Elaboration de la Stratégie Régionale pour la Conservation ...venger les dégâts qu’ils ont...

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Elaboration de la Stratégie Régionale pour la Conservation des Eléphants en Afrique centrale Photo credit: Andrea Turkalo Photo: Andrea Turkalo Document de référence Elaboré par: Elie Hakizumwami Mis à jour par : Sébastien Luhunu Juillet 2005

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Elaboration de la Stratégie Régionale pour la Conservation des Eléphants en Afrique

centrale

Photo credit: Andrea Turkalo Photo: Andrea Turkalo

Document de référence

Elaboré par: Elie Hakizumwami Mis à jour par : Sébastien Luhunu

Juillet 2005

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TABLE DES MATIERES

SIGLES ET ABBREVIATIONS 6 1. SOMMAIRE 7 2. INTRODUCTION 9 2.1. Généralités sur l’éléphant 9 2.2. Rôle de l’éléphant 9 2.2.1. Rôle écologique 9 2.2 .2. Valeurs économiques 10 2.2.3. Valeurs socioculturelles 11 2.3. Contexte de développement de la Stratégie de Conservation de l’Eléphant en Afrique Centrale. 12 3. RAPPEL HISTORIQUE SUR LA CONSERVATION DE L’ELEPHANT 14 4. APERCU SUR LA DISTRIBUTION ET ETAT DES POPULATIONS D’ELEPHANTS EN AFRIQUE CENTRALE 15 5. CONTRAINTES MAJEURES A LA CONSERVATION DES ELEPHANTS 18 5.1. La pauvreté des populations 18 5.2. La crise économique des Etats 19 5.3. Conflits de leadership pour la gestion des ressources 20 5.4. Braconnage interne et transfrontalier 20 5.5. Incohérence des législations portant la gestion de la faune sauvage 21 5.6 Absence d’informations fiables sur les éléphants 21 5.7. La fragmentation et/ou la dégradation de l’habitat de l’éléphant 21 5.8.. La croissance démographique 22 5.9. Difficultés à développer le tourisme 23 5.10. Sécheresse, inondations et désertification 24 5.11. Conflits entre les hommes et les éléphants 24 6. OPPORTUNITES POUR LA CONSERVATION DES ELEPHANTS 25 6.1. La volonté politique commune des pays de la sous-région 25 6.2. Appui de la communauté internationale 28 6.3. Programmes régionaux de conservation de la nature 28 6.4. Initiatives inter-Etats 31 6.5. Adhésion commune aux conventions, accords, traités et initiatives sous-régionales 32 6.6. Présence d’un réseau important d’aires protégées 32 6.7. Volonté du secteur privé et de la société civile à coopérer pour la protection de la faune 32 6.8. Ressources naturelles partagées y compris les éléphants et leurs habitats 34 6.9. Défis communs en matière de conservation de la faune sauvage 34 6.10. Initiatives à donateurs ou institutions tutelles communs 34

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7. ETAT ET DISTRIBUTION DES POPULATIONS D’ELEPHANTS : CAS PAR PAYS 36 7. 1. Cameroun 36 7.1.1. Historique 36 7.1.2. Distribution actuelle des éléphants 37 7.1.3. Mouvements transfrontaliers des éléphants 38 7.1.4. Menaces 38 7.1.5. Opportunités 39 7.2. Congo 44 7.2.1. Historique 44 7.2.2. Distribution actuelle des éléphants 45 7.2.3. Mouvements transfrontaliers des éléphants 45 7.2.4. Menaces 45 7.2.5. Opportunités 46 7.3. Gabon 49 7.3.1. Historique 49 7.3.2. Distribution actuelle des éléphants 49 7.3.3. Mouvements transfrontaliers des éléphants 49 7.3.4. Menaces 50 7.3.5. Opportunités 50 7.4. Guinée Equatoriale 53 7.4.1. Historique 53 7.4.2. Distribution actuelle des éléphants 53 7.4.3. Mouvements transfrontaliers des éléphants 53 7.4.4. Menaces 54 7.4.5. Opportunités 54 7.5. République Centrafricaine 56 7.5.1. Historique 56 7.5.2. Distribution actuelle des éléphants 57 7.5.3. Mouvements transfrontaliers des éléphants 57 7.5.4. Menaces 57 7.5.5. Opportunités 58 7.6. République Démocratique du Congo (RDC) 62 7.6.1. Historique 62 7.6.2. Distribution actuelle des éléphants 62 7.6.3. Mouvements transfrontaliers des éléphants 64 7.6.4. Menaces 64 7.6.5. Opportunités 65

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7.7. Tchad 67 7.7.1. Historique 67 7.7.2. Distribution actuelle des éléphants 67 7.7.3. Mouvements transfrontaliers des éléphants 68 7.7.4. Menaces 68 7.7.5. Opportunités 69 8. CONCLUSIONS GENERALES 71 9. BIBLIOGRAPHIE 73 10. ANNEXES 82 LISTES DES CARTES Carte 1 : Distribution des éléphants en Afrique Centrale 17 Carte 2 : Cameroun : Aires de distribution des éléphants, zones inventoriées et aires 43 Carte 3: Congo: Aires de distribution des éléphants, zones inventoriées et aires protégées 48 Carte 4: Gabon: Aires de distribution des éléphants, zones inventoriées et aires protégées 52 Carte 5: Guinée Equatoriale: Aires de distribution des éléphants, zones inventoriées et aires 55 Carte 6 : République Centrafricaine : Centrafrique: Aires de distribution des éléphants, 61 Carte 7: République Démocratique du Congo: Aires de distribution des éléphants, zones 66 Carte 8 : Tchad: Aires de distribution des éléphants, zones inventoriées et aires protégées 70 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Afrique : Etat de distribution des éléphants par région 15 Tableau 2 : Afrique centrale : Etat de distribution des éléphants par pays 15 Tableau 3 : Afrique centrale : Statistiques générales sur la protection des éléphants et de leur aire de distribution 16 Tableau 4 : Indicateurs de la pauvreté humaine des pays d’Afrique centrale 18 Tableau 5 : Indicateurs économiques pour les pays d’Afrique centrale 19 Tableau 6: Modification de la superficie forestière, 1990 – 2000 22 Tableau 7 : Tendance démographique en Afrique centrale 23 Tableau 8: Adhésion des pays d’Afrique centrale aux Conventions Internationales en relation avec la conservation de la faune 32 Tableau 9: Estimation des populations d’éléphants sur certains sites au Cameroun 37 Tableau 10: Estimation d’éléphants sur certains sites en République Démocratique du Congo 63 Tableau 11: Répartition des éléphants dans certains sites du Tchad 68 LISTE DES ANNEXES Annexe I: Sommet des Chefs d’Etats d’Afrique Centrale sur la conservation et la gestion durable des forêts tropicales : Déclaration de Yaoundé, 17 mars 1999 83 Annexe II : 2ème Sommet des Chefs d’Etats d’Afrique Centrale : Traité relatif à la conservation et à la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale, Brazzaville, 5 février 2005 88 Annexe III: Recommandations générales de l’atelier régional sur la gestion des éléphants 103

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de forêts (Loxodonta africana cyclotis) en Afrique centrale Annexe IV: Résumé des points d’accords de la réunion de concertation informelle sur la Stratégie pour la Conservation de l’Eléphant en Afrique Centrale 105 Annexe V: Mémorandu m des délégations des Etats de l’aire de répartition de l’éléphant de l’Afrique centrale 106 Annexe VI : Les lettres par les Etats d’Afrique centrale 108 Annexe VII: Plan de Convergence actualisé : Programmes transfrontaliers en Afrique centrale 118 Annexe VIII: Les paysages identifiés dans le cadre du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo 123

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SIGLES ET ABBREVIATIONS AfESG : African Elepehant Specialist Group AFLEG : African Law Enforcement and Governance CARPE : Programme Régional de l’Afrique Centrale pour l’Environnement CEFDHAC : Conférence sur les Ecosystèmes de Forêts Denses et Humides d’Afrique Centrale CITES : Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction COMIFAC : Commission des Forêts d’Afrique Centrale CSE : Commission sur la Survie des Espèces ECOFAC : Programme de Conservation et d’Utilisation Rationnelle des Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation FEM : Fonds pour L’Environnement Mondial GEF : Global Environment Facility GSEAf : Groupe de Spécialistes de l’Eléphant d’Afrique GTZ : Agence de Coopération Technique Allemande IFIA : Association Interafricaine des Industries Forestières MIKE : Monitoring the Illegal Killing of Elephants OCFSA : Organisation pour la Conservation de la Faune Sauvage d’Afrique OIBT : Organisation International des Bois Tropicaux PFBC : Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo PNUD : Programme de Nations Unies pour le Développement UE : Union Européenne UICN : Union Mondiale pour la Nature USAID : Agence Américaine pour le Développement International USFWS : United States Fish and Wildlife Service WCS : Wildlife Conservation Society WWF : World Wildlife Fund for Nature

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1. SOMMAIRE L’Afrique centrale1 qui englobe l'une des trois plus vastes étendues de forêts denses tropicales d'un seul tenant du monde couvrant environ 210 millions d’hectares est par ailleurs caractérisée par une large diversité d’écosystèmes terrestres, notamment les écosystèmes forestiers et savanicoles. La conjugaison des milieux forestiers et savanicoles et la présence d’un réseau hydrographique très important confèrent à cette sous-région un caractère de richesse biologique particulier. Parmi les espèces remarquables, on y trouve deux sous-espèces d’éléphants (éléphant de savane ou Loxodonta africana africana et éléphant de forêt ou Loxodonta africana cyclotis). Ces éléphants utilisent près de la moitié de la superficie de cette sous-région comme leur domaine vital (Blanc et al, 2003 et voir carte 1). Cependant, il importe de souligner que les données exactes sur le statut actuel des éléphants, particulièrement dans les zones forestières sont encore très limitées. La plupart des estimations des effectifs d'éléphants sont d'ordre spéculatif. Les éléphants jouent un rôle important dans divers domaines, notamment l’écologie, l’économie, les arts et les cultures. Ils sont reconnus pour leur contribution significative dans le maintien de la physionomie des écosystèmes forestiers et savanicoles et dans la régénération des espèces végétales. Ils constituent également un potentiel important pour le développement du tourisme surtout dans les zones de savanes et dans les clairières des zones forestières. La chasse durable des éléphants dans le cadre du tourisme cynégétique permet de générer des revenus aux Etats et aux populations locales. Du point de vue socio-économique, les éléphants demeurent des symboles importants pour les communautés africaines. Pour certains peuples, ils représentent la puissance et la force. En dépit de l’importance de l’éléphant en Afrique centrale, cette espèce fait depuis longtemps l’objet d’un braconnage intensif qui a causé une réduction très remarquable de ses effectifs voire la disparition de cette espèce dans certaines zones de savanes et forestières de la sous-région. Ce désastre est attribuable au trafic d’ivoire influencé par la flambée des prix de l’ivoire sur les marchés internationaux, au braconnage pour la viande exacerbé par la pauvreté des populations ainsi que la croissance de la demande pour ce produit, aux conflits armés et la prolifération du trafic des armes à feu, ainsi qu’aux faiblesses institutionnelles à lutter contre ce fléau de braconnage. Les problèmes liés à la conservation de l’éléphant sont complexes. La diminution de l’espace vitale de l’éléphant ainsi que la croissance démographique fait que l’homme et l’éléphant se partagent le même espace, ce qui résulte aux conflits de cohabitation entre les hommes et les éléphants. D’une part les éléphants causent les dégâts aux plantations agricoles, aux entrepôts des vivres, au bétail, aux grillages et autres infrastructures sans oublier les blessures ou la perte de vies humaines poussant les populations à percevoir l’éléphant comme un fardeau économique et social qui pèse sur eux. D’autre part, les hommes tuent les éléphants pour venger les dégâts qu’ils ont causés ou les prévenir. Ainsi, la survie à long terme de l’éléphant ne dépendra pas seulement de la science, mais aussi des solutions qui tiennent compte de la dimension politique, économique et sociale. Pour les différentes phases de leur cycle de vie, les éléphants utilisent des différents habitats. Pendant une partie de année on peut les trouver concentrés dans une zone et après un certain temps ils se dispersent vers d’autres zones. Au cours de ces mouvements, les éléphants font fi des frontières internationales. Il importe de noter que les frontières ne séparent pas seulement les

1 Dans le contexte de la Stratégie Régionale pour la Conservation de l’Eléphant en Afrique centrale, l’Afrique centrale inclut les pays suivants : Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo et Tchad.

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pays mais elles séparent également les intérêts et les priorités politiques des pays ainsi que leurs législations en matière de la gestion de la faune sauvage. Eu égard des défis communs interpellant les pays d’Afrique centrale vis-à-vis de la conservation de l’éléphant, une coopération sous-régionale en vue d’assurer la conservation des éléphants de forêt (Loxodonta africana cyclotis) et les éléphants de savane (Loxodonta. a. africana) et de leurs habitats s’avère nécessaire. L’élaboration de ce document fut principalement basée sur la revue de littérature ainsi que sur les points de vue des acteurs et des personnes ressources dans le domaine de la gestion des ressources naturelles en général et de la faune sauvage en particulier que l’auteur (*) a rencontré dans la sous-région et ailleurs en Afrique. La présente version a été mise à jour par Sébastien Luhunu (**) en prenant en compte certains commentaires des experts du Groupe de Spécialistes de l’éléphant d’Afrique qui ont lu le document initial. Il présente un état des lieux sur conservation de l’éléphant en Afrique centrale. Il met un accent particulier sur le rappel historique, le statut et la distribution des populations des éléphants de forêt et de savane, les menaces qui pèsent sur les éléphants et sur leurs habitats, les initiatives en cours, ainsi que les opportunités pour une synergie en faveur de la conservation de l’éléphant dans la sous-région. Ce même document servira d’instrument de travail pendant l’atelier de formulation du cadre stratégique pour la conservation de l’éléphant en Afrique centrale ainsi que pour la production du document final de la Stratégie susmentionnée. (*) L’auteur du document initial est Elie Hakizumwami, à l’époque Coordonnateur du Groupe de Spécialistes de l’éléphant d’Afrique pour l’Afrique Centrale. (**) Sébastien Luhunu : Coordonnateur du Programme CITES-MIKE pour l’Afrique Centrale

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2. INTRODUCTION 2.1. Généralités sur l’éléphant L’Afrique centrale qui englobe l'une des trois plus vastes étendues de forêts denses tropicales d'un seul tenant du monde couvrant environ 210 millions d’hectares est, par ailleurs, caractérisée par une large diversité d’écosystèmes, notamment des forêts tropicales ombrophiles (jusqu’à 80% des forêts denses existant encore en Afrique), des forêts sèches et sempervirentes, des forêts de montagnes, des savanes inondables, des savanes boisées, des terres boisées sèches, des roselières à papyrus et des tourbières, un système fluvial ainsi que des lacs. Ceci explique l’existence d’une importante diversité de flore et de faune. Cette sous-région abrite un grand nombre d'éléphants de forêts (Loxodonta africana cyclotis) rencontrés dans les étendues forestières couvrant presque la moitié de la superficie de cette sous-région, ainsi que des éléphants de savane (Loxodonta africana africana) généralement rencontrés dans les écosystèmes savanicoles du Cameroun, de la République Centrafricaine, du nord-est de la République Démocratique du Congo et du Tchad. Il importe de signaler que les chercheurs délibèrent encore sur le statut taxonomique des éléphants. Alors que la plupart des biologistes considèrent qu’il y a deux sous-espèces d’éléphants d’Afrique, certains faits suggèrent qu’il y a deux espèces distinctes Loxodonta africana et Loxodonta cyclotis. (Roca et al. 2001). En effet, l’éléphant de savane et l’éléphant de forêt se distinguent nettement par leur morphologie, leur écologie et leur organisation sociale. Les éléphants de forêt sont plus petits que les éléphants de savane. Ils ont des défenses longues, minces et droites. Bien que les éléphants de forêts consomment des herbes (Tchamba & Seme, 1993), leur régime alimentaire comprend une forte proportion de fruits par rapport aux herbes (Merz 1981 ; Short 1981). Par contre, les éléphants de savane sont généralement herbivores et peuvent vivre dans un habitat où les fruits sont rares. Les herbes constituent environ 60-95% de leur nourriture selon l’habitat et/ou la saison (Owen-Smith, 1988). Du point de vue social, les éléphants de savane vivent généralement en groupe plus élargi que les éléphants de forêt. Il y a eu également en Afrique centrale des spéculations sur l’existence d’une troisième sous-espèce d’éléphant de forêt appelée éléphant pygmée (Loxodonta africana pumilio) (Blancou 1951, 1962 ; Edmond-Blanc 1955 ; Western 1986). Cependant, les études morphologiques (Pfeffer, 1960), l’analyse génétique (Georgiadis, 1994 ; Roca et al, 2001) ainsi que les études écologiques approfondies impliquant les observations des éléphants de forêts dans plusieurs sites (Short, 1981; White et al, 1993; Turkalo & Fay, 1995; Powell, 1997) ont conclu que la notion d’éléphants pygmées provient de la mauvaise identification des éléphants jeunes comme adultes. 2.2. Rôle de l’éléphant L’éléphant présente également des valeurs économiques et socioculturelles importantes qui attirent l’intérêt de divers groupes de personnes, notamment les populations locales, les chasseurs pour la viande et/ou pour l’ivoire à des fins commerciales, les chasseurs sportifs, les touristes de vision, ainsi que les experts en conservation environnementale. 2.2.1. Rôle écologique Les éléphants jouent un rôle écologique très important, particulièrement en terme de la préservation de la diversité de la faune et de la flore. Ils sont reconnus comme bons“architectes”de la nature et contribuent grandement au maintien de la physionomie des écosystèmes forestiers et savanicoles. En zones forestières, les éléphants créent des clairières

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en ouvrant les sous-bois, ralentissant ainsi la fermeture des espaces laissés dans le dôme par les arbres abattus ou morts naturellement, ce qui favorise la survie d’autres espèces fauniques, notamment les petits mammifères (voir figure 1). L’éléphant joue également un rôle crucial dans la re-colonisation des espèces végétales y compris celles dont les produits sont importants dans la vie quotidienne de l'homme. En effet, les éléphants consomment de grandes quantités de fruits et les disséminent pendant leurs déplacements. Il y a 12.000 ans, les éléphants auraient contribué au processus d’extension de la forêt du sud-est du Cameroun et nord-est du Gabon vers le Congo–Brazzaville (Agnagna et al. 1991). Des études effectuées dans les forêts d’Afrique centrale et occidentale ont révélé que les éléphants de forêts consomment et dispersent plusieurs espèces de fruits (Alexandre, 1978; Short, 1981 ; Gauthier-Hion et al, 1985; Lieberman et al, 1987; White, 1992 ; Yumoto & Maruhashi, 1995; Powell, 1997 ; Blake, 2002). L’éléphant de savane disperse également des graines d’un nombre important d’espèces végétales (Gwynne 1969). Une étude menée dans le Ranch de la faune de Nazinga au Burkina Faso a révélé que les éléphants dispersent au moins 20% d’espèces ligneuses trouvées dans ce site (Hien et al. 1997). Eu égard au rôle que jouent les éléphants dans l’équilibre écologique, leur extermination pourrait entraîner le déclin voir la perte de la biodiversité. 2.2.2. Valeurs économiques S’ils sont gérés de manière durable, les éléphants peuvent, par des moyens consommables et/ou non consommables, générer des revenus tant pour les Etas que pour les populations locales. En nombre raisonnable, les éléphants, permettent le maintien de l’équilibre des écosystèmes et réduisent leur vulnérabilité à la dégradation. Pour un pays qui gère bien ses éléphants et qui ont bénéficié de la CITES un quota annuel d’abattage d’éléphants, ces animaux constituent une source de revenu considérable. A titre d’exemple, au Zimbabwe, en 1989, la chasse sportive d’éléphants a généré plus de 500 000 dollars américains sans compter une importante quantité de viande laissée aux populations locales. Le Cameroun perçoit au moins USD 300000 par an pour la chasse sportive dans le Sud-est du pays (Usongo, 2002). En effet, en vertu des lois de finances 96/97 encore en vigueur, chaque touriste paie 1.425.000 FCFA pour l’abattage d’un éléphant dans le cadre du quota annuel de 80 éléphants accordé par CITES (Direction de la faune et des Aires protégées, 2005). En ce qui concerne le tourisme de vision, l’éléphant constitue une espèce médiatique pouvant faire de l’Afrique centrale une destination touristique de prédilection essentiellement pour les sites de savane et quelques sites de forêts disposant des baies ou des salines très fréquentées par cette espèce. L’éléphant suscite beaucoup de curiosité en raison de sa taille énorme, de son comportement, de son organisation sociale et de son intelligence. Par exemple au Kenya, en 1989, des revenus générés par le tourisme de vision aux éléphants ont été évalués entre 22 et 30 millions de dollars américains (AfESG, 2004). Les résultats de l’enquête effectuée en 1991 et 1992 auprès de 1.078 touristes qui ont visité le Parc National de Waza ont montré que 54% de ces touristes ont été attirés par l’éléphant (Tchamba, 1992). En plus, à l’entrée de ce Parc, une association de femmes prospère grâce aux revenus tirés de la gestion d’un centre d’accueil et de la vente des boissons fraîches et de la nourriture aux touristes (Hakizumwami, obs. dir, 2002). Cependant, pour que l’Afrique Centrale devienne une réelle destination touristique les contraintes actuelles devront être surmontées, notamment l’insécurité, les tracasseries aux frontières et l’insuffisance d’infrastructure d’accueil des touristes. Il y a également un grand défi à relever, à savoir, celui de la gestion des revenus générés par l’écotourisme et la chasse sportive de manière à ce qu’ils contribuent à la conservation de l’éléphant.

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2.2.3. Valeurs socio-culturelles L’éléphant constitue un symbole majestueux du continent africain. Il est utilisé comme logo sur une série de produits commerciaux et sur les monnaies de certains pays de la sous-région, notamment la République Démocratique du Congo. Par ailleurs, une multitude de croyances lient l’homme à l’éléphant ou vice versa. A titre d’exemple chez les Bakwele, les Bagando et les pygmées Baka du Cameroun ainsi que les pygmées Aka de la République Centrafricaine, l’éléphant représente le symbole de la force et du caractère évasif. Ces peuples croient que les personnes peuvent se transformer en éléphants (Akogo-Mvogo, 1994 ; Rupp, 2000 ; Alain Pénélon, comm. dir, 2003). L’éléphant constitue également une espèce de référence pour de nombreuses cérémonies traditionnelles, particulièrement chez les pygmées pour qui la viande d’éléphant constitue une offrande indispensable à Jengi. Les pygmées croient qu’ils ne peuvent pas vivre sans Jengi, qui pour eux désigne « Dieu de la forêt qui assure leur survie en terme de protection, de bonne santé, de fertilité et de provision des ressources alimentaires». Ainsi pour que Jengi soit disposé à leur rendre ces services, un éléphant doit absolument être sacrifié (Ndogo, 2000). Par ailleurs, les ivoires d’éléphant sont utilisés pour orner les sièges des Chefs traditionnelles afin de signifier leur puissance (Chifu Chanji et al, 1996). Les produits de l’éléphant, tels que l’urine, le placenta, la peau, la moelle des os, et les crottins (Tchamba, 1998), la substance extraite des mâchoires d’éléphants (Hakizumwami, 2001) jouent un grand rôle dans les utilisations traditionnelles de l’éléphant (Tchamba 1998) L’urine aurait des propriétés curatives sur le rhumatisme, la jaunisse, l’asthme et le mal des reins. Le placenta de l’éléphant guérirait la stérilité chez les femmes et empêcherait les avortements. La peau d’éléphant est utilisée dans les massages, le traitement du mal d’oreilles, des plaies légères, de la rougeole, de la méningite, et empêcherait les avortements. L’huile extraite de la moelle des os de l’éléphant est également utilisée dans les massages, principalement en cas de mal de dos ou de rhumatisme. Les crottins de l’éléphant auraient des propriétés curatives sur plusieurs maladies à cause de la diversité végétale du régime alimentaire de l’éléphant. Ils seraient également utilisés pour se protéger contre les mauvais esprits. Les relations entre les humains et les éléphants sont très complexes. Les éléphants dévastent les champs de cultures et tuent les personnes. Ils sont pour cette raison, à la fois craints et détestés. Par ailleurs, ils sont perçus comme des animaux dangereux dont la chasse relève d’une activité spécifique à laquelle les chasseurs ordinaires ne peuvent se hasarder. De plus, ils font partie intégrante du folklore national. Certaines communautés humaines croient que certaines personnes se réincarnent en éléphant. Ainsi, le problème des dévastations des champs agricoles prend une dimension supérieure, les gens étant persuadés que la destruction des récoltes serait le résultat d’une malveillance à l’égard de tel ou tel fermier. L’assistance aux populations locales à mieux maîtriser les conflits de cohabitation entre les hommes et les éléphants contribuerait à limiter les dégâts que causent ces animaux et à éviter l’insécurité alimentaire qui résulterait de ces dégâts. Néanmoins, les hommes devront éviter ce qui peut faciliter les conflits, notamment les activités qui perturbent l’espace vital des éléphants en cultivant ou en installant des villages dans les zones de transhumance.

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2.3. Contexte de développement de la Stratégie de Conservation de l’Eléphant en Afrique centrale. La nécessité de la conservation de l’éléphant a été depuis longtemps reconnue à travers des rencontres organisées aux niveaux internationaux, régionaux et nationaux.

• La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, connue par son sigle CITES ou encore comme la Convention de Washington, est un accord international entre Etats. Elle a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d'animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent. En 1984, la CITES a inscrit l’éléphant sur la liste des espèces animales menacées. Pendant cette période, les pays donateurs et les organisations environnementales ont demandé avec succès aux Etats d’aires de répartition des éléphants de développer des plans d’action pour la conservation de cette espèce.

• Dans les années 1990, grâce à l’assistance du Groupe Coordinateur de la Conservation

de l’Eléphant d’Afrique (AECCG) et au soutien financier de l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID), de la Commission Européenne, du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) et du Service de la Pêche et de la Faune des Etats-Unis (USFWS), les pays d’aires de répartition de l’éléphant d’Afrique ont élaboré les plans d’action pour la conservation de l’éléphant. Cependant, pour la plupart des pays concernés, y compris ceux d’Afrique centrale, ces documents sont quasiment restés lettres mortes, principalement à cause de l’insuffisance de moyens financiers pour leur mise en œuvre, ainsi que des difficultés à résoudre de manière isolée les problèmes liés à la protection des éléphants, animaux migrateurs dont les domaines vitaux dépassent les frontières nationales.

• A la 10ième Conférence des Parties à la CITES organisée au Zimbabwe en 1997, les

pays Parties ont passé sans précédent une résolution mettant en place un système de suivi d’abattage illégal des éléphants à travers tous les pays d’aires de répartition d’éléphants d’Afrique et d’Asie (Résolution Conf. 10.10 (Rév. CoP12)), ceci dans le but de pourvoir aux Etats les informations dont ils ont besoin pour prendre les décisions appropriées relatives à la gestion et à la mise en application de la réglementation et d’assurer le renforcement des capacités desdits Etats pour une gestion durable de leurs populations d’éléphants.

• Reconnaissant les menaces croissantes qui pèsent sur les ressources forestières du

Bassin du Congo, les chefs d'Etats de six pays du Bassin du Congo ont manifesté leur en engagement en faveur de la protection de leurs écosystèmes forestiers en signant la Déclaration de Yaoundé le 19 mars 1999 (voir annexe I). Ils ont entre autres reconnu la nécessité d’entreprendre des actions concertées en vue d'enrayer le grand braconnage et toute autre exploitation non durable dans la sous-région en y associant toutes les parties prenantes y compris, les opérateurs économiques et les populations, ainsi que d'établir des réseaux transnationaux de zones forestières protégées.

• A la 11ième Conférence des Parties à la CITES organisée à Nairobi en Avril 2000, MIKE a

confirmé que l’abattage illégal de l’éléphant en Afrique centrale n’était pas seulement associé au commerce de l’ivoire, mais également au commerce croissant de la viande d’éléphant et que celui-ci devient de plus en plus international et une sérieuse menace pèse sur cette espèce.

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• DU 23 au 25 mai 2000, un atelier régional sur la Gestion des éléphants de forêts (Loxodonta africana cyclotis) en Afrique centrale a été organisé à Yokadouma en République du Cameroun. Cet important atelier qui a regroupé quatre-vingt dix-neuf participants en provenance de cinq pays de la sous-région (Cameroun, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Gabon et Congo) s’est terminé par une série de recommandations allant dans le sens de la protection et de la gestion durable de l’éléphant d’Afrique en général et de l’éléphant de forêt en particulier (voir annexe III).

• Les 23 et 24 janvier 2001, une concertation participative sur la nécessité d'une stratégie

pour la conservation de l'éléphant d'Afrique centrale regroupant les Directeurs en charge de la faune en provenance des Etats d’Afrique centrale de l’aire de répartition de l'éléphant d'Afrique (du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la République Centrafricaine, de la République Démocratique du Congo, de la Guinée Equatoriale et de la République du Tchad) ainsi que des représentants des organisations impliquées dans la conservation de l’éléphant en Afrique centrale (WWF, UICN, WCS, MIKE, CITES). Compte tenu de la menace qui pèse invariablement sur les éléphants, le défi à relever en matière de protection et de gestion des éléphants qui sont des animaux très mobiles faisant fi des frontières, la nécessité d’une base fiable et pratique de connaissances destinées à appuyer les décisions de gestion par rapport à la fois à l’éléphant de forêt et à l’éléphant de savane en Afrique centrale, les participants ont unanimement convenu qu’une stratégie sous-régionale pour la conservation des éléphants en Afrique centrale est très nécessaire (voir Annexe IV). Ils ont estimé que cette stratégie contribuerait à la sécurisation et à la mobilisation des ressources nécessaires – à la fois humaines et financières - de la part des partenaires de la coalition des ONG qui collaborent avec eux et de la part d’autres bailleurs de fonds. Les participants ont considéré que le fait qu’elle apporterait un plus au « Plan de Convergence » suscite un bon soutien politique en faveur de sa mise en œuvre. La Coalition WWF/WCS/GSEAf a souhaité une concertation pleine afin de bien établir la position des Gouvernements des pays concernés par rapport au processus qu’ils préfèrent pour l’élaboration d’une telle stratégie. Un consensus s’est dégagé autour de la forme de la collaboration des parties prenantes, de la structure du plan/cadre stratégique, des étapes nécessaires ainsi que du rôle des principaux acteurs. Le plan d’action indiquant les étapes et calendrier provisoire de mise en œuvre de ce processus a été convenu. Malheureusement, sa la mise en œuvre a connu un ralenti.

• En septembre 2002, une seconde réunion regroupant les délégations des Etats

d’Afrique centrale de l’Aire de répartition de l’éléphant d’Afrique ainsi que la Présidente du Groupe de Spécialistes de l’Eléphant d’Afrique (GSEAf), Dr Holly Dublin fut organisée à Nairobi. Pendant cette réunion, les participants ont débattu sur les possibilités de redynamiser le processus d'élaboration de la Stratégie pour la Conservation de l’Eléphant en Afrique centrale initié à Douala au Cameroun en janvier 2001, et ont considéré que ce processus nécessite d’être poursuivi par les institutions gouvernementales, en privilégiant l'approche participative qui implique, entre autres, les Organisations Non Gouvernementales appropriées ainsi que les partenaires du secteur privé. Ils ont ensuite recommandé que le GSEAF puisse jouer un rôle prépondérant dans l’élaboration de cette stratégie, notamment par la mobilisation des ressources financières nécessaires pour son développement, et par la coordination des activités y relatives (voir annexe V). Cette requête a été approuvée par les Ministres en charge de la conservation de la faune ou leurs représentants à travers leurs lettres respectives adressées à la Présidente du Groupe susmentionné (voir annexe VI).

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• En réponse à la demande susmentionnée, le GSEAf a tout mis en oeuvre pour la mise en place de cette stratégie. Le Chargé de Programme du GSEAf pour l’Afrique centrale a effectué des missions dans les pays de la sous-région pour discuter avec les acteurs clés impliqués dans la conservation et la gestion des éléphants d’Afrique centrale et collecter des informations relatives à ce domaine. Une bonne partie de ces informations a contribué à l’élaboration du présent document. Par ailleurs une proposition de projet a été élaborée et soumise aux donateurs pour la recherche des financements qui ont permis à l’organisation de cet atelier sous-régional pour l’élaboration d’un plan stratégique ainsi qu’à l’élaboration du document de la stratégie pour la conservation de l’éléphant en Afrique centrale.

3. RAPPEL HISTORIQUE SUR LA CONSERVATION DE L’ELEPHANT Au cours des siècles, les éléphants ont été chassés pour leur ivoire et le commerce de ce produit s’est développé considérablement au fil de temps (Campbell, 1998). La chasse pour l'ivoire a augmenté régulièrement au cours du 19ème siècle, particulièrement après l’an 1870, lorsque les puissances coloniales se déplacèrent vers l'intérieur du continent et installèrent des routes et chemins de fer qui facilitèrent le transport de l'ivoire vers la côte (Alpers, 1992). Entre 1900 et le milieu des années 1980, la chasse pour l'ivoire s’est accrue aussi bien en Afrique centrale qu’en Afrique occidentale et orientale. Les exportations d'ivoire continuèrent d'augmenter en volume jusqu’aux environs de 1910, alors que la population d'éléphants s’effondrait partout en Afrique de façon significative suite à sa surexploitation (Roth & Douglas-Hamilton, 1991). Ceci entraîna l’extinction des éléphants dans certaines zones du continent africain (Milner-Gulland&Beddington, 1993 ; Fotso, 2000). Dans les années 1930, la chasse commerciale pour l’ivoire a été interdite dans la plupart des pays d’Afrique (Blanc, et al, 2003). Ceci a permis à une partie des populations d’éléphants de se reconstituer, mais pas pour longtemps, car à partir des années 70, le commerce de l’ivoire a soudainement repris (Campbell, 1998). Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, les prix de l’ivoire qui étaient restés stables ont flambé probablement à cause de l’instabilité socio-politique et économique qui régnait dans le monde entier. Ainsi, les exportations d’ivoire sont passées de 200 tonnes en 1950 à presque 1000 tonnes dans les années 1980 (Campbell, 1998). Pendant les années 1970 et 1980, une véritable vague de braconnage d'éléphants facilitée par l'existence d'un réseau de braconniers et de trafiquants, tant au niveau national qu'international, a causé le déclin des populations de cette espèce (Campbell 1998). Pendant cette période, en moyenne 70 000 éléphants ont été tués chaque année au niveau du continent africain (Campbell 1998). A la fin des années 1980, le braconnage a considérablement continué en Afrique centrale (Fay & Agnagna, 1991, 1993). Entre 1979 et 1988, environ 2 825 tonnes ont été exportées de cette sous-région. On estime que le Cameroun, le Congo et la République Démocratique du Congo auraient perdu environ la moitié de leurs populations d’éléphants (Luxmoore et al, 1989). Il importe de souligner que cette période coïncide avec le développement de l’exploitation industrielle du bois ainsi que la prospection du pétrole dans cette sous-région (Barnes, 1987). Ces opérations économiques conjuguées aux conflits armés qu’ont connu certains pays de la sous-région, ont occasionné le braconnage intensif de l’éléphant et la dégradation de son habitat. L’Afrique centrale étant depuis longtemps perçue comme une étendue de nature quasi vierge, la gravité du braconnage de l’éléphant n’était pas suffisamment appréciée en dehors de la sous-région. En dépit des efforts considérables déployés par la communauté internationale en faveur de la conservation de l’éléphant, l’augmentation de la demande des produits d’éléphant, essentiellement la viande et l’ivoire, continue à encourager les chasseurs à abattre davantage

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d’éléphants. Par ailleurs, l’expansion des activités anthropiques telles que l’exploitation du bois et minière, l’agriculture et les infrastructures économiques contribuent à la dégradation et/ou à la fragmentation de l’habitat de cette espèce. 4. APERCU SUR LA DISTRIBUTION ET ETAT DES POPULATIONS D’ELEPHANTS EN AFRIQUE CENTRALE L’Afrique centrale constitue une des sous-régions abritant une des grandes populations d’éléphants de forêts et de savane (voir tableau 1). Les effectifs des éléphants varient selon les pays (voir tableau 2). L’aire de répartition de ces éléphants représente environ 42% de l’aire de répartition de l’éléphant d’Afrique (Blanc et al, 2003 et voir Cartes 1-8). Cependant, une grande proportion de cette superficie se trouve en dehors des aires protégées (voir tableau 3 et cartes 1-8). Seul 12% sont couverts par les aires protégées (au moment où la moyenne pour d’autres sous-régions est estimée à 24%) Les tableaux ci-dessous présentent de manière comparative le statut ainsi que l’état de distribution des éléphants en Afrique et en Afrique centrale Les tableaux ci-dessous présentent les statistiques sur les populations d’éléphants en Afrique centrale et leurs aires de distribution (source : Blanc et al, 2003). Tableau 1 : Afrique : Etat de distribution des éléphants par région Région Défini Probable Possible Spéculative Superficie de la

région (Km2) Sup. Aire de répartition (Km2)

Afrique Australe

246.592 23.722 26.098 7.508 5.973.020 1.680.130

Afrique Centrale

16.450 32.263 64.477 82.563 5.365.550 2.060.763

Afrique Occidentale

5.458 1.188 3.039 3.498 5.096.660 219.868

Afrique Orientale

117.716 17.702 22.511 5.738 6.182.037 969.113

TOTAL2 402.067 59.024 99.813 99.307 22.617.267 4 929 874 Tableau 2 : Afrique centrale : Etat de distribution des éléphants par pays Pays Défini Probable Possible Spéculative Superficie par

pays (Km2) Superficie aire de répartition (Km2)

Cameroun 2.006 3.058 9.017 3.160 475.440 173.765Congo 431 18.222 6.572 2.300 342.000 248.361Gabon 0 8.132 14.712 58.309 267.670 229.594Guinée Equatoriale

0 0 0 300 28.050 15.257

RCA 2.977 1.600 2.420 390 622.980 217.708RDC 7.667 2.631 34.996 17.554 2.345.410 912.105Tchad 1.989 0 2.000 550 1.284.000 263.973TOTAL3 16.450 32.263 64.477 82.563 5.365.550 2 060.763

2 Il faut noter que les totaux pour les catégories de Défini, Probable, Possible et Spéculative sont basés sur l’extrapolation des variances. Ainsi, ces totaux ne représentent pas nécessairement le nombre exact de chaque catégorie. 3 Idem.

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Tableau 3 : Afrique centrale : Statistiques générales sur la protection des éléphants et de leur aire de distribution Caractéristiques Cameroun Congo Gabon Guinée

EquatorialeRCA RDC Tchad

Superficie du pays (Km2)

475.440

342.000 267.670 28.050 622.980 2.345.410 1.284.000

Superficie d’aire de distribution (% du pays):

37% 73% 86% 54% 35% 39% 21%

Couverture d’aires protégées (% du pays)

8% 6% 15% 17% 13% 5% 9%

Aire de distribution protégée (% d’aire de distribution connue

13% 5% 14% 23% 28% 10% 12%

Annexe CITES I I I I I I I Année de Listing 1989 1989 1989 1989 1989 1989 1989

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Rapport de Situation de l’Éléphant d’Afrique 2002 AFRIQUE CENTRALE | 31

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10°E

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20°E

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25°E

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30°E

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35°E

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10°S 10°S

5°S 5°S

0° 0°

5°N 5°N

10°N 10°N

15°N 15°N

20°N 20°N

Légende

Frontière Regionale

Rivières et lacs

Aires protégées

Zones inventoriées

Aire de distribution

Determiné

Possible

Peu Probable

D Aperçu / traces

RegionMap

A f r i q u e C e n t r a l eA f r i q u e C e n t r a l eAire de Distribution des Eléphants, Zones Inventoriées et Aires Protégées

Sources:Base de Données de l'Eléphant d'Afrique

Carte Digitale du Monde

0 690 1,380345 km

Projection géographiqueL'échelle est à titre indicatif seulement

Groupe de Spécialistesde l'Eléphant d'Afrique

UICN/CSE

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5. CONTRAINTES MAJEURES A LA CONSERVATION DES ELEPHANTS EN AFRIQUE CENTRALE Les principaux défis auxquels font face les pays d’Afrique centrale en matière de la conservation de l’éléphant sont le braconnage de l’éléphant pour l’ivoire et la viande, la non harmonisation des législations, la fragmentation et/ou la dégradation de l’habitat de l’éléphant ; les changements climatiques et désertification, les conflits hommes-éléphants, ainsi que les difficultés à développer le tourisme en faveur de l’amélioration du bien être des populations locales. La plupart de ces défis sont communs à tous les pays de la sous-région et leur solution nécessite une coopération inter-Etats ou régionales. D’autres sont spécifiques aux pays ou à des localités à l’intérieur des pays. 5.1. La pauvreté des populations L’Afrique centrale est dotée d’immenses richesses en ressources naturelles qui, si elles étaient bien gérées, pouvaient contribuer à la réduction de la pauvreté. Cette sous-région est universellement et unanimement réputée comme étant l’une des mieux pourvues d’Afrique sinon du monde. Sans même parler de son sous-sol, son bois, ses cultures d’exportation, café, cacao, thé, bananes et coton, occupent un rang honorable. Ses cultures vivrières sont diversifiées, manioc, ignames, maïs, légumes, etc. ; ses marchés sont bien achalandés et bien fournis. Mais de l’autre côté, des indicateurs sociaux montrent que la majorité de la population de cette sous-région vit dans la pauvreté. Comme le montre le tableau ci-dessous, l’indicateur de la pauvreté humaine est très haut en Afrique centrale par rapport aux pays développés comme Les Pays-Bas. Tableau 4 : Indicateurs de la pauvreté humaine des pays d’Afrique centrale

Indicateur de la Pauvreté Humaine (IPH)4 (Valeur en %)

Pays

2001 2002 2003 2004 Cameroun 31,1 30,7 39,9 36,9 Congo : 30.7 30,0 32,0 31,9 Eq. Guinea - - - 32.7 Gabon - - - - RCA: 46,1 45,2 47,8 47,7 RDC : 40,0 39,7 42,9 42,9 Tchad : 53,1 50,5 50,3 49,6 Pays-Bas5 8,5 8,5 8,4 8,2

Source (PNUD, 2001; PNUD 2002, PNUD 2003, PNUD 2004). La proportion de la population en deçà du seuil de la pauvreté monétaire est également très haute. A titre d’exemple, entre 1990 et 2001, la proportion de la population vivant avec moins de 1 $USA par jour représentait 33,4% au Cameroun et 66,6% en République Centrafricaine (PNUD, 2003). Il importe de souligner également les inégalités très considérables en termes de revenu ou de consommation. Par exemple, entre 1990 et 2001, à l’échelon national la part des 20% les plus pauvres dans le revenu ou la consommation était de 4,6% au moment où celle

4 Dans les pays en développement, IPH est un indicateur composite qui mesure les manques touchant à trois aspects essentiels à la vie humaine( tels que considérés par l’indicateur du développement humain), à savoir : longévité (probabilité à la naissance, de ne pas attendre 40 ans), savoir (taux d’analphabétisme des adultes) et conditions de vie (pourcentage de population privée de points d’eau aménagés et par le pourcentage d’enfants de moins de cinq ans souffrant d’insuffisance pondérale) (PNUD 2003 : Rapport Mondial sur le développement Humain2003) 5 Pays-Bas: N’est pas un pays d’Afrique Centrale mais placé ici juste pour simple raison de comparaison.

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des 20% les plus riches était 53,0% au Cameroun. En République Centrafricaine, la part des 20% les pauvres étaient de 2% au moment où celle des 20% plus riches était de 65%. Due à cette situation, plusieurs dynamiques sont apparues notamment le développement des économies informelles et du tertiaire de survie qui ont exacerbé la pression sur les ressources naturelles, notamment à travers la conversion des habitats naturels en faveur de l’agriculture ainsi que l’exploitation intensive et illégale des produits forestiers (bois de chauffage, viande de brousse, légumes-feuilles, etc.) à des fins commerciales. Face à l’insuffisance de la bonne gouvernance et de la complaisante application de la loi en matière de la gestion des ressources naturelles, les populations acculées par la pauvreté continuent à considérer, sauf exception, la plupart de ces ressources naturelles, notamment la faune sauvage et l’habitat naturel, comme des biens à accès libre. Ainsi, leur utilisation de manière incontrôlée et anarchique porte préjudices à leur durabilité. Plusieurs cas de braconnage de l’éléphant « montagne de viande » et la vente à grande échelle de sa viande sont observés dans la sous-région. Dans certaines partie de la sous-région, cette viande est vendue jusqu’ à plus de 9000 FCFA par kilo de bout de trompe (Bayogo, 2004) et cette activité qui devient très lucrative devient de plus en plus attractive, particulièrement aux pauvres (voir figure 2). Ainsi, l’introduction des activités génératrices de revenus aux populations locales contribuerait à endiguer la pression sur cette espèce. Toutefois, ces activités devront être bien contrôlées étant donné que certaines d’entre elles telles que l’exploitation illégale de bois d’œuvre et son exportation frauduleuse par la corruption sont nuisibles aux économies des pays de la sous-région. 5.2. La crise économique des Etats La diminution de l’aide au développement, l’augmentation du poids de la dette (voir tableau ci-dessous) conjuguées aux effets contraignants des programmes d’ajustement structurel (PAS) introduits depuis des années 1980 ont contribué aux profondes transformations des économies des pays d’Afrique centrale depuis ces deux dernières décennies. En dehors de la Guinée Equatoriale qui a connu sa croissance économique grâce à la découverte du pétrole, les indicateurs économiques montrent que la croisse économique du reste des pays de la sous-région a été lamentable entre 1990 et 2001 (voir tableau ci-dessous). Tableau 5 : Indicateurs économiques pour les pays d’Afrique centrale Pays Aide au développement

(reçu en % du PIB) Dette extérieure (net reçu en % du PNB)

Croissance annuelle du PIB par habitant (%)

1990 2001 1985 1998 1990-2001 Cameroun 4,0 4,7 40,2 119,4 -0,3 Congo 7,8 2,7 150,7 306,9 -1,6 Gabon 2,2 0,2 39,0 90,7 -0,3 Guinée Equatoriale 46,0 0,7 175,7 75,7 18,8 RCA 16,8 7,9 40,1 88,8 -0,5 RDC 9,6 4,8 6171 12 929 -7,7 Tchad 18 11,2 217 1 091 -0,5 La mise en œuvre des programmes d’ajustement structurel (PAS) a eu comme corollaire les crises sociales et structurelles traduites par le non recrutement dans les services publics, l’affaiblissement des capacités des institutions en charge de la conservation des ressources naturelles, la paupérisation urbaine ainsi que l’exode urbain. Particulièrement, cet exode constitue un phénomène négatif à la conservation des écosystèmes étant donné qu’il favorise

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les pressions diverses sur les ressources naturelles, notamment le braconnage et le commerce illicite des produits de la faune sauvage ainsi que la conversion de l’habitat naturel à d’autres fins. Par ailleurs, les contraintes liées aux paiements de la dette conjuguées à la forte dépendance des matières premières pour le développement des économies nationales auraient augmenté la pression sur les écosystèmes forestiers. Face au poids de la dette et préoccupés par le besoin du développement des économies nationales et de la lutte contre la pauvreté, la plupart des décideurs des pays de la sous-région considèrent le secteur de la conservation de la nature comme secondaire. C’est ainsi qu’une coopération Nord-sud est très nécessaire pour la conservation des ressources naturelles pour le bien de l’humanité. D’autre part, la bonne gouvernance pourrait permettre aux Etats de la sous-région de redresser leurs économies et de répartir équitablement leurs revenus sans oublier la conservation de ressources naturelles. Il existe des pays dans la sous-région qui disposent de fonds spéciaux pour la faune mais en réalité il y a très peu d’argent arrive sur le terrain. 5.3. Conflits de leadership pour la gestion des ressources En ce qui concerne la gestion effective des ressources naturelles en général et de la faune en particulier, la coopération sous-régionale est balbutiante; la duplication des initiatives, les interventions pernicieuses des bailleurs de fonds et des ONG internationales accroissent encore la confusion alors qu’il n’y a pas encore de politique commune pour la gestion de la faune. Il faut noter que les initiatives des agences de coopération en faveur de la conservation des écosystèmes forestiers en Afrique centrale ne peuvent pas être assimilées à des actions nationales. Les bailleurs de fonds qui les pilotent, ont leurs propres approches et intérêts qui n’intègrent pas toujours les préoccupations nationales (Ndinga, 1994; Grison, 1997). On peut constater, d’une part, la volonté et la résistance simultanées des partenaires de la coopération de s’engager dans une dynamique de changement; d’autre part, la volonté de cohérence des actions et, en même temps, le manque d’entente entre les partenaires afin de mener des actions convergentes, de partager les responsabilités, d’agir conjointement et avec franchise aux priorités définies par les leaders de la sous-région. 5.4. Braconnage interne et transfrontalier Malgré la mobilisation des pays de la sous-région et de la communauté internationale pour protéger l’éléphant, le braconnage et le trafic interne et transfrontalier de l’ivoire et de la viande d’éléphant continuent de menacer l’intégrité des populations d’éléphants dans la sous-région. Ce braconnage est exacerbé par l’existence des marchés non réglementés de l’ivoire pour les sculpteurs locaux (Hunter, N. et al, 2004), de réseaux nationaux et internationaux de trafic des produits de l’éléphant dans la sous-région ; la prolifération des armes à feu résultant des conflits armés dans la sous-région ; l'instabilité politique et sociale qui caractérise certains Etats de la sous-région; l’insuffisance de l’application de la loi, les faiblesses institutionnelles (insuffisance des ressources humaines et des moyens logistiques et financiers) ainsi que l’absence d’un système rapide de renseignements et d’échange d’informations sur le braconnage de l’éléphant. Les zones frontalières seraient les plus touchées, probablement à cause de leur richesse en éléphants et de la perméabilité des frontières. En effet, l’ivoire et la viande d’éléphant sont devenus d’importantes ressources génératrices de revenus pour les populations rurales et urbaines, et leur commercialisation se fait aussi bien au niveau local qu’international. Ainsi, le braconnage constitue un défi qui devrait attirer l’attention et nécessiter l’intervention concertée entre les pays concernés avec la contribution de la communauté internationale.

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5.5. Incohérence des législations portant la gestion de la faune sauvage Du point de vue légal, l’incohérence des législations des pays d’Afrique Centrale en matière de gestion de l’éléphant ne permet pas une collaboration effective pour le développement des initiatives en faveur de la conservation de cette espèce caractérisée par des migrations transfrontalières. Le statut légal de l’éléphant diffère dans la plupart des pays de la sous-région. Pour certains, les éléphants sont intégralement protégés sans distinction d’âge tandis que pour les autres seuls les éléphants ayant des défenses de moins de cinq kilos sont intégralement protégées. Un pays a un quota annuel de la CITES au moment où d’autres n’en ont pas. La mise en cohérence des législations régissant cette espèce, caractérisée par des migrations transfrontalières contribuerait à une coopération efficace entre les Etats pour protéger les populations d’éléphants partagées. 5.6. Absence d’informations fiables sur les éléphants Une grande partie de la superficie d’Afrique centrale est couverte par les forêts denses dont leur canopée cache un bon nombre d’animaux sauvages. Ceci rend difficile et extrêmement coûteux les inventaires pouvant produire des informations fiables sur le nombre et la distribution de la faune dans la sous-région. Faute de capacité pour effectuer des inventaires systématiques et réguliers, le potentiel faunique d’Afrique centrale, y compris l’éléphant, reste peu connu. Les données disponibles sont fragmentaires et très localisées. En plus, elles ne sont généralement basées que sur les spéculations et simples suppositions. Par ailleurs, l’ampleur de l’impact des activités humaines sur les éléphants n’est pas bien connue. Ainsi, l’insuffisance d’informations sur les éléphants ne permet pas une prise de décisions efficace en faveur de la conservation et de la gestion efficace des éléphants dans la sous-région. 5.7. La fragmentation et/ou la dégradation de l’habitat de l’éléphant Dans l’ensemble, les économies des pays d’Afrique centrale reposent presque exclusivement sur le secteur primaire, c’est-à-dire l’extraction des matières premières brutes, notamment le bois, le pétrole, les minerais, l’agriculture extensive, etc. En plus de la fragmentation et/ou la dégradation des domaines vitaux des éléphants, l’ouverture des routes pour l’exploitation forestières dans des zones jadis inaccessibles (voir figure 3), l’arrivée massive des populations humaines à la recherche de l’emploi auprès des sociétés d’exploitation des ressources susmentionnées ainsi que les déplacements massifs des personnes résultant des conflits armés ou des guerres civiles contribuent au développement des activités connexes telles que :

le défrichement pour les activités agricoles ; la déforestation pour le bois de feu ;, le braconnage pour la viande et l’ivoire ; le développement d’un grand marché pour la viande de brousse la création des bases pour le trafic de l’ivoire, etc.

Toutes ces activités causent de nombreux problèmes environnementaux dont les impacts dépassent souvent les frontières nationales. Concernant la déforestation, la FAO (2001) estime que le couvert forestier en Afrique centrale entre 1990 et 2000 a reculé au rythme moyen de – 0,4% par an (voir tableau ci-dessous).

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Tableau 6: Modification de la superficie forestière, 1990 – 2000

Superficie totale forêts, 1990 (milliers d'ha

Pays

1990 2000

Taux annuel de changement (%)

Cameroun 26.076 23.858 -0,9 Congo 22.235 22.060 -0,1 Gabon 21.927 21.826 0.0 Guinée Equatoriale

1.858 1.583 -0,6

Rép. Centrafricaine

23.207 22.907 -0,1

RD Congo 140.531 135.207 -0,4 Tchad 13.509 12.692 -0,6 Total 249.343 240.133 -0,4 Source : FAO, 2001 : Situation des forêts du Monde 2001 Bien que comparativement à d’autres régions le rythme de déboisement des forêts de l’Afrique centrale apparaît faible, il n’est pas exclu qu’il pourra s’accélérer avec la possibilité d’un changement radical des modalités. L’évolution de la technologie (par exemple, déroulage de faibles diamètres, procédés de bois reconstitué) est susceptible de conduire à des niveaux de prélèvement à l’hectare plus importants que ceux d’aujourd’hui. Ce phénomène, ajouté à l’accroissement de la transformation des forêts par l’agriculture industrielle et de subsistance ainsi qu’aux feux de brousse, pourraient entraîner une augmentation du taux de déboisement qui pourra entraîner la diminution de l’aire de distribution de l’éléphant ainsi que la rupture des corridors de migration de cette espèce et faciliterait l’accès des braconniers aux zones jadis inaccessibles. Par ailleurs, la création des routes, des villages, des villes et des fermes occupent de plus en plus les espaces qui étaient réservés aux animaux sauvages, entraînant une perte rapide du couvert végétal naturel et une perturbation significative des habitats restants ainsi que l’augmentation de la cohabitation entre les hommes et les éléphants. Ces facteurs seraient responsables de la disparition de 20% d’éléphants au cours des trente dernières années, et contribuent à la fragmentation des populations d’éléphants d’Afrique ainsi qu’à l’aggravation des conflits entre les hommes et les éléphants (Tchamba 2000 ; Atanga, 2000 ). Par ailleurs, le braconnage pour l’ivoire aurait réduit d’environ 44% les populations d’éléphants de forêt d’Afrique Centrale (Michelmore, Beardsley et al, 1994). Après l’examen des problèmes susmentionnés dans cette section, il serait nécessaire d’investir dans l'utilisation durable des habitats des éléphants afin d’éviter le déclin, la dégradation et la fragmentation des aires de distribution et de l’habitat restant des éléphants. Ceci peut se faire à travers l’extension et la protection des aires protégées, ainsi que l’exploitation des ressources naturelles respectueuse de l’environnement. 5.8. La croissance démographique La croissance démographique en Afrique centrale aurait un impact sur la distribution de l’éléphant. De quelques 27 millions en 1960 cette population a atteint plus de 82 millions d’habitants en 2000 et pourra attendre environ 142 millions en l’an 2020 (voir tableau ci-dessous).

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Tableau 7: Tendance démographique en Afrique centrale Pays Population totale (en millions) 1960 1975 1980 1998 2000 2015 2020 Cameroun 5,3 7,5 8,6 14,3 15 21,5 23,9 Congo 0,9 1,4 1,7 2,8 2,9 4,4 5,4 Gabon 0,5 0,6 0,7 1,2 1,2 1,7 1,8 Guinée Equatoriale 0,2 0,2 0,7 0,4 0,5 0,6 0,7 Rép. Centrafricaine 1,5 2,1 2,3 3,5 3,6 4,8 5,2 R.D. Congo 15,3 23,3 27 49,1 51,6 80,3 92,2 Tchad 3 4 4,4 7,3 7,6 11,2 12,5 Total 26,7 39,1 45,4 78,6 82,4 124,5 141,7

(Source : Danielson et Hammarskjöld, 2000)6 La population d’Afrique centrale est inégalement répartie sur de vastes étendues démesurément vides au Gabon et en Centrafrique (5 et 6 habitants au km2) et des régions densément peuplées dans certaines parties du Cameroun et à l’est de la République Démocratique du Congo (PNUD, 2000). La répartition inégale de la population aurait un impact négatif sur les écosystèmes dans les régions de forte densité de population, ceux-ci n’ont pas le temps de se reconstituer. En outre, la pression démographique jointe aux techniques agricoles traditionnelles favorise le déboisement, l’érosion du sol, la destruction du couvert végétal. La FAO (1999) estime que le couvert forestier est en recul au rythme de – 0,6% par an, soit 6.179.000 ha en cinq ans (de 1990 à 1995) contre 0,7%/an pour les forêts africaines et 0, 88% pour toutes les forêts tropicales du monde. Suite à la croissance démographique, pour une raison ou une autre, les hommes et les éléphants sont amenés à se partager un espace de plus en plus restreint, ce qui inévitablement conduit à la compétition entre les hommes et les éléphants pour les ressources telles que l’eau, le pâturage, ainsi qu’aux dégâts causés par les éléphants. Ces problèmes peuvent être diminués grâce une combinaison d’une série d’approches qui incluent le développement des capacités des communautés locales à gérer les problèmes entre les hommes et les éléphants en s’inspirant des outils développés par le Groupe de spécialistes de l’Eléphant d’Afrique (GSEAf) ainsi que de l’expérience d’autres pays du continent, un plan approprié d’utilisation du territoire, le développement de la politique d’utilisation de l’éléphant pour la génération des revenus en faveur des communautés locales, etc. 5.9. Difficultés à développer le tourisme Bien que bénie par la nature qui l’a doté des potentialités touristiques, l’Afrique centrale n’a malheureusement pas pu tirer profit de ce secteur. Au moment où l’industrie du tourisme rapporte des revenus considérables aux pays d’Afrique de l’Est et Afrique australe (voir section 2.2.2), ce secteur n’est pas encore exploité de manière effective en Afrique centrale. Une série de facteurs constituent de réelles difficultés au développement du tourisme international dans cette sous-région. On peut mentionner une réputation négative en termes de sécurité à cause des conflits armés dans la plupart des pays de la sous-région, l’absence d’une véritable politique de développement du tourisme de vision; le coût de la destination (billets d’avion, visa, hébergement, transferts) qui reste très élevé comparativement à d'autres régions du continent africain; l’accès difficile aux sites touristiques; l’insuffisance d'expérience des attentes de la clientèle (en comparaison avec l'Afrique australe ou de l'est) ; l’insuffisance

6 Danielson, A & Hammarskjöld, M, :2000 : Populations, revenus et ressources forestières en Afrique : Un examen de tendances choisies et projections à l’horizon 2020. Pour l’Etude Prospective du Secteur Forestier en Afrique (FOSA). FAO, Rome, Italie.

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d'infrastructures d’accueil et de logistique sur les sites concernés ;mauvais comportement de certains agents de douane et de la police, etc. Ainsi, les potentialités touristiques que portent les éléphants d’Afrique centrale sont encore sous exploitées. 5.10. Sécheresse, inondations et désertification Dans certaines parties d’Afrique centrale, les problèmes liés aux changements climatiques notamment la sécheresse, les inondations ainsi qu’à l’avancée du désert constituent également les menaces sérieuses pour les populations d’éléphants. L’avancée du désert contribue à la diminution de l’habitat de l’éléphant, au moment où le tarissement des points d’eau pendant la saison sèche et les inondations pendant la saison pluvieuse obligent les éléphants à se confiner dans des petites surfaces ou à émigrer vers les pays voisins. Quelquefois, les éléphants se déplacent vers des terres souvent occupées par les champs agricoles et les villages, ce qui résulte aux conflits entre les hommes et les éléphants. Ainsi, à l’instar de certains Etats d’Afrique australe (voir figure 4), les mesures d’aménagement du territoire permettant la réduction du taux de migration des éléphants sont nécessaires. 5.11. Conflits de cohabitation entre les hommes et les éléphants Les problèmes de conflits entre les hommes et les éléphants bien que localisés causent préjudices à l’économie des populations affectées. Face à la croissance démographique galopante conjuguée au besoin de vastes étendues pour maintenir une population viable d’éléphants (Lahm, 1994 ; Blake, 2002), pour une raison ou une autre, les hommes et les éléphants sont amenés à se partager un espace de plus en plus restreint, ce qui inévitablement conduit aux conflits entre les hommes et les éléphants, qui se manifestent à travers les dégâts que ces animaux causent ou l’abattage des éléphants par les hommes. Par exemple, dans le territoire de Rutshuru, à l’Est de la République Démocratique du Congo, de février à avril 2005, huit (8) éléphants en provenance du Parc National des Virunga ont été abattus par des militaires à cause de la dévastation des cultures et les ivoires ont été emportées par les autorités militaires laissant la viande aux villageois (UN Integrated Regional Information Networks, cité par Melissa Groo (*) dans sa diffusion du 22 juin 2005). (*) Melissa Groo du projet ‘Save the Elephants News Service Researcher’, facilité par ‘International Elephant Foundation’

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6. OPPORTUNITES POUR LA CONSERVATION DES ELEPHANTS 6.1. Volonté politique en matière de la conservation des ressources naturelles Les pays d’Afrique, y compris ceux d’Afrique centrale sont traditionnellement conscients du besoin de la conservation de la nature et que celle-ci regorge des ressources naturelles qui constituent un capital d’une importance vitale pour le continent et l’humanité tout entière. Ils reconnaissent également que la conservation de ces ressources constitue une préoccupation majeure de tous les Africains. Ainsi, ils sont désireux d’entreprendre des actions individuelles et collectives en vue de leur conservation, notamment par l’établissement et le maintien de l’utilisation durable de ces ressources (Convention d’Alger)7. Depuis l'adoption de la Convention sur la Diversité Biologique de Rio en 1992, les pays de la sous-région expriment clairement leur volonté d’assurer le leadership en faveur de la gestion durable des écosystèmes forestiers. Ceci se manifeste à travers une prise de conscience croissante de la nécessité de renforcement de la coopération régionale et sous-régionale en faveur de la conservation des ressources naturelles ainsi que l’émergence des initiatives sous-régionales de conservation (voir sections 6.3 et 6.4). On peut citer : l’Organisation pour la Conservation de la Faune Sauvage en Afrique (OCFSA), la Commission pour le Bassin du Lac Tchad (CBLT), la Conférence sur les Ecosystèmes des Forêts Denses et Humides d’Afrique Centrale (CEFDHAC), la Déclaration des chefs d’Etats de la sous-région en faveur de la conservation des écosystèmes forestiers en Afrique centrale en 1999, connue sous le nom de « La Déclaration de Yaoundé » et l’institutionnalisation de la Conférence des Ministres en charge des Forêts en Afrique Centrale (COMIFAC) pour faciliter la mise en œuvre de cette Déclaration, ainsi que l’adhésion à la Conférence Ministérielle sur l’application des législations forestières et la gouvernance en Afrique connue sous le nom d’AFLEG (Africa Forest Law Enforcement and Governance », le Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo, etc. • Conférence Ministérielle des Etats d’Afrique Centrale sur le Conservation de la Faune

Sauvage (CMEACCFS) et l’Organisation pour la Conservation de la Sauvage d’Afrique(OCFSA) : Cette organisation sous-régionale créée après la première Conférence Ministérielle des Etats d’Afrique Centrale sur le Conservation de la Faune Sauvage (CMEACCFS) qui a eu lieu à Bangui en République Centrafricaine en décembre 1981 a été institutionnalisée par la signature de deux Accords lors de la deuxième Conférence d’avril 1983 à Libreville au Gabon. Il s’agit de :

- L’accord de coopération et de concertation entre les Etats d’Afrique Centrale sur

la conservation de la faune sauvage. Signé le 16 avril 1983 à Libreville, Gabon, cet accord entre la République du Cameroun, République Centrafricaine, République du Congo, le République Gabonaise et la République du Soudan, République du Tchad, vise les mesures propres à assurer la conservation et la valorisation de la faune sauvage ainsi que l’organisation de la lutte anti-braconnage ; assurer entre les parties un échange continu d’informations et un soutien mutuel en ce qui concerne leurs politiques d’utilisation de la faune sauvage ; harmoniser les politiques des Etats Membres en matière de la chasse et de commercialisation des produits de la chasse ; promouvoir la formation et l’éducation en matière de la faune sauvage.

- Accord entre les Etats de l’Afrique Centrale pour la création d’un Fonds Spécial

pour la Conservation de la Faune Sauvage. Conclu le 16 avril 1983 à Libreville au 7 La Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles, communément dénommée Convention d’Alger, a pour objectif d’améliorer la protection de l’environnement, de promouvoir la conservation durable des ressources naturelles, d’harmoniser et coordonner les politiques dans ces domaines, en vue de mettre en place des politiques et des programmes de développement qui soient écologiquement rationnels, économiquement sains et socialement acceptables.

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Gabon, cet accord de création d’un Fonds Spécial des Etats de l’Afrique Centrale pour la conservation de la faune sauvage est destiné à financer des opérations en faveur de la conservation de la faune sauvage en général et de la lutte contre le braconnage en particulier. Ce Fonds est alimenté par le produit de la vente des spécimens et produits de la faune sauvage saisis dans l’une des Parties ou non, ou déclaré en provenance d’un pays de la sous région ; des subventions diverses ; des dons et legs ; toutes taxes particulières ou spéciales sur les activités de la chasse qui pourraient être instituées par les Etats membres de la Conférence Ministérielle des Etats d’Afrique Centrale sur le Conservation de la Faune Sauvage (CMEACCFS), entre la République du Cameroun, la République Centrafricaine, République du Congo, la République Gabonaise, la République du Soudan et République du Tchad, vise les mesures propres à assurer la conservation et la valorisation de la faune sauvage ainsi que l’organisation de la lutte anti-braconnage.

L’OCFSA a effectué trois études portant sur l’harmonisation des législations, sur la lutte anti-braconnage et sur l’introduction des taxes sur la faune afin de rendre opérationnel le Fonds Spécial pour la conservation de faune. Ces acquis pourront contribuer à la mise en œuvre de la stratégie pour la conservation de l’éléphant en Afrique centrale. Depuis sa naissance, l’OCFSA a connu une période de léthargie due essentiellement aux problèmes financiers. Cependant, le Sommet des Chefs d’Etats d’Afrique Centrale sur la conservation et l’utilisation durable des Ecosystèmes forestiers organisé en mars 1999 à Yaoundé a insufflé une amorce en faveur de la redynamisation de cette Organisation. La signature en février 2005 à Brazzaville d’un protocole entre L’OCFSA et l’Accord de Lusaka, en marge du 2ème Sommet des Chefs d’Etats d’Afrique Centrale, pourra contribuer à l’opérationnalisation de cette importante initiative sous-régionale. • Conférence sur les Ecosystèmes de Forêts denses et Humides d’Afrique Centrale

(CEFDHAC) : Couvrant le Burundi, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, le Tchad, le Rwanda et Sao-Tomé et Principé, la CEFDHAC organise les fora regroupant tous les acteurs du secteur forestier (politiques, administrations, secteur privé, ONG et société civile) en vue d’une réflexion sur les enjeux politiques, économiques et sociaux liés à la conservation et utilisation de leurs écosystèmes forestiers. Les questions relatives à la conservation peuvent être également traitées pendant ces fora. Parmi les sujets qui ont été déjà traités et qui peuvent contribuer à la conservation de l’éléphant, on peut citer la bonne gouvernance et le partenariat pour la gestion des écosystèmes d’Afrique centrale. Cette Conférence a également à son actif un certain nombre d’ouvrages concernant les politiques et les aspects techniques de la gestion durable des forêts du Bassin du Congo. On peut citer le Plan d’Action Stratégique aux problèmes prioritaires communs, partagés et transfrontaliers ayant trait à la diversité biologique et à l’environnement (PAS), ainsi qu’une série de rapports des analyses des politiques, environnementales et socio-économiques liées à la conservation des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale. Etant donné que la plupart des problèmes à la gestion des éléphants sont partagés, le PAS ainsi que les résultats des analyses de l’utilisation des ressources naturelles constituent des outils pour les pays de la sous-région en faveur de leur coopération pour la gestion durable et concertée des ressources communes ou partagées, notamment les éléphants.

• Déclaration de Yaoundé. Pendant le Sommet des Chefs d’Etats sur la conservation des

forêts du Bassin du Congo organisé à Yaoundé en 1999, les chefs d'Etats ont signé une déclaration prévoyant entre autres la création d’aires protégées transfrontalières ; la mise en cohérence des politiques nationales d’exploitation forestière ; la participation des populations rurales à la planification et à la gestion durable des ressources forestières; la promotion des fora d’échanges et la mise en place d’instruments d’aménagement ; la mise

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en place des actions concertées en vue d'enrayer le grand braconnage et toute autre exploitation non durable de la faune dans la sous-région en y associant toutes les parties prenantes, notamment, les opérateurs économiques et les populations (voir annexe I). Pour faciliter la mise en œuvre de l’engagement des Chefs d’Etats des pays concernés, ceux-ci ont institutionnalisé la COMIFAC (la Conférence des Ministres en charge des Forêts en Afrique Centrale) qui couvre le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo et le Tchad. La COMIFAC avait lancé un processus d’élaboration d’un Plan de Convergence visant une meilleure gestion et conservation des forêts d’Afrique Centrale qui intègre entre autres la création des aires protégées transfrontalières en faveur de la gestion transfrontalière des espèces migratrices, notamment les éléphants.

• Traité de Brazzaville. A l’issue du deuxième Sommet des Chefs d’Etats d’Afrique Centrale

tenu à Brazzaville le 5 février 2005, un Traité (voir annexe II) relatif à la conservation et à la gestion durable des écosystèmes d’Afrique Centrale a été signé par les Présidents et Représentants des dix pays. Aux signataires de la Déclaration de Yaoundé se sont ajoutés le Burundi, le Rwanda et Sao Tome&Principe. L’Angola, bien que prévu, il n’a pas été présent pour la signature du Traité. Les Chefs d’Etats ont également approuvé le Plan de Convergence actualisé (voir annexe VII) de la COMIFAC, devenue Commission des forêts d’Afrique Centrale.

• Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC) : Le PFBC qui couvre six pays d’Afrique centrale (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine et République Démocratique du Congo) a pour objectif le suivi et l’évaluation de la gouvernance dans la gestion des ressources, la lutte contre l’exploitation illégale et le renforcement des capacités des gouvernements et des ONG dans l’amélioration de l’implication des communautés de base dans la gestion des ressources naturelles. Le fait que la presque totalité des 11 paysages identifiés dans le cadre de cette initiative (voir annexe VII) chevauchent sur les aires de distribution des éléphants constitue un atout pour cette initiative à contribuer à la conservation des éléphants. Outre les six pays de la sous-région susmentionnés, les pays suivants font partie du PFBC : Afrique du Sud, Allemagne, Belgique, Canada, Etats-Unis, France, Japon et Royaume-Uni. Les organisations ci-après en font également partie : Banque mondiale, Commission européenne, Organisation internationale des bois tropicaux, Union mondiale pour la nature, African Wildlife Foundation, Association Technique Internationale des Bois Tropicaux (American Forest and Paper Association), Centre International pour la Recherche Forestière, Conservation International, Fonds mondial pour la nature, Forest Trends, Jane Goodall Institute, Society of American Foresters, University of Maryland, Wildlife Conservation Society, World Resource Institute, etc. Avec le deuxième Sommet des Chefs d’Etats à Brazzaville du 5 février 2005, l’espace des pays du bassin du Congo comprend actuellement le Rwanda et le Burundi.

• Conférence Ministérielle sur l’Application des Législations Forestières et la Gouvernance en Afrique (AFLEG): En rapport avec les ressources fauniques, cette Conférence a envisagé d’intégrer la préoccupation d’une gestion durable des ressources dans l’AFLEG. Elle envisage également de prendre des mesures pour mettre fin au commerce illégal des produits fauniques, particulièrement la viande de brousse ; constituer une base de données sur la durabilité des prélèvements, l’ampleur et la nature du commerce illégal de la viande de brousse et des autres produits fauniques; instaurer et renforcer les réglementations de gestion du commerce de la viande de brousse et des autres produits fauniques dans les concessions forestières et à travers les frontières; mobiliser l’appui d’organismes gouvernementaux, non gouvernementaux et des agences multilatérales dans l’observation, l’échange d’information et la gestion durable des

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ressources fauniques, notamment par le développement de sources alternatives de protéines et le contrôle de la chasse et du commerce de la viande de brousse opérés dans l’illégalité en Afrique; encourager la coopération pour la gestion transfrontalière des ressources forestières y compris la faune sauvage, en tant que moyen de lutter contre les activités illégales; instaurer une responsabilité collective à l’application des lois et la gouvernance aux niveaux local, national, régional et international; former et motiver le personnel en vue d’une application des lois forestières et d’une gouvernance effectives; consolider et harmoniser les politiques et les législations fragmentées afin de favoriser la bonne gouvernance. Toutes ces activités ont une contribution potentielle à la conservation de l’éléphant en Afrique en général et en Afrique centrale en particulier.

6.2. Appui de la communauté internationale Cet appui se manifeste entre autres à travers les financements par les donateurs et les bailleurs de fonds pour les initiatives de conservation des ressources naturelles en général et des éléphants en particulier (voir sections 6.3, 6.4 et 7). Par ailleurs lors de sa 87ème séance plénière du 22 décembre 1999, l’Assemblée Générale des Nations Unies a encouragé les pays d'Afrique centrale à honorer dans toute la mesure possible les engagements énoncés dans la Déclaration de Yaoundé et a invité la communauté internationale à aider les pays d'Afrique centrale dans leurs efforts, notamment en leur fournissant une assistance financière et technique sur une base régionale (voir annexe IX). Il importe de souligner que les pays de la sous-région ainsi que la communauté internationale reconnaissent l’importance écologique et les valeurs économiques et socioculturelles des éléphants et sont conscients de la nécessité d’endiguer les menaces qui pèsent sur cette espèce. 6.3. Existence des programmes régionaux de conservation de la nature Les pays de la sous-région travaillent pour traduire leurs politiques en actions concrètes sur terrain, notamment à travers les programmes et projets régionaux, inter-Etats et/ou nationaux en faveur de la gestion durable des écosystèmes, l’exploration des voies et moyens en faveur de la cohérence de leurs interventions sur terrain. Les activités de la plupart de ces programmes et projets contribuent directement ou indirectement à la conservation des éléphants dans la sous-région. Ces initiatives sont les suivantes:

• Programme Régional pour l’Afrique centrale de l’Union mondiale pour la nature (UICN) : Depuis 1995, l’UICN a lancé son programme régional pour l’Afrique centrale pour appuyer ces pays en matière de gestion de la biodiversité; promouvoir l'utilisation durable des espèces sauvages; faciliter la coopération régionale et/ou internationale pour la conservation et l'utilisation durable des ressources des écosystèmes de forêts denses humides d'Afrique centrale; renforcer la communication entre les pays d'Afrique Centrale pour assurer une gestion durable des ressources naturelles. La plupart des pays couverts par ce programme notamment le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine, le la République Démocratique du Congo font parties des Etats de distribution des éléphants. Ainsi, l’intervention de l’UICN dans ces pays pourra contribuer à la conservation de cette espèce.

• Groupe de Spécialistes de l’Eléphant d’Afrique (GSEAf) : Le Groupe de spécialistes

de l’éléphant d’Afrique est une composante de la Commission sur la Survie des Espèces (CSE) de l’Union mondiale de la nature (UICN). En plus de son Secrétariat basé Nairobi, Kenya et de son bureau régional pour l’Afrique de l’ouest basé à Ouagadougou au Burkina Faso, ce Groupe a son bureau pour l’Afrique centrale basé à Yaoundé, Cameroun. Dans le but de “Promouvoir la conservation durable des éléphants d’Afrique

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dans leurs aires de distribution », ce Groupe donne des conseils professionnels et indépendants aux institutions de conservation, aux gouvernements, aux organisations non gouvernementales ainsi qu’aux autres entités dans et en dehors de l’Afrique sur les questions en relation avec la conservation et la gestion de l’Eléphant d’Afrique ; travaille à la promotion et l’incitation des activités en faveur de conservation de l’éléphant ; collecte et synthétise des informations sur la conservation et sur l’état des éléphants d’Afrique à travers leurs aires de distribution, renforce les capacités à travers l’échange des idées, des informations et de l’expertise parmi les membres du Groupe. Le Groupe a en outre développé des outils pour la gestion des conflits entre les hommes et les éléphants, et a développé la stratégie pour la conservation des éléphants en Afrique de l’ouest. Cette stratégie est en cours de promotion. Le GSEAf a également aidé ou en train d’aider 13 pays de l’aire de distribution dans l’élaboration de leurs stratégies et plans d’action nationaux pour la conservation de l’éléphant. Ainsi, l’expérience et les acquis du GSEAf en matière de la conservation de l’éléphant pourront contribuer au développement ainsi qu’à la mise en œuvre de la Stratégie pour la conservation de l’éléphant en Afrique centrale.

• Programme Régional pour l’Afrique Centrale du Fonds Mondial pour la Nature

(WWF) : L'objectif global du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) pour l'Afrique est d'aider à la préservation de la qualité de l'environnement naturel pour l'intérêt de la population, à travers la conservation de la diversité génétique, de la diversité des espèces et des écosystèmes, ainsi que du processus biologique. Dans le cadre de la conservation de l’éléphant, le WWF vise: freiner la diminution de l’habitat et donner un appui à la création des aires protégées ; renforcer les actions menées contre les braconniers et contre le commerce illégal de l’ivoire ; atténuer les conflits entre les populations humaines et les éléphants ; évaluer le statut des populations d’éléphants et de leurs habitats grâce aux inventaires et aux travaux de suivi des éléphants; renforcer les capacités des responsables locaux notamment en matière de la gestion durable de la faune, y compris des éléphants et de la flore, promotion de la certification forestière ainsi que le développement des capacités des ONG locales. En Afrique centrale, le WWF intervient au Cameroun, au Congo, au Gabon, en République Centrafricaine ainsi qu’en République Démocratique du Congo. Tous ces pays sont concernés par la stratégie sous-régionale pour la conservation de l’éléphant en Afrique centrale.

• Wildlife Conservation Society (WCS) : La WCS a un programme spécifique à

l’éléphant d’Afrique. Elle met en œuvre une série de projets nationaux visant la création et la gestion des aires protégées ainsi que la recherche fondamentale et appliquée notamment sur les éléphants. Les résultats des expertises de la WCS sont très nécessaires à la gestion des éléphants en Afrique centrale. Cette Organisation contribue à la gestion des conflits entre les hommes et les éléphants ainsi qu’à la lutte contre le braconnage. La WCS intervient au Cameroun, au Gabon, au Congo, en République Centrafricaine, en République Démocratique du Congo (voir aussi section 6).

• Le Programme pour la Conservation et Utilisation Rationnelle des Ecosystèmes

Forestiers en Afrique Centrale (ECOFAC) : Le programme ECOFAC concerne six pays (Congo Brazzaville, Gabon, Cameroun, Guinée-équatoriale, République Centrafricaine, São Tomé e Principe). Une septième composante, la République démocratique du Congo, un pays qui possède plus 60% de la forêt dense d'Afrique centrale, n'a jamais vu ses activités démarrer du fait de l'instabilité politique qui caractérisait le pays au début des années 1990. L’objectif global du Programme est de contribuer à la Conservation et Utilisation Rationnelle des Ecosystèmes Forestiers en Afrique Centrale. ECOFAC intervient sur sept sites repartis entre six pays de la sous-région. Sept de ces sites (Dja au Cameroun, Odzala au Congo, La Lope au Gabon,

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Ngotto et Complexes d’Aires Protégées du Nord (composés par le Parc National de Bamingui-Bangoran, le Parc National de Manovo-Gounda-St Floris et les Zones Cynégétiques de Sangba, Gordil et Bamingui) en RCA et Monte Alén en Guinée Equatoriale et Obo au Sao Tomé et Principe. En dehors de ce dernier site, le reste abrite les éléphants. La conservation de l’éléphant fait partie des préoccupations du programme ECOFAC. Parmi les activités ayant trait à la conservation de cette espèce, on peut citer la création et la gestion d’un réseau d’aires protégées, la lutte contre le braconnage, l’écotourisme, le développement des activités alternatives pour diminuer la pression sur les ressources naturelles en général et la faune sauvage en particulier, le renforcement des capacités des gestionnaires des aires protégées à travers la formation; la diffusion des informations sur la conservation des écosystèmes à travers les publications (bulletin Canopée, livres, pamphlets, posters etc.). ECOFAC a beaucoup investi dans la recherche de solutions alternatives pour notamment réduire la pression de la chasse sur les populations animales. Plusieurs sites gérés avec l'aide d'ECOFAC présentant des densités importantes d’éléphants et de gorilles, il a été possible de développer des activités d'écotourisme basées sur l'observation de ces animaux pour la génération des revenus pour les populations locales. Grâce à l'intervention du programme ECOFAC, quelque 28.000km2 de forêt sont maintenant gérés, fonctionnant comme des aires protégées.

• Programme Afrique Centrale de MIKE (Suivi de l’abattage illégal des éléphants) de

la CITES : A l’heure actuelle, en Afrique centrale MIKE intervient sur seize sites répartis entre 7 pays (Cameroun (2), Congo Brazzaville (2), Gabon (2), Guinée Equatoriale (1), République Centrafricaine (3), République Démocratique du Congo (5) et Tchad (1)). L’objectif principal du Programme MIKE est de pourvoir aux Etats les informations dont ils ont besoin pour prendre les décisions appropriées relatives à la gestion et à la mise en application de la réglementation et d’assurer le renforcement des capacités desdits Etats pour une gestion à long terme de leurs populations d’éléphants. Pour y arriver, MIKE a ouvert un bureau de coordination de ses activités en Afrique centrale basé à Yaoundé au Cameroun et a recruté le personnel nécessaire qui comprend un Coordinateur Régional, les Coordonnateurs nationaux au niveau de chaque pays concerné ainsi que les Responsables des sites. Ce personnel a bénéficié des formations visant le développement de leurs capacités en matière de collecte, enregistrement, traitement et utilisation des données sur l’abattage illégal d’éléphants. MIKE en collaboration avec WCS a commencé à effectuer des inventaires d’éléphants dans certains sites situés en zones forestières (voir section 6). Aussitôt que les ressources financières seront disponibles, cette activité sera étendue à d’autres sites aussi bien en zones forestières qu’en zones savanicoles. Les résultats des travaux de suivi des abattages illégaux des éléphants en Afrique centrale ainsi ceux des inventaires sont très utiles à la formulation et à la mise en œuvre de la stratégie pour la conservation de l’éléphant en Afrique centrale.

• Programme CITES sur la viande de brousse : L’objectif du Programme CITES sur la

viande de brousse « bushmeat » qui couvre le Cameroun, le Congo Brazzaville, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine ainsi que la République Démocratique du Congo est d’appuyer les Etats dans la mise en place et l’exécution des stratégies de lutte contre le commerce illicite de la viande de brousse, pour une utilisation durable de cette ressource; développer des alternatives pour réduire la dépendance des populations rurales vis-à-vis de la viande de brousse ; aider à la valorisation de ladite ressource dans les processus de développement économique des Etats. Grâce à ce programme trois pays (Cameroun, Congo et Gabon) ont formulé leurs plans d’action nationaux pour la lutte contre le braconnage. Etant donné que l’éléphant est l’une des espèces menacées par le braconnage et le commerce illicite de sa viande

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et de l’ivoire, les résultats de ce programme apporteront un plus aux efforts de conservation de cette espèce dans la sous-région.

• Programme Régional de l’Afrique Centrale pour l’Environnement (CARPE) : Ce

programme qui couvre le Burundi, le Cameroun, le Gabon, le Congo, la Guinée Equatoriale, la République centrafricaine, la République Démocratique du Congo, le Rwanda et le Sao Tome et Principe a pour objectif global de réduire la déforestation des forêts tropicales du Bassin du Congo et de protéger sa biodiversité. Il donne un appui aux ONG africaines, aux centres de recherche, aux institutions gouvernementales ainsi qu’au secteur privé pour l’évaluation des menaces à ’intégrité des forêts du Bassin du Congo. CARPE contribue également au renforcement de la coopération sous-régionale des pays du Bassin du Congo qui partagent les mêmes ressources naturelles, notamment les écosystèmes de forêts denses humides. Etant donné que les forêts d’Afrique centrale constituent un habitat principal pour les éléphants de cette sous-région, l’intervention de CARPE pour leur préservation contribue directement à la conservation de cette espèce.

• Partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC). Les deux dernières années

de facilitation américaine ont permis de lancer plusieurs actions sur le terrain bénéfiques pour les éléphants, notamment l’amélioration des connaissances des paysages qui constituent l’espace vital des éléphants, la contribution financière aux inventaires MIKE au Parc National de la Salonga/RDC, etc. A partir du Sommet des Chefs d’Etats du 5 février à Brazzaville, la facilitation est passée à la France pour deux ans et l’accent sera mis sur le renforcement du dialogue au sein du partenariat.

6.4. Initiatives inter-Etats Dans le cadre de la déclaration de Yaoundé, quelques initiatives ont été déjà lancées. On peut citer:

- La Tri National de la Sangha (TNS) couvre un ensemble d'aires protégées contiguës de Lobéké au Cameroun, de Dzangha-Sangha et Dzanga-Ndoki en RCA, et de Nouabalé-Ndoki en République du Congo (voir annexe X). Cette initiative vise à résoudre des problèmes communs entre les pays concernés tels que le braconnage et le commerce illicite de la viande de brousse, la chasse à l’éléphant pour l’ivoire et la viande; les divergences entre les politiques et législations en matière de chasse.

- Le Projet de Conservation de la biodiversité transfrontalière dans l’interzone

Gabon – Congo – Cameroun qui vise à assurer la préservation de la biodiversité et le fonctionnement de l’écosystème par la création d’une aire de gestion transfrontalière couvrant les aires protégées de Minkébé au Gabon, Dja, Boumba-Bek et Nki au Cameroun, Odzala au Congo, ainsi que les zones d’interconnections de ces aires protégées, ceci à travers le renforcement de la protection des aires protégées existantes, la création d’aires protégées supplémentaires ainsi que le maintien de corridors biologiques de communication entre les aires protégées. Il importe de signaler que cette zone constitue l’un des derniers grands blocs forestiers peu soumis aux différentes pressions anthropiques et est très riche en éléphants de forêt (Loxodonta africana cyclotis). En association avec les espaces entre les aires protégées (voir annexe XI), cette zone est suffisamment large pour la gestion transfrontalière des éléphants.

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- Initiative de gestion transfrontalière entre la RDC, le Rwanda et l’Uganda : La RDC, l’Uganda et le Rwanda ont initié un processus de coopération pour la gestion transfrontalière entre le Parc National des Virunga (RDC) et le Parc National Queen Elisabeth (Uganda) d’une part; entre le Parc National des Virunga (RDC), Parc National des Volcans (Rwanda) et Parc National de Mgahinga (Uganda) d’autre part. Ces aires protégées abritent les populations d’élephants effectuant des mouvements transfrontaliers entre ces pays. Les réunions de concertation entre le personnel de gestion de ces aires protégées sont régulièrement organisées et les initiatives communes sont en cours sur terrain. On peut mentionner à titre d’exemple le Projet Parc pour la Paix financé par l’UICN-BRAC. Ce projet intervient sur le Parc National des Virunga et le Parc National des Volcans (Sikubwabo, comm. pers. 2004).

6.5. Adhésion commune aux conventions, accords, traités et initiatives sous-régionales Au niveau international, les pays d’Afrique centrale ont signé et ratifié plusieurs Conventions et accords internationaux liés à la conservation de la faune sauvage, y compris les éléphants. Comme on peut le constater dans le tableau ci-dessous, les Etats de la sous-région partagent l’adhésion à la plupart des textes internationaux liés à la conservation de l’environnement. Ce fait constitue un atout pour leur coopération en faveur de la mise en œuvre de ces textes. Tableau 8: Adhésion des pays d’Afrique centrale aux Conventions Internationales liés à la conservation de la faune Pays Patrimoine

Mondial Ramsar CITES Bonn Biodiversité Africaine

(Alger) Lutte contre la Désertification

Cameroun 1982 1999 1981 1983 1994 1978 1997 Congo 1985 1998 1982 2000 1996 1980 1999 Gabon 1986 1987 1989 P 1997 1988 1996 Guinée Equatoriale - 2003 1992 P 1994 - 1997 Rép. Centrafricaine 1980 - 1980 S 1995 1970 1996 RD Congo 1974 1996 1976 1990 1994 1976 1997 Tchad - 1990 1989 1997 1994 - 1996 S: Signataire; P: pays qui ne sont pas membres mais qui participent aux Accords de CMS /MoU (février 2003). 6.6. Présence d’un réseau important d’Aires protégées L’Afrique centrale englobe des aires protégées couvrant une superficie totale d'environ 398 755 km2. Plus de 50 % de cette superficie est constitué d’aires protégées frontalières (voir tableau ci-dessous) qui sont incluses dans l’aire de distribution de l’éléphant. Leur gestion effective permettrait que celles-ci servent de refuge aux éléphants. Il importe de souligner qu’une accentuation sur les aires protégées ne devrait pas obscurcir le fait que plus de 80% du domaine vital des éléphants d’Afrique centrale se trouvent en dehors des aires protégées (Blanc et al 2003 et Cartes 1– 8). 6.7. Volonté du secteur privé et de la société civile à coopérer pour la protection de la faune L’Afrique centrale compte un nombre important d’acteurs impliqués dans l’exploitation des ressources naturelles notamment le bois, la faune sauvage, les minerais, le pétrole et l’agriculture industrielle. Il est généralement reconnu qu’une exploitation industrielle des ressources naturelles non respectueuse des normes de la protection de l’environnement peut être à l’origine des perturbations de l’équilibre écologique et qu’un cadre de mesures

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écologiques est essentiel pour la sauvegarde des fonctions économiques, écologiques et socioculturelles des forêts. Bien que certains de ces acteurs considèrent que la conservation des écosystèmes forestiers est une affaire du gouvernement et que leur implication ne devrait pas être obligatoire, la plupart d’entre eux sont conscients que la conservation de ces écosystèmes ne peut réussir qu’à travers un partenariat effectif entre les principaux acteurs (gouvernement, secteur privé, société civile, les communautés locales, la coopération Inter-Etats, appui de la communauté internationale) pour le renforcement de l’application des législations en vigueur en matière de la gestion durable des écosystèmes forestiers et pour le développement des initiatives en faveur de la conservation de ces écosystèmes. Dans cette optique, les exploitants forestiers membres de l’IFIA en collaboration avec les experts des pays africains, des représentants des ONG, des communautés locales, de l’administration forestière et du secteur privé ont formulé un code de déontologie pour la gestion durable et concertée des écosystèmes de forêts denses et humides d’Afrique. Ce code vise entre autres mesures à veiller à ce que l’ensemble des opérations forestières soient conduites suivant les normes respectueuses de l’environnement et de la conservation des ressources naturelles; à encourager les personnes vivant dans les concessions forestières à respecter les législations en matière de protection de la faune sauvage; à lutter contre le braconnage dans les concessions forestières, à minimiser l’impact des infrastructures (routes et campements) sur les sites d’importance écologique dans les concessions, à apporter leurs soutien au respect des aires protégées adjacentes à leurs concessions; à appuyer les recherches et à veiller à la bonne application de leurs résultats. Quelques sociétés d’exploitation forestière ont adhéré à ce Code et les actions de sensibilisation pour accroître le nombre d’adhérents continuent. Très peu d’exploitants forestiers apportent leur contribution en faveur de la conservation et la protection de la faune dans leurs concessions forestières malgré l’élaboration des plans de gestion et des travaux d’aménagement ainsi que la mise en place des mesures pour la lutte contre le braconnage. Certains exploitants sont également prêts à permettre les travaux de recherches dans leurs concessions forestières, pourvu que les chercheurs utilisent leurs propres ressources et que leurs résultats ne compromettent pas l’objectif global de ces exploitants qui est « la génération des bénéfices ». Malgré cette bonne volonté de la part des exploitants forestiers, il reste encore beaucoup à faire pour endiguer le fléau de braconnage dans la sous-région qui continue dans la plupart des concessions forestières. Par ailleurs, l’initiative de certification forestière est en cours de promotion dans la sous-région par le Forest Stewardship Council (FSC) en collaboration avec le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) qui a initié le Groupe de Producteurs d’Afrique Centrale (GPAC), une branche du Réseau Global Forêts et Commerce (RGFC). Au Cameroun, trois sociétés forestières (Pallisco, Decolvenaere et Transformation Reef Cameroon) ont adhéré à cette initiative qui vise l’élimination de l’exploitation forestière illégale et l’amélioration de la gestion des forêts. En effet, la certification consiste à un processus d’inspection des forêts afin d’assurer qu’elles soient gérées de manière à assurer la reconnaissance des droits des peuples autochtones, la viabilité économique à long terme, la protection de la diversité biologique ainsi qu’un suivi continu et régulier. En ce qui concerne la société civile, l’Afrique centrale est dotée d’un nombre important d’Organismes Non Gouvernementales impliquées dans le domaine de la conservation de la nature au niveau locale ou nationale. Elles dénoncent les actes illégaux commis à l’encontre des dispositions en matière de la conservation de la faune et de la flore et influencent les gouvernements à adapter et appliquer de manière effective leurs législations en matière de la conservation de la biodiversité. A titre d’exemple, au Tchad, une ONG appelée APROCOF (Association pour la Protection et la Conservation de la Faune et de la Flore) lutte pour

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l’application de la législation en vigueur en matière de la conservation de la faune et de la flore au Tchad. Elle collabore également avec les institutions techniques gouvernementales pour lutter contre le braconnage avec un accent particulier sur les espèces protégées, notamment les éléphants. Grâce à sa pression, le gouvernement a sorti un décret sur la fermeture de chasse au niveau national (Hamdane Annadif, pers. comm. 2002)8. Quant aux Sociétés de Chasse Sportive et de Guides touristiques, celles-ci collaborent avec les institutions gouvernementales particulièrement pour le développement de l’industrie touristique (cynégétique et du tourisme de vision), ainsi que dans l’échange d’information sur l’utilisation de la faune sauvage. A titre d’exemple, Polo Safari au Cameroun et Chasse Nature Safari au Tchad fournissent les informations sur le braconnage aux institutions gouvernementales qui à leur tour prennent décisions adéquates. Il importe de signaler que le tourisme s’il est bien géré permet de générer d’importants revenus aux sociétés concernées, aux Etats et aux populations locales. Ce qui est dangereux en Afrique Centrale est le fait que beaucoup de quotas de chasse sont fixés sur aucune base scientifique et il n’ y a pas un système de suivi fiable de l’impact des prélèvements légaux sur la survie des populations animales concernées. 6.8. Ressources naturelles partagées y compris les éléphants et leurs habitats; En plus des écosystèmes savanicoles qui abritent les éléphants de forêts et de savanes (Loxodonta africana africana), l'Afrique Centrale est caractérisée par des forêts denses d’un seul tenant (partagées entre les pays de la sous-région) qui abritent entre autres espèces animales les éléphants de forêts (Loxodonta africana cyclotis). Le fait que ces animaux font des mouvements migratoires sans tenir compte des frontières nationales constitue d’une part un atout pour les pays de la sous-région à coopérer pour la gestion de ces ressources partagées, et d’autre part un défi à relever étant donné la difficulté à maîtriser la gestion des ressources partagées et mobiles. 6.9. Défis communs en matière de conservation de la faune sauvage. Considérant les problèmes que connaissent les différents pays d’Afrique centrale en matière de protection et de la gestion de la faune en général et de l’éléphant en particulier, il importe de signaler que la plupart de ces problèmes sont communs ou partagés. On peut citer les problèmes liés à l’insuffisance de l’application de la loi en faveur de la protection de la faune sauvage, l’insuffisance des ressources (humaines, logistiques, financières) pour mener à bien les activités liées à la conservation de la faune, le braconnage interne et transfrontalier, l’insuffisance d’une base fiable et pratique de connaissances destinées à appuyer la prise de décisions en faveur de la protection de la faune sauvage en général et de l’éléphant en particulier, ainsi que l’insuffisance de l’implication des parties prenantes y compris les populations locales et le secteur privé dans la conservation de la faune. 6.10. Initiatives à donateurs et/ou institutions tutelles communs L’Afrique centrale a connu une émergence d’un certain nombre d’initiatives régionales et/ou nationales de gestion des ressources forestières. Pour la plupart, leurs zones d’intervention dépassent les frontières nationales. (voir sections 6.1., 6.3 et 6.4) et/ou partagent les mêmes donateurs et institutions gouvernementales tutelles. Cette situation constitue un atout à la coopération sous-régionale non seulement pour la mise en cohérence des politiques, législations et des approches en matière de la gestion de leurs ressources naturelles en général

8 Hamdane Annadif est Président de l’APROCOF

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et des éléphants et leurs habitats en particulier ; mais aussi pour les échanges et le renforcement du partenariat entre les principaux acteurs. Cependant, ceci nécessite un engagement ferme de la part des pays de la sous-région à pouvoir dépasser les conflits de leadership et bâtir une dynamique sous-régionale avec l’appui de la communauté internationale aux pays de la sous-région pour le développement des initiatives en faveur de la gestion durable des éléphants dans la sous-région. Les donateurs intervenant dans le domaine de la conservation des écosystèmes en Afrique centrale sont conscients de la complexité du réseau de braconnage de l’éléphant et de commercialisation de ses produits (viande et ivoire). Ils reconnaissent également que le braconnage de l’éléphant constitue une menace qui, généralement dépasse les frontières nationales et qui ne peut être endigué qu’à travers la conjugaison des efforts par les pays concernés. Cette reconnaissance constitue un atout à la contribution des donateurs aux initiatives de protection de l’éléphant dans la sous-région.

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7. ETAT ET DISTRIBUTION DES POPULATIONS D’ELEPHANTS : CAS PAR PAYS 7.1. Cameroun 7.1.1. Historique Avant l’avènement de l’ère coloniale qui vit des changements majeurs quant au nombre et à la distribution des éléphants camerounais à cause du commerce de l’ivoire, les éléphants avaient l’habitude de largement parcourir, en relative tranquillité, des écosystèmes variés du pays (Tchamba, 2000). La répartition et la densité des populations d’éléphants commencèrent à subir des modifications au cours de l’époque coloniale et tout particulièrement au cours des dernières décennies du XIXième siècle. A titre d’exemple, les forêts autour de Kumba dans la Province du Sud-Ouest, jadis réputées pour être un bastion d’éléphants, n’en comptent plus aucun. Le commerce de l’ivoire qui constituait l’un des piliers de l’économie coloniale a depuis longtemps contribué à la décimation d’un grand nombre d’éléphants au Cameroun. Dans les années 1820, environ 60 tonnes d’ivoire, approximativement 2 000 éléphants, auraient été exportées du Cameroun en une année (Johnson cité d’après Powell 1997, p. 36). L’ivoire en provenance du Cameroun étant considéré par les Allemands comme excellent et de haute densité (Johnson cité d’après Powell 1997, p. 36) a occupé une place importante dans l’exportation. L’exportation de l’ivoire a continué d’être beaucoup plus importante que celle du bois et ceci jusque dans les années qui précédèrent la Première Guerre Mondiale. Il représentait 12,5% des produits exportés par le Cameroun entre 1892 et 1900, 10% entre 1901 et 1910 et 2,7% entre 1910 et 1912. (Cameroun-Ministère du Tourisme, 1991). La chute de ce commerce a été probablement due à la rareté, voire la disparition des éléphants dans certaines zones du pays (Tchamba et al. cité d’après Powell 1997, p. 38). En 1936, les populations d’éléphants de la savane du Nord Cameroun étaient estimées à 200 têtes, au moment où la zone forestière du Sud comptait entre 9 000 et 10 000 éléphants (Jeannin, 1936). Entre les années 1940 et 1990, la population d’éléphants de la savane du Nord a doublé d’effectif, principalement à cause des migrations d’éléphants en provenance du Tchad, ainsi que des mesures de protection de cette espèce (Tchamba, 1996). En 1991, une revue a assemblé un certain nombre d’estimations bien renseignées par province pour arriver à un total estimé d'environ 23.500 éléphants, dont plus de deux tiers ont été rapportés dans la Province de l’Est (Direction de la Faune et des Parcs Nationaux, 1991). Le chiffre national a été révisé en 1997, produisant une évaluation nationale de 27.600 éléphants. Il n'y avait aucune nouvelle donnée pour les parties sahéliennes et soudaniennes du pays, mais les nouvelles évaluations pour les régions forestières étaient incluses, en contribuant 90% du total (Tchamba et al, 1997). Les conflits Hommes-Eléphants ont également contribué à la diminution des éléphants dans certaines zones du pays. Par exemple plusieurs sources d’informations affirment que l’abattage massif des éléphants pour protéger les plantations de palmiers à huile a entraîné le déclin de la population d’éléphants au pied du Mont Cameroun (Pouakouyou et al, 1996 ; Epiemelle, comm. pers, 2002). Selon ces sources, le CDC (Cameroon Development Corporation) offrait une récompense de 50 000 FCFA à quiconque tuait l’éléphant dans cette zone. L’ivoire et la viande d’éléphant en provenance de cette zone étaient acheminés vers les marchés des grands centres urbains, notamment Douala. Selon Akogo-Mvogo (1994) 1 kg d’ivoire y était vendu à 10 000 FCFA et la viande d’un seul éléphant pouvait générer environ 1.000.000 FCFA. Du point de vue politique et législatif, le Cameroun est signataire de la CITES et en octobre 1989, a plaidé en faveur de l’enregistrement de l’éléphant sur annexe I de la CITES. Du point de vue légal, la gestion de la faune est régie par la loi 94/01 du 20 Janvier 1994 qui fixe le régime des forêts, de la faune et de la pêche. La filière prévoit quatre dispositions légales

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importantes relatives à la protection de la faune et de la biodiversité, à la protection des personnes et des biens contre les animaux, à l’exercice du droit de chasse et aux armes de chasse. Enfin, la législation régissant la faune consacre une gestion décentralisée des territoires de chasse en zones de chasse communautaires. En ce qui concerne les revenus générés par des activités cynégétiques, la loi dispose que 10% des recettes soient allouées aux communautés locales riveraines, 40% à la commune du ressort territorial et 50% au trésor public. Les dispositions de la loi 94/01 du 20 Janvier 1994 ont créé un fond spécial d’aménagement et d’équipement des aires de conservation et de protection de la faune. 7.1.2. Distribution actuelle des éléphants Le Cameroun abrite les éléphants de forêt (Loxodonta africana cyclotis) et ceux de savane (Loxodonta africana africana). Des informations concordantes permettent de confirmer que la grande majorité des éléphants de forêt se trouvent dans la partie Sud du pays (voir carte 2). Dans le Sud-est, une étude réalisée par WWF-Cameroun conclue que les éléphants passent au moins 80% de leur temps dans les zones forestières tampon telles que les concessions forestières et les zones de chasse sportive professionnelle (Nzooh, Usongo, Loomis and Tchamba, 2005). Les zones du littoral, du nord-ouest, de ouest et du sud du pays ont également de nombreuses populations d’éléphants mais fragmentées (voir carte 2 et tableau 9). Les savanes de la partie septentrionale du pays abritent également un grand nombre d’éléphants de savane. On estime que la plaine inondable du Waza-Logone abrite une population d’environ 1500 têtes (Saleh et al, 2002). Une autre importante concentration d’éléphants de savane est localisée au Nord du plateau d’Adamawa qui englobe les trois Parcs Nationaux de Faro, Bouba-Ndjida et Benoué. On les trouve également vers le Centre du pays dans le Parc National de Mbam et Djerem. Il convient de signaler que toutes les estimations données ici sont basées sur des suppositions. Tableau 9: Estimation des populations d’éléphants sur certains sites au Cameroun

Nombre d’éléphants Zone Type d’inventaire

Année d’inventaire Estimations Limites de

confidence 95%

Superficie (Km2)

A. Zone forestière Mont Cameroun OG3 2002 157 485 Partie sud du Parc National de Campo Ma’an

DC2 2001 548 255 648

Ailleurs dans la région de Campo Ma’an

IG3 2000 4 10 654

Parc National de Korup DC3 1993 425 271 1.259 Parc National de Lobéké DC2 1993 3.719 2125 1.985 Réserve forestière d’Abong-Bang

OG3 1994 100 1.540

Réserve forestière de Banyang-Mbo

DC3 1993 368 236 426

Réserve forestière de Boumba-Bek

DC3 1998 1.250 2.500

Réserve de Faune du Dja IG3 1995 1.500 500 5.260 Réserve forestière de Mongokele

DC2 1991 773 53 850

Réserve forestière de Nki DC3 1998 2.178 1.815

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B. Zone de savane Parc National de Bénoué IG3 1991 540 1.800 Parc National de Bouba-Ndjidah

IG3 1991 660 2.200

Parc National de Faro IG3 1991 60 3.300 Parc National de Waza IG3 1996 1.600 1.700 Ailleurs dans la zone soudanienne

IG3 1991 360 24.985

Source : Blanc et al. 2003 (p. 32) OG : DC : Comptage de crottes, IG : Supposition, Le Programme CITES-MIKE a effectué des inventaires des éléphants dans le site de Boumba Bek de décembre 2003 à mai 2004. Malheureusement, un mauvais métrage de distance perpendiculaire des crottes sur les transects fait que toute tentative à estimer la densité de crottes d’éléphants devienne erronée. Toutefois, après quelques corrections, une estimation brute de 318 éléphants a été retenue pour Boumba Bek (Blake, 2005). 7.1.3. Mouvements transfrontaliers Les mouvements transfrontaliers des éléphants sont réguliers entre le Cameroun et les pays voisins, notamment le Tchad, le Gabon, le Congo, la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine, et le Nigeria. Les éléphants en provenance de la savane du Nord Cameroun se dispersent vers le Nigeria et le Tchad (Loomis, 2002). Pendant la saison pluvieuse, plus de 100 éléphants quittent le Parc National de Bouba-Ndjida pour le Mayo Kebbi au Tchad. Les éléphants du Parc national de Campo Ma’an traversent le fleuve Ntem pour Rio Campo en Guinée Equatoriale (Bekhuis & Prins 2001). Les mouvements transfrontaliers des éléphants sont également fréquents dans la zone frontalière entre le Cameroun, le Congo et la RCA (Leonard Usongo, comm. pers. 2001) et entre le bassin de Lélé (Cameroun) et la forêt de Minkébé au Gabon (De Watcher, pers. Comm., 2003). 7.1.4. Menaces Le braconnage interne et transfrontalier exacerbé par l’insuffisance de l’application de la loi ainsi que le manque de coopération inter-Etats pour endiguer le braconnage de leurs frontières communes constitue l’un des problèmes majeurs pour la protection des éléphants dans plusieurs zones du pays. Par exemple, les cas de braconnage d’éléphants ont été observés, dans le Parc National de Lobéké et ses environs au sud-est du Cameroun (Usongo, 2003 et voir figure 5). Les missions de reconnaissance organisées dans la zone frontalière entre le Cameroun et le Gabon ont confirmé que le braconnage des éléphants est devenu monnaie courante dans la zone qui couvre Ngoïla-Mintom (Cameroun) et Minkébé (Gabon) (George Mouncharou et Hervé Ndong-Allogho, comm.pers, 2002). Au sud-ouest, les résultats préliminaires de l’étude sur le braconnage de l’éléphant dans le Sanctuaire de la Faune Sauvage de Banyang-Mbo ont révélé qu’au moins 102 éléphants ont été tués dans cette zone entre 1995 et 2003 (Chifu Anthony Nchanji, comm. pers. 2003)9. Au moins 50 éléphants ont été tués dans le Parc National de Korup entre 1995 et 2002 (Euphraim, comm. pers. 2003)10. De 2003 à 2004 vingt neuf carcasses d’éléphants ont été enregistrées dans la base de données MIKE du site de Boumba Bek dont 68% proviennent du braconnage. En ce qui concerne le site

9 Dr Nchanji Anthony Chifu est Biologiste/Ecologiste supérieur à WCS- Projet Sanctuaire de Banyang 10 Ephraim Ebong Alobwede est Gardien Chef au poste de Baro, WWF Projet Parc National de Korup

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de Waza, six carcasses ont été enregistrées en deux années dont une seule a été identifiée comme due au braconnage (Luhunu, 2005). Bien qu’il est généralement reconnu que les forêts secondaires sont favorables aux éléphants, dans certaines zones forestières du Cameroun, l’exploitation du bois non respectueuse des normes de la protection de l’environnement a des conséquences négatives sur l’intégrité des populations d’éléphants et de leurs habitats, surtout quand les campements des sociétés forestières abritent les braconniers, quand les véhicules de ces sociétés facilitent le transport de l’ivoire et de la viande d’éléphant vers certains grands centres urbains. En effet, le bruit des engins utilisés dans l’exploitation forestière (abattage et traction du bois, ouverture des pistes (voir figure…), etc.), ainsi que le braconnage obligent les éléphants à fuir leur habitat naturel pour se confiner dans des zones restreintes ou pour envahir les zones occupées par les populations où ils causent des dégâts aux cultures et aux infrastructures. De tels cas ont été enregistrés dans certaines zones forestières du Cameroun, notamment à Banyang-Mbo au Sud-ouest pays (voir figure 6) et Mvangan au Sud du pays (MINEF/WWF, 2002) ; ainsi que dans les zones de savane du nord du Cameroun, notamment à Waza et ses environs (Saleh Adam, comm. pers. 2002). Souvent, les populations des villages affectés se décident de recourir à la « justice populaire » en tuant eux-mêmes « les envahisseurs » ou en faisant appel aux braconniers. En cas de grandes menaces, le gouvernement procède aux abattages administratifs. La sécheresse constitue également une menace aux populations d’éléphants vivant dans l’Extrême Nord du Cameroun, particulièrement à l’intérieur et aux environs du Parc National de Waza. Le tarissement de plusieurs points d’eau contraint les éléphants à émigrer vers d’autres sites à l’intérieur du pays ou vers les pays voisins, notamment le Nigeria et le Tchad. La situation du conflit hommes - éléphants dans la région de Waza-Logone, où la construction d'un barrage avait changé la composition de la végétation et poussé les éléphants à s'étendre plus largement à la recherche de la nourriture et de l'eau, a été légèrement améliorée par l’inondation artificielle des parties du Parc national de Waza (de Iongh et al, 1999). Les dégâts causés aux cultures par des éléphants dans la Division forestière de Mungo du sud-ouest Cameroun sont rapportés par les villageois locaux comme étant un problème grave, et Ekobo (1997) pense que la proximité des éléphants à leurs fermes peut être en partie expliquée par pression du braconnage dans les forêts. L’insuffisance des ressources humaines et matérielles conjuguée à l’insuffisance de la connaissance des populations d’éléphants, particulièrement dans les zones forestières, rendent leur conservation difficile. En effet, il y a eu peu de dénombrements précis sur les éléphants, particulièrement dans la zone forestière. 7.1.5. Opportunités

• Dans le cadre de la Déclaration de Yaoundé et du Plan de Convergence, le Cameroun, le Congo et la RCA ont signé un accord de collaboration pour la lutte anti-braconnage dans la Tri Nationale de la Sangha qui englobe le Parc National de Lobéké au Cameroun, le Parc National de Nouabalé-Ndoki au Congo-Brazzaville ainsi que le Parc National de Dzanga-Ndoki et la Réserve Spéciale de Dzanga-Sangha en RCA (voir section 4.3.4 et Annexe X). Ces pays organisent des missions conjointes pour lutter contre le braconnage dans cette zone. Par ailleurs, le Cameroun s’est engagé à travailler avec le Congo et le Gabon pour la création d’une aire de gestion transfrontalière couvrant les aires protégées de Minkébé au Gabon, Dja, Boumba-Bek et Nki au Cameroun, Odzala au Congo, ainsi que les zones interconnectant ces aires protégées (voir section 4.3.4. et Annexe XI). Ces sites sont reconnus pour leurs

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grandes populations d’éléphants. Le Cameroun envisage également de signer avec ses voisins les accords de création d’aires protégées transfrontalières en faveur des espèces animales migratrices, notamment les éléphants (Voir annexe VII)

• Le Cameroun a établi un réseau important d’aires protégées. La quasi totalité de ces

aires protégées compte encore des populations d’éléphants. Dans la zone forestière, on peut citer la réserve de faune du Dja; la réserve de faune de Boumba-Bek et Nki; le Parc National de Lobeké ; le sanctuaire à Gorille de Méngamé ; la Réserve de Douala-Edéa ; le Sanctuaire à Faune Sauvage de Banyang-Mbo ; le Parc National de Korup et le Parc National de Campo Ma’an. Dans la zone de savane, on peut citer le Parc National de Mbam-Djerem ; le Parc National de Faro, le Parc National de la Bénoué ; le Parc National de Bouba-Ndjida et le Parc National de Waza. Il importe de signaler que certaines de ces aires ont été identifiées pour la création des aires protégées transfrontalières (voir annexe VII).

• En matière de contrôle du braconnage, le Cameroun a assis une stratégie de lutte

contre le braconnage qui prend en compte la sensibilisation de toutes les couches sociales, le renforcement de la police faunique et le développement des alternatives. Cette stratégie implique les administrations clés et certains partenaires. Cependant, l’insuffisance des effectifs du personnel et du budget alloué limite sa mise en œuvre effective.

• A travers le quota CITES de 80 éléphants par an, le Cameroun octroie des licences

pour la chasse sportive à l’éléphant, ce qui lui permet de mobiliser des revenus dont une partie est affectée aux communautés locales. Cette chasse est pratiquée dans les zones cynégétiques situées aux alentours des Parcs Nationaux de Faro, Bénoué, Bouba-Ndjida et Waza ainsi qu’au Sud-est du Cameroun. Ces aires sont louées à des guides spécialisés et assermentés qui supervisent le déroulement de la chasse. Compte tenu de l’impact à long terme de ce quota sur la population d’éléphants du Cameroun, il est fortement recommandé que ce quota soit régulièrement réajusté en fonction des résultats du monitoring. En dehors de ces zones, les chasseurs sportifs peuvent également être autorisés à abattre les éléphants qui causent des dégâts aux propriétés ou qui menacent la vie humaine.

• En appui aux efforts déployés par le gouvernement, plusieurs organismes de

conservation (WWF, UICN, WCS, GTZ, Jane Goodall Institute), de nombreux projets et programmes (ECOFAC, CARPE, GEF, CITES/MIKE, Programme CITES sur la viande de brousse, OIBT) contribuent directement ou indirectement à la conservation des éléphants, notamment à travers les projets de terrain.

• WCS est concentrée dans le Projet Sanctuaire de Banyang-Mbo dans la province du

Sud-ouest et dans le Parc National de Mbam-Djerem dans la Province du Centre. WCS a effectué des inventaires fauniques dans ces sites, et la conservation de l’éléphant fait partie de ses préoccupations. A Banyang-Mbo, la WCS travaille avec les populations locales pour trouver les solutions aux problèmes de conflits entre les hommes et les éléphants. Il a également effectué les travaux d’inventaires biologiques dans le Parc National de Mbam-Djerem. Les résultats obtenus sont très utiles à la gestion de la faune sauvage, y compris les éléphants.

• WWF intervient activement dans les projets de conservation comme agence

d’exécution, sur financement de différents bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux. Parmi les projets contribuant directement ou indirectement à la conservation de l’éléphant, on peut citer:

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- Le projet WWF Jengi : L’objectif principal du Projet WWF Jengi est d’assurer la

gestion durable de la biodiversité tout en contribuant à l’amélioration des conditions de vie des populations locales. Depuis 1998, ce projet intervient dans les forêts du Sud-est du Cameroun dans le domaine de la gestion durable des aires protégées (Lobéké, Boumba-Bek et Nki) et de la faune sauvage dans le contexte régional, la gestion durable des forêts dans le contexte national et international, le développement d’un réseau de communication, le développement des programmes de gestion transfrontalière notamment dans le cadre de la Tri nationale de Sangha entre le Cameroun, le Congo et la République Centrafricaine et de l’Interzone entre le Cameroun, le Congo et le Gabon (voir section 6.4), de la gestion durable des ressources forestières (exploitants forestiers, exploitants miniers, guides de chasse, et les populations locales) dans les zones périphériques des aires protégées susmentionnées avec la participation des différents acteurs. Le projet Jengi contribue à la lutte contre le braconnage et effectue les travaux d’inventaires biologiques et des études sur l’impact de l’exploitation des ressources naturelles (bois, faune sauvage). Il a contribué à la mise en place d’une Convention de collaboration entre le MINEF et les sociétés d’exploitation forestières pour la lutte contre le braconnage dans l’Unité Technique Opérationnelle (UTO) du Sud-est du Cameroun et donne une assistance technique pour sa mise en œuvre. Il faut noter que la zone d’intervention du projet WWF Jengi est reconnue d’être très riche en population d’éléphants.

- Programme de suivi des éléphants :: Afin de mieux déterminer les corridors et

les voies de migration importants pour les éléphants, le WWF, en collaboration avec le Jardin Zoologique de Carolina du Nord aux Etats-Unis d’Amérique, a lancé un programme de télémétrie pour les éléphants (voir figure 7). Celui-ci couvre les zones du sud-est Cameroun et de Waza. Les résultats préliminaires confirment la nécessité d’intensifier les efforts de protection des éléphants contre le braconnage et le trafic d’ivoire qui sont fréquents, particulièrement dans les concessions forestières (Usongo, 2003)

- Le Projet Parc National de Korup : Ce projet qui a effectué des inventaires

fauniques et floristiques et qui lutte contre le braconnage joue également un grand rôle dans le protection d’éléphants;

- Le Projet Parc National de Campo Ma’an qui envisage d’effectuer le suivi des

mouvements transfrontaliers des éléphants entre la zone de Campo Ma’an et la Guinée Equatoriale.

- Le Projet FEM/Conservation et Gestion Durable de la biodiversité (CGB) qui

couvre le Parc National du Faro (Poli), Parc National de la Bénoué, Parc National de Bouba-Ndjida. Ce projet vise, entre autres, la conservation et la gestion durable de la biodiversité; la promotion de la gestion participative des aires protégées et zones cynégétiques.

- En collaboration avec le Projet Mont Cameroun, le WWF a effectué les travaux

de suivi et d’inventaire des éléphants sur ce site.

• Jane Goodall Institute en collaboration avec le MINEF met en œuvre le Projet Mengame. Ce projet a effectué des inventaires d’éléphants dans le sanctuaire à Gorilles de Engame frontalier avec le massif de Minkébé au Gabon et envisage de développer

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d’autres initiatives en faveur de la gestion durable d’éléphants, notamment le renforcement des capacités pour la gestion des conflits entre les hommes et les éléphants, les travaux d’inventaires, ainsi que la recherche sur le commerce de la viande d’éléphants dans la zone de Mengame.

• ECOFAC met en œuvre le Projet de Conservation de l'écosystème de la Réserve du Dja. Ce projet effectue régulièrement les inventaires fauniques et lutte contre le braconnage dans la réserve de Faune du Dja et ses périphéries.

• Le programme MIKE intervient sur les sites de Boumba-Bek (Boumba-Bek, Nki et Lobeké) et du Parc National de Waza où les officiers des sites collectent les informations sur l’abattage des éléphants. Par ailleurs, ce Programme a collaboré avec WCS et WWF pour effectuer des inventaires d’éléphants de forêts dans le site de Boumba-Bek dont le résultat est indiqué à la fin du 7.1.2.

• En 1997, le Cameroun a élaboré un Plan National pour la Gestion des Eléphants. Cependant, sa mise en œuvre effective aurait connu des difficultés liées à l’insuffisance des moyens financiers ainsi qu’à la difficulté de gérer de manière isolée une telle espèce caractérisée par des migrations frontalières.

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Rapport de Situation de l’Éléphant d’Afrique 2002 AFRIQUE CENTRALE | CAMEROUN 43

Sudanian Area

Dja

Lac Fitri

Faro

Madagali & Kopre

Massenya-Mandjafa

Nki

Gashaka-Gumti

Gagal-Yapala

Sinia

Dem

Yankari

Waza

Nouabalé-Ndoki

Benoué

Korup

Lobéké

Larmanaye

Boumba-Bek

Dzanga-Sangha& Dzanga-Ndoki

Bouba NdjidahKambari

Ma'an

Abong-Mbang

Koloudia Doumdoum

Mongokele

Monte Alén

Chad Basin(Chingurmi-Duguma)

Cross River (Okwangwo)

Campo-Ma'an South

Baba N'Rafi

Mt Cameroon

Banyang-Mbo

Andoni Island

ek

Minkébé NP

Mbam-Djerem NP

Nana-Barya FnR

Lac Telé CR

Djoli Kera FR

Bas Chari FnR

Ejaham FR

Binder-Léré FnR

Río Campo NR

Babules FR

Mandelia FnR

Sambisa GR

Yamba Berete FR

Fungom FR

Kamuku GR

Unk FR

Nigeria

Cameroun

Tchad

Congo

République Centrafricaine

Gabon

Niger

Guinée Equatoriale

Niger

Bata

Bama

Oyem

ABUJA

Enugu

Mbini

Kaduna

Ouesso

Douala

Maroua

Moundou

YAOUNDE

Bertoua

NDJAMENA

Berberati

Bossangoa

Bafoussam

Ngaoundere

Port Harcourt

7°E

7°E

8°E

8°E

9°E

9°E

10°E

10°E

11°E

11°E

12°E

12°E

13°E

13°E

14°E

14°E

15°E

15°E

16°E

16°E

17°E

17°E

2°N 2°N

3°N 3°N

4°N 4°N

5°N 5°N

6°N 6°N

7°N 7°N

8°N 8°N

9°N 9°N

10°N 10°N

11°N 11°N

12°N 12°N

13°N 13°N

Légende

Frontière internationale

!P Villes

Rivières et lacs

Aires protégées

Zones inventoriées

Aire de distribution

Connu

Possible

Douteux

D Aperçu/signes

C a m e r o u nC a m e r o u nAire de Distribution des Eléphants, Zones Inventoriées et Aires Protégées

0 210 420105 km

Projection géographiqueL'échelle est à titre indicatif seulement

Groupe de Spécialistesde l'Eléphant d'Afrique

UICN/CSE

Sources:Base de Données de l'Eléphant d'Afrique

Carte Digitale du Monde

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7.2. Congo 7.2.1. Historique Pendant la fin des années 1800 jusqu’en 1930, le gouvernement colonial de cette époque a mis en place un système de concession à travers lequel les ressources ont été exploitées. Ainsi, les entreprises privées exploitaient l’ivoire sur base des quotas (Direction de la Conservation de la Faune du Congo, 1991). Entre 1950 et 1970, on trouvait des éléphants presque partout dans le pays, particulièrement dans les forêts marécageuses et inondables du Nord (N’sosso, 2003). Au milieu des années 1970, on estimait la population d’éléphants à 40 000 individus (Michelmore et al. 1994). Entre les années 1970 et les années 1980, l’intensité du braconnage a augmenté parallèlement à l’augmentation des activités d’exploitation forestière et la prolifération des armes à feu. Vers la fin des années 1980, les éléphants sont devenus rares dans la plupart des zones du pays, notamment dans les savanes qui représentent environ 30% du territoire national (Barnes, 1987, Fay & Agnagna, 1991). En 1991, on estimait le nombre d’éléphants à 50.000 têtes dont le domaine vital couvrait 40% du territoire national (Direction de la Conservation de la Faune du Congo, 1991). Dans le massif forestier du Nord du pays, sur la base d’extrapolations des données d’inventaires par comptage des crottes, le nombre d’éléphants a été estimé à environ 30 000 têtes (Michelmore et al. 1994). Au Sud-ouest du Congo, environ 9.000 éléphants distribués en quatre groupes relativement isolés vivaient dans les massifs forestiers du Mayombe et de Chaillu frontaliers du Gabon (Direction de la Conservation de la Faune, 1991). Du point de vue légal, le Congo a successivement révisé sa législation forestière et faunique afin de prendre en compte les exigences internationales de gestion de la faune, notamment la protection partielle ou intégrale des espèces menacées d’extinction. Jusqu’à la date d’entrée en vigueur de la mesure de la CITES interdisant la commerce international de l’ivoire, l’éléphant était classé à l’annexe B par l’arrêté N°3863/MEF/SGEF/DCPP du 18 mai 1984, définissant les animaux intégralement et partiellement protégés. A cette époque, il fallait détenir un permis de grande chasse pour prétendre abattre un éléphant. De 1980 à 1989, le Ministère de l’Economie Forestière a délivré 1312 permis de grande chasse. Cependant, le nombre d’éléphants abattus sous le couvert de ce permis n’est pas connu. La quantité d’ivoire exportée entre 1979 et 1990 est de 556 494 kg (Direction de la Conservation de la Faune du Congo, 1991). Selon Wildlife Trade Monitoring Unit (WTMU), la quantité moyenne d’ivoire exportée pendant cette période serait de 95475 Kg par an, soit une perte de 20000 à 30000 éléphants (WTMU cité d’après Fay et Agnagna, 1993). Muni du certificat d’abattage, le chasseur pouvait circuler librement sur toute l’étendue du territoire national avec ses pointes d’ivoire. Il était tenu de remettre ce certificat à celui qui voulait les acheter. En date du 18 novembre 1991, un arrêté Ministériel n°3282 /MEFPE/DGEF portant sur la protection absolue de l’éléphant sur toute l’étendue du territoire fut signé. En 2001, le Congo a promulgué la nouvelle loi forestière qui, entre autres, vise la promotion de la gestion durable de la faune sauvage par la lutte contre le braconnage, la promotion de l’écotourisme. Bien que depuis l'inscription de l’éléphant à l'annexe I de la CITES en 1990, la chasse pour l'ivoire et le trafic illégal a relativement diminué (N’Sosso Dominique, comm. pers, 2002). Il importe de noter que le braconnage pour l’ivoire et pour la viande a continué. En 1996, plus de 300 carcasses d’éléphants (adultes et jeunes) ont été découvertes dans la clairière de Mouadjé près du Parc National d’Odzala (Fay, 1996, cité d’après Nishihara 2002). Des enquêtes conduites en 1994 et 1995 aux marchés de Brazzaville ont révélé que le commerce d’ivoire implique des individus congolais et des étrangers au moment où une partie de la quantité

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d’ivoire vendu dans cette ville provenait de la République Démocratique du Congo (Nishihara, 2002). 7.2.2. Distribution actuelle des éléphants Au Congo, les éléphants sont en grande partie repartis au nord ainsi qu’au sud-ouest du pays (voir carte 3 en page 50). Le Parc National d’Odzala abriterait environ 13 222 éléphants (Beyers et al, 2001). Les inventaires effectués en 2001 dans la zone de Nouabalé-Ndoki ont estimé la population d’éléphants à 6.000 têtes (Maisels, 2001). Les récents inventaires de MIKE de 2003 à 2004 ont estimé à environ 3000 éléphants dans le Parc National de Nouabale Ndoki et les concessions forestières environnantes (Blake, 2005). Cependant à cause des mouvements migratoires des éléphants entre cette zone et Dzanga Sangha en République Centrafricaine, une partie de cette population est partagée entre ces deux zones (Maisels, 2001). Des inventaires récents effectués dans le Parc National de Lac Télé ont confirmé la présence des éléphants dans cette zone (Poulsen et Clark, 2002). Bien que les inventaires de reconnaissance effectués dans la zone de Conkouati-Douli n’ont donné aucun chiffre sur les populations d’éléphants, on estime qu’environ 1.000 éléphants vivent dans cette zone (Maisels, cité dans Blanc et al, 2003). 7.2.3. Mouvements transfrontaliers Les mouvements transfrontaliers des éléphants sont réguliers le long de la frontière entre le Congo et la République Centrafricaine (Maisels 2001 ; Turkalo, 2003 ; Blake, 2002), le Congo et le Cameroun (Usongo, 2002 ; comm. pers.), le Congo et le Gabon (Onononga, comm. pers, 2002; Mbina, 2003), et probablement entre le Nord- Est du Congo et la Province de l’Equateur en République Démocratique du Congo (Blanc et al. 2003). Cependant, d’autres experts pensent qu’il y a tellement d’activités humaines sur le fleuve Congo, y compris la chasse aux éléphants, que cette probabilité mérite une étude afin de disposer de données vérifiables (Blake, comm. pers, 2005). 7.2.4. Menaces Les principales menaces qui pèsent sur les éléphants du Congo sont le braconnage, les conflits armés favorisant le trafic d’armes à feu; les conflits de cohabitation entre les hommes et les éléphants, l’exploitation du bois et des produits pétroliers ainsi que l’augmentation de la population particulièrement dans la partie sud du pays. Malgré l’interdiction de la chasse à l’éléphant, le braconnage de l’éléphant pour l’ivoire et la viande continue et entraîne la diminution des populations d’éléphants dans plusieurs zones du pays (Agnagna, 2001). Ce braconnage est entre autres exacerbé par les facteurs tels que l’insuffisance des ressources humaines pour assurer la surveillance et la lutte contre le braconnage, la pauvreté des populations ainsi que l’insuffisance de l’application rigoureuse de la loi en vigueur. La base de données MIKE indique que de 2003 à 2004, le site d’Odzala a enregistré 46 carcasses d’éléphants dont 73% étaient causés par le braconnage. Dans le second site MIKE, Nouabale Ndoki, 24 carcasses d’éléphants ont été enregistrées pendant la même période parmi lesquelles 37% ont été abattus par des braconniers (Luhunu, 2005). Le taux de rencontre de carcasse d’éléphants pendant les inventaires MIKE était de 2.7 pour 1000 Km et 13 campements de chasse à éléphants ont été identifiés (Blake, 2005).

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Les conflits armés de vers la fin des années 1990 ont également fragilisées les capacités des institutions en charge de la gestion de la faune (déplacements des populations, la prolifération des armes à feu, le braconnage, etc.). Les éléphants sont également tués pour se venger contre les dégâts qu’ils causent aux champs agricoles (voir figure 8) et aux propriétés des populations sans oublier les cas de blessures ou de pertes en vie humaine. Les conflits entre les hommes et les éléphants sont signalés à Conkouati, Nouabalé-Ndoki et Odzala. L’exploitation forestière constitue également une menace qui pèse sur les populations d’éléphants. Avec l’augmentation du nombre de grandes sociétés forestières, la majorité des terres fermes sont affectées à l’exploitation du bois (Agnagna, 2001). Ceci aurait un impact sur l’intégrité des populations d’éléphants dans ce pays si le braconnage n’est pas maîtrisé à l’intérieur et aux alentours de ces concessions forestières. 7.2.5. Opportunités

• Le Congo a adhéré aux initiatives sous-régionales, accords et conventions internationaux liés à la conservation et à la protection de la faune sauvage. Il est partie prenante de la Déclaration de Yaoundé, la Conférence sur les Ecosystèmes de Forêts Denses et Humides d’Afrique Centrale (CEFDHAC ou Processus de Brazzaville), et des accords sous-régionaux, notamment l’Organisation pour la Conservation de la Faune en Afrique (OCFSA) et l’Accord de Lusaka. Le Congo est également signataire de plusieurs Conventions Internationales, notamment la Convention CITES, la Convention sur la Diversité Biologique, la Convention de Bonn, la Convention d’Alger, la Convention de Ramsar, la Convention sur le Patrimoine Mondial Naturel et Culturel.

• Dans le cadre de la Déclaration de Yaoundé et Plan de Convergence, la République du

Congo, la République du Cameroun et la RCA ont signé un accord de collaboration pour la lutte anti-braconnage dans la Tri Nationale de la Sangha qui englobe le Parc National de Lobéké au Cameroun, le Parc National de Nouabalé-Ndoki au Congo-Brazzaville ainsi que le Parc National de Dzanga-Ndoki et la Réserve Spéciale de Dzanga-Sangha en RCA (voir section 4.3.4 et Annexe X). Ces pays effectuent déjà des missions conjointes de lutte contre le braconnage. Par ailleurs, le Congo s’est engagé à travailler avec le Cameroun et le Gabon pour la création d’une aire de gestion transfrontalière couvrant les aires protégées de Minkébé au Gabon, Dja, Boumba-Bek et Nki au Cameroun, Odzala au Congo, ainsi que les zones interconnectant ces aires protégées (voir section 4.3.4 et Annexe XI). Les zones susmentionnées sont reconnues pour leurs grandes populations d’éléphants.

• Le Congo a élargi son réseau d’aires protégées dont la quasi totalité abrite des

populations d’éléphants. On peut citer le Parc National d’Odzala ; le Parc National de Conkouati ; le Parc National de Nouabalé-Ndoki; la Réserve Communautaire du Lac Télé/Likouala aux Herbes. Certaines de ces aires protégées ont été identifiées pour la création des aires transfrontalières (voir annexe VII). Cela permettra aux éléphants d’avoir un espace suffisant pour leurs mouvements et d’éviter qu’ils soient concentrés à l’intérieur des aires protégées (Maisels, 2001 ; Blake, 2002).

• Dans le cadre de la sensibilisation des populations au sujet de la protection de

l’éléphant, le Congo a édifié un monument pour la cause.

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• En appui aux efforts déployés par le gouvernement, plusieurs organismes de conservation (WWF, UICN, WCS), de nombreux projets et programmes (ECOFAC, CARPE, CITES/MIKE, Programme CITES sur la viande de brousse ; OIBT, GEF/FEM) contribuent directement ou indirectement à la conservation des éléphants.

• Par ailleurs, le Congo a lancé un certain nombre de projets de terrain contribuant à la

conservation de l’éléphant. On peur citer à titre indicatif:

- Le projet de gestion et de conservation des aires protégées (PROGECAP), financé par le GEF-Congo, ayant pour principal objectif la mise en valeur de la biodiversité de quatre aires protégées (Parc National de Nouabalé Ndoki (PNNN), Conkouati-Douli, Réserve de biosphère de Dimonika, Réserve de faune de la Léfini) et la création de la Réserve Communautaire du Lac télé/ Likouala. Mis en oeuvre de 1993 à 1999, ce projet a permis la connaissance générale des écosystèmes desdites aires protégées et de leur diversité biologique mammalienne.

- Programme WCS-Congo : Cette Organisation Internationale assure la gestion

du Parc National de Nouabalé Ndoki (PNNN), du Parc National de Conkouati-Douli, ainsi que de la Réserve Communautaire du Lac Télé/Likouala-aux-Herbes). Ces aires protégées abritent des populations d’éléphants. Au Parc National de Nouabalé Ndoki, la WCS mène un programme de recherche sur les éléphants (application des colliers et suivi du mouvement des éléphants par voie satellitaire). Il réalise également les inventaires fauniques dans ce Parc ainsi que dans le Parc National de Conkouati et dans la Réserve Communautaire de Lac-Télé/Likouala aux Herbes. Afin de mieux comprendre le domaine vital et les déplacements saisonniers des éléphants, et de déterminer leurs corridors, la WCS a lancé un programme de télémétrie pour les éléphants dans la zone couverte par les sites de Dzanga-Sangha (sud-ouest de la RCA) et de Nouabalé Ndoki (nord Congo). Les résultats préliminaires de cette initiative confirment les migrations des éléphants entre ces zones (Blake, in ECOFAC 2000. p.7-8). En outre, WCS collabore avec les institutions gouvernementales ainsi que les exploitants forestiers pour la protection de la faune dans les concessions forestières, notamment à travers la lutte contre le braconnage dans les concessions CIB de Pokola, Kabo, Toukoulaka et Loundoungou et réduire l’impact des activités des exploitants forestiers sur l’environnement en général, et sur la faune sauvage en particulier.

- Projet ECOFAC Odzala : En plus des inventaires fauniques, des initiatives de

gestion des conflits entre les hommes et éléphants et de lutte contre le braconnage, le Projet ECOFAC Odzala a mené une activité de télémétrie pour le suivi des déplacements des éléphants dans et aux environs du Parc National d’Odzala. Les résultats de cette activité confirment que les éléphants utilisent davantage les milieux ouverts (clairières) pendant la nuit et les milieux forestiers pendant la journée (Froment, in ECOFAC, p.9-10).

- Programme MIKE : Actuellement, le programme MIKE intervient sur les sites de

Nouabalé-Ndoki et d’Odzala. En l’an 2000, le Projet Pilote MIKE, a effectué un inventaire d’éléphants de forêts (Loxodonta africana cyclotis) dans le Parc National d’Odzala. En collaboration avec la WCS, la même activité a été réalisée à Nouabalé-Ndoki et ses environs. Les résultats de ces inventaires sont mentionnés au 7.2.2. La collecte de données sur la mortalité des éléphants se poursuit dans les deux sites MIKE du Congo.

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Rapport de Situation de l’Éléphant d’Afrique 2002 AFRIQUE CENTRALE | CONGO 48

Rest of Gabon Forest Range

Equateur

Lopé

Dja

Nki

Odzala

Nouabalé-Ndoki

Lobéké

Boumba-Bek

Conkouati

Dzanga-Sangha& Dzanga-Ndoki

n

Mongokele

Minkébé NP

Lac Telé CR

Lefini FnR

Ivindo NP

Waka NP

Dimonika BR

Mwagné NP

Pleateaux Batéké NP

Biringou NP

Mont Mavoumbou HRNyanga Sud FnR

Nyanga Nord FnR

Congo

Gabon

Cameroun

République Démocratique du Congo

République Centrafricaine

Angola

Guinée EquatorialeOyem

Sibiti

Ouesso

Makokou

LibengeYAOUNDE

KINSHASA

Djambala

Tchibanga

Franceville

BRAZZAVILLE

Pointe-Noire

11°E

11°E

12°E

12°E

13°E

13°E

14°E

14°E

15°E

15°E

16°E

16°E

17°E

17°E

18°E

18°E

19°E

19°E

5°S 5°S

4°S 4°S

3°S 3°S

2°S 2°S

1°S 1°S

0° 0°

1°N 1°N

2°N 2°N

3°N 3°N

Légende

Frontière internationale

!P Villes

Rivières et lacs

Aires protégées

Zones inventoriées

Aire de distribution

Connu

Possible

Douteux

D Aperçu/signes

C o n g oC o n g oAire de Distribution des Eléphants, Zones Inventoriées et Aires Protégées

0 160 32080 km

Projection géographiqueL'échelle est à titre indicatif seulement

Groupe de Spécialistesde l'Eléphant d'Afrique

UICN/CSE

Sources:Base de Données de l'Eléphant d'Afrique

Carte Digitale du Monde

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49

7.3. Gabon 7.3.1. Historique Au début des années 1900, le gouvernement colonial a mis en place un système de concession à travers lequel les entreprises privées exploitaient l’ivoire sur la base des quotas fixés. Les données de l’époque coloniale indiquent que 9000 kg d’ivoire ont été exportés du Gabon en 1910 (Sánchez Ariño, 1974). En 1979, l’aire de distribution des éléphants s’étendait presque sur tout le territoire national et des populations d’éléphants étaient relativement stables (Direction de la conservation de la Faune, 1991). Les inventaires d’éléphants effectués dans les forêts gabonaises entre 1985 et 1988 ont estimé la population d’éléphants gabonais à 77 000 têtes (Barnes et al, 1997) Les travaux de sculpture sur l'ivoire s'étaient développés pendant les années 80 et l’ivoire travaillé et/ou brut était officiellement commercialisé. Cependant, au début de l’année 1990 le commerce interne de l'ivoire fut interdit au Gabon. Cette mesure aurait diminué l’intensité du braconnage de l’éléphant et le flot d'ivoire gabonais vers l'étranger. Du point de vue légal, la loi n°016/01 définit les dispositions relatives à l’aménagement de la faune sauvage (articles 68 à 92 du nouveau code) et de l’exploitation de la faune sauvage (articles 163 à 219). Toutefois, cette loi doit être complétée par de nombreux textes réglementaires qui sont actuellement en finalisation. Ces textes portent entre autres sur la classification des espèces animales sauvages vivant sur le territoire national gabonais; les conditions de détention, de transport et de commercialisation de tout animal sauvage, des trophées et des produits de chasse ; les conditions d’organisation des activités cynégétiques à l’intérieur des domaines de chasse ; les groupements villageois de chasseurs et des groupements de vendeurs de la viande de brousse ; les conditions de délivrance des permis, des licences de chasse ou de capture. 7.3.2. Distribution actuelle des éléphants Plus de ¾ de la superficie du Gabon sont couverts par la forêt. Les éléphants vivent en toute liberté sur la presque totalité du territoire national, à l'exception des zones entourant les grandes agglomérations, notamment Libreville (voir carte 4, page..). De vastes populations d'éléphants sont rencontrées au centre ainsi qu’au nord et à l'est du pays. Les inventaires réalisée en 2000 dans le cadre du projet MIKE ont estimé la population d’éléphants du Parc National de la Lopé à 8132 têtes (Thomas et al, 2001 cité d’après Blanc et al, 2003). Le Complexe de Gamba aurait une population d’éléphants d’environ 11 205 individus (Thibault et al ., 2001). Selon plusieurs sources, le massif de Minkébé abriterait la population la moins perturbée du continent africain (De Watcher ; Huijbregts, 1999 ; Huijbregts, 2000). Les inventaires effectués de 2003 à 2004 par le Programme MIKE en collaboration avec WCS et WWF-Minkebé ont estimé à environ 20000 éléphants dans le Parc National de Minkebé (Blake, 2005). 7.3.3. Mouvements transfrontaliers des éléphants Les migrations saisonnières transfrontalières des éléphants sont régulières entre le Gabon et le Congo, le Gabon et le Cameroun, ainsi que entre le Gabon et la Guinée Equatoriale (Pauwel de Wachter et Hérvé Ndongo-Allogho, Michael Allen, comm. pers, 2002).

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7.3.4. Menaces Le braconnage d’éléphants pour la viande et l’ivoire est pratiqué partout dans le pays, surtout dans les zones frontalières au Cameroun, au Congo et à la Guinée Equatoriale. Ce braconnage implique les braconniers locaux ainsi que ceux en provenance des pays limitrophes (Huijbregts, 1999 ; Mebia, 2001 ; Lahm, 2002 ; Ella, 2003). Dans la périphérie nord-ouest du massif de Minkébé, les braconniers se livrent à la grande chasse qui entraîne une perte énorme parmi les populations d’éléphants. Dans cette zone, environ 104 éléphants auraient été tués entre janvier et décembre 2001 (Mebia, 2001). Les produits d’éléphants en provenance de cette zone sont écoulés soit vers les villes de Djoum, Sangmélima et Yaoundé au Cameroun soit à Makokou et Libreville au Gabon (Ella, 2003). De 2003 à 2004, vingt huit (28) carcasses d’éléphants ont été enregistrées dans la base de données MIKE du site de Minkebé dont 78% ont été causés par le braconnage. Le site de la Lopé a enregistré 13 carcasses dont 46% d’éléphants abattus par des braconniers (Luhunu, 2005). Pour le massif forestier de Minkebé, le taux élevé de braconnage a été confirmé par les observations de l’équipe d’inventaires MIKE qui ont noté un taux de rencontre de carcasses d’éléphants de 13.7 par 1000 Km, un de plus élevé de tous les sites MIKE de la sous-région (Blake, 2005). Les réfugiés congolais installés dans la zone de Mayumba depuis 1997 seraient impliqués dans le braconnage intensif de l’éléphant pour la viande et l’ivoire. On estime que ce braconnage a eu comme corollaire la chute des effectifs d’éléphants dans cette zone (Mbina, 2003). L’exploitation forestière et minière menacent également l’intégrité des populations d’éléphants gabonais et de leurs habitats, car elle entraîne le braconnage de cette espèce (voir figure 9) et les migrations d’éléphants vers les zones où ils sont mieux sécurisés. Les éléphants deviennent de plus en plus rares dans les zones forestières exploitées par certaines sociétés forestières (Eyavo, 2000) probablement à cause de la dégradation de leurs sources alimentaires résultant du déboisement ou à de la fuite des bruits des tronçonneuses et d’autres engins utilisés dans l’exploitation forestière. Par ailleurs, certains individus installés dans les camps de concessions d’exploitation forestière et minière sont impliqués dans le braconnage pour la viande et/ou pour l’ivoire ainsi que dans les réseaux de trafic des produits d’éléphants, notamment l’ivoire, la viande et poils de queue d’éléphant utilisés dans la fabrication des bracelets). Les cachettes d’ivoire sont souvent découvertes dans les concessions forestières ou minières (voir figure 9). Signalons néanmoins que dans certaines concessions où le braconnage est bien contrôlé, la coupe de bois favorise la croissance de sous-bois qui constituent une bonne source d’alimentation pour les éléphants (Barnes, comm. Pers., 2005). Les conflits entre les hommes et les éléphants constituent un sérieux problème à l’échelle nationale (Lahm, 1994 et 1996). Les cas de dégâts aux champs agricoles se produisent dans dans toutes les provinces du Gabon (Lahm, comm.pers, 2005). Quelquefois, les éléphants y sont abattus à cause des dégâts qu’ils causent aux plantations agricoles des communautés locales (Bas Huijbrights, comm. pers, 2003). 7.3.5. Opportunités

• Le Gabon s’est engagé à coopérer avec le Cameroun et le Congo-Brazzaville pour la création d’une aire de gestion transfrontalière couvrant les aires protégées de Minkébé au Gabon, Dja, Boumba-Bek et Nki au Cameroun, Odzala au Congo, ainsi que les zones d’interconnections de ces aires protégées (voir annexe XI). Cette zone est reconnue pour sa haute densité de population d’éléphants et offre une opportunité pour

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les migrations saisonnières des éléphants ainsi que pour une coopération entre les pays concernés pour leur protection.

• Le gouvernement gabonais a récemment classé 13 Parcs Nationaux qui totalisent une

superficie d’environ 41 000 km2. Il s’agit des Parcs Nationaux de Akanda, Birougou, Ivindo, Loango, La Lopé, Mayumba, Minkébé, Monts de Cristal, Moukalaba, Mwange, Plateau Bateké, Pongara, Waka et Wonga-Wongué. En dehors de Akanda, le reste de ces aires protégées abritent les éléphants et leur assurent refuge. Certaines des ces aires protégées ont été identifiées pour la gestion transfrontalière en collaboration avec les pays voisins (Voir annexe III)

• Pour lutter efficacement contre le braconnage, le Gabon a créé des brigades de faune

au niveau des provinces. Il s’agit des brigades de La Lopé, Moukalaba, Setté-cama, Iguela et Minkebé). Aussi, la Direction de la faune et de la chasse collabore avec l’armée pour lutter contre le braconnage.

• En appui aux efforts déployés par le gouvernement, plusieurs organismes de

conservations (WWF, UICN, WCS, GTZ), de nombreux projets et programmes (ECOFAC, CARPE, CITES/MIKE ; Programme CITES sur la viande de brousse ; OIBT) contribuent directement ou indirectement à la conservation des éléphants.

• Les projets de terrain interviennent dans la conservation de la faune sauvage en général

et de l’éléphant en particulier.

- Le Projet WWF-Minkébé collabore avec le Gouvernement gabonais pour lutter contre le braconnage de la faune sauvage, y compris les éléphants, dans le massif forestier de Minkébé.

- Le Projet WWF Gamba a réalisé des inventaires fauniques dans le Complexe

d’Aires Protégées de Gamba (Thibault et al, 2001). A la demande des populations locales, ce projet a lancé une initiative d’implication des populations locales à la protection de leurs plantations agricoles contre les dégâts causés par les éléphants.

- Le Projet ECOFAC pour le Parc National de La Lopé a réalisé des inventaires

d’éléphants, et travaille pour la lutte contre le braconnage dans ce site. La conservation de l’éléphant constitue l’une des préoccupations de ce projet.

- Le programme MIKE: Au Gabon, le Programme intervient sur les sites de La Lopé

et de Minkébé. Ces deux sites abritent les éléphants de forêts (Loxodonta africana cyclotis). Pendant la phase pilote de ce programme, les inventaires d’éléphants ont été réalisés dans le site de la Lopé. Les résultats de ces inventaires ont permis d’estimer le nombre d’éléphants dans ce site ainsi que d’identifier les menaces auxquels ils sont confrontés notamment le braconnage. En collaboration avec WCS et WWF, MIKE a récemment effectué les travaux d’inventaire des éléphants dans le site de Minkébe dont le résultat est donné au 7.3.2. La collecte de données sur le braconnage se poursuit dans les deux sites MIKE du Gabon.

- Certaines sociétés d’exploitation forestières collaborent avec l’ECOFAC et la

WCS la réalisation des inventaires fauniques dans concessions forestières. Cependant, les résultats de ces inventaires ne donnent que des informations sur « l’absence ou la présence des éléphants » et non sur la densité des populations d’éléphants ni sur les pressions qui pèsent sur cette espèce.

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Rapport de Situation de l’Éléphant d’Afrique 2002 AFRIQUE CENTRALE | GABON 52

Rest of Gabon Forest Range

Lopé

Gamba

Nki

Conkouati

Ma'an

Monte Alén

Campo-Ma'an South

Minkébé NP

Ivindo NP

Wonga-Wongue PrR

Moukalaba-Dougoua NPNgove-Ndogo HA

Sette-Cama HA

Loango NP

Waka NP

Mwagné NP

Pleateaux Batéké NP

Pongara NP

Iguela HA

Mbé NP

Biringou NP

Mt Seni NP

Río Campo NR

Dimonika BR

Altos de Nsork NPEstuario del Muni NR

Mont Mavoumbou HRNyanga Sud FnR

Moukalaba HA

Piedra Nzas NM

Nyanga Nord FnR

Ouanga Plain FnR

Gabon

Congo

Cameroun

Guinée Equatoriale

Bata

OyemMbini

Sibiti

Makokou

Tchibanga

LIBREVILLE

Nguelensoc

Franceville

9°E

9°E

10°E

10°E

11°E

11°E

12°E

12°E

13°E

13°E

14°E

14°E

4°S 4°S

3°S 3°S

2°S 2°S

1°S 1°S

0° 0°

1°N 1°N

2°N 2°N

Légende

Frontière internationale

!P Villes

Rivières et lacs

Aires protégées

Zones inventoriées

Aire de distribution

Connu

Possible

Douteux

D Aperçu/signes

G a b o nG a b o nAire de Distribution des Eléphants, Zones Inventoriées et Aires Protégées

0 120 24060 km

Projection géographiqueL'échelle est à titre indicatif seulement

Groupe de Spécialistesde l'Eléphant d'Afrique

UICN/CSE

Sources:Base de Données de l'Eléphant d'Afrique

Carte Digitale du Monde

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7.4. Guinée Equatoriale 7.4.1. Historique Pendant la période coloniale, les travaux de développement du pays étaient concentrés sur l’île de Bioko qui abrite la capitale Malabo. Ainsi, l’impact des activités de développement sur les écosystèmes de Rio Muni qui constitue la partie continentale du pays était très faible. Cependant, après l’arrivée des Européens, les activités de chasse d’éléphants se sont développées dans cette partie du pays. Au milieu des années 1970, on rencontrait les éléphants à travers le territoire continental. Leur nombre était estimé à 1000 têtes (Sánchez Ariño, 1974). L’inventaire effectué par l’UICN en 1979 n’est pas pu obtenir des résultats fiables sur les éléphants, sauf que l’aire de répartition a été trouvée très large (Douglas-Hamilton, 1979). Bien qu’en 1991 il y avait très peu d’information par rapport aux populations d’éléphants, il était généralement connu que la croissance démographique ainsi que les activités d’exploitation du bois ont contraint les éléphants à se confiner dans les zones de forêts primaires du Sud de la rivière Uolo. La haute densité de population d’éléphants était rencontrée vers la frontière entre la Guinée Equatoriale et le Gabon. Du point de vue légal, en 1988, la Guinée Equatoriale a promulguée la loi régissant la gestion de la faune sauvage, la chasse et les aires protégées (Ley n°8/1988, de fecha 31 de diciembre, reguladora de la fauna silvestre, caza y areas protegidas). Malheureusement, celle-ci est considérée caduque par rapport au contexte actuel. Par ailleurs, depuis Novembre 2000, la Guinée Equatoriale a signé un arrêté portant interdiction de l’abattage des éléphants à travers le territoire national (Arrêté N°1 du 23 Novembre 2000). 7.4.2. Distribution actuelle des éléphants Actuellement, on estime qu’environ 300 éléphants vivent dans le Parc National de Monte Alén (Michael Allen, supposition par, 2002). La plus grande densité de cette population se trouve au sud-est de la partie continentale de la Guinée Equatoriale, près de la frontière avec le Gabon (Antonio Oyono Onva, comm. pers, 2002) (voir carte 5). Au nord-ouest du pays, la zone de Rio Campo, frontalière avec le Parc National de Campo Ma’an au Cameroun abriterait une petite population d’éléphants dont le nombre n’est pas encore connu (Malonga Jaime, comm. pers, 2002). Un inventaire réalisé en 2004 par le programme ECOFAC dans l’extension Sud du Parc National de Monte Alen a estimé à 700 éléphants dans cette partie du parc. Cette estimation est à prendre avec précaution puisqu’elle est basée sur des valeurs de taux de disparition des crottes et de taux de défécation calculés pour d’autres régions que le Parc National de Monte Alen (Ghiurghi&Puit, 2004). 7.4.3. Mouvements transfrontaliers Il y aurait des mouvements transfrontaliers d’éléphants au sud-est entre la Guinée Equatoriale et le Gabon (Michael Allen, comm. pers, 2002), et au nord-ouest entre la Guinée Equatoriale et le Cameroun (Malonga Jaime, comm. pers. 2002; Patricia Bekhuis, comm. pers, 2002).

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7.4.4. Menaces Plusieurs études menées ces dernières années sur le Rio Muni indiquent que le commerce de viande de brousse en Guinée Equatoriale constitue d’une part, une ressource économique importante pour de nombreux guinéens et d’autre part, il représente la menace principale pour la faune sauvage (Fa et al ; Fa et Garcia ; Puit, cités dans Ghiurghi et Puit, 2004). Le braconnage transfrontalier de l’éléphant serait effectif dans la zone englobant le Parc National de Campo Ma’an au Cameroun et l’Aire Protégée de Rio-Campo en Guinée Equatoriale (Bekhuis ; 2002). Parmi d’autres menaces qui pèsent sur les éléphants, on peut citer l’exploitation forestière incontrôlée, l’installation incontrôlée de nouvelles habitations résultant des migrations humaines, l’insuffisance d’informations sur les populations d’éléphants, ainsi que les conflits entre les hommes et les éléphants. On croit que les activités d’exploitation forestière déplacent des éléphants des secteurs de concessions vers les alentours du Parc de national de Monte Alén. Ceci conduit à des fortes densités dans le parc, et augmente le degré de dégâts sur les cultures (Obama, cité dans Hakizumwami, 2002). 7.4.5. Opportunités

• Dans l’optique de la Déclaration de Yaoundé et du Plan de Convergence, la Guinée Equatoriale envisage de signer un accord avec le Cameroun pour la création d’une aire protégée transfrontalière englobant les aires protégées de Campo Ma’an au Cameroun et de Rio Campo en Guinée Equatoriale (Voir annexe VI).

• La Guinée Equatoriale a élargie son réseau d’aires protégées, notamment en doublant

la taille initialement annoncée pour le parc national de Monte Alén, le regroupement de la superficie initiale du Parc National de Monte Alén avec le Parc National du Mont Mitra et la zone se trouvant entre ces deux Parcs. C'est ainsi qu’un massif forestier de 2600 km2 a été classé, représentant 10% de la partie continentale du pays. Ce site constitue un refuge pour la majorité des éléphants qui restent encore dans la partie sud de la Guinée Equatoriale.

• La Guinée Equatoriale compte un nombre de sociétés d’exploitation du bois ainsi que

celles d’exploitation des produits pétroliers. Ces sociétés constituent de potentiels partenaires potentiels financiers et de mise en application de la législation en faveur de la conservation des écosystèmes en général et l’éléphant en particulier.

• Le programme MIKE : En Guinée Equatoriale, le Programme MIKE intervient sur le

site de Monte Alén. En dehors des formations qu’ont bénéficié les Coordonnateurs nationaux de MIKE, ce programme prévoit d’effectuer les travaux d’inventaires des éléphants dans ce site aussitôt que les ressources financières nécessaires seront disponibles. La collecte de données LEM (Law Enforcement Monitoring) était arrêtée en 2002 par manque de personnel capable de collecter les données et de les introduire dans la base de données MIKE.

• La Guinée Equatoriale est en voie de devenir un des pays riches de la sous-région

grâce aux recettes pétrolières. Il y a lieu d’espérer qu’une partie non négligeable de ces recettes sera allouée aux activités de conservation de ressources naturelles.

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Rapport de Situation de l’Éléphant d’Afrique 2002 AFRIQUE CENTRALE | GUINÉE ÉQUATORIALE 55

Ma'an

Monte Alén

Campo-Ma'an South

Mt Seni NP

Río Campo NR

Mbé NP

Altos de Nsork NP

Estuario del Muni NR

Piedra Nzas NM

Gabon

Guinée Equatoriale

Cameroun

Bata

Mbini

Nguelensoc

10°E

10°E

11°E

11°E

1°N 1°N

2°N 2°N

Légende

Frontière internationale

!P Villes

Rivières et lacs

Aires protégées

Zones inventoriées

Aire de distribution

Connu

Possible

Douteux

D Aperçu/signes

G u i n é e E q u a t o r i a l eG u i n é e E q u a t o r i a l eAire de Distribution des Eléphants, Zones Inventoriées et Aires Protégées

0 40 8020 km

Projection géographiqueL'échelle est à titre indicatif seulement

Groupe de Spécialistesde l'Eléphant d'Afrique

UICN/CSE

Sources:Base de Données de l'Eléphant d'Afrique

Carte Digitale du Monde

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7.5. République Centrafricaine 7.5.1. Historique La protection et la conservation da la faune sauvage formalisées ont débuté dans les années 1920 avec la création dès 1925 des aires protégées dans le but d’assurer la protection de la faune, notamment les éléphants et les rhinocéros. Le Gouvernement colonial de l’Ubangi-Chari (actuellement République Centrafricaine) a cédé la gestion des grandes concessions aux sociétés européennes privées. Ces sociétés ont exploité et exporté vers les pays occidentaux des grandes quantités d’ivoire. Ce commerce fut arrêté en 1932. Jusque vers la fin des années 1970, les faibles densités de populations humaines ont laissé les grandes superficies d’habitat d’éléphants non perturbées, particulièrement dans les zones de savanes de la partie nord du pays (Loevinsohn et al. 1978 cité dans Blanc et al, 2003). Dans les années 1970, quelques inventaires ont été réalisés dans les complexes d’aires protégées du nord du pays (Loevinsohn et al. 1978 ; Spinage et al, 1977 ; Spinage, 1976).L’extrapolation des résultats de ces inventaires a donné une population estimée de 100.000 éléphants (Spinage, cité d’après Douglas et al, 1985). Cependant, ceci a été considéré comme une surestimation. D’autres suppositions ont estimé les populations d’éléphants entre 15.000 (Sanchez Ariño, cité d’après Blanc et al.) et 60. 000 individus (Froment, cité d’après Blanc et al, 2003). En 1984, la population d’éléphants centrafricains a été estimée entre 60 000 et 70 000 têtes (Doungbé, 1984). En 1991, les extrapolations pour les éléphants de savane et les éléphants de forêts ont respectivement donné les estimations de 12 300 (Ministère des Eaux et Forêts, Chasse, Pêches et du Tourisme, cité d’après Blanc, 2003) et 6 200 éléphants (Fay, 1991), ce qui donne une population totale de 18 500 individus. Le braconnage intensif des années 1970 et 1980, exacerbé par l’incursion des caravanes de chevaux et de chameaux en provenance du Soudan et du Tchad (Douglas-Hamilton et al, 1985, Fay, 1989 ; Tello, 2000) ainsi que la prolifération du trafic des armes à feu, a porté un coup dur aux populations d’éléphants centrafricains, particulièrement le long des frontières avec les pays voisins. Pendant cette période, la RCA était considérée au niveau mondial, comme le plus grand exportateur de l’ivoire. Mais selon le gouvernement de cette époque, la plus grande quantité de l’ivoire provenait des pays limitrophes (Ruggiero, cité d’après Blanc, 2003). Il y avait également un réseau de trafic de la viande d’éléphant vers les marchés de Nyala au Soudan, ainsi que vers Sahr et Mara au Tchad. (Douglas-Hamilton et al, 1985). Les rebelles soudanais effectuèrent de spectaculaires massacres d’éléphants dans les aires protégées de Manovo-Gounda-Saint-Floris et de Zemoungo afin de s'approvisionner en ivoire et en viande destinés au financement de la guerre (Sournia, 1998). Les résultats des comptages aériens des éléphants effectués en 1985 dans le Nord du pays ont donné une alarmante proportion de 4 carcasses sur 1 éléphant vivant (Douglas-Hamilton et al, 1985). En mai 1985, quelques 213 défenses dont le poids moyen était de 2,86 kilogrammes ont été saisies en un seul coup et dans un seul endroit (Douglas-Hamilton et al, 1985). Ceci peut faire croire qu’un grand nombre d’éléphants juvéniles était également tué pour la viande. Du point de vue légal, la RCA a promulgué les lois et décrets comportant des dispositions en faveur de la protection de l’éléphant en particulier. On peut citer l’Ordonnance n° 85.005 du 30 Janvier 1985, portant fermeture de la chasse à l’éléphant ainsi que le Décret N° 039/MEFCPET/CAB/SG/DGEFCP/DF régissant la chasse sportive et portant l’interdiction de la chasse à l’éléphant sur le territoire national.

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Depuis la Conférence des Parties à la CITES organisée à Nairobi en 2000, la RCA a suspendu la vente aux enchères de l’ivoire aux artisans locaux. 7.5.2. Distribution actuelle des éléphants La RCA abrite deux sous-espèces d’éléphants – les éléphants de savane (Loxodonta africana africana), rencontrés dans la partie Nord du pays, ainsi que les éléphants de forêt (Loxodonta africana cyclotis) rencontrés dans la zone forestière au Sud du pays (voir carte 6). En zone de savane, les complexes d’aires protégées de Manovo-Gounda-St Floris et de Bamingui-Mangoran abritent respectivement 1000 et 300 éléphants (Ruggiero cité d’après Blanc et al, 2003). On estime qu’une centaine d’éléphants divague également dans les Districts de Nana-Mambere et Ouham-Pende (Stevy Oyele, comm. pers. 2003). Hubert Boulet (comm. pers, 2003) estime que la zone de Bria (Province de Haute-Kotto) abrite environ 3.000 éléphants. En zone forestière, on estime que la forêt de Bangassou abrite 2.000 éléphants (Zowoya, comm. pers, 2003), mais les inventaires de MIKE effectués dans la forêt de Bangassou en 2004 n’ont pas permis de calculer la densité de crottes d’éléphants vu le nombre très petit de crottes trouvées par rapport au minimum exigé. Les signes d’éléphants ont été rares et limités aux petites poches aux zones les plus éloignées (Blake, 2005). Quant au site de Dzanga Sangha comprenant la Réserve spéciale de Dzanga-Sangha et le Parc National de Dzanga-Ndoki, les inventaires de MIKE de 2003 à 2004 ont estimé qu’il y aurait environ 870 éléphants (Blake, 2005). Un grand nombre d’éléphants visite également la zone entre les rivières Bodengé et Mbaéré dans la forêt de Ngotto (Alain Pénélon, comm. pers, 2003). Suite à la pression humaine, il est difficile de trouver des éléphants dans un rayon de 25 à 30 km autour des grandes agglomérations telles que Bangui, Bambari, Bouhar, Berberati, Bossangoua, Bozoum, Kakabangolo, Bria et Sibut (reference ?). Il importe de rappeler que ces chiffres sont basés sur des suppositions ou extrapolations. 7.5.3. Mouvements transfrontaliers Les éléphants effectuent des mouvements transfrontaliers entre Dzanga-Sangha et la forêt du sud-est du Cameroun, ainsi qu’entre la forêt de Dzanga-Sangha et les forêts du Nord du Congo-Brazzaville (Leonard Usongo et Fiona Maisels, comm. pers. 2002). Les éléphants du Sud-Est de la RCA font également des mouvements transfrontaliers entre cette zone et la RDC et le Soudan. En l’absence de données fiables, on suppose les éléphants effectuent également des migrations frontalières entre le Nord de la RCA et le Sud du Tchad. 7.5.4. Menaces Malgré les efforts consentis par le gouvernement et ses partenaires pour endiguer le fléau du braconnage, des informations récentes confirment que les éléphants continuent à être tués tant en zone de savane qu’en zone forestière, ce qui entraîne le déclin progressif de la population d’éléphants à travers tout le pays. Pendant la saison sèche de l’an 2000, au moins 300 éléphants ont été tués au nord du pays, dans la zone sous contrôle du PDRN (Raymond Mbitikon, comm. pers, 2003), En 2001, entre 300 et 400 éléphants ont été tués dans la zone de Sangba (ECOFAC, 2001). Le braconnage intensif des éléphants a été la Réserve de Faune de Yata-Ngaya (Sournia, 1998), ainsi que dans les forêts de Dzanga-Sangha. En 2003 et 2004, au total 17 carcasses d’éléphants ont été enregistrées dans la base de données MIKE dont 70% provenaient du braconnage (Luhunu, 2005). Pendant les inventaires

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MIKE ce site a connu le taux de rencontre de carcasses d’éléphants le plus élevé de tous les sites MIKE, soit 15.7 par 1000 Km (Blake, 2005). En ce qui concerne Bangassou, 12 carcasses d’éléphants ont été enregistrées dans la base de données MIKE de 2003 à 2004 dont 83% provenaient du braconnage (Luhunu, 2005). Le taux de rencontre de carcasses d’éléphants calculé par l’équipe d’inventaires MIKE est de 2.0 par 1000 Km (Blake, 2005). Une autre évidence de menaces qui pèsent sur cette espèce au Sud Est du pays a été donnée par l’étude sur la vente de la viande d’éléphant au marché de Bangassou dont les résultats indiquent que les entrailles et la viande boucanée d’éléphant étaient vendues tous les jours ainsi que 8 bouts de trompe ont été vus pendant les trois semaines d’étude (Bayogo, 2004). La pauvreté conjuguée à l’existence du marché des produits de l’éléphant exacerbe la pratique du braconnage commerciale pour la viande et l’ivoire. Par exemple, la viande d’éléphant en provenance des forêts de la RCA était vendue publiquement au marché de PK 12 à Bangui (Luhunu, obs. pers, 2002) et elle était vendue clandestinement aux marchés de Nola, Berberati et Bangui (Braun Urlich comm. pers. 2003). Le braconnage et le trafic de la viande et de l’ivoire, commandités par les grands trafiquants étrangers et/ou nationaux sont effectués dans la zone de Bangassou (Florent Zowoya, comm. pers, 2003) et dans la zone de Ngotto (Pénélon, comm. pers, 2003). Les pygmées de Ngotto tuent également les éléphants pour leur viande, utilisée dans leurs cérémonies rituelles (Pénélon, comm. pers, 2003). Les conflits armés qu’a connus la RCA ont également fragilisés les capacités institutionnelles de ce pays en défaveur de la protection de la faune sauvage en général et des éléphants en particulier. Selon Turkalo (cité d’après Barnes et al., 1999), la circulation des armes à feu, conjuguée aux conflits armés dans les pays voisins ainsi que la perméabilité des frontières ont favorisé le braconnage. Les faibles capacités institutionnelles résultant de l’insuffisance des moyens humains, techniques et financiers ainsi que l’accès difficile aux zones affectées par les inondations rendent difficiles les initiatives de lutte contre le braconnage. En 1998, le Ministère de l’Environnement et des Forêts ne comptait qu’un garde forestier pour 1 420 km2 alors que la norme requise était de 1 garde pour 50 km2. Des cas de conflits de cohabitation entre les hommes et les éléphants ont été enregistrés dans les zones Ngotto au Sud de la République Centrafricaine (Alain Pénélon, pers. comm. 2003). 7.5.5. Opportunités

• Dans le cadre de la Déclaration de Yaoundé et du Plan de convergence, la RCA, le Cameroun et le Congo-Brazzaville ont signé un accord de collaboration pour la lutte anti-braconnage dans la Tri Nationale de la Sangha qui englobe le Parc National de Lobéké au Cameroun, le Parc National de Nouabalé-Ndoki au Congo-Brazzaville ainsi que le Parc National de Dzanga-Ndoki et la Réserve Spéciale de Dzanga-Sangha en RCA (voir annexe X). Les missions conjointes de lutte contre le braconnage sont régulièrement organisées par les gestionnaires de ces aires protégées. La RCA envisage également de signer des accords pour la création d’Aires Protégées transfrontalières qui englobent les aires protégées de Manovo-Gounda-St Floris côté RCA et Zakouma au Tchad, ainsi que la zone qui couvre la Réserve Forestière de Bangassou côté RCA et Bili-Uéle en RDC (voir annexe VII). Etant donné que ces aires abritent d’importantes populations d’éléphants, cette initiative permettra la gestion transfrontalière de cette espèce.

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• En appui aux efforts déployés par le gouvernement, plusieurs organismes de

conservations (WWF, UICN, WCS, GTZ) et de programmes (ECOFAC, CARPE, CITES/MIKE, Programme CITES sur la viande de brousse ; OIBT, ARRC (African Rainforest and River Conservation) contribuent directement ou indirectement à la conservation des éléphants, ceci à travers les projets de terrain. Les projets suivants contribuent également à la conservation de l’éléphant en République Centrafricaine:

- Le Projet de Développement des Zones Cynégétiques Villageoises

(PDZCV/ECOFAC) situé en zone de savane au Nord du pays. Dans le cadre de l’amélioration de la connaissance de la biodiversité, en particulier des espèces à haute valeur économique, ce projet a réalisé des comptages aériens d’éléphants. Il collabore également avec l’armée dans la lutte contre le braconnage de la faune sauvage en général et de l’éléphant en particulier et contribue à la diversification des activités de développement de l’écotourisme dans la région nord de la RCA. Son intervention aurait permis de diminuer de façon conséquente la pression sur la grande faune, notamment l’éléphant, le girafe, l’hippopotame, etc. (source : ECOFAC - Rapport d’activités juillet-décembre 2001).

- Le projet ECOFAC-Ngotto : Etant donné que le commerce de la viande de

brousse pour l’approvisionnement des centres urbains a placé le gibier comme une ressource très en vue dans la zone de Ngotto, le projet vise entre autres des alternatives aux modes de chasse et au commerce illicite en rétablissant le respect des lois, notamment le Code Forestier et le Code de la Faune et en contribuant à la lutte contre le braconnage.

- Le projet Dzanga-Sangha, est situé en zone de forêt dense a démarré en 1990

sur financement multilatéral de la République Centrafricaine, WWF, WCS et GTZ, etc.). Ce projet contribue à la mise en place des ONG locales pour le développement de l’écotourisme et le partage des revenus ; apporte un appui aux populations locales pour l’identification et la mise en œuvre des initiatives de développement, contribue à l’éducation environnementale pour sauvegarder l’aire protégée de Dzanga-Sangha et sa biodiversité. Il contribue également à la lutte contre le braconnage et réalise les travaux de recherche écologique et sociale appliquée.

- En collaboration avec WCS, Mme. Turkalo Andrea, réalise un suivi des

éléphants dans la clairière naturelle de Dzanga, située dans la Réserve de la Forêt Dense de Dzanga-Sangha. Elle a déjà identifié plus de 2 500 éléphants appartenant à 300 familles. Ces activités contribuent au développement d’une base de données sur les éléphants de forêt de Dzanga-Sangha ainsi qu’au développement des connaissances sur l’utilisation de la forêt par les éléphants de forêts. Elle contribue également à la lutte contre le braconnage des éléphants dans cette zone.

- Projet Conservation des Ecosystèmes Naturels des Bassins versants

Chinko-Ouara financé par une ONG américaine connue sous le nom de « African Rainforest and River Conservation (ARRC) ». Ce projet qui vise la lutte contre le braconnage dans cette zone.

- Programme de télémétrie de WCS: afin de mieux comprendre le domaine vital

et les déplacements saisonniers des éléphants, et de déterminer leurs corridors

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de migrations importants, WCS a lancé un programme de télémétrie pour les éléphants dans la zone de Dzanga-Sangha (sud-ouest de la RCA et Nouabalé Ndoki (nord du Congo). Les résultats préliminaires de cette initiative confirment les migrations des éléphants entre ces zones (Blake, in ECOFAC 2000. p.7-8 ; Blake, 2002).

- Le programme MIKE : En République Centrafricaine, le Programme MIKE intervient sur

trois sites, à savoir Dzanga-Sangha et Bangassou en zone forestière ainsi que Sangba situé en zone de savane. Les résultats des inventaires sont donnés au 7.5.2. La collecte de données LEM se poursuit à Dzanga Sangha et Sangba mais elle est arrêtée à Bangassou depuis la suspension en juin 2004 des activités du Projet GEF/PNUD qui appuyait la communauté locale qui, par manque d’écogardes, essayait de collecter les informations sur les carcasses d’éléphants.

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Rapport de Situation de l’Éléphant d’Afrique 2002 AFRIQUE CENTRALE | RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE 61

Orientale

Wamba/Lopori

Rubi-Tele

Bili-Uere

Equateur

Maiko

Lac Fitri

Bangassou

Manovo-Gounda-St. Floris

Bamingui-Mangoran

Massenya-Mandjafa

Nki

Odzala

Zakouma

Gagal-Yapala

Siniaka-Minia

Dembo

Waza

Nouabalé-Ndoki

oué

Lobéké

Larmanaye

Boumba-Bek

Dzanga-Sangha& Dzanga-Ndoki

Bouba Ndjidah

Koloudia-Doumdoum

Mongokele

Basini-Duguma)

Bahr Salamat FnR

Zemongo FnR

Radom NP

Bomu SNR

Lac Telé CR

Yata-Ngaya FnR

Oandjia-Vakaga FnR

Numatina GR

Avakaba PrP

Aouk-Aoukale FnR

Nana-Barya FnR

Djoli Kera FR

Bas Chari FnR

Abou Telfane FnR

Binder-Léré FnRYamba Berete FR

Unk FR

Southern NP

Tchad Soudan

République Centrafricaine

CongoRépublique Démocratique du Congo

Cameroun

Cameroun

Nigeria

Gabon

Gabon

Ati

Sarh

Bria

Ndele

Ouesso

Abeche

BANGUI

Maroua

Libenge

Moundou

NDJAMENA

Kisangani

Berberati

Bangassou

Bossangoa

15°E

15°E

16°E

16°E

17°E

17°E

18°E

18°E

19°E

19°E

20°E

20°E

21°E

21°E

22°E

22°E

23°E

23°E

24°E

24°E

25°E

25°E

26°E

26°E

27°E

27°E

0° 0°

1°N 1°N

2°N 2°N

3°N 3°N

4°N 4°N

5°N 5°N

6°N 6°N

7°N 7°N

8°N 8°N

9°N 9°N

10°N 10°N

11°N 11°N

12°N 12°N

13°N 13°N

Légende

Frontière internationale

!P Villes

Rivières et lacs

Aires protégées

Zones inventoriées

Aire de distribution

Connu

Possible

Douteux

D Aperçu/signes

R é p u b l i q u e C e n t r a f r i c a i n eR é p u b l i q u e C e n t r a f r i c a i n eAire de Distribution des Eléphants, Zones Inventoriées et Aires Protégées

0 260 520130 km

Projection géographiqueL'échelle est à titre indicatif seulement

Groupe de Spécialistesde l'Eléphant d'Afrique

UICN/CSE

Sources:Base de Données de l'Eléphant d'Afrique

Carte Digitale du Monde

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7.6. République Démocratique du Congo (RDC) 7.6.1. Historique Pendant le 20ème siècle, la République Démocratique du Congo était reconnue comme bastion des éléphants. La population d’éléphant y était estimée à 100.000 têtes (Offermann, 1951) en 1950 et 376.000 en 1981. En 1991, on estimait la population d’éléphants de la RDC à 90.000 éléphants (25.000 dans les écosystèmes savanicoles et à 65.000 dans les écosystèmes forestiers (Alers et al, 1992)). Depuis longtemps, la chasse à l’éléphant pour l’ivoire et la viande est pratiquée dans plusieurs parties de la RDC. Environ 418 tonnes d’ivoire auraient été exportées de la RDC en 1919 (Sanchez Ariño, 1974 cité d’Après Blanc et al., 2003). Entre 1979 et 1989, au moins 2 648 tonnes d’ivoire auraient été exportées de ce pays (de Meulenaer & Meredith, cité d’après Blanc et al, 2003), ce qui représentait 36% de l’ivoire exporté d’Afrique. Pendant les guerres civiles qu’a connues la RDC depuis 1960, un grand nombre d’éléphants fut illégalement tué dans plusieurs parties du pays. Par exemple, depuis 1976, la population d’éléphants du Parc National de Garamba a connu un déclin catastrophique, passant de 22 670 (Savidge et al, 1976) à 7 743 individus en 1983 (Hillman et al, 1983, cité d’après Blanc et al). Les conflits Hommes-Eléphants, ont également contribué à la mort des éléphants, particulièrement au nord-est du pays, probablement à cause de la haute densité de la population humaine. Vers la fin des années 40 et pendant les années 50, on estime qu’en moyenne 4.600 éléphants on été tués annuellement, suite aux conflits hommes-éléphants (Offermann, 1951). Du point de vue législatif, il existe les Ordonnances Lois N° 69-041 du 22 août 1969 et N° 72-012 du 21 février 1972 (telles que modifiées à ce jour) relatives à la conservation et pourtant modifications des Statuts de l’Institut congolais de conservation de la nature. Ces textes légaux accordent à l’éléphant le statut d’espèce intégralement protégée en RDC. Pour lutter contre la forte pression du braconnage et le trafic illégal de l'ivoire, la RDC a interdit en 1984 la chasse à l'éléphant tout en conservant entre cette année et 1989 un quota d'exportation en vertu des accords de la CITES. Ces mesures n'ont eu que peu d'effets sur la situation interne, comme sur les exportations illégales. Cependant, l'inscription de l'éléphant africain à l'Annexe I de la CITES en janvier 1990 renforça les mesures prises par le gouvernement congolais et boucha la plupart des issues illégales, ainsi que l'artisanat de la sculpture sur ivoire à Kinshasa. Cette disposition n'a pas touché la sculpture sur ivoire de Kisangani qui prolongea un réseau bien organisé d'approvisionnement illégal d'ivoire brut en provenance des zones autrefois considérées inaccessibles aux braconniers. La chasse sportive est en voie d’être rouverte en RDC, mais on ne sait pas si la chasse des éléphants sera autorisée (Causey, 2003). Le quota d'exportation de trophée soumis par la RDC à la CITES en 2003 n'inclut pas l'éléphant (World Conservation Monitoring Centre, 2003). 7.6.2. Distribution actuelle des éléphants La RDC abrite deux sous-espèces d’éléphants : Eléphants de savane (Loxodonta africana africana) et éléphants de forêts (Loxodonta africana cyclotis). En 2002, on estimait la population d’éléphants en RDC entre 50.000 et 60.000 têtes (Hart, cité d’après Blanc, et al. 2003).

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Les principaux sites abritant les éléphants sont (voir carte 7): A l’Ouest et au Sud : le Parc National de Salonga, le territoire de Oshwe, le District de Mayi Ndombe dans la Province de Bandundu, la Réserve de Luki dans la Province de Bas-Congo, le District de Sankulu dans le Kasaï-Oriental; la Réserve de Bushimayi, le territoire de Luiza, le District de Lulua dans le Kasaï-Occidental ; le Parc National de l’Upemba dans la province du Katanga. A l’Est et au Nord : Le Parc National de Virunga dans la Province du Nord-Kivu; Kahuzi-Biega dans le Province du Sud-Kivu; la Réserve de Bilé-Uelé, la Réserve de Gangala na Bodio, la Réserve de Maika-Penge, le Parc National de Garamba, ainsi que la Réserve de faune de l’Okapi dans la Province Orientale. Le tableau suivant présente des estimations des populations d’éléphants dans certaines zones du pays. Tableau 10: Estimation d’éléphants sur certains sites en République Démocratique du Congo

Nombre d’éléphants Zone Type d’inventaire

Année d’inventaire Estimations Limites de

confidence 95%

Superficie (Km2)

Bili-Uele IG3 2002 8.500 1.500 40.643 Ailleurs dans la Province d’Equateur

IG3 2002 1.000 500

Gangala-na-Bodio IG3 2002 1.000 450 9.457 Parc National de Garamba AS3 2002 5.983 2.321 5.000 Parc National de Kahuzi Biega (basse altitude)

IG3 2002 1.125 375 15.570

P.N. Kahuzi Biega (haute altitude)

IG3 2000 15 10 920

Lomami/Lualaba IG3 2002 1.375 1.125 39.517 Luama/Ouest Itombwe IG3 2002 625 375 72.532 Parc National de Maiko DC1 1992 6.500 500 19.830 Réserve de faune à Okapi DC2 2000 3.808 1.239 6.209 1.500 1.000 Rubi-Tele IG3 2002 1.750 68.453 Parc National de Salonga et ses environs

IG3 2003 12.500 2.500 49.690

Parc National d’Upemba OG3 2002 200 10.234 Partie nord de Tshuapa IG3 2002 1.500 100 141.048 Secteur Centre du Parc National Virunga

IG3 1998 486 - 7.800

Secteur Nord du PN Virunga

IG3 2003 21 2.903

Secteur Sud du Parc National Virunga

IG3 2002 75 -

Source : Blanc et al. 2003 (p.56) Les inventaires de MIKE de 2003 à 2004 dans le Parc National de Salonga ont abouti à une estimation de 1825 éléphants. Il s’agit d’une estimation brute puisque le nombre de crottes observées était inférieur au minimum requis par la méthode utilisée de « Distance Sampling » (Blake, 2005).

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7.6.3. Mouvements transfrontaliers des éléphants Des mouvements transfrontaliers sont signalés entre le Parc National des Virunga (RDC) et le Parc National Queen Elizabeth (Mubalama, 2000 ; Keigwin, 2001) et Toro/Semliki à l’Ouest de l’Uganda (Michelmore, 1998), ainsi que vers le Parc National des Volcans au Rwanda (Bizimana Jean, comm. pers. 2002). Les migrations saisonnières des éléphants sont également signalées entre le Parc National de Garamba, la Réserve de Bilé-Uelé et le Sud du Soudan (Eulalie Bashige, Henri Luketa, comm. pers. 2002). Il y aurait également des mouvements transfrontaliers d’éléphants entre la Province de l’Equateur et le nord-est du Congo-Brazzaville, notamment à Nouabalé-Ndoki et Lac Télé (Blanc et al, 2003). Les éléphants effectuent également des mouvements frontaliers entre le Sud-ouest de la RDC et l’Angola (Sébastien Luhunu, comm. pers, 2004). 7.6.4. Menaces Les menaces qui pèsent sur les populations d’éléphants de la RDC comprennent, les faiblesses institutionnelles, le braconnage pour l’ivoire et la viande, la dégradation de l’habitat du fait de l’exploitation minière et forestière, les conflits armées et les déplacements des populations ainsi que les conflits entre les hommes et les éléphants. La situation de guerre a hypothéqué beaucoup de programmes de conservation et de protection de la faune sauvage. La crise économique, la suspension forcée des activités de conservation et la perturbation de l’ordre public à cause de la guerre qu’a vécue ce pays depuis des années ainsi que l’existence d’un réseau de trafic d’ivoire ont contribué à la recrudescence du braconnage des éléphants dans différentes régions du pays, particulièrement à l’Est. Suite au désarmement des gardiens des aires protégées de la RDC au motif de la guerre qu’a connu la RDC depuis 1996 un grand nombre d’éléphants fut décimé. Plusieurs exemples montrent qu’en plus des conséquences de la guerre, le braconnage constitue également l’un des problèmes qui déciment les éléphants de la RDC. Entre 1995 et 1999, environ 4 000 éléphants ont été tués dans le Parc National de Garamba (UN, 2001). De 2003 à 2004, cent quatorze (114) carcasses d’éléphants ont été enregistrées dans la base de données MIKE de Garamba dont 86% provenaient du braconnage. Et dans la Réserve à Okapi/Ituri, vingt (20) carcasses d’éléphants braconnés ont été enregistrées dans la base de données MIKE en 2003. Pour Salonga on a enregistré 58 carcasses dont 63% dûs au braconnage tandis que pour Virunga, sur 19 carcasses enregistrées, 26% ont été abattus par des braconniers (Luhunu, 2005). Entre 1996 et 2000, environ 3 700 éléphants auraient été tués dans l’ensemble du Parc National de Kahuzi-Biega (Hayes, 2002). Les restes de ces éléphants peuvent être observés sur terrain (voir figure 10). Les hautes montagnes de ce Parc qui abritaient environ 350 éléphants en 1996 (WCS,1996) ne restaient qu’avec un effectif compris entre 10 et 25 éléphants seulement en 2001 (Ilambu, cité d’après Blanc, et al., 2003). En avril 2000, environ 3 tonnes d’ivoire ont été saisies à l’Isiro (UN, 2000). Un stock illégal de deux tonnes d’ivoire fut découvert dans la ville de Bukavu vers la fin de l’an 2000. Selon une étude bien documentée menée par WCS-RDC en collaboration avec l’Institut Congolais pour la Conservation de Nature (ICCN), entre juin et décembre 2004, dix sept (17) tonnes d’ivoire ont quitté la Réserve de faune à Okapi/Ituri (Amboya, 2004). Généralement, l'ivoire quitte le pays illégalement en direction de l’étranger (UN, 2001). Une partie est également utilisée à l'intérieur du pays par les sculpteurs d'ivoire de la Province Orientale, des Provinces du Kivu et de Kinshasa. Pour la seule ville de Kinshasa, Martin et Stiles (cités par Mubalama, 2005) avaient estimé qu’il y avait 240 sculpteurs avant la guerre de 1996 tandis que l’enquête réalisée du 9 au 19 mars 2005 par une équipe indépendante en collaboration WCS-RDC et CITES MIKE-RDC a estimé à 184 sculpteurs travaillant dans 23 ateliers. Le seul marché de Bikeko vend

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mensuellement entre 1750 et 3500 Kg de produits travaillés sur base d’ivoire (Mubalama, 2005). En plus du braconnage, l’exploitation minière et forestière contribue à la perte et/ou la dégradation de l’habitat des éléphants de la RDC. Des conflits entre les hommes et les éléphants sont enregistrés dans certaines zones du pays, notamment aux environs du Parc National de l’Upemba, où les populations humaines ont été installées dans les couloirs de migration de ces animaux (Eulalie Bashige, comm. pers, 2002), ainsi que dans la région de Mbandaka (Luketa Henri, comm. pers, 2002). Le plus souvent, les éléphants sont abattus pour destruction des cultures et des habitations, sans oublier les blessures ou la mort qu’ils causent aux hommes (Luketa, 2003). 7.6.5. Opportunités

• La République Démocratique du Congo a érigé un réseau important d’aires protégées dont la plupart sont inclus dans l’aire de distribution des éléphants. On peut citer le Parc National de la Salonga, le Parc National des Virunga ; Parc National de Kahuzi-Biega ; Parc National de Garamba ; Domaine de chasse de Bili-Uere ; Parc National de l’Upemba; Parc National de Maiko, les Réserves de chasse de Gangala na Bodio, Mondo Missa, Azandés, la Réserve de faune à Okapi, etc. Si bien protégées, ces aires constituent un potentiel pour le refuge des éléphants.

• Dans le cadre de la Déclaration de Yaoundé, la RDC envisage de signer des accords

pour la création d’une aire protégée transfrontalière englobant l’aire protégée de Bili-Uéle côté RDC et la zone qui couvre la Réserve Forestière de Bangassou côté RCA (voir annexe VI). Etant donné que ces aires abriteraient d’importantes populations d’éléphants, cette initiative permettra une gestion transfrontalière de cette espèce.

• Pendant la période de guerre l’Institut Congolais de la Conservation de la Nature (ICCN)

a interagi avec les troupes armées en RDC, ce qui lui a permis de continuer ses activités de conservation dans les zones de l’Est du pays affectées par les conflits armés. Cette courageuse intervention a contribué à la diminution de l’intensité du braconnage dans certaines parties du pays, particulièrement dans celles affectées par la guerre.

• Le Programme MIKE intervient sur cinq sites, à savoir le Parc National de Kahuzi-

Biega, le Parc National de Garamba, la Réserve de faune d’Okapi, le Parc National de la Salonga ainsi que le Parc National des Virunga. Par ailleurs, le Programme MIKE a effectué les travaux d’inventaires d’éléphants dans le Parc National de la Salonga de 2003 à 2004 (voir 7.6.2). La collecte de données LEM se poursuit difficilement compte tenu de la conjoncture politique et sécuritaire actuelle dans le pays.

• WCS : Cette institution effectue des travaux de recherche sur les éléphants dans la

partie Est de la République Démocratique du Congo, notamment à l’Okapi/Ituri, Salonga, Kahuzi-Biega, Parc National des Virunga ainsi que dans le Parc National de Maiko. La WCS donne également les conseils techniques en matière de la sauvegarde de l’éléphant dans les sites susmentionnés.

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Rapport de Situation de l’Éléphant d’Afrique 2002 AFRIQUE CENTRALE | RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO 66

Orientale

Kivu

Upper Tshuapa

Wamba/Loporin Forest Range

Rubi-Tele

Salonga

Bili-Uere

Luama/Itombwe West

Equateur

Kafue

opé

Lomami/Lualaba

Dja

Maiko

Moyowosi-K

Upemba

Bangassou

Okapi

Quiçama

Lunga-Luswishi

Katavi

Ugalla

Kafinde

R

LupSouth Lua

Garamba

Nki

Bushimae

Odzala

Gangala-na-Bodio

Niensi & Lugan

Kasonso-Busanga

West Petauke

North

N

Burigi-Bihara

Katavi-Rukwa (Ou

Nouabalé-Ndoki

Chisomo & Sandwe

Murchis

Kahuzi BiegaLowland

Akagera-Mutara

Lobéké

Virunga Central

Nsumbu

Muk

Boumba-Bek

Toro

Queen Elizabeth

kouati

L

Dzanga-Sangha& Dzanga-Ndoki

West Lunga

Kibale

Munyama

Virunga North

Abong-Mbang

LavushiMandaLuambe &

Virunga South

Isangano

Mongokele

Kasanka

Munyam

Bugun

Bwindi

Ot

Kahuzi-BiegaUpland

Cáua Camp

Sango

Volcans

Semliki

Rubond

Southern NP

Minkébé NP

Bomu SNR

Lac Telé CR

Lefini FnR

Zemongo FnR

West Zambezi GMA

Bangweulu GMA

Ivindo NP

Kaputa GMA

Mbam-Djerem NP

Lukwakwa GMA

Musele-Matebo GMA

Chizera GMA

Dimonika BR

Bengangai GR

Bufalo PR

Nyanga Sud FnR

Angola

République Démocratique du Congo

Zambie

CongoGabon

Cameroun

SoudanRépublique Centrafricaine

Ouganda

Burundi

Rwanda

Tanzanie

Mozambique

Juba

Goma

Bria

Ndola

Nyanza

Sibiti

Ouesso

BANGUI

Huambo

LUANDA

Mbarara

Libenge

Bertoua

SaurimoMalange

KINSHASA

Djambala

Benguela

Kisangani

Berberati

Bangassou

Bossangoa

Franceville

BRAZZAVILLE

12°E

12°E

13°E

13°E

14°E

14°E

15°E

15°E

16°E

16°E

17°E

17°E

18°E

18°E

19°E

19°E

20°E

20°E

21°E

21°E

22°E

22°E

23°E

23°E

24°E

24°E

25°E

25°E

26°E

26°E

27°E

27°E

28°E

28°E

29°E

29°E

30°E

30°E

31°E

31°E

14°S 14°S

13°S 13°S

12°S 12°S

11°S 11°S

10°S 10°S

9°S 9°S

8°S 8°S

7°S 7°S

6°S 6°S

5°S 5°S

4°S 4°S

3°S 3°S

2°S 2°S

1°S 1°S

0° 0°

1°N 1°N

2°N 2°N

3°N 3°N

4°N 4°N

5°N 5°N

6°N 6°N

Légende

Frontière internationale

!P Villes

Rivières et lacs

Aires protégées

Zones inventoriées

Aire de distribution

Connu

Possible

Douteux

D Aperçu/signes

R é p u b l i q u e D é m o c r a t i q u e d u C o n g oR é p u b l i q u e D é m o c r a t i q u e d u C o n g oAire de Distribution des Eléphants, Zones Inventoriées et Aires Protégées

0 380 760190 km

Projection géographiqueL'échelle est à titre indicatif seulement

Groupe de Spécialistesde l'Eléphant d'Afrique

UICN/CSE

Sources:Base de Données de l'Eléphant d'Afrique

Carte Digitale du Monde

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7.7. Tchad 7.7.1. Historique En 1930, on estimait la population d’éléphants à 3 000 têtes (Malbrant, 1930). En 1978, cette population a atteint 16.000 têtes (Daboulaye & Thomassey, 1990). En 1990 on estimait la population d’éléphants à 2 500 éléphants dont environ 1.500 localisés dans la région de Salamat qui englobe le Parc National de Zakouma (Direction des Parcs Nationaux et de Réserve de Faunes, 1991). Une autre concentration d'environ 500 éléphants se trouvait autour du Massif de Guera et du Lac Fitri. Il est fort probable que cette concentration soit le résultat de la disponibilité permanente d’eau et du fourrage. Du point de politique et législation, depuis l’indépendance, la population de la faune sauvage du Tchad a fait l’objet d’une attention particulière de la part des autorités qui ont reconnu les menaces qui pèsent sur l’éléphant. Dans ce contexte, le gouvernement tchadien a promulgué l’ordonnance N° 14/63 du 28 mars 1963 qui place l’éléphant dans la catégorie des animaux intégralement protégés. Depuis janvier 1990, le Tchad a transféré l’éléphant à l’annexe I de la CITES. Ces dispositions auraient découragé l'accroissement du trafic illégal de l’ivoire (Tchad, 1991). Il importe de rappeler que compte tenu de l’inadaptation de la législation régissant la faune et la flore par rapport au contexte actuel, le Tchad observe encore la réglementation de la CITES pour la protection de sa faune et sa flore (Abdel Aziz & Zougoulou, 2002). En dépit des dispositions susmentionnées, la guerre civile de 1979-1982 aurait causé un déclin de la population d’éléphants du Tchad (Direction des Parcs Nationaux et Réserves de Faune du Tchad, 1991). Une bonne partie de la population des éléphants a été tuée de manière incontrôlée et d’autres ont pris refuge vers les pays limitrophes, notamment la République Centrafricaine, le Cameroun, le Soudan et le Nigeria (Lassou Kurdina, Saleh Adam, comm. pers, 2002). Pendant cette période, les braconniers opéraient librement, tandis que les différents corps d’armée chassaient les éléphants aussi bien pour l’ivoire que pour s’approvisionner en viande (Direction des Parcs Nationaux et Réserves de Faune du Tchad, 1991). La plus grande partie de l'ivoire transitait par les pays limitrophes avant d’être acheminée vers les marchés du Proche et de l’Extrême-Orient (Lassou Kourdina, comm. pers, 2002). 7.7.2. Distribution actuelle des éléphants L’éléphant de savane est la seule sous-espèce trouvée au Tchad. Dans le pays, l’aire de répartition de cette espèce s’étend entre trois zones bioclimatiques de la partie sud du pays (voir annexe carte 8), notamment :

- La zone sahélienne (dans les sites de Kouloudia-Doumdoum, Oum-Hadger, Lac Fitri, Massénya-Mandjafa),

- la zone sahélo soudanienne (dans les sites de Goz-Béida ; Réserve de Faune de Siniaka-Minia, Parc National de Zakouma et Gapal Yapala) ;

- La zone soudanienne, notamment dans les sites de Ndam, Larmanaye, Ngoundi et Dembo (Dolmia et Lassou, 2002).

De récents comptages aériens des éléphants effectués dans le Parc National de Zakouma et ses environs ont donné respectivement les effectifs de 2900 en 1995 (Mackie, 2002), 1989 (Planton, 2000) et 4351 en 2002 (Mackie, 2002). Le tableau ci-après présente des estimations sur les populations d’éléphants dans certains sites à travers le pays.

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Tableau 11: Répartition des éléphants dans certains sites au Tchad Zone Type

d’inventaire Année d’inventaire

Nombre estimé d’éléphants

Limite de confidence ± 95%

Superficie (Km2)

Dembo IG3 2002 600 100 2.409 Gagal-Yapala IG3 2002 400 100 5.098 Koloudia-Doumdoum

IG3 2002 50 50 2.180

Environs du Lac Fitri

IG3 2002 200 100 11.650

Larmanaye IG3 2002 100 50 2.340 Massenya-Mandjafa

IG3 2002 150 50 10.864

Réserve de Faune de Siniaka-Minia

IG3 2002 500 100 4.743

Parc National de Zakouma

IG3 2000 1.989 2.987

Source : Dolmia et Lassou, cité d’après Blanc et al, 2003, p.44. En avril 2005, le recensement aérien a abouti au résultat de 4000 éléphants au Parc National de Zakouma (Fay, Dolmia, Boulanoudji et al, 2005). En dehors de Zakouma, les effectifs donnés dans le tableau ci-dessus sont basés sur des suppositions et non sur des inventaires. Il importe de signaler également que la concentration des éléphants dans le Parc National de Zakouma serait le résultat des activités de protection dont ce site a bénéficié grâce à un projet financé par l’Union Européenne depuis 1989 (Malachie Dolmia, comm. pers., 2003). 7.7.3. Mouvements transfrontaliers des éléphants Entre 300 et 500 éléphants effectuent des mouvements migratoires entre le Tchad et le Cameroun, mais passent la plupart de leur temps au Cameroun (Tchamba, 1998). Des mouvements transfrontaliers des éléphants sont également observés entre le Tchad et la République Centrafricaine (Dejace, 1996), le Tchad et le Soudan, et entre le Tchad et le Nigeria (Malachie Dolmia Ndikimbaye, comm. pers, 2002). Les éléphants en provenance du Niger séjournent saisonnièrement dans le lit du Lac Tchad, côté République du Tchad (BECON, 2001). 7.7.4. Menaces Le braconnage, la désertification et la sécheresse constituent des principales menaces auxquelles les éléphants sont confrontés. Pour le seul site de Zakouma, la base de données MIKE indique que de 2003 à 2004, 48 carcasses d’éléphants ont été trouvées dont 95% provenaient du braconnage (Luhunu, 2005). Le braconnage est régulier à travers tout le pays et il est très peu contrôlé, particulièrement à cause de l’insuffisance des ressources humaines et logistiques par rapport à l’entendue des zones à protéger, ainsi que de la prolifération du trafic des armes à feu et l’instabilité des zones frontalières (Dolmia et Lassou, 2002).

Page 69: Elaboration de la Stratégie Régionale pour la Conservation ...venger les dégâts qu’ils ont causés ou les prévenir. Ainsi, la survie à long terme de l’éléphant ne dépendra

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La désertification, la sécheresse et les inondations constituent également des menaces sérieuses pour les populations d’éléphants tchadiens. L’avancée du désert contribue à la diminution de l’aire de distribution des éléphants, au moment où le tarissement des points d’eau pendant la saison sèche contraint les éléphants à émigrer vers les pays voisins, notamment le Nigeria, le Cameroun, le Soudan, et la République Centrafricaine. Pendant les saisons pluvieuses, plusieurs zones qui abritent les éléphants sont inondées. Ceci diminue le domaine vital des éléphants et les pousse à se déplacer vers les terres fermes souvent occupées par les champs agricoles et d’autres infrastructures. Souvent, ce phénomène entraîne des conflits entre les hommes et les éléphants. Une saturation de plus en plus grande de l’espace par les hommes et leurs propriétés, particulièrement au Sud du pays, a comme corollaire la fragmentation de l’aire de distribution des éléphants et le confinement de leurs domaines vitaux, les modifications voire les ruptures des couloirs traditionnels de migration des éléphants, ce qui résulte aux conflits entre les hommes et les éléphants. Ainsi, les éléphants sont souvent abattus en réaction des dégâts (blessures ou pertes en vies humaines, la destruction des cultures et les villages, etc.) qu’ils causent. Les localités enregistrées pour ce phénomène englobent Doum-Doum dans la Région du Lac, le Canton Mesmes dans la région de Batha-Est ; Wagna, Yao et N’Djaména-Bilala dans la Région de Batha-Ouest ; Lai dans la Région de Tandjile ; ainsi que la localité de Dembo dans la Région de Harh Koh. L’ampleur de ces conflits est actuellement estimée très inquiétante au moment où les méthodes appropriées pour leur gestion ne sont pas encore maîtrisées (Dolmia et Lassou, 2002). 7.7.5. Opportunités

• Dans le cadre de la Déclaration de Yaoundé, le Tchad et la RCA envisagent de signer un accord pour la création d’une aire protégée transfrontalière qui englobe les aires protégées de Zakouma au Tchad et de Manovo-Gounda-St Floris (voir annexe VII). Etant donné que la zone concernée abrite d’importantes populations d’éléphants, cette initiative constitue un atout pour leur protection.

• En appui aux efforts déployés par le gouvernement, plusieurs organismes de

conservation (UICN, Care France, PNUD, FAO, UE, GEF; GTZ) ainsi que des programmes et projets de terrain, notamment le Programme CITES/MIKE, le Projet de Conservation et d’Utilisation des Ressources des Ecosystèmes Sahélo Soudaniennes (CURESS)/Projet Zakouma ; le Projet d’Appui à l’Emergence de l’Entreprenariat dans le Barh Kôh/Care Tchad, contribuent à la conservation des éléphants.

• Le Projet de Conservation et d’Utilisation des Ressources des Ecosystèmes

Sahélo Soudaniennes (CURESS)/Projet Zakouma : Grâce au financement de l’Union Européenne ce projet réalise régulièrement les comptages aériens des éléphants dans le Parc National de Zakouma. Ce projet travaille également à la lutte contre le braconnage dans et autour du Parc National de Zakouma.

• Projet d’Appui à l’émergence de l’entreprenariat dans le Barh Kôh/Care Tchad : Ce

projet qui s’étant sur l’ensemble du Département du Barh-Kôh vise entre autres l’aménagement et la gestion participative du Parc National de Manda, avec comme intérêt primaire la surveillance de la zone centrale du Parc afin de protéger et conserver ce biotope naturel en général et de lutter contre le braconnage en particulier.

• Le programme MIKE intervient sur le site de Zakouma où l’officier du site collecte les

informations sur l’abattage des éléphants. MIKE a prévu de faire le comptage aérien des éléphants de ce site aussi tôt que les ressources financières sont disponibles.

Page 70: Elaboration de la Stratégie Régionale pour la Conservation ...venger les dégâts qu’ils ont causés ou les prévenir. Ainsi, la survie à long terme de l’éléphant ne dépendra

Rapport de Situation de l’Éléphant d’Afrique 2002 AFRIQUE CENTRALE | TCHAD 70

Sudanian Area

Lac Fitri

Manovo-Gounda-St. Floris

Bamingui-MangoranFaro

Madagali & Kopre

Massenya-Mandjafa

Zakouma

Gashaka-Gumti

Gagal-Yapala

Siniaka-Minia

Dembo

i

Waza

BenouéLarmanaye

Bouba Ndjidahari

Koloudia-Doumdoum

Chad Basin(Chingurmi-Duguma)

Bahr Salamat FnR

Radom NP

Yata-Ngaya FnR

Avakaba PrP

Aouk-Aoukale FnR

Zemongo FnR

Nana-Barya FnR

Djoli Kera FR

Bas Chari FnR

Abou Telfane FnR

Binder-Léré FnR

Sambisa GR

Yamba Berete FR

Unk FR

Tchad

Niger

Soudan

Libye

Nigeria

Cameroun

République Centrafricaine

Égypte

Algerie

Ati

Bama

Sarh

Ndele

Abeche

Maroua

Moundou

NDJAMENA

Ngaoundere

11°E

11°E

12°E

12°E

13°E

13°E

14°E

14°E

15°E

15°E

16°E

16°E

17°E

17°E

18°E

18°E

19°E

19°E

20°E

20°E

21°E

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22°E

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23°E

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24°E

24°E

25°E

25°E

26°E

26°E

8°N 8°N

9°N 9°N

10°N 10°N

11°N 11°N

12°N 12°N

13°N 13°N

14°N 14°N

15°N 15°N

16°N 16°N

17°N 17°N

18°N 18°N

19°N 19°N

20°N 20°N

21°N 21°N

22°N 22°N

23°N 23°N

Légende

Frontière internationale

!P Villes

Rivières et lacs

Aires protégées

Zones inventoriées

Aire de distribution

Connu

Possible

Douteux

D Aperçu/signes

T c h a dT c h a dAire de Distribution des Eléphants, Zones Inventoriées et Aires Protégées

0 290 580145 km

Projection géographiqueL'échelle est à titre indicatif seulement

Groupe de Spécialistesde l'Eléphant d'Afrique

UICN/CSE

Sources:Base de Données de l'Eléphant d'Afrique

Carte Digitale du Monde

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8. CONCLUSIONS GENERALES Bien que la conservation et l’utilisation durable des ressources de la diversité biologique des écosystèmes d’Afrique centrale dépendent des activités de chaque pays, les écosystèmes et les menaces auxquelles ces derniers sont exposés dépassent les frontières nationales, ce qui rend interdépendantes les actions nationales. L’expérience a prouvé que dans certaines conditions il est difficile pour les pays d’Afrique centrale d’attribuer une quelconque nationalité à la grande faune, notamment les éléphants dont les déplacements, d’un pays à l’autre, respectent une logique écologique différente de la logique des frontières entre les Etats (Naah Ondoa, S., 2000). Eu égard à la multiplicité et à la complexité des problèmes auxquels la conservation des éléphants d’Afrique centrale est confrontée, notamment les difficultés rencontrées par les services en charge de la gestion de la faune sauvage à protéger les éléphants contre le braconnage interne et transfrontalier, à contrôler le commerce illégal de l’ivoire et de la viande d’éléphant, à freiner la diminution et/ou la dégradation de l’habitat des éléphants, à assurer une meilleure connaissance de la répartition et de la taille des populations d’éléphants; à renforcer les capacités techniques des gestionnaires de la faune sauvage et des aires protégées; à adopter des méthodes efficaces pour atténuer les conflits entre les populations locales et les éléphants; à rendre l’éléphant une ressource qui contribue au développement socio-économique des communautés locales moyennant une gestion rigoureuse de la ressource; les solutions ne pourraient être trouvées qu'à travers une gestion concertée entre l'ensemble des acteurs principaux ainsi qu’à travers la conciliation de plusieurs niveaux d'intérêts (intérêts locaux, nationaux, et problèmes globaux). Ceci devrait être réalisé dans le cadre d'une stratégie commune et une approche holistique de gestion des écosystèmes. Un certain nombre de caractéristiques uniques et de besoins spécifiques de la sous-région soulignent l’importance de l’élaboration d’une stratégie sous-régionale pour la conservation de l’éléphant. Il s’agit de:

La bonne volonté politique exprimée par les Chefs d’Etat des pays d’Afrique centrale par rapport à la mise en place de structures et de processus aux termes de la Déclaration de Yaoundé; La menace qui pèse invariablement sur les éléphants de la sous-région; L’importance des éléphants en tant que ressource naturelle de la sous-région; La nécessité d’une base fiable et pratique de connaissances destinées à appuyer les

décisions de gestion par rapport à la fois à l’éléphant de forêt et à l’éléphant de savane en Afrique centrale; Le défi à relever en matière de protection et de gestion des éléphants qui sont des

animaux très mobiles faisant fi des frontières; La nécessité d’harmonisation de la législation régissant la conservation de la faune ainsi

que les approches pour leur mise en application; L’existence de plusieurs initiatives régionales et/ou nationales de gestion des ressources

forestières (organisations régionales, organisations non gouvernementales, programmes régionaux, réseaux régionaux et initiatives émergentes) ayant des interfaces dans leurs activités de gestion des ressources naturelles.

Plusieurs avantages éventuels sont susceptibles de découler de cette stratégie. Il s’agit entre autre de:

Coopération entre les pays de la sous-région et leurs partenaires pour la sécurisation et la mobilisation des ressources nécessaires – à la fois humaines et financières - de la part des donateurs et de bailleurs de fonds.

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Assurer une meilleure protection et une meilleure gestion des populations d’éléphants qui sont menacées et, de ce fait, de l’ensemble de la biodiversité des écosystèmes de forêt et de savane; Impliquer les acteurs importants en matière de conservation des éléphants; Renforcer les partenariats à différents niveaux; Améliorer la communication et la coordination dans la sous-région ; Assurer le renforcement des capacités aux niveaux national et sous-régional; Collecter des informations sur la situation des éléphants de forêt et de savane; Permettre la mise sur pied d’importantes bases de données sur les éléphants et

assurer leur mise à jour; Renforcer les services de renseignement et de sécurité pour qu’ils participent au

contrôle de l’abattage illégal des éléphants; et Accroître les ressources financières en vue de la conservation des éléphants de la

sous-région. La Stratégie sous-régionale pour la conservation de l’éléphant d’Afrique centrale devra être cohérente avec les autres processus en cours dans la sous-région, ayant un impact sur la conservation et la gestion des éléphants. Elle apportera un plus aux initiatives sous-régionales de coopération en matière de la gestion des ressources naturelles en général et des ressources partagées en particulier, notamment le Plan de Convergence élaboré dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration de Yaoundé, ainsi que le Plan d’Action Stratégique Régional pour les ressources de l’environnement et de la diversité biologique des écosystèmes du Bassin du Congo, élaboré dans le cadre de la Conférence sur les Ecosystèmes de Forêts Denses et Humides d’Afrique Centrale (CEFDHAC) qui devront être chapeautés par la Commission des forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC). Cette stratégie nécessite un soutien politique effectif, condition sine qua non de sa réelle mise en œuvre.

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9. BIBLIOGRAPHIE Abdel-Aziz, A.M., Zougoulou, A. M., 2002: Protection de la Biodiversité du Tchad. Rapport pour le Ministère de l’Environnement et de l’Eau. AfESG, 2001: Summary report of the Consultation meeting on Central African Elephant Conservation Strategy, Douala, Cameroon, 23-24 January 2001. Afrique de l’Ouest, 1999 : Stratégie pour la Conservation des Eléphants d’Afrique Occidentale. Groupe de Spécialistes de l’Eléphant d’Afrique. Ouagadougou, Burkina Faso. African Rainforest and River Conservation, 2002: Projet conservation des ecosystems naturels des basins versants Chinko-Ouara, République Centrafricaine: Document de Projet. Wyoming, USA Agnagna, M., 2001: Country report – Republic of Congo. In: BCTF Collaborative Action Planning Meeting Proceedings. Silver Spring, Maryland: Bushmeat Crisis Task Force. Agnanga M, Barnes R.F.W., Ipandza M., 1991. Inventaire préliminaire des éléphants de forêt au Sud du Congo. Akogo-Mvogo, G., 1994: The protection of elephants on Mount Cameroon. Mount Cameroon project Limbe, Cameroon. Alexandre, D.Y., 1978 : Le rôle disséminateur des éléphants en forêt de Tai, Côte d’Ivoire. La Terre et Vie 32:47-72. Alpers, E.A., 1992: The ivory trade in Africa: An historical overview. In: Elephant: The animal and its ivory in African culture: 349-363. Fowler Museum of Cultural History, University of California, Los Angeles. Alers, M. P., Blom, A., Sikubwabo Kiyengo, C., Masunda, T. & Barnes, R. F. W., 1992: Preliminary assessment of the status of the elephant in Zaïre. African Journal Ecology 30: 279-291. Amboya, C, 2004: Rapport sur le braconnage à l’éléphant et sur le commerce de l’ivoire dans et à la périphérie de la Réserve de faune à Okapi. Ituri. RDC. Barnes, R.F.W. (1987). A review of the status of elephants in the rain forests of Central Africa (Appendix II). In Burrill, A. and Douglas-Hamilton, I., (ed.), African Elephant Database project: final report-Phase one. GRID case series Vol.2.pp.41-46. Nairobi. WWF/UNEP (GEMS) Barnes, R.F.W., Barnes, K.L., Alers, M.P.T. & Blom, A, 1991: Man determines the distribution of elephants in the rainforests of northeastern Gabon. African Journal of Ecology 29: 54-63. Barnes, R.F.W., Agnagna, M., Alers, M.P.T., Blom, A.,Doungoube, G., Fay, M., Masunda, T., Ndo Nkoumou,J.C., Sikubwabo Kiyengo, C., & Tchamba, T., 1993: Elephants and ivory poaching in the forests of equatorial Africa. Oryx 27: 27-34. Barnes, R.F.W., Blom, A, & Alers, M.P.T., 1995: A review of the status of forest elephants in central Africa. Biological Conservation 71: 125-132. Barnes, R.F.W., 1996: The conflict between humans and elephant in central African forests. Mammal Review 26: 67- 80 Barnes, R.F.W., Beardsley, K., Michelmore, F., Barnes, K.L., Alers, M.P.T., & Blom, A., 1997: Estimating forest elephant numbers with dung counts and a geographic information system. Journal of Wildlife management 61: 1384-1393. Barnes, R. F.W., Craig, G., C., Dublin, H.T., Overton G., Simons, W. and Touless, C.R., 1998: African Elephant Database 1998. IUCN Species Survival Commission, Gland, Switzerland. Bayogo, R., 2004 : Rapport d’étude de marché de viande de brousse d’éléphant d’Afrique à Bangassou. RCA. Bello, Y., 1998: Circulation et commerce sous-régional de la faune sauvage. In : Actes de la Deuxième Conférence sur les Ecosystèmes de Forêts Denses et Humides d’Afrique Centrale (CEFDHAC), Bata 08-10 juin 1998. UICN-Bureau Régional pour l’Afrique Centrale, Yaoundé, Cameroun.

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White, L.J.T., 1992 : Vegetation history and logging damages: effects on rain forest mammals in the Lopé Reserve, Gabon. Journal of Tropical Ecology 10:313-322. White, L. J. T., Tutin, C. E. G., Fernandez, M., 1993 : Group composition and diet of forest elephants, Loxodonta africana cyclotis, Matschie 1900, in the Lopé Reserve, Gabon. African Journal of Ecology 31:181-199. WWF, 2002 : The Western Congo Basin Moist Forests, Concerting the biodiversity vision into Conservation Action Investment: WWF Central Africa Regional Programme Office, Yaoundé, Cameroon. WWF-CARPO, 1999: Initiative de la biodiversité transfrontalière dans l’interzone Gabon-Congo-Cameroun. Proposition de projet au GEF-PNUD. WWF-CARPO, Yaoundé, Cameroun. Yumoto, T. and Marushashi T. 1994. Seed dispersal by elephants in a tropical rain forest in Kahuzi-Biega National Park, Zaïre. Journal of Ecology 27:526-530.

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ANNEXES

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P:2

UNTTE-- TRA V ATL-PROGRESREPUBLTQtJE DU TCHAD

MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT ET DE L~U

D1RECTI~RAI.E fDIRECTION DE PROTECnON DE LA ~ UNE ET DES P ARCS NA nONAUX

--

NDjamena, le O 2 ocr 2002

N° ~ /MEE/DG/DPFPN/O2

lei/re de .~oulien all processus d'elaboration de la S".Ofegie de Con.S'e'...'ationdes Elephants e" Afrique Centrale.

Objet :

II est aujourd'hui etabli que clans bien des regions de la sous region Afrique Centra1e,I'elephant n'est plus qu'un souvenir et Ics popuJntions restantes, isolces et fragmentees, sonttres vulnerablcs au bracoru1age et a l'clnpicteroment des homInes sur leur territoire. De cettesituation. le Tchad ne fnit pas exception. L'effectifnntional des elephants qui etait en effet. deplusicurs dizaines de milliers dans Ics annees 70. ne se situe pl!.1S guere au-dela de 7 000. Pourcause. la saturation de l'espace par leg hommes avec pour cons~uence WJe fragmentation del'aire de distnbution qui etait generalisee dans ]es domaines bioclimatiques saheliens etsoudaniens et qui est aujourd'hui confine a mojns de dix sites contigus aux etabJissementshurnains., En reactions ;-

1 ~ les elephants qui tuent ces homm,es et qui detruisent les cultures et les V"illages et.2- les hommes qui braconnent et tuent les elcphants.

CeFC'onflits enregistres au coW'S de ces dernieres annees par nos services tecluUques, sont tresimportants et faute d-engager immediate:ment une action appuyCe par une volonte politiquefenne. une cooperation intemationale et une aide financiere sans precedents, les populationsd'elephants du Tchad a l'instar de celles des 3utres Etats de la sous region Afiique CentraJerisquent une extinction certaine. C'est dans cette situation de crise que nous .approuvons1'initiative de Douala (Cameroun) en£agee en janvier 2001 et qui vise releboration d'uneStrategie de Conservation des Elephants en Afiiquc CentraJe ; de meme que no us voudrionssoutenir que le Groupe des Specialisles de l'Etephant d'Afrique de la Commission Survie desespeccs de JVICN (AtESG/SSCIUlCN) poulTait jouer un rolc technique prepOnderant dansl'elaboration de ladite stratcgie.

Le Minist , -.

~~ ~~

.

.-:

.~.\ r;,t

Le Gal d.~l BOUKAR

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EL 765974 14104

REPUBL\OUE GABONAtSEUnk>n Travail Justice

AN/Ne

ET FORETS -If'

DE LA CHASSE4 .

LibreviUe. Ce

76 14 44 Libreville

0 ,,0 O 2 3 ~EFEPCEPNISG/DGEFIDFC.-

Le :Ministre ae C'Economie JoTestiere~ des

.;!'au.x. ~ fa pecliey Cliarne ~ CXnvironnementd:e fa Protection de fa :Nature~

A,

Madame la Presidente du Groupe de

Specialistes de I'elephant d' AfriQue et d' AsieFax : ...254 2570385

Nairobi, { KENY A )

OBJET : Soutien au processus d'9Iaborationde la strategie de conservation des

elephants en Amque Centrale.-

Madame la Presidents.r

II est auiourd'hui etabli que dans certaines zones de la sous-region Afrique

Centrale, les populations des elephants ant fortement dimmue su.iie aux abattages

i'\egaux et aux cooflits annes.

Au Gabon, relephant est menace par le braconnage et le commerce illicite

de l'ivoJre- A cause de la perturbation de leur habitat, ils entreprennent desmlgratioos vern des zones plus propices au a leur passage, ils causent des

degats importants aux cultures vivrieres.

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EL 765974

collaboration internationale et un financement

ce conte)de, nQUs appr;ouvons I'initiative de Douala (CAMEROUN)

et qui vise I'elaboration d'une strategie de conservation

en Afrique Centrale ; de meme Que noU$ vouOrions soutenir le

Specialistes de I'elephant d1Afrique dans le role technique qu'il

Je vous prie d'agreer, Madame la Presidente) I'assurance de maconsideration distinguee./-

r---

r--

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REPUBLIQUE CENTRAFRICAINEUnite -Cign1t6 -Travail

RANntJl r:

MADAME LA MINISTRE DES EAUXFORETS CHASSES peCHES DEL 'ENVIRONNEMENT ET DUTOURISMEBP : 830 BANGUITEL: (236) 61-79-21)FAX (236) 61.80~53

MINtSTERe DES EAUX FORETS CHASSESPECHES DE L 'ENVIRONNEMENT ET DU

TOURtSME

tCABINET .

sf;.cRETARj;:; GEN~ AL \(/

DIRecTioN GeNERALe 0E8 EAUX FORETS ~CHASSES PECHES

DIRECOON DE LA FAUNE ~

N'4:S:fJMEFCPET/CABJSG/DGEFCP/DF .-

A.

Docteur Holly DUBLIN8 IC de El. HAKI ZUMWAMI, Charg'.Programme Afrlque Centrale.Groupo de .p6c18II.te. de l'EI.phantd' AfrJque.

~ : L8ttr8 d. 8OUti8n

Fa...nt .ulte .ux ~ncontre. d.. D'16gu6. d.. pays d' Afrlqu. C.ntral.(D616gu.. .y.nt .n Charg8 la v--tlon d. ..faune ..uv.g.), rencontr8. .x".

ntJel..ll.nt .ur 1.'.bur.UOII ~.UII. .~.lfU. \Jv eun..rv.tlun d,. .1.ph8n.d.Afrfque Centrl~ (J.nvler 2001 A DOUALA. 12 .t 13 8.pMmb,. 2002. NATROBI) ,.uxquef18. la R'publlque C.ntr.fric.ln. .toujou'. prl. p.rt .ctlvement ;

du braconMg* n.tlon.1tantCOt18k1'r8nt I. rec~acencetrlnatrontaJIe, , dIe. t16phanta ;

que

Conv.lncue qu. ." ron ne peut tf...r profit d.. 'I'phanta, c.ux-cl n. peuv.nt.tJ'8 con.ldjN. q~ com~ Un8 ch.tg. p8r le. commun.ut4. rurale. qul 8Ubl8Mntd- destruction. d. cultu'.. vlvr Import8nte. .t mime dh p'rte. dt vlt.hUm8ln.. i

R.conna~..nt que 1'lnt8graUon d.. "'phant8 dan. le. economle. ru~1e8comme, un capItal, conb'lbue au bJ.n-6tr8 et .u d8veloppement d.. population. i

L. neo...l~ de .'unlr d1a,a..tauw et d. culn;:.vulr d8. .tr8Wgi.. eommune8de con..rvatlon, de ge8tlon de c.. pachyd.~. a'h11po...

AlMI, le R'publlqU. C.ntr.frlcaln. p'r la prj..nte ...nu-ge fem1em.nt *aouttntr ...Inltl.tiv.. aou. t6glon.188 notamm8nt c.lte. vl..nt .knpllqu.r ..group. d.. ap6c..l18te. dea 616ph.nt8 d' Atrlque d.n. r'labot8tlon d'un. .tratjgl.d. conMrvadon de. 616ph.ntt d'Afrlqu. c-. .:.1.-

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REPUHLJCA DE GUINEA ECUATOIUALMINISTERIO DE BOSQUES, rESCA y MEDlO ."MB.ENTE

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A Elephant d ' AfrlqueDocteur Ho\ly DUBl\NPresldente du Groupe de SpeClolistes de

Oblet: lettre de sout\en

Conslderont la recrudescence. du braconnage des elephont dons la maltien de la

dlverslte blologlque ;

Reconnalssant que si i 'on peut firer profit des elephant, ceux-cl ne peuvent etreconsideres que comme une charge par ie communau1es furales qulu sublssen1 des

degats que causent ces pachydermes;

.)I

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