CADRE MEÌTHOD_INTERACTIVE
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CADRE GÉNÉRAL SUR CE GUIDE
La Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (SAN) est devenue un des objectifs fondamentaux du développement durable et de la lutte contre la pauvre-té. La SAN est un concept qui recouvre un grand nombre de paramètres différents, liés à la santé publique, l´économie, la sociologie, l´agronomie, la gouvernance et d´autres. Diagnostiquer la situation de sécurité alimentaire et nutritionnelle d’une population et identifier les ménages et les personnes qui se trouvent en situation vulnérable est un élément essentiel de la lutte contre l’insécurité alimentaire. A fin de comprendre les causes structurelles de la sécurité alimentai-re il est indispensable utiliser un schéma méthodologique qui permette d’appréhender.
UNCDF, dans le cadre de son Programme Global ‘Finance for Food’ (F4F) met en place un mécanisme d’appui aux partenaires dans les pays ciblés, avec pour objectif dáméliorer l’efficacité des interventions en faveur de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle.
Le Programme appuie les partenaires d’UNCDF –en premier lieu les Collec-tivités Territoriales- a mieux comprendre la problématique de la Sécurité Ali-mentaire et Nutritionnelle sur leur territoire, et à identifier les meilleures op-tions d’intervention et d’investissements structurants.
L’objet de ce guide, est de décrire un cadre méthodologique pour l’analyse systémique des causes de l’insécurité alimentaire, à deux échelles d’analyse : celle d ‘un territoire local et des ménages qui composent sa population.
“Diagnostiquer la situation de sécurité alimentaire et nutri-tionnelle d’une population et identifier les ménageset les personnes qui se trouvent en situation vulnérableest un élément essentiel de la luttecontre l’insécurité alimentaire.”
« Les 4 piliers de la sécurité alimentaire et nutritionnelle »
Toutes les organisations internationales s´accordent à considérer quatre conditions qui regroupent une série de facteurs sans lesquels on ne peut considérer que la Sécurité est garantie :
→ La disponibilité : c’est la quantité d´aliments physiquement présente sur un territoire que découle de trois sources : la production, l´importation, l´aide alimentaire, des capacités de stockage...
→ L’accessibilité : il ne suffit pas que la nourriture soit disponible, il faut encore que les gens puissent y accéder.
→ L’utilisation : la nourriture doit aussi être sûre, nutritive et doit assurer une alimentation équilibrée.
→ La stabilité : c’est la dimension temporelle de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle, affecté par facteurs climatiques, techniques et socio-éco-nomiques.
Les quatre dimensions sont largement déterminées par les conditionsde fonctionnement des systèmes de moyens d´existence, et par leurvulnérabilité et résilience. Les quatre dimensions sont un cadred´analyse des symptômes.
Les échelles, les indicateurs et l’évaluation.
«La Sécurité Alimentaire peut être caractérisée à toutes les échelles –nationale ; territoriale ; villageoise et des ménages ; échelle individue-lle..-. Les échelles d´analyse ont aussi une implication au niveau de l´action.
LES QUATRE DIMENSIONS, LES ÉCHELLE ET L’ÉVALUATION
“Les quatre dimensionssont largement déterminéespar les conditions de fonctionnementdes systèmes de moyens d´existence,et par leurvulnérabilité et résilience.Les quatre dimensions sont un cadre d´analyse des symptômes.”
L´évaluation de l´impact de la sécurité alimentaire s´appuie sur des batteries d´indicateurs reliés à la consommation alimentaire par rapport aux besoins ; l´état nutritionnel de la population ; et le recours de la population aux stra-tégies d´adaptation. Les indicateurs sont évalués de manière précise au ni-veau des individus et des ménages ; au niveau des territoires, les indicateurs sont en général des indices de fréquence qui mesurent des pourcentages de la population correspondant à des classes ou des seuils spécifiques. Les batteries d´indicateurs sont utilisées pour décrire de manière intégrée un état général de la sécurité alimentaire sur une portion de territoire, ou pour une section de la population. Deux types d´évaluation complémentaires sont utilisés :
→ Les systèmes d´alerte précoce ont pour objectif de comprendre les tendances et détecter les risques de chocs sur base d´un nombre réduit d´indicateurs pertinents et suivis régulièrement.
→ Les évaluations de référence permettent de décrire une situation type, et de comprendre, au niveau des ménages et des éléments du contexte, les tendances, la vulnérabilité et l´effet possible des chocs sur la sécurité alimentaire
LES QUATRE DIMENSIONS, LES ÉCHELLE ET L’ÉVALUATION
ETAPE D’ANALYSE RÉSULTAT SOURCES D’INFORMATION
Cartographie des marchés et voiesde communication
Carte des différents types de marchés et leurs connections
Cartographie existanteLocalisation des marchés et foires
Caractérisation des flux d’aliments Données sur les types d’aliments,les quantités, la périodicité et évolution histo-rique des flux
Statistiques disponiblesEnquêtes sur les marchés
Caractérisation des mini-bassins deproduction
Carte des zones de production organisées en fonction des flux
Organisation cartographie des données de zones agro-écologiques, production et flux
LE SYSTEM ALIMENTAIRE TERRITORIAL « Un système alimentaire territorial comprend l’ensemble des acteurs, des processus et de ressources liés à un territoire donné, qui par leur interactionconditionnent la disponibilité, l’accessibilité et l’utilisation des aliments par la population de ce territoire »
Le Système Alimentaire Territorial (SAT) se caractérise par : (i) des limites physiques ou frontières ; (ii) la nature de ses éléments constitutifs (ressources,acteurs, processus) ; (iii) les interactions entre ces éléments ; (iv) et les interactions entre le système et son environnement. La production alimentaire du territoire donne lieu à la commercialisation des excédents non consommés sur place. L’analyse se base sur les informationssuivantes :
→ Localisation des différents types de marchés
→ Caractérisation des principaux produits alimentaires échangés sur ces marchés
→ Caractérisation de la destination ultérieure de ces volumes d’aliments
→ Carte de voies de communication utilisées
ETAPE D’ANALYSE RÉSULTAT SOURCES D’INFORMATION
Répertorier les chaînes d’approvisionnement pour les produits clé produits sur le territoire
Identifier chaque type d’acteur intervenant du producteur au consommateur pour les ali-ments produits sur le territoire
Diagnostics économiques existantsAnalyses participativesDiagrammes schématiques des différentes chaînes d’approvisionnement
Identifier chaque type d’acteur intervenantdu producteur au consommateur pourles aliments produits sur le territoire
Identifier les acteurs intervenants dansla distribution de produits essentiels« importés » : distribution commerciale, aide alimentaire
Diagnostics économiques existantsAnalyses participativesDiagrammes schématiques des différentes chaînes d’approvisionnement
Localisation des acteurs clés Carte du territoire avec la localisation des acteurs clés tels qu’entreprises de transfor-mation, grossistes, supermarchés, centres de stockage et distribution, etc
Registre d’entreprises et autres ativitésstratégiques pour les chaînes d’approvisionnement
Dans l’analyse du système alimentaire territorial, il est donc indispensable de comprendre le cheminement des aliments du champ à la table, du moins pour les produits qui auront ètè identifiés comme déterminants pour la sécurité alimentaire et/ou pour le développement des revenus des producteurs. Obtenir un maillage du territoire, avec les bassins de production, les circuits et la localisation des intervenants clé (commerçants, grossistes, transformateurs…) est un atout essentiel pour la prise de décision sur les investissements les plus appropriés. Cet exercice est simple et peut ètre faut de manière participative en incorporant les acteurs concernés.
EXEMPLE D’INDICATEUR SOURCE D’INFORMATION AVANTAGES / DÉSAVANTAGES
Superficies cultivées dans chaque bassin Enquêtes de terrain, télédétection Liées directement à la production, mais très imprécises pour estimer les quantités
Quantités totales produites dans chaque bassin
Enquêtes de terrain, estimations sur base des superficies et rendements
Rendements et superficies peuvent êtrerapportés à des zones spécifiques
Rendements par hectare comparés auxmoyennes régionales
Enquêtes de terrain Permet de détecter des déviations par rapport à la « normale »
Rendements par hectare comparés auxmoyennes à long term
Enquêtes de terrain Permet de détecter des évolutions dans le temps
Longueur et intensité des périodesde soudure
Enquêtes de terrain Un de éléments la vulnérabilité du système
Le premier axe stratégique est celui qui concerne la production locale d’aliments. Son importance est évidente dans le cas des zones rurales, où la majorité de la population dépend de l’agriculture, de l’élevage et la chasse-cueillette.
Par rapport de la production d’aliments au niveau du territoire et de ses bassins de production, des statistiques sur l’évolution des superficies emblavées et de la production estimée sont parfois disponibles au niveau d’une commune, difficilement au niveau d’un mini bassin. En fonction de la disponibilité de statistiques de production et de rendement, on peut identifier des variations spatiales utiles pour l’analyse du système territorial. Le calendrier agricole est un autre instru-ment d’analyse essentiel pour comprendre la dynamique saisonnière de la production et de la sécurité alimentaire. Des exercices participatifs permettent de comprendre comment les villageois perçoivent l’évolution de la productivité de leur territoire.
L’étape suivante consistera à analyser, au niveau des ménages, les causes possibles de ces dysfonctionnements :
INVESTIR POUR AUGMENTER ET DIVERSIFIER LA PRODUCTION LOCALE
L’intensification agricole décrit le processus par lequel une exploitation va intensifier l’utilisation de certains facteurs de production avec la même su-perficie disponible généralement. Le processus peut être : (i) intesification basée sur des intrants commerciaux, (ii) intensification basée sur des prati-ques agro-écologiques ; (iii) irrigation ; (iv) mécanisation
La diversification agricole décrit le processus par lequel un exploitant aug-mente la variété de produits. Les principales formes sont : (i) introduction de nouvelles cultures ; (ii) diversification pour minimiser les risques et (iii) diversification spatiale.
Quel est l’impact de l’intensification et de la diversification ? La production alimentaire destinée à l’autoconsommation est augmentée en volume, améliorée en stabilité et améliorée en qualité nutritive.
Les revenus nets de la production sont aussi augmenté.
Une des causes de l’insécurité alimentaire est l’insuffisance de la production qui affecte non seu-lement les ménages directement concernés, mais également des investissements publics pour appu-yer la production alimentaire. L’analyse systémique de l’exploitation familiale fournit un cadre d’analyse très utile, car elle permet de couvrir les principales dimensions de la problématique et de passer en re-vue les principaux facteurs causants.
Augmenter la production des exploitations est une façon d’améliorer la disponibilité. Réduire les per-tes du système comme les attaques de parasites, maladies, événements climatiques, des techniques inadéquates, détérioration durant le stockage à la ferme…
La mise en place de mécanismes de prévention et contrôle des maladies et ravageurs suppose toute une organisation : systémes de vulgarisation, ser-vices vétérinaires, organisation des producteurs, fournitures d’intrants. Beaucoup des solutions dépassent le cadre des producteurs et requièrent l’organisation des acteurs de la chaîne de valeur.
L’ANALYSE SYSTEMATIQUE DES FACTEURS CAUSANTS : LA PRODUCTION
La productivité alimentaire des ménages n’est pas seulement fonction de la taille de l’exploitation et de la disponibilité de ressources. Le régime foncier des terres peut être un obstacle majeur à l’intensification et à la diversification de la production d’aliment.
La mise en place de processus d’intensification et de diversification agricole peut re-quérir des modifications de régime foncier. Les collectivités territoriales ont de respon-sabilités sur la gestion foncière, a plusieurs niveaux :
• (i) analyser le cas échéant, le rôle du foncier dans le problèmes de dispo-nibilité alimentaire, et proposer des solutions ;
• (ii) organiser les consultations préalables à l’adoption de projets d’investissement ;
• (iii) prendre les mesures pour sécuriser les droits fonciers de groupes vulnérables ;
• (iv) organiser un suivi et une veille du foncier sur leur territoire, et mettre en place les mécanismes adéquats de consultation et résolution de con-flits.
FONCIER ET SECURITÉ ALIMENTAIRE
“ La mise en placede processus d’intensification
et de diversification agricolepeut requérir des modifications
de régime foncier. Les collectivitésterritoriales ont de responsabilités sur
la gestion foncière ”
La collectivité territoriale s’implique, en règle générale, dans les investissements dans les biens et services publics. En matière d’appui à la production d’aliments, ce rôle se concentrera donc sur certains investissements et services :
→ Infrastructure d’appui à la production et la post récolte
→ Services de conseil technique et vulgarisation
→ Appui à l’organisation des producteurs pour accès aux services
→ Appui aux services dans la chaîne de valeurs
La collectivité doit avoir la capacité d’identifier les investissements qui répondent aux caractéristiques suivantes :
→ Investissements structurants : sont les inscrits dans les priorités de développement de la région et dans un axe ayant un potentiel de croissance qui
provoque un effet multiplicateur dans l’économie régionale.
→ Impact sur la sécurité alimentaire : les projets priorisés doivent avoir un impact potentiel significatif et vérifiable sur la disponibilité et accessibilité alimen-
taires
→ Faisabilité technique : les investissements doivent répondre à des critères basiques de faisabilité, spécifiques à chaque type de projet
→ Viabilité sociale et organisationnelle : les investissements publics comme les périmètres irrigués ou les magasins de stockage doivent béneficier des
familles vulnérables. La collectivité ne peut assumer indéfiniment la gestion et maintenance d’une infrastructure de ce type, sensée générer des revenus.
PRIORISER LES INVESTISSEMENTS STRUCTURANTS POUR LA PRODUCTION
→ Viabilité économique : une contrepartie des bénéfi-
ciaires est nécessaire, et les coûts de maintenance doi-
vent pouvoir être assumé, au moins en partie, par les
revenus générés.
→ Viabilité environnementale : l’investissement ne
doit pas générer des nuisances à l’environnement qui
ne peuvent être gérées, et fonctionner sur base d’un
usage non durable des ressources