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Réchauffement climatique, quels impacts probables sur les vignobles ? Global warming, which potential impacts on the vineyards?
28-30 mars 2007 / March 28-30, 2007
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Des aspects concernant l’influence de l’évolution météorologique sur le cycle végétatif de la vigne
dans le vignoble de Dealu Bujorului, Roumanie
Cristina SIMION, Viorica ENACHE, Alina DONICI
SCDVV BUJORU, rue E.Grigorescu n° 65, Tg.Bujor, Galaţi, Roumanie [email protected]
Résumé La multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes et la prévision des changements
climatiques importants incitent à aborder une thématique portant sur la recherche d’impacts sur les écosystèmes viticoles.
La pratique d’une viticulture durable implique de prendre en compte le changement climatique global qui comporte encore beaucoup d’inconnues : quel peut être, par exemple, son impact sur la fréquence des précipitations, sur l’intensité et la récurrence des sécheresses, sur l’expansion des phénomènes de désertification ? Des chercheurs ont montré que les fortes températures, la sécheresse ou la pollution atmosphérique peuvent conduire au développement de maladies ou d’insectes nuisibles à la vigne, dont il est encore difficile d’évaluer l’importance sur les écosystèmes viticoles.
On étudie ici l’évolution des facteurs climatiques entre 1979 et 2006 dans le vignoble de Dealu Bujorului par rapport aux normales. On traite les données pluviométriques, montrant un changement dans la répartition des précipitations (courts épisodes pluvieux intenses encadrés par de longues périodes sèches). On souligne aussi la fréquence des températures extrêmes.
Ces changements observés durant la période végétative ont des répercussions, pas toujours favorables, sur les phases phénologiques de la vigne.
On peut, dès lors, penser que les changements climatiques prévus auront des conséquences plutôt négatives sur les vignobles, remettant peut-être en cause la durée des plantations viticoles. Mots-clés : vignoble, vigne, cépage, facteurs climatiques, phénophases de végétation.
* * *
I. Données et méthode
Utilisant les données de la Station de Recherche pour la viticulture et vinification de
Bujoru (département Galati, Roumanie), nous proposons une étude des facteurs climatiques et de leur influence sur le cycle végétatif de la vigne en recherchant des implications sur la production et la qualité.
Les analyses des facteurs climatiques portent sur une période de vingt-huit années (1979-2006) et pour le cycle végétatif sur dix années (1997-2006).
Trois cépages ont été analysés : Fetească regală, Băbească neagră et Merlot. Nous avons suivi leur évolution phénologique pendant les dix années et avons recherché l’impact de la variabilité climatique sur la quantité et la qualité des récoltes.
Parmi les cépages roumains, Fetească regală (photo 1), bien adapté écologiquement, est très apprécié et répandu dans tout le pays. Il a un grand potentiel de production, de sorte que, selon les années, le vin qu’il donne est classé soit vin de table, soit vin d’appellation d’origine contrôlée. Le vin blanc est sec, avec une robe jaune à reflets légèrement verts, au corps d’une
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constitution harmonieuse, en dépit du degré alcoolique assez modeste et d’une acidité plus élevée. Les consommateurs le préfèrent jeune à cause de sa fraîcheur plus intense.
Photo 1. Fetească regală
Le cépage Băbească neagră (photo 2) est un très ancien cépage roumain. Il a une grande vigueur, mais est vulnérable au gel. Son rendement et sa qualité sont très sensibles aux variations climatiques. Le vin a une robe d’un rouge moins intense, mais qui résiste bien au vieillissement. Le consommateur apprécie ce vin, notamment, pour son fruité et sa saveur tout à fait particuliers.
Photo 2. Băbească neagră
Le cépage Merlot donne des vins rouges de qualité supérieure. En Roumanie, il a une vigueur moyenne ; il est sensible au gel et aussi à la sécheresse.
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Dans le vignoble de Dealu Bujorului, il a trouvé un écoclimat très favorable. Le vin rouge obtenu est toujours apprécié ; il a une robe d’un rubis assez intense qui présente, rarement, quand il est jeune, des touches bleues ou violacées.
Les trois cépages sont conduits en cordon. Le tronc est d’une hauteur comprise entre 80 et 100 cm, ce qui est favorable aux coursons et aux rameaux parce qu’ils sont protégés en hiver, la température à ce niveau étant de deux à quatre degrés supérieure à celle du sol.
II. Résultats et discussion La technologie de production est même pour les trois cépages. Les mêmes avantages
thermiques existent en été. La température de l’air et l’humidité représentent, avec les conditions socio-économiques,
les facteurs qui ont conduit à la répartition de la culture de la vigne dans le monde. Des seuils biologiques inférieurs et supérieurs définissent les limites où la culture de la
vigne est possible. Un de ces seuils est la moyenne thermique annuelle de 9°C. Analysant l’évolution de ce paramètre, on constate que le vignoble de Dealu Bujorului
bénéficie de conditions très favorables pour la culture de la vigne et notamment pour les cépages rouges. Sur la période 1978-2006, on constate que la moyenne annuelle, autant que la moyenne mobile, marque une augmentation des valeurs entre 11,5 et 12,5°C, soit un surplus de deux ou trois degrés par rapport au seuil et d’un degré par rapport à la normale (figure 1).
Figure 1. La température moyenne annuelle de l'air pendant la période 1978- 2006
L’analyse du même paramètre pour la période de végétation (avril-septembre) met en
évidence la même tendance de réchauffement avec, entre 2000 et 2006, plus 1,5°C par rapport à la moyenne multiannuelle (figure 2).
9 9,5 10
10,5 11
11,5 12
12,5 13
13,5
1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
en T ˚C
moyenne multiannuelle moyenne annuelle moyenne mobile/5ans
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Figure 2. La température moyenne pendant la période végétative (1978-2006)
Dans la zone tempérée où est située la Roumanie, la culture de la vigne est possible dans
les régions où les précipitations annuelles sont comprises entre 400 et 700 mm, dont 250 à 300 mm pendant la période végétative. Les figures 3 et 4 montrent que les précipitations présentent des oscillations très amples entre les années 1979 et 1997. Au cours des dix dernières années, on observe une légère réduction de leur amplitude et une tendance à la baisse, particulièrement nette pendant la période végétative.
Figure 3. La distribution des précipitations annuelles pendant la période 1978-2006
150 200 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700 750
1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
P en mm
moyenne multiannuelle moyenne annuelle moyenne mobile/5ans
15,0
16,0
17,0
18,0
19,0
20,0
21,0
22,0
1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
en T ˚C
moyenne multiannuelle moyenne annuelle moyenne mobile/5ans
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Figure 4. Précipitations pendant la période végétative (avril-septembre) 1978-2006
L’évapotranspiration potentielle élevée et la fréquence des vents arides d’est contribuent d’ailleurs au grand déficit d’humidité atmosphérique et édaphique pendant les longues sécheresses de juillet et d’août.
La durée moyenne d’insolation pendant la période végétative (figure 5) est de 1 100 à 1 350 heures par an.
800 900 1000 1100 1200 1300 1400 1500 1600 1700 1800 1900
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
ir(heure)
annuelle période végétative
Figure 5. Somme du rayonnement solaire annuel pendant la période (1978-2006)
Parallèlement à cette évolution récente des températures et des précipitations, on constate que les valeurs climatiques extrêmes, qui intervenaient de manière accidentelle, ont tendance à devenir plus fréquentes ces dernières années. C’est le cas, en particulier, pour les températures minimales et maximales (tableau 1).
50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
P en mm
moyenne multiannuelle moyenne annuelle moyenne mobile/5ans
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Tableau 1. Températures minimales et maximales absolues
I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII Année/ mois min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max 1997 -10.4
(23) 5.0 (24)
-18.7 (4)
16.0 (26)
-6.8 (27)
17.2 (14)
-4.0 (9)
20.0 (27)
6.5 (1)
30.5 (17)
9.4 (2)
30.1 (30)
13.4 (17)
32.7 (6)
13.3 (18)
29.6 (15)
2.1 (22)
25.2 (8)
-7.5 (30)
27.2 (9)
-7.0 (5)
21.0 (9)
-16.2 (18)
9.6 (14)
1998 -13.0 (28)
14.0 (12)
-10.9 (2)
18.2 (23)
-6.0 (13)
19.3 (4)
1.6 (2)
30.5 (6)
3.0 (15)
25.1 (5)
8.5 (20)
32.5 (28)
10.5 (10)
35.5 (24)
8.5 (26)
38.0 (4)
6.5 (17)
26.5 (28)
-0.5 (31)
24.0 (11)
-6.0 (18)
23.2 (5)
-16.1 (8)
4.0 (18)
1999 -8.5 (31)
7.5 (10)
-17.7 (1)
17.3 (28)
-4.0 (22)
19.2 (4)
3.0 (22)
23.4 (8)
0.5 (7)
28.8 (31)
11.5 (6)
32.5 (20)
12.5 (19)
35.4 (8)
10.0 (25)
37.7 (10)
6.0 (21)
32.5 (27)
-1.8 (18)
28.2 (3)
-11.1 (26)
16.2 (3)
-7.3 (7)
13.9 (12)
2000 -18.0 (26)
5.2 (31)
-7.0 (5)
10.8 (7)
-7.0 (7)
19.5 (28)
-2.5 (3)
26.0 (30)
1.0 (3)
29.4 (27)
9.5 (19)
34.2 (7)
12.0 (11)
40.0 (5)
11.0 (29)
38.1 (22)
4.1 (28)
28.4 (14)
-2.5 (24)
24.0 (4)
0.5 (12)
17.5 (9)
-11.5 (23)
16.5 (28)
2001 -11.8 (25)
12.0 (8)
-14.4 (28)
14.0 (16)
-5.0 (1)
23.7 (18)
-1.4 (3)
23.5 (22)
5.1 (10)
28.0 (28)
10.2 (5)
34.2 (11)
16.5 (8)
36.5 (16)
9.0 (31)
37.0 (10)
5.2 (28)
30.8 (2)
-4.7 (26)
29.0 (4)
-8.5 (28)
24.8 (1)
-14.9 (10)
5.2 (31)
2002 -11.0 (5)
14.5 (29)
-6.8 (16)
18.7 (13)
-5.5 (18)
26.0 (7)
-2.0 (5)
23.3 (27)
6.7 (14)
32.2 (25)
8.5 (4)
38.0 (24)
14.5 (2)
37.2 (16)
13.0 (27)
31.5 (5)
6.9 (13)
29.5 (4)
0.0 (21)
29.6 (18)
-3.0 (13)
20.4 (18)
-23.0 (26)
9.8 (1)
2003 -18.5 (13)
11.5 (4)
-17.8 (3)
5.0 (5)
-6.3 (24)
18.0 (31)
-4.6 (2)
27.0 (30)
8.2 (7)
33.4 (10)
10.5 (18)
32.4 (10)
14.0 (11)
37.5 (2)
12.0 (12)
36.0 (15)
4.2 (27)
28.5 (1)
-4.8 (29)
28.2 (4)
-5.5 (14)
19.5 (2)
-17.0 (27)
8.9 (4)
2004 -17.0 (26)
6.7 (18)
-11.0 (13)
15.5 (6)
-8.0 (7)
25.0 (20)
-5.0 (3)
24.0 (30)
6.5 (2)
28.2 (22)
10.0 (2)
32.0 (25)
10.5 (1)
34.0 (9)
10.0 (16)
34.5 (21)
3.0 (11)
29.9 (1)
-1.7 (13)
23.0 (24)
-5.5 (26)
17.7 (1)
-5.0 (16)
13.9 (27)
2005 -9.5 (31)
14.2 (11)
-13.6 (8)
10.0 (16)
-12.5 (1)
21.0 (17)
-5.0 (4)
24.5 (17)
7.0 (14)
32.6 (31)
10.5 (10)
32.0 (17)
13.0 (8)
35.5 (31)
9.0 (11)
36.0 (1)
8.0 (29)
31.0 (13)
-3.0 (30)
26.2 (24)
-8.5 (22)
15.5 (17)
-10.2 (20)
15.0 (7)
2006 -21.0 (23)
9.1 (2)
-17.3 (7)
14.0 (20)
-8.8 (9)
23.5 (28)
2.0 (16)
24.0 (22)
2.0 (1)
32.8 (24)
8.4 (10)
33.0 (28)
11.8 (19)
33.7 (26)
13.0 (23)
37.5 (19)
8.0 (10)
30.0 (4)
-6.0 (18)
30.8 (5)
-7.0 (1)
21.0 (16)
-9.4 (27)
13.5 (15)
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On remarque, par exemple, qu’après des températures relativement douces en hiver, qui diminuent la résistance au gel de la plante, quand survient ensuite une séquence de froid très vif se produisent alors des dégâts aux bourgeons viables d’hiver (figure 6).
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100%
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Băbească neagră Fetească regală Merlot
Figure 6. La proportion des bourgeons viables d'hiver (%)
Le gel pendant le mois d’octobre quand la température s’abaisse en dessous de -2,5°C est aussi un problème dont l’acuité augmente. Dans ce cas, les organes herbacés sont touchés, les feuilles se dessèchent et tombent (photo 3) et la maturation du bois est compromise. Des températures élevées pendant les mois d’été perturbent aussi le cycle reproducteur : floraison, pollinisation, fécondation, développement des baies (croissance et maturité).
Photo 3. Un accident climatique : le gel prématuré
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Les vents qui tournent fréquemment à la tempête constituent également des situations de stress pour les souches, renversant le système de palissage (photos 4 et 5) et blessant les feuilles et les rameaux.
Photos 4 et 5. Inclinaison des ceps de vigne sous l’action du vent Le débourrement qui commence ici, en moyenne, dans la deuxième décade d’avril est
fortement tributaire de l’évolution des températures. Ainsi, le débourrement se produit maintenant à peu près en même temps pour tous les
cépages. L’écart de sept à quatorze jours mentionné dans la littérature de spécialité tend actuellement à disparaître.
Les figures 7, 8 et 9 montrent qu’entre le cépage Fetească regală, considéré comme précoce parmi les trois cépages étudiés, et Băbească neagră, réputé tardif, la différence entre les dates de débourrement n’est plus que de trois ou quatre jours.
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Cette réduction des écarts entre les dates de débourrement des différents cépages est liée à la fréquence accrue de températures élevées en période active. Toutefois, la survenue de températures très basses (au-dessous de -17°C) pendant la phase de repos, dans les années récentes, a pour effet de retarder le débourrement.
Contrairement à ce qu’on observe dans d’autres vignobles, le réchauffement observé dans les années récentes ne se traduit pas par une avance du débourrement.
Débourrement6 mai
20 avril22 avril
17 avril
29 avril
22 avril
14 avril
11 avril
19 avril
20 avril
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Figure 7. Évolution des phases phénologiques (1997-2006) : Fetească regală
Figure 8. Évolution des phases phénologiques (1997-2006) : Băbească neagră
Figure 9. Évolution des phases phénologiques (1997-2006) : Merlot
Débourrement
2 mai
9 mai
25 avril25 avril
18 avril16 avril
17 avril
13 avril
23 avril24avril
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Débourrement
25 avril
27 avril
4 mai
18 avril18 avril16 avril
12 avril
19 avril20 avril
7 mai
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
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La floraison se produit normalement à la fin de mai ou au début de juin. Elle commence par le cépage de Fetească regală qui est suivi par les deux cépages rouges (figures 10, 11, 12).
Floraison
26 mai
29 mai
4 juin
3 juin
6 juin
12 juin
23 mai
8 juin
1 juin
5 juin
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Figure 10. Fetească regală
Figure 11. Băbească neagră
Figure 12. Merlot
L’évolution récente des températures montrée plus haut a pour effet d’une part de réduire (comme pour le débourrement) l’écart entre les dates de floraison des différents cépages, d’autre part de réduire d’environ de moitié la durée de cette dernière.
Floraison10 juin
6 juin5 juin
26 mai
29 mai
27 mai
6 juin
9 juin
6 juin 8 juin
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Floraison9 juin
4 juin
5 juin
28 mai
31 mai
9 juin
24 mai
5 juin6 juin
7 juin
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
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La véraison est également affectée par les « nouvelles » conditions climatiques. Les figures 13, 14 et 15 soulignent qu’à partir de l’année 2000 la date de véraison connaît une avance pour les trois cépages. Cela est lié à l’augmentation des températures et, en particulier, de la fréquence accrue des valeurs dépassant 30C. Cette avance, particulièrement sensible pour Fetească regală, est accentuée dans le cas où intervient en plus un déficit hydrique.
Véraison
26 juillet
22 juillet
26 juillet
2 août
4 août
9 août
1 août
10 août
18 août
10 août
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Figure 13. Fetească regală
Véraison
11 août
7 août
8 août
6 août
10 août
4 août
12 août
19 août
12 août
26 juillet
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Figure 14. Băbească neagră
Figure 15. Merlot
Dans les années récentes, les conditions climatiques particulières (chaleur, sécheresse), ont également provoqué une véraison forcée et plus précoce pour les cépages rouges. Lorsque le déficit hydrique diminue, les baies grossissent et leur coloration est retardée. Dans le cas d’un déficit
Véraison
23 juillet
10août9 août
8 août
6 août3 août
14 août15 août
19 août 15 août
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Réchauffement climatique, quels impacts probables sur les vignobles ? Global warming, which potential impacts on the vineyards?
28-30 mars 2007 / March 28-30, 2007
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persistant, les baies n’atteignent pas leur grosseur normale et la production du raisin diminue considérablement.
L’impact des variations climatiques annuelles est également visible sur la maturation des raisins. Ainsi, les figures 16, 17 et 18 montrent que tous les cépages considérés ont connu, dans la période récente, une maturation des baies plus précoce : pour Fetească regală, dans la période IV, alors qu’elle intervient normalement en période V ; pour Băbească neagră, dans la période V (en moyenne, c’est en période VI). Le cépage Merlot (maturation habituellement en période V), cépage de qualité, plus stable et très réceptif au réchauffement de l’atmosphère, n’a enregistré une avance sensible de la maturation que les années à automne très chaud.
Maturation des baies
25 août
11 sept.15 sept.
16 sept.18 sept.
4 sept.
19 sept.
11 sept.
17 sept.
9 sept.
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Figure 16. Fetească regală
Maturation des baies26 sept.
19 sept.
22 sept. 22 sept.
15 sept.
23 sept.
3 oct.
7 sept.
4 sept.
22 sept.
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Figure 17. Băbească neagră
Maturation des baies
1 sept.
21 sept.
19 sept.
28 sept.
12 sept.
25 sept.
13 sept.
18 sept.
10 sept.
25 sept.
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Figure 18. Merlot
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La production de raisin dépend beaucoup des interactions des cépages avec les facteurs du milieu (dont les facteurs climatiques) et des modes de conduite culturaux. L’évolution atypique des conditions climatiques et du cycle végétatif a conduit à une variation interannuelle sensible des productions (figure 19). L’année 1997 a donné de très grandes récoltes. Pour les trois cépages, le facteur favorable a été une pluviosité fournie, mais sans excès (680 mm), durant la période végétative.
L’année 1999 a connu une faible production pour le cépage Băbească neagră qui a subi des dommages en hiver (40 % seulement des bourgeons viables) après des températures basses (-17,7°C) succédant à une période anormalement chaude en janvier (14°C). En 2001 et 2003, même production réduite pour l’ensemble des cépages du fait du déficit hydrique, avec même un début de flétrissement des raisins pour le Merlot.
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
18000kg/ha
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006Babeasca neagra Feteasca regala Merlot
Figure 19. Poids de la récolte (kg/ha)
Globalement, les évolutions climatiques récentes — réchauffement et réduction de l’humidité — semblent surtout favoriser les cépages rouges avec obtention de vins de très bonne qualité.
Si cette tendance s’accentue, il sera sans doute nécessaire de modifier les pratiques culturales et d’envisager la possibilité d’irriguer les vignobles. Par ailleurs, outre l’avance des phases phénologiques et la réduction de l’intervalle entre véraison et maturation, la hausse récente des températures a induit une augmentation des taux de sucre (figure 20) et une baisse de l’acidité (figure 21), avec des taux record, en particulier pour le Merlot en 2002 et 2003.
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g/l
16,5
17
17,5
18
18,5
19
19,5
20
20,5
21˚C
teneur en sucres Babeasca neagra teneur en sucres Feteasca regala teneur en sucres Merlot température moyenne annuelle sur la période végétative
Figure 20. Influence de la température moyenne pendant la période végétative sur la teneur en sucres
Băbească neagră, pourvu habituellement d’une acidité élevée, a connu lui aussi une hause du
taux de sucre. Băbească neagră a une acidité totale élevée étend un caractère de cépage, mais les facteurs climatiques influencent aussi très fort ce paramètre (figure 21).
0
2
4
6
8
10
12
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
g/l H2SO4
Babeasca neagra Feteasca regala Merlot
Figure 21. Évolution de l’acidité totale (g/l H2SO4)
Quant aux accidents climatiques de la période d’étude, ils sont surtout représentés par des gels prématurés d’automne, provoquant souvent la chute des feuilles. Au cours de la période 1997-2006, on a enregistré des gelées quatre années sur dix, à peu près simultanément pour les trois cépages et qui ont interrompu le cycle végétatif.
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Tombée des feuilles
18 oct.
13 oct.
20 oct.
22 oct.
23 oct.24 oct.24 oct.
16 oct.16 oct.
15 oct.
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Figure 22. Évolution des dates de chute des feuilles (1997-2006) : Fetească regală
Tombée des feuilles
18 oct.
22 oct.
14 oct.
16 oct.
13 oct.
19 oct.
23 oct.
27 oct.
29 oct.
17 oct.
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Figure 23. Évolution des dates de chute des feuilles (1997-2006) : Băbească neagră
Tombée des feuilles
18 oct.
24 oct.
23 oct.
19 oct.
3 oct.24 oct.
16 oct.
27 oct.
29 oct.
17 oct.
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Figure 24. Évolution des dates de chute des feuilles (1997-2006) : Merlot D’autres contraintes climatiques ont marqué le déroulement des phénophases de la vigne : en
particulier de longues périodes de fort déficit hydrique, encadrées par des temps d’averses abondantes qui ont stimulé les maladies et compromis les récoltes.
Chute des feuilles
Chute des feuilles
Chute des feuilles
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Conclusion
1. L’étude des températures (1979-2006) montre un réchauffement atmosphérique dans le vignoble de Dealu Bujorului de l’ordre de 1,5°-2°C au cours de la période par rapport à la moyenne multiannuelle ; de même, une réduction graduelle des précipitations, surtout après 2000. 2. L'amplification des phénomènes à risque en intensité et fréquence : gel précoce, basses températures après des périodes très chaudes, vents très forts, tempêtes, chaleurs excessives multiplient les causes de stress. 3. L’évolution des températures à la hausse a réduit le décalage entre les cépages en ce qui concerne le débourrement et la floraison et a raccourci la longueur des phénophases. Les cépages étudiés montrent tous des phases plus précoces et des conditions de maturation modifiées. 4. Si le changement climatique persiste, l’aire de culture de la vigne pourrait être modifiée, mais aussi la répartition des cépages et les modes de conduite culturaux. Références bibliographiques Cotea V.D., Barbu N. (2005), Vignobles et vins de Roumanie, éd. Academiei Române.
Grigorescu C.C., Cotea V.D., Huglin P., Schneider Ch. (2003), Biologie et écologie de la vigne, Lavoisier TEC&DOC.
Journal International des Sciences de la Vigne et du Vin (2001).
Reynier A. (2003), Manuel de viticulture.
Târdea C., Dejeu L. (1995), Viticultură, Ed. Didactică şi Pedagogică Bucureşti.