ailleurs coopérer avecles entreprises et les consommateurs pourélaborer un cadre réglementairerenforçant la confiance dans l’utilisationdes NTIC, et notamment du commerceélectronique. Les politiques de stimulationde la croissance des services ont aussileur importance, car les TIC offrent unnouveau potentiel de croissance de cesecteur, à condition de corriger ou desupprimer les réglementations constituantdes entraves au changement.

Malgré les problèmes structurels, le stadede sous-développement du pays et leralentissement de certains segments dusecteur des NTIC, ceux-ci sont apparus aucours de la décennie écoulée comme unetechnologie clé à même de transformerl’activité économique et sociale au CapVert. Ils ont déjà conduit à une croissanceplus rapide dans les pays ayant mis enplace des politiques appropriées pour tirerparti des NTIC. De plus, la poursuite duchangement technologique devraitprocurer encore plus de gains à l’avenir.

Le Cap Vert a un marché dont la taille et lepotentiel économique sont comparablesà ceux des pays insulaires des autresrégions en développement. Commeailleurs, les NTIC lui offrent despossibilités nouvelles pour exploiter saposition géo-économique et, peut-être, sesavantages (comme l’existence d’une maind’œuvre relativement bien préparée), parexemple pour la création de centresd’appels et d’autres entreprises deservices.

Le système éducatif doit aussi évoluer demanière à permettre une utilisation plusefficace des NTIC. La formationprofessionnelle et le développement del’éducation supérieure, plusparticulièrement dans les domaines del’ingénierie des NTIC et des différentesapplications seront indispensables pourrendre le capital humain plus à mêmed’élever sa productivité.

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L’investissement productif estindispensable pour la concrétisation detous ces efforts. Les politiques d’attrait desinvestissements directs étrangers serontdéterminants pour engager le Cap Vertvers une société créatrice de ressourcesavec pour principale ressource la qualitéde son capital humain.

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CHAPITRE VIII:LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LACOMMUNICATION ET LA TRANSFORMATION DU CAP VERT

La Société de l’Information joue un rôleprépondérant dans la promotion dudéveloppement durable, de la démocratie,de la transparence, de l’«accountability» etde la bonne gouvernance. L’exploitationde nouvelles opportunités créées par lestechnologies de l’information et de lacommunication et sa combinaison avecles médias traditionnels, sans oublier laréponse appropriée à donner à la fracturenumérique, devraient constituer leséléments fondamentaux de la stratégienationale de développement qui s’insèredans les objectifs de développementpréconisés par la Déclaration duMillénaire. La vision de la Société del’Information au Cap Vert doit reposer surcertains principes universels qu’ilconviendra de garantir : i) Assurer l’accèsaux informations ; ii) Réduire lesdifférences socio-économiques ; iii)Promouvoir l’Accès Universel à coûtsmodiques ; iv) Développer de la capacitéhumaine par l’éducation et la formation ; v)Créer un environnement propice audéveloppement des TIC ; vi) S’insérerdans les réseaux d’affaires et maîtriser lescompétences.

Les NTIC connaissent un développementprodigieux dans le monde mais leurmaîtrise n’est pas à la portée des pays endéveloppement en dehors des pays telsque l’Inde et la Chine qui se positionnentdans des créneaux de production delogiciels et des équipements decommunication. Pour de nombreux paysen développement comme le Cap Vert, ilsera surtout question de faire les choixstratégiques des domaines dans lesquelsles potentialités locales peuvent êtredéveloppées ainsi que des partenairesprivés et publics susceptiblesd’accompagner les efforts detransformation de l’économiecapverdienne pour passer d’une économievulnérable et désarticulée vers uneéconomie moderne et compétitive ayantdes fondements durables.

Les succès de la politique d’équipementmais le développement encore limité desaccès et des usages des NTIC au CapVert posent toute une série de problèmes.Le Cap Vert se trouve aujourd’hui placédevant un immense défi pour un enjeumajeur : faire d’un archipel pauvre un paysfort et libre, prospère et ayant diminué lacharge de sa pauvreté, bien inséré dansl’économie mondiale et libéré au moinspartiellement de l’aide internationale. Sanspour autant disparaître, la politique del’Etat doit maintenant être relayée parl’initiative privée et la société civile. L’effortà entreprendre pour la mise à niveau descompétences des ressources humaines etdes acteurs économiques estconsidérable. La fracture numériquesociale et spatiale existe déjà et doit êtreréduite alors que la société capverdiennede l’Information est encore balbutiante.

SECTION I :LES NTIC AU CAP VERT : DES DEBUTSENCOURAGEANTS

Malgré les réussites, la maîtrise et ladiffusion des NTIC au Cap Vert posentdes problèmes importants. Les contraintesstructurelles limitent l’utilisation decertaines technologies, commel’informatique de gestion (mais peuvent enfavoriser d’autres, comme la télécopie etle téléphone mobile) : obsolescence decertaines structures de production, parexemple celles qui caractérisent lessystèmes agraires ou les micro-entreprises artisanales et commerciales àfaible capacité d’investissement et auxambitions économiques souvent trèsmodestes, et, plus généralement, lapauvreté des ménages et la grandedispersion géographique des populations,ainsi que la médiocrité des moyenspropres dont disposent les collectivitésterritoriales. La faible efficacité d’ensembledu « complexe technico-administratif », les

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comportements de la populationadministrative contrarient le déploiementdes technologies nouvelles impulsé parl’Etat. La politique tarifaire de l’opérateurexclusif national pose problème, au moinsautant que les insuffisances desinterventions de l’Etat dans le domainedes NTIC.

Cependant, les problèmes relatifs audéveloppement des nouvellestechnologies de l’information et de lacommunication au Cap Vert sontdésormais bien cernés : ils se nomment :faiblesse des compétences, modicité desréalisations concrètes, politique tarifaire,concurrence entre Etat et secteur privé,fracture numérique spatiale et sociale.Concernant la transformation économiquedu Cap Vert, d’une manière plus globalec’est la question de l’adaptation desentreprises aux NTIC et la promotion d’unenvironnement favorable à leur adoptionqui constitue l’un des défis les plusdifficiles à relever.

I. Rôle majeur de l’Etat, faiblessedes compétences, concurrences

I.1 L’Etat et Cabo Verde Telecom :quelle place pour le privé et laconcurrence ?

L’Etat, s’appuyant sur le dynamisme et lescompétences de la RAFE ainsi que sur lesavoir faire élevé de la société CaboVerde Telecom, a réalisé un remarquabletravail de mise en œuvre des NTIC auservice du pays et de la sociétécapverdienne. Toutefois, au moment où lepays s’engage dans la recherche d’unnouveau modèle de développement, ilconvient de poser le problème de la placeet du rôle de l’Etat dans le processusd’élaboration d’une société capverdiennede l’Information. De même, en termed’incitation et de diffusion des nouvellestechnologies dans l’ensemble de lasociété, la question de la politique detarification par l’opérateur principal ne peutêtre éludée.

La politique tarifaire de Cabo VerdeTelecom empêche la RAFE/NOSI

d’étendre son Intranet gouvernementalaux structures déconcentrées et auxgouvernements et administrations desMunicipes. Le coût des accès Internet àmoyen et haut débit est prohibitif pourbeaucoup de petites et moyennesentreprises, et l’usage familial de l’Internetse révèle hors de portée de beaucoup deménages. Le réseau gouvernementalcoûte cher à l’Etat, gros utilisateur, c'est-à-dire au contribuable capverdien. Enattendant, l’excellent réseau de câbles enfibre optique inter-îles est largement sous-utilisé, faute de capacité financièresuffisante des consommateurs actuels etdes usagers potentiels. Deux obstacles audéveloppement de l’entreprise privée dansle secteur informatique et des activitésfortement utilisatrices de NTIC sont de laresponsabilité de l’Etat :

• Cabo Verde Telecom, qui, par lestatut dont elle bénéficie et par sapolitique tarifaire prohibitive,décourage la mutationtechnologique des entreprises,mais aussi celle des ménages etde nombreux acteurs de la sociétécivile, comme les associations etles ONG, ralentissantparadoxalement l’avancée du CapVert dans la société del’information. L’aménagementtarifaire des accès Internet estcompliqué. Le monopole a sesavantages, mais il génère desobstacles à l’ouverture desentreprises au monde et à ladémocratisation des savoirs.

• Le NOSI a une position confortablede partenaire exclusif desadministrations, consommatricesimportantes de TIC. Sans doute lestatut du NOSI est-il appelé àévoluer. Il pourrait devenir unorganisme indépendant, quientrerait alors en concurrence avecdes opérateurs privés qui, pourl’instant, jugent avec sévérité cequ’ils considèrent comme uneconcurrence déloyale.

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I.2 Des compétences humaineslimitées :

La faiblesse des ressources humaines etdes compétences dans les secteursproductifs stratégiques pour ledéveloppement du Cap Vert constitue unhandicap important pour le pays.Concernant la maîtrise du secteurinformatique et des métiers induits, ledéficit d’opérateurs de maintenanceinformatique, est transitoire et inhérent à lajeunesse du processus en cours. Lesconditions spécifiques du Cap Vert(poussière, corrosion marine, chaleur)impliquent certainement une usureprécoce des matériels et un entretienparticulièrement sérieux et les contraintesde déplacement entre client et prestataireaggravent localement le problème.

En ingénierie informatique, le trop petitnombre d’ingénieurs et de technicienscompétents est sans aucun doute unhandicap. Le pays ne peut répondre à unesollicitation concernant la sous-traitancede tâches de gestion financière ousalariale d’entreprises étrangères, commele font déjà certains Etats. Il ne peut nonplus se positionner pour capter lademande des sociétés majeures dusecteur pour la fabrication de logiciels ensous-traitance, activité qui fait gagnerbeaucoup de devises à l’Egypte et àl’Inde. La création d’entreprises deprestations à distance par téléphonieInternet implique de disposer depersonnels maîtrisant parfaitement une oudeux langues étrangères et d’avoir descoûts salariaux et d’exploitationcompétitifs. Ce n’est le cas ni pour lessalaires (élevés au Cap Vert) ni pour lescoûts (qui renvoient à la politique tarifairede l’opérateur exclusif).

Dans les métiers fortement utilisateurs deNTIC (Médias audio-visuels) ou qui ledeviendront rapidement (Education,Santé), les questions de formation et decompétence sont aussi importantes queles aspects financiers. Les formations eningénierie, comme la créativité et lamaîtrise des nouveaux outils impliquentpour le Cap Vert une période transitoireavant de pouvoir prétendre à la

compétitivité internationale. Cela sembleparticulièrement vrai en ce qui concerne lacréativité audio-visuelle et éducativecapverdienne au sein des PALOP et dumonde lusophone face à la dynamiqueportugaise et surtout brésilienne.

Concernant les formations englobantespermettant une meilleure insertion du CapVert dans la mondialisation, comme lesaffaires internationales (négoce, finances),l’effort de formation réalisé n’a pas encorepermis de donner au pays une capacitéoffensive suffisante. Encore faut-il bien enprendre la mesure et trouver des moyenspour remédier rapidement au handicapqu’elle représente.

I.3 Des réalisations limitées mais unimmense chantier à développer

Beaucoup de projets concernant lesactivités et les services électroniquespourraient être réalisés au Cap Vert. Iln’existe pas encore, à l’heure actuelle, debilletterie électronique (mais pour quelsservices culturels ?), et très peu decommerce électronique. Le nombre limitéde sites Internet témoigne de la faiblesseou de l’inexistence d’une véritable créationcyberculturelle et de cybermédias. Lesservices développés par les collectivitéslocales dans le cadre de ladécentralisation politico-administrative oupour le développement local (accèspublics ou privés communautaires,cybercentres, centres pour formation desjeunes, sont encore peu nombreux, alorsmême que bien peu de famillescapverdiennes peuvent s’offrir un accèsInternet. Sauf en E-gouvernance, commeles services administratifs électroniques,où des avancées significatives sont envoie de réalisation, beaucoup reste àcréer, notamment dans le domainescientifique et de formation, en terme debanques de données et de systèmesd’information géographiques (SIG), ainsique de thématiques scientifiques etpratiques pour l’aménagement et lesdiverses composantes (environnement,pauvreté, emploi) du développement.

Le domaine de l’environnement est à cetégard exemplaire des insuffisances

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actuelles du Cap Vert, puisque le grandSystème d’Information Environnementalest à peine ébauché, qu’il n’existe pasencore de SIG thématiques (par exemplesur les aires protégées et les forêtsclassées) et que les structuresd’exploitation du milieu, comme la pêcheprofitent encore très peu des avancéestechnologiques pour la gestion de laressource et la commercialisation quipourtant rendent la vie des professionnelsmoins difficile.

Il en est de même des activitéséconomiques : E-immobilier, E-commerce,services bancaires informatisés,infographie, services de gestion etcomptabilité commencent seulement à sedévelopper. Même les servicestouristiques et hôteliers pourtant en pleinessor sont loin d’être tous des utilisateursdes nouvelles technologies.

II. La fracture numérique :inégalités territoriales etsociales

II.1 L’inéquité territoriale

Soulignée par l’IUT, la bonne dispersiongéographique des équipements TIC auCap Vert n’est pas suffisante. La fracturespatiale dans la répartition des activitéssocio-économiques sur le territoire du CapVert ressort fortement. En témoignent lescontrastes d’équipement des entreprisestouristiques et industrielles en NTIC :celles-ci renforcent l’opposition déjà enplace entre les îles et les pôlesadministratifs « branchés » et les « oubliésdu numérique » : les NTIC confortent, aumoins dans un premier temps, les pôlesmarchands et les bassins d’emploidynamiques du pays au détriment desautres lieux et régions.

Les NTIC apportent cependant au monderural et aux petites villes un outilrelationnel supplémentaire utile à lapromotion des réseaux commerciaux,religieux et des pouvoirs locaux. Commedans les capitales, des initiativescommencent à se multiplier dans lespetites villes et même les espaces rurauxisolés. Mais elles butent fréquemment sur

l’obstacle des ressources humainescompétentes et de la maintenance autantque sur celui des coûts.

Sans pouvoir aller jusqu’à affirmer que leprocessus en cours constitue « unerevanche du rural sur l’urbain », ledéveloppement des nouvellestechnologies de l’information et de lacommunication en milieu rural et dans lespetites villes renforce, comme d’autresdynamiques, le lien rural-urbain, et permetaux sociétés campagnardes de mieuxs’affirmer face aux pouvoirs urbains dansun contexte global de désengagement del’Etat .

II.2. Une fracture socio-numériquequi reflète la fracture sociale

Dans la société capverdienne, le contrasteentre un petit nombre d’utilisateursmaîtrisant accès et usage des NTIC et lamasse des « oubliés du numérique » esttrès fort : les savoirs, les positionsprofessionnelles de pouvoir, les statutssociaux, l’âge et le sexe conditionnentl’inégalité devant les nouveaux outils del’information et de la communication. Lasituation qui prévaut dans lesadministrations est, à cet égard,caricaturale : les NTIC y sont, de fait, leplus souvent « confisquées » par les élitesinstitutionnelles étatiques et municipales.Les agents subalternes n’y ont guèreaccès et en font un faible usageprofessionnel.

Comme dans d’autres pays pauvres et endéveloppement, la fracture socio-numérique de la société capverdienne estaujourd’hui une réalité forte etpréoccupante. Les « non branchés » sontl’immense majorité de la population : quepeuvent espérer les 30000 ménagesvulnérables en terme d’usage (payant) desNTIC ? Quelles attentes entretiennent-elles, notamment pour leurs jeunes en âged’être formés ? Quels espoirs les femmeschefs de ménages pauvres et très pauvresen milieu rural comme en ville peuvent-elles attendre des progrès numériques dupays ? La création d’emplois actuels etfuturs liés à l’essor des nouvellestechnologies viendra-t-elle jusqu’à elles ?

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Une politique vigoureuse d’accès publicset communautaires commence,localement, à se mettre en place :souhaitons que, en matière de TIC, lapopulation ne soit pas la dernière servie,malgré la volonté de promouvoir le« guichet administratif unique » et lespoints d’Internet communautaire. A lafracture numérique spatiale s’ajoute doncbien une fracture sociale, plus importanteencore sans doute, mais il est permis depenser que la voie choisie par les autoritésdu Cap Vert fera qu’elle se réduira aumoins partiellement dans les années àvenir.

SECTION II :VERS UNE SOCIETE CAPVERDIENNEDE L’INFORMATION

I. Une information libre etgénératrice d’innovation

Longtemps orienté vers un modèle de« communication sociale » centralisé etétatique, le Cap Vert cherche désormais àentrer dans l’ère de l’information. Lepays dispose maintenant d’uneinformation quantitativement etqualitativement variée qui provient desources multiples que les pouvoirs publics,comme dans presque tous les pays libresdu monde, ne contrôlent plus que trèsindirectement. Développer une société del’Information, c’est accepter d’adopter uncomportement ouvert à la transparence del’information, à la multiplication des lieux etdes thèmes de débats. C’est aussipromouvoir le dialogue social « par lebas » et parvenir à ce que les institutionsencadrantes se mettent réellement àl’écoute de la société. C’est accepter de« partager » le savoir, afin qu’il nourrisseles différents groupes de la société ettransforme des citoyens souvent passifsen acteurs responsables conscients durôle critique participatif qu’ils doivent jouerdans la construction du pays.

Les acteurs privés de la société civilecapverdienne se sont emparés del’espace de liberté qui s’est ouvert à euxavec la révolution de l’Internet, non

seulement au Cap Vert, mais plus encoredans plusieurs communautés de ladiaspora, parmi laquelle se distingue parla puissance et la diversité de sacyberactivité celle des Etats-Unisd’Amérique. Les journaux en ligne sedéveloppent, les sites Internetd’information historique, culturelle, socialese sont multipliés, les forums dediscussion s’animent. Dans l’archipel, lapresse écrite et les autres médias sontdepuis longtemps libres et matures. Maisle problème de leur diffusion demeureposé, et le développement de la presse enligne contribuera certainement dans lefutur à une meilleure diffusion del’information jusque dans les secteurs lesplus isolés de l’archipel.

Les institutions politiques donnentdésormais l’exemple de la qualité et de latransparence puisque les sites Webgouvernementaux, comme les autresmédias, informent très convenablement etrapidement les citoyens sur les différentsaspects de la vie politique et électorale dupays, sur l’évolution des aspects juridiqueset réglementaires de la République et surles grands débats parlementaires quiprésident aux choix nationaux degouvernement.

Le processus électoral des récentesélections municipales du Cap Vert a étéparfaitement transparent. Les nouvellestechnologies au service de l’information etde la démocratie ont été, comme lesmédias écrits, audiovisuels et en ligne,très efficaces.

L’effort de transparence et de libertéd’expression doit se poursuivre désormais.Les défis demeurent nombreux. Parmiceux-ci, l’amélioration des structures et dufonctionnement de la Radio Télévisionnationale, RTC, afin qu’elle puissesoutenir dans l’avenir une véritablecréation audiovisuelle, multimédia etcyberculturelle, dont pourraient profiter lesstructures scolaires et tout le systèmesocio-éducatif, mais qui pourrait aussicontribuer à la promotion d’une véritableindustrie culturelle capverdienneexportable fondée sur les points forts déjàreconnus, comme la créativité musicale

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foisonnante ou la création théâtrale etcinématographique. Dans ce contexte, laquestion de l’information décentraliséedemeure posée, au niveau insulaire etmunicipal, bases physique et territoriale dela vie quotidienne : ne serait-ce pas à ceniveau que la société civile trouveraitbénéfice à la création de radios locales,fortement porteuses de lien social ?

Pour un observatoire des NTIC et de lasociété de l’Information du Cap Vert

Il n’existe pas de réseau d’observateurslocaux des TIC et de la société del’Information structuré autour desentrepreneurs du secteur, des utilisateursinstitutionnels nationaux et municipaux etde chercheurs de l’enseignementsupérieur. Ce type de réseau, associatif etindépendant serait pourtant d’une grandeutilité : il mettrait en relation des acteursvariés et complémentaires des différentssecteurs de la vie sociale et économiqueet pourrait contribuer de manièresignificative à la connaissance (par desrecherches appropriées) et à l’analysecritique des problèmes du secteur dans unObservatoire opérationnel des NTIC, ceque les structures institutionnellesconcernées n’ont guère le temps de faire.Il aurait la possibilité de nourrir uneréflexion comparée en travaillant avec desréseaux internationaux et des réseauxidentiques dans les pays voisins, commele Trade Point ou l’association OSIRIS auSénégal. Si le Cap-Vert manqued’observatoires sectoriels dudéveloppement économique et social, Iln’y a pas non plus de Plan Géomatiquepour le pays (mais seulement un projet dugouvernement avec la coopérationdécentralisée de la Région espagnole desîles Canaries pour équiper lesadministrations municipales en outils SIGde gestion territoriale ).

II. Les principes d’une sociétécapverdienne de l’Information

Il existe aujourd’hui au Cap Vert une visionnouvelle consensuelle et partagée de lasociété de l’Information. Elle reconnaît quetoutes les personnes, sans aucune espècede distinction ni de restriction, ont le droit

d’exercer leur liberté d’opinion etd’expression, y compris la liberté des’informer et d’informer à travers lesnouveaux moyens de communication. LaSociété de l’Information joue un rôleprépondérant dans la promotion dudéveloppement durable, de la démocratie,la transparence, l’« accountability »(bonne gestion durable) et la bonnegouvernance. L’exploitation des potentielsde nouvelles opportunités créées par lestechnologies de l’information etcommunication et sa combinaison avecles médias traditionnels, sans oublier laréponse appropriée à donner à la fracturenumérique, constituent les élémentsfondamentaux de la stratégie nationale dedéveloppement qui s’insère dans lesobjectifs de développement préconiséspar la Déclaration du Millénaire.

La société capverdienne de l’Informationdoit reposer sur des principes universelspartagés par toute la population, à savoir :

Assurer l’accès aux informations

L’information utile doit être du domainepublic et d’accès facile aux organisationset à la société parce qu’elle est à la basedu processus de décision fonctionnel ettransparent et qui constitue le préalablede la démocratie. Les technologies del’information ont un potentiel nonseulement pour augmenter l’efficacité desservices publics mais également pourfaciliter la participation des citoyens dansla formulation des politiquesgouvernementales.

Promouvoir l’Accès Universel à coûtsmodiques

Le développement des infrastructures et lapromotion de la connectivité sont d’uneimportance capitale et doivent être pris encharge par les partenaires du secteurpublic et privé. Les Centrescommunautaires d’accès et les servicespublics seront les moyens effectifs pour lapromotion d’accès universel dans lesrégions reculées et en particulier dans lemilieu rural.

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Développer les capacités humaines parl’éducation et la formation

Il est indispensable de développer desstratégies avancées d’éducationpermettant à toutes les personnes d’avoirles principaux outils de connaissances etde participer activement dans la société del’information. Le développement del’enseignement à distance s’avère, à cetégard, un facteur décisif dans ledéveloppement de l’éducation.

Créer un environnement propice audéveloppement des TIC

Tirer le maximum des bénéficeséconomiques et sociaux de la Société del’Information passe par la création d’unenvironnement de confiance et detransparence avec l’adoption desmesures légales de régulation, apte àpromouvoir l’innovation et la compétitiontechnologique, à faciliter lesinvestissements nécessaires,principalement du secteur privé, visant ledéveloppement de nouveaux services.

Permettre l’insertion et l’accès à ladécision : l’ « empowerment » pourtous

Ce sont les caractéristiques et les objectifsprincipaux de la Société de l’Information.Dans cette perspective une attentionparticulière sera donnée aux groupesmarginalisés et vulnérables de la sociétéainsi qu’aux groupes ayant des besoinsparticuliers.

Réduire les différences socio-économiques

La Société de l’Information sera orientéevers la réduction des différences socio-économiques existantes dans notresociété, écartant l’émergence de nouvellesformes d’exclusion et devenant une forcepositive dans la réduction des disparités àl’intérieur du pays mais aussi entre lesdifférents pays.

Assurer la durabilité du développementhumain

La Société de l’Information sera sensible àla dimension environnementale du cadrede vie de la société tant en termes dequalité que de durabilité. Les mesurespermettant de mieux connaître, de mieuxgérer et de protéger les environnementsnaturels fragiles, et celles permettantd’améliorer l’environnement urbain, tant entermes d’assainissement et de qualitépaysagère que d’architecture etd’urbanisme seront privilégiées.

Les récentes mesures politiques décidéespar le gouvernement du Cap Vert en vuedu développement de la société del’information s’insèrent dans cette nouvellevision universelle que partage le Cap Vert.Il s’agit de la construction d’un nouveaumodèle de société où les potentiels destechnologies de l’information doiventpermettre le renforcement et la garantiede tous les droits des citoyens consacrésdans la constitution de la République.

SECTION III :VULNERABILITE ET ENJEUX DE LATRANSFORMATION DU CAP VERT

Le Cap Vert se démarque sensiblementdes autres pays de l’AfriqueSubsaharienne pour ce qui est dudéveloppement humain durable et de sesperformances en termes d’évolution durevenu par habitant. Le rapport mondialsur le développement humain (PNUD,2003) a classé le Cap Vert en 103ème

position sur 175 pays dans le monde, 3ème

en Afrique subsaharienne, et son PIB réelpar habitant de l’ordre de 1420 US dollarslui permet d’être aligné plus comme unpays à revenu intermédiaire que commeun pays moins avancé. Le Cap Vert a parailleurs satisfait successivement trois foisà deux des trois critères de sortie desPMA en 1994, 1997 et 2000. Les critèressatisfaits ont été à chaque fois celui debas revenu et celui du développementhumain pour lesquels les résultatsenregistrés ont dépassé le niveau requis.Le critère de vulnérabilité économique parcontre est loin d’être satisfait. L’économie

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capverdienne est en effet caractérisée parsa petite taille, la faible diversification deson économie et l’instabilité de laproduction agricole. Le Cap Vert estmême apparu entre 1979 et 2001 commel’un des pays parmi 128 connaissant laplus forte instabilité de la productionagricole. Le Cap Vert connaît une fortedépendance alimentaire, sa productionagricole pouvant couvrir au mieux que20% des besoins alimentaires de base dela population. Le potentiel dedéveloppement agricole est limité par desconditions climatiques arides et semi-arides et par la faible superficie des terrescultivables (environ 42 000 ha, soit moinsde 10% de la surface totale). En plus desaléas climatiques et des sols globalementpeu productifs, l’eau constitue l’élémentcritique de la production agricole pluviale.

Le rythme satisfaisant de la croissance n’apas modifié profondément la structure del’économie, le secteur tertiaire restedominant. Mais tout comme l’importantsecteur des services des transportsaériens et maritimes, le tourisme reste unsecteur vulnérable par rapport auxfacteurs exogènes. Le secteur primaire,dominé par l’agriculture pratiquée dansdes conditions adverses, est en netterégression. La base productive demeuretrès étroite et peu diversifiée. Le Cap Vertimporte la grande majorité des produitsnécessaires à la consommation et àl’investissement. Ainsi, les grands objectifsde développement du pays accordent uneplace de choix au secteur du tourisme etaux services internationaux.

Le Cap Vert a vécu des cycles decroissance marqués par des tensionsentre les formes d’utilisation des rentes etles formes productives de développementéconomique. Le pays a pris conscience decet état de fait et a entrepris une série dereformes en vue de sa transformation. Lemodèle actuel de développement soutenupar l’aide publique au développement etles transferts de devises des émigrants esten train de révéler ses limites et il devientimpératif de trouver une alternativedurable. Le changement espéré etsouhaité par la population passeranécessairement par de nouvelles

aptitudes des entreprises axées sur lacompétitivité et de nouvelles formesd’engagement civiques plus en phaseavec la nécessité d’une insertionavantageuse dans la globalisation pouréviter une marginalisation qui seraitpréjudiciable pour le développementhumain. C’est ainsi que, en vue de définirde manière consensuelle une stratégie detransformation du pays, le Gouvernementa réuni l’ensemble de la populationcapverdienne, notamment lesreprésentants de toutes les couches(Parlement, Société civile, secteur privé,municipalités, etc…) en avril 2003, autourd’un Forum intitulé « Construire unConsensus National pour laTransformation du Cap Vert ». L’objectifessentiel était d’analyser le contexteglobal émergent et les implications de lamondialisation sur les politiques decroissance et de développement durabledu Cap Vert, mais aussi de définirclairement et de manière consensuelleune vision stratégique de transformationdu Pays.

Ce Forum a été le détonateur d’unengagement citoyen de transformation dupays en vue de tirer profit de laglobalisation par la modernisation de sonappareil étatique et d’améliorer ses outilsde gestion de la chose publique. On peutrappeler parmi les principaux engagementpris à ce forum : i) L’insertion dynamiquedu pays dans l’économie internationalegrâce à l’investissement privé enprivilégiant les secteurs du tourisme, destransports, des communications, desservices financiers, de la pêche et del’industrie légère d’exportation; ii) Lerenforcement des partenariatsstratégiques susceptibles de maximiserleur capacité opérationnelle offrant desavantages de marchés, de technologies etd’investissements ; iii) La mise à profit desavantages comparatifs du pays (la bonnegouvernance, la stabilité, la paix, ladémocratie, la sécurité et l’éducation) ; iv)Le renforcement des politiques decommunication basées sur des techniquesmodernes et la réforme de l’AdministrationPublique et de l’Etat.

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Le développement des NouvellesTechnologies de l’Information et de laCommunication (NTIC), entenduescomme moyens de renforcement descapacités individuelles et collectives, et,dans une large mesure, comme depuissants facteurs de création derichesses et d’emplois devrait constituerl’un des facteurs d’impulsion de la« Transformation » du Cap Vert.

I. Le Cap Vert et son Ancragedans la Mondialisation

L’économie capverdienne paie un lourdtribut à cause de la petite dimension dupays et de son isolement. Le paysrencontre d’énormes difficultés dans sesefforts d’amélioration de la structure deson économie et de sa diversification. Lescoûts unitaires de transport aérien oumaritime sont particulièrement élevés, nonseulement du fait des distances parrapport aux marchés ou aux sourcesd’approvisionnement, mais aussi par le faitque les quantités transportées sont petiteset ne permettent pas la réalisationd’économie d’échelle. En sus de soncaractère insulaire, c’est la dispersion desîles qui constitue le plus grand handicapéconomique. La dispersion est un obstacleà la circulation des biens et des personnessur le territoire national et oblige à lamultiplication des infrastructures de base.Cette dispersion territoriale qui limite leséchanges inter îles par le coût exorbitantet des délais de transports qu’elle impliqueest à la base de l’accroissement des coûtsdes facteurs. Elle a aussi probablementlimité la transmission des effets de lacroissance sur l’ensemble du pays entermes d’accroissement des opportunitésde s’en sortir pour les pauvres et parconséquent de réduction de la pauvreté.

En dépit de toutes ces difficultés,l’insertion avantageuse du Cap Vert dansl’économie mondiale est une des grandesoptions du pays. L’inexistence deressources naturelles exploitables àgrande échelle au Cap Vert perturbe sastratégie d’insertion à l’économie

mondiale. L’intégration suppose en effet ledéveloppement d’une base exportatrice debiens et services à des conditionscompétitives. Une telle base productivereste à mettre en place au Cap Vert dansla mesure où sa faible capacitéexportatrice ne lui a permis de couvrir sesimportations avec ses exportations qu’aumieux à hauteur de 15,7% en 2001 et14,8% en 2002 contre 2,2% en 1992.

Cette situation fait que le Cap Vert, endépit des préférences commerciales nonréciproques dont il bénéficie dans le cadredes accords ACP-Union Europenne, del’initiative « Tout sauf les armes de l’UnionEuropéenne, de l’African Growth andOpportunity Act (AGOA) et de la NouvelleInitiative Canadienne (NIC) (Cf. RapportOMD 2004) ne peut véritablement pas enprofiter. Le Cap Vert ne bénéficie pas eneffet convenablement des avantages deces différents accords qui se traduisentpar des quotas de marché établis par legouvernement des USA, à cause desinsuffisances inhérentes à son économie.Dans le cadre des exportationspréférentielles de l’AGOA, il existe descritères établis que beaucoupd’entreprises au Cap Vert ne sont pas enmesure de satisfaire tels que lacomptabilité des coûts, certaines normesen rapport avec la qualité des produits quiimpliquent de nouveaux investissementset l’intégration de l’innovation dans tout leprocessus productif et de gestion.

Les entreprises capverdiennes, que cesoit dans le cadre de la NIC ou dans celuide l’AGOA, ont des difficultés structurellesà profiter de ces accords. Ce sont desmarchés extrêmement compétitifs à tousles niveaux qui impliquent un haut niveautechnologique, des coûts de productionfaible, etc.

II. Les secteurs stratégiques del’insertion du Cap Vert dansl’économie mondiale

Les pôles stratégiques de latransformation du Cap Vert devraient êtreprincipalement le tourisme, les industrieslégères, les transports aériens et la

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création d’un centre financier internationaloffshore. Le tourisme constitue le secteurpromoteur à cause de la positiongéostratégique du pays, à proximité del’Europe et au cœur des réseaux Euro-afro-américains et de ses spécificitésculturelles, climatiques et écologiquesdonnant au pays des avantagescomparatifs évidents, malgré une fragilitécertaine des écosystèmes. Les industrieslégères d’exportation, où le pays recèleégalement des avantages pour nonseulement satisfaire les besoins locaux,mais surtout atteindre les marchésextérieurs constitue un autre secteurmoteur. Le secteur des transports estaussi l’un des pôles majeurs de lastratégie de transformation du Cap Vert,avec un accent particulier sur lestransports aériens qui jouissent d’unpositionnement géographique stratégique.

Les politiques à mettre en œuvre et lesstratégies à suivre insistent toutes sur :

• La formation professionnelle et lacréation de compétencesnotamment techniques, de gestionet de marketing.

• L’accès à l’information pour laconnaissance du monde extérieurau Cap Vert et la diffusion desproduits et de l’image du Cap Vertdans le monde.

• L’excellence et la compétitivitééconomique des systèmes detélécommunications.

• La recherche-développement.• La connaissance approfondie du

Cap Vert : ressourcesenvironnementales, notammentmarines, monde socio-économique(micro, petites entreprises, PME).

• La généralisation de l’usage del’outil informatique, ce qui impliqueune offre très bon marché au CapVert.

Les NTIC se retrouvent naturellement aucœur des projets identifiés :

Le secteur de la pêche est porteur deprojets de TIC en ce qui concerne lesplans de gestion des pêches des

opérateurs nationaux et aussiinternationaux dans la ZEE, le suivi-évaluation de la ressource avec dessystèmes d’information sur les espècesstratégiques, l’accueil, le suivi de la flotte.La volonté de créer un cadre d’accueilpour des entreprises de commerceinternational de poisson implique une offrede plate forme TIC de haute intensité.

En ce qui concerne les transports aérienset maritimes : La valorisation de l’aéroportAmilcar Cabral de Sal et sa transformationen plate forme (gateway) de fret et depassagers pour la sous-région Ouest-Africaine implique une parfaite maîtrisedes technologies informatiques requisespour gérer les flux et les stocks d’une plateforme multimodale et faire face auxproblèmes de sécurité. Il en est de mêmeen ce qui concerne les nouveaux modèlesde gestion des ports et l’attraction qu’ilspourraient exercer sur les entreprisesinternationales de transport maritime. Enrelation avec le tourisme, la qualité descommunications inter-insulaires renvoieaussi à la qualité de l’accueil portuaire, lagestion des flux et la sécurité maritime. Lamobilisation des réseaux de la diasporapour les secteurs de l’échange, les métiersdu transit (transitaires) et du duty freenécessitent une forte mise encommunication par les technologiesInternet. La sécurité et le contrôledouanier sont aussi porteurs de systèmesélectroniques de gestion, d’ailleurs à uneéchelle internationale au moins sous-régionale.

Pour l’appui à la dynamique touristique, laformation professionnelle, notamment engestion hôtelière, agence de voyage,promotion à l’étranger passe par lamaîtrise parfaite de la billetterie et dupaiement électronique, la création et lamaintenance de sites Web appropriés,une grande capacité de communication àdistance avec notamment les agentstouristiques dispersés dans les îles(téléphone cellulaire, WiFi et Internet sursupport nomade). Ce secteur productifserait évidemment renforcé par laréalisation de bases de données et desystèmes d’information géographiquepermettant une meilleure connaissance et

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gestion de l’environnement côtier et sous-marin, mais aussi montagnard et rural.

Le secteur des PME industrielles tournéesvers l’exportation exige aussi uneutilisation renforcée des NTIC notammentpour l’accès à l’information internationaledes entrepreneurs, la formationprofessionnelle moyenne et supérieure, larecherche-développement, lerenforcement institutionnel de l’appui ausecteur privé. L’industrie de la culture,identifié comme l’un des domaines decompétence future du Cap Vert, est ungrand utilisateur des TIC, notamment pourle multimédia.

Le projet de création d’un centre financierinternational offshore est l’un des plusexigeants en technologies nouvelles. Ilimplique en effet l’excellence destélécommunications nationales, sansdoute avec des produits plus compétitifs,l’adhésion du Cap Vert aux systèmes decompétition internationale des moyens depaiement électronique, la généralisationdes techniques « dématérialisées »électroniques bancaires (E-banking) pourles sous-secteurs des valeurs mobilières,des placements, de la gestion fiduciaireetc. Il doit comporter une composanteessentielle de surveillance (par desmoyens électroniques) pour lutter contreles mouvements de capitaux douteux etillicites.

Pour accompagner cette stratégie globale,le gouvernement mettra l’accent surl’amélioration du climat d’investissement.Cela signifie une expansion desinfrastructures et un développement plusimportant des ressources humaines dansl’optique de réduire les coûts des facteurs.L’intégration du Cap Vert au marchémondial demande des sacrifices àplusieurs niveaux, car elle nécessite unetransformation structurelle de sonéconomie et de son mode de production.Cette intégration basée sur les servicespour lesquels il a quelques avantagescomparatifs tout en s’appuyant sur lesbiens faits des nouvelles technologies del’information et de la communication restecependant à développer.

La voie choisie par le Cap Vert rejoint cellede nombreux pays africains et des«Suds ». A la volonté de continuer d’attirerdes capitaux extérieurs s’ajoute laprééminence du savoir dans les structuresde production, la modernisation des PME,la combinaison de transferts detechnologie avec des politiquescommerciales favorisant l’insertion dansdes créneaux choisis du « système-monde » économique, la recherche-développement.

SECTION IV :QUELQUES AXES PRIORITAIRESPOUR LA TRANSFORMATIONECONOMIQUE DU CAP VERT

La politique du Gouvernement dans lesecteur doit envisager d’une façonprioritaire les axes suivants : i)Renforcement de la concurrence dans lesbiens et services des NTIC ;ii) Promotiond’un environnement favorable à l’adoptiondes NTIC dans les entreprises ; iii)Promotion de la croissance dans lesecteur des services ; iv) Exploitation dupotentiel d’innovation et de diffusion de latechnologie ; v) Renforcement descapacités nationales de mobilisation etabsorption des opportunités de lacoopération internationale.

Renforcement de la concurrence dansles biens et services des NTIC

Les éléments présentés ci-dessusapportent de nouveaux éclairages sur lesfacteurs qui influent sur la décision d’uneentreprise d’investir dans les NTIC. Uneentreprise décidera d’investir dans lesNTIC si elle peut faire une utilisationintelligente et efficace de soninvestissement et escompter desrendements suffisants. Ces rendementssont conditionnés par plusieurs facteurs,dont certains peuvent être influencés parles pouvoirs publics (les incitations fiscalespar exemple dans l’amortissement deséquipements et actifs non corporels). Unfacteur important est le coût del’investissement dans les NTIC lui-même.Au Cap Vert, les éléments recueillis

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accusent des coûts très élevés. Leséléments disponibles donnent à penserque les différences dans les coûts de latechnologie continuent à jouer un rôledans la composition des investissementsdes agents

Promotion d’un environnementfavorable à l’adoption des NTIC dansles entreprises

Une entreprise sera davantage incitée àinvestir dans les NTIC, pour renforcer sesperformances et survivre, dans unenvironnement concurrentiel plutôt quedans un environnement protégé. De plus,le niveau de concurrence influe sur lesdécisions des entreprises dans la mise enœuvre des applications des NTIC, parexemple en matière de commerceélectronique (le secteur financier est unexemple au Cap Vert). Beaucoupd’entreprises ne pratiquent pas lecommerce électronique car le marché estjugé trop étroit, ou parce que leursproduits ne sont pas jugés adaptés aucommerce électronique. Dans d’autrescas, le commerce électronique apparaîtcomme faisant concurrence aux modèlesd’entreprises existants.

L’adaptation des fonctions et des tâchesaux NTIC pourrait être particulièrementcoûteuse pour les entreprises, car ellerencontre souvent des résistancesinternes et peut être limitée par descontraintes juridiques. Les partenairessociaux et les pouvoirs publics peuventœuvrer ensemble pour faire en sorte ques’instaure un cercle vertueuxd’amélioration des ressources humaines,de changement organisationnel,d’introduction des NTIC et de gains deproductivité. Il faut pour cela donner auxtravailleurs une « voix » suffisante dansl’entreprise. Des contacts plus étroits entrela direction et les employés peuvent aiderà forger dans l’entreprise un climat dequalification et de confiance qui facilite lechangement. Il faut peut-être aussis’assurer que la législation en matière detemps de travail et la réglementation enmatière d’emploi ne deviennent desobstacles à ces changements et que les

instances de négociation collective soientadaptées à ce nouvel environnement.

L’adaptation des qualifications destravailleurs aux nouvelles technologiesnécessite également un investissementconsidérable. Pour que les NTIC soientdéveloppées et utilisées de façon efficace,et que se matérialisent des externalités deréseau, des qualifications et descompétences adéquates doivent êtredisponibles. Il est avantageux de disposerd’une offre satisfaisante de personnelqualifié. Mais les politiques en matièred’éducation, pour importantes qu’ellessoient, doivent être épaulées par desinitiatives pour promouvoir l’apprentissagetout au long de la vie. Il importe toutparticulièrement de mettre en œuvre despolitiques destinées à améliorer la maîtriseélémentaire des TIC, à consolider lesqualifications de haut niveau dans les TIC,à développer l’apprentissage dans les TICet à accroître les qualifications de gestionet de création de réseaux nécessairespour l’utilisation efficace des TIC. De plus,un certain degré de mobilité de la main-d’œuvre est nécessaire pour saisir lesnouvelles possibilités associées aux TIC,ce qui pourrait nécessiter deschangements dans les réglementations dupays. Un autre aspect à considérer estcelui de la gestion. Les études au niveaudes entreprises montrent en général quecelles qui retirent le plus de leurinvestissement dans les TIC sont lesentreprises qui enregistraient déjà de bonsrésultats en termes de gains deproductivité et de parts de marché. Cesentreprises ont amélioré leursperformances en investissant dans lesTIC, en innovant et en adaptant leurorganisation et leur main-d’œuvre. Enrevanche, beaucoup d’entreprises qui ontinvesti massivement dans les TIC n’en ontretiré aucun bénéfice, car elles essayaientde contrebalancer de médiocresperformances globales. Cela montre bienque les TIC ne sont pas une solutionuniverselle. Si les pouvoirs publics nepeuvent pas influer directement sur lesdécisions de gestion, ils peuvent aider àcréer les conditions-cadres d’une bonnegestion. La mise en place de cadresappropriés pour une bonne gestion de

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l’entreprise joue également un rôle dansce contexte.

Le gouvernement peut faire davantagepour mettre à profit cette technologie, enencourageant la mise en place d’unenvironnement pour les entreprises quistimulent la diffusion et l’utilisation desNTIC et qui renforcent la confiance.Toutefois, ces politiques en faveur desNTIC ne suffiront pas en elles-mêmes àrenforcer la performance économique. Defait, celle-ci n’est pas le produit d’unepolitique unique ou d’un arrangementinstitutionnel, mais d’un ensemble completet coordonné d’actions visant à créer lesconditions adéquates pour deschangements et innovations futurs. Despolitiques visant à renforcer les baseséconomiques et sociales sont d’unegrande importance pour mettre à profit lesNTIC.

Il existe un important déficit deconnaissances concernant l’incidence quepourraient avoir éventuellement les NTICsur le fonctionnement des marchés,notamment les marchés numériques, parexemple en abaissant les coûts detransaction et en modifiant les pouvoirs demarché respectifs des différentes parties.Il est également essentiel d’avoir unemeilleure connaissance de l’incidence desNTIC sur l’innovation, ainsi que de lacapacité de la collectivité à s’approprierles NTIC.

Pour examiner plus en détail lesincidences des NTIC sur la performanceéconomique, il faudrait également desstatistiques appropriées. Le présentrapport s’appuie sur des donnéesnouvelles, qui ont apporté un grandnombre d’éclairages nouveaux. Il pourraitêtre particulièrement importantd’approfondir les travaux au moyen dedonnées au niveau de l’entreprise, car detelles études démontrent que les NTIC nesont pas une solution universelle mais queleur contribution dépend de tout unéventail d’autres changements dans lafaçon dont les entreprises conduisentleurs activités. Pour produire leurs effets,les politiques visant à mettre à profit les

NTIC doivent pouvoir s’appuyer sur unestabilité économique et sociale.

Promotion de la croissance dans lesecteur des services

Les politiques doivent mieux prendre encompte les besoins et les spécificités dusecteur des services, pour promouvoir lacroissance. La concurrence et ledynamisme des entreprises dans denombreux secteurs de service demeurentlimités en raison de contraintesréglementaires, qui réduisent lespressions pour la recherche de gains deperformance. De plus, desréglementations spécifiques peuventrestreindre le développement de nouvellesapplications des TIC et la capacité desentreprises à tirer parti des TIC. Denouvelles réformes des structuresréglementaires sont nécessaires pourpromouvoir la concurrence et l’innovationet réduire les obstacles et les règlesadministratives pour les nouveauxentrants et les entreprises nouvelles. Laconcurrence internationale est égalementimportante, et elle nécessitera la réductiondes barrières aux échanges et àl’investissement étranger dans lesservices. Les études au niveau del’entreprise montrent que les entreprises àcapitaux étrangers sont souvent lespremières à adopter les nouvellestechnologies.

Exploitation du potentiel d’innovationet de diffusion de la technologie

Les TIC sont étroitement liées à lacapacité des entreprises à innover, c’est-à-dire à introduire de nouveaux produits etservices, de nouveaux processusindustriels et de nouvelles applications.Les entreprises qui ont déjà innovéobtiennent de biens meilleurs résultatsgrâce aux TIC que celles qui n’ont jamaisinnové. De plus, les TIC ont contribué àfaciliter le processus d’innovation, parexemple en accélérant les découvertesscientifiques. Les TIC ont égalementencouragé la constitution de réseaux, cequi a permis une meilleure externalisationde la R-D et rendu possibles des formesd’apprentissage informelles en entreprise,

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qui sont la clé de l’innovation dans lesentreprises de services. Des politiquesdestinées à exploiter le potentield’innovation sont donc importantes pourmettre à profit les NTIC. De plus, cespolitiques aident à promouvoir le typed’environnement innovant dans lequel denouvelles possibilités de croissancepourront se développer. Pour renforcerl’innovation, les politiques doivent donnerune plus grande priorité à la recherchefondamentale, améliorer l’efficacité dufinancement public de la R-D etpromouvoir les flux des connaissancesentre la science et l’industrie.

Renforcement des capacités nationalesde mobilisation et absorption desopportunités de la coopérationinternationale

Le gouvernement du Cap Vert devras’engager à étudier les défis quereprésentent les NTIC par le biais d’unepolitique intégrée en fixant les prioritésstratégiques à savoir: la formation desressources humaines, le développementdes infrastructures, la définition depolitiques et de réglementations.Les ressources humaines constituent unproblème général dans les petitescommunautés, mais particulièrementsensible dans le domaine des TIC. Lesproduits et les services de hautetechnologie nécessitent en effet unpersonnel qualifié qui soit capable de lesexploiter, de les développer et d’y formerles utilisateurs. Dès lors, lesgouvernements, les entreprises detélécommunications et les utilisateurs dupays estiment que le développementd’une plus grande base locale detravailleurs qualifiés et d’institutions à leurservice est une condition préalableindispensable à l’exploitation des TIC entant que facteur de la productivité.

Le développement des infrastructures auCap Vert constitue surtout un problèmed’ordre géographique eu égard à soninsularité et son éloignement.

Comme partout dans le monde, ladéfinition de politiques et deréglementations est cruciale, si l’on veut

que les NTIC déployées dans le paysservent les objectifs de développement. Laprise de décisions appropriées et lacréation d’agences de régulation sont eneffet d’une importance capitale pour lacréation d’un cadre propice audéveloppement des NTIC et à leurexploitation tant dans l’administrationpublique que dans le secteur privé. Laplupart des enjeux concernés ici (l’octroide licences, l’interconnexion, la politiquede la concurrence, la tarification, le coûtetc.) sont complexes. Le pays pourraitbénéficier du partage des expérienceslocales mais aussi des expériencesétrangères et de la création d’un systèmeefficace d’analyse comparative à l’échellerégionale qui permettrait aux décideurs,aux opérateurs et aux fournisseursd’améliorer leurs performances.

Cependant la faible taille du marchéconstitue une contrainte audéveloppement de ce secteur ainsi à laréalisation des économies tant d’échelle etqu’externes suffisantes qui auraientpermis d’assurer une meilleurecompétitivité des secteurs exportateursdes services. La coopération et ledéveloppement des partenariatsstratégiques seront des voies à explorerpour gagner quelques parts de marchégrâce à un recours plus efficace des NTICdans les domaines du tourisme, de lafinance et des transports aériens.

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SECTION V :RECOMMANDATIONS

Les technologies de l’information et de lacommunication apparaissent comme l’undes moyens capables d’appuyer lapolitique nationale de réduction de lapauvreté, de contribuer à créer desactivités génératrices de revenus etd’emploi, de faciliter l’insertionéconomique du Cap Vert dans l’économiemondiale, et permettre de mieux gérerdurablement les ressourcesenvironnementales fragiles du pays. Lamaîtrise des NTIC constitue donc pour leCap Vert l’un des enjeux majeurspermettant de réduire les écarts sociaux,économiques, technologiques dans sonespace et avec le monde. Il ressort desremarques précédentes l’urgence derenforcer la politique nationale depromotion des NTIC en synergie avecd’autres actions déjà entreprises pour ledéveloppement.

C’est pourquoi les auteurs du Rapportrecommandent les orientations et lesactions générales et thématiques serapportant aux principaux thèmesdiscutés dans le rapport.

I. Concernant la Gouvernanceinstitutionnelle, juridique,administrative

I.1. Dans le domaine juridique

L’usage des NTIC doit être accompagnépar une réflexion juridique devant aboutir àla protection de la vie privée des individuset un code éthique institutionnel. Laréflexion éthique concernant l’usage desNTIC par la société et les pouvoirs, et lescadres juridiques de contrôle et defonctionnement de ces modes nouveauxde communication et d’information sont enretard sur la dynamique technologique etles usages économiques.

Il n’existe pas encore au Cap Vert delégislation traitant de l’usage criminel desNTIC, et notamment de la question de laréglementation des contenus des sitesInternet, à l’exception de la récente loi surle commerce électronique. Le risque de

voir se développer diverses formes decriminalité informatique, financière,commerciale, idéologique, n’est pasnégligeable. Le législateur devra définirtoutes les réglementations permettant delimiter le « risque informatique » dans lerespect d’une société de liberté et dedémocratie.

Travailler au respect de la vie privée« informatique » des individus, laquellen’est pas encore garantie, malgré laprotection des données personnellesannoncée dans les articles 44 et 45 de laConstitution.

L’autorisation d’exercer la fonction de« fournisseur d’accès » est assortie d’un« code de bonne pratique », mais il n’estactuellement prévu aucun contrôle de cesactivités et de ces pratiques.

Travailler à la réglementation del’utilisation politique des médias et del’Internet, par exemple pendant lescampagnes électorales (durée desémissions, propagande politique, diffusiondes sondages) et pour les élections.

Travailler à la révision de la Loi de Basedu Secteur des Communications quiétablit de manière insuffisante les basesjuridiques de développement des TIC etlimite la concurrence.

Travailler à l’élaboration d’un cadreréglementaire de suivi de la gestion de laconcession attribuée à l’opérateurprincipal du Cap Vert, qui permettrait decontrebalancer sa position dominante.

Améliorer la législation concernantl’exploitation de « services à valeurajoutée », qui sous-entend éventuellementl’utilisation de l’Internet, réglementée parle Décret n° 70 du 20/11/95 et par l’Arrêtén° 69/95 de 28 décembre 1995. Laréglementation est peu claire, et est à labase du manque de motivation pourl’établissement d’autres fournisseursd’Internet au Cap Vert.

Travailler à améliorer la législation relativeà la cyber-communication (sociale) qui ne

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prend pas suffisamment en compte la forteinteraction entre la communication socialeet les NTIC.

Les responsables politiques devrontmettre en oeuvre la CEDAW/CEDEF etd’autres conventions qui reconnaissent lesdroits personnels des femmes, le droit à lacommunication et les droits économiques.

I.2. Dans le domaine institutionnel

Renforcer la Gouvernance, en utilisantparticulièrement le support des NTIC pourl’accompagnement de la réformeadministrative de l’Etat, la facilitation del’accès à l’information, la transparence desdécisions et l’indépendance des médias.Donner à l’autorité de régulation (ARE) sacapacité à tenir sa place pour ques’exerce une véritable régulation dusecteur des NTIC, indépendante dupouvoir politique, et resserrer lacoordination entre régulation économiquedes NTIC (sous sa responsabilité) etrégulation technique (sous laresponsabilité de la Direction Généraledes Communications).

Apprécier le respect des obligationsauxquelles Cabo Verde Telecom estsoumise, définir une politique claire departage et de réglementation desspectres, de l’offre de licences et desterminaux d’abonnés.

Définir le rôle de la Direction de laCommunication Sociale dans l’élaborationet la promotion de la politique de cyber-communication du pays, en liaison avecl’élaboration d’une législation sur la cyber-communication.

I.3. La création d’outils fédérateurspour la coordination des actionsinstitutionnelles etgouvernementales

L’amélioration, notamment grâce auxNTIC, du fonctionnement horizontal etvertical entre les acteurs politiques,particulièrement entre Etat et Municipes.

L’amélioration de l’appareil de gestionhumaine, financière et territoriale des

Municipes et de l’Etat, ainsi que desstructures d’encadrement consulaires,associatives et privées.

La création d’un « Plan Géomatique pourle Cap Vert», chargé de la coordinationdes différentes politiques d’équipementsectoriel et institutionnel ainsi que del’analyse prospective des politiques etactions à mener dans les domaines desNTIC appliquées à l’aménagement duterritoire national et local, à la gestion del’environnement, à la politique de collecteet de gestion des données statistiques duCap Vert, aux choix techniquesd’utilisation des technologies déjà sur lemarché ou à venir.

La création d’un observatoire indépendantde recherche sur les NTIC et la société del’information, « Observatoire opérationneldes NTIC » comprenant des chercheurs etprofesseurs de l’enseignement supérieur,des entrepreneurs privés intéressés, desutilisateurs de la société civile, desreprésentants des institutions nationalesen charge du domaine. Il aurait pour tâchede créer des synergies entre des acteursvariés de la vie sociale et économique etde contribuer, par des recherchesappropriées, à la connaissance et àl’analyse des problèmes du secteur, et denourrir une réflexion comparée entravaillant avec des réseaux internationauxet des réseaux identiques dans les paysvoisins,

I.4. Concernant les politiquestarifaires de l’opérateurprincipal de services NTIC

La problématique tarifaire place au cœurdu débat la question de la positiondominante de l’opérateur de service CaboVerde Telecom, tant en termes depolitique tarifaire de service public que deprix des services à la clientèle privée.C’est la question de l’existence d’unmarché concurrentiel comme composantede la société capverdienne del’Information et comme support de latransformation économique du Cap Vertqui est posée.

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Reconsidérer les coûts d’accès élevésimposés par l’opérateur Cabo VerdeTelecom tant pour les entreprises quepour la population dans un contexte nonconcurrentiel. Les contraintesréglementaires gênent le développementdes entreprises, ce qui est contraire àl’ambition de transformation économiquedu Cap Vert.

Reconsidérer l’ensemble de la tarificationnationale. Adopter une tarification tenantcompte des conditions géographiques dupays et des objectifs d’une meilleurecompétitivité. La nouvelle structuretarifaire devrait refléter la tendanceinternationale de la baisse des« accounting rates ».

Reconsidérer l’organisation tarifaire rigidedu téléphone : inexistence de tarifdégressif ni de fractionnement. Le soucid’accompagner l’initiative économiqueinternationale capverdienne conduit lasociété Cabo Verde Telecom à vouloirbaisser le prix des communicationsinternationales mais augmenter le tariflocal, ce qui est contraire à l’intérêt deséléments les plus modestes de la société..

Reconsidérer la tarification de l’usage dutéléphone cellulaire qui reste un produitcher hors de portée d’une large fraction dela population du pays.

II. Concernant la Gouvernancecitoyenne, l’accès équitable à lasociété de l’Information et lesfractures numériques

Les NTIC doivent être un outil au servicede l’équité. L’accès à l’informationdemeure une exigence forte pour laqualité de la démocratie et comme outil deformation des individus. La question del’inégalité de l’accès et de l’usage desNTIC se pose particulièrement en termede richesse et de pauvreté monétaire, degenre ainsi que de répartition spatiale despopulations.

La réduction des fractures numériquesspatiale (entre les îles, entre municipes, àl’intérieur des territoires municipaux) etsociale (entre hommes et femmes, entre

classes d’âge, entre riches et groupesvulnérables) constitue un enjeu essentieldu développement de la sociétécapverdienne de l’Information.

II.1. Equité citoyenne et société del’information : genre, handicap,associations

La sous utilisation des réseaux detransmission pose le problème du coûtdes usages des NTIC autant que lacapacité de la société à développer sa« culture de communication etd’information ». Il convient de réfléchir à laforme et aux actions qui permettront auxdifférentes composantes de la société,notamment les femmes, les jeunes, lesenseignants, de « s’approprier » lacyberculture, et de valoriser la qualité duréseau dont ils disposent.

Le Cap Vert doit être attentif à prendre enconsidération la dimension genre dans leprocessus de développement des NTIC.Les femmes doivent être actrices etpartenaires dans la construction de laSociété capverdienne de l’Information. Ilconvient de favoriser leur participation auprocessus d’accès, usages et décision enmatière de NTIC. Les femmes doiventcontribuer à la conception et à la mise enoeuvre de solutions économiquescréatives basées sur l’utilisation des NTIC.

Encourager les expériencescommunautaires qui permettent à desassociations de femmes productrices demieux maîtriser les filières decommercialisation, de s’informer sur lescours des produits, d’améliorer lestechniques de production, simplement enutilisant les NTIC.

Organiser des sessions de formation deformatrices dans la recherche sur Internetafin de permettre aux femmes d’acquérirdes capacités, et d’échanger desinformations.

Considérer la dimension « handicap »dans le processus de développement desNTIC et de la société de l’Information.Encourager les activités des associationsqui proposent déjà des outils spécifiques,

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qui doivent être intégrés à la politiqueéducative et sociale des NTIC.

Prendre en compte le problème spécifiquede l’accessibilité de la personnehandicapée aux NTIC : un « siteaccessible » doit l’être quels que soientl’interface, le navigateur ou la plate formed’accès utilisée et quel que soit lehandicap de la personne.

II..2. Dans le domaine de la promotionde l’informatique citoyenne

Encourager l’accès de citoyens auxNTIC

• Développer les technologies de laboucle locale radio (BLR) et del'Asymetric digital suscriber line(ADSL).

• Multiplier les accès publics auxNTIC, les centres dedocumentation et les salles pourles jeunes dans les villages-centres et les quartiers de ville.

• Impliquer davantage lesresponsables municipaux et lesopérateurs privés locaux dans laréalisation de structures d’accueilde vulgarisation des NTIC.

Améliorer les médias

• Encourager les initiativesfavorisant le développement del’information « en ligne ».

• Renforcer l’efficacité et lescompétences professionnelles dela Radio Televisao do Cabo Verde(RTC) : préciser sa mission,améliorer ses capacités créatives,accroître son budget et donner uncadre normatif à ses agents,accroître son rôle social (télévisionéducative).

• Développer la cyber-informationcitoyenne, comme « alter-information » utile et expressiond’une citoyenneté positive, forumd’idées sur le Web et fournisseurde « meta-informations ».

Encourager la participation associative,des ONG, de la Diaspora

• Encourager les acteurs de lasociété civile, particulièrement lesassociations et les ONG àdévelopper des activités axées surles NTIC, notamment dans lesquartiers de ville et en milieu rural,pour les jeunes et pour des projetsde loisirs culturels et éducatifs.

• Encourager les forces vives desdiverses communautés de laDiaspora à participer davantage àla construction d’une société del’Information en concertation avecla société civile capverdienne et lesinstitutions du pays.

II.3. La Gouvernance électronique etle E-gouvernement

Poursuivre la politique d’équipementmenée par le NOSI

• Etendre à l’ensemble du territoirenational le réseau decommunication permettant laréalisation effective de lacommunication électronique,notamment entre les services del’Etat, les citoyens et les acteurséconomiques et sociaux.

• Donner aux collectivitésterritoriales des moyenssupplémentaires en matière deNTIC, pour la consolidation de ladémocratie locale, l’aide à lagestion territoriale et la créationd’activités socio-culturelles etéducatives liées aux NTIC.

Exécuter les programmes de mise enplace de la Gouvernance électronique

Continuer le travail entrepris par laRAFE/NOSI concernant différents aspectsde la société de l’information, del’économie, de l’administration du payspour améliorer la connaissance et lagestion des structures et de certainssecteurs d’activité économique et sociale :

• Création de pages Web.

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• Création de services pour lasociété civile.

• Promotion et réalisation du « pointunique d’accès » (guichet unique)et de la Maison du Citoyen pourfaciliter la relation citoyen-administration.

Associer les citoyens à la prise dedécision publique

• Encourager de nouveauxcomportements citoyensd’association aux décisionspubliques : ce type d’associationorganise sur l’Internet des forumsde discussion, des débats sur toutsujet d’intérêt collectif, et peutformuler des recommandations auxacteurs publics ou privés.

II.4. La mise en place de la Sociétéde l’information pour le citoyen

Continuer la promotion du service et del’accès universel pour réduire le «fossé del’accès» entre la minorité déjà fortementbénéficiaire et la grande majorité despopulations isolées.

Elaborer une politique claire de serviceuniversel en tenant compte des troisdimensions : géographique, équité dansla distribution et incapacités d’accès, enliaison avec la stratégie nationale deréduction de la pauvreté puisque l’accèsuniversel aux NTIC est conçu comme unmoyen d’accélération du développementhumain.

Réfléchir au financement d’un serviceuniversel des NTIC

III. Concernant les services de l’Etatet les collectivités territoriales

III.1. Poursuivre et intensifier lapolitique informatique desMunicipes

• Soutenir les demandes desMunicipes en matériels, enformation, en équipements socio-éducatifs, en structures de

promotion de l’outil NTIC auservice du citoyen.

• Encourager la mise en réseauinter-services municipaux et inter-municipalités.

• Harmoniser les équipementsinformatiques de gestion territorialedes Municipalités.

• Soutenir et encourager la politiqued’accès publics des Municipalités :salles informatiques et centres dedocumentation informatisés,cybercentres.

• Encourager la création depolitiques municipales d’utilisationde l’Internet, les radios ettélévisions locales privées oucommunautaires.

III.2. Améliorer le fonctionnementinstitutionnel et inter-institutionnel par :

• L’élimination du compartimentageinter-institutionnel et de productionde l’information par la coordinationet la concertation à travers unconseil inter-institutionnel desNTIC.

• La création des procédures et denormes qui favorisentl’harmonisation et uneappropriation rapide des NTIC parles institutions, définir des normesde standardisation et d’échange del’information entre bases dedonnées sectorielles.

III.3. Développer des accès et deséquipements par :

• La dotation à tous les servicessectoriels de l’Etat et descollectivités territoriales d’unréseau interne d’ordinateursperformants et d’accès à Internet.

• Le développement de l’utilisationdes technologies actuelles(Wireless etc.) et de la téléphoniesur Internet (IP) pour latransmission la plus économiquedes fichiers.

• La création des stations permettantl’utilisation des DGPS (GPS

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différentiel) pour la navigation etl’utilisation terrestre et sensibiliserau géoréférencement et à uneapproche spatialisée desproblèmes les administrationsconcernées.

• La création dans chaque structured’une cellule informatique chargéede « servir » des bases desdonnées/SIG et incluant untechnicien de maintenance.

• La formation des ressourceshumaines administratives ettechniques : mise en place pourles techniciens et cadres deservice informatique deprogrammes de formation à desoutils logiciels spécialisés enrapport avec le service dans lequelils se trouvent (environnement,transport, finance notamment) :logiciels spécialisés de gestion, definances, BD, SIG, cartographieetc., selon les besoins desservices.

III.4. Développer l’outil statistique parl’informatique

Le développement d’une informationstatistique globale sur les NTIC, tant en cequi concerne les structures et lesentreprises de service public que lesstructures et les entreprises privées, afinde produire des données nouvellessusceptibles d’apporter unecompréhension renouvelée des problèmesrelatifs au développement de l’économieet spécialement de l’économie numérique.Cette activité pourrait être confiée à l’INE.

L’appréhension de la dimension genredans les politiques publiques implique dedonner priorité à la réalisation d’étudessur les domaines dans lesquels lesfemmes sont particulièrement actives,dans le secteur informel de l’économienotamment. Il en est de même en ce quiconcerne la mesure de leur accès etusages des NTIC.

IV. Concernant le système éducatif,l’enseignement supérieur et larecherche et la création d’unenvironnement scientifique ettechnique propice à l’innovation

IV.1. Généraliser l’apprentissage et lamaîtrise des NTIC dans lesystème éducatif,l’enseignement supérieur et larecherche

Même si des progrès ont été réalisés sousla responsabilité de l’Etat, l’équipementdes structures éducatives nationalespubliques ou privées associées est encoremédiocre dans les niveaux primaire etsecondaire, un peu plus important dansl’enseignement supérieur et la recherche,où existent déjà des filières de formationaux technologies et aux métiers del’informatique ainsi que des programmesde recherche fondés sur l’utilisation desbases de données informatisées et dessystèmes d’information géographiques.

Dans l’enseignement primaire etsecondaire :

• Un effort quantitatif : développerl’intégration des NTIC dans lesprogrammes éducatifs adéquatsdestinées à améliorer la maîtriseélémentaire des TIC.

• Accroître le nombre deséquipements informatiques etcorriger l’inégalité de la distributionactuelle des équipements en NTICdans l’enseignement primaire,dans les collèges et lycées.

• Accroître le nombre de professeursformés et enseignants les TICdans les établissements.

• Les programmes scolaires doivents’adapter aux NTIC en faisant unemeilleure part aux apprentissagestechnologiques, et à l’utilisation del’informatique comme outilpédagogique.

Dans l’enseignement supérieur et larecherche :

• La présence de l’informatique dansl’enseignement supérieur est

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insuffisante et prépare peu lesjeunes générations aux défistechniques, économiques etculturels du XXIème siècle et auxtransformations de la société. Ilconvient de renforcer leséquipements afin de permettrel’allongement des tempsd’utilisation des matériels tant pourles enseignants que pour lesétudiants. L’usage de l’Internetpermettra aux chercheurscapverdiens de mieux s’intégrerdans les réseaux de partenariatavec les grandes structures despays développés.

• Développer de nouveaux champsde recherche utiles pourl’innovation : développer larecherche en économie etcommerce international,notamment en ce qui concerne lesmarchés numériques, le commerceet les affaires électroniques.

• Développer les recherches sur lerôle et l’incidence des NTIC dansl’entreprise, notamment en matièred’innovation, de productivité dutravail et de performanceéconomique.

Dans la formation professionnelle et laformation permanente :

• Adapter les qualifications destravailleurs aux nouvellestechnologies par un investissementapproprié en formation aux NTICafin que l’entreprise dispose d’uneoffre satisfaisante de main d’œuvrequalifiée : par le recyclagefréquent, dans le cadre del’apprentissage, dansl’enseignement moyen et supérieurprofessionnel.

• Encourager les formations privéesproposées par les PMEd’informatique et par le NOSI (auxadministrations) constitue un appuiau service public d’Education : lamobilisation en faveur d’unesociété de l’information doitencourager toutes les initiatives.

IV.2. Former aux « métiersémergents » et de demain

Créer de nouvelles formations de niveauxdifférents (technicien, techniciensupérieur, ingénieur) dans le cadred’instituts spécialisées, notamment dansles secteurs du commerce, del’aménagement du territoire, de la gestionfinancière. Cela signifie :

• Former des techniciens et despraticiens de la maintenanceinformatique, de l’informatique degestion, de l’ingénierie logicielle etréseau, du multimédia.

• Créer ou renforcer la formation despécialistes répondant aux besoinsdu pays.

• Développer les formationscommerciales (gestion, finances,marketing, télé-services).

• Promouvoir les formations enaménagement du territoire et engéomatique (maîtrise de logicielsde traitement d’images, de basesde données cadastrales, des SIG).

• Assurer des formations en NTICpour la gestion dans différentssecteurs spécialisés(documentaire, financière, dupersonnel, d’entrepôt etc.).

• Renforcer les coopérations et lamise en réseau des différentspartenaires concernés.

IV.3. Développer des solutions pourles NTIC dans l’Education

• Considérer le droit à l’EducationPour Tous préconisé parl’UNESCO, qui doit demeurer uncredo fort de la future sociétécapverdienne de l’Information.

• Concernant les enfants, renforceret développer les initiatives encoopération existantes, commel’initiative "SchoolNet Africa".

IV.4 Formation permanente desmaîtres et formation à distance

Les stratégies à définir pour consolider lesbases éducatives de la société de

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l’information doivent particulièrementprendre en compte la question de laformation des maîtres :Adapter les contenus des programmes etdes temps d’usage des outils NTIC dansla formation théorique et pratique desmaîtres et des professeurs. Prendre encompte l’apprentissage de l’outil puis lamaîtrise des usages pédagogiquespossibles, de logiciels éducatifs et dedidacticiels spécialisés.

• Le concept d’université virtuelle,qui permet la formation à distanceconstitue pour le Cap Vert unepotentialité à saisir. Elle peuventconcerner particulièrement desformations professionnelles et desmises à niveau techniques desenseignants en poste isolés.

• Les projets en coopération lesplus intéressants doivent êtreencouragés.

IV.5. Développer la production dedonnées statistiques surl’Education

Continuer l’effort entrepris en matière deproduction et de traitement informatisé destatistiques, notamment celles portant surla qualité du fonctionnement du systèmeéducatif ainsi que celles relatives àl’insertion sociale sur le marché du travaildes personnes formées, afin de fourniraux décideurs économiques desinformations sur la qualité des ressourceshumaines que le système éducatif formemais aussi sur l’impact de l’investissementdans le secteur de l’éducation.

V. Concernant le domaine de lasanté publique et privée :

V.1. L’amélioration de l’appareilstatistique de Santé duCap Vert par:

• Intensifier l’usage des NTIC pourdévelopper le Systèmed’information sanitaire : lerenforcement des statistiques de lasanté sous la responsabilité duGEP et en coordination avec l’INEpermettra d’améliorer le diagnostic

permanent et le suivi de cettedimension de la pauvreté du pays.

• Considérer comme une priorité lacoordination interne des sous-systèmes d’information existantpour améliorer la qualité del’information dans le secteur de lasanté.

• S’assurer que tous les projetsréalisés par les différents servicesdu Ministère sont programmés parle GEP, afin de permettre unmeilleur accompagnement dans lamise en œuvre de toutes lesopérations statistiques.

• Le renforcement des cadresqualifiés, de l’équipement et dureste du matériel nécessaire pourun usage systématique etsoutenable de cette sourceprimaire d’information.

• Il est urgent que le secteur privéfournisse, à tous les niveaux, desinformations au GEP.

V.2. Développer les usages des NTICrelatifs à la problématique de lasanté

• Créer un système d’informationmédical et hospitalier avec desbases de donnéesépidémiologiques, sur les pratiqueshospitalières et les systèmesnational et locaux de santé.

• Généraliser l’installation d’unsystème d’information pour lasanté (SIS) dans chaque hôpital duCap Vert sur la base del’expérience-pilote de l’hôpital dePraia, pour la gestion des stocksde médicaments et de produitspharmaceutiques, des fluxd’admissions et des consultations,la gestion financière de l’hôpital etles moyens de diagnostic.

• Créer des banques de donnéesdans les différents domaines de lasanté publique (santé de lareproduction, SIDA, etc.).

• Donner les moyens en ressourceshumaines formées et en matérielsau projet de télémédecine du CapVert. S’agissant d’une voie

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technique particulièrementintéressante pour ce territoire-archipel, faire de l’équipementhospitalier en matériel télémédicalune priorité pour l’ensemble desstructures de soins du pays, ce quiimplique une politique financière,de formation et de servicesadaptée.

• Développer l’équipement enmatériels électroniquesperformants (scanner, IRM) malgrédes coûts souvent extrêmementélevés. Il ne s’agit pas là àproprement parler de TIC, mais detechnologies électroniquesmédicales auxquels les NTIC sontliés.

V.3. Valoriser les synergies et lesréseaux pour l’information et laformation en Santé

L’opportunité d’adopter de nouveaux outilsdoit être mise à profit pour renforcer lescomplémentarités et les synergies entretous les acteurs de la santé en créant unréseau capverdien des acteurs de la santéassociant tous les partenaires : personnelsmédicaux, ONG, Etat, Coopérations,patients et aussi le para médical et lesservices sociaux.

• Créer une structure d’informationsanitaire en réseau capabled’informer, de former, de connecteret de sensibiliser pour servir touteforme de prévention sanitaire.

• Encourager les pratiques de soinsde médecine traditionnelle, malconnues mais qui, compte tenu dela situation de pauvreté monétaired’une partie de la population et ducontexte culturel, doit êtreencouragée comme une pratiqueutile.

• Développer des coopérations quiexistent déjà. Certains organismesde coopération disposent debanques de données et de centresde documentation sur lesproblèmes de santé. Le processusde renforcement des capacitésnationales, avec l’appui de l’OMS,en matière de surveillance

épidémiologique, y compris àtravers le renforcement de l’accèsde délégations de santé à Internetest à encourager. Les NTICrendront de grands services auxmédecins isolés, car cela leurpermet de consulter des revuesprofessionnelles en ligne et de setenir informé des médicamentsnouveaux.

• Encourager la formation aux NTICet les équipements informatiquesdans les écoles spécialisées. Fairede la formation ou du recyclagepour le corps médical.

• Encourager l’usage des NTIC danstous les domaines connexes de lasanté publique, notamment lesystème pharmaceutique.

VI. Concernant les questionsenvironnementales

VI.1. Développer le Systèmed’InformationEnvironnemental (SIE)

• Définir les buts spécifiques et uncalendrier pour l’obtention desobjectifs des divers centresproducteurs de l’information.Intégrer à la base de données desdonnées populationnelles et socio-économiques pertinentes en plusde données strictementenvironnementales.

VI.2. Créer un Observatoire de suivienvironnemental national pourune base de donnéesd’observation de quelquesindicateurs environnementaux

Pour le problème des changementsclimatiques et de la hausse du niveaudes océans :

• Cartographie des aires vulnérablesà la hausse du niveau de la meren développant un SIG et mise enplace d’un plan de gestion durabledes effets de la hausse du niveaude la mer dans les zones côtières.

• Étudier les implications socio-économiques et

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environnementales de l’impact deschangements climatiques du CapVert.

Pour la gestion des aires protégées, dela biodiversité de la lutte contre ladésertification :

• Observatoire des aires protégéeset de leur périphérie s’appuyant surun SIG.

• Observatoire des diverses faune(oiseaux notamment) et flore duCap Vert.

• Inventaire et suivi des données surl’érosion et désertification.

• Inventaire et suivi des actionsmenées au Cap Vert a l’échelonnational et municipal.

VI.3. Créer des Systèmesd’Information et d’Alerte

Système d’alerte précoce desdésastres naturels etenvironnementaux

• Établissement d’un fonds nationald’urgence impliquant les secteurspublic et privé.

• Intégration des politiques deréponses aux désastresenvironnementaux dans le PlanNational de Développement.

• Renforcement de la capacitéinstitutionnelle avec les moyensadéquats et des systèmes d’alerterapide et une réponse efficiente etefficace aux situations de désastre.

• Renforcement des capacitéslocales de communication entre lesîles pour assister les communautésrurales enclavées en cas desdésastres.

• Etablir au plan régional etinternational les partenariats offrantéchange des expériences etformation des ressourceshumaines.

Renforcer le Système d’information surla sécurité alimentaire

• Le Système d’information sur lasécurité alimentaire du RéseauSICIAV (Système d’information etde cartographie sur l’insécuritéalimentaire et la vulnérabilité) doitjouer un rôle accru au Cap Vert, enappui à une meilleureconnaissance des situationstemporelles mais aussi spatiale derisque, par la constitution d’unsystème informatisé et spatialisé.

Créer un Système d’information et degestion de l’environnement urbain

• Mise en place d’un Observatoirede l’environnement urbain avecdéfinition d’indicateurs, procéduresd’observation et de suivi communs.Chaque ville disposerait ensuite deson propre observatoire travaillantsur les principaux indicateurssuivants : pollution de l’air,pollution sonore, déchets solides,assainissement des eaux, pentes,espaces verts. De cela découlentdiverses options techniques etd’organisation, comme doter lesmunicipalités des ressourceshumaines et en NTIC nécessairesà l’analyse des questionsassociées à la gestion quotidienneet prévisionnelle des différentesformes de pathologiesenvironnementales urbaines.

VI.4. Renforcer l’éducation et laparticipation à l’environnement

• Appuyer la sensibilisation etl’éducation environnementale àtravers des campagnesd’information, des politiquesd’information vulgarisée, maisaussi des programmes scolaires etlycéens utilisant les NTIC commeméthode pédagogiqued’information et de formation.

• Faciliter le développement deréseaux participatifs sur le Webintégrant les collaborations variéesdes structures de recherche avecles ONG concernées, lesstructures municipales et lesacteurs économiques impliqués

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dans la gestion del’environnement.

• Améliorer la compréhension, pourle grand public, de l’impact deschangements climatiques et desprincipaux risquesenvironnementaux en utilisantdavantage des NTIC.

VII. Concernant le développementéconomique du Cap Vert

VII.1. Créer un environnementfavorable à l’innovationéconomique par

Le développement des conditions del’innovation :

• L’incitation du gouvernement duCap Vert à étudier les défis quereprésentent les NTIC par le biaisd’une politique intégrée en fixantles priorités stratégiques à savoir :la formation des ressourceshumaines, le développement desinfrastructures, la définition depolitiques et de réglementations.

• La création d’un cadre propice audéveloppement des NTIC pourpermettre une compréhensionoptimale des enjeux complexes(octroi de licences, interconnexion,politique de la concurrence,tarification, coût, institutions derégulation etc.) et faciliter la prisede décisions appropriées.

• L’incitation des pouvoirs publics àcréer un environnement favorableà l’innovation en mettant en placeun ensemble complet et coordonnéd’actions visant à créer lesconditions adéquates pour deschangements et innovations futurs.

• Envisager de nouvelles réformesdes structures réglementaires,nécessaires pour réduire lesobstacles et les règlesadministratives pour lesentreprises, promouvoir laconcurrence et l’innovation, faciliterle développement de nouvellesapplications des TIC dansl’entreprise.

L’exploitation du potentiel d’innovationet de diffusion des nouvellestechnologies :

• Développer des politiquesdestinées à promouvoir unenvironnement adapté pourexploiter le potentiel innovant quereprésentent les NTIC dansl’entreprise : recherchefondamentale, améliorer l’efficacitédu financement public de la R-D etpromouvoir les flux desconnaissances entre la science etl’industrie.

• Encourager les pouvoirs publics àmieux prendre en compte lesbesoins et les spécificités dusecteur des services, pourpromouvoir la croissance.

• Faciliter la réduction des barrièresaux échanges et à l’investissementétranger dans les services afind’encourager l’améliorationtechnologique dans l’entreprise parles investissements extérieurs.

VII.2. Renforcer les capacitésnationales de mobilisation etd’absorption des opportunitésde la coopérationinternationale par

• Le développement d’une plusgrande base locale de travailleursqualifiés et d’institutions à leurservice, comme une conditionpréalable indispensable àl’exploitation des TIC en tant quefacteur de la productivité.

• L’accompagnement de la politiquede développement des NTIC par laréalisation d’infrastructures decirculation sur le territoire national.

• La création d’une structurepermettant de connaître et deprofiter des expériences locales etétrangères et d’élaborer unsystème efficace d’analysecomparative à l’échelle régionalequi permettrait aux décideurséconomiques d’améliorer leursperformances.

Impress Tryout

173


• La coopération et ledéveloppement de partenariatsstratégiques étrangers dans lesdomaines ciblés du tourisme, de lafinance et des transports aériensafin de pallier la contrainte majeurede la petite taille du marché et ledéficit de compétitivité qui lui estlié.

• La mobilisation accrue des réseauxet des communautés d’émigréspour la valorisation de leursressources humaines et le supportqu’ils constituent pour ledéveloppement économique dupays.

• Soutenir les initiatives existantesou à venir qui visent à promouvoir,coordonner, valoriser desentrepreneurs et acteurs locauxprivés de la diaspora, notammenten ce qui concerne certainesactivités marchandes comme letourisme, le commerceinternational, les transports.

VII.3. Soutenir le développement desacteurs économiques par :

• Le renforcement de laconcurrence dans les biens etservices des NTIC : Encouragerles pouvoirs publics à la rentabilité

de l’utilisation des NTIC dansl’entreprise en abaissant les coûtsd’investissement matériel et pardiverses mesures fiscales directeset indirectes.

• La promotion d’un environnementfavorable à l’adoption des NTICdans les entreprises: Stimuler etrenforcer la concurrence entre lesentreprises par des moyens légauxappropriés.

• Le dialogue entre partenairessociaux et pouvoirs publics pourune meilleure efficience del’entreprise par l’introduction desNTIC, l’amélioration des relationsde confiance entre ressourceshumaines, le changementorganisationnel.

• L’amélioration de la gestionfinancière, technique,organisationnelle et desressources humaines desentreprises en les adaptant àl’usage des NTIC pour accroître saproductivité globale.

Impress Tryout

174


ANNEXES

Annexe 1

Equipements Informatiques des Institutions d’Enseignement Supérieur au par Iles

Nº Nº Nº Salles Equipements

IESIle

Conseil Salles Profs. Élèves

Informa

tiquesPour

l’enseignementP/ Administ. / Gestion

Acad. Obs.

Ordinateur

Imprimante

Réseau

Ordinateur

Impri-mant

eRé

seauISEInstitut Supérieurd’Éducation

Santiago Praia 35 142 907 2 15 1 Non 19 15 Non a) b)

ISECMARInstitut Supérieurd’Ingénierie et desSciences de la Mer

S.Vicente S. Vicente 12 60 320 3 30 1 Oui 34 9 Oui

Université Jean Piaget -Cap Vert

Santiago Praia 27 110 960 3 62 5

Oui29 12 Oui c)

ISCEEInstitut Supérieur deSciences Économi queset des Entreprises

S.Vicente

Santiago

S. VicentePraia

55

2125

116119

11

1410

11

OuiOui

32

22

NonNon

IPInstitut Pédagogique

Santiago

Santiago

Praia

Assomada

10

6

21

13

483

283

1

0

0

0

12

0

Non

Non 14

2

12

1

Non

Non

d)

e)Centre de FormationAgraire

Santiago S. Cruz 9 40 1 10 4

Oui5 5 Non

IESIGInstitut d’EtudesSupérieuresIsidoro Graça

S.Vicente S. Vicente 16 52 410 2 30 1

Oui

2 2

TOTAL 125 444 3638 14 171 26 110 60a) Des 142 professeurs, 74 à temps plein et 68 à temps partielb) Le réseau est en cours d’installation. Le bâtiment vient d’être inauguréc) Prévision pour l’année 2003-2004 : Installation de plus de 80 ordinateursd) Ce sont des ordinateurs Macintosh non-opérationels

Source : RAFE / NOSI, 2003

Impress Tryout

175


Annexe 2

Equipements Informatiques des Ecoles Secondaires au Cap Vert

École Nº Nº Nº Salles Equipements

Ile Conseil SecondaireSalles

Profes-seurs Élèves

Infor-matique. Pour l’enseignement Pour l’Administration

Ordi-nateur

Impri-mantes Réseau

Ordi-nateur

Impri-mantes Réseau

ST PraiaLic. DomingosRamos 87 129 3316 1 13 1 Oui 3 3 En Exéc

ST Praia Lic. Cónego Jacinto 51 94 1657 1 8 1 Oui 3 2 Oui

ST Praia Pedro Gomes 33 87 2250 1 10 0 En Exéc 4 3 Oui

ST Praia Constantino Semedo 22 68 2201 1 10 2 En Exéc 4 1 En Exéc

ST Praia Palmarejo 30 85 2300 1 9 1 En Exéc 3 3 En Exéc

ST Praia Regina Silva 12 69 1650 0 0 0 En Exéc 2 2 En Exéc

ST Praia Cesaltina Ramos 31 76 1552 1 15 0 Oui 4 1 Oui

ST S.Cruz Santa Cruz 45 18 3476 0 0 0 En Exéc 8 3 En Exéc

ST Tarrafal Tarrafal 33 78 2436 1 7 0 En Exéc 5 3 En Exéc

ST S.Doming. São Domingos 23 71 1700 1 10 1 En Exéc 3 1 En Exéc

ST S.Catarina Santa Catarina 60 178 4900 2 22 1 En Exéc 9 4 En Exéc

ST S.Catarina Escola Tecnica 50 60 938 2 18 0 En Exéc 5 2 En Exéc

SV S.Vicente Ludjero Lima 24 79 1556 2 17 0 En Exéc 4 2 En Exéc

SV S.Vicente Esc.Indu. Comercial 30 85 1436 1 14 0 En Exéc 3 1 En Exéc

SV S.Vicente José Aug. Pinto 41 95 2115 1 18 0 En Exéc 6 4 En Exéc

SV S.Vicente Jorge Barbosa 35 104 2445 0 0 0 En Exéc 2 2 En Exéc

S.A R.Grande Suzete Delgado 34 99 2704 1 7 0 En Exéc 5 4 En Exéc

S.A P.Novo Porto Novo 40 80 1680 1 13 0 En Exéc 5 1 En Exéc

S.A Paúl Januário leite 16 28 715 0 0 0 En Exéc 1 1 En Exéc

SN S.Nicolau Baltasar L. Silva 17 49 1014 0 0 0 En Exéc 2 2 En Exéc

Sal Sal Olavo Moniz 26 780 1614 1 10 0 En Exéc 5 2 En Exéc

BV Boavista Boavista 14 24 400 0 0 0 En Exéc 1 1 En Exéc

MA Maio Maio 10 27 563 0 0 0 En Exéc 1 1 En Exéc

BR Brava Eugánio Tavares 11 36 632 1 8 0 En Exéc 2 1 En Exéc

SF S.Ferlipe São Felipe 30 97 2434 1 19 1 Oui 8 3 Oui

MT Mosteiros Mosteiros 10 27 665 1 4 0 En Exéc 2 2 En Exéc

Total 815 2623 48349 22 232 8 100 55

Source : RAFE / NOSI, 2003

Impress Tryout

176


Cap Vert Indicateurs Année Source

Population et économiePopulation totale 450.489 2002 INE, Persp DemFemmes 232.516 2002 INE, Persp DemHommes 217.973 2002 INE, Persp DemPop de –20 ans INE, Persp DemPop – 15 ans INE, Persp DemPop 15-64 ans INE, Persp DemPop 65 ans et plus INE, Persp DemTaux de dépendance INE, Persp DemPopulation urbaine (%) 55,20 2002 INE, Persp DemPopulation rurale (%) 44,80 2002 INE, Persp DemPIB par tête ($US) 1.420 2002 INE/FMI

Densité démographique (hab/km2) 109 2000 INE, Recensement 2000Nombre de ménages 93.975 2000 INE; Recensement 2000Indice de Développement Humain (IDH) 0,667 2002 INE-RNDH 2003

Indice de Pauvreté Humaine 18,3 2002 INE-RNDH 2003Dette extérieure ($US) ....301.340.000 2000 BCVTaux de croissance économique 1990-2000 (%)

6,2% 1990-2000

INE

Taux de croissance économique 1997-2000 (%)

9,2 1997-2000

INE

Taux de croissance économique 1980-1990 (prix constants pm)

5,24 1980-1990

INE

Part de l’Agriculture, de l’élevage, de lasylvie-culture et de la pêche dans le PIB(%)(prix constant pm)

8,5 2002 INE/FMI

Part de l’industrie de transformation, del’électricité et de la construction dans lePIB (Prix constants pm)

16,2 2002 INE/FMI

Part des services dans le PIB (%)(prixconstants pm)

75,3 2002 INE/FMI

Population pauvre (%) 36,4 2002 INE-IDRF 01-02Dont population très pauvre (%) 19,9 2002 INE-IDRF 01-02Contribution directe des NTIC au PIB(prix courants du marché) (%)

5,9 2002 INE

Taux de chômage (%) 17,3 2000 INE Recensement 2000Taux d’inflation (IPC) (%) 1,9 2002 INETaux de change nominal ($UC/ECV) 117,3 2002 BCVTaux de croissance de la population(1990-2000) (%)

2,4 2000 INE

Ménages équipés d’un téléphone fixe 51,9 2002 INE-IDRF 01-02Ménages équipés d’un téléphoneportable

20,0 2002 INE-IDRF 01-02

Ménages équipés d’un ordinateur 4,6 INE-IDRF 01-02Ménages équipés d’un ordinateur relié àInternet

2,3 2002 INE-IDRF 01-02

Ménages équipés d’un ordinateur non-relié à Internet

2,3 2002 INE-IDRF 01-02

Ménages équipés d’une télévision 49,1 2002 INE-IDRF 01-02Ménages équipés d’une radio 74,6 2002 INE-IDRF 01-02Densité téléphonique pour 100 habitants 15,5 2002 CVT

Impress Tryout

177


Cap Vert Indicateurs Année Source

EDUCATIONTaux de scolarisation de la population (4ans et plus) (%)

38 2000 INE, Recensement 2000

Espérance de vie scolaireTemps de finalisation de l’EBI- Hommes (%) 39- Femmes (%) 37Taux d’analphabétisme (%) 25,2 2000 INE, Recensement 2000Population n’ayant jamais fréquenté unétablissement d’enseignement (%)

17% 2000 INE, Recensement 2000

- Hommes (%) 35 INE, Recensement 2000- Femmes(%) 65 INE, Recensement 2000Taux brut de scolarisation en EBI (TBS) 111,4 2000 INETaux Net de Scolarisation (TNS) (%)- dans l’enseignement basique (6 annéesde scolarité)

83,2 2000 INE

- dans l’enseignement secondaire (5/6années de scolarité)

54 2000 MED

Taux d’inscrits du sexe féminin (%)- Pré-primaire (maternelle) 50,7 MED- enseignement de base (primaire) 48,9 MED- enseignement secondaire 51 MEDCapital scolaireInvestissement scolaireDépenses scolaires

SANTETaux brut de natalité (‰) 29,3 2000 INE; Recensement 2000Indice synthétique de fécondité (ISF) 4,0 2000 INE; Recensement 2000Taux brut de reproduction (TBR) 1,96 2000 INETaux de mortalité infantile (‰) 32,2 2002 INE-Persp DemEspérance de vie (années) 71,2 2002 INE-Persp DemEspérance de vie (femmes) 75,3 2002 INE-Persp DemEspérance de vie (hommes) 67,1 2002 INE-Persp DemRatio médecin/habitant ....1/2441 2000 MS/

Ratio infirmier/habitant ......1/1435 2000 MS/Habitant/lit ...632 2000 INE/MSCap Vert Indicateurs Année SourceCONDITIONS DE VIEAccès à l’eau potable (fontaine, réseau) 76,1 2002 INE-IDRF 01-02Taux de couverture du réseau dedistribution d’eau potable (%)

33 2002 INE-IDRF 01-02

Consommation d’eau moyenne/jour/tête(consommation domestique en litres)

25,0 2002 INE-IDRF 01-02

Population pauvre 17,8 2002 INE-IDRF 01-02Population très pauvre 16,1 2002 INE-IDRF 01-02Population non pauvre 28,2 2002 INE-IDRF 01-02Ménages qui traitent régulièrement l’eaud’usage domestique(%)

47,8 2002 INE-IDRF 01-02

Ménages sans salle de bains etsanitaires(%)

55,2 2002 INE-IDRF 01-02

Ménages sans dispositif appropriésd’évacuation des eaux usées (%)

74,4 2002 INE-IDRF 01-02

Ménages reliés au réseau d’égoût 11,5 2002 INE-IDRF 01-02Ménages ayant accès au réseauélectrique(%)

58,5 2002 INE-IDRF 01-02

Ménages utilisant principalement du boispour cuisiner (%)

32,9 2000 INE, Recensement 2000

Ménages utilisant principalement du gazpour cuisiner(%)

65,6 2000 INE, Recensement 2000

Enfants de 0 à 5 ans avec un poidsinsuffisant par rapport à l’âge(%)

5,8 2002 INE-IDRF 01-02

Disponibilité de calories KCAL/hab/jour 3338,6 2000 DSSA

Impress Tryout

178


1998 DSSANiveau de confort des population (%) 2000 INE, Recensement 2000- Très bas 46,3- Bas 17,6- Moyen 15,1- Haut 16,9- Très Haut 4

Incidence du VIH/Sida

Impress Tryout

179


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LEXIQUE ET GLOSSAIRE

Accès : connexion permettant l’utilisationdu réseau Internet.

Accès universel : connexion installéepermettant une utilisation du réseauInternet par chaque individu vivant sur laplanète. Il s’agit d’un objectif théoriquemais qui peut, dans une politiqued’équipement définie par un Etat ou unecollectivité territoriale, être choisi commeun objectif à réaliser dans un délai précis.

Adresse électronique : code par lequell’Internet identifie un utilisateur et luipermet de recevoir et d’envoyer ducourrier par l’Internet.

ADSL (Asyncronic Digital SuscriberLine) : technologie qui permet des débitstrès élevés sur un support de lignetéléphonique fixe. Cette technologie utilisedes fréquences habituellement nonutilisées sur une ligne pour transmettredes débits d’information asymétriques : ledébit de réception est fortement augmentéet l’usager peut garder sa communicationtéléphonique ordinaire parallèlement àl’usage d’Internet.

Backbone : Epine dorsale. Liaisonsprincipales à haut débit d’information duréseau Internet.

Backroom office : Arrière bureau.Entreprise effectuant des traitementsinformatiques pour le compte d’autresfirmes. Comme son nom l’indique, il n’apas pignon sur rue. Il est souvent localisédans un pays à faible coût de maind’œuvre.

Bandwidth : Largeur de bande : plagedu spectre des fréquences utilisable pourles transmissions sur une liaison donnée.

BD (Base de données), database:ensemble de statistiques quantitatives, dedonnées qualitatives et éventuellementd’informations spatialisées regroupéesdans une structure informatique. Deslogiciels spécialisés permettentd’organiser un traitement ordonné etcomplexe de ces données et d’en assurer

une présentation graphique oucartographique.

Baud : terme technique caractérisant lavitesse de modulation d’un signal sur unevoie de transmission A ne pas confondreavec le « débit efficace » (bps).

Bit (binary digit) : plus petite quantitéd’information représentable dans unordinateur. Ils sont le plus souventprésentés en paquets de 8 (octets) oumultiples de 8.

BLR (Boucle Locale Radio) : techniquepermettant de desservir un abonné grâceà une liaison radio sans avoir à réaliserune ligne physique jusqu’à son domicile.Cette technique est souvent associée àl’ouverture à la concurrence de la desserteterminale du réseau téléphonique et doncd’Internet.

Bps : bits par seconde. Unité de mesuredu débit d’une voie de transmission, quicaractérise la « vitesse » d’un modem.

B2B (Business to Business) : usaged’Internet pour les échanges entreentreprises.

B2C (Business to Consumer) : usaged’Internet pour les échanges entreentreprises et consommateurs,notamment pour le commerceélectronique (e-commerce).

Client : logiciel situé dans un ordinateur etpermettant de demander des services àun serveur situé ailleurs. Un logiciel demessagerie est un client pour un serveurde messagerie géré par un fournisseurd’accès à Internet.

Coaxial : se dit d’un câble constitué dedeux conducteurs cylindriques de mêmeaxe séparés par un isolant. Moins sensibleaux parasites que les fils ordinaires, ilpermet des débits d’information importantset est donc utilisable pour les terminaisonsdu réseau Internet.

Commerce électronique : Electroniccommerce ou e-commerce. Forme decommerce consistant à utiliser Internet

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pour présenter, commander et vendre desproduits à distance.

Commutation : opération consistant dansun réseau téléphonique (ou detélécommunications) à relier la ligne d’unabonné à celle d’un autre abonné.Habituellement, Internet utilise le RéseauTéléphonique Commuté (RTC).

Connectivité : qualité caractérisant larichesse des liaisons possibles dans unréseau. Pour Internet, le mot est souventemployé au sens de disponibilité d’accès.

-Convergence numérique : il s’agit durapprochement entre lestélécommunications, l’informatique,l’électronique et les médias. Il permet uneévolution extraordinaire de l’information etde la connaissance, de la diffusion et dutraitement des données produites dans lemonde entier. Les différents élémentstechniques de cette révolutioninteragissent les uns sur les autres

-Criminalité informatique : ensemble decomportements liés à l’utilisation del’informatique et notamment de l’Internetcontrevenant à des réglementations et loisexistantes, ou profitant éventuellement dezones de non-droit. Les délits et crimesrenvoient au droit privé et public des Etatset aux droits internationaux (protection dela vie privée des personnes, libertéd’expression et d’information, criminalitéde droit commun notamment) ainsi qu’audroit commercial (commerce électronique).La notion insiste aussi sur laresponsabilité civile individuelle desacteurs (les hébergeurs, les fournisseursd’information). Le droit de l’Internet est undroit en construction. Il conduit les juristesà repenser les cadres d’application dudroit, et réfléchir à la mise en placepossible de droits adaptés aux spécificitésrégionales et locales

Cybercafé : café où l’on met à ladisposition du public des terminauxinformatiques (voir cybercentre).

Cybercentre : lieu où l’on met à ladisposition du public des terminauxinformatiques pour accéder à Internet. Leservice fourni est généralement tarifé autemps passé, ce qui permet d’en contrôlerl’affluence. Un cybercentre peut être une

structure commerciale privée ouassociative, mais aussi publique. Dans cedernier cas, elle est financée par l’Etat,une collectivité territoriale, une structurede coopération et pratique généralementdes tarifs bas ou même la gratuité.

Cyberspace : cyberespace. Désignel’espace réticulaire d’Internet dans lequella distance est presque abolie, mais oùl’internaute doit s’orienter en « naviguant »de site en site le long des liens HTML duWeb.

Cyber-communication : information etcommunication privée, publique etsociétale au moyen de la technologieinformatique et du réseau Internet

Cyber-législation : renvoie à des loisvariées déjà établies, mais sans référenceà la spécificité informatique.

C2C (Consumer to Consumer) : usaged’Internet pour les échanges entreconsommateurs.

Dial up : mode de raccordement à unfournisseur d’accès. Il s’agit d’uneconnexion intermittente établie à l’aide duréseau public et supposant un appelpréalable par numérotation

Digital : anglicisme utilisé pour le terme« numérique ».

DNS (Domain Name Server ou DomainName System) : Serveur de noms.Programme effectuant sur une adresseélectronique exprimée de manière littéraleune opération de codage numérique. Lerésultat est une adresse IP chiffrée quiidentifie la machine dans laquelle setrouve l’information recherchée (la pagedu site en question).

Domaine : nom officiel d’un ordinateur oud’un ensemble d’ordinateurs sur Internet.C’est le terme écrit immédiatement àdroite du signe @. Les domaines sonthiérarchisés : pays (.uk, .fr, .cv), secteurd’activité (.com pour le commerce, .orgpour les grandes organisations, .electra.cvpour la société Electra au Cap Vert).

Echelle (économie d’) : réduction descoûts de production unitaires résultant del’accroissement de la capacité d’unsystème informatique ou d’un réseau detélécommunications.

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EDI (Electronic Data Interechange) :échange électronique de données.Echange de données informatiques entreagents économiques ou autres selon unenorme internationale.

E-mail : courrier électronique Systèmed’acheminement de messages parl’Internet.

Extranet : réseau externe privé basé surles techniques de l’Internet pourinterconnecter les différents sites d’uneentreprise.

FAI (Fournisseur d’accès Internet) :entreprise commerciale disposant d’uneconnexion à l’Internet et par l’intermédiairede laquelle il est nécessaire de passerpour se raccorder à l’Internet. Les plusimportantes sont américaines eteuropéennes : AOL (America On Line),Yahoo !, Tiscali, Wanadoo (France, filialede France Télécom) ont leur siège socialdans les pays à haut revenu et disposantde technologies élevées.

Fibre optique ou fibre de verre : supportde transmission utilisant les propriétés dela lumière dans une matière transparente,principalement le verre. La vitesse detransmission et par suite les débits sonttrès grands et l’affaiblissement du signalen fonction de la distance bien moindreque dans le cas de la transmission par uncourant électrique.

Forum Newsgroup : Forum dediscussion (sur Internet). Il concernegénéralement un thème particulier et estalimenté par des envois de messages etleurs réponses. Ce type de service estsouvent proposé par un fournisseurd’accès.

FTP (File Transfer Protocol) : Protocolede transfert de fichiers, selon un protocoleInternet TCP/IP.

FTP (serveur) : Se dit d’un ordinateurraccordé à l’Internet et conservant ungrand nombre de fichiers mis à ladisposition d’autres utilisateurs par FTP.

Gb, Gb/s : milliard de bits, milliard de bitspar seconde.

Géostationnaire : position d’un satellitede télécommunications sur une orbiteparticulière (équatoriale) qui le rend fixe

par rapport à la Terre. Ce type de satelliteest couramment utilisé comme mode detransmission par Internet, en concurrenceavec les câbles sous-marins, mais pour laseule voie de retour correspondant auxdébits les plus élevés.

GIX (Global Internet eXchange) : plate-forme permettant des échanges de traficentre réseaux backbone internationaux.

Hardware : « quincaillerie ». Désignetout ce qui fait partie du matériel dans unordinateur. Opposé à Software (logiciel).

Haut débit : désigne des liaisons vers lesusagers d’Internet permettant des débitssupérieurs à ce qu’autorise la lignetéléphonique ordinaire (54 Kb/s).

Hébergeur : opérateur assurant pour sesclients tout ou partie de la gestion d’un siteInternet. Les prestations vont de laconception du site à la maintenancephysique des ordinateurs.

Hôte : ordinateur connecté à Internet etcapable de traiter l’information reçue ouémise par cette voie selon les normespropres au réseau (protocole TCP/IP).

HTML (HyperText Markup Language) :Langage utilisé pour coder des pagesWeb.

Http (Hyper Text Transfer Protocol) :Protocole de transfert de pages Web.

Hub (and spokes) : Moyeu (et rayons).Structure de réseau en forme d’étoileétablissant des relations entre un centre(hub) et des points périphériques parl’intermédiaire des rayons (spokes). Touterelation passe alors par le hub. Cettestructure est fréquente dans les réseauxde transport aérien, maritime, terrestre.Les réseaux de télécommunications y ontrecours lorsque les coûts de commutationsont faibles par rapport aux coûts detransmission Ainsi Internet présente deshubs caractéristiques : Londres, NewYork, Francfort, Paris…

Hypermédia : ensemble des types demédias associés à l’hypertexte(animations, image, son).

Hypertexte : hypertext. Système dereprésentation et de diffusion unitaire

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d’informations documentaires éparpilléessur différents sites d’un réseau.

IAB (Internet Architecture Board) :organisme chargé de la normalisationmondiale et de l’architecture générale duréseau Internet.

i-mode : Internet et e-mail « de poche »,accessible à partir d’un appareil mobile(téléphone cellulaire. La technologie utiliseun terminal portatif analogue à untéléphone cellulaire relié à l’Internet. Ilpermet des applications de messagerieécrite, d’images, photos et de jeux àdistance.

Infostructure : ensemble de moyensauxiliaires (matériels, logiciels, procéduresetc.) convoyant et traitant l’informationnécessaire au fonctionnement d’unréseau. Par exemple, pour le réseauInternet, les procédures de routageappartiennent à l’infostructure.

Infrastructure : ensemble de moyens debase (ordinateurs, câbles, satellites etc.)grâce auquel un réseau (comme Internet)peut fournir ses services.

Intelligence artificielle : Artificialintelligence. Discipline relative autraitement des connaissances et duraisonnement par l’informatique.

Interactif : qualifie les matériels, lesprogrammes ou les conditionsd’exploitation qui permettent des actionsréciproques en mode dialogué avec desutilisateurs ou en mode réel avec desappareils.

Interface : jonction entre deux matérielsou logiciels leur permettant d’échangerdes informations par l’adoption de règlescommunes, physiques ou logiques.

Internaute : utilisateur des servicesd’Internet. En fonction des fréquences deconnexion et d’une durée minimaled’utilisation, on le distingue de l’utilisateuroccasionnel.

Internet Phone : programme permettantde téléphoner sur l’Internet en utilisant unmicro et un haut-parleur.

Intranet : réseau interne privé basé surles techniques de l’Internet pour

interconnecter les différents bureaux d’uneentreprise.

IP (Internet Protocol) : protocole utilisésur l’Internet pour acheminer lesinformations sur le réseau.

IRC (Internet Relay Chat) : systèmepermettant la téléconférence par écran etclavier sur l’Internet.

ISOC : (Internet SOCiety) organismechargé de promouvoir le réseau Internetau niveau international. ISOC regroupe16000 membres répartis dans 180 pays et150 organisations. Elle finance et hébergesur son serveur les normes issues destravaux de l’Internet Engineering TaskForce (IETF), groupe d’ingénieurs et dechercheurs chargés de faire évoluer lesstandards de communication en prônant leconsensus et la démonstration desolutions opérationnelles.

Lan (Local area network) : Réseaulocal. Réseau d’équipementsinformatiques proches les uns des autres(dans un rayon de 1 km maximum)généralement au sein d’un mêmeétablissement.

Kb, Kb/s : Kilobit, Kilobit par seconde :mille bits, mille bits/seconde.

Langage formel : langage qui utilise unensemble de termes et de règlessyntaxiques permettant de communiquersans aucune ambiguïté (par opposition àlangage naturel).

Lien : pour les réseaux, synonyme deconnexion. Pour l’Internet, relation logiqueentre plusieurs documents.

Listage : Listing. Document en continuproduit par une imprimante d’ordinateur.

Mail : Courrier.

Man (Metropolitan Area Network) :Réseau métropolitain. Réseaud’infrastructure d’Internet situé dans unegrande agglomération ou une régionmétropolitaine et constitué de liaisons àhaut débit

Mailing list : Liste de diffusion. Envoiautomatique de messages à une série dedestinataires dont les adressesélectroniques sont données dans une liste.

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Modem : modulateur-démodulateur :dispositif électronique qui convertit dessignaux électriques entre un ordinateur etune ligne téléphonique. Son débit maximalest exprimé en bits par seconde.

Mot de passe : suite de caractères tenuesecrète par un utilisateur qui lui permet des’identifier lorsqu’il se connecte sur unordinateur.

Moteur de recherche : logiciel utilisé pourdes recherches (de mot, de thème, delieu) sur des bases de donnéesaccessibles par le réseau Internet. Lesplus puissants sont Alta Vista, Google,Lycos, Voilà, Yahoo !.

NAP (Network Access Point) : Pointd’accès au réseau. Lieu où unfournisseur d’accès peut se connecter auxgrandes artères (backbone) du réseauInternet.

Navigateur : Browser. Programmed’exploration de l’Internet.

Net : raccourci pour désigner l’Internet.

Numérique : adjectif opposé à analogiqueet caractérisant les modes de traitement etde transmission des informations à basede valeurs discrètes, par exemple binaire(0 et 1).

On line : En ligne. Signifie la présenced’une connexion active à Internet.

Orbite basse : orbite de satellite tournantautour du globe à une altitude de 1000 à1500 km. Moins coûteux que les satellitesgéostationnaires, ils sont utilisés pour destélécommunications Internet dans les deuxsens.

RNIS (Réseau Numérique à Intégrationde Services) : réseau crée par l’opérateurfrançais France Télécom pour assurer deforts débits.

RTC (Réseau Téléphonique Connecté) :il s’agit du réseau de téléphonie fixe quipermet de se connecter à l’Internet.

Assistant personnel : Personalorganizer. Appareil de poche comportantdes fonctions informatiques debureautique (agenda, répertoire), qui peutêtre connecté à un ordinateur fixe pourrécupérer ou transcrire des informations. Ilpeut aussi être connecté à Internet par le

protocole WAP (Wireless ApplicationProtocol).

POP (Post Office Protocol) : Point deprésence. Protocole permettant à uninternaute de relever le courrier envoyé àson adresse et stocké sur un serveurdonné (dit serveur POP) en utilisant uneliaison Internet standard à partir den’importe quel ordinateur connecté auréseau. L’accès POP est le point d’accèsau réseau Internet offert par unfournisseur d’accès à Internet.

PPP : protocole de liaison directe austandard Internet et par ligne téléphoniqueentre deux ordinateurs.

Portail : Gateway. Ensemble de pagesproposées par un opérateur pour faciliterl’entrée d’un internaute dans le WorldWide Web. Un portail offre des servicesd’information, des fonctions de recherche,des renseignements, des adressesélectroniques gratuites pour lamessagerie. Il contient souvent desmessages publicitaires.

Propriétaire : qualifie un réseau(infrastructure, infostructure et services)crée à l’usage exclusif d’une entreprise.

Protocole : convention régissant aumoyen de normes techniques lescommunications entre les machines quiopèrent sur Internet.

Réseau : Network. Désigne un ensembled’ordinateurs reliés entre eux. Unensemble d’utilisateurs interconnectés parune liste commune constitue un réseau.

Serveur : ordinateur qui offre des servicesà des ordinateurs-clients, par le Web.

Service universel : connexion installéepermettant une utilisation des diversappareils de technologies nouvelles, etnotamment du réseau Internet, par unensemble d’individus sur un territoiredonné. La règle de « service » est fixéepar l’Etat ou la collectivité territoriale. Ellerépond à des critères d’équipement fondésnotamment sur la taille des lieuxd’habitation à desservir, sur des normesd’accessibilité (distance). Le serviceuniversel est donc révisable et peuttoujours être amélioré.

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SIG (Système d’InformationGéographique) : GIS (GeographicalInformation System). Type de logiciel àexpression cartographique combinant unlogiciel de base de données avec unlogiciel de cartographie et éventuellementde télédétection satellitaire. Les donnéesgéographiques géoréférencées constituentle support de données multiples etcomplexes, sociales, économiques,environnementales etc., pouvant êtrediversement combinées entre elles. Cetype de logiciel est très utile pourl’aménagement du territoire.

Site ou site Web : ensemble de pagescorrespondant à une même adresse URLproposée sur l’Internet par un opérateur.

SMTP (Simple Mail Transfer Protocol) :Méthode servant à assurer le service ducourrier électronique à des ordinateursnon reliés en permanence à l’Internet.

Société de l’information : sociétéhumaine dont la principale ressource et larichesse potentielle et réelle estl’information. Elle se caractérise par desservices nouveaux et de nouveaux usagesnés des développements et de laconvergence des technologiesinformatiques, des télécommunications etde l’audiovisuel. Internet est au coeur decette révolution. Les enjeux et les usagespolitiques, économiques, sociaux etculturels de cette société qui prend peu àpeu la place de la société industrielle sontconsidérables.

Spam : Message électronique publicitaireou contenant un virus, qui encombre leréseau du courrier électronique.

Surfer : se promener sans but précis surle Web.

TCP/IP (Transmission ControlProtocol/Internet Protocol) : protocolede connexion utilisé sur l’Internet, mis aupoint en 1974. Il assure leconditionnement en paquets del’information véhiculée sur Internet, sonacheminement, le contrôle de latransmission et la recomposition despaquets à l’arrivée.

Télécentre : commerce pratiquant lavente de services téléphoniques etéventuellement de télécopie et de petite

bureautique. Particulièrement développéau Sénégal et dans des pays où leconcept de cabine téléphonique (à piècesou à carte) est inadapté au comportementsociétal, il peut être privé ou faire partied’un dispositif de service associatif oupublic.

UMTS (Universal MobileTelecommunication System) : norme detéléphonie mobile en cours dedéveloppement. Elle permettra d’atteindredes débits élevés d’information.

URL (Uniform Resource Locator). :Manière de désigner une ressource del’Internet au moyen d’une adresseélectronique précédée d’un préfixedépendant de la ressource concernée.

Virus : parasite logiciel destiné à perturberle fonctionnement d’un ordinateur.

WAP (Wireless Application Protocol) :protocole de communication Internet sansfil. Il s’applique particulièrement auxtéléphones cellulaires, mais aussi auxordinateurs portables.

Weblog : site Web personnel crée et gérépar un logiciel de publication automatiqueet simple, où s’expriment surtout desopinions personnelles relatives à unévènement, mais qui peuvent aussi servirà gérer de l’information.

WWW (World Wide Web) : Toiled’araignée mondiale. Ramifiée dansl’ensemble du monde (ordinateurs, câblestéléphoniques, faisceaux hertziens etc.)LLe Web a été inventé au début desannées 1990 par Tim Berners Lee,Ingénieur au Centre européen derecherches nucléaires à Genève(Confédération Helvétique) partie « grandpublic » de l’Internet.

W3C (World Wide Web Consortium) :Organisme crée en 1994 par l’inventeur duWeb et chargé de faire évoluer les normesd’Internet dans un esprit d’ouverture duréseau aux divers utilisateurs.

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