Dossier-Pedagogique

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6 OCT. 2012 > 13 JAN. 2013 LILLE & EUROMÉTROPOLE NICK CAVE Soundsuit, Metal armature, 2009 - James Prinz Photography. Courtesy of the artist and Jack Shainman Gallery, New York DOSSIER PÉDAGOGIQUE

description

Dossier Pédagogique présentant la programmation Fantastic

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6 OCT.2012 >13 JAN.2013

LILLE &EUROMÉTROPOLE

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DOSSIERPÉDAGOGIQUE

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RÉDACTION DU DOSSIER PÉDAGOGIQUEGODELEINE VANHERSEL, professeur d’histoire-géographie et d’histoire des arts au Lycée Pasteur de Lille MARIE-JOSÉ PARISSEAUX-GRABOWSKI, conseillère pédagogique en arts visuels de Lille

COORDINATION ÉDITORIALEÉquipe des Relations Publiques de lille3000

p 3 > ÉDITO

p 4 > INTRODUCTION

p 5/7 > CARTE DES LIEUX FANTASTIC

p 8 > LES EXPOSITIONS ET MÉTAMORPHOSES

p 13 > 2ND DEGRÉ - I. ENTRER DANS LE RÊVE

p 21 > 2ND DEGRÉ - II. TROUBLER LES SENS

p 29 > 2ND DEGRÉ - III. EXPÉRIMENTER L’ŒUVRE

p 37 > 1ER DEGRÉ - I. MUSÉE DE L’HOSPICE COMTESSE

p 45 > 1ER DEGRÉ - II. TRIPOSTAL

p 55 > 1ER DEGRÉ - III. GARE SAINT SAUVEUR

p 59 > 1ER DEGRÉ - IV. MÉTAMORPHOSES URBAINES

p 66 > 1ER DEGRÉ - V. LES THÉMATIQUES DANS D’AUTRES DOMAINES ARTISTIQUES

p 69 > 1ER DEGRÉ - VI. PARCOURS THÉMATIQUES

p 71 > FANTASTIC, LE VOYAGE CONTINUE

p 75 > INFORMATIONS PRATIQUES

p 76 > ÉQUIPE

p 77 > PARTENAIRES

F∆NT∆STICSOMMAIRE

CRDPNord-Pas-de-Calais

REMERCIEMENTS À :

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Depuis Lille 2004, nous avons continué de faire vivre l’élan culturel qui a embrasé et fait rayonner notre territoire. Faire vivre cet élan, c’est s’appuyer sur la conviction que l’art et la création sont des espaces fédérateurs d’émotion et de réflexion, aussi extraordinaires que précieux pour le vivre ensemble, dans un monde où le repli sur soi a pris le des-sus... Faire vivre cet élan, c’est aussi témoigner combien le regard des artistes sur le monde fut de tout temps pertinent et judicieux, qui plus est à notre époque où l’esprit critique et le temps de l’analyse sont mis à mal.

Au cœur de notre Eurométropole, lille3000 a considéra-blement contribué à amplifier cette dynamique à travers des événements aussi pointus que populaires, allant des grandes saisons thématiques aux nouveaux rendez-vous de la Gare Saint Sauveur, des grandes expositions du Tripostal à Futurotextiles en tournée dans le monde entier.

Après avoir exploré l’Inde puis les multiples facettes de l’Europe, lille3000 nous conduit aujourd’hui dans un nou-vel univers étrange, magique et intrigant... Nous l’appelons FANTASTIC.

Durant 4 mois, nous explorerons une programmation foi-sonnante, invitant grands noms et jeunes révélations de la création contemporaine nationale et internationale.Entre métamorphoses urbaines, expositions majeures dans tous nos lieux culturels – nombreuses fruits de riches colla-borations avec de grandes galeries et prestigieux musées français et internationaux –, spectacles et festivités hors du commun, événements dédiés au design ou aux sciences, FANTASTIC est une invitation au rêve et à l’évasion que la dureté de nos sociétés a tendance à altérer.

En plongeant la ville dans une atmosphère surnaturelle et étonnante, FANTASTIC nous fera perdre tous nos repères, grâce à des installations surprenantes, telles une soucoupe volante ou un géant ébouriffé flottant dans les gares, une maison inversée comme tombée du ciel ou un nuage de brume mouvant.

ÉDITO

En bouleversant nos perceptions, les artistes interrogeront notre rapport au monde. Comme les peintres flamands le firent au XVIe siècle – le Palais des Beaux-Arts de Lille leur consacrera une magnifique exposition –, nombre d’œuvres contemporaines interprètent avec force la place de l’homme sur terre. Qu’il s’agisse de la constitution des mythes fondateurs ou de la relation homme-nature, la fron-tière entre le réel et l’irréel est toujours ténue. Et l’on ne peut que questionner notre volonté – très humaine – de maîtriser le cours du monde et la réalité.

Quitter les frontières du réel c’est aussi se confronter à l’innovation et au futur si fascinants car ils nous ouvrent toujours plus de portes vers la modernité. Cette modernité s’exprimera dans l’exposition «Futurotextiles 3», présentée dans une toute nouvelle version, à travers le grand événe-ment eurométropolitain «Pop Up Design», ou encore dans la rencontre avec la science-fiction ou les mondes virtuels. Le voyage s’annonce passionnant tant pour ses émotions visuelles et sensorielles que pour la profondeur de ses pro-blématiques.

FANTASTIC a été conçu comme une grande fête à voir autant qu’à vivre. Car chaque spectateur n’a qu’un pas à faire pour devenir acteur de l’événement, en fabriquant son propre costume extravagant pour la parade, en participant à des fouilles fantastiques, ou en exposant sa collection per-sonnelle d’objets improbables.

Rendez-vous est donné le 6 octobre 2012, pour l’incontour-nable parade d’ouverture qui lancera cette nouvelle édi-tion :autour de gonflables géants conçus par Nick Cave, de performances uniques de Jean-Charles de Castelbajac, de l’orchestre national de lille dirigé par Jean-Claude Casadesus, des harmonies de l’Eurométropole et du Groupe F, la démesure et le paranormal gagneront la ville transformée pour devenir... FANTASTIC.

Martine AubryMaire de LillePrésidente de Lille Métropole Communauté urbaine

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Tête à jambes, homme-maison, poisson-sauterelle cannibale et autres chimères peuplent Le Jardin des délices ou La Tentation de Saint-Antoine et font considérer leur auteur, Jérôme Bosch, comme un peintre fantastique avant l’heure. Tombé dans l’oubli pendant quatre siècles, il est redécouvert par les Surréalistes. André Breton voit en lui un précurseur, un visionnaire qui anticipe les peintres de l’inconscient. Mais Hieronymus Van Haken, plus communément appelé Jérôme Bosch, est surtout admiré pour l’imagination débridée dont il fait preuve dans ses tableaux et l’adjectif «fantastique» convient bien pour qualifier ses peintures. En effet, le mot est dérivé du verbe «phantazesthai» - qui veut dire «s’imaginer» - et qui a donné «phantastikos», qui signifie «capable de former des images, des représentations», «qui se crée des illusions».

Le sens du terme «fantastique» évolue à travers le temps. Au XVIe, il s’applique à «ce qui présente une apparence étrange» et au XIXe, il prend le sens d’ «étonnant, incroyable». À la même époque, le fantastique devient un genre littéraire caractérisé par l’irruption de l’insolite dans un monde parfaitement

rationnel. Un événement survient qui chamboule l’ordre habituel des choses. L’inquiétude naît chez le lecteur, désemparé devant une situation inexplicable. Le merveilleux, un genre proche du précédent, suppose quant à lui une histoire heureuse. La réalité décrite n’obéit pas non plus aux règles de la raison mais les prodiges qui s’y déroulent sont plaisants. Des créatures surnaturelles, des objets magiques et des constructions surprenantes caractérisent le merveilleux.

Dans la langue courante, fantastique est devenu synonyme d’extraordinaire, de merveilleux et toutes les caractéristiques évoquées ci-dessus s’appliquent aux œuvres présentées dans les expositions et les Métamorphoses installées dans la métropole lilloise. «Fantastic» introduit du mystère dans la ville. Les installations parlent à l’imagination parce qu’elles bousculent les repères habituels et mettent en défaut la capacité d’analyse rationnelle. Pour quelques instants, elles emmènent le visiteur hors des réalités terre à terre.

Godeleine Vanhersel

F∆NT∆STICINTRODUCTION AU DOSSIER PÉDAGOGIQUE

En s’appuyant sur un choix d’œuvres pré-sentées au Tripostal, au Musée de l’Hospice Comtesse, à la Gare Saint Sauveur et dans l’espace public avec les Métamorphoses urbaines, ce dossier pédagogique vous propose différents parcours thématiques et pistes d’exploi-tations pédagogiques pour les enseignants du 2nd degré : «Entrer dans le rêve», «Troubler les sens», «Expérimenter l’œuvre».

Pour les enseignants du 1er degré, des pistes péda-gogiques vous sont proposées pour les lieux et instal-lations que vous visiterez avec vos élèves : Le Musée de l’Hospice Comtesse, le Tripostal, la Gare Saint Sauveur, les Métamorphoses urbaines...

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Parking Vinci

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MÉT∆MORPHOSES

MEGGIE SCHNEIDER : À la recherche du désirVieille Bourse, Place du Théâtre

BERGER & BERGER : Dr Jekyll and Mr MouseOpéra de Lille

FRANÇOIS SCHUITEN & RICARDO BASUALDO Façade Voix du Nord, Grand’Place

THIERRY FOURNIER : A+Rue du Sec Arembault

JEAN-FRANÇOIS FOURTOU : La maison tombée du cielIlôt Comtesse

DAAN ROOSEGAARDE : Lotus Dome SUBODH GUPTA : God HungryEglise Sainte Marie-Madeleine

PIERRE DELAVIE : À Contre Pierres Place de la République

LOOP.PH : Energy Lab + Verger énergétiqueELLEN KOOI : Sables mouvantsParc Jean-Baptiste Lebas

AES+F : Parade des anges et démonsGare Saint Sauveur

PRISCILLA MONGE : HeterotopiaRue Philippe de Comines

PORTE DE ROUBAIX JARDIN DE MODE

LA PÉNICHE

TRI POSTAL DE FIVES

GOETHE INSTITUT

SARKIS : Ici la nuit verte est immensePalais Rameau

HANS OP DE BEECK : Location (6)Euratechnologies

SPECT∆CLES, CINÉM∆, LITTÉR∆TURE

EXPOSITIONS

POP-UP

FUJIKO NAKAYA : Nuage de merEsplanade François Mitterrand

3

YAYOI KUSAMA : Les Tulipes de Shangri-LaEsplanade François Mitterrand

4

GARE

MÉTRO

TRAM

OFFICE DU TOURISME

FRANÇOIS SCHUITEN & RICARDO BASUALDO : Dentelle StellaireLa Rambla - Rue Faidherbe

2

ROSS LOVEGROVE : UFOGare Lille Flandres

1

THÉO MERCIER : TraficParking VINCI Park Euralille

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NICK CAVE : SurrationalGare Lille Europe

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ELECTRONIC SHADOW : Eternal sunsetSuite Novotel Lille Europe7

FOLKERT DE JONG : La DanseParvis de Rotterdam8

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TRIPOSTAL*1

PALAIS DES BEAUX-ARTS DE LILLE2

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MAISON FOLIE MOULINS6

MUSÉE D’HISTOIRE NATURELLE7

MUSÉE DE L’HOSPICE COMTESSE*

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ESPACE LE CARRÉ8

MAISON DE L’ARCHITECTURE ET DE LA VILLE9

MAISON FOLIE WAZEMMES5

LA MALTERIE10

LASÉCU11

LA MAISON DE LA PHOTO12

L’ESPACE EDOUARD PIGNON13

THÉÂTRE DU NORD2

LE MAJESTIC8

ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE / THÉÂTRE SÉBASTOPOL3

L’HYBRIDE9

L’AÉRONEF6

LE ZÉNITH7

ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE / LILLE GRAND PALAIS4

UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LILLE14

MAISON FOLIE BEAULIEU, LOMME15

LE GRAND BLEU12

THÉÂTRE MASSENET13

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OPÉRA DE LILLE1

ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE / PALAIS RAMEAU5

LE BIPLAN10

BIBLIOTHÈQUE DE LILLE11

LÉGENDES INFOS ET BILLETTERIE FANTASTIC

TRIPOSTAL*1

GARE SAINT SAUVEUR*3

MUSÉE DE L’HOSPICE COMTESSE*4

GARE SAINT SAUVEUR*

6 POP UP SECLIN (HORS PLAN)

7 POP UP TOURCOING (HORS PLAN)

RETROUVEZ TOUTES LES INFOS SUR WWW.FANTASTIC2012.COM

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MÉT∆MORPHOSES

MEGGIE SCHNEIDER : À la recherche du désirVieille Bourse, Place du Théâtre

BERGER & BERGER : Dr Jekyll and Mr MouseOpéra de Lille

FRANÇOIS SCHUITEN & RICARDO BASUALDO Façade Voix du Nord, Grand’Place

THIERRY FOURNIER : A+Rue du Sec Arembault

JEAN-FRANÇOIS FOURTOU : La maison tombée du cielIlôt Comtesse

DAAN ROOSEGAARDE : Lotus Dome SUBODH GUPTA : God HungryEglise Sainte Marie-Madeleine

PIERRE DELAVIE : À Contre Pierres Place de la République

LOOP.PH : Energy Lab + Verger énergétiqueELLEN KOOI : Sables mouvantsParc Jean-Baptiste Lebas

AES+F : Parade des anges et démonsGare Saint Sauveur

PRISCILLA MONGE : HeterotopiaRue Philippe de Comines

PORTE DE ROUBAIX JARDIN DE MODE

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TRI POSTAL DE FIVES

GOETHE INSTITUT

SARKIS : Ici la nuit verte est immensePalais Rameau

HANS OP DE BEECK : Location (6)Euratechnologies

SPECT∆CLES, CINÉM∆, LITTÉR∆TURE

EXPOSITIONS

POP-UP

FUJIKO NAKAYA : Nuage de merEsplanade François Mitterrand

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OFFICE DU TOURISME

FRANÇOIS SCHUITEN & RICARDO BASUALDO : Dentelle StellaireLa Rambla - Rue Faidherbe

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ROSS LOVEGROVE : UFOGare Lille Flandres

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THÉO MERCIER : TraficParking VINCI Park Euralille

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CARTE DES LIEUX FANTASTIC

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MEGGIE SCHNEIDER : À la recherche du désirVieille Bourse, Place du Théâtre

BERGER & BERGER : Dr Jekyll and Mr MouseOpéra de Lille

FRANÇOIS SCHUITEN & RICARDO BASUALDO Façade Voix du Nord, Grand’Place

THIERRY FOURNIER : A+Rue du Sec Arembault

JEAN-FRANÇOIS FOURTOU : La maison tombée du cielIlôt Comtesse

DAAN ROOSEGAARDE : Lotus Dome SUBODH GUPTA : God HungryEglise Sainte Marie-Madeleine

PIERRE DELAVIE : À Contre Pierres Place de la République

LOOP.PH : Energy Lab + Verger énergétiqueELLEN KOOI : Sables mouvantsParc Jean-Baptiste Lebas

AES+F : Parade des anges et démonsGare Saint Sauveur

PRISCILLA MONGE : HeterotopiaRue Philippe de Comines

PORTE DE ROUBAIX JARDIN DE MODE

LA PÉNICHE

TRI POSTAL DE FIVES

GOETHE INSTITUT

SARKIS : Ici la nuit verte est immensePalais Rameau

HANS OP DE BEECK : Location (6)Euratechnologies

SPECT∆CLES, CINÉM∆, LITTÉR∆TURE

EXPOSITIONS

POP-UP

FUJIKO NAKAYA : Nuage de merEsplanade François Mitterrand

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FRANÇOIS SCHUITEN & RICARDO BASUALDO : Dentelle StellaireLa Rambla - Rue Faidherbe

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THÉO MERCIER : TraficParking VINCI Park Euralille

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ESPACE LE CARRÉ8

MAISON DE L’ARCHITECTURE ET DE LA VILLE9

MAISON FOLIE WAZEMMES5

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ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE / THÉÂTRE SÉBASTOPOL3

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LÉGENDES INFOS ET BILLETTERIE FANTASTIC

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6 POP UP SECLIN (HORS PLAN)

7 POP UP TOURCOING (HORS PLAN)

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MEGGIE SCHNEIDER : À la recherche du désirVieille Bourse, Place du Théâtre

BERGER & BERGER : Dr Jekyll and Mr MouseOpéra de Lille

FRANÇOIS SCHUITEN & RICARDO BASUALDO Façade Voix du Nord, Grand’Place

THIERRY FOURNIER : A+Rue du Sec Arembault

JEAN-FRANÇOIS FOURTOU : La maison tombée du cielIlôt Comtesse

DAAN ROOSEGAARDE : Lotus Dome SUBODH GUPTA : God HungryEglise Sainte Marie-Madeleine

PIERRE DELAVIE : À Contre Pierres Place de la République

LOOP.PH : Energy Lab + Verger énergétiqueELLEN KOOI : Sables mouvantsParc Jean-Baptiste Lebas

AES+F : Parade des anges et démonsGare Saint Sauveur

PRISCILLA MONGE : HeterotopiaRue Philippe de Comines

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GOETHE INSTITUT

SARKIS : Ici la nuit verte est immensePalais Rameau

HANS OP DE BEECK : Location (6)Euratechnologies

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FRANÇOIS SCHUITEN & RICARDO BASUALDO : Dentelle StellaireLa Rambla - Rue Faidherbe

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THÉO MERCIER : TraficParking VINCI Park Euralille

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MAISON DE L’ARCHITECTURE ET DE LA VILLE9

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ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE / THÉÂTRE SÉBASTOPOL3

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ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE / PALAIS RAMEAU5

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LÉGENDES INFOS ET BILLETTERIE FANTASTIC

TRIPOSTAL*1

GARE SAINT SAUVEUR*3

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7 POP UP TOURCOING (HORS PLAN)

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CARTE DES LIEUX FANTASTIC / LILLE

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MÉT∆MORPHOSES

MEGGIE SCHNEIDER : À la recherche du désirVieille Bourse, Place du Théâtre

BERGER & BERGER : Dr Jekyll and Mr MouseOpéra de Lille

FRANÇOIS SCHUITEN & RICARDO BASUALDO Façade Voix du Nord, Grand’Place

THIERRY FOURNIER : A+Rue du Sec Arembault

JEAN-FRANÇOIS FOURTOU : La maison tombée du cielIlôt Comtesse

DAAN ROOSEGAARDE : Lotus Dome SUBODH GUPTA : God HungryEglise Sainte Marie-Madeleine

PIERRE DELAVIE : À Contre Pierres Place de la République

LOOP.PH : Energy Lab + Verger énergétiqueELLEN KOOI : Sables mouvantsParc Jean-Baptiste Lebas

AES+F : Parade des anges et démonsGare Saint Sauveur

PRISCILLA MONGE : HeterotopiaRue Philippe de Comines

PORTE DE ROUBAIX JARDIN DE MODE

LA PÉNICHE

TRI POSTAL DE FIVES

GOETHE INSTITUT

SARKIS : Ici la nuit verte est immensePalais Rameau

HANS OP DE BEECK : Location (6)Euratechnologies

SPECT∆CLES, CINÉM∆, LITTÉR∆TURE

EXPOSITIONS

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FUJIKO NAKAYA : Nuage de merEsplanade François Mitterrand

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OFFICE DU TOURISME

FRANÇOIS SCHUITEN & RICARDO BASUALDO : Dentelle StellaireLa Rambla - Rue Faidherbe

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ROSS LOVEGROVE : UFOGare Lille Flandres

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THÉO MERCIER : TraficParking VINCI Park Euralille

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THÉÂTRE DU NORD2

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ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE / THÉÂTRE SÉBASTOPOL3

L’HYBRIDE9

L’AÉRONEF6

LE ZÉNITH7

ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE / LILLE GRAND PALAIS4

UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LILLE14

MAISON FOLIE BEAULIEU, LOMME15

LE GRAND BLEU12

THÉÂTRE MASSENET13

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OPÉRA DE LILLE1

ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE / PALAIS RAMEAU5

LE BIPLAN10

BIBLIOTHÈQUE DE LILLE11

LÉGENDES INFOS ET BILLETTERIE FANTASTIC

TRIPOSTAL*1

GARE SAINT SAUVEUR*3

MUSÉE DE L’HOSPICE COMTESSE*4

GARE SAINT SAUVEUR*

6 POP UP SECLIN (HORS PLAN)

7 POP UP TOURCOING (HORS PLAN)

RETROUVEZ TOUTES LES INFOS SUR WWW.FANTASTIC2012.COM

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BØRRE SÆTHRE My Private Sky, 2001, Astrup Fearmley Museet for Moderne Kunst,Oslo, Courtesy de l’art iste et de la Galerie, Loevenbruck, Paris

PHANTASIATRIPOSTAL, LILLE 06.10.2012 > 13.01.2013

En 2012, pour Fantastic, une imagination débridée règne au Tripostal. Les artistes tiennent le visiteur en dehors du réel et de l’ordinaire. Il déambule dans des mondes où se succédent l’inexplicable, le féérique et le fictif.

Il pousse des portes imaginaires pour rentrer dans l’univers hétérogène et manipulé de Théo Mercier ou de Marnie Weber, avec ses ors patinés et ornés de créatures-trophées. Des passages presque initiatiques le font basculer du monde baroque poétique de Nick Cave à celui du réalisateur Apichatpong Weerasethakul. Le public se laisse porter vers d’autres mondes où se côtoient revenants et vivants. Leandro Erlich, qui crée un lieu aux frontières instables, déclenche des sensations illusoires. Mêlant les époques, Folkert de Jong associe

pour une réunion stratégique, d’énigmatiques personnages semblant invoquer des forces surnaturelles - des militaires, un kamikaze - qui dérivent sur un radeau de luxe. Enfin, le visiteur découvre une guerre des étoiles revisitée par Børre Sæthre qui déploiera un univers apparemment idyllique, teinté d’un goût de l’étrange et d’une inquiétante esthétique…

* Dans ce titre choisi pour ce parcours au Tripostal, il faut lire la définition d’Aristote, qui voit en Phantasia ce qui relève de l’apparition, du devenir apparent, de la présentation d’une entité extérieure, voire de la simple présentation de choses réelles… La traduction de Phantasia depuis l’Antiquité a toujours été ambiguë, parfois liée à l’imagination, au phantasme. Elle fut même associée aux apparitions et aux fantômes…

Avec les artistes: NICK CAVE, FOLKERT DE JONG, DEBO EILERS, LEANDRO ERLICH, ANTON GINZBURG, RYOTA KUWAKUBO, THÉO MERCIER, CLAIRE MORGAN, BØRRE SÆTHRE, MARNIE WEBER, APICHATPONG WEERASETHAKUL...

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«Ces machines totémiques, un petit bataillon de nains et autres monstres venus se retirer sur Coney après une vie de tribulations, quelques derniers Peaux-Rouges sans feu ni lieu et les tribus étrangères, telle est la population permanente de cette étroite grève.» Rem Koolhaas

De tous les temps, les fêtes foraines ont joué un rôle majeur dans les villes comme espace de présentation d’innovations technologiques, à la manière d’Expositions universelles régionales. Les forains collent à l’actualité pour inventer de nouvelles attractions : sur les manèges, les trains, les autos, les zeppelins et aéroplanes. Coney Island accueille toutes formes d’éléments futuristes et technologiques qui tentent de défier l’apesanteur. La grande roue de l’Exposition universelle de 1900 rivalise avec la Tour Eiffel pour célébrer le progrès industriel. Les premiers films de l’histoire du cinéma seront diffusés sur des cinématographes portatifs au sein de fêtes foraines.

Méliès, alors directeur du cirque Robert Houdin, mais aussi Charles Pathé, ancien forain également, Léon Gaumont ou les Frères Lumière vendirent leur bandes à des projectionnistes errants.

Les artistes ont très vite manifesté leur intérêt pour l’univers des fêtes foraines. L’exposition Fantastic Attractions, présentée à la Gare Saint Sauveur, évoque l’univers forain, en emprunte certains dispositifs (le train fantôme de Sophie Pérez et Xavier Boussiron, les photographies de manèges de Carsten Höller, le tir à la carabine de Mark Dion), ou en détourne subtilement le sens (Leandro Erlich). Le spectateur acteur de l’expérience artistique est aussi ce qu’engage l’installation monumentale Reflections, de Robert Morris, reconstruite pour l’exposition, le labyrinthe de Michelangelo Pistoletto, ou encore l’installation de Numen design.

FANTASTIC ATTRACTIONSGARE SAINT SAUVEUR, LILLE 3

CARSTEN HOLLER, Lignano Ski Lab, série Amusement Parks, 2007. Courtesy AIR DE PARIS, Paris

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HUANG YONG PINGMUSÉE DE L’HOSPICE COMTESSE, LILLE

HUANG YONG PING Arche, 2009, Animaux taxidermisés, bois, papier, 8 x 4,5 x 16 m © Collect ion Privée

06.10.2012 > 13.01.2013

Artiste d’origine chinoise, Huang Yong Ping a le goût d’œuvres monumentales qui réinterprètent les philosophies et mythes occidentaux pour montrer le potentiel de violence et de destruction de nos sociétés, et remettre en question nos certitudes.

L’Hospice Comtesse accueille quatre des installations emblématiques réalisées par Huang Yong Ping : Arche, représente le mythe de l’arche de Noé. Point d’êtres humains sur ce navire gigantesque, mais des animaux dont certains sont morts ou bien mal en point : l’artiste met ainsi en scène le paradoxe d’une arche qui transporte la vie, mais aussi la violence inhérente à toute société.

Non loin, Wu Zei complète ce bestiaire : une pieuvre immense, de 25 mètres de large et de 8 mètres de haut, recouvre le plafond de ses tentacules. Deux divinités (Walking up language) montent la garde sous le jubé. Dans la chapelle, l’œuvre Pharmacy évoque la nature qui, à l’image de la médecine, peut être tantôt remède, tantôt poison.

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IBON MAINAR Fantast ic Project ions, 2012

MÉTAMORPHOSES URBAINESESPACE PUBLIC, LILLE 06.10.2012 > 13.01.2013

lille3000 plonge à nouveau Lille et l’Eurométropole dans une atmosphère fantastique en transformant l’espace public : de nombreux artistes, venus des quatre coins du monde, installent leurs œuvres au cœur de la ville pour métamorphoser le quotidien et faire surgir l’inattendu.

Avec les artistes : ROSS LOVEGROVE, NICK CAVE, FUJIKO NAKAYA, PRISCILLA MONGE, JEAN-FRANÇOIS FOURTOU, MEGGIE SCHNEIDER, THIERRY FOURNIER, BERGER & BERGER, LOOP.PH, DAAN ROOSEGARDE, HANS OP DE BEECK, PIERRE DELAVIE, IBON MAINAR, SOUNDWALK, LILIAN BOURGEAT, FRANÇOIS SCHUITEN, ELECTRONIC SHADOW, FOLKERT DE JONG…

FUJIKO NAKAYA Nuage de mer, Installation de brume #07015, 2012

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ROSS LOVEGROVE, UFO, 2012 (GARE LILLE FLANDRES)

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1. ENTRER DANS LE RÊVE

2. TROUBLER LES SENS

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Mythes, contes et légendes relèvent de la fiction. Ce sont donc des histoires inventées. Ces trois types de récit ont pour point commun de n’être pas vraisemblables. Ils se différencient toutefois nettement. Le mythe est transmis par la tradition et il raconte des faits prodigieux survenus à des êtres dotés d’exceptionnelles qualités à un moment daté de l’histoire. Le conte est généralement intemporel, impossible à situer géographiquement et ses personnages, ordinaires, sont désignés par un surnom (Blanche Neige) ou une fonction (le prince charmant). La légende, comme le conte, est un récit merveilleux. En revanche, elle narre des faits, souvent précisément localisés et plus ou moins historiques, mais transformés par l’imagination populaire. La légende et le mythe sont objets de croyances contrairement au conte. Bon nombre d’artistes présentés dans Fantastic se sont inspirés d’un imaginaire fabuleux dans leurs réalisations. Meggie Schneider, Ross Lovegrove et Stéphane Thidet introduisent de la fiction dans l’ordinaire. Nick Cave et Huang Yong Ping fabriquent de prodigieuses créatures. Marnie Weber, Anton Ginzburg et Apichatpong Weerasethakul jouent avec les légendes.

I. FICTION ET QUOTIDIENLa nuit tombée, les scènes visibles dans les fenêtres de la Vieille Bourse, sur la Place du Théâtre, vont faire des passants des voyeurs. Alors que les Français masquent par des

rideaux ou des volets ce qui se passe à l’intérieur de chez eux - à l’inverse des Néerlandais par exemple - afin de préserver leur vie privée, ils peuvent pour une fois voir ce qui se déroule derrière les croisées du célèbre bâtiment lillois. Du moins, il est possible de croire cela de loin. De près, les scènes s’avèrent un peu insolites. Ce n’est pas l’intimité des habitants qui est dévoilée, bien au contraire. Ce sont des images documentaires et des extraits de films de publicitaires de l’ex-RDA qui sont projetés sur les vitres par Meggie Schneider pour l’œuvre À la Recherche du Désir (page 15). L’étrangeté de la situation est propre à faire galoper l’imagination des passants. L’artiste berlinoise aime à sortir des éléments de leur contexte habituel pour les placer dans un cadre différent et ouvrir l’esprit à d’autres réflexions. Elle a ainsi installé une cuisine temporaire de style seventies dans le foyer du Théâtre de la Bourse (Beursschouwburg) de Bruxelles en 2008. Des litres de soupe étaient distribués chaque jour et des conversations se nouaient dans cet espace chaleureux. En 2009, à Lille, Meggie Schneider avait également montré des séquences de grands succès cinématographiques de l’ex-RDA sur les fenêtres de la maison située face au bar de la Gare Saint Sauveur. Par cette démarche, l’artiste met en question la place de la vie quotidienne et de la sphère privée dans le domaine public et au-delà dans l’art. Ross Lovegrove amène lui aussi de l’incongru dans les espaces fréquentés par le public.

1. ENTRER DANS LE RÊVE

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PLAN DE LILLE

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Ross Lovegrove est un designer britannique dont les productions se caractérisent par des formes organiques épurées qui trouveraient leur place dans un univers de science-fiction. Il a imaginé pour la Gare Lille Flandres une soucoupe volante : embarquement immédiat pour un trajet Lille - Paris en 30 secondes ! Sobrement appelée UFO (page 15), acronyme de «unidentified flying object», c’est-à-dire un ovni en français, cet archétype de soucoupe, plate, légèrement galbée et aux lignes profilées, flotte apparemment en apesanteur sous la verrière de la gare. Le matériau brillant imitant le métal accroche la lumière et le regard, tout comme le rai de lumière qui en émane. Le designer anglais a déjà dessiné un autre objet qui a des traits communs avec UFO, un abri en montagne dénommé Capsule alpine. Cette structure de 8 mètres de diamètre a une double peau de verre isolante. Elle ressemble à une goutte géante aplatie et sa surface miroitante reflète le paysage des alentours pour mieux s’y confondre. L’énergie utilisée dans la capsule vient du soleil et du vent. Ross Lovegrove, par ses projets particulièrement innovants, rend le futur plus proche du présent et apporte avec UFO un peu d’évasion dans le quotidien banal, ce que Stéphane Thidet effectue d’une manière autre.

Les pièces de Stéphane Thidet ramènent à l’enfance, à l’univers de la fête foraine. Sa sculpture Rêve d’une tour (page 18) présentée dans l’exposition «Fantastic Attractions» à la Gare Saint Sauveur est une tour en kit à l’échelle 1. Les pièces détachées sont allongées sur le sol et elles atteindraient une hauteur de 10 mètres une fois superposées. La structure de bois et d’acier ressemble à celle d’un derrick couronné d’un tambour orné d’ampoules, comme celles des devantures de manège. Il suffit de ces quelques lumières pour que les souvenirs de parcs d’attractions reviennent en mémoire et avec eux des émotions, et peut-être la nostalgie d’une enfance évanouie. Le titre, Rêve d’une tour, ne fait que renforcer ces

impressions. La tour pourrait être construite mais elle ne l’est pas et rien ne manifeste qu’elle le sera puisque aucun élément de fixation n’est apparent. Le rêve reste rêve. Le désenchantement que fait naître cette sculpture de Stéphane Thidet se retrouve dans la série de photos intitulée Park. Ces images ont été prises dans une foire aux manèges au crépuscule, un jour de brouillard, dans un éclairage fantomatique. Les quelques rares clients sont emmitouflés. La fête a perdu de son charme. Dans le travail du sculpteur et photographe, l’inquiétude s’ajoute à la fascination, deux sentiments souvent éprouvés face aux êtres fabuleux.

II. CRÉATURES DE RÊVE OU DE CAUCHEMARAu Tripostal, les costumes de Nick Cave , l’artiste américain, sont multicolores, excentriques. Ils sont faits pour les yeux, pour les oreilles et pour le corps. Visuellement, ils font penser à des vêtements de cérémonie africains, à des animaux en peluche géants ou à des rois de nacre londoniens. Auditivement, ces Soundsuits (page 18) produisent des sons, comme leur nom l’indique, que ce soit le bruissement des tenues faites de cheveux ou les percussions de celles réalisées en petits bouts de bois. Porter un Soundsuit fait disparaître l’identité et le sexe mais cet anonymat devient libérateur et ces étonnants habits invitent à la danse une fois qu’on les porte. Ces tenues festives sont nées à la suite d’un événement grave: les émeutes de Los Angeles provoquées par l’acquittement des policiers qui avaient tabassé Rodney King en 1992. L’ancien danseur Nick Cave s’est alors interrogé sur son identité d’homme noir et sur la manière dont il voulait aborder cette question. Il a alors fabriqué le premier Soundsuit en brindilles de bois, une sorte d’armure qui rend son porteur à la fois menaçant et séduisant. Ses créations se situent entre la figuration et l’abstraction, entre l’artisanat et l’art. Elles réconcilient l’objet d’art et la performance. Elles sont faites de matériaux recyclés que l’artiste

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déniche dans la rue ou dans des marchés aux puces et qu’il collectionne ensuite jusqu’au moment où il en a suffisamment pour confectionner un nouveau costume. En étant adepte de l’ «upcycling» - un procédé qui consiste en l’utilisation d’objets usés pour en faire de nouveaux de meilleure qualité - il dévoile un intérêt pour l’écologie plus explicite dans le travail de Huang Yong Ping.

Wu Zei (page 16), qui signifie «voleur noir» est le nom donné populairement à la seiche en Chine. D’après les Chinois, lorsqu’elle flotte à la surface des eaux, les oiseaux s’y posent et elle les entraîne dans les profondeurs marines, d’où son surnom. Wu Zei, la seiche de Huang Yong Ping est en fait une énorme pieuvre de 25 mètres de large et de 8 mètres de haut qui est fixée au plafond de la salle des malades de l’Hospice Comtesse. Sa taille et le fait qu’elle se trouve au-dessus du visiteur engendre une sourde inquiétude : pourrait-elle étouffer puis dévorer un malheureux imprudent ? L’angoisse n’est pas fondée mais la sensation reste, sans doute liée à des réminiscences littéraires et cinématographiques telles le colossal calamar qui provoque l’effroi de l’équipage du Nautilus dans Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne. Le poulpe Wu Zei a les tentacules encombrés de bouts de plastiques, d’oiseaux et de crabes mazoutés. L’animal est plus vulnérable qu’il y paraît et il paie son tribut à la pollution et aux marées noires. Il devient victime comme les bêtes de L’Arche.

Lorsque Deyrolle, une boutique parisienne spécialisée dans la taxidermie, brûle en 2008, Huang Yong Ping accourt et récupère certains des animaux naturalisés pour peupler Arche (page 10). Cette embarcation de bois et de papier blanc chargée de mammifères, d’oiseaux et d’insectes évoque le mythe de l’arche de Noé, représenté par de nombreux artistes à commencer par Michel-Ange sur le plafond de la chapelle Sixtine. La Bible raconte que Noé fait entrer les animaux dans l’arche par couple et espèce par espèce. Certains ont ici perdu leur partenaire, Noé est absent car nous dit l’artiste, «Je pense que l’homme est trop important en ce monde, et que de ce fait il n’était pas nécessaire de le

faire exister dans cette arche»1. Hormis l’incendie qui a déclenché ce travail, le hasard et le symbolisme se mêlent dans d’autres aspects de l’œuvre. L’ouverture à l’avant du navire est une porte autant qu’une brèche mais cela est fortuit. Les ouvriers qui l’ont installé la première fois l’avaient ainsi ouvert. La colombe, allégorie de la paix, et le corbeau, oiseau de mauvais augure en Chine se côtoient dans Arche parce qu’ils étaient disponibles chez Deyrolle. Certains des animaux sont mal en point à cause de leur provenance mais ils apportent une autre dimension à l’œuvre, ils suggèrent la blessure et la mort alors que l’arche apporte la vie d’après la Bible. Huang Yong Ping relit un des mythes d’origine du christianisme à la lumière des préoccupations environnementales actuelles. Derrière la belle histoire évoquée par l’arche transparaît un univers plus sombre tel celui de bien des légendes.

III. DES MONDES MERVEILLEUX ?La Chambre des murmures (page 16) de Marnie Weber , présentée au Tripostal, fait inévitablement penser à l’univers des légendes. Sur les collages, des jeunes filles en robes victoriennes portent des masques inexpressifs et posent dans d’étranges décors. Elles restent imperturbables devant un cirque en flammes à peine plus haut qu’elles. Ces «Spirit Girls» inventées par l’artiste, sont des adolescentes qui formaient un groupe de musique, tuées dans leur jeunesse dans les années 70, et qui reviennent raconter ce qu’elles n’avaient pu exprimer. Elles doivent leur nom au spiritualisme, un mouvement croyant en une communication possible avec les morts. Ce courant religieux fut très populaire dans les pays anglo-saxons au milieu du XIXe siècle en particulier auprès des femmes auxquelles il a donné une tribune pour défendre leurs idées sur l’obtention du droit de vote ou l’abolition de l’esclavage. Les sculptures de Marnie Weber, singes savants et ours danseurs, sont généralement animalières. Dans le folklore indien, l’ours symbolise la plongée dans l’inconscient et la spiritualité car il hiberne l’hiver. Les animaux sont anthropomorphes. Les bêtes de cirque un peu ridicules voisinent avec des 1 Wu Zei, Huang Yong Ping, Les Presses du réel, Dijon, 2011, p. 79

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clowns maussades. La tristesse n’est jamais très loin de l’humour dans le monde de contes de fées de Marnie Weber.

Hyperborée n’a probablement jamais existé. Pour les Grecs, c’était la région, située au nord de la Thrace, où vivait Borée, dieu du vent du Nord. Hérodote la localisait en Sibérie et la présentait comme la terre de l’âge d’or, un lieu de pur bonheur où le soleil ne se couchait jamais et où un printemps perpétuel régnait. Washington Irving, l’écrivain américain auteur de La légende de Sleepy Hollow place Hyperborée le long du Pacifique, à la limite du Canada et des États-Unis, près de la ville d’Astoria en Oregon. Des archéologues russes ont récemment affirmé avoir découvert des traces d’une ancienne civilisation dans les îles Solovki, en mer Blanche, ce qui a donné à Anton Ginzburg l’envie de chercher ce continent mythique. Son voyage d’Astoria à la mer Blanche via Saint-Pétersbourg est devenu un film, Hyperborea (page 17) présenté au Tripostal. Un nuage rouge qui gonfle et devient brume rose avant de se dissiper poursuit l’artiste tout au long de son périple. La fumée écarlate symbolise l’énergie créative et émotionnelle ainsi que, selon l’artiste, «une espèce d’inconscient collectif incontrôlable mais que le vent transporte à travers tous les continents.»2. Alors que les utopies du XXe siècle qui voulaient établir le paradis sur terre, comme ce fut le cas en URSS, ont abouti à une réalité bien moins riante, la recherche d’Hyperborea ne peut conduire qu’à la création d’une mémoire fictive.

La légende peut parfois s’insinuer dans le réel. La ville de Nabua se trouve là où le Mékong sépare la Thaïlande du Laos. Apichatpong Weerasethakul , exposé au Tripostal, y a passé une partie de son enfance. Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, le gouvernement militaire a brutalement réprimé dans la région une insurrection communiste née dans le Laos voisin. Beaucoup de paysans, sympathisants communistes, ont dû se cacher. Le village n’était plus habité que par les femmes et les enfants. Or une légende locale racontait qu’une veuve fantôme kidnappait tous les hommes qui avaient l’audace d’entrer dans son royaume. La réalité rejoignait alors la fiction. Le réalisateur thaïlandais réalise Primitive (page 18) au moment du tournage d’Oncle Boonmee, (celui qui se souvient de ses vies antérieures), Palme d’or au festival de Cannes 2010. Primitive est un ensemble de huit courts métrages tournés à Nabua. Le cinéaste a interviewé les adolescents du village, descendants de ceux qui ont disparu pendant l’insurrection. Les films sont à la fois documentaires et imaginaires. Ils relatent la construction d’un vaisseau spatial, sa transformation par les jeunes en lieu de réunion, une série d’explosions, une tentative de décollage, des répétitions pour un film jamais tourné, un match de foot avec une boule de feu, la commémoration à travers une chanson du premier combat entre l’armée et les communistes 43 ans plus tôt. Primitive montre la rencontre de l’homme avec la nature, la confrontation des mémoires personnelle et collective, la confusion du monde des vivants et du monde des esprits.

2 Andrew M. Goldstein, « Pursued by a Cloud, Anton Ginzburg returns to his homeland », Modern Painters, mai 2011, p. 46. Artinfo.com

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Primitive dresse le portrait d’un lieu où les mémoires et les idéologies se sont éteintes.

Meggie Schneider, Ross Lovegrove et Stéphane Thidet insèrent des fragments de rêve dans la ville. Les créatures extraordinaires de Nick Cave et Huang Yong Ping trouveraient leur place dans des contes qui restent ou non à écrire. Marnie Weber réinvente la légende, Anton Ginzburg tente de la retrouver et Apichatpong Weerasethakul l’imbrique dans la vie de tous les jours et fait se brouiller la limite entre le concret et l’imaginaire.

Godeleine Vanhersel

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PISTES EN HISTOIRE DES ARTSCOLLÈGELa thématique «Arts, créations, cultures» permet d’étudier les rapports entre l’œuvre d’art, la création et les traditions (populaires, régionales) qui nourrissent l’inspiration artistique (contes, légendes, récits et sagas, mythes dionysiaques, héroïques, épiques, etc.).

La thématique «Arts, mythes et religions» s’intéresse à l’œuvre d’art et au mythe : à ses différents modes d’expressions artistiques (orale, écrite, plastique, sonore etc.) ; ses traces (récit de savoir et vision du monde) dans l’œuvre d’art (thème ou motif ; avatars, transformations).

LYCÉEDans le champ anthropologique, la thématique «Arts, réalités, imaginaires» considère les relations entre l’art et l’imaginaire : inventions artistiques (transpositions et récits de rêves, de cauchemars, créatures, personnages et motifs fictifs, univers légendaires, fantastiques, mythologiques, fabuleux, etc.).

«ENTRER DANS LE RÊVE»DANS D’AUTRES DOMAINES ARTISTIQUESARTS DU VISUELParmi les artistes qui introduisent de la fiction dans le quotidien:À la Gare Saint Sauveur:- Francis Alys, The Rehearsal (1999) Vidéo qui montre une voiture rouge qui tente d’escalader une pente au rythme des répétitions d’un orchestre.- Oscar Muñoz, Line of Destiny (2006)Vidéo présentant un visage qui se reflète dans l’eau déposée au creux d’une main et qui s’efface quand l’eau coule entre les doigts.

À Lille et dans la métropole lilloise:- Lucy + Jorge OrtaDe vraies-fausses fouilles archéologiques dans différents sites de la métropole: les «Fouilles Fantastiques» pour les élèves de CE2.

Au Tripostal:- Folkert De Jong invente des créatures extraordinaires. - Børre Sæthre conçoit des univers de légende avec en vedette une licorne.

AU CINÉMA:Films sur des êtres et des univers merveilleux. > Créatures fabuleuses:- King Kong de Merian C. Cooper et Ernest B. Shoedsack, 1933- Série des Batman par Tim Bruton et Joel Schumacher

jusqu’au dernier, The Dark Knight rises de Christopher Nolan.> Légendes :- Blanche Neige et les sept nains, 1937, et autres Walt Disney - Les Visiteurs du soir, 1942 de Marcel Carné- La Belle et la Bête,1946 de Jean Cocteau- Les Ailes du Désir, 1987 de Wim Wenders - Dessins animés d’Hayao Miyazaki

> D’étranges silhouettes volantes:- Destino, court métrage d’animation par Walt Disney et Salvador Dali. Inachevé jusqu’en 2003.

ARTS DE L’ESPACEArchitectures extraordinaires réalisées :- Le Facteur Cheval, Palais idéal, 1879-1912- Antti Lovag, le Palais Bulles de Pierre Cardin, 1975- Matti Suuronen, Futuro house, 1968Projets utopiques :- The Walking City de l’architecte britannique Ron Herron et Archigram en 1964

ARTS DU LANGAGE- Charles Lutwidge Dodgson, sous le pseudonyme de Lewis Carroll, Les Aventures d’Alice au pays des merveilles, 1865- Les Contes de Perrault, des frères Grimm, d’Andersen, de Roald Dahl...- C.S. Lewis, Le monde de Narnia, 1949-1954- Washington Irving, «La Légende du Val dormant» («The Legend of Sleepy Hollow»), dans Essais et Croquis, 1837- Edgar Allan Poe, Histoires extraordinaires, 1832-1845

ARTS DU SON- Prokofiev, Pierre et le loup, 1936- Massenet, Cendrillon, 1894-1895

ARTS DU SPECTACLE VIVANTAu théâtre:- Carlo Gozzi, L’Oiseau vert, 1765 (un conte revu à la façon de la Commedia dell’Arte).En danse:Le ballet romantique s’est particulièrement inspiré de légendes :- La Belle au Bois dormant et Le Lac des cygnes de Marius Petipa avec des musiques signées de Tchaïkovski- L’Oiseau de feu et Petrouchka de Diaghilev sur des musiques de Stravinsky

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NICK CAVE James Prinz Photography. Courtesy of the art ist and Jack Shainman Gallery, New York

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La scène se déroule à Athènes au début du Ve siècle avant J.-C.. Les peintres Parrhasios et Zeuxis s’affrontent dans un concours dont le thème est de créer un effet d’illusion. Le plus jeune des deux, Zeuxis, représente des raisins avec une perfection telle que les oiseaux, dit-on, venaient les picorer. Sûr de gagner, il demande à Parrhasios d’enlever le rideau qui masque son œuvre. Mais il n’y a pas de rideau. Parrhasios a peint un voile. Il est déclaré vainqueur puisqu’il a réussi à tromper les hommes alors que Zeuxis n’a leurré que les animaux. Le souci de faire plus vrai que nature a perduré à travers le temps. Ainsi à la fin du XVIe siècle, Scamozzi finit le décor en trompe-l’œil du Théâtre Olympique de Vicence bâti par Palladio. Un siècle plus tard, Andrea Pozzo peint une architecture imaginaire s’ouvrant vers le ciel sur le plafond de l’église Saint Ignace de Loyola à Rome. Dans ces deux cas, le visiteur admirait la virtuosité sans être dupe pour autant de ce qu’il voyait. Certains créateurs contemporains comme Pierre Delavie et Electronic Shadow procèdent toujours ainsi. Robert Morris, Carsten Höller et Berger & Berger font douter de ce que l’œil voit en utilisant ou pas des illusions d’optique. Si les plasticiens précédemment cités s’appuient essentiellement sur le sens de la vue, d’autres comme Bruce Nauman ou Thierry Fournier se jouent de la perception du temps.

I. L’ŒIL TROMPÉParmi les Métamorphoses urbaines qui parsèment la ville de Lille, À Contre Pierres (page 23) que Pierre Delavie a réalisée Place de la République est celle qui s’apparente le plus à un trompe-l’œil traditionnel, c’est-à-dire une peinture, une sculpture ou une architecture qui donne l’illusion de la réalité. La bâche qu’il a tendue sur la façade de l’Hôtel des postes fait apparaître une architecture réaliste mais fictive. D’épaisses colonnes corinthiennes se penchent ainsi que la corniche qui les surmonte, laissant se dévoiler un coin de ciel qui s’est faufilé de façon improbable sous la coupole du bâtiment. Pierre Delavie, dans ses interventions, s’inscrit dans le contexte architectural des lieux mais en le destabilisant. Il a, par exemple, recouvert une des ailes du Château de Versailles d’une toile reproduisant à l’identique l’architecture du palais à une nuance près : la végétation prolifère devant et au-dessus de la construction comme si la nature allait peu à peu gagner sur les constructions humaines.

Contrairement à ce que les apparences pourraient laisser croire, les couchers de soleil qui se produisent toutes les 30 minutes sur la façade du Suite Novotel à proximité de la Gare Lille Europe ne doivent rien à la projection d’un film. Le déclin du jour est à chaque fois re-fabriqué à partir d’un système d’éclairage contrôlé. L’installation reconstitue le coucher de soleil du jour, la couleur du ciel ayant préalablement été mémorisée.

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L’œuvre d’Electronic Shadow a pour titre Eternal Sunset (page 23) et fait référence à l’Impression, soleil levant de Monet. Les deux membres de ce duo, Naziha Mestaoui, architecte, et Yacine Aït Kaci, réalisateur, se sont donné pour objectif de fusionner l’espace construit et l’image numérique, laquelle devient ici le reflet virtuel d’une vie réelle. La démarche d’Electronic Shadow, au croisement de l’art et de la recherche, a pour but de nous offrir une perception poétique de l’espace, de nous faire imaginer que quelque part dans le monde, au moment où nous regardons ce coucher de soleil technologique, l’astre disparaît pour de vrai derrière l’horizon. Eternal Sunset et À Contre Pierres veulent reproduire le réel sans en modifier la perception.

II. LA RÉALITÉ TRANSFORMÉERobert Morris , à la Gare Saint Sauveur, parvient à perturber notre sens de l’espace en particulier dans plusieurs œuvres faites à l’aide de miroirs en 1976 et 1977. Les quatre poutres de Portland Mirrors (page 24) sont posées en losange sur le sol. Un miroir se dresse contre chacune des pointes du losange. Ce dispositif simple prolonge à l’infini les pièces de bois et crée une mise en abyme. Cet effet est plus fort encore dans Williams Mirrors (page 26) où douze miroirs double-faces se partagent l’espace sans qu’aucun autre objet n’y soit adjoint. L’image du visiteur s’y trouve sans cesse démultipliée. Aux reflets du sol et du spectateur s’additionnent ceux du plafond dans une œuvre antérieure, Mirrored Cubes, grâce à des parallélépipèdes aux parois constituées de miroirs. Les volumes géométriques de base que Robert Morris utilise dans les années 70 s’inscrivent dans la droite ligne de ses sculptures minimalistes

antérieures mais l’usage des miroirs, par leur illusoire transparence et par la multiplication des reflets qu’ils génèrent, rend la perception instable. Un doute est créé. Doit-on tenir pour acquis ce que notre cerveau comprend à partir de ce que nos sens perçoivent ? Ces incertitudes perturbantes sont cependant contrebalancées par le plaisir que chacun a à jouer, en se déplaçant, une petite pièce de théâtre dont il est l’acteur principal. Carsten Höller présente, lui, à la Gare Saint Sauveur, une installation également conçue pour y intégrer le visiteur.

Y (page 26) de Carsten Höller est une structure constituée d’une passerelle de bois en forme de Y - d’où le nom de l’œuvre - entourée de cercles de métal sur lesquels sont fixées des ampoules qui s’allument et s’éteignent à toute vitesse. Le spectateur peut se promener sur la plate-forme mais l’une des branches du Y aboutit à un cul-de-sac et l’autre se termine par un miroir, le demi-tour est la seule issue possible. Carsten Höller s’est inspiré pour Y d’un roman de Max Frisch, «Mein Name sei Gantenbein». Le personnage principal, Gantenbein, use de plusieurs identités, prétendant être aveugle ou pas, ce qui lui permet d’observer les autres qui pensent qu’il ne les voit pas. L’artiste est particulièrement intéressé par les effets directs ou indirects de la lumière naturelle ou artificielle sur la perception de l’espace et des objets. Le clignotement des ampoules crée dans Y une impression de mouvement, comme si la lumière se déplaçait d’avant en arrière ou à l’inverse. Cette installation désoriente et provoque le doute chez le spectateur tout comme celle de Berger & Berger.

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Cyrille et Laurent Berger, les deux frères de Berger & Berger font, quant à eux, disparaître la réalité. Dr Jekyll et Mr Mouse (page 28) est installée dans l’Opéra de Lille. Des tubes de néon positionnés à la verticale sont répartis en trois cercles concentriques. L’espace qui les sépare est tel que l’on peut circuler entre eux, ce qui induit des promenades labyrinthiques. Dans la journée, cette structure n’a pas de fonctionnalité particulière. La nuit, elle devient un espace où l’on peut se soustraire au regard des autres quand on se trouve dans le cercle central. Berger & Berger utilisent un effet d’optique pour parvenir à cela. L’intensité lumineuse des néons est telle qu’elle dissimule les personnes lorsqu’elles sont environnées par ces tubes d’éclairage, les spectateurs extérieurs sont éblouis et aveuglés. L’œuvre ne fonctionne que lorsqu’elle est mise en relation avec le public. Elle attire l’attention sur un endroit que l’on aurait autrement ignoré mais elle permet aussi de se cacher. La clôture de néons serait une sorte d’équivalent de la limite entre l’espace public - où l’on est vu - et le domaine privé - où l’on échappe à l’attention d’autrui. Au début de ce projet, les frères Berger souhaitaient mettre Dr Jekyll et Mr Mouse sur un terrain à Paris, une dent creuse du XIXe arrondissement. Les caméras de surveillance se multiplient dans les villes et cette installation aurait à l’inverse masqué ses visiteurs à l’objectif des appareils de contrôle mais cela n’a pas été possible. Ce triple cercle lumineux, au-delà de son aspect ludique, tient un propos politique sur une société où tout un chacun est de plus en plus épié.

III. LE TEMPS DÉJOUÉNine, à la Galerie Léo Castelli de New York en 1968, a été l’une des toutes premières expositions à laquelle Bruce Nauman a participé. Le commissaire qui avait choisi ce jeune artiste était Robert Morris. À l’époque, Nauman tournait ses premiers films. Dans Bouncing in the Corner I, il cognait ses épaules contre le mur, un geste répétitif à l’instar de ceux que l’on voit dans les films burlesques. On se souvient de Charlot continuant à serrer des écrous imaginaires une fois sa journée de travail achevée dans Les Temps modernes. Toutefois, chez Nauman, la réitération d’un mouvement douloureux ne prête guère à rire. Au contraire, cela fait surgir un sentiment de gêne chez le spectateur. L’artiste met son corps à l’épreuve. Celui-ci, manipulé, devient matériau de sculpture comme dans Pulling Mouth (page 25) en 1969, l’un des quatre «Slo-Mo» (films réalisés à l’aide d’une caméra industrielle capable d’enregistrer de très grands ralentis à une vitesse allant de 1000 à 4000 images par seconde). L’Américain a filmé durant quelques secondes en très gros plan sa bouche qu’il étirait. La projection de ces quelques secondes de tournage dure environ une dizaine de minutes. Le mouvement du visage est ainsi extrêmement ralenti et le résultat presque abstrait. Le spectateur peut avoir l’impression que rien ne bouge si ce n’est que de temps à autre, il remarque de petites différences. Nauman a dilaté un laps de temps très court. Il rend ainsi la compréhension de l’action un peu déroutante, ce à quoi parvient aussi Thierry Fournier mais en employant un autre procédé.

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A+ (page 25), œuvre de Thierry Fournier présentée rue du Sec Arembault à Lille, ressemble à n’importe quel panneau publicitaire, une «sucette» commune sur les trottoirs des villes. Le premier élément, peu fréquent mais pas pour autant surprenant, vient du fait que ce n’est pas une affiche mais une vidéo que l’on voit sur ce support. La seconde particularité, plus inattendue, est qu’il n’y a ni slogan à lire, ni produit dont les mérites sont vantés. De surcroît, le paysage urbain que cette vidéo montre est, autre bizarrerie, exactement identique à celui situé derrière le panneau d’affichage, à ceci près que les passants qui déambulent ne sont pas ceux présents au moment où l’on regarde. Ce dispositif capture l’attention du flâneur et le fait s’interroger sur la clef du mystère. Les images projetées sont en réalité celles tournées au même endroit la veille. A+ est donc une œuvre à quatre dimensions puisqu’elle ajoute le temps à la largeur, la hauteur et la profondeur. Thierry Fournier précise à ce propos «Le temps révèle l’image et l’image révèle le temps dans un mouvement qui est réversible, une sorte de ping-pong entre la banalité de ce cadre et ce temps qui appelle à un autre regard sur cette image, habituellement faite pour la publicité. Or la publicité promet, nous indique ce qui va advenir...»1. A+ montre le passé.

Le trompe-l’œil suscite l’émerveillement du regardeur, certes ébloui mais uniquement contemplateur et extérieur à l’œuvre. Les

installations de Robert Morris, de Carsten Höller ou des frères Berger sont à l’échelle humaine et elles ne prennent sens que grâce à la participation du visiteur. Celui-ci devient partie intégrante de l’œuvre. De plus, pour Dr Jekyll et Mr Mouse, il faut changer de rôle : être un promeneur qui s’efface dans le cercle de lumière et un témoin intrigué en dehors. Lorsque les artistes jouent sur la perception de la durée, ils peuvent aussi, comme le font Nauman et Fournier, attendre du spectateur qu’il ne fasse qu’observer et s’interroger, même s’il est de surcroît un acteur, quoique involontaire, dans A+.

Godeleine Vanhersel

1 Thierry Fournier interviewé par Evelyne Bennati pour Paris-Art.com, juin 2008

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PISTES EN HISTOIRE DES ARTS

COLLÈGELa thématique «Arts, espace, temps» examine de quelle manière l’œuvre d’art évoque le temps et de l’espace : construction, vitesse, durée, répétition; perspectives, profondeur de champ; illusions d’optique, etc.

LYCÉEDans le champ anthropologique, la thématique «Arts, réalités, imaginaires» invite à s’interroger sur les liens entre l’art et le vrai : aspects du vrai, aspects mensongers, trompe-l’œil, tromperie, illusion, etc.

«TROUBLER LES SENS»DANS D’AUTRES DOMAINES ARTISTIQUESARTS DU VISUEL- Andrea Mantegna, fresques de la Camera degli Sposi, Palais Ducal de Mantoue, 1473- Adriaen van der Spelt et Frans van Mieris, Trompe-l’œil, nature morte avec une guirlande de fleurs et un rideau, 1658 (pour rappeler Parrhasios)- Louis Boilly, Trompe-l’œil aux pièces de monnaie sur le plateau d’un guéridon, Palais des Beaux-Arts de Lille, 1808-1814 et Trompe-l’œil aux dessins et aux savoyards, 1780.- Maurits Cornelis Escher, nombreux dessins dont Mains se dessinant, 1948.- Salvador Dalí, Apparition d’un visage et d’un compotier sur une plage, 1938.- De nombreux exemples d’illusions optiques se trouvent dans les œuvres d’art cinétique et de l’Op-Art.- Olivier Dollinger, The Missing Viewer, 2009, à voir à la Gare Saint Sauveur. Vidéo démontrant le mystère d’un dédoublement de personnalité.

AU CINÉMA- Daniel Vigne, Le retour de Martin Guerre, 1982 (où un homme est pris pour un autre qui lui ressemble étrangement).- Alejandro González Inárritu, Babel, 2006 (fait des allers-retours dans le temps qui ne sont perçus qu’à la fin du film).

ARTS DE L’ESPACE> L’architecture grecque faisait beaucoup usage d’illusions d’optique:- Le sol et l’architrave du Parthénon sont légèrement convexes afin de donner l’impression d’être rectilignes. Les colonnes d’angle sont plus grosses afin de paraître de la même taille que les autres.- La Basilique de Constantin à Trêves a une perspective renforcée. Les fenêtres sont de plus en plus petites vers l’abside, ce qui accentue l’impression de longueur. - Les escaliers d’Odessa, sur lesquels fut tournée une scène célèbre du Cuirassé Potemkine d’Eisenstein, paraissent bien plus hauts qu’ils ne le sont en réalité. Les marches mesurent 12,5 mètres de large au sommet et 21,7 mètres au pied des marches. Ces escaliers furent conçus par Francesco Boffo et Avraam Melnikov en 1837.

ARTS DU LANGAGE- Jules Verne, Paris au XXe siècle, 1863.- H.G. Wells, La Machine à explorer le temps, 1895.- A. E. Van Vogt, Pour une autre terre, où il y a des liens entre la vitesse de déplacement et le temps vécu.- J.K. Rowlings, Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, 2004.

ARTS DU SPECTACLE VIVANT- William Shakespeare, La Tempête, 1611, dans laquelle le magicien Prospero change la vitesse du temps.- Molière, Amphitryon, 1668, où le personnage de Sosie porte bien son nom.

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BERGER & BERGER Dr Jekyll et Mr Mouse © Guillaume Zuccarelli

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Marcel Duchamp considérait ses rotoreliefs comme des jouets. Ces disques de carton sont imprimés de spirales. Si un moteur les fait tourner, ils donnent l’impression d’être des volumes. Le jeu faisait partie des processus de création adoptés par les membres du mouvement Dada. Depuis, la place du jeu s’est accrue dans l’art, non seulement dans la démarche créative, mais parce que l’on attend du spectateur qu’il prenne part à l’œuvre. Cette participation peut être divertissante dans les installations ludiques de Debo Eilers, Michelangelo Pistoletto, Fujiko Nakaya et Numen. Il est plus difficile de faire usage des objets quotidiens transformés par Lilian Bourgeat, Jean-François Fourtou, Leandro Erlich et Priscilla Monge.

I. DE L’ART LUDIQUEQuand Debo Eilers , dont l’œuvre est présentée au Tripostal, investit un espace, le résultat est jubilatoire, trash et pop-acidulé tout à la fois. Les murs de son espace sont ornés d’objets pop et colorés, certains recouverts de carrelage maculé de peinture. Le sol est fait de dalles réfléchissantes ou en plastique multicolore. La peinture, la sculpture, la performance sont associées pour créer une œuvre d’art total où la participation du spectateur est requise. Les plus jeunes se délectent à jouer avec ces Cookies Monsters, personnages inspirés de la série pour enfants

«Sesame Street» (en français : «1, rue Sésame»). Les moins jeunes pourront emmener l’une des Mummies chez eux pour la nuit. Ces Mummies (page 34), autrement dit des momies en français, se présentent comme des corps emballés et sont mises sur des diables afin de pouvoir les emprunter aisément. Le désordre joyeux de Debo Eilers prête à sourire tout comme ses propos : «La tension engendrée par les différents Cookies - entre les libertés qu’ils offrent et les contraintes qu’ils imposent - informe sur la totalité du travail de Debo Eilers»1. La dérision, la proximité avec l’enfance, les inconvenances ne sont pas sans rappeler le dadaïsme et sa remise en question des convenances. Michelangelo Pistoletto aborde, lui, le ludique sous l’angle de la spiritualité.

Il a suffi à Michelangelo Pistoletto d’avoir du carton ondulé pour créer Labyrinthe (page 34) à la Gare Saint Sauveur. Les rouleaux sont dévidés à la verticale, puis les feuilles sont souplement pliées et repliées sur elles-mêmes et ces multiples plis suffisent à donner de la rigidité aux parois. Le matériau permet une adaptation à la forme du lieu. Le Labyrinthe comporte des impasses, plusieurs entrées et plusieurs sorties. Grands et petits s’y amusent à trouver l’issue. Pour l’artiste italien, qui a débuté sa carrière dans la mouvance de l’Arte Povera, ce parcours un peu chaotique est à l’image du voyage intérieur que chacun peut faire dans l’existence et auquel l’artiste nous convie à travers une 1 Debo Eilers cité par Natalie Bell, Art Papers, septembre octobre 2011

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déambulation bien réelle. Michelangelo Pistoletto décrit ce Labyrinthe comme une «route sinueuse et imprévisible qui nous amène à un lieu de révélation et de connaissance»2, car pour lui, l’art doit apporter la spiritualité non pas au sens religieux mais de façon plus large en vue de rendre l’humanité plus consciente et plus responsable de l’impact qu’elle a sur la planète.

Fujiko Nakaya invite le promeneur à une bien agréable expérience sur l’esplanade François Mitterrand. Ce Nuage de mer (page 31) est fait de brume. Il appartient à la série des «Fog Sculptures». La première sculpture de brouillard a été conçue pour l’Exposition Universelle d’Osaka en 1970. Fujiko Nakaya, dont le père a inventé la neige artificielle, avait enveloppé d’un voile de brume le pavillon Pepsi. À Lille, des centaines de brumisateurs d’eau sont répartis à des distances régulières et se mettent en action selon un minutage précis, le tout étant calculé par des ingénieurs. L’installation est fonction de l’espace naturel et des conditions météorologiques. Le Nuage de mer devient vapeur blanche et volatile quand il fait beau et disparait les jours de pluie. Plus les spectateurs sont nombreux, plus les minuscules gouttelettes s’évaporent vite. La transparence de la brume est variable non seulement dans le temps mais aussi dans l’espace. Ceux qui la traversent se voient plus ou moins bien. Cependant, cette sculpture d’un genre un peu spécial fait bien plus appel au sens du toucher qu’à la vue. Fujiko Nakaya se sert d’une technologie sophistiquée pour créer des environnements naturels et faire naître des expériences sensorielles originales.

Son travail relève à première vue du Land Art mais il s’en distingue par l’emploi d’une invisible ingénierie de pointe. À l’inverse, le procédé de fabrication de Numen/For Use ne fait nullement appel à une technologie avancée.

Trois designers, Sven Jonke, Christoph Katzler et Nikola Radeljkovics se regroupent en 1998 sous le nom de For Use. L’année suivante, ils choisissent Numen comme identité collective pour tous les projets n’appartenant pas au design industriel. Numen/For Use est ensuite de plus en plus impliqué dans la scénographie et la première Tape installation (page 31), à découvrir à la Gare Saint Sauveur, a vu le jour au cours d’une chorégraphie où les danseurs dévidaient du ruban adhésif entre des piliers. Le résultat était en quelque sorte un enregistrement du ballet. Les premiers rubans sont comme des tendons, les autres sont étirés perpendiculairement. La ligne devient surface puis sculpture dans laquelle les visiteurs peuvent pénétrer comme dans une architecture. Il faut enlever ses chaussures pour y entrer et crapahuter à quatre pattes, ce qui annihile les différences sociales. Les formes sont organiques, souples, élastiques et dessinées par les trajectoires des forces. Les structures de base sont testées à échelle réduite mais l’essentiel de la tâche se fait sur place. Nul besoin d’ordinateur. Les Tape installation se développent telles des parasites sur l’architecture existante. On dirait des cocons où s’opère la métamorphose avant la régénération.

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2 Communiqué de presse de CENTQUATRE, Paris, mai 2011.

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II. L’INQUIÉTANTE ÉTRANGETÉ DU QUOTIDIENTout ce qu’on voit sur une photo du Dîner de Gulliver (page 32) de Lilian Bourgeat (en tournée dans la métropole lilloise) , c’est un salon de jardin d’un modèle très commun. Si une personne est présente sur l’image, il devient clair que les meubles, qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à du vrai mobilier, sont surdimensionnés. Ils sont toujours fonctionnels mais les utiliser se transforme en une expérience plutôt physique. Amener à la bouche une cuillère qu’il faut saisir à deux mains, attraper difficilement un verre placé trop loin, le tout avec le nez au niveau du plateau de table, complique furieusement le déjeuner le plus simple. Les artistes du Pop Art, tel Claes Oldenburg, avaient agrandi démesurément des objets de consommation courante mais il était exclu d’en faire usage. La lecture des Voyages de Gulliver ou d’Alice au pays des merveilles a inspiré Lilian Bourgeat, toutefois il n’est pas question pour lui de susciter l’émerveillement. Avec ces meubles surdimensionnés, Lilian Bourgeat provoque la rupture avec les repères habituels du spectateur, qui, du même coup passe du statut de spectateur à celui d’acteur. Lilian Bourgeat multiplie par 2,5 la taille des objets. Les proportions entre l’humain et l’objet ne coïncident plus. Le rapport à l’espace et aux repères est perturbé. L’œuvre démontre qu’il en faut peu pour que l’environnement ne soit plus adapté à l’individu et que, dans notre monde, c’est l’être humain qui donne l’échelle.

Jean-François Fourtou a sculpté une maison grandeur nature. Le seul détail qui cloche est qu’elle est à l’envers. Elle est intacte, posée sur le toit et légèrement inclinée comme si elle avait été retournée puis délicatement enfoncée dans le sol par un géant soigneux. La Maison tombée du ciel (page 32) sur l’îlot Comtesse dans le Vieux Lille a l’aspect d’une de ses voisines. Il est possible d’y entrer par la fenêtre, d’admirer le luminaire au sol et le lit au plafond du grenier. Par quelque étonnant sortilège, le verre sur la table de chevet ne dégringole pas. Alice et Gulliver ne sont pas loin. Jean-François Fourtou a déjà reconstitué une autre maison tombée du ciel. Celle-là était la copie de la maison de ses grands-parents en Charente, comme si le temps s’était figé. Cette petite villa de bord de mer était un retour à l’enfance et permettait de revivre les moments disparus. Jean-François Fourtou précise «J’exprime par l’architecture cette sensation de maison ou de bien-être qu’on a quand on est petit mais ce n’est pas du tout nostalgique, c’est heureux et assez ludique»3. Ce monde à l’envers n’est pas tout à fait approprié aux humains. L’inversion fait perdre les repères visuels et sensibles habituels et conduit à s’interroger sur la perception que l’on a de la réalité tout comme chez Leandro Erlich.

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3 Jean-François Fourtou, dans une interview pour MIM Télévision, 20 mars 2012.

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Dans les expositions de Leandro Erlich , un salon voisine avec des ascenseurs ou une piscine. Ce sont des lieux familiers et rassurants. Pour un citadin, emprunter un ascenseur est un geste souvent fait sans y penser. Pour l’artiste argentin, un ascenseur est un objet fonctionnel dans lequel la vie est mise quelques instants entre parenthèses et où chacun se trouve face à lui-même. Elevator Maze (page 33), présenté au Tripostal, aligne deux rangées de trois cabines d’ascenseurs placées dos à dos. Les portes sont ouvertes. Le visiteur ne comprend que les miroirs de gauche et de droite n’en sont pas qu’au moment où quelqu’un rentre dans une autre cabine. «L’art cinétique fait partie de mes influences, mais à la différence de nombreux artistes cinétiques, la surprise de mes illusions d’optique est le point de départ de mon travail, et pas une fin»4 indique l’artiste. Privés de leur fonction et de leur contexte et grâce à un jeu de reflets, les ascenseurs d’Erlich ont perdu leur côté rassurant et sont devenus source d’inquiétude. L’Argentin reconnaît sa dette envers son compatriote Borges. Miroirs et labyrinthes («maze» en anglais) sont fréquents dans les installations du premier et les romans du second. Tous deux réussissent à faire surgir de l’inattendu et de l’étrange dans la réalité la plus ordinaire.

À Lille, rue Philippe de Comines, Priscilla Monge a imaginé un terrain de football comme il en existe des milliers et qu’elle a à peine modifié. Le sol, au lieu d’être plat est bosselé. Et ça change tout. Il est difficile de jouer au football sur un

pareil terrain, y courir est toujours faisable mais c’est un peu plus fatigant. Par contre, il est peu probable de réussir à y marquer un but. Le ballon, dès qu’il tombe, rebondit de façon imprévisible. Heterotopia (page 33) a été conçue quand l’artiste vivait en Belgique. Elle a fusionné les plaines du plat pays avec les montagnes de son Costa Rica natal pour créer une hétérotopie, c’est-à-dire un lieu autre à la fois à l’intérieur et en marge de la société. Priscilla Monge aime tromper les attentes du public. Le beau gazon vert d’Heterotopia est attirant mais c’est un cauchemar pour un footballeur, pour qui tenter de taper dans le ballon devient vite impossible.

4 Leandro Erlich, Lost Garden, 2009, cité dans « Leandro Erlich, le vert ige des sens », artefake.com

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Les œuvres évoquées impliquent un rôle actif de la part du visiteur, soit parce qu’il est amené à y pénétrer afin de pouvoir l’appréhender véritablement, soit parce que les questions soulevées par l’artiste ne sont comprises qu’à partir du moment où l’installation est physiquement expérimentée. Mais le spectateur n’a en aucun cas de contrôle sur l’œuvre, exception faite de l’œuvre présentée à l’Eglise Sainte Marie-Madeleine de Lille, Lotus Dome (page 34) de Daan Roosegaarde , dont les feuilles «smart foils» s’ouvrent dès que quelqu’un s’approche. Des lumières chaudes s’allument à l’intérieur de la sphère. Des taches lumineuses s’esquissent alors sur les murs et la coupole de l’Eglise Sainte Marie-Madeleine. Lorsque le visiteur s’éloigne du dôme, les pétales de métal se referment et les lampes s’éteignent. La délicatesse avec laquelle les feuilles s’ouvrent témoigne d’une harmonie entre l’homme et le Lotus Dome. Derrière la magie se dissimule de la technologie. Des capteurs détectent la présence humaine. Ils déclenchent l’éclairage. La chaleur des ampoules fait s’enrouler les «smart foils». Les ouvertures laissent passer la lumière. L’architecte et designer néerlandais explore la relation dynamique entre l’espace, les individus et la technologie de pointe. Son but est de créer ce qu’il appelle de la «techno-poésie». Dans les environnements high-tech conçus par Daan Roosegaarde, le spectateur et l’œuvre ne font plus qu’un.

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PISTES EN HISTOIRE DES ARTSCOLLÈGELa thématique «Arts, espace, temps», amène à réfléchir à la place du corps et de l’homme dans le monde et la nature (petitesse/grandeur; harmonie/chaos; ordres/désordres, etc.).

La thématique «Arts, techniques, expressions» invite à considérer l’œuvre d’art et la prouesse technique : preuve d’ingéniosité (automates, robots, etc.) ou de virtuosité liée à une contrainte formelle ou technique (art cinétique, etc.).

LYCÉEDans le champ scientifique et technique, la thématique «Arts, sciences et techniques» permet de se pencher sur l’usage des technologies numériques en arts plastiques et à l’objet technique dans l’œuvre d’art (formes et fonctions).

La thématique «Arts, informations, communications» propose de s’interroger sur l’art et ses fonctions : émouvoir, plaire, enseigner (dulce/utile; placere/docere), convaincre, informer, tromper, choquer, s’interroger ,etc.

«EXPÉRIMENTER L’ŒUVRE»DANS D’AUTRES DOMAINES ARTISTIQUESARTS DU VISUEL- Le labyrinthe est un motif très courant. Outre celui dont Thésée est sorti grâce à Ariane, de nombreuses cathédrales telles celles d’Arras, Amiens ou Chartres en possèdent un.- Robert Morris a réalisé de nombreux labyrinthes au cours de sa carrière.- Les installations de Maria Nordmann demandent un long temps d’accoutumance à la pénombre avant que n’émergent peu à peu des rais de lumière. Elle se sert aussi de miroirs afin de troubler la perception.- Les «environnements perceptuels» de James Turrell n’utilisent que la lumière comme matériau, ce qui crée des atmosphères très éthérées et presque magiques.- Ann Veronica Janssens conçoit des installations dans lesquelles le spectateur baigne dans une brume colorée dont la texture n’a cependant rien à voir avec le brouillard.- Yayoi Kusama, Dots Obsession, Infinity Mirrored Room, 1998, démultiplie l’espace et les mois à l’infini par un jeu de miroirs.

AU CINÉMA- Stanley Kubrick, Shining, 1979. Quand le labyrinthe devient une obsession…- Jack Arnold, L’homme qui rétrécit, 1957, constate à quel point l’existence devient risquée une fois rapetissé.

ARTS DE L’ESPACE- L’architecte Claude Parent s’est fait avec Paul Virilio le défenseur de «la fonction oblique», il proposait de vivre dans des maisons au sol incliné.

ARTS DU LANGAGE- Alice dans Les Aventures d’Alice au pays des merveilles, change plusieurs fois de taille et ne peut rejoindre la Reine de Cœur qu’après avoir franchi un labyrinthe.- Jonathan Swift, Les voyages de Gulliver, 1721.

ARTS DU QUOTIDIEN- Le Fauteuil Joe, une main gantée géante, a été dessiné par De Pas, D’Urbino et Lomazzi en 1970 en s’inspirant du travail de Claes Oldenburg.- Le canapé Boca a été imaginé par Salvador Dali en 1936 en hommage à la bouche pulpeuse de Mae West.

ARTS DU SON- Jean-Sébastien Bach, Le petit labyrinthe musical.

ARTS DU SPECTACLE VIVANTEn danse:- José Montalvo et Dominique Hervieu font intervenir les spectateurs dans Les Danses à voir et à danser en 1989 et dans Mosaïques... Danses d’une ville en 2001.- Cyril Viallon, Des-engagements, 2011, où le spectateur peut se promener entre les danseurs et les écrans vidéos afin de changer d’angle de vue.

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1. MUSÉE DE L’HOSPICE COMTESSE

2. TRIPOSTAL

3. GARE SAINT SAUVEUR

4. MÉTAMORHOSES URBAINES

5. LES THÉMATIQUES DANS D’AUTRES DOMAINES ARTISTIQUES

6. PARCOURS THÉMATIQUES

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PASSAGE DU RÉEL À LA FABLEL’Hospice Comtesse met à l’honneur l’artiste chinois Huang Yong Ping qui se plaît à revisiter les mythes classiques de la culture occidentale et orientale. Si la présence d’animaux et le gigantisme des œuvres impressionneront les plus jeunes, il s’agira pour les élèves de cycles 2 et 3 d’approfondir les thèmes légendaires fédérateurs des œuvres, revisités par l’artiste et de les ancrer dans une littérature classique ou de jeunesse.Les mythes sont des explications du monde en dehors de l’espace-temps habituel. Ils présentent des événements ayant un intérêt universel où les craintes, les désirs de l’humanité se reflètent. Les mythes fondateurs possèdent aussi un rôle social en unifiant les peuples autour d’une origine commune. Les fables quant à elles sont des récits de fiction qui exemplifient un sens moral, fondé sur la réalité quotidienne ou sur un récit merveilleux. Au Musée de l’Hospice Comtesse, les animaux sont au cœur de ces récits symboliques.

WU ZEI de Huang Yong Ping(page 39)

Pendant longtemps les profondeurs sous-marines sont restées une énigme pour l’homme. Ce monde vaste et inconnu, donc terrifiant, a fait naître d’innombrables récits et de fables peuplés de créatures toutes aussi étranges les unes que les autres, sorties tout droit de l’imaginaire collectif.

Sous les agitations de la surface,Loin, loin, dans le calme des abysses,Enveloppé de son très vieux sommeil sans rêve,Repose le Kraken.De faibles reflets de lumièreFrôlent ses flancs ténébreux.Des éponges géantes, millénaires,L’entourentDans la pénombre des cavernes infinies,D’énormes poulpesDémêlent de leur bras la verte statuaire.Il s’y repose depuis les premiers âgesEt toujours monstrueusement grandit,Dévorant d’immenses vers marins,Jusqu’à la Fin des Temps, le dernier incendie,La rouge Apocalypse.Alors, pour la première fois,Il sera vu des hommes et des anges.

1.MUSÉE DE L’HOSPICE COMTESSEEXPOSITION «HUANG YONG PING»

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Il se réveillera dans l’horreur pourpre,Il montera à la surfaceEt y mourra.

Alfred Lord Tennyson, Le Kraken, 1830

UNE INSTALLATION IMPRESSIONNANTE…Ce sont d’abord d’immenses tentacules qui nous incitent à lever la tête pour découvrir une pieuvre géante, une sorte de «kraken», ce monstre marin redoutable issu des légendes nordiques. Mais ici l’animal n’a rien de terrifiant et semble plutôt victime que prédateur, coincé entre les murs étroits de la salle des malades de l’Hospice Comtesse. Loin de son milieu marin, ce poulpe géant réduit à la captivité semble se débattre pathétiquement d’entraves polluantes. Ses ventouses sont encombrées de rebus de notre société de consommation : objets en plastiques, crabes et oiseaux mazoutés sont collés autour de ses bras, du plastique flottant autour d’eux.

Quel message nous adresse l’artiste ?Ce géant des mers englué et vulnérable nous renvoie à la fragilité de l’écosystème de la terre dont l’homme semble faire fi. Pas de longs discours, juste ces objets plastiques, ces résidus industriels, qui rappellent la responsabilité de chacun pour la sauvegarde de la planète et qui, à chaque instant, font disparaitre la faune marine qui les ingurgite.

Que signifie le titre de l’œuvre « Wu Zei »?L’idéogramme chinois de la pieuvre combine à la fois l’idée de voleur mais aussi l’idée de noir et de salissant, qui renvoie autant à l’encre que lâche la seiche pour dérouter ses prédateurs, qu’à l’état très pollué de nos océans…

Quelle est la symbolique de la pieuvre ?Contrairement aux idées reçues, la pieuvre est presque inoffensive. Symbole de fécondité en Extrême-Orient ou de sagesse chez les Grecs de l’Antiquité, la pieuvre est aussi liée au déploiement de la Création.

Dans le mythe hawaïen par exemple, les univers se construisent successivement sur les ruines de l’univers précédent. Le poulpe serait le seul survivant du monde qui a précédé le nôtre. Mais le poulpe devient dans la civilisation occidentale l’objet de nombreux récits effrayants.Dans Les Travailleurs de la mer, Victor Hugo écrit : «La pieuvre est de toutes les bêtes la plus formidablement armée. Qu’est-ce donc que la pieuvre ? C’est la ventouse. […]. Cela se jette sur vous. L’hydre harponne l’homme. Cette bête s’applique sur sa proie, la recouvre, et la noue de ses longues bandes. En dessous elle est jaunâtre, en dessus elle est terreuse ; rien ne saurait rendre cette inexplicable nuance poussière ; on dirait une bête faite de cendre qui habite l’eau. Elle est arachnide par la forme et caméléon par la coloration. Irritée, elle devient violette. Chose épouvantable, c’est mou. Ses nœuds garrottent ; son contact paralyse. Elle a un aspect de scorbut et de gangrène ; c’est de la maladie arrangée en monstruosité.»Suite à cette description terriblement efficace, la pieuvre aura du mal à se remettre de son image de tueuse auprès du grand public. Vingt mille lieues sous les mers, le roman de Jules Verne, contribuera également pendant des décennies à entretenir l’aspect effrayant de la pieuvre.La métaphore de la pieuvre est employée dans les théories du complot pour parler d’organisation nébuleuse qui tente secrètement d’accaparer de l’influence.D’autres monstres marins légendaires peuvent être évoqués à partir de cette œuvre...Le Léviathan cité dans la Bible, dans les psaumes (74,14 et 104, 26), dans le Livre d’Isaïe, et le Livre de Job, est un monstre marin, issu de la mythologie phénicienne qui symbolise les forces du mal.Il est décrit comme le plus terrible de tous, celui que seule l’épée de Dieu parviendra à tuer. Il possède un corps recouvert d’écailles, crache du feu, et de la fumée sort de ses narines. Couramment représenté par un serpent de mer, il peut aussi être apparenté à une baleine ou à un crocodile.

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Charybde et Scylla Dans L’Odyssée d’Homère, Ulysse doit regagner l’île d’Ithaque en traversant le détroit de Messine. Sur les conseils de Circé la magicienne, il emprunte la route passant entre deux rochers gardés par deux monstres : Charybde et Scylla. Charybde, fille de Poséidon, est un puissant tourbillon qui, trois fois par jour, engloutit les bateaux tandis que Scylla, nymphe changée en monstre marin, ressemble à un poulpe aux proportions étonnantes. Elle est décrite comme une « terrible aboyeuse » avec la voix d’une petite chienne et possède douze pieds réduits à des moignons, six très longs cous dotés chacun d’une tête effroyable dont la gueule est garnie d’une triple rangée de dents. Ulysse préfèrera sacrifier six matelots à la voracité de Scylla plutôt que de se faire engloutir par Charybde.

La Baleine de JonasJonas, prophète hébreu, est envoyé par Dieu à Ninive pour annoncer aux habitants la destruction de leur ville. Jonas désobéit et s’enfuit sur un bateau. Durant le voyage, une terrible tempête se lève suite à la colère de Dieu. Les marins, tenant Jonas pour responsable, le jettent par-dessus bord. «L’Éternel fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas, et Jonas fut dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits» avant d’être régurgité. Ce grand poisson a souvent été associé à une baleine.

Les SirènesLes sirènes sont les filles du dieu-fleuve Achéloos. Elles sont très vite associées à la mort. D’abord représentées telles des femmes à corps d’oiseaux, elles apparaissent sur les vases funéraires ou sur les tombes grecques. Elles

évoquent l’oiseau à tête humaine qui incarnait l’âme des morts en Égypte. Puis progressivement, la femme-oiseau laisse la place à la femme-poisson. Les sirènes symbolisent également le dernier refuge des noyés : elles prennent soin des marins morts et les emmènent au fond des mers, là où les vivants ne peuvent se rendre.

Les TritonsTriton est le fils d’Amphitrite (déesse des mers et fille de Nérée) et de Poséidon. Divinité de la mer à figure humaine et à queue de poisson, il est armé d’une conque* dans laquelle il souffle pour apaiser les flots déchaînés.Triton contribua à la victoire des dieux contre les Géants qu’il terrifia avec le son de sa conque*. Il aida également les Argonautes, échoués par une énorme vague jusqu’en Libye, à reprendre la mer. On dit aussi que c’est à Triton que Zeus demanda de faire reculer les eaux du déluge.* Conque: mollusque dont le coquillage est utilisé comme instrument de musique.

PISTES EN ARTS VISUELSLes Monstres marins - Réaliser des monstres marins par photomontage en utilisant des fragments d’images de poissons abyssaux.- Dessiner en utilisant les techniques graphiques à partir d’un corpus d’images.- Réaliser des monstres marins en volume par la technique du modelage ou de l’assemblage d’objets uniformisés par des bandes plâtrées.- Habiter un aquarium d’une monstruosité sous-marine tentant de s’échapper de son bocal et réalisée en pâte à modeler.

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- En prenant exemple sur des planches encyclopédiques, dessiner un monstre marin, des détails de son anatomie, le nommer et citer les différents éléments de son corps. On pourra latiniser les noms pour rendre la planche plus scientifique.- Sensibiliser aux problèmes de pollution marine.- Photographier les innombrables déchets que l’on trouve au bord de l’eau, en jouant sur le cadrage.

DES LECTURES - Jules Verne, Vingt Mille Lieues Sous les Mers, 1869Dans ce roman, un scientifique, son fidèle domestique et un harponneur canadien sont capturés par le capitaine Nemo qui navigue dans les océans du globe à bord du sous-marin Nautilus...- Victor Hugo, Les Travailleurs de la Mer, 1866C’est un roman mêlant machination crapuleuse et amoureuse mais surtout portant un regard sur les océans, comme une ode à la mer.- Herman Melville, Moby Dick, 1851Ce roman raconte l’histoire d’Achab, capitaine d’un baleinier, obsédé par Moby Dick, un cachalot blanc d’une taille impressionnante et particulièrement féroce, qui lui a arraché une jambe par le passé.

SITOGRAPHIE- le site internet de la BNF «La Mer»:http://expositions.bnf.fr/lamer/index.htm- le site internet de la Cité de la Mer de Cherbourg:http://mediathequedelamer.com/les-ressources/dossier-thematiques/mythes-et-legendes-de-la-mer/

ARCHE de Huang Yong Ping(page 40)

« Entre dans l’arche, toi et toute ta famille, car je t’ai vu seul juste à mes yeux parmi cette génération. De tous les animaux purs, tu prendras sept paires, le mâle et sa femelle; des animaux qui ne sont pas purs, tu prendras un couple, le mâle et sa femelle et aussi des oiseaux du ciel, sept paires, le mâle et sa femelle, pour perpétuer la race sur toute la terre. Car encore sept jours et je ferai pleuvoir sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits et j’effacerai de la surface du sol tous les êtres que j’ai faits ». Genèse 7 (1 - 4)

Quelles impressions premières génère cette œuvre ?C’est d’abord une sensation de tragique, de solitude et de respect qui nous saisit en découvrant la fragile embarcation de papier transportant des animaux taxidermisés bien mal en point !Aucune présence humaine contrairement au mythe sacré, seuls des animaux empaillés rescapés de l’incendie de la maison Deyrolle à Paris (Boutique spécialisée dans la taxidermie, qui a brûlé en 2008.), semblent voguer non vers la vie mais vers la mort. Sauvetage ou naufrage ? L’artiste nous rappelle les dangers imminents de la planète.Comme dans le récit biblique, les animaux sont disposés

selon leur poids, les plus lourds à fond de cale, les oiseaux au sommet, quant aux créatures impures mais divines, scolopendres, araignées, etc. elles infestent l’arche. Cependant si le choix de l’artiste s’est porté sur certains animaux pour des raisons symboliques comme le serpent, la chouette, le corbeau, la présence d’autres est purement aléatoire, liée simplement aux animaux taxidermisés sauvés de l’incendie.

Pourquoi réinterpréter ce mythe fondateur ?Le thème du Déluge présent dans la Bible, l’est aussi dans de nombreuses civilisations et sociétés. Il est souvent question d’une gigantesque inondation qui aurait recouvert la terre, ce thème se retrouve dans des mythes de Babylone, de Grèce, d’Inde, d’Amérique du Nord, etc.

Pourquoi des copies de tableaux anciens entourent-elles l’arche ?Elles représentent la civilisation occidentale de l’homme. La copie du Jugement dernier de Michel-Ange renvoie à la Renaissance où la pensée humaniste s’interroge alors sur la place de l’homme dans l’univers en remettant en cause la vision théologique des connaissances.

Quel message nous adresse l’artiste ?À travers cette réinterprétation du Déluge, l’artiste produit un décalage, et plus qu’un sauvetage, il met en évidence un naufrage de notre planète en interrogeant l’actualité et la responsabilité de l’homme dans l’écosystème devenu de plus en plus menacé.

PISTES EN ARTS VISUELS- Réaliser un musée de classe en récoltant de nombreuses images d’animaux marins réels ou imaginaires (voir le site internet de la BNF «La Mer»: http://expositions.bnf.fr/lamer/index.htm- Proposer des situations :Noé s’embarque avec les animaux… Mais, au cours du voyage, c’est le chaos. Tous les animaux se mélangent entre eux ! Imaginer une composition fantastique d’animaux sans dessus-dessous avec l’aide de photos téléchargées sur internet et réaliser un photomontage avec le logiciel Photofiltre en se servant des filtres artistiques (C3).- Reconstituer l’arche de Noé en se servant de jouets industrialisés type Playmobil, Lego, ou en créant des animaux en pâte à modeler (C1, C2).- Photographier des jouets représentants animaux, créatures, super-héros s’embarquant vers la porte... de quelle arche ? Jouer sur l’échelle et le décalage à l’aide de jouets et d’un décor architectural.- Construire une arche de Noé, grandeur nature, y faire embarquer des couples d’animaux improbables, des créatures du futur réalisé en papier mâché ou en bandes plâtrées (C2, C3).

DES LECTURES - L’Arche de Noé, Susanne Göhlich, Editeur Nord Sud, 2011, album à partir de 3 ans. Simples mais intensément graphiques, les illustrations nous plongent totalement dans l’histoire.

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- De la place pour tous, Massimo Caccia, Editeur La Joie de Lire, 2011, album à partir de 3 ans. Mais que font donc tous ces animaux ? Où se dirigent-ils ? Tous semblent aller au même endroit de manière urgente et plutôt un peu inquiets …- Un bateau dans le ciel, Quentin Blake, Editeur Rue du Monde, 2000, album à partir de 6 ans. Résultat d’une collaboration entre le célèbre illustrateur Quentin Blake et 1500 enfants de France, Grande-Bretagne, Norvège, Singapour. Ensemble, ils ont construit une arche de Noé symbolisant la paix, la solidarité et l’humanisme. Une embarcation étrange, conduite par deux enfants, qui récupère tous les laisser pour compte et les victimes : oiseaux blessés, enfants battus, innocents de la guerre. - La Fille de Noé, Geraldine Mc Caughrean, Editeur Gallimard Jeunesse,2006, roman à partir de 13 ans. On sait que Noé avait trois fils, on connaît moins sa fille Timna (et pour cause, l’auteur l’a créée). C’est elle la narratrice de ce récit du Déluge à bord de l’arche. - L’Arche de Noé, Gennadij Spirin, Editeur Le Sorbier, 2009, album à partir de 4 ans. Une façon d’initier ou de faire redécouvrir le récit de l’arche de Noé et du Déluge aux plus jeunes qui se perdront dans l’observation des fresques de Gennadij Spirin, absorbés par la profusion de détails.

WALKING UP LANGUAGE de Huang Yong Ping(page 42)

Que représentent ces œuvres ?Deux grandes sculptures de céramique sont placées à l’entrée de la chapelle de l’Hospice Comtesse. L’une représente la tête d’une vache et l’autre celle d’un dragon, posées toutes deux sur un pied unique, elles tiennent chacune un rouleau à écritures dans la gueule.

Que nous rappellent-elles ?Ces œuvres évoquent l’univers des temples et des croyances religieuses des religions polythéistes d’autrefois, où des rangées de statues sacrées précédaient l’accès au temple, mais aussi le décor des temples bouddhistes.

Pourquoi la vache et le dragon ont-ils été choisis par l’artiste ?Contrairement à l’Occident, l’Orient voit le plus souvent dans le dragon un symbole de bonheur, censé procurer le breuvage de l’immortalité. Dans la conception chinoise du monde, le dragon représente le yang, à savoir la création, la fécondité. En tant que motif décoratif, il a pour fonction de chasser les démons. Il apparaît dans de nombreux contes sur les manteaux de brocart des empereurs, ils sont neuf et sont l’emblème du pouvoir harmonieux, et par extension, du pouvoir suprême. En Occident il est essentiellement associé aux forces du mal. Quant à la vache sacrée dans l’Inde bouddhiste, elle est symbole de fécondité et d’abondance.

Que peuvent signifier les rouleaux tenus dans la gueule de ces sortes d’idoles sacrées ?Depuis la naissance des religions polythéistes puis monothéistes, la parole, d’abord orale puis écrite, est vénérée. Les stèles, rouleaux, parchemins, et livres décrivent l’invention de la croyance divine chez les hommes.La parole réglemente alors les codes de croyances, de rites, de passages de la vie à la mort. Le Livre des morts égyptiens, la Torah, la Bible, le Coran, en sont des exemples.

PISTES EN ARTS VISUELS- Réaliser des totems, des sortes de « Tikis » que l’on trouve encore dans la culture polynésienne, dédiés à une divinité. Jouer sur l’échelle de ces totems. Utiliser la technique de l’assemblage.

SITOGRAPHIE - le dossier du musée du quai Branly sur la civilisation Maori:http://www.quaibranly.fr/fileadmin/user_upload/enseignants/Dossier_Pedagogique_MAORI_musee_du_quai_Branly.pdf

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PHARMACY de Huang Yong Ping(page 43)

Que représente cet objet ?C’est une sorte de calebasse géante posée au sol, de laquelle se sont échappées des graines. C’est une gourde géante qu’a réalisée l’artiste telle qu’on en trouve en Chine.

Que signifie cette œuvre ?Autrefois la gourde chinoise appelée «hu lu», réalisée à partir d’une calebasse, servait à transporter des médicaments, du vin, des élixirs. En Chine, la gourde est considérée comme un symbole de prospérité à cause du nombre important des graines que porte le fruit. Selon une croyance populaire, la gourde chinoise a le pouvoir d’éloigner les mauvais esprits et la maladie, car en chinois, son premier caractère «hu» a une prononciation similaire à «fu», qui signifie «bon augure». Elle est devenue également un symbole de longévité car souvent portée par des personnes âgées. Dans l’iconographie chrétienne, la courge évidée, faisant également office de gourde, est devenue l’attribut des pèlerins et des prêcheurs.

Dans quelles fables chinoises la magie de la gourde est-elle évoquée?Dans de nombreuses légendes chinoises, les héros ont recours à cette gourde magique : Les Huit Immortels, Ji Gong, de Nuwa, etc. Elle permet aux héros de vaincre monstres et démons pour sauver le peuple. Dans les anciens textes bouddhistes, Tathagata sort de sa gourde «hu lu» les médicaments miracles pour soigner tous les maux du peuple.

Peut-on concevoir cette œuvre comme une fin de parcours philosophique en regard avec les installations pessimistes précédentes? Cette calebasse géante parviendra-t-elle à guérir l’humanité ?

Marie-José Parisseaux-Grabowski

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1. MUSÉE DE L’HOSPICE COMTESSE

2. TRIPOSTAL

3. GARE SAINT SAUVEUR

4. MÉTAMORHOSES URBAINES

5. LES THÉMATIQUES DANS D’AUTRES DOMAINES ARTISTIQUES

6. PARCOURS THÉMATIQUES

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Le mot «phantasia» tiré du grec ancien, peut être traduit par imagination, fantôme, rêve, songe, caprice, fantaisie, autant dire tout un programme que l’exposition du Tripostal décline au travers d’œuvres variées.La «Phantasia» rejoint la notion de fantastique qui se dit d’une œuvre littéraire, artistique ou cinématographique où surgit le surnaturel ou l’irrationnel dans une réalité toute quotidienne. Cette notion n’apparaît qu’au XVIIIe siècle, les progrès scientifiques et techniques faisant reculer les frontières du savoir, ils font surgir de nouvelles questions : l’homme s’interroge sur son environnement et les premières études sur la folie et la psychiatrie soulèvent des questions sur le connu et l’inconnu, le normal et l’anormal.

En 1919, Sigmund Freud définira le fantastique ainsi : «L’inquiétante étrangeté sera cette sorte de l’effrayant qui se rattache aux choses connues depuis longtemps, et de tout temps familières.»Tzvetan Todorov en donnera une définition en littérature :«Dans un monde qui est bien le nôtre, celui que nous connaissons, sans diables, sylphides, ni vampires, se produit un événement qui ne peut s’expliquer par les lois de ce même monde familier. Celui qui perçoit l’événement doit opter pour l’une des deux solutions possibles : ou bien il s’agit d’une illusion des sens, d’un produit de l’imagination et les lois du monde restent alors ce qu’elles sont ; ou bien l’événement a véritablement eu lieu, il est partie intégrante de la réalité, mais alors cette réalité est régie par des lois inconnues de nous. Ou bien le diable est une illusion, un être imaginaire, ou bien il existe réellement, tout comme les autres êtres vivants : avec cette réserve qu’on le rencontre rarement.»Quant à Roger Caillois il définit le fantastique dans la peinture comme étant : «Tout ce qui s’éloigne de la reproduction photographique du réel, c’est-à-dire toute fantaisie, toute stylisation et, il va de soi, l’imaginaire dans son ensemble». Résumer le fantastique qu’il soit littéraire, cinématographique, chorégraphique c’est parler de passage, de rupture d’un univers connu à un autre étrange et souvent inquiétant car sans explication rationnelle, le monde fantastique flotte entre réel et irréel. Il peut être passage :- de la conscience au rêve - d’un espace connu à un espace incertain- de la vie à la mort- de la réalité au conte, à la fable- d’un temps réel et vécu à un temps passé, futur ou parallèle - d’un état physique à un autre - de la normalité à l’anormalité physique ou psychologique - Etc.

DE LA CONSCIENCE AU RÊVE «Celui qui fait œuvre de rêve, doit mélanger toutes choses». Albrecht Dürer.Quand la réalité se dissout, disparaît pour laisser place au songe ou au cauchemar…Le songe a très vite suscité l’intérêt pour son aspect étrange, voire trompeur car il est d’une troublante ressemblance avec la réalité. Le rêveur est persuadé, comme le spectateur de théâtre, d’assister à des événements réels, et les terreurs du cauchemar nous font retrouver avec soulagement l’état de veille. André Breton proclame dans son manifeste du surréalisme : « Je crois en la résolution future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de surréalité, si l’on peut ainsi dire ». Les surréalistes poursuivent ainsi une réflexion sur la folie et l’irrationnel entamée avec les romantiques et feront de l’incompréhensible du rêve, du plaisir de l’énigme, leur force. Qu’il s’agisse des poètes comme André Breton dans Clair de terre, Henri Michaux dans La Nuit remue, ou Robert Desnos dans Corps et biens, des peintres comme Salvador Dalí, Giorgio de Chirico ou René Magritte, la constellation surréaliste fondera par le rêve une nouvelle manière de créer.

VOYAGE IN THE CANOEde Marnie Weber (page 47)

Que représente l’œuvre ?Cinq jeunes filles voguent paisiblement dans une barque. Dans ce décor sylvestre, la scène d’apparence sereine est perturbée autant par le port de masques blancs inexpressifs des personnages, que par leurs vêtements victoriens de fillettes du XIXème siècle. Marnie Weber nous plonge dans une sorte de rêverie étrange : «J’essaye de rendre ces narrations le plus onirique possible : imaginez que vous vous aventurez dans un rêve et que vous perdez tous vos repères psychologiques. Parfois, cette expérience peut créer une tension à la fois bizarre et conflictuelle.»

Pourquoi la figure récurrente des adolescentes dans l’œuvre de l’artiste ?Elles font partie d’un mythe créé par l’artiste, celui des «Spirits Girls», groupe de musiciennes rock censées avoir disparues dans les années 70. Telles des fantômes, elles apparaissent tantôt dans les performances, les concerts, les films de Marnie Weber ou encore dans ses collages. Intemporelles et dérangeantes avec leurs masques, gants blancs, et leurs socquettes de collégiennes, elles reviennent au monde pour délivrer leur message d’émancipation. L’artiste s’est inspirée

II. TRIPOSTAL EXPOSITION «PHANTASIA»

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des sœurs Fox, femmes adolescentes, médiums itinérantes du mouvement spiritualiste du XIXe siècle. Au-delà de leur engagement spirituel, elles défendaient l’abolition de l’esclavage et le suffrage des femmes aux USA. Les «Spirits Girls» renvoient à la croyance d’une communication possible avec les esprits autant qu’à la requête féministe. Chaque œuvre de Marnie Weber rappelle sa revendication à l’imaginaire, à sa propre histoire et aux grands espaces américains où elle a grandi.

Peut-on parler de surréalisme à propos des œuvres de Marnie Weber ?Si effectivement la technique du photomontage à la Ernst, les ambiances surréalistes à la Chirico, Magritte, Dalí, se retrouvent dans l’œuvre de l’artiste, Marnie Weber se nourrit également de la culture purement américaine des années 70. Elle reprend les procédés d’artistes collagistes et assemblistes comme Wallace Berman, Bruce Conner, George Herms, s’interroge et dramatise la place du corps dans des westerns, et du spiritualisme. L’artiste a créé une mythologie où le malaise est une constante se jouant des jeux d’oppositions entre l’enfance et l’âge adulte, les univers féminins et masculins, les humains et les bêtes, la vie et la mort.

PISTES EN ARTS VISUELS- Rechercher dans la peinture, des tableaux évocateurs de rêve ou de cauchemar. Expliciter les procédés plastiques mis en œuvre pour rendre un espace onirique (perspective impossible, lévitation ou incohérence dans les rapprochements d’objets, de personnages, jeux d’échelles, couleurs, etc.)- Construire une maquette en volume, en utilisant matériaux de récupération et peinture. Réaliser un décor architectural illustrant les mots oppressant, menaçant, sombre, inquiétant, écrasant, instable, labyrinthique, angoissant. Placer un personnage (jouet transformé ou figurine créée entièrement) dans cet espace, en prenant garde à l’échelle. Construire une maquette en volume, en utilisant matériaux de récupération et peinture.- Réaliser un photomontage surréaliste évoquant un rêve ou un cauchemar. Personnages et machines s’y côtoieront. Le fond représentera un lieu commun et donnera

l’uniformité au collage. Jouer sur les différences d’échelle des éléments collés.- Créer un photomontage à partir de consignes et de contraintes. Associer des images détourées pour illustrer des mots (exemple : lourdeur, angoisse, invasion, etc.). N’utiliser que des images en noir et blanc afin de donner une uniformité.

DES LECTURES - Alice au pays des merveilles, Lewis Carroll, 1864. L’univers d’Alice est celui de la féerie (mais sans fée), peuplé d’êtres surréalistes : animaux fabuleux (le griffon, la tortue à tête de veau, etc.), vêtus et parlant comme des humains mais se comportant toujours de façon surprenante : chenille fumant le narguilé, chat arborant un large sourire, cartes à jouer vivantes…- Little Nemo in Slumberland, Winsor Mc Cay, 1905.Bande dessinée qui raconte les rêves de Nemo, petit garçon timide et rêveur.- Chroniques d’Iblard, Naohisa Inoue, Edition Milan, 2008, Manga à partir de 10 ans. Iblard est un monde magique, futuriste, peuplé de personnages étranges. - L’heure vide, Anne Herbauts, Edition Casterman, 2000, Album à partir de 6 ans. L’heure vide c’est le moment où il ne fait ni nuit ni jour. - Un rêve pour toutes les nuits, Lisa Bresner, Frédérick Mansot, Edition Actes Sud junior, 1999. En Chine, Petit Tang ne sait pas rêver. Mais, sitôt endormi, il se retrouve transporter le long de la Grande Muraille de Chine…- Max et les maximonstres, Maurice Sendack, Ecole des Loisirs. Un classique qui relate les angoisses de la nuit des enfants.

RÉFÉRENCES ARTS VISUELS & CINÉMA- Le rêve, Henri Rousseau dit Le Douanier Rousseau, 1910, Huile sur toile 204,5 x 298,5 cm, The Museum of Modern Art, New York- Les Noirs, Odilon Redon, Lithographies, de 1875 à 1891- Des artistes du XIXème siècle : Füssli, Francisco Goya (Les Caprices) Odilon Redon- Des artistes du courant surréaliste : Max Ernst, René Magritte, Giorgio De Chirico, Salvador Dalí, etc.- Alice au pays des merveilles, dessin animé, Clyde Geronimi, Wilfred Jackson, Hamilton Luske (studio Walt Disney), 1951- Alice au pays des merveilles, film, Tim Burton, 2010

SITOGRAPHIE www.ricochet-jeunes.org/livres/livre/42236-le-reve

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D’UN ESPACE À UN AUTRELes thèmes fantastiques concernant l’espace sont divers: ils peuvent être la chambre, l’appartement, la maison, effacés ou encore devenus étrangers, ils peuvent se révéler espace anxiogène car vaste et vide, ou au contraire espace saturé de présences.

SANS TITRE (LA DOCTRINE TARKIN)de Børre Sæthre (Page 48)

Que représente l’œuvre de Børre Sæthre ?C’est d’abord une expérience sensorielle que nous propose l’artiste, l’œuvre nous invite avant tout à observer un couloir silencieux, où se trouvent des puits de lumière et des coins sombres. Elle nous emporte dans un autre monde, luxueux, aseptisé, dans un labyrinthe énigmatique et inquiétant digne des ambiances technologiques et luxueuses des films de science-fiction tel 2001, l’Odyssée de l’Espace de Stanley Kubrick ou encore la saga Star Wars. Au bout de ce cheminement visuel étrange nous attend une rencontre incongrue : une licorne allongée qui nous regarde fixement et semble vouloir se relever.

Pourquoi l’artiste introduit-il une licorne dans son œuvre ?L’artiste met souvent en scène des animaux empaillés, des biches, des corbeaux, des faons. Ici cette licorne blanche, animal fabuleux, ponctue l’œuvre d’onirisme et de féérie et ouvre la porte à nos interprétations personnelles.

Que symbolise la licorne ?Si on trouve la licorne dans de nombreux mythes à travers le monde, sa forme de cheval blanc à la corne torsadée sur le front remonte au Moyen Âge. Sous l’influence des bestiaires médiévaux occidentaux, la licorne est décrite comme un animal très féroce, symbole de pureté et de grâce, que seule une vierge peut capturer. Sa forme se fixe entre le

cheval et la chèvre blanche. Elle devient l’animal imaginaire le plus important du Moyen Âge à la Renaissance, grâce au commerce de sa corne qui aurait eu le pouvoir de purifier l’eau du poison et de guérir la plupart des maladies.

Qui est Børre Sæthre ?C’est un artiste né en 1967 à Oslo qui vit et travaille à New York et Oslo.Ses œuvres invitent les visiteurs à d’étranges voyages, à des passages physiques et mentaux vers d’autres univers. Børre Sæthre explique : «Mon objectif n’est pas de construire un récit, mais plutôt d’éveiller chez l’observateur un sentiment d’étrangeté, qui le pousse naturellement à en faire sa propre histoire, mais ce n’est pas la mienne».

PISTES EN ARTS VISUELS - Réaliser un bestiaire fantastique en hybridant différents animaux, humains voire fragments de végétaux en utilisant la technique du photomontage ou du volume.- Rendre étrange et surprenant un espace connu en le photographiant sous des angles, des lumières inattendus. Jouer de la plongée et contre-plongée à volonté. - Mettre en volume des cités étranges à partir de la lecture de Les Villes invisibles d’ Italo Calvino.

DES LECTURES - Ambre, Philippe Grémy, Thierry Chapeau, Edition Callicéphale, 2001, Album à partir de 7 ans.Une licorne se moque de la laideur des autres animaux mais va découvrir leurs qualité au point de vouloir se transformer. - L’histoire de la licorne, Michael Morpurgo, Edition Gallimard-Jeunesse, 2006. - Les Villes invisibles, Italo Calvino, 1972Des espaces étranges…- U, Grégoire Solotareff, 2006, Editions Ecole des Loisirs.

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DE LA RÉALITÉ À LA FICTIONLe terme de fiction peut couvrir différents genres de récits imaginaires : les mythes tentent d’expliquer l’origine de l’humanité et de répondre aux questions complexes que l’homme se pose au cours de son existence. Les dieux y sont pléthores ainsi que les monstres en tous genres, géants, cyclopes, hybrides divers et héros issus d’unions entre mortels et divinités. Les métamorphoses d’un règne à un autre y sont courantes. Les contes issus de la tradition orale et populaire, confrontent les héros à des épreuves qui sont à rapprocher de certains rites de passage de la vie sociale, cérémonies d’initiation, mariages, confrontations à la mort. Le conte est hors du temps et fait appel au merveilleux, à des formules magiques, des personnages féériques, des animaux étranges dotés de paroles. La légende quant à elle se situe dans un lieu déterminé et tire parfois son origine d’un personnage historique mais le plus souvent elle explique un phénomène naturel, la forme d’un relief, la présence de brume, d’une colline, etc. Des animaux légendaires représentant les forces naturelles de la Terre : le dragon-vouivre, la Tarasque, la Bête du Gévaudan.Certaines de ces créatures sont passées dans notre inconscient collectif par les arts, les traditions orales, le folklore. Ainsi nos cauchemars continuent d’être peuplés d’animaux plus ou moins fantastiques où hybridations, démesure, envahissements sont sources d’angoisses.

LE SOLITAIREde Théo Mercier (Page 49)

Que représente l’œuvre ?C’est une sculpture surprenante par la taille et l’impression de mélancolie qui se dégage de cet être informe, courbé par le poids d’un mal être inextricable. Elle représente un géant, monstre plutôt pitoyable que redoutable réalisé par un amas de spaghettis. Le Solitaire, renvoie à l’exclusion de l’être anormal rejeté dans les sociétés, monstre physiquement difforme, socialement ou psychologiquement différent. Le regard du solitaire désespérément triste nous renvoie à l’exclusion des êtres hors normes et à notre société hyper formatée où la différence est difficilement acceptée.

Quelles œuvres ont-elles pu inspirer l’artiste ?Le Solitaire évoque bien sûr Le Penseur d’Auguste Rodin, qui médite sur la destinée de l’humanité, La Mélancolie d’Albrecht Dürer qui immortalisera la posture du spleen, ou encore Elephant man, film de David Lynch qui poussera à son paroxysme la douleur d’un monstre humain simplement différent par sa maladie. Théo Mercier a créé cette œuvre pour répondre à une commande de pièce monumentale. Il est parti de l’idée de monument réservé aux grandes idées, aux thèmes forts comme les monuments aux morts, à la famille, à la liberté. Le monument souvent édifié de manière grandiose et dans des matériaux nobles est ici démystifié et réduit à l’humilité par l’emploi de spaghettis, ce qui le rend encore plus fragile.

Qui est Théo Mercier ?Théo Mercier, est passé par l’atelier de Matthew Barney, grand amateur de latex et d’objets étranges. Depuis, le jeune artiste né en 1984 à Paris, n’a pas oublié les leçons du maître en abordant la sculpture. Les créatures de Théo Mercier rassemblent des objets improbables dans l’unité bizarre d’un exotisme en toc, échevelé. Entre bananes prisonnières de crânes humains et parures de plumes piquées sur des fesses de femme, son univers est proche du cartoon, tantôt macabre, tantôt d’un humour débridé.

PISTES EN ARTS VISUELS- Collectionner images, figurines, jouets d’animaux de légende. Donner à voir cette collection par une mise en scène.- Réaliser une créature en volume en jouant sur l’échelle, sur la démesure. Quelles impressions nous donneraient une mouche, un papillon, un oiseau, un acarien de taille gigantesque ? Signifier cette anormalité par photomontage, dessin ou mise en volume.- Variante : s’inspirer de monstres issus d’albums de littérature jeunesse.- Photographier au zoom sous des angles inhabituels des parties de végétations, d’insectes, d’objets qui se révèleront

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fantastiques par ce nouveau point de vue.- Découper et assembler différentes parties de peluches usagées. Les coudre entre elles, ajouter plumes, rubans, perles, coiffes pour donner naissance à une créature extraordinaire.

DES LECTURES - Attends que je t’attrape !, Tony Ross, Edition Ecole des loisirs, 2002Un monstre terrifiant et menaçant se révèle en fait un être ridiculement minuscule…- Jennifer Dalrymple - Les Derniers Géants, François Place, Casterman, 1992

LA CHAMBRE DES MURMURESde Marnie Weber (Page 50)

Comme dans la mythologie grecque ou dans celle de Walt Disney, les animaux de Marnie Weber ont quelque chose d’inquiétant, d’anthropomorphique, alors que les humains y révèlent leur part de bestialité.Marnie Weber artiste polymorphe accorde beaucoup de soin à la confection de ses costumes et de ses masques qui, s’ils sont éléments de décors pour ses performances et ses films au départ, deviennent autant d’objets et de sculptures autonomes.

PISTES EN ARTS VISUELS- A l’aide de mannequins d’étalages ou de formes humaines réalisées par rembourrage de papiers et de plastiques, créer des monstres hybrides en ajoutant masques, costumes et autres prothèses de farces et attrapes.- Se transformer en créatures animales en enfilant maniques, gants de caoutchouc, sacs poubelles en se coiffant de fourrures, de cagoules à oreilles, etc. Se faire photographier.

DES LECTURES - Le livre des créatures, Nadja, Edition Ecole des Loisirs, 1997- Bestiaire universel du professeur Revillod, Murugarren Miguel, Saez Castan Javier, Edition autrement, 2008

STOP AND TAKEde Debo Eilers (Page 51)

Que nous montre cette œuvre ?Aux murs de la salle d’exposition, sont accrochés des autoportraits de l’artiste, peints sur toile. Au centre de l’espace, cinq étranges créatures, sortes de momies plastiques inquiétantes, sanglées de part et d’autres attendent le visiteur. Si les formes de ces dernières semblent étrangement humaines, impossible de deviner réellement ce qui se cache sous leurs emballages aux couleurs criardes, elles rappellent des silhouettes morbides digne de films de serial killer.Que signifie cette installation ?

De prime abord, cette rencontre étrange a pour but d’interpeller le visiteur qui peut autant emporter chez lui une de ces fameuses momies, car montées sur des diables roulants, que se faire faire un masque lors du vernissage. L’artiste a en effet accroché ses toiles dans l’unique but d’y découper des masques dont pourront se parer les regardeurs de l’exposition.Debo Eilers inverse ici la relation à l’œuvre : pas de sacralisation, pas de distance mais au contraire une participation active du visiteur.

PISTES EN ARTS VISUELS- Réaliser des totems transportables à partir d’objets de récupération. Se donner un thème pour leur réalisation : totem carnaval, totem écologiste, totem des mille et une nuits etc.- Cacher, emballer, emmailloter un objet de son choix. En utilisant des bandelettes de tissus, du ruban adhésif, du fil, de la gaze, pour camoufler son objet, des formes incongrues apparaissent. On y apposera une étiquette qui définira de manière poétique ce que la forme suggère…Exemple : emballage à chagrin, emballage pour offrir une épidémie, etc.

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SOUNDSUITSde Nick Cave (Page 52)

Drôles de créatures... Sont-elles sculptures, costumes ou humains métamorphosés ?Ces Soundsuits comme les nomme l’artiste, sont à la frontière des arts premiers, du design textile, de la sculpture, et évoquent autant quelques divinités lointaines que la métamorphose liée à une quelconque malédiction. Ces formes passent en effet de l’inanimé à l’animé quand les danseurs revêtent ces parures bruyantes et bariolées lors de performances chorégraphiques.

À quels rites ou coutumes populaires peut-on rattacher ces créatures ?Les sources d’inspiration de l’artiste sont multiples. En premier lieu, les rites que l’on trouve encore dans certaines religions animistes, et où le chamanisme reste encore très présent.Les Soundsuits rappellent en effet les costumes que revêtent les sorciers dans certaines religions traditionnelles d’Afrique, d’Amérique ou de Polynésie. Lors de rituels sacrés, ils se parent, se masquent, pour communiquer avec le «sur-monde» et s’allient aux forces du cosmos par leur corps, par le chant, le son, les psychotropes. La transformation du chamane n’est pas un simple déguisement, elle lui permet de communiquer avec le monde des esprits.

Ces costumes bruyants ne sont pas non plus sans rappeler le carnaval fêté depuis plus de 2000 ans, survivance des Bacchanales, Lupercales, Saturnales, Jour des fous, Mardi gras. Dès leur apparition, ces fêtes se rattachent aux traditions religieuses et dès l’antiquité, on y inverse les rôles sociaux. Le Carnaval est une période de réjouissances, de fêtes, d’excès. Les conventions sont bousculées, l’extravagance est de mise, c’est le monde à l’envers où le déguisement permet de devenir autre...Enfin, ils évoquent la croyance populaire en l’homme sauvage dont le plus ancien est Enkidu, personnage de l’Épopée de Gilgamesh, œuvre mésopotamienne. Dans ce récit mythique Enkidu est élevé par des créatures sauvages dans l’ignorance de la civilisation et des autres humains. L’image de l’homme sauvage est également présente dans les mythologies grecque et romaine, comme les faunes et Sylvanus. C’est une figure qui apparaît ensuite dans la littérature et les œuvres d’art de l’Europe médiévale. Nommé Pilosus (couvert de poils) et souvent armé d’un gourdin, il constitue un lien entre l’humanité civilisée et les esprits elfiques de la nature sauvage. L’image de l’homme sauvage a subsisté jusqu’au XVIe siècle.

Comment ces costumes sont-ils réalisés ?Les Soundsuits sont créés avec des matériaux divers tels que des boutons, des onglets en plastique, des perles, des maniques, des fleurs métalliques, des brindilles, des toupies et des cheveux humains. Certains possèdent des coiffures lourdes composées de fleurs en

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céramiques, d’oiseaux, ou de lapins. L’artiste affectionne particulièrement le cheveu qui donne à ses sculptures dansantes des allures animales.

Qui sont les hommes qui les portent et quand ?Ce sont des danseurs qui se transforment en véritables instruments de musique. La notion de tenue de scène est revisitée par l’artiste qui met en scène les chorégraphies.

Qui est Nick Cave ?Nick Cave est un plasticien et chorégraphe qui réalise des vêtements-sculptures en détournant des matériaux issus du quotidien avec des techniques dignes de la haute couture. Après des études à la Cranbrook Academy of Art, il est aujourd’hui professeur agrégé et Président du département de mode à l’Art Institute of Chicago.

PISTES EN ARTS VISUELS- Réaliser un costume de protection à partir d’un vêtement usagé (pull, jupe, pantalon, veste, pyjama). L’agrémenter de dentelle, coquillages, grelots, perles, fils de couleurs, etc, pour en faire un habit extravagant.- Réaliser un vêtement cabane où se réfugier. À partir d’un grillage surmonté d’un vêtement accroché à un cintre. Habiller ce refuge selon un thème : vêtement cabane pour faire peur, pour rêver, pour faire la fête.Suspendre ce vêtement sculpture (cf. Le manteau, Bernard Étienne-Martin, 1962)- Réaliser des coiffes extravagantes dignes des merveilleuses du XVIIIe siècle.

DE LA VIE À LA MORTSi les sciences ont grandement modifié nos connaissances du monde et par là même notre condition humaine, il n’en reste pas moins que les ténèbres de l’au-delà nous paraissent encore plus redoutables. La mort avec son cortège de fantômes, revenants et vampires, reste une inspiration intarissable du fantastique de terreur. L’âme condamnée à une course éternelle, les morts qui s’assurent une perpétuelle jeunesse, la vengeance de défunts, le pacte avec le diable, la mort personnifiée apparaissant parmi les vivants en sont des thèmes récurrents. La mort est peuplée d’êtres maudits qui hantent la face sombre des choses et tapis dans la nuit font irruption dans la banalité quotidienne.

DESPERENZAde Théo Mercier (Page 53)

«Nous ne sommes que venus dormir, Nous ne sommes que venus rêver !Est-il vrai, est-ce possible que nous soyons venus sur la terre pour y vivre ?Ainsi que l’herbe à chaque printemps, nous nous transformons :Elle reverdit, elle jette ses bourgeons, tout comme notre cœur. À peine notre corps a-t-il fait quelques fleurs Qu’il s’en retrouve tout flétri...»

Poème aztèque, La vie est un songe.

Que nous montre l’œuvre de Théo Mercier ?C’est une installation étrange qui rappelle les cabinets de curiosités du XVIème siècle, cabinet qui serait ici dédié à la mort. Objets, masques, squelettes miniatures se côtoient comme dans un musée des arts premiers. Trois grandes sculptures d’écorchés, un cheval, un guerrier et un bouc, dignes des écrits apocalyptiques de Saint Jean l’Évangéliste complètent cette installation. Le chevalier et la mort est un thème grandement diffusé au XVIème, période troublée en Europe par les guerres de religions. Magistralement décliné par Albrecht Dürer, ce thème se retrouve aussi dans les calaveras mexicaines, dont celles de l’artiste José Guadalupe Posada qui nous emmènent aux frontières de la mort.

Les objets présentés sont-ils réellement utilisés lors de rituels ?Si l’artiste s’est inspiré d’objets rituels que l’on trouve encore dans certaines cultures, il n’en a pas moins créé la plupart de ces objets en assemblant des éléments disparates venus du Mexique ou d’ailleurs. Les matériaux utilisés sont très variés : ossements, cornes animales, céramique, papier mâché, crânes humains véritables.L’artiste crée des pseudo- objets magiques défiant la mort.

Quelles sont les sources d’inspiration de l’artiste ?Théo Mercier a puisé dans la culture mexicaine qui est profondément traversée par la fascination pour la mort que l’on trouve dans de nombreux domaines artistiques. Dans l’artisanat populaire particulièrement, on vend des articles tels des squelettes en bois de taille

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humaine, des têtes de mort, des angelots étranges et des monstres mythiques. Au Mexique, la mort est une chose que l’on ne semble jamais prendre au sérieux. Son culte, si fort et si présent, trouve son origine dans le souvenir de Mictecacihuatl qui, dans la mythologie aztèque, se présente comme la reine de l’inframonde, le Mictlan. Cette Dame de la mort, épouse du seigneur de la mort, Mictlantecuhtli, veillait sur les sépultures et les os des morts... D’un autre côté, elle présidait aussi les festivités dédiées aux morts : son culte est probablement à l’origine de la tradition mexicaine de la Santa Muerte ainsi que de la figure emblématique de la fête des morts mexicaine, la Catarina.

PISTES EN ARTS VISUELS- Collectionner et créer un vrai/faux cabinet de curiosités. Le thème du fantastique peut conduire à collectionner des images ou objets autour d’une thématique telle que la mort, les animaux fabuleux, les personnages de contes. Créés ou récoltés, ces objets et images seront présentés comme dans un réel cabinet de curiosités : dans une armoire, une vitrine, sur une étagère, dans des boîtes empilées. Une légende sous les différents éléments pourra accompagner cet inventaire factice.- Inventer de faux objets rituels et symboliques - sceptres, colliers, gris-gris, porte bonheurs, porte-malheurs - comme ceux que l’on peut trouver dans les cultures lointaines. Assembler dents, os de lapin, de poulet, plumes, perles, laines, bouts de tissus etc. Nommer l’objet fabriqué et en définir la fonction magique.- Réaliser des calaveras mexicaines. Photocopier une planche anatomique de squelettes humains. Réaliser un photomontage les mettant en scène de manière cocasse en les habillant, en les coiffant de chapeaux extravagants, etc. Donner un titre à la composition.

DU TEMPS RÉEL AU TEMPS PASSÉLe temps, a priori irréversible, trouble l’homme qui n’accepte que difficilement la fixité du temps passé et révolu, lui fermant ainsi ses possibilités d’avenir. La science s’est emparée de cette problématique dès les années 30 à partir de la théorie de la relativité d’Albert Einstein. Mais bien avant l’apparition de la physique quantique et d’hypothétiques déplacements dans le temps ou dans des mondes parallèles, les littératures de l’imaginaire que sont la science-fiction et le fantastique, ont parcouru le temps. L’arrêt ou la répétition du temps, les mêmes faits se reproduisant à des intervalles de temps plus ou moins longs, le voyage dans un futur inconnu, restent des thèmes récurrents pour le genre fantastique. MEDUSA’S FIRST MOVE: THE COUNCILde Folkert De Jong (Page 54)

Que représente l’œuvre de Folkert de Jong ?Sept personnages macabres sont assis autour d’une table

comme pour une séance de spiritisme, la scène se déroule sur un radeau de fortune fait de barils, de planches et de cordes. Une situation bien précaire et complètement décalée avec les meubles anciens, dont un énorme lustre de cristal suspendu au plafond qui semble éclairer cette scène surréaliste.

Qui sont ces personnages ?S’ils ne sont pas formellement identifiables, on semble toutefois reconnaître une reine, trois militaires gradés de différentes nations, un politicien, un kamikaze et un personnage qui serait l’artiste lui-même. Nous assistons à un conseil décisionnel de hauts dirigeants à l’instar de celui même qui amena Tony Blair et George W. Bush à conduire la guerre contre l’Irak. Pauvres pantins de polyuréthane, ces gens de pouvoir semblent ignorer les leçons de l’histoire. L’artiste a également glissé des références religieuses telles le crâne sur un plateau, allusion au martyr de Saint Baptiste, dernier des prophètes et premier martyr de la religion chrétienne, le drapeau où l’on retrouve à la fois les symboles des croisés, du drapeau américain du nationalisme nazi, comme une mise en garde des travers des guerres de religions.

Pourquoi cette référence à un tableau de Géricault du XIXème siècle ?Le désastre du radeau de la Méduse relève d’un fait réel qui a pour déclencheur la nomination d’un aristocrate incompétent, le comte de Chaumareix comme capitaine du bateau «La Méduse». La frégate s’échoue au large des côtes africaines en 1816. Tandis que les notables et les

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officiers prennent place à bord des canots de sauvetage, le reste des passagers est abandonné sur un radeau de fortune avec pour seules provisions des barriques de vin. La faim, la soif, la chaleur plongent ce groupe d’hommes dans les pires actes pour survivre. Ce conseil décisionnel ne fait que nous rappeler que les erreurs du passé se renouvellent.

PISTES EN ARTS VISUELS Revisiter des tableaux d’histoire en mimant dans des vêtements actuels, des scènes de guerres, de désastres. Actualiser si besoin les symboles, les signes de pouvoir ou les connotations de l’époque. Comment transposer dans un contexte actuel des œuvres comme La Guerre du Douanier Rousseau, Le Massacre de Corée de Francisco Goya, La rue de Prague d’Otto Dix, La Nuit de Max Beckmann, etc.

DES LECTURES - Le Tyran, le luthier et le temps, Christian Grenier, François Schmidt, Edition Atelier du Poisson soluble, 2003, conte à partir de 6 ans. Un tyran désireux de connaître les pensées de tous ses sujets, afin de mieux exercer son pouvoir, demande à un luthier de l’y aider. Celui-ci crée un métronome qui, lorsqu’on l’arrête, stoppe le cours du temps, laissant la possibilité au tyran de surveiller à son gré tous ses sujets.

- Le Maître des horloges, Anne Jonas, Arnaud Hug Edition Milan, 2003, conte à partir de 7 ans. Fatigué de toutes ses richesses et de son pouvoir sans limite, un roi prend soudain conscience de la vanité des choses et n’a plus qu’une idée en tête: trouver le secret de l’immortalité. Il rencontre alors le Maître des Horloges, celui qui détient la clé du mystère du temps…- Papa, j’ai remonté le temps, Raymond Milési, Régis Faller, Edition Hachette Jeunesse, 2004, roman. Matthias, passionné de jeu vidéo est en pleine partie quand une voix l’interrompt. Cette voix, c’est celle de Zaza une adolescente qui vit dans le futur en 2022. - La Traversée du temps, Yasutaka Tsutsui, Édition L’Ecole des Loisirs, 2007, roman à partir de 10 ans. Kazuko est une collégienne sérieuse. Pendant qu’elle nettoie la salle de sciences naturelles, elle aperçoit un mystérieux inconnu.

Marie-José Parisseaux-Grabowski

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1. MUSÉE DE L’HOSPICE COMTESSE

2. TRIPOSTAL

3. GARE SAINT SAUVEUR

4. MÉTAMORHOSES URBAINES

5. LES THÉMATIQUES DANS D’AUTRES DOMAINES ARTISTIQUES

6. PARCOURS THÉMATIQUES

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L’exposition «Fantastic Attractions» propose de découvrir des œuvres ludiques qui déclinent l’univers forain dont se sont inspirés bon nombre d’artistes.La fête foraine rejoint le thème du fantastique tant par ses attractions qui vont des maisons hantées aux monstres exhibés, que par ses stands ou ses expositions décalées. C’est un univers factice fait de leurres, de supercheries où l’on se perd à tester des sensations plus ou moins fortes et se plonger dans un univers imaginaire souvent très kitsch.

LE LABYRINTHEde Michelangelo Pistoletto (page 56).

Que représente cette œuvre ?Un immense labyrinthe réalisé à partir de plusieurs kilomètres de cartons ondulés nous invite à déambuler, à cheminer. C’est une invitation quasi initiatique que cette route sinueuse qui semble nous amener jusqu’à la connaissance, en l’occurrence à un miroir.L’œuvre renvoie à une attraction traditionnelle des fêtes foraines, le Palais des glaces ou le Labyrinthe de miroirs. Le concept de base est celui d’un labyrinthe dont tous les murs sont recouverts de miroirs, faisant perdre le sens de l’orientation et tout repère spatial.

Quel est la symbolique du labyrinthe ?Le labyrinthe, chemin entrelacé, se retrouve dans de nombreuses régions du monde et semble avoir eu des fonctions cultuelles dès son origine. Il symbolise le long et difficile chemin de l’initiation. Ainsi le mythe de Thésée combattant le minotaure dans le labyrinthe construit par Dédale, est interprété comme l’affirmation du héros contre les forces du mal. En psychologie analytique, le labyrinthe représente le voyage psychique et spirituel que l’homme doit accomplir à l’intérieur de lui-même afin de trouver son propre centre, son propre Moi. L’image du labyrinthe a aussi servi pour désigner la quête de l’alchimiste.

Qui est Michelangelo Pistoletto ?L’artiste fait partie de l’Arte Povera qui regroupera onze artistes italiens dans les années 70. Voulant se dégager des influences artistiques américaines, ils désirent voir se renouer les liens entre l’homme et la nature. Leurs œuvres, souvent réalisées dans des matériaux pauvres ou naturels, donneront le nom de ce mouvement.

PISTES EN ARTS VISUELS- Perturber un lieu en photographiant son reflet à travers des miroirs. Jouer sur les angles de vues et l’échelle.

- Créer un labyrinthe à la M.C. Escher ou la Piranèse. À partir de photocopies d’escaliers, de ponts, de passerelles, de terrasses, réaliser un photomontage où l’espace est impossible. Découper, associer.- Construire un parcours labyrinthique en assemblant boites, cartons divers. Jouer sur le cloisonnement, les escaliers (bandes en accordéon), etc.

DES LECTURES - Forêt Racine labyrinthe, Italo Calvino, Seghers Jeunesse, 2004- Les Métamorphoses, Ovide, VII, 159-160- Thésée et le Minotaure, Yvan Pommaux, 2007

111. GARE SAINT SAUVEUR EXPOSITION «FANTASTIC ATTRACTIONS»

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TAPE INSTALLATIONde Numen/For Use (page 57)

Que représente l’installation ?C’est une sorte de toile d’araignée gigantesque, cocon, piège ou encore matrice géante. L’œuvre tissée de nombreux rubans translucides, propose une architecture surélevée et organique dans laquelle le visiteur est invité à s’engouffrer, à ramper, à se blottir.

Comment a-t-elle été réalisée ?Elle est réalisée par des kilomètres de rubans adhésifs transparents et étirés comme pour visualiser les mouvements de danseurs. Pour l’installation présentée à la Gare Saint Sauveur, les artistes souhaitent faire évoluer leur travail en utilisant des matériaux écologiques et innovants.

PISTES EN ARTS VISUELS- Transformer l’espace pour s’y installer. Collecter des matériaux textiles de tous types : draps, voilages, serviettes, torchons, nappes, couvertures... Tirer parti de structures de base existantes (chaises...) ou proposer des objets pouvant servir de structures portantes : cartons d’emballage, vieilles nacelles de landau, couffins, paniers, etc. Inviter les élèves à tendre, suspendre,

accrocher, enrouler, à rouler, à entortiller, à envelopper, à recouvrir... à se rouler dans, à s’entortiller, à s’envelopper, à se recouvrir... mais aussi à ligaturer, nouer, coudre, épingler, agrafer... les éléments entre eux... S’installer.- Fabriquer des cocons dans des boîtes... Collecter cartons d’emballage, boîtes... des matériaux souples sacs en toile... des matériaux, des structures... Y déposer les poupées, les peluches, les objets d’affection... Travailler l’intérieur et l’extérieur du cocon : peindre, dessiner, coller...- Imaginer une architecture miniature réalisée à l’aide d’objets, de contenants transparents de tailles, de formes variées. La couvrir partiellement en tendant des fils, des liens souples comme des élastiques, des fragments de collants féminins, troués ou pas. - Proposer de créer un cocon pour un jouet en l’enfermant dans une structure de branchages. Puis enrouler, tendre de la gaze, du tulle, des dentelles, des papiers ajourés, des rubans. Faire ressortir des formes surprenantes. Laisser voir ou pas à l’intérieur.

DES LECTURES - Ma Vallée, Claude Ponti, L’École des loisirs, 1998- L’arbre sans fin, Claude Ponti, L’École des loisirs, 1992

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AMUSEMENT PARKde Carsten Höller (Page 58)

Que nous montre cette œuvre ?Des photographies de parcs d’attractions non pas prises par l’artiste qui lui se plaît à déconstruire notre perception visuelle des couleurs. À partir de clichés de fêtes foraines tirés par Attilio Maranzan, il nous donne à voir des superpositions chromatiques qui instaurent un flou artistique et perturbent notre vision.

Qui est Carsten Höller ?Scientifique avant de devenir artiste, Carsten Höller réalise des objets, des installations qui sollicitent le visiteur. Il pose la question constante de la frontière entre arts et sciences en explorant les limites de la perception sensorielle humaine.

PISTES EN ARTS VISUELS- Jouer de lumières stroboscopiques pour évoluer ou danser, filmer ces déplacements ou photographier le décalage lié à la lumière saccadée.- Réaliser de petites architectures à partir de boîtes de papiers rhodoïd colorés, y installer des figurines et tromper le regard en photographiant, de très près, sous des angles variés.

TRAIN FANTÔME LA TROUILLE DE LA TROUILLEde Sophie Perez et Xavier Boussiron (Page 58)

Quelle est cette œuvre ?C’est un train fantôme, manège sur rails, une attraction qui a pour but de faire frémir ceux qui s’y engagent. Si d’emblée on sait que tout y est faux, on se laisse pourtant aller avec délice aux surprises qui font faussement peur. Dans cette œuvre, extraits de films fantastiques, apparitions étranges de monstres humains surprennent et font voyager le spectateur dans un univers complètement délirant et surréaliste.

Qui est Sophie Perez ?C’est une artiste protéiforme mettant en scène des spectacles de danse, de théâtre où elle mixe différentes sources d’inspirations qui vont des films d’horreur aux icônes d’enfance, le tout sur des remakes de comédies musicales.

PISTES EN ARTS VISUELS- Modifier un espace de l’école pour le rendre étrange et inquiétant : suspendre en lignes, en cercles, à une hauteur qui permette d’être frôlés, des collants, des chaussettes, des fils, des guirlandes, des peluches plus ou moins grosses. Plonger l’espace dans le noir et déambuler. - Ajouter un fond sonore : bruitages de machines, musique « fantastique ».

Marie-José Parisseaux-Grabowski

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1. MUSÉE DE L’HOSPICE COMTESSE

2. TRIPOSTAL

3. GARE SAINT SAUVEUR

4. MÉTAMORPHOSES URBAINES

5. LES THÉMATIQUES DANS D’AUTRES DOMAINES ARTISTIQUES

6. PARCOURS THÉMATIQUES

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et analysé, car la fouille est une technique destructrice qui conduit à limiter son emploi et à multiplier les précautions. »Jean-Claude Marqueron et Michel Terrasse, Archéologie - l’archéologue et le terrain, Encyclopædia Universalis.

Quel est le propos des artistes Lucy + Jorge Orta ?Les artistes ont créé un animal du futur, sorte de plésiosaure géant dont les ossements sont disséminés sur le territoire de la métropole lilloise. Le couple d’artistes travaille depuis une vingtaine d’années autour de problématiques environnementales et de territoires. Ici ils questionnent le devenir des quartiers et des villes de la métropole. Quel monde laisserons-nous ? Quelles nouvelles formes de vie pourront nous survivre ? Lucy + Jorge Orta nous interrogent de manière poétique sur notre quotidien et notre futur.

PISTES EN ARTS VISUELS- Rédiger un carnet de fouilles où seront dessinées, annotées les découvertes ainsi que des photographies du chantier. Un plan du terrain à échelle permettra d’y notifier les découvertes. Le carnet de fouilles pourra s’inspirer des carnets de voyages.- Inventer un récit lié à la découverte d’un objet de fouilles. Après l’avoir mis en scène avec cartel et notice rédigés, imaginer sa provenance, son usage, sa datation, ce que l’on peut deviner de la civilisation qui l’a engendré.- Inventer les objets d’une civilisation, vrais/faux vestiges: emblèmes de pouvoir, monnaie, objets du quotidien, des masques, des totems de cette civilisation disparue. - À partir du fragment de l’œuvre des artistes Orta, dessiner, réaliser une fiche d’identité sur la partie découverte de cet animal.- Inventer, dessiner un vrai/faux squelette dont la partie découverte sera en couleur, le reste en noir et blanc. S’inspirer de squelettes d’animaux existants ou ayant

La métamorphose du grec «metamorphosis» signifiant un changement de forme, a pour définition le passage d’un état à un autre résultant d’une transformation : humanisation, animalisation, végétalisation, minéralisation…Le thème de la métamorphose prend racine dans les mythologies, mais il s’est ensuite élargi dans le domaine du fantastique, du surnaturel. Les romans fantastiques proposent souvent des métamorphoses où les personnages prennent des facultés nouvelles tout en sens métaphorique, le terme « métamorphose » s’emploie pour exprimer le changement d’une personne dans son apparence ou du point de vue moral. La métamorphose est aussi ce pouvoir merveilleux qui permet de transformer notre quotidien, de transfigurer le monde. Les Métamorphoses urbaines de lille3000 déclinent surtout la perturbation de la perception de l’espace et du temps. Les artistes présentés utilisent le gros plan, multiplient les points de vue, donnent une orientation inhabituelle aux objets, jouent avec l’endroit et l’envers, le haut et le bas, les positions improbables et les orientations impossibles, utilisent le trompe-l’œil, perturbent l’image, inventent des nouveaux contes…

DU TEMPS RÉEL AU TEMPS PASSÉ OU FUTUR

FOUILLES FANTASTIQUESde Lucy + Jorge ORTA (page 60)- À Lille et dans la métropole lilloise

« C’est au cours d’une promenade sur les docks que j’achetai l’objet qui devait à jamais transformer ma vie : une énorme dent couverte de gravures étranges. L’homme qui me la vendit en demandait un bon prix, prétextant que ce n’était pas une vulgaire dent de cachalot sculptée mais une dent de géant… »Les Derniers des Géants, François Place

Qu’est-ce que la fouille archéologique ?« La fouille est une activité d’historien, c’est-à-dire relation et interprétation de «faits» archéologiques choisis comme témoins d’un moment de la vie de l’homme. La fouille n’a pas pour but de mettre à jour des documents : il ne suffit pas de révéler des monuments ou de recueillir avec soin le matériel apparu. Ceux-ci ne sont que des moyens. L’archéologue dispose d’un ensemble de trouvailles qui doivent pouvoir lui permettre de répondre aux questions de son programme de recherche ; mais cette démarche n’est possible que si chaque document a été archivé

IV. MÉTAMORPHOSES URBAINES 1er

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UFOde Ross LOVEGROVE (page 61)

Un ovni accueille les voyageurs de la Gare Lille Flandres…Un engin surprenant réalisé en matériau brillant, vibre sensiblement et envoie des rais de lumière à son approche. Véritable défi technologique cette soucoupe reste en suspension sans qu’aucune attache ne soit visible. Engin du futur ou venu d’ailleurs, cette machine réveille en nous les récits de science-fiction à la Herbert George Wells, Jules Verne, Aldous Huxley, etc.

Science-fiction ou fantastique ?Si la science-fiction nous plonge dans l’irrationnel, elle repose cependant sur un imaginaire acceptable dans le futur car elle explore les possibles de demain dans des domaines variés comme ceux de la science, de la politique, de la technologie, de la biologie ou de la philosophie. Les artistes se posent des questions fondamentales sur nos modes de vie : pollution, guerres nucléaires, puissance des machines, déséquilibre du partage des richesses, surpopulation, etc. La science-fiction prépare à des hypothèses les plus audacieuses sur notre devenir.

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existé, hybrider différents squelettes.- Imaginer son mode de déplacement, son lieu de vie. - Fabriquer des fausses traces de l’animal, des empreintes imaginaires de pattes dans du plâtre réalisées avec de la pâte à modeler.- Créer une fausse carte géographique indiquant le lieu d’habitation, l’environnement géographique de l’animal.

DES LECTURES ⋅- Le Petit Navigateur illustré, Elzbieta, Édition Ecole des Loisirs, 1991.⋅- Les Derniers des Géants, François Place, Édition Casterman, 2008, récit illustré cycle 3.⋅- La Civilisation Perdue, naissance d’une archéologie, David Macaulay, 1982, Ecole des Loisirs.⋅- Voyage au centre de la Terre, Jules Verne, 1864.⋅- Lettres des Isles Girafines, Albert Lemant, Édition Seuil Jeunesse, 2003, album cycle 3. Vrai/faux documentaire qui entame la réflexion sur les valeurs des civilisations.⋅- Le Nid des Marsupilamis, André Franquin, Bande dessinée, 1986, cycle 2. Vrai/faux documentaire sur la vie d’un animal imaginaire.

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Qui est Ross Lovegrove ?Designer britannique, passionné par les transports, il se penche depuis plusieurs années sur le bien être des voyageurs. Il est le concepteur, entre autre, de sièges pour une compagnie aérienne et de valises ultra légères.

PISTES EN ARTS VISUELS- Inventer des machines à voyager dans l’espace et le temps en créant un photomontage à partir de photocopies d’essieux, de roues, de guidons, de réacteurs, de rouages divers. Variante : créer une machine à voyager dans l’espace et le temps en volume, utiliser l’assemblage d’objets divers à partir d’une forme de base : une bouteille plastique. Peindre pour rendre l’objet uniforme.- Créer le mode d’emploi d’une machine extraordinaire. Après lecture de différents modes d’emploi d’appareils électroménager ou autre, reprendre le procédé d’écriture, en utilisant des termes techniques spécifiques. - Transformer un objet du quotidien en engin du futur : une chaussure, une casserole, un fer à repasser, une cafetière...- Se référer à Léonard de Vinci et ses croquis de machines à voler ou encore à l’artiste Panamarenko qui se complaît à inventer des engins impossibles. Dessiner des projets de véhicules volants, rampants, sous-marins, aéroglisseurs et aériens à la fois, etc.

DES LECTURES - Cinq semaines en ballon, Jules Verne, 1863- De la Terre à la Lune, Jules Verne, 1865- Chroniques martiennes, Ray Bradbury, Folio, 2001- La Guerre des mondes, H. -G. Wells, Philippe Chanoinat, Alain Zibel, Edition Adonis Media, 2007, bande dessinée dès 10 ans.- Une navette bien spéciale, Andrew Norris, Pocket Jeunesse, 2007, roman dès 10 ans.- Le satellite venu d’ailleurs, Christian Grenier, Milan poche, roman dès 10 ans.

SITOGRAPHIEhttp://www.nantes.fr/julesverne/

D’UN ESPACE À UN AUTRE

LA MAISON TOMBÉE DU CIEL de Jean-François FOURTOU (page 62)

Une œuvre qui dérange les sens…Habitué à jouer avec les troubles de la perception du regardeur, l’artiste a réalisé ici une maison qui marche sur la tête… En rendant des intérieurs immenses ou minuscules, en jouant avec les différences d’échelle dans ses installations ou ses photographies, il rappelle l’inquiétante expérience de changement de taille d’Alice au Pays des Merveilles ou simplement un mauvais rêve où tout semble aller de guingois. C’est d’abord une expérience sensorielle inhabituelle que propose l’artiste en nous faisant découvrir une maison à l’envers.

Qui est Jean-François Fourtou ?L’artiste est né en 1964 à Paris, il habite un temps à Madrid puis à New York, et se fait connaître dans les années 1990 grace à ses sculptures d’animaux, brebis, girafes, escargots et autres orangs-outangs en digne héritier de François Pompon. Jean-François Fourtou est fasciné par l’environnement domestique. Il travaille autour de la maison, hautement symbolique en psychanalyse car reflet de soi. Il ne ménage pas ses peines pour la rendre incongrue : maison géante, lilliputienne, envahie d’animaux domestiques ou encore penchée comme la Tour de Pise. Il déstabilise le visiteur. L’artiste s’inspire de son enfance, il remet en scène son passé en chinant des objets venant de partout.

PISTES EN ARTS VISUELS- Concevoir des architectures insolites. S’inspirer des animaux qui transportent leur maison : l’escargot, le bigorneau... Imaginer le prototype de sa propre maison transportable d’humain.- Créer des architectures insolites à partir d’ombres portées d’objets projetées sur un support papier. Cerner la silhouette obtenue par projection, ajouter des détails : portes, fenêtres, escaliers. Coloriser.- Réaliser des maisons en coupe. À partir de photocopies de maisons en coupe que l’on trouve chez Claude Ponti, ou dans les maisons des Barbapapas, donner à voir des espaces intérieurs.- Créer une maison insolite et miniature à partir d’une boîte à fromage, d’un cartable, de corbeilles, de chaises, etc. Donner un mot déclencheur : maison valise, maison volante, maison roulante, maison suspendue... pour la réalisation de celle-ci.

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DES LECTURES- La maison qui s’envole, Claude Roy, Georges Lemoine, Édition Gallimard, roman cycle 2. Une maison qui s’anime, des métamorphoses, de la fantaisie et de l’humour s’invitent dans cette histoire merveilleuse.- Le Magicien d’Oz, Baum Franck Lyman, 1900. Dans la maison de son oncle et de sa tante au Kansas, Dorothée et son chien sont emportés par un cyclone qui les dépose au pays d’Oz. L’histoire se décline dans un espace temps à la fois réaliste et merveilleux.

LE DÎNER DE GULLIVER de Lilian BOURGEAT (page 63)- à Lille et dans la métropole lilloise

Un salon de jardin déroutant…Le Dîner de Gulliver représente un salon de jardin tellement standardisé qu’il pourrait presque être le nôtre. Agrandi à l’échelle deux fois et demie, des gobelets, assiettes, coupes, saladiers proportionnels à la table, nous invitent à un festin orgiaque. Petits et grands se retrouvent dans la peau de lilliputiens.

Pourquoi la démesure ?Lilian Bourgeat n’est pas le seul artiste à créer des sculptures géantes, agrandissant les objets de notre quotidien à en perdre ses repères et parfois la reconnaissance de l’objet lui-même. Pour n’en citer que quelques uns : Claes Oldendenburg, Jeff Koons, Richard Serra, sans parler des sculpteurs de monuments qui ponctuent les places publiques de villes occidentales. Lilian Bourgeat, lui, met en scène des objets créés par le dessinateur satirique Vuillemin et rien à part le gigantisme n’anime ses motivations de créations. Pour fonctionner, l’œuvre de l’artiste a cependant autant besoin de spectateurs en interaction avec l’œuvre que de photographies qui gardent ces instants de participations actives. Lilian Bourgeat affirme l’emploi de l’humour dans son œuvre, ignorant toutes connotations intellectuelles et s’amusant de scènes quotidiennes un peu perturbées.

PISTES EN ARTS VISUELS- Photographier une tartine de pain ou un morceau d’emmental au format A3 : le résultat est déroutant. Investir cet espace zoomé par des personnages, de scènes, des décors.- Réaliser un objet du quotidien, grandeur XXL en volume : chaussure, tasse à café, etc.

DES LECTURES - Le Géant de Zeralda, Tomi Ungerer, 2002, Édition Ecole des Loisirs- Abécédaire de la Petite Personne, Perrine Rouillon, 2008, Édition du Seuil- Deux fourmis, Chris Van Allsburg, 1990, Édition Ecole des Loisirs- Rendez-moi mes poux, Pef, 2010, Édition Folio

HETEROTOPIA de Priscilla MONGE (page 63)

Quelle est cette œuvre ?De prime abord, cela ressemble à un terrain de jeux idéal pour les enfants. Jusque là rien d’extraordinaire, mis à part que l’on découvre des creux et des bosses, qui transforment cet espace en un terrain de foot improbable.

Qui est Priscilla Monge ?Priscilla Monge, artiste costaricaine, réalise des photographies, peintures, vidéos qui ont pour problématique commune l’altération de notre perception.

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NUAGE DE MER #07015 de Fujiko NAKAYA (page 64)

Que représente cette installation ?Des jets de brume verticaux forment une immense nappe qui s’étire au sol. L’artiste nous invite à traverser un nuage de vapeur, à s’y mouvoir. Elle ramène le ciel à notre hauteur. Selon la météo, des variations de densité ainsi que des mouvements sont observables dans ces nuages.« Je crée une scène de brume pour laisser la nature s’y exprimer. Je suis une sculpteuse de brume, mais je n’essaie pas de modeler. L’atmosphère est le moule, le vent le burin » explique l’artiste qui explique avoir toujours adoré le brouillard pour s’y cacher et disparaître.

Quelle est la symbolique du nuage ?En Chine, on témoignait une grande attention aux nuages, surtout à ceux qui avaient cinq couleurs. On les appelait les nuages du bonheur et on les considérait comme des symboles de paix. On disait qu’ils provenaient de l’union des principes fondamentaux «yin» et «yang» dans le lointain Occident.

Qui est Fujiko Nakaya ?Artiste japonaise, Fujiko Nakaya a très tôt été fascinée par les brumes, les nuages qu’elle peignait jusqu’à ce qu’elle décide de les créer. Dès les années 70, l’artiste très influencée par un père scientifique qui lui a appris le respect de la nature et a inventé la neige artificielle, devient membre de E.A.T, une organisation destinée à promouvoir la collaboration entre artistes et ingénieurs. Elle crée une première sculpture de brume avec Thomas Mee, physicien atmosphérique pour envelopper de brouillard le pavillon «Pepsi Cola» pour une exposition à Tokyo.

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DENTELLE STELLAIREde François SCHUITTEN (page 65)Commissariat: Ricardo BASUALDORéalisation: Entreprise FANIUOLO Sculptures et design lumière: Nicolas GENCO

C’est féérique…La rue Faidherbe de Lille, en se métamorphosant en une immense arche de 200 mètres de lumières multicolores, nous fait entrer dans un univers irréel digne de contes de fée. C’est une véritable architecture de dentelle de lumière qui accueille le spectateur.

Comment c’est fait ?Une armature métallique a permis de construire une coupole de 15 m de haut d’où partent deux couleurs. Sur chacun des panneaux couvrant le toit sont installés plus d’un millier de lampes LED qui seront allumées à la nuit tombée.

Qui est François Schuitten ?C’est un dessinateur belge de bandes dessinées qui s’est fait connaître dans le journal «Métal Hurlant». Les cités

obscures réalisées avec Benoît Peeters à cette époque lui donnent une notoriété. À côté de son activité de bédéiste, il réalise décors et costumes pour des films, ainsi que la scénographie de lieux publics. C’est lui qui a dessiné les éléments décoratifs de cette Rambla fantastique.

Qui est Ricardo Basualdo ?C’est un artiste qui se veut Créateur du Merveilleux Urbain en transformant des lieux, des environnements.

PISTES EN ARTS VISUELS - Transformer un espace (salle de classe, couloir, espace de cour de récréation en jouant avec des suspensions, des éclairages, des tentures, des volumes posés... Travailler autour d’une thématique : le rouge, le blanc, la peur, la féerie, etc.

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«ENTRER DANS LE RÊVE»DANS D’AUTRES DOMAINES ARTISTIQUES

Comment les artistes ont-ils évoqué le passage de la conscience au rêve ou au cauchemar dans différents domaines artistiques ?

ARTS DU VISUELParmi les artistes qui introduisent de la fiction dans le quotidien:À la Gare Saint Sauveur:- Francis Alys, The Rehearsal (1999) Vidéo qui montre une voiture rouge qui tente d’escalader une pente au rythme des répétitions d’un orchestre.- Oscar Muñoz, Line of Destiny (2006)Vidéo présentant un visage qui se reflète dans l’eau déposée au creux d’une main et qui s’efface quand l’eau coule entre les doigts.

À Lille et dans la métropole lilloise:- Lucy + Jorge OrtaDe vraies-fausses fouilles archéologiques dans différents sites de la métropole: les «Fouilles Fantastiques».

Au Tripostal:- Folkert De Jong invente des créatures extraordinaires. - Børre Sæthre conçoit des univers de légende avec en vedette une licorne.

AU CINÉMAFilms sur des êtres et des univers merveilleux. > Créatures fabuleuses:- King Kong de Merian C. Cooper et Ernest B. Shoedsack, 1933- Série des Batman par Tim Bruton et Joel Schumacher jusqu’au dernier, The Dark Knight rises de Christopher Nolan.> Légendes :- Blanche Neige et les sept nains, 1937, et autres Walt Disney- Alice au pays des merveilles , film, Tim Burton, 2010 - Les Visiteurs du soir, 1942 de Marcel Carné- La Belle et la Bête,1946 de Jean Cocteau- Les Ailes du Désir, 1987 de Wim Wenders - Dessins animés d’Hayao Miyazaki

> D’étranges silhouettes volantes:- Destino, court métrage d’animation par Walt Disney et Salvador Dalí. Inachevé jusqu’en 2003.

ARTS DE L’ESPACEArchitectures extraordinaires réalisées :- Le Facteur Cheval, Palais idéal, 1879-1912- Antti Lovag, le Palais Bulles de Pierre Cardin, 1975- Matti Suuronen, Futuro house, 1968Projets utopiques :- The Walking City de l’architecte britannique Ron Herron et Archigram en 1964

ARTS DU LANGAGE- Charles Lutwidge Dodgson, sous le pseudonyme de Lewis Carroll, Les Aventures d’Alice au pays des merveilles, 1865- Les Contes de Perrault, des frères Grimm, d’Andersen, de Roald Dahl...- C.S. Lewis, Le monde de Narnia, 1949-1954- Washington Irving, «La Légende du Val dormant» («The Legend of Sleepy Hollow»), dans Essais et Croquis, 1837- Edgar Allan Poe, Histoires extraordinaires, 1832-1845- Franz Kafka, La Métamorphose, Eric Corbeyran, Horne Éditions Delcourt, Collection Ex-Libris, 2009, bande dessinée- W. McCay, Little Nemo in Slumberland, bande dessinée, 1905-1914- Hayao Miyazaki, Nausicaa de la vallée du vent, 1984

ARTS DU SON- Sergueï Prokofiev, Pierre et le loup, 1936- Jules Massenet, Cendrillon, 1894-1895- Hector Berlioz, La Symphonie fantastique, 1830. Musique expressive illustrant les visions d’un jeune musicien en prise avec des narcotiques.

ARTS DU SPECTACLE VIVANTAu théâtre:- Carlo Gozzi, L’Oiseau vert, 1765 (un conte revu à la façon de la Commedia dell’Arte).En danse:Le ballet romantique s’est particulièrement inspiré de légendes :- La Belle au Bois dormant et Le Lac des cygnes de Marius Petipa avec des musiques signées de Tchaïkovski.- L’Oiseau de feu et Petrouchka de Serge de Diaghilev sur des musiques d’Igor Stravinsky.

V. LES THÉMATIQUES DANS D’AUTRES DOMAINES ARTISTIQUES

1er

DEGRÉ

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«TROUBLER LES SENS»DANS D’AUTRES DOMAINES ARTISTIQUES

Comment les artistes se sont-ils emparés de l’art de l’imitation ? Comment se sont-ils joué des troubles de la perception au cours des siècles dans différents domaines artistiques ?

ARTS DU VISUEL- Andrea Mantegna, fresques de la Camera degli Sposi, Palais Ducal de Mantoue, 1473- Adriaen van der Spelt et Frans van Mieris, Trompe-l’œil, nature morte avec une guirlande de fleurs et un rideau, 1658 (pour rappeler Parrhasios)- Anne-Vallayer-Coster, Panaches de mer, lithophytes et coquilles, 1769, huile sur toile, Musée du Louvre, Paris.- Louis Boilly, Trompe-l’œil aux pièces de monnaie sur le plateau d’un guéridon, Palais des Beaux-Arts de Lille, 1808-1814 et Trompe-l’œil aux dessins et aux savoyards, 1780.- Kurt Schwitters, Merzbau, 1923, Hanovre, Kunstmuseum.Construction prolifique et désordonnée où s’accumulent les choses importantes ou non de la vie.- Maurits Cornelis Escher, nombreux dessins dont Mains se dessinant, 1948.- Salvador Dalí, Apparition d’un visage et d’un compotier sur une plage, 1938.- De nombreux exemples d’illusions optiques se trouvent dans les œuvres d’art cinétique et de l’Op-Art.- Olivier Dollinger, The Missing Viewer, 2009, à voir à la Gare Saint Sauveur. Vidéo démontrant le mystère d’un dédoublement de personnalité.

AU CINÉMA- Paul Wegener, Le cabinet du Docteur Caligari, 1920. Des espaces inquiétants tout en obliques.- Daniel Vigne, Le retour de Martin Guerre, 1982 (où un homme est pris pour un autre qui lui ressemble étrangement).- Alejandro González Inárritu, Babel, 2006 (fait des allers-retours dans le temps qui ne sont perçus qu’à la fin du film).- Robert Zemeckis, Retour vers le futur, 1985- Steven Spielberg, Jurassic Parc, 1993- Franklin J. Schaffner, La Planète des singes, 1968- Jean-Marie Poire, Les Visiteurs, 1993- James Cameron (1 et 2) et Jonathan Mostow (3), Terminator (1984-2003)série de quatre films.

ARTS DE L’ESPACE> L’architecture grecque faisait beaucoup usage d’illusions d’optique:- Le sol et l’architrave du Parthénon sont légèrement convexes afin de donner l’impression d’être rectilignes. Les colonnes d’angle sont plus grosses afin de paraître de la même taille que les autres.- La Basilique de Constantin à Trêves a une perspective

renforcée. Les fenêtres sont de plus en plus petites vers l’abside, ce qui accentue l’impression de longueur. - Les escaliers d’Odessa, sur lesquels fut tournée une scène célèbre du Cuirassé Potemkine d’Eisenstein, paraissent bien plus hauts qu’ils ne le sont en réalité. Les marches mesurent 12,5 mètres de large au sommet et 21,7 mètres au pied des marches. Ces escaliers furent conçus par Francesco Boffo et Avraam Melnikov en 1837.- Charles Moore, Piazza d’Italia, Nouvelle Orléans, 1976. Villa d’un baroque post moderne où l’œil ne sait se poser tant les espaces, les passages, les ornements sont complexes et intriqués.

ARTS DU LANGAGE- Jules Verne, Paris au XXe siècle, 1863.- H.-G. Wells, La Machine à explorer le temps, 1895.- A. E. Van Vogt, Pour une autre terre, où il y a des liens entre la vitesse de déplacement et le temps vécu.- J.K. Rowlings, Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, 2004.- Jules Verne, De la Terre à la lune, 1865 / Le Tour du monde en 80 jours, 1873 / Voyage au centre de la Terre, 1864.- Willy Vandersteen (1945-1990), Paul Geerts (1990-2001), Marc Verhaegen (2002-2005), Bob et Bobette, bande dessinée.- Le cycle arthurien où Merlin change le cours des événements.

ARTS DU QUOTIDIEN- Bernard Palissy, Grand plat ovale à décor de serpents, écrevisses, poissons, fond rocailleux, vers 1550, faïence, Musée du Louvre, Paris. Paradoxe d’un plat peuplé de mille bestioles inquiétantes qu’on pose sur une table d’apparat.- André-Charles Boulle (Paris, 1642 - 1732), Armoire, 1700, chêne, placage d’ébène, d’amarante, marqueterie en laiton, écaille, corne, bois polychromes, bronze doré, Musée du Louvre, Paris. Meuble de prestige où la marqueterie réussit à imiter la peinture jusqu’au trompe-l’œil.

ARTS DU SON- Erik Satie, Parade, 1916. Des bruits introduits dans des sonorités musicales.- Pierre Henry, Michel Colombier, Psyché Rock, extrait de Messe pour un Temps présent, 1967. Œuvre électro-acoustique où les bruits des sirènes sont en fait des résonances de pianos en glissando perpétuel.

ARTS DU SPECTACLE VIVANT- William Shakespeare, La Tempête, 1611, dans laquelle le magicien Prospero change la vitesse du temps.- Molière, Amphitryon, 1668, où le personnage de Sosie porte bien son nom.- Pier Paolo Pasolini, Ropopag, sketch La Ricotta, film noir et blanc, 1962. Un metteur en scène tyrannique, se décrivant comme artiste cinéaste, décide de mettre en scène deux tableaux mythiques de la maniera, deux dépositions de christ, l’une de Jacopo da Pontormo, l’autre de Rosso. Pastiche critique qui se moque du grand art.

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«LA MÉTAMORPHOSE»DANS D’AUTRES DOMAINES ARTISTIQUES

Comment la métamorphose constitue-t-elle, au-delà du phénomène réel, un mythe universel qui nourrit les religions, obsède les arts et fascine la science. Comment le mythe de la métamorphose a-t-il persisté dans l’imaginaire collectif et individuel et comment a–t-il été traduit par les artistes ?

ARTS DU VISUELS- Rona Pondick, Dog, 1998-1999, sculpture en acier- Matthew Barney, Série des Cremaster, 1994-2002, photogramme extrait d’une vidéo.- Anne Esperet, Organismes 2ème génération, 2002, photographie.

AU CINÉMA- John Landis, Le Loup Garou de Londres, 1981, Film couleur.- Jean Cocteau, La Belle et la Bête, Film en noir et blanc, 1946.- David Cronenberg, la Mouche, Film, 1986, remake de La Mouche noire de Kurt Neumann de 1958.- John Whale, L’Homme invisible, Film noir et blanc, 1933.- James Whale, Frankenstein, film noir et blanc, 1931.

ARTS DU LANGAGE- Ovide, Rémi Saillard, Les Métamorphoses, Gallimard Jeunesse, 2010, roman cycle 3.- Sara, Les Métamorphoses d’Ovide, Circonflexe, 2007, cycles 2 et 3.- Silvana Gandolfi, Tom Schamp, Aldabra la tortue qui aimait Shakespeare, Seuil Jeunesse 2008, Roman cycle 3.- Madame Leprince De Beaumont, Julie Ricosse, La Belle et la Bête, Gallimard Jeunesse, Contes de toujours, Livre-audio.- Franz Kafka, La Métamorphose, Eric CORBEYRAN, Horne Éditions Delcourt, Collection Ex-Libris, 2009, bande dessinée.- Robert Louis Stevenson, L’étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde, 1886, Illustré par Ludovic Debeurme, Nathan, 2001, cycle 3.- Charles Perrault, Contes de la Mère l’Oye, (Le chat botté, Cendrillon, Riquet à la Houppe), 1697.- Hubert Ben kemoun, Terriblement vert, Nathan Poche, 2007, cycle 2 et 3.

ARTS DU SON- Hector Berlioz, Symphonie Fantastique, 5e mouvement, Songe d’une Nuit de Sabbat, 1830.

ARTS DU SPECTACLE VIVANT- Le Prince des Pagodes, Compositeur Benjamin Britten, Chorégraphie Bertrand D’AT, 2002. Un jeune prince s’avance vers le trône sur lequel il sera couronné. Tous se

prosternent. Dans cet instant d’immobilité, un sinistre militaire jette alors un sort sur l’assistance. Il prend l’apparence d’un énorme dragon noir, jette l’enfant au bas du trône et se précipite sur lui. - La Sylphide, Compositeur Herman Severin Løvenskiold, Chorégraphie August Bournonville, 1836.- Coppelia, Musique Léo Delibes, Chorégraphie Jo Strømgren, d’après Le Ballet Pantomime de Charles Nuitter, Arthur Saint-Léon et Léo Delibes, Créé le 25 mai 1870 à l’Opéra de Paris. L’action se passe dans une petite ville d’Europe centrale. Elle met en scène Swanilda, son fiancé Frantz, et le vieux Coppélius, fabricant de poupées automates, dont l’ambition est d’en créer une dotée d’une âme. Voir le site de l’Opéra national du Rhin.

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MAISON FOLIE, LE COLYSÉE DE LAMBERSARTExposition Robert et Shana PARKEHARRISONMAISON FOLIE LE FORT DE MONS, Mons en BaroeulExposition «Ellen KOOÏ, Sables Mouvants»PALAIS DES BEAUX ARTS, LilleExposition «Fables du Paysage Flamand aux XVIe siècle»

4. DE LA RÉALITÉ À LA FICTION

TRIPOSTAL, LilleExposition «Phantasia»:- Marnie WEBER- Børre SÆTHRE MUSÉE DE L’HOSPICE COMTESSE, LilleExposition «Huang YONG PING»PALAIS DES BEAUX ARTS, LilleExposition «Fables du Paysage Flamand aux XVIe siecle»Exposition «Babel»MÉTAMORPHOSES URBAINES, Lille - Meggie SCHNEIDER- Ibon MAINAR

5. D’UN TEMPS À UN AUTRE

TRIPOSTAL, LilleExposition «Phantasia»:- Folkert DE JONG- Théo MERCIERMÉTAMORPHOSES URBAINES, Lille - Ross LOVEGROVE- Thierry FOURNIER- Lucy + Jorge ORTAMUSÉE DE L’HOSPICE COMTESSE, LilleExposition «Huang YONG PING»MAISON FOLIE WAZEMMES, LilleExposition «Science et Fiction»

1. MÉTAMORPHOSES

TRIPOSTAL, LilleExposition «Phantasia»:- Nick CAVE- Théo MERCIERMUSÉE D’HISTOIRE NATURELLE, LilleExposition «Anatomies de l’étrange»PALAIS DES BEAUX ARTS, LilleExposition «Fables du Paysage Flamand aux XVIe siècle»Exposition «Antoine Roegiers, Les sept péchés capitaux»

2. D’UN ESPACE À UN AUTRE

TRIPOSTAL, LilleExposition «Phantasia»:- Børre SÆTHRE - Anton GINZBURGGARE SAINT SAUVEUR, LilleExposition «Fantastic Attractions»:- Michel Angelo PISTOLETTO- Sophie PEREZ- Georges MÉLIÈS- NUMEN /FOR USEMÉTAMORPHOSES URBAINES, Lille- Pierre DELAVIE- Lilian BOURGEAT- Fujiko NAKAYA- François SCHUITTEN - Jean-François FOURTOU- Hans OP DE BEECK

3. DE LA RÉALITÉ AU RÊVETRIPOSTAL, LilleExposition «Phantasia»:- Marnie WEBER- Børre SÆTHRE MUSÉE DE L’HOSPICE COMTESSE, LilleExposition «Huang YONG PING»LA PISCINE, MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE ANDRÉ DILIGENT, RoubaixExposition «Marc Chagall, l’Epaisseur des Rêves»LaM, MUSÉE D’ART MODERNE, D’ART CONTEMPORAIN ET D’ART BRUT, Villeneuve d’AscqExposition «La Ville Magique»

VI. PARCOURS THÉMATIQUES 1er

DEGRÉ

Exemples de parcours thématiques pour vous permettre d’approfondir la découverte des expositions et Métamorphoses présentées dans le cadre de FANTASTIC.

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NICK CAVE Surrat ionalJames Prinz Photography. Courtesy of the art ist and Jack Shainman Gallery, New York

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FANTASTIC, LE VOYAGE CONTINUEFantastic c’est aussi plus de 500 événements à Lille et dans l’Eurométropole lilloise. Parade, temps forts, expositions, métamorphoses, cinéma, design, performances, théâtre, cirque, danse, concerts, clubbing, littérature, bande dessinée, rencontres, ateliers…

FÊTE D’OUVERTURE5. 6. 7. OCTOBRE - LILLE

DIM. 07 OCT. MÉTAMORPHOSES, MAPPING & EXPOSLille & MétropoleAprès une nuit 100% fantastique, la ville s’offre à vous : découvrez les Métamorphoses urbaines, du petit jour jusqu’à la tombée de la nuit, visitez les nombreuses expositions au Tripostal, à l’Hospice Comtesse, à la Gare Saint Sauveur et dans tous les musées de la Métropole lilloise !

DRESS CODE «FANTASTIC» !

Pour participer à la Parade, parez-vous de votre costume le plus fantastique ! Martien, super-héros ou autre personnage de conte de fée ou d’Heroic Fantasy, laissez déborder votre imagination: tous à vos aiguilles !

SAM. 06 OCT. - 20:00PARADE D’OUVERTURE Centre-ville, LillePour cette Parade d’ouverture, lille3000 vous plonge au cœur d’un voyage fantastique! La mascleta donne le top. Laissez-vous emmener par les immenses gonflables des Plasticiens volants, avec en tête de file Surrational, le géant échevelé de Nick Cave, fier du haut de ses 8 mètres ! Venues des quatre coins de l’Eurométropole, des harmonies déambulent dans les rues de la ville. Sur la Grand Place, une performance mode orchestrée par Jean-Charles de Castelbajac, Art Point M et Mr Nô rythme la Parade : 100 mannequins arpentent le catwalk vêtus des «sketches» dessinés tout spécialement par JCDC. Sur l’esplanade François Mitterrand, l’orchestre national de lille, dirigé par Jean-Claude Casadesus, interprète une version revisitée du Boléro de Ravel dans une atmosphère surréaliste. Mapping, dancefloors géants, brumes fantastiques, créatures fantasques et feux d’artifice du Groupe F viennent compléter cette soirée explosive. Autant d’ingrédients pour un cocktail surnaturel à partager jusqu’au petit matin !

Avec Jean-Charles de Castelbajac, Art Point M, Nick Cave, Jean-Claude Casadesus, l’orchestre national de lille, le Groupe F, les Plasticiens Volants, Feu et métal, les harmonies de l’Eurométropole, Attacafa, Mr Nô, Deabru Bellzak, Houba Samba, Ankama...

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RDV À 20H POUR LE

DÉPART DE LA PARADE

PROGRAMME COMPLET DU WEEK-END D’OUVERTURE : WWW.FANTASTIC2012.COM

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FUTUROTEXTILES 313 OCT > 30 DÉC 2012L’UNION (TOURCOING, ROUBAIX, WATTRELOS)GRATUITAprès le succès des deux premières éditions de Futurotextiles en 2006 à Lille et en 2008 à Kortrijk, lille3000 présente une nouvelle édition de l’exposition : Futurotextiles 3. Dans le cadre de Fantastic, son inauguration accompagne l’ouverture du Centre Européen des Textiles Innovants, implanté sur la zone de L’Union. Matières incroyables, dentelles micro-encapsulées, textiles magiques sont au coeur d’une exposition ayant pour fil conducteur l’ultra-légèreté.Un dossier pédagogique sur l’exposition FUTUROTEXTILES 3 sera disponible fin septembre 2012.

HANS OP DE BEECKLOCATION (6) 06 OCT 2012 > 13 JAN 2013EURATECHNOLOGIES, LILLE BOIS BLANCS / GRATUITLocation (6) est une installation monumentale qui transporte le visiteur dans une autre dimension. Au bout d’un long couloir, une immense plaine de neige s’étend à perte de vue, troublant ainsi toute idée de perspective ou de limites. Hans Op De Beeck utilise ici la technique du trompe-l’oeil pour bouleverser les repères et fausser la perception du spectateur.

PAVILLON ENERGY LAB06 OCT 2012 > 13 JAN 2013GARE SAINT SAUVEUR, LILLE / GRATUITLe Pavillon Energy Lab, installé sur l’esplanade de la Gare Saint Sauveur, accueillera les nouvelles productions des Loop. pH, une exposition Design d’EDF et un espace dédié aux ateliers scientifiques et aux workshops en partenariat avec Lille 1.

POP UP DESIGN20 > 28 OCT 2012KORTRI JK (B), LILL E, TOURCOINGÀ l’occasion de la Biennale Interieur 2012, Lille design, lille3000, Howest et Interieur s’associent pour mettre en valeur le design dans l’Eurométropole. Objectif : à la manière d’une design week d’un type nouveau, faire du design une expérience forte dans un territoire transfrontalier. De Kortrijk à Lille et jusqu’à Tourcoing, découvrez les richesses et les initiatives en matière de design. Au programme: Expositions, conférences, rencontres internationales, Pecha Kucha Energies, Fab Lab, Lille Design for change, Living design, ateliers pour les enfants…

Avec notamment : LIVING DESIGNGARE SAINT SAUVEUR, LILLE20 > 28 OCT 2012 / GRATUITDesigners, écoles de design et entreprises sont réunis dans une exposition à explorer, à vivre et à expérimenter. L’envers d’un décor révélé dans un espace aux multiples volets : des idées d’enfants fabuleuses, un laboratoire de fabrication d’objets inédits, des projets expérimentaux faisant appel à des ressources insoupçonnées. Living design offre une vitrine à des projets ambitieux dépassant les limites de notre imagination.

EXPOSITION ITINÉRANTEMUMO, LE MUSÉE MOBILE21 DÉC 2012 > 13 JAN 2013 / GRATUITLILLE, ARMENTIÈRES, COURTRAI, ENGLOS, HOUPLIN-ANCOISNE, MONS-EN-BAROEUL,RONCQ, VERLINGHEM, WATTRELOS MuMo, c’est un musée mobile destiné à aller à la rencontre des enfants pour leur proposer un premier contact avec l’art contemporain. Une fois déployé, on y découvre quatre espaces distincts, plongeant les enfants dans un univers différent : peinture, sculpture, installation, vidéo, design... MuMo propose un voyage dans le sensible et l’imaginaire, à travers des oeuvres spécialement conçues pour les petits par 15 artistes de renommée internationale.Avec : Daniel Buren, Chéri Samba, Florence Doléac, Ghada Amer, Huang Yong Ping, James Turrell, Jim Lambie, Maurizio Cattelan, Paul McCarthy, Nari Ward, Farhad Moshiri, Pierre Huyghe, Eija Liisa Ahtila, Roman Signer, Lawrence Weiner.Informations/Réservations pour les groupes des villes concernées à partir du 15 octobre 2012.

MAIS AUSSI DANS LE CADRE DE FANTASTIC:

RÉSERVATIONST : +33(0)3 28 52 3000 M : [email protected] Réservations obligatoires pour les visites de groupes.

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EXPOSITION JEAN-JACQUES TACHDJIAN.LE PETIT MANUEL DU PARFAIT TYPONOCLASTE 16 NOV > 20 DÉC 2012 CRDP, LILLE FIVES / GRATUITVoici l’aventure merveilleuse de la typographie, prenant autant à l’art qu’à la science et aux techniques, à la littérature qu’à la poésie et la philosophie. Elle a ses ténors, ses maîtres, ses rebelles, ses piliers, ses gardiens, ses guérilleros, ses suiveurs, ses penseurs, ses philosophes, ses poètes et ses conservateurs. Une expo conçue pour vous en libérer tout en vous amusant.

FANTASTIC C’EST AUSSI PLUS DE 25 EXPOSITIONS À LILLE ET DANS L’EUROMÉTROPOLE:

Et notamment:- PALAIS DES BEAUX ARTS, Lille LES FABLES DU PAYSAGE FLAMAND AU 16e SIÈCLEBABEL

- LaM, MUSÉE D’ART MODERNE, D’ART CONTEMPORAIN ET D’ART BRUT, Villeneuve d’AscqLA VILLE MAGIQUE

- LA PISCINE, MUSÉE D’ART ET D’INDUSTRIE ANDRÉ DILIGENT, RoubaixMARC CHAGALL, L’ÉPAISSEUR DES RÊVES

- LE FRESNOY, STUDIO NATIONAL DES ARTS CONTEMPORAINS, Tourcoing HISTOIRES DE FANTÔMES POUR GRANDES PERSONNES

- MUba EUGÈNE LEROY, Tourcoing OTHERWORLDLY, OPTICAL DELUSIONS AND SMALL REALITIES

- MAISON FOLIE WAZEMMES, Lille SCIENCE ET FICTION

- MAISON FOLIE DE MOULINS, Lille LOS GRUMILDOS par Ety Fefer...- POUR CES EXPOSITIONS, LES RÉSERVATIONS S’EFFECTUENT DIRECTEMENT

AUPRÈS DES STRUCTURES PARTENAIRES.

- PROGRAMME COMPLET DES EXPOSITIONS DISPONIBLE SUR

WWW.FANTASTIC2012.COM ET DANS LE PROGRAMME DE FANTASTIC.

LES ATELIERS D’ÉDITIONS POPULAIRES PRÉSENTENTAVIS DE CONCOURS - ESTAMPES SCOLAIRES Année scolaire 2012/2013Après le succès des deux premières éditions, en 2011 «Drôles d’estampes / Calaveras et cetera», puis en 2012 : «Ça promet?!», l’association Ateliers d’Éditions Populaires organise son concours annuel d’estampes, consacré aux établissements scolaires en lien avec la saison FANTASTIC de lille3000.Plus d’informations: Ateliers d’Éditions Populaires - Alain Buyse12, rue des Vieux Murs 59000 Lille 03 20 55 53 72 / 06 82 42 90 07 [email protected] - www.a-buyse.com

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LOOP.PH, Energy Lab, Le verger énergétique, 2012Parc Jean-Baptiste Lebas, Lille © LOOP.PH

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INFORMATIONS PRATIQUESACCÈS / HORAIRESTRIPOSTALExposition Phantasia, du 6 oct. 2012 au 13 janv. 2013 Ouvert du mercredi au dimanche de 10h à 19h Accès : Avenue Willy Brandt, 59000 Lille Métro Gare Lille Flandres

MUSÉE DE L’HOSPICE COMTESSEExposition Huang Yong Pingdu 6 oct. 2012 au 13 janv. 2013 Ouvert tous les jours de 10h à 12h30 et de 14h à 18hFermé le lundi matin et le mardi toute la journéeAccès : 32 rue de la Monnaie, 59000 Lille Métro Rihour

GARE SAINT SAUVEURExposition Fantastic Attractions Ouvert du mercredi au dimanche de 12h à 19hAccès : Boulevard Jean-Baptiste Lebas, 59000 LilleMétro Mairie de Lille ou Lille Grand Palais

POUR LES ENSEIGNANTS:ESPACE ENSEIGNANTSRetrouvez le dossier pédagogique et régulièrement bien d’autres informations et actualités destinées aux scolaires dans l’Espace Enseignants sur www.fantastic2012.com

BIBLIOGRAPHIEUne bibliographie est également à disposition des enseignants dans l’Espace Enseignants sur www.fantastic2012.com. Cette bibliographie présente le fantastique à travers la littérature ainsi que la BD, les mangas, les jeux, la musique et le cinéma. Avec la participation du réseau des libraires indépendants (Libr’Aire), des Editeurs régionaux, de Lib’Fly et Ankama, de la Médiathèque Départementale du Nord et des bibliothèques de la métropole.

RÉSERVATIONST : +33(0)3 28 52 3000 M : [email protected] Réservations obligatoires pour les visites guidées de groupes.

POUR LES ENFANTS:REVIENS AVEC TES PARENTS !Un élève venu en visite avec sa classe peut revenir gratuitement accompagné de ses parents, sur présentation de son billet scolaire - Billet remis après la visite de classe au Tripostal, à l’Hospice Comtesse et à la suite du Parcours des Métamorphoses urbaines.

lille3000,PLUS FACILE AVEC LE PASS Sur présentation de votre Pass Education, bénéficiez du tarif réduit au Tripostal pendant Fantastic, du 6 octobre 2012 au 13 janvier 2013 et sur l’achat du Pass lille3000 Fantastic Solo et Duo.

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ÉQUIPElille3000

RELATIONS PUBLIQUES lille3000 (GROUPES/SCOLAIRES)Magali Avisse, Anaïs Caquant, Estelle HamonRéservations/Accueil : Ludivine Kaloun, Franck PouchenaudT : +33(0)3 28 52 3000 Email : [email protected] Centre Euralille F-59777 Euralillewww.fantastic2012.com

Ivan Renar, Président de lille3000Didier Fusillier, DirecteurThierry Lesueur, Coordinateur Général

Dominique Lagache, AdministratriceLucie Pollet, Assistante de DirectionChantal Dupond, ComptableAvec Maïté MaletCatherine Gillot, Accueil et Logistique

Caroline David, Directrice des Arts VisuelsCharles Carcopino, Jean-Max Colard, Caroline Naphegyi, Elena Sorokina, Olivier Reneau, Conseillers ArtistiquesAna Ascencio, Cécile Bastide, Camille Beulque, Gwenaëlle de Spa, Fanny Guineberteau, Éléonore Le Brun, Laura Mainer, Coordination ArtistiqueEmmanuel Vinchon, Conseiller Artistique et Coordination Projets de TerritoiresAvec Sarah Cnudde, Charlotte David, Isabelle Finocchio, Kahina Lattef, Valentin FournaiseMarc Ménis, Parade d’ouverture et Coordination Gare Saint Sauveur

Frédéric Platteau, Directeur TechniqueAvec Tiphaine Behaghel, Malik Benkahla, Bill Bloquet, Emmanuel Debriffe, Guy Fabre, Stéphane Giachero, Damien Granger, Jacky Lautem, Jacques Moreaux, Camille Ortegat, Olivier WilsSophie Chatelet, Alice Collin, Camille Gaillard, Thomas Ledoux, Emilie Bailleux, Alicia Sauze, Production

Olivier Célarié, Communication/Relations PresseVanessa Duret, Chargée de CommunicationAvec Pauline Coutant, William Renaut,Magali Avisse, Chargée des Relations PubliquesBenjamin Boulière, Anaïs Caquant, Juliette Dumont, Estelle Hamon, Gabrielle Jarry, Ludivine Kaloun, Franck Pouchenaud Benjamin Lengagne, Mécénat/PartenariatAvec Isis PoteauDelphie Vang, Marketing/TourismeDimitri Besse, PresseJuliette Flodrops, BilletterieAvec Marion Chevalier Samuel Costa, MédiationAvec Adeline Boron, Elodie Decaillon, Céline Demangeat, Mélina Hue, Emeline Marescaux, Emmanuelle Raingeval Emmanuel Dejonghe (Kwt Prod), WebmasterNatacha Borel (En phrase), RédactionAgathe Vuachet, Graphisme

CONTACTS :

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SNCFSNC_11_0000_Logo201116/02/2011

ÉQUIVALENCE QUADRI

DÉGRADÉ CYAN MAGENTA YELLOW

RÉSERVE BLANCHECe fichier est un document d’exécution créé sur Illustrator version CS3.

P∆RTEN∆IRES lille3OOOPARTENAIRES INSTITUTIONNELS lille3000

PARTENAIRES OFFICIELS lille3000

FOURNISSEURS OFFICIELS lille3000

PARTENAIRES GRANDS PROJETS

ET AVEC LA PARTICIPATION DE

FOURNISSEURS

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NORPAC

PARTENAIRES MÉDIA

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lille3000 remercie également les équipes de la Ville de Lille, ADRT Nord Tourisme, le Comité Régional du Tourisme Nord-Pas de Calais, les ambassadeurs de lille3000...

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NOTES

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