Dossier Paul CRESTON

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  • 7/29/2019 Dossier Paul CRESTON

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    Dossier: Paul CRESTONconstitu par Jean-Marie LONDEIX

    pour la classe de saxophone de Claude DELANGLE CNSM de Paris(Janvier 1999)

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    Paul CRESTON1906-1985

    par Alain PARIS(in Encyclopdie Universalis -1986 p.542-43)

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    Le compositeur amricain Paul CRESTON reprsentait la tendance traditionnellede la musique aux Etats-Unis; mais malgr une abondante production et une activitimportante dans le monde musical amricain, sa renomme ne sest pas tendue delautre ct de lAtlantique.

    Dorigine italienne, Paul CRESTON, de son vrai nom Giuseppe GUTTOVEGGIO,voit le jour New York le 10 Octobre 1906. Il tudie le piano avec Giuseppe AldoRANDEGGER et Gaston-Marie DTHIER ainsi que lorgue avec Pietro YON. Mais

    cest en autodidacte quil aborde la composition, commenant vritablement crire en1932, aprs quelques essais denfance. Il tire son nom de Crepino, rle quil avait jou lUniversit et dont ses camarades lavaient affubl en guise de sobriquet. Organistedans diffrents cinmas, peu avant lapparition du cinma parlant, il est nomm titulairede lglise St. Malachy New York (1934-1967). Une bourse Guggenheim, obtenue en1938, consacre ses premiers travaux de compositeur.

    En 1943, il emporte le New York Music Critics Circle Award pour saSymphonien1 (1941). De 1956 1960, il sera prsident de la National Association for American

    Composers and Conductors, puis en 1960 et 1968, directeur de lAmerican Society ofComposers, Authors and Publishers. Venu assez tardivement lenseignement, il estprofesseur au College of Music de New York (1963-1967), puis au Central WashingtonState College (1968- 1975) o il est galement compositeur en rsidence. Il se retire San Diego (Californie) o il mourra, le 24 aot 1985.

    Luvre de CRESTON dpasse la centaine de numros dopus et le situe dans lamouvance de William SCHUMAN, malgr certains points communs avec RogerSESSIONS, notamment en ce qui concerne la recherche rythmique. Mais sa musique secaractrise avant tout par sa spontanit et son sens mlodique. La musicologieamricaine explique gnralement cet aspect de la musique aux Etats-Unis par unbesoin de lyrisme et de mlodie n dans les annes de la crise conomique et qui nesest estomp quassez lentement. CRESTON refuse toute musique descriptive etadopte dlibrment le parti de la musique pure quil dveloppe dans le moule desformes classiques (symphonie, concertos...).Usant de tonalits assez libres, il prfrelhomophonie la polyphonie. II aime les harmonies riches et pleines et sattache lavirtuosit instrumentale, cherchant des combinaisons insolites ou sadressant desinstruments pauvres en rpertoire. Ces uvres sont celles qui ont connu la plus grandediffusion car elles rpondaient un besoin des instrumentistes (Concertino pour

    marimba, Sonate pour saxophone alto et piano, Dance Variations pour sopranocolorature et orchestre, Rhapsodie pour saxophone et orgue).

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    La musique symphonique constitue lessentiel de la production deCRESTON : 6 symphonies, une quinzaine de concertos, une quarantaine

    dautres partitions pour orchestre. La Symphonie n3 (1950) utilise un matrielthmatique puis aux sources du chant grgorien; la Symphonie n6 avec orgue(1982, op.118), son uvre ultime, rpondait une commande de lAmericanGuild of Organists. Ses concertos et uvres concertantes sadressent la plupartdes instruments (marimba op.21, 1940; saxophone, op.26, 1941; piano : n1,1949; n2, 1962; deux pianos n1, 1951; n2, 1968; violon : n1, 1956; n2,1960; accordon, 1958; Dance Variationspour soprano colorature, op.30, 1942;Pome pour harpeop.39, 1945; Fantaisie pour trombone, op.42, 1947; Sdhanpour violoncelle, op.117, 1981). Parmi ses autres uvres symphoniques,

    Threnody (1938) utilise galement des thmes grgoriens et lesTwo ChoricDances(1938) ont t cres sous la direction dArturo TOSCANINI.

    Dans le domaine de la musique de chambre, CRESTON laisse un Quatuor cordes (1936), des suites pour alto et piano (1937) et pour violon et piano(1939). Sa premire uvre importante, compose en 1932, tait destine aupiano : Cinq Dansesop. I. Mais lautre volet essentiel de sa production concernela musique dorgue et la musique religieuse. Il a livr son instrument unnombre important de pices montrant le foss qui spare actuellement les colesfranaise et amricaine. Attir ds son plus jeune ge par un certain mysticisme,

    il sera profondment marqu par la pense vdique et rosicrucienne, sanstoutefois adhrer une religion prcise. Il aborde trs tt la musique choraleliturgique avec un Requiem (1938) et toute sa vie sera jalonne de fresquesimportantes dans ce domaine : Psaume XXIII (1945), Missa solemnis (1949), LaProphtie dIsae, un oratorio de Nol (1961), Hyas Illahee (1976),laboutissement de son uvre tant peut-tre une pice concertante, Sdhanpour violoncelle et orchestre de chambre (1981), inspire dun livre deRabindranath TAGORE. Cette uvre profondment marque par le mysticismeet la tolrance du philosophe indien, comporte nouveau des citations du chant

    grgorien. CRESTON fermait ainsi la boucle, car lune de ses premires uvrespour chur,Three Chorales from Tagore(1936) puisait dj aux mmes sources.Dans trois livres importants, Principles of Rhythm (1964), Creative Harmony(1970) et Rational Metric Notation (1979), il dnonce lillogisme des mtriquesbinaires et construit une thorie autour de rythmes inusits, montrant unevolont de sinscrire en trait dunion dans lhistoire de la musique amricaine.

    (Alain PARIS -1986)

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    Le saxophone en concertpar Paul CRESTON (1970)

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    En 1935, jeus la chance de faire la connaissance de Cecil LEESON,saxophoniste mrite, qui me demanda de laccompagner au piano pour lesconcerts auxquels il participait. Avant notre rencontre, javais toujours considrle saxophone alto comme un instrument dsagrable avec une sonoritbourdonnante qui mirritait, incapable de se marier avec aucun autre instrument,ou de se plier aucune forme dexpression. Aprs avoir cout lexpos de M.LEESON sur les qualits potentielles de linstrument, je ralisais que nimportequel instrument est beau, dans les mains dun matre. Depuis, quand on me

    demande : Pourquoi avez-vous compos pour un instrument aussi dsagrableque le saxophone ? ,je rponds par une autre question: Avez-vous jamaisentendu le violon jou par un dbutant ?

    M. LEESON neut pas besoin de me pousser beaucoup pour me fairecomposer de la musique spcialement pour saxophone et pour le rejoindre danssa croisade destine agrandir la littrature originale du saxophone. La plupartdes programmes de Ccil LEESON comprenaient ce moment l destranscriptions de mlodies et de musique de violon: RACHMANINOFF,

    BEETHOVEN, KREISLER, etc.; les seuls morceaux crits spcialement pour lesaxophone tant: Rhapsodie de DEBUSSY, Concerto de GLAZOUNOV poursaxophone et orchestre cordes, et maSuiteop.6de 1935. Dans ses propos deprsentation, M. LEESON rptait sans cesse cette remarque qui lui avait tfaite : Il doit y avoir beaucoup de bonne musique dans le saxophone, parcequelle nen est pas encore sortie....

    La raison primordiale de ces concerts ntait pas dagrandir sa gloirepersonnelle dartiste, mais une prire fervente pour que le saxophone soit admis

    comme un membre respect dune socit musicale digne de ce nom. Notretourne de 1936, particulirement dans le Sud-Ouest amricain, fut une croisadede six semaines pour convertir le public la cause du saxophonisme et pourstimuler la composition de bonne musique spcialement crite pour cetinstrument. A en juger par le nombre de compositeurs finalement intresss ausaxophone, on peut dire que la croisade de M. LEESON fut couronne de succs.

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    Quatre ans aprs avoir termin ma Suite pour Saxophoneet Piano,jcrivis,galement pour M. LEESON, ma Sonate pour saxophone et piano op.19.Cette uvre obtint un bien plus grand succs que mon premier effort. Elle fut jouepratiquement par tous les artistes connus (et par dautres moins connus) : CecilLEESON, Sigurd RASCHER, Al GALLODORO, Vincent ABATO, Marcel MULE,

    Eugene ROUSSEAU, Jean-Marie LONDEIX, etc.; et fut enregistre de nombreusesfois sur disque.

    Le succs immdiat de ma Sonate mencouragea beaucoup, et confirma maconviction que le saxophone alto est un instrument de concert par excellence.

    Aussi, quand Cecil me demanda dcrire un concerto pour saxophone etorchestre, jacceptais immdiatement.

    Jusqu ce moment-l, je restais toujours rticent crire ce type duvre. Jepensais quun concerto pour violon, violoncelle ou mme piano et orchestre, prsentait

    beaucoup trop de restrictions face lorchestration moderne. Ctait mettre un Davidinefficace contre un tout-puissant Goliath. Mais avec le saxophone, nous avions uninstrument qui pouvait galer en puissance et agilit la combinaison entire desinstruments cordes. Il ny avait aucune raison de rduire le nombre des membres delorchestre ou de submerger lorchestre depianissimos. De plus, le saxophone peuttre aussi agile que le piccolo et aussi puissant que le trombone... Nous en trouvons lapreuve dans la dernire partie du premier mouvement de monConcertoet la fin dudernier. Dans le premier exemple, le fortissimo de lorchestre entier ne couvre pas lesolo du saxophone; et dans le deuxime exemple, le saxophone assimilant les gammeset arpges des instruments vent, les joue aussi vite quil est possible ce qui arrive

    tre presque deux fois plus vite que les autres instruments vent...

    A la demande insistante de Vincent ABATO et de nombreux directeursdharmonies, mon Concerto pour saxophone et orchestre op.26 (1941), a tquelques annes plus tard rorchestr pour symphonic band. Cette dernire version at tout particulirement joue par M. Vincent ABATO et par des chefs dHarmoniesdans tous les USA. Jhsitais beaucoup avant de transcrire pour harmonielorchestration de cette uvre, cause de nombreux passages idiomatiques des cordes.Mais quand jeus rsolu le problme avec succs et que le saxophone fut rest lematre de la situation David et Goliath, je fus plus que jamais convaincu que lesaxophone est un instrument prdominant pour le concerto.

    Jai crit, de nombreux concertos pour violon, pour piano, pour accordon, pourviolon et flte, pour marimba, harpe, trombone et colorature... A ce jour, je croisencore que celui qui a le plus de succs est le Concerto pour saxophone.

    (Paul CRESTON - 1970)

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    Une rencontre avec Paul CRESTONpar Harry R. GEE (1978)

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    La musique de Paul CRESTON est une musique de qualit, lit-on dans leDictionnaire bibliographique de BAKER :elle se caractrise par la spontanit, par la vigueur de sa ligne mlodique etlampleur de son harmonie. Les compositions instrumentales de P. CRESTONconviennent tout particulirement aux virtuoses.

    Bien quil ait commenc composer ds lge de huit ans et quelinspiration lait amen crire trois romans policiers durant son adolescence, cenest qu vingt-six ans que CRESTON composa sa premire uvre, Cinq dansespour piano. Aprs stre vu dcern le prix Guggenheim, en 1938, il dbuta dans unecarrire des plus prolifiques et des plus brillantes, qui le plaa au tout premier rangdes compositeurs amricains.

    Paul CRESTON a crit plus dune centaine duvres importantes destinesaux moyens dexpression les plus varis, except lopra : compositions pour piano,chant, uvres chorales, cantates, oratorio, uvres pour band (orchestre dharmonie),de la musique de chambre, et plus de trente uvres orchestrales au nombredesquelles on relve 5 symphonies et 15 concertos. Parmi toutes ces compositions,certaines ont t spcialement cres pour des instruments solo trop souventngligs, tels que le saxophone, le trombone, la harpe... Ses dix compositions poursymphonic band sont particulirement intressantes, quant lusage que fait le

    compositeur des instruments vent. Ainsi, on est tout particulirement sduit par leseffets merveilleux quil tire du saxophone alto et par les passages destins au quatuorde saxophones, dans des uvres commePrlude et Danseop.76(1960).

    Paul CRESTON a compos quatre uvres concertantes pour saxophonesolo. J ai t tout spcialement intress par les commentaires quil a bien voulumen faire durant notre interview.

    LaSonateop.19, pour saxophone et piano, crite en 1939, est sans doute lundes solos du XXme sicle le plus souvent jou. De renomme internationale, cetteclbre composition a t enregistre huit fois: deux fois par Marcel MULE et unefois par Sigurd RASCHER, Jean-Marie LONDEIX, Franois DANEELS, VincentABATO, Donald SINTA et Paul BRODIE. CetteSonate, ainsi que laSuiteop.6(1935) et leConcertoop.26(1941) sont ddis son vieil ami Cecil LEESON, undes premiers saxophonistes concertistes amricains. Comme CRESTON se sert dunaccompagnement trs intensif de lorchestre, le compositeur mentionne que lesaxophone, plutt que le violon, est un instrument soliste des plus logiques pour samusique.

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    LaRhapsodieop.108a pour saxophone alto et orgue, a t commande,ddie et interprte pour la premire fois par Jean- Marie LONDEIX, au CinquimeWORLD SAXOPHONE CONGRESS de Londres, en 1976. Cette uvre sera bienttpublie par Shawnee Press qui a galement publi laSuiteet laSonate. En plus, nousaurons galement une version pour saxophone alto et piano op.108b.Quoique autodidacte, ayant appris par lui-mme lharmonie, lorchestration et lacomposition, Paul CRESTON rend hommage cinq matres qui lont puissammentguid dans son inspiration: J-S. BACH, D. SCARLATTI, F. CHOPIN, C. DEBUSSYet M. RAVEL.

    Le rythme est, pense-t-il, llment le plus important en musique, et unsimple accord est suffisant pour tablir une ambiance. Bien que brillant pianiste etorganiste, P. CRESTON ne compose pas au clavier. Il prfre dvelopper ses idesmusicales avant de les essayer au piano. Pendant la priode cratrice il rapproche soninspiration spirituelle de la conviction religieuse. II ne regarde pas avec snobismecertains idiomes musicaux, et pense que toute musique crite avec honntet peutrevtir toutes les formes. Il ajoute quil prfre entendre une bonne marche militairejoue par un symphonic band, quune mauvaise composition pour orchestresymphonique ou quatuor cordes.

    Dans ce sens, il ny a que deux genres de musique : la bonne et la mauvaise !

    P. CRESTON pense que son uvre nest ni davant-garde ni de style ancien,mais entre les deux. Ses compositions nont travers aucune priode spciale de stylependant toute une vie voue la musique. Il laisse cependant penser que ses premirespartitions taient peut-tre un peu plus spontanes que les dernires...qui elles sontbeaucoup plus raffines.

    En plus davoir t un compositeur abondant, Paul CRESTON a t trs actifcomme pianiste, professeur, confrencier et chef dorchestre. Cette considrableactivit la amen visiter de nombreuses universits aux Etats-Unis et outre-Atlantique, y compris lEtat dlsral et la Turquie. Il est galement lauteur dunnombre considrable darticles et de trois livres thoriques: Principes of Rythm,Creative HarmonyetRational Metric notation.Quand je lui ai demand sil pensait produire dautres uvres pour saxophone, lecompositeur a rpondu quil aimerait bien crire -quoiquayant de nombreuses idesauxquelles il na pas encore eu le temps de donner suite- un quatuor de saxophones...Esprons, pour conclure, que la production impressionnante de Paul CRESTON, quireprsente un formidable hritage pour les gnrations futures, continuera dinclure denombreuses partitions pour tous les instruments.

    Harri R.GEE (1978)

    professeur de clarinette et de saxophone Terre Haute,- Indiana State University. Il a crit plus de cent articles,

    compositions musicales et arrangements publis aux Etats-Unis.

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    Mon approche de la Sonate op. 19 de Paul CRESTON

    par Jean-Marie LONDEIX (1995)LaSonate pour Saxophone-alto et Pianoop.19de Paul CRESTON a t

    compose durant lt 1939, la demande du saxophoniste amricain Cecil LEESON.Luvre lui est ddie, et cest M. LEESON qui la cre peu aprs, le 9 Janvier 1940, Tiffin (Ohio) en compagnie du pianiste Josef WAGNER.

    Sexcusant publiquement dtre responsable des erreurs dont il trouvait lapublication regrettable, le compositeur a instamment demand (Gap, 1978) tous lesinterprtes de saSonatede changer les mouvements mtronomiques marqus : jouer maximum 120 la noire le 1er mouvement, 60 le second et 144 le troisime.

    Modifications raisonnables, qui, rendant plus cohrents les diffrentstempi en leur assurant une plus grande unit agogique, confortent lesprit musique dechambre de luvre.

    LaSonateop.19, desprit sinon de forme classique comprend troismouvements : With vigor - With tranquility - With gaiety.

    1er mouvement : With vigor. Bti sur deux thmes, ce premier mouvement

    est une version assez libre de la forme allegro-de-sonate(thoriquement : exposition -dveloppement - rexposition).

    Le premier thme expos la dominante est long de 11 mesures et demie. Il aune pulsation courte, la croche (240) ou la noire (120). Il est uniformment forte,vigoureux, en valeurs binaires souvent accentues(rpondant la notation with vigor).Sa ligne mlodique couvre un ambitus de deux octaves. (A noter quecalmingsignal la mesure 10 indique non pas un changement de nuance mais une modification de caractre.Le premier thme demeureforteet nergique, lgrement pacifi sur la fin).

    Senchane immdiatement le second thme de 9 mesures et demie, latonique et de caractre contrast. Il est tendre, affectueux etpiano, avec des inflexionssubtiles de nuances douces dans une rythmique volontiers ternaire. Sa ligne mlodiqueest gnralement aigu et plus ramasse que celle du premier thme, son ambitusnexcdant pas la douzime. Sa pulsation est la blanche (=60).

    Conformment aux indications ritres du compositeur (mesures 13, 56, 65, 86-de la partie de piano) le tempo de tout ce premier mouvement doit tre gal pour lesdeux thmes, leurs lments se superposant parfois.

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    Sous les mesures 44 et 107, le compositeur crit dans le fortissimo not

    quelques mesures plus tt : less loud . Cela ne veut pas dire piano mais moinsbruyant, cest--dire moins assourdissant. (Si le compositeur avait voulu vraimentchanger de niveau sonore il aurait indiqu, comme ailleurs, avec une nuance clairemf,ou p. Ce nest pas le cas ici). Le contexte montre bien que lide musicale est continuede 39 47, comme de 100 112.

    Sagissant dune sonate avec piano, le saxophoniste soignera tout

    particulirement la diction des articulations. Son jeu dattaques devra sapprocher de

    celui du piano, linverse, le pianiste cherchera crer un legato (particulirementdans le deuxime thme) aussi coul que celui du saxophone. Modrer aussi de part et

    dautre les nuances forteen se rappelant quil sagit dune sonate, cest--dire dunepice de musique de chambre.

    2me mouvement: With tranquility. La forme est celle du lied thme

    unique en trois parties. Quoique note 5/4, la phrase est presque entirement 3/4, avec le premier Sib pour thsis (3+3+3+3+4+3+5+4+3+4).

    La mlodie suivra cette mtrique naturelle.

    Aprs la seconde partie dont le climaxest la mesure 27, on revient la douceur paisible du dbut (mesure 35) avant de conclure la coda graduallyfading away , cest--dire en laissant steindre le son, morendo.

    oOo

    Rajouter sur la partie de saxophone des informations qui figurent sur la partition de

    piano : increase and accel sous la mesure 24; retard. en fin de mesure 26, et in time(noire = 60) au-dessus de la mesure 35, la reprise du thme.

    oOo

    Spcialement interrog ce sujet, Paul CRESTON souhaite une courte respiration

    entre les deux Fa de la mesure 40.

    3me mouvement: With gaietyest un rondo en 7 parties et

    4 pisodes (A-B-A-C-A-D-A). Le refrain est vif, croustillant (crisp), pleindentrain, malicieux, spirituel. Il est de mesure souvent irrgulire, 5/8, 7/8...

    (5+5+5+7+7+8+5+5+6), la rythmique des dveloppements cellulaires portant

    sur 3/8 et 2/8 et, comme souvent dans la musique amricaine, sur le partage

    altern, ternaire (6/8) puis binaire (3/4) dune mme mesure. Au cours du

    mouvement, le compositeur varie ce refrain notamment par la nuance (ffmesure

    94 - ppmesure 164), ou par son partage quitable entre le saxophone et le piano

    (mesures 245 et suivantes...). Les pisodes intercals de caractre contrast sont

    gnralement calmes, expressifs, doux pour les deux premiers (parties B, mes.45

    75, et C, mes.110 159), altier et fortepour le troisime (partie D, mes.205 245).

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    Dans le courant du travail thmatique et du dveloppementqui suit (mes. 34), les lments des deux thmes sagrandissent, se succdent, sesuperposent, sinterpntrent, ou sopposent; de longs fragments rapparaissentdans des nuances contraires, variant ainsi ou inversant les caractres initiaux des

    deux thmes (vigoureux - tendre).Le premier mouvement sachve la tonique, sans quil y ait eu derexposition proprement dite.

    o0o

    Le deuxime thme (mes. 13) bien que difficile pour certains pianistes, est jouer-insiste le compositeur- au mme tempo que le premier thme (noire=120).-

    o0o

    Les respirations sont parfois difficiles placer.L, comme ailleurs, il convient de ne pas respirer aprs la premire note dune

    phrase (par exemple mesures 13, 34, 36, 47 -aprs le 3me temps-, 86, 89, 92, 112, 116).Respirer plus tard, par exemple aprs la premire ou la seconde incise.

    o0o

    Pour bien marquer lopposition de nuance entre le motif rythmique des mesures 44,86, 92 et 112, jouer entre les mesures 86 et 92 les R et Mib (croches) de ct (cls C2 et C4).Ces doigts permettent de jouerppavec une grande prcision dattaque et de garder ainsi authme son caractre franc et vigoureux, ce que nautorisent pas forcment les doigtsnormaux dans une nuance aussi douce.

    Attention aux rythmes :

    Ne pas courter mais seulement allger la dernire note.

    Idem pour le rythme :

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    oQo

    Le mordant plac, au final, sur les trois premires thsis du refrain, doit trejou comme indiqu: sur le temps (ainsi quaux mesures 78, 79 et 80 du premiermouvement). Ne pas confondre ce mordant avec des petites notes prcdant le temps.

    oQo

    Dans la section B (mes. 46 75) le compositeur superpose des mesures 3/8 aupiano, avec des mesures 4/4 au saxophone. Il provoque ainsi une polymtrie savoureusequil est bon de rendre clairement.

    oQo

    Pour jouer rellement pp la troisime exposition du refrain (mesure 63 etsuivantes), je conseille de jouer les Mib avec la cl de ct (C4). Pass le tempsdapprentissage, cela permet davoir, dans la nuance extrmement douce, des attaques netteset vives, et de conserver au thme son caractre mordant et lger.

    oQo

    Noter aussi que sans indication contraire, les soufflets ne font que nuancer,graduer lgrement, la dynamique gnrale. Par exemple, dans les mesures 59-61, 63-64,

    112-115, etc., les soufflets irisent lgrement le p (voir en mme temps ce que lecompositeur demande au piano). Ce nest pas toujours le cas. Ainsi, aux mesures 83, 188,214, 234, etc., le soufflet conduit un changement notable de nuance.

    Prendre conscience la dernire rexposition du refrain que le long crescendosignal la mesure 251, conduit progressivement le piano et le saxophone, pendant 24mesures, depp (mesure 245) ff(mesure 269).

    oQo

    Ne pas courter inconsidrment la note daboutissement, plus longue que les prcdentes,aux mesures 39, 74, 88, 188, 192, 197, 206, 210, 220, 224, 226, 230, etc...

    oQo

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    Enregistrements disponibles au CENTRE EUROPEEN DE SAXOPHONE

    Sonate pour Saxophone et Piano op. 19 (1939)Paul CRESTON (1906-1985)

    ENS 2006 BP-3403(SX 208)Cecil LEESON (194?)

    Piano: CharlesKUHN?

    XXX??? (SX ?)Sigurd RASCHER (194?)Piano: ??????

    XXX??? (SX)

    Al GALLODORO (194?)Piano: ??????

    LP-ML 4889(SX 7)Vincent J. ABATO (195?)

    Piano: Paul CRESTON

    DECCA LXT 5221(SX 12)(SX 15)(Rdit par SELMER -1963)(Compilation sur CD A.SAX 98)(CD 380)Marcel MULE (1956)Piano: Solange ROBIN

    MARK REC. 22868 (SX 21)Donald SINTA (1965)Piano: Nelita TRUE

    XXX??? (SX)Eugene ROUSSEAU (196?)Piano: ???????

    VOIX de son MAITRE -C.065-1 2805 (SX56)(Compilation EMI-Classics 5 7243 5 72360)(CF CD 8)J ean-Marie LONDEIX (1970)Piano: Pierre PONTIER

    GOLDEN CRLST -RE 7057 (SX 26)Paul BRODIE (1970)Piano: Myriam SHECHTER

    DECCA -153006 (SX 93)Franois DANEELS (1975?)Piano: Robert WASMUTH

    M.M0. 8026 (SX 78)Vincent J. ABATO (1977)Piano: Harriet WINGREEN

    CRYSTAL-REC. S 157 (SX 156)Harvey PITTEL (1978)Piano: Joh RODBY

    GOLDEN CREST-RE 7091(SX 189)Dale UNDERWOOD (1979)Piano: Kate LEWIS

    MUZA - SX 2091 (SX 266)David PITUCH (1980)

    Piano: Szaboier ESZTENYI

    B1S-LP 159 (SX 173)Pekka SAVLJOKI (1980)

    Piano: Jussi SIIRALA

    JFP 0181 (SX 311)Jean-Paul FOUCHECOURT (1981)

    Piano: Mireille GUILLAUME

    REM ni 0894-XA (175)Claude HERAUD (1981?)

    Piano: Roger MURARO

    CUMBERLAND - CRP 755 (SX 226)Neat RAMSAY (198?)

    Piano: Pat WARD

    XXXX (SX 303)Trent KY NASTON (1982)

    Piano: Ruth THOMPSON CARVEN

    DS 6717 (SX 263)Robert WILLIAMS (1982)

    Piano: Bruce MOSS

    VMF 8303-07 (SX 329)Michel REYDELLET (1983)

    Piano: Alain JACQUON

    MK 103907 (SX 355)Hans de JONG (1986)

    Piano: Franz van der TAK

    CONTINUUM CCD 101 5 (CD 45)Kenneth RADNOFSKY (1989)

    Piano: Rosemary BARNES

    CD GLOBE GLO 5032 (CD 11)Arno BORNKAMP (1990)

    Piano: Vivo JANSSEN

    CM 2001 2-12 (CD6O)Joseph WYTKO (1991)Piano: Waiter COSAND

    APCE 5199(CDCD 80)Nobuya SAGAWA (1991)

    Piano: Minako KOYANAGI

  • 7/29/2019 Dossier Paul CRESTON

    13/15

    OPEN LOOP 007 (CD92)Lynn KLOCK (1991)Piano: Nadine SHANK

    DDD 103780 (CD 328)Matjaze DREVENSEK (1996)Piano: Zoltan PETER

    CD87 126 (CD 366)Jean-Yves FOURMEAU (1996)Piano: Hiroshi NAGAO

    MUSICUM 021005 (CD 371)Simone OTTO (1997)Piano: Fred OLDENBURG

    CRY STAL CD 655 (CD 381)

    Harvey PITTEL (1997)Piano: Jeff HELMER

  • 7/29/2019 Dossier Paul CRESTON

    14/15

    Concerto pour Saxophone et Orchestreop. 26(1941)

    Paul CRESTON (1906-1985)

    -------------------------------------------

    ENCHANTE ENS 2005 (SX)

    Saxophone: Cecil LEESON (195?)Piano: Wini VOGEL

    XXX (JML 39-40)Saxophone : Jean-Marie LONDEIX (1968)Symphony Band of MichiganDir.: William REVELLI

    GOLDEN CREST CRS 4156 (SX 64)Saxophone : Dale UNDERWOOD (197?)Metropolitan Wind EnsembleDir.: Rodrigo C. MUGOL

    GOLDEN CREST CRS 4211 (SX 178)

    Saxophone: Donald SINTA (197?)Symphony Band of MichiganDir.: William REVELLI

    T.E. (SX)Saxophone : Dale UNDERWOOD (197?)US Navy Band

    CORONET LPS 3102 (SX 258)Saxophone : Bruce JORDAN (198?)Wind Ensemble Sinclair Community College

    Dir.: Clarence WALLS

    OPEN LOOP 013 (SX 265)Saxophone : Dale UNDERWOOD (198?)Texas Wind EnsembleDir.: James SUDDUTH

    KOCD 3314/15 (CF CD 7)Saxophone : Nobuya SUGAWA (1994)

    Tokyo Kosei Wind EnsembleDir.: Hans GROF

  • 7/29/2019 Dossier Paul CRESTON

    15/15

    Rhapsodie pour Saxophone alto et Orgueop.108(1976)Paul CRESTON (1906-1985)

    XXX (JML 64)Saxophone: Jean-Marie LONDEIX (1976)Orgue: Martin JONES

    NATTER (CD 340)Saxophone: Dieter PATZOLD (19997)Orgue: Emmanuel AMTMANN

    Suite pour Quatuor de Saxophones (1978)

    Paul CRESTON (1906-1985)

    XXX (SX 294)West Coast Saxophone Quartet (1978)

    Ark MES 20600 (SX 345)Amherst Saxophone Quartet (1980?)