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92-98, boulevard Victor Hugo - 92115 Clichy Cedex - France Tel: +33 1 41 27 95 95 - Fax: +33 1 47 37 96 20 E-mail: [email protected] - website: www.sofreco.com ASSISTANCE TECHNIQUE AU MINISTERE DE LA PLANIFICATION, DU DEVELOPPEMENT ET DE LA RECONSTRUCTION NATIONALE EN MODELISATION MACROECONOMIQUE AU BURUNDI BURUNDI Edouard Nsimba Macroéconomiste / Modélisateur Février 2008 E 1113 RAPPORT FINAL VOLUME 2 : STRATEGIE POUR LA PRODUCTION REGULIERE DE « L’ ECONOMIE BURUNDAISE » ET LES NOTES DE CONJONCTURE

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92-98, boulevard Victor Hugo - 92115 Clichy Cedex - France

Tel: +33 1 41 27 95 95 - Fax: +33 1 47 37 96 20 E-mail: [email protected] - website: www.sofreco.com

ASSISTANCE TECHNIQUE AU MINISTERE DE LA PLANIFICATION, DU DEVELOPPEMENT ET DE LA

RECONSTRUCTION NATIONALE EN MODELISATION MACROECONOMIQUE AU BURUNDI

BURUNDI

Edouard Nsimba Macroéconomiste / Modélisateur

Février 2008E 1113

RAPPORT FINAL VOLUME 2 : STRATEGIE POUR LA PRODUCTION REGULIERE DE

« L’ ECONOMIE BURUNDAISE » ET LES NOTES DE CONJONCTURE

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Rapport final - Volume 2 : Stratégie pour la production régulière de « l’économie burundaise » et des notes de conjoncture

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TABLE DES MATIERES

1 CONTEXTE .........................................................................................................4

2 PRODUCTION DU RAPPORT DE L’ECONOMIE BURUNDAISE .....................5

2.1 Synthèse des faits marquants de l’économie burundaise ........................................ 5

2.2 Environnement économique international ............................................................... 8

2.3 Secteur réel .................................................................................................................. 9

2.4 Finances publiques.................................................................................................... 10

2.5 Balance des paiements .............................................................................................. 12

2.6 Monnaie et crédit ...................................................................................................... 13

2.7 Prospective................................................................................................................. 14

3 PRODUCTION DES NOTES DE CONJONCTURE ..........................................18

3.1 Calendrier de publication et document de référence............................................. 18

3.2 Environnement économique international ............................................................. 19

3.3 Secteur réel ................................................................................................................ 22

3.4 Inflation...................................................................................................................... 22

3.5 Finances publiques.................................................................................................... 23

3.6 Situation monétaire................................................................................................... 23

3.7 Evolution des échanges extérieurs ........................................................................... 24

3.8 Perspectives à court terme ....................................................................................... 24

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LISTE DES ABBREVIATIONS APD : Aide Publique au Développement BM : Banque Mondiale BRB : Banque de la République du Burundi CAE : Communauté de l’Afrique de l’Est CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté FMI : Fonds Monétaire International INPLABURA : Modèle d’information et de planification du Burundi

rénové et aménagé ISTEEBU : Institut des Statistiques et des Etudes Economiques du

Burundi MPDRN : Ministère de la Planification du Développement et de la

Reconstruction Nationale OCDE : Organisation de Coopération et de Développement

Economiques OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole PAGE : Projet d’Appui à la Gestion Economique PIB : Produit Intérieur Brut PIP : Programme des Investissements Publics SOFRECO : Société Française de Réalisation, d’Etudes et de

conseil TOFE : Tableau des Opérations Financières de l’Etat UE : Union Européenne

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1 CONTEXTE Un contrat a été signé entre le Projet d’Appui à la gestion Economique (PAGE) du Burundi et la Société Française de Réalisation, d’Etudes et de Conseil (SOFRECO) pour la mise à disposition d’une Assistance Technique de 6,3 hommes/mois auprès du Ministère de la Planification du Développement et de la Reconstruction Nationale (MPDRN) intitulée « Assistance Technique au Ministère de la Planification du Développement et de la Reconstruction Nationale en Modélisation Macroéconomique au Burundi ». L’Assistance Technique a été organisée en trois phases : • Pendant la première phase en février 2007, l’état des lieux du modèle

existant a été effectué et le rapport diagnostic intitulé « Assistance Technique au Ministère de la Planification du Développement et de la Reconstruction Nationale en Modélisation Macroéconomique au Burundi » a été soumis au PAGE et au MPDRN et approuvé ;

• Pendant la deuxième phase de la mission (avril 2007 à juin 2007) une

analyse approfondie du modèle a été effectuée ainsi qu’un renforcement des capacités des cadres de service de planification macroéconomique et d’autres institutions et organisations sur la conception (spécification) du modèle INPLABURA. Deux rapports ont été soumis au PAGE en juillet 2007:

- « Rapport sur la formation des cadres à l’utilisation du modèle proposé : Modèle d’information et de planification du Burundi rénové et aménagé (INPLABURA) » ; - « Rapport sur le modèle de planification macroéconomique du Burundi rénové et aménagé (INPLABURA) : Spécification et Concepts » ;

• La troisième et dernière phase du projet a eu lieu du 16 septembre 2007

au 16 décembre 2007. Le rapport final restitue les nombreux ateliers de formation auxquels 21 cadres de l’équipe de contre-partie ont été formés et les activités et produits du projet. Ce rapport est surtout un Manuel d’Utilisateur détaillé du modèle INPLABURA au Burundi. Le rapport final a été soumis au PAGE en mars 2008 :

- « Rapport final, volume 1 : Rapport sur le renforcement des capacités sur les régressions, tests, simulations et projections du modèle INPLABURA sous le logiciel Eviews, y compris le cadre institutionnel – Manuel d’Utilisateur » ; - « Rapport final, volume 2 : Rapport sur la production régulière de l’ « Economie burundaise » et des notes de conjoncture ».

Le Volume 2 du Rapport final concernant les activités de l’expert en appui à la restructuration et à la production de l‘ «Economie burundaise » et des notes de conjoncture est l’objet du présent rapport. La stratégie proposée par l’expert, en collaboration avec les cadres du service de la planification macroéconomique pour la production régulière d’un rapport annuel sur l’évolution de l’économie nationale intitulé « Economie burundaise » et les notes de conjoncture et prospective est détaillée ci-dessous.

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2 PRODUCTION DU RAPPORT DE L’ECONOMIE BURUNDAISE En prenant comme base de référence le rapport « Economie burundaise 2005 », publié en Décembre 2006 par le Ministère de la Planification du Développement et de la Reconstruction Nationale (MPDRN), Département de la Planification Centrale, Service de la Planification Macroéconomique, on peut relever que ce document tel qu’il est produit aujourd’hui remplit sa mission dans l’ensemble. Toutefois, il ya quelques insuffisances, qui méritent d’être éliminées, pour rendre le rapport sur l’Economie burundaise, plus performant. Dans le rapport tel qu’il est publié, il y a un déséquilibre manifeste dans le traitement et analyse des informations, notamment, entre la section « Environnement économique international » et le reste des chapitres et sections qui comportent le document. Le rapport n’établit pas des liens explicites entre les différentes sections du document. Enfin, le document est rétrospectif simplement car la partie « prospective » manque cruellement dans le document.

2.1 Synthèse des faits marquants de l’économie burundaise Cette section est la plus importante à plusieurs titres. Dans toutes les productions des rapports, études et articles scientifiques, la section synthèse doit exister. Il s’agit d’une section souvent estampillée comme « Résumé Exécutif ». La section « résume » fait un condensé de l’essentiel du rapport. Elle met en exergue les différentes politiques macroéconomies poursuivies pendant la période étudiée et évalue leurs impacts sur les agrégats macroéconomiques. La section doit aussi contenir un message clair en forme de recommandations. Or, la synthèse des faits marquants de l’économie burundaise –qui est en fait- le résumé exécutif du rapport sur l’économie burundaise, présente trois limitations. D’abord, la section n’est pas compacte. On y trouve une synthèse de l’environnement économique international et une tentative d’évaluation de ses effets négatifs sur l’économie burundaise. Mais, l’analyse est limitée à l’augmentation du prix de pétrole. Aucun mécanisme de transmission n’est établi, entre l’évolution de l’environnement économique international et l’économie burundaise.

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La section présente les agrégats démo-macroéconomiques (population, secteur réel, finances publiques et dette publique, monnaie, inflation) d’une manière parcellaire et isolée, sans lien apparent entre eux. Enfin, le rapport n’indique pas la « date limite » et la date où le rapport est envoyé à l’impression. Quand on rédige un rapport, il faut toujours prendre soin d’indiquer le « point limite », c’est-à-dire, la longueur de la période que couvre l’étude. Par exemple le rapport sur « l’Economie burundaise 2005 » a été publié en Décembre 2006. Les auteurs n’indiquent pas la période de l’information disponible. Par exemple, les auteurs pouvaient explicitement indiqué : « les analyses contenues dans ce rapport couvre la période de janvier à décembre 2005 où les informations étaient disponibles ». Ensuite, indiquer quand (jour, mois, année) le rapport a été envoyé à l’impression. Les auteurs ne livrent pas ces deux informations capitales qui laissent le lecteur perplexe et dubitatif. Que s’est-il passé entre décembre 2005 et décembre 2006 ? De plus, le rapport n’a pas un chapitre ou une section sur l’analyse prospective basée sur les projections. Certes, les auteurs du rapport envisageaient « un ralentissement de la croissance économique mondiale en 2006 et un léger redressement en 2007 ». Mais, les auteurs n’ont pas pris les précautions d’usage qu’accompagnent les prévisions : les hypothèses de risque à la baisse (la croissance de l’économie mondiale, au lieu de se redresser en 2007 comme prédite, se détériore un peu plus) et le risque à la hausse (accélération du taux de croissance de l’économie mondiale en place et lieu d’un modeste redressement). Ces deux hypothèses (risque à la baisse et risque à la hausse) doivent toujours accompagner les prévisions. Une restructuration profonde de la section « synthèse des faits marquants de l’économie burundaise » est recommandé comme suit : • La section doit résumer l’ensemble de l’analyse du rapport. Pour ce faire,

chaque équipe responsable d’un chapitre (secteur réel, finances publiques, balance des paiements, etc) doit rédiger une petite introduction de son chapitre en insistant sur les retombées de l’environnement économique international et des politiques macroéconomiques du pays et établir clairement le lien entre les effets positifs/négatifs sur le chapitre concerné.

• Deux ou trois cadres devraient être investis de la responsabilité de rédiger la section de synthèse des faits marquants de l’économie burundaise. Au lieu de se limiter à « aligner » et à « ordonner » les principaux agrégats, les cadres responsables de la section, se basant sur la contribution (un ou deux paragraphes d’introduction) des auteurs des différents chapitres, peuvent analyser les effets d’entraînement et établir la toile de connexion entre les différents chapitres et les agrégats macroéconomiques. Par exemple, si le pays bénéficie d’un afflux de l’aide publique au développement (APD).

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Ceci peut éviter la détérioration du solde budgétaire global. Et si ces ressources sont orientées vers des investissements productifs, le secteur réel en bénéficiera en termes de croissance économique. Un déficit financé par l’afflux des capitaux extérieurs, réduira le recours à l’emprunt intérieur (situation monétaire), qui par ricochet éloigne le risque des tensions inflationnistes. En même temps, un afflux des capitaux, en l’absence de stérilisation, peut conduire à l’appréciation de taux de change, qui –si on ne fait attention- peut miner la compétitivité des exportations (balance des paiements).

• Les cadres responsables de la section doivent analyser l’évolution de l’environnement économique international en s’appuyant sur la contribution des auteurs des différents chapitres. Mais aussi en s’appuyant sur les informations fiables et crédibles, qui surtout touchent l’économie burundaise, notamment l’évolution du prix du pétrole, des taux d’intérêt mondiaux, des taux de change (dollar, euro, yen) et l’évolution des prix des produits de base (café, coton, thé, cuivre, bauxite, étain, or, etc).

• Avec les contributions en leur possession, les cadres responsables de la section « synthèse des faits marquants de l’économie burundaise » devraient se réunir avec tous les auteurs ou rédacteurs des chapitres, avant de rédiger la section de synthèse. L’objectif de la réunion est multiple. D’abord, l’échange permettra à tous les rédacteurs d’avoir une vue d’ensemble du contenu du rapport. Ensuite, tous les rédacteurs du rapport peuvent échanger et ensemble déterminer le message essentiel du rapport. Enfin, ils peuvent décider du format et contenu des tableaux statistiques, qui aideront les rédacteurs de la section de synthèse, de rédiger la synthèse.

Cependant, il faut éviter deux pièges : • Le piège de la duplication et répétition. La section « synthèse des faits

marquants de l’économie burundaise » doit résumer le rapport en évitant que le texte ou une partie du texte se retrouve dans le corps du rapport, c’est-à-dire les chapitres du rapport. Les rédacteurs devraient faire un choix. Soit, ils reprennent les différentes contributions et dans ce cas, ces contributions ne doivent pas réapparaître dans les différents chapitres. Soit, ils s’inspirent de ces contributions en prenant les idées essentielles pour rédiger la synthèse et dans ce cas le risque de répétitivité n’existe pas.

• Le manque de visibilité et lisibilité. La section « synthèse des faits marquants de l’économie burundaise » doit être analytique, concise, comportant un message ou des messages précis, limpides.

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2.2 Environnement économique international La section sur l’environnement économique de la note de conjoncture existante est très analytique et fait un « état des lieux » de l’environnement économique international en 2005. On y trouve la flambée des cours mondiaux du pétrole. Les pays exportateurs du pétrole –dont quelques pays africains- bénéficient de la hausse du prix de pétrole, notamment l’augmentation des recettes d’exportations, la hausse des réserves de change. Mais, comment la manne pétrolière des pays exportateurs de « l’or noir » est recyclée ? Ce recyclage a-t-il évité la contraction de l’expansion de l’économie mondiale ? La section intervient dans ce débat qui mobilise la communauté économique et financière internationale, depuis le premier choc pétrolier en 1973. La section aborde aussi les politiques macroéconomiques des pays industrialisés, notamment la politique monétaire et la politique de change. Ces politiques ont été conçues pour répondre ou faire face au choc pétrolier. Toutefois, il y a un manque manifeste de coordination entre les politiques monétaires occidentales. La Réserve Fédérale Américaine avait augmenté le taux d’intérêt pour juguler les tensions inflationnistes induites par la hausse de prix du pétrole. Mais, la Banque Centrale Européenne avait maintenu ses taux d’intérêt stables. Ce différentiel de taux d’intérêt a conduit à l’appréciation du dollar américain vis-à-vis de l’euro en 2005. Un paragraphe traite du commerce international et établit un lien entre la contraction de l’économie mondiale et le ralentissement des échanges internationaux. Un autre paragraphe indique les tendances sur le marché des produits de base non pétroliers. Toutefois, cette section souffre de cinq limitations : • Il est très important de scruter et analyser l’état de l’environnement

économique international. Mais, il est beaucoup plus important et utile pour les décideurs politiques et économiques burundais, d’avoir des analyses sur les répercussions de l’environnement économique international sur l’économie burundaise. Les rédacteurs n’établissent pas des liens entre l’état de l’environnement international et ses répercussions sur l’économie burundaise. La seule référence est faite avec la hausse du prix de pétrole et son impact sur le secteur du transport, qui par ricochet contribue à la hausse de l’indice général de consommation des ménages de Bujumbura pour l’année 2005.

• Aucune relation n’est établie entre le fléchissement du commerce international et l’économie burundaise. L’analyse devrait d’abord recenser les partenaires commerciaux du Burundi, analyser l’évolution économique de ces pays et identifier le mécanisme de transmission entre ces pays et le Burundi, pour mieux évaluer et analyser les effets bénéfiques/désastreux sur l’économie burundaise.

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• Aucun lien n’est non plus établit entre l’évolution du taux d’intérêt étranger et le service de la dette extérieure burundaise. L’essentiel de la dette extérieure burundaise est constitué de la dette multilatérale dont les termes de négociation (taux d’intérêt, grâce ou différée de paiement et maturité ou période de remboursement de la dette) sont souvent généreux. Les rédacteurs doivent indiquer que la variation du taux d’intérêt à la hausse, n’alourdit pas le fardeau de la dette extérieure. Ils devraient aussi expliquer si l’augmentation du taux d’intérêt étranger comme LIBOR, nécessite un ajustement à la hausse de taux d’intérêt domestique, c’est-à-dire une modification de la politique monétaire.

• Les rédacteurs n’analysent pas les politiques macroéconomiques mises en place pour absorber le choc pétrolier. Par exemple, le coût de la vie a augmenté en 2005 (tel que mesuré par l’indice général de consommation des ménages de Bujumbura), quelle a été la politique macroéconomique préconisée et les instruments utilisés pour préserver le pouvoir d’achat des ménages et des consommateurs burundais ? La réponse du gouvernement était-elle la bonne ? Si non, quelle politique alternative les rédacteurs suggèrent ils?

• Le lien entre la section « environnement économique international » et la section « synthèse des faits marquants de l’économie burundaise » n’est pas correctement exploité. Par exemple, dans le rapport « Economie burundaise 2005 », la section de « synthèse des faits marquants de l’économie burundaise » n’a pas suffisamment « exploité » les analyses de la section « environnement économique international ». La seule analyse retenue par la section synthèse est la conséquence de la hausse de prix du pétrole sur l’économie mondiale. Ceci s’explique –peut être- par le souci d’éviter de duplication entre les deux sections. Il faudrait que les deux sections deviennent complémentaires. La section « environnement économique international » se concentre sur l’évolution de l’économie mondiale et la section « synthèse des faits marquants de l’économie burundaise » se charge d’évaluer et analyser les répercussions de cette évolution sur l’économie burundaise.

2.3 Secteur réel Le paragraphe d’introduction est bien fait. Il met en exergue les différentes contributions des trois secteurs : primaire, secondaire et tertiaire. Il met aussi en perspective le poids et le rôle déterminant du secteur primaire (plus de 50% de la valeur ajoutée totale) dans l’économie burundaise. Ce paragraphe renseigne sur la nature et structure de l’économie burundaise : une économie agraire et vivrière, pas suffisamment diversifiée. Cependant, le paragraphe passe sous silence la politique macroéconomique poursuivie en 2005 et ses effets sur la croissance économique. Par exemple, l’expansion économique en termes réel en 2005 a été très faible, estimée à 0,9% -une décélération très marquée- comparée au taux de croissance du PIB réel de 4,4% en 2004.

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Les rédacteurs attribuent cette mauvaise performance à la forte baisse de la production du café, la diminution des contributions du secteur secondaire et tertiaire et aux contraintes exogènes. Les rédacteurs n’analysent pas l’impact des politiques macroéconomiques et n’évaluent pas les efforts déployés pour la diversification de l’économie. Tout comme, ils n’analysent pas la demande des biens et services ou l’emploi des ressources. Le fléchissement du taux de croissance de l’économie en 2005, était-elle le seul fait de la diminution de la contribution du secteur primaire ? La demande (notamment la consommation, l’investissement et les exportations) n’a joué aucun rôle dépressif ? Le secteur réel –qui est un secteur très important- doit avoir des messages clairs envers les décideurs politiques et économiques. Par exemple, l’expansion économique et ses répercussions sur le niveau de vie de la population, qui passe nécessairement par une politique des revenus, qui distribue les fruits de la croissance entre les salaires et les profits. Un autre lien très important est la croissance économique et celle de la population. Si le taux de croissance démographique est par exemple de 4,0%, le taux de croissance du PIB réel doit être au minimum de 7,0% pour que le seuil fatidique de 3,0% soit respecté (7% - 4% = 3%). D’après les normes internationales, il faudrait un minimum de taux de croissance de 3% du PIB par tête par an, pour qu’un pays en développement gagne la bataille de la pauvreté. Evidement les politiques macroéconomiques pro-croissances doivent être complétées par une bonne politique des revenus (politique distributive). Ce genre des messages devrait figurer dans la section « synthèse des faits marquants de l’économie burundaise ».

2.4 Finances publiques La section Finances Publiques est très élaborée et fournit aux décideurs politiques et économiques une bonne analyse sur la structure du budget (recettes et dépenses), le déficit budgétaire et son mode de financement. Toutefois, il y a quatre importants facteurs qui manquent à l’analyse et qui devraient être insérés dans la section « synthèse des faits marquants de l’économie burundaise » : • Quelle a été la politique budgétaire en 2005 ? expansionniste, restrictive

ou neutre? Par exemple, le taux de croissance du PIB réel, a drastiquement baissé en 2005 ; la politique budgétaire fut-elle contre-cyclique ?

• Le mode de financement du déficit budgétaire est très important pour l’analyse. Non seulement il indique la situation de l’Etat vis-à-vis du système bancaire et non-bancaire (endettement intérieur) mais aussi vis-à-vis des créanciers extérieurs bilatéraux et multilatéraux (dette extérieure). Ici, l’analyse de synthèse devrait clairement indiquer la toile de ramification entre le budget et les autres comptes de l’économie nationale.

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• Par exemple, souligner les effets pervers de l’endettement intérieur sur le compte « Situation Monétaire » et sur la masse monétaire. Il faudrait analyser le lien entre la politique budgétaire et la politique monétaire (financement du déficit par le secteur bancaire ; politique de crédit et par le secteur non-bancaire ; émission des titres).

• Si la dette intérieure est financée par le système bancaire (avance ou prêts des banques à l’Etat), il y a des risques d’un gonflement de la masse monétaire, pouvant conduire à l’inflation. Il arrive souvent, en vue de mobiliser les ressources internes pour financer le déficit budgétaire que la politique monétaire soit accommodante. Une politique budgétaire expansionniste s’accompagne des fois par une politique monétaire restrictive qui se traduit souvent par la hausse des taux d’intérêts.

Le recours à l’endettement extérieur a des conséquences qu’il faudrait analyser : l’emprunt extérieur se traduit par un afflux des capitaux (ceci établit un lien direct entre le budget et la balance des paiements) qui peuvent avoir des conséquences sur le taux de change. L’emprunt extérieur alourdi le fardeau du service de la dette extérieure qui peut conduire à la détérioration de la balance des opérations courantes. Les rédacteurs de la rapport devraient indiquer le poids de la dette extérieure en pourcentage du budget, du PIB nominal et en termes de valeur nette actualisée des exportations et revenus. Les rédacteurs devraient également analyser les efforts entrepris –dans le cadre du budget- pour mobiliser les ressources durant la période que couvre le budget. Tout déficit budgétaire signifie que le secteur public n’épargne pas. Si on ajoute à cela l’épargne du secteur privé (ménages et entreprises) qui est structurellement faible, on peut conclure que le taux d’épargne domestique n’est pas en mesure de financer les investissements et la croissance économique. Le Burundi devrait recourir à l’épargne étrangère pour l’accompagner dans ses efforts de promotion du développement socio-économique. Les rédacteurs devraient indiquer, par exemple, les mesures prises pour élargir l’assiette fiscale, améliorer la collecte des impôts grâce à une administration des impôts efficace, l’assainissement des entreprises publiques, le paiement des arriérés aux entreprises privées ainsi que les incitations fiscales qui peuvent promouvoir l’épargne du secteur privé et, enfin, vérifier si le taux d’imposition est compatible avec les objectifs de croissance économique. La mobilisation des ressources fiscales est impérative, surtout que l’adhésion du Burundi à la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) -effective depuis le 1 juillet 2007-, se traduira par des pertes des recettes, essentiellement douanières (harmonisation et instauration du droit tarifaire commun), qui doivent être compensées par l’augmentation des ressources budgétaires intérieures et par l’augmentation des parts de marché. Certes, le CAE offre des économies d’échelles aux pays membres (marché commun et élimination des barrières douanières), qui peuvent largement compensées les pertes des recettes douanières, mais exposent en même temps les entreprises qui opèrent à l’intérieur de ce marché commun, à une rude concurrence.

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Le Burundi ne pourra bénéficier de ces économies d’échelles (qui se traduisent généralement par la hausse de parts de marché), que si les politiques macroéconomiques dont spécialement la politique budgétaire, sont pro-croissance et contribuent à rendre les entreprises burundaises –publiques et privées- plus compétitives. Les rédacteurs devraient également établir un lien entre le budget et la rationalité dans l’allocation des ressources publiques, en utilisant un de ses importants instruments : le Programme d’Investissements Publics (PIP). Ils devraient attirer l’attention des décideurs politiques et économiques sur la nécessité que la politique budgétaire soit au centre du dispositif du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) et les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Rappelons que le CSLP est devenu le cadre unique de référence pour la communauté internationale pour évaluer les efforts du gouvernement en matière de développement socio-économique. En analysant la politique budgétaire en cours d’exécution, les rédacteurs peuvent s’inspirer des objectifs du Tableau des Opérations Financières de l’Etat (TOFE). Le TOFE a été développé par le Fonds Monétaire International (FMI) avec comme objectif l’obtention d’informations rapides sur la gestion de l’Etat permettant un suivi de l’exécution du budget et de la trésorerie et de connaître les variations des dettes et des créances de l’Etat.

2.5 Balance des paiements La section balance de paiements est très détaillée et renferme des informations très utiles. Toutefois, il y a cinq importants éléments qui manquent et qu’on devrait insérer dans la section « synthèse des faits marquants de l’économie burundaise ». Le financement du déficit de la balance des opérations courantes n’est pas évoqué dans le rapport. Il faudrait insérer une analyse sur (i) le financement du déficit, (ii) les sources de financement et (iii) l’impact sur le service de la dette extérieure. En 2005 (année d’analyse du rapport), le prix de pétrole avait beaucoup augmenté par rapport à l’année 2004. La hausse du prix de pétrole peut contribuer à la détérioration de la balance des opérations courantes. Les importations en volume peuvent rester constantes, mais les importations en valeur augmentent, à cause de l’effet prix. Pour pouvoir évaluer l’impact de l’augmentation du prix du pétrole, les rédacteurs doivent établir le poids de la facture pétrolière dans le paiement total des importations. Au Burundi comme partout en Afrique Sub-saharienne, le PIB a une proportion énergétique pétrolière très élevée. Toute réduction de l’importation du pétrole, à un effet négatif sur l’économie.

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L’analyse de l’évolution des termes de l’échange manque aussi. En 2005, la hausse du prix du pétrole a été accompagnée par l’augmentation de prix des biens manufacturés, principalement les biens d’équipements. Cependant, durant la même année, les prix des produits de base hors pétrole, ont aussi augmentés, notamment le café. En 2005, les termes de l’échange étaient-ils en faveur (amélioration) ou en défaveur (détérioration) du Burundi ? L’effet contagion des prix à l’importation sur la détermination des prix intérieure (surtout l’indice de prix à la consommation) devrait être analysé. Par exemple, la hausse du prix de pétrole peut se répercuter intégralement ou partiellement sur les consommateurs. Tout dépend du dispositif en place. Dans certains pays, les ménages ne paient que partiellement la hausse du prix de pétrole et dans d’autres pays, la totalité de la hausse est supportée par les consommateurs. Il y a un lien direct entre les prix à l’importation et l’inflation. Les rédacteurs devraient analyser ce lien puis en tirer les conclusions nécessaires. L’afflux des capitaux extérieurs sous diverses formes (dons, allégement et annulation de la dette extérieure, prêts concessionnels et investissement directs) devrait être analysé. D’autres importantes variables de la balance des paiements, comme le taux de change, les avoirs nets en devises du système bancaire et non-bancaire et le niveau des réserves en devises sont analysés ailleurs. Les rédacteurs devraient regrouper ces variables et les analyser dans le cadre de la balance des paiements.

2.6 Monnaie et crédit Cette section du rapport est très analytique et remonte à une période lointaine par rapport à 2005 qui est l’année d’analyse et d’évaluation du rapport. Toutefois, la grande partie des analyses (politique monétaire et de change, reformes et instruments utilisés, etc.) n’a pas été reprise dans la section « synthèse des faits marquants de l’économie burundaise ». Il fallait rappeler dans la section de synthèse, l’un des objectifs majeur de la politique monétaire : assurer que les taux d’intérêts réels soient positifs. Ceci implique que l’inflation soit maîtrisée et que sa variation soit en dessous de la variation du taux d’intérêt nominal. L’analyse devrait indiquer si les taux d’intérêts réels étaient positifs ou négatifs en 2005. La maîtrise de l’inflation vise aussi à préserver le salaire réel. En cas d’absence d’indexation de l’inflation aux salaires, la hausse de prix à la consommation peut conduire à la baisse des salaires réels (la hausse de prix est supérieure à la hausse des salaires nominaux). Ceci peut avoir des conséquences négatives sur la demande finale des biens et services, et contribuer au ralentissement ou à la baisse de la croissance économique (baisse du PIB réel ou de l’activité économique).

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Les rédacteurs devraient vérifier si les salaires réels ont été positifs en 2005 et évaluer leurs impacts sur l’activité économique.

2.7 Prospective Le rapport « Economie Burundaise 2005 » est rétrospectif. Certes il y a deux références de prévision sur le taux de croissance de l’économie mondiale et le prix de pétrole. Aucun effort n’a été fait pour établir des projections sur l’économie burundaise. Une raison majeure explique ce manquement : l’absence d’un outil quantitatif, que ça soit un modèle formel ou un format quantitatif (cadre comptable), qui aurait pu aider les rédacteurs à faire des projections. Les rédacteurs responsables de la section « prospective » devraient faire des prévisions, maximum sur trois ans, des variables suivantes : • Taux de croissance du PIB réel • Taux d’investissement par rapport au PIB (I/PIB) • Taux d’épargne par rapport au PIB (S/PIB) • Solde I – S • Solde budgétaire en pourcentage du PIB nominal • Solde de la balance des opérations courantes en pourcentage du PIB

nominal • Couverture des importations • Niveau des réserves en devises • Indice des prix à la consommation • Déflateur implicite du PIB • Taux de croissance des salaires réels • Taux de change nominal et réel • Taux de change effectif nominal et réel • Prix de pétrole nominal et réel • Indice des prix du café, thé et coton • Indice des prix des produits manufacturés • Indice des prix à l’exportation • Indice des prix à l’importation • Termes de l’échange • Source et montant de financement extérieur pour financer les déficits

budgétaire et de la balance des opérations courantes (balance des paiements)

• Indice composite des PIB réels des pays partenaires commerciaux • Secteur social : éducation, santé et pauvreté. Ces indicateurs peuvent aider à peaufiner l’analyse quantitative du rapport en y apportant la dimension prospective et anticipatrice. Outre les projections, les rédacteurs peuvent aussi procéder à des analyses de politique d’impact basées sur des simulations.

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De tels exercices supposent l’utilisation d’un modèle. Aucun modèle ne peut répondre à toutes les questions. Mais, un modèle macroéconomique doit répondre à des questions standards. Par exemple, le prix du pétrole est trop élevé. Quelque soit le cours de référence qu’on utilise, on aboutit à la même conclusion : la flambée des prix de pétrole a atteint des records historiques. Mercredi 12 mars 2008, le cours nominal du prix du baril WTI (West Texas Intermediate), du prix du baril London Brent (Mer du Nord) et du baril du panier de l’OPEP (prix de référence calculé par l’OPEP à partir des prix de bruts produits par ses pays membres), a dépassé les 100.0 dollars américains par baril. Plus précisément le prix WTI coté au New York Mercantile Exchange (NYMEX) a atteint $110.20 par baril, le prix de London Brent passe à $106.40 par baril et le prix panier de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) a légèrement dépassé les $100.57 par baril. Lors des ateliers de formation, nous avons insisté de faire la différence entre le marché du pétrole à terme et le marché au comptant. Pour rappel, l’importance du pétrole dans l’économie mondiale a conduit à la multiplicité des marchés au comptant ou à terme. Le marché à terme concerne le cours du pétrole dans le futur, qui évidement diverge souvent du marché au comptant à cause des raisons suivantes : tensions géostratégiques et géopolitiques (surtout dans des régions ou pays exportateurs du pétrole), niveaux des stocks stratégique de pétrole au niveau international (surtout des grands pays ou régions consommateurs du pétrole comme les Etats-Unis, l’Europe, la Chine, l’Inde et le Japon), la politique des quotas de production de l’OPEP (même si ce cartel a perdu sa situation de monopole, il produit tout de même 40% de la production pétrolière du monde, une proportion plus considérable des échanges internationaux et renferme des réserves des bruts -les plus élevés du monde), les perspectives de la demande de pétrole mondiale (les performances économiques des grands pays importateurs de pétrole – en tête desquels les Etats-Unis- sont passées en peigne fin) et le cours du dollar américain (les prix des matières premières y compris le pétrole, sont libellés en dollars américains). Les fonds spéculatifs et même les investisseurs surveillent de très près l’évolution de tous ces facteurs qui affectent le marché du pétrole à terme. La combinaison de quelques uns de ces facteurs, dopent le cours du marché du pétrole à terme. Par exemple, la faiblesse actuelle du dollar américain, combinée avec des tensions géostratégiques, la politique des quotas de l’OPEP et l’accroissement anticipé de la demande mondiale de pétrole, poussent les spéculateurs à parier sur la hausse du prix de pétrole et les motivent à investir massivement dans le marché du pétrole à terme. Relevons aussi la différence majeure qui existe entre les trois prix de référence. Il faut, cependant noter que la corrélation entre ces trois prix est très forte et l’écart entre le prix du Brent, celui du WTI et le panier OPEP est négligeable en termes de pourcentage.

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Nous avons opté pour le marché de pétrole au comptant et le choix du prix de pétrole est le London Brent, qui est le prix de référence des nombreux pays. Nous avons aussi insisté à faire la différence entre le cours nominal du pétrole (prix courant) et le cours réel (prix constant). Nous avions déflaté le prix du baril London Brent en valeur. Le prix de pétrole retenu dans le modèle INPLABURA est le prix réel de London Brent (le prix du Brent est utilisé pour fixer le prix des deux tiers des pétroles bruts vendus mondialement). La hausse vertigineuse du prix de pétrole, peut se révéler dévastateur pour les pays importateurs de pétrole, surtout les pays dont l’activité économique est tributaire de l’énergie pétrolière. Les rédacteurs de la section « prospective » du rapport sur l’économie burundaise, peuvent se poser la question suivante : quels sont les effets négatifs de l’augmentation du prix de pétrole sur la croissance économique, balance des paiements et l’inflation? Le modèle peut réagir au choc et fournir des résultats fiables et crédibles, susceptibles d’alimenter des analyses, qui peuvent constituer un bon plaidoyer lors des discussions avec les partenaires de développement bilatéraux et multilatéraux. Mais, l’utilisation efficace du modèle repose sur deux conditions : (i) les rédacteurs devraient avoir une bonne connaissance et maîtrise du modèle et (ii) une connaissance approfondie de logiciel informatique de programmation et résolution du modèle. De plus, certaines questions nécessitent un réaménagement du modèle : changement de statut des variables (si la variable cible est endogène, elle doit devenir exogène), modification des équations (si la variable endogène devient exogène, il faut veiller aux variables explicatives que composaient la fonction de comportement), s’assurer du mécanisme de transmission (le choc capté par la variable cible doit avoir des effets sur d’autres variables du modèle). Un autre exemple : les pays partenaires commerciaux du Burundi (ceux qui achètent les biens et services, c’est- à- dire absorbent les exportations du Burundi) peuvent se trouver soit en cycle de croissance économique faible ou même en récession économique ou soit en cycle d’expansion économique. Ces cycles économiques ont des effets sur l’économie burundaise. Pour quantifier les impacts de ces cycles, les rédacteurs responsables de la section « prospective » doivent construire un indice composite des PIB réels des pays partenaires et l’introduire dans la fonction de comportement des exportations réels de biens et services, comme variable explicative (secteur réel) et créer une équation comptable pour quantifier les exportations de biens et services en valeur et qu’ils introduiront dans le module « balance des paiements ».

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Ici la question est simple : quels sont les effets positifs sur l’économie burundaise, en cas de cycle de boom économique des partenaires commerciaux (la vigueur économique de pays partenaires peut-elle accélérer la croissance économique du Burundi ?) et en cas de déprime économique, les effets de contagion, peuvent-ils ralentir la croissance économique du Burundi ou probablement la précipiter dans la récession économique ? Toutefois, les modèles de grande taille ou taille moyenne peuvent être des fois peu sensibles à certaines questions particulières. Dans ce contexte précis, les rédacteurs de l‘ «Economie burundaise » doivent être outillés à construire des mini-modèles pour répondre à certaines questions particulières. Par exemple, en ce début de l’année 2008, beaucoup de pays africains se posent la question : serons-nous en mesure d’atteindre les OMD en 2015? Si oui, pourquoi ? Et si non, quels sont les politiques macroéconomiques alternatives que les pays africains doivent adopter pour atteindre les OMD, pendant les 7 ans qui nous séparent de l’année butoir 2015 ? Cette lancinante question se pose aussi pour le Burundi. Les rédacteurs de l‘ «Economie burundaise » peuvent construire soit un mini-modèle économétrique (fonctions de comportement et équations comptables), soit comptable (une ou deux fonctions de comportement et quelques identités comptables), soit un modèle quasi-comptable (exclusivement des équations comptables). Ces modèles sont généralement de petite taille (généralement entre 5 à 20 équations ; incluant les équations comptables de « bouclage », ou « clôture » ou encore « policy rules » du modèle) et sont conçus pour répondre à des questions précises à travers des simulations. Toutefois, les exercices des scénarios (analyse des politiques d’impact) doivent être limités, c’est-à-dire ne doivent pas se faire à chaque production du rapport annuel sur l‘ «Economie burundaise ». Elles doivent se faire soit sur demande des décideurs politiques et économiques, soit initié par les rédacteurs eux-mêmes pour attirer l’attention des autorités responsables des politiques macroéconomiques du pays, sur des problèmes préoccupants. Par contre, les projections doivent paraître à chaque production du rapport annuel. Rappelons qu’un modèle peut être soit un modèle de prévision, soit un modèle d’analyse des politiques d’impact, soit les deux à la fois. Les organisations multilatérales (Banque Mondiale, Fonds Monétaire International, Secrétariat des Nations-Unies/LINK, OCDE, Union Européenne) publient dans leurs rapports annuels respectifs des projections sur l’économie mondiale, régions et des fois sur tous les pays membres. Les analyses des politiques d’impact sont rarement faites et quand elles sont faites, c’est souvent pour répondre à des questions précises. Rappelons aussi qu’un modèle est avant tout un travail de recherche théorique et appliquée.

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Le modèle doit s’appuyer sur des fondements de la science économique, sur les statistiques mathématiques (probabilité, concepts et tests), aussi bien sur les mathématiques appliquées, notamment l’algèbre matricielle. Notons aussi que l’analyse prospective (projections et simulations des scénarios) est incontestablement très utile aux décideurs politiques et économiques. Ces décideurs connaissent exactement la performance économique du passé, mais souhaitent appréhender les tendances futures de l’économie et être à mesure d’appliquer des politiques macroéconomiques anticipatrices pour amortir les effets des possibles chocs. En ce sens, l’approche « prospective » est incontournable et s’avère un outil très précieux d’analyse. Il est fortement recommandé, que les chefs responsables des différentes sections du rapport annuel de l‘ «Economie burundaise », fassent partie des trois sections : synthèse des faits marquants de l’économie burundaise, environnement économique international et la section prospective. La qualité et la disponibilité des données statistiques sont indispensables et déterminent la qualité et fiabilité des analyses et recommandations du rapport sur l’« Economie burundaise ». Il est recommandé une étroite collaboration entre le Vice-Ministère de la Planification avec les institutions nationales suivantes : ISTEEBU (pourvoyeur des données statistiques), Ministère des Finances, de l’Economie et de la Coopération au Développement (MFECD), Banque de la République du Burundi (BRB), Ministère du Travail et Ministère de la Santé.

3 PRODUCTION DES NOTES DE CONJONCTURE Le service de la planification avait publié une note de conjoncture en 2006, couvrant la période du premier semestre 2006. La mission n’a pas eu accès à cette note de conjoncture. La deuxième publication de la note de conjoncture n’a pas encore eu lieu. L’Assistant Technique a discuté avec la contrepartie le format et le contenu qu’une note de conjoncture doit contenir. Le contenu, la configuration et les contours de la note de conjoncture sont proposés ci-dessous.

3.1 Calendrier de publication et document de référence Il y a un triple problème que les rédacteurs de la note de conjoncture doivent résoudre : le moment propice de publication, le document de référence et la nature de la base des données statistiques. Les notes de conjoncture se basent sur une période et sur une publication antérieure, pour évaluer la performance économique du pays. Par exemple, la première et unique note de conjoncture a été publiée en 2006. Nous sommes au premier semestre 2008. Entre temps, le rapport « Economie burundaise 2005 » a étét publié en décembre 2006.

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Le rapport « Economie burundaise 2006 » a été envoyé à l’impression et sera probablement publié cette année. Si la note de conjoncture est rédigée cette année (2008), quel sera le temps et le document de référence ? Ensuite, quelle sera la base de données : mensuelle, trimestrielle, semestrielle, annuelle? La note de conjoncture 2006 est désormais caduque et ne peut en aucun cas servir comme base de référence pour des notes de conjoncture ultérieures. Les rédacteurs doivent faire un choix ; soit rédiger une note de conjoncture semestrielle, soit préparer une note de conjoncture qui est alimentée par des données statistiques annuelles. Dans le premier cas, il faut faire table rase de la note de conjoncture 2006 et considérer la deuxième note de conjoncture comme point de départ. Dans le deuxième cas, la note de conjoncture annuelle nourrie par des données statistiques annuelles pourrait prendre comme base de référence le rapport annuel sur l’économie burundaise. Le troisième problème à résoudre est le moment qu’on choisit pour la publication de la note de conjoncture. Si la note de conjoncture est semestrielle, il faut prévoir deux publications par an. Il faut qu’il ait la distance entre les deux publications, pour éviter de répétition et duplication. Si la première note de conjoncture est publiée en juin de l’année en cours, il faut que la deuxième soit publiée en janvier de l’année prochaine. Ce laps de temps permettra aux rédacteurs de rassembler des informations quantitatives (données statistiques) et qualificatives (articles, revues, rapports comportant des analyses sur l’économie du pays). Ils pourront évaluer les tendances économiques du deuxième semestre en les comparants aux tendances du premier semestre. Si la note de conjoncture est annuelle, il faudra veiller à ce que sa publication ne coïncide pas avec la publication du rapport annuel sur l’économie burundaise. Ici aussi, il faut un laps de temps entre les deux publications. Si le rapport sur l’économie burundaise est publié chaque décembre de l’année (exemple décembre 2007), la note de conjoncture doit être publiée sept mois plus tard (juillet 2008). La raison est simple. La note de conjoncture doit analyser l’évolution des agrégats macroéconomiques durant la période janvier-juin 2008. Rappelons que la note de conjoncture doit être courte, précise, analytique et concise. Elle doit avoir aussi un format et un contenu dont la configuration et les contours sont proposés ci-dessous.

3.2 Environnement économique international Avec la libéralisation partielle (balance des opérations courantes) ou totale (libéralisation des comptes des capitaux), les pays sont interconnectés à des degrés divers, par un ensemble des échanges commerciaux de biens et services et des flux des capitaux.

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Les différentes politiques de libéralisation, sous la houlette de la mondialisation, accentuent l’interdépendance des nations. Toute analyse sur la performance économique d’un pays donné, doit tenir compte de cette réalité. La note de conjoncture doit analyser l’environnement économique international, relever les faits saillants et identifier les canaux de transmission. C’est-à-dire analyser les incidences de l’économie mondiale sur l’économie nationale. Si nous prenons comme base d’évaluation, le premier trimestre 2008, on note un manque de coordination des politiques macroéconomiques entre les Etats-Unis et l’Union Européenne, la crise immobilière aux Etats-Unis mine une bonne partie du système bancaire international et qui par ricochet réduit la politique de crédit aux ménages et aux entreprises, la hausse conjuguée de l’inflation et du chômage, la flambée des prix de pétrole et des autres produits de base comme les produits agricoles et surtout l’or qui retrouve sur fond de la crise de confiance délétère ambiante, son statut de valeur refuge. L’expansion économique aux Etats-Unis a été très faible durant deux trimestres successifs. Le débat s’est installé si l’économie américaine est en récession. Ce débat ne concerne pas seulement le monde académique et les milieux d’affaires et les décideurs américains. Compte tenu de son rôle de locomotive de l’économie mondiale, beaucoup de pays redoutent les effets pervers de la récession économique américaine sur leurs propres économies. En macroéconomie un pays est en récession économique si le taux de croissance du PIB réel est négatif pour deux périodes successives (deux trimestres pour les données trimestrielles). Les pays de la zone Euro sont aussi confrontés au ralentissement de la croissance économique et au retour de l’inflation. Tous les instituts nationaux de prévision revoient à la baisse leurs prévisions et prédisent des taux de croissance modestes. Les modèles de prévisions des institutions multilatérales (ONU/LINK, BM, FMI, OCDE, UE) ont aussi revu leurs prévisions à la baisse et prédisent pour l’année 2008 un taux de croissance de l’économie mondiale beaucoup plus modeste. Pour faire face à la faible croissance, la montée du chômage et l’inflation, les gouvernements occidentaux doivent faire des arbitrages : soit soutenir la croissance donc lutter contre le chômage, soit combattre l’inflation, donc préserver le pouvoir d’achat des ménages. Toutefois, le retour de l’inflation concerne beaucoup de pays émergents. En Chine (principale force motrice de la demande mondiale de biens et services), l’inflation qui était maîtrisée, refait surface et s’accélère. La politique budgétaire aux Etats-Unis tout comme dans la zone Euro a des marges de manœuvres très réduits. Aux Etats-Unis à cause du déficit récurent et en Europe à cause des critères de convergence, qui imposent des limites des déficits budgétaires en pourcentage du PIB. La seule politique utilisée est la politique monétaire et l’un de ses instruments le taux d’intérêt.

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La banque centrale fédérale américaine a baissé son taux directeur pour soutenir la croissance alors que la banque centrale européenne maintient son taux d’intérêt inchangé. Ce différentiel de taux d’intérêt au profit des pays de la zone Euro, a des conséquences désastreuses non seulement pour les Etats-Unis mais aussi sur toute l’économie mondiale. Les entreprises multinationales, les investisseurs privés, les fonds mutuels, les fonds de pension et surtout les fonds spéculatifs se débarrassent de leurs dollars américains non pour acheter des actions, obligations et bons de trésor (pour cause de récession économique supposée), mais pour énormément investir dans les marchés des matières premières. La baisse de la demande des dollars américains s’accélère et sa parité vis-à-vis des principales devises (euro, yen, yuan, franc suisses) s’effondre. Les rédacteurs de la note de conjoncture qui font l’ « état des lieux » de l’environnement économique international ne doivent pas aller dans beaucoup de détails. Ce qui importe, c’est de faire un résumé des traits caractéristiques de l’économie mondiale. Maximum deux paragraphes. Ensuite, composer la « synthèse des faits marquants de l’économie burundaise ». Les rédacteurs doivent évaluer les répercussions de l’environnement économique international sur l’économie burundaise. Il faut repérer les mécanismes de transmission. La hausse de prix de pétrole a des répercussions sur l’économie burundaise, notamment les tensions inflationnistes. Tout comme l’inflation qui prévaut dans le pays partenaires du Burundi est transmise au Burundi à travers des produits manufacturés et biens d’équipements, que ces pays exportent vers le Burundi. La faiblesse du dollar américain a des effets directs sur les exportations du Burundi. Ses trois principales produits d’exportations ; le café, thé et coton sont libellés en dollar. Mais les importations des biens d’équipements et produis viennent de la zone Euro. C’est-à-dire le Burundi vend ses produits avec un dollar déprécié et achète en euro qui s’est apprécié énormément par rapport au dollar. La performance économique des pays partenaires commerciaux, est une courroie de transmission tes importante. Si l’expansion économique de ces pays faiblit, ceci se traduit par une baisse des exportations du Burundi vers ces pays. La politique monétaire de la banque fédérale américaine et celle de la banque centrale européenne, peuvent avoir des conséquences sur la politique monétaire burundaise. Tout dépend de la politique de change de Burundi. Le Burundi pratique un régime de change flottant administré. Le franc burundais repose sur un panier des devises avec une clé de pondération. Si le dollar américain est prépondérant dans le panier, la politique monétaire burundaise suivra de près la politique monétaire américaine. En cas de prépondérance de l’euro, la politique monétaire burundaise sera influencée par le cours des taux de la banque centrale européenne. Toutefois, si aucune devise étrangère n’est prépondérante, la politique monétaire burundaise sera dictée par les conditions du marché interne.

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Relevons toutefois que les fluctuations des taux intérêts peuvent avoir des effets sur le service de la dette extérieure burundaise. Tout dépend de la structure de la dette extérieure du Burundi (bilatéral, multilatéral, banques commerciales) et les termes de la dette (taux d’intérêt, différé de paiement et maturité ou période du remboursement de la dette). Les rédacteurs du de la note doivent analyser le mécanisme de transmission sur l’économie burundaise. Cependant, les rédacteurs doivent se limiter à trois ou quatre paragraphes.

3.3 Secteur réel Cette section doit être brève. Ici, l’analyse se fait à deux niveaux. D’abord analyser l’évolution des ressources ou l’offre des biens et services. Indiquer le ou les secteurs porteurs de croissance économique. Ensuite évaluer l’emploi ou la demande finale des biens et services. Quelle a été la force motrice de la demande globale ? La consommation totale, les investissements ou les exportations ? Il faudra mettre en exergue les politiques macroéconomiques en cours et leur impact sur la demande. Par exemple, si le PIB réel (coté demande) est porté essentiellement par la consommation, ceci est-i l’effet de la politique du revenu (par exemple l’augmentation des salaires réels) ou politique fiscale (baisse des impôts) ? Les rédacteurs doivent avoir une référence. Par exemple, si on note une amélioration de la production et de la demande, il faudra le mettre en perspective, par rapport a la performance économique relevé dans la note de conjoncture antérieure. A défaut de la note de conjoncture antérieure, il faudra comparer le raffermissement des conditions économiques par rapport au rapport antérieur sur l’ « Economie burundaise ».

3.4 Inflation L’analyse de l’inflation, doit indiquer les causes qui sous-tendent l’évolution de l’indice de prix à la consommation. Dans le contexte actuel, la flambée des prix du pétrole et des matières premières, a une incidence sur l’évolution des prix au Burundi. L’appréciation ou la dépréciation du taux de change peut atténuer ou accélérer l’inflation. La dépréciation de taux de change peut être l’œuvre conjuguée des facteurs comme la détérioration des termes de l’échange, une baisse drastique des réserves internationales des devises (exprimé en mois d’importations de biens et services), une baisse des flux des capitaux, une forte sortie des capitaux sous forme de paiement de service de la dette extérieure ou la monétisation du financement du déficit budgétaire. Les rédacteurs doivent identifier le facteur ou les facteurs qui affectent l’évolution des prix à la consommation. Ils doivent comparer l’évolution de l’inflation par rapport à la période antérieure.

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3.5 Finances publiques Il faut comparer l’évolution des finances publiques par rapport à la période antérieure. Il faut passer au peigne fin la politique budgétaire par rapport aux objectifs de la Loi de Finance. Les rédacteurs doivent souligner si la politique budgétaire est maintenue ou modifiée pour amortir des chocs extérieurs ou doper la croissance au cas où l’économie se trouve en cycle de contraction. Le recul ou l’augmentation des recettes doit être analysé et expliqué. Tout comme les dépenses et leurs allocations. En cas de surplus ou déficit budgétaire, les rédacteurs doivent préciser s’il s’agit de base engagement ou base décaissement. Ils doivent aussi indiquer si les dons sont inclus ou exclus dans l’excédent ou déficit du budget. En cas de déficit, les rédacteurs doivent indiquer le mode de financement de déficit (dons, tirage sur projets, emprunts intérieurs et extérieurs).

3.6 Situation monétaire Comme dans d’autres sections, les rédacteurs doivent analyser les agrégats de la situation monétaire par rapport à la période antérieure et indiquer s’il y a eu amélioration ou détérioration. Les agrégats qui doivent figurer dans l’analyse de cette section sont les suivants : avoirs extérieurs nets du système monétaire, crédit intérieur net envers le secteur public et privé, la masse monétaire (il est conseillé de choisir M2) et le taux de couverture extérieure de la monnaie. Les avoirs extérieurs nets du système monétaire sont déterminés par (i) l’évolution des termes de l’échange qui donnent une indication sur l’évolution des recettes d’exportations ; (ii) les entrées nettes des capitaux extérieurs publics et privées et (iii) la position des engagements extérieurs du Burundi relative a dette extérieure (annulation de la dette, réaménagement des échéances). Le crédit intérieur net doit analyser la position du secteur public et privé envers le système bancaire et non-bancaire. Si l’Etat est créditeur, ceci signifie que la consolidation budgétaire poursuivie porte ses fruits (amélioration de la liquidité du Trésor). Si l’Etat est débiteur, les rédacteurs doivent analyser les sources de financement et évaluer leur impact sur l’économie. L’évolution des avoirs extérieurs et le crédit intérieur à l’économie déterminent l’ampleur de la masse monétaire. Un accroissement de deux facteurs se traduit par une hausse de la masse monétaire.

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3.7 Evolution des échanges extérieurs Les rédacteurs doivent analyser tous les postes ou comptes de la balance des paiements. Comme la note de conjoncture doit être brève, il faut limiter la section à trois ou quatre paragraphes. Ici, il faut analyser d’abord la balance des opérations courantes. Ensuite, la balance des capitaux. En cas de déficit de la solde des opérations courantes, qui n’est pas compensé par une nette entrée des capitaux, le compte des réserves en devises va se détériorer. Pour pouvoir financer ses importations (biens de consommation, biens intermédiaires et biens des capitaux), le pays peut recourir à l’endettement extérieur ou solliciter l’augmentation des dons et allégement de la dette extérieure. L’ampleur du déficit de la balance des opérations courantes aura des effets sur le taux de change.

3.8 Perspectives à court terme La note de conjoncture doit avoir une partie prospective mais de court terme. Par exemple, si l’analyse couvre le premier semestre de 2008, les rédacteurs doivent indiquer la probable tendance des agrégats macroéconomiques analysés pour le deuxième semestre de 2008 et pour toute l’année 2009. Les rédacteurs ne doivent pas seulement faire des projections mais expliquer les hypothèses de base, qui sous-tendent leurs prévisions et les risques liés à l’incertitude.