Enoncé théorique de Master Julia Magnin

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« More density, more nature » – Que peut faire l’architecte ?

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More density, more nature – que peut faire l'architecte? biodiversité nature en ville densité Genève

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« More density, more nature » – Que peut faire l’architecte ?

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RemerciementsNathalie Baumann pour son soutien et ses visites guidéesSéverine Evéquoz, Ewa Renaud et Claire Méjean pour leurs conseilsPierre Aysanoa, Pierre Lafontaine et Pascal Martin pour leur disponibilitéPierre-André Magnin pour son oeil de lynx

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I. IntroductionMotivation: un besoin de nature ............................................................... p. 5Pas de grande biodiversité sans sol fertile ............................................... p. 5Pourquoi s’intéresser à la ville? .................................................................. p. 5Pourquoi s’intéresser à Genève? .............................................................. p. 6Nature et ville sont-elles compatibles? .................................................... p. 6Hypothèse .................................................................................................... p. 9

II. Cadre de référenceDéfinitions ..................................................................................................... p. 11

Nature ...................................................................................................... p. 11Biodiversité ............................................................................................... p. 11Diversité .................................................................................................... p. 11Verdure .................................................................................................... p. 11L’eau ........................................................................................................ p. 11Ecosystème urbain ................................................................................. p. 11Services écosystémiques ....................................................................... p. 12Biotope ..................................................................................................... p. 12Nature en ville ......................................................................................... p. 12Densité ..................................................................................................... p. 13

III. Genève et la natureRelation entre la ville calviniste et la nature ............................................ p. 15

XVIe et XVIIe siècle ................................................................................... p. 15XVIIIe siècle ............................................................................................... p. 15XIXe siècle ................................................................................................. p. 18Première moitié du XXe siècle ............................................................... p. 18Seconde moitié du XXe siècle ............................................................... p. 18XXIe siècle ................................................................................................. p. 18

IV. Que peut-faire l’architecte?L’importance de l’architecte .................................................................... p. 25Etudes de cas .............................................................................................. p. 26

Eco-quartier de Viikki, Helsinki ............................................................... p. 26Îlots sud de Vauban, Freiburg im Brisgau ............................................. p. 32Supermarché de Basel Stücki, Bâle ..................................................... p. 36

Synthèse ....................................................................................................... p. 42Six clefs de réflexion .................................................................................... p. 43

V. Application sur une zone villas de Thônex (GE)Processus de choix de site ......................................................................... p. 45Analyse ......................................................................................................... p. 49

Sommaire

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I. Introduction

Motivation: un besoin de natureEn Suisse, la plupart des citadins aiment passer leurs loisirs à la mon-

tagne, se balader en forêt, ou pique-niquer au bord d’un lac pai-sible. Parfois, ils prennent aussi l’avion en quête de beaux paysages lointains. En fait, il s’agit à chaque fois de faire le plein de nature: on s’échappe de la ville, dans le but de retrouver ce qui y a été écarté.

Tout le monde est d’accord: notre qualité de vie serait bien meil-leure, si la nature que nous allons chercher hors des villes pour nos loi-sirs faisait aussi partie de notre environnement quotidien. Il ne s’agit pas simplement d’avoir plus de verdure sur le chemin de l’école ou du travail, mais aussi davantage de vie sauvage: des oiseaux qui chantent à notre réveil, des papillons qui butinent les fleurs du balcon, des arbres qui colorent et parfument les rues au fil des sai-sons – avec des écureuils qui bondissent dans les branches!

L’espace urbain à bâtir est déjà construit à 80%. Alors comment faire pour donner aux citadins la nature à laquelle ils aspirent? Com-ment lui faire davantage de place en ville dans les processus de planification, de conception, de construction, d’aménagements ex-térieurs et d’entretien? Et quel rôle peut jour l’architecte? C’est à ces questions que ce travail de Master essaie de répondre.

Pas de grande biodiversité sans sol fertileJamais la population humaine n’a été aussi élevée. Si la planète

compte aujourd’hui plus de 7 milliards d’êtres humains, elle en attend 9 milliards en 2050. Les impacts de cette croissance démographique se mesurent aussi en Suisse. Chaque année, la population du pays s’agrandit de 70’000 personnes, ce qui équivaut à peu près à la ville de Saint-Gall (Lezzi, 2012). En 12 ans, les surfaces nouvellement bâ-ties sont aussi grandes que les lacs de Morat et de Neuchâtel réunis (Pro Natura Magazine, nº4, 2012). Ainsi, les villes suisses ne cessent de s’étendre, transformant le territoire en une immense agglomération.

Or, cette expansion fragmente et détruit le sol fertile. Ce sol est une ressource non renouvelable, et pourtant nécessaire à la vie: on

lui doit notre nourriture, l’épuration de notre eau, et l’existence de tout ce qui vit à la surface des terres. Dans une poignée de sol fer-tile, il y a davantage d’organismes vivants qu’il y a d’êtres humains sur la planète (Leutert, 1995). Il a fallu des siècles pour que le sol se constitue, et il doit être reconnu comme un organisme vivant très complexe et fragile (Poffet, 2011). Or, on détruit le sol en l’imperméa-bilisant sous le béton et le bitume, en le compactant sous le poids des engins agricoles et de chantier, en y ajoutant trop d’engrais et de pesticides, ou encore en y déversant des polluants directement ou indirectement avec la pollution de l’air.

La destruction du sol menace de nombreux habitats, avec leur faune et leur flore. En Suisse, plus d’un tiers des 50’000 espèces connues d’animaux, de plantes de champignons et de microor-ganismes ont déjà subit de fortes pertes. Leur rythme de disparition est 100 à 1000 fois plus élevé que la cadence d’extinction naturelle. (Brochure OFEV, 2010). Les derniers îlots de biodiversité épargnés par l’urbanisation voient leur qualité écologique se dégrader jour après jour, car l’expansion urbaine les isole. Pour renverser cette tendance, il faudrait considérer la faune et la flore au même titre que les hu-mains dans les projets de planification, d’urbanisme et d’architec-ture. C’est-à-dire considérer qu’à part les êtres humains, d’autres espèces doivent pouvoir se déplacer à travers le territoire, y trouver de l’eau et de la nourriture, ainsi que des espaces pour se reposer, se reproduire et passer l’hiver.

Pourquoi s’intéresser à la ville?Il y a une nécessité à s’intéresser à la ville, puisque 80% de la po-

pulation européenne vit aujourd’hui en ville. De plus, alors qu’au XXe siècle la Suisse a connu une période d’exode urbain – on rêve de quitter la ville pour s’installer dans une villa individuelle – au XXIe, la tendance est au retour de l’habitat en ville. Cependant, comme la demande de logements est largement supérieure à l’offre, il n’y a pas d’autre choix que de densifier les villes, si on veut préserver le sol fertile. D’ailleurs, selon une enquête de Pro Natura, la population n’a rien contre des villes plus denses, à condition que les espaces verts se développent aussi (enquête de Pro Natura, 2013). Bien sûr, dans une ville qu’on densifie, la superficie des espaces verts ne peut pas être plus étendue, mais on peut leur donner un aspect plus naturel

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et plus riche en biodiversité, et multiplier les petits coins sauvages: toitures végétalisées, ronds-points, pieds d’immeuble, pieds d’arbre, parkings etc. Il faut donc penser la ville comme une articulation entre nature et culture, et trouver un équilibre entre les deux, afin de pouvoir garantir les services écosystémiques qui la font vivre (voir page 12).

Pourquoi s’intéresser à Genève?Avec 470’000 habitants pour 282,5 km2, Genève est le canton aux

densités de population et de constructions les plus grandes du pays. Toutes deux exercent une grande pression sur la biodiversité locale. Sa zone bâtie, qui tend à s’étendre, représente 30% du territoire (Pro-gramme Nature en ville, DGNP). Pourtant, le canton est parvenu à conserver beaucoup d’espèces souvent rares et menacées au ni-veau régional et national. Cette biodiversité, méconnue de la plu-part des citoyens, contribue pourtant directement à leur qualité de vie (Stalder, 2013). Genève tient à sa biodiversité et le prouve en étant le premier canton à se doter d’une loi sur la biodiversité (Lois genevoises sur la biodiversité M515 Lbio, 2012) qui comporte un ar-ticle intitulé « Encourager la nature en ville ».

Nature et ville sont-elles compatibles?Avant l’ère industrielle et son explosion démographique, les villes

et les villages étaient des enclaves sur un territoire composé de champs, de forêts, de bosquets et de cours d’eau libres. Depuis lors, les agglomérations se sont tellement étendues, que ce sont elles qui enclavent désormais la nature. Il est finit le temps où on opposait ville et nature: on a pris conscience que la ville survit grâce aux écosys-tèmes qu’elle grignote. C’est en favorisant la nature au coeur même de la ville qu’on peut répondre à la plupart des défis de la vie en milieu urbain.

Améliorer la qualité de l’air Les arbres en ville ont un effet positif sur la qualité de l’air. Ils per-

mettent de diminuer une partie des oxydes d’azote (NOX), du mo-noxyde de carbone (CO) et de l’ozone (O3) qui est un un polluant important en saison estivale. Ils facilitent aussi la fixation des particules fines dans leur feuillage, telles que les poussières des pots d’échap-

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Géographie de la Suisse parJoël Chételat et Pierre Dessemontet

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Améliorer l’efficience énergétiqueLa végétation permet de refroidir les villes et donc de diminuer

les besoins en climatisation durant l’été. Ces derniers consomment énormément d’énergie électrique, et participent directement au réchauffement des villes (au total, ils produisent davantage de cha-leur que de froid). Ce point permet aussi d’être en accord avec la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération, dont la réflexion a débuté en 2011, après l’accident de Fukushima.

Adopter la sobriété comme mode de vieLa sobriété – c’est-à-dire éviter de dépenser de l’énergie, et pas

seulement l’utiliser avec efficience – fait partie de cette stratégie. Implanter davantage de nature en ville permet de créer de nou-veaux paysages de proximité: une voie verte à emprunter en sortant de chez soi, une plage où se baigner au coeur de la ville, un mur de pierre sèche où observer des lézards... Ce sont autant de nouvelles qualités spatiales que l’on devait auparavant chercher hors de l’ag-glomération, en créant des nuisances dues aux déplacements.

Mieux gérer les eaux de pluiesPlus de 75% de la surface des villes est imperméable, contre moins

de 10% à la campagne (Baumann, 2011). Sur le béton et le bitume, les eaux de pluie ruissellent au lieu d’être infiltrées, et elles entraînent les polluants urbains (micropolluants, poussières fines, petits déchets) vers les canalisations. Végétaliser une partie des surfaces de la ville permet non seulement de ralentir le ruissellement des précipitations, mais aussi d’infiltrer davantage d’eaux dans le sol, ce qui limite la pollution des cours d’eau et du lac.

Protéger la fertilité du solMême si trop peu de gens s’en soucient, la fertilité du sol est une

vraie richesse. C’est d’elle que dépend notre survie. On peut la pro-téger non seulement en évitant l’expansion des villes et le mitage du territoire, mais aussi en intervenant judicieusement en milieu urbain: ne pas imperméabiliser ce qui n’a pas absolument besoin de l’être; protéger la terre lors des chantiers; bien choisir les plantes et les mé-thodes d’entretien; éviter d’y déverser des toxiques (pesticides, hy-drocarbures, excès d’engrais, suintement des canalisations en cuivre

pement, des pneus et des freins de voiture, ainsi que les fumées. Les grands arbres sont les plus efficaces pour rendre ces services,

mais en hiver, leur efficacité baisse au moment où ils perdent leur feuillage.

Améliorer le bien-être, malgré la densificationVivre dans un grand et beau jardin avec des animaux paisibles est

un rêve collectif, encré dans nos religions. Ainsi, les oiseaux, les pa-pillons ou les hérissons font partie de la cité idéale. Or, qui dit « petits animaux », dit « végétation indigène sauvage et sol naturel ».

En plus de ménager les poumons des citadins, les espaces natu-rels facilitent les rencontres et les jeux d’enfants. Des petits plaisirs non quantifiables, tels que faire son jogging dans un parc, se prélasser au bord du lac, ou écouter siffler un merle ont des effets positifs sur l’humeur des habitants; ils participent au bien-être général malgré la densification. Les grands arbres assurent aussi l’ambiance sonore: ils étouffent les bruits urbains, et offrent des bruissement de feuilles, des chants d’oiseaux et des stridulations de sauterelles.

Favoriser les contacts sociaux entre les habitantsLes citoyens peuvent même participer au développement et à

l’entretien des espaces verts plus ou moins naturels, à l’exemple des potagers urbains, organisés selon une charte écologique. Ils peuvent aussi favoriser la petite faune par leurs pratiques d’entretien des pieds d’immeuble et des jardins (par exemple en suivant les bonnes pra-tiques de la Charte des Jardins). Ces activités favorisent les contacts sociaux entre habitants. En multipliant les lieux où ces activités sont possibles, on donne autant de chance à la vie sociale.

Limiter la surchauffe estivale des villesComme on a pu le voir durant la canicule de 2003, les villes sont

menacées par la surchauffe estivale. Ceci est dû au réchauffement climatique et à la quantité de surfaces minérales qui stockent la cha-leur du soleil et qui la rayonne durant la soirée, empêchant la ville de se refroidir naturellement. Laisser plus de place à la végétation en milieu urbain, c’est permettre l’évapo-transpiration et l’ombrage, qui contribuent à rafraîchir l’atmosphère des villes (toits végétalisés, façades végétalisées, parkings à la surface perméable).

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Hypothèse L’architecte est capable de transformer le milieu urbain en un

habitat plus dense, plus naturel, plus riche en biodiversité et plus agréable à vivre.

L’hypothèse repose sur le principe que la nature en ville constitue un potentiel d’amélioration du développement urbain, selon les en-jeux décrits plus haut. La première partie de ce travail est consacrée à la définition de la nature en ville et des différents termes qui l’ac-compagnent. La deuxième partie traite de l’évolution à travers l’His-toire de la nature dans la ville de Genève. La troisième aborde les moyens dont dispose l’architecte pour intégrer la nature à son art. Elle analyse trois exemples d’intégration de la nature, à trois échelles, dans le but d’en tirer une stratégie spatiale et architecturale pour l’élaboration d’un nouveau projet. Dans la quatrième et dernière partie, une zone villas à densifier, située à Thônex (Genève), est ana-lysée en tenant compte des aspects naturels et de la biodiversité.

« L’être humain est un être de sol. Il partage sa naturalité avec le sol. Il est inimaginable sans le sol. Mais le sol peut exister sans nous. » Marcel Liner, responsable de la politique agricole chez Pro Natura

« Nos bâtiments ne sont pas abiotiques. Il n’est qu’à observer leur colonisation par des mousses et lichens, puis des cortèges d’espèces végétales pionnières – ou par certains oiseaux rupestres. »Emmanuel Lierdeman, professeur de gestion de la nature à l’Hepia

etc.) Un sol sain et vivant est nécessaire pour assurer une grande biodiversité et la productivité des potagers urbains. Il faut se rappeler que, même en ville, il faudra peut-être un jour cultiver à nouveau les espaces verts pour se nourrir.

Maintenir la biodiversité pour davantage de résilienceImplanter des espèces végétales indigènes et sauvages au sein

de la ville est nécessaire au développement de la petite faune. Plus la flore est diversifiée, et plus la faune le sera aussi. Il est aussi impor-tant de maintenir et de créer des habitats naturels variés. Plus la bio-diversité est grande, et plus les espèces sont capables de réguler les épidémies, les attaques de parasites ou la prolifération de certaines d’entre-elles. Par exemple, l’attaque de pucerons sur des rosiers dé-coratifs peut être contenue par des mésanges qui s’en nourrissent. Si, dans une haie paysagère, un arbuste est victime d’une maladie, d’autres espèces peuvent le remplacer. Ce qui n’est pas le cas dans une haie composée d’un seul type végétal. Les espèces sauvages et indigènes ne nécessitent généralement pas de traitements, contrai-rement aux espèces cultvées ou exotiques.

Réapprendre les sciences naturellesOn ne protège bien que ce qu’on connaît bien. Il est donc im-

portant qu’on revalorise les sciences naturelles. Heureusement, dans le nouveau programme d’études romand (PER) destiné aux écoles obligatoires, on demande aux enseignants d’observer les plantes et les animaux directement dans la nature. En prévoyant des aména-gements extérieurs plus naturels autour des écoles, on peut placer les objets d’études directement dans l’environnement des élèves (voir la renaturation des extérieurs du collège de Perrosalle, à Ollon, débutée en 2013). Il faut avouer qu’il y a peu d’architectes capables de reconnaître les espèces d’oiseaux et d’arbres!

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II. Cadre de référence

DéfinitionsOn ne peut pas parler de nature en ville sans utiliser quelques

termes spécifiques. Le concept de nature lui-même varie selon les milieux professionnels qui l’utilisent. Ci-dessous figurent les définitions de certains d’entre-eux, au sens où il faut les entendre dans ce tra-vail.

NatureLa nature est l’ensemble des choses, qui, dans l’univers, se pro-

duisent spontanément, sans intervention humaine. Autant dire qu’en Suisse, il n’existe plus de lieux naturels – c’est-à-dire sauvages – à pro-prement parler, puisque même les forêts et les prairies alpines sont le résultat d’une gestion humaine. A l’état naturel, le Plateau suisse et la moyenne montagne seraient recouverts d’une immense forêt, offrant bien moins de biodiversité que les paysages ouverts et va-riés créés par l’agriculture et l’élevage. Ainsi, l’intervention humaine sur le paysage peut favoriser la diversité des espèces. Si la nature dans son état primaire n’existe plus en Suisse, ce mot est utilisé pour désigner un ensemble d’espèces sauvages et indigènes qui existe indépendamment de l’Homme: plantes, animaux, champignons et microorganismes.

BiodiversitéLa biodiversité désigne une réalité complexe, qu’il faut entendre

comme « richesse de la vie ». Elle a trois composantes: la diversité des écosystèmes, la diversité des espèces, la diversité génétique. Selon la Stratégie Biodiversité Suisse, cette dernière détermine la ca-pacité d’adaptation des espèces aux changements de leur envi-ronnement (résilience). Le risque d’extinction est plus élevé pour les espèces qui ont une faible diversité génétique. Aujourd’hui, elle est donc déterminante pour la survie des espèces qui doivent faire face à la destruction de leur habitat, à la pollution et aux changements climatiques.

Contrairement à la diversité (voir plus bas), la biodiversité est dif-ficile à estimer pour un lieu donné. Il est par contre possible d’esti-mer son état grâce à des indicateurs qualitatifs ou quantitatifs, par exemple par la présence ou l’absence de certains papillons (quali-tatif), ou par le nombre d’individus (quantitatif).

DiversitéLa diversité caractérise la multiplicité d’espèces différentes pré-

sentes dans un milieu. On peut avoir une grande diversité dans un milieu pourtant peu naturel, comme par exemple dans un jardin bo-tanique: il y a de nombreuses plantes issues du monde entier, mais peu d’espèces sauvages indigènes. De plus ces plantes figurent à peu d’exemplaires, ce qui réduit la résilience du système. Dans un jardin botanique, il y a donc beaucoup de diversité, mais peu de nature et peu de biodiversité.

VerdureLa plupart des citadins confondent verdure, nature et biodiversité.

La verdure est la couleur verte de la végétation, extrapolée pour désigner tous les composants d’un « espace vert »: arbres, pelouse, massifs. On peut avoir beaucoup de verdure sans avoir de nature et de biodiversité, comme c’est le cas d’un gazon entouré d’une haie de laurelles.

L’eauL’eau est essentielle au développement de la nature en ville. Les

points d’eau, grands ou petits, permettent aux animaux de boire, de trouver des proies et de se reproduire (batraciens, libellules, etc.) Même les arbres peuvent offrir des réserves d’eau, dans les creux de leurs branches et de leur tronc. A l’échelle d’un insecte, une goutte de rosée sur une feuille constitue aussi une réserve d’eau. Une bonne gestion de l’eau et des écoulements est essentielle à tout projet ar-chitectural qui veut favoriser la nature en ville.

Ecosystème urbainUn écosystème est formé d’une communauté d’êtres vivants d’es-

pèces différentes, qui interagissent entre eux et avec leur environne-ment. Pour se maintenir, il a besoin d’énergie, et c’est généralement

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la lumière du soleil. L’écosystème urbain se caractérise par la densité humaine et ses sources énergétiques sont principalement le pétrole, le gaz naturel, le charbon et l’électricité. L’Homme en est l’espèce ingénieur et structurante, c’est-à-dire que sa disparition entraînerait l’effondrement du système. La ville est majoritairement minérale, ren-dant la vie d’autres espèces difficile. En cela, elle se rapproche de l’écosystème d’un désert ou d’une grotte (Liederman, 2010).

Services écosystémiquesCe sont les services fournis par les écosystèmes que nous utilisons

tous les jours, et qui contribuent à notre qualité de vie. Comme par exemple:

• L’épuration naturelle de l’eau lors de son infiltration dans le sol.• La nitrification et le recyclage de la matière organique par les

êtres vivants du sol, qui permet de faire pousser des plantes décora-tives et nourricières.

• L’épuration de l’air et la production d’oxygène par les végétaux.• L’ombrage estival et le rafraîchissement de l’air ambiant par

l’évapo-transpiration des arbres. • La rétention des eaux de précipitations par la végétation et le

sol – ce qui diminue les risques de crue.• Les couleurs des fleurs et des feuillages, les parfums des fleurs, les

chants des oiseaux, les stridulations des insectes chanteurs qui ont tous une action positive sur notre humeur.

• Des espaces de ressourcement ou des beaux paysages naturels et culturels que l’on peut visiter.

Ces services dépendent de la richesse de la biodiversité présente sur un lieu. Ils sont également perçus par la communauté comme biens collectifs et sont donc gratuits. Mais si l’on devait les remplacer par des infrastructures artificielles, ils seraient hors de prix.

BiotopeUn biotope est un espace de dimensions variables, capable d’of-

frir à l’ensemble des êtres vivants qui l’occupent, en permanence ou temporairement, des conditions de vie durable. Ainsi, un plant de tomates en pot sur un balcon, arrosé chaque semaine, peut constituer un biotope pour des insectes: une aire de repos, de ravi-taillement et de reproduction. Une toiture végétalisée, illuminée par

le soleil et arrosée par la pluie, peut servir de lieu de vie à certaines espèces d’oiseaux – et en toute sécurité puisque les êtres humains, les chats et les chiens n’y ont pas accès.

L’ensemble des biotopes d’une cité peut former un réseau naturel que les espèces sauvages empruntent pour se déplacer à travers le territoire. Plus ce réseau est dense, et plus elles auront de la facilité à se mouvoir – et on ne parle pas que des animaux, mais aussi des plantes qui se propagent de proche en proche.

Souvent, l’urbanisation isole les biotopes, rendant les échanges entre espèces difficiles; elle conduit aussi à l’appauvrissement de leur biodiversité. Pour bien fonctionner, un réseau naturel n’a pas for-cément besoin que ses biotopes soient tous connectés directement, mais qu’ils soient nombreux, bien répartis et non cloisonnés, afin de pouvoir servir de relais de déplacement: une araignée voyage au-dessus de la route avec le vent portée par son fil, un hérisson passe par de petites ouvertures prévues dans les barrières, une gre-nouille traverse la circulation grâce à un petit tunnel installé sous la route. Une ville bien pensée peut offrir des avantages à la nature, car on peut y organiser des biotopes par étagements, et créer un réseau en trois dimensions (Braaker, 2012).

Nature en villeToute ville a une part de nature, même non souhaitée, car des

animaux, des plantes, des champignons et des microorganismes parviennent toujours à trouver des niches pour s’installer. Quand on parle de « nature en ville », on parle d’une volonté de faciliter leur ins-tallation. C’est un concept de planification, de construction, d’amé-nagement, d’entretien et d’organisation sociale qui vise à permettre la cohabitation des espèces sauvages et des êtres humains en milieu urbain: planter des espèces sauvages indigènes au lieu de cultivars exotiques, créer des potagers urbains entretenus sans pesticides, fa-ciliter les déplacements de la petite faune en créant des ouvertures dans les barrières et les murs, installer des nichoirs pour les oiseaux et les chauves-souris dans les arbres et sur les bâtiments, laisser des tas de bois et de branches qui restent intouchés toute l’année, monter des murs en pierres sèches, renaturer les espaces fortement minéra-lisés, végétaliser les façades et les toits, etc. (Programme Nature en ville, DGNP)

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Prolonger les corridors biologiques régionaux et les connecter à la ville est capital pour amener la nature en ville et lui permettre de se régénérer. La nature en ville doit ainsi être pensée à toutes les échelles: la région, les quartiers, le bâtiment et ses extérieurs, et jusqu’aux détails de construction.

DensitéDans ce travail, la densité se définit dans l’esprit de Vincent

Fouchier. Pour un quartier, elle est à voir sous l’angle de la mixité des activités qui s’y déroulent et de l’intensité des liens qui existent entre ceux qui y habitent et y travaillent. Une grande densité – où se mé-langent activités professionnelles, relations sociales, sports et loisirs – rend possible la vie de proximité, tout en réduisant la nécessité de se déplacer.

Cependant, la densification seule ne suffit pas pour réduire l’étale-ment urbain. Il faut encore que la localisation des équipements pu-blics – tels que les commerces, les écoles, les équipements sportifs et culturels – soient judicieusement placés dans le territoire, par rapport aux transports en commun et aux voies de mobilité douce.

«  Le concept d’écosystème urbain permet d’affirmer que  la ville est bien un écosystème, mais un écosystème très ouvert, entièrement tributaire de l’extérieur pour toutes ses consom-mations d’énergie et de matière, et donc à la fois très fragile et fragilisateur de la biosphère dans son ensemble. » Caroline Rondel

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III. Genève et la nature

Relation entre la ville calviniste et la natureLa ville prend toujours plus de place sur le territoire et une propor-

tion toujours plus grande de la population vit en milieu urbain, dé-connectée de la nature. Le mode de vie urbain laisse même croire – à tort – qu’on peut se passer de la nature.

Pourtant, les citadins ont besoin de cette nature, ne serait-ce que pour leur bien-être: ils la recherchent pour leurs loisirs, et la repro-duisent artificiellement chez eux. Comment en est-on arrivé à un tel paradoxe? Pour en comprendre l’origine, on peut regarder par exemple comment, au cours de l’Histoire, les rapports entre la ville de Genève et la nature ont évolué.

Jusqu’au XVe siècle, Genève, fut une petite ville fortifiée, et dense, siégeant uniquement sur la colline de la rive gauche du Rhône. Mal-gré ses imposantes murailles, Genève contenait des espaces réser-vés aux agréments et à la promenade, dont la plupart ont disparu lors des réaffectations successives qui ont modifié la ville (Amsler, 1993). Au XVe siècle, Genève étend ses faubourgs sur la rive droite, et devient une ville lacustre à cheval sur un fleuve. A cette époque, le « sauvage » n’a que très peu de place au sein de la cité et le « besoin de nature » que nous connaissons aujourd’hui aurait paru absurde. En effet, au vu de sa taille, les habitants peuvent la traverser à pied, et il est bien plus rapide pour eux d’en sortir pour se retrouver au mi-lieu des champs. De plus, l’implantation de Genève sur une colline ainsi que la faible hauteur de son bâti laissait entrevoir le décor ma-jestueux des montagnes, de la campagne et du lac.

XVIe et XVIIe sièclesAu XVIe siècle, la Réforme protestante bouleverse le mode de pen-

sée par une rupture culturelle: l’abandon de la scolastique médié-vale qui abordait la nature sous diverses significations symboliques. Au contraire, le protestantisme est alimenté par des pensées natu-ralistes, capables de considérer toutes les créatures de Dieu comme

des réalités autonomes (Lavignotte et Schaefer, 2010). La science porte un regard nouveau sur la Création, et mène des recherches empiriques inédites. La Réforme permet ainsi de développer la théo-logie en parallèle avec les sciences naturelles.

C’est à cette époque que commence à apparaître timidement le réseau de promenades genevoises, qui se développera à la fin du XVIIe siècle sous l’influence de la France. Selon les recherches histo-riques de Christine Amsler, c’est en 1558 que les premiers arbres ap-paraissent en ville. Des saules et des noyers sont plantés sur la Treille et les fortifications, pour célébrer la fin de la construction de la pre-mière enceinte de « type bas ». Un siècle plus tard, la Treille, dont le nom évoque une plantation en espalier ou en tonnelle, devient la première promenade publique genevoise intra-muros. Sa situation exceptionnelle lui confère vue et ensoleillement, et participe à son succès auprès des citoyens. Une simple rangée d’arbres est plantée afin d’ombrager le secteur. Dans la cour St-Pierre, devant la cathé-drale, des arbres sont plantés dans des bacs de terre octogonaux. Les plateformes de défense sur le lac, ainsi que la promenade qui longe la muraille, sont également agrémentées d’arbres. Sur les fau-bourgs de la rive droite, des bandes de terre libres se tiennent à l’ar-rière des maisons. Les propriétaires y cultivent des jardins potagers ou des jardins d’agréments.

XVIIIe siècle L’intérêt pour les sciences naturelles est plus fort que jamais, et en

particulier pour la botanique: Rousseau, Saussure et de Candolle fi-gurent parmi les scientifiques les plus connus. Genève n’est pas seu-lement appelée « cité de Calvin » mais aussi « cité des botanistes ». On fait entrer en ville l’air, la lumière et le végétal, dans le but d’amé-liorer la qualité de vie dans un centre très dense. A partir de 1718, de grands travaux militaires adaptent les fortifications aux nouvelles techniques et stratégies défensives (Amsler, 1993). Comme la nou-velle enceinte devient plus étendue que la ville qu’elle protège, on en profite pour y installer des promenades: la Grande Glacière, les Parapets et la Treille, qui reçoit les premiers marronniers plantés à Genève (originaires d’Asie mineure). On plante aussi de la verdure à l’intérieur des cours, comme par exemple dans la Cour du Collège. (suite page 18)

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Ville de Genève Genève au XVIIe siècle D’après les gravures de la Ville de Genève par Matthäus Merian l’Ainé (1593-1650) et des gravures pour Pierre Chouet de 1655400 m

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400 m Ville de Genève au XVIIIe siècle D’après le plan C. Glot, 1777 source: Archives de Genève

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c’est le grand retour de l’urbanisme, qui rassemble les idées des ingénieurs, des sociologues, des architectes et des archéologues (Cogato Lanza, 2003). Cette discipline permet de réfléchir à la « ville idéale » et d’élaborer les outils nécessaires à anticiper le développe-ment du territoire. Après la Seconde guerre mondiale, au moment où beaucoup de villes européennes subissent une grande pression due à l’exode rural, la ville de Genève s’agrandit et la campagne s’éloigne. On se préoccupe à nouveau de la qualité de vie en milieu urbain: comment garantir les réserves d’espaces naturels en ville?

A cette question, les villes américaines répondent par le système de « Park way » (maillage vert, en français), dont s’inspire Genève pour son plan « Zone et liaisons de verdure » de 1948. Ce principe dégage des surfaces inconstructibles à l’échelle du territoire, tout en donnant une alternative aux parcs urbains.

Le concept de maillage vert est un outil visionnaire pour l’époque, puisqu’il permet d’articuler les échelles de la proximité, de la ville et du canton, tout en répondant aux enjeux de qualité de vie, de pay-sage et de sauvegarde du patrimoine (Mokrani, 2009).

Seconde moitié du XXe siècleDe 1950 au début des années 2000, la population du canton a

plus que doublé (Office fédéral de la statistique). Malgré cette ex-plosion démographique et l’expansion rapide de la ville, Genève parvient à garder une ceinture de campagne autour d’un centre très dense. Le canton est planifié à l’échelle territoriale, à l’aide d’un réseau d’espaces verts, qui connecte les campagnes aux parcs, aux jardins, aux promenades et aux cordons boisés. Parallèlement, un vaste programme de renaturation des cours d’eau débute en 1997. Le canton de Genève montre une réelle volonté de tenir compte de la nature et du paysage.

XXIe siècleAlors que le bassin genevois est promis à un grand développe-

ment – c’est le Projet d’agglomération – on se rend compte que la biodiversité est menacée partout sur la planète, et que la Suisse n’est pas épargnée. Il est urgent de donner plus de place à la nature, et en milieu urbain également, étant donné la surface que la ville pro-met d’occuper. (suite page 20)

La ceinture fortifiée à la Vauban devient alors un lieu de plaisance. Les citoyens déambulent dans des jardins en contemplant la cam-pagne environnante. En 1720, la peste réapparaît en Europe. Genève se barricade et contrôle sévèrement ses portes. Les citoyens sont pri-vés de balade au grand air pendant presqu’une année. A l’arrivée de la belle saison, une promenade de fortune est installée sur l’espace compris entre les bastions Yvois et Bourgeois. Des bancs sont placés à l’ombre des ormes, formant ainsi la promenade des Bastions.

XIXe siècleLe regard naturaliste persiste, et a une certaine influence sur le

nouvel intérêt pour les Alpes et la protection de la nature. Cet intérêt se voit également dans la peinture romantique (1820-1850) qui re-met en question la place de l’Homme par rapport à la nature. Cette fascination pour le grandiose coïncide avec une seconde grande transformation de la ville sous la direction de Guillaume Henri Dufour, ingénieur en charge de l’urbanisme de la ville. Grâce à son plan d’embellissement, il décide d’ouvrir Genève au lac. Il fait construire les quais, un front bâti ainsi que plusieurs ponts reliant les deux par-ties de la ville. Jusqu’alors, cette dernière était repliée sur elle-même, tournant le dos au lac. Dufour lui offre une nouvelle centralité: un grand plan d’eau, espace libre permettant au regard d’échapper aux constructions pour se poser sur le décor des montagnes – un véritable bol d’air, à l’heure où les villes européennes saturent sous la pression industrielle.

La démolition des fortifications est votée en 1849. Elle permet enfin à Genève de s’étendre, pour mieux accueillir l’arrivée massive des populations rurales. L’espace gagné par la disparition des murailles conduit à « l’établissement de nouveaux quartiers et promenades et à la construction de bâtiments publics. » (loi du 15 septembre 1849). On organise le « Ring », c’est-à-dire la ceinture verte qui entoure la vieille-ville, composée de l’actuel parc des Bastions, de la prome-nade de l’Observatoire, de la place des Alpes, et de la promenade du Lac (aujourd’hui le Jardin Anglais).

Première moitié du XXe siècle Au cours de ce siècle, la vision de la nature en ville change

d’échelle pour plusieurs raisons. Tout d’abord, entre 1910 et 1930,

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400 m

Ville de Genève Genève au XIXe siècle D’après le plan Grange, 1901Source: SITG400 m

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En 2012, Genève est le premier canton à se doter d’une loi sur la biodiversité dont un volet concerne la nature en ville. Le canton se donne les moyens légaux d’intégrer la nature à toutes les échelles – de la planification territoriale, jusqu’aux actions privées des citoyens. Le Programme « Nature en ville », lancé en 2013 par la Direction gé-nérale de la nature et du paysage, vise justement à sensibiliser tous les acteurs: propriétaires de terrain, professionnels de l’immobilier, milieux éducatifs, services communaux etc. Le but est de sensibiliser chacun à l’importance de la nature, comme de motiver et d’en-courager des projets et des initiatives citoyennes qui facilitent la vie des espèces sauvages dans le décor urbain. On l’aura compris, l’ar-chitecte se doit de faire sa part, puisqu’il est un acteur important de l’évolution de la ville.

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Source: TETU, Hepia Genève

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Source: Etat de Genève

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IV. Que peut faire l’architecte?

L’importance de l’architecteGénéralement, lors de l’élaboration d’un projet, l’architecte se

préoccupe principalement du bâti. A la fin du développement, la composition des espaces naturels est confiée à des paysagistes, avec un simple concept de végétalisation. Tant que ce fonctionne-ment perdure, les constructions auront du mal à favoriser la nature. Pour que les choses évoluent, la nature ne doit plus être un simple paramètre ajouté au projet, mais elle doit être à la base du projet, et l’influencer comme le fait le contexte ou la forme de la parcelle.

Un projet qui favoriserait la cohabitation avec les espèces sau-vages devrait respecter le milieu naturel dans lequel il se situe, et in-tégrer les différents composants tels que: les points d’eau, les grands arbres, les passages naturels des animaux, le vent ou l’ensoleillement.

L’architecte est l’un des rares professionnels à pouvoir influencer toutes les phases de développement d’un projet de construction: l’étude initiale, le concours, le projet, l’exécution et l’entretien. Or, dans un système de concours, l’architecte est bien souvent décon-necté de la phase d’étude, puisqu’il doit simplement matérialiser un programme déjà établi par les organisateurs. De plus, ses faibles connaissances en botanique et en faunistique lors du choix de la végétation du projet peuvent avoir de lourdes conséquences sur l’équilibre naturel du site et ses besoins d’entretien.

Plus l’architecte pourra se préoccuper tôt de la question de la nature dans son projet, et mieux ce sera (Leutert, 1995), surtout s’il s’entoure d’experts!

La nature finit toujours par coloniser tout ce que l’Homme a construit. Cependant, certains choix architecturaux lui faciliteront la tâche. S’ils sont bien prévus, les espaces extérieurs bâtis que les habi-tants peuvent s’approprier – comme les balcons, les terrasses, les es-caliers ou les loggias – peuvent favoriser l’implantation de la nature. La matérialité peut aussi faciliter l’accroche de plantes grimpantes, d’algues et de lichens, qui auront bien plus de chance de s’établir sur une façade en brique ou en crépis rugueux, plutôt que sur un

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à expérimenter les principes écologiques sur un nouveau quartier. En 1994, un concours est lancé pour définir le masterplan du futur éco-quartier de Viikki. Le projet doit intégrer 60’000 à 70’000 m2 d’ha-bitation et de services, et répondre aux principes écologiques sui-vants: respecter le paysage environnant, et gérer de manière exem-plaire l’énergie, l’eau et les déchets. Les organisateurs conseillent aux architectes de collaborer avec des ingénieurs en génie civil et en hydraulique, ainsi qu’avec des experts en écologie. Le concours est finalement gagné par le projet 60º15 Latitude northern, dirigé par l’architecte Petri Laaksonen.

Le déroulement du concours est digne d’intérêt, car il impose aux participants l’élaboration d’une stratégie de gestion des paramètres naturels à l’échelle territoriale, avant la définition de la forme ur-baine. L’équipe de Laaksonen a pris en compte quatre paramètres: l’eau, le vent, l’ensoleillement et le paysage environnant (la réserve naturelle). C’est la gestion de l’eau qui a le plus façonné le projet, puisqu’en Finlande il neige beaucoup et que le débit des rivières est très variable selon les saisons: dans la plaine de Viikki, il oscille entre 5 et 500 litres par seconde (Köhlni et Griffiths, 2005). En été, la plaine est sèche; en hiver, elle est gelée; et au printemps, elle est gorgée d’eau par la fonte des neiges.

Gestion de l’eauLe premier geste de l’équipe de Laaksonen est de détourner le

ruisseau qui traverse le site pour le conduire à l’Est de la parcelle. Ceci permet de réunifier les deux parties du sites et d’éviter des inondations au sein du quartier. Par sa nouvelle trajectoire, le ruis-seau délimite mieux la parcelle, et sépare le nouveau quartier des champs alentours. Son lit est renaturé, avec des bassins et des zones inondables, permettant de contenir les grands afflux d’eau. Avec cette nouvelle physionomie, la rivière et ses berges jouent le rôle de biotope, riche en plantes de zones humides, indigènes et capables d’absorber les excès d’eau.

Dans le projet de Laaksonen, l’eau est gérée par tout un système de pentes, de gouttières et de micro-drainages, lui permettant de s’écouler du nord de la parcelle jusqu’à la partie sud du ruisseau. Ce système est formé de deux «mains» imbriquées l’une dans l’autre. Au Nord, la main «grise», carrossable, est constituée d’un revêtement

revêtement métallique ou de verre. Un détail de toiture bien pensé peut servir de nichoir aux martinets – ces oiseaux qui pouvaient ni-cher facilement sous les toits des anciens bâtiments.

Accepter que la nature recouvre une partie de la construction, c’est peut-être se libérer des contraintes imposées par l’entretien?

Etudes de casCette partie est dédiée à l’étude de trois cas réels d’architecture

et d’urbanisme, dans lesquels une densification s’est accompa-gnée d’une intégration de la nature. Ces exemples ont été choisis parce qu’ils représentent bien les différentes échelles auxquelles on peut travailler: l’échelle territoriale, l’échelle d’un quartier et celle d’un bâtiment. L’éco-quartier de Viikki, à Helsinki en Finlande, est un exemple de densification de zone agricole sur laquelle on a installé des potagers et planté des variétés indigènes et comestibles: arbres et arbustes fruitiers, plantes aromatiques. Dans le quartier de Vau-ban, à Freiburg en Allemagne, on a réaffecté et densifié une friche militaire, tout en permettant à la petite faune sauvage de se dépla-cer. Et, dans le cas du supermarché de Basel Stücki, à Bâle en Suisse, on a densifié une friche industrielle, tout en favorisant la diversité et la qualité des milieux naturels.

Dans l’étude de ces trois sites, le but est d’identifier les enjeux na-turels préalables à la densification, de savoir comment on peut les préserver et en profiter, et enfin d’élaborer une stratégie de sélection et d’analyse de site.

Eco-quartier de Viikki, Helsinki, FinlandeViikki était une vaste zone agricole de 700 hectares, située à 8 kilo-

mètres au nord d’Helsinki, à proximité d’une réserve naturelle proté-gée et traversée par un petit ruisseau. Aujourd’hui, 300 hectares ont été construits, incluant des quartiers résidentiels, le campus d’une université de biologie et de biotechnologie, ainsi que l’éco-quartier de Viikki. Le reste du terrain est couvert de champs et de forêts.

Tout commence en 1989, lorsque la zone agricole change d’af-fectation pour du logement. Un an plus tard, le gouvernement finnois lance sa nouvelle politique de construction aux objectifs environne-mentaux. Cette décision pousse le Ministère de l’Environnement et l’Organisation professionnelle des architectes de Finlande (la SAFA)

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200 m

Eco-quartier de Viikki, Helsinki, FinlandeConstruction: 1998-2004 Densité: 16,6 ha, 1700 habitants (60’000-70’000 m2d’habitations, 102 hab/ha)Mixité: immeubles locatifs, maisons en ligne, maisons jumelées, 2 hôpitaux de jour, un centre médico-social, un centre des loisirs, une école et un commerce de premières nécessité.Quelles sont les possibilités de synergie avec l’eau?

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de sol imperméable, le « clay street » (Köhlni et Griffiths, 2005), un mé-lange de ciment, de limon et d’argile – on utilise notamment le trop plein de terre excavée pendant le chantier. Au Sud, la main verte est une zone piétonne, formée de revêtements perméables: che-mins en terre desservant les maisons, et pelouses. Cette main verte permet de récupérer les eaux ruisselant depuis la surface grise, et de les ralentir avant de les diriger dans trois « green fingers » (Köhli et Griffiths, 2005). Placés le long de la main verte, ces « green fingers » sont recouverts de terre fertile, pour servir de potagers aux habitants. Ils absorbent une partie des eaux – ce qui leur assure un arrosage régulier – et le trop plein est dirigé vers le ruisseau qui les évacue dans la mer.

Le terrain naturel argileux de Viikki ne permet pas d’absorber l’eau facilement, et présente donc un danger de pollution du ruisseau avant que ce dernier traverse la réserve naturelle. Combinée à une épuration mécanique, la main verte permet de limiter la pollution par ralentissement: sa végétation absorbe une partie des polluants, rendant l’eau à la sortie du quartier aussi claire que possible.

L’implantation des bâtiments contribue aussi au ralentissement et à l’absorption des eaux. Ils sont orientés nord-sud, perpendiculaire-ment au sens de ruissellement. Une barrière plus dense de bâti au nord permet de stopper le ruissellement sur la surface grise, et d’en diriger une partie directement dans les green fingers. A Viikki, les toits plats ne sont pas une bonne solution: une pente est vraiment néces-saire pour évacuer l’eau et la neige.

Vent Un vent dominant venant de la mer souffle sur Viikki. Pour diminuer

son effet sur le quartier, une ligne d’arbres est plantée sur la limite sud de la parcelle. Grâce au système d’écoulement de la main verte, les arbres sont arrosés régulièrement, puisqu’ils se tiennent sur l’axe qui redirige les eaux dans le ruisseau. La forme générale des bâtiments est elle aussi déterminée en fonction du vent. En partant du Sud, les gabarits sont de R+1 dans les deux premières rangées, puis de R+2 dans les trois rangées suivantes, et enfin de R+3 dans les deux der-nières. Cette disposition assure au quartier une silhouette aérodyna-mique face au vent.

Ensoleillement Comme l’eau, le soleil varie beaucoup au cours de l’année.

L’orientation des bâtiments se doit de prendre en compte ce para-mètre. L’orientation nord-sud permet à la façade vitrée et aux pan-neaux solaires thermiques et photovoltaïques de profiter pleinement des apports solaires. Selon les modélisations d’irradiation solaire, les bâtiments ont généralement été bien orientés par rapport à l’utili-sation de l’énergie solaire. Par contre, au Sud, la première ligne de bâtiments prive de soleil direct la ligne située juste derrière. En lais-sant plus d’espace entre les deux alignements, comme sur le reste de la parcelle, ce problème aurait pu être évité (voir les schémas d’irradiation solaire).

On voit également que les « green fingers » profitent d’un très bon ensoleillement de par leur position: ils s’étendent sur un axe nord-sud, libre de toute ombre produite par une construction. C’est une situa-tion idéale pour les potagers qui, en plus du soleil, bénéficient aussi d’un système d’arrosage naturel.

Intégration paysagèreDe nombreux espaces cultivables sont prévus dans le masterplan,

puisqu’en plus des « green fingers », chaque appartement possède aussi un petit potager et une serre. Il y a là une volonté de don-ner aux habitants l’opportunité de produire leur propre nourriture. La gestion complexe des eaux prend ici tout son sens, et rappelle le contexte agricole originel du quartier. De plus, comme le masterplan a prévu de planter uniquement des variétés indigènes et comestibles pour nourrir les habitants et la petite faune, on évite que des plantes exotiques envahissantes se répandent dans la réserve. Ces vergers attirent des insectes pollinisateurs devenus rares dans les zones agri-coles à cause des pesticides. Le fait que Viikki soit verdoyant durant toute la belle saison témoigne d’une gestion de l’eau réussie: le ter-rain reste humide, même pendant les périodes de sécheresse.

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200 m Main grise et main verte avec le système d’écoulement des eaux

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Les eaux de précipitations ruissellent sur les toits et sont dirigées au sol dans une rigole.

Le surplus d’eau est déversé dans le ruisseau, qui lui-même se jette dans la mer.

Le lit naturel du ruisseau lui permet d’absorber le surplus d’eau sous forme de piscine, ce qui régule son débit lors des grandes fontes de neige.

Cette rigole conduit les eaux vers les «green fingers» qui servent de potagers. Une partie des eaux est absorbée dans le sol, le reste file en direction du ruisseau.

Le niveau du ruisseau varie au cours des saisons.

infiltration 2m

hautes eaux en période de fonte des neiges

niveau normal

1m

1m

pente 2-3%

pente 2-3%

déblai avec haie 2m

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Coupe-schéma nord-sud

Irradiation solaire, source: Retour d’expérience, quartier Viikki, Ville de Lausanne

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Vauban, Freiburg im Brisgau, AllemagneVauban est une ancienne friche militaire de 38 hectares, située à

3 kilomètres au sud du centre-ville de Freiburg. Un ruisseau la sépare d’une zone résidentielle et d’un terrain de jardins familiaux. En 1993, le Conseil municipal décide de transformer la friche en un nouveau quartier, et confie la tache à l’association Forum Vauban, constituée dans ce but. Pendant quatre ans, et avec la participation des futurs habitants, l’association élabore les principes et les plans du nouveau quartier. La construction se déroule en plusieurs phases, et com-mence en 2000 pour s’achever 8 ans plus tard.

L’étude de cas se focalise sur deux îlots résidentiels situés dans la bande sud de Vauban – Gerda Weiler Strasse et Harriet Straub Strasse – qui illustrent la continuité naturelle entre la rue, la façade et le toit.

En 2012, Sonja Braaker, de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL (Birmensdorf, Suisse), se penche sur la question des réseaux d’habitats à travers le domaine construit. Bien que cette problématique soit relativement nouvelle dans le monde de la recherche, Braaker tire des conclusions qui pourraient bien influencer l’architecture à l’avenir. Ses recherches montrent qu’en augmentant la fréquence des toitures végétalisées en ville, on améliore la qualité du réseaux naturel en milieu urbain: cela permet de développer la connectivité des habitats, et donc de faciliter les mouvements des espèces à travers la ville. Il ne faut pas oublier que ces déplacements s’effectuent dans l’espace, c’est-à-dire en trois dimensions. Les espèces animales ailées se meuvent dans toutes les directions très rapidement; elles n’ont donc besoin que d’une bonne fréquence du réseau naturel. Au contraire, les arthropodes (insectes, araignées, mille-pattes, etc.) se déplacent lentement et sur pattes; leurs mouvements sont facilités par des structures qui connectent deux habitats de hauteur différentes, telle une façade végétalisée.

Les toitures végétalisées offrent un potentiel de prolifération de la biodiversité urbaine, à la fois comme habitat et comme support de déplacement. Leur hauteur les isole de tout dérangement humain, ce qui en fait de petits paradis pour les lézards et les oiseaux. Mais attention, les toits ne doivent pas être considérés comme des subs-tituts pour les espaces rudéraux de sol, mais plutôt comme une va-leur ajoutée pour la diversité des espèces et pour l’amélioration des zones urbaines naturelles (Braaker, 2012). Les îlots de Gerda Weiler

Strasse et de Harriet Straub Strasse sont de bons exemples de prise en compte du déplacement de la petite faune dans l’architecture, grâce à une continuité naturelle gérée à la fois par le plan et la coupe – ce qui est plutôt rare dans un projet d’architecture.

Continuité en planVauban est un quartier porteur d’un idéal participatif et commu-

nautaire, c’est pourquoi il y est interdit de cloisonner son jardin privé. Ce système permet d’unifier les jardins privatifs et les parcs publics. Situé au sud – et représentant environ 4 hectares – l’espace naturel est d’un seul tenant, et les surfaces perméables sont plus fréquentes que les imperméables (voir plans plus bas). Les routes « 20 km/heure » y sont peu présentes et n’affectent quasiment pas la continuité spa-tiale. Même l’implantation des bâtiments respecte cette continuité: des interstices entrecoupent les deux îlots de bâtiments. Il est alors facile pour les animaux qui viennent du ruisseau, au sud, de visiter les potagers. Les déplacements de la petite faune d’est en ouest sont, eux, moins directs, mais restent toujours possibles en zig-zagant autour des bâtiments – et toujours à l’abri des voitures.

Malheureusement, ce vaste espace naturel est limité au Nord par la route et le tram, et au Sud par le ruisseau, ce qui l’isole des autres parties de Vauban. Toutefois, cet espace reste assez vaste, et vi-vable pour plusieurs hérissons, sachant que le territoire d’un hérisson mesure environ un hectare (pour manger, dormir et se reproduire). A Vauban, le territoire des hérissons n’est pas fragmenté par des routes dangereuses, contrairement à ce qui est généralement le cas en milieu urbain.

La continuité des espaces naturels est aussi assurée en hauteur. Elle profite de toitures végétalisées situées à 13 mètres de haut, ainsi que d’arbres variants de 4 à 15 mètres de hauteur. Chaque arbre ou toiture devient ainsi un relais-biotope, dont l’ensemble forme un ré-seau dense. La connectivité entre ces éléments n’est pas linéaire (ils ne se touchent pas), mais leur haute fréquence permet de parler de continuité lorsqu’on se place à l’échelle des espèces animales: un écureuil franchit 3 ou 4 mètres de vide, un oiseau volète en restant à l’abri des feuillages, une abeille butine de proche en proche, une araignée se déplace en lançant un fil dans le vent...

Les relais-biotope sont aux animaux ce que les stations sur l’auto-

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Eco-quartier Vauban, Freiburg im Brisgau, AllemagneConstruction: 1993-2008Densité: 38 ha, 5000 habitants (131 hab/ha)Mixité: immeubles d’habitation collectifs, maisons en bande, maisons jumelées équipement scolaire et commerces. Où sont les poches de biodiversité, et à quelle échelle?Peut-on améliorer les liaisons entre les poches?

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route sont pour les âtres humains: des aires de repos et de restaura-tion en milieu hostile. L’architecte qui veut favoriser la nature dans ses projets doit tenir compte de cette réalité.

Continuité en coupeDans le quartier de Vauban, la connectivité des biotopes se re-

marque aussi en coupe. La continuité végétale entre la rue, la fa-çade et la toiture est assurée par des pieds d’immeubles végétalisés de toutes parts, ce qui facilite l’implantation des plantes grimpantes. La rue est composée de quatre tranches successives: une chaussée de bitume, un caniveau en pavés pour évacuer l’eau, une bande de terrain de deux mètres de large – appartenant à la municipalité mais que les habitants peuvent cultiver – et enfin, un petit jardin privé avant l’habitation.

Une cage d’escalier extérieure ainsi qu’une structure de balcons métallique sont fixées sur chaque immeuble. Elles servent de support aux plantes grimpantes, qui forment une connexion « linéaire »: un écureuil peut la suivre depuis le sol jusqu’au toit. Quant à eux, les balcons fleuris forment une connexion « fragmentée », dont la fré-quence le long de la façade agit comme un relais-biotope.

Les arbres servent aussi de connexion linéaire; et lorsqu’ils sont placés tout proche d’une façade, ils favorisent les liens avec les balcons. Par ces deux systèmes de connexion, des animaux de toute taille peuvent rejoindre les toitures et redescendre de l’autre côté de l’immeuble.

En conclusion, la continuité de l’espace naturel dans les trois di-mensions transforme le quartier en un réseau riche en lieux de vie et en possibilités de déplacements pour la petite faune – y compris de nombreux accès vers le ruisseau.

Plan des surfaces perméables

Plan des surfaces imperméables

100 m

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100 m

Toitures végétalisées

Bâtiments

Jardins publics

Jardins privés

Routes et rues

Places minérales

Coupe longitudinale 1:1000

Perméabilité des déplacements de la petite faune Réseau naturel entre 4 et 13 mètres de hauteur

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Supermarché Basel Stücki, Kleinhüningen, BâleAu début des années 2000, Basel Stücki est une ancienne parcelle

industrielle située au nord de la vieille-ville de Bâle, en friche depuis une vingtaine d’années. Elle est la frontière entre les silos de la zone portuaire et le quartier ouvrier bucolique de Kleinhüningen. On y ac-cède en traversant le petit ruisseau de Wiesen qui se jette plus loin dans le Rhin. A l’époque, la société immobilière Tivona rachète le terrain et mandate les architectes Diener & Diener pour la construc-tion d’un centre commercial. Le projet, en tension entre la ville et le quartier industriel, est complexe. C’est pourquoi Tivona fait appel à des architectes locaux qui connaissent bien les enjeux de la ville de Bâle. Ce projet est exemplaire pour deux raisons. Il montre à la fois comment les architectes peuvent réagir de façon cohérente et créative face à des contraintes écologiques légales, et comment la nature peut ouvrir une nouvelle dimension à l’architecture.

L’influence des contraintes sur la forme urbaineLa législation bâloise impose deux contraintes aux architectes:

le supermarché doit connecter du mieux possible le centre ville et la zone industrielle, et doit compenser écologiquement la friche sur laquelle il se tient. Bâle est la première ville suisse à imposer la végétalisation de chaque toiture plate nouvellement construite sur son territoire. Le centre commercial n’échappe donc pas à la règle. Et puisqu’il recouvre une superficie d’un hectare de friche – où s’étaient développées des espèces sauvages depuis 20 ans – la ville demande aux architectes de libérer l’entièreté de l’espace de toiture pour la consacrer à une gigantesque surface végétalisée. Cette ordonnance influence complètement la forme du bâtiment. Les installations techniques, ne pouvant être placées sur le toit, sont contenues dans quatre tours de 38 mètres de haut, placées autour du bâtiment et prévues à cet effet. Leur forme fait échos aux silos de la zone portuaire. Les contraintes du cadre légal ont donc forcé les architectes à trouver une solution originale, rendant la silhouette du centre commercial nette et très épurée.

La connexion entre la ville et la zone industrielle se lit également dans les façades, qui répondent aussi au devoir de compensation écologique. Chaque façade est conçue pour dialoguer avec le contexte qui lui fait face. A l’est, une façade rythmée par une géo-

métrie rigoureuse regarde le site industriel, donnant un caractère ur-bain au parvis de déchargement. Du côté ouest, un voile de lierre et de vigne vierge assure un filtre visuel pour les logements voisins, dissimulant les escaliers de secours et la baie vitrée du café du super-marché (DETAIL, 2011). Au sud, la façade d’entrée est recouverte de bacs fleuris; elle accueille les clients avec ses couleurs qui rappellent les étalages d’un supermarché.

La nature comme vecteur de créativitéLa végétalisation du bâtiment est confiée aux paysagistes bâlois

du bureau Beat Breitenfeld, dont le travail s’efforce de garantir la di-versification des milieux naturels recréés. La dimension monumentale de la toiture végétale permet de mettre en place un milieu naturel pour compenser celui de la friche. Mais pas n’importe lequel. Les paysagistes choisissent de recréer sur le toit – à 25 mètres de hau-teur – le milieu qui existait avant la ville: une plaine alluviale du Rhin. Reconstituer un écosystème local a trois avantages: assurer son au-tonomie (ce qui le rend plus durable), réduire ses besoins d’entre-tien (il n’a besoin que du soleil et de la pluie), et favoriser la petite faune locale. Les paysagistes installent cinq types de sol sur la toiture, avec différents substrats de différentes épaisseurs, sur lesquels ils sè-ment des essences végétales indigènes et sauvages (voir plan de toiture). Une partie de la toiture est plutôt caillouteuse, hébergeant des tas de bois, comme on pourrait en trouver au bord d’une rivière. D’autres, humides et couvertes de mousses, sont colonisées par des champignons. La variété des espèces végétales qui poussent sur un toit dépend de la composition du substrat. Si la toiture avait été re-couverte d’un seul type de substrat, la biodiversité du toit aurait été bien moins riche.

Deux systèmes de végétalisation des façades sont mis en place: à l’ouest, un rideau de plantes grimpantes; au nord, des plantes en pot qui répondent au contexte urbain de l’entrée. Ces deux systèmes sont très simples et ne nécessitent que de simples câbles tendus entre l’acrotère et le socle du bâtiment. Toutefois, les bacs de la façade nord demandent un entretien régulier pour l’arrosage, qui est assuré par un système de contrôle centralisé. Dans chaque bac, les arroseurs réagissent aux niveaux d’humidité (DETAIL, 2011). Les plantes de la façade ouest ne requièrent aucun arrosage parti-

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Supermarché Basel Stücki, Kleinhüningen, BâleDensité: 1,4 ha desuperficie au sol, 34’000 m2 bâtiMixité: activités commerciales, restaurants, hôtellerie

Plan de situation 1:30’000, et coupes 1:2000revue DETAIL 2011 nº3

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culier, puisqu’elles profitent de la pleine terre. Un pied de bâtiment végétalisé est une solution légère et peu coûteuse, contrairement à d’autres types de végétalisation de façade, tels les systèmes de plaques modulaires.

Comme on peut le voir sur les plans de façades et de toiture, les espèces végétales sont choisies pour assurer la diversité. Elles ne fleu-rissent pas toutes à la même saison, certaines perdent leurs feuilles en hiver alors que d’autre persistent durant la saison froide. Cette diversification assure une longue période de floraison, et offre aux insectes et aux oiseaux de quoi se nourrir toute l’année.

La richesse de la végétation est une clef pour promouvoir la diver-sité des oiseaux sur un bâtiment (Baumann, 2011). Plus grande est la variété végétale, et plus grande est la variété de vers, de mollusques et d’arthropodes qui y vivent. Plus longue est la période de floraison, et plus longue sera aussi la présence des insectes butineurs dont les oiseaux se nourrissent.

La cohabitation d’essences indigènes sur la toiture et d’ornement sur la façade assure à la fois une réponse aux besoins des animaux et à l’esthétique du bâtiment – et les façades évoluent en forme et en couleurs tout au long de l’année (voir les schémas des paysagistes). En hiver, quelques plantes vivaces restent vertes à côtés de bran-chages dénués de feuilles; au printemps et en été, les phases de floraisons enveloppent le bâtiment de taches colorées qui laissent place ensuite aux fruits de l’automne. Le centre commercial se dis-tingue des autres constructions à l’architecture permanente: il évo-lue avec un rythme saisonnier.

La faune et la flore sont une palette dans laquelle l’architecte peut puiser, afin d’ajouter d’autres dimensions à sa création: bruits (chants des oiseaux, stridulations des criquets, bruissement de la végétation dans le vent), couleurs et senteurs (fleurs, feuillage et fruits), mouve-ments (vent dans les branchage et les prairies). Autant d’éléments qui enrichissent la perception vécue d’une architecture.

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Plan de toiture végétalisée 1:1’000, Fahrni und Breitenfeld Landschaftsarchiteckten BSLA

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Façades est et sud, revue DETAIL 2011 nº3

Façade ouest

Concept de végétalisation et évolution saisonnière de la façade sud, revue DETAIL 2011 nº3

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Détail de la façade sud 1:25, revue DETAIL 2011 nº3

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Synthèse

De la densité attractiveCes trois exemples créent ou renforcent des pôles urbains, à la fois

humainement denses et fonctionnellement mixtes. Chacun d’entre eux proposent un programme diversifié, mélangeant activités, com-merces, logements et services, qui permettent de re-dynamiser une zone autrefois en transition. Leur emplacement est stratégique vis-à-vis de la mobilité douce. Viikki est situé à proximité d’une ligne de bus principale, à 20 minutes du centre ville. Le quartier de Vauban ral-longe une ligne de tram (qui traverse tout le quartier) et dispose d’un excellent réseau de pistes cyclables (13 minutes de vélo jusqu’au centre ville). Le centre commercial de Basel Stücki s’est installé à côté d’une ligne de bus existante, à laquelle on a ajouté un arrêt; une passerelle piétonne et cyclable au-dessus du ruisseau de Wiesen améliore le réseau de mobilité douce entre le quartier et le centre.

De la biodiversitéCes trois exemples prouvent que la densification urbaine n’est pas

une barrière à l’intégration de la biodiversité dans un projet. Mieux, elle peut devenir un argument pour enrichir le milieu naturel existant. Malheureusement, il n’existe pas d’études comparatives sur la ri-chesse de la biodiversité avant et après les travaux. Mais il faut savoir qu’une zone agricole moderne, contrairement à une campagne traditionnelle, est relativement pauvre en biodiversité. En effet, elle n’abrite que certaines espèces végétales sélectionnées pour la pro-duction de masse. De plus, les engrais, les pesticides et le tassement du sol par les engins agricoles nuisent à la biodiversité.

Dans le cas de Viikki, l’implantation du nouveau quartier a permis de recréer une nouvelle biodiversité. Il est probable que le nouveau quartier attire plus d’espèces animales et végétales que la zone agricole qu’il remplace.

Avant la construction de Vauban et de Basel Stücki, il y avait des friches qui sont des zones naturelles protégées en ville, puisque ce sont les derniers endroits sauvages dénués d’activité humaine. Mais du point de vue de la biodiversité, elles sont moins intéressantes qu’un parc conçu et entretenu pour favoriser la nature en ville. En effet, les

friches sont souvent occupées en priorité par des des plantes exo-tiques envahissantes qui se développent au détriment des espèces indigènes. A Vauban, la végétation est principalement constituée de plantes ornementales, plantées et gérées par les habitants, alors qu’à Basel Stücki, la toiture du supermarché offre une reconstitution d’un milieu naturel indigène. Si les habitants de Vauban se désinves-tissent de la gestion des jardins et des potagers, le quartier assistera à une mutation du milieu naturel. Tandis que celui de la toiture de Bâle est capable de survivre sans aide – c’est ça la vraie nature.

De l’architectureDans les trois cas, l’architecture a dû s’adapter à des contraintes

écologiques et environnementales. Toutefois, les résultats n’at-teignent pas la même qualité architecturale. Les quartiers de Viikki et de Vauban sont peut-être de bons exemples du point de vue de la participation des habitants dans la gestion de l’eau et des espaces extérieurs, mais ils sont moins exemplaires au niveau de leur archi-tecture. Leurs bâtiments ne possèdent pas vraiment d’unité, et leur mixité perd l’oeil de l’observateur, faute de ligne directrice à laquelle s’accrocher. A Vauban, ce phénomène est tel que c’est finalement la nature englobant le quartier qui en fait, seule, la cohésion.

Au contraire, le centre commercial de Bâle est un bel exemple architectural: sa silhouette blanche s’impose sur son site et lui donne du sens et du lien. L’architecture et la nature qui la recouvre semblent dialoguer, ce que l’on ne retrouve pas dans les deux pre-miers exemples.

Il est possible que cette différence soit due au déroulement des opérations dans l’élaboration des projets. Pour Viikki et Vauban, les quartiers se sont développés en plusieurs phases, espacées parfois de plusieurs années. Le projet de Viikki s’est déterminé avec un mas-terplan répondant aux contraintes naturelles du site, auxquelles l’ar-chitecture a dû se plier: la position, l’orientation, la forme, la hau-teur et la typologie nord-sud des bâtiments ont été imposées aux architectes. A Vauban, après 4 ans de discussions intenses, c’est un forum participatif qui a instauré les buts de l’éco-quartier. Dans les deux cas, la gestion environnementale et la volonté de créer un éco-quartier ont précédé l’intention architecturale.

A Bâle, au contraire, l’intention architecturale est à la base du

Page 43: Enoncé théorique de Master Julia Magnin

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projet, puisque Tivona mandate les architectes Diener & Diener pour élaborer le centre. L’architecture se plie aux contraintes éco-logiques de la ville, puis profite de l’intégration de la nature comme nouvelle dimension pour le bâtiment. La nature sert aussi l’architec-ture, puisqu’elle répond aux différentes facettes du site, rendant le bâtiment contextuel. L’architecture et la gestion des contraintes na-turelles se font en parallèle; un aller-retour s’établit entre elles, sans que l’une ne subisse l’autre. A Basel Stücki, les architectes ont trou-vé une combinaison idéale entre les deux; ils ont réussi à prendre les contraintes a parti pour embellir l’architecture, qui, en retour, sert aussi la nature. C’est peut-être ce que l’architecte devrait faire chaque fois qu’il veut intégrer la nature à un projet?

Six clefs de réflexionLes exemples de Viikki, Vauban et Basel Stücki permettent de tirer

six clefs de réflexion pour aider l’architecte à identifier les enjeux na-turels lors d’une analyse de site – et ceci dans le but d’intégrer la na-ture à toute les échelles pendant les différentes phases de construc-tion.

1. Quels grands arbres préserver?Les grands arbres sont particulièrement précieux, et il faut cher-

cher à les conserver, surtout les espèces indigènes. Ils sont des lieux de vie pour de nombreuses espèces sauvages. Ils procurent un om-brage salutaire en été. Ils refroidissent l’atmosphère par leur transpi-ration, et réduisent la pollution de l’air. Il faut se rappeler que des dizaines d’années sont nécessaires pour obtenir un grand arbre, et que, lorsqu’on le coupe, c’est un îlot de biodiversité qui disparaît.

2. Où sont les poches de biodiversité, et à quelle échelle?Les poches de biodiversité peuvent être de différentes tailles: un

arbre, un étang, un jardin, un parc, un champ ou une portion de ri-vière. En ville, elles sont souvent isolées par l’urbanisation. Ces poches s’appauvrissent lorsque les espèces qu’elles abritent ne peuvent plus se rencontrer. C’est pourquoi il est important de les identifier avant de commencer un projet, afin de proposer des solutions architectu-rales qui améliorent leurs connexions.

3. Peut-on améliorer les liaisons entre les poches?Un projet peut reconnecter des poches de biodiversité par le biais

de l’architecture: une implantation judicieuse des bâtiments évite de fractionner le terrain; des installations extérieures peuvent servir de relais-biotopes, tels que des terrasses, des loggias, des balcons fleuris ou des toitures végétalisées. On se rappellera que le bâtiment peut être un support pour le déplacement des animaux.

4. Peut-on préserver ou recréer un écosystème particulier?Il est important de se renseigner sur les conditions du milieu sur le-

quel le projet va s’implanter, afin d’y définir l’écosystème à favoriser. Un écosystème local, contenant des espèces sauvages indigènes, est bien mieux adapté aux conditions du site, et pourra survivre seul par auto-gestion. Un écosystème composé de plantes d’ornements sera certes plus coloré, mais demandera un entretien régulier. En choisissant un écosystème, on favorise certaines espèces animales ou végétales. Ce choix peut être orienté pour assurer la survie d’une espèce qui se raréfie.

5. Comment créer une variété de milieux? Le projet peut être une opportunité de diversifier les qualités natu-

relles du milieu existant. L’ombrage, l’ensoleillement ou les zones pro-tégées de la pluie et du vent peuvent créer des biotopes qui varient en humidité et en température. De même, la composition du sol et les aménagements extérieurs peuvent favoriser certaines espèces sauvages qui avaient disparu du terrain. Pour avoir une grande bio-diversité, il faut à la fois de la variété et de la qualité (Braaker 2012).

6. Quelles sont les possibilités de synergie avec l’eau?L’eau est un paramètre essentiel au bon développement de la

biodiversité sur un site. Une rivière joue le rôle de couloir biologique pour le déplacement de la faune et de la flore à travers une ville. Un étang est un point de chasse, de désaltération et de reproduction. Un site peut être dénué de point d’eau, mais il sera toujours alimen-té par des précipitations, dont on peut gérer l’eau au profit de la nature. A Genève, la hauteur moyenne annuelle des précipitations varie entre 800 et 1000 litres par mètre carré!

Page 44: Enoncé théorique de Master Julia Magnin

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Page 45: Enoncé théorique de Master Julia Magnin

45

V. Application sur une zone villas de Thônex

Processus de choix de siteLe choix d’un site adapté à la thématique de la densification qui favo-rise la nature en ville s’est fait en 4 étapes. 1ère étape: le site doit être placé stratégiquement par rapport au réseau de mobilité douce. Ici le tracé du CEVA et de ses gares.

Page 46: Enoncé théorique de Master Julia Magnin

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2e étape: le site doit être situé dans un périmètre de 300 ou 500 mètres autour d’une gare du CEVA.

Page 47: Enoncé théorique de Master Julia Magnin

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3e étape: le site doit être en relation avec la Voie verte de liaison ferroviaire CEVA (en traitillé vert foncé) et situé dans le périmètre de l’ensemble des sites stratégiques amenés à dialoguer avec la voie verte du CEVA (en vert clair).

Page 48: Enoncé théorique de Master Julia Magnin

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4e étape: le site doit être de faible densité.

Page 49: Enoncé théorique de Master Julia Magnin

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Chemin de la Mousse, Thônex, GenèveSuperficie: 3 haMixité: Activités économiques, Département de l’intérieur,de la mobilité et de l’environnement, voirie cantonale, villas

Voie verte d’agglomération

Analyse

Rivière La Seymaz

Projet pour la nouvelle gare de Chênes-Bourg

Bâtiments de la parcelle retenue

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Forte densité (indicative), îlots urbains et ensembles modernes

Moyenne densité (indicative), ensembles modernes

Faible densité (indicative), zone de villas anciennes et/ou de création récente

Espace vert de limite ou de transition

Zone centrale à très forte densité

Zone péricentrale à forte densité

Zone de centre de village

Zone périurbaine à faible densité

Zone d’activités économiques

Plan représentant les différentes densités (d’après les données des SITG)

Plan des zones d’affectation (d’après les données des SITG)

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Relevé des équipements du quartier (d’après les données des SITG)

Equipements scolaires

Activités économiques et commerces

Equipements sportifs

Centres des loisirs

Centres médico-sociaux

Coupe transversale

Coupe longitudinale, en rouge: les grands arbres présents sur le site

50 m

Page 52: Enoncé théorique de Master Julia Magnin

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La Voie verte d’agglomérationCette voie verte est un itinéraire de 22 km, dédié à la mobilité

douce, traversant le canton de Genève pour relier le centre d’An-nemasse (Haute Savoie) avec celui de Saint-Genis (Ain). Elle relie les espaces verts importants de la ville, et permet de préserver le pay-sage. De plus, elle est elle-même un couloir biologique qui en relie plusieurs autres (Projet d’agglo franco-valdo-genevoise, 2009).

La Voie verte de la liaison ferroviaire CEVAC’est le tronçon de la Voie verte d’agglomération situé entre la

gare des Eaux-Vives et la rivière Foron (Frontière franco-suisse). Elle fait partie des mesures de compensation de la construction du CEVA. Ce tronçon recouvre le tunnel du train; elle est à la fois une voie de mobilité douce et un corridor écologique. Son aménagement a déjà été élaboré (voir schéma d’aménagement de la voie verte). La Voie verte de liaison ferroviaire CEVA est connectée à deux cou-loirs biologiques proche du site analysé: ceux des rivières Seymaz et Foron. Cette connexion permettra à la faune et à la flore de se dé-placer plus facilement à travers le territoire genevois.

La Seymaz (rivière)La Seymaz naît au canal de la Touvière (Meinier) dans une zone

marécageuse drainée à la fin du XIXe siècle pour laisser place à l’agriculture. Aujourd’hui, la zone est renaturée et a retrouvé sa qua-lité de marais: c’est un biotope très prisé des oiseaux migrateurs. Les prairies humides de la Touvière sont le troisième site genevois le plus important pour les oiseaux migrateurs, après le lac et le Rhône. Les marais de la Haute Seymaz sont également reconnus d’importance nationale pour la reproduction des batraciens.

En aval, un cordon boisé pénètre dans la ville et sert de couloir biologique pour la faune et la flore. Il peut être emprunté par un blai-reau, un lièvre ou une hermine, qui apprécient ses fourrés. Le renard et la fouine l’utilisent aussi pour pénétrer dans la ville afin d’y fouiller les poubelles. Les chauve-souris chassent les insectes au-dessus du cours d’eau que les castors empruntent aussi.

La plaine de la Seymaz est appréciée par les oiseaux nicheurs ou de passage, tels que la cigogne blanche ou le vanneau huppé

dont la nidification est très rare en Suisse. On y trouve également des tritons alpestres et des tritons palmés, des grenouilles rousses et de nombreuses espèces de libellules – indices de grande biodiversité.

Si les abords de la Seymaz sont riches en biodiversité, la qualité de ses eaux est encore insatisfaisante. On y voit notamment très peu de truites.

Un réseau de promenades s’étend le long de la rivière et s’agran-dira avec la connexion de la voie verte.

Le Foron (rivière)Le Foron prend sa source sur le côté ouest des Voirons, en France,

et se jette dans l’Arve, à Genève. Il est également un couloir biolo-gique pour la faune terrestre et aquatique, qui se déplace de Jussy vers l’Arve. Parfois, de grands animaux, tels des sangliers, des che-vreuils ou des cerfs l’utilisent depuis les Voirons pour rejoindre les fo-rêts genevoises. Son cordon boisé varie fortement, entre paysage urbanisé et forêt riveraine, hébergeant de nombreuses espèces sauvages: putois, martins-pêcheurs, poules d’eau, chouettes che-vêches, couleuvres et salamandres.

Le Foron est connecté au lac de Machilly, ce qui lui permet d’être peuplé par bien plus d’espèces de poissons que la Seymaz.

La voie verte permettra de refermer la boucle de la balade entre la Seymaz, le chemin Sous-Ville et le Foron.

Le Foron

La Seymaz

Voie verte d’agglomération

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Voie verte d’agglomération

Cordon boisé et parcs

Surfaces perméables

Rivière La Seymaz

Plan des surfaces perméables

Fractionnement du territoire par les haies et les barrières

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Page 54: Enoncé théorique de Master Julia Magnin

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Cahier n°15-1 – avril 2009 10/19

2.2. La voie verte de la liaison ferroviaire CEVA

La voie verte CEVA représente le tronçon de la voie verte d’agglomération situé entre la gare des Eaux-Vives et la rivière du Foron (Frontière Franco-Suisse). Elle est liée à la réalisation de la liaison ferroviaire CEVA et fait partie des mesures de compensation du projet. Il est donc impératif de mettre à niveau l’étude d’aménagement du tronçon situé entre la rivière du Foron et la gare d’Annemasse avec celle de la voie verte CEVA afin d’en assurer continuité et praticabilité de manière simultanée.

Figure 6: Principe d’aménagement de la voie verte in « Concept des aménagements subsidiaires et annexes à la création d’une voie verte » (CEVA, 2007)

La voie verte CEVA consiste en un réseau de mobilité douce couplé à un corridor écologique implanté sur la couverture de la tranchée couverte de la future liaison ferroviaire CEVA.

L'étude CEVA a conduit à l’élaboration du « Concept des aménagements subsidiaires et annexes à la création d’une voie verte ». Cette étude définit la voie verte, propose des scénarii

Projet d’aménagement de la Voie verte d’agglomération, Document cadre du Projet d’agglo franco-valdo-genevoise

Page 55: Enoncé théorique de Master Julia Magnin

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Parc Dinu-LIPATTI

Parc Dinu-LIPATTI

Rue de Genève

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Chemin de la Mousse

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Chemin Cavussin

Avenue Édouard-BAUD

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Rue rançois PERREARD

Périmètre de validité du plan

LEGENDE Aménagement (selon art.3, al.1, LGZD)

Servitude d'usage public, la réalisation est à lacharge des constructeurs et l'entretien courantde la surface extérieure est à la charge de lacommune.

-Les canalisations d'eaux claires et d'eaux usées seront exécutées en système séparatifet raccordées aux futurs collecteurs, à mettre en place conformément au plan directeurde gestion et d'évacuation des eaux polluées et non polluées de l'ensemble du secteur.

Eléments figurant à titre indicatif (selon art.3, al.3, LGZD)

Eaux claires projetéesEaux usées projetéesEaux mélangées exist.Eaux claires existantesEaux usées existantes

Bâtiment à démolirArbres à planter / à abattre

Eléments de base du programme d'équipement (selon art.3, al.2, LGZD)

Le concept énergétique de quartier d'avril 2007 a mis enévidence le potentiel géothermique du sous-sol; l'empriseau sol pour l'éventuelle mise en place d'un réseau dechaleur et/ou froid entre les différents bâtiments du projetdevra être réservé.

DS OPB: III

Liaison piétonne

Servitude de distance et vues droites au profitdes parcelles 3429, 3463, 3485, 3486, 3906.

Les volumes de rétention devront être respectés par l'aménagement des bassins et dufossé central afin de respecter les contraintes de rejet dans la Seymaz qui estactuellement de 10l/s/ha pour un temps de retour de 30 ans.

-La réalisation de l'ensemble des places de stationnement prévues en surface et en sous-sol est à la charge des constructeurs, enfonction de leurs usages excepté celles réservées à la gare.

-L 1 35-art.3, al. 5. Le haut standard énergétique, reconnu comme tel par le service compétent, d'une construction prévue par un planlocalisé de quartier constitue un motif d'intérêt général justifiant que le projet de construction s'écarte de ce plan. Dans cettehypothèse, la surface de plancher constructible peut exéder de 10% au maximum celle qui résulterait de la stricte application du plan.Par convention, l'ensemble des propriétaires dont les droits à bâtir sont situés dans les bâtiments A1, A2 et B s'engagent toutefois à nepas requérir l'application de la dérogation.

-Les accès des véhicules d'intervention se conformeront à la directive n°7 de l'inspectorat cantonal du feu. Chaque logement seraaccessible sans entrave par les sapeurs pompiers (art. 96 RALCI)-Les aménagements extérieurs figurant sur le plan, devront faire l'objet d'une étude d'ensemble qui sera jointe au dépôt de lapremière requête définitive en autorisation de construire et devra être notamment soumise à la DGNP pour approbation. Cetteétude devra prévoir notamment le choix d'espèces végétales indigènes.-Les aménagements extérieurs et les plantations sont à la charge des constructeurs et du CEVA, excepté les deux places cédéesau domaine public communal (voir cession).

IUS 1,25

Les toitures plates pourront être végétalisées pour créer des milieux de substitution; leur conception devra être soumise à la DGNPlors des demandes en autorisation de construire. La végétalisation des toitures n'exclut pas le recours aux panneaux solaires.

Emprise maximale des bassins et fossés de rétention. Ce périmètre fait l'objet d'un concept de gestionquantitative des eaux pluviales, défini dans le schéma directeur des eaux pluviales.

Accés SIS

Affectations

Périmètre d'implantation desbâtiments y compris les balconsou loggias.

Implantation des constructions projetées. Le nombrede niveaux et la hauteur maximum (dernière dalle del'étage plein) sont indiqués sur chaque bâtiment.

Bâtiment A : Activités commerciales (rez et sous-sol). Logements aux étages et en attique.Bâtiment B :Locaux commerciaux au rez. Activités sur 5 niveaux. Logements sur 14 niveaux.

Espace de la voie verte (plantations en pleine terre,gestion des eaux de surface, mobilitédouce...)/plantation sur dalle

Limite schématique des constructions en sous-sol.Les dalles de couverture devront supporter desvéhicules de 16 tonnes. La réalisation de l'ensembledes places de stationnement prévues en sous-sol eten surface est à la charge des constructeurs. Stationnement :

Bâtiment N° 182 déplacé (ancienne gare)

Accés parkingsouterrain

Couverts d'accès à la gareCEVA, sorties de secours, etcheminées de désenfumage.

Voitures: 870 pl.Motos: 130 pl.Vélos: 450 pl.

Espace public, prioritairement réservé aux piétons.

Un emplacement pour un poste de transformation devra êtreréservé d'entente avec les services industriels de Genève.

Cession gratuite au domaine public communal.

Emplacement indicatif pourdeux roues CEVAParking deux roues

Bâtiment C1: activités au rez. logements aux étages.Bâtiment C2: bâtiment existant maintenu dans sonaffectation (commerces et activités) et surélevé d'unétage+attique. Le nombre d'étages total admis figuresur le plan.Bâtiment D: activités ou équipement public.

55 places seront réservées à la parcelle 2703.82 places seront réservées à la parcelle 366812 places seront réservées à la parcelle 4025.10 places seront réservées à la parcelle 4113.100 places seront réservées à la gare.

D

Alignement impératif

Place de jeux

L'évacuation et la gestion des eaux devront être réalisés conformément au schéma directeur de gestion des eaux.

Plan localisé de quartier

Code GIRECSecteur / Sous-secteur statistique

CDU

Code Aménagement (Commune / Quartier)

Plan N°

ModificationsIndice

Timbres :

Code alphabétique

Indice

Date

Dessin

DateObjets

Adopté par le Grand Conseil le :

Adopté par le Conseil d'État le : Visa :

Echelle

Archives Internes

7 1 1 .

Dessin

5

Parcelles N° :

Feuille Cadastrale:

POST TENEBRAS LUX

13- 00 - 030

29683

18

2703, 3080, 3668, 4025part.,4065, 4073, 4074,4075, 4098, 4113, 4114,Dp 4172, Dp 4174,Dp 4175.

etMR

GARE de CHENE-BOURGAvenue de Bel-Air, Chemin de la Gravière.

CBG

Ce PLQ a fait l'objet d'une étude d'impact sur l'environnement (EIE) première étape, ausens de l'article 10 LPE daté d'octobre 2008 mis à jour en septembre 2011.

512

13- 00 - 0401 / 1000

04.02.2008

Synthèse enquête technique 17.09.2008 MRCorr. légende cessions et titre lext. 04.11.2008

02.06.2009Corr. légende + périm. implant. AMRMR

Corr. DAB 30.06.2009 MRCorr. Gare CEVA 19.02.2010 MR

Office de l'urbanisme Direction des plans d'affectation et requêtes

DÉPARTEMENT DE L'URBANISME

RÉPUBLIQUE ET CANTON DE GENÈVE

CHÊNE-BOURG

Ce PLQ remplace et abroge le PLQ 28358 adopté par le Conseil d'Etat le 16 mars 1992

PAP compl. CEVA + Périmètre 12.05.2011 MRStationnement + places gares 17.10.2011 MRAdaptation suite au concours 22.05.2012 APPréavis CM 21.11.2012 AP

Le plan localisé de quartier comporte un Concept énergétique territorial N°2012-07 (cf. art.11 al. 3de la LEn, du 18 décembre 1986 - RSG L 2 30), validé par le service de l'énergie le 27 juin 2012.

26 juin 2013

Rez

5e étage

10e étage

15e étage

LIM

ITE

DE

PAR

CEL

LE

LIM

ITE

DE

PAR

CE

LLE

Chemin dela Mousse421,50

19e étage

TABLEAU DE REPARTITION ET DE LOCALISATION DES DROITS A BATIR

37'585 m2

4065

Nota: Une modification de la localisation des droits à bâtir pourra intervenir, sous réserve de l'accord des propriétaires concernés et dudépartement.

Parcelles Surfaces SBP max.

4098

407340744075

Existant

1'230 m2

246 m2344 m2

29'113 m2 35'190 m2

204 m2

204 m2

246 m2416 m2

1'487 m231'095 m2

Bât.A Bât.B Bât.C1-C2 Bât.D Sous-sol

3668

3080

4113

4114

2703190 m2

5'104 m2

261 m2

2'266 m2 12'760 m2

2'877 m2

2'650 m2

5'064 m2

459m2335 m2

5'104 m29'550 m2

16'164 m214'654 m2 16'211 m2 9'068 m2 210 m2 5'000 m2

5'000 m214'677 m2 15'513 m236 m2

246 m2416 m2

1'487 m2

210 m2

3'328 m2 5'858 m23'210 m2

5'064 m2

459m2335 m2

Parc Dinu-LIPATTI

Parc Dinu-LIPATTI

Rue de Genève

A

Chem

in d

e la

Mou

sse

Chemin de la Mousse

Aven

ue d

es A

llinge

s

Aven

ue d

e la

Mar

tinièr

e

Aven

ue H

elvé

tique

Aven

ue d

es G

rand

s-M

onts

B

Plac

e Lou

is- AVRE

Rue Dr-Georges-AUDÉOUD

3214

3331

357

3002

2478

2980

1952

3933

2622

4360

4173

4252

4309

2795

4096

2978

2838

4113

2799

3996

3596

2238

4458

4214

3080

4216

4075

4174

3314

358

3004

1492

4098

1945

3209

3950 3952

4226

4045

3134

4176

4032

4311

2977

3887

3906

4306

41804205

4063

4213

3317

4313

3818

3478

4072

4357

2976

3704

1916

2473

3088

2969

4464

1931

2971

5600

4110

3485

4169

4456

3702

3210

3893

1983

2844

3651

3955

1944

4070

4071

2302

3097

3707

2006

2850

2902

2847

1942

3954

4182

4222

4170

4025

4114

3886

2703

1986

1950

3892

3953

4178

3595

3086

2004

2979

4208

3101

3124

2793

3969

4462

3541

2088

3652

1951

2115

3703

1843

4171

5739

2985

2069

3699

42063084

1933

3238

4459

39514310

2880

2791

3804

3685

3935

3849

4065

4073

359

4030

3079

4253

3705

3200

1984

3428

3932

5726

3301

4457

4209

1767

1630

3177

356

3087

4312

1713

4305

3424

4177

4175

3668

4112

4353

3940

3945

4368

3345

3956

35651929

2560

3885

2005

2849

4281

4210

4308

3563

1717

3594

28452974

2071

34293486

3463

4074

4223

4172

B

A1: Rez+7+AB: Rez+19

Parking deux roues

Parking deux roues

Chemin de la Mousse

H max.= 25mH max.= 61 m

N° 182

Chem

in d

e la

Gra

vière

A

Aven

ue d

e Be

l-Air

Rue .-A.-G

RISON

Chemin Cavussin

Avenue Édouard-BAUD

Rue PEILLONNEX R

ue

ranç

ois -

JACQU

IER

Secours gare

Secours gare

Secours gare

Secours gare

VélosVélos

Vélos Vélos

VélosVélos

Rue rançois PERREARD

entrée

parking

C1:Rez+6+A

entréeparkingsortieparking

C2: Rez+5+A

D

H max.= 22 m

H max.= 21 m

A2: Rez+7+AH max.= 25m

Rez

Rez

Accés gareCEVA

Accés gareCEVA

Gare activitéscentre commercialactivitéslogements

Bâtiment A

Bâtiment Bactivitéslogements

commerces

Bâtiment C1 activitéslogements

Bâtiment C2 activitésplaces existantes

Parcelle 4025 places existantesParcelle 4113 places existantes

SBP en m2Bâtiments habitants visiteurs21050002113

1405061649251067072551333210

employés clients2 142 16621 9

141 145 10

49 20107 11

0 042 13

32 135012

10100Places gare

TOTAL PLQ 295 218 30948870 places

STATIONNEMENT

EQUIPEMENT (article 3, alinéa 2 et 3 LGZD et LEXT).

PLAN D'AMENAGEMENT (article 3, alinéa 1 LGZD et LEXT).

LIM

ITE

DE

PAR

CEL

LE

Chemin dela Mousse

LIM

ITE

DE

PAR

CE

LLE

421,501er2e3e4e5e6e

A

Rez

7e

Bât A1

COUPE schématique AA

COUPE schématique BB

Vues du projet pour la gare de Chênes-Bourg, EMA Architectes

Plan de la gare de Chêne-Bourg, 1:4’000, République et canton de Genève

Page 56: Enoncé théorique de Master Julia Magnin

56

Bibliographie

Philosophie et histoire de la nature

Urban reconciliation ecology: The potential of living roofs and walls, Robert A. Francis, Jamie Lorimer, 2011, Journal of Environmental Management

La Pensée Paysagère, Augustin Berque, 2008, Archibooks

Petite histoire du jardin & du paysage en ville, Michel Péna et MichelAudouy, 2011, Editions Alternatives

Les promenades publiques à Genève de 1680 à 1850, Christine Amsler, 1993, Maison Tavel Genève

Une spécificité protestante?, Stéphane Lavignotte et Otto Schaefer, 2010

Fiches historiques de la ville de Genève, site archéologique de la cathédrale de Saint-Pierre, Genève

Maurice Braillard et ses urbanistes. Puissance visionnaire et stratégies de gestion urbaine (Genève 1929-1936), E. Cogato Lanza, Stalkine, 2003

Géographie de la Suisse, J. Chételat, P. Dessemontet, Loisirs et pédagogie, 2013

Toitures végétalisées

Cartographie des toitures végétalisées du canton de Genève, Romain Tagand, Certificat de géométrique de l’université de Genève, 2013

Green Roofs in Switzerland, Nathalie Baumann, journal City Green nº 2, 2011

Toitures végétalisées: Plus-values et état des lieux, Nathalie Baumann, Journée de formation «intégrer la nature dans la construction des bâtiments», Hepia, 2011

Réseaux d’habitats

Enhancing ecosystem connectivity through intervention - benefits for 

nature and society?, S. Braaker, M. Obrist, F. Bontadina, M. Moretti, Swiss Federal Research Institute WSL, 2012

Surélévations

Elever la ville, C. Ameunier, P. Bonnet, J. Christin, B. Marchand, Revue tracé, Avenir suisse

Surélévations en bois, E. Cogato Lanza, M. Mooser, M. Forestier, M. Pittet-Baschung, Presses polytechniques et universitaires romandes

Informations de l’Etat et de la Ville de Genève

Cohabiter avec la nature, F. Leutert, 1995, OFEFP Guide de l’environnement numéro 5

Place à la nature en ville, M.Ritter, 2000, OFEFP

M 5 15 LBio, loi sur la biodiversité

Stratégie Biodiversité Suisse, Confédération Suisse, 25 avril 2012

http://www.grand-geneve.org/enjeux-strategie/nature-paysage, corridors biologiques

http://ge.ch/nature/information-nature/nature-en-ville, Programme Nature en ville, Etat de Genève (DGNP)

Fiches «nature en ville», Etat de Genève: http://ge.ch/nature/milieux/guides-pour-la-gestion-et-lentretien-de-la-nature-geneve

La biodiversité, c’est notre responsabilité à tous, brochure de l’OFEV, 2010

La Seymaz, Fiche rivière nº10 - 2e édition, République et Canton de Genève

Le Foron, Fiche rivière nº8 - 2e édition, République et Canton de Genève

Ville et nature

http://www.cbobook.org/?r=1&width=1920, annuaire international de la biodiversité

Page 57: Enoncé théorique de Master Julia Magnin

57

Ville et biodiversité, Philippe Clergeau, Presses universitaires de Rennes, 2011Naturopolis : New York, la révolution verte, Bernard Guerrini, film documentaire, 2012

Urbanization, Biodiversity and Ecosystem Services : Challenges and Opportunities, T. Elmqvist, M. Fragkias, J. Goodness, B. Güneralp, P. J. Marcotullio, R. I. McDonald, Springer Open, 2013

Cities and Biodiversity Outlook, Action and Policy, A Global Assessment of the Links between Urbanization, Biodiversity and Ecosystem Services, Secretariat of the Convention on Biological Diversity, 2012

Enquête représentative - Les Suisses veulent une urbanisation plus dense et plus verte, ProNatura, 24.09.2013

Vivre en ville, Office fédéral de l’environnement OFEV, Magazine environnement: les ressources naturelles en Suisse nº4, 2012

Que cache le succès de la nature en ville?, Emmanuel Liederman, Les Urbanités (rts.ch), 8.02.2010

Conférence Nature en ville, Romain Kilchherr (EDMS ingénieurs), Laboratoire d’Architecture et Technologies durables, 2013

Etudes de cas

Retour d’expérience quartier Viikki, Ville de Lausanne, http://www.lausanne.ch/lausanne-en-bref/lausanne-demain/projet-metamorphose/domaines/ecoquartier/

Eco-Viikki, Aims, implementation and results, Kristina Köhlni et Gareth Griffiths, Ministère de l’Environnement de Finlande, 2005

Urban guide of Helsinki, Helsinki City Planning Department Finland, Gummerus Printig, 2006

Retour d’expérience quartier Vauban, Ville de Lausanne, http://www.lausanne.ch/lausanne-en-bref/lausanne-demain/projet-metamorphose/domaines/ecoquartier/

Association du quartier Vauban, Quartier Freiburg Vauban, 2007

Stücki-Einkaufszentrum in Basel, DETAIL, nº3, 2011

www.vauban.de

Guidebook of Sustainable Neighbourhoods in Europe, ADEME, 2008www.urbangreenbluegrids.com

Potagers urbains, collective garden, Guerilla gardening

Jardiniers clandestins, Mélanie Pitteloud, film documentaire, Canada, 2008

L’avenir reste serein pour les légumes urbains, Claire-Lise Genoud, Magazine Droit au logement, nº210, Mai 2013

Préservation du sol et richesse du vivant

Irremplaçable sol, Office fédéral de l’environnement OFEV, Magazine environnement: les ressources naturelles en Suisse, G. Poffet, C. Wenger, M. Lezzi, nº4, 2011

L’urbanisation grignote les terres agricoles, Pro Natura, Pro Natura magazine, nº4, juillet 2009

Richesses du vivant, Office fédéral de l’environnement OFEV, Magazine environnement: les ressources naturelles en Suisse, F.V. Schwarz, A. Stalder, C. Wenger, M. Lezzi, nº2, 2013

La Charte des jardins : http://www.charte-des-jardins.ch

Densité et nature

Peu de surface, beaucoup de qualité: des visions d’habitat pour la Suisse, Pro Natura, Pro Natura magazine nº3, mai 2011

Concentration plutôt qu’étalement: le début d’une nouvelle ère en Suisse?, Pro Natura, Pro Natura magazine nº4, juillet 2012

Green Density, Emmanuel Rey, Architecture Album, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2013

Les densités urbaines et le développement durable : le cas de l’Ile de France et des villes nouvelles, Vincent Fouchier, Secrétariat général du groupe central des villes nouvelles, 1998

Page 58: Enoncé théorique de Master Julia Magnin

58

Projets futurs pour Genève

Urbanisme végétal et agriurbanisme, A. Da Cunha, E. Boutefeu, N. Blanc, C. Philippe, A.-M. Mokrani, N. Niwa, R. Vidal, A. Fleury, Urbia les cahiersdu développement urbain durable, Observatoire universitaire de la Villeet du Développement durable, nº8, juin 2009

Voie verte d’agglomération, document cadre, Projet d’agglo franco-valdo-genevois, Cahier nº15-1, Avril 2009

Plan directeur cantonal Genève 2030, adopté par le Grand Conseille 20 septembre 2013

Plan directeur de commune de Chêne-Bourg, Etat de Genève

Plan directeur de commune de Thônex, Etat de Genève

www.ge.ch/sitg, Système d’information du territoire à Genève

http://www.ge.ch/themes/themes_amenagement.asp#01

Crédits photographiques

Page 4: exposition «Photos, Architecture et Biodiversité: Patrimoine d’Île de France, 2011. D.R.

Page 10: IIya Boyandin

Page 14: BGE, Centre d’iconographie genevoise

Page 44: Ray eye

Pages 24,38,40: Julia Magnin

Page 59: Enoncé théorique de Master Julia Magnin

« More density, more nature »– Que peut faire l’architecte?Enoncé théorique de Master d’Architecture sous la direction d’Emmanuel Rey.Professeure: Monique Ruzicka-RossierMaître EPFL: Sophie LufkinExpert: Laurent Daune Julia Magnin, Janvier 2014, EPFL

Page 60: Enoncé théorique de Master Julia Magnin