Boucan 4

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FANZINE CULTUREL DE LA CARAÏBE Les «LO» L’observatoire - Louverture Louri - Local (S. Lagrand) Champ libre Raymond Médélice Grave ! Danielle Lacôte Omar Richardson Marie-Hélène Cauvin Vladimir S. Charlier Rejin Leys Augustin Rojas Aurelia Walcott Atelier Aguilera Odile Muller Louiset Vivre l’habitat Lorenzo Eros & Thanatos Loas Louisar Collectif L’ombre musicale LO ! 04 Octobre 2011 López Loial En scène ! Mi Chalè ! Sabas De l’Amour, du Vide et de la Création c 12 planches à suivre dans Boucan ! Guédon L’histoire imaginaire d’un peintre réel par Jack Exily CARIBBEAN ART GRAPHIC CARAIBE CARIBE ARTE PHOTO VIDEO LITERATURE LITTERATURE WEBZINE TYPO

description

webzine culturel de la caraibe

Transcript of Boucan 4

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F A N Z I N E C U L T U R E L D E L A C A R A Ï B E

Les «LO»L’observatoire - LouvertureLouri - Local (S. Lagrand)

Champ libreRaymond Médélice

Grave !Danielle LacôteOmar RichardsonMarie-Hélène CauvinVladimir S. CharlierRejin LeysAugustin RojasAurelia WalcottAtelier AguileraOdile Muller

LouisetVivre l’habitat

LorenzoEros & Thanatos

Loas

Louisar

Collectif

L’ombre musicale

LO !

Boucan

04Octobre 2011

López

Loial

En scène !

Mi Chalè !

SabasDe l’Amour, du Vide et de la Création

c 12 planches à suivre dans Boucan !

GuédonL’histoire imaginaired’un peintre réel par Jack Exily

CARIBBEAN ART GRAPHIC CARAIBE CARIBE ARTE PHOTO VIDEO LITERATURE LITTERATURE WEBZINE TYPO

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05 • ÉDITOB O U C A N ACC U E I L L E B > > O N

40 43 • ESPACEE N S C È N E

06 07 • LE BOUCHE À OREILLE

45 49 • POR TFOLIOL’A R C H I T E C T U R E À V I V R E

50 51 • LOASM É D I A

32 35 • ART DIGITALEROS & THANATOS

36 38 • ET MAINTENANT, DANSEZ !MI CHALÈ !

56 59 • TOPOLOGIE 2L’A M O U R , L E V I D E E T L A C R É AT I O N

60 • BANDE DESSINÉEH E N R I G U E D O N R E V I S I T É

42 Boucan {Octobre 2011}

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05 • ÉDITOB O U C A N ACC U E I L L E B > > O N

08 09 • CHAMP LIBRED E L’AT E L I E R

10 31 • GRAVUREE AU - F O R T E , AQ UAT I N T E , M O N OT Y P E , X Y LO G R A P H I E , M I X E D M E D I A

40 43 • ESPACEE N S C È N E

06 07 • LE BOUCHE À OREILLE

SOMMAIRE

45 49 • POR TFOLIOL’A R C H I T E C T U R E À V I V R E

50 51 • LOASM É D I A

52 55 • SONSM US I Q U E T R O P I C A L E E T U R B A I N E

32 35 • ART DIGITALEROS & THANATOS

36 38 • ET MAINTENANT, DANSEZ !MI CHALÈ !

56 59 • TOPOLOGIE 2L’A M O U R , L E V I D E E T L A C R É AT I O N

60 • BANDE DESSINÉEH E N R I G U E D O N R E V I S I T É

{Octobre 2011} Boucan 03

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oucanest une publication de l’agence50450 Le Mesnil-Villeman02 33 51 72 70 >> [email protected]

Directeur de publication :Cédric Francillette >> [email protected]

Consulting rédactionnel :Guylaine Masini

Journalistes :Guylaine Masini, Maxence Alavarna, Serena Laurent • Chronique : Simone Lagrand

Correcteur :A.B.

Conception graphique :Frédérique Blaize06 59 98 87 [email protected]://www.creabook.com/bambi

Iconographie : DR

Régie publicitaire :Merci de nous contacter au : 02 33 51 72 70 ou par mail : [email protected]

B>>On le complément multimédia du webzine « Boucan » est une publication de l’agence

http://boucan-on.jimdo.com/

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Remerciements aux artistes pour leur aimable participation

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ÉDITO

a grande nouveauté de Boucan pour cette édition numéro 4, est l’arrivée de sa page multimédia B>>On :

http://boucan-on.jimdo.com/

Amoureuse de la presse, la rédaction en connaît d’autant plus ses limites. Difficile de visionner des vidéos ou d’écouter de la musique dans un magazine… Pour pallier à ce manque, il nous a semblé évident de créer un supplément, qui permettrait aux artistes des nouveaux médias de pouvoir aussi s’exprimer.

Sur la page B>>On 4, nous retrouvons les créations multimédias de deux artistes présentés dans Boucan 4, Karim Louisar et Maikel Lorenzo.

Dans cette édition, nous accueillons Simone Lagrand avec sa chronique « Local », Raymond Médélice qui proposera un « champ libre », réfléxions variées sur l’art ainsi qu’une bande dessinée de Jack Exily, en douze planches à suivre dans les prochains Boucan. Suspens…

Le dossier spécial gravure, permettra au lecteur d’apprécier l’impact des techniques d’impression sur le pôle caribéen. Les graveurs sont en général, des artistes discrets qui, dans la confidentialité de leur atelier, manipulent encres, acide et gouges pour enchanter le papier.

Régine Louiset, Chantal Loial (compagnie Difé Kako) et Ludwin Lopez nous font partager leur passion commune pour l’espace, qu’il soit architectural, dansé ou scénographié.

Nous finissons le webzine par le deuxième volet topographique de Christian Sabas, ayant pour thématique, l’amour, le vide et la création.

Bonne lecture !

LBoucan s’anime ! Cédric Francillette

Directeur de publication

B>>On le complément multimédia du webzine « Boucan » est une publication de l’agence

http://boucan-on.jimdo.com/

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COUP DE CŒUR

« Ombres »(extrait)« Repliées dans les froncements des cœurs…Hantiseaccrochées aux valves qui pleurentSans, sanglots san dlo, crève-cœurs…Les ombres tétanisent les corps de peurQu’elles hantent, immiscent, enveloppent et écœurentQu’on les ignore, qu’on les nie, qu’on les fuie… »Les ombres sont tantôt épaisses, lourdes, cotonneuses, tantôt fugaces et déliées. Elles n’apparaissent à nos yeux, ne se font jour que parce que la lumière est faite autour d’elles, parce qu’elles sont mises en relief. Nèfta Poetry jette un regard sans complaisance sur des expériences de vie et des défaillances sociétales. Des ombres du passé aux oblitérations de l’histoire, des morsures aux cœurs aux abus de pouvoir, des plaies du corps aux putrescences de l’existence…Mais toujours la lumière revient… Par la nitescence de la mémoire, les luminescences de la reconnaissance, la pétulance de la jeunesse en lien avec la famille. « Ombres » de Nèfta PoetryÉditions Persée - 2011

BOUCHE À…

VALÉRIE LOURIEnchantementDepuis le début de l’année 2011, Valérie Louri fait sa tournée en Amérique Latine. Après un premier album solo en 2006 « Bay lanmen » (Label Hibiscus Records), elle sort en 2009 « Fanm Lanmou », fruit d’un véritable travail d’équipe entre Valéry Denise, Mduduzi Madela et Louis-Cyril Tiquant. La particularité de Valérie est d’associer des rythmes bèlè (musiques et danses traditionnelles rurales de la Martinique) à d’autres influences caribéennes. Elle possède aussi une formation de danseuse (école Alvin Ailey et Broadway Dance Center pendant deux ans).« Famn Lanmou » - 2009Label Yal Production

TOUSSAINT LOUVERTUREHistorique…

Réalisée par Philippe Niang, cette fiction revient sur la vie

du révolutionnaire haïtien Toussaint Louverture, figure emblématique de l’émancipation des Noirs au XVIIIe siècle à Haïti. Jimmy Jean-Louis incarnera le rôle principal. Ce feuilleton a pu voir le jour grâce à l’investissement d’Eloa Prod et de La Petite Reine TV. Eloa Prod accueille

bon nombre de scénaristes, techniciens, réalisateurs et comédiens issus de tous les horizons, et tente de faire se croiser des chemins entre des scénaristes expérimentés et des débutants. Sa politique est d’accueillir d’une part, des sujets sur le métissage, (mélanges de cultures, d’idées, de genres) pour mettre en valeur cette France pluriculturelle et d’autre part des sujets historiques, politiques ou « engagés ». Pour Jean-Louis Monthieux et France Zobda, les deux créateurs d’Eloa Prod, la mission de la télévision et du cinéma n’est pas seulement de divertir. Ils doivent aussi être un véhicule de réflexion et d’information…Tél. : + 33 1 58 17 50 14www.eloaprod.tv

vec la même ambition que le fameux « Colette » parisien, Mé-lanie Ibène propose un pôle de diffusion de produits fashion et

design. Chaque marque est représentée par un ou plusieurs produits qui chan-gent tous les trois mois. Le but est d’of-frir une plateforme aux jeunes créateurs et aux petites marques pour leur per-mettre d’y lancer leurs créations en ex-clusivité ou avant-première. Le concept store affiche son attirance pour le no-madisme par l’organisation des événe-ments « découverte » sur la Guadeloupe, la Martinique ou encore Saint-Martin. Les tendances passant inévitablement par le vintage depuis quelques temps, l’ODT teste une fois par mois une « 2nd Hand Shop » lors d’apéro-friperie.

3, centre Saint John Perse 97110 Pointe-à-Pitre

Retrouvez l’ODT sur facebook : https://www.facebook.com/observatoire.tendances

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L’OBSERVATOIRE DES TENDANCES

ODT à P-A-P !L’observatoire des tendances (ODT) créé à Pointe-à-Pitre par Art6tem est un concept store qui explore la mode, la décoration, le « lifestyle » (accessoires et high tech) en proposant des produits originaux des caraïbes ou d’ailleurs.

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L’ODT facilite votre shopping en vous proposant des créations tendances dans une ambiance conviviale.

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…OREILLE

chetez local ! Mangez local !Préconiser n’est pas payer, et manger local en éco-nomisant c’est la misère

totaleAchetez local ! Vivez local ! Pensez local ! Dansez local… Payez localRoulez local ? Ah non ! Dans ma localité y’a tout un tas de qualité de choses mais pas d’autos préfabriquées. Pa ni loto lokal o péyi mè ni an lo tokar o piyajJ’ai cherché le mot local dans mon dicoEt il m’a dit : Local = Qui appartient à un lieu, qui a rapport à un lieu.Appartenir ?À part tenir de l’importé sans obtenir un bien fondé, je ne vois pas…Pourtant, ce n’est pas que je snobe nos biens fondamentaux lotis au fondas du plus profond de notre terre locale malheureusement chloredéconéeNon ! Je mange péyi, je bois péyi, je danse péyi, je vis péyi et je vois bien qu’on paye les pots cassés d’un passé et voire même d’un présent trop pillés et dévalorisésCar plutôt que faire l’éloge du lot de nos richesses à explorer Y’en a trop qui sont plutôt pour le dépaysement au carrefour des centres commerciaux si centraux qui sentent trop le biz. Et nous ? nous, on fait cheese !!!On pause pour la photo et c’est la faute à qui ?Aux tautologues vieillots du tricolore qui nous refourguent une glose qu’on avale au goulot ? À la technologie toxique, qui sait si bien chasser un naturel qui ne reviendra pas au galop ? À la délocalisation mentale ? À la mau-vaise chronologie ? Au konplo nèg ki konplo chyen ? À ceux qui ont créé le concept d’île flottante.com pour sauver leur peau ?Sa ki ta nou sé pa ta yo, dit le proverbe

La conjoncture semble en avoir détourné la quote-part et en langue de chez moi ça donne : Sa ki ta nou sé an pa ta yo. Leur part, d’un gâteau explosif qu’ils dévorent en solo pendant qu’on dia-logue sous l’eau et qu’on nie le néo colonialisme dorloté sous néonM’alimenter en PIL *? Ok, mais pas trop ! Because l’industrie locale n’est pas tou-jours localisable, ni glorieusePourtant, je mange local, je bois local, même si quand je bois l’eau claire de la source soi-disant, je me pose des questionsEt quand le portefeuille me met des bâtons dans les roues. Je croule sous les calottes des calories calomnieuses de la malbouffe en surgelé. C’est déplorable, mais…

L’orgie de kilos pleins d’colorants, de slogans et de pathologies en tous genres sous cellophane c’est le mal de mon siècle.Et les dégâts sont colos-saux, surtout quand on refuse de regarder en face la topologie des dégâts et qu’on bazarde un catalogue d ’é p i s t é m o l o g i e s intello pour dire :

Vive l’évolution et le progrès et le développement et les enveloppes de subventions !Ca sonne pourtant comme la nécrologie de notre écologieEt on en trouve, des quantités de locaux motivés pour co-piloter la locomotive de cette logique lobotomisante qui mise sur l’oubli et le désamour de nous-mêmes pour se gaver de la mélodie du Made in… Pourtant, d’un fond de cale avec hublot, j’entends l’horloge biologique de la terre sonner l’heure de nous-mêmesTandis que les doutes s’agglomèrent dans ma tête parce que s’auto-suffire : je valideMais la souffrance sous les autos : je valide pas, anh anh

Et dans une île où 200 000 chauffeurs en global warning dégainent leur em-bouteillages pour me rappeler que kolé tèt ek zépòl c’est out et que maintenant c’est pare-choc contre pare-chèque qui règne… j’ai peurOn a crié an mwé dans les rues : Bésé ba… Bésé ba… Ce n’était pas une chansonnette de carnaval, non !Et pourtant, que je me sens jouet sombreOn a crié : Moins de conteneurs, plus de contenuEt pourtant, le round up continue de tondre la pelouse et le jardin local se sent bien allogène sous les allocations et les allocutions qui gouvernent les mentals ankylosés, ballotés dans un jeu de belote comico-biologique sans pied ni tête qui fait qu’un kilo de banane Martinique (tu sais, celle que rien ne peut abattre) perd la carte et revient moins cher à Château Rouge qu’à Foyal. Normal ? Local ?Et les blocages de port font toujours les mêmes bloEt les plodari pour posologie mal-finie font toujours les mêmes flopEt les colloques en tout genre s’abreu-vent des mêmes monologuesEt les pelotons de tête n’attendent pas les prologuesEt les colonnes vertébrales se dislo-quent en diplomaties vaines

Et pourtant…Je crois encore que mes enfants sauront différencier l’Alsace et la Lorraine du Lorrain de mon îleQue les idées et les espoirs peuvent encore ravir aux étoiles leur floraisonQue l’aloe vivra et verraQue les molosses aux pieds d’argile trouveront avec l’eau un logarithme qui fasse imploser les logiques en éclats de propositions et d’actionEt qu’un jour la nature de ma terre ex-plorera l’éloquence d’un effet papillon.

LOcalA Simone LAGRAND

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* PIL : Produit de l’Industrie Locale

L’ODT facilite votre shopping en vous proposant des créations tendances dans une ambiance conviviale.

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Né à Paris en 1956, il vit et travaille à la Martinique depuis 1979.En juin 2011, il participe à

l’exposition collective « OMA Outre-Mer Art Contemporain » organisée par la Fondation Clément à l’Orangerie du Sénat (Paris).http://youtu.be/UeA789nqns4page [email protected]

Cette nouvelle rubrique, à retrouver dans les prochains numérosde Boucan, présente des textes et des photos inédites de l’artiste Raymond Médélice.

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La conception de l’œuvre est-elle conte-nue et circonscrite aux limites de l’espace de travail ? L’atelier est le lieu de production des œuvres de l’artiste. Je le v is comme un espace d’expérimentations dé-dié à des manipulations iconographiques, pic-turales et plastiques. L’emprise du lieu sur l’œuvre – facteur certain d’imprégnation – est un des thèmes centraux de la réflexion artistique.

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« Sans titre, épreuve d’artiste » - Eau-forte et aquatinte

DANIELLE LACÔTENous naissons tous avec un don que la volonté intérieure cultive ou abandonne. L’estampe, registre essentiel de notre patrimoine graphique, nous donne un mer-veilleux moyen d’expression pleinement inscrit dans la modernité. L’observation minutieuse du monde et l’exaltation de l’imaginaire, Henri Colom-bani l’exprime dans son poème :Manière noireElle va du noir au presque blancElle va du cri jusqu’au silence pour écrire l’acte graveUn chant d’amour indélébile et terrestre infiniment.

Cheminement caribéen1972 : Diplômée de l’École Supérieure des Arts Appliqués, professeur d’arts plastiques

1978 : Diplômée de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Paris

1986-2007 : Professeur d’arts plastiques en Guadeloupe

1993 : Premier atelier de gravure avec Lucien Léogane : formation des enseignants d’arts plastiques à la gravure

2004 : Création de l’atelier de gravure en taille-douce rue Achille René Boisneuf à Pointe-à-Pitre

2007-2008 : Atelier de formation pour les plasticiens guadeloupéens

2008 : Formation des élèves de la classe préparatoire au concours de l’École des Métiers d’Art de Bergevin

2007-2009 : Au service édition du centre régional de documentation pédagogique

2009-2010 : Atelier pour les enfants malvoyants de l’école de Mango (Gosier)

2010 : Atelier pour les enfants en difficulté d’apprentissage de l’école Saturnin Jasor (Gosier)

2011: Atelier en partenariat avec le Musée Schœlcher et l’école Amédée Fangarol de Pointe-à-Pitre

Animation de l’atelier de gravure au collège de Petit-Bourg depuis 2000. Vit et travaille en Guadeloupe.

« Illustration d’un recueil de poèmes de Maïakoswki » - Bois gravé

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[email protected]

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SPÉCIAL GRAVURE

« Sans titre, épreuve d’artiste » - Eau-forte

« Sans titre, épreuve d’artiste » - Burin

En partant de la technique de l’embossage, nous avons réalisé un livre tactile avec

l’Union des Aveugles de la Guadeloupe.

Atelier de Danielle Lacôte à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe)

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ACTIVITÉS DE L’ATELIER

Formation des élèves du Centre des Métiers d’Art Bergevin (Pointe-à-Pitre)

« Projet Estampe » en partenariat avec le musée Victor Schœlcher

Encrage de la plaque Le moment magique : la découverte de l’impression

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mLa mythologie antique à travers les collections d’estampes du musée SchœlcherLes classes participant au projet découvriront la collection d’estampes du musée Schœlcher, la plus riche et la plus variée parmi les collections publiques de Guadeloupe. Au cours du projet, les élèves se familiariseront avec les différentes techniques de l’estampe à travers des exemples issus de la collection du musée. Chaque élève concevra ensuite sa propre estampe autour d’un thème emprunté à la mythologie gréco-romaine. Des textes seront également écrits par les élèves afin de former avec les estampes réalisées un petit recueil racontant un mythe illustré.Techniques utilisées : linogravure, pointe sèche sur plexiglas, eau-forte au pinceau sur zinc.

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SPÉCIAL GRAVURE

L’atelier organise des expositions et des résidences d’artistes pour permettre la pratique et la diffusion de la gravure dans l’espace caraïbe. Une artothèque d’estampes a aussi été mise en place.

Exemple d’une plaque (à droite) et de son impression en miroir (à gauche)

Ci-dessus : exposition collective à l’espace Rémy Nainsouta en 2008Ci-contre : exposition collective au Musée l’Herminier en octobre 2009

Des gravures réalisées dans l’atelier sont visibles en permanence rue Achille René Boisneuf. Ici, l’artiste Lou Aisenberg imprime une plaque lors de sa résidence.

La gravure c’est du travail mais c’est surtout un bon état d’esprit…

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Expositions personnelles

• France hexagonale- Galerie des Beaux-Arts Paris – 1978- Colmar-les-Alpes 1979- Musée de Digne-les-BainsBiennale – 1980- FOL des Hautes-Alpes Gap – 1982 -Chambre des Métiers d’Arts Digne-les-Bains – 1984-Participation aux biennales de Saint-Maur 2005, 2007, 2009

• Guadeloupe- Centre des Arts Pointe-à-Pitre – 2004- Rémy Nainsouta Pointe-à-Pitre – 2007- Musée l’Herminier Pointe-à-Pitre – 2009- Médiathèque de Gosier – 2010- Musée Schœlcher – 2011

• Étranger- Australie Sidney – 1998- Canada Sherbrooke – 2003

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« Lyns ROUGE, ce que je suis », mixed media (gravure sur bois, impression digitale et monotype) – 2010/2011

OMAR RICHARDSON

J’utilise l’art pour refléter mon expérience. Lorsque je parle d’expérience, il s’agit de celle acquise par notre quotidien. Je viens d’une ori-gine modeste et parce que je n’avais pas d’argent ou de statut, je cachais mes expériences. Plu-sieurs personnes ont remarqué mon potentiel et certaines m’ont poussé fortement, tandis que d’autres se sont servies de moi. Chacune de ces expériences m’a appris des leçons teintées de douleur. C’est à partir de ce ferment, qu’est née ma pratique artistique. Grâce à elle, je peux être honnête avec les autres, avec moi-même et sur-tout elle m’a donné ma liberté. Je suis intéressé par le symbolisme culturel et personnel en relation avec la condition humaine. Cette condition humaine en ce qui me concerne est profondément liée aux émotions. Je travaille sur des concepts tels que la mémoire, la ré-invention, la perte et le reflet. Je mélange les médias – photographie, texte et sons – tels des calques pour approcher au plus juste la com-plexité humaine. Mon but est de capturer la vé-rité comme elle est et non comme je la vois. http://www.omar-richardson.com/[email protected]

BIOGRAPHIE

1982 : Naissance à Nassau (Les Bahamas)

1998 : Lycée C.R. Walker Il est encouragé par son enseignante Mme Ashe à continuer un cursus artistique

1999-2002 : Étudie à l’école des Bahamas en section peinture et céramique (Nassau)

2003-2006 : Études au Savannah College of Art and Design (SCAD) de Savannah (Georgia – USA)Diplômé en peinture et gravure

2006-2009 : Études au campus d’Atlanta du SCAD (Georgia – USA) Diplômé en gravure et photographie commerciale

2000 : « Différences similaires II », première exposition personnelle à l’école des Bahamas

2007 : Il gagne le prix de la compétition annuelle de la banque centrale des Bahamas

2008 : Premier étudiant du SCAD à être invité au Centre Highpoint pour la gravure de Minneapolis(Minnesota – USA)

Expositions collectives depuis 1999

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« Le regard de Teke aussi », mixed media (gravure sur bois, impression digitale et monotype) – 2010/2011

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SPÉCIAL GRAVURE

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« Le regard de Camaris aussi », mixed media (gravure sur bois,impression digitale et monotype) – 2010/2011

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« Sept vues, sept chemins de renouveau (serpent 7) » sculpture et gravure sur bois – 2010/11

Omar Richardson grave son bois (en haut), puis le prépare à l’impression (ci-contre).

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« Qui/Que suis-je ? », mixed-media gravure sur bois et monotype – 2010/2011

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« Sans titre gravé numéro 5 » gravure sur bois et monotype – 2009

La culture et l’art pourront toujours changer la nature de la vie »

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« Anges de la Cité », gravure sur bois – 2000« Saint Jacques », gravure sur bois – 1996

MARIE-HÉLÈNE CAUVINL’humain, ses sentiments, et d’une ma-nière générale son comportement et son interaction avec ses semblables est au cœur de ma production. Bien qu’utili-sant un médium qui pourrait paraître obsolète au vu du monde numérique actuel, je suis néanmoins à l’écoute de ma société et de mon environnement dans toutes ses expressions : les implica-tions de la technologie, les différences intergénérationnelles, la religion, etc. Je constate que les avancées sociales, tech-nologiques ou économiques n’écartent pas l’omniprésence des références et des croyances ancestrales.

Librement inspirée par mon héritage culturel vaudou, je l’utilise pour appor-ter poésie et mystère. Le vaudou ne se réduit pas à un phéno-mène religieux, il modèle aussi la pensée haïtienne dans son ensemble. Les sujets que je traite peuvent sembler au premier abord, uniquement aborder Haïti, sa culture, son histoire et ses ha-bitants réels ou imaginaires. Ce serait li-miter la portée de mon œuvre car je me sens concernée par toutes les sociétés. Un exemple parmi d’autres : l’œuvre sur

les « boat people » fait écho à cette huma-nité partie à la dérive. Chaque technique de gravure créant une atmosphère et un style différents, me permet de développer des sujets dont la forme exprime clairement le contenu et l’enrichit.

BIOGRAPHIE

1951 : naissance à Port-au-Prince

1971 : quitte Haïti pour vivre au Canada

1987 : décide de se former à la lithographie

1989 : rencontre déterminante avec Robert Bigelow, maître de gravure

1992 : maîtriseà l’université Temple de Philadelphie

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« Noir-Rouge », lithographie sur pierre – 2003

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SPÉCIAL GRAVURE

« Bourgeoise et Zinglindon », lithographie sur pierre – 1992

« Deadman walking », collagraphie – 2005« Danse de la tigresse », lithographie sur pierre – 1989

Le fin dessin d’une lithographie diffère du trait brut de la xylographie,selon l’utilisation. »

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VLADIMIR CYBIL CHARLIERDans mon travail, je repense le language traditionnel de l’art et de l’artisanat haï-tiens dans un contexte contemporain. J’aspire à créer des œuvres mettant en relation ma trajectoire personnelle et la culture des deux villes dans lesquelles j’ai vécu : New York et Port-au-Prince. Je porte une attention particulière aux lignes descriptives et à l’utilisation de matériaux parfois détournés de leur usage traditionnel (perles sur papier, peinture sur papier de cuisine ou sur soie). Je crois que c’est cette curiosité qui m’a poussée à expérimenter l’im-pression sur différents médiums. Mon expérience de l’impression à la main sur textiles remonte à de nombreuses années. J’ai été l’une des deux organi-

satrices (avec Rejin Leys) d’un portfo-lio de douze pièces de gravures intitulé « Art Quake » en collaboration avec des artistes de la Caraïbe et de l’Amérique centrale. Les bénéfices de la vente de cette édition reviennent aux artistes haïtiens victimes du tremblement de terre (voir le lien FB plus bas). Parallèlement à ma propre démarche artistique, j’ai travaillé en binôme avec l’artiste André Juste, sur un projet ap-pelé « The Politics of Paradise ». Il consiste en une série d’œuvres qui examinent les pratiques historiques et mercantiles associées à cet art fantastique et écla-tant de couleurs qui semble prévaloir dans la Caraïbe et plus particulière-ment dans l’art haïtien.

« Comme si », linoleum sur lin – 2011 « La Sirène in and out », Art Quake portfolio, linoleum sur lin et impression jet d’encre sur papier de riz – 2010

http://www.facebook.com/media/set/?set=a.164079383638284.31530.164007933645429

http://thepoliticsofparadise.blogspot.comhttp://thepoliticsofparadise2.blogspot.comhttp://thepoliticsofparadiseatogtgallery.blogspot.com

BIOGRAPHIE

1967 : naissance dans le Queens à New York

Études primaires et secondairesen Haïti. Passe ses vacances d’été à New York

1991 : diplomée des Beaux-Arts du Queens College

1993 : - maîtrise à l’école des Arts Visuels (New York)- Résidence d’été à l’école de sculpture et de peinture de Showhegan

Vit à New York depuis 1986

[email protected]

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SPÉCIAL GRAVURE

« Feuilles et pois », linoleum sur soie – 2011

Linoleum sur soie – 2011« Art Quake Portfolio » sur facebook – 2010

« Marchande de bêtises »

Linoleum sur lin – 2011

« Elle en a marre »

« Panier au féminin », linoleum sur soie – 2011

Blog sur la collaboration d’André Juste et de Vladimir Cybil Charlier.

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« Riz et Poulet », mixed media – 2009 « Émergence de super pouvoirs », mixed media – 2011

REJIN LEYSDessiner est une manière d’explorer des idées et d’expliciter des concepts qui pourraient paraître de prime abord abs-traits. Lorsque je juxtapose différentes idées dans un dessin, je suis amenée à penser aux relations existantes entre elles. Le dessin me permet d’initier un dialogue avec les spectateurs et donc de me positionner d’une nouvelle manière.

Le travail nommé « Évolution + Connec-tions » s’articule autour de plusieurs pré-occupations et interrogations : - Comment produisons-nous de la nour-riture pour nourrir les animaux qui sont

eux-mêmes destinés à nous nourrir ? - Que mangent les animaux ? - Les relations complexes entre l’homme et l’animal - L’évolution des espèces et l’avantage de la nôtre sur le règne animal.

On parle alors de chaîne alimentaire, mais si on y regarde de plus près, il s’agit en fait de réseaux organisés autour de couches de coopération et de com-pétition. Les dessins possèdent aussi ces « calques », dont certains sont plus narratifs que d’autres. Ils partent d’une idée initiale et suivent le chemin d’une logique interne.

BIOGRAPHIE

1966 : née à Brooklyn (New York) de parents haïtiens

1988 : Diplômée de l’école de design

Parsons (BFA = DNSAP)

1995 : reçoit un prix de la Fondation New Yorkaise pour les Arts (en impression, dessin et livre d’artiste)

1999 : Exposition

personnelle à la galerie Jean René Jérome (Port-au-Prince, Haïti)

2000 : Diplômée du Brooklyn College (MFA = Master of Fine Arts)Vit et travaille à New York

« Les liens qui nous enchaînent », embossage, encre et collage – 1994

http://rejinleys.com/[email protected]

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« Le haricot légendaire », mixed media – 2009

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SPÉCIAL GRAVURE

Table de travail de Rejin à New York

« Chaîne alimentaire », mixed media – 2009

« Les Cycles » projet d’un livre en micro édition d’art, linoleum et crayon – 2011

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« La décision », eau-forte et aquatinte - 1995

AGUSTIN ROLANDO ROJAS LEYVAL’œuvre d’Agustin R. Rojas s’articule autour de la perte et de la séparation. Puisant dans sa propre expérience – il a quitté Cuba en laissant derrière lui amis et famille – Agustin grave le dé-racinement. D’une manière indirecte et symbolique, il aborde la situation politique et sociale de son île natale. « Tornade » fait référence à l’éparpille-ment du peuple cubain sous l’effet de la dictature Castriste. Dans « Radeau au large de la côte », il nous parle des immigrants clandestins qui fuient Cuba. Le radeau en question est sim-plement une chambre à air, ce qui renforce l’inexorable désespoir de leur entreprise. Le vautour de la mort plane dans « Vol au-dessus de l’abyme » mais il s’agit avant tout d’un hom-mage à Andrew Wyeth. La tristesse de « Dépression » – aussi influencée par Wyeth – renvoie aux 20 000 cubains morts en essayant de quitter Cuba. Ces gravures sont très souvent réali-

sées en bichromie : noir et blanc ou ocre et blanc.

Divisé, humilié, le peuple cubain n’en est pas moins résistant comme l’in-dique le triptyque « Nous sommes di-visés ». Le palmier, l’arbre national de l’île, lui sert de métaphore car face aux éléments, il se ploie, revient à sa forme initiale et ne se rompt pas.

Enfin,  parmi  les  thèmes  les  plus  ré-cents, l’embellie se fait, les retrou-vailles et son regain d’espérance émergent. Les gravures « Prière pour la paix », « Pardonner », « Il y a un moment que je ne t’ai pas vu », et la série colo-rée et douce des « Embrasse-moi s’il te plaît » nous parle d’amour et d’apaise-ment. « Avec le même rythme » célèbre la dance, la musique et l’avantage d’être ensemble à nouveau.

[email protected]

BIOGRAPHIE

1959 : Naissance à La Havane (Cuba)

1974-1978 : École d’art de San Alejandro (La Havane)

1978-1983 : Institut supérieur d’art, spécialisation gravure (La Havane)

1983-1996 : Professeur à l’Institut Supérieur d’Art

1997 : quitte Cuba pour accepter une résidence au centre des Arts Banff à Calgary (Canada). Il vivra six ans au Canada puis déménage à Miami et enfin à Toronto.

Vainqueur de nombreux awards (prix Joan Miro et Sotheby en 1995), Augustin Rojas maîtrise toutes les techniques d’impression et de gravure. Il expose au niveau international (Suisse, Espagne, Mexique, États-Unis et Canada).

Je crée les gravures d’après mes dessins et mes peintures. Mon travail est inspiré par la nature et l’intimité de l’interaction des êtres humains. »

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« Avec le même rythme », pointe sèche et eau-forte - 2002

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SPÉCIAL GRAVURE

« Embrasse-moi comme Klimt », eau-forte et papier chine colle Kozo - 2011 « Embrassade », eau-forte - 2011

« Chacun ses goûts », aquatinte en plusieurs plaques - 1991 « L’espérance d’une embrassade », papier chine collé et eau-forte - 2011

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« Les anges aussi » pointe sèche et papier chine collé - 2005

« Femme des années 20 » pointe sèche et linoleum - 2008

« Le regard IT » pointe sèche et linoleum - 2008

AURELIA WALCOTTJe travaille la pointe sèche, le linoleum et l’eau-forte.Ma recherche plastique s’oriente autour des thèmes de la vie insulaire et de la femme caribéenne. J’apprécie particulièrement la richesse de la couleur et j’ai une préférence pour les tons chauds.

BIOGRAPHIE

1986 : Naissance à la Barbade

2005-2007 : Académie des Beaux-Arts de San Alejandro (Cuba)

2005 : Workshop de dessins avec l’artiste mexican Arturo Miranda à San Alejandro

2007 : Workshop de

peinture à New York avec l’artiste Manny Vega

2008 : « 5 semaines, 5 artistes » exposition collective à la galerie Zemicon (Bridgetown Barbade)

2008 : « Barbadiana » exposition à la galerie JM’arts (Paris)

2009 : « Collage » exposition à la galerie Aweipo (Barbade)

2010 : « 8e biennale mondiale de l’estampe et de la gravure » galerie d’art contemporain (Chamalières)

2010 : « 6e prix Carmichael » à la galerie Bridgetown (Barbade)

2011 : « La ligne » exposition à la galerie Bridgetown (Barbade)

Vit et travaille à la Barbade

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http://www.wix.com/aureliawalcott/[email protected]

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SPÉCIAL GRAVURE

« Racines d’eau II » eau-forte, transfer acrylique et linoleum 2009

« Interplay » eau-forte - 2008 (ci-dessous détail)

Grâce au focus et à la répétition du graphisme de ces chevelures caribéennes, je crée un motif identitaire fort. »

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Presse d’impression pour petits et moyens formats.De gauche à droite : José Julian, Carlos René, Josefina et Joel

Atelier impression : espace de promotion et de réalisation d’art graphique de Santiago. Presse et matériel utilisés dans la réalisation de la gravure et de son impression.

Aguilera Atelier

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SPÉCIAL GRAVURE

Au premier plan, la presse pour estampiller et embosser. Au fond ,on aperçoit la presse lithographique.

Exposition permanente du travail des artistes à la galerie de l’atelier. Exposition permanente du travail des artistes à la galerie de l’atelier.

Aguilera ATELIER AGUILERAL’atelier Aguilera est un atelier familial d’artistes indépendants. Il se compose de :• son fondateur José Julian, peintre, sculpteur et graveur spécialisé dans lagravure sur bois

ou xylographie, • Joel, peintre, graphiste, scénographe et graveur spécialisé dans la lithographie, • Carlos René, graphiste, sculpteur et graveur spécialisé dans la calcographie et la colographie• Josefina, curatrice de l’atelier, diplômée d’histoire de l’art en 1998 à l’université de Oriente (Santiago de Cuba).L’atelier organise des expositions de gravures et des workshops de design graphique. Il est à l’initiative de l’exposition de 100 lithographies de 99 artistes différents qui fut montrée à la Maison de l’Amérique Latine (Paris) en 2005.

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« Rue Père Pico 2 », gravure sur bois – 1965 « Pluie sur la rue Père Pico », chromoxilographie – 1977

« Le bouclier », chromoxilographie – 1980

JOSE JULIAN AGUILERAJose Julian travaille plusieurs techniques : sculpture, peinture et gravure. Son œuvre graphique s’articule autour de deux thèmes principaux : le politique et le lyrique. Il a un amour particulier pour sa ville de Santiago avec laquelle il dialogue en jaune cadmium et perspectives impromptues. Il aime utiliser des symboles comme la libellule (la romance) ou le para-pluie (bouclier contre les idées négatives).

BIOGRAPHIE

1934 : naissance à Santiago de Cuba (Cuba)

1953 : Diplômé de l’Académie d’art « José Joaquin Tejada » spécialisation dessin et modelage à Santiago de Cuba

1963 : Diplômé de l’Académie d’art

« José Joaquin Tejada » spécialisation dessin et peinture

José Julian Aguilera fut professeur à l’Académie d’art « José Joaquin Tejada », à l’Université d’Oriente et à l’Institut Supérieur d’Éducation (ISE)

Il est reconnu pour son savoir-faire en ce qui concerne la gravure sur bois, noir et blanc et couleur

M. Aguilera a reçu de nombreux prix et distinctions pour l’ensemble de son œuvre plastique (34 au total)

Il a participé à 25 expositions personnelleset 33 expositions collectives internationales (Biennales de Sao Paulo au Brésil en 1962 et de Cracovie en Pologne en 1972)

Vit et travaille à Cuba

[email protected]él. : (53 22) 641817 (53 22) 624155Mobile : 53 843491

« L’usine », chromoxilographie – 1978

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SPÉCIAL GRAVURE

« Série Théâtre », gravure sur bois – 2002 « Vouloir c’est pouvoir » série Théâtre, bois – 2002

« La sorcière et la lune », lithographie – 2002

« Sournois», lithographie – 2002

JOEL AGUILERAJe pratique la lithographie. J’aime la noblesse de la pierre alliée à l’énergie que j’y déploie pour la dessiner. J’ai travaillé sur des thèmes comme le théâtre, les relations inter raciales, l’amour ou l’érotisme. Pour des raisons techniques, il est difficile de travailler dans la finesse à Cuba. Nous n’avons pas toujours le matériel adéquat ou bien il est trop cher car importé. Mais le manque de moyens nous oblige à mettre en place des solutions alterna-tives qui donnent des résultats étonnants et créatifs.

BIOGRAPHIE

1955 : naissance à Santiago de Cuba

1979 : Diplômé de l’Académie d’art « José Joaquin Tejada » à Santiago de Cuba

1984 : Diplômé du centre national de préparation de spécialistes du Ministère de la culture en : scénographie, lumières

et costumes

1977 : Exposition « Trois » Galerie Oriente (Santiago de Cuba)

1981 : Exposition à la salle César Reginfo, Caracas (Venezuela)

1993 : « Sonata », galerie Palas (Santiago de Cuba)

1995 : « Le paradis perdu » Maison de la Caraïbe

(Santiago de Cuba)

1997 : « Liquides parlants » Galerie Oriente (Santiago de Cuba)

1998 : « Espaces positifs » Bibliothèque Megacen (Santiago de Cuba)

1999 : « Avec les fils de la Seine », galerie Clayssens Lille (France)

Vit et travaille à Cuba

[email protected]@gmail.com Tél. : (53 22) 646334Mobile : 53 485097

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« Talisman », gravure sur bois – 2006

« Exercice de prédation », technique mixte – 2008

« Éclatement de Pandore », gravure sur bois – 2007

« Fantômes », gravure sur bois – 2008

CARLOS RENÉ AGUILERA TAMAYOCarlos travaille sur le concept d’utopie depuis le début des années 90. La figure de l’ours polaire est pour lui le résumé de toutes les entropies, c’est comme une signature personnelle et facilement identifiable. Il utilise la gravure comme champ d’investigations formelles. Il alterne les œuvres abstraites et figuratives. Actuellement il travaille sur une série de surfeurs-agriculteurs qui évoluent sur des vagues de canne à sucre.

BIOGRAPHIE

1965 : Naissance à Santiago de Cuba

1984 : Études à l’Académie d’art « José Joaquin Tejada » à Santiago de Cuba

1989 : Institut Supérieur d’Art de La Havane (Cuba)

1996 : Il obtient la médaille d’or à la « IIIe Biennale Centre Américaine et région

Caraïbe » de Saint-DomingueRépublique Dominicaine

2003 : Distinction pour la culture nationale, La Havane

2005 : Mention en gravure au Salon National des arts plastiques de Cienfuegos (Cuba)

2006 : Premier prix au « VIIe Salon d’art religieux » Santiago de Cuba. Prix de la commission du

Diocèse pour la Culture et Premier prix de la congrégation des Fils du cœur de Mariepour les Antilles.

2008 : Sélectionné pour participer à la Biennale d’Art de Lyon, France

2010 : Premier Salon Oriente de la UNEAC, Musée Emilio Bacardi (Santiago de Cuba)Vit et travaille à Cuba

[email protected]@cultstgo.cult.cuTél. : (53 22) 654255Mobile : 53 687678

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SPÉCIAL GRAVURE

ODILE MULLER-TATEJAPartir d’un dessin académique, déstruc-turer l’œuvre pour la rendre vivante.En matière artistique, les choses trop évidentes, trop écrites, me laissent scep-tique. L’important, c’est la résonance, l’émotion et le questionnement que chaque œuvre procure. En gravure, on trouve l’ambivalence de la force et de la

fragilité. Attaque de la plaque avec des acides, des outils qui gravent le métal puis le tirage qui offre une œuvre déli-cate, émouvante de par ses noirs ou sé-pias puis ces blancs qui apportent cette lumière unique dans la gravure. [email protected]://muller-tateja-odile.blog4ever.com/blog/index-64051.html

BIOGRAPHIE

1981 : Reçue au concours de l’école des Beaux-Arts de Nancy

1993-1999 : Cours périscolaire formation gravure

1997-1998 : Formation en histoire de l’Art (école du Louvre)

1999 : Stage en atelier de sculpture à Nancy chez Olivier Weber.

2004 : Intervenante agréée par la DRAC Guadeloupe en gravure au collège de Petit Bourg.

1994 : Exposition CLIM Laxou 54 (deuxième prix)

1995 : Sélectionnée pour exposer à Karlsruhe (Allemagne)

1995 et 1998 : Exposition Hôtel de ville de Tomblaine

1998 : ExpositionAbbaye de Gorze

2006 : Exposition festival de jazz à Pointe-à-Pitre

2007 : - Exposition Caféière Beauséjour (Guadeloupe)

- Édition d’un livre pour enfants « Le merle et le tamarinier » avecles élèves de Segpa (Collège du Lamentin). Encadrement de la partie illustration

2009 : Exposition Musée l’Herminier à Pointe-à-Pitre(Guadeloupe)

CAPTION

« Danser sa vie », technique mixte eau-forte et pointe sèche – 2008

« Lumière », technique mixte eau-forte et pointe sèche – 2008

« Au-delà du miroir », eau-forte – 2010

« Triptyque » sépia, eau-forte et résine – 2009

Dans le mystère d’une œuvre, le commentaire obscurcit bien plus qu’il n’éclaire. »

«« L’attente », eau-forte et sucre – 2009

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avoir à se reposer. À Cuba il existe une expression : « les poissons ne sont pas obligés de poser leurs pieds sur la terre ferme », ils vivent sans avoir conscience de ce qui se passe et sont peut-être plus enclins à rêver.

La série « Ressac mysti-que » a été réalisée à la manière pointilliste (l’artiste vivait alors dans un petit village nommé Sibanicu à Camagüey). Le style pointilliste ne fait pas référence au mouvement artistique éponyme de la fin du XIXe siècle, mais au résultat que l’on pourrait obtenir avec une imprimante laser. Les spectateurs comparent ces dessins à des impressions digitales alors qu’en réalité, il ne s’agit pas de copies mais d’originaux.

Cette série représente des machines ou des inventions humaines. On y sent l’influence manifeste des dessins d’ingénierie de Léonard de Vinci. De Vinci vécut à un moment clé de l’évolution de la pensée européenne : l’époque médiévale se termi-nait pour laisser place à la Renaissance.

Très intéressé par le voyage, l’idée de bouger et la connaissance, Maikel avoue avoir été aussi profondément marqué par Victor Huerta Batista, un artiste cubain qu’il considère comme son mentor.

Apologie de l’époqueL’érotisme et la mort sont les éléments fondateurs de l’œuvre de Maikel Lorenzo. L’érotisme est soit suggéré, soit mis en avant comme dans le dessin intitulé « La famille sacrée » (série Ressac mystique) qui représente un grand sexe féminin et le lieu où se forme la famille. La mort, quant à elle, est toujours représentée d’une manière violente et peut être liée à d’autres symboles tels les poissons. Ceux-ci sont les seuls animaux qui peuvent aller dans n’importe quelle partie du monde sans

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Lorenzo

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« La famille sacrée » dessin - 2002

sont dans un avion… Thanatos saute en parachute. Qui reste-t-il ? Maikel Lorenzo, artiste des nouveaux médias d’origine cubaine, qui vit et travaille en Italie…

www.brutalmachine.com www.youtube.com/user/[email protected]

Éros & Thanatos

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ART DIGITAL

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Top SecretUn des plus grands pro-blèmes qu’il a du affron-ter en tant qu’artiste fut qu’à l’ISA (Institut Supé-rieur d’Art de La Havane) il présentait des vidéos conçues comme des his-toires linéaires avec un langage proprement ci-nématographique et non des vidéos d’art expérimental. De cette réflexion sont nées d’autres vidéos comme :

« Lumières dans le ciel » http://youtu.be/L-hI85BYGyk« Fast food » http://youtu.be/csgBco0vlIg« Babel » http://youtu.be/f-IRuCMbA4ket « Top secret » http://youtu.be/OqRdPKtSi4Q

En vidéo, il faut savoir être synthétique et direct. Pour accrocher le spectateur, il est très important de faire des vidéos courtes parce qu’il est fréquent que le public dans les muestras ne reste pas jusqu’à la fin du film s’il est un peu long. Le concept premier de « Top secret » est l’embouteillage. Maikel voulait remplacer les voitures bloquées dans la ville par des tanks. Puis le projet s’est déplacé vers l’idée d’un documentaire ani-malier et de là, de deux tanks qui feraient l’amour (et non pas un viol comme ont pu le penser certaines personnes).

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« Étoile allongée regardant le ciel » vidéo

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ART DIGITAL

Cubains sur la lune Ce projet – cher à l’artiste – est né en 2008. Il s’agit en réalité de sa thèse à l’ISA, thèse qui fut refusée. La démarche de Maikel s’articule autour de l’information. Comment celle-ci est-elle manipulée ? Comment-elle utilisée à la lumière de l’histoire, des progrès humains ?… « Cubains sur la lune » est une sorte de métaphore de l’envie de gagner ou d’atteindre certains lieux. Il s’agit de la capacité de l’homme à coloniser des territoires. « Les cubains se confrontent à une histoire que n’est pas la leur mais qu’ils aimeraient avoir. Eux aussi, souhaiteraient aller sur la lune, connaître la technologie et des lieux inconnus vers laquelle elle pourrait les emporter. » Cette vidéo, dont l’esquisse se trouve sur youtube, est en pleine réalisation. L’artiste présentera la version finalisée en janvier 2012 à la galerie Gloria Maria. Pour résumer, on pourrait définir son style de « mockumentary », c’est-à-dire qu’il présente des événements fictifs sous une forme documentaire.

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http://www.youtube.com/watch?v=OMW-Expc3w8 www.gloriamariagallery.com

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Expositions personnelles2002 : « De la chaleur et autres démons », céramiques polychromes - Galerie Sibanicu2002 : « Ressac mystique », dessins - Galerie Mira dans le cadre de l’événement « Magasin de l’Image » (Camagüey)2008 : « Projet inventaire », vidéo - Fondation Ludwig (Cuba)2009 : « À travers l’univers », vidéos, dessins et huiles à l’Église de Saint-Dominique (Pinerolo) et au Shortbus Café (Turin) - Italie

Maikel Lorenzo1980 : naissance à Sibanicu (Cuba)1999 : diplômé de l’Académie d’Art de Vicentina de la Torre, spécialisation design (Camagüey)2004-2007 : réalisation de clips vidéossous la direction d’Andros Barroso2010 : diplômé de l’Institut Supérieur d’Art (ISA) de La Havane, spécialisation sculpture avec félicitationsActuellement : étudie à la Nouvelle Académie des Beaux-Arts, spécialisation film et nouveaux médias (Milan)

Maikel Lorenzo est sur B>>Onle complément multimédia de Boucanhttp://boucan-on.jimdo.com/

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36 Boucan

Mi Chalè !Chantal Loial & Difé Kako

Aski Parè - 2004 (4 interprètes et 3 musiciens)

« Aski Parè » est une chronique lucide, parfois féroce, d’une certaine réalité des femmes confron-

tées à l’absence de l’homme. Cinq femmes dansent et chantent leur féminité, leurs douleurs, leurs désirs, leurs

passions et s’efforcent de sublimer leur souffrance pour rester vivantes. « La chaise vide » est envisagée comme un objet transi-

tionnel dans une dialectique présence/absence.http://dai.ly/gWRKvu

On t’appelle Vénus 2011 - SoloL’itinéraire de cette femme, au XVIIIe siècle, ballotée depuis l’Afrique jusqu’à l’Europe, pour être montrée comme objet de curiosité, permettra d’aborder les questions de la défense de la condition féminine, du rapport à l’altérité, à l’exclusion et du phénomène des migrations. L’histoire de la Vénus hotten-tote nous parle de cette humanité capable de réduire à l’état d’objet scientifique ses propres sujets. http://youtu.be/W5P5QOIF5s4

Zandoli pa tini pat - 2008 (4 interprètes et 1 musicien)

Peuplé de plantes venues de toutes les régions du monde, le jardin tropical est à l’image de la culture créole, syncrétique. Mais loin de cette vision idyl-lique, ce spectacle pose la question de l’environ-nement. À travers l’image de Joséphine Baker et de sa ceinture de bananes, la compagnie interroge les instances politiques, sociales et économiques sur le désastre écologique de la pollution des sols au chlordécone. http://youtu.be/pirr55CXu6Q

Makak janbé croco - 2009 Conte chorégraphique

(1 interprète acrobate, 1 interprète, 1 conteur et 1 musicien)

Le titre fait référence à l’expression « croc-en-jambe », dont l’origine est une croyance à la fois créole et congo-laise. Elle met en scène deux personnages : Konpè Makak (le singe) et le Roi Croco (le roi des crocodiles). Le conte se construit autour d’un tour que joue le singe au roi des crocodiles de façon adroite mais déloyale.http://dai.ly/hEiaa8http://dai.ly/gDrmiE

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PORTRAIT

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Woulé Mango - 2000 (8 interprètes et 6 musiciens)« Woulé Mango », expression figurée créole qui signifie, « Vis ta vie, fais ton che-min… ». Le spectacle génère un souffle nouveau dans sa façon d’exploiter l’espace, le geste et le costume. Véritable invitation

aux voyages entre l’Afrique et les Antilles, les valeurs exprimées reposent sur la joie, la sen-sualité et une certaine forme de poésie.

http://youtu.be/pirr55CXu6Q

Divers-Cités Féminines2007 - Compagnie Difé Kako + Compagnie

Le miroir des Songes (3 interprètes, 1 contorsionniste équilibriste et 2 musiciens) Sabine Novel & Chantal Loïal revendiquent le droit à la diversité des corps et à l’originalité des expériences vécues. Deux musiciens et quatre femmes – représentant chacune un petit monde – s’expriment librement et nous

livrent différents aspects de la féminité : force, mystère, joie et sensualité. Les griots nomment « Timtim boisec » cette énergie qui résonne à travers le corps,

vous ébouriffe et de laquelle se dégage un humour malicieux.http://dai.ly/cCuufn

Kakophonies - 1995 - 2001 (4 interprètes et 3 musiciens)

Ce spectacle est le résultat d’un travail de recherche en danse, théâtre et musique. C’est une cacophonie, de

celle qui nous plonge au milieu d’onomatopées, de chants et de poèmes. L’interprétation de la fable

de La Fontaine en créole, « yé krik, yé krak et rita-ta », et surtout « ABCD », nous renvoie

à notre système éducatif. Musiciens, dan-seuses et spectateurs se mêlent en un joyeux désordre visuel.http://dai.ly/jqDDIRhttp://dai.ly/jPtnfL

Hansel et Gretel - 1997 (4 interprètes et 3 musiciens)Libre interprétation, dansée et orchestrée par des percussions, du conte de Grimm, « Hansel et Gretel ». Les personnages sont interprétés par les danseuses, tandis que les musiciens plongent l’histoire dans l’univers des Caraïbes et de l’Afrique. Les chants et l’utilisation de divers instruments afro-caraibéens évoquent l’esclavage.http://dai.ly/iukYjc

© Difé Kako

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PORTRAIT

>> es Antilles sont fameusespour leurs musiciens et leurs écrivains, pourquoi avoir choisi la voie de la danse ?

Il est difficile de répondre à cette question. En Guadeloupe, on dit dans ma famille que très jeune déjà il était manifeste que j’adorais dan-ser dans les différentes fêtes. C’est peut-être pourquoi ce choix s’est imposé à moi et que de cette façon j’ai commencé le gwoka.

Comment vous définissez-vous professionnellement ? Danseuse ? Performeuse ? Passeuse ? Je me définis comme danseuse et chorégraphe parce que rester inter-prète et « mettre en forme » est impor-tant pour moi. On peut considérer également que je suis « passeuse » ou une marqueuse de mouvements. En effet, il est fondamental de por-ter une attention à la transmission du savoir : ce que je tente de faire à travers les différents cours, stages, conférences dansées, etc.

Quels sont vos modèles, les personnes dont vous aimez particulièrement le travail créatif ?Je m’inspire de l’itinéraire et de l’œuvre de Katherine Dunham et j’apprécie beaucoup le travail de Billy T. Jones, Thomas Lebrun, Paco Decina ou encore Alain Platel.

Vous avez débuté dans le milieu artistique africain, est-ce un hasard ou un choix et pourquoi ?C’est une question de rencontres et d’opportunités. Dans une MJC ici en métropole, avec une amie, j’ai commencé par des cours de jazz et d’afro avec le congolais Assaï Sam-ba. C’est à partir de cette formation que j’ai été amenée à collaborer comme danseuse avec Kanda Bon-go Man, Tchico Tchikaya…

Que vous apporte votre héritage antillais au niveau de la création ?La culture antillaise – aux con-fluents de plusieurs cultures – m’a amenée à la dimension métissée dans le processus de création. Cette dimension multiple entraîne un rapport particulier au monde celui de la créolité, concept déve-loppé par Édouard Glissant et Pa-trick Chamoiseau.

Quels sont les thèmes récurrents dans vos spectacles ?On peut dire que les lignes de force de notre propos sont le devoir de mémoire, les thèmes de société dont par exemple la question de la situation des minorités, de la condi-tion de la femme mais aussi les pro-blèmes environnementaux.

De tous vos spectacles, lequel a le plus d’importance à vos yeux et pourquoi ? Chacun de nos spectacles – dans

sa singularité – a son importance pour moi. Mais je pourrais dire aus-si comme beaucoup d’artistes que c’est celui qui est en cours de créa-tion qui occupe le plus mon esprit.

Vous cherchez à créer une « gestuelle nouvelle », pouvez-vous nous en dire plus ?Notre proposition veut faire se ren-contrer les disciplines artistiques dans leur diversité telle une mo-saïque. Guadeloupéenne de nais-sance, je reste attachée à la multi-plicité des apports, des niveaux de langage ou d’écriture différents. C’est ainsi que nous sommes ar-rivés à ce qui constitue le peuple antillais à travers le métissage. Nous faisons donc appel à la contorsion, au hip hop, au baroque, aux danses traditionnelles antillaises ou afri-caines, au néoclassique, etc.

Dans le cadre de la transmission et la conservation de votre patrimoine dansé qu’avez-vous mis en place ? Prenant en compte le risque de dis-parition d’éléments du patrimoine antillano-guyanais face à la mon-dialisation, depuis plusieurs années nous portons effectivement notre attention sur leur sauvegarde. Au-delà de la trame de nos spectacles, nous avons donc mis en place des conférences dansées tant en mé-tropole, dans les départements d’Outre-Mer, que dans des pays étrangers où la compagnie se pro-duit (le Maroc, le Venezuela, l’Alle-magne, l’Italie, etc.). Nous collabo-rons avec des institutions au cahier des charges strict tel le Centre Culturel de Fonds Saint-Jacques en Martinique et nous nous attachons à garder une trace de cette culture au moyen de documentaires.

1983 : cours d’afro jazz avec Assaï Samba.1986 : remarquée par l’ancien chorégraphe du Ballet National du Congo, Lolita Babindamana, elle intègre le Ballet Théâtre Lokolé.1988 : rejoint le groupe du chanteur congolais Tchico Tchikaya. Danse avec le ballet professionnel afro jazz d’Assaï Samba, les Ballets M’B Soul, puis le Ballet Théâtre Lemba du Congo.1989 : elle accompagne

différents groupes du milieu artistique congolais-zaïrois et commence à enseigner la danse. Elle rencontre Kanda Bongo Man et travaille régulièrement avec lui.1994 : crée sa propre compagnie de danse « Difé Kako » tout en continuant à enseigner et à danser dans d’autres compagnies.1995 : À partir de cette année, elle intègre et ce durant trois ans,

la compagnie de Georges Momboye.1997 : intègre la compagnie Montalvo-Hervieux pendant dix ans et participe auprès d’eux à six créations.2008 : intègre les Ballets C de la B en tant qu’interprète dans une création du chorégraphe Koen Augustijnen : « Asches ».2010 : intègre la compagnie de Raphaëlle Delaunay pour la création de « Bitter Sugar »

En quelques dates…

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Le CD du Bal-Konsèr

Avec cet album, retrouvez les musiques sur lesquelles vous avez dansé lors des bals, stages, carnavals ou cours de la compagnie. Dix titres originaux auxquels ont participé les musiciens, danseuses et choristes de Difé Kako. À découvrir sans tarder.

http://www.difekako.fr/[email protected]

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Formé en design industriel, Ludwin López a déjà une bonne approche des contraintes techniques, économiques et esthétiques, lorsqu’il s’oriente vers la scénographie à la suite d’un séjour à la Martinique.

Pourquoi as-tu choisi le tra-vail de scénographe ?En réalité, je n’ai pas choi-si d’être scénographe. J’ai étudié le design industriel

à l’Institut Supérieur de Design In-dustriel de La Havane pendant cinq ans avec une spécialisation en habi-tat. C’est grâce à mon père que j’ai suivi cette voie. En 2000, je suis ar-rivé en Martinique aidé par Yoshvani Medina, un de mes amis metteur en scène de théâtre. J’y ai découvert la magie du théâtre et à partir de ce moment-là, j’af-firme volontiers que c’est le théâtre qui m’a choisi, qui m’a fait rêver. Cela m’a donné envie de créer des univers scénographiques pour faire aussi rêver les autres.

Quelles sont les qualités nécessaires pour exercer ce travail ?Avant toute chose, il faut bien sûr être créatif. Je n’utilise pas le mot « artiste » parce qu’en général c’est un mot employé à tort et à travers dans notre société. Ajoutez à la créativité une bonne formation théorique et pratique en arts visuels (dessin, pein-

ture, gravure, sculpture, histoire de l’art). Je dirais en réalité qu’il faut être moitié créatif, moitié designer. La formation de designer industriel (habitat) est essentielle pour un scé-nographe : appréhender l’espace, les matériaux, les dimensions, les échelles et la technologie. Et pour terminer, j’y ajouterai une bonne dose d’humanité, être sen-sible à la réalité et à l’environnement qui nous entoure.

Comment fonctionne le travail de scé-nographe ?Le scénographe en général est su-bordonné aux intentions du metteur en scène. Mais il arrive qu’un scé-nographe, par la force de sa propo-sition, puisse subordonner celui-ci. C’est un renversement de situation magique et puissant qui n’a rien à voir avec le pouvoir. Le metteur en scène et le scénographe sont comme deux marionnettistes qui manipu-lent de concert les fils du théâtre.

• au niveau de la conception ?Lire une pièce de théâtre me de-mande un effort certain. C’est pour

scène !

« Circuit fermé » de Yoshvani Medina, 2004

Notes scénographiques de « À chacun sa vérité » 2007

La scène est en fait un rectangle avec, aux quatre coins, des petites tribunes à roulettes conduites par les comédiens. Les personnages qui se cachent à l’intérieur, tels des clowns sur ressorts, apparaissent et disparaissent au grand étonnement des spectateurs. La satire, qui passe assez souvent par la métamorphose, se veut caricature. Dans cette pièce, les costumes et le maquillage interviennent afin de donner cet aspect burlesque. Ici, les costumes sont de longs morceaux de tissus munis de cerceaux et formant des tubes. Ils donnent aux personnages l’apparence de pantins sur ressorts, image forte symbolisant la manipulation sociale. Le maquillage, transposition de cet esprit dans le physique des personnages, est fait d’exagération des défauts et de défor-mation des traits, grâce à des matières comme le latex et le silicone.

En scène ! Ludwin López

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SCÉNOGRAPHIE

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cette raison que je préfère assis-ter aux lectures parce que c’est à ce moment précis que naissent les idées, que nait le concept. Le met-teur en scène peut donner des di-rectives, et même avoir une idée scénographique assez précise. Lui et le scénographe doivent travailler ensemble en complète harmonie et pleine compréhension. Imaginer Roméo et Juliette à Saint-Pierre en 1902, l’année de l’éruption de la montagne Pelée, Roméo un mulâtre et Juliette une Béké – le tout racon-té par Ciparis – fut formidable et en même temps un grand défi créatif. J’ai dû solutionner ce problème avec une proposition à la hauteur de celle de Yoshvani Medina.

Il m’est arrivé à plusieurs occasions, d’avoir un espace intéressant avec la possibilité de proposer différentes grilles de lectures et d’usages. Souvent, pour des questions de temps ou parce que le metteur en scène n’a pas su profiter de la pro-position scénographique, le résultat est décevant. C’est réellement frus-trant. Le budget peut aussi limiter

les prémisses conceptuelles bien qu’il ne pourra jamais limiter le processus créatif.

• au niveau de la réalisation ?Arriver à donner vie à une idée scé-nographique n’est pas une chose facile. Une porte peut-être faite en acier s’il y a un budget conséquent ou en carton s’il est moindre. Les idées géniales naissent souvent de la difficulté : par exemple on pour-rait imaginer une porte invisible, tout peut être pensable si c’est bien conçu. La scénographie devra être démontable, légère et facile à trans-porter. Le scénographe fait le suivi de la réalisation de chaque élément et parfois les réaliser lui-même. Il en va de même pour un costume. À par-tir du moment où nous avons choisi le croquis final, nous sélectionnons la costumière, les tissus et nous sui-vons le projet pour qu’il soit le plus fidèle au croquis initial.

Quels sont les autres aspects du tra-vail de scénographe ?La lumière, donne de la couleur, nettoie, montre ou cache, c’est un

élément dont on doit tenir compte dès le début du processus créatif. C’est un outil très puissant lorsque l’on travaille avec la boite noire ou en extérieur. C’est un travail qui doit être réalisé en collaboration avec l’éclairagiste créateur bien que souvent il s’agisse simplement d’un technicien auquel tu dois expliquer avec luxe de détails, tes intentions, les ambiances que tu souhaites...

Certains aspects sont plus difficiles que d’autres ?Je prends beaucoup de plaisir à créer pour le théâtre : scénogra-phie, costumes, affiches. Ce qui est compliqué, c’est plutôt lorsqu’on ne conçoit pas un des éléments du projet. Personnellement, je pense que cela manquerait de cohérence, même si ce n’est pas toujours le cas.

Lors d’un spectacle vivant, il est bien difficile d’atteindre la perfec-tion. Je trouve toujours quelque chose à améliorer. Je peux citer le cas de «Manteca», spectacle dans lequel je me suis le plus impliqué. Je l’ai monté avec Ricardo Miranda,

scène ! « Manteca » pièce écrite par Alberto Pedro Torriente et dirigée par Ricardo Miranda et Ludwin López (Festival underground) 2008

« Roméo et Juliette » pièce de W. Shakespeare, dirigée par Yoshvani Medina

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Ludwin LÓPEZNé à Pinar del Rio (Cuba) en 1972, Ludwin López est diplômé de l’Institut Supérieur de Design Industriel

de La Havane, spécialisation habitat. Il a travaillé comme concepteur graphique indépendant pour diverses institutions et entreprises (Habanos SA, Fond Cubain de Biens Culturels, Pôle Emploi Martinique, Greta BTP, Atrium Martinique, Danse Outre-Mer). Fin 2000, il part vivre en Martinique où il développe sa pratique scénographique. Artiste polyvalent, il intervientaussi au niveau des costumes et des supports promotionnels de pièces de théâtre. Il aime participer à des projets « utopiques » en collaboration avec des artistes : - Avec Yoshvani Medina et le « Théâtre Si » il monte plus de dix spectacles entre 2002 et 2007- Il crée le « Théâtre Corps Beaux » avec Ricardo Miranda et un groupe d’amis en 2007- Il met en place avec Nelson Rosell « Macheteart » un projet d’arts visuels en 2009 avec l’exposition C’mentalIl vit et travaille à Miami

www.myspace.com/ludwinlopez www.facebook.com/lopez.ludwin

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SCÉNOGRAPHIE

metteur en scène, acteur et ami. La scénographie peut être considérée comme un acteur à part entière. Nous avons donné environ 80 re-présentations en deux ans et il a ga-gné le 2e prix du Club de la Presse du Festival d’Avignon Off en 2007. J’aurai aimé montrer ce travail dans toute la Martinique ainsi que dans mon pays.

Avec quel type de personnes aimes-tu travailler ?J’aime collaborer avec des créa-teurs qui se posent des questions et qui prennent des risques.

Quels sont les outils que tu utilises pour faire ce travail ?Avant d’étudier le design, j’ai fait des études d’arts plastiques pen-

dant trois ans. Je dois cette voca-tion à ma mère, diplômée de l’école nationale des arts plastiques de La Havane (Cuba). Depuis mon en-fance, j’ai grandi avec les conditions idéales pour entrer dans le monde des Beaux-arts. Je maîtrise les tech-niques de représentation, tant au niveau des arts plastiques que des arts graphiques. Ces outils, ajoutés à l’expérience que j’ai accumulée, garantissent une bonne présenta-tion et réalisation du projet. Mais un designer ne travaille pas seul. C’est pour cette raison que la sélec-tion d’une équipe de travail com-pétente définit dans la majorité des cas le succès du projet.

Quelles sont les conditions de tra-vail en tant que scénographe ?Je pense qu’en premier lieu, il fau-drait créer des conditions pour for-mer les designers. Je suis arrivé en Martinique en tant que designer et j’y suis devenu scénographe, en tra-vaillant sur des projets qui ont ap-porté un plus au panorama théâtral et culturel de l’île. Il devrait exister une volonté culturelle réelle mais malheureusement les intérêts indi-viduels et politiques jettent à terre les conditions qui pourraient être favorables pour le développement de cette activité. En Martinique, les conditions matérielles sont grande-ment suffisantes pour donner une impulsion à ce travail. Il y a aussi des espaces prévus pour accueillir la représentation théâtrale. J’ai eu l’opportunité de travailler pendant une période courte à l’IRAVM et j’ai pu y constater un niveau réel-lement bas d’enseignement toutes sections confondues.

Est-il nécessaire de travailler à l’étran-ger pour être connu ?Non, je ne le pense pas. Je ne tra-vaille pas pour être célèbre, j’ai beaucoup de satisfaction lorsque je sens que le public reconnaît le tra-vail réalisé à la fin d’une représenta-tion ou d’une exposition, c’est réel-lement extraordinaire. Un créateur rencontrera toujours un espace, ici ou à l’étranger, il aura toujours des demandes à honorer.

Quelles sont les différences entre par exemple un scénographe de théâtre et un scénographe d’exposition ?Un bon scénographe est capable de mener n’importe quel projet, chaque projet étant étudié d’une manière différente.

Ton travail initial est celui d’infogra-phiste ? En quoi ces connaissances-t’ont-elles aidé lorsque tu travaillais sur les scénographies ?Le design graphique à Cuba est une alternative quasiment obligatoire, parce qu’il y a peu de possibilités de développement des autres spéciali-tés. Lorsque j’ai eu mon diplôme de designer industriel, je travaillais déjà dans une entreprise de confec-tion de vêtements. Avec cette en-treprise, j’ai participé à deux salons internationaux de la mode à La Ha-vane, avec mes propres collections. Avant de terminer l’université, j’ai collaboré à un projet de «mode et théâtre» que Yoshvani Medina avait monté à Pinar del Rio, notre ville. Il dessinait des collections folles et très osées. Un défilé c’est tout un événement dans notre petite ville.C’est de cette manière que j’ai com-mencé dans le milieu artistique.

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« Soweto », comédie musicale de Serge Bilé dirigée par Aurélie Dalmat et José Exélis, 2008(Projet scénographique inachevé)

« Mar Nuestro », une pièce écrite par Alberto Pedro Torriente et dirigée par Ricardo Miranda

et Ludwin López, « Théâtre Corps Beaux » 2009-2010

« Mar Nuestro » Théâtre Corps Beaux, 2010-2011

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2. Affiche « À chacun sa vérité », créée pour le Théâtre Si - 20071. Affiche « Mar Nuestro », créée pour le Théâtre Corps Beaux - 2009

5. Pièce écrite par L. Pirandello, dirigée par Yoshvani Medina - 2007 6. Affiche « Manteca », créée pour le Théâtre Corps Beaux - 2007

9. « Déchiffrant les rêves de maman, rêve 14 », art digital - 20108. Costumes de « Suicide-moi » spectacle de Y. Medina, 20027. « Je vécus dans le monstre », acrylique sur toile - 2010

3. « Déchiffrant les rêves de maman, rêve 26 », art digital - 2010

4. Affiche « Les Sauveurs », créée pour la compagnie Wabuza - 2011

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Costumes de « À chacun sa vérité »

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PORTFOLIO

Régine Louiset est architecte DPLG de formation. Ses origines antillaises l’ont orienté vers l’étude de l’habitat traditionnel des villes créoles, et de l’architecture de l’Inde du Nord. Parallèlement à la réalisation d’un documentaire explorant le mode de vie dans les Haveli « Maisons des Vents » du Rajasthan, elle pratique

la photographie notamment en Inde.

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(Concours, 2009)Le projet microcosme comprend l’aménagement intérieur et extérieur d’un ancien bâtiment de bureaux situé à Guyancourt, en vue de la création d’une structure multi-accueil pour 60 enfants de 2 mois à 4 ans.Un jardin de 700 m² sera aménagé pour les sorties journalières des enfants, sur

un terrain situé à proximité d’un étang et de son parc verdoyant. Il sera traité de façon très végétale et sensible en un « parcours santé » cheminant entre cabanes et jeux, mini serres et observatoires élargissant le regard des enfants vers le décor extérieur environnant. L’environnement est ainsi reproduit à l’échelle de l’enfant.

Jardin « microcosme » à Guyancourt

Vue générale du projet

Vue du jardin potager. (projet jardin « microcosme » de Guyancourt)

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PORTFOLIO

Les cabanes du jardin sont des structures à hauteur d’enfant. (projet jardin « microcosme » de Guyancourt)

(Travaux en cours/Livraison courant 2012 Conception : Régine Louiset et l’association Navir)

La cité intercommunale de l’enfant regroupe un ensemble de lieux d’activités extrascolaires pour enfants et adultes (1500 m²) sur un terrain de 7000 m².Dessinée en prolongement de

la cour de l’école de Brégnier-Cordon, une grande place réservée à la fois aux enfants et aux adultes est encerclée par les bâtiments suivants : un multi-accueil et un CLSH (centre de loisir sans hébergement) reliés par un jardin intérieur couvert, une bibliothèque-médiathèque directement connectée à un pôle multi-rencontre, une cantine.

Cité intercommunale de l’enfant (Brégnier-Cordon dans l’Ain) Plan, vue du dessus

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Vue d’ensemble

Vue de la cantine

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PORTFOLIO

Pour plus d’information sur les photographies d’art de Régine Louiset : http://www.reginelouiset.com/ • [email protected]

(Projet de diplôme, 2005)Le centre-ville de Fort-de-France fait l’objet depuis quelques années de grands travaux de revitalisation et de projets urbains. L’implantation de studios d’apprentissage et de production audiovisuelle semblait alors idéale sur le site de la Pointe Simon le long du canal Levassor.Ces studios, où des professionnels pourraient venir tourner enaccueillant des étudiants dans leurs équipes,

permettraient à une production qui a déjà fait ses preuves de s’affirmer et d’exprimer ses richesses avec les moyens qu’elle mérite.

Programme : plateau de tournage avec loges et espace d’animation sur le toit-terrasse, studios de production,et de post-production, logements pour étudiants, ateliers d’artistes donnant sur la rue et café-restaurants. Surface totale :1500 m².

Studios FDF (Fort-de-France)

Vue de la terrasse

Façade sud des studios

Univers interactif et pilote TV en préparation…

En parallèle de sontravail d’architecte, Régine Louiset est, avec Stéphane Blondel, co-créatrice du projet narratif et interactif MISTER FIVE. Un projet où la ville – futuriste et métisse – est

un personnage central. Ils viennent de terminer le scénario d’un court-métrage, prologue de la série audiovisuelle qu’ils ont également écrite, et sont à la recherche d’une structure de production pour passer à la réalisation.Pour découvrir cet univers et pour tous renseignements connectez-vous sur le site officiel du projet :http://www.misterfive.fr

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Vue intérieure d’un appartement d’étudiant

http://www.reginelouiset.com/book.html

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LOASPierre FréroRéalisateur, né à Marigot (Haiti) en 1969. Vit et travaille en Haiti.

2008 : entre à Cine Institute de Jacmel. Il s’y spécialise en écriture de scenario et réalisation.

2008 : premier court-métrage « Le rebond du ballon » projeté aux festivals de Saint Barth et Guyane.

2008 : co-réalise une pub pour Malta H.

2009 : assiste Norbert Alix dans la réalisation de son court-métrage, « Chemen glise ». Il est co-scénariste, et assistant directeur d’une publicité réalisée pour Toro, une boisson énergisante.

2010 : réalise deux documentaires sur la ville de Jacmel : « Jacmel avant et après le séisme », puis « A legacy under rubble » qui a été diffusé par la chaine de télévision CBC.

2011 : écrit et réalise deux court-métrages : « Mais toi ma fleur » qui a reçu le prix Meilleur Film sans dialogue au Festival 10G Film de Cine Institute et « Un jour peut-être », nominé Meilleur Film avec dialogue. Il co-écrit et co-réalise « SOS choléra » pour sensibiliser la population haïtienne face à l’épidémie qui fait rage au pays.

Diplômé en 2001, il fait partie de la première promotion de Cine Institute.

Christiane Bourbon à la « Outsider Art Fair » (New York) devant « Gerizon » de Myrlande Constant (Haiti) 2007 et un dessin de Prospère Pierre Louis (Haiti) †

« Bawon Limye », de Richard (2006 – Haiti), † 2011

Avec l’aimable collaboration de M. Reynald Lally www.bourbonlally.com )(

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« Le rebond du ballon »

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Synopsis du film :Nedge doit choisir entre sa vie insouciante d’adolescente et celle de prêtresse vaudou, faite de sacrifices.http://www.cineinstitute.com/productions/[email protected]

En projet : « Ré-incarnation » qui doit paraître fin 2011, son premier long-métrage dont il est aussi le scénariste.

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Loas ou LwasLe panthéon vaudou est fait d’une multitude de « Lwas », qui sont des esprits, des divinités inférieures, pouvant entrer en communication et même collaborer avec les humains.

Karine GabonVit et travaille en Guadeloupe

1999-2000 : DNSEP

(Beaux-Arts de Toulouse)

2005 : - « Pool Art Fair », Manifestation d’art contemporain Manhattan (New york).- Exposition au : « International Creole Fest » (Floride)- Exposition à la fondation AfricAméricA de Port–au–Prince.

2006 : - « Danse des Zémis et des Enfants Sorciers » (Guadeloupe)

2008 : Exposition à la « Galeria del Oriente » Santiago de Cuba

Collection de figurines Bizangos de la société secrète en Haïti(Artiste inconnu). Collection : Afrika Museum (Berg en Dal) 2009http://www.afrikamuseum.nl

« Bosou » de  Guyodo (Haïti) 2009 • www.guyodo.com

« Lwa-Kayak », technique mixte, 2006

« Lwa-Haïti », technique mixte, 2006

« Lwa-Gourami », technique mixte,

2006

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Avec l’aimable collaboration de M. Reynald Lally www.bourbonlally.com

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Karim Louisar & KL Agency

Son amour de la musique, il l’a hérité d’une part, de son père congolais qui lui ramenait des disques de la Motown des États-Unis et d’autre part, de sa mère martiniquaise mélomane.Rencontre avec un faiseurde sons et de musiques…

est à la Défense que Karim Louisar m’a donné rendez-vous. Il est accompagné de son fils Yanis (4 ans) et sa fille Stessy (9 ans),

« parce que la famille c’est impor-tant… D’ailleurs c’est un peu grâce à ma marraine que je suis dans le milieu musical… » Sa marraine lui a offert à l’âge de onze ans sa première gui-tare accoustique. « Qui pouvait savoir à l’époque jusqu’où cela allait me me-ner ! ». Bien bâti, sans une once d’ar-rogance, Karim a l’air sérieux de ces personnes très impliquées dans leur travail. Homme de l’ombre, il passe le plus clair de son temps dans son home studio où il compose, arrange, programme de la musique pour les différents artistes qui le sollicitent. « Cela fait maintenant treize ans que je suis dans le métier. Je suis un autodidacte, j’ai tout appris sur le terrain, à l’oreille ».

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Carat Kifel

Dis l’heure 2 zouk

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laize Pour moi, Victor Wooten est

le maître incontesté de la basse toutes catégories confondues de ces quinze dernières années.

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SONS

Karim Louisar & KL Agency

Ambiance de travail façon KL Agency Karim s’adapte au projet et à l’ar-tiste car on le contacte souvent dans l’urgence. « Il faut une musique tout de suite, qui soit sur mesure au niveau du tempo, de la tonalité et du style ». Le travail se fait au casque pour éviter de déranger les voisins.

Le style Karim LouisarFort de son éclectisme, il a d’abord été influencé par le jazz fusion (Marcus Miller) et latin jazz (Stan Getz, Chick Corea, Joe Sample, Al Jarreau), pour ensuite s’orienter vers les musiques urbaines telles le hip hop, le Rn’B, le dance hall etc. Au début des années 80, Karim ren-contre à Brazzaville Francky Mouélé – bassiste actuellement arrangeur à New York – qui l’initie à la clé de Fa pour déchiffrer des exercices de ligne de basse « Slap it ». « Je m’im-prègne des nouvelles tendances, car

l’objectif n’est pas de faire de la mu-sique pour soi-même mais pour les autres ». Le titre qui le révéla en tant que compositeur sur l’album « Ra-cines » de Bisso Na Bisso étant un zouk, cela lui permis une collabo-ration avec le saxophoniste Nicolas Guéret, Jacob Desvarieux, figure emblématique du groupe « Kassav » Tania St Val des « Zouk Machine » et Michel Alibo des groupes jazz fu-sion « Sixun » et « Sakésho ».

Pas peu fier…L’album « Ô 2 Gammes » (2002) de Tonton Ben, oncle du rappeur Pas-si, est une étape importante dans la carrière de Karim Louisar, car il est compositeur, arrangeur, program-meur et réalisateur sur ce projet. « Le challenge était de mettre en mélo-die le ‘ Mounoukoutouba ’ un dialecte du Congo Brazzaville réputé pour être inchantable. Nous étions précurseurs du genre… ».

Compositeur ou programmeur, faites vos jeux !En tant que programmeur, Karim crée littéralement un orchestre virtuel qu’il fournit à l’artiste pour l’enregistrement définitif en stu-dio. « Je remplace l’orchestre qu’on >>

Martyn’ Carrière

Milca, Johan R.

Leïla Chicot

Passi, L-Vis

Stella Mouna

L’ombre musicale©

Illus

. F. B

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& Jade & Alibi Montana

Phot

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R

Je suis assez polyvalent dans les styles de musique, qu’ils soient langoureux ou

endiablés. J’aime les groupes qui groovent, j’ai fait pas mal

de « bœuf » avec des amis dans des studios de répétition. J’ai aussi accompagné le groupe

« Melgroove » au Hot Brass et le groupe « Gospel Dream »

au Divan du Monde à Paris.

TÉMOIGNAGE

MARINA URSULE J’ai rencontré Karim Louisar, il y a un peu plus de six ans. C’est une personne avec laquelle on a plaisir à travailler car il est très « open » et n’a pas peur d’exploiter de nouvelles idées. C’est un personnage d’une humilité étonnante pour quelqu’un d’aussi talentueux et innovateur que lui. Lorsque l’on découvre son univers et sa richesse artistique, il paraîtinconcevable de sortir un album sans sa collaboration. Une personne qui gagne à être connue au-delà des frontières, un grand artiste.

© A.

Her

man

{Octobre 2011} Boucan 53

Page 54: Boucan 4

>> voix définitives en studio une fois que la ligne de chant sera carrée. Bien sûr, qui dit informatique, dit plantages, virus et bugs… « Je suis parfois obligé de réinstaller tous les programmes. Entre les incompatibi-lités d’ordinateurs programmeur et studio, la rupture de stock de CD Rom et DVD ROM vierges, les graveurs qui ne répondent plus, la programmation devient vite un cauchemar ! ». C’est une perte de temps en studio pour l’artiste donc des séances en plus à payer… Un conseil du profession-nel : ne pas avoir de connexion In-ternet sur l’ordinateur PC qui sert à programmer.

Petits arrangements entre amis…Le style de Karim se démarque aussi par ses arrangements. Il ap-porte une touche hip hop dans le son lorsqu’il travaille sur des mu-siques tropicales (zouk, soukous, coupé décalé etc.). Le kit de batterie et la basse seront donc les mêmes que pour du rap ou du R’n’B : c’est ce qu’on appelle dans le jargon du musicien « le gros son ».D’une manière générale, on ne

faisait venir pour réaliser un morceau de musique et qui pouvait compter plus d’une quinzaine de musiciens ». Le programmeur est l’interface entre l’artiste, les chanteurs, les musi-ciens, et les ingénieurs du son en studio, il est le noyau de la réalisa-tion d’un disque. À l’agence, Ka-rim est plutôt bien équipé : un PC, Cubase 4 pour le midi, Pro Tools LE 6.9 pour l’audio. Il grave avec Néro 7, convertit ses wave en mp3 avec FX Audio Converter, et il a un micro Apex 415 pour faire des voix « témoins ». Ses artistes referont des

à suivre...

Monique Séka Tonton Ben

M’Passi

Mes intérêts sont variés, ils vont de la politique (sensibilité de gauche) à la vie de famille en passant par l’écologie, le sport, l’informatique, le cinéma et les effets spéciaux.

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us. F

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s’improvise pas arrangeur. Il faut avoir joué et écouté beaucoup de styles de musique, connaître les instruments qui donnent des cou-leurs particulières, avoir une bonne oreille musicale, maîtriser l’har-monie, les notes de musique, les gammes, les accords, le solfège, être sûr des musiciens qui viendront jouer. L’expérience permet alors d’anticiper un résultat qui sera au goût du plus grand nombre.

Une polyvalence qui paieGrâce à sa pratique de la basse, Ka-rim Louisar est autonome. « Impli-quer plus de personnes dans les projets, reviendrait trop cher aux productions exécutives qui se chargent de me don-ner mon cachet de programmeur. C’est donc un gain précieux de temps et d’argent. » En instrumentation tra-ditionnelle, il possède : • une 4 cordes pour le slap et tout ce qui est funk ou fusion avec micros EMG double bobinage pour le son (avec électronique active), • une 5 cordes pour le tapping et tout ce qui est slow reggae pour la lourdeur du son,

TÉMOIGNAGE

IZLY Karim Louisar est un grand professionnel. Il m’a tout de suite mise à l’aise alors que nous ne nous connaissions pas. Il sait adapter la musique et les sons à la personnalité de l’artiste. Mon album n’est pas encore sorti,mais la première chanson que nous avons travaillée ensemble y figurera. Je me rappellele jour où il m’a fait écouter ce fameux morceau : j’avais l’impression de voyager car c’étaitexactement ce que j’attendais : un morceau zouk-rnb pour lover sans modération ! Il a cette faculté de pouvoir composer et jouer différents styles de musique. C’est un très bon arrangeur et j’ai apprécié d’être coachée par lui. Ce monsieur drôle et sympathique, tout doucement, est devenu mon frère de cœur…

DR

TÉMOIGNAGE

LEÏLA CHICOT Ma collaboration est très récente avec Karim Louisar. Ce qui me plaît chez lui est qu’il arrive jusqu’à présent à répondre à mes attentes musicales. Nos deux projets qui sortiront sur mon prochain album ont été travaillés méticuleusement en respectant mes idées. J’aime sa façon de composer et je lui souhaite du bon pour la suite.

DR

54 Boucan {Octobre 2011}

Page 55: Boucan 4

1969 : naissance à Paris, d’un père congolais et d’une mère martiniquaise.

1975-1978 : danseur et interprète dans « Porgy & Bess », opéra populaire américain.

1978-1990 : séjours fréquents à Brazzaville. Il y fera des rencontres déterminantes au niveau musical.

1998 : première participation à l’album de Melgroove « Apoca Arrive ».

1999 : premier disque d’or décerné par « V2 Music France » pour sa collaboration à l’album « Racines » de Bisso Na Bisso.

2000 : création du label KL Agency

2001 : adhésion à la SACEM en tant qu’auteur compositeur et arrangeur de musiques de variété via son éditeur « Delabel Éditions » (label racheté depuispar E.M.I Music Publishing France).

1998-à ce jour : diverses participations sur des albums et des compilations (une cinquantaine).

En quelques dates…

à suivre...

© F.

Blaiz

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Karim Louisar est sur B>>Onle complément multimédia de Boucan

http://boucan-on.jimdo.com/

SONS

• une fretless pour le son nuancé en jazz et ballades bossa nova et, • une 6 cordes pour l’étendue des possibilité de chorus. Actuellement, les lignes de basse sont plutôt réalisées avec des sons virtuels, disponibles dans les banques de sons des outils de mu-sique sur ordinateur.

Sur le grillEn ce moment, Karim prépare les prochains albums de : Leïla Chicot, Monique Séka, Marty’n Carrière, Tonton Ben, Rafael Battistuzzi, MC Coco, Little C, Izly, Foxy Dana, Ma-rina Ursule, JFP, Keny Wils… ainsi que les prochaines compilations de Wagram Music France.

www.myspace.com/[email protected]@yahoo.frhttp://karim-lstory.hautetfort.com

{Octobre 2011} Boucan 47PÔLE COMMERCIAL • [email protected]

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Quand rien ne dit et que le néant nous fait les yeux doux…tu sais… je serai un grand d’un amour sans nom…d’un amour fou…j’aime le monde…je veux être tout le temps, en tous vents…j’aime m’étendre m’ouvrir à tous…j’aime…sera-ce ce doux qui me tente, m’attend ?en cela qui joue, qui danse,qui chante, sera-ce toujours ça ? si fier et si fou etalors comment combien pour s’en Gargariser encore un peu…Je l’ai vu cet amour en des yeux…c’est exact il y eut comme un flou que dissipera l’autre se rapprochant… maisc’est y possible qu’il faille créer comme une condition de l’être avec… ;qu’il faille tenir comme un compte sur l’autre qu’il faille se danser autour de son cri…Qu’on crée…oui qu’on crée cet amourQu’enfin il existe…

L’exil t’a écrasé, anéanti… reviens, oublie le mauvais signe, dompte l’absence, reviens doucement, prends cette fleur, rame-née de là-bas, approche-toi, sens-la. Oh ! Comme ils t’ont traité là-bas, malmené, violé, volé, acheté… ton sourire. Pourquoi je leur semble tellement différent, si lointain, peu humain, lorgnant si perdu aux abords de la vie, courant le regard, quémandant l’amour… Ils m’ont poussé, frères, et abandonné, pas une pièce plus de place, ni de force, pas plus de papiers, juste un sentiment à l’étroit dans un corps saccagé, fatigué par les bouleversements, les cassures, les tempêtes, les tromperies, les obscénités, les tremble-ments, le marchandage dans un monde surfait… Mais des fois je reviens, tu me tiens, et c’est bien… Oui je reviens seulement pour te dire que je t’aime toujours…

Christian SabasAmour, et cré

vide

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TOPOLOGIE

Quand rien ne dit et que le néant nous fait les yeux doux…tu sais… je serai un grand d’un amour sans nom…d’un amour fou…j’aime le monde…je veux être tout le temps, en tous vents…j’aime m’étendre m’ouvrir à tous…j’aime…sera-ce ce doux qui me tente, m’attend ?en cela qui joue, qui danse,qui chante, sera-ce toujours ça ? si fier et si fou etalors comment combien pour s’en Gargariser encore un peu…Je l’ai vu cet amour en des yeux…c’est exact il y eut comme un flou que dissipera l’autre se rapprochant… maisc’est y possible qu’il faille créer comme une condition de l’être avec… ;qu’il faille tenir comme un compte sur l’autre qu’il faille se danser autour de son cri…Qu’on crée…oui qu’on crée cet amourQu’enfin il existe…

AmourSur ce qu’on invente et qui se dit. L’amour…habite un vaste champ à préserverUn véhicule… aussi qui tient du vif et nous porte en des terres délicates à sonder, terrains difficiles à baliser…l’émotion serait-ce ce frappé à la porte…du cœur alors

Fier il avança son bébé, l’air content… mais celui-ci avait du mal à donner un regard doux, aimant, avenant… L’homme se débrouillait comme il pouvait… Il était ques-tion de trouver à manger… Ça urgeait… l’enfant n’avait rien demandé…

ce coup qu’il porte au cœur du monstre le rendant doux et si prenable par endroit… ce coup qui parfois l’assomme et le somme sûrement d’être plus…certains disent que l’âme parle et ses mots ne seront que d’amour… que travestiront ces corps d’homme ?… en foliecertains s’en rappellent… à la chair et ses bleus…quand une douce déprime nous caresse, qu’un doux sentiment nous balance…

leurs mauvais coups sur un tempstrop long…on peut dire de l’amour qu’il est fort… ; tantil semble arrêter les temps…À nous… de voir plus loin. L’hommeMéditant sur… le finir. butera sur l’amourqui le véhiculera jusqu’à sa fin. L’amour réchauffe et donneune direction.Ça me semble un vieux sujet banalisé, voire méprisé, mais la seule chose que nous puissions créer de véritablec’est la rencontre… la relation … un jeu avec tout ce qui ne serait pas nous… je.à nous d’inventer chaque jour… que ce rapport à l’autre sur l’aimer perdure… découvrant alors à chaque fois en nous comme un nouveau visage…une nouvelle figure émerge… un regard sévit… un choix se dessine…La quête d’un autre si naturelle qu’elle soit, porte si haut les couleurs d’un amour…Pouvoir taquiner l’autre sans parler de soi…D’en ramener un peu de cet autre vers soi… tiens peut-être la création majeure du fils de l’homme… créer alors les conditions d’un amour voilà le gros du travail à mettre en joue…Et bien plus tard…Peindre pleurer, salir… musiquer, crier, dégueuler… chuter, danser, théâtrer Toujours une tentative d’échanger… et aussi d’en ramener à soi… comme séduire se dit… >>

D’un être si proche qui tint en ses mains comme une clé… Il a suffi d’un seul… coup de vent, au cœur du temps… pris dans les épaisses serres du désir… Il ne put esquisser le moindre repen-tir… On fut si nombreux à le voir partir… Il n’en sut rien des caresses, du toucher, d’un bai-ser. Ses yeux affolés parlaient sans cesse… au noir… C’est de là qu’on achoppe sur son récit… Aux amours… d’en fredonner…

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Christian SabasLe vif habita l’homme.

Quand il eut peint et qu’il entama un nouveau dessein,

la femme… le prit à part

Ma moumoune chérie…… et plus d’unS’y égara en ce dedans… on songea des fois à lui jeter un bonjour…on eut peur qu’elle s’y accroche… un vrai meurtre s’y adonnait…en ce non lieu elle s’y noya…

Peindre, c’est enjoliver le rapport, préparer l’accueil de l’autre… se débarrasser de l’encombrant… oui c’est faire du vide que l’autre, l’arrivant, s’y maintienne et remplisse quelque peu cette place déjà trop vacante… l’expression dite artistique crée les conditions de la venue d’un autre… autre homme, voire de l’être… pas d’un surhomme… l’amour rend faible… eh oui c’est comme ça… tu le tiens il s’échappe.

s’exposer… oui le sexe posé voire déposé sur la toile… dévoilera les lumières et ombres de notre homme, de notre faiseur d’œuvres, de notre amoureux… Les couleurs auront beaucoup dénoncé les corps d’un amour… et le séducteur de paraître bien pâle… mais dans l’ensemble le vide s’éloigne et sur un temps notre homme avance tout sourire… l’amour en creux du corps… il n’y a pas mieux qu’un dit art dans son expressivité même la moins alambiquée pour redonner du tonus et éloigner l’encombrant et ses vides et ses nœuds…

L’entame les corps d’amour… c’est y là que les cœurs se mettent en branle et que, l’homme se voudrait créant et ça serait tout bénèf…

Celui qui semble perdu, c’est que l’amour lui tourne autour… et comment le tiendra-t-il ?… quels moyens mettre en œuvre ?… l’art,… etc.faudra l’aider à se trouver, se retrouver s’exprimer… Il trouvera laréponse en franchissant, traversant…l’instant… se risquant dans les affaires du dehors… pressant ses sens de lui refiler un bébé doux et bien parfumé… L’entrée en amour, en création… donc… le fait de toucherl’amour nous permet d’éclore, de renaître… cela rend fécond.

ça peut stresser, ça file trop vite hélas…aussi… mais ça revient qu’on l’attendeNous l’homme, sommes le changement même.

Il faut saisir l’amour en passant.Quels moyens te donnes-tupour t’en saisir ? C’est un grandcombat… Qu’est-ce que l’autreva venir chercher en toi etcomment tu t’es préparé… pourquoi soi-disant avoir besoin de lui quand tu sembles si bien aussi, d’effroi… seul… on n’aime plus trop être seul ça fait incapable… incapable ; as-tu eu peur ? et ça fut comment cette peur… certains disent : il est parti… ah elle est partie… ; ah bon… c’est y pas beau tout ça… le gouffre en est plein de ceux qui sont restés… le néant travaille sur son aspirateur… infatigablement…

L’on ne saurait se permettre de le laisser filer… ; quand tu sentiras la brise et que les vents t’effleureront… ; va, laisse-toi emporter… oui il t’attend… ; lui aujourd’hui il n’est plus trop grand et beau… mais sache le reconnaître… ; il arrivera lentement et l’écran de fumée qui d’habitude le précède aura disparu… ; alors regarde-le , tiens sa main… ; sens-le fort…regarde intensément ses petits doigts de travailleur… ; fixe-le bien dans les yeux… il n’y a pas d’or, ni d’argent… mais promesse oui d’aller un peu plus… ; en ces contrées où seul on ne peut s’aventurer…

Chute de feuilles… tissu soyeux… saute aux yeux… bordé de dentelles… blanc comme le jour. A été là, et maintenant… lentement et toujours sera on sut qu’il s’enquit d’une clé… quand il prit l’étoffe, en fit un nœud,… on ne put lui réchauffer ce cœur déjà si froid… il ai-mait tant jouer, il eut tant donné… on semble si loin… Amour… bref

>> Amour

58 Boucan {Octobre 2011}

Page 59: Boucan 4

TOPOLOGIE

« Le vif habita l’homme.Quand il eut peint et qu’il

entama un nouveau dessein, la femme… le prit à part

»

Le vide…snobe l’amour.Rend l’homme maladroitQui le lui rend bien d’ailleurs et en profite pour lui toucher deux mots dès qu’il l’aperçoit…Existe… vide, tiens-moi dehors et fixe le temps…L’amour… ça enserre….mais ce dernier ne dira pas son dernier mot.Lorsque tu saisis la vie en ce qu’elle est, sur ce que l’homme peut proposer…tu découvres aux contourscomme un trou…, sur la fin qu’un mauvais mélange de couleurs suffirait à dénoncer… cette peine que l’homme éprouve à ce moment-là… un vieux tableau exprimant le trop peu qu’il endure etcette sensation brutale que cette barbouille en sait plus, en vaut plus, tient plus… ou sinon adhère plus…quelques petits coups de pinceaux…nous fûmes si peu de chose, et j’avoue que je suis encore plus brutal, si je pensequ’on nait rien, rien, rien… et qu’en toutes choses et qu’à tous instants qu’on doive se l’avouer…

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… sur les épaules du silence… en marge de sensations denses… le vide propose sa danse… le corps balance… se raccroche… personne ne l’a vu venir… quand d’ici de ce que l’on entend de ce corps en pleine reconversion… Il y eut… une lente chute…

{Octobre 2011} Boucan 59

Page 60: Boucan 4

Christian Sabas

Et la création? Expression…du matériel de peinture,je dirai… je gaspille car je ne sais pas comment et ce que je serai en ce dit « peindre »… lancé à travers les configurations du sensible… bien sûr le mot mort et la môme art nous la content bien….Dé-Peindre… serait-ce la bonne adresse pour se confronter à ce monde-là ?… de l’expression en tous genres… à tout va…et aussi pour le mieux…se confronter au corps décomposé, le dépeçant, extirpant les entrailles, désembouchant les tuyaux… que subsistent une légère allée, étroite bien sûr… d’où les grandes coulées rouges abreuveront les bestiasses avoisinantes séjournant à moindre frais en nos chairs et boyaux… en nos artères et colons… tout ça encore assez proche de la cuisine… si, c’est de la cuisine qu’on y mixera, mélangera les divers pigments-ingrédients qui se déploieront du ventre de la bête oui car il faut que ça sorte de quelque part… d’aucuns croient que c’est de la tête que toute cette saleté se repaît… non, non malheureusement c’est d’un immense informe, un grand dégueuli, un énorme malentendu… et faut-il en plus avoir broyé du noir pendant longtemps pour chercher et surtout arriver à sortir son petit paquet… l’œuvre… d’art et d’or…un gros truc… tout un pataquès pour ça… tout un arsenal… des écrits, des cours, des écoles, des présentations et des escrocs… toute la bande et bien

sûr le faiseur souvent un plagiaire… enfin… il est question de quoi ?… d’en malmener sa fin et de parader sur les bords de celle-ci… la porter encore aux limites d’un amour. quel corps qu’on traite ainsi et quelles traces qui en demeureront ?… quelles compréhensions sinon… d’en être…Peindre c’est faire tenir le pinceau… en une maladresse si certaine… que notre chair à penser, affolée et souffreteuse… se sente adhérer à la toile, lui entaillant sa blancheur Faudra que la chose, le sentiment, qui devrait s’y développer… la scène qui devrait s’y dérouler en sa façon la plus simple… ne put jamais trouver à se dire de manière convenue… Oui peindre c’est livrer bataille… c’est jouer avec soi, se dé-faire, se dé-mesurer, s’allonger, se reposer, crier qu’on finit là, bientôt, dans la crasse, dans la misère, comme un chien, comme une poule… un corps beau… en tons beaux à musées, galeries…Peindre… c’est se délivrer… se libérer sur un temps de la pression d’une chose à-venir qu’on entend mort… renaître, reparle et mousse les sens… crache à la figure ton plus beau-bleu tableau… oui ouvre la gueule et beugle j’y suis… mais où… sur le toujours… et jusqu’à la fin…

Les enfants jouent l’adulte peint… ou faitil sait plus jouer…En ce nulle part… où ma part de nul va se montrerQuand j’acte à peindre…

chercherais-je, accèderais-je encore à l’enfoui sans fond de l’humain, dans les corps en feu du je…Pleure, peins, salis, caresse,meurs et renais…Dans mes douteuses existences.En petites expériences… J’ai eu joué avec des couleurs…Je fus dans ce pipi cacaIl y eut un projet,

Christian Sabas, infirmierpsychiatrique diplômé,peintre et musicien vit en métropole depuis1973. Il garde un lienavec sa ville nataleen Guadeloupe où il créele Musée d’Art Modernede Ferry Lacok en décembre 2010.Depuis 1975, il travailleà l’hôpital Maison Blanche

où il fonde spontanément– en 1983 – l’Atelier du Non Faire qu’il qualified’expérience collective…Il base l’acte de soinautour de l’individu,de l’humain et dela relation à l’autre.Par ailleurs, il développeau fil des années sontravail créatif autourde l’acte plutôt que

de l’œuvre. Il partagesa vie entre le travailde création avec lespatients et son activitéartistique. Il vit et peintdans son atelier àMontreuil et poursuitson action après2005 en développantla Fondation Non [email protected]/

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Christian Sabas Fondateur de l’Atelier du Non Faire

Il y en aurait pour tous… ils s’aventurèrent fié-vreux en cette nuit… Il aurait dû être là, à cette place… comme une lumière les aveugla… un signe leur était donné… ils partiraient donc dans les contrées où l’homme apprend comment ne pas malmener son dit semblable… certains hésitèrent… ils avaient toujours aimé ce goût teinté de sang que dégageait la victime. Ils se confiaient qu’il y en aurait toujours…

60 Boucan {Octobre 2011}

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TOPOLOGIE

C ’ e s t

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s’agit…

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Donc et déjà… dans une logique de marché.Agir sans thème, sans fard, jusqu’àDécouvrir dans l’humaine profondeur, un être proche.La peinture allège, mais je n’en sais trop prétendre… autrequ’elle m’est nécessaire. Plus je jette et m’allonge sur la toile, plusje suis en accord avec moi-même. DéfouloirLorsque tu as repéré qu’en tout temps, les couleurs, peuvent te permettrede mieux sentir, trouver l’autre… donc te retrouver, cela tedonnerait un peu d’allantpas peindre, mais jouer, mettre le corps en axe… au top… soulever la peau et médire sur notre bonne vieille viande… tu peux le faire si t’es passionné et donc… tu voudrais savoir de quelles matières et jus on tient ?… du rouge, des bleus, du blanc et des cordes… quelques arêtes et beaucoup de nœuds…un gros truc…

Temps.Il attend un événement…ça sera l’exposition comme une tentatived’abandonner, de poser son sexe un instant et de s’entendre mourir sous les regards de l’autre… une position pour aller surle mur mort… Je gratte le tableau, pour endégager toute la pourriture.Devant la toile, je suis en représenté, jeme présente à moi-même et je joue.

Ensuite, j’affronte la vindicte populaire en représentation. Mais la finalité de la peintureest-elle vraiment l’exposition ? Non, car en réalité ce qui prévaut, c’est l’expression.Lorsque je peins, j’ai l’impression de me repositionner, et dans le cas de mon origineantillaise, je prends une nouvelle assise et une vraie peau.L’écriture devient un prolongement de la peintureEt est ainsi porteuse. La peinturepermet d’aller au fond de l’homme où ça qui va se passer traîne ou trame…L’écriture, quand à elle, socialise beaucoupalors que paradoxalement, mon rêve serait de me perdre, le lecteur, le regardeur aussi…Mon projet n’est pas de me faire comprendre. Sije m’exprime, c’est pour tenter d’être, de me trouver vivant, de m’originer… de m’authentifier, de me trouver naissant… quête du plus profond… en soif de devenir…j’écris des farfeluités, dansmon univers de tours menteursbien. J’ai unemanière d’écrire, de crier mon créer…commentpuis-je le démontrer… un petit peu « mort »,un petit peu « vie », un petit peu « poser la question à l’homme de son devenir »…L’être devra nécessairement accoucher. Il fautqu’il donne une valeur à son « je » dans le monde. Comment dit-il qu’il fait partie de ce monde ? en commettant quelquestableaux, quelques peintures, quelquesgrandes actions comme par exempletomber amoureux– c’est unegrande action… voire épouser la vie

Ça ne sera pas un ballet bien rodé…quand l’autre s’en revient des voyages où l’on revient blessé. et dans l’à-tout jamais… un désir s’est tu… qu’un corps ensanglanté dévoile… je revois ce voyageur qui passe la commande… aux autres… y-a-t-il un monde meilleur quelque part ?… était-ce bien là-bas qu’ils traitent si mal l’homme ?… quelqu’un lui prend la main et y glissera ce bout de papier si cher…

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La peinture est devenue un réflexe naturel, comme celui

de boire de l’eau.

{Octobre 2011} Boucan 61

Page 62: Boucan 4

Né en Martinique, Jack Exily vit et travaille à Paris. www.soulnetworks.org • [email protected]

En douze planches dessinées, Jack Exily nous propose un hommage au peintre martiniquais Henri Guédon.

COMICSTRIP

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Exily