FtF Newsletter Issue 21 FRENCH - SAA · 2017. 9. 20. · 1986, SG 2000 a fini par s’étendre à...

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Numéro 21 Bulletin de l’Association Sasakawa pour l’Afrique Sommaire Programme QPM/Semences régional page 6 Renforcement des capacités en Guinée page 13 Amplification des transferts de technologie au Malawi page 14 Accélération du rayonnement de la vulgarisation au Nigéria page 17 Nourrir l’Avenir Mars 2005 suite à la page 2 D ix-huit pays d’Afrique subsaharienne consomment chacun plus de 100 000 tonnes de riz par an, ce qui représente un total de 19 millions de tonnes. En 2004, l’Afrique subsaharienne en a produit quelque 13,2 millions de tonnes et importé 5,9 millions de tonnes. Le riz est la principale importation alimentaire de la région après le blé et ce, au prix de précieuses devises. Le Nouveau riz pour l’Afrique Il est possible que les aspirations de développement de l’Afrique se réalisent en 2005. En janvier, le Projet de développement du Millénaire de l’ONU a remis à Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unies, un rapport indépendant indiquant comment les Objectifs de développement du Millénaire pourraient être atteints grâce à un programme concerté d’investissements bien gérés dans l’infrastructure, l’agriculture, la santé et l’enseignement, à une augmentation de l’aide publique au développement, à un allègement général de la dette et à un nouvel accord sur la libéralisation du commerce au round de négociations de Doha. En mars, ce message sera renforcé par la Commission pour l’Afrique du premier ministre britannique Tony Blair. On espère ardemment que les pays du G8 s’engageront en juillet à accélérer la réduction de la dette et à au moins doubler l’aide publique au développement entre 2005 et 2015. 2005 - année de la percée de l’agriculture africaine? La paix semble s’installer de plus en plus en Afrique. Un certain nombre de conflits persistants s’apaisent. Encouragés par les deux grands artisans de la paix que sont Thabo Mbeki d’Afrique du Sud et Olusegun Obasanjo du Nigéria, les Africains ont commencé à résoudre eux-mêmes leurs propres conflits. Le Kenya, Monty Jones (deuxième à partir de la droite) reçoit le Prix mondial de l’alimentation pour 2004. Ce prix, créé par Norman Borlaug (à gauche) en 1986, lui a été décerné pour ses travaux de développement du riz NERICA, une variété particulièrement adaptée aux conditions agronomiques de l’Afrique occidentale. J usqu’à récemment, le Nigéria était le plus gros importateur de riz thaïlandais, alors que l’Afrique subsaharienne jouit de conditions agro-écologiques qui lui permettraient de produire tout le riz qu’elle consomme et même d’en devenir un exportateur net. Le riz est cultivé depuis longtemps en Afrique. La domestication de la sous-espèce Oryza glaberrima dans certaines parties de l’Afrique occidentale remonterait à quelque 3 500 ans. S’apparentant davantage à une herbe, ce riz africain avait un piètre rendement, et ses grains éclataient à maturité. Il y a 450 ans environ, des Portugais ont introduit le riz asiatique, Oryza par exemple, a contribué à faire avancer le processus de paix au Soudan et en Somalie. Enfin, le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) poursuit résolument son plan de développement général. Il est particulièrement encourageant qu’un nombre croissant de pays acceptent le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs. C’est là un pas décisif qui contribuera à attirer l’aide publique au développement et les investissements privés étrangers dont on aura besoin pour transformer l’agriculture africaine dans les années à venir. L’année 2005 pourrait être un tournant.

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  • Numéro 21

    Bulletin de l’Association Sasakawa pour l’Afrique

    Sommaire

    Programme QPM/Semences régional

    page 6

    Renforcement des capacités en Guinée

    page 13

    Amplification des transfertsde technologie au Malawi

    page 14

    Accélération durayonnement de la

    vulgarisation au Nigériapage 17

    Nourrir l’Avenir

    Mars 2005

    suite à la page 2

    Dix-huit pays d’Afrique subsaharienne consomment chacun plus de 100 000 tonnes de riz par an, ce qui représente un total de 19 millions de tonnes. En 2004, l’Afriquesubsaharienne en a produit quelque 13,2 millions de tonnes et importé 5,9 millions de tonnes.Le riz est la principale importation alimentaire de la région après le blé et ce, au prix deprécieuses devises.

    Le Nouveau riz pour l’Afrique

    Il est possible que les aspirations de développement del’Afrique se réalisent en 2005. En janvier, le Projet dedéveloppement du Millénaire de l’ONU a remis à KofiAnnan, secrétaire général des Nations Unies, un rapportindépendant indiquant comment les Objectifs dedéveloppement du Millénaire pourraient être atteints grâce àun programme concerté d’investissements bien gérés dansl’infrastructure, l’agriculture, la santé et l’enseignement, àune augmentation de l’aide publique au développement, à unallègement général de la dette et à un nouvel accord sur lalibéralisation du commerce au round de négociations deDoha. En mars, ce message sera renforcé par la Commissionpour l’Afrique du premier ministre britannique Tony Blair.On espère ardemment que les pays du G8 s’engageront enjuillet à accélérer la réduction de la dette et à au moinsdoubler l’aide publique au développement entre 2005 et 2015.

    2005 - année de la percée del’agriculture africaine?

    La paix semble s’installer de plusen plus en Afrique. Un certainnombre de conflits persistantss’apaisent. Encouragés par lesdeux grands artisans de la paixque sont Thabo Mbeki d’Afriquedu Sud et Olusegun Obasanjo duNigéria, les Africains ontcommencé à résoudre eux-mêmesleurs propres conflits. Le Kenya,

    Monty Jones (deuxième à partir de la droite) reçoit le Prixmondial de l’alimentation pour 2004. Ce prix, créé par NormanBorlaug (à gauche) en 1986, lui a été décerné pour ses travaux dedéveloppement du riz NERICA, une variété particulièrementadaptée aux conditions agronomiques de l’Afrique occidentale.

    Jusqu’à récemment, le Nigériaétait le plus gros importateurde riz thaïlandais, alors quel’Afrique subsaharienne jouit deconditions agro-écologiques quilui permettraient de produire toutle riz qu’elle consomme et mêmed’en devenir un exportateur net.Le riz est cultivé depuislongtemps en Afrique. Ladomestication de la sous-espèceOryza glaberrima dans certainesparties de l’Afrique occidentaleremonterait à quelque 3 500 ans.S’apparentant davantage à uneherbe, ce riz africain avait unpiètre rendement, et ses grainséclataient à maturité. Il y a 450ans environ, des Portugais ontintroduit le riz asiatique, Oryza

    par exemple, a contribué à faireavancer le processus de paix auSoudan et en Somalie.

    Enfin, le NEPAD (Nouveaupartenariat pour le développementde l’Afrique) poursuit résolumentson plan de développement général.Il est particulièrement encourageantqu’un nombre croissant de paysacceptent le Mécanisme africain

    d’évaluation par les pairs.C’est là un pas décisif quicontribuera à attirer l’aidepublique au développement etles investissements privésétrangers dont on aura besoinpour transformer l’agricultureafricaine dans les années àvenir. L’année 2005 pourraitêtre un tournant.

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    Producteur de riz NERICAen Guinée – les variétésNERICA sont aujourd’huicultivées sur 16 pour cent deszones de culture de riz pluvialde la Guinée.

    sativa, qui avait un meilleurrendement et qui a progressivementsupplanté les variétés africaines dansles zones de culture du riz aquatique.Dans les années 60 et 70, lapromotion de la culture de variétésaméliorées de riz asiatique a mené àleur implantation dans les zonesirriguées comme le bassin du Nigerau Mali et les alentours duKilimanjaro en Tanzanie, où lesapprovisionnements en eau et lesconditions du sol se prêtent à uneproduction intensive. Il n’en restepas moins que la majorité du rizcultivé en Afrique est du type pluvial(70 pour cent des agriculteursafricains cultivent du riz pluvial oude plateau) et que les variétésafricaines sont mieux adaptées auxconditions locales, même si leurpotentiel de rendement reste faible.En Côte d’Ivoire, à l’Associationpour le développement de lariziculture en Afrique de l’Ouest(ADRAO), un groupe de chercheursdirigé par le Dr Monty Jones de laSierra Leone a lancé un projet quivise à améliorer des variétés localesde riz bien adaptées aux conditionsafricaines, en les croisant avec desvariétés asiatiques à fort rendement.Ils ont sélectionné l’une des sous-espèces africaines les plusrépandues, Oryza glaberrima, et

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    Nouvelles orientations de la vulgarisation agricole

    l’ont croisée avec Oryza sativa. Lecroisement de ces deux sous-espècesavait déjà été réalisé de par le passé,mais avait eu pour inconvénientmajeur que presque tous lesdescendants étaient infertiles. Grâceaux techniques de multiplicationvégétative in vitro et à l’ajout de laitde cacao au milieu de culture (untuyau utile donné par des expertschinois), l’équipe de l’ADRAO a été

    Exposition de produits alimentaires transformés par desvulgarisateurs à une foire agricole de Kankan en Guinée.

    Au début des années 80, le modèleprédominant de vulgarisationagricole était le système«formation et visites» lancé puisénergiquement appuyé par laBanque mondiale. Sur une périodede 15 ans, ce système a été adoptépar plus de deux douzaines de paysd’Afrique subsaharienne auxquelsla Banque mondiale a consenti desprêts dépassant un milliard dedollars. Le système formation etvisites comblait plusieurs grandeslacunes de systèmes antérieurs.Dans ce système orienté sur laproduction et animé par le savoir,le personnel sur le terrain recevaitdes cours fréquents de formationaux nouvelles technologies etvisitaient régulièrement lesagriculteurs clients.

    S’il est vrai que ce système estfortement axé sur ce qui se passe surle terrain, comprend un programmepermanent de formation en milieu detravail et possède une structure degestion intégrée, on a fini par luireprocher d’être coûteux, d’avoir uneportée limitée et de reposer sur unedémarche prescriptive axée surl’offre, au lieu de se prêter audéveloppement de compétences dediagnostic axées sur la demande.

    Après avoir commencé sesopérations au Ghana et au Soudan en1986, SG 2000 a fini par s’étendre à14 pays. Bien que n’étant pas unsystème en tant que tel, SG 2000repose sur la conviction qu’il fautorganiser des démonstrations àgrande échelle sur le terrain, avec

    des parcelles relativementimportantes (0,1 à 0,4 ha), et que lesservices de vulgarisation doiventaider les agriculteurs à obtenir lesintrants recommandés. De plus, SG 2000 consacre la plupart de ses

    moyens aux vulgarisateurs chargésdes programmes de démonstrationsur le terrain : moyens detransport, formation sur le terrainet indemnités journalières.

    en mesure de sauver des embryonsissus des croisements et a fini parréduire la stérilité de la descendance.Appelés NERICA (Nouveau riz pourl’Afrique), ces croisementsinterspécifiques combinent les atoutsdes deux espèces : grande précocité,résistance à la sécheresse et auxdéprédateurs, croissancebuissonnante qui favorise laconcurrence avec les mauvaisesherbes, et rendement nettementsupérieur à celui des espècesasiatiques ou africaines dans desconditions de fertilité des sols etd’irrigation moins favorables.Chaque panicule (inflorescence engrappe) des variétés NERICA porte400 grains environ, contre 100 grainsdans les variétés africaines et 250grains dans les variétés asiatiques.Même avec de faibles apportsd’engrais, les variétés NERICAproduisent 1,5 t/ha. Des apportsmodérés d’engrais, comme dans leprogramme de la Guinée appuyé parSG 2000, permettent de plus quedoubler le rendement des variétésNERICA. Par ailleurs, la teneur enprotéines est plus forte que dans lesvariétés asiatiques. Les variétésNERICA arrivent à maturité 40 à 50jours plus tôt que les variétésasiatiques de riz de plateau (pluvial)auparavant cultivées en Afrique

    occidentale, ce qui veut dire que lesagriculteurs peuvent ajouter une autreculture à leur cycle annuel, parexemple des légumineuses à grains decroissance rapide. En plus d’assurerleur subsistance en périodes de déficitalimentaire, la récolte précocereprésente pour les famillesd’agriculteurs une sourcecomplémentaire de revenus. Du faitde la concurrence des variétésNERICA avec les mauvaises herbes,il faut consacrer moins de temps audésherbage. L’ADRAO a produit plusde 3 000 variétés NERICA, mais lesagriculteurs n’en utilisent aujourd’huiqu’une douzaine environ. Dès lemilieu de 2003, des variétés NERICAavaient été mises sur le marché dansneuf pays d’Afrique occidentale àpartir de la Guinée (Bénin, BurkinaFaso, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana,Guinée, Mali, Nigéria, Sierra Leoneet Togo). Des variétés NERICA ontégalement été mises en commerce en Ouganda et en Républiquecentrafricaine. L’Ethiopie,Madagascar, le Malawi, leMozambique et la Tanzanie évaluentactuellement plusieurs variétés en vuede leur vulgarisation éventuelle.

    C’est en Guinée que la production deriz NERICA a eu le plus d’effetjusqu’à présent. Les premières

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    L’univers africain de la vulgarisation agricole est jonché deprojets, programmes et institutions qui diffèrent dans leursméthodologies, dispositions institutionnelles et mécanismesde financement. Si l’on exclut les gains de productivitéréalisés dans le cas de certaines cultures vivrières, lesprogrammes de vulgarisation officiels ont généralement malservi les agriculteurs.

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    Editorial

    Réduire la faim de moitié - un Objectifdu Millénaire pour le développement

    Au cours des deux dernières années,deux lauréats du Prix mondial del’alimentation, M.S. Swaminathanet Pedro Sanchez, ont coprésidél’Equipe du Projet sur la faim, qui aprésenté des recommandations surles meilleurs moyens de réaliserl’objectif du Millénaire.Christopher Dowswell, directeur dela communication à la SAA, a faitpartie de cette équipe, l’une des dixéquipes du Projet Objectifs duMillénaire constituées sous ladirection du professeur JeffreySachs de l’Université Columbia etfinancées par le PNUD. Lasynthèse des conclusions de ceséquipes de projet sera présentée auSecrétaire général des NationsUnies, Kofi Annan au printemps de 2005.

    Augmenter laproductivité desagriculteursL’Equipe du Projet sur la faimreconnaît qu’il faut adopter unediversité de stratégies de productiondans les principales zones agro-écologiques, mais que toutesces stratégies doivent avoir encommun le rétablissement de lafertilité des sols. Après plus de 30ans d’exploitation, le bilan nutritifdes sols africains est gravementcompromis, et il faut rétablir leurfertilité à l’aide d’engrais minérauxet organiques. L’Equiperecommande notamment d’utiliserplus d’engrais minéraux.

    Sur les terres plus privilégiées, ilfaut intensifier les systèmes deproduction agricole, et toutes lesstratégies d’intensification doiventreposer sur l’emploi d’engrais, lechoix de variétés végétalesaméliorées et des méthodesculturales de conservation du sol. Il est essentiel d’investir dansl’infrastructure des marchés, ycompris dans les transports. Sur lesterres peu productives, où vivent lamoitié au moins des 200 millionsd’Africains qui souffrent de la faim,la nature des agressions

    agroclimatiques et l’éloignementdes marchés commerciaux font qu’ilfaut adopter des technologies moinscoûteuses et à moindre risque. Il estparticulièrement important depouvoir compter sur des rendementsfiables. On aurait beaucoup àgagner du recours à des variétésvégétales et races animalesaméliorées. Un autre objectifprioritaire est de mettre en valeurles ressources en eau et de bien les gérer.

    Filets de sécuritéLa croissance économique ne suffirapas à elle seule à éliminer la faim,du fait qu’un grand nombre despersonnes qui en souffrent viventloin des marchés, dans des ghettosde la faim qui ne profitent pas de lacroissance. Il faut donc mettre enplace des programmes publics deprotection sociale.

    L’Equipe du Projet sur la faimrecommande d’améliorerl’alimentation des orphelins, desmalades et des personnes âgéesgrâce à des programmes de nutritionvisant à assurer la sécuritéalimentaire dans le court terme, deconcert avec d’autres interventionssur le plan de la santé et del’éducation. Elle propose égalementdes programmes ambitieux deprotection sociale axés surl’alimentation, comme lesprogrammes de cantine scolaire etles projets «vivres contre travail»dans les domaines des travauxpublics et de réhabilitation del’environnement. Cela permet dedonner du travail à temps partiel etdes rations alimentaires à despersonnes sous-employées quisouffrent de la faim, tout enaméliorant les ressources naturelleset économiques des zones rurales.

    Faire en sorte que lesmarchés fonctionnentpour les pauvresDans la plupart des pays africains,moins du tiers des produits

    alimentaires d’origine locale passentpar des filières commerciales au-delà du lieu de production. Enachetant plus de produits locauxpour les distribuer dans le cadre desfilets de sécurité proposés, lespouvoirs publics pourraient doublerle marché commercial et contribuerainsi à stabiliser et améliorer lesprix à la production et les cours dumarché. L’Equipe du Projet sur lafaim recommande de mettre enplace un système ciblé de bonssubventionnés pour aider lesfamilles victimes d’insécuritéalimentaire à acheter assezd’engrais et de semences pour uneculture de subsistance.

    Mobilisation des ressourcesL’Equipe du Projet a conclu qu’ilétait possible, d’un point de vuetechnologique, de réduire de moitiéla faim en Afrique d’ici 2015, maisque c’était surtout une question devolonté politique. La réalisation decet objectif exigera de meilleurescapacités de gouvernance et desinvestissements bien plusconséquents dans l’infrastructure,les institutions et la population.

    Le Nouveau partenariat pour ledéveloppement de l’Afrique(NEPAD) estime que l’Afrique

    A propos de Sasakawa Global 2000Les projets agricoles de Sasakawa Global 2000 sont cogérés par deuxorganisations : l’Association Sasakawa pour l’Afrique (SAA) et leprogramme Global 2000 du Carter Center d’Atlanta. La SAA, sous laprésidence de Norman E Borlaug, est l’organisme directeur pour lagestion des projets SG 2000 en Afrique. Par l’intermédiaire duprogramme Global 2000 du Carter Center, l’ancien président JimmyCarter et ses conseillers recommandent aux dirigeants nationaux lespolitiques à adopter à l’appui des objectifs du programme. Les projetsSG 2000 sont financés par la Nippon Foundation du Japon, dont laprésidente du conseil est Ayako Sono, et le président, Yohei Sasakawa.

    En septembre 2000, les dirigeants du monde entier réunis au siège de l’ONU se sont engagés àréduire de moitié la faim dans le monde d’ici 2015. En Afrique subsaharienne, l’Objectif duMillénaire pour le développement sur la faim prévoit de faire passer d’un nombre estimatif de190 millions en 1996 à 95 millions d’ici 2015 le nombre de personnes souffrant de la faim. Il est navrant de constater qu’au lieu de diminuer, la faim a en fait augmenté en Afrique ettouche aujourd’hui 200 millions de gens tous les ans.

    subsaharienne devra investir aumoins 300 milliards de dollars dansl’agriculture et le développementrural au cours des 15 prochainesannées. Une grande partie de cesinvestissements devra provenir despays africains eux-mêmes. Lesdirigeants africains ont réagi enpromettant de doubler, en moyenne,l’aide publique à l’agriculture dansles cinq prochaines années. Lesdonateurs internationaux devronteux aussi faire plus d’efforts,notamment pour financer ledéveloppement de l’infrastructure etla réhabilitation de l’environnement,qui ont besoin de grosinvestissements. En échange d’uneaugmentation de l’aide étrangère,les dirigeants africains ont convenud’utiliser les fonds publics selon desnormes d’efficacité plus exigeanteset de s’évaluer les uns les autres.En contrepartie, les gouvernementsafricains veulent plus d’autonomiedans la planification de leursprogrammes de développement et lapromesse d’une aide plus généreusede la part des pays de l’OCDE.

    Dr Norman E Borlaug,Président de la SAA

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    variétés y ont été introduites en1997, année où SG 2000 a lancé sesprogrammes de démonstration sur leterrain, en association avec leService National de la PromotionRurale et Vulgarisation (SNPRV).Plus de 26 000 parcelles de sélectionet de démonstration gérées par lesagriculteurs ont été plantées en rizNERICA en Guinée depuis 1997,dans le cadre du programme decollaboration auquel ont participé leministère de l’Agriculture, l’ADRAOet SG 2000.

    Aux dires de Tareke Berhe,coordonnateur de la SAA pour le rizen Afrique et directeur de SG 2000pour la Guinée, il est relativementfacile d’augmenter la production deriz en Afrique grâce à la diversité devariétés améliorées qui sontaujourd’hui disponibles, et enadoptant de meilleures pratiquesculturales, notamment en ce quiconcerne la gestion de la fertilité dessols. De plus grands problèmes seprésentent en aval de la production :il faudrait améliorer les techniquesde battage, de polissage et de triagedes grains. Le riz importé d’Asiecontinue de l’emporter franchementsur la majorité du riz local, parce que

    les pratiques post-production restentencore très primitives et donnent unproduit de qualité inférieure. Encombinant de bonnes techniques deproduction et de meilleurestechniques post-production, onpourrait mettre sur les marchésurbains un riz NERICA de qualitéqui pourrait se comparerfavorablement au riz importé d’Asieou des Etats-Unis. «Il est essentielque l’Afrique cesse d’importer lesdenrées de base qu’elle peut produireelle-même», déclare NormanBorlaug, président de la SAA.Chaque fois qu’un gouvernementafricain privilégie les céréalesimportées au détriment des céréalesde production locale, il prive sespetits agriculteurs de ventescommerciales potentielles.

    Cette situation est particulièrementdésastreuse dans les pays sans accèsà la mer, où les frais élevés detransport des céréales importéesdonnent un avantage compétitif auxproducteurs locaux. Pourtant, despays comme le Mali importent du rizpour leurs marchés urbains au lieu depromouvoir l’amélioration de laqualité dans leurs propres réseaux decommercialisation du riz local. Les

    variétés NERICA de l’ADRAO ontsuscité beaucoup d’enthousiasmedans de nombreux pays africains etde la part des donateurs. Pour leNEPAD (Nouveau partenariat pour ledéveloppement de l’Afrique), le rizNERICA représente l’une des«pratiques optimales» du continent.Le gouvernement japonais et laBanque africaine de développementfournissent aujourd’hui des fondssupplémentaires pour accélérer la

    recherche et le développement dansce domaine et en particulier ladiffusion des variétés NERICA danstoute l’Afrique. Aux yeux dudirecteur général de l’ADRAO,Kanayo Nwanze, le riz NERICAn’est rien moins qu’une «culturemiracle», le résultat d’une applicationrigoureuse de la démarchescientifique et d’une coopération etde partenariats hors pair en rechercheet développement.

    Le Nouveau riz pour l’Afrique suite de la page 2

    Nouvelles orientations de la vulgarisation agricole suite de la page 2

    Désireux d’améliorer leursmoyens de subsistance grâceà des activités devalorisation, les agriculteursdemandent auxvulgarisateurs des conseils enmatière de post-production.

    «L’un des problèmes communs àtous ces systèmes publics devulgarisation», explique MichaelAbu Foster, directeur de SG 2000pour l’Ouganda, «est qu’ils sontrarement financés pour offrir unservice de vulgarisation universelaux petits agriculteurs.» Lesvulgarisateurs opèrent souventdans l’ensemble du pays, maisdisposent rarement de budgetssuffisants pour être actifs dans plus

    de 15 à 20 pour cent de tous lesvillages. En outre, il arrive souventque les activités sur le terrain soientplus ou moins suspendues pendantles temps morts entre les projetsfinancés par les donateurs. Biensouvent, les vulgarisateurs n’ontguère d’autre choix que de rester àproximité de leur base pendant cespériodes de battement.

    Externalisation desservices consultatifsDès le milieu des années 90, lesévaluations du système «formation etvisites» réalisées par des organismesexternes et par la Banque mondiale,tant en Afrique qu’ailleurs, ont sonnéle glas de cette approche et ont rendules responsables plus réceptifs àd’autres moyens d’assurer desservices de vulgarisation agricole.De nouveaux modèles mis au pointen Amérique latine ont rallié de plusen plus de partisans. Il s’agissait deservices de vulgarisationdécentralisés dans leur organisationet leur gestion, plus sensibles auxbesoins des clients et très souventconfiés au secteur privé.L’externalisation des servicesconsultatifs repose sur la convictionqu’elle représente une solutionintrinsèquement plus efficace que la

    prestation par des services publics,étant donné les nombreux problèmesde l’emploi dans la fonctionpublique, l’insuffisance des budgetsopérationnels et le modèledescendant d’établissement despriorités et des systèmes de gestion.On part du principe que lesprestataires privés ont tout intérêt àoffrir des services efficaces et qu’ilspeuvent déployer leurs effectifs enfonction des fonds opérationnelsdisponibles pour desservir de façonréaliste le territoire qui leur estaffecté.

    Une innovation importante desnouveaux services de vulgarisationest que les utilisateurs peuventindiquer, par simple vote à mainlevée, les principales activités pourlesquelles ils désirent recevoir desservices. Cette responsabilisationintégrée permet aux agriculteurs demodifier les plans des chercheurs etvulgarisateurs s’ils ne sont pasd’accord avec eux. Les agriculteursne changent pas nécessairement lesrecommandations techniques, maispeuvent déterminer pour quellesactivités agricoles les techniciensdonneront des recommandations, enfonction des résultats de larecherche. Ce mécanisme risque decontrarier certains chercheurs etvulgarisateurs dont les projets s’en

    trouvent perturbés, et il y aégalement un risque de conflitavec les mandats et les conditionsdu financement. Les servicesconsultatifs assurés par le privé sesont avérés efficaces dans le cas dutabac et d’autres cultures degrande valeur qui exigent desproducteurs spécialisés : thé, café,coton, cacao et certaines cultureshorticoles. La méthoded’externalisation des services dansle cas des producteurs spécialisésest généralement simple et lerecouvrement des coûts est intégrédans le processus decommercialisation, grâce à unprogramme de rachat. Leprestataire des services est presquetoujours l’acheteur des produits oubien la prestation des services estconfiée à quelques entrepreneurs,qui ont chacun un territoire biendéfini.

    Le Venezuela a été l’un despremiers à mettre sur pied desservices consultatifs financés pardes fonds publics, mais assurés parle secteur privé. Ces servicestendent à être relativementspécialisés. Il peut s’agir, parexemple, de la production delégumes pour les supermarchés oude la production de cultures de

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    Au service de la santé en Afrique

    Une Ghanéenne recueille de l’eau dans un bassin sous les yeux duPrésident Jimmy Carter et de Rosalynn Carter, récemment de visiteen Afrique. Elle montre comment elle filtre l’eau destinée à laconsommation dans un filtre de nylon pour empêcher à sa famille decontracter la dracunculose. Dans les pays comme le Ghana où cettemaladie est endémique, le filtrage de l’eau joue un rôle capital dansl’éradication de la maladie.

    Aujourd’hui, le nombre de victimes de la dracunculose a été réduitde plus de 99 pour cent dans le monde entier : alors qu’on recensait3,5 millions de cas en 1986, on en a signalé moins de 16 000 en 2004,et ce grâce à la filtration et à d’autres moyens de prévention. LeCarter Center mène la campagne mondiale pour l’éradication de ladracunculose dans les quelques pays africains où elle sévit encore.

    grande valeur. Un seulentrepreneur assure les servicesà l’échelle nationale parl’intermédiaire d’un personnelrégional, et le style de gestion tendà être assez centralisé. Lesservices offerts sont de grandequalité et le personnel qui les offreest bien formé. Les servicesconsultatifs se concentrentgénéralement sur les collectivitésrurales organisées qui sont déjàhabituées à travailler encollaboration.

    L’exemple de l’OugandaEn Afrique, l’Ouganda a montrél’exemple du financement publicde services consultatifs assurés parle secteur privé en créant lesServices nationaux de consultationagricole (NAADS) en 2000.«Contrairement au Venezuela,l’Ouganda a préféré un systèmetrès décentralisé, et un grandnombre des contrats sont adjugés àl’échelon du «sub-county», la pluspetite unité territoriale degouvernement local. Le processusd’adjudication des contrats qui aété mis en place comprendplusieurs consultations avec desreprésentants des agriculteurs danschaque sub-county. L’éventail des

    Les Carter examinent la pipe filtrante d’un jeune garçon. Portéautour du cou et utilisé comme paille, ce dispositif permet de seprémunir contre la dracunculose, une maladie parasitaire dontl’agent pathogène se multiplie dans les eaux stagnantes.

    Le Ghana reste l’un des pays où cette maladie est la plusendémique. Les effets débilitants de la maladie influentdirectement sur les capacités de production agricole des petitsagriculteurs.

    cultures bénéficiant des services estbien plus large qu’au Venezuela, etles producteurs de cultures associéesreçoivent un appui plus général»,déclare Michael Foster. Les servicessont donc assurés par une diversitéde prestataires, mais la qualité de cesservices n’est pas sans soulevercertaines inquiétudes. Il s’estnotamment avéré difficile d’établirdes liens entre autant de prestatairesdécentralisés et les servicesnationaux de recherche pour laformation et l’assistance technique.De plus, les structures locales dupouvoir risquent de masquer lavéritable influence des agriculteurs,car certains participants aux forumsde consultation ne savent pastoujours pourquoi tel prestataire a étéchoisi plutôt qu’un autre. Il faudraitdonc une plus grande transparencedu processus d’adjudication et unmeilleur contrôle de l’efficacité desprestataires. Le manque decontinuité dans l’adjudication descontrats peut entraîner deschangements fréquents deprestataires ou de longs intervallesentre les contrats. En outre, on a misdu temps à synchroniser la prestationde services destinés à aider lesorganisations d’agriculteurs et laprestation de services techniques.Tout cela a abouti au

    mécontentement de certainsprestataires de services, qui exigentune plus grande sécurité et lagarantie de contrats d’une pluslongue durée.

    On s’interroge beaucoup en Ougandasur la rentabilité du processus endénonçant notamment la courtedurée des contrats et la complexitédes mécanismes d’adjudication. Ilreste très difficile d’amener lesagriculteurs à participer à laplanification du programme, àl’échelle du sub-county, quand degros contrats sont adjugés pour undistrict entier et pour de plus longuespériodes (un ou deux ans). Enfin, defortes pressions politiques s’exercentpour que soit réduit l’intervalle entrele projet pilote et la mise en oeuvre àgrande échelle. Cela veut dire que leNAADS à plus de mal à tirer desenseignements de la périoded’adjudication précédente et à biencontrôler l’efficacité des prestataires.«L’expérience de l’Ouganda, conclutMichael Foster, montre à l’évidenceà quel point il est difficile de venir enaide aux agriculteurs moinsspécialisés qui ne sont pas affiliés àde grandes organisationsd’agriculteurs, et que cela exigeracertains changements. Il faudraaussi faire plus d’efforts pour créerdes associations de producteurs plus

    tournées vers les marchés. Il fautrenforcer le mécanismed’externalisation au niveau du sub-county en augmentant laportée et la durée des contratspour mieux encourager lesprestataires privés.» Bref,l’externalisation des services devulgarisation agricole fait boule deneige en Afrique. Cela est dû enpartie au fait que cette nouvelleapproche est appuyée par lesdonateurs, et en particulier par laBanque mondiale. D’autresdonateurs et intéressés luipréfèrent la prestation publiquedes services. Il faudra doncattendre de voir quels seront leseffets de l’externalisation.D’importantes questions restent en suspens : l’externalisationmènera-t-elle à de meilleuresconditions d’emploi pour lesvulgarisateurs travaillant souscontrat? Sera-t-on plus sensibleaux besoins et exigences desagriculteurs? Sera-t-il possible derecouvrer les coûts auprès desagriculteurs dans le cas descultures de subsistance? Enfin,pourra-t-on atteindre une plusgrande proportion d’agriculteurspar le biais d’accords contractuelssur les normes de rendement?

    suite de la page 4

  • Comme les sélectionneurs demaïs sont de plus en plusnombreux à s’intéresser au QPM,les compétences en sélectionvégétale sont de plus en plusrecherchées. Bien que la sélectiondu QPM s’apparente à denombreux égards à celle du maïsordinaire, elle exige descompétences spéciales pour lamanipulation du gène opaque-2 etde ses modificateurs. Cescompétences sont nécessaires,notamment quand lessélectionneurs désirent transformeren QPM du maïs élite ordinaire.Pour répondre à ce besoin, SG2000 s’est acquis la collaborationde Surinder Vasal, qui a joué unrôle pilote dans la recherche sur leQPM, a été sélectionneur de maïsau Centre internationald’amélioration du maïs et du blé(CIMMYT) et a compté parmi leslauréats du Prix mondial del’alimentation en 2000. «En 2004,Surinder Vasal a mené troismissions d’étude en Afriquesubsaharienne. Les principauxobjectifs étaient de stimuler laconversion de maïs élite ordinaireen QPM, de faire des

    6

    Le Programme QPM/Semences régional de SG 2000

    de la qualité. Ces trois dernièresannées, on a fait beaucoup d’effortspour utiliser efficacement les tableslumineuses, qui constituent un outilimportant dans le contrôle et lemaintien de la valeur en protéines.De plus, SG 2000 oeuvre avecplusieurs partenaires à la mise enplace d’un réseau de laboratoiresrégionaux et nationaux pourappuyer les diverses activitésd’amélioration du QPM et deproduction de semences. Ceslaboratoires sont chargés d’analyserle pourcentage de tryptophaneprésent dans les protéines. Lesrésultats de ces analyses, en plus del’examen sur table lumineuse,permettront de vérifierquantitativement la valeur enprotéines. «Pour le moment, ditWayne Haag, des laboratoiresrégionaux ont été établis enEthiopie, au Nigéria et auZimbabwe, et des laboratoiresnationaux ont été établis ou sont enpasse de l’être au Ghana, auMozambique et en Ouganda, et desefforts sont en cours pour établir unlaboratoire national à l’UniversitéAhmadu-Belo dans le Nord duNigéria.»

    En octobre 2004, l’IITA a organiséun atelier de formation deslaboratoires, financé conjointementpar le CIMMYT, l’IITA et SG 2000. Ce stage a été dirigé parBussie Maziya-Dixon de l’IITA etpar Jaime Cesati du CIMMYT.Evangelina Villegas, colauréate duPrix mondial de l’alimentation en2000 les a aidés à préparer le

    Lancé en janvier 2003, le Programme QPM/Semencesrégional de SG 2000 contribue aux efforts qui visent àsubstituer le maïs à forte teneur en protéines (QPM) au maïsordinaire et à renforcer les réseaux de semences dans les paysoù SG 2000 a des projets en place.

    recommandations sur le groupageet la recombinaison du matérielgénétique de QPM élite, etd’identifier et combler les lacunesdes efforts d’amélioration du QPMen cours pour faciliter la mise aupoint de nouveaux hybrides élite etde variétés à pollinisation libre»,explique Wayne Haag,coordonnateur régional duProgramme QPM/Semences.

    Ses missions ont mené SurinderVasal à travailler avec dessélectionneurs de maïs et avec lepersonnel de soutien du CIMMYTet de l’Institut internationald’agriculture tropicale (IITA), lesréseaux nationaux de rechercheagricole de l’Ethiopie, du Ghana,du Kenya, du Mozambique et duNigéria, ainsi qu’avec desentreprises du secteur privé commeSeedCo, Monsanto, Premier Seedset Quality Seed. «En plus d’aiderles sélectionneurs à seperfectionner, Surinder Vasalcontribue à faciliter plusd’échanges de matériel génétiqueQPM entre eux», déclare W. Haag.Ces quatre dernières années, SG2000, l’INIA (Instituto Nacional

    de Investigação Agronomica), laBanque mondiale et le CIMMYTont financé les travaux de MilojeDenic, un sélectionneur de QPM.M. Denic a joué un rôle crucialdans la promotion du QPM auMozambique et a beaucoupcontribué aux efforts dans larégion. Il a contribué à instaurer leprogramme d’amélioration duQPM à l’INIA, en obtenant desressources complémentaires pour leprogramme et le personnel chargéde la formation. En collaborationavec les sélectionneurs de l’INIA,il a mené à bien la sélectionadaptative de la variété Obatanpa,qui a permis de lancer la variété àpollinisation libre Sussuma.L’équipe de chercheurs a égalementconverti en QPM plusieurs maïsélite ordinaires et a lancé la variétéà pollinisation libre Matuba-Pro,une variété précoce de maïs corné,en 2004. De plus, M. Denic et lessélectionneurs de l’INIA sontparvenus à développer une forterésistance au virus de la striure dumaïs et au mildiou du maïs dansplusieurs matériaux génétiques deQPM, ce qui profitera nonseulement au Mozambique, maisaussi à d’autres pays africains.

    Formation deslaboratoires Pour qu’agriculteurs etconsommateurs profitentpleinement des avantages du QPM,il faut mettre en place un systèmeefficace de contrôle et de maintien

    Surinder Vasal examine des grains de QPM avec des membresdu personnel de l’IITA à l’IITA au Nigéria

    Miloje Denic (à droite) avec Pedro Fato, directeur duProgramme national du maïs de l’INIA

  • 7

    cours. Les 14 participants ontappris la méthode d’analyse dutryptophane. Le groupe aégalement formé un réseau delaboratoires pour faciliter lacommunication et les échangesd’informations. Il faudraévidemment continuer d’aiderfinancièrement ces laboratoires au besoin, mais la plupart d’entre eux devraient pouvoir devenircomplètement fonctionnels en 2005.

    Appui de la filièresemencesAu cours de l’année écoulée, Pedro Chauque de l’INIA auMozambique a continué à appuyerles activités de production desemences au Malawi, tandis quePeter Sallah, de l’Institut derecherche agronomique (CRI) duGhana, s’est chargé du soutien auSénégal. Ces activités ont étéfinancées par le Programmerégional de SG 2000.

    L’INIA et l’Institut international derecherche sur les cultures des zonestropicales semi-arides (ICRISAT)ont créé au Mozambique une unitéde semences de base qui servirad’intermédiaire commercial entrel’INIA et le secteur privé pour lapromotion énergique des variétésde l’INIA et la production derevenus. Une autre unité desemences de base créée au CRI du Ghana devrait devenircomplètement opérationnelle en 2005.

    Monsanto maintient ses projets deproduire et commercialiser dessemences de base de QPM pour laproduction d’hybrides en Tanzanie.Une nouvelle entreprise desemences, Qualita, s’est créée auMozambique dans le but spécifiquede produire et commercialiser desvariétés de l’INIA.

    Selon les estimations, la productioncommerciale de semences QPMn’aurait pas beaucoup changé entre2003 et 2004 : le total pour les 14pays y était respectivement de 3 743 et 3 793 tonnes (voir letableau). «On estime que de 700 à1200 tonnes de semences de QPMsont commercialisées par desentreprises privées qui s’occupentprincipalement d’activités d’aide ensemences à des pays qui ne figurentpas au tableau. La production totalede semences QPM et leurdistribution en Afriquesubsaharienne frôlent probablementles 5 000 tonnes», déclare W. Haag.La grande majorité des semencesQPM sont de la variété Obatanpaou d’une version resélectionnéed’Obatanpa. Si l’on prend unedensité de semis de 20 kg/haenviron, cela permettraitd’ensemencer quelque 250 000 hapar an. Bien que ce chiffre soitimportant, c’est encore loin dutotal des ensemencements en maïs.

    Le Ghana reste en tête de laproduction annuelle de semencesde QPM, mais sa productionplafonne à 1 500 t/an, tandis quecelle de l’Ouganda augmente

    rapidement. D’autres pays enproduisent des quantitésimportantes, par exemple leBurkina Faso, le Mali, leMozambique et l’Afrique du Sud,et la production devrait continuerd’augmenter dans ces pays. Ons’attend également à une expansionrapide de la production enEthiopie, au Malawi, au Nigéria eten Tanzanie, et peut-être au Kenyaet au Zimbabwe, dans les quelquesannées à venir. La rapidité de cetteexpansion dépendra en grandepartie de la disponibilité d’autreshybrides de QPM.

    Les variétés de QPM àpollinisation libre continueront dejouer un rôle important. L’avantageest qu’on compte beaucoup detransferts de semencesd’agriculteur à agriculteur et uneforte production de semences parles agriculteurs eux-mêmes. A titred’exemple, bien que la productionet la commercialisation annuellesde semences de QPM au Ghana necorrespondent qu’à 10 à 12 pour cent de la superficie totaleensemencée, on estime que lasuperficie totale plantée en QPMreprésente entre 40 et 65 pour centdu total.

    Le QPM et la nutrition infantileSur une période de huit ans,Abenaa Akuamoa-Boateng, agentde la nutrition aux servicesghanéens de la santé, a procédé àune série d’essais de nutritioninfantile dans les villages pourcomparer le QPM au maïsordinaire. Comme l’expliqueWayne Haag, «Ces essais ontmontré à l’évidence que le QPMstimule la croissance desnourrissons et réduit leralentissement de la croissance.L’état général de santé, mesuré parle nombre de jours de maladie parmois, s’est aussi amélioré de façonsignificative, et il y a une fortetendance à la réduction de lamortalité. Ces résultats justifientl’objectif, aujourd’hui partagé parde nombreux intéressés, desubstituer le QPM au maïsordinaire.»

    Tout en démontrant la supérioritédu QPM sur le maïs ordinaire, lesétudes d’Abenaa ont également faitressortir le «problème d’ingestion»associé à un régime à based’amidon : les nourrissons sont

    Abenaa Akuamoa-Boateng des services ghanéens de santé avecdes collègues

    Estimation de laproduction commercialede semences de QPM,2003-04

    Pays 2003 2004t t

    Bénin 73 100

    Burkina Faso 513 311

    Ethiopie 180 80

    Ghana 1 350 1 500

    Guinée 30 125

    Malawi 8 37

    Mali 160 200

    Mozambique 300 150

    Nigéria 80 100

    Sénégal 0 20

    Afrique du Sud 250 250

    Ouganda 739 850

    Tanzanie 50 50

    Togo 10 20

    Total 3 743 3 793

    incapables de consommer assezd’énergie et de protéines pour unecroissance optimale. Dans saquatrième et dernière étude,Abenaa a utilisé du malt pourmodifier la viscosité de la bouilliede maïs, ce qui a permis auxnourrissons de prendre deux à troisfois plus de protéines et d’énergiequ’avec des bouilliestraditionnelles. S’il est vrai que lemalt a stimulé l’ingestion etamélioré la croissance dans le cas du maïs ordinaire comme dans celui du QPM, le régimeQPM-malt s’est avéré nettementsupérieur au régime maïs normal-malt.

    Dans sa publication, QualityProtein Maize, Infant FeedingTrials in Ghana, Abenaarecommande d’utiliser lacombinaison QPM-malt chaquefois que le maïs constitue l’alimentde sevrage. Un autre projet piloteQPM-malt devrait être lancé auGhana en 2005 en partenariat avecdivers organismes ghanéens, laSelf-Help Foundation et SG 2000.L’objectif sera d’établir lesmeilleurs moyens de généraliserl’emploi de la combinaison QPM-malt au niveau national.

  • 8

    L’heure aux distinctions à l’Université Alemaya

    Takele Gebre 1947-2004

    l’introduction et la mise en oeuvred’un meilleur système devulgarisation agricole. Il acontribué à la formation de laplupart des responsables de lavulgarisation agricole qui dirigentaujourd’hui le système devulgarisation. Takele a égalementété directeur national du Projet de vulgarisation agricole duProgramme italo-éthiopien de réhabilitation et dedéveloppement, ainsi que directeurdu Projet de développement ruralArsi et chef de la Division de lavulgarisation et de la formation del’Unité de développement agricolede Wolayita.

    En 1993, Takele Gebre a rejoint leprojet de SG 2000 en Ethiopie enqualité de coordonnateur principaldes programmes locaux, un postequ’il a occupé jusqu’en juin 2001.En juillet 2001, il a été promu auposte de coordonnateur national

    du projet et a assuméentièrement la responsabilité etla direction du projet. Takele afait beaucoup d’efforts pourrapprocher les filières de lavulgarisation et de la rechercheen vue de formuler des solutionsagricoles pratiques. Lapromotion de ces solutions acontribué à accroître laproduction et la productivité desagriculteurs de tout le pays.Takele Gebre étaitparticulièrement attaché audéveloppement agricole enEthiopie en général et àl’amélioration des moyens desubsistance des petitsagriculteurs en particulier. Tousles Ethiopiens se souviendrontlongtemps de l’énormecontribution de cet homme,décédé prématurément, àl’agriculture de son pays. Il manquera beaucoup à sescollègues de SG 2000.

    Des membres du personnel deSG 2000 ont figuré aupalmarès, dont le regretté TakeleGebre, Tesfaye Tesemma de SG 2000 Ethiopie et Tareke Berhe,directeur de SG 2000 pour laGuinée, ainsi que le programmede SG 2000 Ethiopie.

    SG 2000 Ethiopie a étérécompensé pour les efforts qu’il aengagés pour augmenter laproduction agricole et laproductivité grâce à un vasteprogramme de transfert detechnologie, en collaboration avecle service de vulgarisation duministère de l’Agriculture; pouravoir renforcé les liens entre larecherche et la vulgarisation; etpour avoir contribué au lancementdu Programme nationald’intervention en vulgarisation,qui a mené à l’augmentation desrendements des principales

    Distinctions décernées à l’occasion du cinquantenaire del’Université Alemaya d’Ethiopie

    En octobre 2004, l’Université Alemaya en Ethiopie acélébré son 50ème anniversaire et rendu hommage àl’oeuvre de personnes et d’organisations qui ont contribuébeaucoup à la recherche, au développement et à lavulgarisation agricoles.

    Takele Gebre, anciencoordonnateur national duprojet de SG 2000 en Ethiopie, estdécédé le 21 septembre 2004,laissant derrière lui son épouse, safille et ses deux fils. Né en mai1947, il avait obtenu sa maîtrise envulgarisation agricole en 1985 àl’Université de Queensland, enAustralie, et sa licenced’enseignement agricole en 1973 àl’ancien Collège d’Agriculture del’Université d’Addis-Abeba,aujourd’hui Université Alemaya,en Ethiopie.

    Takele comptait parmi les raresexperts de l’Ethiopie, avec plus de26 ans d’expérience dans ledomaine du développementagricole. Il a servi le ministère del’Agriculture dans diversescapacités, y compris à la directiondu Service de la vulgarisationagricole, où il a joué un rôle depremier plan dans la formulation,

    cultures vivrières dans l’ensembledu pays. C’est Marco Quiñones,Directeur régional de la SAA pourl’Afrique, qui a accepté ladistinction au nom de SG 2000.

    Le regretté Takele Gebre s’est vurécompensé pour sa contributionexceptionnelle au développementagricole en Ethiopie et pour le rôlecrucial qu’il a joué dans laformulation, l’introduction et lamise en oeuvre d’un meilleursystème de gestion de lavulgarisation agricole. BizugenetTakele a accepté la récompense aunom de son père.

    Tesfaye Tesemma s’est vu reconnupour plus de 29 ans de travaux àl’Université Alemaya en tant quechercheur et instructeur et pour sacontribution exceptionnelle dans ledomaine de la recherche sur le blédur, le blé tendre et le teff

    (Eragrostis tef) et au lancement deplusieurs variétés.

    Tareke Berhe s’est vu décerner unprix pour son importantecontribution à la recherche sur leteff, notamment pour avoir mis aupoint la technique de croisement

    du teff et avoir lancé un certain

    nombre de croisements et de

    sélections locales qui ont joué un

    rôle important dans

    l’augmentation des rendements de

    teff dans l’ensemble de l’Ethiopie.

  • 9

    SAFE

    UCC, Ghana (licence)

    Alemaya, Ethiopie (licence)

    Makerere, Ouganda (licence)

    Sokoine,Tanzanie (licence)

    KAC, Ghana (diplôme)

    IPR/IFRA, Mali (diplôme)

    Ahmadu Bello, Nigéria (licence)

    Total partiel

    Licence

    Maîtrise

    Doctorat

    Total partiel

    TOTAL

    Programmes de licence et de diplôme pour vulgarisateurs en Etudiants Etudiants milieu de carrière diplômés inscrits Total

    Bourses Etudiants Etudiants d’études diplômés inscrits Total

    Statistiques du SAFE, août 2004

    204

    164

    45

    92

    99

    -

    -

    604

    60

    59

    85

    152

    79

    31

    30

    496

    264

    223

    130

    244

    178

    31

    30

    1 100

    23

    47

    3

    73

    677

    3

    8

    -

    11

    507

    26

    55

    3

    84

    1 184

    Ils ont convenu que touteexpansion future du programmedoit continuer de se concentrer surles vulgarisateurs en milieu decarrière et sur l’apprentissageempirique, en plus de rester axé surla demande, des points essentielsqui ont fait toute l’innovation duprogramme par le passé. «Amesure que s’étend l’initiativeSAFE, il est essentiel de s’assurerde la durabilité du programme unefois que finira l’aide financière duSAFE. Il faudrait également prêterassistance aux associationsd’anciens étudiants du SAFE danschaque pays et les aider à setransformer en associations viablesde professionnels de la vulgarisationagricole», déclare DeolaNaibakelao, directeur du SAFE.

    Il fut convenu à cette réunion que leprogramme devrait oeuvrer avec lesétablissements participants à laformulation de stratégies deformation du personnel pour pallierla pénurie d’enseignantsexpérimentés dans le domaine del’enseignement agricole et del’enseignement de la vulgarisation.«Le programme SAFE exiged’importants effectifs, précise DeolaNaibakelao, et on risque de ne paspouvoir le poursuivre si onn’investit pas dans leperfectionnement du personnel.»

    L’an dernier, le ministère del’Agriculture du Malawi et leCollège d’agriculture de Bunda ontdemandé l’aide du SAFE pour

    mettre sur pied un programme deformation destiné auxvulgarisateurs. Le cursus dunouveau programme de type SAFEest maintenant prêt au Collège deBunda. «C’est la réalisation de tousnos rêves», a déclaré le professeurKanyama-Phiri, directeur ducollège, qui a proposé d’utiliser lemême genre de processus pourétablir le cursus de tous lesprogrammes du collège. A la fin de2003, l’Université de Cape Coast(UCC) a revu le cursus duprogramme SAFE, qui prendradésormais deux ans au lieu de deuxans et demi. Ce changement répondaux besoins exprimés par lesintéressés, qui avaient recommandéde raccourcir la durée duprogramme de formation. L’UCCvoit augmenter le nombre annuel de demandes d’admission, maisaura du mal à y répondre avec uncorps enseignant insuffisant et des ressources financières etmatérielles limitées.

    Au Collège agricole de Kwadaso(KAC) du Ghana, le programmeSAFE qui mène au diplôme retientde plus en plus l’attention desservices publics et privés devulgarisation. Face au succès duprogramme SAFE au KAC, leministère de l’Alimentation et del’Agriculture compte accorder lestatut de collèges agricoles aptes àdécerner des diplômes à desétablissements, comme le KAC, quin’offrent actuellement que des

    Etudiants du SAFE à l’IPR au Mali

    Le Fonds Sasakawa pour l’Afrique de formation à lavulgarisation (SAFE) continue de prendre de l’expansion faceà la croissance de la demande. En avril 2004, les dirigeantsdu SAFE ont tenu un atelier de planification stratégique auMali pour prendre la mesure des progrès réalisés au cours destrois dernières années, identifier les défis et opportunités, etconcevoir des stratégies pour améliorer et étendre leprogramme.

    examiner les moyens de durabiliserle programme. L’une desprincipales préoccupationsmentionnées a été l’absence definancement pour certains étudiants.Les employeurs des districts ontconfirmé leur appui du programmeSAFE. Ils ont promis que tous lesmembres de leur personnelrecevraient un financement intégraldans la mesure où ils demanderaientun congé d’études avant d’adhérerau programme. Ils ont aussi indiquéque les étudiants recevraient leurappui pendant leurs stages sur leterrain.

    Le SAFE a financé et organisé àl’Institut polytechnique rural deformation et de recherche appliquée(IPR) du Mali un atelier destiné auxreprésentants des établissementsparticipant au programme SAFE auBénin, au Burkina Faso et au Mali.Deux délégués d’un établissementde Guinée susceptible d’adhérer auprogramme y avaient également étéinvités. Cet atelier visait à mieuxfaire comprendre le programmeSAFE et à trouver les moyens del’intégrer dans le systèmed’enseignement de l’Afriquefrancophone. Les principauxpartenaires du SAFE au Mali,notamment l’IPR, le ministère del’Agriculture, des Pêches et del’Elevage et les dirigeants du SAFEont signé un protocole d’entente quiprécise les rôles et responsabilitésde chaque partenaire pour la bonnemise en oeuvre du programme.

    certificats. A l’Université Alemayaen Ethiopie, un villagetechnologique a été créé récemmentavec l’aide du SAFE. Il permettrade renforcer la formation pratique etde faire la démonstration detechnologies améliorées auxagriculteurs. Le village disposedéjà d’une variété d’équipementspermettant d’économiser la main-d’oeuvre et de valoriser les produitsagricoles : matériel detransformation, pompes pour puitspeu profonds, barattes, instrumentsaratoires, ruches et extracteurs demiel. Tout cet équipement convientà l’agriculture éthiopienne et est à laportée des petits agriculteurs. LeSAFE a financé divers ateliers toutau long de l’année. L’un d’eux étaitun atelier de formation organisé àl’Université Makerere de l’Ougandapour les représentants de quatreuniversités d’Afrique orientale quiparticipent au SAFE. «Notreobjectif, déclare D. Naibakelao, étaitde sensibiliser les participants auxthéories du programme SAFE et deleur fournir les connaissances etcompétences nécessaires à lagestion efficace d’un programme detype SAFE. Cet atelier aurabeaucoup contribué àl’harmonisation et à l’améliorationde divers programmes SAFE danscette sous-région.»

    L’Université Makerere a récemmentorganisé un deuxième atelier àl’intention des intervenants pour

  • 10

    Agroalimentaire

    «Un grand nombre de cesagriculteurs en récoltentaujourd’hui les fruits, déclareMado. Une plus grande capacité detransformation incite lesagriculteurs à améliorer leurproduction. On voit s’ouvrir denouveaux débouchés permettant detoucher des revenus extra-agricoles.L’agroindustrie devient une réalitédans les zones rurales.»

    La collaboration de la SAA avec laFondation GRATIS au Ghana est unparfait exemple de ce partenariat.Le Ghana Regional AppropriateTechnology Industrial ServiceProject, qui était financé parl’Union européenne et l’Agencecanadienne de développementinternational pour promouvoirl’industrialisation à petite échelle,est devenu la Fondation GRATIS en1999, avec pour mission de «mettreau point et diffuser à l’industrie,notamment aux PME, destechnologies durables etcommercialisables.»

    La SAA et GRATIS ont fait équipeen 1995 pour offrir aux petitsagriculteurs et producteurs une

    technologie agroindustrielleaméliorée, et, en collaboration avecGRATIS et l’IITA, la SAA acontribué à former des techniciensdans la fabrication et le montage del’équipement. La demandecroissante de matériel et de servicesaprès-vente a incité à former leRéseau des fabricants au Ghana en2001. Créé par la SAA et l’IITA encollaboration avec GRATIS, ceréseau comprend neuf ateliersrégionaux de GRATIS et deuxateliers privés. Aux dires deDankyi Dafoor, directeur exécutifde la Fondation GRATIS, «le réseause charge de fabriquer et de vendrele matériel agroindustriel. Parailleurs, il assure un service après-vente, fournit des pièces de rechange, et organise desdémonstrations et des expositions à des foires agricoles etcommerciales tant au Ghana qu’àl’étranger.»

    Un comité technique s’assure quel’équipement de fabrication localeest conforme aux spécifications etnormes de l’IITA, en plus derépondre aux besoins des clients.

    Toshiro Mado en compagnie de participants à un programmede formation de fabricants en Ouganda

    Dans un certain nombre de pays où il est implanté, SG 2000 forme des partenariats pour stimuler ledéveloppement d’un artisanat rural qui, selon Toshiro Mado,chef du programme agroalimentaire de la SAA, «aurait pourmission première de transformer les produits agricoles locauxà l’intention des marchés.» Il y a plus de dix ans, la SAA afait équipe avec l’Institut international d’agriculture tropicale(IITA) pour proposer aux petits agriculteurs des outils etmatériels de transformation améliorés.

    alimentaire chronique. Laproposition comprenait l’achat de deux pompes manuelles pour un approvisionnement fiable en eau potable.

    Le projet a été mené à bien enmoins d’un an et les membres de lacoopérative transformentaujourd’hui les arachides et patatesdouces en différents types deproduits alimentaires, qui sontvendus dans un magasin situé dansle centre agroindustriel.

    Des initiatives ont été lancéeségalement en Ouganda pourpromouvoir la technologieagroindustrielle. Un programme deformation financé par la JICA(Agence japonaise de coopérationinternationale) a récemment étéoffert au Centre de formationprofessionnelle de Nakawa, avecl’appui de SG 2000. Ceprogramme a abouti à la fabricationde trois types différents de machineà battre le riz, qui permettront deréduire les pertes de riz après larécolte. Le vice-président del’Ouganda, qui a été très actif dansla promotion du riz de plateau, avisité l’atelier et rencontré lesparticipants.

    «Trop souvent, l’industrialisationpasse pour une activité urbaine dansles pays d’Afrique», fait observerToshiro Mado. «Nous sommesconvaincus que l’agroindustrie àpetite échelle offre des occasionsinégalées de stimuler l’activité dansles zones rurales et que c’est là unpotentiel qui reste encore presqueentièrement à exploiter.»

    Ce comité fait au réseau desrecommandations sur desmodifications de la conception, latransportabilité de l’équipement etles spécifications des matériaux.

    GRATIS a maintenant étendu sesactivités hors du Ghana, jusqu’àl’Afrique occidentale : il a exportédu matériel agroindustriel auLibéria et au Sierra Leone en 2002et en 2003.

    En juin dernier, la Fondation a reçula visite de Kadie Sesay, ministredu Commerce et de l’Industrie deSierra Leone. Après avoir assisté àune démonstration d’équipementagroindustriel, dont une machine àtraiter le manioc, une presse à huilede palmiste et de palme, un moulinà riz et des batteuses multi-grains,le Ministre a appelé à unrenforcement des liens avecGRATIS et à la création de centresde transfert de technologie auSierra Leone pour la formation àdes activités rémunératrices et lafourniture de matérielagroindustriel.

    De l’autre côté du continent, enEthiopie, l’ambassade du Japon estvenue en aide au personnel dudistrict de Bishan Babile et à lacoopérative d’agriculteurs locale,qui proposaient d’établir un centreagroindustriel, essentiellement dansle but de transformer des produitsissus de cultures résistant à lasécheresse pour la production derevenus. Situé dans la zone EastHaraghe, le district de BishanBabile produit du sorgho, desarachides et des patates douces,mais souffre d’insécurité

    Type d’équipement Bénin Ghana Ethiopie Total

    Râpe 235 367 0 602

    Presse double vis 186 374 0 560

    Fermentateur 44 305 0 349

    Poste d’ensachage 24 264 0 288

    Tamiseuse 44 266 0 310

    Déchiqueteuse 4 34 0 38

    Batteuse multi-grains 76 24 46 146

    Digesteur 5 77 0 82

    Concasseur à mouture humide 60 8 8 76

    Moulin à riz 1 2 0 3

    Moulin à farine 0 0 11 11

    Décortiqueur d’arachides 0 0 44 44

    Total 679 1 721 109 2 509

    Ventes de matériel agroindustriel, août 2004

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    «Les petits réseaux d’irrigation devillage, l’utilisation de variétésaméliorées et les pratiques de gestionde la fertilité des sols ont touscontribué à cette réussite», déclareMarcel Galiba, directeur de SG 2000pour le Burkina Faso.

    La seule ombre au tableau a étél’effondrement du cours des céréales :le prix du maïs a atteint un creux de51 francs CFA le kilo en décembre2003 (l’équivalent d’une dizaine decents le kilo ou de 100 $US la tonne).«Ces cours étaient inférieurs auxcoûts de production», précise MarcelGaliba. «Après avoir dû gérer despénuries, le Burkina Faso devramaintenant apprendre à gérer desrécoltes exceptionnelles.»

    Dans le cadre d’une analyseéconomique, on a calculé les coûts deproduction et le seuil de rentabilité enfonction des apports d’intrants.L’analyse a porté sur trois produitsagricoles et a été basée sur les prixpayés en 2003 aux producteurs deBazega, Nahouri et Zoundweogo. On a constaté que la patate douce,dont de grandes quantités sontvendues au Ghana, a l’avantage defournir des rendements très élevés etde procurer de meilleurs revenus auxagriculteurs que le maïs et le niébé(voir le tableau).

    La culture du niébé est très répandueau Burkina Faso et, alors que lademande ne cesse de croître, on

    estime que le marché potentielapproche les 500 000 t dans la sous-région. Le Burkina en produitdéjà 456 000 t, et compte atteindre640 000 t en 2004. Dans la région duPlateau Central, l’Union desproducteurs de niébé compte plus de400 groupes d’agriculteurs.

    «C’est parce qu’elle reçoit peu depluie et que ses sols sont peu fertilesque cette région mise tant sur leniébé, explique Marcel Galiba. Entre2001 et 2003, les superficiesexploitées ont augmenté de 33 pour cent, et la production aprogressé de 50 pour cent. Dessemences de bonne qualité ont étédistribuées aux agriculteurs pour leurpermettre d’atteindre les objectifs decette année.»

    La campagne de 2004/05 a connu despluies moins abondantes que lacampagne précédente. On estimeque la production de céréales avoisine3 062 501 tonnes, soit 14 pour cent demoins que l’année précédente. LeBurkina devrait cependant avoir desexcédents de 565 000 t.

    La 9ème Journée agricole nationale,en décembre 2004, a été pour tous lesintéressés l’occasion de fixer lesobjectifs pour la campagne à venir.Les agriculteurs se sont notammentengagés à produire quatre millions detonnes de céréales et 600 000 t decoton, et à augmenter de dix pour centla production de niébé et de sésame.

    Une autre priorité nationale estd’augmenter la production de riz. A l’heure actuelle, le Burkina doitimporter quelque 98 000 t, à un coûtde près de 50 millions de dollars,pour répondre à l’augmentation de laconsommation. La productionnationale n’est que de 100 000 t deriz paddy, ce qui équivaut environ à70 000 t de riz blanchi. Pour releverce défi, on a fait l’essai de 33 lignéesde la série WAB (croisementsinterspécifiques Bouaké del’Association pour le développementde la riziculture en Afrique del’Ouest) dans la plaine de Tiebele.On a utilisé deux variétés témoinlocales : FKR21 (ITA257) et FKR41(WAB 56-125). Dix producteurs ontoffert leurs champs pour les essais, et41 ont été invités à une sélectionvariétale participative avec leschercheurs. On a constaté une bonnecroissance végétative et desrendements allant de 1 334 à 5 300kg/ha. Dix-huit lignées se sontavérées supérieures à FKR41, et 12lignées égalaient FKR21. Deuxlignées ont donné des résultatsremarquables, avec des rendementsde plus de 5 000 kg/ha : WAB 24-36-1-B-B et WAB 880-1-38-8-P3-HB.Les producteurs se sont dits fortintéressés par ces deux lignées.

    Du 21 au 23 juin, le Burkina Faso aaccueilli une conférenceministérielle, dont le thème était«L’exploitation de la science et de latechnologie pour accroître laproductivité agricole en Afrique - lesperspectives pour l’Afrique

    Burkina Faso

    fiches par paysSG 2000

    Rendement et coût moyens - maïs, niébé et patate douce (2003)

    Coût des intrants/ha ($US) 137 63 147

    Coûts de production/ha ($US) 406 219 678

    Rendement (kg/ha) 3 268 929 32 767

    Coût à la tonne ($US) 124 236 21

    Prix d’achat moyen au producteur/tonne ($US) 186 350 182

    Maïs Niébé Patate douce

    occidentale» et qui a été organiséeconjointement par USAID, laCEDEAO (Communauté économiquedes Etats de l’Afrique de l’Ouest),l’UEMOA (Union économique etmonétaire ouest africaine) et leCILSS, sous la présidence duPrésident Blaise Compaoré. Lesparticipants se sont prononcésfortement en faveur de labiotechnologie, et le Burkina a en faitdéjà commencé à faire des essais decoton issu de la biotechnologie. AnnVeneman, secrétaire à l’Agriculturedes Etats-Unis, a rappelél’exhortation de Norman Borlaug : «Il ne faut pas manquer la révolutiongénétique». Si l’on veut réduire lafaim de moitié en Afrique d’ici 2015comme le prévoit l’Objectif duMillénaire pour le développement, ilfaudra laisser la biotechnologie jouerun rôle de premier plan, a-t-il été dità la conférence.

    En novembre a eu lieu la première«Journée du Masongo», un colloqueauquel ont participé des agriculteursde toutes les régions agricoles duBurkina Faso pour discuter duMasongo, un cultivar de QPM. Lesproducteurs ont fait ressortirl’importance de semences de bonnequalité, de la disponibilité desintrants et aussi de la création depetites unités agroindustrielles. Ledernier jour, des plats à base deMasongo ont été préparés, y comprisun type de yaourt. Cettemanifestation devrait inciter à utiliserle QPM dans de nouveaux produitsau Burkina Faso.

    La production agricole a de nouveau été remarquable auBurkina Faso, qui, en 2003/04, s’est classé en tête des pays duSahel, avec un excédent céréalier de 1 008 625 t. Il a produitprès de 65 pour cent du maïs de tous les pays du CILSS(Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheressedans le Sahel). La pluviométrie enregistrée dans cinq deszones où opère SG 2000 a été de 1 054 mm sur 63 jours,contre 835 mm sur 52 jours en 2002, également une bonneannée de production.

    Participants à la Journée du Masongo

  • 12

    Ethiopie

    sont intéressées aux méthodesd’application des engrais dans le casdu teff cultivé sur des vertisols,ainsi qu’à la technologie «push-pull», une méthode de luttebiologique contre la pyrale dans leschamps de maïs.

    «On a également étendu le projetpilote de récupération de l’eau lancéen 2002 dans la zone de la RiftValley où le stress hydrique est unproblème. On a construit 24nouveaux ouvrages de collecte deseaux de ruissellement (de 60 m3chacun), dont 18 pour neufnouveaux agriculteurs, et 6 pourceux qui avaient adhéré au projet en2003, mais n’avaient qu’un seulouvrage chacun. Chaque familled’agriculteurs utilisera l’eaurécupérée et l’irrigation au goutte-à-goutte pour pratiquer descultures de valeur, comme celles deslégumes et des fruits, et augmenterainsi ses revenus», explique T.Tesemma.

    Pour multiplier les sources derevenus agricoles, on a intégré uneopération laitière au projet derécupération de l’eau, en partenariat

    On peut cultiver la papaye avec l’irrigation au goutte-à-goutte.

    L’irrigation au goutte-à-goutte permet aux familles d’agriculteursd’augmenter leurs revenus en pratiquant des cultures de valeurcomme celle des légumes.

    avec l’Institut international derecherche sur l’élevage. Unegénisse en gestation a été fournie àchacun des 12 premiers agriculteursà participer au projet pilote, quiavaient tous reçu une formation surles cultures horticoles et laproduction laitière. SG 2000 aaccordé aux participants un créditqu’ils devront rembourser enl’espace de quatre ans. Quelquesagriculteurs ont déjà commencé à lefaire à l’aide du produit de la ventedes légumes et du lait.

    SG 2000, le Centre internationalpour la recherche en agroforesterieet l’organisation éthiopienne derecherche agricole ont signé unprotocole d’entente pour lerenforcement du projet pilote derécupération de l’eau. Lacollaboration entre ces organisationspermettra la diffusion d’arbresfruitiers de valeur et d’arbresfourragers améliorés pourl’alimentation des bovins laitiers, cequi contribuera à une améliorationde la nutrition et à une plus grandesécurité des revenus. Par ailleurs, laculture intercalaire d’arbres etarbustes légumineux permettra derétablir la fertilité des sols.

    «Nous continuons de promouvoirles technologies post-récolte sous la direction de Toshiro Mado, chefdu programme agroalimentaire de la SAA/SG 2000», déclareT. Tesemma.

    SG 2000 contribue aux programmesde vulgarisation et de recherche dugouvernement qui aident àpromouvoir les diverses activités surle terrain du programme SG 2000.

    L’Ethiopie bénéficie d’une récolte record et, selon un récentrapport de l’ONU, la production de la principale campagne2004 a atteint 14,27 millions de tonnes, soit 24 pour cent deplus qu’en 2003 et 21 pour cent de plus que la moyenne descinq dernières années.

    Rendements moyens de teff sur les parcelles de démonstration (2003)Rendement Coûts de Total des Revenu

    moyen (t/ha) production revenus net (birr/ha) (birr/ha) (birr/ha)

    Oromiya East Wollega 1,3 1,1 916,6 1 123,2 2 729,2 2 379,1 1 801,5 1 253,9

    Arsi 1,4 1,4 1 147,9 1 301,6 2 884,0 2 949,3 1 736,1 1 647,7

    West Wollega 0,8 0,8 549,0 546,0 1 665,0 1 504,5 1 116,0 958,5

    Amahara East Gojam 1,4 1,3 1 090,9 1 292,2 2 743,4 2 566,8 1 652,6 1 272,2

    SNNPR Hadiya 1,2 1,1 958,0 1 114,9 2 034,7 1 850,0 986,5 735,0

    † * † * † * † *Region Zone

    † : avec travail de conservation du sol* : sans travail de conservation du sol

    Ce rapport, diffusé par la FAO et leProgramme alimentaire mondial,indique que la production agricole atotalisé 11,49 millions de tonnes en2003. Des pluies abondantes et lerecours de plus en plus fréquent auxengrais et à des semencesaméliorées, notamment pour le bléet le maïs, ont contribué à la fortehausse de la production.

    «Comme on estime à 12,6 millionsde tonnes les besoins alimentairesannuels de l’Ethiopie (en céréales),cela veut dire qu’on dispose d’unexcédent céréalier de 1,67 millionde tonnes. Selon le rapport del’ONU, les besoins alimentairesd’urgence seraient de 387 500tonnes environ, et, pour bien faire, ilfaudrait acheter les produitsnécessaires aux régionsexcédentaires en vue d’aider lesmarchés nationaux», indiqueTessaye Tesemma, coordonnateur

    national intérimaire de SG 2000 en Ethiopie.

    SG 2000 a parrainé 859 parcelles dedémonstration pendant la campagne2004. Ces parcelles étaientconcentrées dans 15 districts desEtats régionaux Oromiya, Amharaet Southern Nations, Nationalitiesand Peoples (SNNP). Lesdémonstrations portaient sur lespratiques culturales de conservationsur des parcelles plantées en maïs àforte teneur en protéines (QPM) eten teff, la céréale la plus cultivée enEthiopie.

    Les démonstrations se sontégalement concentrées surl’efficacité des «broad bed makers»qui servent à préparer des billonspour éviter les excédents d’eau dansles sols argileux saturés (vertisols)et avoir des sols plus propices à laculture, notamment celle du blé.Par ailleurs, les démonstrations se

  • Guinée

    En Guinée, une grande partie des efforts restent concentréssur les variétés NERICA (Nouveau riz pour l’Afrique), et lessuperficies consacrées à ces variétés augmentent rapidementd’une année à l’autre. Selon une étude des experts del’Association pour le développement de la riziculture enAfrique de l’Ouest (ADRAO), il y en aurait eu 58 000 ha en2003. C’est dans la région de Labe que la progression est laplus rapide.

    Parmi les participants aux célébrations de l’Annéeinternationale du riz se trouvaient Yoshio Yatsu, ancien ministrede l’Agriculture du Japon, Ken Fujimura, du PNUD de NewYork et Jean Paul Saar, ministre de l’Agriculture et de l’Elevagede la Guinée.

    Un agriculteur devant son champ de NERICA

    Activités sur le terrain, 2004Production de semences (ha) Formation (personnes) Promotion de la technologie

    Riz (NERICA) 110,0 Transformation 79 Machines post-récolte 3

    Maïs (QPM ) 26,0 Construction de hangars 185 Cribs étroits 2

    Soja 5,0 Construction de cribs étroits 38 PTP de NERICA ** 25

    Niébé 5,0 Fabrication de machines 6 Démonstration sur la fertilité du sol 10

    Mucuna 2,5 Utilisation des machines 25 Soja et niébé 3

    SAFE 3 Construction de hangars 1

    Total 148,5 236 44

    *

    En septembre 2004, une série demanifestations et activités de hautniveau ont marqué l’Annéeinternationale du riz en Guinée.Organisées et financées par leministère de l’Agriculture, lePNUD, la FAO, l’ambassade duJapon et SG 2000, cesmanifestations se sont dérouléessous la présidence de Jean PaulSaar, ministre de l’Agriculture et del’Elevage, et l’invité d’honneur a étéYoshio Yatsu, député au parlementjaponais et ancien ministre del’Agriculture du Japon.

    «Ce fut un grand succès», indiqueTareke Berhe, directeur de SG 2000pour la Guinée. «Le PNUD aaffrété un avion pour amener lesparticipants dans la région deFaranah, où ils ont visité lesparcelles expérimentales deNERICA et les parcelles deproduction, et observé des activités

    post-récolte et agroindustrielles. Ladélégation a par ailleurs inauguré uncentre post-récolte et agroindustrielmodèle financé par SG 2000.»

    On a fait passer plusieurs messagesclés à cette occasion, y compris lanécessité d’utiliser des engrais etd’autres intrants pour la culture duNERICA, l’importance destechnologies post-récolte etagroindustrielles, l’appui dontdoivent bénéficier les groupesd’agricultrices, et le respect del’environnement. D’autrespersonnalités ont assisté à lamanifestation, notamment desreprésentants du PNUD de NewYork et de Guinée, des représentantsde la FAO et de l’ADRAO,l’ambassadeur du Japon en Guinéeet Marcel Galiba, directeur de SG 2000 pour le Mali et le BurkinaFaso, ainsi que plusieurs hautsfonctionnaires.

    En 2004, le programme guinéen apoursuivi ses activités derenforcement des capacitéshumaines et institutionnelles encontinuant à former des agriculteurset des vulgarisateurs de terrain.Citons notamment la formation surplace de 79 femmes dans destechniques améliorées d’étuvage duriz et la formation de six technicienset de 19 agriculteurs dansl’utilisation de machines post-récolte comme les batteuses multi-grains et les polisseuses de riz.Cette formation a été organisée avecl’unité post-récolte de la SAA, qui adélégué du Bénin son expertAntoine Aoga. « SG 2000 a aidé àformer 24 techniciens de terrain quitravaillent pour AFRICAREInternational dans le domaine de lafertilité des sols, explique TarekeBerhe. Par ailleurs, 185 étudiantsde l’Ecole d’agriculture de Mamouont participé à la construction d’unhangar modèle pour machines post-récolte.».

    A l’échelon régional, deux membresde l’équipe de projet ont participé àun stage de formation du Centre

    international pour le développementdes engrais (IFDC) sur la gestionintégrée de la fertilité des sols auTogo, et deux autres ont participé àdes ateliers sur le riz en Côted’Ivoire et au Ghana. Le projet SG 2000 a continué de fournir uneassistance matérielle et techniqueaux établissements nationaux devulgarisation et de recherche.

    «On continue aussi à développer etrenforcer des partenariats, ajoute T. Berhe. SG 2000 a signé unprotocole d’accord avec l’ADRAO.»Autre exemple de partenariat : SG 2000, AFRICARE International,le PEGRN (Projet élargi de gestiondes ressources naturelles) etl’Université de Faranah se partagentles coûts d’études sur la fertilité des sols. En outre, plusieurs desactivités post-récolte se poursuiventen collaboration avec le projetDYNAFIV (Dynamisation desfilières vivrières), une unité duministère de l’Agriculture crééerécemment pour moderniser laproduction agricole et le traitementpost-récolte.

    En oeuvrant en étroite collaborationavec les organismes nationaux devulgarisation, de recherche et dedéveloppement, SG 2000 Guinées’assure de plus en plus del’adoption et de la continuation deses activités. A l’heure actuelle, laplupart des projets agricoles du paysdémultiplient les activitésdémontrées par SG 2000 et utilisentdes technologies qu’elle a mises aupoint. Il y a tout lieu de penser quele ministère de l’Agricultureadoptera les techniques de SG 2000et multipliera les efforts de cettedernière s’il dispose des fondsnècessaires. La création récente duDYNAFIV en est un parfaitexemple.

    * 3 ensembles comprenant batteuse multi-grains, étuveuse et polisseuse de riz ** Parcelle d’essai de production 13

  • 14

    Malawi

    Participants à un stage de formation sur la récupération de l’eau

    Le QPM passe pour uneculture importante chez lesagriculteurs en raison de savaleur nutritive élevée.

    Des hauts fonctionnaires duministère de l’Agriculturechargés de la vulgarisation ont reçuune formation dans les technologiesSG 2000. Le stage de formation aenglobé un tour d’horizon desactivités de SG 2000 au Malawi etdes effets du programme sur lesrendements de maïs : le rendementmoyen des parcelles dedémonstration est aujourd’hui de5,8 t/ha. Il a également porté sur lagestion des engrais, les pratiquesculturales de conservation du sol, laproduction de maïs à forte teneur enprotéines (QPM), la récupération del’eau et les techniques post-récolte.Au total, 172 hauts fonctionnairesdes huit divisions de développementagricole (ADD) du ministère del’Agriculture ont participé à cestage, et chaque ADD a dressé desplans d’action pour la mise enoeuvre des nouvelles technologies.

    Le Malawi souffre d’un déficit enmaïs depuis 1999/2000, desconditions météorologiquesdéfavorables et des politiquesagricoles mal avisées ayant plombéla production de maïs. En 2003/04,la saison des pluies a commencétard dans la plupart des régions duMalawi, et l’ensemble de lacampagne a été caractérisée par desprécipitations peu abondantes etirrégulières, avec de longuespériodes de sécheresse. Laproduction totale de maïs esttombée à 1,72 million de tonnes, cequi a créé un déficit de 467 000tonnes. «Pour redresser la situation,il faut à tout prix augmenter la

    diversification des cultures, adopterdes cultures tolérant la sécheresse etchanger les habitudes alimentaires»,déclare José Antonio Valencia,directeur de SG 2000 pour leMalawi. «Le Malawi dispose debonnes variétés d’arachides, demanioc, de patates douces etd’autres céréales qui pourraientfaire complément au maïs.»

    En juin 2004, une trentaine defonctionnaires du ministère del’Agriculture ont participé à unstage de formation sur larécupération de l’eau, qui anotamment porté surl’aménagement de réseauxd’irrigation efficaces à l’échelle despetits agriculteurs. L’eau de pluie, ya-t-on dit, peut être recueillie etconservée dans divers ouvragescomme des bassins et des citernes,après quoi on peut l’utiliser pourl’irrigation des cultures,l’abreuvement du bétail, laconsommation domestique etd’autres usages productifs. Vingtciternes ont été construites depuis lestage de formation.

    Le QPM passe maintenant pour uneculture importante chez lesagriculteurs du Malawi en raison deson excellente valeur nutritive. Leministère de l’Agriculture a entamédes études sur les avantages duQPM pour la nutrition animale ethumaine, et SG 2000 lui a donnégratuitement deux tonnes de QPMpour ces études. Cette année, on aproduit en tout 37 t de semences deQPM qui seront distribuées auxagriculteurs. Le directeur régional

    pour l’Afrique, Marco Quiñones, afait une tournée du Malawi en mars2004, en compagnie du directeurdes services de vulgarisation duministère de l’Agriculture. Lesdeux visiteurs ont été impressionnéspar le nombre de parcelles deformation à la gestion (MTP), parles systèmes de semis direct et parles ouvrages post-récolte. A la finde sa visite, M. Quiñones arencontré le ministre del’Agriculture, qui l’a remercié pourtout ce que fait SG 2000 pouraugmenter la production de maïs auMalawi.

    «Cette année, nous avons étendunotre zone d’opération à l’ADD deKaronga. Nous allons maintenantopérer dans des ADD qui totalisent5 870 MTP, dont 4 761 serontplantées en QPM, ce qui correspondà 476,1 ha. Les autres parcellesserviront à démontrer le semisdirect», déclare J. Valencia.

    En étroite collaboration avecl’Institut international de recherchesur les cultures des zones tropicalessemi-arides (ICRISAT) et avecl’IDEAA (Initiative pour ledéveloppement et l’équité del’agriculture en Afrique), SG 2000diffuse deux fois par semaine une

    émission radiophonique àl’intention des agriculteurs. «Cetteémission parle d’innovationstechnologiques et de sujetsagricoles, et les agriculteurs peuventnous écrire, et nous répondons àleurs questions. Nous interviewonségalement des agriculteurs sur leursréalisations. C’est une émission quidevient de plus en plus populaire»,conclut J. Valencia.

    Résultats des démonstrations de QPM, 2003/04

    ADD Superficie Nombre Production Plage Rendement (ha) d’agriculteurs totale (t/ha) RDP*

    (kg) (kg/ha)

    Blantyre 62,2 622 271 769 0,250-9,820 4 369

    Machinga 54,0 540 235 886 0,270-9,800 4 368

    Lilongwe 56,5 565 253 337 1,000-9,000 4 484

    Salima 25,6 256 118 122 0,030-9,360 4 614

    Kasungu 11,3 113 74 119 2,000-10,000 6 559

    Mzuzu 42,0 420 227 205 1,010-11,500 5 409

    Total/moyenne 2 516 1 180 438 4 692

    * Programme de développement rural

    On procède actuellement à une accélération des transferts detechnologie SG 2000 au Malawi. L’an dernier, le directeur desservices de vulgarisation agricole a fait une tournée dans le payspour observer les effets des technologies SG 2000 surl’amélioration de la sécurité alimentaire. Depuis lors, leministère de l’Agriculture a conclu qu’un moyen d’échapper aupiège de l’insécurité alimentaire au Malawi serait d’inciter tousles agriculteurs à adopter les technologies SG 2000 de productiondu maïs, vu que le maïs est l’aliment de base du pays.

    Atelier au MalawiEn collaboration avec le ministère de l’Agriculture, SG 2000 organiseraun atelier les 7 et 8 avril 2005 au Malawi sur la promotion d’une sécuritéalimentaire durable grâce au partenariat. Les principaux thèmes de cetatelier seront la nécessité d’intensifier les cultures vivrières, l’importancedes marchés comme locomotive de la production agricole et de lamodernisation de l’agriculture et la nécessité d’adopter des politiquesagricoles judicieuses. On espère que cet atelier, financé par legouvernement du Malawi, contribuera beaucoup au développement et àl’expansion de l’agriculture au Malawi.

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    Mali

    L’équipe de la SAA avec le président Amadou Toumani Touré

    Vente de riz sur un marché local

    Le ministre de l’Agriculture,Seydou Traoré

    Malgré cela, les résultats de2003/04 ont été encourageantsdans l’ensemble : le Mali a eu unexcédent céréalier de près de 200000 t, ce qui l’a placé au quatrièmerang des pays du CILSS (Comitépermanent inter-Etats de lutte contre lasécheresse dans le Sahel) pour laproduction de céréales. Par ailleurs,les précipitations ont augmenté : àtitre d’exemple, dans quatre desrégions où SG 2000 opère, Mopti,Ségou, Koulikoro et Sikasso, lesprécipitations moyennes ont été de1107 mm en 68 jours, contre 823mm en 49 jours la campagneprécédente.

    La communauté internationale n’apas réagi comme elle l’aurait dû àl’invasion de criquets pélerins, qui afait l’objet d’une réunion d’urgencedes représentants de 12 paysafricains à Dakar à la fin d’aoûtdernier. Les 118 millions de dollarsque la FAO estimait nécessairespour faire face à la menace n’ontpas été fournis en totalité. Sur leplan national, le président AmadouToumani Touré et ses 28 ministresont promis de donner un mois deleur salaire. SG 2000 a fait le don

    de 2 000 $US pour contribuer à lalutte contre l’invasion.

    «La situation était des plus graves»,indique Marcel Galiba, directeur deSG 2000 pour le Mali. «Ellemenaçait de réduire à néant lesprogrès réalisés : la récolteexceptionnelle dans le Sahel et lesbons résultats des cinq dernièresannées. La sécurité alimentairerisque de connaître une annéedifficile en 2005. Au Mali, leministère de l’Agriculture a déclarés’attendre à la perte de 450 000 t denourriture sur une récolte prévue de3,1 million de tonnes.»

    Selon Marcel Galiba, le cultivarDenbanyuman, un QPM (maïs àforte teneur en protéines) faitd’excellents progrès au Mali.Introduit en 1996 par SG 2000, cecultivar fait des merveilles danstoutes les zones de culture du maïs.La production de semences adépassé 200 t en 2002. En réponseà la demande des agriculteurs, quivoulaient un QPM jaune (leDenbanyuman est blanc), la variétéCSM 475 a été introduite. Pourrendre le Mali moins dépendant dessemences du Ghana, le Programmenational de recherche sur le maïs aproduit pour la première fois dessemences pré-base de QPM, aprèscollaboration avec le Programmerégional de QPM de la SAA dirigépar Wayne Haag, qui a organisé unstage de formation à Kumasi, auGhana, pour les chercheurs de larégion.

    La collaboration inter-africaine sepoursuit dans le domaine du QPM :le ministère de l’Agriculture duSénégal a acheté au Mali 15 t desemences certifiées (Denbanyuman

    et CSM 475) pour satisfaire lademande de ses propres agriculteurspour la saison des pluies 2004, unetonne de semences certifiées ayantété distribuée pour la campagnesecondaire 2003. En conséquencedirecte, le Sénégal compte cultiverdu QPM sur 2 000 ha.

    Les CREP (Caisses ruralesd’épargne et de prêt), établies pourla première fois au Bénin au débutdes années 90 par Marcel Galiba, sesont implantées au Mali. Oncompte aujourd’hui 15 CREP dansquatre régions, avec un total de 2 614 membres, dont 902 femmes.Les résultats pour 2003 montrentque l’épargne a augmenté de 13 pour cent, tandis que les dépôts àterme atteignent près de 30 000 $US.Les membres ont reçu des prêtstotalisant 65 000 $US, 51 pour centpour l’agriculture, 44 pour cent pourles transactions commerciales et 5 pour cent pour l’élevage.

    «Le principe de base du mouvementdes CREP est d’encourager lapopulation rurale à mobiliser sonépargne, qui peut ensuite servir audéveloppement agricole et au bien-être de ses membres», déclareMarcel Galiba.

    Les CREP ont fait beaucoup pourvenir en aide aux dépositaires etfaciliter la production de semences,en plus d’offrir des plans de créditsur stocks. Dix tonnes d’engrais ontété distribuées aux agriculteurs l’andernier. Elles ont formé unpartenariat solide avec la BMS(Banque malienne de solidarité), quia fourni 38 000 $US en 2003 et 46 000 $US en 2004. Le tauxd’intérêt de 7 à 8 pour cent a permisaux CREP de refinancer sesmembres à un taux de 12 à 15 pour cent par an. Suite à unevisite de Marco Quiñones, directeurrégional pour l’Afrique, en mai2004, 12 membres du personnel dela SAA ont visité le Mali du 21 novembre au 3 décembre 2004pour une analyse des contraintes audéveloppement agricole du pays.Pendant sa visite, l’équipe de laSAA a rencontré plus de 20principaux intéressés. Elle aégalement rencontré le présidentAmadou Toumani Touré, qui leur adonné un aperçu fascinant des défisque doit relever le Mali pour réduirela pauvreté et atteindre ledéveloppement durable.

    L’an dernier, des nuées de criquets pélerins (schistocercagregaria) ont envahi le Mali, mettant en danger l’agriculturedans toutes les régions infestées. Chaque nuée, qui peutrecouvrir 100 km2 et contenir 5 milliards d’insectes, se déplace à raison de 100 km par jour et détruit les pâturages etles champs de culture en quelques minutes. Les pertes derevenus qui en résultent peuvent provoquer l’exode despopulations rurales.

    Prix national moyen des céréales (francs CFA)

    Mois Maïs Millet Sorgho2003 2004 2003 2004 2003 2004

    Mars 101 45 134 55 125 51

    Avril 97 54 134 55 124 57

    Mai 102 56 135 54 125 59

    Juin 97 52 135 54 116 55

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    Mozambique

    L’objectif à long terme du ministèrede l’Agriculture et duDéveloppement rural (MADER) etde PROAGRI II est ledéveloppement d’un «secteuragricole intégré, durable, compétitifet diversifié, qui puisse servir detremplin au bien-être et à lacroissance économique et quis’articule au travers de filières àvaleur ajoutée dont les avantagessont largement répartis». Le secteuragricole devrait contribuer àaméliorer la sécurité alimentaire et àréduire la pauvreté en appuyant lesefforts des petits agriculteurs, dusecteur privé et des organismespublics et privés pour augmenter laproductivité et assurer l’exploitationdurable des ressources naturelles.

    «Pour atteindre cet objectif,PROAGRI II concentrera ses effortssur trois secteurs d’intervention : lespetites exploitations, l’agriculturecommerciale et la gestion desressources naturelles», expliqueCarlos Zandamela, Coordonnateurdu projet SG 2000 pour leMozambique. Le programme seconcentrera sur quatre activitésprincipales : la commercialisation,les services