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  • 8/18/2019 Becam Co 2015zaaz

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    MAINE-ET-LOIRE

    Dimanche 1er mars 2015

    AAngers, i l est aujourd’huipresque aussi connu que le pre-mier footballeur « homme-sand-

      » de l’Histoire. Peut-être plus,me. Lui s’en amuse, mais ne dé-erait pas rencontrer le génial mi-de terrain de Manchester Unitedout), du Real Madrid et du Parist-Germain pour une poignée de

    n marketing et drôle entre deuxam. L’ancienne Spice Girl dégus-

    un Choc’O Roi dans la boutiqueson Bécam du boulevard Foch,

    vrai que ça ne manquerait pas deent, ni de retentissement. Pas sûr,efois, que le désormais célèbreau angevin au chocolat trouveraite au palais de la très sophistiquée

    oria Beckham.nom est Bécam, Nicolas Bécam.

    omme son illustre homonyme -et un h en moins -, l’homme est

    enu une marque, un concept, un. Sa marque. Sa marque commeage de sérieux, de qualité et d’au-ticité, à l’image de ses six bou-

    es bleu ardoise. Une marque deque qu’il a su imposer en moins

    emps qu’il n’en faut pour farinerbaguette ou rouler un croissant.

    ne va plus à la boulangerie ache-on pain, on va chez Bécam. Ona plus chez le pâtissier acheter unir au chocolat, on va chez Bécam.

    ne va plus grignoter un sandwicheure du déjeuner, on va chez Bé- On se presse chez Bécam. On fait

    ueue chez Bécam. On est chez lui,ément dans sa maison. Bien vu, lep de l’enseigne Maison Bécam !

    serveuses ont le sourire jusqu’auxles et le tablier toujours nickel.

    me à faire et refaire sans cesse lesnes. Même à épousseter cette fa-

    qui tombe et retombe à l’infini.boulangers pétrissent en directles yeux des clients. Ses équipes

    t pas le droit à l’erreur. Leur patrone. Il a les yeux partout et le souciétail. Aussi souriant et plaisantinrivé - il aime bien chanter - qu’in-

    sigeant avec ses employés.suis un autre homme quand je

    sse la porte d’une de mes boutiques,et-il volontiers.  Je suis un insatis-Il y a toujours plein de choses qui

    me conviennent pas. J’aime maîtri-e pouvoir de l’exigence. Je donne

    ucoup de moyens à mon entrepriseme donne donc le droit de ne pascontent.   » Il est dur mais c’est un

    dur. Il a la texture du macaronr en dehors, tendre en dedansst une «   texture  » qu’il se donne.

    Nicolas Bécam est vrai gentil. Presquetrop parfois. Il aime tellement les gens,il a tellement envie de leur faire plai-sir, qu’il ne sait pas toujours dire non.Et ça peut jouer des tours, parfois,quand on est chef d’entreprise. Alorsdepuis plus d’an, le patron boulan-ger au visage de « gamin » chercheà s’endurcir auprès d’un coach spor-tif, spécialiste de full-contact et deself-défense. De musculation, aussi.«   L’idée n’est évidemment pas de gérer les problèmes avec les poings, mais de

     prendre con fiance en soi pour pouvoir imposer des idées. Aujourd’hui, Nico-las est beaucoup plus sûr de lui   », té-moigne Sébastien Château, championd’Europe vétéran de full-contact.L’homme au tablier bleu profond estfier de son parcours. Comme de sonpassé et de ses racines. «   Je suis nédans le pétrin. J’ai passé toute ma jeu-nesse dans le fournil   », s’amuse-t-il ense revoyant dans les pas de son papaà la boulangerie familiale du Pertre(Ille-et-Vilaine) puis de La Suze-sur-Sarthe. Les parents Bécam avaientpourtant tout fait pour dissuader lefiston de suivre leur voie. Non que le

    métier de boulanger-pâtissier ne soitpas respectable. Bien au contraire.Irène et Louis Bécam n’avaient toutsimplement pas envie que leur  fi ls re-produise le même schéma très ferméqu’eux : lever tôt, boulot, dodo, levertôt, boulot, dodo, lever tôt, boulot,dodo … Alors « Nico » n’a pas repro-duit le même schéma, il l’a multipliépar six ! Même si ce n’était pas du toutl’objectif de départ. «   Je voulais justeouvrir une boulangerie et faire bienmon métier   », assure-t-il. Aujourd’hui,

    leur fils est partout. Omniprésent, avecquatre boutiques sur Angers, une aucentre commercial l’Atoll à Beaucouzéet une à Saint-Barthélemy, sa dernièreacquisition. «   J’ai racheté la dernièreboulangerie que mes parents ont tenue.C’estun clin d’œilcommeun hommageà mes parents. C’est aujourd’hui la si-

     xième Maison Bécam  », sourit l’artisanboulanger.

    «  Oui, je suis un artisan. Je n’aime pasquand j’entends dire ici ou là que je ne

     suis plus un artisan. Et ça arrive. Disons,que je suis un grand artisan mais que

     je ne suis pas et que je ne serai jamaisun industriel. On fabrique 98 % de nos

     produits », assure Nicolas Bécam.A 36 ans, il dirige désormais six bou-tiques d’où sortent 3 600 baguettespar jour. Et s’il ne met plus la main àla pâte, il joue souvent les serveurs enmagasin après avoir longtemps fait

    le crieur le mercredi sur son stand dumarché Lafayette. Il adorait ça, maisn’a plus vraiment le temps. Il gèreaussi un laboratoire de fabricationde 350 m2 qu’il a ouvert au Marchéd’intérêt national d’Angers en 2012 etemploie 88 salariés, dont 45 sont enapprentissage, son dada. C’est  finale-ment un petit empire de la boulange-rie-pâtisserie que Nicolas Bécam a bâtien seulement dix ans. Un petit empireaux airs de saga à l’Angevine qui estné au 21 de la rue Saint-Julien, à An-

    gers. Qui est né sur un coup de dés.Le 10 janvier 2005, précisément, lorsd’une vente aux enchères d’une bou-langerie qui était fermée le dimancheet qui nécessitait beaucoup de tra-

     vaux de rénovation. Nicolas Bécamn’avait alors « pas une tune en poche  »,comme il aime à le dire, mais une im-mense envie de prouver, au sortir d’unparcours scolaire un peu particulier.Le Mayennais a d’abord arraché unbac G au lycée du Sacré-Cœur à An-gers, avant de bifurquer vers l’appren-tissage où il décrocha haut la maindeux brevets de maîtrise en boulange-rie et en pâtisserie. Yves Collet, qui futson professeur d’Histoire-géographieen seconde, se souvient parfaitementdu petit Bécam. Pas pour ses notes.«  J’étais plutôt feignant et pas passion-né par l’école. Mon objectif alors, c’était 10, la moyenne, pas plus   », rigole leBécam d’aujourd’hui. « C’était un élèveextrêmement actif, très entreprenant quand il fallait organiser quelque choseet d’une grande sensibilité. Je le revoistrès marqué par un voyage que nousavions fait en Afrique, dans le petit vil-lage de Kabla Bougou près de Bama-

    ko », raconte l’enseignant.La saga Bécam c’est aussi la saga d’uncouple. Nicolas le dit lui-même d’ail-leurs volontiers. Il ne serait rien sanssa femme. Titulaire d’un BTS en vinset spiritueux, Cécile devait l’épaulertrois mois à l’ouverture de la premièreboulangerie rue Saint-Julien baptiséele Jardin des saveurs. Un drôle denom pour une boulangerie ? Dix ansplus tard, elle est plus que jamais àses côtés dans l’aventure Maison Bé-cam. Elle est sa tour, le côté carré de

    l’entreprise et lui le fou qui a besoind’être canalisé. «   Mais il fallait être un

     peu fou pour prendre les risques qu’ona pris  », assume le chef d’entreprise.«   Il est fougueux et il a une idée à la

     seconde mais elle n’est pas toujours ré-alisable sur le champ. C’est quelqu’unqui écoute beaucoup, qui connaît seslimites et qui sait bien s’entourer  », ex-plique l’œnologue angevin Jean-Mi-chel Monnier. Les deux hommes sonten affaire autour du Choc’O’Roi et du

     vin qui va avec. Le fameux Choc’O’Roiet sa boîte en peuplier (français) ! Lebébé qu’il a imaginé dans son labora-toire après être tombé amoureux dugâteau basque durant ses vacances.Son bébé désormais présent aussibien sur le Salon de l’agriculture à Pa-ris qu’au cocktail sucré des Victoiresde la Musique ! Avant de franchir lesfrontières ?

    Une première boutiqueaux enchèresUn coach sportif 

    pour prendre confiance

     Angers, vendredi 27 février. Nicolas Bécam

    est aujourd’hui à la tête d’un petit empirede la boulangerie-pâtisserie.

    Photo CO - Josselin CLAIR

    nçois [email protected]

    Véritable

    self-made-man,

    Nicolas Bécam

    est aujourd’hui

    à la tête de six

    boulangeries

    sur Angers

    et sa périphérie.

    Boulimique

    de travail

    et chantre

    de l’apprentissage,

    l’Angevin

    revendique

    surtout son statut

    d’artisan.

    Boulanger bâtisseur

    12 octobre 1978 : naissance à LavalMarié à Cécile, trois enfants; Elise,

    Pauline, Maxence.10 janvier 2005 : ouverturede sa première boulangerie,rue Saint-Julien à Angers.Avril 2012 : ouverture de saquatrième boulangerie, sa premièresous l’enseigne Maison Becam à l’Attol.Décembre 2012 : lauréat du Grandprix Stars et Métiers.2014 : rénovation de ses troispremières boulangeries et ouverturedu sixième Maison Bécamà Saint-Barthélemy d’Anjou.

    BIO EXPRESS

    Nicolas Bécam

    E GRANDORTRAITCourrier de l’Ouest

    opose un grand

    rtrait un dimanche

    r mois.

    point commun

    semble les hommes

    es femmes qui seccèdent : chacun

    a manière participe

    rayonnement

    département.