Grande rue
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GRAND’ RUEGRAND’ RUE
GRAND’ RUE
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T E X T E SFalone Conte
Emmanuel Marino Bruno
D E S S I N SColin Geraldine
P H O T O G R A P H I E S(par ordre alphabétique)
Jean-Marc AbélardBarnabas Dieudonné
Yves Osner DorvilFabienne Douce
Junior JovinReginald Louissaint Junior
Milo MilfortGeorges Harry Rouzier
Estailove Saint-Val
Y V E S O S N E R D O R V I Lsur le transport
Y V E S O S N E R D O R V I Lsur le transport
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G E O R G E S H A R R Y R O U Z I E Rsur l’urbanisme
G E O R G E S H A R R Y R O U Z I E Rsur l’urbanisme
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F A B I E N N E D O U C Esur la vie de quartier
F A B I E N N E D O U C Esur la vie de quartier
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B A R N A B A S D I E U D O N N Ésur l’eau et l’assainissement
B A R N A B A S D I E U D O N N Ésur l’eau et l’assainissement
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M I L O M I L F O R Tsur les enfants de rue
M I L O M I L F O R Tsur les enfants de rue
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J E A N - M A R C A B É L A R Dsur les marchés
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E S T A I L O V E S A I N T - V A Lsur les métiers
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J U N I O R J O V I Nsur la réligion
J U N I O R J O V I Nsur la réligion
REG
INAL
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UISS
AINT
JUN
IOR
port
raits
REG
INAL
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UISS
AINT
JUN
IOR
port
raits
Neuf jeunes photographes se saisissent de la ville. De sa Grand’Rue. Dans ses humeurs, ses laideurs, ses paradoxes. Dans sa beauté aussi, celle qui surgitdans l’indicible même et se révèle dans sa pureté là où on ne l’attend pas. Comme pour dire qu’en un clin d’œil, un « arrêt sur image » peut provoquerun ébranlement esthétique, annulant des déjà-vus, et porter loin l’émotion.
Neuf jeunes photographes partis à la conquête de la principale artère de la capitale, dans ses recoins, ses corridors, ses mouvements, ses bruits et sesemballements quotidiens. Déployant une grammaire visuelle qui décline ses codes en délimitant des tranches de temps saisies à l’envolée, ils et ellesnous livrent ainsi des morceaux de vie et des lambeaux de ville mis en lumière par une étonnante magie du regard.
Pas de sujets proprement lyriques dans ces images qui défilent sous nos yeux et qui nous font connaître la trame urbaine de Port-au-Prince telle qu’ellese noue et se dénoue au fil des jours. Peut-être pour que nous puissions dire non ! Pour crier à l’inacceptable. Mais dans ce refus même de ce mondetel qu’il apparaît, nu dans ses dérèglements, comment ne pas s’attarder en même temps sur ce jeune homme dont le regard poignant se perd dans lerayon lumineux de la lucarne d’un taptap. Ou encore sur le sourire de cette jeune fille en rose debout dans l’embrasure de son taudis délabré, incarnationd’un sens esthétique qui dévoile une humanité toujours présente, toujours fragile. La photographie est dit-on un art à la fois élégiaque et crépusculaire.Les photos de cet album semblent vouloir en être un émouvant témoignage.
Nos photographes ont chacun choisi leur champ d’action respectif. Transports publics, urbanisme, vie des quartiers, eau et assainissement, enfants desrues, métiers, religion, portraits. Les images parlent, disent, crient, révélant au passage la sensibilité de celui ou celle qui a su capter un instant d’éternité.Dans le capharnaüm de notre vieille ville, tout bouge. On vend, on joue, on marche, on court, on prie, on tue, on crée, on roule, on dort, on lit, onmeurt, on rêve. On vit quoi ! Et on nous invite à voir, à regarder, à s’indigner sans doute, mais aussi à découvrir le talent de ces jeunes pour cet art quicomme tout autre allie technique, éthique et esthétique. Des textes et dessins disent et tracent aussi ici des sensibilités toutes différentes, dans unrapport étroit de résonnance avec les images et le souci de faire émerger dans le domaine du journalisme une combinaison constructive de métiers quise complètent : photographie, écriture, dessin, design. Beau travail en vérité qui mérite d’être chaleureusement salué.
P R É F A C E
par Michèle Duvivier Pierre-Louis, Présidente - FOKAL
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Autour de ce mélange d’histoire et de passion, des vies fascinantes se rattachent aux enceintes du marché Hyppolite. Aussi artistique et extravagantqu’il puisse paraître, aussi nombreux sont ceux qui attendent de lui au quotidien, une miette de survie. A proximité, dans son enceinte cohabitent desvendeurs et vendeuses courageusement débrouillards, guettant inlassablement les bontés du quotidien. Mère et père d’un ou plusieurs enfants à nourrir,payant l’écolage et le loyer, leurs journées typiques se déroulent tantôt dans les nuages méditant leurs soucis, tantôt un rire éclair entre commères etcompères ou tantôt un sourire avenant faisant la causerie aux potentiels clients. De parts et d’autres des périmètres de ce monument se disposent dessections à la fois différentes les unes des autres, mais aussi complémentaires. Une section remplie de produits alimentaires pour le maintien du corpsd’une grande partie de la population, une autre garnie de cosmétiques pour la beauté de plus d’un. Les sections artisanales jonglent des couleursfrappantes alors que des objets mystiques répandent l’odeur perçante ou atténuante des recettes magiques à l’haïtienne. Dans ses entrailles, comme unemère, le marché accueille des vies somnolentes courbées par les défis de la vie et désireuses d’être reproduites pour le meilleur. Malgré les coups marquantsde la vie, comme l’incendie de mai 2008, elles restent confiantes d’un jour nouveau. Face à cette épée de Damoclès, chacun façonne sa vie.
M A R C H É H Y P P O L I T E
par Falonne Conte
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Sarah Pierre est très jeune, elle mène pourtant sa vie. Agée de onze ans à peine, elle n’a jamais mis les pieds à l’école. Déjà au grand matin de sa vie,ses obligations pèsent considérablement lourd. Enfant elle aussi, elle est la nourrice de sa jeune sœur de quatre ans. Elle s’emploie quotidiennement àla nourrir, lui donner son bain, la surveiller et tout le reste. Elle n’a jamais connu son père. Sa mère avec qui elle vit, part tôt le matin pour vaquer àses activités et ne rentre qu’a la tombée de la nuit afin de subvenir aux besoins de la famille. Comme une adulte, Sarah s’occupe aussi de la maison eny faisant le ménage et la nourriture. Durant la journée, elle est pas mal occupée avec ses tâches domestiques. En conséquence, elle n’a nullementle temps de jouer ou de se délasser d’une quelconque manière. Au retour de sa mère le soir, elle gagne une certaine liberté. Cependant, elle est tropfatiguée pour penser à autre chose que le sommeil. Babysitter ! Enfant-adulte ! Enfant-mère ! Quel nom peut-on donner à Sarah ? On y arriverapeut-être, mais une chose est sûr, elle ne connaîtra jamais ce que les autres de son âge connaissent à onze ans.
S A R A H
par Falonne Conte
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Vous qui, chaque nuit, affrontez la dure épreuve du froid transperçant, de mille flèches, votre corps déjà meurtri par les péripéties de la vie,
Vous qui êtes piétinés depuis des ans par une constitution haïtienne bafouée,
Vous qui dormez, tous les soirs, à même le sol sur la place de la constitution sans rien à mettre sous les dents,
En toute innocence, vous trainez encore solitaires mais, courageux votre lot de misère dû à l’abandon de vos parents démissionnaires,
Les hommes de loi, panégyristes du droit des enfants à un bien être, ne vous ont-ils jamais vus, tout en lambeaux et en larmes aux abords du Champs de Mars ou sur la place de la constitution ?
Dans ce bassin d’eau insalubre dans lequel vous tentez de vous donner un air de fraîcheur en apparence, ne vous ont-ils même pas jeté une œillade ? Mendiants, laveurs de voitures, portefaix, vous errez au quotidien, à votre âge fragile, dans les rues en quête d’un petit pain pour apaiser votre ventreécrasé par la faim continuelle, au milieu des tentations indécentes, lourdes à supporter,
En ce 21ème siècle, vous subissez encore des violences quotidiennes à travers les rues par ceux-là mêmes qui devraient vous protéger et servir,
Gifles, coups de pieds et de pistolets s’abattent, sur votre corps famélique et débile,
En 2014, vous me crachiez encore vos amères désillusions vis-à-vis des centres d’accueil et de l’Etat, tous faillis à leur mission de sauvetage.
D E S O U B L I É S D E L A C O N S T I T U T I O N
par Emmanuel Marino Bruno
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130 Y V E S O S N E RD O R V I L
Né en 1981, il fait desphotos depuis son plusjeune âge. Depuis leséisme, il s’est attelé plusintensément à cette passion. Il suit les ateliersde FOKAL et publie régulièrement dans lesmédias culturels de la capitale et notamment tipiti.biz
Pages : 07, 19, 23, 28, 29,36, 71, 108, 110, 112, 113, 114
G E O R G E S H A R R YR O U Z I E R
Architecte-photographe,il est né à Port-au-Princeoù il vit encore. Il a étudié l’architecture etson amour de l’art et sondésir de proposer une vision personnelle dumonde l’ont motivé à seconsacrer pleinement à la photographie.
Pages : Couverture, 02, 03, 08, 27, 69, 70, 73, 75, 104, 107, 109, 134, Arrière de couverture
F A B I E N N ED O U C E
Née en 1984, elle s’inté-resse à la photographiequ’elle appréhende via letravail en studio, pourensuite sortir de ces murset se forger la main sur le terrain du photorepor-tage. Elle suit la plupartdes ateliers de FOKAL où elle a travaillé en tantque photographe. Elle apublié dans la presse haïtienne mais égalementétrangère (La Presse, Libération, Alternativesthéâtrales).
Pages : 09, 22, 26, 31, 32,33, 61, 65, 67, 68, 80, 81,82, 83, 116, 118, 119, 123,124, 125
B A R N A B A SD I E U D O N N É
Communicateur social et juriste spécialiste endroits fondamentaux, il est un passionné dephotographie. Il veut, via cette dernière, poserles problèmes de la société haïtienne, particu-lièrement ceux qui ontrapport aux droits de lapersonne. Il a suivi lesateliers de FOKAL etpoursuit actuellement ses études à Montréal.
Pages : 10, 25, 30, 60, 62,63, 64, 66, 111, 115, 117
131M I L O M I L F O R T
Journaliste web, il réalisedes investigations à AyitiKale Je, partenariat médiatique entre l’agenceen ligne Alterpresse, lesradios communautaireshaïtiennes et leurs réseaux ainsi que les étudiants de la faculté des sciences humaines de l’université d’État(UEH).
Pages : 11, 34, 87, 89, 90, 92
J E A N - M A R CA B É L A R D
Après de études universi-taires en science diploma-tique, il bascule vers laphotographie et particu-lièrement le photojourna-lisme. Depuis 3 ans, il dirige la section multi-média du quotidien Le Nouvelliste. Il a égale-ment publié à l’interna-tional, pour AssociatedPress, France 24, Washington Post, RadioCanada, Le Floridien, le site Yahoo.
Pages : 12, 20, 21, 37, 38,39, 40, 43, 99, 100, 101
E S T A I L O V ES A I N T - V A L
Preneur de cliché depuisl’enfance, il commence àfaire des photos profes-sionnelles dans les ma-riages. Il s’inscrit ensuiteau CEPEC (académie dephotographie) et suit lesateliers de photojourna-lisme à FOKAL. Ses pho-tos sont régulièrementpubliées dans le quotidienLe Nouvelliste.
Pages : 13, 24, 44, 45, 93,94, 96, 97
J U N I O R J O V I N
Jeune cinéaste haïtien diplômé du Ciné Insti-tute, il est passionné dephotographie. Précédem-ment responsable de lasection « Média » àl’Opération Blessing, il est maintenant photo-graphe indépendant ; il travaille pour l’Aca-demy For Peace and Justice et le Ciné Servicede Cine Institute.
Pages : 14, 46, 47, 48, 50, 51, 53, 54, 56, 76
132 R E G I N A L DL O U I S S A I N TJ U N I O R
Passionné d’images, il fait ses débuts dans laphotographie en 2010.Elle devient alors sa passion et son métier. Attiré par le portrait, il rêve de faire carrière et d’exposer ses travaux à travers le monde.
Pages : 15, 49, 55, 57, 74, 77, 79, 85, 86, 88, 95, 105, 121, 122
E M M A N U E LM A R I N O B R U N O
Certifié en philosophie et en communication sociale, il est journaliste à l’agence en ligne Alter-Presse depuis août 2011,après avoir enseigné lessciences sociales et lacommunication. Il participe à des travaux d’investigation via Ayiti Kale Je et animeune émission radiopho-nique sur la vie dans lesquartiers populaires.
Pages : 91
F A L O N E C O N T E
Étudiante finissante encommunication sociale à la faculté des sciences humaines de l’universitéd’État d’Haïti, elle a collaboré au projet d’enquêtes journalis-tiques Ayiti Kale Je.
Pages : 42, 84
C O L I NG E R A L D I N E
Née à Port-au-Prince le12 février 1988, elle estplasticienne, spécialiséeen dessin et peinture.Passionnée par le réalisme,son travail tend vers unereprésentation crue de la réalité de la vie quoti-dienne, l’expression des êtres.
Pages : 35, 58, 59, 102, 103, 128, 129
Editeur responsable : FOKALWorkshop et Publication coordonnés par Chiqui García (Graphiste), Maude Malengrez (Fokal) etGaël Turine (Photographe), Port-au-Prince & Bruxelles 2014.Impression : Group Impresor ArianePapier : Munken Polar 300 g/m2 (couverture)Munken Polar 150 g/m2 (pages intérieures).
Dépôt légal : 14-10-465ISBN : 978-99970-4-298-9
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konesans ak libète
connaissance et liberté
Cette publication est le fruit d’un travail réalisé autour d’un atelier qui a réuni neuf photographes, une dessinatrice et deux rédacteurs en novembre 2013 à Port-au-Prince, encadrés par le photographe Gaël Turine et la graphiste Chiquinquirá García.
Organisé par FOKAL dans le cadre de son appui au développement du photojournalisme, cet atelier a bénéficié de l’appui du Fonds EWA de Wallonie Bruxelles International.
Prix : 500 HTG - 11 USD
Dépôt légal : 14-10-465ISBN : 978-99970-4-298-9