ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de...

15

Transcript of ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de...

Page 1: ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de validation scientifi que, ' excepté pour l'étiopathie, qui la ... assure le docteur Ben-haiem.
Page 2: ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de validation scientifi que, ' excepté pour l'étiopathie, qui la ... assure le docteur Ben-haiem.

ffi

Lesseptautres méd

Dans le service d'obstétrique de l'hôpital de Strasbourg.

Page 3: ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de validation scientifi que, ' excepté pour l'étiopathie, qui la ... assure le docteur Ben-haiem.

linesqul matchent(R)évolution. Longtemps déconsi-dérées, certaines < thérapies complé-mentaires >> ont désormais droit de citéà I'hôpital.Le Pointa mené I'enquête.

de recourir à I'arsenal chimiquehabituel. Pas question pour autantde les considérer comme une mé-decine alternativ e : < Elles ne préten-dent pas gufrr les maladies et ne sesub stitueront p as à la mé de cine conu en-tionnelle. EIIes resteront complémen-taires>>, assurent en chæur les pro-fesseurs de nos hôpitaux, où ellesont désormais droit de cité.

Si les ThC bénéficient d'un telengouement, c'est aussi en raisonde la série de scandales sanitairesqui ont ébranlé la confiance despatients dans la médecine classi-que: conflits d'intérêts avec leslaboratoires pharmaceutiques,affaire du Médiator... Les ThC ras-surent parce qu'elles apparaissentplus naturelles, plus à l'écoute dupatient, reposent sur une approcheglobale du corps humain et, pourcertaines, comme la médecinechinoise, sont issues d'une tradi-tion millénaire. Mais les réticencesenvers les ThC restent fortes. Ons'en méfie, parce leurs bienfaitsont beau être réels - qu'on les im-pute ou non à un effet placebo -,peu d'études confirment scienti-fiquement leur efficacité. Souventfaute de financements pour lesréaliser. << Quand deux projets de re-cherche clinique sont en czncurrence,celui qui porte sur les médecines dou-ces perd chaque fois >, regrette lenéphrologue Alain Baumelou,directeur du centre intégré de mé-decine chinoise. Il est vrai que lesThC ne peuvent compter sur unpuissant lobby économique

-f-----I t r l.I ..t.

au morns oesFrançais auraientdéjà eu recoursà une thérapiecomplémentaire.

a)TO

CHU françaisproposent desthérapies complé-mentaires tellesque I'hypnose,I'acupunctureou I'ostéopathie.

30^%des patients traitésen cancérolo-gie bénéficientd'une théraoiecomplémentaire.

comme I'ihdustrie pharmaceuti-que. Pourtant, ces thérapies quicontribuent à réduire I'usage desmédicaments pourraientêtre unesolution pour maîtriser les coûtsmédicaux. LAssistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) I'a biencompris, qui les a inscrites dansson dernier plan stratégique 2oro-zor4. Surgoo projets derechercheprévus en Ile-de-France, 9 concer-nent les ThC.

Holistiques. Une petite révolu-tion est en marche, d'autant qu'àcôté des ThC les médecines dites< holistiques >, qui s'appuient toutà la fois sur le physique, l'émotionet I'esprit, font de la résistance. Re-bouteux ou passeu$ de feu vien-nent en aide aux patients qui onttout tenté sans succès. Ici, plusquestion de validation scientifi que,

' excepté pour l'étiopathie, qui larevendique, on parle de <<don>pour expliquer les guérisons ex-traordinaires. Dans le lot, mieuxvaut faire le tri, car le terrain estpropice aux gouous et autres char-latans. C'est la mise en garde durécent rapport du Sénat sur le su-jet (r), qui dénonce les dérives entout genre; thérapeutiques, avec lereiki, par exemple, qui prétendguérir des cancers en détectant unchoc émotionnel à I'origine du mal ;ou sectaires, avec l'<<harmonisa-tion>, quiprône la guérisonparlaprière. < Ces pratiques entraînent lesmalades vers Ie refiis des soins médi-c aux et certaivs en meurent >>,prévientson rapporteur, le sénateurfacquesMézard. Le Point a enquêté sur lesthérapies complémentaires. Petittour d'horizon des méthodes ouiont fait leurs preuves rr. < Dérives thérapeutiques et dérivessectaires : la santé en danger >, awil zor3.

Le Point 2124 | 30 mai 2013 | 73

PAR AUDNEV IEVY

f 'est ce proche qui assure avoirI anêté.la cigarette grâce à desù séances d'hypnose, cette amiequi vous conte les incroyables ef-fets de I'acupuncture sur son in-fertilité, cette grand-mère qui af-firme que le shiatsu a mis fin à sesvertiges ou ce collègue qui jure quelaméditationl'a sauvé de la dépres-sion. En France,les médecines queI'on surnomme <thérapies com-plémentaires > (ThC) jouissentd'un franc succès. De 3o à 6o o/o desFrançais yauraient déjà eu recours.Et voilà qu'elles font désormaisleur entrée à l'hôpital: 16 CHU lesont adoptées. Le Conseil nationalde I'ordre des médecins abeau n enreconnaître et n'en autoriser quequatre - l'acupuncture, I'homéo-pathie, la mésothérapie et l'ostéo-pathie -, elles sont déjà une quin-zaine à avoir pénétré dans lesservices hospitaliers: en gynéco-obstétrique, en pédiatrie, en géria-trie ou en addictologie. |usque dansles plus prestigieux, comme à laPitié, en oncologie, oùr le professeurDavid Khayat s'est entouré d'unhypnothérapeute et d'un acupunc-teur; ou à Cochin, en urologie, oirle professeur Bernard Debré faitappel à des praticiens en shiatsu.On les utilise pour soulager lesdouleurs, mais aussi pourréduireles effets secondaires des chimio-thérapies et prévenir les maladiesen renforçant les défenses immu-nitaires, le tout sans avoir besoin

Page 4: ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de validation scientifi que, ' excepté pour l'étiopathie, qui la ... assure le docteur Ben-haiem.

Hhypnose thérapeutique fait des miracles

Elle a pris place dans une petitesalle au fond du couloir, s'estconfortablement enfoncée dansun fauteuil en cuir molletonné,les jambes étendues sur un pouf.Il est àpeine 8 heures et, ce matin,elle est la première à avoir pousséla porte du Centre de traiLementet de prévention de la douleur deI'hôpital Ambroise-Paré, à Boulo-gne-Billancourt. En face d'elle, leprofesseur f ean-Marc Benhaiem,la voix douce e ttraînanIe. << FermezIes yeux et laissez venir plusieurs v a.-gues qui passeraient de la tête auxpieds>>, suggère-t-il. Les yeux mi-clos, elle inspire profondément et,à chaque expiration, à chaque va-gue qu'elle imagine se dérouler,elle lâche prise et se détend.

Si Marie, 77 ans,.se plie chaquesemaine à ces exercices matinaux,c'est parce que d'horribles douleursI'assaillent, en permanence, dansle dos, le ventre et jusque dans lepérinée, depuis une malheureuseopération voilà huit ans. <<C'estinvivable >>, soupire-t-elle. Elle abeau avoir suivi des séances desophrologie, doublé les doses deson traitement médicamenteux,qu'elle supporte diffi cilement, rienn'yfait. Excepté ces séances d'hyp-nose qui l'aident depuis un mois

74 | SO mai 2013 | Le Point 2124

à évacuer le mal qui prenait, il y apeu encore, toute la place.

<<Chacun possède en soi des res-slurces de bien-être et une faculté às'éuader el trouuer refuge-dans sonimaginaire, assure le docteur Ben-haiem. Au thérapeute, pqr ses sug-gestions, d'aider Ie patient à prendreconscience d e ses capacités. >> Qtand,à l'issue d'un second exercice. ilI'invite à jongler entre des sensa-tions << désagréables >et< agréables>avant de l'aiderà fixer son attentionsur un << poinLneutre ,,unétat sans

Origine Cette technique depsychothérapie a été introduite enmédecine par le professeur Charcot,qui souhaitait étudier I'hystérie.

Indications Traitement des douleursaiguës (en açcompagnement d'un soin)et des douleurs chroniques (migraines,lombalgies, douleurs cancéreusès).Mais aussi pour les addictions au tabac,troubles du comportement alimentaire,dépressions, phobies, stress post-traumatique et troubles sexuels.

Contre-indications Si le patientprésente des troubles psychiatriquesanciens, mieux vaut qu'il soit suiviauparavant pàr un psychothérapeute.

émotions ni jugements, elle semblepour un temps oublier ses sombresruminations. Et jure qtue <<cet étatest si agréable >qu'elle aimerait <<yrester éternellement >>. Non, Marien est p as envoûtée, ni plongée dansun demi-sommeil, mais dans unétat d'hyperconscience, de <pré-sence à ce qui est> qui lui permet demodifier ses pensées comme sesperceptions. Qu'on ne s'y trompepas: la douleur ne disparaît pas,elle s'allège seulement. Car, si l'onse fie aux imageries cérébrales, soushypnose le cerveau fonctionneraitdifféremment et les zones stimu-lées seraient les mêmes que sousmorphine.

Toutefois, la thérapie a ses limi-tes: << Ceux quiintellectualisentet quislnt trlp dans Ie contrôle ont peu'dechance d'y paruenir>>, ditle profes-seur. La patiente suivante est deceux-là. Mariée, deux enfants.Anne* souffre, à46 ans, de spondy-larthrite ankylosante. Elle dit quesa maladie est héréditaire et necroit pas trop en cette médecineparallèle que son généraliste lui aconseillée. Mais, ce matin, la dou-leur était si intense qu'elle n a pashésité à passer deux heures entransport pour soulager son mal.<< Laissez tomber v os bras comme s'ilsétaient I o ur d s c omme du plo mb, sug-gère le thérapeute. Quand uous lessentirez tout àfait pesants et englur-dis, faites -moi signe de I'index. >Raidecomme un piquet, elle reste demarbre. Il tente alors un autre

-#\L-rl Ambroise-Paré, à Boulogne-Billancourt.

Effets ihdésirables Aucun.

Les praticiens La faculté de médecinede Paris-VI délivre un diplôme universi-taire d'hypnose médicale. Consulterle site de la Confédération francophoned'hypnose et de thérapies brèves(CFHTB) : www.cfhtb.org.

Ce que dit la science LAcadémiede médecine la juge efficace pourles gestes invasifs chez I'enfant etI'adolescent, et contre les effetssecondaires des chimiothérapies.

Nos conseils Le patient doit êtremotivé et collaborer. " C'est une danse àdeux >>, at- erltss ent les professionnels.

4oc

)Élo

zIoUql

9

Lâcher prise. Le professeur Jean-Marc Benhaiem en consultation à l,hônital

Page 5: ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de validation scientifi que, ' excepté pour l'étiopathie, qui la ... assure le docteur Ben-haiem.

exercice : << Faisons l'hypothèse que,si Ie corps est plus souple, les nerfiplurront peut-être se relâcher et lesdouleurs s' atténuer Pour cela, visaa-lisez des images quî évoquent Ia sou-plesse, des sons ou des souvenirs plai-sants.>> A ces mots, un sourire sedessine sur son visage. Si, à la finde laséance, elle ditn avoirressentiaucun soulagement, elle reviendrapourtant la $emaine suivante.

|ean-Marc Benhaiem ne soignepas que les douleurs chroniques.Dans son cabinet du 8e arrondis-sement de Paris, il vient égalementà bout des phobies et des addic-tions, des troubles du comporte-ment alimentaire et émotionnels.Et puis il y a ces douleurs neuro-pathiques, dites << fantômes >, qu'ilguérit à jamais: ce fut le cas avecce patient qui, amputé d'une jambe,continuait à ressentirles douleurssuwenues le jour de I'accident.

Le professeur Benhaiem ne pra-tique pas de lourdes interventionssous hypnose mais il reconnaîtque c'est un précieux outil pourlutter contre I'anxiété, notammentavant I'entrée aubloc. En anesthé-sie, le professeur Marie-ElisabethFaymonville fut la première à l'uti-liser au CHU de Liège, il y a unevingtaine d'années. Depuis, I'hô-pital aréalisé pas moins de 7 ooo in-terventions. C'est que les bénéfi cessont bien connust <<PIus détendus,les patients consomment moins demédicaments après I' opération, ilsré cupèrent plus vite et lho spitalis ationdure moins longtemps>>, assureI'anesthésiste Imelda Schwartz-Haehnel, qui la piatique égalementà Colmar, au sein du pôle mère-enfant qu'elle dirige. Les hôpitauxI'ont adoptée en masse. En Breta-gne, une clinique opère désormaisexclusivement sous hypnose et, àAix-en-Provence, des sommes ontété débloquées, avec le soutien dela fondation contre la douleur

. Apicil, pour la diffuser d'ici àI zo4dans tous les services et for-I mer 8oo soignants.; A en croire Imelda Schwartz-p Haehnel, sur les enfants, la tech-à nique ferait des miracles. Parce3 que, << plus sensibles, ils possèdent un\ imaginaire plus dêveloppé etune ca-9 pacité à s'évader bien plus éIevée >,

dit-elle. A I'hôpital Trousseau,I'anesthésiste Patrick Richard vajusqu'à I'utiliser en réanimation,lorsqu'il prend en charge des en-fants brûlés. << En modifiant Ia per-cep tion de s douleurs aîguë s, I'hypnose,Iors d'un acte invasif, permet d'amé-Iiorer Ie uécu du patient >>,dit-il. Surla table d'opération, le docteurSchwartz-Haehnel procède tou-jours de la même façon: elle leurconte des histoires, éveille leurssens, les fait voyager dans leursrêves les plus chers. Cette méde-cine serait également efficace en

gynécologie: elle I'utilise pourréaliser des hystéroscopies, unexamên mené à I'aide d une caméraque I'on introduit dans I'utérus.<< Ilhy pno s e e st utile au moment où Ieg este trop profondne peut être couv ertpar une anesthésie locale, dit-elle.Mais, à tout moment" Ies patientesp euv ent chang er leur fusil d' ép aule etopter pour une anesthésie générale,ce quilesrassure.>>t

< thypnose ou les portes de la guérison >,de fean-Marc Benhaiem, avec FrançoisRoustang (Odile facob, zo8 p., zz,9o e). '* Le prénom a été modifié.

;i

Apaisée. Au CHU de Str:asbourg, I'acupuncture est proposée aux patients depuis une vingtaine d'années.

facupuncture contre Ia douleutOn dit qu'elle guérit le Tout-Paris,les politiques comme les stars, ceuxqui veulent des résultats immé-diats. S'ils viennent chez elle, c'estparce qu'il lui suffit d'un regardpour établirle diagnostic. Elle com-mence toujours par examiner lepavillon de leur oreille, puis elleausculte leurlangue, tâte leurpoulset, avec ses fines aiguilles qu'elleleur plante de Ia tête aux pieds, elleles soigne à tous les coups. NadiaVolfn est pas une sorcière. Elle n apas de don. Son art, assure-t-elle,est << hautement scientifque >>.

D'ailleurs, si elle a accepté denous recevoir, ce rfest pas pourévoquer ses patients, encore moinspour se mettre en avant - on saurajuste qu'elle traîne derrière elle undiplôme de la faculté de médecinede Saint-Pétersbourg, une agréga-tion de neuropharmacologie et unDIU d'acupuncture de la facultéde Montpellier. Dans son cabinetdu 8t arrondissement de Paris, ellene parlera que des résultats scien-tifiques qui ont fait sortir de I'om-bre la discipline, implantée depuisune trentaine d'années en rrr

Le Point 2124 | 30 mai 2013 | 75

Page 6: ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de validation scientifi que, ' excepté pour l'étiopathie, qui la ... assure le docteur Ben-haiem.

rrr France,maisdontl'efficacitévient seulement d'être reconnuepar la Haute Autorité de santé.

Le premier bénéfice de l'acu.puncture, c'est de soulager, à lamanière d'un antalgique,les dou-leurs en tout genre, de la migraineau mal de dos, mais aussi de neu-traliser les effets secondaires (nau-sées, vomissements) induits parles chimiothérapies. En postopé-ratoire, elle permettrait de diminuer jusqu'à 5o o/o les doses demorphine. Ce que I'on sait moins,c'est qu'elle agirait dans la préven-tion des maladies et en faveur dela longévité. Dernièrement, desétudes menées surdesrats àShan-ghai l'ont prouvé, malgré le gènedu vieillissement précoce qui leuravait été injecté.

Les bienfaits de cette médecine,Gilles Andres,le président de lâs-sociation française d'acupuncture,les observe chaque joursurses pa-tients. Ceux-cile surnomment< lesorcier>>, ses proches, <le mara-bout>. Il suffit de I'entendre égre-ner ses succès pour comprendre:en une séance, il serait venu à boutd'une urticaire récidivante, seraitpawenu à guérirles douleurs liéesà une fracture du genou, mais, sur-tout, grâce à un fin diagnostic, àéviter à un patient souffrant deterribles maux de ventre l'ablationde sa rate, préconisée par d'autresmédecins. N'allez pas voir ici unquelconque effet placebo. IJAcadé-mie de médecine a beau affirmerdans son dernierrapport qu'il seraitson principal mécanisme d'action,elle se trompe, si l'on en croit NadiaVolf. Pour le prouver, elle énumèreces études menées avec succès surdes animaux oucette dernière quia porté sur des enfants souffrantde vomissem ents : << En activant unseul point de leur poignet" on s'est renducompte que les troubles cessaientplusrapidement qu'avec I'usage d'un mé-dic ament >>, affirme-t-elle.

Héritée de la tradition chinoise.cette médecine, vieille de quatremille ans, n a rien de miraculeu".Elle repose sur le concept de fluxénergétiques que les aiguilles,appliquées sur les points d'acu-puncture, permettraient de réé-quilibrer. Son approche, aussi, est

76 | 30 mai 2Ol3 | Le Point 2j24

Origine Lun des piliers de la médecinechinoise. Introduite en France auXIX" siècle par le médecin Louis Berlioz.

Indications Douleurs de la colonnevertébrale, rhumatismes, règles doulou-reuses, migraines, névralgies. Troublesfonctionnels : digestifs; respiratoires,sexuels, hormonaux. Problèmes depeau: eczéma, acné, psoriasis, mauvaisecicatrisation. Allergie, troubles anxio-dépressifs et du sommeil, troubles liés àI'arrêt du tabac. Préparation à I'accou-chement et soins en post-partum.

Contre-indications Les phobiouesdes aiguilles. Pour les femrnes encêintes,éviter certains points de stimulation.

Effets indésirables Peu nombreux etbenins. Une recherche menée pourl'OMSà l'échelle mondiale ne recense quer93 événements négatifs sur quinze ans.Parfois de légers hématomes.

Les praticiens Les diplômés d'un DIUou d'une capacité. Le diplôme est réservéaux médecins, sages-femmes et dentis-tes. Consulter le site de lAssociationfrançaise d'acupuncture (www.acupunc-ture-france.com) ou du Syndicatnational des médecins acupuncteursde France (www.acumedsyn.org).

Ce que dit la scienGê En 1979,I'OMSreconnaissait ses bénéfi ces concernant43 maladies. Depuis, leur nombre rt'a faitqu'augmenter, sans pour autant que laréalité de son action et la preuve de sonutilité soient parfaitement établies.Les publications relatives aux essaiscliniques sont très nombreuses: plus de4 ooo citations depuis r97o dans la basePubMed pour la référence Clinical Trials,plus de 3 ooo pour RandomizedControlled TTials.

Nos conseils Deux ou trois séancessont parfois suffisantes.

0est en gynéco-logie-obstétilqueque lh(upunctureest le plusefficacgnotammentchezlesfemmesen(eintes, censéeséviter l'usagedesmédicaments.

radicalement différente : avec elle,le corps humain est pris dans saglobalité et, plutôt que d'enresteraux symptômes, elle s'attaque auxcauses profondes. Lorsque certainspatients viennent pour une dou-leur à l'épaule, il n'est pas rarequ'on leur diagnostique un pro-blème au niveau des poumons;pourune migraine, un déséquili-bre hormonal ou encore, derrièred'indomptables insomnies, undysfonctionnement hépatique.< La dffirence avec Ia médecineconuentionnelle, c'est qu'elle reposesur I'écoute du patient" comme lamé-decine que I'onpratiquait autrefois >,explique Gilles Andres.

Les hôpitaux I'ont adoptée danschacun de leurs centres antidou-leur, dans presque tous leurs ser-vices. Même à la Pitié,le cancéro-logue David Khayat y a recours.Mais c'est en gynécologie-obstétri-que que cette médecine est le plusefficace, notamment chez lesfemmes enceintes, censées éviterI'usage des médicaments. Au CHUde Strasbourg,,où elle est proposéedepuis une vingtaine d'années,plus de 6 ooo patients en béné-ficient chaque année. Ce matin,aux urgences, I'acupunctriceAnnick Bigler en a soulagé une

bonne dizaine. A commencer parcette femme arrivée au terme desa grossesse, dont les contractionsont été déclenchées sans qu'elleabsorbe la moindre substancechimique. Ou encore cette patientequi, après avoir subi deux grosses-ses extra-utérines, craignait unaccouchement prématlr é. << Laséance d'acupuncture I'a apaisée ets on ry thme c ar diaque s' e st stab ilis é >,dit la praticienne, épaulée à I'hô-pital par une douzaine de sages-femmes formées comme elle pourprendre en charge les femmes àtous les stades de la grossesse. Enamont, quand elles sont confron-tées à des problèmes d'infertilitéou pourles accompagnerlors d'unefécondationinvitro. Plus tard, pouratténuer les nausées, les douleurspelviennes et lombaires liées à lagrossesse. Enfin, juste avantI'accouchement, pour assouplir lecol et les muscles du périnée etparfois éviter les péridurales. <<Desétudes sonl en cours pour démontrers on efi c acité p our r etourner un fæ tusqui s e prés ente p ar Ie siè g e >, détaille-t-elle. D'autres sont en cours poursavoir si elle permettrait d'éviterles césariennes r<<Lacupuncture pour les nuls>, de NadiaVof(First Editions, 590 pages, zr,8o c).

Page 7: ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de validation scientifi que, ' excepté pour l'étiopathie, qui la ... assure le docteur Ben-haiem.

Force mentale. Un atelier de méditation dans le service de néphrologie, à la Pitié.

l'léditet poul domptet l'anxiétéQuand il reçoit à I'hôpital, iI a tou-jours un petit sourire aux lèvres,l'æil lumineux et I'air apaisé.Christophe André est surtout heu-reux, en paix ayec lui-même. Quo-tidiennement, ce psychiatre star,spécialiste des thérapies compor-tementales, répète les mêmes exer-cices mentaux de méditation, ceuxauxquels il a été initié en poussantla porte des monastères bénédic-tins puis bouddhiques, après sarencontre avec le traducteur fran-çais du dalai-lama, Matthieu Ri-card. Les mêmes qu'il dispense, àSainte-Anne, à des patients pho-biques, anxieux ou dépressifs queles médicaments n'apaisent pluset que seules ces sessions de << neé-ditation de pleine conscience>> par-viennent à soulager. La dose ? Deuxheures et demie de séances heb-domadaires, pendant huit à dixsemaines, au cours desquelles illeur apprend à vivre une notion

^ empruntée àlaphilosophie boudd-i hique: I'instant prés ent. <<Les pa-fi tients sont prisonniers de leurs émo-j tions, soit ils se noient dans desQ ruminations négatives,soit ils tentent/ . de Ie s fuir en s e disp ers ant, dit-il. Av e câ Ia méditatiory ils comprennent que\ leurs pensées ne sont que des événe-9 ments mentaux, qu'elles peuuentêtre

réelles ou imaginaires. Mais que Ieseul moy en p our qu' elle s p erdent leuremprise est de les accepter.>>

En France, il est le premier àavoir introduit Ia technique à I'hô-pital. C'ëtait il y a huit ans, pour.prévenir les rechutes des troublesanxieux et dépressifs. Modeste,ChristopheAndré dit qu'il n arieninventé, n a fait qu'appliquer leprotocole qu'avant lui le biologisteaméricain |on Kabat-Zinn, pas-sionné de yoga et de bouddhisme,a mis au point dans les annéesr9go. <<II a eu ce coup de génie de co-difi er Ie s te chniques b ouddhique s, Ie sextirp ant du champ de Ia spiritualitépour enfaire un outil de soins. >>

Aujourd'hui, la technique faitfureur. A I'hôpital comme dandson cabinet, il lui arrive de refuserdes patients. Pourtant, il se sou-vient du temps oir les médecins,méfiants et réticents, suspectaientici un endoctrinement, là unedérive sectaire. << Cette technique,fondée sur un apprentissage ration-nel, n' a rien d' empirique >>,martèle-t-il. Les preuves, ce sont les étudesscientifiques qui les ont apportées,faisant peu à peu sauter les pré-jugés. Comme cette publicationqui assure que vingt minutesde pratique journalière trr

z

=5BâzÊ=I5aé66

E

o

l{|.c, l. l+l ballG

@w

TISTVAL7 AU 9 JUIN 201 3

DU I'IYRTPLACE PIËRRF CAUTIËR

TOURS SÂIEYAET PLACE NU

PALAIS DE JUSTICE

1OH / 19H ENTRÉE LIBREtA FRANCOPHONIE A L'HONINEUR

-**.* ffi*u*:n,u&I?,'iF{ff! t@l

Page 8: ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de validation scientifi que, ' excepté pour l'étiopathie, qui la ... assure le docteur Ben-haiem.

lrr suffisent à diminuer I'an-xiété, le stress ou la tendance à lacolère, et que, chez les pat ientsayant vécu au moins deux épisodes dépressifs graves, elle réduitles risques de rechute d'environ4o oio. Ou cette autre étude révé-lant qu'une pratique de huit se-maines, à raison de trente minu,tes parjour, contribue à renforcerle système immunitaire et à diminuer la tension artérielle. Etquand ce sont les électro-encéphalogrammes qui témoi-gnent d'une amélioration desfonctions neuronales, ou les mar-queurs biologiques qui indiquentsur les télomères situés à l'extré-mité des chromosomes un ralentissement du vieill issement cel-lulaire, il n y a plus de doute !

D'ailleurs, la méditation n opèrepas seulement en psychiatrie, à1'hôpital, elle est également utili-sée pour améliorer le quotidiendes patients atteints de lourdesmaladies. <<C'est un outil de pacif-cation intérieure qui influe favora-blement sur le bien-être clinique >>,assure Lisa Letessier, recrutée enzoro parl'Hôpital européen Geor-ges-Pompidou pour animer desateliers thérapeutiques. Au centrede psychologie et de psychiatriede liaison, elle accueille aussi biendes patients des services d'onco-logie, de chimiolhérapie ou enremlsston que ceux envoyes parla cardiologie à la suite d'une greffe

Origine Issue des méditationsbouddhiques, cette pratique existedepuis trois mille ans.

Indications Baisse des ruminationsanxieuses et diminution des rechutesdépressives. Meilleure toléranceau stress et à la douleur dans toutes lesformes de maladies chroniques. Amélio-ration des pneumopathies. Régulationde la tension artérielle. Diminution desmanifestations cutanées du psoriasis...

Contre-indications Chez les Derson-nes qui se sentent angoissées à I'idée derester immobiles, elle peut provoquer unregain d'anxi été;préférez le yoga ou letai-chi. En cas de crise aiguë ou en pleinepoussée dépressive, attendre quelques

78 | 30 mai 2013 | Le troint 2124

ou d'une transplantation. <<Laméditationtes aide à diminuer leursruminations, à redécouurir les petitsbonheurs de la uie. Mqis, surlout. àse réapproprier un clrps dont ils sesentaient dépossédés: les femmes,notamment, après I'ablation d'unsein. > Les séances ne marchentpas àtous les c ottps: <<Lesperslnnestrop ancrées dans des schémas denégativité ou dans I'hypercontrôIeont du mal à adhérer.> Mais il v a

mois avant de se lancer. A éviter en casde dépendance à I'alcool, de crisesd'angoisse ou d'idées suicidaires.

Effets indésirables Aucun.

Les praticiens Ceux répertoriéssur le site de lAssociation pour ledéveloppement de la mindfuhess(pleine conscience):www.association-mindfulness. org.

Ce que dit la science plus de 6oo étu-des internationales attestent des bien-faits de la méditation sur notre santé.

Nos conseils Efficace si I'on s'entraînerégulièrement et si I'on adopte unebonne hygiène de vie. La prâtiquer engroupe peut être réconfortant.

aussi de bel les surpr ises. Acommencer par ces pat ientssouffrant d'acouphènes. << On leura demandé de se concentrer sur dess lns, en p ens qnt qu' ils n'y arnv eraientj amais. Au b out de deux sé ances, leurhyp erac ousie au ait diminué ! >

A la Pitié, la méditation s'estinvitée en néphrologie, grâce auprofesseur Corinne Isnard Bagnis,qui arapporté l'an dernierde Bos-ton un programme de méditationpour ses patients atteints de pa-thologies rénales. Là encore pouraméliorerle confort de vie dè ma-lades tout juste dialysés ou Trans-plantés : < IIs arriv ent à mieux v iureleur hospitalisation, à accepter leurpathologie, et surtlut à se stabiliserémotionnellement >Pour elle. il se-rait urgent d'étendre la pratiqueà d'autres services, comme c'est lecas aux Etats-Unis, où elle est dis- 1pensée dans plus de zoo hôpi taux. F<<La France est enretard, regrette- !elle. Ies médecins, peuform1s à ces itechniques, Ies ignorent souvent et Isont incapables de conseiller les pa- ;tients, > Cette année, un pas a été !franchi: la méditation a obtenu Ison diplôme universitaire, un DU idest iné aux médecins et aux f ;psvchiatres E :

l$ttÉ'ntW,G Uf,,S voUtFmmm.0rffinfRL€t

çfAsS rlo5 etlAkRffs:

Page 9: ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de validation scientifi que, ' excepté pour l'étiopathie, qui la ... assure le docteur Ben-haiem.

l.;ii;.l,:1'ilxii.j$il]i{ii1;;;.{.i(i;il lffiMi.idli]M]:......,b:'l..' l..l '.l. ' l.l.];..ll.:]':.l.ll l l::,ll.::.lll l l i i.?lffiffi

Bien-êtle. Ces patients du service nutrition de la Pitié retrouvent confiance en eux après des séances de qi gong.

l'équilibre gÉceau fl gong

handicap. <<Pour eux, pratiquer lanatation ou la marche à pied s'avèreimpossible, ditl'éducateur, qui dis-pense la discipline depuis six ansà l'hôpital. Avec cette gymnastiquedouce,faite de mouv ements pro gressifset de p o sitions alternée s, ils retrouv ent

non seulement le goût de I'actiuitéphysique, mais surtout un profondbien-être. "Car les bienfaits de cette nrati-que sont innombrables. Set pa-tients ne cessent de lui répéter.éternellement reconnaitirtttr,qu'après une séance ils retrouve-raient le sommeil pendant aumoins trois jours. Et, quand ils s'yadonnent régulièrement, elle ame-nuiserait leurs douleurs auniveaudes articulations et soulagerait leurarthrose. Finalement, tous le disent: ils retrouvent la joie de vivre.Car, derrière le corps, c'est le men-tal que vise cette philosophie, fon-dée sur le yin et le yang, symbolesde l'équilibre des forces de la vie:<< Ils ont souvent une image très néga-tiue de leur corps et d' eux-mêmes. Aue cIe qi gong, ils se réapproprient leurcorps, I'apprécient à nouueau et re-trouvent confance en eux. >>

Ce principe d'harmonisationdu corps et de I'esprit se révèle unprécieux outil dans bien d'autresservices. Quelques blocs plus loin,le qi gong s'est invité voilà un anen rhumatologie. Et il n y a pas qu'àla Pitié qu'il est dispensé: à l'hôpi-tal Clemenceau, à Champcueil(9r) , Thierry Sobrecases rrrSurles injonctions de leurmaître,

Thierry Sobrecases, un éducateursportif diplômé d'Etat, ils enton-nent, assis en ronde, un long cri,puis lèvent les bras et les rebaissent,tout en douceur. fuste avant, ils sesont liwés à une série d'étirements,de contractions et de relâchementsmusculaires pour éveiller leur < qi >(énergie vitale). Plus tard, à coupsde profondes respirations, ils ten-teront de la faire circuler le longdes méridiens qui parcourent leurcorps avant d'essayerde reprendrele contrôle de leurs pensées. D'oùle <gong> (travail). Nous ne som-mes pas dans une secte, au milieud'un groupe de doux illuminés,mais dans le service nutrition duprofesseur |ean-Michel Oppert, àla Pitié-Salpêtrière. Dans la salle,les pratiquants sont des patientstout juste hospitalisés ou suivis deprès par les médecins de l'hôpital :ils souffrent d'obésité et viennentici chaque semaine à ces séancesde qi gong afin de soulager leursgrands et petits tracas liés à ce

80 I 30 mai 2013 'l Le Paint 2124

Origine Lié à la médecine traditionnelle chinoise, cet arténergétique s'est constitué sous l'influence de courants taoiste,bouddhiste et confucianiste. Il rétablit les énergies vitales.

Indications LAcadémie nationale de médecine reconnaît sonintérêt dans le traitement des lombalgies, fibromyalgies, ostéo-porose.Il améliore l'équilibre en réduisant le risque de chutes,la qualité de vie des insuffisants cardiaques, asthmatiques,patients souffrant de bronchopneumopathie, et des diabétiquesobèses; également efficace dans les cas de Parkinson,Alzheimer, schizophrénie, anorexie et dépression nerveuse.

Contre-indications Certaines maladies mentales avancées.grossesse, hypertension.

Effets indésirables Aucun.

Les praticiehs Les titulaires d'un diplôme d,Etat (Dejepsqi gong). Site de la Fédération française délégataire du ministèredes Sports et de la |eunesse: wwwffwushu.fr.

Ce que dit la science En awil, lors du premier colloqueconsacré au qi gong et aux neurosciences, son impact positifsur le cerveau a été établi par le CHU de Caen.

Nos conseils.A pratiquer régulièrement, car ses effetsse manifestent à long terme.

branchesconstituentla médecinetraditionnellechinoise:le qi gong,l'acupuncture,le massage,la diététiqueet la pharmacopée.

oU

-lo

zIôv)q

r i l

â.:*'î,'it1

Page 10: ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de validation scientifi que, ' excepté pour l'étiopathie, qui la ... assure le docteur Ben-haiem.

l l l I 'enseigne à des patientsatteints de la maladie de parkinsonou de troubles neurologiques gra-ves. << IIs sontuictimes de cràmpeî quiIes p araly sent brutalement. Leur s eulrecours, ce sont les traitements médi-c amenteux, p arfois dffi cile s à suppor-ter; dit-il. En trauaillantleur souffIe,ils parviennent à les retarder.i AI'hôpital Manhès, à Fleury-Méro-gis, le professeur I'utilise pour ve-nir à bout des addictions èt soula-

soi g nons p as Ie s p atho Io qie s, mais tra-vaillonslestissus sains etles zones auiles entourent afin de les résorber >, éx-plique-t-elle. Les résultats sont ex-traordinaires et presque immédiats :elle se souvient de cet enfant atteintd'une maladie de Crouzon et obligéde porter_ un masque à oxygèieparce que lapartie inférieure dè sonvisage avait cessé de se développer.< Trois interuentions ont sufi poui queIa zone se ùlveloppe à noui e au r, dit-elle. Ou.enco-re de ces jumeaux quisouffraient de plagiocéphalie, unaplatlssement unilatéral de la voûtecrânienne avec une oreille large_ment décollée. <<Au bout de dîuxséanæs, elles se so.nt symétrisées,leurmere n'enrevenaft pa.s, >

Ostéopathe, elle l'est devenuegrâce à un rebouteux qui, dans lepetitvillage provençal oir elle exer-çait c_omme kinésithérapeute, luisoufflait tous ses clients. Il les gué-rissait en deux ou trois séanies.

( llous nesommespasdesmagidens.l{ous

ger les troubles psychiatriques. neS0ign0nspas< Onne guéritpasles malades,.ànles leS pathOlOgieS,aide simplement à se sentir mieux>>, maii tfaVaifiOninuance-t-il.

Etqu'importesi,fautedefinan- lestisussainsgtcements, lei études scientifiques leS ZOneS qUi lgSfont encore cruellement défaùt, il entOUtgnt afin

l:#:[:',',ï.?J:pî:fl:î,',î l!!;i,ù;i'be',de médecine, .st pio-i' l;;î;i Roselyne Lalauze-avenir à I'hôpital. D'ailleurs, de- Pol, ostéopatnepuis que des patients atteints decancerlui ont conté les extraordinaires bienfaits qu'il a sur leurcorps et leur esprit, i l n'a plusqu'une idée en tête: I'introduireen cancérologie r

ilédecine chinoise à Paristrl,a beau être situé en plein cæur dusacro-saint hôpitat deia pitié_Salpê_trière, sur place, standardiste commemédecins semblent ignorer son exis_tencet <<Le centre intéiré de médecinechinoise? Etes-vous sûVe que celaexiste àI'hôpital?> Assurément, et même au3" étage du pavillon Mazarin, le lonsd'un sombre couloir, oir deux bureaîxlui sont destinés.Ici, pas le moindre pa_tient à I'horizon, maii deux chercheursen blouse blanche qui, derrière leursécrans, se consacrent à cette médecinevieille de plusieurs millénaires et quiréunit sous un même vocable acu-puncture, tai-chi, qi gong massagestherapeutiques et pharmacopée. D'uncôté, le néphrologue Alain Bàumelou,son directeur. De I'autre, Liu Binekai.jeune médecin de Nankin,la lUeËquechinuise de certe discipline. auteuid'une thèse en biologiè moiéculairesur les cancers hépatiques. <<Nousnecher chons p as à imp os ei c ette mé de cinecomme une alternatiue au traitement

. 82 I 30 mai 2013 I te point2124

habituel, mais à evaluer son ffiacit| et àgarantir la qualité des soins. EIIe resteracomplémentaire>>, assure Alain Baume-lou. Si lAssistance publique-Hôpitauxde Paris (AP-HP) a iàauguré le centreen zorr, I'impulsion remonte aux ac-cords signés en2oo7 entre le ministèredes Æfaires étrangères et la République populaire de Chine pour dévelop-per les échanges.I,a médecine chinoise, dispensée par69 praticiens, s'est invitéeiur la '

pointe des pieds dans une quinzainede consultations de lAp-Hp. Et, mal-gré la demande croissante des pa-tients, qui seraient entre jo et 6o a/o àI'avoir utilisée, la discrétion est demise. <Nombreux enclre slnt ceux quin'osent pas en parler à leur m1decin-depeur de sefaire rabrouer>>,regrette lenéphrologue. Si la médecini chinoiseinquiète, c'est parce que les évalua-tions qui confirmeraient son effica-cité clinique manquent cruellement.Neuf projets de recherche viennentd'être lancés. Parmi eux, une étude me-née sur 4oo patients sur les bienfaits de

les bons gestes de l'ostéopathieAvant chaque manipulation, elleausculte minutieusement ses petitspatients, atteints de malformationsau niveau de la boîte crânienne.d'asymétries faciales, de progna-tisme. Des mains, elle palpe certai-nes zones de leur corps, en vérifiela chaleur, en observelacouleuretpose le diagnostic. En cas de doutes,elle a recours aux imageries médicales. r< Elles permetteni de vérifrer lamin€ralité présente dans les os >, djT-elle. Roselyne Lalauze-pol est ostéo-pathe. Elle exerce ses talents au seindu service maxillo-facial de I'hôpi-tal Robert-Debré, à paris. A tifregracieux. Le reste du temps, elledonne des consultations dâns soncabinet du r 3' arrondissement, oùelle prend en charge des cas plusspéciaux. Des patients qui viennentparfois de loin, parce que ses mainsont la réputation d'être miraculeu-ses. Le terme l'horripile: <<Nous nesommes pas des magiciens. Nous ne

I'acupuncture dans les douleurslombo-pelviennes. Ou cette autre ïe-cherche sur une plante chinoise quipourrait faire des miracles auprèjdesdiabétiqles. atteints de pathoibgies ré-nales. < Mak, depuis qyi lAgencînatio_nale de sécuritê du médicamint et des pro_duits de santé a interdit un essai sur uneplante antianoxique, Ies contraintes réale-mentaires pèsent lourdement, soupiieAlainBaumelou.Qu'importe. Pour développer les re-cherches, Ie centre multibiie les parte_nariats avec les hôpitauxïhinois. Desstagiaires sont même envovés deChine p our p r o di guer I e ur's av oir -f air e.Et, cet été, << six internes français reioin_dront les hôpitaux de Ninkin'rr,ant o_rr..Liu Bingkai. Car I'autre cheval de ba-taille, c'est la formation: <Trop d,étu-diants pensent encore qu,il n exiite su,uneseule médecine>, déplore Alajn Ba'ume-lou, qui a réussi, I'an dernier, à intro-duire à Paris-6 huit heures d'initiationdestinée aux étudrants en 4e année.Mais elles ne donnent prr Ë".oi. i.droit de dispenser des âctes I

Page 11: ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de validation scientifi que, ' excepté pour l'étiopathie, qui la ... assure le docteur Ben-haiem.

quand il lui enfallait une trentaine.< l' ai réalk é qu' iI manquait à I a kiné -sithérapie une formarton à l' anatomie.C'est ce que propose I'ostéopathie, quis' attaque aux c ause s, >>

En France, il a fallu attendre laloi Kouchner de zooz et les décretsd'application de zooT pour queI'ostéopathie soit enfin reconnue.Roselyne Lalauze-Pol a bien tentéde mettre au point, en 1998, uneformation en ostéopathie périna-tale et pédiatrique et formé pasmoins de 5ooprofessionnels àl'hô-pital, mais elle reste la seule àl'exer-cer. A Argenteuil, il y a bien saconsæur, Michèle Barrot, qui donnedes consultations en néonatalogie,<<mais elle est seulement chargée demission>>, peste-t-elle. Rien à voiravec les Etats-Unis, oir I'ostéopathieest considérée comme une branchede la médecine conventionnelle.

Bien sûr, la pratique n'est passans risques. Dans certains cas, elleest fortement déconseillée. Notam-ment aux patients atteints du syn-drome d'Ehlers-Danlos (unemaladie génétique) ou de sloingo-myélie (une maladie de la moelleépinière). Ces malades,le docteurLalauze les refuse systématique-ment ; << Le moindre craquement p lur-rait maj orer la douleuti v oire entraînerdes complications.>>

Hélas, tous les ostéopathes nesontpas aussi scrupuleux. Lafauteà la multiplication des écoles, quimettent surle marché toujours plusde praticiens. Dans un rapport dezoro, l'Inspection générale des af-faires sociales prévoyait qu'ils se-raient deux fois plus nombreux en2or7 qu'en 2or z. Ce qui pèche sur-tout, c'est le contenu même de laformation, cerl.ai ns établissementsdélivrant des diplômes de faibleniveau. << Alors que, dans un rapportde zoro, I'OMS recommandait uneformation en 4 2oo heures, dontr ooo heures de pratique, laréglemen-tation française n' en préuoit toujoursque z 665>, déplore Thibault Du-bois, ostéopathe et porte-parole duSyndicat français des ostéopathes.Une nouvelle réglementation de-vrait voir le jour d'ici à zor4. Laministre de la Santé, MarisolTouraine, s'y est personnellementengagee r

Origine Créée au XIXe siècle dans le Missouri par un inventeurde machines agricoles passionné d'anatomie, Andrew TaylorStill, qui, devenu médecin, comprit les relations entre lesystème musculo-squelettique et les autres systèmesorganiques. En France, la première école vit le jour en r950.

Indications Douleurs articulaires et musculaires (entorses,tendinites), troubles liés à la colonne vertébrale (torticolis,sciatique,lombalgie, scoliose). Maux de tête, problèmes ORL(sinusite, otite, douleurs maxillaires) et digestifs (herniehiatale, gastrite). Chez la femme enceinte, peut soulager lesdouleurs lombaires, problèmes digestifs, infections urinaires,et diminuer les positions à risque du fætus.

Contre-indications Prise en charge médicale préalable encas d'urgence ou d'altération de l'état de santé. A éviter absolu-ment en présence ou possibilité de fracture, entorse, luxation,ostéoporose avec tassement thoracique ou lombaire, et dissec-tion artérielle, et en cas de squelettes fragiles (personnes âgées,ostéoporose, ostéopénie), non matures et prépubères.

Effets indésirables Souvent bénins (fatigue, raideur, courba-tures, augmentation de la douleur). Complications rares maisgraves dans le cas de manipulations lombaires et cervicales.

Les praticiens Les titulaires du diplôme d'ostéopathe, soitcinq à six ans de formation au lieu des trois ans réglementaires.Consulter le site ww.sdfo.info.

Ce que dit la science Quarante-trois essais cliniques en cours.

Nos conseils Accord indispensable du médecin pour les trèsjeunes enfants et pour les mânipulations du rachiË cervical.lnformer I'ostéopathe en cas de prise d'antalgique.

Unique. Roselyne Lalauze-Pol (ici à Robert-Debré) est la seule ostéopathe pédiatrique exerçant

4c

elo

zI

ô

-o

Et sa cousine,la chiropra-tiqueLégalisée par la loiKouchner de zooz,la chiropratiquetraite en particulierles troubles de la co-lonne vertébrale pardes manipulationsmanuelles de hautevélocité et de faibleamplitude, avec par-fois des pratiquesinstrumentales appliquées au rachis.(Société franco euro-péenne de chiropratique:htth. / / r /êr lphïê

com).

Le Point 2124 I30 mai 2Ol3 I 83

Page 12: ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de validation scientifi que, ' excepté pour l'étiopathie, qui la ... assure le docteur Ben-haiem.

[e shiatsu agitsur l'émotionEn dehors du service d'urologie deI'hôpital Cochin, à Paris, où sonchef, Bernard Debré, propose desséances à ses équipes, dans le mi-lieu hospitalierla pratique est rare.Sans doute parce que les étudescapables de prouver son efficacitéfont défaut. Pourtant, les bienfaitsdu shiatsu,littéralement< pressiondes doigts >, destiné à soulager lestensions etfairecirculerl'énergie,sont bien réels. Sylvaine Bertrandles observe à chaque séance qu'elledispense au personnel soignantde la Maison des aidants, souventaubout du rouleau, car confrontésen permanence à la souffrance età la mort. Elle réduit leurs douleursphysiques (maux au niveau dudos, des chevilles) comme leurssouffrances mentales (anxiété,déprimes). < Ifa ut s av oir que chaqueorgane du corps est lié à une émotionet à une humeur>>, explique-t-elle.En se concentrant sur I'estomac,le shiatsu mettrait fin aux rumi-nations. Sur le cæur, il soulageraitles souffrances psychologiques.

Sur les reins et la vessie, il agiraitsurlatristesse. Et surle foie ilvien-drait à bout de la colère. Elle ditavoir aidé des patients atteints dela maladie de Parkinson oud'Alzheimer, au sein d'une maisonde retraite parisienne, oùr elle ledispense chaque semaine. < AprèsIe s séances, ils retrouv ent leur c alme,Ieur souplesse. Même l'appétit et Iesommeil. Certains, Ieurs souvenirsanciens >>, assure-t-elle. Dans soncabinet à Courbevoie, elle luttecontre les effetsnocifs de lachimio-thérapie: la fatigue comme lesnausees r

Contrôle de soi.Sylvaine Bertrand enséance dans son cabi-net de Courbevoie.Les points de pressioncorresnondent à desétats psychologiques.

Et aussi...Ia luminothérapieCe traitement complémentairesoulage les dépressions saison-nières et les insomnies liéesaux dérèglements de I'horlogebiologique. Pendant trois se-maines,le patient est exposéquotidiennement, pendant 3oà 45 minutes, à une lumièreartificielle reproduisant la lu-mière natureile indispensablepour activer la production demélatonine et dont Ia carenceest I'une des causes de dépres-sion. Au Centre du sommeil etde la vigilance de l'Hôtel-Dieu,à Paris, la luminothérapie estdispensée par les équipes duprofesseur Damien Léser.ia mésothérapieElle consiste à administrer desmédicaments par micro-in-jections à proximité du pro-blème aue llon veut traiter.tsIIe aloe a oluuser plus rapr-dement le médicament, à enréduire les doses comme leseffets secondaires. Très utilepour soigner les traumatismesarticulaires, rnais aussi les in-fections, les atteintes derma-tologiques, les rhumatismeset les douleurs chroniques. LaSociété française de mésothé-rapie regroupe r zoo médecins(wwwsfmesotherapie.com).

Iai-chi, I'espiltrépare le corusCela fait une quinzaine d'annéesque Luce Condamine, ancien chefde clinique, spécialisée en pédia-trie, dispense le taichi à I'hôpital.Elle a commencé à Tarnier (Paris)pour soulager des patients plongésdans des états de fatigue extrêmeou de déprime, d'autres souffrantd'hypertension à la suite d'un in-farctus. Plus tard, elle a rejoint leservice de médecine physique et ^deréadaptationde I'hôpital Heffi- :Mondor, à Créteil, pour participer Ià un programme de rééducation jfonctionnelle durachis, aux côtés Ède kinésithérapeutes, d'ergothé- irapeutes et d'éducateurs sportifs. jChaque jeudi, pendant cinqsemai {nes, - comme chaqu.e mardi, à 9

Origine Cette thérapie manuelle a vu le iour en 1934 au fapon.Elle a été reconnue en 1955 pai les ministères de la Santé et del'Education japonais.

Indications Corrigerait les dysfonctionnements internes,contribuerait à soulager gênes, douleurs, stress et troublesnerveux et activerait la capacité d'autoguérison.

Contre-indications Certaines maladies infectieusesde la peau, les maladies contagieusès avec fortes fièwes,les cas de pleurésie, péritonite, appendicite, pancréatite,ulcère peptique, cirrhose hépatique ou leucémie.

Effets indésirables Tensions du dos et état de profondefatigue possibles pendant trois jours après une séance.

Les praticiens Les titulaires d'un certificat délivré, aprèstrois ans de formation, par la Fédération française de shiatsutraditionnel (www.ffst.fr), qui compte 3 ooo membres et unecentaine d'écoles affiliées.

Ce que dit la scienoê Le Parlement européen considère leshiatsu comme I'une des huit médecines non conventionnellesles plus efficaces.

Nos conseils Trois séances au moins sont indispensables.

84 | 30 mai 2013 | Le Point 2124

Page 13: ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de validation scientifi que, ' excepté pour l'étiopathie, qui la ... assure le docteur Ben-haiem.

Origine Art martial chinois.

Indications Réduit les risques de chutechez les personnes âgées. Diminue le stress'Aide à lutter contre les troubles de l'équilibrechez les personnes atteintes de la maladiede Parkinson. Améliore les capacitésrespiratoires des enfants asthmatiques'Dépressions, hypertension, troubles dusommeil et de I'humeur.

Contre-indications Aucune.

Effets indésirables Aucun.

Les praticiens Préférerun professionnelayant suivi Ia <formation santé> de deux ansqui s'adresse aux professionnels de la santé etaux professeurs de tai-chi.

Ce que dit la science Etudes en cours.Deux ont déjà été publiées dans le New En-gland I ournal of Me dicine, l' une en 2 o r o, prou-vant son effet bénéfique dans les fibromyal-gies, l'autre en 2or2 chez les patients atteintsde la maladie de Parkinson.

Nos conseils Le pratiquer dès le plus jeuneâge et, chez l'adulte, avant que la maladie nes'installe.

l'hôpital Albert-Chenevier -, elle aide des patientsparalysés par de sévères lombalgies: certains y-ontiaisséun emploi, d'autres ne parviennent plus à faireleurs courses. Leur seul recours, ce sont les dosesdémentielles d'antidouleur qu'ils ingurgitent. Mais,avec ses séances d'< étendue et de détendue >>, en faitdes enchaînements de postures immobiles qui per-mettent d'allonger en douceur leur colonne sanscontracterleurs muscles, associées à des mouvementsronds et spiralés quirenforcentleur corps sansl'abî-mer, elle réussit à les soulager. <<IIs apprennent, dit-elle, àutiliser leur corps plus fficacemenl sans I'user etsans ffirts. Et, surtoul à Ie réparer. > Comme la tech-niquô repose sur I'harmonisation du corps et deI'esprit, ils deviennent peu à peu autonomes et par-viennent à se prendre en charge. C'est le cas aussi deces adolescents souffrant de troubles somatoformes- des troubles mentaux qui se manifestent par dessymptômes physiques - qu'elle prend en charge àt'trôpital rrousseau. Des ados rongés par la douleuret le mal-être parce qu'ils sont perturbés par un corpsqui change et qu'ils ne maîtrisent plus. << Le tai-chi lesaide àprendre conscience de leur cors et à retrluver unecertaine joie de vivre>>, assure le médecin. Dans lesservices psychiatriques des hôpitaux oir elle animedes atelièri, sa méthode sur les malades dépriméssouffrant de dissociation et de dédoublement de lapersonnalité est un succès : << Auboutde q.uelques.séan-7e s, ils retrouv ent leur calme et leur sérénité, et, p eu à p eu,un bien-être tant physique que psychologique' > t

Page 14: ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de validation scientifi que, ' excepté pour l'étiopathie, qui la ... assure le docteur Ben-haiem.

les autres guériseu$Recouts. Ils soulagent là oula médecine classiqùe a échoué.

I ls ont la réputation de réparerles corps défaits et d'en-I lever le mal par un simple toucher. Faute d'étudesI scientifiques, passeurs de feu et rebouteux justifientsouventleurpratique thérapeutique parun don transmisà I'enfance. Il est wai que les guérisons qu'ils opèrent re-lèvent du miracle. Certains, toutefois, revendiquent unedémarche scientifique. C'est le cas des étiopathes. Euxdéfinissentleurart comme une approche logique, systé-mique et scientifique de la maladie. IJltimes recou$ pourdes patients que la médecine classique a laissés au bord duchemin, ces guérisseurs sortent désormais de I'ombre. Signe des temps,l'étiopathie, exercée par 3 5oo praticiensen France, s'enseigne dans quatre facultés et elle estrecon-nue par la Sécurité sociale. Même si elle reste souvent malyue dans le monde médical r AUDRty tltry

[a scien(e du toucherJean-Paul lrlou*€âu, étiopathe

ll ans son cabinet du r 6e arrondis-l/ sement de Paris, Iean-Paul Mou-reau a vu défiler des patients mar-tyrisés par des maux que lamédecineclassique ne parvenait pas à soula-ger. Sa médecine a iait merveille.Elle s'appelle l'étiopathie, une tech-nique manuelle qui, héritière deI'art des rebouteu& répare en quel-ques séances les accidents articu-laires du dos et les troubles de lacirculation sanguine. Pendant dixans, fean-Paul Moureau I'a dispen-sée avec succès au seryice trauma-tologique de l'hôpital Beaujon, àClichy. Miraculeuse, l'étiopathie ?Il récuse leterm e : << EIIe est hautementscientifque et repose sur une connais-s ance p arfaite du corps humain pourtrouver Ia cause des phénomènespathologiques.>

Et l'étiopathe de citer I'exempled'un enfant de z ans <<dontlesmé-decins de lhôpital prétendaient qu'ilne p arler ait ni ne marcher ait j amais,

86 l30 mai2013 lLePoint2124

parce qu'il était atteint d'un troublegénétique >, Lprès I'avoirexaminé,|ean-Paul Moureau diagnostiqueque le petit garçon souffre d'untraumatisme obstétrical survenuau moment de la naissance. <<IIprésentait une atrophie du cervelet,Iequel, enfermé dans sa boîte crâ-nienne deformée, n' aurait j amais puse dév elopp er. I' ai minutieusementtravaillé la région occipitale de satête que Ie forceps avait écrasée.Après plusieurs séances, le gaminramp ait à quatre p atte s, prononç aitmême quelques mots.>> Plus tard,un examen cérébral révèle queI'enfant arécupéré toutes ses fonc-tions cérébrales. <Aujourà'hui iIest scolarisé en petite maternelle. >>

Il y a aussi cette patiente d'une

trentaine d'années, immobiliséedans un fauteuil roulant à caused'une ostéonécrose, une hanchepourrissant au fur et à mesure queses cellules et samoelle osseuse sedétruisent. <<I es plus grands profes-seurs de lafaculté recommandaient .Ie même remède : luiforer I'os, en prê- fiIewrune pa-rtie ailleurs-pourla gref- -H

fer avant de lui installer une pro-!thèse. Après six mois de manipula- !tion auniveau de sonrachis et de son =

abdomen, Ia tête de son fémur s'est ipeu à peu reconstruite. une fois I'ar- Ttère libérée par les manipulations, Ie 4sang irriguait à nouveau Ia zone, flL'intervention chirurgicale a pu être jéuitée, et aujourd'hui Ia patiente \marchenormalement." +

Ou encore ce militaire paralysé Ë

Page 15: ffi - Freelartetlavoie.free.fr/dossiermedecinelepointmai2013.pdf · Ici, plus question de validation scientifi que, ' excepté pour l'étiopathie, qui la ... assure le docteur Ben-haiem.

à cause d'une épaule gelée, adresséà |ean-Paul Moureau par I'un deses collègues, un pilote de chasseque l'étiopathe a guéri d'une en-torse cervicale grave. <II était mé-dæ,in-général de l' armée française etavait beau auoir sous ses ordres3 ooo médecins, pas un n'était par-uenuàIe soulager. En quelques séan-ces, je suis uenu à bout de son mal. >>

Enfin, il y a ces patientes quiarrivent dans son cabinet, déses-pérées, après plusieurs féconda-tions in vitro infructueuses. Carl'étiopathie agit aussi sur les trou-bles de la grossesse et I'infertilitéféminine. <<On reprogramme leursy stème nerv eux et hormonal de faç onnaturelle. Combien d' enfants s ont nésdans mon cabiinef / )) I AUDREY IEVY