L’AMBIGU

Conception du projet - Interprétation : Benjamin Tudoux Mise en scène : Olivier Boréel

Cie Nom d’Un Bouc !

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Notes d’intentions :

« L’Ambigu », c’est l’être humain qui se cherche. C’est l'individu qui se regarde, de l’intérieur.

Dans ce texte, cette quête identitaire prend la forme du parcours d’un homme, d’un mythe : Dom Juan. Sa recherche se résume ainsi :

Qui puis-je être ? Puis-je échapper à ce que je suis ?

Ce personnage emblématique est pour moi un défi de comédien : trouver mon Dom Juan sans stéréotype avec vérité. La langue riche et complexe et l’univers décalé de R. Topor en est un autre. Le personnage tel que nous le traitons place au centre de cette création le métier d’interprète : la métamorphose, le double intérieur, l’ambivalence entre jeu et véracité, la recherche, l’égarement… Je décide ici de mettre en jeu le fond et les limites de ma pratique théâtrale, face aux spectateurs et avec leur complicité, en me saisissant de l’histoire de Topor.

La question de la féminité et de la masculinité est transversale sans être centrale. Elle est abordée intimement, mais sans gravité. C’est une vision de l’intérieur, une plongée dans la tête et le ventre d’un individu. C’est un parcours individuel qui n’apporte aucune réponse. Une chute choisie et assumée, où il devient l’objet de ses désirs, où il se perd en lui-même.

A travers « L’Ambigu », je défends que le déséquilibre est la principale caractéristique de l’être humain. Je veux incarner cette instabilité funambulesque ; mettre au centre la transformation pour la survie, le jeu pour résister au destin.

Dans ce labyrinthe intérieur, il me faut un compère pour me repérer. Olivier Boréel, metteur en scène, construit la carte de cette création, au fur et à mesure que je la parcours : il est mon metteur en chemins.

Benjamin Tudoux – Comédien Travailler sur « L’Ambigu » avec Benjamin Tudoux, c’est un peu comme travailler avec un sculpteur qui aurait décidé de créer une pièce nommée « bois » ou « pierre », ici un acteur qui décide de regarder et travailler ce qui est au cœur de son travail : la métamorphose, celle qui se joue sur tout plateau de théâtre. À travers ce grand mythe revu dans la langue foisonnante de Topor, nous inventons un dispositif qui rende aérien et virtuose toutes ces transformations : celle de l’acteur en personnage mythologique, celle du phallocrate en femme sensible, celle de l’espace théâtral classique en lieu d’expérimentation… Nous créons une forme qui rende sensible, ludique, l’instabilité et le mouvement qui sont au cœur de ce qui forme nos personnalités.

Olivier Boréel – Metteur en scène

Le texte : « L’Ambigu », écrit en 1996, est constitué de 11 scènes. Il ne compte qu’un personnage parlant : Dom Juan, et initialement quelques figures muettes. Nous, nous faisons le choix de laisser le personnage seul face à lui-même. Cependant, dans cette solitude, à travers cette femme intérieure, c’est bien une étrange vie de couple qui se vit. Les scènes se déroulent ainsi : découverte de la femme intérieure, badinage, séduction, mariage, jalousie, doute, dispute, tromperie, vengeance, mort et enfin naissance. Dans le même temps, Dom Juan se défait, par la paroles, de tout ses oripeaux mythiques. Il se livre à une mise à nu de son image, une vidange de soi. Ouvrage publié aux Editions Dumerchez.

Roland Topor : Un auteur « Panique » :

(Paris 1938 – id. 1997). Fondateur du groupe Panique (1962), avec Arrabal et Jodorowski. Véritable touche-à-tout artistique. Ses œuvres, toujours teintées d'humour noir vont de la littérature (nouvelles,romans, pièces), à l’art

graphique de tous poils (dessin, illustration, gravures…) ; du cinéma (comédien, scénariste) à la télévision (Téléchat, Palace). Par son regard, il transforme l'humain et la société en une toile dérisoire, où sa liberté de ton et son imaginaire cru viennent bousculer notre réalité. Caractéristiques du mouvement panique : pratique de la provocation, affirmation de l’individualité, pouvoir absolu du jeu comme moyens de communication et d’exorcisation, option délibérée pour la dérision et l’utopie. Dans le texte « L’Ambigu », Dom Juan pourrait être considéré comme une des personnifications de l’homme Panique.

Roland Topor

Olivier O. Olivier

Extraits et photos des périodes de recherches : « Je ne me reconnais plus. Je sais à quoi je ressemble tout de même. Ces yeux ne sont pas les miens, ni ces sourcils (…) D'ailleurs, de toute évidence, il ne s'agit pas d'un visage d'homme. Celui-ci a une tournure plus aimable. Belle femme. Énigmatique, nocturne, insaisissable. (…) D'où viens-tu ? Depuis combien de temps es-tu dissimulée en moi ? Comment t'ai-je attrapée ? Est-ce à force de caresser, d’embrasser tant de corps féminins ? » …

« La belle me fait languir. Pourvu qu’elle ne se soit pas égarée dans mon labyrinthe intérieur ! (…) Pour un baiser de cette bouche grenat, dès qu'elle sera animée par son souffle, j'accepterais volontiers l'éternelle damnation. Que je suis laid sous cette peinture qui la rendra irrésistible !(…) Ma physionomie tremble et se disloque, on dirait un reflet brisé par les vagues. Ses traits se substituent aux miens, ils me submergent me transfigurent. Sois la bienvenue, mystérieuse amie ! » …

« Jeanne ! Holà ! Jeanne ! Aie pitié de moi, Jeanne. Descends ! (Son corps oscille et tournoie, emporté malgré lui dans une danse désarticulée.) Tu tires mes ficelles… je ne veux pas danser, entends-tu, laisse moi ! Je veux m’asseoir… mais je ne peux pas. Tu me fais tourner en bourrique. (Dom Juan secouer par un fou rire qu’il essaye de réprimer.) Allons bon des chatouilles, maintenant ! » …

Scénographie : Nous travaillons avec une accumulation de vêtements, de tout genre, toutes tailles, matières et formes. Ils évoquent simplement des reliquats de vies, de codes (féminin, masculin, pouvoir, séduction…). C’est l’humanité moderne avec sa société de l’abondance et de l’excès qui est entassé. Un entassement d’identités, instables, imposées, qui finissent en fripes jetées sur le sol, en déchets surabondants. Une overdose de possibilités dans laquelle il est facile de se perdre. La transformation du comédien et de l’espace se réinvente donc à chaque fois.

Enfin, la figure de Narcisse, traversant le texte, nous testons actuellement l’abondance de miroirs sur scène.

Équipe : Benjamin Tudoux : comédien Comédien au sein des créations : - de la Cie map dans les spectacles « L’a parenthèse » ; « A fable » ; « Curiositas 72h aux abattoirs » (commande du C.D.N. Nouveau Théâtre d’Angers) ; « La délaissée » ; « Le cabaret des mots ». - de la Cie OeilduDo dans « Raiponce, conte

musical » ; « Pour aimer comme il faut, il faut aimer ainsi ». - de la Cie Personae dans « Zazie dans le métro ». - de la Cie A travers Champs dans « Serres ». - de la Cie Piment langue d’oiseau dans Curiositas « Genre : Dramatique » (commande du C.D.N. Nouveau Théâtre d’Angers). Mise en scène de « Salade de pissenlits par les racines » pour la Cie OeilduDo ; « Quand on s’aime comme ça » pour la Cie Chemin de traverse. Formation : Conservatoire à Rayonnement Régional d’Angers en 2003 ; Projet d’acteur organisée par la Cie Côté-cour (c.f p. 10) ; Approche du clown mené par Nathalie Tarlet - Cie Vis Comica ; Commedia dell’Arte organisée par le Forum Franco Allemand menée par Alberto Nason ; et divers stages (L. Frechuret, C.Duchange, C. Rauck).

Le projet d’un interprète : « L’Ambigu », est né de ma volonté, celle d’un interprète. Il s’agit pour moi de choisir un texte, le réfléchir, le porter, m’y engager, le défendre en pleine responsabilité. Il m’importe, dans le contexte professionnel actuel, de choisir. Choisir la matière que je défends ; prendre la place et les risques qui me sont nécessaires, ne pas m’en remettre qu’au désir des autres. Avec ce projet, il s’agit pour le marcheur de choisir le chemin, les chaussures, et le rythme de marche. Je le fais avec plaisir et détermination. La volonté, seule, ne suffit pas, elle nécessite une direction. Je choisis donc de travailler avec un metteur en scène, qui accepte le jeu de l’interprète-moteur et de la co-décision. Une fois les fondements, construits ensemble, je m’en remets à son œil et à sa sensibilité.

Olivier Boréel : metteur en scène A mit en scène : 2008 « La route court sans arrêt afin de faire se reposer les trottoirs ». 2008 « Menus Plaisirs », scènes brèves dʼH.Levin, R.Walser, L.Calaferte. 2008 « Le Printemps des Chansons », cabaret de chansons françaises.

2007 « Dire double de Shakespeare à Tarkos » – essai théâtral sur les enjeux de la parole. 2007 « Les muses Orphelines » de M.M.Bouchard. Mais aussi comédien dans les spectacles : 2012 « About Frames performance » – m.e.s de P.Mornay. 2012 « Tricheurs » – m.e.s de O.Boréel, A.Moreau, J.P.Morice. 2012 « Hapax » dʼaprès W.Gombrowicz – m.e.s de P.Mornay. 2012 « Tentatives de trous pour voir le ciel à travers » dʼaprès S.Bellow – m.e.s de C.Harbonn. 2011 « Fantine(s) » dʼaprès V.Hugo – m.e.s de C.Harbonn. 2010 « Détails de lʼinfamie » – m.e.s de P.Mornay. 2009 « Euphémismes » dʼE.Ménard – m.e.s de lʼauteur. 2008 « Poème 23 performance » en collaboration avec P.Mornay. 2007 « Dire double de Shakespeare à Tarkos » – m.e.s O.Boréel / H.Philippot. 2007 « La course, lʼattente » de M.Perrin – m.e.s de lʼauteur. 2006 « Par les villages » de P.Handke – m.e.s G.Gatteau. 2005 « Lʼhomme de la lumière du jour » dʼaprès S.Dagerman – m.e.s C.Petitgas. 2004 « Tri-Potes » cabaret – m.e.s collective. 2003 « Littoral » de W.Mouawad – m.e.s G.Gatteau. (…) Enfin sa formation : 2002 Formation longue au CDN Dijon-Bourgogne sur les écritures contemporaines auprès de R.Cantarella, C.Cohendy, A.Françon, B.Lambert et P.Minyana. et de 1997 à 2012 - Stages auprès de S.Chaumette (sur La cerisaie), de É.Didry (sur le récit), de R.Zanouda (sur Quai Ouest), de C.Boso et F.Soléri (sur la Commedia), de S.Daimon et M.Hanayagi (sur le Kabuki), et de M.Meerson (sur lʼacteur dans la fiction radiophonique). Formation continue à la méthode Feldenkrais auprès de F.Combeau. 1995-1997 Conservatoire National d'Art Dramatique de Nantes. (…)

Célio Ménard : Création lumière

Calendrier :

• 2012 - Formation « Projet d’acteur » - Cholet - Cie Côté Cour Durant 6 semaines de formation, le projet « L’Ambigu » à été fouillé, tenté et renversé par son interprète. Formation encadrée par Pascal Levêque (l’improvisation), Jason Turner (le corps en jeu), Anna Rodriguez (le corps dansé), Kristof Hiriart (la voix), Christian Lucas (le mélodrame), Paul-André Sagel (le clown).

• Novembre 2012 - deux semaines de recherche au studio Daviers - Angers

• 2013-2014 – Pépinière Artistique Daviers* Dispositif Focus :

- Résidence de recherche en juillet, septembre et décembre 2013 ainsi qu’en mars et mai 2014.

- Dispute artistique autour de l’interprète, le 13 novembre à 18h30 - Studio Daviers.

- Ouvertures publiques les 23 décembre 2013, et 21 mars et 23 mai 2014 au Studio Daviers Pour plus d’informations : http://www.cieloba.org/

• Hiver 2014 résidence de création.

• Janvier 2015 - Création du spectacle.

Partenariats : *pad LOBA : impulsé par la ville d’Angers, le pad est une plate-forme de pratiques artistiques émergente, issues du spectacle vivant et des arts plastiques. Investies dans des démarches artistiques professionnelles et concernées par l’échange et le développement culturel dans leur région, la Cie Loba / Annabelle Sergent, la Cie Nathalie Béasse et le COLLECTIF se sont engagées, chacune à leur manière, dans un processus de mutualisation, en mettant à disposition des espaces de travail et de présentations à l’attention d’artistes invités.

La compagnie :

Crée en avril 2013, la Cie Nom d’Un Bouc ! s’articule autour des projets d’un interprète, Benjamin Tudoux.

Un comédien qui porte à bras le corps des projets, en s’entourant sur chaque création d’équipes expérimentées (metteurs en scène, comédiens, techniciens …). L’indépendance, la responsabilité, mais toujours en travail d’équipe.

Cette compagnie emprunte son image à la figure du Dieu Pan ; être jouisseur et angoissant, protecteur et prédateur, homme et animal. C’est tout le paradoxe de notre humanité qu’il s’agit de questionner, dans l’absurde, le ridicule, la grandeur et la décadence, l’imbécillité et la beauté, la grâce et la laideur.

Un autre spectacle dans cet univers cornu :

- « Bar à Tin ». Lecture à deux voix dans l’univers du bistrot. Créer en septembre 2013

Plus d’informations sur : http://cie.nomdunbouc.over-blog.com/

Contact :

Tel : 06 - 78 - 86 - 66 - 87

Email : cie.nomdunbouc@gmail.com

Blog : http://cie.nomdunbouc.over-blog.com/