article l'avenir septembre 2015

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L'INFO MARKETING Mauvaise orthographe, bénéfices plombés Les f autes d'o rthographe et l' (im)politesse que comme ttent de plus en plus couramment les entreprises, plombent !eurs bénéfi ces. Cat herine ERNEN S [ f orthographe et la gram- maire influencent directe- ment la crédibilité d'une entreprise. L'impolitesse en- traîne ·une idée d'incompétence dans l'esprit des clients. Voilà les résultats d'une étude menée auprès de 400 personnes par Pierre-Nicolas Schwab et Sandra Rothenberger. Tous deux travaillent au départe- ment Stratégie, Gouvernance, Marketing et Innovation de la « Solvay Brussels School of Eco- nomies et Management». Cette étude èn marketing, sur un domaine plutôt réservé aux linguistes, est une première. Les 400 personnes . ont été confron- tées à des scénarios réalisés à partir de vraies réponses d'en- treprises publiées dans un fo- rum en ligne d'aide aux con- sommateurs. Les réactions des personnes ont été mesurées. L'image de marque perçue de l'entreprise était dégradée dès qu'il y avait des fautes d'ortho- graphe ou des manques de poli- tesse. « Les entreprises, dans un monde hyperconnecté, s'attachent surtout à répondre vite mais elles en sont arrivées à négliger le contenu, ex- plique Pierre-Nicolas Schwab. Elles sont de plus en plus confron- tées à des prohfemes de communi - cation en particulier via les réseaux sociaux. L'instantanéité est privilé - Une mauvaise orth ographe dans les éch anges commerciaux peut faire fuir les clients fidèles. giée. Les contacts sont de plus en plus nombreux. Et ce sont de plus en plus de jeunes employés qui se chargent de la communi cation, en particulier électronique. Or, on le sait, leur orthographe s'est âégra- dée ces dernières années . Cela in- fluence directement le èhijfre d'af faires parce que cela fait fuir les clients fidèles. » Dire cc b onjour» ne suff it pas à être poli La politesse · est une affaire complexe. Un« bonjour, merci» ne suffit pas. La politesse, ·c'est plus que des 'mots. L es clients sont sensibles à ne pas se sentir attaqués, au ton de la voix, à la manière de communiquer. Au- delà, seulement 2 7 % des entre- prises prennent la peine de s'ex- cuser auprès de leurs clients lorsqu'il y a lieu de le faire. « Il faut se rendre compte que la politesse et l' orthographe se perdent et impactent très fort la fide1isation du consommateur», poursuit Pierre-Nicolas Schwab. Le fonds de commerce d'une entreprise repose sur ses clients fidèles. « Compétence et crédibilit é forment la hase du professionna- lisme. La fide1isation du client est directement influencée par la per- ception du professionnalisme qu'ils ont de l'entreprise », conclut l'auteur de l'étude. _ Des banques et des clablos-opé- rateurs se sont montrées très in- téressées par les résultats de cette enquête. Les médias de- vraient l'être aussi. •

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L'INFO

MARKETING

Mauvaise orthographe, bénéfices plombés Les fautes d'orthographe et l'(im)politesse que commettent de plus en plus couramment les entreprises, plombent !eurs bénéfices.

• Catherine ERNENS

[f orthographe et la gram­

maire influencent directe­ment la crédibilité d'une

entreprise. L'impolitesse en­traîne ·une idée d'incompétence dans l'esprit des clients. Voilà les résultats d'une étude

menée auprès de 400 personnes par Pierre-Nicolas Schwab et Sandra Rothenberger. Tous deux travaillent au départe­ment Stratégie, Gouvernance, Marketing et Innovation de la «Solvay Brussels School of Eco­nomies et Management». Cette étude èn marketing, sur

un domaine plutôt réservé aux linguistes, est une première. Les 400 personnes .ont été confron­tées à des scénarios réalisés à partir de vraies réponses d'en-

treprises publiées dans un fo­rum en ligne d'aide aux con­sommateurs. Les réactions des personnes ont été mesurées. L'image de marque perçue de l'entreprise était dégradée dès qu'il y avait des fautes d'ortho­graphe ou des manques de poli­tesse.

«Les entreprises, dans un monde hyperconnecté, s'attachent surtout à répondre vite mais elles en sont arrivées à négliger le contenu, ex­plique Pierre-Nicolas Schwab. Elles sont de plus en plus confron­tées à des prohfemes de communi­cation en particulier via les réseaux sociaux. L'instantanéité est privilé-

Une mauvaise orthographe dans les échanges commerciaux peut faire fuir les clients fidèles.

giée. Les contacts sont de plus en plus nombreux. Et ce sont de plus en plus de jeunes employés qui se chargent de la communication, en particulier électronique. Or, on le sait, leur orthographe s'est âégra­dée ces dernières années. Cela in­fluence directement le èhijfre d'af faires parce que cela fait fuir les

clients fidèles. »

Dire cc bonjour» ne suffit pas à être poli

La politesse · est une affaire complexe. Un« bonjour, merci» ne suffit pas. La politesse, ·c'est plus que des 'mots. Les clients sont sensibles à ne pas se sentir attaqués, au ton de la voix, à la manière de communiquer. Au­delà, seulement 2 7 % des entre­prises prennent la peine de s'ex­cuser auprès de leurs clients lorsqu'il y a lieu de le faire. «Il faut se rendre compte que la

politesse et l'orthographe se perdent et impactent très fort la fide1isation du consommateur», poursuit Pierre-Nicolas Schwab. Le fonds de commerce d'une

entreprise repose sur ses clients fidèles. «Compétence et crédibilité forment la hase du professionna­lisme. La fide1isation du client est directement influencée par la per­ception du professionnalisme qu'ils ont de l'entreprise», conclut l'auteur de l'étude. _ Des banques et des clablos-opé­

rateurs se sont montrées très in­téressées par les résultats de cette enquête. Les médias de­vraient l'être aussi. •

Alphonse
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