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UNDP/RAF/82/045 Volume 1 AFRIQUE Institut culturel africain 1 Ecole nationale d' Art et Manufacture de Libreville - secteur céramique Programme d'études et aménagement de l'atelier par Georges Cueille de série: FMR/CLT/CO/83/230(Rev.)(UNOP) Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture Programme des Nations Unies pour le développement Paris, 1983

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UNDP/RAF/82/045Rapport"'~echnique

Volume 1 AFRIQUEInstitut culturel africain

1

Ecole nationale d' Art etManufacture de Libreville- secteur céramiqueProgramme d'études etaménagement de l'atelier

par Georges Cueille

N° de série:FMR/CLT/CO/83/230(Rev.)(UNOP)

Organisation des Nations Uniespour l'éducation, la scienceet la culture

Programmedes Nations Uniespour le développement

Paris, 1983

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A F R l QUE

Institut culturel africain

ECOLE NATIONALE D'ART ET MANUFACTURE DE LIBREVILLE- SECTEUR CERAMIQUE

PROGRAMME D'ETUDES ET AMENAGEMENT DE L'ATELIER

Rapport établi à l'intention del'Institut culturel africain parl'Organisation des Nations Unies pourl'éducation, la science it la culture(Unesco)agissant en qualité d'agent chargéde l'exécution du projet pour lecompte du Programme des Nations Uniespour le développement (PNUD)

Organisation des Nations Uniespour l'éducation, la scienceet la culture

Programmedes Nations Uniespour le développement

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UNDP/RAF/82/045Rapport technique (Cueille)Volume lFMR/CLT/CD/83/230(Rev.)(UNDP)14 septembre 1983

o Unesco 1983Printed in France

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TABLE DES MATIERES

Pages

I.

II.

III.

CADRE DE LA MISSION .

TRAVAUX REALISES OU ENTREPRIS PENDANT LA MISSION .

1. Réorganisation des ateliers .2. Travaux d'ateliers .3. Elaboration d'un nouveau programme d'études .4. Elaboration de documents et de fiches techniques

REC~DATIONS ~ •••••••••••••••••••••••••••••••••••

1. Aménagement de l'atelier .2. Aménagement du hall .3. Trnvaux ct' atelier .4. Recyclage des professeurs techniques .5. Révision du programme des études .

(1)

(1 - 3)

122

2 - 3

C3 - 24)

3 - 55 - 77 - 88 - 1010- 24

APPENDICES

APPENDICE 1 - Ecole nationale d'art et manufactùre deLibrevillé (ENÀM) - Secteur céramiqueRégime actuel des études: Année scolaire1982-1983 o................................... 25 - 26

APPENDICE 2 - Emploi du temps (Année 1982-1983) - Programmeactuel - TABLEAU l 27

APPENDICE 3 -Programme des études - TABLEAU II 28

APPENDICE 4 - Emploi du temps - Propositions du consultantTABLEAU III ,................ 29

NB. La documentation technique est regroupée dans l'annexe techniquequi constitue le Volume II du rapport

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UNDP/RAF/82/045 - Assistance à l'Institut culturel africain

RAPPORT TECHNIQUE

VOLUME l - ECOLE NATICNALE D'ART ET MANUFACTURE DE LIVREVILLE - SECTEURCERAMIQUEPROGRAMME D'ETUDES ET AMENAGEMENT DE L'ATELIER

l . CADRE DE LA MISSION

La mission du Consultant s'est effectuée dans le cadre du projet PNUDIRAF/82/045 : Assistance à l'Institut culturel africain. A la demande de l'Institutculturel africain agissant au nom des autorités concernées de la Républiquegabonnaise, le. Consultant était chargé de Hparticiper, au sein de l'équipe pédago­gique de l'Ecole nationale d'art et manufacture de Libreville (ENAM) , à l'enseigne­ment des techniques de la céramique, et de conseiller la Direction de l'ENAM, à sademande, sur les programmes et méthodes de formation, de perfectionnement et despécialisation de techniciens céramistes". Elle s'est déroulée à Libreville, du15 novembre au 12 décembre 1982.

En accord avec la Direction de l'ENAM, la tâche du Consultant a consistéprincipalement en une participation à l'élaboration d'un programme de recyclage desprofesseurs techniques en matière de céramique, afin de donner une nouvelle orienta­tion à la formation des étudiants, fondée sur la diversification et l'approfondis­sement de méthodes d'enseignement davantage axées sur la pratique, en faveur decréateurs, de formateurs et d'animateurs d'ateliers ou de manufactures.

- Personnalités rencontrées

Outre M. Joseph Aubin, Directeur de l'ENAM, et ~~. les professeurs del'Ecole, le consultant a rencontré les personnalités suivantes (par ordre chrono­logique) :

M. le Représentant résident du PNUD, Libreville. MM. les Conseillers techniques du Ministre de la culture

M. le Ministre de la culture. MM. les Conseillers techniques du Ministre de l'artisanat

M. le Directeur du service des mines.

De même, le Consultant a eu à Libreville des entretiens avec des responsablesde la Commission nationale gabonaise pour l'Unesco.

II. TRAVAUX REALISES OU ENTREPRIS PENDANT LA MISSION

1. Réorganisation des ateliers (Voir dans Volume II : Plan d'atelier)

(a) Aménagement des aires de travail pour un meilleur rendement:

- regroupement des secteurs d'activités,- aire de préparation des argiles,- secteur des émaux,- secteur du modelage,- secteur du tournage,- secteur de décoration,~ aménagement des placards en séchoirs provisoires.

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(b) Rangement de l'équipement non utilisable (broyeur, malaxeur) pourdégager les aires de travail.

(c) Classification et rangement des émaux.

(d) Sélection et regroupement des travaux d'atelier récupérables(poteries, panneaux).

(e) Nettoyage complet de l'atelier et du hall: dégagement des détritus,céramiques cassées ou produits de base inutilisables.

2. Travaux d'ateliers

(a) Tests des argiles (en cours d'exécution au départ du Consultant):Echantillons:

- PK 12 - PK 13 - PK 39- Site de Lastourville- Site de Koula-moutou

(b) Tests des émaux:

Essais en cours sur plaquettes d'argiles de 5 cm x 5 cm x 1 cm.

BUT: mettre au point une série d'échantillons variés, sur diversesargiles.

(c) Fabrication de petit matériel d'enfournement

- Colonnes d'enfournement: une série de supports est en cours de fabri­cation (tournage), hauteurs diversifiées: 5 cm - 10 cm - 15 cm - 20 cm

- Plaques d'enfournement: pour chaque four électrique une série deplaques sera fabriquée, en tenant compte des surfaces de sole. dechacun des fours.

3. Elaboration d'un nouveau programme d'études (voir Chapitre III)

BUT: Le programme proposé est conçu pour une formation graduelle des étu­--- diants, dans les divers secteurs de l'atelier de céramique.

Les trois années d'études (pré-formation, formation, perfectionnement.)permettront d'aboutir à un approfondissement des connaissances de base et à unélargissement des techniques de fabrication, par une plus grande pratique en atelier.Ainsi pourrait-on assurer l'insertion de promotions d'étudiants dans la vie activedu pays.

4. Elaboration de documents et de fiches technigues

(Voir Volume II - Annexe technique)

- Manuel élémentaire de technologie

- Argiles: extraction et préparation des pâtes

- Engobes: préparation et utilisation

- Emaux et glaçures - Formules de base

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- Emaillage par trempage

- Cuisson du biscuit (four électrique)

- Cuisson des émaUA (four électrique)

- Fiche d'analyse des pâtes plastiques

- Fiche d'atelier

Fiche de contrôle des cuissons

- Fiche de calcul des prix de revient.

III. RECOMMANDATIONS

1. Aménagement de l'atelier

fiemarque~ L'ateliar de céramique, dans sa structure actuelle ne permet pasd'assurer une formation diversifiée et graduelle; son aménagementn'est pas fonctionnel et la quasi-totalité de l'équipement estinutilisable; les fours, encore en fonctionnement, sont dans unétat de délabrement très avancé.

Un plan de restructuration de cet atelier est indispensable pour regrouperles divers secteurs d'acti~ités et améliorer le rendement dans les travaux d'atelier.

Ce réaménagement de fortune ne doit être qu'une première étape, suivie dansun avenir immédiat d'une action plu~ complète en matière d'organisation des nouveauxsecteurs de base:

- Aménagement d'une cave à argiles à l'extérieur de l'atelier;

- Edification de séchoirs des pièces en cru, dans le fond de l'atelier.

Enfin, il faut déblayer l'atelier de tous objets, matériaux ou équipementsinutiles et encombrants.

Propositions:

(a) Procéder au nettoYage complet de l'atelier:

- Eliminer les céramiques cassées et les détritus qui encombrent tables etplacards;Sélectionner et répertorier les travaux d'ateliers qui peuvent servir demodèle;

- Supprimer les tables et bancs inutilisés ou détériorés;- Enlever et ranger à l'extérieur tout l'équipement actuellement inutilisable

(broyeur).

(b) Délimiter les secteurs d'activités conformément au lan d'atelier jointau rapport du Consultant Voir Volume II - Annexe technique

- Secteur argiles:

dépôt des argiles brutes,. aire de préparation,. dépôt des pâtes préparées.

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- Secteur émaux:rangement des produits sur les étagères,

· aire d'essais et de préparation.

- Secteur moulage:

disposition des tables de travail,· aire de rangement des moules.

Secteur modelage:

disposition des tables de travail,aire de rangement des outils.

- Secteur décoration:aménagement des tables de travail,

· aire de rangement du matériel spécifique.

(c) Classer et r er les échantillons d'émaux (sous le contrôle duprofesseur, chef du secteur

- Emaux ayant un numéro de référence:

· contrôle quantitatif,· établir une fiche répertoriée.

- Emaux n'ayant pas de numéro de référence:

· contrôle quantitatif,étalbir une fiche par couleur, en vue d'essais ultérieurs.

(d) Rangement des épreuves d'atelier. précédemment sélectionnées:

Procéder à un classement par catégories:

· poteries en biscuit,poteries émaillées,modelages,sculptures,

· panneaux décoratifs.

(e) Rangement des travaux d'atelier, en cours de fabrication:

Provisoirement, dans l'attente de l'aménagement ~rgent des séchoirspour les pièces en cru, faire le rangement dans les placards.

Rangement par types de produits.

· Rangement en fonction du degré de séchage des pièces.

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(f) Mise en place de l'équipement utilisable: (un plan a été remis au chefd'atelier-)

- Tables de travail:

modelage,· moulage,

décoration.

Placer ces tables le long des fenêtres, pour une meilleure utilisation dela lumière du jour et une meilleure ventilation.

- Annoire et placard:.

regroupement de cet ameublement au centre de l'atelier, en position dosà dos pour un meilleur accès,

· aménagement (provisoire) en séchoirs; prévoir des étagères supplémen­taires, et de grandes feuilles de plastique pour assurer une bonneisolation des produits en cru,

· regroupement des armoires frigorifiques, permettant le stockage desPâtes préparées.

(g) Rangement du broyeur à billes:

D'une très grande utilité, cet appareil nécessite une remise en état detou~e urgence. Il faudrait donc prévoir la commande, de:

- un moteur électrique approprié- une série de courroies d'entraînement- un lot de billes spéciales en procelaine.

(h) Pose d'un robinet alimenté en eau, sur l'évier, pour faciliter toutesopérations de préparation et d'utilisation des argiles, des engobes et desémaux.

2. Aménagement du hall

Remargue: Tout carme pour l'atelier, un aménagement rationnel de l' équipe­ment et un nettoyage rigoureux ~ermettront une meilleure utilisa­tion des appareils et un accès plus facile des aires de travail.

Propositions:

(a) Fours:

Pour un accès plus pratique au petit four, il faut déplacer celui-ci desorte que la porte s'ouvre plus carmodément; le mettre donc dans le prolongementdu grand four; mais pour éviter tout risque d'incendie, le placer à 50 an au moinsde la paroi en bois du bâtiment.

Dans l'état actuel des choses, l'utilisation de ces deux fours électriquesest extrêmement dangereuse car leur isolation est incertaine, surtout en périodede pluie, et les risques d'électrocution non négligeables.

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En tout état de cause il faudrait: '

- dans l'immédiat, cesser. leur utilisation,

- à court terme, faire procéder à une vérification générale par un électri-cien compétent et notamment:

assurer l'isolement des cables d'alimentation électrique,fixer ces cables sur le mur du fond en ciment, et ne pas leslaisser sur le sol,réviser le système de contrôle de ces fours: contacts, rhéostats.

De plus, l'espace compris entre la cheminée de ces fours et le plafond enisorel étant très réduit, la chaleur intense dégagée au cours des cuissons risqued'enflammer ce plafond. Pour remédier à cet état de choses, il faut impérativementfixer une hotte en tôle celle-ci permettant de capter et dévier la chaleur et de .protéger ce plafond.

Enfin, au cours des cuissons, les fours devront être isolés des aires detravail, par des tables ou des bancs, de sorte que seul le responsable des cuissonspuisse accéder aux fours.

(b) Equipement:

Actuellement, il n'y a ni plaques ni colonnes d'enfournement; les fourssont donc mal et incomplètement utilisés. Il faut fabriquer d'urgence ce petitmatériel.

- Plaques d'enfournement:

A court terme, il faut confectionner ces plaques en utilisant l'argile locale,leur dimension sera calculée en fonction de la surface de la sole des fours:

. dès que possible, il faudra faire des essais de préparation en utilisantune terre chamottée (argile + sable); ce Rroduit étant plus résistant etmoins sensible aux chocs. thermiques;

. les premières plaques sont actuellement en cours de fabrication.

- Colonnes d'enfournement:

Leur fabrication, confiée au responsable du secteur tournage, a déjà commencée:d'un diamètre de 5 cm, leurs hauteurs varient de 5 cm - 10 cm, 15 cm - 20 cm.

(c) Tours à pied:

Pour dégager l'aire de préparation des argiles, les quatre tours serontdisposés en ligne, le long de la paroi de l'atelier, dans l'espa~e CQ~p~is entreles deux portes.

- Tours en bois

Cet .équipement est en mauvais état et nécessite une révision urgente:

contrôle de l'état des roulements: nettoyer et lubrifiervérification des volants d'entraînement; ceux-ci sont trop légers pourpermettre une durée suffisante de rotation de la girelle. Il faut lesplomber en fixant sous ces volants des blocs de métal: le grand tour seraitplombé à 60 kg, le tour moyen à 40 kg, la fixation de ces blocs devantassurer une rotation régulière.

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- Tours métalliques:

Ces tours de construction trop légère ne peuvent être utilisés que pourla formation, ou éventuellement pour la fabrication de poteries de petit volume.Il faut assurer leur lubrification.

(d) Malaxeur:

Cette machine n'a jamais fonctionné; elle serait d'une très grande efficacitépour la préparation de pâtes bien homogèn~s et partiellement désaérées.

Sa mise en état de marche nécessite l'achat d'un moteur électrique adapté,et de courroies d'entraînement spécifiques.

(e) Aire de préparation des argiles:

Actuellement, faute de pouvoir utiliser les machines, l'argile est préparéeà la main; ce procédé très long donne un produit de mauvaise qualité: peu homogèneet mal malaxé; de plus ce processus par pilage se pratique trop près des fours;désormais il faudrait déplacer cette aire de travail et la limiter en bordure duhall, face aux tours, celà permettrait de dégager l'entrée de l'atelier et facilite­rait l'accès aux fours.

3. Travaux d'atelier:

(a) Argiles

La qualité de l'argile est primordiale, ·car elle conditionne la· réusssitede toutes les opérations de façonnage, de séchage et de cuisson des produits céra­miques. Il importe de mettre au point une pâte possédant un rendement optimal.Aussi est-il préférable de préparer l'argile sous forme de barbotine, plutôt que dela piler au sortir du site argileux.

Programme des opérations:

- Extraction: Pour des raisons pratiques il est recommandé d'extrairel'argile à la saison sèche car le travail est moins pénible et le rendement plusefficace pendant cette période; par mesure de rentabilité il est préférable de faireexécuter ce travail par des manoeuvres, et d'en extraire un volume raisonnable.

Après l'extraction il faut laisser sécher ces blocs d'argile sur place, carsecs ils seront plus légers à transporter jusqu'à l'atelier.

- Stockage: La réserve d'argile doit se faire dans un lieu protégé de lapluie, provisoirement dans le coin de l'atelier prévu à cet effet; mais il seraitsouhaitable de prévoir un dépôt extérieur proche de l'atelier.

- Préparation: Le concassage sera préparé dans le hall, face aux tours:

· pour briser les mottes, prévoir l'usage da marteaux ou de massues en bois;

· pour la préparation elle-même, se référer au document technique: Argiles:extraction et préparation des pâtes (voir volume II);

· pour le stockage, utiliser la pâte bien raffermie (pas trop molle); bienla battre et en faire des boules de 5 kg environ; ces boules serontconservées sous plastiques bien étanches; inscrire sur le plastique, aucrayon feutre, la date de préparation. Il est bon de rappeler qu'il estdéconseillé d'utiliser cette argile moins de 15 jours après sa prépara­tion, le processus de pourrissement facilitant la cohésion et la plasti­cité de la pâte.

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(b) Tests des argiles

Pour bien connaître les propriétés fondamentales des argiles, il faut les~oumettre à certaines épreuves d'ordre physique ou thermique; ainsi peut-on contrôlerleur qualité de plasticité, de couleur à la cuisson et étudier leur coefficient deretrait.

Ces essais permettront de mettre au point des pâtes aux propriétés biendéfinies, pour des utilisations diverses ou complémentaires; par exemple, uneterre chamottée (forte en proportion de silice) sera conseillée pour la fabricationde poteries culinaires. Au contraire, une argile fine, moins poreuse, convièndramieux pour la création de vases à fleurs.

Actuellement le professeur chargé de l'étude des matières premières met aupoint les premiers essais sur des échantillons de diverses provenances.

- Tests sur argiles locales:

• PK 12 - Concession de l'école· PK 13 - Route de Kanga· PK 39 - Route de Kanga

- Tests sur argiles en provenance de l'intérieur

(échantillons confiés par le Service national des mines)

· Site de LastourvilleSite de Koula-Moutou

(c) Tests des émaux

Ces essais seront réalisés sur les tessons des diverses argiles traitéesdans la précédente rubrique.

Emaux répertoriés: les numéros de référence de ces produits permettentd'en connaître le point de fusion et d'en maîtriser la cuisson.

- Emaux sans numéro de référence: Ces essais sont plus délicats à mettreau point: il faudra opérer sur des tessons concaves (en creux) pour évitertoute coulure d'émail qui endommagerait la plaque d'enfournement. Cestests se feront à température progressive, en commençant par les bassestempératures: 900°C - 920°C - 940°C - 960°C - 980°C. Tous les résultatsde ces essais seront consignés sur les fiches techniques appropriées.

4. Recyclage des professeurs techniques

BUT: Donner un complément de formation pédagogique aux professeurs qui,ayant acquis de solides bases théoriques, sont mal préparés auxréalités, faute de pratique et d'expérience, notamment en matière detravaux d'atelier et de méthode dans la progression de l'enseignementthéorique et pratique.

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Les méthodes d'enseignement actuellement appliquées souffrent elles-mêmesde carences d'ordre structurel, qui bloquent la formation et limitent ses effets.Il faut red~mer une très large priorité aux activités d'atelier pour permettre demieux harmoniser concepts techniques et pratiques de production.

Dans la pratique, ce recylage pédagogique des professeurs ne devrait pasposer de problème.

A court terme

En raison du programme d'enseignement actuel, les professeurs disposent dencmbreuses heures libres, durant les laps de temps ou les étudiants sont dans lesclasses de cours théoriques. Ces heures permettraient d'appliquer ce recyclage,sous forme notcmment de travaux d'atelier collectifs, animés par un expert encéramique.

Toutes les opérations du travail du céramiste seraient reprises pour bienmaîtriser la pratique en donnant une priorité accrue aux matières de base:

- tournage - modelage - décoration- tests des argiles, applications pratiques- tests des engobes et essais sur des tessons répertoriés- essais des émaux et des couvertes- études et mise au point de modèles: poteries, figurines, sculptures- création, et application de décors inspirés de thèmes traditionnels

(engobes, émaux).

Forts de ces expériences et de ces connaissances nouvelles, les professeursseraient à même d'en transmettre le bénéfice aux étudiants durant les cours detravaux d'atelier.

A moyen terme

Avec le concours d'un consultant expert en céramique, il conviendraitde parfaire et diversifier le recyclage des professeurs techniques!

Les activités suivantes pourraient être entreprises:

(a) Fabrication de petit éguipement d'atelier:

- tournettes de décoration, en métal

- petit .outi1lage pour le tournage: tournassins, racloirs, mirettes,tire-anses, etc.

- pinces à émaiTIer.

(b) Organisation missions dans les secteurs de gisements des argiles

(petites vacances) pour faire des prélèvements d'argiles en vue denouveaux tests: utilisation comme matière première ou comme engobe.

(c) Organisation, durant les grandes vacances, de missions d'assistancetechnique auprès des artisans

- MOUIIA- LASTOURVILLE- KOULA-MOUTOU.

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Ces missions pourraient durer de 15 jours à un mois, selon le but projeté.Elles permettraient d'aider les artisans de brousse dans divers secteurs:

- Amélioration et diversification de la matière première (argiles tamisées);

- Meilleure préparation des argiles, réduisant les pertes au séchage et àla cuisson;

- Amélioration de la cuisson dans les fours traditionnels:

augmentation du temps de petit feu pour diminuer les pertes de casseà la cuisson,

prolonger le temps de cuisson pour avoir un produit plus solide et moinsporeux;

- Fabriquer un proŒJit mieux fini, en perfectionnant la pratique ducolombin;

- Participer à la diversification des modèles à partir de poteries tradi­tionnelles;

- Initier les potiers à la pratique des décors aux engobes: (décors géomé­triques traditionnels);

- Organiser le réseau commercial sur le plan local ou national, et procéderau calcul des prix de revient et des prix de vente des divers produits.

(d) Mettre àu point les premiers prototypes de fours à bois: à la saisonsèche de préférence:

- Fabriquer des briques r~fractaires

- Cuire ces briques par une longue cuisson

- Faire un plan de four:. commencer par les fours les plus simples: four à ciel ouvert ou

four à flamme directe, en s'inspirant des croquis répertoriéssur la fiche technique- : fours à bois (voir Partie II);

- Construire ce four avec l'aide, si possible, de maçons expérimentés;commencer par des fours de petit volume (moins de 500 dm3), plusfaciles à construire et moins coûteux;Prévoir dans la mesure du possible la protection de ces fours par unetoiture métallique.

L'élargissement du charnpdes activités des professeurs techniques pourraitse traduire par une assistance technique active auprès des artisans ruraux et ainsicontribuer au développement économique du pays.

5. Révision du programme des études

Propositions du consultant:

A. Régime des études

Recrutement: concours annuel : 10 étudiantsniveau d'études: BEPCAge: 17 à 21 ans H/F.

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~~~~~_~~_~~~~~~~~: (suggestion)

Tests psychotechniques,. Dessin: Reproduire à main levée, au crayon, le dessin d'un vase

(même forme, même dimension). Décorer, en plan, ce dessin en utili­sant des motifs géométriques d'inspiration africaine.

Durée des études: Trois ans (pas de tronc commun)

- Première année : pré-formation- Deuxième année : formation- Troisième année: perfectionnement

Emploi du temps: (voir tableau III en annexe)

30 heures de cours par semaine: de 8 h 30 à 13 h 00 tous les jours

- Vacances scolaires: juillet - août - septembre.

B. Programme des études: Schéma de progression

Première année

Ç~~~~_~~~~~!9~~~: 8 heures par semaine2 h 00 Technologie

2 h 00 Histoire des arts et civilisations africaines

2 h 00 Dessin géométrique: recherche de décors géométriq~es

d'inspiration africaine

2 h 00 Dessin de modèles: recherche de formes dérivées depoterie ou d'objets typiques del'Afrique noire

- !~~~~~_E~~~!9~~~: Atelier : 22 heures par semaine

PRE-FORMATION: Pour une sensibilisation plus prompte des étudiants,à la diversité des opérations pratiques dans l~atelier

de céramique, il est conseillé d'adapter une rotationassez rapide:

a) cycle de 15 jours dans les secteurs de base:tournage, modelage, décoration.

b) cycle d'une semaine, dans les disciplines secon­daires: tests des argiles, tests des engobes,préparation des argiles; émaillage; cuissons(biscuit-émaux); moulage: (fabrication des moulesen plâtre, estampage, coulage).

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Deuxième année

~~~~~_~~~~~~g~~~: 6 heures par semaine1 h 00 Technologie (révisions)

1 h 00 Histoire des arts et civilisations africaines (révision)

2 h 00 Dessin de modèles: mise au point et réalisation demodèles dérivés de produits africains

2 h 00 Dessin géométrique: recherches et réalisation de décorssur des thèmes d'inspiration africaine.

- !~~~~_E~~!9~~~: atelier: 24 heures par semaine.

CYCLE DE FORMATION: La rotation dans les divers secteurs de forma­tion céramique, sera ralentie, pour une meilleuremaîtrise de la pratique:

a) Cycle d'un mois dans les disciplines de base:tournage, modelage, décoration - prévoir encours d'année la présélection des étudiantsen fonction de leurs aptitudes manuelles oucréatrices.

b) Cycle de 15 jours dans les secteurs de fabri­cation en série: réalisation des moules enplâtre; tirage des produits selon les procédésde l'estampage et du coulage.

c) Cycle d'une semaine dans les disciplines secon­daires: études et préparation des matièrespremières (argiles, engobes, émaux) - émail­lage - cuissons (biscuit, émaux).

Troisième année

~~~~~_~~~~~~9~~~: 4 heures par semaine2 h 00 : Création et réalisation de décors orlglnaux inspirés

de l'art africain (motifs géométriques):

Maquettes: décors de poteries, décors de figurines, décorsde panneaux décoratifs.

2 h 00 Conception de modèles - créations originales ou travauxde groupe:

Maquettes: poteries utilitaires ou décoratives, figurines,sculptures .

- !~~~~_E~~~!9~~~: Atelier: 26 heures par semaine.

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CYCLE DE PERFECTIONNEMENT: Pour permettre un perfectionnement enprofondeur, et une grande maîtrise de ~a pratiqueen céramique, la rotation dans les diversesactivités d'atelier, sera très lente:

a) Qyèle de 2 à 3 mois dans les secteurs de base:tournage, modelage, décoration.

La sélection définitive des étudiants seraprogrammée dès le début de l'année scolaire,conformément aux résultats de la présélectionopérée en cours de deuxième année .

b) Cycle de un à deux mois dans les disciplinesde production en série: fabrication des moulesen plâtre, estampage, coulage.

c) Cycle d'un mois dans les secteurs secondaires:préparation des matières premières, émaillage,cuissons (biscuit ou émaux)

C. Programme des études: Plan de formation détaillée

Nota: Ce programme de formation reprend point par point les rubriquesschématisées dans le tableau "Programme des études", qui faitsuite à ce document.

Première année: pré-formation

(1) Cours théoriques:

(i) Technologie: 2 heures par semaine

· Etude d'un manuel de technologie élémentaire, accessible à tousles étudiants (voir Volume II : Annexe technique).

· Les cours dispensés en première année permettront d'établir unebase de connaissances générales de technologie céramique,appropriée aux activités d'atelier pratiquées à l'ENAM.

· Les disciplines de base: tournage, m9delage, décoration, seronttraitées en profondeur, si possible avec support audio-visuel.

· Dans la mesure du possible, les cours ayant un rapport directavec les techniques de façonnage, (tournage et modelage) ou dela décoration, seront concrétisés par l'application de cesdisciplines en travaux d'atelier; ainsi la conjonction techno­logie et pratique rendra ces méthodes d'enseignement plusperformantes.

(ii) Histoire des arts et civilisation africaines: 2 heures par semaine.

'D]~~~ _à_ giV!=J.QQ2~r:

· Etude des grandes civilisations africainesAnalyse générale des arts traditionnels de l'Afrique noireValeurs spirituelles et esthétiques de l'art et de l'artisanatafricains

· Evolution des arts et traditions africaines au cours des siècles,au contact des autres grands courants de civilisations: échanges,influences et mutations.

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(iii) Dessin géométrique: 2 heures par semaine

- Elaboration d'un plan progressif de formation, de recherche etde création, en matière de décoration céramique;

- Recherche fondamentale d'éléments de base des décors africains:éléments géométriques;

- Mise au point de ces décors:

· Dessin à main levée de petits éléments faits de ronds,triangles, carrés, lignes brisées, pour développer et par­faire l'habileté manuelle des étudiants

.. Recherche de compositions élémentaires à partir de ces motifsde décors: masques, oiseaux, tortures, margouillats

Etude et mise au point de maquettes de décors, en vue de leurapplication aux travaux de modelage: carreaux, figures.

(iv) Dessin de modèles: 2 heures par semaine

- Etudes élémentaires de modèles de céramiques:

· Poteries utilitaires· Céramiques décoratives

- Modèles d'origine traditionnelle: canaris

· Recherche de documents: Musée national, bibliothèque, livresd'art

- Modèles dérivés de formes traditionnelles:

· Interprétations d'après ces modèles· Création de modèles nouveaux

- Modèles de création: design de poteries, figurines, céramiques:

· Recherches personnelles· Recherches de groupes.

(2) Atelier..

(i) Test des argiles

- Recherche d'échantillons d'argiles, de toutes provenances encollaboration avec le Service géologique des mines:

Prélèvements au niveau local: concession ENAMPrélèvements au niveau du Secteur: route de KangaPrélèvements au niveau des régions: Mouila, Koula, Moutou,

Lastourville.

- Analyses physiques et thermiques de ces échantillons:

· Plasticité, couleur, retraitCes tests seront faits sur des plaquettes d'argiles de:5cmx5cmx1cmTous les résultats des analyses seront répertoriés surIesfiches techniques appropriées.

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(ii) Test des engobes

- Les engobes sont des argiles colorées naturellement et utiliséescomme décors sur les céramiques en cru. (Voir dans Volume II :Engobes - préparation et utilisation).

- Les essais porteront sur la recherche d'une gamme de couleursvariées, et leur application sur les objets à décorer.

- Ces engobes seront utilisés comme décors originaux de stylegéométrique, s'inspirant des dessins préalablement mis au pointdurant les cours de dessin géanétrique.

- Parallèlement à ces essais, ces engobes seront répertoriés surles fiches techniques prévues à cet effet.

(iii) Test des barbotines

- En cours d'année scolaire, des essais seront effectués pourmettre au point des argiles qui seront utilisées ultérieure­ment en barbotine, pour la fabrication de céramique selon leprocédé du coulage.

- Le choix portera sur des argiles kaoliniques blanches, àfaible proportion d'oxyde de fer.

- Les essais seront également dirigés sur le calcul du temps deprise optimal de la barbotine dans les moules en plâtre.

(iv) Préparation des pâtes

- Canpte tenu de l'absence de matériel, la préparation desargiles se fera provisoirement manuellement: voir documenta­tion technique pour les détails (Volume II).

- Les argiles très pures pourront être préparées à sec.

- Les argiles contenant des impuretés seront préparées en barbo-tine.

- Les pâtes semi-dures seront utilisées pour le façonnage à lamain (tournage, modelage) et les barbotines serviront au coulage.

(v) Test des émaux: Diversifier les essais

- Avec les échantillons référenciés en stock dans l'atelier.

- Avec les échantillons d'atelier non référenciés: procéderaux essais à températures progressives à partir de 920°C.afin d'obenir le point de fusion optimal.

- Faire ces essais d'émaux sur différents types d'argiles: kaolin,terres rouges et argiles chamottées.

- Répertorier tous les résultats sur les fiches techniques appro­priées.

(vi) Emaillage:

- Se conformer à la documentation technique détaillée: émaillagepar trempage (voir dans Volume II).Bien que d'apparence facile, cette opération nécessite une grandeexpérience, tout particulièrement dans la mise au point de ladensité du bain, en fonction des argiles et des émaux eux-mêmes.

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(vii)

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Cuisson du biscuit: Vu l'importance de cette phase de travail;il est bon d'en rappeler les points essentiels (voir dansVolume II: Cuisson biscuit).

- Enfournement:Trier et laver des groupes de pièces d'une même hauteurBien disposer et bien équilibrer colonnes et plaques

d'enfournementFaire un remplissage bien dosé des pièces à cuire et éviter

toute surcharge du produit céramiqueBien mettre la montre fusible face au regard.

- Cuisson:

. Pratiquer un long palier de petit feu (2 heures)Bien vérifier que les registres de la sole et de la cheminéerestent ouverts durant toute la cuissonProcéder à l'arrêt de la cuisson après avoir bien contrôlél'affaissement complet de la montre fusible.

- Défournement:

Ne jamais défourner lorsque le four est encore chaudIl est conseillé de n'ouvrir la porte du four que lelendemain de la cuissonAli sortir du four les pièces doivent être contrôlées etlavées; ensuite elles seront répertoriées sur les fichestechniques spécifiques et rangées au dépôt.

(viii) Cuisson des émaux: Comme pour le biscuit, une fiche de documen­tation technique très détaillée concernant la cuisson des émaux,est jointe à ce rapport (Voir dans Volume II). Le processus. decuisson est sensiblement identique à celui du biscuit, mais enplus:

. pas de contact des pièces entre elles ou avec le réfractairedu four;pas de cuisson à petit feu: cuisson à grand feu direct;cuisson rapide: registres de sole et cheminée fermés.

(ix) Fours à bois. Construction: (Voir fiche technique dans Volume II)

- Ces plans de fours en brique concernent six types de fours àbois, encore très utilisés de nos jours; le plus simple étantle four traditionnel dit à ciel ouvert et le plus complexe, lefour dit à flamme inversée.

- Pour les construire, on peut soit utiliser des briques ordinaires,soit des briques en terre chamottée, ou' des briques réfractaires:

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· les briques ordinaires sont à déconseiller, car elles sont fragiles.friables et peu durables,

· les briques en terre chamottée sont d'un meilleur rendementcalorifique et plus robustes,

· les briques en réfractaire sont des produits de grande qualité,très résistantes,mais que l'on doit commander dans desfabriques spécialisées.

- Pour leur coût modeste, leur rendement moyen et une qualitéde cuisson assez hcmogène, les fours à flamme directe sont lesplus utilisés.

- La construction d'un petit four de ce modèle (environ 500 dm3) estprévue à l'ENAM, en saison sèche, dans le courant de lël premièreannée de formation céramique.

(x) Tournage

- Le tournage est le procédé de façonnage noble par excellence,mais qui demande une très bonne formation, une longue pratique,mais aussi un bon équipement. Dans leur état actuel, les toursde l'ENAM sont impropres à la formation.

- Pour un début de formation le tour à pied est vivement conseillé,car il permet au débutant de bien apprendre à synchroniserl'action des bras et des jambes. .

- L'apprentissage doit être lent, méthodique et progressif; et ilfaut au débutant beaucoup de persévérance pour apprendre lespremiers rudiments du métier; à savoir, le centrage de la balle.Cette opération est capitale, car lorsque le centrage de la.boule d'argile sur la girelle du tour est bien maîtrisé, ilpermet au jeunè tourneur toutes les espérances.

Méthode de formation:

• cycle de pré-formation: rotations de 15 jourscycle de formation: rotations d'l:ID mois:

• centrage d~ la balle•. tournage de petites coupelles· tournage de coupelles moyennes• tournage de grandes coupelles· tournassage de petites coupelles

tournage de petits canar~s

tournage de canaris moyens• tournage des canaris• tournage et tournassage de vases de tailles diverses• tournage et tournassage de grandes coupes• tournage de tasses avec anses en petite série• tournage de pichets avec anse et bec rapporté· tournage de théières avec anse et goulette rapportée• tournage de soupières avec anses et couvercles assortis

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cycliquement le tournage et le tournassage de ces prototypessera repris, mais progressivement en fabrication de série.Par cette méthode lente l'apprentissage se fera en profondeur,et le tourneur débutant deviendra petit à petit un professionneldu tournage .

(xi) Modelage

- Tout comme le tournage, le modelage nécessite une bonne forma­tion, assurée par un apprentissage fait de patience et d'applica­tion; toutefois, les progrès peuvent être plus rapides si lesméthodes de progression sont bien appliquées.

Méthode de formation:

. cycle de pré~formation: rotations de 15 jours

. cycle de formation: rot&tions de un moisa) modelage en ronde-bosse: les premières opérations de modelage

ëonsIstëront-a-EIën-apprendre à manipuler la pâte semi dure,cela pour permettre au débutant de se bien familiariser avecl'argile et de maîtriser progressivement les mouvements lentset précis des doigts et des mains.Figurines: l'apprentissage du modelage commencera par leseprëüvës-Ies plus simples que sont la réalisation de petitsobjets inspirés de l'art traditionnel: figurines au départtrès schématisées et commençant par une ébauche d'oiseaux, detortues et de figurines de petite taille (pierres de M'Bigou):

modeler la figurine en s'aidant d'un couteau, dans unesprit de simplification sculpturale; bien polir à l'épongepour obtenir une surface nette et lisse;

. décorer ces petits objets avec des décors en surimpression;ces décors faits de motifs géométriques découpés dans desplaques d'argile de faible épaisseur, soit au couteau, soitavec de petits tubes de médicaments, seront la reconstitu­tion en relief des modèles réalisés en dessin géométrique;ils seront appliqués sur la figurine en employant de labarbotine comme lien de fixation; ces décors seront affinésen pratiquant des incisions de forme géométrique, en uti­lisant toujours un couteau bien pointu.

La progression, lente au début sera activée au fur et à mesurede la pratique de toutes ces opérations combinées.

b)'modelage en bas-relief: ce procédé de fabrication, complémen­taIrë-aü-preëeaënt~-necessite une plus grande précision dansla juxtaposition de ses éléments de décoration en relief.

carreaux: dimensions: 10 x 10 x 1 cm------- 20 x 20 x 1 cm20 x 20 x 1, 5 cm

réalisation: exécuter le carreau lui-même, en respectant bienïës-ëotës-ët les angles droits; pour cela, utiliser des règlettesparfaitement droites et une équerre.

Pour la décoration de ces carreaux avec des motifs géométriquesen surimpression, procéder comme pour les décors appliqués surles figurines en ronde-basse.

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c) modelage au colombin: c'est la méthode la plus ancienne deFaçonnage-aes-poterIes, qui est encore ~rès pratiquée enAfrique notamment; elle demande une grande dextérité toutparticulièrement pour la préparation des colombins: ceux..-cidevront avoir un aspect bien uniforme; pour y parvenirfacilement, il est recommandé de rouler la motte d'argileavec la paume de la main puis: de terminer en s'aidant dubout des doigts bien tendus et collés à eux-mêmes, lediamètre du boudin d'argile correspondra à l'épaisseur dela poterie à façonner.

r.éalisation:

· préparer une assez grande quantité de colombins· façonner la base de la pièce soit aV3C un compas pour de

grands diamètres, soit avec la face tranchante d'un cou­vercle de boite pour de petits modèlesposer le premier boudin préalablement piqué avec la pointedu couteau; s'assurer qu'il est bien centré, car de cetteopération dépendra la réussite du façonnage de la poteriecontinuer l'opération en vérifiant bien la parfaite rondeurde la pièce

· uniformiser les parois intérieures et extérieures de l'objetfaçonné en s'aidant d'une mirette en bois, ou mieux encoreavec un racloir bien tranchant

· terminer la poterie en la polissant avec une éponge.

progression de la formation:

commencer l'apprentissage par le modelage de petitescoupelles platescontinuer en variant très progressivement les modèles:coupelles de volumes de plus en plus grand; coupellescreuses, coupes; vases classiques et vases cylindriques;pichets avec anse et bec verseur rapporté; théières et .cafetières avec goulette rapportée et couvercles assortis;soupières, etc.comme pour le modelage en bas-relief, ces poteries pourrontêtre décorées de motifs géométriques en surimpression.

(xii) Moulage: ce procédé de production ne sera programmé que lorsqueles produits de modelage (:figurines et carreaux) seront très aupoint; donc pas avant la fin de l'année scolaire.

réalisation:· les modèles d'origine, de pièces à mouler, devront être

parfaitement lisses, avec les reliefs des décors à anglefermé pour faciliter le démoulage

· ces originaux seront façonnés en argile et devront avoirau moment du moulage une consistance très ferme; mais. ilsne devront pas être complètement secs, les parties affinéesétant alors trop fragilesle gâchage du plâtre pour la fabrication des moules devrase faire très lentement pour obtenir un produit plusferme et plus durable

· pour plus de facilité, il est recommandé de faire desmoules en deux parties, tout au plus en trois parties.

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(xiii) Coulage:

- Comme pour le moulage, la pratique du coulage ne sera entre­prise qu'en fin d'année scolaire, lorsque les barbotines longue­ment testées, seront bien au point.

- Les essais porteront sur des pièces très simples: moules en deuxou trois partie~: figurines, carreaux, coupelles, vases, etc.

-. La durée du temps de prise sera fonction de la nature de labarbotine et ne pourra donc être prévue à l'avance .

- Cela, mis à part le procédé de formation et de fabrication,sera sensiblement identique à celui du modelage.

(xiv)

(xv)

(xvi)

Décor aux engobes:

- Se référer aux indications très détaillées dans le documenttechnique "Engobe" joint au présent rapport (voir Volume II).

- La réalisation des décors sur les pièces, ne pourra se fairequ'après un long apprentissage de dessins géométriques et decompositions réalisées à la gouache sur cahiers à dessin.

~~~~~~~~~~_E~~~~~~!~~

commencer ces décors sur des supports plans: carreaux,coupelles plates, etc.utiliser des compositions très simples, avec des gammes decouleurs rÉduites. .

. poursuivre la formation en pratiquant ces décors sur dessupports verticaux: vases, pichets, cafetières, etc.augmenter progressivement la complexité des décors et ladiversification des couleurs.

Décor aux oxydes

Le principe du travail et de la progression dans la diversitédes décors et des harmonies de couleurs, sont très semblablesà ceux des décors aux engobes.

- Pour faciliter le travail, il faut utiliser des pinceaux tou­jours propres, de bonne qualité et de différentes tailles.

- La densité des oxydes doit rester dans les normes de la moyenne:trop épaisse, elle rend la pose difficile et trop fluide, elleprovoque des coulures sur le support.

Fabrication des tours

- Pour un meilleur emploi, il est préférable de construire destours à armature métallique; car ils sont démontables et adaptablesselon la morphologie des tourneurs.

- Le volant d'entraînement sera lourd: plaque de métal, de 10 ou15 mm d'épaisseur et de 90 cm à 1 m de diamètre. Pour la cons­truction de ces tours, se baser sur les documents de construc­teurs professionnels, que le consultant a fait parvenir àl'ENAM, durant sa mission à Libreville.

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(xvii) Fabrication de l'outillage: Tout canrne les tours à pied, lepetit équipement céramique sera fabriqué par des artisans locaux,notamment des forgerons.

tournettes de décoration: ces petits appareils, sur pied eta-saütëür-regIaEïë;sont-indispensables pour la décoration ettrès utiles pour le modelage au colombin; la girelle de 20 cmde diamètre sera striée de cercles concentriques, pour per­mettre un meilleur centrage des poteries à décorer ou à mo­deler;

tournassins: ces petits instruments en acier et manche en boissërvënt-poür le tournassage des poteries; leurs formes ettailles seront diversifiées, pour en permettre une meilleureutilisation;

tire-anses: en acier rigide, ce petit outillage de trous dealvërs-arâffiètres, permet la fabrication des anses de tasses,cafetières, etc.

(xviii) Fabrication des moules: ce sujet a été traité dans la rubrique"Moulage" .

(xix) Fabrication des plagues de plâtres: ces plaques sont utiliséespour le ramollissement des barbotines dans le procédé de prépara­tion des pâtes en barbotine: par leur porosité elles absorbentl'eau et activent la préparation des argiles; pour des manipula­tions plus aisées, prévoir une dimension standard: 50 cm x 50 cmx 10 cm.

(xx) Fiches technigues: ces tableaux d'une très grande utilité permet­tent d'analyser, de contrôler et de répertorier les activités debase pratiquées dans l'atelier de céramique:

· analyse des pâtes plastiquescontrôle des cuissons: biscuit, émauxcalcul du prix de revient des poteries et céramiques

· fiche de travail: contrôle qualitatif et quantitatif.

Un modèle de ces fiches est joint au présent rapport (voir:Partie II).

(xxi) Documentation technique:ces documents simples mais détailléspermettront notamment aux débutants, de se familiariser avecles diverses activités appliquées dans l'atelier de céramique(voir Partie II).

Manuel élémentaire de technologie céramique élémentaire:

· argiles: extraction et préparation des pâtes· engobes: préparation et utilisation· émaux et glaçures: formules de base

émaillage par trempagecuisson du biscuit: four électrique

· cuisson de l.émail: four électrique.

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(xxii)

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Documentation: En d~hors des heures de présence à l'ENAM, lesétudiants sont vivement conseillés de se documenter, notammentà la bibliothèque du Musée national, au Centre culturel français,et au Centre culturel américain.

,

(xxiii) Exposition: tous les ans, en fin de travaux scolaires, uneexposition vente permettra de présenter au public les meilleuresréalisations des étudiants. Cette exposition, bien préparéeà l'avance, pourra se faire, soit dans.un centre culturel, soitdans un grand hôtel de Libreville.

Deuxième année: Formation,

(1) Cours théorigues:(i) Technologie: Une heure par semaine: révisions.

Ces révisions permettront aux étudiants de deuxième annéed'approfondir leurs connaissances dans cette matière.

Ils participeront à ces cours avec les étudiants de premièreannée.

(ii) Histoire des arts et civilisations africaines: une heure par semaine.

Révisions: même processus que pour les cours de technologie etmême but.

(iii) Dessin géométrigue: deux heures par semaine

Suite du plan de formation et de spécialisation dans la rechercheet la mise au point de décors géométriques originaux:

· compositions de décors élaborés, de type africainutilisation de la gouache pour la recherche d'harmoniede coUleurs

(iv) Dessin de modèles: deux heures par semaine

Approfondissement des études de modèles, faites en cours depremière année de formation:

· modèles inspirés de la tradition africaine· modèles originaux, créés par les étudiants ou groupes

d'étudiants.

(2) Ateliers: 24 heures par semaine de travaux pratiques

Ces travaux d'atelier seront la répétition à un rythme plus lent etdans des actions plus approfondies, de la formation entreprise dèsla première année:

Cycle de formation: la rotation dans les divers secteurs del'atelier, sera plus lente, pour assurer aux étudiants une meil­leure maîtrise de la pratique:

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cycle de un mois dans les disciplines de base: tournage, modelage,décoration. Procéder en cours d'année scolaire la pré-sélection desétudiants en vue de leur spécialisation, en fonction de leurs apti­tudes manuelles ou de leur& dons créateurs;

cycle de 15 jours dans les secteurs de fabrication en série: miseau point des moules en plâtre; tirage des produits moulés, selonles procédés de l'estampage ou du coulage;

cycle d'une semaine dans les secteurs secondaires: études et prépa­ration des matières premières (argiles, engobes, émaux), émaillagep~ trempage ou au pinceau, cuissons du biscuit, des engobes ou des:émaux.

Troisième année - Perfectionnement

(1) Cours théoriques

(i) Dessin géométrique: 2 neures par semaine

- Perfectionnement et spécialisation des étudiants en matièrede décoration.

- Création et réalisation de décors originaux inspirés de l'artafricain, en stylisant les motifs géométriques de bçse .

.:.. Maquettes:décors de poteries aux engobes, aux oxydes sur émail stanifère,aux couleurs à peindre sous couvertesdécors de figurin~s suivant les mêmes procédésdécors de panneaux décoratifs aux engobes ou aux émaux, pourl'architecture intérieure ou extérieure.

(ii) Design des modèles: 2 heures par semaine

Recherche et mise au point de'maquettes personnelles ou réaliséespar groupes d'études:

· poteries utilitaires ou décoratives· figurines pour la fabrication en série· sculptures et compositions monumentales.

(2) Ateliers: 26 heures par semaine de travaux pratiques:

Pour permettre le perfectionnement des étudiants en profondeur etleur faire acquérir une solide maîtrise de la pratique en atelier, lecycle de rotation dans les divers secteurs sera très lent:

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t

,

- 24 -

Cycle de formation:

cycle de 2.à 3 mois dans les sections de base: tournage,modelage, décoration.

La sélection définitive des étudiants pour leur spécialisa­tion, sera préparée et programmée en début d'année scolaire;cela conformément aux résultats de la présélection engagéedans le courant de la deuxième année de formation.

cycle de un à 2 mois, dans les disciplines de productionen série: fabrication des moules en plâtre, tirage des modèlespar estampage ou coulage;

cycle de un à deux mois dans les secteurs secondaires:préparation des matières premières, émaillage, cuissons dubiscuit ou des émaux .

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APPENDICE

Régime actuel des études: Année scolaire 1982/1983•

Ministère de tutelle:

Situation géographique:

Directeur:

Disciplines enseignées:

Type d'ateliers:

Atelier de céramique:

Ministère de la culture, des arts et de l'éducationpopulaire

Ecole nationale des arts et manufactureMELEN - PK 12 - Route de Kango

Monsieur Joseph Aubin

Peinture, sculpture, arts graphiques, dessin,vannerie, céramique

Bâtiments préfabriqués construits en 1965, pourl'hébergement des réfugiés biafrais. Ces atelierssont regroupés dans une concession de plusieurshectares .

. Local sans aménagements spécifiques d'une surfaced'environ 70 m2 (12 m x 6 m), auquel s'ajoute unhall couvert de 36 m2 (12 m x 3 m)

Régime des études: (1) Etudiants: Recrutement annuelAge limite: 11- à 21 ans - H/FNiveau d'études: BEPCConcours: épreuves écrites

présentation d'un dossiertests psychotechniques'

Bourse d'entretien: 25.000 F.CFA/moisEtudiants libres: participation auxfrais d'études: 90.000 F.CFA/an

Durée des études: 4 ansProgramme des études:1ère année: préparation - tronc commun

35 étudiants pour l'en­semble des disciplines

2Ème année: formation: 2 étudiants3Ème année: formation (suite) pas

d'étudiants4ème année: perfectionnement: 4 étudiantssoit un total de 6 étudiantsLa fin des études est sanctionnée parun diplême d'études artistiques (céramique)

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,

t

Emploi du temps:

- 26 -

APPENDICE (suite)

(2) Professeurs: Teri Leyet - Doyen : DécorationKenguelet Jean de Dieu: ModelageLouembe Louembe: PoterieMatha Barras: MonumentalisteJean Maurice: Matières premières

(soit un total de cinq professeurstechniques)

(Voir tableau I)

30 heures de cours par semainesoit: de ShOO à 13h00, tous les jours

- vacances scolaires: juillet - août - septembre .

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TABLEAU l

- 2.7 -

EMPLOI DU TEMPS (Année 19S2/19S3)(Programme actuel)

OPTION TRONC COMMUN1

LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI

Dessin Civ. africaine Dessin tech. Lég. du travail EsthétiqueShOO/10hoo ShOO/10hOO ShOO/10hOO ShOO/10hOO ShOO/9hOOAtelier Psychologie Atelier Atelier Atelier Dessin10hOO/12hOO 10hOO/l1hOO ShOO/13hOO 10hOO/13hOO 10hOO/11hOO 9hOO/13hOOHis. de l'art Français12hOO/13hOO 11hOO/13hOO

Premiere annee!LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI

Ci"l. afrièaine Psychologie Perspective Dessin8hoo/10hoo 8hoo/10hoo 8hOO/l0hOO 8hOO/10hOOFrançais His. de l'art Dessin Technique Atelier10hOO/12hOO 1OhOO/ 11h00 8hOO/13hOO Atelier d'expression ShOO/13hOOEtude documen- Dessin 10hOO/13hOO 11hOO/13hOOtation llhOO/13hOO1ahOO/13hOO

;Deuxierne anneelLUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI

Hist. de l'art Anatomie Civ. af:ricaine Dessin8hOO/l0hOO artistique Atelier Atelier 8hOO/10hOO 8hOO/l0hOO

8hOO/10hOO 8hOO/13hOO 8hOO/13hOO Psychologie MethodesAtel'ier Perspective lOhOO/11hOO d'enquêtes10hOO/13hOO 10hOO/13hOO Techniques d'analyses

d'expression 10hOO/13hOOllhOO/13hOO

Troisierne annee

LUNDI MARDI MERCREDI JEDDI VENDREDI SlWlEDI

Dessin Histoire Perspective Psychologie MethodesShOO/9hOO de l'art générale ShOO/l0hOO d'enquêtes

8hOO/10hOO 8hOO/10hOO d'analyses• Atelier ShOO/10hOO

Atelier 8hOO/13hOO Bibliotheque Atelier Civ. africaine Anatomie<l'lOO/13h00 documenta- 10hOO/13hOO 10hOO/12hOO artistique

tian 10hOO/llhOO10hOO/13hOO Atelier Atelier

12hOO/13hOO 11hOO/13hOO

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TABLEAU II- 28 -

PRŒRAMME DES ETUDES(Propositions du Consultant)

PERIODES ~REMIERE ANNEE DEUXIEME ANNEE TRQISIEME ANNEE 1

PRŒRAMME MOIS QIN rD J F MA MIJ QIN D J FI M A ~1 iJ QIN DJ:FI MA M J! , 1

Cours théoriques ,1 1 11

Technologie x x x x x x x x x x: xix x x x XI x,x1 1i

Histoire des arts et x x x x x x x x x x IX x x x x x XIX i 1

1civilisations afric. x x x x x x x x x x' x x x x x x xix

11Dessin geometrique x x x x x x x x x x fX x x x x x/xix Xl x x x x x x xxDécors x x x x x x x x x x IX x xx x x/.xlx xfx x x x x ;( x xDessin de modeles-desi@l x xx x x x x x x x x x x x x xl xix xl x xl x x x x x x

rAtelier

f 1

Tests: Argiles x x x x x x xl 1 xix x xl 1

Tests: Engobes x x x x x xix xix .x x 1

Tests: Barbotine x x x x1

x x 11 1Coulage x x x x x x

Préparation des pà.tes x x x xix x x xix x xl 1

Tests: Emaux x x x x x xEmaillage x x x xCuisson: biscuit x x x x x

1x

1

Cuisson: emaux x x x x x 1 lx x 1

1

Fours a bois: x1construction x x x x x x x

Tournage x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x xix xModelage x x x x x x x x x x x x x x x x x x x XI x x x/x xMoulage x x x x x XIX x x x xCoulage x x x x x x x x x

1x x

Decoration: Engobes x xix lcix x x x x x x xx x x x x x x x x xDecoration: Oxydes XIX :J<i x x x x x x x x x x x x x X

1

Fabrication: Tours x x x i

Fabrication: Outillage x x i X1

x1

f,Fabrication: moules en Xi x x x 1 x X 1

plâtre 11xi x x x x X 1

Fiches techniques x x 1 x X 1

!Documentation x x i X x x x x lx lxExposition: Travaux x x

1 1

xatelier x x x

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TABLEAU III- 29 -

EMPLOI DU TEMPS

(Propostions du Consultant)

Première année

Heures Jours LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI

8hOO/9hOO Technologi e Dessin Technologie Dessin9hOO/10hOO Histoire gécmétr1que Histoire Recherche

des arts & Recherche des arts & de modèlesCiv. afri- décors ATELIER Civ. afri- poteries ATELIERcains africains cains fip:urines

10hOO/11hOO11hOO/12hOO ATELIER ATELIER ATELIER ATELIER12hOO/13hOODeuxieme annee

Heures Jours LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI

ShOO/9hOO Technologie Dessin DessinRévisions géométrique Recherche

9hOO/10hOO Histoire Recherche Mise auArts décors' ATELIER ATELIER point de ATELIERRévisions africains modèles

10hOO/11hOO11hOO/12hOO ATELIER ATELIER ATELIER12hOO/13hOO

Troisieme annee

Jours LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDIHeures8hOO/9hOO Dessin Dessin

9hOO/1ühOO gécmétrique Design deRéalisation modèles

ATELIER Décors ATELIER ATELIER originaux ATELIERoriginaux I1lO.guettes10hOO/11hOO11hOO/12hOO ATELIER ATELIER12hOO/13hOO

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UNDP/RAF/32/045 Rapport technique Volume II : Annexe technique AFRIQU

Institut culturel africain

École nationale d'Art et Manufacture de Libreville - secteur céramique

Documentation technique

par Georges Cueille

N° de série :

FMR/CLT/CD/83/230(Rev.)(UNDP)

Organisation des Nations Unies Programme pour l'éducation, la science des Nations Unies et la culture pour le développement

Paris, 1 9 8 3

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Q ü

ECOLE NATIONALE D'ART ET MANUFACTURE DE LIBREVILLE - SECTEUR CERAMIQUE

DOCUMENTATION TECHNIQUE

Rapport établi à l'intention de l'Institut culturel ax"ricain par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) agissant en qualité d'agent chargé de l'exécution du projet pour le compte du Programme des Mations Unies pour le développement (PMUD)

Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture

Programme des Nations Unies oour le déveloDDeaent

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UNDP/RAF/32/O45 Rapport technique (Cueille) Volume II : Annexe technique FMR/CLT/CD/83/230(Rev.)(UNDP) 14 septembre 1983

O Unesco 1983 Printed in Franca

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TABLE DES MATIERES

Pages

I. CERAMIQUE - MANUEL ELEMENTAIRE DE TECHNGLXIE (30-45)

A. DEFINITION 30

3. HISTORIQUE 30

C. MATIERES PREMIERES 3 0 - 3 3

D. PREPARATION DES PATES 3 3 - 3 7

E. FAÇONNAGE 3 7 - 3 8

F. SECHAGE 39

G. CUISSON.... ' 3 9 - 4 1

H. EMAILLAGE 41 - 44

I. DECOR 4 4 - 4 5

II. DOCUMENTS TECHNIQUES . . (46 - 59)

A. ARGILES: EXTRACTION ET PREPARATION DES PATES . 4 6 - 4 9

B. ENGOBES: PREPARATION ET UTILISATION 4 9 - 5 2

C. EMAUX ET GLACURES - FORMULES DE 3ASE 5 3 - 5 4

D. EMAILLAGE PAR TREMPAGE 5 5 - 5 6

E. CUISSON DU BISCUIT (four électrique) 5 6 - 5 7

F. CUISSON DES EMAUX (four électrique) 5 8 - 5 9

III. PLANS (60-61)

A. PLAN D'ATELIER 60 B. COUPES DE DIVERS MODELES DE FOURS EN BRIQUES

(abois) 61

'IV. FICHES TECHNIQUES DE TRAVAIL (62-65)

A. ANALYSE DES PATES PLASTIQUES 62

3. FICHE D'ATELIER 63

C. CONTROLE DES CUISSONS 64

D. CALCUL DU PRIX DE REVIENT 65

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VOLUME II : ECOLE NATIONALE D'ART ET MANUFACTURE DE LIBREVILLE - SECTEUR

CERAMIQUE - DOCUMENTATION TECHNIQUE

I. CERAMIQUE - MANUEL ELEMENTAIRE DE TECHNOLOGIE

A. DEFINITION

La céramique est l'art de fabriquer des objets utilitaires ou décoratifs en façonnant des argiles, et en les cuisant dans des fours.

B. HISTORIQUE

Les origines de la céramique remontent à la plus haute antiquité; partout où l'homme a vécu, on a retrouvé des poteries parmi les vestiges des civilisations, même préhistoriques.

Au cours des âges, les procédés de fabrication se perfectionnèrent: les primitifs façonnaient leurs poteries au colombin et les faisaient sécher; puis les générations suivantes complétèrent le séchage par la cuisson dite à ciel ouvert, qui donna de la dureté et de la solidité au produit façonné; c'est bien plus tard que le tour à pied fit son apparition, de même que furent utilisés les émaux, cuits dans des fours en brique réfractaire; de nos jours, la céramique est une science complexe dont les techniques modernes ont permis l'industrialisation et facilite la diversi­fication .

Les poteries égyptiennes, d'une grande pureté de forme, sont considérées comme les plus anciennes. En Amérique, des statuettes et poteries dites précolombiennes, sont encore, de nos jours, découvertes. Les porcelaines anciennes chinoises sont remarquables par la finesse des décors et la richesse des émaux. Les vases grecs et de la Rome antique ont aujourd'hui la valeur de pièces d'art.

Les musées du monde entier, par la richesse et la variété de leurs collec­tions, témoignent du rôle spirituel et culturel qu'eut la céramique dans ces civi­lisations maintenant disparues.

C. MATIERES PREMIERES

Il faut distinguer les matières premières plastiques (kaolins, argiles), des matières premières non plastiques (sables, chamottes).

1. Matières premières plastiques

(i) Les Kaolins

Ils proviennent de la décomposition et de la désagrégation très lente de certaines roches primaires (granit, gneiss, porphyres), au contact d'agents géo­logiques divers (eau, acide carbonique). On les trouve sur le lieu même de leur formation, parfois mélangés à des débris des roches qui leur ont donné naissance. La matière qui constitue le kaolin est appelée kaolinite; elle est de couleur blanche. Le kaolin est un produit céramique particulièrement réfractaire: il ne fond qu'à haute température (1800°C). Pour sa blancheur, il est utilisé dans la fabrication de la porcelaine.

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(ii) Les argiles

Ce sont des kaolins auxquels se sont mélangées des impuretées. La plupart des gisements de kaolin ont été déplacés et transportés par les eaux d'érosion; les particules de kaolin ont ainsi été finement divisées et mélangées à des Impuretés diverses, elles-mêmes plus ou moins finement broyées: (sables, débris de roches, oxyde de fer, pierres calcaires, ou même matières organiques telles que fossiles, de la flore ou de la faune préhistorique). Les argiles ainsi transportées sous forme de limons, se sont déposées et décantées pour former des dépôts parfois très importants. Contrairement aux gisements de kaolin, les gisements argileux sont répartis sur tout le globe. Le mode de formation des argiles en explique les qualités extrêmement variées selon la nature et la proportion des impuretés mélangées au kaolin.

Propriétés des argiles:. Elles ont les mêmes propriétés fondamentales que le kaolin. Observation de ces propriétés:

(a) La plasticité. Généralement, les argiles sont plus plastiques que les kâ3Iïns~Tën~raison surtout de la présence de matières organiques). La plasticité permet aux argiles triturées avec une quantité convenable d'eau, d'être façonnées et de conserver la forme qui leur a été donnée en séchant.

(b) Le retrait.. Les argiles diminuent de dimension au séchage et à la cûïIson7~c'est le retrait: lorsqu'une masse argileuse humide est mise à sécher, elle se contracte, puis à un certain stade de durcisse­ment, cette masse demeure stable tout en continuant à perdre l'eau jusqu'à complète dessication; le retrait est très variable selon les argiles: le retrait total peut être de 2 à 3 ? pour certaines argiles sableuses et de 20 % pour des argiles à grès. Le retrait à la cuisson est ordinairement bien plus faible que le retrait au séchage, mais il augmente en fonction de la température de cuisson.

(c) La couleur. Les argiles sont teintées naturellement par les oxydes métalliques et les matières organiques qu'elles renferment: ces couleurs vont du blanc au noir en passant par le jaune, rose, rouge et brun; souvent les couleurs varient pour une même argile, en fonction de la température de cuisson; la teneur en oxyde de fer influe également sur la couleur plus ou moins rouge de l'argile en cru ou en biscuit. A température normale de cuisson (900 à 1200°C) la couleur varie du jaune au rouge brun.

Constitution des argiles: Les argiles à forte proportion de sable sont peu plastiques, elles sont appelées argiles maigres; par opposition, les argiles très plastiques sont dites argiles grasses. Selon leur composition, les argiles peuvent être classées ainsi:

(a) Argiles_sableuses ou siliceuses. Le sable généralement impalpable, contenu dans~lëi-Irgîïes7~i-môdifie pas la couleur; les argiles sili­ceuses sont plus .ou moins réfractaires, c'est-à-dire qu'elles ont un point de fusion assez élevé; le retrait et la plasticité des argiles sont d'autant diminués que la proportion de silice est grande; ces argiles sableuses sont généralement poreuses, il faut donc éviter leur utilisation dans la fabrication des vases ou pichets; par contre elles sont en principe très résistantes aux chocs thermiques et sont utilisées dans la confection des poteries culinaires: poêlons et plats à feu.

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(b) Argües calcaires. Les composantes calcaires diminuent la plasticité dës~ârgïlesj siTa chaux qu'elle contient est en forte proportion, elle peut provoquer après cuisson des éclatements locaux.

(c) Argiles ferrugineuses. Les composés ferrugineux sont comme les composés cäIcäires7-3es~Fondänts énergiques: ils abaissent la température de cuisson et de fusion des argiles; ils ont un pouvoir colorant très efficace qui donne à la terre après cuisson une couleur ocre ou brun foncé, selon le pourcentage de l'oxyde de fer.

(d) Argiles alcalines, ou argiles à grès. Ces argiles contiennent des composés Îns3lû5rës_dë-soudë~lt de~pôtlssê"7~généralement sous forme de: micas ; cela explique leur haut point de cuisson (1350°C) et leur long palier de grésage. Toutes ces qualités d'argiles peuvent être mélangées entre elles, en proportions variables.

2. Matières premières non plastiques

Elles sont appelées matières dégraissantes car ajoutées aux argiles, elles -en diminuent la plasticité; leur rôle est aussi de freiner le retrait tout en augmentant la porosité de la pâte en cru et en biscuit. Il en résulte beaucoup plus de facilité pour obtenir des pièces moins sensibles aux déformations et aux fêlures dues au retrait.

Les plus utilisées de ces matières dégraissantes sont:

(a) Le sable. C'est le dégraissant le plus courant et le plus économique; 5n~pëût~l'incorporer aux pâtes sous forme de sable pur ou d'argile sableuse.

(b) Les_chamottes.- Elles sont le produit d'argiles calcinés; si elles sont calcïneës~â~une température plus basse que celle de la cuisson des pièces, les pièces auxquelles elles sont mélangées, prendront encore du retrait à la cuisson; à température égale de cuisson, elles seront parfaitement inertes.

(c) Les tessons. Ce sont des genres de chamottes obtenues après broyage de 3ebrïs~e pièces cuites, leurs propriétés sont similaires.

(d) Les_feldspaths. Ce sont des roches dures qui se vitrifient et fondent a~3es~tëmperâtures diverses (généralement au-dessus de 1100°C). Ils sont donc utilisés comme fondant pour des pâtes plastiques à température de cuisson élevée: les porcelaines, les faïences fines, les grès.

3. Les vernis

Ce sont des matières premières utilisées principalement dans le décor de la céramique, ces vernis sont des verres qui à température de cuisson voulue, fondent et s'étalent à la surface des pièces'. Les matières premières déjà citées pour les pâtes céramiques, entrent aussi dans la composition des vernis, notamment la silice, le feldspath, le kaolin. Elles peuvent suffire pour composer des vernis à haute température (porcelaine). Pour la vitrification à basse température (poterie et faïence), il faut adjoindre des fondants énergiques, notamment de l'oxyde de plomb.

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Par leur aspect et leur utilisation, on peut classer les vernis en trois groupes:

(i) Vernis transparents: Ils sont principalement utilisés comme couvertes sûr decör~piint-äux oxydes, parfois même directement sur biscuit.

(ii) Vernis opaques: on les utilise comme support pour le décor (émail blanc sTânïFerëTT-

(iii) Emaux: ce sont des vernis auxquels sont incorporés des colorants; ils iônt~utilisés pour leur effet décoratif.

4. Les couleurs céramiques

Elles peuvent être des sortes de vernis colorés par certains composés métalliques. Les colorants les plus utilisés sont:

- les sels de cobalt qui donnent des bleus intenses - les composés de chrome qui donnent des verts - les composés de cuivre qui donnent des verts et parfois des rouges - les composés de fer qui donnent des couleurs allant de 1'ocre jaune

au rouge brun.

D. PREPARATION DES PATES

. 1. Extraction

Il est rare que les couches d'argile propres à la préparation des pâtes, se trouvent à ciel ouvert, dans la majorité des cas il est nécessaire de creuser le sol afin d'enlever la couche de terre arable, les impuretés (pierres, racines, etc.) et de procéder à l'extraction des blocs d'argile dans les conditions optima de pureté.

2. Séchage

Le séchage préalable des matières argileuses est nécessaire lorsque l'on veut les broyer finement, il est aussi recommandé pour le broyage en barbotine; le séchage devra être d'autant plus complet que l'on désire une plus grande finesse au broyage; le délayage des matières premières argileuses est rendu plus aisé à partir de ces matières premières humides.

Procédés de séchage. Les plus utilisés sont

(a) A l'air libre les blocs d'argile, si possible préalablement réduits en petits 'morceaux, sont étalés à terre ou sur des rayonnages, sous hangar pour les protéger de la pluie.

(b) Sur aire chauffante les matières argileuses sont étalées sous hangar sûr~des~toIis-qui-recouvrent des conduits de fumée.

(c) Séchoirs tunnels: ce procédé utilisé dans l'industrie moderne, consiste ¡TFIïrë pâssër~des wagonnets d'argile dans un tunnel chauffé et ventilé.

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3. Broyage

Le broyage des matières premières a pour but de faciliter:

(a) l'homogénéité: plus l'argile est divisée finement et répartie régulière-mënt-cEns~Ta~pâte, plus l'action liante, sera efficace;

(b) la consistance de la composition en facilitant le dosage lorsqu'il sTigît"de"melanges ;

(c) le choix de la granulation: plus le temps de broyage sera long, plus le grâTn-serâ~rinT

Modes- de broyage : les plus courants sont:

(a) Le broyage à sec:

(i) Les broyeurs centrifuges: ces appareils travaillant par chocs, sont essentiellement constitués par des pièces percutantes tournant rapidement dans des carters très robustes; les matières à broyer, introduites dans ces machines, sont frappées par les pièces en mouve­ment autour d'un axe d'entraînement horizontal; une grille retient les grains trop grossiers, les éclats de pierre et les impuretés ; ces appareils ont un bon rendement lorsqu'ils sont alimentés par des argiles très sèches et peu dures; ils ne fonctionnent pas avec des argiles humides..

(ii) Les tambours broyeurs: ces appareils agissent par percussion: des boulets (généralement en porcelaine) contenus dans un tambour avec la matière à broyer, sont entraînés par rotation de celui-ci, et retombent en chute libre les uns sur les autres; ainsi ils martèlent les grains à broyer et en provoquent l'éclatement; ils sont géné­ralement appelés broyeurs Aising.

(b) Le broyage humide:

(i) Les tambours broyeurs: généralement les tambours broyeurs sont utilises avec de l'eau; pour le chargement, les proportions sont sensiblement les mêmes qu'à sec: Boulets: 40 à 50 % - Matières premières: 25 à 30 %.

On remplit d'eau en ayant soin de laisser une petite réserve d'air; comme pour le broyage à sec, les fragments à traiter seront préa­lablement concassés et ne devront pas dépasser la grosseur d'une noix.

(ii) Les broyeurs à jarres: ce sont de petits broyeurs de quelques kilos de capacité, constitués par des jarres en grès ou en porce­laine, tournant sur des rouleaux de caoutchouc entraînés par un moteur électrique. Ils sont surtout utilisés pour le broyage des émaux, des engobes ou de petites quantités de pâtes céramiques.

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4. Délayage

(i) Les délayeurs:

Ils sont constitués par une série de pales mues par un axe horizontal ou vertical en mouvement dans une cuve métallique; les matières premières argileuses se délaient d'autant plus facilement qu'elles sont plus maigres; les kaolins sont donc en général d'un délayage plus aisé que les argiles. Ces matières premières sont plus faciles à délayer sèches qu'humides.

(ii) Les agitateurs à pales

Leur principe est semblable à celui des délayeurs, mais ils sont d'un mouvements plus lent : leur but est de maintenir en mouvement la matière broyée ou délayée, en suspension dans l'eau, afin d'en éviter le plombage, c'est-à-dire le dépôt au fond de la cuve.

5. Tamisage

Le tamisage des pâtes céramiques, soit à l'état sec, soit à l'état de barbotine a pour but: l'élimination des impuretés et des parcelles insuffisamment fines; le contrôle de finesse du broyage, ce qui permet le dosage rigoureux de la pâte que 1'on veut obtenir.

Selon l'utilisation, on distingue:

(a) les cribles: ils sont seulement utilisés pour des tamisages grossiers; ïls~sônt généralement constitués de:tôles perforées ;

(b) lss_tamis: ils sont formés de toiles métalliques en fil d'acier ou de laIton7~et parfois de nylon; pour faciliter l'écoulement de la matière à travers la maille, il faut donner un mouvement latéral au tamis; ceux-ci sont classés en fonction de la grosseur de la maille; habituel­lement, on utilise les mailles moyennes pour le tamisage des barbotines (n° 30 et 50) et les mailles fines pour les émaux (n° 120).

Mis à part les tamis à main, encore utilisés dans 1'artisanat, on utilise dans 1'industrie :

(a) les tamis à chocs: ce sont des appareils à secousses horizontales prövöqüles pär~un"e came.;

(b) les tamis vibrants: ils agissent par des vibrations très rapides mais 3ë FiîbTë~âmpIItu3e.

6. Dosage des pâtes

Les différents procédés utilisés pour le dosage des mélanges qui constituent les pâtes céramiques sont :

(a) Dosage en poids: généralement les formules de composition des pâtes sont données en poids de matières premières sèches pour 100 kgs de composition.

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(b) Dosage en volumes: on utilise de la terre pulvérisée à sec; ce procédé, precïs~ët~ra"pïdë~est facile à réaliser, donc très utilisé.

(c) Dosage en barbotines: il consiste à mesure et à mélanger des volumes 3ë~bIrbôtînë~presënEant le même degré de consistance.

7. Raffermissement des barbotines

Opération utilisée pour obtenir la densité de la pâte propre au coulage et plus généralement pour obtenir la consistance de pâte idéale pour le façonnage.

Les procédés les plus usités sont:

(a) Par décantation et evaporation: la barbotine est laissée pendant quelques-j3urs-Iû~rëpôs~dans~3es grands bassins; ensuite la couche d'eau limpide qui surmonte la barbotine est évacuée, puis on laisse sécher la pâte jusqu'à la consistance recherchée.

(b) Par filtration: de grands récipients en plâtre épais mais poreux, rëçoïvênt~I£~barbotine à raffermir; le plâtre absorbe l'eau alors que les matières solides restent dans la cavité de la coque; pour de petites quantités, on peut utiliser des plaques de plâtre sur lesquelles on étend la barbotine en couche mince.

(c) Des filtres presses: ce procédé mécanique consiste à injecter de la bârbotïnê-sôû"s-pression, dans des cavités plates garnies de toiles filtrantes; l'eau contenue dans la barbotine, traverse les toiles puis est évacuée, tandis que les matières en suspension restent à leur surface et finissent par emplir complètement les cavités de pâte.

(d) Pompes pour filtres presses: elles servent à injecter la barbotine sous pressîôn~dâns-Iës filtres presses.

8. Homogénéisation

Elle est obtenue par le malaxage des pâtes. Le malaxage a pour effet:

- d'achever le mélange des composants de la pâte - d'améliorer l'homogénéisation de l'humidité dans les pâtes - de chasser en partie l'air incorporé dans ces pâtes - de développer la plasticité de la pâte pour en faciliter le façonnage - de diminuer les accidents, au séchage.

(i) Types de malaxeurs:

(a) Malaxeurs verticaux: ils sont constitués par une cuve cylindrique pro-Fondë~a axê~vertïcâl, dans laquelle tourne par l'intermédiaire d'un arbre central, un ensemble de pales et de bras triturant le mélange humidifié. A l'orifice de sortie de l'appareil, quelques spires en hélice compriment la pâte et la chassent en une colonne continue.

(b) Malaxeurs horizontaux: ils sont sensiblement du même type que les précé-dënts~miîs-Ivëc~Iâ cuve horizontale.

(c) Malaxeurs désaereurs: ces appareils perfectionnés consistent en principe, en 3ëûx-maTIxëûrI~h5rizontaux séparés par une chambre à vide qui extrait l'air contenu dans la pâte; ce qui améliore la cohésion et la plasticité.

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(ii) Pourrissage des pâtes

Le pourrissage de l'argile dans une cave close en atmosphère tiède et humide, est dû à certaines fermentations qui ont pour effet d'en augmenter la plasticité; un minimum de 15 jours est conseillé avant l'utilisation de ces pâtes.

(iii) Classification des pâtes

Selon leur teneur en eau, les pâtes sont classifiées ainsi:

- pâtes dures (9 à 15 % d'eau); elles sont utilisées dans le façonnage à la prêssëT

- pâtes demi-fermes: (15 à 25 % d'eau), elles sont principalement utilisées pôûr-Ië moGïâgê'ët parfois pour le modelage.

- pâtes molles: (25 à 30 % d'eau), ce sont les pâtes que l'on utilise généra­lement pôur~le tournage, le calibrage et le modelage.

E. FAÇONNAGE

C'est l'opération qui consiste à donner une forme définie à une masse d'argile par un procédé manuel ou mécanique. Ces différents procédés peuvent se classer ainsi:

1. Modelage

C'est un procédé entièrement manuel qui consiste à fabriquer des objets à partir d'une pâte de préférence assez dure, en utilisant des outils très simples; (spatules et mirettes en fer ou en bois). Afin d'éviter des déformations et des ruptures, le séchage des pièces doit être très lent et si possible à l'abri des courants d'air; les petites pièces et de peu d'épaisseur peuvent être réalisées pleines; les autres doivent être creusées ou évidées au maximum pour diminuer le risque de fêlure.

2. Colombinage

Comme pour le modelage, ce procédé de façonnage est entièrement exécuté à la main; la pâte est roulée à la main en boudins ou colcmbins d'égale grosseur; la pièce est modelée en superposant (après grattage des surface, pour faciliter l'adhérence), ces colcmbins que l'on colle par serrage; on s'aide de réglettes et de planchettes pour dresser les parois et leur donner la forme désirée.

3. Moulage

La pâte est appliquée et pressée contre un moule dont elle reproduit la forme et les reliefs; ce moule est généralement en plâtre, et il faut préalable­ment en huiler ou talquer la surface pour éviter que la pièce colle au moule et en faciliter le démoulage; après plusieurs opérations de moulage, le moule doit être mis à sécher afin d'évacuer l'humidité absorbée par le plâtre.

4. Pressage

Cette opération consiste à comprimer de la pâte dans un moule creusé selon la forme à exécuter; ce procédé est surtout utilisé dans l'industrie grâce à des presses hydrauliques travaillant sous de très fortes pressions, pour la fabrication des briques, des tuiles ou des carreaux de grès.

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5. Calibrage - principe

De la pâte plastique est étalée contre la surface d'un moule de plâtre en rotation, par un calibre qui enlève l'excédent de pâte et laisse à la surface du moule, la couche d'argile qui constitue la pièce.

Procédés

(a) Calibrage sur bosse: procédé de calibrage avec la surface du moule ên-saïllië7~quï~dônne ainsi la forme de la partie creuse de la pièce (assiettes, plats);

(b) Calibrage en creux: la balle de pâte est projetée dans le moule en crëux-mîi-In-môûvëment; le calibre, en pénétrant dans le moule forme la surface intérieure de la pièce tandis que la surface extérieure de cette pièce est donnée par la surface utile du moule; ce procédé est utilisé pour le..calibrage des tasses et coupes creuses.

Dans l'industrie céramique, des calibreuses automatiques peuvent fabriquer de 6 000 à 8 000 pièces par jour.

6. Filage

Façonnage de type industriel: la pâte est comprimée et propulsée au travers d'une filière qui donne la section de la pièce, laquelle est coupée au fil à la sortie du moule. Ce procédé est utilisé pour la fabrication de briques et de tuyaux.

7. Tournage

Procédé qui consiste à façonner à la main des poteries en utilisant un tour actionné au pied ou mécaniquement; le tournage s'effectue en deux opérations dis­tinctes:

(a) l'ébauche. C'est le façonnage proprement dit, qui consiste à donner à pârtïr~dTune boule d'argile préalablement centrée sur la girelle du tour, la forme désirée;

(b) tournassage. Cette opération consiste à tailler la pièce ébauchée et deja~rlffermie, retournée sur un mandrin, afin d'égaliser l'épaisseur de. la pièce et lui donner sa forme définitive.

8. Coulage ; Principe:

La pâte délayée en barbotine est introduite sous forme fluide dans un moule en plâtre; au contact du plâtre l'eau est aborbée par capillarité tandis que la pâte en suspension se dépose sur la paroi absorbante du moule ; lorsque 1'épaisseur de la pâte est jugée suffisante, on retourne le moule pour évacuer le surplus de barbotine; on laisse raffermir la pâte avant de démouler, afin d'éviter l'affaisse­ment ou la déformation de la pièce.

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F. SECHAGE

Le séchage des pièces céramiques a pour but l'élimination de l'eau non combinée à la pâte, contenue dans la matière crue de celle-ci.

1. Effets du séchage

(a) Durcissement: Au fur et à mesure que les pâtes plastiques perdent leur iaû~pëndant~le séchage, leur plasticité diminue jusqu'à disparaître en même temps qu'elles prennent une solidité et une dureté relatives.

(b) Retrait: Ce phénomène que nous avons déjà cité en étudiant les proprié-tès~dës argiles, est dû à la contraction de la masse argileuse provoquée par le départ de l'eau; rappelons que ce retrait s'opère en deux phases: au début la contraction de la pâte est progressive, puis à un certain stade de durcissement, cette masse reste stable tout en continuant à perdre son eau jusqu'à complète dessiccation. Le retrait linéaire des pièces au cours du séchage varie généralement de 3 % à 10 % pour les terres à poterie.

2. Procédés de séchage

Le séchage des pièces façonnées se fait généralement en cave humide et à l'abri des courants d'air afin d'éviter les déformations ou des ruptures. Dans l'industrie moderne, on utilise le séchage conditionné, plus rapide et plus régulier: séchoirs tunnels par rayonnement électrique.

G. CUISSON

1. But

La cuisson a pour but de provoquer par la chaleur certaines réactions et transformations physiques et chimiques des matières premières des pâtes et des vernis, afin d'obtenir une matière nouvelle constituant le produit céramique.

2. Contrôle

Généralement, il est conseillé de faire monter la température de cuisson aussi vite que possible; cela permet une économie de main d'oeuvre et de combustible et dans la majorité des cas une amélioration de la qualité des émaux. Par contre une allure de cuisson trop rapide peut causer la rupture des pièces ou du matériel d'enfournement et provoquer des défauts de cuisson: cuisson peu homogène, émaux cloques.

3. Contrôle des températures

(a) Montres fusibles. Ce sont des bâtonnets de base triangulaire qui se râm5IIïssênt7"sTincurvent puis se fondent à une température précise. Pour leur utilisation, ces montres doivent être fixées presque verti­calement sur un support de terre poreuse en ayant soin de ne pas détremper la base en les scellant; ces montres fusibles doivent être placées dans le four face au regard de contrôle, à l'abri des courants de la flamme.

(b) Les_pyromètres. Ce sont des instruments de contrôle de température ixtrêmimënt-précis, mais d'une utilisation très délicate qui nécessite une grande attention de manipulation.

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4. Types de cuisson

(i) Cuisson_directe

Les pièces sont cuites au contact de la flamme (cuisson du biscuit).

(ii) Cuisson en moufle

Le moufle est une enceinte faite de plaques en terre réfractaires, qui isole les pièces du contact de la flamme; cela évite le dépôt d'impuretés dues à la cuisson (cendres et poussières) sur les pièces émaillées et permet généralement une cuisson plus homogène, mais moins rapide.

5. Modes de cuisson

(i) Cuisson au bois:

C'est le procédé de cuisson le plus ancien; comme dans tous les autres systèmes de cuisson que nous allons étudier, particulièrement pour le biscuit, on opère en deux temps:

- Petit feu: on commence la cuisson par un feu doux pour enlever 1'humidité contenue dans les pièces et éviter qu'une montée de température trop rapide provoque la rupture des poteries.

- Grand feu :. la durée du petit feu est variable selon le volume du four et la qualité des pièces enfournées ; pour obtenir une cuisson correcte, il faut réaliser la montée de la température aussi uniformément que possible dans tout le four, jusqu'au point de cuisson. Le bois doit être très sec.

(ii) Cuisson au mazout :

C'est un système de cuisson industrielle, dont le mazout pulvérisé par des brûleurs sert de combustible; généralement la cuisson s'opère en moufle.

(iii) Cuisson au_gaz:

Ce procédé de plus en plus utilisé a pour combustible le gaz de ville, le butane ou le propane. La combustion est effectuée à partir de brûleurs qui opèrent le mélange approprié de gaz et d'air.

Avantage de_la Çuisson_au gaz:

. Grande facilité et souplesse d'utilisation

. Réglages souples, précis et stables

. Absence de résidus de combustion

. Simplicité d'utilisation

. Facilité de cuisson et de contrôle.

(iv) Cuisson à Pélectricité

Ce mode de cuisson généralement plus coûteux que la cuisson au gaz présente sensiblement les mêmes avantages; de plus l'achat et l'installation du four sont moins élevés.

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Les parois internes du four sont constituées de briques réfractaires iso­lantes, une de ces parois servant généralement de porte; le chauffage est assuré par des résistances électriques disposées sur la sole et sur les quatre faces verti­cales du four; ces résistances sont des fils enroulés en boudins. Les parois sont maintenues par un blindage extérieur en tôle et cornières.

Les fours électriques sont habituellement prévus pour réaliser des températures de 1000°C, rarement au dessus de 1100°C. Leur avantage principal est une cuisson propre et homogène.

6. Types d'utilisation de fours:

Le mode d'utilisation des fours céramiques permet de les classer en deux catégories:

(i) Fours intermittants

Leur cuisson est réalisée de manière où les opérations d'enfournement, de cuisson, de refroidissement et de défournement se succèdent, alternées avec des temps de pause.

(ii) Fours continus

La cuisson s'effectue sans arrêt de nuit ou de jour. Leur principe consiste en des wagonnets chargés de céramique, qui passent lentement dans un four en forme de tunnel, chauffé en sa partie médiane. Ce procédé est utilisé dans les grandes fabriques industrielles.

7. Modes d'enfournement

(i) Enfournement_en charge:

Ce procédé est utilisé pour la cuisson de pièces en biscuit peu fragiles: briques, tuiles, tuyaux de grès ainsi que la poterie de terre cuite; les pièces sont empilées avec soin, en équilibre les unes sur les autres.

(ii) Enfournement en étage: Quand, en raison de leur forme, de l'émaillage ou de leur faible resistance mécanique, les pièces ne peuvent être cuites en charge, on peut monter dans le four une série d'étages composés de plaques d'enfournement en terre réfractaire, supportées par des piliers de différentes hauteurs.

H. EMAILLAGE

1. But:

- Remédier à la porosité de certaines argiles - Donner un plus bel aspect aux pièces - Rendre leur utilisation plus pratique.

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2. Procedes

(i) Types d'émaillage

- couvertes : ce sont des vernis transparents généralement utilisés sur des pièces en cru (monocuisson); leur degré de fusion étant fonction de la porportion du fondant qui entre dans la composition de cette couverte. Toutefois le terme de couverte désigne plus particulièrement les vernis transparents cuits à haute température: grés ou porcelaines.

- glaçures: ce terme désigne plus précisément les vernis transparents appliques sur des pâtes poreuses: faïences.

- émaux: ce sont des vernis vitreux opaques que l'on peut poser sur toutes matières céramiques: poteries; carrelage, etc..

(ii) Pose:

- en cru: sur une pièce non cuite mais partiellement sèche : engobes sur tuiles ou poteries traditionnelles.

Les engobes sont des terres colorées naturellement (particulièrement des oxydes métalliques) qui, délayées dans l'eau, servent à décorer et imper­méabiliser ces poteries rustiques; elles sont appliquées en couches rela­tivement épaisses sur des produits céramiques dont le degré de séchage leur donne la consistance du cuir; on procède ensuite au polissage qui •consiste à frotter longuement ces décors avec une pierre dure, ou, à défaut avec un galet de rivière; ainsi ces engobes prennent un aspect velouté et tendent à imperméabiliser plus particulièrement les poteries.

- en biscuit: après leur cuisson définitive, les argiles n'en demeurent pas moins poreuses; pour remédier à cet inconvénient, elles sont émaillées et subissent une seconde cuisson pour assurer la vitrification de l'émail.

D'une manière générale, les vernis devront être accordés à la pâte, c'est-à-dire qu'au-refroidissement, leur contraction ou retrait devra être d'égale valeur:

- si à la cuisson les vernis se contractent après refroidissement plus que l'argile, il en résultera des craquelures dans la couche d'émail (tressailläge);

- si au contraire la pâte se contracte plus que le vernis, il peut s'en suivre une compression de la couche d'émail qui alors se détache en petites écailles (écaillage).

(iii) Exécution

L'émaillage ne peut se faire que sur une pièce parfaitement propre et exempte de tous défauts.

Ainsi après le tri des pièces en biscuit (élimination des pièces déformées, fendues ou ébréchées), celles-ci doivent être soigneusement nettoyées afin d'élimi­ner poussière et grains de sable (à la brosse). Un lavage puis un rinçage dans un bain d'eau propre complétera le nettoyage; les pièces ne pourront être émaillées avant d'être parfaitement sèches.

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Modes d'émaillage

Par trempage: la pièce en biscuit est plongée dans le bain d'émail; selon la densité du bain ou l'épaisseur de la couche d'émail désirée, le temps d'immersion sera plus ou moins long.

Ce procédé s'obtient en délayant une certaine quantité de poudre d'émail pour un volume d'eau déterminé, dans une bassine de plastique; durant cette opération, il est recommandé de bien brasser le mélange avec une spatule afin de favoriser la dissolution de l'émail et d'obte­nir un liquide homogène; il est conseillé d'utiliser un tamis fin (n° 120) à maille de cuivre ou maíllechort afin d'éviter toutes impuretés dues à l'oxydation.

Il est recommandé de laisser reposer le bain 24 heures avant son utilisa­tion; après trempage de la pièce, on peut contrôler l'épaisseur de l'émail en rayant la pièce émaillée avec l'ongle:

- un bain trop épais est étendu d'eau - un bain trop liquide peut être épaissi par décantation ou par mélange avec un bain plus épais tenu en réserve.

L'épaisseur de la couche d'émail est facteur:

- de la densité du bain - de la porosité des pièces - de la rapidité du trempage,.

Afin d'éviter le plombage du bain (dépôt des matières lourdes au fond de la cuve), il faut le remuer durant toute l'opération et'éventuel­lement ajouter au mélange une certaine proportion de sel marin.

Afin de ne pas laisser la marque des doigts sur les pièces, il est préférable d'utiliser des pinces métalliques.

Après trempage, les pièces sont rapidement égouttées, puis posées délicatement sur les planches de manutention.

Quelques dizaines de minutes suffisent au séchage de l'émail; après quoi il faut procéder à la délicate opération du débagage qui consiste à dégarnir de sa couche d'émail, la base de la pièce.

Pour terminer, il est souvent nécessaire de retoucher les pièces afin d'enlever les excès ou gouttes d'émaux provoquées par le trempage; il faut parfois recharger d'émail les parties dégarnies par les mani­pulations .

Défauts dus à l'émaillage par trempage

- Manque d'adhérence (insuffisance d'éléments liants dans la composi­tion de l'émail; on peut alors ajouter un peu de vinaigre);

- Manque partiel d'émail (pièces tachées de gras ou de suie, ou trempage incomplet);

- Trous d'épingle (grains de poussière ou bulles d'air retenues dans la pâte par insuffisance de cuisson du biscuit);

- Retirement (émail trop épais ou pièces de porosité insuffisante en raison d'une cuisson de biscuit trop élevée);

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- nu -- Grains (brossage insuffisant ou bain sale);

- Maigreur (couche d'émail d'épaisseur insuffisante);

- Epaisseur (émail trop épais).

(b) Par aspersion: ce procédé peu utilisé, consiste à arroser d'émail la pièce à émailler et ce à l'aide d'une louche ou d'une écuelle; on en use surtout pour l'émaillage intérieur des pièces profondes (bouteilles); on remplit d'émail environ la moitié de la pièce et on la vide rapide­ment en la retournant dans un mouvement de spirale.

(c) Au pinceau: ce système d'émaillage est surtout utilisé dans le cas d'emaillage en deux ou plusieurs couleurs, ainsi que dans la pose d'engobes sur pièces en cru.

(d) Au pistolet: ce procédé de grand rendement est généralement utilisé dans l'industrie: l'émail préparé en barbotine très légère est finement pulvérisé et projeté sur la pièce à émailler par un compresseur qui ali­mente un pistolet.

Il est ainsi facile d'émailler:

- des pièces volumineuses - des pièces lourdes - des pièces en cru.

Pour réaliser au mieux l'émaillage au pistolet, il faut:

- pulvériser finement le vernis - opérer par passes légères - ne pas tenir le pistolet trop près de la pièce - envoyer le jet obliquement et non perpendiculairement à la surface à émailler.

(e) Par volatilisation: procédé appelé vernissage au sel ;• en principe, il est surtout utilisé dans certaines productions de l'industrie du grès: •poteries rustiques, canalisations, etc.

Cette technique très économique qui donne un vernis très brillant, consiste à projeter le sel dans les alandiers du four à bois, cela en une ou deux fois bien séparées par une forte charge de combustible afin que la réac­tion se fasse au maximum de la combustion; on utilise habituellement 1 kg 5 de sel par m3. Par volatilisation et décomposition de ce sel, il se forme à la surface des pièces un vernis qui est pratiquement incolore sur pâte blanche, mais plus ou moins brun sur argiles ferrugineuses.

Le salage doit se pratiquer à température élevée: 1250°C minimum. ,

I. DECOR

1. But

Rendre les objets en céramique plus décoratifs. Le décor peut être effectué sur des pièces en cru (voir détails dans la rubriques engobes), ou plus généralement sur des pièces en biscuit.

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2. Décor sur biscuit

(i) Décor sous couverte

Lorsqu'il s'agit de décors sur pâte colorée, il est recommandé d'utiliser un support blanc qui rend ce décor plus net et plus lumineux; pour mettre ce décor en place, on peut le dessiner au crayon gras ou au fusain, et peindre ensuite aux couleurs désirées; pour éviter de dénaturer la netteté de ce décor, il est recom­mandé de ne passer la couche terminale de couverte que lorsque le décor est parfaite­ment sec; pour poser cette couverte, on peut le faire par trempage ou mieux encore au pistolet, car la couche en sera plus uniforme et ne nécessitera pas de retouches.

(ii) Décor sur émail

Dans la majorité des cas, on utilise un émail blanc stanifère sur le blanc, les couleurs seront plus franches; l'émail stanifère (à base d'étain) a l'avantage de ne pas être toxique comme la plupart des anaux à base de plomb; on peut donc utiliser ces émaux stanifères pour le décor des poteries culinaires. On peut décorer soit avec des oxydes, des couleurs à peindre sur émail, ou même avec certains émaux.

3. Procédés de décors

(i) Au pinceau

C'est le principe le plus utilisé; les pinceaux sont de nature de forme et de dimensions diverses en raison de leurs différentes utilisations; il est recom­mandé d'utiliser le liquide à une bonne consistance: trop clair, il risque de couler et de manquer de netteté; trop épais, il se fixe mal et risque d'écailler à la cuis­son.

Pour faciliter la pose du décor, on utilise des petits tours à main: tournettes de décoration, qui permettent de bien centrer la pièce, de la décorer sans la toucher et de tracer des filets rectilignes.

(ii) A l'impression ou décalcomanie

Il s'agit de décors imprimés sur une feuille de papier, que l'on applique sur la pièce à décorer; il suffit'après, de mouiller la feuille et de la décoler, la couleur restant sur la pièce. Ce procédé très rapide est surtout utilisé dans 1'industrie pour la production de grande série (faïence et porcelaine).

(iii) Au pochoir

Il s'agit généralement de feuilles de cuivre découpées dans la forme du décor; ces feuilles sont appliquées sur la pièce à décorer, et à l'aide d'un pistolet on projette la couleur sur ces caches qui reproduisent ainsi le décor dans les parties perforées.

L'utilisation du pistolet, en raison du danger résultant de l'absorption pos­sible de particules plombeuses, nécessite l'utilisation de cabines d'aspiration qui recueillent et aspirent la couleur pulvérisée non déposée sur la pièce; de plus il est conseillé d'utiliser un masque protecteur et des gants de caoutchouc pour toutes manipulations des émaux.

(Des fiches et documents techniques complètent ce manuel élémentaire de technologie céramique).

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II. DOCUMENTS TECHNIQUES

A. ARGILES : EXTRACTION ET PREPARATION DES PATES

1. Extraction

Cette opération doit être réalisée de préférence à la saison sèche :

- l'accès des marigots ou des carrières est plus facile; - l'extraction de l'argile est plus aisée (terrain moins boueux); - le séchage des blocs d'argile sur le terrain sera plus rapide (soleil).

Recommandations : Pour des raisons, de rentabilité, il est préférable d'extraire une assez grande quantité d'argiles: prévisions de matière première pour un mois ou plus, car il en résulte moins de pertes de temps en manipulations et transports; ce travail sera de préférence confié à des manoeuvres recrutés locale­ment.

2. Conservation des argiles

Le transport de l'argile doit se faire lorsque le produit est bien sec, car il est plus léger et plus facile à manipuler. Le stockage doit se faire soit dans l'atelier, ou sous un abri proche du lieu du travail. Si l'argile est exposée à l'extérieur, elle doit être recouverte de plastique pour la protéger de la pluie et. de l'humidité.

3. Préparation de la pâte

(i) Préparation à sec

(a) Concassage: les grosses mottes d'argile sont pulvérisées avec un mlrtilû~3û un maillet.

Les pierres et les déchets organiques (bois, ou autres impuretés) seront enlevés. Ces blocs d'argile seront réduits en fine poussière. Pour de petites quantités de terre, le broyage pourra se faire au pilon de bois dans un mortier.

(b) Tamisage:, la poudre d'argile sèche ainsi obtenue, sera purifiée au traversed'un tamis; ces tamis de modèle courant sont vendus sur tous les marchés.

La poudre tamisée sera récupérée dans une grande bassine en plastique, propre et bien sèche.

(c) Dégraissant; Dans la plupart des cas, les artisans ajoutent à l'argile de~märigot~ou de carrières, un dégraissant; généralement ils utilisent du sable; ce rajout rend l'argile moins sensible aux déformations au cours du séchage, et réduit les risques de ruptures à la cuisson.

Tout comme pour l'argile, le sable sera tamisé à sec.

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(d) Mélange: Le mélange d'argile et de sable peut être fait, soit à sec â"pres~tamisage, soit au cours de la préparation de la barbotine. Pour obtenir des mélanges bien dosés, il est recommandé de les faire en volume, soit avec des calebasses, soit des récipients en plastiques.

Toutefois, des essais de dosages plus diversifiés sont conseillés; car ces expériences permettront d'améliorer la qualité du produit: diminu­tion des pertes au séchage et à la cuisson.

(e) Barbotine: C'est un mélange d'argile avec une certaine proportion d'eau poûr~btënir une pâte fluide (de la consistance d'une crème épaisse). Cette opération consiste à verser de la poudre d'argile sèche dans une bassine contenant une certaine quantité d'eau. Le mélange du produit avec l'eau sera facilité par un brassage régulier, soit à la main pour de petites quantités, soit avec une batte de bois. L'homogénéisation sera améliorée si le brassage du mélange est prolongé. Lorsque la barbotine aura acquit la consistance désirée, il faudra laisser reposer au moins 24 heures, pour que toutes les particules d'argiles soient entièrement dissoutes dans l'eau.

(f) Raffermissement: Afin que la barbotine se transforme en pâte épaisse pôûr~être~fiçônnée, elle doit perdre une certaine quantité d'eau; pour activer cette opération, il faut étaler cette pâte liquide sur des plaques de contreplaqué, ou mieux encore, sur des dalles de plâtre qui absorbent plus vite l'eau de la barbotine.

Ce'travail peut se faire au soleil, à l'air libre, mais à l'abri du vent pour éviter que des impuretés se mêlent à la pâte. L'épaisseur de cette couche de barbotine étalée, peut varier, mais ne pas dépasser 10 cm d'épaisseur, car le temps de ramollissement serait trop long.

Le séchage au solei doit être contrôlé, car s'il est trop rapide, il se forme une croûte qui ralentit le ramollissement de la masse interne de la barbotine.

Lorsque 1'on a obtenu la consistance désirée, on récupère le produit que l'on peut de suite malaxer, ou conserver sous plastique pour un malaxage ultérieur.

(g) Malaxage: Cette opération est très importante, car elle conditionne ïThomogenéité de la pâte. Elle consiste à bien mélanger de petites plaquettes d'argile raffermie, et de les fouler longement avec la paume de la main; ensuite il est recommandé de battre fortement les petits blocs ainsi réalisés.

Plus ces opérations seront prolongées, plus le mélange sera homogène et désaéré; d'où une meilleure qualité du produit, pour le façonnage. Pour finir, il faut confectionner des boules de grosseur régulière (10 à 20 cm de diamètre); cela permettant un meilleur stockage et une plus grande facilité d'utilisation de la matière première.

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(h) Conservation des_argiles: les boules achevées seront entreposées sous plastïqûe-sî-pôssïble-dâns une cave, ou dans une case, à l'abri du so­leil et des courants d'air. Il est recommandé de laisser vieillir ces argiles sous plastique durant plusieurs semaines (un mois au moins) car on obtiendra un produit beaucoup plus plastique et plus homogène; on diminuera ainsi les risques de fêlures au séchage et à la cuisson.

(ii) Préparation en barbotine

Remarque : Dans ce procédé de préparation des argiles à sec, le tamisage se fait avant le mélange avec l'eau.

Dans la préparation des argiles en barbotine, le tamisage se fait après le mélange de l'argile et de l'eau.

Procédé de préparation:

(a) Çoncassage; Pour une meilleure dilution des argiles dans l'eau, il est conseille de ne concasser que des mottes d'argile parfaitement sèches. Car si ces mottes étaient encore humides, elles garderaient une certaine élasticité et se désagrégeraient mal au broyage. Les impuretés (pierres et débris organiques) seront enlevées. Ces blocs d'argiles seront réduits en petits cubes ne dépassant pas deux centimètres de côté afin de mieux se dissoudre dans l'eau lors du mélange.

(b) Préparation de la barbotine: .Ces cubes d'argiles bien secs seront devërsis~danl~dês-grandëi~bassines ou des cuves contenant une certaine quantité d'eau. La proportion eau-argile devra permettre d'obtenir après délayage un mélange ayant la consistance d'une crème liquide.

Pour une meilleure désagrégation des particules d'argile dans l'eau, il est conseillé de laisser reposer le mélange durant 24 heures.

(c) Délayage: Cette opération peut se faire par brassage à la main pour de pëtïtes~quantités de barbotine. Toutefois, il est préférable d'utiliser des battes en bois, pour uniformiser le mélange et activer le délayage.

(d) Tamisage: Lorsque le mélange est achevé et que le liquide est bien homogène, il faut tamiser cette pâte très fluide, dans un tamis de modèle courant; la barbotine ainsi purifiée sera recueillie dans une bassine ou une cuve, bien propre.

(e) Décantation: Cette opération terminée, il faut laisser reposer le melângë-dûrânt 24 heures; on remarque alors que l'argile, plus dense, se dépose, laissant à la partie supérieure du récipient une nappe d'eau pure; cette eau en surplus, sera ôtée avec une petite calebasse.

(f) Raffermissement: La pâte encore molle sera mise à raffermir, comme dans Ie~procede~de~préparation à sec, sur des plaques de contreplaqué ou de plâtre.

La suite des opérations, malaxage et conservation des argiles, sera poursuivie comme cela a été expliqué dans la rubrique: préparation à sec.

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4. Recommandations - Rappel

(i) Utiliser de préférence des argiles naturelles; leur emploi sera plus facile et la qualité de la pâte sera régulière (argiles de marigot ou argiles de carrière);

(ii) Eviter les mélanges d'argiles ou les rajouts de dégraissants qui compliquent les opérations et favorisent les risques d'erreurs dans les dosages;

(Lii) Ne pas utiliser les pâtes argileuses dès leur préparation; un délai de quinze jours de vieillissement sous plastique, améliore leurs propriétés (plasticité, homogénéité) et diminue le risque de pertes au séchage ou à la cuisson.

B. ENGOBES: PREPARATION ET UTILISATION

1. Définition

Les engobes sont des argiles teintées naturellement par des oxydes métalliques; on les trouve en grandes quantités dans tous les points du globe; on les extrait comme les argiles de poterie, dans des carrières, près des rivières, ou dans les rizières (Madagascar).

Les couleurs des engobes colorées principalement par l'oxyde de fer, sont de teintes chaudes: crèmes - ocre - brique - brun, mais la gamme est très variée; elle va du blanc (argiles pures: kaolin) au noir le plus intense. Rarement on rencontre des couleurs gris, gris bleu (Amérique centrale).

2. Préparation des engobes

On utilise le même procédé que pour la préparation des argiles en barbotine:

(i) Préparation à sec

- laisser bien sécher les différents blocs de produits argileux; - broyer ces blocs très finement, en les pulvérisant avec un marteau; - tamiser la poudre dans un tamis rond de modèle courant; - récupérer la poudre dans une bassine en plastique propre; - verser cette poudre dans un récipient contenant une certaine propor­tion d'eau;

- brasser à la main ou avec une batte en bois pour rendre le mélange bien homogène;

- la barbotine obtenue doit avoir la consistance d'une crème liquide; - laisser reposer 24 heures et récupérer le produit dans des boîtes en plastique bien étanches, pour le stockage;

- marquer la référence de 1'engobe pour chaque boîte.

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(ii) Preparation en barbotine

- laisser bien sécher les blocs d'argiles colorées; - broyer très finement ces blocs bien secs, avec un marteau; - récupérer la poudre et la mélanger à une certaine quantité d'eau pour obtenir une barbotine fluide;

- remuer pour faciliter le mélange et laisser reposer 24 heures pour que l'argile soit bien dissoute dans l'eau;

- brasser énergiquement pour obtenir un liquide homogène et onctueux ayant la consistance d'une crème liquide;

- tamiser cette barbotine dans un tamis rond de modèle courant; - récupérer la barbotine dans une bassine propre et la stocker dans des boîtes en plastique bien étanches.

3- Procédé de coloration des engobes

Dans le cas fréquent, ou l'on ne peut extraire des argiles teintées naturel­lement, on peut reconstituer artificiellement toute une gamme de couleurs en rajoutant des oxydes colorants à de la barbotine blanche.

. Formules de coloration des engobes

- bleu - bleu foncé - bleu clair

- bleu vert

- bleu violet - vert moyen - vert franc - gris clair

- gris bleu

- jaune ciair

- jaune foncé

- brique - brun

- noir

= argile blanche

+

+

5 % 10 à 10 %

5 % 5 % 15 %

%

%

d'oxyde de cobalt 15 % d'oxyde de cobalt d'aluminate de cobalt d'oxyde de chrome d'oxyde de cobalt de silicate de cobalt d'oxyde de cuivre d'oxyde de cuivre de Chromate de fer d'oxyde de fer d'oxyde de cobalt

15 % d'oxyde d'antimoine 15 % d'oxyde de plcmb

10 % d'oxyde d'antimoine 10 % d'oxyde de plomb

10 à 15 % d'oxyde de fer 5 à 10 % d'oxyde de cobalt

3 % d'oxyde de fer 2 % d'oxyde de cobalt 2 % d'oxyde de manganèse

Utilisation des engobes

(i) Propriétés du support

Le décor aux engobes doit se faire riguoureusement sur des poteries ou des céramiques encore vertes; c'est-à-dire que les objets à décorer ne doivent être trop mous; car dans ce cas, il y aurait risque de déformation au cours de la pose du décor, ou pendant les manipulations de ces objets; ils ne doivent pas non plus être trops secs, car dans ces cas, les engobes ne se fixeraient pas sur le support et écailleraient en se désagrégeant au cours du séchage, ou de la cuisson. Il faut donc utiliser impérativement des supports déjà fermes, mais non trops secs, ayant l'aspect du cuir mouillé.

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(ii) Pose des engobes

Le décor aux engobes se fait au pinceau ou à la brosse souple. Dans le cas où il s'agit de décors très simples: (décors uniformes ou bandes de décors polychromes) ces décors peuvent se faire directement sur la pièce.

Pour plus de facilité et une meilleure pose du décor (bandes plus régulières, couleurs plus homogènes), il est préférable d'utiliser une tournette de décoration.

Pour des décors plus élaborés (motifs détaillés, sujets diversifiés). Il est recommandé de faire une ébauche préalable du décor sur le support, on peut le faire soit avec la pointe d'un crayon bien taillée, soit avec la pointe d'un couteau; il faut éviter de trop appuyer, afin de pouvoir corriger un trait mal exécuté, et de ne pas inciser trop profondément le support encore malléable.

Le décor lui-même se fera, soit avec des pinceaux bien effilés pour de petits décors ou des filets, soit avec des brosses plates très souples pour des grandes surfaces à décorer, ou par des bandes de décors. Il est conseillé de faire la première couche du décor assez liquide, pour permettre un bon étalement de la couleur et bien suivre le contour du dessin.

Car si cette première couche était trop épaisse, elle ne permettrait pas de suivre parfaitement les contours et le dessin ne serait pas net. Pour la seconde couche, et éventuellement une troisième épaisseur, on doit utiliser ces engobes avec une consistance plus épaisse. Lorsque le décor est achevé, il faut bien contrôler la pièce, pour éliminer toute imperfection ou bavure de la couleur.

(iii) Brunissage

Cette opération consiste à polir la pièce engobée en la frottant délicate­ment avec un galet de rivière au grain très fin; ce procédé complète le décor en donnant à la poterie un bel aspect velouté; de plus il permet d'imperméabiliser la pièce, le frottement formant une mince pellicule de décor lisse et non poreux.

Il est recommandé de faire ce polissage en deux étapes:

- Lorsque la pièce décorée aux engobes est toujours "verte", on procède à un premier polissage léger pour bien fixer le décor sur le support ; il ne faut surtout pas trop appuyer, pour éviter d'enlever la couche du décor; il faut frotter par petits coups réguliers, toujours dans le sens des lignes du décor, pour ne pas risquer de faire des bavures d'une couleur sur une autre ; de temps en temps, il faut nettoyer le galet sur lequel les engobes peuvent se fixer et gêner le polissage.

- Lorsque cette première phase de polissage est achevée, on laisse sécher la pièce dans un endroit humide et sans courants d'air, pour que le séchage soit lent et uniforme (dans une cave, de préférence).

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Avant même que la poterie soit complètement sèche, on polit une seconde fois, toujours par petits frottements réguliers, mais en appuyant plus fortement. Cela permet de fixer définitivement le décor sur son support; on remarque alors que le décor poli devient plus brillant; lorsque l'opération est complètement terminée, on contrôle si la pièce n'a pas de défauts (début de fêlures ou imperfec­tions dans le décor); après cela, on l'entrepose dans le séchoir, où il est forte­ment conseillé de laisser sécher très lentement; ces pièces ne pourront être cuites que lorsqu'elles seront parfaitement sèches.

Pour la cuisson des engobes, il est également recommandé de placer les pièces dans le four, avec beaucoup de douceur, pour ne pas les ébrécher ou rayer le décor. La cuisson elle-même sera très lente au début, avec un long palier de petit feu (deux heures au moins). Le défournement se fera également avec beaucoup d'attention, pour ne pas choquer les pièces et risquer de les rompre.

Cette méthode de décors aux engobes est très recommandée aux potiers, car elle présente l'avantage d'être très bon marché (la matière première est abondante) et se trouve sur place. D'autre part, il suffit d'une seule cuisson (entre 850 et 950°C) pour obtenir un produit de bonne qualité, très original. La cuisson peut se faire dans des fours traditionnels; mais pour une température homogène et de bon niveau, il est préférable de cuire dans des fours fixes, en brique. Divers modèles de fours ont reproduits sur une fiche technique complémen­taire .

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C. EMAUX ET GLACURES - FORMULES DE BASE

Température des fusions

850° - 900° C

850° - 900° C

880° - 900° C

900° - 920° C

900° - 920° C

Composition

65 % = minimum 20 % = sable fin 10 % = kaolin 3 % - oxyde de cuivre 1 % - oxyde de manganèse 1 % - oxyde de fer

100 %

75 % = minimum 24 % = sable fin 1 % = oxyde de chrome

100 %

+ 4 % à 8 % d'oxyde de cobalt •> + 5 % à 15 % d'oxyde de cuivre A

56 % - minimum 44 % = sable fin

100 %

48 % = minimum 28 % = sable fin 18 % = kaolin 6 5& = chaux

100 %

48 % = minimum 26 % = sable fin 18 % - kaolin 8 % - chaux

100 % + 10 % d'oxyde d'étain

Remarques

Aspect de la glaçure = vert bronze

Aspect de la glaçure = vert pâle

glaçure bleue glaçure verte

Glaçure transparente

Glaçure transparente

Email blanc opaque

Cet émail peut être coloré par 3 % d'oxyde métallique

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Température des fusions

940° - 960° C

940° - 960° C

940° - 960° C

940° - 950° C

960° - 980° C

Composition

58 % = céruse 19 % - sable fin 18 % - albite

3 7° = blanc d'espagne 2 7o = argile

100 %

55 7° = céruse 20 % = albite 18 % = sable fin 5 7" = blanc d'espagne 2 % = oxyde de zinc

100 %

+ 5 % = oxyde d'étain •*

48 % = céruse 21 % = sable fin 20 7o = albite 6 % = colémanite 3 % - blanc d'espagne 2 % = kaolin

100 %

40 % - albite 25 7° = colémanite 18 % = sable fin 12 7° = carbonate de baryum 5 % = oxyde de zinc

100 %

58 7° - oxyde de plomb 28 7° = barbotine blanche 14 % - sable fin 100 7°

Remarques

Glaçure transparente:

Cette glaçure devient opaque si elle est épaisse.

Albite: minéral du groupe des feldspaths

émail blanc opaque

Glaçure claire et brillante.

Colémanite: minéral naturel contenant du calcium et bore

Glaçure mate et velouté

Glaçure transparente.

Email blanc opaque

RAPPEL IMPORTANT: Tous ces émaux ou couvertes utilisent comme fondant, de l'oxyde de plomb - l'oxyde de plomb étant un produit toxique,

ces émaux ou couvertes pourront être utilisés sur des céramiques à usage décora­tif. En aucun cas, ils ne devront être utilisés sur des poteries à usage utili­taire: assiettes, tasses, bols, etc.

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D. EMAILLAGE PAR TREMPAGE

1. Préparation du bain d'émail

Le procédé de préparation du bain est identique, qu'il s'agisse d'émaux, ou couvertes de toutes natures. Les quantités du produit préparé seront fonction du nombre et du volume des pièces à émailler; il faut doser le volume du bain en fonction de son utilisation immédiate; car au contact de l'air, le bain d'émail tend à se dénaturer, et son utilisation tardive rend l'émail poudreux et bien plus fragile à manipuler; ainsi la pose du décor au pinceau devient extrêmement difficile.

Procédé de préparation du bain

- Utiliser une bassine ou un seau en plastique, propre; - Remplir la moitié du récipient d'eau; - Verser lentement la poudre d'émail sur l'eau et brasser avec une spatule pour activer le mélange;

- Continuer cette opération jusqu'à obtenir une pâte liquide; - Laisser reposer 24 heures pour permettre la dissolution de toutes les particules solides;

- Brasser à nouveau avec la spatule, ou mieux avec la main (protégée par un gant de caoutchouc), pour obtenir une pâte bien onctueuse;

- Tamiser sur une bassine très Dropre ce mélange, en utilisant un tamis de modèle courant, lui-même propre et en très bon état ;

- Laisser à nouveau reposer 24 heures le bain, et bien couvrir le récipient pour éviter la chute de poussières ou autres impuretés.

2. Sélection des pièces à émailler

Pour faciliter les opérations d'émaillage par bain, il est recommandé de choisir des pièces ayant un même volume, tout au moins des hauteurs similaires; cela pour permettre un meilleur remplissage du four. La quantité de pièces choisies, correspondra à un volume global proche de la capacité du four.

Ce choix terminé, il" faut laver énergiquement ces pièces, intérieur comme extérieur, bien rincer et laisser sécher; cette opération est indispensable-pour obtenir un émaillage net et sans souillures.

3. Emaillage

La densité du bain ne peut être calculée à l'avance; car celle-ci dépend de nombreux facteurs tels que: types d'argiles, porosité du support, couleur de la pâte ou effets recherchés; seule une bonne expérience permet de bien en maîtriser l'utilisation.

En règle générale, il est préférable de procéder à une immersion et retrait assez rapide dans un bain relativement dense, plutôt que de plonger la pièce trop' longuement, dans un bain léger.

Durant toute Uopération, il faut remuer le bain à la spatule, très lente­ment pour obtenir un mélange homogène et sans bulles d'air.

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L'émaillage peut se faire soit à la main, soit de préférence avec une pince à émailler. L'utilisation de la pince permet un émaillage plus propre et sans la trace des doigts sur les pièces.

Procéder

- Plonger entièrement la pièce dans le bain d'émail en évitant les éclabous-sures; puis la retirer progressivement en la retournant sur le bain pour évacuer le trop plein d'émail ; et la déposer délicatement sur une planche propre.

- Renouveler ces opérations jusqu'à émaillage complet de toutes les pièces préparées ;

- Laisser sécher et procéder aux retouches (au pinceau) aux endroits où l'émail peut manquer;

- Procéder au débagage, opération qui consiste à nettoyer à la brosse dure, la base de la pièce; cela pour éviter que la pièce ne colle à la plaque d'enfournement en cours de cuisson;

- Ranger sur les planches ces pièces ainsi terminées, par groupes de hauteur et procéder à 1'enfournement.

E. CUISSON DU BISCUIT (four électrique)

1. Enfournement

- Sélectionner des pièces parfaitement sèches.

- Contrôler leur état: supprimer toute pièce fendue, ébréchée, ou déformée.

- Grouper ces pièces par hauteur et faire un choix correspondant au volume du four.

- Vérifier l'état de propreté du four et plus particulièrement de la sole: enlever les débris de réfractaire ou de pièces cassées, gratter les coulures d'émaux.

- Poser sur la sole les supports du premier étage de plaques d'enfournement en commençant par le fond du four; remplir les espaces compris entre les supports de pièces, ou groupes de pièces à cuire ; opérer très doucement, pour ne pas ébrécher ces produits encore très fragiles; choisir si possible ces objets d'une même taille, mais d'une hauteur toujours inférieure à celle des supports; laisser un espace de 2 cm environ entre chaque empilement de pièces, pour permettre une meilleure ventilation en cours de cuisson.

- Achever le remplissage de la sole et poser avec beaucoup de soins les plaques d'enfournement sur leurs supports; bien s'assurer de la stabilité de l'ensemble; ne jamais utiliser des plaques fendues, pour éviter tout risque d'effondrement local.

- Renouveler les mêmes opérations pour le remplissage de chaque étage de produit à cuire; s'assurer du bon emplacement des supports, toujours dans le même axe vertical, pour une bonne stabilité des plaques.

- Laisser un espace vide sur la plaque proche du regard du four, pour la pose des montres fusibles qui permettront le contrôle de la cuisson.

- Continuer l'enfournement jusqu'à remplissage complet du four, mais en laissant un espace d'au moins 10 cm entre le haut des pièces du dernier étage et la voûte du four, pour assurer une bonne circulation de la chaleur et obtenir ainsi une cuisson plus homogène.

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- Poser les montres fusibles dans leur support, sur la plaque, face au regard, contrôler leur bon emplacement avec une bougie ou une lampe électrique, mettre toujours deux montres ; la première plus fusible servant de témoin de pré-cuisson, la seconde permettant le contrôle réel de la température finale de cuisson.

- Refermer doucement la porte, en vérifiant qu'aucune pièce à cuire n'est en contact avec le réfractaire de cette porte.

2. Cuisson

- Ouvrir le registre de la cheminée au maximum.

- Ouvrir les registres de la sole au maximum.

- Mettre le four en marche, sur le point: petit feu - la durée du pré­chauffage pouvant varier selon le volume des pièces à cuire, ou en fonc­tion de la charge du four :

. Une heure de petit feu pour de petites pièces

. Deux heures de petit feu pour des pièces volumineuses ou épaises.

- Mettre le rhéostat sur la position = grand feu après le temps prévu de pré-chauffage, durant toute la cuisson les registres de la sole et de la cheminée resteront ouverts pour permettre l'évacuation des gaz et de la vapeur d'eau dégagée par les produits en cuisson.

- Contrôler le compteur électrique, toutes les heures, pour s'assurer de la régularité de la cuisson (utiliser à cet effet les fiches de contrôle de cuisson).

'- Surveiller la position des montres témoins, en fin de cuisson, lorsque l'intérieur du four devient rouge clair.

- Arrêter la cuisson dès que la montre de base est à demi incurvée.

- Laisser refroidir très lentement, jusqu'au lendemain; ne jamais ouvrir la porte au four très chaud = (plus de 300°C), cela pour éviter:

a) un risque de casse des pièces, parfois très important b) la désagrégation rapide du réfractaire du four.

3. Défournement

- Procéder au défournement en commençant par enlever les pièces situées dans la partie haute du four, mais en procédant étage par étage.

- Contrôler chaque pièce en éliminant les produits cassés, fendus ou ébréchés.

- Ranger les pièces en bon état par groupes, les enregistrer sur les fiches techniques spécifiques et les entreposer dans le dépôt du biscuit.

Remarques

La cuisson des décors aux engobes utilise le même procédé que la cuisson du biscuit; aussi peut-on par mesure de facilité, mélanger dans une même cuisson, biscuit et engobes. Toutefois, les pièces décorées aux engobes nécessitent un soin tout particulier, ainsi faut-il éviter l'empilement de ces pièces afin d'éviter la dégra­dation de ces décors très fragiles avant la cuisson.

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CUISSON DES EMAUX (four électrique)

Enfournement

- Sélectionner les pièces émaillées par groupes de hauteur et faire un choix correspondant au volume du four.

- Ouvrir la porte du four et bien vérifier la propreté de la sole; au besoin nettoyer en enlevant tous les débris qui pourraient endommager les pièces à cuire en s'amalgamant à l'émail, durant la cuisson.

- Placer les colonnes d'enfournement sur la sole, pour la mise en place du premier étage des plaques d'enfournement.

- Commencer la pose des pièces à cuire sur la sole, en débutant par le fond du four; opérer avec beaucoup de douceur dans les mouvements pour ne pas choquer ces pièces encore très fragiles; bien vérifier qu'aucune pièce ne se touche et laisser un espace d'environ 2 cm entre elles, pour une meil­leure ventilation durant la cuisson.

- Choisir si possible des pièces d'une même hauteur pour un meilleur remplis­sage du four; bien s'assurer que la taille de ces pièces soit toujours inférieure (un cm au moins) à la hauteur des supports; sinon après cuisson ces pièces resteraient collées à la plaque et seraient donc irrécupérables.

- Après le remplissage de la sole, poser délicatement les plaques d'enfourne­ment sur les supports, en contrôlant la bonne stabilité de ceux_-ci; véri­fier encore qu'aucune pièce à cuire ne soit en contact avec les colonnes ou plaques d'enfournement.

- Avant toute utilisation de ces plaques, s'assurer du bon état de celles-ci: toute plaque fendue ou déformée sera systématiquement écartée (risque de casse et d'écroulement des étages).

- Renouveler les mêmes opérations, étage par étage, jusqu'à remplissage complet du four; vérifier que les supports de plaques soient toujours dans le même prolongement vertical, afin d'assurer une bonne stabilité de 1'ensemble des étages.

- Pour permettre une meilleure ventilation et assurer une plus grande homo­généité de la cuisson, il est recommandé de laisser un espace d'au moins 10 cm entre le haut des pièces à cuire du dernier étage et la voûte du four.

- L'enfournement terminé, poser les montres fusibles sur leur support et bien les placer, face au regard; contrôler leur position avec une bougie ou une lampe électrique. Tout comme pour la cuisson du biscuit, il est recommandé de mettre deux montres:

(1) la montre indiquant le degré de cuisson de l'émail; (2) la montre, plus fusible qui sert de témoin de pré- cuisson.

- Refermer délicatement la porte, en vérifiant qu'aucune pièce émaillée soit en contact avec le réfractaire du four.

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2. Cuisson

- Ouvrir la cheminée au point maximum.

- Ouvrir les registres de la sole, au maximum.

- Mettre le four en marche, directement sur le point = grand four.

- Fermer la cheminée et les registres de la sole, une heure après le début de la cuisson; car les gaz et la vapeur d'eau contenus dans le four auront été éliminés.

- Contrôler le compteur électrique toutes les heures, pour s'assurer de la bonne marche de la cuisson (utiliser les fiches de contrôle de cuisson).

- Surveiller en fin de cuisson la position des montres témoins (lorsque l'intérieur du four est déjà'rouge clair).

- Arrêter la cuisson dès que la montre de contrôle est à demi-incurvée.

- Laisser refroidir le four jusqu'au lendemain.

- Ne jamais ouvrir la porte à four très chaud (plus de 300°C) pour éviter les fêlures ou même 1'éclatement des pièces cuites, et pour ne pas dété­riorer prématurément le réfractaire du four.

3. Défournement

- Procéder au défournement avec beaucoup d'application, sans excès de précipitation, en commençant par retirer les pièces situées dans le haut four, il faut défourner étage par étage, en enlevant délicatement les plaques vides et les colonnes d'enfournement ainsi libérées.

- Au sortir du four, chaque pièce sera contrôlée, afin de dépister toute trace de fêlure ou tout point de collage entre deux pièces ou entre une pièce et le réfractaire.

- Le rangement de ces pièces dans le dépôt prévu à cet effet se fera après enregistrement sur les fiches de contrôle, spécifiques.

Remarques

En règle générale, pour obtenir une température de cuisson plus homogène, il est recommandé:

(a) de mettre les pièces de hauteur moyenne, sur la sole,

(b) de mettre les petites pièces dans la partie médiane,

(c) de mettre les grandes pièces dans la partie haute du four.

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- 60

-

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-

Coupes de divers modèles de fours en briques (à bois)

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IV. FICHES TECHNIQUES DE TRAVAIL

A. ANALYSE DES PATES PLASTIQUES

N° REF.

NATURE :

TYPE:

Date:

ARGILE KAOLIN DEGRAISSANT

PRODUIT DE MARIGOT PRODUIT DE CARRIERE

LOCALISATION :

ACCES: FACILE

EXTRACTION: FACILE

DIFFICILE

DIFFICILE

PERIODE : TOUTE L'ANNEE

VOLUME DU GISEMENT:

COMPOSITION : PURE

MODE D'UTILISATION: NATURELLE

IMPORTANT

AVEC IMPURETES |

~1 EN MELANGES

SAISON SECHE

MOYEN I LIMITE

CONSISTANCE AU FAÇONNAGE: PATE MOLLE

PROPRIETES :

RETRAIT :

CUISSON:

PLASTICITE : BONNE

PATE SEMI-DURE

MOYENNE

BARBOTINE

FAIBLE |

COULEUR: A SEC EN BISCUIT

AU SECHAGE

EFFETS DU RETRAIT:

A LA CUISSON

NULS i

TOTAL

TEMPERATURE: BISCUIT 19

DEFORMATIONS

ENGOBES ! °Ci

FELURES

EMAUX I"

COMPORTEMENT A LA CUISSON: BON DEFORMATIONS FELURES

TESTS AUX ENGOBES: BON

TEST AUX EMAUX: BON

MOYEN MAUVAIS

TRESSAILLAGE ECAILLAGE

POROSITE: NULLE MOYENNE GRANDE

GENRE DE PRODUCTION CONSEILLE: MODELAGE

OBSERVATIONS :

TOURNAGE !" COULAGE BARBOTINE

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B. FICHE. D'ATELIER

- 63-

DATE : | I

MODELE: |

N° REF: |

CROQUIS :

DETAIL DE L'OPERATION

TOURNAGE

MODELAGE

MOULAGE

EMAILLAGE

DECORATION

POIDS DE L'ARGILE :

COTES : HAUTEUR HAUTEUR DU COL HAUTEUR DE LA PANSE HAUTEUR DE LA BASE . DIAMETRE . . .' DIAMETRE DU COL DIAM. DE LA PANSE DIAM. DE LA BASE LONG . DE POIGNEE DIAM. DU COUVERCLE HAUTEUR DU COUVERCLE

TYPE D'EMAIL GENRE DE DEC ORS

NOM DE L'EXECUTANT QUANTITE DE

A PRODUIRE

DATE DU CONTROLE:

PIECES CONTROLEES PAR: |

kg

PIECES REÇUES

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C. CONTROLE DES CUISSONS

- 6 4 -

DATE: |

PROCEDE DE CUISSON: ELECTRICITE

GENRE DE CUISSON : BISC UIT |

EMAUX | |

TEMPERATURE DE CUISSON: |

NATURE DES PIECES CUITES:

i BOIS AUTRE | |

D

NGOBES | |

ECORS

HEURE N° SIM-MERSTAT

MONTRES FUSIBLES

TEMPE­RATURE

PETIT FEU

POSITION DU CLAPET

POSITION DE LA

:HEMINEE

KW. COM. ELECTRI­QUE

VOLUME COMBUS­TIBLE

NOMBRE DE PIECES CUITES: PERTES RESTE

OBSERVATIONS :

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- 65 -

D. CALCUL DU PRIX DE REVIENT

DATE:

MODELE :

N° REF.:

|

ARGILE UTILISEE :

FAÇONNAGE :

CUISSON DU

EMAILLAGE

DECORATIO N:

CUISSON DES

COUT DE FAB

SUPPLEMENTS

PRIX CONSEI

i

TOURNAGE kg .... H

TOURNASSAGE H MANIPULATION H

BISCUIT: COUT DE LA CUISSO

QUANTITE DE PIECES CONTENU PRIX DE REVIENT POUR: 1 PI MANIPULATIONS H

COUT DE L'EMAIL- gr. .. MANIPULATIONS: H

COUT DES OXYDES gr. .. MANIPULATIONS: H

EMAUX: COUT D E LA CUISSON

QUANTITE DE PIECES CONTENU-PRIX DE REVIENT POUR : 1 P

MANIPULATIONS: ' H

RICATION DU MODELE:

: PERTES DUES AUX MANIPULAT AMORTISSEMENT DU MATERIEL DIVERS: FOURNITURES, PUBL

LLE: CFA |

COTES : HAUTEUR HAUTEUR DU COL HAUTEUR DE LA PANSE DIAMETRE DIAMETRE DU COL DIAMETRE DE LA BASE LONGUEUR DE LA POIGNEE DIAMETRE DU COUVERCLE HAUTEUR DU COUVERCLE

.. à Fr. ....... le Kg ....

.. à Fr de l'H ...

. . à Fr de l'H ...

. . à Fr de l'H ...

N DU FOUR : | A BOIS | . . .| ELECTRIQUE

ES DANS LE FOUR: ECE . . à Fr de l'H ...

a Fr 1p Kg .. à Fr de l'H ...

. . à Fr le Kg ....

.. à Fr de l'H ...

DU FOUR : A BOIS ... | ELECTRIQUE |

ES DANS LE FOUR: IECE .. à Fr de l'h ...

IONS, SECHAGE, CUISSON 10$ ]Q%

ICITE, ETC 5%

PRIX DE REVIENT.:

MARGE BENEFICIAIRE: %

PRIX TOTAL :

cm .... cm .... cm .... cm .... cm .... cm .... cm .... cm .... cm ....

VALEUR .CFA