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    Georges Dossin

    Les archives pistolaires du palais de MariIn: Syria. Tome 19 fascicule 2, 1938. pp. 105-126.

    Citer ce document / Cite this document :

    Dossin Georges. Les archives pistolaires du palais de Mari. In: Syria. Tome 19 fascicule 2, 1938. pp. 105-126.

    doi : 10.3406/syria.1938.4036

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1938_num_19_2_4036

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_syria_6644http://dx.doi.org/10.3406/syria.1938.4036http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1938_num_19_2_4036http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1938_num_19_2_4036http://dx.doi.org/10.3406/syria.1938.4036http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_syria_6644
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    BIBLIOTHEQUE

    ,' , r

    IFAPO

    Cote:

    LES ARCHIVES

    PISTOLAIRES DU PALAIS DE

    MARI

    (1)

    PAR

    GEORGES DOSSIN

    Depuis

    l'hiver 1933-1934, chaque anne, M,

    Andr

    Parrot conduit Tell

    Hariri, le

    site de l'ancienne

    Mari,

    des

    fouilles

    dont les

    rsultats

    s'avrent

    d'ores et

    dj

    d'une grande importance pour

    notre

    connaissance

    de l'Orient

    ancien*2).

    Au

    cours

    de

    ses

    travaux,

    il

    a

    notamment

    dgag

    un

    vasle

    palais

    demeur

    dans un

    tat de

    conservation remarquable.

    Les

    dimensions de

    cette

    construction sont telles

    qu'aprs

    la quatrime

    campagne

    de fouilles

    (hiver

    1936-1937)

    le dblaiement complet

    n'a

    pu encore tre achev. A ce jour, prs,

    de 230 chambres ou

    cours

    ont

    dj

    t dnombres,

    mais il semble

    qu'elles

    reprsentent

    'seulement

    les

    deux

    tiers

    de la

    superficie totale

    du

    palais.

    M.

    Par-

    rot y

    a recueilli

    une

    riche

    moisson de documents

    intressant

    l'histoire de l'art,

    l'archologie et l'pigraphie ; cette dernire a

    t

    particulirement favorise.

    Il

    a

    retrouv,

    en

    effet,

    dans

    diffrentes

    pices,

    quantit

    de

    tablettes

    cuni

    formes,

    dont il value actuellement le nombre

    plus

    de

    20.000

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    106

    SYRIA

    actuellement

    leur dchiffrement sous l'minente

    direction

    de M.

    Thureau-

    Dangin. De toutes les

    chambres

    qui

    .ont

    livr.

    des

    tablettes,

    une

    place part

    doit

    tre faite

    la chambre

    qui

    porte

    le

    n

    115

    (fg.

    1

    ;

    pli

    XIV;

    1).

    C'est

    dans

    cette salle

    que

    fut retrouve la

    plus riche

    collection de textes et cette

    collec

    tione composait en majeure partie de lettres

    W.

    M. Charles-F. Jean et moi-

    mme

    sommes

    occups leur dchiffrement. A la sance du 15 janvier 1937,

    Fig. 1.

    Palais

    de Mari :

    la

    salle des archives (115).

    j'ai lu

    h

    l'Acadmie des Inscriptions et Belles-Lettres

    une communication

    sur les

    premiers

    rsultats du travail ; on en trouvera un rsum dans

    les

    Comptes

    rendus,

    1937,

    pp. 12-20

    (2\

    Je me propose de reprendre ici

    cette

    communic

    ation;

    ais

    en

    Ttayant

    des citations

    de texte

    ncessaires

    et

    en

    l'augmentant

    de

    faits

    nouveaux

    acquis depuis

    le. 15 janvier 1937 (3).

    (J) On

    y

    trouve

    galement

    quelques textes

    de comptabilit. A

    mentionner aussi

    la copie

    d'une

    inscription historique, la

    vrit, fort

    mutile, de Samsi-Adad

    Ier

    et un rituel en

    langue

    accadienne.

    (2) Voir aussi

    G.

    Cojntknau,

    Revue

    gique,

    4937, I,

    p. 169.

    (3) M. Charles-F.

    Jean

    m'a obligeamment

    communiqu

    une

    srie de

    constatations

    qu'il

    a

    faites

    propos de son lot

    et

    qui

    sont

    venues

    ou confirmer ou complter mes donnes. Je

    lui

    en sais le

    meilleur gr.

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    LES

    ARCHIVES PISTOLAIRES

    DU PALAIS

    DE MARI 107

    Le format etJes dimensions des tablettes sont

    trs variables. Les

    plus

    petites, carres, mesurent

    3 cm. de

    ct et

    les

    plus grandes,

    rectangulaires,

    atteignent 15 cm. de longueur sur 10 cm. de

    largeur.

    La

    plupart des docu

    ments

    comportent

    de 20

    30 lignes certains dpassaient la

    centaine. Il

    importe de

    remarquer

    que l'tat de

    conservation des

    tablettes est en raison

    inverse

    de leurs

    dimensions, les plus petites

    tant demeures

    intactes, les plus

    grandes ayant

    t

    endommages

    ou

    mises en pices (pL XV, 1 3). L'avenir

    dira

    si, parmi

    les nombreux fragments, il s'en trouve

    qui

    puissent tre rap

    ports

    et reconstituer

    la

    tablette originale en tout

    ou

    en partie.

    Pour l ins

    tant, il

    faut

    bien constater que les

    destructeurs

    du

    palais

    se sont acharns

    mettre en

    pices

    les archives,

    qui

    paraissaient

    avoir

    t

    classes

    par

    paniers et par

    anne

    (*>, et que, seules,

    les

    tablettes de petit format ont

    chapp

    leurs

    coups.

    La littrature cuniforme possde

    une

    importante

    collection de lettres de

    la premire

    dynastie babylonienne qui

    sont

    en

    majeure

    partie

    des

    lettres

    prives. Elles ont t

    crites souvent dans

    une

    cursive rapide et parfois relche

    et il n'est pas

    rare d'y

    relever des fautes telles que omissions de signes, de

    mots

    et mme

    de

    lignes entires, dittographies, erreurs

    de

    signes, corrections.

    Rien

    de

    pareilvdans

    nos

    textes,

    qui

    sont,

    au

    contraire,

    d'une

    criture

    nette

    et

    sre;

    les

    fautes y sont

    rares. On

    se rend compte,

    en les dchiffrant, qu'ils

    ont t crits

    par

    des

    scribes

    de chancellerie choisis

    parmi les meilleurs

    -calmes

    du

    moment: Si les

    hommes

    et le temps ne les

    avaient endommag

    esertaines tablettes pourraient

    passer

    pour

    des

    modles

    de

    calligraphie

    cuniforme. Notons

    aussi

    que

    chaque

    scribe

    possde

    son type

    d'criture

    personnel, sa

    main , et

    que cet

    indice pigraphique interviendra

    ventuel

    lementors d'un essai de

    regroupement

    des

    fragments.

    Le

    syllabaire

    cuniforme

    utilis dans

    les

    archives pistolaires

    de

    Mari

    ne

    s'carte gure de celui

    des

    lettres de la premire dynastie babylonienne. On

    rencontre

    seulement

    le

    signe BE employ avec

    la

    valeur

    s,Jn

    signe

    AB

    avec

    la

    l1) J'ai retrouv,

    en effet, dans mon lot deux

    pisan

    (=

    GI

    PISAN) tup-pa-a-tim sa

    wa-ar-di

    petites

    tablettes,

    de forme carre, perces

    la

    sa

    Zi-im-ri-li-im panier de

    lettres

    des

    ser-

    base

    de deux trous, qui

    avaient

    servi au pas- viteurs de Zimrilim

    et,

    au

    revers, la

    men-

    sage du lien

    d'attache (pi.

    XV,

    4

    c).

    Elles

    tion du mois, du jour et de la 32e anne de

    portent chacune sur la face la mention : Hammurapi : MU ugnim s-nun-na.

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    SYRIA

    valeur

    is,

    iz ou mme

    is,

    le

    signe US avec

    la valeur

    wf,

    le signe PI

    avec

    les va

    leurs

    yi,

    yu

    et peut-tre ya,

    comme dans le syllabaire des lettres d'El

    Amarna:

    La

    langue accadienne

    dans

    laquelle

    les

    lettres

    sont

    rdiges

    ne

    prsente

    que

    de lgres particularits

    dialectales

    (1). Le vocabulaire ne diffre pas essen

    tiellement

    de celui des lettres de la

    premire

    dynastie babylonienne. C'est

    peine

    si

    on

    y relve quelques mots

    de caractre

    smitique

    occidental,

    tels

    que

    hasrum

    parc moutons (cf. hbreu isn), hamqum plaine,

    valle

    ,

    (cf. hbreu

    pay),

    almnum (3)

    veuve

    (cf.

    hbreu ]^)^)-

    Le

    mot

    sbum

    homme, soldat

    apparat

    souvent

    au

    gnitif

    sing, sous

    la forme sa-ba-i-im,

    qui

    suppose

    un nominatif

    *sab'um

    (cf.

    hbreu

    n?).

    Dans

    les

    lettres de

    teneur

    politique,

    on

    rencontre

    frquemment

    l'expression

    imrhayari qatlu(m).

    Les deux termes qui

    la composent sont absents du

    voca

    bulaire accadien, mais ils figurent l'un et l'autre dans le vocabulaire

    hbreu

    :

    le

    verbe qatlu(m) correspond

    biajD

    tuer

    et

    le

    substantif hayaru(m), que

    le

    dterminatif imr(um)

    ne

    dsigne

    comme

    un animal de l'espce

    asine,

    n'est autre que l'hbreu ts non . Le terme hayaru(m) est le plus souvent crit

    imrha-a-ra-am

    (pi.

    imrha-a-ri-i)

    avec

    ou sans dterminatif, mais la variante

    imra-ia-ra-am

    en prcise

    la

    lecture,

    et elle confirme en mme temps le rap-

    prochement

    avec

    l'hbreu

    *r>y.

    L'expression

    imrhayari

    qatlu(m)

    tuer

    les

    nons

    dsigne le sacrifice qui

    accompagnait

    et consacrait les serments d al

    liance,

    comme

    il ressort des deux passages suivants :

    (16)

    na-as-pa-ar-tam arwii-tam a-na

    Bi^na-Istar

    as-pu-ur Bi-na-Vstar ki-im

    i-pu-ul \um-ma-a-mi it-ti Qar-ni-li-im imrha-a-ra-amcq-tu-ulinani4s

    ilnimes

    (20)

    a-na-ku a-jna Qar-ni-li-im ki-im aq-bi |

    um-ma

    a-na-ku-ma sum-ma a-na Zi-im-

    ri-li-im

    um-ma-na-ti-su tu-q-al-la-al a-na-ku a-na

    be-el a-wa-ti-ka a-ta-ar.

    J'ai envoy ce message Bina-Istar. Bina-Istar

    m'a

    rpondu comme il

    suit :

    J'ai

    tu

    l'non

    avec

    Qarnilim et

    par

    le nom des dieux voici ce

    que

    j'ai

    a dclar Qarnilim :

    si

    tu pches contre Zimrilim et ses armes, je me tour-

    ce nerai du

    ct

    de ton adversaire.

    (l)

    Plusieurs

    d'entre

    elles.

    ont dj

    t rele- tudes smitiques,

    1937,

    fasc. 3, p. 97

    ss. ;

    ves par M.

    Thuueau-Dangin

    dans les notes Mlaphonie Vam > Vem dans les lettres de

    qui accompagnent la lettre publie par

    lui Mari,

    dans Revue d'assyriologie, XXXIV (1937),

    dans

    la

    Revue d'assyriologie, XXXIII

    (1936), p. 169 ss.

    p.

    171 ss.

    -Voir aussi

    les articles de Ch.-F. Jean, (2)

    L'accadien possde

    seulement la

    forme

    La langue des lettres de Mari, dans Revue des

    fminine

    almattum.

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    LES

    ARCHIVES PISTOLAIRES

    DU PALAIS

    DE MARI 109

    Dans

    une lettre qu'il envoie

    Zimrilim,

    son

    matre,

    Bannum lui

    recom

    mande

    de

    veiller sur

    sa scurit

    au cours

    du

    voyage qu'il

    compte

    entre

    prendre.

    Il

    lui

    donne

    notamment

    le

    conseil

    que

    voici

    :

    (21)

    a-na a[b]-bi-e I-da-ma-ra-azhi

    [A-du-na]-ilAdad su-pu-ur-ma

    | a-na se-

    ri-ka

    li-[i]l-H-kii-nim-ma

    ha-a-ra-am

    sa sa-li-mi-im

    qu-tu-ul-ma it-ti-su-nu

    i-sa-ri-

    is

    du-b[u-u]b

    j awli 16*

    su-nu-ti

    i-na qa-ti-ka sa-ba-at |

    (25)

    na-wu--ka i-na

    ha-al-

    si-su-nu sa-ak-na-at

    mrime* si-ip-ri-ka a-na se-er

    A-du-na-ilAdad lu ka-ia-an |

    pa-

    na-nu-um

    Ia-ah-du-li-im

    i-nu-ma a-na

    ma-tim

    m-a-ti i-la-ku

    a-na

    ab-bi-e

    I-da-ma-

    ra-az qi-sa-tim i-q-es-ma na-wu-su sa-al-ma-at mi-im-ma s-ar-tum

    q-lu-ul-

    tum

    -ul ib-ba-si

    (30)

    ina-an-ma at-ta

    qa-tam

    sa a-bi-ka e-pu-s.

    cris

    donc aux

    Pres

    d'Idamaraz

    et

    Adna-Adad,

    pour

    qu'ils

    viennent vers toi. Tue, ensuite l'non d'alliance et entretiens-toi

    avec eux

    d'une

    manire satisfaisante.

    Prends ces gens

    dans

    ta main, (25)

    car tes

    cam

    pements (?) sont situs sur. leur territoire. Que tes messagers

    soient

    rguli

    rement (envoys)

    Adna-Adad

    Auparavant, Iahdulim, quand il se rendit

    dans

    ce

    pays, fit

    des

    cadeaux aux Pres

    d'Idamaraz.

    Aussi ses cam

    pements (?)

    furent-ils tranquilles

    ; il

    n'y eut ni

    rvolte

    ni

    faute. (30) Mainte

    nant, ton tour,

    suis

    l'exemple de ton pre

    (1>.

    Parmi les

    termes

    qui

    refltent

    une influence

    smitique occidentale

    plus

    accuse encore, il faut signaler celui de dawidum,

    qui

    est

    videmment

    identique

    pour la forme, au nom du grand roi d'Isral nrr, mais

    qui

    apparat dans

    les

    archives

    de Mari comme nom commun. Il est

    frquemment

    fait allusion dans

    les

    lettres

    et dans

    les

    noms d'annes de rgne de Zimrilim au meurtre du

    dawidum de telle tribu, de

    telle

    ville ou de tel pays. Une anne de Zimrilim est

    appele l'

    anne

    o Zimrilim a

    tu

    le dawidum

    des Benjaminites (2)

    et leurs

    rois (MU Zi-im-ri-li-im da-wi-da-am sa Bn-ia-mi-naJ11 sarrime* -su-nu i-du-ku).

    Une

    autre anne du mme rgne est date du meurtre du dawidum

    d'Elam

    (MU Zi-im-ri-li-im da-wi-da-am

    sa

    E-la-am-tim

    i-du-ku), une

    autre encore

    du

    meurtre du dawidum de la

    ville

    d'Eluhat (MU Zi-im-ri-li-im

    da-wi-da-am

    sa

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

    9/27

    11 0 SYRIA

    E4u~uh-tim i-du-ku).

    Le

    roi

    Qarnilim, dont le nom

    apparat maintes

    fois dans

    la

    correspondance, s'est

    rvolt

    et a

    tu

    le dwidum (ba-ar-tam

    pu-s-ma

    da-wi-da-am i-du-uk).

    Les

    Benjaminites sont

    en

    guerre

    avec

    Zimrilim, mais

    celui-ci sur

    l'ordre de

    Dagan et

    de

    Iturmer a

    tu

    le dwidum

    de

    ses ennemis

    et

    il a

    rduit leurs

    villes en tells et en terres arables ([]-wa qi-bi-it ilDa-gan

    ilI-[t]r~me-er be-li da-wi-da-am sa

    na-ak-ri-su

    i-du-uk-ma

    a-la-ni+su-nu a-na li-

    li-im

    ka-ar-mi-im

    -te-er). Dans

    une

    autre lettre, il

    est

    fait

    allusion

    aux

    musknu

    des

    bords

    de l'Euphrate

    qui

    sont alls au pays

    d'Idamaraz

    aux

    jours

    du dwidum de

    Muhatim

    (i-nu-maW da-wi-di-im sa Mu-ha~timki). D'aprs ces

    diffrents passages, le terme dwidum semble avoir dsign le chef suprme ,

    une.

    sorte de

    grand

    cheikh

    de

    tribu,

    le

    matre

    d'un pays ou

    d'une

    ville.

    Aussi bien est-iL

    surprenant

    de relever

    si

    peu

    d'influences trangres

    dans

    l'accadien

    de cette correspondance

    crite en

    pays amurrite par des princes ou

    des

    fonctionnaires amurrites. Cette absence d'influences

    trangres

    profondes

    sur la morphologie, la

    syntaxe

    et le vocabulaire montre

    quel

    point l acca

    dien 'affirmait

    dj,

    aux temps

    de Hammurapi

    et

    de Zimrilim,

    la grande

    langue de

    communication entre

    les

    multiples pays de la Msopotamie.

    On

    trouve

    dans

    les archives

    du

    Palais

    de Mari des lettres

    qui

    sont envoyes

    de

    Babylonie,

    du

    pays

    d'Esnunak,

    des

    petits

    royaumes

    chelonns

    le long des

    montagnes

    du Zagros, d'Assyrie,

    des villes

    de

    la

    Msopotamie du Nord, de la

    rgion

    de Carkmis et

    du Haut-Euphrate,

    sans

    compter

    celles qui viennent

    des villes du royaume de Mari.

    Les

    tablettes cappadociennes attestent qu'au

    cur mme

    de

    l'Asie Mineure l'accadien tait

    la

    langue

    des affaires; les

    archives

    pistolaires de Mari

    tmoignent,

    de

    leur ct, que,

    ds la

    mme

    poque,

    un

    demi-millnaire

    avant

    les

    temps d'el-Amarna et de Boghaz-Keu,

    l'accadien

    s'tait

    dj

    impos

    dans toute la

    Msopotamie

    et les pays voisins

    comme

    la

    langue

    diplomatique

    par

    excellence.

    La plupart

    des

    lettres

    portent la

    suscription a-na

    be-li-ia

    A mon seigneur ,

    ou

    plus rarement a-na

    be-li-ia Zi-im-ri4i-im

    A

    mon

    seigneur,

    Zimrilim

    ou

    encore a-na

    Zi-im-ri-luim

    A Zimrilim

    ,

    si l'expditeur est

    un

    roi ou

    un

    membre de

    sa

    famille 2). La catgorie

    la

    mieux

    reprsente des

    correspondants

    (*) Noter ici l'emploi de la conjonction (2)

    Cf.

    Thureau-Dangin,

    Revue d'assyriologie,

    intima

    quand

    avec le

    sens de la prposi- XXXIII (1936), p.

    70

    s.

    tion

    originelle

    :

    ina

    mi aux

    jours

    de .

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

    10/27

    LES

    ARCHIVES

    PISTOLAIRES

    DU PALAIS

    DE MARI 111

    du

    rai

    est

    celle de ses serviteurs .. Voici les noms de ceux qui reviennent

    le plus

    souvent

    :

    As-ku-du-um, Ba-ah-di-U-im,

    Da-di-ha-du-un, Ha-li-ha-du-un,

    Ia-rki-im-*ilAdad,

    l-ba-al-pi-il;

    l-tr-sW-du, Ki-ib~riJlDa-gan, La-na-su--um,

    La-^um, Me-ep-\

    tup-

    pa-tim si-na-ti be-li ma-di-is li-q-ul-ma i-na te4-e-em tup-pa-tim si-na-ti | te4-e-em

    Kar-ka-mi-is

    (=

    A

    B)ni

    |

    (15)

    be-li

    li-is

    -s-uh-ma

    |

    [a]-na

    te4-e-em

    Za-al-ma-qi-im

    be-li ma-di-is li-q-ul-ma sa si-tu-lim li-is( AB)-ta-al-ma

    Kihilum, le merhm (5) et Amirum, le -juge, tes

    serviteurs

    du

    Haut-

    Pays, m'ont fait

    porter

    des tablettes.

    Or

    a,

    j'ai scell ces tablettes (10) et je

    les

    ai

    fait

    porter

    mon

    seigneur. Que

    mon seigneur

    prte

    grande

    attention

    la

    teneur

    de ces tablettes et parmi les

    nouvelles de

    ces tablettes (15) qu'il

    mette

    part

    celles

    qui concernent

    Garkmis.

    Que mon matre

    prte

    aussi

    grande attention aux nouvelles qui concernent le (pays de)

    Zalmaqum et

    qu'il

    prenne

    les dcisions

    ncessaires...

    Parmi

    les

    noms de

    destinataires,

    on

    trouve celui de Ia-s-ma-ah-1

    Adad.

    Des lettres lui sont adresses par son pre, ilSamsiSl-ilAdad, par son frre,

    Is-me-1lDa-gan,

    et par ses

    serviteurs

    . Dans

    une tude

    qu'il vient

    de

    consa

    crer

    ce personnage

    (1),

    M. Thureau-Dangin a tabli que ce

    Iasmah-Adad,

    le ddicant

    de

    la

    statue

    Cabane

    ,

    avait

    rgn

    Mari entre Iahdunlim et

    Zimrilim et qu'il

    y avait t install comme

    une

    sorte

    de vice-roi par son pre

    Samsi-Adad

    Ier,

    le puissant roi d'Assyrie. J'ai trouv, depuis, trois passages

    de

    lettres

    qui

    confirment

    cette

    nouvelle

    donne

    chronologique.

    Voici

    d'abord

    un tmoignage

    formel

    de sa royaut.

    En

    parlant

    de

    Iasmah-

    Adad;

    les

    gens de Iarih

    (awlume*

    Ia-ri-ih) dclarent :

    ul-la-nu-\u]m

    *Ia-as-ma-ah-ilAdad sarrim

    be-el-ni

    sarram

    sa-ni-im

    -ul

    ni-di

    A part

    Iasmah-Adad,

    le roi, notre seigneur,

    nous

    ne connaissons pas

    d'autre roi.

    II

    est

    probable

    que le roi Iahdullim, pre de Zimrilim, avait pri de la

    main de ses

    serviteurs

    (2) ; en tout cas,

    il laissait

    des-

    filles en

    bas ge,

    qui

    taient

    devenues

    la

    proprit

    de

    Samsi-Adad,

    comme

    on

    le voit par une

    lettre,

    malheureusement lacuneuse, que celui-ci adresse

    son

    fils, Iasmah-Adad,

    Mari-: sinniUtmartme} Ia-ah-du-ul-li-im

    sa

    ad-di-na-kum sinnilatmartum si-na

    ir-

    ta-bi-e

    Les

    filles de Iahdullim-

    que je t'avais donnes

    ont grandi .

    On

    dit

    mme dans

    laville

    de

    Sagartim qu'

    elles sont

    devenues

    femmes ([s]i-na

    si-in-ni-sa) ; et Samsi-Adad suggre de

    les

    amener

    Subat-Enlil,

    sa rsi-

    (*)

    Revue d'assyriologie,

    XXXIV (1937), p.

    134

    ss.

    (*) Ibid., p.

    137.

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

    12/27

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  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

    13/27

    LES ARCHIVES

    PIST0LA1RES

    DU PALAIS

    DE MARI 113

    dence,

    pour qu'on leur fasse

    apprendre le

    chant

    (na-ru-tam li-sa-hi-zu-

    is]i-n[a-tij).

    Nous

    apprenons

    par

    une

    autre

    lettre

    adresse A

    mon pre,

    Zimrilim

    que celui-ci a d lutter pour reconqurir son trne : [i-n]a-an-na qa-at a-bi-ia

    a-l[am]

    Ma-rihi ik-[su-nd]

    Maintenant la

    main

    de mon

    pre a (re)conquis

    la

    ville

    de

    Mari . Et plus loin :

    a-bi

    a-ia-ab-su ik-\su\-ud-ma a-na {-kusse bit

    a-bi-su

    i-ru-ub

    a-na-ku a-di-ni a-na i?kussm sa a-bi-ia -ul e-ru-ub Mon pre a t

    victorieux

    de ses ennemis et il est

    (re)mont

    sur

    le

    trne

    de la

    maison

    de son

    pre, tandis

    que

    moi je ne suis pas encore (re)mont sur le trne de mon pre .

    Les ennemis auxquels

    ce

    passage

    fait allusion sont

    sans doute les Assyriens,

    dont

    le

    puissant

    roi,

    Samsi-Adad,

    avait russi

    tablir

    sa

    domination

    sur

    le

    Moyen-Euphrate

    en

    installant

    Mari

    un

    de

    ses

    fils,

    Iasmah-Adad. Un autre de

    ses fils, celui

    qui

    devait lui

    succder

    sur le trne d'Assyrie, Isme-Dagan*1',

    gouverne Ekalltim, et. c'est

    de

    cette ville qu'il envoie

    son

    frre Iasmah-

    Adad

    des

    messages retrouvs

    dans

    les

    archives.

    Cette

    seconde

    correspon

    danceoyale prsente donc un grand

    intrt

    en

    raison des

    lumires nou

    velles qu'elle projette la fois sur l'histoire de l'ancienne Assyrie et du

    royaume de Mari.

    Sans compter qu'elle rouvre le dbat

    relatif

    la chronologie

    de

    Hammurapi

    et

    de

    ses contemporains

    et

    qu'elle

    pose

    nouveau

    le problme

    essentiel

    de la valeur historique des listes royales assyriennes et des

    listes

    chronologiques en

    gnral

    (2).

    Le contenu

    des lettres

    prsente

    la plus grande varit.

    Il

    intresse

    autant

    l'histoire

    politique et

    diplomatique de la Msopotamie

    ancienne que les mult

    iples aspects de la vie du royaume et du

    palais

    de Mari. L'attention du

    dchiffreur est

    tout

    d'abord

    retenue par l'abondance

    de la documentation

    que

    cette

    correspondance

    nous

    livre

    sur la gographie de la moyenne et do la

    haute

    Msopotamie. On

    sait

    que notre connaissance

    de

    ces rgions

    est

    demeure

    jusqu'

    prsent l'tat embryonnaire pour le temps de

    Hamrnurapi

    et

    de

    Zimrilim. Or, il n'est pour ainsi dire

    pas de

    lettre qui ne contienne un

    nom

    gographique :

    nom de

    ville,

    de

    pays

    ou de

    peuple. Nous avons

    relev

    actue

    llement plus

    de

    200

    noms nouveaux de

    pays et

    de

    villes. 11 va

    de

    soi

    que

    cette

    importante documentation soulve de multiples problmes de

    localisation et

    I1)

    Ibid.,

    p.

    137. rican Schools

    of

    Oriental Research, n

    6'J

    (*)

    Cf."

    W. F. Albright, Bulletin of the Ame- (fvr. 1933), p.

    18

    ss.

    Syria. XIX. 15

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

    14/27

    114

    SYRIA

    d'identification

    de sites,

    dont

    la

    solution dpendra d'une -lude attentive

    des

    contextes et de la carte (fig.

    2).

    Fig. 2. - Mari et quelques-unes des villes mentionnes dans les archives.

    Nous

    pouvons

    cependant dj reprer

    la

    position approximative

    de

    plu

    sieurs noms- de villes nouveaux. Sur le Moyen-Euphrate (pi.

    XV11,

    1); entre

    Rapiqumet Mari,

    on

    trouve, outre Hit et Harbe,

    dj

    connus, Mulhatn, yb,

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

    15/27

    SYRIA,

    1938.

    *T

    PI. XVII.

    '

    - -A

    I. L'Euphrate en aval de Mari.

    Sur

    la

    rive

    droite, Abou-Kmal.

    V*

    ri~ i

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

    16/27

    LES

    ARCHIVES PISTOLAIRES

    DU

    PALAIS DE MARI 115

    Hanat;

    entre

    Mari et

    Terqa(l) (pi.

    XVII, 2), Zurubbn,

    Samnum, Ilum-Muhik,

    Misln,

    Suprim,

    Hisamta,

    Himarn, Hanna

    ; au del

    de

    Terqa, on rencontre

    la

    ville

    importante

    de

    Sagartim. puis, plus

    au

    nord,

    un

    autre grand

    centre

    Qattunn. C'est daus la

    rgion

    de

    Sagartim

    et de Qattunn qu'il faudra proba

    blement

    chercher

    Dr-Iahdunlim et Dr-Iasmah-Adad.

    Zimrilim reoit de

    nombreux messages

    de la Msopotamie du

    Nord,

    o il

    commande

    ses

    vassaux

    ou

    ses

    gouverneurs.

    Aussi

    y trouve-t-on la ment

    ion de

    nombreuses villes

    : Harrn, Eluhut, Sud, Kahat,

    ]\ahur, Tushim,

    Urgis,

    Asnakkum,

    Hurr,

    Aslah{k),

    Iln-sur, Ahun,

    Karan,

    Sinah, Suruzim, Zalpah,

    Sun, Qatar , Numh.

    Le

    pays

    d'Assyrie

    est

    reprsent

    par

    les villes

    de

    Ninive

    (Ni-nu-wa-aM),

    de

    Subat-Enlil (2>, d'Assur,

    d'kalltim. Puis,

    en

    descendant la

    valle

    du Tigre,

    on

    rencontre

    Rasab, Andariq,

    Tukris,

    Subat-Sin,

    Arrapha,

    Nurrugim, Qab(a)r,

    Mankisum, Situlim, Dr-Ddusa, Esminak, Dr et Suse.

    Si

    nous nous

    tournons vers

    la Babylonie, nous

    trouverons les noms deBaby-

    lone,

    Barsipa,

    Kis, Sippar et

    Larsa.

    Et

    si nous

    ajoutons

    cette

    liste ceux

    de

    Carkmis, de

    Halab

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

    17/27

    116

    SYRIA

    trt gographique

    des

    archives pistolaires

    de Mari dborde

    les

    frontires

    mmes

    de

    la Msopotamie

    (fig. 2).

    Comme noms

    de

    pays,

    nous relevons ceux

    de

    Aman,

    de

    Suhi,

    de

    Malgm,

    de Iamutbal et de

    Idamaraz,

    dj

    connus, mais pas

    tous

    encore

    localiss avec

    prcision. Le pays

    de

    Zalmaqum est chercher

    dans la Msopotamie du nord,

    ceux de

    amhad

    etde

    Imar

    sur le

    Haut-Euphrate,

    celui de Iabliya dans la rgion

    de

    Hit

    et de

    Rapiqum,

    tandis

    que les

    pays

    de

    Kurda et de

    Qatanum taient

    situs, semblc-t-il, dans

    la Msopotamie

    centrale (rgion du

    Habur) w.

    Ces pays

    et

    ces

    villes sont

    aux

    mains

    de

    rois ou de gouverneurs, dont les

    lettres

    nous

    rvlent les noms pour beaucoup d'entre eux.

    C'est ainsi

    qu'

    Terqa,

    Ki~ib-ri-uDa-gan

    est

    gouverneur;

    Sagartim,

    Ia-ki-im-ilAdad

    occupe

    la

    mme

    fonction. Is-hi-ilAdad est

    roi de

    Qatanum,

    Ha-am-mu-ra-pi

    est

    roi

    de

    Kurda;

    As

    W-di-ta-ki-im

    rgne

    Harrn,

    Si-ib-ku-na-nAdad Sad et Su-uk-r-

    Te-su-ub

    Eluhutim. Le

    dpouillement

    et

    l'tude des

    archives permettront de

    dresser

    une liste

    imposante des

    princes

    et

    des

    fonctionnaires

    qui

    ont administr

    les grandes villes de la

    Msopotamie

    aux alentours de

    l'an 2000

    avant J.-C.

    Ces

    villes

    et leurs chefs reprsentent

    l'lment sdentaire de la

    population,

    mais il a toujours

    exist

    sur

    les

    confins de la Msopotamie

    un

    lment nomade

    ou

    demi-sdentaire.

    La

    correspondance

    du

    Palais

    de

    Mari'met

    bien

    en

    lumire

    le conflit perptuel qui met aux

    prises

    le sdentaire, qui possde, et le nomade

    ou le

    montagnard, qui

    n'a

    rien et dsire possder. Les textes cuniformes

    nous

    avaient

    dj livr les noms

    des

    Sut,

    tribu nomade

    qui vivait

    le long de

    l'Eu-

    phrate

    dans la

    rgion

    de Ht

    et

    de

    Rapiqu. A l'Est

    du Tigre,

    les

    populations

    montagnardes des

    Qut,

    des

    Turukk et

    des

    Kakmu reprsentent

    une

    menace*

    dangereuse pour les

    habitants

    de la

    valle. Dans

    la Msopotamie du Nord et

    sur le Moyen-Euphrate, les villes doivent

    compter avec les Habiru,

    les Rabb,

    les

    Ben-ia-mi-na et les

    Ben-Si-im-a-al

    (3>.

    Les

    deux dernires

    tribus

    paraissent

    riens, le roi Salmanasar III (859-8:24)

    se

    croyait

    encore encore oblig de s'arrter a Alep et

    d'y

    offrir

    des sacrifices

    la puissante

    divinit

    du

    lieu.

    Cf.

    Diiorme, Syria, VIII

    (1927),

    p. 31-41 ;

    Thureau-Dangin, Syria, XII (1931), p. 263.

    (J) Cf. W. F. Albright, Bulletin of the Amer

    ican Schools of Oriental Research, n*

    67

    (oct. 1937), p. 27.

    (2 ) Voir ci-dessus, p. 111,

    note

    1.

    (3 ) Les Ben (=

    TUR-MES)

    - ia-mi-n(a) sont

    dsigns comme les enfants du

    Sud

    , par op

    position aux

    Ben-Si-im-a-al, qui sont

    les en

    fants du Nord .

    Il

    s'agit l

    de tribus de

    souche

    smitique

    occidentale, comme l'indiquent les

    lments iamin(a)

    =

    hbreu 'jini et sim'l

    =

    h

    breu SxD7. Le royaume de Sm'al (b

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

    18/27

    LES

    ARCHIVES PISTOLAIRES

    DU PALAIS

    DE MARI 117

    avoir jou un rle important cette

    poque,

    en juger par les frquentes

    mentions qu'en font les lettres.

    Si

    les

    archives pistolaires du

    Palais

    de

    Mari accroissent

    considrablement

    nos

    connaissances

    de la gographie de la Msopotamie ancienne, elles fournis

    sent

    n mme temps

    une documentation

    nouvelle

    non moins

    riche sur

    son

    his

    toire

    politique, histoire sur laquelle

    nous

    ne possdions que

    de

    rares rense

    ignements.

    Les

    relations que

    Zimrilim entretenait avec

    son

    puissant voisin

    de

    Babylonie, Hammurapi,

    nous

    apparaissent sous un

    jour

    entirement nouveau.

    M.

    Thureau-Dangin

    a dj publi

    dans la Revue d'assyiiolo'gie,

    XXXIII

    (1936),

    p. 171 ss., une lettre extrmement vivante, qui

    nous

    renseigne sur la nature de

    ces relations.

    Elle

    est

    adresse

    Zimrilim

    par

    son

    ambassadeur

    auprs

    de

    Ham

    murapi : Ibal-p-el. Aussi bien

    les

    archives ont-elles conserv

    des

    lettres

    adresses par Hammurapi lui-mme

    la cour de

    Mari,

    soit

    Zimrilim,

    soit

    certains de ses

    hauts

    fonctionnaires.

    De

    plus,

    on trouve des mentions trs i

    frquentes

    du grand roi de Babylone dans

    les

    lettres et

    l'on

    se rend

    compte

    qu'il

    occupait la premire

    place

    dans le jeu

    politique

    de l'poque.

    Le fait

    est .

    d'ailleurs attest

    dans

    un passage trs prcieux pour

    nous

    d'une

    lettre

    mal

    heureusement incomplte, o sont numrs, par ordre d'importance,

    les

    monarques

    contemporains

    de

    Zimrilim. Itur-Asdu

    crit, en

    effet,

    dans

    un

    rapport

    qu'il adresse son matre :

    (22)

    as-[s]um

    sa be-li

    a-na sarrnime*

    is-pu-ra-am um-ma-mi

    a-na

    ni-qi Istar

    al-ka-nim

    I sarrnimeS

    a-naSa-ar-ma-ne-ehki -pa-hi-ir-ma a-wa-tam

    ki-im as-ba-s-

    nn-si-im um-ma

    a-na-ku-ma -ul i-ba-as-si

    sarrum sa a-na ra-ma-ni-su-ma da-an-

    nu | (25) wa-ar-ki Ha-am-mu-ra-pi awl Bb-ilihi 10 15 sarrnume* i-la-ku wa-ar-

    ki

    Ri-im-[ilS]in

    awl

    La-ar-saki

    qa-tam-ma

    wa-ar-ki

    I-ba-al-pi-il awl s-nun-nahi

    qa-tam-nia wa-ar-ki

    A-mu-ut-pi-il awl

    Qa-ta-nimhi qa-tam-ma w[cha]r-ki

    Ia-ri-

    im-li-imawl

    Ia-am-h[a-a]dH

    20

    sarrnu

    i-la-ku...

    Au sujet

    de

    ce

    que

    mon seigneur

    a crit aux

    rois

    en ces termes :

    Rendez-

    vous au sacrifice d'fstar , j'ai

    rassembl

    les

    rois

    Sarmaneh et

    je

    les ai

    saisis

    de l'affaire en leur disant ceci :

    II

    n'y

    a pas un

    roi,

    qui, lui tout seul,

    soit (rellement) puissant (25) 10 (ou) 15 rois suivront Hammurapi, le roi

    de Babylone,

    autant

    Rm-Sin, le roi de Larsa,

    autant

    Ibal-p-el, le roi de.

    counu par les inscriptions phniciennes de

    est

    donc trs probablement

    le

    royaume

    du

    Sindjirli et par les inscriptions

    cuniformes,

    Nord

    .

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

    19/27

    11 8 SYRIA

    Esnunak,

    autant

    Amt-p-el, le

    roi

    de Qatanum

    ;

    20 rois

    suivront

    Iarimlim,

    le roi

    de

    Iamhad... .

    Une

    autre

    lettre

    d'un

    correspondant

    de

    Zimrilim

    nous

    rvle

    le

    texte

    d'une

    sorte

    d'alliance dfensive

    que

    Rm-Sin propose Hammurapi.

    A-na be-li-[ia]

    qi-bi-[ma]

    | nm-ma

    Ia-ri-[im-ilAdad (?)]

    | su-ut T-ah-e-li-ma-

    a-tim [ ]

    j (5)

    wardu * [ ]-bu^[ Ha-am-mju-ra-pi

    sa

    is'-tu []mimi

    ma-du-tim a-na

    Ma-as-ka-an-sa-pi-ir

    sa-ap-ru a-di-ni -ul i-tu-ru-nim j tRi-im-

    llSin

    a-na se-er Ha-am-mu-ra-pi

    |

    (10)

    ki-a-am is-pu-ra-am

    um-ma-a-mi

    sa-bi i-na

    ma-ti-ia pa-hi-ir sa-bu-um i-na ma-t[i-ka] lu- pa-hi-ir [s ]um-maawl na-

    knim a-na se-ri-[ka]

    (15)

    pa-nam is-ta-ak-ka-nam sa-bi h-MA-TliR-HA

    i-ka-as-sa-da-ak-ka

    \u]

    sum-ma

    av3llnakrum

    a-na

    se-ri-ia

    pa-nam

    is-ta-ak-nam

    sa-

    bu-ka

    {-

    MA-TUR-HA-ka

    (20)

    li-ik-su-da-an-ni an-ni-tam Ri-im-ilSin a-na

    Ha-am-mu-ra-pi

    is-pu-ra-am a-di-ni

    sa-bu-su-nu -ul in-ne-mi-d[u-n'tm]

    [te4~e]m-su-nu ga-am-r[a-am] (25) a-na se-er be-li-i[a] | -ul as-pu- r[a-am\.

    A

    mon seigneur

    dis ceci : Ainsi

    parle

    Iarim-[Adad (?)] :

    Les

    gens

    de

    Tb-

    eli-mtim...(5) et les serviteurs...

    de

    Hammurapi, qui

    ont

    t

    envoys

    Maskan-

    Sapir depuis de nombreux jours, ne sont pas encore revenus. (9-10) Rm-Sin a

    crit Hammurapi en ces termes : Mes

    hommes sont

    rassembls

    dans

    mon pays. Que les

    hommes

    dans ton pays

    soient

    (aussi) rassembls (14-15)

    Si l'ennemi a

    l'intention de

    t'attaquer, mes

    hommes et mes bateaux te

    rejoin

    dront.

    Mais

    si l'ennemi

    a l'intention

    de m'attaquer,

    que tes

    hommes

    et tes ba

    teaux (20)

    viennent

    me

    rejoindre Voil ce que Rm-Sin

    a

    crit

    Hammurapi.

    Leurs

    hommes n'ont pas encore

    fait

    leur jonction (24-25) (c'est pourquoi)

    je

    n'ai pas encore envoy mon seigneur un

    rapport

    complet leur sujet.

    Les

    lettres envoyes par Hammurapi Zimrilim sont trs rares et celles

    qui

    sont conserves sont

    fragmentaires. Mais

    le

    roi

    de

    Babylone adressait

    galement des messages de

    hauts

    fonctionnaires du Palais de Mari. Voici un

    de ces messages qui concerne un envoi de troupes

    Zimrilim

    :

    [A-na B]a-ah-di-li-im \ qi-bi-ma |

    um-ma

    H[a\-am-mu-ra-pi-ma [sa']-ba-am

    ka-bi-it-tam ()[a-na] se-er Zi-im-ri-li-im [at]-t-[ra]-ad

    ki-ma

    t[i-du]-

    gi-ir-rum

    sa sa-bu-um i-il-la-[k]u

    ne-e-si

    (10)

    su-lu-um

    Zi-im-ri-li-im

    su-lu-um

    sa-bi-su

    j

    su-lu-um

    sa-bi-im [s]a a-na se-er Zi-im-ri-li-im

    [a]t-ru-d[u]

    |

    (15)

    te4-em sab

    na-ak-ri-im sa R[a-s]a-ba-aH | la-ivu- [s]-ta-ap-pa-ra-am Ht[e4-]

    em-ka | (%0)[a-na] se-ri-ia lu sa-di-ir.

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

    20/27

    LES

    ARCHIVES PISTOLAIRES

    DU PALAIS

    DE MARI 119

    A Bahdilim dis ceci : Ainsi

    (parle)

    Hammurapi : (4-6)

    J'ai

    envoy de

    nombreuses troupes

    Zimrilim. Comme

    tu le sais, le

    chemin

    que les troupes

    auront

    faire est

    long. (10)

    J'adresse le

    salut Zimrilim,

    le

    salut ses

    troupes, le salut

    aux troupes que j'ai

    envoyes

    Zimrilim,

    (15) et des rense

    ignements

    sur les

    ennemis qui

    assigent Rasab.

    (19-21) Que

    tes renseigne

    mentse parviennent rgulirement

    Voici

    un

    autre billet de Hammurapi au mme Bahdilim concernant des

    lettres

    qu'il

    destine

    Zimrilim, sans doute absent

    de

    Mari :

    A-na B[a-a]h-d[i-l]i-[im] [q]i-bi-ma um-ma Ha-am-mu-ra-pi-ma a-nu-um-

    ma tup-pa-a-tim | (5) a-na Zi-im-ri-li-im us-ta-bi-lam | te4-mu-um su- sa ha-nia-

    ti im

    |

    tup-pa-a-tim

    si-na-ti

    |

    a-na

    se-er

    Zi-im-ri-li-im

    (\0)su-bi-il

    |

    te4-em

    na-

    ak-ri-im j sa

    ta-al-ma-du | su-up-ra-am.

    A

    Bahdilim dis ceci : Ainsi

    (parle) Hammurapi

    (4-6) :

    Or

    ,

    j'ai fait

    porter des tablettes Zimrilim. Ce

    message

    est urgent (9-10)

    Fais donc

    porter

    ces

    tablettes Zimrilim et envoie-moi

    les

    renseignements

    que

    tu

    auras

    appris sur l'ennemi.

    Le billet suivant est

    adress

    encore par Hammurapi un autre grand

    per

    sonnage du

    Palais, Puqqum, qui

    est

    pri

    de faire

    suivre

    directement les

    courriers

    vers

    Zimrilim

    :

    [J-wa] Pu-qa-qum | [q[i]-bi-ma |

    um-ma

    Ha-am-mu-ra-pi-ma a-au-um-ma

    mnmes LU DU-E (5)

    sa

    a

    na

    Zi-im-ri-li-im

    i-U-la-ku | at-tar-dam |

    te4-mu-um

    sa a-na Zi-im-ri-li-im | as-pu-ru sa ha-ma-a-tim (10)

    ki-ma

    is-s-an-q-ni-ik-kum |

    la ik-ka-al-lu- | sa-ba-am mu-sa-al-li-mi | as-ku-un-su-nu-si-im-ma a-na s[e-e\r

    [Z\i-im-ri-li-im |

    (15)

    a-la-kam li-pu-su.

    A Puqqum dis ceci : Ainsi (parle) Hammurapi :

    Des

    fils

    de...,

    (5)

    qui

    vont vers

    Zimrilim,

    j'ai

    dpch.

    Le

    message

    que j'ai adress Zimrilim

    est

    urgent

    (10)

    Lorsqu'ils

    seront

    arrivs prs

    de

    toi,

    qu'on

    ne

    les

    retienne

    pas

    Je leur ai adjoint des hommes de garde ;

    qu'ils

    fassent donc route vers Zim

    rilim

    C'est

    Hammurapi

    que l'on

    songe s'adresser, lorsque

    des troupes sont

    ncessaires pour

    carter la

    menace d'une attaque.

    Le roi

    de

    Sun, ville

    de

    la

    Msopotamie du Nord, projette

    de s'emparer

    de

    la

    ville

    de

    Ta-ap-pi-sa-amM. Le

    chef de cette

    ville,

    Sa-du-um-la-bi,

    crit

    Zimrilim pour lui signaler le danger

    et lui demander

    du

    secours : Que

    mon seigneur crive

    Hammurapi,

    que

    mon

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

    21/27

    12 0 SYRIA

    seigneur

    agisse nergiquement et qu'il (l'ennemi) n'afflige pas le pays

    i>

    (be-li a-na Ha-am-mu-ra-pi li-is-pu-ur j [dan-na-tirr] be-li li-is-ku-un-ma ma-a-tam

    la

    -da-al-[l]arah).

    Les rapports qui unissent

    le roi de Babylone et le roi de Mari sont donc

    excellents

    et on en

    trouve

    un tmoignage intressant dans un fragment

    de

    lettre

    crite

    par Ibal-p-el son matre :

    (0) as-sum te4-em ma-a-at**

    s-nun-nahi

    sa be-lia-na

    Ha-am-mu-ra-pi

    is-pu-ra-

    am I

    um-ma-a-mi

    sum-ma amlume*

    awU

    s-nun-nani I

    \i\m-qu-ru-ka

    at-ta-a-ma

    sar-

    ru-ut ma-a-atki

    | ({O)[Es]-nun-nakie-pu-us

    sum-ma -ul im-gu-ru-ka |

    aw ma-da-

    ra-am sa ma-ah-ri-ka wa-as-bu [a-na]

    sa[r]-ru-ti-su-nu su-ku-u\ji\

    an-ni-tam be-li

    |

    [a-n]a

    Ha-am-mu-ra-pi

    is-pu-ur

    da-am-qi-is

    [be-li]

    an-ni-tam

    is-pu-ur-sum.

    Au

    sujet

    du message relatil

    au pays

    d'Esnunak que- mon seigneur

    a

    envoy Hammurapi en ces termes : Si les princes d'Esnunak t'agrent, toi

    donc, exerce la

    royaut

    sur le pays

    (10)

    d'Esnunak.

    Et s'ils

    ne t'agrent pas,

    tablis le

    qui

    se

    trouve

    chez

    toi, pour rgner sur eux. Voil

    ce

    qu'a

    crit mon

    seigneur

    Hammurapi. Il est

    excellent

    que

    mon

    seigneur

    lui ait crit

    cela.

    Faut-il

    dater du temps de l'alliance qui

    unissait

    Hammurapi

    Zimrilim

    la

    lettre o ce

    dernier a offert

    sa mdiation pour rconcilier

    Hammurapi

    et

    un

    autre roi

    de

    l'poque, Qarnilim,

    dont

    le

    nom

    revient plusieurs reprises dans

    les

    lettres ? Nous

    n'oserions l'affirmer,

    car il

    pourrait

    s'agir,

    en

    l'occurrence,

    non

    pas

    de Hammurapi,

    roi

    de Babylone,

    mais

    de

    Hammurapi, roi

    du

    pays

    de

    Kurda (1J.

    Cette

    lettre reste toutefois significative de

    l'importance

    politique

    du

    roi

    de Mari.

    A-na Zi-im-ri-li-im qi-bi-ma |

    um-ma

    Ia-ar-ka-ab-1 Adad-ma ki-a-am

    ta-

    as-pu-ra-am | (5)

    um-ma

    at-t[a-a]-ma |

    l

    Qar-ni-li-im Ha-mu-ra-[p]i ni-is

    ilnim&

    i-za-ak-ka-ru-ma (10)

    sa-li-ma-am i-na bi-ri-su-nu

    a-sa-ak-ka-an-ma

    [

    te4-ma-am ga-am-ra-am

    \a-sa-ap-pa-ra-am\

    (15)

    an-ni-tam

    ta-as-pu-ra-am

    j

    i-na-an-na

    sa-li-ma-am-ma

    j i-na

    bi-ri-it

    awlme* su-nu-ti^\ su-ku-un ri-ki-is

    awlme* su-nu-ti

    \

    (20) at-ia-ma

    a-na

    te4-mi-im

    sa

    ta-sa-ap-pa-ra-am a-na-at-

    t-al,

    A Zimrilim dis ceci: Ainsi

    (parle) Iarkab-Adad

    :

    Tu

    m'as crit

    (5) en

    ces

    (*) Nous avons

    relev, dans

    une mme lettre, la mention de messagers de

    Hammurapi,

    roi de

    Kurda, qui arrivent chez

    le

    roi de

    Babylone.

    Voir

    plus

    loin,

    p, 125,

    note i.

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

    22/27

    LES

    ARCHIVES

    PISTOLAIRES DU

    PALAIS

    DE

    MARI 121

    termes:

    Qarnilim

    etHammurapi prononceront

    le

    serment

    des dieux, (10-12)

    je

    (Rtablirai

    entre

    eux

    la

    concorde, puis

    je

    t'enverrai des

    nouvelles

    com-

    plles

    ce

    sujet

    .

    (15) Voil

    ce que tu m'as crit. Maintenant donc

    (r)tablis

    la

    concorde

    entre

    ces (deux) hommes, (car) tu es le (seul) lien

    entre

    ces deux hommes. (20-22) J'ai l'il fix sur les

    nouvelles

    que tu dois

    rn'envoyer.

    Le

    nom

    de la

    ville o

    rgnait Qarnilim

    est encore

    trouver, mais

    une

    lettre d'un fonctionnaire de Zimrilini

    nous

    montre ce prince

    trs

    remuant et

    trs entreprenant. Deux personnages lui ont

    crit

    d Ekalltim

    -pour l'inviter

    attaquer

    la

    ville avec

    la

    promesse

    de

    lui en ouvrir les portes et de

    la

    leur

    livrer.

    (10)

    al-kam-maa-lam^E-kliyia-tim711

    ini-id-di-in

    |

    [i]-na-an-na

    sa-bu-[u]m\

    [s]a Qar-ni-li-im pa-hi-ir | (15) as-s-ur-ri a-lum ip-pi-it-ti-ma ba-si-it

    a-limki sa-a-ti Qar-ni-li-im i-le-eq-q |

    sa-ba-amsat-[r]a-di-im\('ZO)a-na

    -kl-

    la-timhi be-li

    I

    li-it-ru-ud-ma

    I

    i-na ba-si-tim l' sa

    a-limhi

    sa-a-ti

    I

    la

    ni-ha-at-te4.

    (10) Viens et

    nous

    te livrerons

    la ville

    d'kalltim. Maintenant

    les

    troupes de

    Qarnilim

    se

    rassemblent.

    (15)

    Si

    la

    ville est ouverte,

    Qarnilim

    enlvera toutes

    les richesses de

    cette

    ville. (19-21)

    Que

    mon

    seigneur

    envoie

    donc

    Ekalltim les

    troupes

    qu'il

    y

    a

    lieu

    d'envoyer

    et

    que

    nous ne

    soyions

    pas absents (du

    partage)

    des richesses de

    cette ville

    Nous

    avons vu

    plus haut (p. 120) comment Zimrilim

    avait crit

    Hammu-

    rapi pour l'inviter prendre le pouvoir Esnunak. Le roi de Mari parat s'tre

    fort

    intress

    l'activit

    de

    cette ville,

    dont le nom est

    courant dans

    les

    archives.

    Il

    est renseign sur le moindre vnement

    qui

    s'y

    passe.

    Le temple

    de Tispak prend-il feu,

    on

    l'annonce

    Mari.

    (4) i-sa-[t]um a-na bit

    ilTispak

    (5) i-na E[s~\-nun-naki im-q-ut-ma

    in-na-

    hi-iz-ma

    I

    ka-li

    mu-si-im i-ku-ul.

    Le feu ji clat au temple

    de

    Tispak Esnunak, il s'est

    activ

    et il a brl

    toute la nuit .

    Zimrilim

    avait sans

    doute toutes raisons de surveiller

    les vnements

    d'Esnunak, car dans une lettre qu'un haut fonctionnaire du roi, Iassi-Dagan,

    adresse au gouverneur

    du

    pays

    de Suhi, Sa-am-me-e-tar, il lui recommande

    de

    veiller

    la scurit des

    rives

    de l'Euphrate et il lui indique en mme temps

    d'o peut

    venir

    le

    danger.

    Syria. XIX.

    16

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

    23/27

    12 2 SYRIA

    (19) as-s-ur-ri ilumluma-i

    id-di-in sa-bu-um

    awils-nun-nahi | (20)

    i-ha-ar-ru-

    [s]a-am-ma

    a-na

    a-ah

    Pu-ra-a[t-tim]

    a-na e-li-e-im pa-nam i-sa-ak-ka-n[u].

    Et

    peut-tre

    que

    le

    dieu

    ne

    le

    permette

    pas

    les

    soldats

    d'Esnunak

    (20)

    voudront-ils se livrer au brigandage (?) et auront-ils l'intention de mont

    er vers

    les

    bords

    de

    l'Euphrate.

    Et dans la mme lettre,

    on

    lit plus loin :

    (38)

    la-ma

    Rar-pi-qa-am-mah'[i-k]a-as-sa-dam

    a-na se-er

    sarrim

    ki-a-am su-up-

    ra-am

    [u]m-ma at-ta-a-ma

    (40)

    sa-bu-um

    awils-nun-naki ik-ta-s-dambe-lia-la-kam

    li-pu-sa-am

    [

    an-ni->tam

    a-na

    se-er

    sarrim

    su-up-ra-am-ma la-masa-bu-um s-

    nun-naki I a-na a-ah

    Pu-ra-at-tim

    i-ha-ab-ba-tu I s

    arrum

    qa-du-um

    Ha-nameS

    sa-bi-

    im

    ka-\l\

    i-su

    |

    a-na

    a-ah

    Pu-ra-at-tim

    li-ik-su-dam-ma

    hi-t\i-t]um

    la

    b-ba-[as~si~].

    Avant

    mme que (les soldats d'Esnunak)

    n'atteignent

    Rapiqum, cris au

    roi comme il suit:

    (40) Les

    soldats d'Esnunak sont arrivs,

    que monseigneur

    se mette en

    route

    cris cela au roi et

    avant

    que les

    soldats

    d'Esnunak ne

    pillent

    les bords de

    l'Euphrate, que

    le roi

    avec les

    Hana et toutes ses troupes

    arrive

    aux

    .bords de l'Euphrate et qu'il n'y ait pas de faute

    Ailleurs encore, il

    est

    fait

    allusion

    la

    mme menace,

    mais,

    cette

    fois,

    elle

    parat se prciser.

    (5)

    Warah Ki-is-ki-si

    UD

    6

    [KAM]

    |

    mr

    A-hu-si-na

    qa-du-um

    6

    li-mi

    sa-bi-

    [im]

    | awlimei s-nun-nani | a-na

    [H]a-ar-bi-ehi

    ik-su-dam | (10) um-ma-a-mi a-na

    la-we-e |

    A-ia-bi-iki

    | Ia-ab-li-iaki | pctr-nu-su sa-ak-nu.

    Au mois

    de Kiskisum,

    le 6

    jour,

    le fils d'Ahusina a atteint Harbi'e avec

    six mille hommes d'Esnunak. On

    dit

    qu'il a l'intention d'investir Ayab

    et

    Iabliya.

    Oblig de

    composer avec

    la

    Babylonie, de

    se

    dfendre contre Esnunak et

    mme contre

    l'Elam, qui

    envoie l'occasion de forts contingents de troupes au

    pays

    de

    Subartu,

    et

    de

    prvoir

    un

    retour

    offensif

    de

    l'Assyrie,

    Zimrilim

    semble

    avoir

    fait

    porter tous ses efforts politiques, militaires et

    diplomatiques du

    ct

    de la Msopotamie du Nord. Le grand

    nombre

    de

    lettres

    qu'il reoit

    des

    princes

    vassaux

    ou des gouverneurs de

    ces

    territoires montre

    quel

    point

    son

    atten

    tion tait tourne vers ces

    rgions. N'est-il

    pas

    d'ailleurs

    le

    roi

    du

    Haut-Pays

    (sar

    ma-a-tim

    e-li-tim)

    ?

    W La ville

    de

    Hurr,

    de

    Asnakkum et le

    pays

    tout

    (')

    Au sujet de cette

    appellation gographique,

    voir Thureau-Dangin,

    Bvue

    d'assyriologie,

    XXXIII

    (1936), p. 177.

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

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    LES

    ARCHIVES PISTOLAIRES

    DU

    PALAIS DE MARI 123

    entier appartiennent Zimrilim , dclarera un

    des

    serviteurs (a-lum Hu-ur-ra-ahi

    As-wa-[ak-ki-imhi]

    |

    ma-a-tum

    ka-lu-sa

    sa Zi~im-ri-li-[imJ).

    Il en

    reoit des

    tr

    ibuts

    des

    offrandes

    pour les

    dieux

    des temples

    de

    Mari,

    il

    est

    demand

    comme

    arbitre dans le

    diffrend qui met

    aux prises le

    pays

    de

    Iamhad

    et celui de

    Qatanum.

    C'est de Carkmis

    qu'il fait .venir les bois, et

    particulirement

    les

    bois de

    cdres (''-urnu)

    dont il

    a

    besoin pour ses constructions.

    L'agriculture et l'levage tiennent

    aussi

    une grande

    place

    dans les archives

    pistolaires de Mari.

    Les

    champs qui s'talent dans la

    valle

    de l'Euphrate

    requirent

    l'irrigation.

    Dans le systme de canaux qui assure

    la

    prosprit

    de

    la

    rcolle,

    la

    rivire

    du Habur a jou un rle important ; aussi le niveau de ses

    eaux

    est-il

    troitement

    surveill.

    Une brche se produit-elle dans

    ses

    digues,

    on envoie

    sur-le-champ

    un fonctionnaire pour

    la rparer.

    [J-wa] be-H-ia

    j qi-bi-ma | um-ma

    Ba-ah-di-li-im

    |

    warad-ka-a-ma

    |

    (5) a-na

    si-ip-ri-im

    ak-su-ud-ma

    Ha-bu-ur a-na

    pa-ni-ia

    | 2

    am-ma-tim

    im-la i-na-an-

    na

    a-dl mi-tum I sa Ha-bu-ur -ta-ar-ru I (10) bi-it-qa-am I -ul e-si-ik-ki-ir I Ha-

    bu-ur

    ki-ma

    ma-te4-im

    bi-it-qa-am

    e-si-ik-ki-ir.

    A mon seigneur dis ceci : Ainsi

    parle

    Bahdilim,

    ton

    serviteur : (5) Je

    suis arriv

    pied

    d'uvre et

    je

    me suis

    trouv

    devant le Habur haut de 2 cou

    des.

    Maintenant,

    jusqu'

    ce

    que la

    baisse

    du

    Habur

    revienne,

    (10-11)

    je

    ne

    pourrai aveugler

    la brche. Avec la

    baisse

    du

    Habur, j'aveuglerai

    la

    brche.

    Le Grand Canal (Nrum

    rabtum)

    et

    le

    canal I-si4m-Ia-ah-du-un-li-im

    W

    distribuent

    l'eau aux terres ; on assure l'entretien

    de

    leurs digues et un dbit

    rgulier

    et suffisant.

    L'approvisionnement

    en eau de ces canaux dpend beau

    coup

    de la

    pluie ;

    les

    correspondants

    du roi ne manquent pas de lui signaler

    que

    la

    pluie

    est

    tombe,

    qu'

    elle

    est mme tombe

    par deux

    fois

    (si-ni-su

    sa-mu--um iz-nu-uri) ou mme qu'elle a dur

    deux jours.

    Il* arrive

    que

    ces

    pluies

    sont si violentes

    que

    le

    Habur monte

    de quatre

    coudes et met tout

    sous l'eau (i-na-an-na 4

    am-ma-tim

    Ha-bu-ur

    i-la-am-ma

    ka-lu-ma a-na sa me-e-

    ma i-tu-ur).

    Les sauterelles

    sont

    un

    autre flau

    qui menace

    la

    moisson naissante ; il

    y

    (M Ce canal

    avait

    t creus par Iahdunlim

    palais

    de Mari et

    publi

    par M. Thureau-

    pour alimenter en eau la ville de Dur- Dangin, dans Revue

    (Vassyriologie,

    XXXIII

    Iahdunlim,

    comme

    nous l'apprend le disque

    (1936), p.

    49 ss. (pi. XVI, 1).

    de terre cuite trouv par M. Parrot dans

    le

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

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    124

    SYRIA

    est

    souvent fait allusion. Le jour o je t'envoie cette mienne tablette , crit

    Kibri-Dagan, gouverneur de Terqa,

    Zimrilim,

    les sauterelles sont surv

    nues

    Terqa.

    Le jour

    o

    elles

    sont

    survenues,

    il

    faisait torride

    et

    elles

    ne

    se sont pas

    poses

    '

    (

    (5) mu >l tup-pi an-ni-e-im a-na se-\cr] be-li-ia -sa-b\i-

    lani] j

    ir-bu- a-na[T]er-qaki

    (iO)ini-q-tu-nimmummu~umsaim-q-tu-nim | sa-

    hu-un-ma -[u]l

    ir-bi-s).

    D'autres

    fois,

    elles causent de

    grands

    ravages

    et

    le correspondant du roi

    indique avec

    prcision les

    champs qui

    ont

    t- d

    vors

    et

    ceux

    qui

    ont t pargns.

    La moisson et

    l'engrangement

    seront une

    des

    grandes proccupations

    royales,

    car

    le

    bl est abondant,

    il

    mrit vite et la

    main-d'uvre

    fait parfois

    dfaut.

    A cette

    occasion, les

    fonctionnaires

    qui

    ont

    la

    responsabilit

    de

    la

    tche

    crivent

    au roi pour lui

    faire rapport

    sur l'tat

    d'avancement

    du travail.

    L'alimentation

    des bufs

    et

    des nes

    et

    surtout le

    pturage

    des troupeaux

    sont

    aussi

    de graves

    problmes rsoudre. Avec l'agriculture, l'levage a

    toujours constitu, en Orient, la premire source de richesses.

    Rien

    n'est

    plus

    significatif cet

    gard

    que le billet suivant, envoy Zimrilim par

    sa sur

    ou une de

    ses

    surs, Niqhatum :

    A-na Zi-im-ri-li-im | qi-bi-ma |

    um-ma

    sinniUtNi-iq-ha-tum

    a-ha-at-ka-ma

    | (5)

    e-ri-is-tam it-ti a-hi-ia I e-ri-is I um-ma a-na-ku-ma

    immerlim

    (= LU

    HA)

    I a-hi

    li-ip-qi-da-an-ni

    ki-im ta-aq-bi | (10) um-ma at-ta-a-ma |

    ku-s-um

    i-naki-ma

    i-na-an-na immertim (= LU HA)-ul

    sana-da-nim

    |

    i-[n]a

    di-si-im a-na-ad-di-

    na-ki-im |

    an-ni-tam ta-as-pu-ra-am (15)

    i-na-an-na

    a-nu-um-ma di-su-um

    im

    mertim (= LU HA) sa na-da-nim j a-hi li-id-di-nam.

    A Zimrilim dis

    ceci

    :

    Ainsi

    (parle)

    Niqhatum,

    ta sur : (5-6) J'ai exprim

    mon

    frre

    le

    dsir que

    voici

    Que

    mon

    frre me

    confie des moutons

    (9-10) Et

    tu

    m'as

    rpondu ceci

    : C'est le

    froid;

    pour

    le moment il n'y

    a pas

    lieu de donner des moutons. Je

    t'en

    donnerai

    avec

    l'herbe.

    Voil

    ce

    que

    tu

    m'as

    crit

    (15).

    Or

    a,

    maintenant,

    c'est

    (le

    temps de)

    l'herbe

    on

    peut donner

    des moutons.

    Que mon frre me les donne

    Les

    archives pistolaires

    de Mari

    ne .nous apportent pas seulement

    une

    documentation neuve et abondante sur la gographie, l'histoire politique et la

    vie

    conomique

    de la Msopotamie ancienne. Comme elles traitent des sujets*

    les

    plus varis, elles

    nous

    permettront de

    nous

    faire une ide de ce

    qu'tait

    l'existence

    au royaume

    de Mari

    et

    la

    cour

    de

    Zimrilim vers 2000

    avant J.-C.

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

    26/27

    LES

    ARCHIVES PISTOLAIRES

    DU PALAIS

    DE MARI 125

    On

    adresse au roi un

    billet

    de

    quelques

    lignes pour lui dire

    que

    toutva bien

    dans

    le

    pays

    ou

    pour

    lui annoncer

    l'arrive

    de

    messagers,

    le prochain

    passage

    Mari

    de

    personnalits,

    l'envoi

    de

    troupes,

    d'animaux,

    de

    marchandises. Surg

    it-il une

    disette

    dans telle

    rgion

    ou la

    peste fait-elle

    son apparition,

    on en

    prvient le

    Palais.

    L'clips de lune, le

    mouton

    prodige ou le

    songe d'une

    habi

    tante

    de

    la

    ville

    sont rapports au roi. Nous apprenons

    que

    Zimrilim s int

    ressait

    beaucoup

    aux chevaux blancs, destins

    son attelage,

    aux chiens,

    aux

    poissons vivants et

    surtout

    aux

    lions.

    Quand

    ceux-ci sont

    aperus dans le pays,

    ils doivent tre capturs

    et lui

    tre amens

    vivants. Trs piquante

    cet gard

    est la

    lettre d'un

    de

    ses serviteurs qui a commis

    la

    faute de

    tuer une

    lionne et

    d'en

    partager le corps

    entre

    les habitants

    de

    sa ville.

    11

    cherche

    ensuite-

    se

    tirer d'embarras en crivant son matre qu'il s'agissait d'une lionne vieille

    et

    tremblotante

    (si-ba-at ha-la-al). Dans d'autres lettres, il est question de

    la rparation

    excuter

    un

    mur du

    temple

    de

    Dagan,

    Sagartim, du rev

    tement

    du char de

    Nergal, de

    l'or ncessaire

    la

    fabrication du

    trne

    d'une

    desse,

    du travail du trne de Dagan ou de l'image du dieu

    Amurru,

    devant

    qui

    est reprsent le

    roi

    dans

    l'attitude

    de l'orant

    {[ij-na pa-ni-su sa-ld-am

    be-li-ia

    ka-ri-bu). Deux fonctionnaires discutent entre

    eux

    sur le nom

    donner

    l'anne,

    tandis

    que

    l'officier

    Drni-el,

    commandant

    la

    place

    forte

    de

    Iln-

    $r, dans la Msopotamie du

    Nord,

    trouve

    longues

    les

    cinq

    annes

    qu'il a

    dj passes dans cette \ille. Par une autre lettre,

    nous

    apprenons que dans

    le

    palais

    de Hisamta, sans

    doute

    abandonn,

    localit situe

    non

    loin

    de Terqa,

    une

    femme

    y

    habite seule, qu'elle s'y lamente, que

    la

    chose ne convient pas et

    qu'il

    faut l'amener soit

    Terqa

    soit

    Suprim pour

    qu' elle

    ne se lamente

    plus,

    seule, comme l'oiseau

    qad ([k]i-ma qa-di-im e-di-si-sa

    lai-qa-al).

    On

    connat

    dj

    le

    billet adress

    Zimrilim par son

    frre

    Hammurapi,

    qui

    l'informe du

    dsir

    exprim

    par

    le roi d'Ugarit (awl

    U-ga-ri-it^)

    de

    voir

    le

    Palais de Mari.

    Je

    voudrais encore

    signaler

    ici un

    autre curieux

    (*) Syria,

    XVIII

    (1937), p.

    75,

    note

    1. L'exp- ment, que

    l'idogramme

    LU TUR

    transcrit

    par

    diteur de ce message

    pourrait

    tre,

    la

    rigueur,

    awiimri{-m) et

    traduit

    par

    (son) fils

    (der-

    Hammurapi, roi de Kurda, et

    non

    le grand ro i nire ligue) a

    probablement comme

    correspon

    eabylone

    du

    mme

    nom; cf.

    R. de

    Vaux, dant accadien suhrum jeune homme, jeune

    Revue biblique, 4937, p.52&, note 1, et voir ci - garon . Ce suhrum

    est

    un jeune serviteur

    dessus, p. 120, note 1.

    que le

    chef de famille charge de diffrentes

    A

    noter

    galement, propos de

    ce

    docu- tches, notamment de

    missions

    de confiance.

  • 7/26/2019 Dossin 1938 Mari Archives

    27/27

    126

    SYRIA

    billet, que le roi Zimrilim crit au dieu Fleuve son seigneur ,

    pour implorer

    sa

    protection

    w.

    A-na

    ilNrim be-li-ia

    |

    qi-bi-m[a]

    um-ma

    Zi-im-ri-li-im

    |

    warad-ka-a-[ma]

    |

    (5)

    a-nu-um-ma

    GAL

    hursim

    a-na

    be-li-ia j

    us-ta-bi-lam i-na

    pa-ni-tim

    te4-mi

    a-na be-li-ia as-pu-r\a-am\

    beli

    it-tam

    -ka-al-l[i-im~\

    \ be-li

    it-tam

    sa -ha-al-li-

    m[u] |

    (10) li-sa-ak-li-lam

    a-na na-sa-ar

    na-pi-[is-ti-ia]

    j be-li

    a i-g[i]

    a-sar

    sa-ni be-li pa-n[i-su] a -sa-a[h-h]i-ir (15) ul-la-nu-ia

    j be-li

    sa-ni-e-\im\ a ih-se-eh.

    Au dieu Fleuve,

    mon

    seigneur* dis

    ceci

    : Ainsi

    (parle) Zimrilim, ton

    ser

    viteur

    : (5) Or , j'ai fait porter un

    vase (?) d'or

    mon seigneur. Antrieu

    rement,

    'ai

    envoy de

    mes

    nouvelles mon seigneur. Mon

    seigneur

    a

    rvl

    un

    signe

    ;

    (9-iO)

    que

    mon

    seigneur

    accomplisse

    le

    signe

    qu'il

    a

    rvl Que

    mon

    seigneur

    ne soit pas non plus ngligent au sujet de la sauvegarde de ma

    vie

    Que

    mon seigneur

    ne

    se tourne pas

    ailleurs (15) Que

    mon

    seigneur

    ne

    dsire pas

    d'autre

    que

    moi

    Les

    faits et

    les

    textes rassembls dans

    les

    prcdentes pages ne reprsentent

    qu'une

    infime

    partie

    de la documentation des archives pistolaires du

    Palais

    de Mari. Ils

    ne

    sont

    que quelques

    glanes recueillies sur

    un

    champ trs

    vaste,

    dont la

    moisson

    est

    peine commence. Mais ils

    suffiront,

    je l'espre, mont

    rer

    combien

    les archives

    retrouves

    par M. Andr

    Parrot

    seront dsormais

    une mine abondante et prcieuse pour l'tude de l'Orient

    ancien

    vers

    2000

    avant J.-C. Elles prendront leur

    place

    ct

    des grandes dcouvertes d ar

    chives

    qui

    sont attaches

    aux

    noms de Ninive,

    Tell

    el-Amarna, Tello, Boghaz-

    Keu,

    Yorghan-Tp

    et

    Rs-Shamra.

    Georges Dossin.

    Pour

    l'quivalence ventuelle LU TUR = sa-

    hrum,

    voir P.

    Kraus,

    Altbabyl.

    Briefe, II

    (Leipzig, 193-2), p. 52 s.

    l1) La littrature sumrienne connat

    dj le

    type de prire adresse la

    divinit

    sous

    forme

    de

    lettre;

    cf. A.

    Falkenstein, Zeiischrift

    fur

    Assyriologie, XLIX (1938), p.

    1

    ss. Aux

    temps

    assyriens,

    le roi

    Sargon

    utilisait

    encore

    la

    forme

    pistolaire

    pour envoyer son dieu,

    Assur,

    le rcit d'une de ses expditions

    taires ; cf. Fr.

    Thureau-Dangin,

    Une

    relation

    de la

    -huitime

    campagne

    de

    Sargon, Paris,

    1912, p. I. Voir aussi, ce

    sujet, A. Ungnad,

    OLZ,

    1918, col.

    72

    ss. ; K. F. Weidner, Archiv

    fur

    Orientforschung,

    IX (1933-1934), p. 102 ss.

    (?) L'idogramme GAL

    pourrait

    dsigner une

    sorte de grand vase prsent en offrande

    par

    Zimrrtim au

    dieu

    Fleuve;

    cf. Deimel, Sam.

    Lexicon^ n 343, 15.