Arhitectura de Paul Cornu

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Arhitectura antica, ev mediu, renastere si moderna

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    in 2011 with funding from

    University of Toronto

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    Paul CORNU J^^HttPaul ORHUBibliothcaire an Muse des Arts Dcoratifs

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    Ex Libris

    La Bibliothque

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  • LES STYLES la porte de tous

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    '^ LES STYLES '^^1

    la porte de tous

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    PREMIRE PARTIE

    L'AMTIQUITCHAPITRE PREMIER

    LES TEMPS PRHISTORIQUESMonuments des premiers peuples : dolmens, menhirs, alignements. [^'abondance

    du bois nuit l'architecture de pierre.

    Dp:sles temps les plus reculs,

    l'homme s'est donne' moins demal pour se btir des refuges

    contre les intempries et les attaques deses ennemis que pour satisfaire auxexigences de ses superstitions. Quelquetrente sicles avant notre re,sur les terres del'Europe occidentaleque nous habitonsaujourd'hui, l'hom-me de l'poque qua-ternaire commenaitseulement cons-truire ses stationslacustres; mais ilavait dploy djdes ressources pro-digieuses d'ingniositavec des moyens extrmement rudimentaires, des monuments qui ne semblentavoir t d'aucune utilit pratique.Ces normes pierres fiches en terre

    et isoles, qu'on appelle tneuhirs; cesagencements de deux blocs verticaux etd'un bloc horizontal qu'on appelle tri-

    LOCMABloc mgalithique,

    pour difier.

    lithes: ces alles recouvertes de vastesdalles qu'on appelle dolmens; ces ras-semblements de pierres gigantesques,soit en cercle comme les cromlechs^ soit

    en files paralllescomme les aligne-ments, iaient-ils des tombeaux?des lieux de sacrificeet de prire? desmonuments com-mmoratifs? Noussavons seulementqu'ils ne se rappor-taient aucun desusages matriels dela vie de nos anc-tres. Ceux-ci s'-

    taient donc donn le mal infini de lesrouler et de les dresser pour satisfaireun sentiment o se mlaient, dans laconfusion de leur me primitive, desuperstitieuses terreurs et une admira-tion du gigantesque o il faut voir l'l-ment primitif de leur sens esthtique.Les dolmens, menhirs, cromlechs

    Vitry.

    RIAQUER.dit Pierre de la Fe.

  • LES STYLES

    A

    se rencontrent surtout dans les rgionsseptentrionales, en Bretagne, en Angle-terre, en Danemark,en Sude. Plus ausud, notamment aubord des lacs deSuisse, on trouvedes dbris de sta-tions lacustres ouhabitations levessur pilotis, et quifurent pour la plu-part construitesentre l'an 4.000 etTan 3.000 avantJsus-Christ.

    Mais ce ne sontgalement, que les tmoignages d'unearchitecture trs rudimentaire, qui tendavant tout la solidit et dans laquelleon ne rencontre que de trs rares ettrs grossiers essais de dcoration.Ces peuples s'en tinrent l. dans letirs

    Carnai

    combinaisons architecturales. Plusieurshistoriens ont prtendu que l'abondancedu bois, en leur permettant de se cons-truire aisment des habitations, les em-pcha de s'appliquer davantage l'art de

    btir. 11 est de faitque cet art, ngligpar eux. recevait

    '1 la mme poque uneapplication autre-ment dveloppedans des rgions quin'avaient pas tmoi-gn d'une civilisa-tion plus intense,mais qui taient peu prs dpour-

    vues de bois de construction : l'Egypteet la Msopotamie. C'est l qu' partirde l'an 2.3oo environ avant .lsus-Christ. naissent et se dveloppent deuxtypes galement fconds d'architec-ture.

    Alignements de menhirspierres dresses.

    LOCMARIAQUER.Dolmen ou pierre plate pose sur des pierres

    verticales.

  • GisKH. Les trois grandes pyramides.

    CHAPITRE

    L'ARCHITECTURE EGYPTIENNE

    Emploi de Fargile et de la pierre. Les habitations ordinaires. Les Palais. Les Temples. Les Tombeaux. La dcoration : peinture et bas-reliefs. Epoques et principaux monuments. Influence de Fart i^vptien.

    SI les habitants de la rgion du Niln'avaient que peu de bois leurdisposition, ils pouvaient utiliser

    avec abondance l'argile et la pierre.Ils rservrent celle-ci pour les dificesternels qu'ils consacraient leurs dieuxet leurs morts. Ils se servirent de lapremire, plus rpandue, plus facile travailler, plus conomique, pour cons-truire leurs maisons et les murailles deleurs villes.

    Cette argile n'est autre que le limonnoir et gluant abandonn par le Nil,lorsque ses eaux rentrent, au dbut

    de chaque hiver, dans leur lit. Tritureavec de la paille hache ou du sable,moule par petits blocs rectangulaires,sche au soleil pendant quelques jours,elle acquiert la duret de la pierre.Pour construire les murs, les Egyp-

    tiens se contentaient de superposer desbriques sches; quelquefois ils posaiententre elles des lits de sable ou d'argilefrache. Les plafonds, peu levs, d'unecourte porte, taient faits de roseaux etd'argile agglomrs et consolids par destroncs de palmiers. Les portes, les fe-ntres taient troites et rares, sur-

  • LES STYLES

    montes, soit d'une traverse de bois, soitd'un arc de briques : les Egyptiens, en

    -^tt^ma'ttfl'tM!

    Maison ci;\ ptieiiiic.Restitution faite pour l'Exposition de 1880.

    Publie dans l'Histoire de l'Habitation humaine (Hachette, d.).

    effet, connaissaient l'art de former desvotes sans employer les cintres, enutilisant simplementlagrande adhrenceet la prompte dessiccation de l'argile quileur permettaient d'agglutiner les bri-ques rapidement. Le toit tait plat etformait une terrasse o la famille venaitdormir durant les nuits les pluschaudes.Les habitations du commun peuple,

    basses et grossires, ressemblaient ceshuttes de pis qui constituent, peuprs dans toutes les rgions misrables etau dbut de toutes les civilisations, lelogis des pauvres gens. Les habitationsdes riches, trs tendues, comprenaientde vastes cours, plantes de treilles etd'arbres, ornes de kiosques et de bas-sins, entoures de salles basses servantde communs. Pour le matre, tait btiun pais pavillon, d'un seul tage, sur-mont d'une terrasse. Des murailleshautes et larges entouraient cet ensembleet le dfendaient contre les agresseurs.Une seule porte, rarement deux, s'youvrait, flanque de deux tours mas-sives.

    LES TEMPLESDemeures des dieux, les temples pr-

    sentaient tous les caractres des de-

    meures des hommes les plus puissants,mais davantage que celles-ci encore, ils

    taient btis pour durer,indestructibles et inviolable>.On leur rservait la pierre,

    qui se rencontrait en Egyptesous la forme du calcaire leplus tendre comme sous celledu plus dur granit, et queles constructeurs savaientavec beaucoup d'habilet,mouvoir, tailler et assem-bler. Les blocs, parfois, entaient normes: ceux, parexemple, dont on faisait desfts de colonne, des ob-lisques, des dalles de plafond.Dans la maonnerie ordi-naire, leurs dimensionstaient celles de nos grossespierres de taille. Ils taientrarement lis avec du mor-

    tier; leur surface extrieure n'tait tailleou sculpte qu'une fois tout le pan demur bti. Souvent, pour en assurer lasolidit^on les joignait dans l'paisseurdes murailles par des pices de boistailles en queue d'aronde.On rencontrait peu de votes en

    pierre: obtenues en faisant avancer gra-duellement sur le vide, tout autour,chaque assise de la muraille, elles ne

    ColounaJcb dans ;i le de l'Iiil^i;.

    pouvaient atteindre une grande tendue;aussi prfrait-on couvrir plat; on

  • VARCHITECrURE

    divisait les salles par des Hles de co- et gauche surtout aux e'poques leslonnes, sur lesquelles on appuyait les moins anciennes) d'une colonnade trsvastes dalles qui constituaient le plafond; riche d'aspect. Les deux murailles lat-c'est ce procde' qui donne l'intrieur des temples -gyptiens une si particulirephysionomie. On appellehypostyles (c'est--dire sous colonnes ) les sallesainsi couvertes.Quant au plan mme des

    temples, il est presque tou-jours compris de la sorte :au fond, le sanctuaire ousjour du dieu, aussi dissi-mul que possible; en avant,le naos , grande salleentoure de chambres deservice, et rserve aux seulsinitis ; en avant encore,l'avant-cour, borde de por-tiques, o peuvent pntrertous les fidles.

    1 Le sanctuaire. Il esttroit, sombre, quelquefoiscreus dans un seul bloc degranit, et dcor sur ses pa-rois de bas-reliefs et d'ins-criptions.

    2 Le naos C'est, au pointde vue architectural, la par-tie la plus soigne; ses murspais ne sont percs qued'troits soupiraux; la lu-mire pntre d'en haut parla claire-voie que dterminela diffrence de hauteur desplafonds, les colonnes desfiles centrales tant plusleves que celles des fileslatrales. L'ornementationest trs riche. A l'effet pro-duit par la perspective mo-numentale des colonnes,s'ajoute celui des bas-reliefsqui couvrent les murs du haut en bas, raies sont bordes de portiques dont leset des statues qui, notamment de chaque piliers sont orns de sculptures. En facect de la porte, sont dresses le longdes murailles.

    3 L'avant-cour. La porte qui la meten communication avec le naos est peuleve, peu large, mais fanque droite

    Vue perspective d'un palais gyptien ;i Tell-al-Amarna.L'entre es! en avant entre les deux pylnes. Puis vient une cour que

    borde un portique, ensuite les appartements du prince, de ses femmes et deses enfants. Autour les communs. Au fond, des jardins avec des picesd'eau, et diverses dpendances.

    'Restitution de Perrot et Chipiez.)Histoire de l'Art dans l'antiquile (Hachette, d.).

    de l'entre du naos, se dresse l'normeentre du temple ou pylne; sa massecompacte et leve sert la fois an-noncer de trs loin l'emplacement dutemple et en fortifier l'accs. C'est

  • LES STYLES

    une portecreuse dans un mur trs pais,plus large la base qu'au sommet; les

    L t; Hl|gn!R ^'iOlBWB

    Ruines ti un temple dans i iie de PniUe.A gauche, l'entre du temple entre les deux pylnes :

    a droite, un petit monument, plus rcent, ddi Isis. et servant probablement de salle d'attente.

    parois de ce mur sont couvertes d'ins-criptions et de bas-reliefs et flanques dehautes statues de granit. Devant, sontplants des mts portant des oriflammeset des aiguilles de pierre les ob-lisques. Une alle borde de sphyn.x

    Ediou. Pylne orn de figuressculptes en creux."

    Au milieu, la porte; en arrire, la cour borde,au fond, d'un portique.

    accroupis conduit loin en avant dutemple.Tout ceci n'est qu'un noyau. Chaque

    gnration y ajoute son tour, qui

    une salle, qui une cour, qui un pvlne.On rencontre des temples qui couvrent,comme celui deKarnak, environtrois hectares desuperricie, ou quicomptent, commecelui de Louqsor.trois salles enavant du sanc-tuaire primitif,une longue gale-rie en avant dupylne, et enavant encore decette galerie, unecour, un secondpylne et enfinune avenue debliers.Quelques tem-

    ples, par contre.n'occupent

    qu'une tenduerestreinte,ainsi celuid' E 1 p h a n -line ; d'autres,dans la rgionthiopienneprincipale-ment. taientcreuss dansle rocher etil n'en appa-raissait comme Ip-sam boul qu'une faadeprcde dequelques mar-ches et ornede colos-sales se ul p -

    lures. qui sont

    l'ian du temple de Louqsor.(D'aprs Perrot et Chipiez).Sanctuaire entoure de petites

    -ailes de service, B. Naos. C. Galerie hyposlylc, D. Pre-mirecourbordede colonnades. K. Galerie hyposlyle.F. Se-conde cour, G. Faade, statuesei pyramides.

    tailles dans le roc.

    LES TOMBEAUXOn sait que les Egyptiens ne prati-

    quaient pas l'incinration et qu'ilscroyaient l'immortalit non seulementde l'me, mais du corps, celle-ci assu-

  • LWRCHITKCTVRi:

    Karnak. Courdu temple de Rdmss III, ent .ure de statues co'ossales.

    rant celle-l; aussi apportaient-ils un

    soin infini garder les cadavres de ladcomposition et les assurer contre lesprofanations possibles. Non seulementils les embaumaient, mais ils les dpo-saient dans des asilessecrets et murs quidfiaient toute en-treprise humaine.

    Naturellement, ilen tait de ce soincomme de celuiqu'on apportait la construction desmaisons ; on le pro-portionnait la si-tuation sociale desindividus. Le mis-rable qui menait savie dans une ca-bane, tait aprs samort peine en-tour de bandelettes.Le riche seigneur,au contraire, tait gratifi de toutes lespromesses d'une solide ternit.La tombe qu'elle ft vaste ou non

    comportait deux parties distinctes.

    Dans l'une, rserve au mort, le ca-davre reposait scell dans une cuve depierre ; il n'v tait visit que par son me.

    Dans la secondepartie, qui reprodui-saitsuccinctement leplan d'une maison,vivait le double manation de l'in-dividu, tenant le mi-lieu entre le corps et

    l'me; ce double setenait retir dans unepice o n'entraientpas les vivants ; ceux-ci pntraient, et seu-lement certainsjours solennels, dansla pice voisine oils dposaient leursoffrandes

    ;quand ils

    Colonnes du Temple, Phila-. taient partis, leOn voit, gauche, comment les dalles taient poses ^f.,,Ul^ \ son tOUr

    surlescolonnes;aufond.sedrcsseundcspv'ncsdelentre. QOUDie d SUU lUUly venait se repatre

    des nourritures apportes, ou plus sim-

    plement de celles qui taient peintes sur

    le mur; il s'occupait encore des tra-

    vaux dont la figuration garnissait les pa-

  • 8 LES STYLES

    rois de lasalle, claire par dessoupiraux.Extrieurement la tombe ressemblait

    soit une pyramide tronque (c'est lamastaba, la tombe la plus frquemmentemploye sous les anciennes dynasties),soit une pyramide entire (c'est latombe royale par excellence), soit unepyramide difie sur une mastaba ic'est[hypoge, presque exclusivement em-ploye partir de la onzime dynastie).

    Les pyramides atteignent parfois desdimensions colossales; c'est que lesPharaons, qui commenaient faire

    /

    Coupe d'une pyramide.Les couloirs, 1res petits, conduiseni des chambres

    troites creuses jusque dans le sol.

    difier leur tombeau en montant surle trne, ne cessaient d'en accrotre levolume et de multiplier l'intrieur lesgaleries qui devaient dpister les re-cherches des violateurs.

    DCORATIONLes ornements gvptiens sont la

    fois sculpts et peints. La colonne, tan-tt est ronde comme un tronc de pal-mier, tantt constitue comme un fais-ceau de tiges, La base est un simplecne tronqu. Le chapiteau affecte laforme du lotus, soit en bouton et ilest alors plus renfi la partie inf-rieure qu' la partie suprieure etdcoup de nervures verticales; soiten fleur, et alors sa partie suprieures'vase comme une corolle panouie,tandis que sa base est parcourued'une succession de ptales triangu-laires. On voit encore des chapiteauxsurmonts d'un bloc carr que sou-tiennent quatre ttes de femmes oreilles de gnisse fia desse Haihor d'o le nom de chapiteaux haiho-

    Mastabas de Giseh.(D'aprs Perret ei Chipiez).

    riques); d'autres enfin prsentent descombinaisons des formes prcdentes,des ltes hathoriques, par exemple, sur-montant des lotus panouis.Les bas-reliefs qui couvraient les

    murs et mme les colonnes, taientsculpts dans le creux, leur saillie nedpassant pas la surface de la pierre; dela sorte ils se dtruisaient moins rapi-dement. Ils figuraient des scnes di-verses de la vie des dieux et des hom-mes, les victoires des Pharaons, les tra-vaux des champs, la construction desgrands monuments ; les hommes v

    Edfou. Petit monument taill dans un seul blocde granit et qui a pu tre un sanctuaire

    ou un sarcophage.

  • L'ARCHITECTURE

    taient prsents en files, le corps et lesyeux de face, le visage et les piedsde profil. Les lignes de ces tableauximmenses et pleins de varit,sont calmes et dignes; la s-cheresse en est amollie par lesoin que prenaient les sculp-teurs d'arrondir les angles vifsdu granit.La sculpture monumentale

    comporte surtout la repr-sentation de sphinx ou delions accroupis, de vachesHathor, d'hommes tte d'oi-seau. La difficult qu'prou-vaient les artistes percer lapierre les obligeait ne proc-der que par larges plans et laisser les membres de leursstatues soudsau corps. Celles-ci y acquirent une simplicitde dessin qui en augmentebeaucoup l'expression dco-rative.

    La peinture se superposaitsur les murs aux bas-reliefs;sur le ciel d'un bleu intense,les figures se dtachaient, cer-nes par un trait vigoureux.Les statues isoles taientelles-mmes peintes, et aussiles colonnes et leurs chapi-teaux, dont le dcor sculpttait souvent remplac pardes dessins vivement colorset reprsentant soit des orne-ments gomtriques, soit desmotifs emprunts la florelocale.

    Enfin l'criture elle-mmetait une peinture : le mmemot d'ailleurs servait aux Egyp-tiens pour exprimer l'une etl'autre. Les inscriptions dontils couvraient les murailles, tant in-trieures qu'extrieures, prsentaientl'aspect de tableaux vritables dont laplupart des lments n'taient plusque le schma, que la stylisation desobjets reprsents, mais dont certainsautres en offraient un aspect encoretrs vivant.

    Quelqu'un a rapproch l'aspect de lapeinture gyptienne de celui de noscartes Jouer : elle a en effet les couleurs

    Karnak. Oblisque au milieu des ruines.

    plates et crues, violemment opposes,ainsi que le dessin conventionnel et ap-puy. Comme les tres vivants y sonttoujours reprsents avec le mme gestepour exprimer la mme ide, ainsi lesmmes couleurs sont toujours utilisesde la mme faon : les hommes sontpeints en rouge brique, les femmes en

  • LES STYLES

    Chapiteau en formede lotus en bouton.

    Chapiteau orneilhierdilyphes sculptes en creux

    Chapiteau en formede lotus panoui.

    jaune sauf pour cenaires divinits. environ et ne sont pas d'accord sur l'or- qui Ton attribue des teintes bleues dre de leur succession,ou vertes. Cet emploi conventionnel On doit aux pharaons de la iv^ ou den'empche pas les artistes gyptiens de la v*' dynastie les pyramides de Giseh.s'approcher de trs prs de la viitc et qu'on attribue ii Chops. Chphren et ils ont peint notam-ment les animauxavec un ralismesur-prenant.

    POQUESPendant plus de

    trente sicles l'ar-chitecture, la sculp-ture, la peinture sesont ainsi associesdans la productionde monuments dontnous admirons en-core la parfaite unit.

    L'histoire de l'artgyptien commenceavec l'an 4.000 avantnotre re, environ.A cette poque il aproduit dj des mo-numents dont l'ten-due, la solidit, labeaut d'aspect ne seront pas surpassespar lui dans la suite. Et pourtant sa pro-duction monumentale sera abondante.On la date difficilement. Les historiensrpartissent l'histoire d'P^gvpte pardynasties ou familles de rois ou pha-raons : ils en comptent une trentaine

    Louns

  • L'ARCHITECrURF.

    exircmemeni brillant : on lui doii lespalais deMemphis, le sanctuaire de Kar-nac, des temples Edfou, Elephaminc. Louqsor, dans l'le de Phil, etc.A partir du x^^ sicle environ s'ouvre

    une priode de dcadence, qui aprsquelque renouveau pendant la priodesate (domination des pharaons origi-naires de Sais, 700 5oo environ)s'achve avec la conqute de l'Egypte parles Perses, en 525, puis par Alexandreen 332. Alors commence la priode dedomination grecque: elle est fertile encoreen crations artistiques et produit defort beaux difices, comme Edfou etdans l'le de Phike. Mais la dcadences'accuse. La priode de dominationromaine ne compte pour ainsi dire plusdans l'histoire de l'art gyptien.

    Cette histoire, laquelle des fouillesnouvelles apportent sans cesse des ma-triaux, manque surtout de varit. Legnie gyptien est rude et austre ; sesmanifestations tentent davantage frap-per l'esprit par le colossal, qu' le char-mer par les agrments de dtail. De plus

    elles se rptent avec insistance. L'an asurtout t, en Egypte, un instrumentde domination religieuse et politique; ilest imposant, svre et immuable commeun dogme. C'est grand peine qu'ondcouvre des diffrences de styles entreses poques successives. Et cependantil n'en a pas t produit encore saufdans l'Exirme-Orient qui ait fleuripendant d'aussi longs sicles dans lamme rgion. Il atteignit son point cul-minant ds le xV sicle avant notre re ;depuis il s'est soutenu avec une conti-nuit remarquable, n'accusant un lgerflchissement que vers le vin"^ sicle;mais presque aussitt les anciennes tra-ditions sont renoues, le dcor, quis'eff-minait, retrouve sa vigueur jusqu'auxenvirons de l'an 525. C'est alors que seproduit l'envahissement de l'Egypte parles Perses. Cette premire atteinte serasuivie de beaucoup d'autres. L'Egyptene recouvrera jamais son indpendance,mais jusqu' nos jours elle ne cessera defconder par l'aspect de ses ruines anti-ques, l'art de ses vainqueurs

    .

    Le Grand Sphinx.Ce colosse norme, haut de plus de vin

  • Temple assyrien.(Restitution de Perrot et Chipiez).

    CHAPITRE III

    L ARCHITECTURE EN ASSYRIE ET EN PERSE

    Emploi presque exclusif de la brique. Temples et Palais d"Assvrie et de Chalde.La Perse.

    PARALLLEMENT la civIlisatlon gyp-tienne s'est dveloppe dans lebassin du Tigre et de l'Euphratc

    une civilisation galement riche et dontl'influence sur l'art de l'Europe occi-dentale est considrable. Elle sembleavoir lev ses plus anciens monumentsdans la Chalde, entre le Tigre etl'Euphrate. et ne s'tre rpandue qu'en-suite dans la rgion assyrienne.

    Pas plus que l'Egypte, ces contres nedisposaient de bois de construction.Elle n'avaient en abondance que l'argilequ'on employait soit crue, comme enEgypte, soit cuite au four et maille.Un mortier de bitume trs rsistantassurait la liaison des matriaux. L'As-

    syrie possdait bien des carrires depierre, mais celle-ci tait trop tendrepour tre employe autrement qu'enplacages.Pour pourvoir au dfaut de blocs

    rsistants, les constructeurs utilisaientleurs briques avec beaucoup d'ingnio-sit. Ils constituaient leurs piliers engroupant quatre colonnes rondes dontles briques s'embotaient solidement. Lesplafonds taient remplacs au-dessus descouloirs par des votes, au-dessus dessalles carres par des coupoles, les uneset les autres construites en faisant avan-cer graduellement sur le vide les assisesde briques. Malgr tout, les piliers demeu-raient pais et peu levs.

  • L'ARCHITECTURE i3

    Les tours, qui servaient la fois detemples et d'observatoires, avaient laforme de pyramides autour desquellesmontait en spirale une rampe continueformant esca-lier. Les palaistaient beau-coup plus re-marqua blspar leur sur-face que parleur lvation.Quant auxmaisons, dontil ne reste quedes dbris,elles taientsur mo n tesd'une terrasse,qui quelque-fois soutenaitun tage claire - voiedont la ter-rasse, sontour, tait re-couverte d'unjardin. Tousles m o n u-ments taientconstruits surde hauts etpais soubas-sements, pourparer au dan-ger frquentdes inonda-tions. Leur aspecttait lourdet triste. Lesfentres, rares,s'alignaient la hauteur des plafonds.Des fortifications crneles envelop-paient les palais et les villes et les im-menses surfaces de leurs muraillesn'taient gayes que par les couleursvives des briques vernisses.On trouve plus de sculpture en

    Chalde qu'en Assyrie; c'est que cettedernire rgion se contentait de ses cal-caires tendres, propres tout au plus l'excution des bas-reliefs, tandis que les

    Maison assyrienne.(Restitution faite l'Exposition de i88q.

    Publie dans VHistoire de l'Habitation humaine (Hachette, d.).

    Chaldens faisaient venir grands fraisdes granits dans lesquels ils taillaient desstatues comme en Egypte.Les bas-reliefs taient placs soit

    l'intrieur despalais, soit dechaque ctdes portes mo-numentales;ils reprsen-taienides lionset des tau-reaux ails,ou des hros,ou les guerresdes rois. Lafigure hu-maine n'y pa-raissait jamaisnue, mais en-veloppe dansde longues tu-niques. La fac-ture de ces bas-reliels est so-bre, puissante,moins dlicateet moins fineque celle dessculpturesgyptiennes,mais nonmoins expres-sive.

    L'tat danslequel les rui-nes d'Assyrieet de Chaldese prsentent nous est in-finiment plus

    confus que celui des ruines gyptiennes.En Egypte les pierres sont demeuresdebout, en grande partie. En Msopo-tamie, les briques au contraire se sonteffondres et il n'est gure possible dese faire une ide des constructions pri-mitives qu'en ajoutant aux donnes desfouilles, celles des incriptions en carac-tres cuniformes qui taient imprimesdans l'argile frache, et celles des repr-sentations sculptes de monuments qu'il

  • LES STYLES

    Temple Chaldeen.(Restitution de Perrot et Chipiez'

    arrive de dcouvrir parmi les bas-reOn en arrive imaginer

    ainsi une ville comme cellede Dour-Sharoukin dihe'epar le roi Sargon. Une vasteenceinte l'entoure, faite debriques fraches empilesqui, en sagglutinant, ontconstitu un rempart indes-tructible. Tous les vingt-septmtres, cette enceinte estmunie d'une tour carre, quidpasse de quatre mtres lahauteur de la muraille, attei-gnant elle-mme vingt m-tres. La largeur de ce rem-part est considrable : septchars pourraient y galoper

    liefs. l'ail i

    de Iront. Lenceinte est car-re : sur chaque face s'ou-vrent deux portes, entredeux tours carres.Dans l'inirieur, les routes

    se continuent, paves et r-gulires. Des maisons lesbordent, basses et peineouvertes dans les faubourgs,plus hautes, plus luxueusesdans le centre de la ville.

    Le palais royal s'tendmoiti dans la ville, moitien dehors sur un haut etvaste monticule de briquesauquel on accde, du ctde la cit seulement, par unlarge escalier, les autrescts demeurant abruptspour viter les surprises.D'ailleurs le palais est lui-mme entour de murailleso s'ouvrent les portes triom-phales, tianques de tours,ornes de taureaux ails etde mts portant des ten-dards. Lorsqu'on en a fran-chi le seuil, on entre dansune vaste cour, borde parles communs, cuisines, cu-ries, logements de domesti-ques, et par les murs quienclosent le harem. Lepalais du roi, enfin, tout

    sole est compos de tours tages.

    Le palais de Sargon Khorsabad.{Rfsiiiiiiii-in de Perrot et Chipiez).

  • LARCHITECTiRh:

    raccordes par des rampes obliques.C'est un donjon trs lev', d'o lesouverain peut dominer toute la villeet tout lepays qui l'en-toure

    .

    PKKSE

    Dans unpays voisindes deux pr-cdents, enPerse, ondifia, ds le\- 1 ' sicle,des monu-ments o semlaient avecoriginalitles influencesassyrienneset les influences grecques. Ces monu-ments se rpartissent entre trois centresprincipaux : Suse, Perspolis et Mched-Mourgab ancienne ville de Parsagade).(\e sont des palais construits sur devastes soubassements avec successionde terrasses comme les palais assyriens;

    Une des portes du palais de Sargon.(Restitution de Thomas).

    De chaque ct de la porte, bas-reliefs figurant des lions ails.

    mais la taon dont ils sont construitset la forme de leurs supports drivent del'architecture grecque. Les colonnes,

    trs graciles,sont dcoresde cannelurescomme lescolonnes do-r i q u e s etsurmon tesde chapi-teaux quicomportent,au-dessus deplusieurstages de vo-lutes enrou-l e s, desavant -corpsde taureaux.Quant auxbas- reliefs,

    aussi bien ceux de pierre^ que ceux debrique maille, ils sont traits avec uneroideur et une sobrit tout assyriennes.

    Cet art ne fleurit gure que durantdeux sicles. C'est son rveil, quelquecinq cents ans plus tard, qu'on connatsous le nom d'art sassanide.

    Lions ails tte humaine,rigurs de chaque ct d'une porte.(D'aprs les moiiIaKes du .Mu-ie du Louvre .

  • Athknes. Le temple de Thse (tvpe de temple grec).Ordre dorique.

    CHAPITRE IV

    L'ARCHITECTURE GRECQUECivilisation mycnienne. Les Ordres : dorique, ionique, corinthien. Temples.

    Thtres. Monuments commmoratifs. Epoques.

    SUR les deux rives de la mer Ege,ds l'an 3ooo avant J.-C, des peu-plades extraordinairement actives

    et industrieuses avaient dvelopp unecivilisation dont on dcouvre chaquejour de nouveaux tmoignages; ce sontdes objets de mtal, des vases, des outils,des sculptures, rarement des monu-ments. Le centre des dcouvertes, My-cnes, a fait donner cette civilisationle nom de mycnienne. Son architectureest remarquable par l'emploi de blocsde pierre normes, rappelant ceux quiconstituent les monuments mgalithi-ques; par l'utilisation de coupoles di-

    fies par encorbellements et dont le dia-mtre atteint parfois plus de dix mtres;enfin par la forme des chapiteaux descolonnes, semblable celle de cnesrenverss et drive sans doute de l'em-ploi de p'iirsde charpente.

    C'est dans les diffrentes formes deces chapiteaux grossiers qu'on a cher-ch l'origine des chapiteaux dorique etionique.La civilisation mycnienne fut, au

    xi

  • L'ARCHITECTURE

    phtinicienne, d'o elle fui iransporie,par les habitants trs commerants ettrs voyageurs de cette contre, jusqu'enEtrurie, dans l'Italie du Nord.

    Elle se maintint aussi dans les Iles deChypre et de Chios. Elle y produisit, enmme tempsqu'une uvrelittrairecommer//?^t/e, des mo-numents o seprcisent peu peu les carac-tres d'une ar-chitecture nou-velle et com-

    plte par elle-mme. Puiscette civilisation

    revint influen-cer ses bar-bares vain-queurs; elle serpandit nou-veau sur laGrce, et sa vi-gueur, commeexalte par l'in-fusion d'un sangnouveau, plusrobuste, s'ex-prima ds lors en uvres dfinitives.Ds le vii sicle, la Grce commena

    produire des monuments qui n'ontaucuj rapport ni avec ceux de l'Egypteni avec ceux de l'Assyrie. Ses arts at-teignirent leur apoge avec Vpoque dePricls (de 460 435 environ). En336, elle tomba aux mains d'Alexandre;alors commena la. priode hellnistiquequi dura jusqu' l'an 3o; cette date,la Grce fut conquise par les Romainset la supriorit artistique dofit jusqu'a-lors elle avait joui sans conteste, passaen Italie.

    LES ORDRESLes Grecs avaient leur disposition

    de la pierre et du marbre en abondance.Ils utilisaient galement l'argile. Enfinils taient habiles dans l'art de la char-pente et se servaient du toit double

    Mycnes.

    pente qui est si favorable, dans lescontres pluvieuses, l'coulement deseaux.

    Leurs monuments ne sont pas, commeceux de l'Egypte ou de la Chalde,remarquables par de colossales dimen-

    sions. Leurstemples, desti-ns tre sim-plement lessanctuaires desdieux et point renfermer lafoule des fidles,sont petits; leurslieux d'assem-ble, marchs,difices publics,ne comportent([ue de vastescours entouresde portiques olescitoyensvontconverser l'ombre quandle soleil est tropardent ; leursmaisons enfin,o seules les

    Porte des lions. femmes demeu-rent pendant le

    jour, sont rduites une cour centraleentoure de chambres et relie la ruepar un troit couloir.

    C'est par un rapport harmonieux entreles diffrentes dimensions de leursdifices, c'est par une relation troiteentre le dcor extrieur et la structureintrieure de leurs monuments, que lesGrecs expriment l'ide qu'ils se font dela perfection architecturale. D'exprienceen exprience, leurs constructeurs arri-vent formuler trois types d'architec-ture susceptibles d'atteindre cette perfec-tion; ces types on les appelle des ordreset voici, appliqus la construction d'untemple, quels en sont les caractres.

    1 L'ordre dorique. C'est le plusancien des trois ordres, celui qui procurele plus l'impression de la robustesse.

    Ses lments sont la colonne et l'enta-blement.

  • LES STYLES

    La colonne ne repose . point surune base; elle a la forme d'un cnetronqu, orn de cannelures verticales artes vives. Elle est surmonte d'unchapiteau qui comporte, de bas en haut,une moulure en forme de cuvette appelechine et une dallecarre de forte saillieappele abaque outailloir.

    L'entablement, quiest la partie de l'dificesupporte par la ran-ge de colonnes, sesubdivise, de bas enhaut, en trois parties:l'architrave, la frise.

    la corniche.h,' architrave est

    comme une poutre depierre lisse qui seraitpose horizontale-ment sur les chapi-teaux. La frise repr-sente plutt les solivesqui, dans les fermesde charpente, sontappuves transversa-lement sur la poutreet dont les extrmi-ts seules apparais-sent, de place en place,au-dessus de celle-ci:elles sont figures enpierre par des ds or-ns de stries verticalesqu'on appelle triglyphes; entre ces dssont placs des panneaux de pierresculpte ou peinte. La corniche enhn,

    Les cinq ordres d'architecture

    quefois mme des statues sont dressessur la corniche.Le type complet de l'ordre dorique

    est fix ds le vi^ sicle. L'chelle de sesproportions est tablie en prenant pourbase la hauteur de la colonne. Cette

    chelle fut modifiepeu peu, dans lebut de donner auxconstructions un as-pect moins lourd.L'architrave qui, audbut, avait l'appa-rence d'une fortepoutre, fut amincieau point de fairecorps avec la frise.Les triglyphes, r-partis d'abord rai-son de trois par deuxcolonnes (deux dansl'axe des colonnes etun autre au milieu)devinrent plus nom-breux, lorsqu'ondonna aux colonnesplus d'cartemen t.Dans la belle poque,le rapport des l-ments entre eux avaitt le suivant : la hau-

    ont t placs dans le rapport de leur hauteur.,

    ,

    |l.e plus petit est le toscan (i),qui se rapproche beau- teur ue la COlOnUC

    contenue troiscoup du dorique (2), dont il a la base, le fijt et le ^^tajichapiteau. L'ioni./ufO) plus lanc, a un chapiteau volutes. Le corinthien (4) et le composite (s) ressem- fois daUS la largCUTblent au prcdent, mais ont des chapiteaux plus , 1 11 jfleuris. du temple; celle de

    la trise galait cellede l'architrave; celle du fronton taitcomprise huit fois dans sa propre lar-geur. Pendant la priode de dcadence

    par sa saillie, empche que les eaux ne macdonienne, la largeur des supportss'gouttent sur les colonnes ; elle com-porte un larmier, sorte de poutre paral-lle l'architrave, mais moins paisseque celle-ci et dcore en dessous depetits ornements cylindriques appelsgouttes; au-dessus de la corniche se

    diminua; il prirent un aspect plus grleet l'ordre dorique ne donna plus l'im-pression de robustesse qui le distinguaitd'abord.

    2" L'ordre ionique. On opposait ala vigueur mtUe de l'ordre dorique, la

    dresse \e fronton triangulaire, couronn grce fminine de l'ionique. Celui-ci nepar deux rampants en saillie sur le lar-mier, mais non munis de gouttes: l'es-pace compris entre le larmier horizontalet les deux rampants obliques est sculpten bas-relief ou en ronde-bosse; quei-

    fut fix dans sa forme dfinitive qu auvi^ sicle. Il comportait une colonnedont le ft, peine aminci au sommet,tait orn de cannelures, spares par unlger -plat qui adoucissait la scheresse

  • L'ARCHiiFA/rrRi-:

    des artes. -Le fi repusaii sur une basecompose de deux tores, ou renriemenis,entre lesquels se creusait une gorge ouscotie. Le chapiteau, trs caractristique,tait ^constitu par une astmgale, oumoulure, qui le sparait de la colonne,et par deux volutes qui, s'enroulant depart et d'autre de l'astragale, suppor-taient une abaque ou tablette, plusmince que l'abaque dorique.La partie suprieure de Tordre se sub-

    divisait aussi en architrave, frise et lar-mier; l'architrave tait divise en troisbandes horizontales; la frise, qui necomportait point de triglvphes, tait

    P.tsTUM (Italie mridionale).Temple do Neptune.

    Kaade d'ordre dorique du \\ sicle av. J--C. envinm.

    orne dans toute son tendue d'un bas-relief continu; le larmier, peu saillant,ne portait point de gouttes; quant aufronton, il tait plus cras que celui deTordre dorique et, consquemment,rarement orn de sculptures.La mme volution qui conduisit

    Tordre dorique de la lourdeur l'harmo-nieuse robustesse, puis une gracilitexcessive, fut parcourue par Tordreionique. Au dbut du v^ sicle, sescolonnes sont moins hnes, moins nom-breuses qu'au IV ; Tentablement diminued'paisseur; ainsi toujours Torde ioniqueest plus lger d'aspect, plus gracieux queTordre dorique.

    3" L'ordre corinthien. A partirdu v sicle un troisime ordre conquiertla faveur des architectes grecs. Unelgende, rapporte par Vitruve, en prte

    .\rni':NKS. Faade du Parthnon.Ordre dorique du v' sicle.

    Ce monument est considr comme la plus pure expres-sion de l'art architectural dans la Grce antique.

    Tinvention Callimaque, un orfvre, quil'aurait conu en voyant sur la tombed'une jeune fille une corbeille d'offVandesentoure d'une touffe d'acanthe; lesfeuilles, en poussant, s'taient recour-bes en volute de chaque ct de lacorbeille. Callimaque pensa combinerun chapiteau dont le corps, sem defeuilles d'acanthe plus petites au pied,plus dveloppes au sommet, figureraitla corbeille; l'abaque la partie sup-rieure rappellerait la tuile qui recou-vrait les offrandes; deux feuilles plusdveloppes, de chaque ct, iraientsoutenir les deux extrmits de labaque,au milieu duquel spanouirait un fleu-ron.

    Le chapiteau est le seul lment deTordre corinthien qui le difirencie desdeux autres ordres : sa colonne est eneffet emprunte Tordre ionique, de

    ATiii-:NF;s. Temple de la \'ictoire sans ailes.Ordre ionique.

  • 20 LES STYLES

    mme que son architrave, sa frise, sonfronton.Ce sont d'ailleurs les Romains qui

    en ont fait un ordre part; les Grecs ne

    l'ont ^ure considr que comme un

    ;^yi,i sKS. 1- htechicii.il uu sancu.aire ddi la desse Athna et son fils Erechte.En avant, colonnade d'ordre ionique ; au fond.

    portique d'ordre caryatide.

    enrichissement du chapiteau ionique.A ces ordres, il faut ajouter Tordre

    caryatide dans lequel les fts des co-lonnes sont remplacs par des hgureshumaines supportant un entablementsoit dorique, soit ionique. D'autres

    ordres comme le composite, le toscan

    sont des drivations des prcdents : ilsappartiennent l'architecture romaine,non l'architecture grecque.

    On ne les considrerait mme quecomme des variations des ordres grecs,

    si les architectes de la Renaissance neleur avaient fait le grand honneur de lesconsidrer comme des ordres part,ayant dtermin des rgles spciales dansla disposition des difices.

    Il est certain, parexemple, que l'ordretoscan n'est que Tordre dorique accom-mod par les Etrusques (d'o le nomqu'on lui donne quelquefois d'ordretrusque) des ncessits de construc-tion ou un sens des proportions sp-ciaux. Ces deux ordres, en effet, se res-semblent absolument, sauf que le toscanest plus trapu, plus court et plus frusted'aspect.Quant au soi-disant ordre composite,

    il ressemble tout fait Tordre corin-thien, sauf dans le chapiteau qui est compos ') d'lments emprunts lafois Tionique et au corinthien.La gravure de la page 18 montre com-

    ment Vignole tablit au xvi sicle, leparallle entre les cinq ordres, et fixaentre eux des rapports prtendus inva-riables.

    LES TEMPLESLes monuments grecs qui rendent

    plus sensible l'emploi des ordres, ce sontles temples. Ils comportaient essentiel-lement une cella, ou demeure du dieu,de plan rectangulaire, difie sur un sou-bassement muni de marches ses deuxextrmits; quelquefois la cella taittout entire entoure d'un portique peuprofond, soutenu par des colonnes; leplus souvent elle n'avait de portiquesqu' ses deux extrmits; ses portesalors s'ouvraient sous les deux porti-ques; la cella n'avait pas de fentres.Toute la beaut du temple rsidait dansTheureuse proportion de ses colonnes,la sculpture des chapiteaux, des frisesou des frontons, les colorations enfinet les dorures dont souvent ses pierrestaient recouvertes. Ses dimensionstaient gnralement petites ; il y en avaitpeu qui attinssent l'tendue de l'gliseactuelle de la Madeleine, Paris.

    LES THTRESParmi les monuments civils, les plus

    vastes taient les thtres. Ils compor-

    Athnes. Ruines de l'Acropole.Les Propyles, ou portique soutenu par des colonneset situ en avant du mur de dfense de l'.-Vcropole.

    talent intrieurement trois parties: lascne, Torchestre et les gradins.

  • LARCHITECTURE 21

    '\L!('i^:;it. SSftvfci

    La scne tait un espace rectangu-laire surlev et limit, au fond, par unmur perc de troisportes; sur les cts,par deux murs percschacun d'une porteencore. On se servaitde dcors sculpts oude dcors peints,poss sur le mur dufond.

    L'orchestre occu-pait l'espace semi-cir-culaire qui, dans nosthtres d'aujourd'huiconstitue le parterre;il tait spar de lascne par un mur (le mur de scne ) quitait gnralementdcor, avec abon-dance, de bas-reliefsou de sculptures enronde-bosse.Les gradins se d-

    veloppaient en am-phithtre en face dela scne. La premirerange, prs de l'orchestre, tait destineaux prtres; elle comportait de vrita-

    1

    des alles rayonnantes allant de la pre-mire la dernire range permet-

    Athnes. Le thtre de Dionysos (Bacchus).Mur de scne avec les statues, maintenant mutiles, qui l'ornaient.

    Athknes. Ruines du thtre de Dionysos.Au premier plan, les gradins en amphithtre; au

    second, l'orchestre semi-circulaire; au troisime,transver^alement, la scne borde en avant par le murde scne di>nt on voit au-dessus le dveloppement.

    bles fauteuils de pierre, munis d'accou-doirs, orns de sculptures et portantinscrite la qualit du personnage au-quel il tait rserv. Entre les gradins.

    talent d'atteindre les diffrentes places.

    MONUMENTS COMMMORATIFSUne coutume curieuse a donn lieu

    l'dirication de petits monuments d'untrs joli aspect qu'on appelle monu-ments choragiques . Dans le concours,le directeur du chur thtral, ou cho-rge, dont la troupe avait remport leprix, recevait en rcompense un trpiedde bronze. Il le faisait dresser soit surune colonne, soit sur un petit templerond; c'est ainsi que fut difi le mo-nument de Lysicrate , constitu par sixcolonnes, runies par des plaques demarbre en forme cylindrique, et sur-mont d'un toit de marbre sur lequel onposa le trpied.

    POQUESComme on l'a not dj en observant

    les variations subies par chacun des or-dres, l'architecture grecque ne prsentepas dans son histoire la mme physio-

  • LES STYLES

    nomie immuable que les architecturesgyptienne ou assyrienne. Elle est aucontraire trs vivante : on la voit natre,se dvelopper, atteindre un ge de beaut,puis dcliner peu peu, avec des soubre-sauts de vigueur, jusqu' sonabsorption presque com-plte par l'art romain.

    L'poque primitive est celledes constructions plagiquesou cyclopennes, faitesd'normes blocs de pierreamoncels, et dont les mani-festations apparaissent versle xv*^ sicle environ.

    Puis vient l'poque, pos-trieure la guerre de Troiede plusieurs sicles, quemarque la naissance del'ordre dorique; Tordre ioni-que ne lui est gure post-rieur, mais il se dveloppedans une rgion diffrente.Peu peu ils se mlent etconcourent l'dification debeaux monuments tels queles temples de .Tunon Samos, de Diane Ephse, de Jupiter Olympien Athnes.

    Enfin s'ouvre l'ge d'or de l'architectureathnienne, les v et iv

  • Ni>fES. Le pont du Gard.

    CHAPITRE V

    L'ARCHITECTURE ROMAINE

    Caractre pratique de l'Architecture romaine. Les Etrusques. - Les Ordres. Temples et Basiliques. Thermes. Thtres et Cirques. Maisons. Ponts etAqueducs. Arcs de triomphe. Epoques.

    Noi's avons vu que les Phniciensavaient transport dans l'Italiedu Nord l'architecture usite sur

    les rives de la mer Ege avant l'invasiondorienne. Elle y aboutit des ralisa-tions d'un aspect plus robuste et pluslourd que les ralisations de l'art grec.Du nom des habitants de cette rgion l'Etrurie on l'appelle architecturetrusque.

    Les Romains, habitants de Tltaliecentrale, ayant, en 283avant J.-C, vaincules Etrusques, reurent d'eux ces pro-cds de construction. Ils y apportrentpeu de modifications, jusqu'au jour o

    leurs armes ayant pntr sur les terri-toires soumis prcdemment l'influencegrecque, ils connurent dans tout sonclat un art dont ils n'avaient connuencore qu'une drivation, une bouturelointaine et grossire.Aux Grecs, ils empruntrent surtout

    des formes extrieures, l'emploi desordres, quelques donnes gnrales deplans et d'agencements ; mais ils con-servrent les modes prcieux de cons-truction qu'ils tenaient des Etrusques etqu'ils avaient perfectionns avec ungrand sens pratique: s'ils ne furent eneffet jamais des architectes de gnie, ils

  • H LES STYLES

    furent des ingnieurs de premier ordre.De ces modes de construction, le plus

    important tait la vote. Toutes les civi-lisationsorientalesl'avaientconnue ;les Ro-mains fu-rent lespremiers l'utiliserd'une ma-nirecons-tante. Ils

    ne se ser-

    vaient passeulementde la vote Romb. Le Colise. amphithtre.en ber- La ponion du mur exirieur qu'on voit gauche, montre comment les Romains

    , , employaient la superposition des ordres.ceau ( i),

    pour couvrir les longues et troites gale-ries qui constituaient leurs gouts, pourjeter les arches superposes de leursviaducs, pour ouvrir les portes paissesde leurs arcs de triomphe. Ils le-vaient encore des votes encul-de-four (2) au-dessus desabsides de leurs basiliques,et mme des coupoles gigan- atesques au-dessus de leurstemples. De l, dans leursmonuments, une varit deformes et de plans que n'a-vaient pas connue les monu-ments des Grecs.

    LES ORDRES ^

    Les ordres romains sontplus abondants que les ordresgrecs; ils ne sont pas aussilgants. Ainsi, appliqusaux mmes lments, se ma-nifestent diffremment lesdeux gnies les plus puis-sants de Tarchiteciure an-

    rJ \rt

    (1) Vote en berceau ; vote ayant laforme d'un dcmi-c) lindre et reposant surdeux murs parallles.

    (j) Vote en cul de-tour : v..le ayantla tormed un quart de sphre et fermant, engnral, une vote en berceau.

    Plan d'une basiliqueromaine.

    A. Hmicycle. B. Nefcentrale spare par des co-lonnes des deui nefs lat-rales. C. Pristyle.

    tique; l'un est proccup surtout deproduire une impression d'harmonie,d'quilibre, d'lgance; l'autre une im-

    pressiond' b o n -dance etde force.A Rome,l'ordredo-rique estmuni

    d'une ba-se; parcontre, il

    perd safrise ; sa'

    cornicheest rem-

    place parun toitformant

    auvent ; c'est ord?-e toscan.L'ordre ionique est moins altr; son

    chapiteau est seulement plus simple etplus robuste et la rose, entre les deuxvolutes, se dtache plus nettement.

    L'ordre corinthien est trsfrquemment employ. Sonchapiteau s'allonge de plusen plus ; les feuilles, moinsdcoupes, sont aussi plusespaces.

    Mais le plus rpandu estVordre composite^ dont lechapiteau, form d'une com-binaison des chapiteaux ioni-que et corinthien comporte la fois les feuilles d'acanthedu second et les volutes dupremier.Mais c'est la faon d'utili-

    ser les ordres qui distinguesurtout l'art romain de l'artgrec. Chez les Grecs, lesmonuments taient couverts,et rarement clos; les colon-nes servaient soutenir lestoits ; elles ne soutenaientjamais le linteau horizon-tal des portes et des fentres.Chez les Romains, au con-traire, les ouvertures taient

  • L'ARCHITECTURE 25

    nombreuses et, toutes, amorties par desarcs qui 'dcrivaient une demi-circonf-rence (arcs en plein-cintre) ; pour em-ployer les ordres, ils imaginrent deposer les colonnes contre les piliers quisoutenaient les arcs, et d'encadrer toutesles ouvertures entre ces files de co-lonnes et l'en-tablement con-tinu, en saillie,

    qu'ils firentreposer surleschapiteaux.On voit toutde suite queles ordres, aulieu de rem-plir comme enGrce, le rleactif de sup-ports, ne rem-

    plirent Romequecelui d'or-nements ext-rieurs.

    Autre diff-rence encore :

    en Grce, lesmonumentstaient petits,peu levs etles propor-tions des or-dres calculespour ces di-mensions restreintes; Rome, au con

    Rome.

    Cette glise qui date du v' sicle, mais qui a t considrablement rema-nie, montre cependant par sa partie infrieure comment taient dispo-ses lab'^ide et les colonnades latrales dans les basiliques.

    Le christianisme n'utilisa pas cestemples. Ses premiers oratoires se dissi-mulrent dans les maisons des fidles,puis, l'poque des perscutions, dansles catacombes. Aprs Constantin (morten 337], ce furent des difices civils, lesbasiliques, qui devinrent les glises des

    chrtiens, oufournirent lemodle surlequel tous lestemples duculte nouveaufurent cons-truits.

    A l'origine,les basiliquestaient tout la fois desbourses, destribunaux, deslieux d'assem-bles politi-ques. Ellescomportaienttrois nefs pa-rallles, celle

    du milieutant plus le-ve ; les deuxnefs latralestaient sur-montes detri-bunesquis'ou-V r a i e n t sur

    celle du milieu. Les colonnades qui

    Ealise de Saint-Pierre-dUX-l.iens.

    traire, les monuments taient normes; sparaient les nefs taient plus souventcomme on ne pouvait augmenter les surmontes d'arcs en plein cintre (i)dimensions des ordres sans en dtruire que d'architraves ou de linteaux (2).l'harmonie, les Romains les superpo- Le toit tait de charpente. L'ensemblesrent, rservant l'ordre dorique, plus formait un plan rectangulaire; l'unerobuste d'aspect, aux tages infrieurs des petites extrmits s'ouvraient leset les ordres ionique ou composite aux portes, raison d'une par nef; l'extr-etages suprieurs.

    TEMPLES ET BASILIQUESLes temples paens de Rome ne diff-

    rent pas extrieurement beaucoup deceux de la Grce; mais ils sont plusvastes; leur pristyle est plus profondet prcd d'un large perron ; les templesde plan circulaire, enfin, sont frquents.

    mit oppose, un hmicycle vot encul-de-four embrassait la largeur dechaque nef.

    Les chrtiens conservrent ces dispo-sitions et dressrent leur autel au milieu

    (1) Arc en plein cintre : dcrivant une demi-circonfrence.

    (2) Architrave, linteau : poutre horizontale pose sur les

    deux montants d'une porte.

  • 2t> LES STYLES

    '>?^-

    RriME. Le Colisce.Vue intrieure. Au fond, l'arne sur laquelle s'ouvre une mullllude

    de l'hmicyle. qui constituait ce qu'onappelait Tabside.

    THERMESLes Grecs se contentaient de salles de

    bains prives. Les Romains tablirentdans toutes leurs villes des bains pu-blics, quelquefois trs vastes et trsluxueux. Ces bains se divisaient endeux parties essentielles : les bainsfroids et les bains d'eau chaude et devapeur. Les premiers consistaient ensimples piscines de pierre: les secondsncessitaient, en outre, des appareilsspciaux de chauffage et plusieurs salles,maintenues des tempratures gradues,pour viter de trop brusques refroidisse-ments. Tout autour des piscines s'ou-vraient des portiques, des niches, desabsides o se reposaient les baigneurset qui, quelquefois, taient orns demarbres de couleurs varies.

    THTRES ET CIRQUESDans son ensemble le thtre romain

    ne diffrait pas du thtre grec ; toute-fois, la scne en tait plus large et lemur de fond tait surlev de faon rabattre sur le public la voix des acteurs;

    l'orchestre tait dispos dechaque cot de la scne etl'emplacement qu'il occu-pait, en Grce, tait, Rome,occup par les spectateurs.Trs tendus, les thtresromains taient galementtrs levs : aussi extrieure-ment offrent-ils un aspectcolossal dont le Colvse, Rome, fournit un belexemple.Dans les cirques, le plan,

    pour fournir aux coursesde char une ligne droiteassez dveloppe, tait allon-g; les limites des parcourstaient indiques sur l'arnepar des bornes et des ob-lisques souvent trs orns.

    , ,PONTS ET AQUEDUCS

    de couloirs. ^^

    Les Romains ont t lesplus grands entrepreneurs de voirie dumonde antique. Leurs routes dallesont sillonn tout leur vaste empire.Elles franchissaient les cours d'eau surdes ponts de pierre, trs robustes, dontles arches en plein cintre reposaient surdes piles paisses, dcores de colonneset de frontons ou plus simplement deconsoles.

    Pour amener l'eau de sources loi-gnes, les Romains ont galement jetau-dessus des valles, des aqueducs,qu'ils construisaient en superposantdeux ou trois ranges d'arcades.

    l'hut. Vilry

    PoMPii. I.a maison de Scienziati.

  • L'ARCHni-A.lURE

    N4A1SUXS

    Le plan de la mai-son romaine ne ditfcreijure de celui de lamaison grecque, saufqu'il comporte deuxcours distinctes dontl'une, la plus prochede l'entre, et appeleatrium^ est destineaux visiteurs, et dontla seconde est rserve l'usage priv. Il enrsulte que les appar-tements sont distribusen deux groupes, ceuxqui servent aux rcep-tions entourent la pre-mire cour; les autresentourent la seconde.L atrium peut tresoit bord de por-tiques, soit couvert d'un vlum. Enrin,il n'est pas rare, dans les villes, derencontrer des parties des maisonsromaines dities un ou deux tages

    Maison romaine.(Reconstitution pour l'Exposition de 1889)

    Publie dans VHistoire de l'Hahitation humaine.

    ARCS DE TRIOMPHE

    Les Romains fortifiaient leurs villes.,,..._

    _P_. Sur chaque route qui traversait leurs

    La villa, ou maison de campagne, remparts ils jetaient une porte; peu offre, pour peu qu'elle appartienne peu ils en vinrent traiter ces portes

    quelque riche patricien, toutes les com- comme de vritables monuments qu'ilsmodits d'un palais ; elle renferme des dcorrent profusion; puis ils enportiques, des terrasses, des thermes, levrent au milieu de leurs places pu-

    des jardins et groupe autour d'elle une bliques pour clbrer quelqiie person-population de serviteurs et d'agriculteurs nage minent ou quelque victoire; cequi quivaut celle d'un de nos villages. sont des arcs de triomphe dont l'usage

    s'est conserv jusque dans l'architecturepublique de nos jours.

    POQUESL'architecture romaine of're le spec-

    tacle d'un effort colossal dont les rsultats

    sont tonnants quand on les compare son peu de dure relative. En effet, jus-qu'au commencement de la Rpublique,c'est--dire depuis les rois 1754 avant

    notre re) jusqu'au v^ sicle, cette archi-tecture ne comporte gure que desouvrages grossiers d'aspect, comme le

    Phot.vitry. grand gout [cloaca maxima), remar-PoMPi. La maison Liamoridi Boradi. quable surtout par l'emploi de la vote.

    On voit comment, tout autour de l'atrium, taient T'cSt la COUqute de la Grande Grcedisposs les portiques.

    "

  • 28 LES STYLES

    (iii^ sicle avant notre re qui dterminelespremiersiravauxvraimentartistiques:ainsi les temples de la Piti, de THonneuret de la Vertu, la voie Flaminienne, les

    tecture romaine se compose, avec tous lesemprunts faits aux arts voisins, un gnieoriginal. Elle se montredans toutson clatau dbut de Tre impriale, sous Auguste

    PoMPi. La maison du faune.En avant, rairium;au fond, la maison, dont la premire

    pice est \t tablinum ou bureau du rnaitre.

    premires basiliques, etc. Aprs la prisede Corintbe (146 avant notre re) l'imi-tation grecque suscite des recherches deluxe inoues dans l'dification destemples, des difices d'utilit publique etmme des maisons particulires. L'archi-

    Phot. Vitry.

    PoMPlLa maison de .Marco Lucrezio.

    Vue du jardin, parsem de petites statues.

    (27 avant 14 aprs Jsus-Christ), Onconstruit Rome le thtrede Marcellus,le temple de Jupiter Tonnant, la pyra-mide de Sextius. La dcadencecommenceavec le rgnedeSeptime-Svre( 193-198 :Rome dsormaisne vitque surson pass.

    Prousk. L'arc d'Auguste, porte de ville,Les arcs romains sont toujours en plein cintre.

  • CoNSTANTiNOPLE. Intrieur de l'glise Sainte-Sophie.Au-dessus des trois grands arcs suprieurs on distingue

    l'amorce de la coupole dans la Ijase de laquelleest perce une srie de petite fentres.

    CHAPITRE VI

    L'ARCHITECTURE BYZANTINEET

    L'ARCHITECTURE ARABE

    Constantinople. Votes en coupole. Arcades sur colonnes. Ornementationpolychrome. Architecture arabe : Arcs en fer cheval ; Revtements de marbre,de pltre, de faence.

    ROME avait soumis son empire uneimmense tendue de pays ; aussises principes de construction et de

    dcoration se rpandirent-ils aussi biendans le nord de l'Afrique qu'en Espagne,en Gaule, au del du Rhin, et dans desrgions comme la Macdoine et laThrace, encore soumises aux influencesarchitecturales de la Grce. Mais dans cesdernires contres ils ne furent pas admissans modifications et lorsque le sige del'empire eut t transport Constanti-nople ou Byzance il rsulta de cettecombinaison d'influences un style nou-veau : le style byzantin.

    Ses trois nouveauts essentielles sontles suivantes :

    1 Emploi de la vote en coupole ( i),d'o modification dans le plan des di-fices, plan qui doit pouvoir se diviser encarrs; c'est ainsi qu'aprs avoir utilisles basiliques romaines, les architectesbyzantins adoptrent un plan d'glisespcial, figurant une croix branchesgales dont chacune des quatre brancheset la surface dtermine par leur croise-ment sont recouvertes de coupoles.

    2 Emploi de la colonne pour sup-

    (i) Vote en coupole : vote de forme demi-sphrique et re-posant sur des murs de plan circulaire, carr ou polygonal.

  • .-"O LES STYLES

    porter les arcades : en Grce, les colonnesne supportaient que des plates-bandeshorizontales; Rome, elles ne servirentque de dcors, toute la charge des ar-

    cades tant supporte par les piliers aux-quels elles taient simplement adosses : Byzance, elles remplissent le rle uiileque remplissaient les piliers romains etleur chapiteau, gnralement en formede cube ou de pyramide renverse, estsurmont d'un large tailloir sur lequelretombent les arcades; celles-ci ne sontplus en plein cintre, mais surhausses( i ).

    3^" Emploi de la dcoration poly-chrome : le sol et les parois sont gnra-lement recouverts de plaques de marbrede couleur, les votes et les plafonds re-couverts de mosaque; dfaut de cesdeux procds on emploie des enduitspeints.

    Les monuments principaux sont lesglises, dont l'aspect intrieur est d'unluxe blouissant, la profusion des do-rures venant s'ajouter l'clat des mo-saques et des marbres de couleur. Surles palais, il ne nous reste que des tmoi-gnages crits: nous savons qu'ils taientpeu levs et renfermaient de longuesgaleries, aboutissant des pavillons re-

    Kairolan. La giantie Mosq lOc.Galerie intrieure.

    .\rcs en (orme de lancette, aitjus au sommet, reposantsur des colonnes engages dans des piliers.

    (i) Arc surhauss : qui dcrit un arc plus grand que lademi-circonfrence ; n l'appelle aussi : arc en fera cheval.

    0)NSTANTiNopi.i;. Eglise Sainte-Sophie.\ ue extrieure.

    Les minarets, ou petites tours aigus, ont t rajoutspostrieurement par les Mahomlans.

    couverts de coupoles, le tout richementorn aussi de marbres et de mosaques.Les habitations ordinaires ressemblaienta toutes les maisons portiques et terrasses du bassin de la Mditerrane;les plus riches comportaient des baies arcs surhausss, des balustrades en bor-dure des terrasses et pour soutenir lesportiques, des colonnes de marbre.

    L'architecture byzantine tendit soninfluence en Armnie et en Syrie, rgionsi) l'on se servait de briques, et o l'arcen fer cheval et mme l'arc en fer delance furent prfrs l'arc simplementsurhauss; elle l'tendit mme sur despays oLi avait triomph l'architectureromaine, par exemple dans le nord del'Italie, en Gaule; mais c'est la Russiequi est demeure jusqu' nos jours d-positaire de ses principes de constructionet de dcor.

    ARCHITECTIRE ARABE

    Lorsque les musulmans envahirentl'empire byzantin vii"= sicle . ils lui em-pruntrent son architecture; mais l'uti-lisant Selon leurs besoins et leurs gotsparticuliers, ils la modifirent au pointqu'on a donn aux ditfrenies formes deces manifestations nouvelles la dnomi-nation gnrale de style arabe. Ses centresprincipaux de produciion sont l'Egypte

  • i:architi:cturi'. 3i

    CoRDOUK. La MosqueArcs en

  • DEUXIEME PARTIE

    LE MOYEN AGE

    CHAPITRE PREMIER

    L'ARCHITECTURE RELIGIEUSEDE STYLE ROMAN

    Les Eglises. Procds de vote. Coupoles et votes en berceau. Plan ; Arcs; Piliers;Baies ; Faade ; Clochers. Ornementation. Les diverses Ecoles romanes :Provence, Poitou, Auvergne, Normandie, Bourgogne, rgion du Rhin, Ile-de-France.

    DANS les rgions occidentales del'Eu-rope, oa les hommes de l'poquequaternaire avaient difi les men-

    hirs et les dolmens, des invasions suc-cessives de peuples nouveaux taientsurvenues, chassant ces premiers archi-tectes de la pierre. Les Gaulois, peupleciui s'y trouvait fix l'poque des premiersdveloppements de l'architecture ro-maine, n'taient pas soucieux, commeleurs prdcesseurs, de bien btir ; ilstravaillaient adroitement les mtaux etnous ont laiss des bijoux etdes ustensilesd'un art remarquable; mais ils se conten-taient pour leurs habitations person-nelles, de huttes grossires; pour leursmonuments publics, de pierres normes,simplementornes de rainuresen zigzags.La conqute de la Gaule par les Ro-

    mains eut pour rsultat rapide de cou-vrir leur pays d'difices que les Gauloiseux-mmes, avec une habilet variable,copirent sur ceux de l'Italie. Puis, partir du viir sicle, grce l'essor intel-lectuel et artistique qui correspond aurgne de Charlemagne, grce aussi l'influence de l'architecture byzantine,de grandes diffrences s'tablirent entreles mthodes employes par les cons-tructeurs gallo-romains (on dira dsor-mais romans et celles qu'employaientles constructeurs romains d'autrefois.

    Ils n'avaient d'abord apport aucunemodification pour leurs glises au plande la basilique latine; celui-ci consistait,comme on l'a vu, dans un long rectangledivis en galeries parallles l'aide de co-lonnes; la galerie centrale, plus leve.

  • -H LES STYLES

    Hhot. ntry.

    Ravenne. Lglise Saint- Vital (Intrieur).La dcoration a t entirement remanie l'poque

    moderne, mais on voit comment les piliers taientdisposs pour supporter la vote en coupole.

    S'appelait nef, les galeries latrales bas-cts; a une extrmit de la nef se dve-loppait en demi-cercle Vabside o setrouvait l'autel; l'extrmit opposes'ouvrait l'entre principale, souvent pr-cde d'une cour garnie d'un portique,ou atrium. Ce plan, on le retrouve aussibien dans les glises gallo-romaines deSaint-Martin de Tours ou de Saint-Pierre de Vienne, que dans les grandsdifices romains de Saint-Paul-Hors-les-Murs, de Saint-Laurent-Sainte-Agns,ou des deux Saint-Apollinaire. Mais lesconstructeurs romans furent obligs del'abandonner ds qu'ils voulurent modi-fier le modedecouverturede leurs glises;ils ne pouvaient en effet ni les couvrir,comme dans les contres mridionales,avec des dalles, car les blocs de pierreassez rsistante et assez vaste leur fai-saient dfaut; ni les couvrir unique-ment en charpente car le feu, tou-jours redouter dans une contre o ilfallait clairer et chauffer artificielle-ment une grande partie de l'anne, d-truisait dj la plupart de leurs monu-ments. Il ne leur restait qu'un procd :la vote.

    Dans le Midi de la France, sous l'in-fiuence bvzantine, ils employrent lavote en coupole et dans ce cas, ou bienle plan de l'glise affectait l'image d'unecroix latine (i) et la nef tait partage enplusieurs carrs, chacun tant recouvertd'une coupole ainsi Fontevrauh) ; oubien il affectait l'image d'une croix grec-que branches gales d'o quatrecoupoles pour les branches et une pourla surface de leur croisement (ainsi Saint-Front de Prigueux).La difficult et la fragilit de ce mode

    de construction en empchrent la diffu-sion. Dans le nord, les architectes ro-mans s'verturent tirer parti de lavote en berceau, ce demi-cylindre depierres assembles qui porte sur deuxparois parallles. Elle avait de grandsdfauts; elle ne pouvait avoir une largeporte et les deux parois qui la soute-

    A 1

    hr*^n mti iPUa

    Prigueux. Eglise Saint-Front(commence la fin du x" sicle).

    On distingue dans la partie suprieure le-* amorces descoupoles qui recouvrent chacune des quatre branchesde son plan et le carr du transept.

    (i) Croix latine : dont une branche est plus longue qutles trois autres.

  • L'ARCHITECTURE 35

    Poitiers. Temple Saint-Jean.Autrefois baptistre, aujourd'liui muse. Restaur rcemment. Remarquer les arcs en plein cintre

    qui de colonne colonne soutiennent le poids des murs.

    naient devaient tre trs rapproches; charges, non plus sur toute la longueurde plus, elle chargeait si lourdement ces des parois, m a i s s eu 1 em en t en d e s po in t sparois, qu'il taitdangereux d'y ouvrirde larges perces etqu'on tait oblig derenoncer aux bas-c ts communi-quant avec la nef, etde n'avoir que desouvertures troiteset rares. Toute l'in-gniosit des cons-tructeurs romanstendit parer cesinconvnients enbandant sous les vo-tes, soit parallle-ment, soit perpen-diculairement leuraxe,des arcs de pierrepais et solides, dits

    dtermins. Il suffit donc dsormais defaire porter ces arcs sur des piliers pourpouvoir tablir des bas-cts parallles la nef et communiquant avec elle;

    d'autre part, il suffitde munir les baiesd'arcs de dchargepour pouvoir lesfaire plus larges etplus hautes.De ce principe de

    construction dcou-lent toutes les carac-

    tristiques de l'ar-chiiecture romane.

    I . Plan. Le planrevient celui dela croixlatine; la nefest munie, aux deux

    arcs-doubleaux, qui d'une part servant tiers de sa longueur, de deux bras per-de cintres permanents consolidaient ces pendiculaires et gaux constituant levotes, et d'autre part rpartissaient les transept: on nomme carre Jz^ transept \c

    l'hot. Vilry.

    Ravennk. Eglise Saint-Vital (vi' sicle)..\u-dessus de la masse de l'diBce se dresse la tour octo-

    gonale qui Cil vote en coupole.

  • 36 LES STYLES

    point de croisement des deux brandies.Au del du carr s'tend le chur, spar

    Plan d'une alise romane.A. Absides s'ouvrant sur le pourtour

    du chur. B. Chreur C. Tran-sept. D. Nef borde de sescollatraux.

    de la nef par une grille; puis l'abside, enforme de demi-cercle et vote en cul-de-four. La nef peut tre borde d'un ou

    Paris. Eglise Saint-l'ierrede Montmartre (xii* sicle,.

    Bases de piliers romans

    de plusieurs bas-cts qui, ou bien seterminent comme elle par des absidioles.

    ou petites absides; ou bien font le tourdu chur, sparant celui-ci de l'abside.Les bas-cts sont eux-mmes vots soiten berceau soit en demi-berceau quartde cercle ; dans le premier cas, le som-met de leur vote n'atteint pas la basede celle de la nef, par consquent la nefpeut tre claire directement par desfentres ouvertes au-dessus du toit desbas-cts; dans le second cas, au con-traire, ce sommet vient buter la vote dela nef sa base, par consquent, plus de

    Paris- Eglise Saint-Julien-le-Pauvrel'xii" sicle).

    Piliers de la nef ronds et unis. Ils sont relis entreeux par des arcs en plein cintre et runis avec lemurdu bas-ct par des arcs en ogive, postrieurs.

    fentres possibles : la lumire ne pro-vient que des fentres ouvertes dans lemur extrifur du bas-ct.

    2. Arcy. Les arcs qui joignentles piliers et sparent la nef des bas-cts, comme ceux qui souiiennentles votes et ceux enrtn qui amor-tissent les baies, sont en plein cintre.

    3. PJJjjuus. Les piliers sont carrs

    ou ronds, et flanqus gnralement dedemi-colonnes supportant les arcs-dou-blcaux. Au dbut, on employa beaucoup

  • LARCHITEC TURK 37

    de colonnes antiques, empruntes aux clochers sont plus ou moins levs,ruines gallo-romaines. plus ou moins nombreux. Lorsqu'il n'y

    en a qu'un, il se dresse gnralement au4. Baies. Les murs tant pais et centre de la faade; s'il y en a deux, le

    les baies troites, pour que les fentres second se trouve au carr du transept;procurent le plus possible de lumire et partir de la fin du xf sicle, il n'est pasque les portes ne ressemblent pas des rare d'en voir trois : deux la faade et

    un au carr du tran-sept. Ils sont carrsou octogonaux, deuxtages, marqus cha-cun par un rang de

    couloirs, on abatleursangles;rbra-sement ainsi pro-duit est orn demoulures reposantsur des colon nettes.La partie suprieu-re des portails,comprise sous lademi-circonfrenceque dcrit son ar-chivolte est appeletympan : c'est g-nralement un bas-relief reprsentantle Christ entourdes quatre ani-maux, ou descnes du Ju-gement dei-nier.

    5. Faade. Les gran-des lignes dela faade rap-pellent lesdispositionsintrieuresdel'glise. A lanef et cha-que bas-ctcorrespondune porte. Enavant se trouve parfois plac un porchede charpente ou de pierre. Au-dessus duportail des plus vastes glises s'tendune galerie jour et dans le pignon, au-dessus, s'ouvre une fentre qui est sou-vent de forme circulaire. Le pignon estlui-mme surmont d'une croix.

    6. Clochers. Sur l'glise sont di-fies des tours pour les cloches. Ces

    Angoui.me. Cathdrale.Faade du \ii' sicle, les deux tours ont t ajoutes rcemment

    L'intrieur ne comporte qu'une nef vote cinq coupoles.

    fentres gmines ( 1 ;eur toit est peu aigu;dans les petites glisesil consiste dans unedouble batire de tui-les pose sur deux pi-

    gnons triangu-aires.

    ORNEMENTATION

    C'est dans ladcorationsculpte desglises qu'ondistinguesurtout les

    influencesbyzantinestransportesen France,

    ds le vi*^ si-cle, par lesivoires, les

    pices d'orf-vrer ie, lestoffes. Cesinfluences set rah issen tdans la forme

    des rinceaux, des animaux, des figures etde certains ornements symboliques. Maisl'influence des formes romaines estencore plus apparente dans les perles,les oves,les ttes de clous, les mandres,les tresses qui ornent les archivoltes ou

    les moulures des faades, et surtoutdans la feuille d'acanthe, traite avec

    (l) C'est--dire ; groupes deux deux .

  • 38 LES STYLES

    Paris. Eglise Saint-Germain-des-Prs.Tour du XII' sicle, remanie.

    une rondeur grasse et pleine, quoiqueavec sobrit, et employe surtout pourdcorer les chapiteaux.Aux voussures des portails sont sculp-

    tes soit des bandes de rosaces accoles,formes d'un cercle plat entourant unefleur grands ptales trs ouverts; soitdes rinceaux d'o se dtachent des tigessymtriquement enroules, terminespar des fleurs, des feuilles, des pal-mettes et enlaant parfois les corpsd'hommes grimaants ou d'animauxfantastiques.

    Les hjipii^aux, au dbut trs allongset orns de motifs maigres et secs o l'onreconnat la copie maladroite des cha-piteaux antiques, sont, partir duxi^ sicle, sculpts avec originalit. Lesuns, rappelant la forme des chapiteauxcorinthiens, portent des bouquets defeuilles d'eau ; les autres des palmetteset des rinceaux affronts ; les autres desmoulures ovales tressaillantes, appelesgodrons; d'autres enfin des figuresd'hommes et d'animaux constituant depetits groupes anims dont les sujetssont pour la plupart emprunts l'An-cien et au Nouveau Testaments.

    LES ECOLES ROMANESBien que ds la fin du xii' sicle, le

    style roman commence tre supplantpar le style gothique, il a eu le temps dese rpandre sur tout le territoire de laFrance et des pays voisins. Chaquecontre lui a imprim, par ses diff-rentes faons de combiner la structuredes glises ou de les dcorer, un carac-tre propre. On reconnat gnralementdans l'architecture romane sept grandes coles rgionales.

    Provence (Types : Saint -Trophime, Arles ; Notre-Dame-des-Doms, Avi-gnon ; la cathdrale de Vaison, l'glisede Saint- Paul -Trois- Chteaux). Lechur est supprim, les bas-cts sonttroits et vots en demi-berceau, lanef est elle-mme resserre. Les piliers,carrs, sont flanqus de demi-piliers etplus rarement de demi-colonnes; leschapiteaux sont imits de l'antique.

    Poitou Types : Notre - Dame - la

    -

    Grande, Poitiers; les glises de Saint-Savin, Saint-Maixent, Parthenay). Les bas-cots sont vots en berceau,et. comme la nef, hauts et troits Lespiliers, carrs, sont flanqus de demi-colonnes d'un fort diamtre, souvent

    Carf.nsac (Lot). Eglise abbatiale du xr sicle-.Moulage de son portail. .-Vu milieu du tympan, le

    Christ dans une Gloire ovale, .\ulour delui les prophtes.

  • LWRCIUrECrURF'9

    Phot. Vitry.

    Chapiteau de l'abbave de Saint-Denis.Transport au muse de Cluny.

    aussi larges que le pilier lui-mme.

    Auvergne (Types: Notre- Dame-du-Port, Clermont-Ferrand; les glises deBrioude, de Saint-Etienne Nevers).Les bas-cts sontvots en berceau,mais au-dessus, uneseconde vote endemi-berceau vientpauler la nef; cetteseconde vote re-couvre des galeriesqui s'ouvrent surla nef, lui transmet-tant ainsi la lumirequ'elles-mmes re-oivent par des fe-ntres perces dansleur paroi extrieu-re. Les votes desbas-cotsnesontpassoutenues par desarcs-doubleaux : lespiliers, carrs, nesont donc flanqusque de trois demi-colonnes chacun.Le dcorsculpt est trs sobre et, commedans les deux rgions prcdentes, l'im-pression de beaut est toute procurepar l'harmonieux quilibre des lignes.

    Phot. VitryAvAi.LON. Eglise Saint-Lazare (xii' sicle]Moulage des colonnes ornanl le ct droit du portail.

    Phot. Vilry.

    Chapiteau figure de la sacristiede la cathdrale de Reims.

    Normandie (Types : chapelle du Mont-Saint-Michel; glises de Saint-Etienne Caen, de la Trinit Vendme; cath-drales de Bayeux et d'Evreux; ce style

    s'est rpandu enAngleterre). Lanef est couverted'une charpente, laquelleon n'asubs-titu unevotequ'l'poque gothique;les bas-cts sontvots et supportentdes tribunes claireset vastes au-dessusdesquelles s'ouvreencore sur la net

    une seconde rangede fentres. Un pi-lier seulement, surdeux, est flanqude longues colon-nettes. Les arcs sontfrquemment ornsde chevrons sculp-ts.

    Bourgogne (Ty-pes : glise abba-

    tiale Cluny ; glises de la Madeleine Vezelay, de la Charit ; cathdralesd'Autun,de Langres; on appelle souventcette cole l'cole clunvsienne'. La nef

  • 40 LES STYLES

    est recouverte d'une charpente peu large,trs haute, remplace'e plus tard par unevote gothique, tandis que les bas-ctsvots en arc bris, sont au contrairepeu levs. Les piliers sont renforcs dedemi-piliers auxquels s'adossent encoreles demi - colonnes. L'ornementationsculpturale est trs riche soit pour leschapiteaux, soit pour les tvmpans ou lesvoussures des por-tails.

    Ecole germaniqueCathdrales de Tr-ves, de Mayence, deSaint-Quentin; gli-ses de Saint-Di, deRosheim). La nefest recouverte d'untoit de charpente,les bas-cts, peulevs, sont votsen berceau; au-des-sus, une hie de fen-tres vient clairer lanef. Les piliers car-rs alternent avecdes colonnes rondeset trapues.

    Ile -de- FranceEglises de Saint-Germain-des- Prs, Paris ; de Saint-Etienne, Beauvais,de Morienval . C'est dans cette rgion, celle du Domaineroyal, que se manifestent les tentativesnouvelles d'o presque aussitt natra lestyle gothique. On en verra les caractresen tudiant l'origine de celui-ci.

    .\ri.i;s. Eglise Saint-Trophime.Portail du xm' sicle, le (jrand picnon du milieu

    marque la largeur de la nef. De chaque cl.et beaucoup plus ba.s, les loiis des bas-cts trs

    troits: c'est une des caractristiques de l'cole provenale.

    quelles on clbrait le sacritice mystiquede la messe. Mais dans les catacombes,on avait pris l'habitude de clbrer cesacrifice sur le tombeau d'un saint; oncontinua durant toute l'poque romane,en plaant l'autel au-dessus d'un sem-blable tombeau, ou tout au moins d'unechsse renfermant des reliques. L'autels'levait ainsi parfois sur une vritable

    chapelle souterrainequ'on a p p elaitcrypte. Celles desglises de Jouarre,de Grenoble, de St-Avii Orlans, deSaint - Philibert deGranlieu, de Saint-Germain d'Auxerre,sont clbres pourl'poque carolin-gienne ; celle deChartres est une desplus importantes del'poque romane.Toutes taient cou-vertes de votesd'arte reposant surde petites colonnesrapproches.Quant l'autel

    lui-mme, il futlongtemps constitupar une simple tablede bois, qu'on re-couvrait parfois de

    plaques d'or ou d'argent richementornes. De plus en plus on l'excutaiten pierre. Il affectait souvent la formed'un tombeau; on l'ornait sur ses faces,et particulirement sur celle qui regar-dait la nef de l'glise, de sculptures ana-logues celles des portails, ainsi detentures retombantes, ou encore de per-soilnages assis sous des arcatures repo-sant sur de minces colonnettes chapi-

    soires indispensables qui ne font pas en teaux.ralit partie de son mobilier et qui, la

    ACCESSOIRES

    Cryptes et autels. Chaque gliserenferme un certain nombre d'acces-

    plupart du temps construits en pierre,portent tous les caractres d'ornemen-tation des parties intgrantes de l'glise.Tels sont, par exemple, les autels. Ori-ginairement, c'taient des tables sur les-

    Cuves baptismales. .\\\ dbut del're chrtienne, le baptme se donnaitpar foules, A l'poque mrovingienne,on construisit pour cette crmonie sp-ciale des dicules ronds, distincts des

  • LARCHITECTURE 41

    glises,comme par exemple, le monumentde Poitiers connu improprement sous lenom de Temple Saint-Jean. 11 y en avaitun par sige piscopal. A partir derpoque carlovingienne, comme au lieude baptiser les grandes personnes parimmersion , on ne baptisait plus gure

    nales, quelques-unes mme avaient, enplan, la forme d'un quadrilobe. Ellestaient frquemment ornes de sculp-tures reprsentant soit des moulureset des feuillages, soit des person-nages disposs sous des arcatures, ettaient fermes par un pais couvercle.

    Poitiers. Eglise Notre-Dame la Grande.Faade du xii' sicle. Les loiis des bas-cts atteignent la hauteur

    du toit de la nef. Les arcs portent sur des demi-colonnes accoles auxpiliers ou la muraille.

    que des enfants, et par intusion , on secontenta de sortes de cuves, qu'on dispo-sait dans chaque glise, aussi prs quepossible de l'entre. Ces cuves taientrarement en mtal, plus souvent enpierre. Elles affectaient toutes lesformes : rondes, rectangulaires, polygo-

    Tombeaux et cimetires. Les chr-tiens ne conservrent pas l'usage paende l'incinration et le remplacrent parcelui de l'enfouissement des corps en

    utilisant des sarcophages de bois, de

    mtal, de pltre ou de pierre. Ce sontces derniers qu'on rencontre le plus

  • 42 LES STYLES

    souvent. Au dbut, c'taient de sim-ples auges de pierre, parois Verti-cales, recouvertes d'une dalle. Lorsqu'ilstaient dcors, ils portaient sculptssoit des panneaux,soit des ornementsen croix. A l'poquecarolingienne. ilssont gnralementplus troits auxpieds qu' la tte;puis ils offrent lapartie la plus largeune niche pour latte; au xir sicle,on en rencontremme qui ont lesparois bombes ;l'ornementation enestalorsplus varie;mais on cesse bientt de les creuser dansdesbloc^ de pierre; on les constitue avecdes assemblages de moellons ; dans la r-gion parisienne ils sont presque toujourstaills dans le gypse, ou pierre pltre.Ces cercueils taient enfouis soit dans

    Caen. Eglise de la Trinit, ou abbayeaux Dames, fonde en 1066.

    l'glise mme, lorsqu'ils renfermaientles corps de saints personnages, soit toutprs dans le cimetire qui l'entourait.Dans les glises, les tombes importantes

    taient signales parla prsence d'un

    i petit monument. Audbut c'tait un sim-ple bloc de pierre enforme de bire; puison l'orna d'arcatures,de colonncties, de li-gures. Plus tard, onreprsenta, couchesurune dalle, l'effigie

    du dfunt dans soncostume d'apparat :chevalier, vque ouprincesse. Cette cou-tumesuscita, surtout

    depuis le xir sicle, d'importants monu-ments de sculpture. A partir du xiii'' si-cle on l'a remplace, pour les person-nages moins importants, par la simplereprsentation de l'effigie grave encreux sur une dalle plate.

    Fhot. Vilry.

    Trves. (Cathdrale (xr sicle).

  • Beauvais. La Cathdrale.Le clocher, haut de 153 mtres, s'est croul en 1,73. Reoiarquer la hardie( droite) et la forme des remplages de pierre qui divisent les fentres. Le portail du transept (a gauche)est du XVI' sicle (style flamboyant).

    CHAPITRE II

    L'ARCHITECTURE RELIGIEUSEDE STYLE GOTHIQUE

    Arc bris; Ogive ; Arc boutant. Priode de transition. Xllh' sicle.XV^ sicle, ou stvle flamboyant. Ornementation.

    XIV'-' sicle.

    LA voijte en berceau, mme soutenuepar les arcs-douhleaux, ne pouvaitsatisfaire les architectes romans ;

    elle tait trop fragile encore, s'effondrantds qu'ils voulaient carter ou allger sessoutiensdansle but d'accrotre la surfaceet la clart des glises. A force d'ing-niosit et de ttonnements ils aboutirent un systme nouveau d'architecturedont les trois caractristiques sont l'arcbris, l'ogive et iarc-boutant

    .

    Jusqu'alors les arcs-doubleaux dter-minaient, en plan, un carr, en joignantdeux deux les piliers qui soutenaientchaque caisson de vote. Les construc-teurs imaginrent d'allger encore lavote en lui procurant des cintres nou-veaux ou ogives jets en diagonale autravers de ces carrs ; l'appareillage deces artes et t dlicat et leur fragilitextrme si l'on et conserv la vote enberceau, mais non point en employant

  • 44 LES STYLES

    v-r.

    hei.

    ^

    A

    l;;lPlan de Notre-Dame

    de Paris.A. Chur et son double

    pourtour. IJ. Tran-sept C. Nef et sesdoubles bas-cois. Toutautour -de l'difice deschapelles ont t post-rieurement amnagesentre les piliers ext-rieurs.

    la vote en berceaubris,dtermine parla section de deux

    ^ fragments de cylin-dre du mme rayon :aussi vit-on bienttce svstme de voie

    remplacer partout lepremier i .

    Si la vote taitallge, les piliersrecevaient une char-

    c ge plus lourde, puis-que chacun suppor-tait la pousse dequatre arcs nou-veaux. Il fallait les

    dcharger leurtour, sous peine dese voir oblig de lesconstruire fortpais.C'est quoi s'appli-qurent les archi-tectes du moyen geen transmettant, par

    des arcs, les pousses des piliers ext-rieurs, que rien n'empchait deconstruireaussi massifs qu'il tait ncessaire: c'estlcsystme des arcs-boutants qui, jets au-dessus des bas-cts, e'paulent d'une partles piliers de la nef comme des tais et,d'autre part, sont maintenus par desmassifs de pierre btis en dehors du murextrieur de l'glise.

    Dsormais les architectes peuvent selivrer toutes les hardiesses. Pourvu queleurs arcs d'ogive, leurs arcs-boutants etleurs piliers soientsolidement construits,ils peuvent monter les votes, allger lesmurs entre les piliers, v percer de vastesbaies : la solidit gnrale de l'dificen'en est pas compromise/ L'histoire dustyle gothique n'est que l'histoire desaudaces auxquelles ils se sont peu peu livrs, jusqu' ne plus faire des

    /glises que de lgres ossatures de pierre,enchssant des verrires immenses etcouvertes des plus dlicates sculptures.

    (i) L'emploi simultan de l'arc bris et de l'ogive a faitdonner l'arc lui-mme le nom A'ogival, qui sert aussifrquemment dsigner toute l'architecture gothique.

    PRIODE DE TRANSITIONC'est peu peu que le style gothique se

    dgageduroman.Souventles votes nou-velles sont simplementdifiessur des pa-roiset des piliers dont tous les caractressont romans, ainsi en Normandie, ol'on a simplement remplac le toit decharpente par une vote d'ogive, enfaisant reposer certains arcs sur des culs-de-lampe encastrs aprs coup dans lamuraille. De mme encore dans Tlle-de-France, o beaucoup d'glises ne reoi-vent leur \ote qu'au xii'= sicle : on acouvert d'abord le pourtour du chur,o apparaissent les premires tentativesde votes d'arte et en berceau bris,puis le transept, enfin, vers 1 1 3o, 1140,la nef : mais (ainsi Vignory, Mori^nval,Saint-Germer, Saint-Etienne de Beau-vaisj les fentres demeurent en pleincintre; c'est seulement partir de la findu XII' sicle, lorsque la croise d'ogivesera franchement employe (ainsi dansles cathdrales de Laon, Sens, Paris.Senlisj que l'arc des baies sera franche-ment bris.

    Le plan gnral nest pas modifi ; lechurest cependant un peu plus allong ;

    P/10/ VUry.

    Pari.s. Eglise Saint-Merry (xvr .siclei.Les arcs-doubleaux rejoignent un pilier de droite

    et un pilier de gauche la mme hauteur : les arcs.d'ogive rejoignent diitgonalemeni chaque pilier un pilier oppos et siti. une trave plus loin.

  • LARCHITECTURE 45

    le long desbas-cics

    ou collat-raux deschapellesviennent seloger entreles piliers desarcs -bou-tants. Auxpiliers carrs,sparant lanef des bas-cts, onsubstitue deplus en plusles piliersronds ; ilssontenioursd'un faisceaude colonnet-tes qui vonten haut de laparoi suppor-ter la retom-be des arcs ;mais commelacroised'o-give enjambeen ralitdeux traves,il y a unecolonne surdeux quicompte davantage de colonnettes ; cettealternance disparatra dans les monu-ments postrieurs. Des bagues de pierrecoupent, de distance en distance, la hau-teur des colonnettes etlesfixent la paroi.

    L'lvation des votes est dj consi-drable; de vastes tribunes s'ouvrent surla nef, au-dessus des bas-cts, et au-dessus de ces tribunes se succdent sou-vent, d'abord une petite galerie de cir-culation, troite comme un couloir, puisune range de fentres. Toutes ces baiessont ornes de moulures retombant sur triangle quilatral, ceux-ci sont trsde fines colonnettes chapiteaux. surhausss. Les baies, de plus en plus

    larges, se dveloppent sur toute la surfaceLE XIII'^ SIECLE disponible des murs; les tribunes, au-

    La priode de transition de l'architec- dessus des collatraux, ""disparaisse nt,ture romaine Tarchitecture gothique remplaces par des fentres. Celles-ci

    Cakn. L'cglise Saint-Ltienne.Edifie au xi' sicle, elle fut vote au xii' seulement, et pour cela furent

    alors construits les arcs-boutants qu'on voit au-dessus du toit des bas-cts, appuys des piliers que surmontent des clochetons.

    dure de 1 140environ lafin du XII' si-cl e . Aprsquoi c om-mence unedes bellespoques, nonseulement del'art gothi-que, mais detoute l'his-

    toire de l'art:c'est alors eneffet que sontdifis desmonumentscomme lescathdrales

    de Reims, deChartres

    ,

    d'Amiens etune infinitd'glises re-marquablesqui couvrentencore notresol.

    Les gran-des cathdra-les occupentune superfi-cie consid-rable, comp-

    tant deux, mme trois bas-cts oucollatraux qui font le tour de la nefet du chur, et sont flanqus, le long dela paroi extrieure, d'une chapelle parchaque trave. Les piliers sont d'galegrosseur. Leurs colonnettes sont relies la base de la vote parune frise de feuil-lages sculpts qui est forme par la ru-nion de leurs chapiteaux.

    Les arcs ont un aspect trs caractris-tique; tandis que ceux de la priodeprcdente pouvaient s'inscrire dans un

  • 46 LES STYLES

    (Chartres. La Cathdrale.Toute la partie basse de la faade est du xii' sicle. La rose'du

    milieu a remplac au xiii' un pignon iriangulaire. Tout le clochervieux ( droite) est du xu' sicle; le clocher neul est du xiijusqu' la hauteur de la jjalerie, l'tape au-dessus est du xiv,la flche du xv'.

    sont ornes de vitraux et divises dansleur hauteur par de fins meneaux depierre que terminent des arcs de pierreentre lesquels sont ouvertes des fentrescirculaires, ou roses.

    },n ffiraHp s'est beaucoup modifiedepuis l'poque romane. Au-dessous desportes, toujours plus richement ornes,s'tend une galerie avec balustrade et au-dessus encore s'ouvre une rose im-mense dans laquelle sont enchsss desvitraux de couleurs chatoyantes; tout en

    haut s'tend une nouvelle galerie,plus lance que la premire etderrire laquelle apparait le som-met triangulaire du pignon. Deuxhautes tours polygonales, quin'ont pu tre acheves d'ailleursque dans peu de monuments,flanquent les cts de cette faade,d'une physionomie la fois im-posante et vivante.

    LE XIV' SICLEC'est encore une belle priode

    de l'architecture gothique; maiscelle-ci perd peu peu de sa ro-bustesse, les constructeurs enarrivent se jouer des difficults,amincissant de plus en plus lessupports et ne conservant depierre que ce qui est indispensablepour soutenir l'difice. Ils aug-mentent par mille subterfugescette impression de lgret, mas-quent lespilierssous des faisceauxde colonnettes menues qui sem-blent tre l davantage pour ledcor que pour l'utilit, et deman-dent des effets de lumire lasaillie d'un lger filet plat qu'ilsfont monter le long des profils.

    Les g_rcades qui sparent lanef des bas-cts sont de plus enplus hautes; au-dessus d'elles, lagalerie de circulation est dissi-mule derrire une range decolonnettes que prolongent lesmeneaux des fentres suprieures:ces meneaux sont toujours plusnombreux et plus minces ; le

    remplage qu'ils supportent est dcoup,non plus en cercles, mais en trflesenferms dans des triangles curvilignes.Frquemment, les portails, au lieu

    davoir un tympan plein et sculpt, ontun tympan jour et orn de vitraux. Au-dessus s'ouvre toujours une rose, ouvaste fentre ronde dont les meneaux sontdisposs comme les rayons d'une roue ;quelquefois on en trouve qui dessinentau contraire des croix ou des toiles.Cette rose, les larges fentres de la faade.

  • LARCHITECTURE 47

    constiiueni un ensemble qui. s'il estimposant par sa masse, offre un aspectdes plus dlicats. Vu de Tintrieur, dansl'clat de ses vitraux, il est particulire-ment somptueux.Le plan gnral des glises est toujours

    le mme, mais de plus en plus on prendl'habitude de loger entre les piliers ext-rieurs, le long des collatraux, de petiteschapelles consacres cJs "saints diff-rents ; celle qui est consacre la Viergeest toujours plus belle et plus riche ;elle constitue mme, dans certainescathdrales, une vritable petite gliseh part.

    .A l'extrieur, les a rcs-boutants sontaussi amincis que leur rle utile le per-met; ils sont surchargs de clochetonsq