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BULLETIN NATIONAL O

Juin 1961

Protection civile— U.R.SS

Un Organisme d'approvisionnements de guerre

Exercice TOCSIN— 1961

Les femmes et la protection civile

ERav isiii,LON DES ESURES D' RGENCE

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VOL. 1 n° 3 JUIN 1961

R. B. Curry

Le Premier ministre

Reproduction

Le Ministre de la Défense nationale

J. C. Morrison

Rapport photographique

Noma Taylor

Exposé

R. J. Loosmore

D r E. E. Massey

N« NATIONAL DE VOMU LE MILLET! Publié par l'Organisation des mesures d'urgence du Bureau du Conseil privé

TABLE DES MATIÈRES

Message du Directeur

Introduction aux 11 ÉTAPES POUR LA SURVIVANCE

Protection civile—U.R.S.S

Sécurité nationale

Plans visant un Organisme d'approvisionnements de guerre

Exercice Tocsin 1961

Le rôle des femmes dans la Protection civile

L'abri dans le sous-sol contre les retombées

Activité économique lors d'une attaque nucléaire—Conclusion

Effets des armes nucléaires

Le BULLETIN NATIONAL DE L'OMU est publié à tous les deux mois afin de fournir des renseignements courants sur une grande variété de sujets ayant trait aux plans civils d'urgence. Ce périodique est publié et en anglais et en français et on peut l'obtenir en écrivant à l'Organisation des mesures d'urgence, Bureau du Conseil privé, Édifice de l'Est, Ottawa.

En plus de publier des articles réflétant le programme du gouvernement canadien, le Bulletin peut également publier des articles provenant de particuliers sur des sujets d'intérêt courant concernant le programme de mesures d'urgence. Les vues de ces collaborateurs ne sont pas nécessairement celles du gouvernement fédéral.

Directeur: R. B. Curry Rédacteur: A. B. Stirling.

ROGER DUHAMEL, M.S.R.C.

IMPRIMEUR DE LA REINE ET CONTRÔLEUR DE LA PAPETERIE

OTTAWA, 1961

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FAITS SAILLANTS

tans ce troisième numéro du BULLETIN NATIONAL DE L'OMU vous pourrez lire une certaine variété d'articles et de commentaires touchant les plans civils d'urgence. Quelques sujets sont d'un intérêt inusité.

Le premier expose des questions d'extrême importance pour les particuliers dans leurs plans visant leur propre survivance et celle de leurs familles advenant une guerre nucléaire. Il s'agit de la reproduction de la déclaration que le Premier ministre, le très honorable M. John G. Diefenbaker, a faite en guise d'introduction à la brochure récemment publiée et intitulée «Onze étapes pour la survivance». Dans le présent numéro on reproduit également à la troisième page de couverture ces onze étapes. On peut obtenir cette brochure par l'entre-mise des bureaux locaux des mesures d'urgence ou de la protection civile.

Un autre sujet est l'article traitant de la planification des approvisionnements qui est en cours au ministère de la Production de défense. Cet article donne un résumé très utile du travail actuellement entrepris en vue d'assurer le meilleur usage et un contrôle rationnel des approvisionnements de base durant une guerre.

Un événement important survenu le mois dernier a été l'exercice national «TOCSIN», dont on a fait mention dans le deuxième numéro du BULLETIN NATIONAL DE L'OMU. On souligne à l'attention des lecteurs la double page à l'intérieur du présent numéro où l'on montre des photographies illustrant des aspects de cet exercice par tout le Canada. Dans un numéro ultérieur on fera une revue complète de l'exercice TOCSIN et l'on en évaluera les résultats.

Nous estimons très utile pour les lecteurs de connaître la nature générale et l'étendue des plans civils d'urgence et de la formation y relative dans d'autres pays. Dans le présent numéro, un article puisé à des sources officielles en U.R.S.S. est reproduit pour indiquer ce que l'on fait dans les diverses parties de l'Union soviétique. On se propose de passer en revue, plus tard, les plans mis en oeuvre dans d'autres pays également, tout spécialement parmi nos alliés de l'OTAN.

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Reproduit de la brochure concernant la

survivance des particuliers publiée récem-

ment par l'OMU et intitulée

«11 ÉTAPES POUR LA SURVIVANCE»

(Voir troisième page de couverture)

^jonscient du fait qu'une guerre nucléaire entraînerait une catastrophe pour toutes lesnations, le Gouvernement canadien s'est joint aux autres nations qui désirent la paix afin defaire tout ce qui est possible pour empêcher l'éclosion d'une guerre. Bien que, de concert avec

les nations au sein de l'OTAN et avec les États-Unis à l'égard de NORAD, le Canada main-

tienne ses défenses pour prévenir une agression, le Gouvernement a suivi une ligne deconduite destinée à réduire les tensions mondiales, en vue d'amener une entente permettant lerèglement pacifique des conflits internationaux et d'en arriver au désarmement avec les con-trôles qui peuvent être nécessaires pour garantir la sécurité de toutes les nations.

Nonobstant ce que l'on a fait et ce que l'on fait encore, la guerre nucléaire est possible,soit par les gestes voulus de quelques dangereux insensés, soit par quelque erreur de calcul.Si une telle tragédie survenait, des centaines de milliers de Canadiens pourraient être tués oublessés et un grand nombre de villes, grandes et petites, pourraient être détruites. D'autre part,plusieurs centaines de milliers de Canadiens, qui, autrement périraient, pourraient survivre à

une guerre nucléaire, si l'on procède à des préparatifs.

On ne saurait faire grand-chose pour empêcher des dégâts aux biens, mais on pourraitfaire beaucoup pour réduire le nombre des victimes, secourir et protéger les survivants contre

la radiation.

La présente brochure indique, en termes généreux, ce que ies Canadiens peuvent etdevraient faire pour se protéger avec leurs familles contre les dangers éventuels d'une guerrenucléaire. Votre propre survivance peut dépendre du fait que vous avez suivi les conseils quel'on vous donne et la survivance d'un grand nombre peut être subordonnée à la mesure selonlaquelle vous avez bien suivi les conseils contenus dans cette brochure.

Le Premier iniiiistre,

Mars 1961.s

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PROTECTION CIVILE - U.R.S.S.

Suit un extrait du chapitre IX d'un manuel de l'Union soviétique sur la protection civile, publié en octobre 1959 sous le titre: Protection contre les agents de destruction massive.

Ce livre est destiné aux instructeurs en protec-tion civile et fournit des renseignements de base sur les armes atomiques, chimiques et bactériologiques. On y explique assez longuement les mesures pour la protection individuelle et collective.

Le manuel «Protection contre les agents de des-truction massive» a été rédigé sous la surveillance éditoriale du candidat en sciences techniques V. P. Sinitsyn et de G. A. Malinin.

Règles visant la conduite et l'initiative des civils en application

des directives de la MPVO (MPVO—Organisation locale de la défense

antiaérienne)

Les groupes d'autoprotection constituent les prin-cipales formations massives de la MPVO. Ils sont établis dans des immeubles de logements des villes et dans les centres d'ouvriers, dans les fermes d'État, les stations de machines et de tracteurs (SMT), les ateliers de réparation de machines et tracteurs (ARMT) et dans d'autres entreprises agricoles. Dans les régions rurales, où la force numérique de la population rend impossible l'établissement de groupes d'autoprotection, on y organise des équipes unitaires.

Un certain nombre de tâches incombent aux groupes d'autoprotection (ou équipes unitaires).

En temps de paix, les groupes d'autoprotection et les équipes unitaires prennent une part active à la pré-paration préalable des objectifs qu'on leur a assignés pour la défense antiaérienne locale et ils tiennent aussi les biens dans un état constant de qui-vive. Ils jouent également un rôle important dans l'exécution de me-sures sur la prévention des incendies dans les immeubles de logements et dans les établissements industriels et publics sous la direction des services de pompiers.

Lors d'une situation menaçante, les groupes d'auto-protection et les équipes unitaires maintiennent les abris toujours prêts et aident la population à préparer et à équiper des refuges; ils transmettent en temps voulu les signaux de la MPVO à la population, voient à ce que soient observées soigneusement les conditions d'obscurcissement et veillent à ce que la population suivent bien les signaux de la MPVO.

Au cas d'attaque aérienne de l'ennemi, les groupes d'autoprotection (équipes unitaires) surveillent la ré-gion où ils sont affectés et communiquent aux chefs de la MPVO les dégâts qui en résultent. Lorsque surgissent des centres de destruction, ils rendent les premiers soins aux victimes parmi la population et donnent aussi des soins vétérinaires aux animaux blessés; ils organisent

l'évacuation de la population des centres de destruction et participent à des initiatives de combat des unités et formations spéciales de la MPVO. Dans la mesure du possible, les groupes d'autoprotection se chargent des opérations destinées à éliminer les effets consécutifs à une attaque aérienne.

Les groupes d'autoprotection (équipes unitaires) accomplissent leurs tâches sous la surveillance de chefs correspondants de la MPVO (administrateurs de mai-sons, présidents de fermes collectives, directeurs de fermes d'État, de stations de machines et de tracteurs, d'ateliers de réparation de machines et tracteurs, etc.).

Dans les quartiers résidentiels des villes et les centres d'ouvriers, au moins un groupe d'autoprotection est établi par comité de rue et au moins un tel groupe par direction de maison dans les édifices du gouver-nement.

Un groupe d'autoprotection est établi dans chaque ferme collective, station de machines et de tracteurs, atelier de réparation de machines et tracteurs et dans d'autres entreprises agricoles.

Dans les fermes collectives, les groupes d'autopro-tection sont organisés sur la base d'un groupe par centre peuplé de plus de 500 personnes (adultes). Si la popu-lation de la ferme collective ne comprend que 200 à 500 personnes, on y organise une équipe unitaire.

On organise des équipes unitaires quand le nombre de gens dans des immeubles de logements urbains et des centres d'ouvriers n'est pas suffisamment élevé pour justifier l'organisation de groupes d'autoprotection.

Il arrive souvent qu'il n'est pas possible d'orga-niser une équipe unitaire. Dans ce cas, des postes indi-viduels de la MPVO sont établis, comme pour la lutte contre l'incendie, le maintien de l'ordre, les soins médicaux, etc.

Tous les problèmes concernant l'organisation et le recrutement des groupes d'autoprotection et des équipes unitaires sont résolus conformément au «Règle-ment concernant les groupes d'autoprotection pour la défense antiaérienne locale» («Polozheniya o gruppakh samozashcity MPVO»).

Le nombre de groupes d'autoprotection et d'équipes unitaires et les zones où ils se déploient est déterminé dans les villes (rayons) par les chefs urbains de la MPVO, et dans les régions rurales par les chefs de la MPVO des rayons ruraux et des conseils ruraux.

Ce qui est très important pour les opérations des groupes d'autoprotection, c'est le personnel voulu pour les groupes et équipes et l'exécution d'un travail massif au point de vue politique et éducatif parmi ces groupes en vue d'accroître l'efficacité au combat de leur personnel.

Il est reconnu que des citoyens des deux sexes qui ne sont pas sujets à la conscription militaire ou qui ont été différés, y compris les femmes entre les âges de 16 et 60 ans, sont obligés de servir dans des groupes d'autoprotection et des équipes unitaires. En

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pourvoyant de personnel les groupes d'autoprotectionet les équipes unitaires, il convient de rappeler que lespersonnes qui ont temporairement perdu leur capacitéde travailler à cause de maladie ou de blessures per-sonnelles, les invalides, les femmes enceintes et autrescitoyens mentionnés dans le «Règlement concernantles groupes d'autoprotection de la MPVO» sontexemptés du service dans ces groupes.

Les groupes d'autoprotection comprennent unchef, son adjoint pour les affaires politiques, un gérantdes biens, un officier des communications et les équipessuivantes: pour les incendies, la lutte antichimique, lesauvetage d'urgence, les soins médicaux (deux), lesabris, le maintien de l'ordre et de la sécurité, et lessoins vétérinaires (seulement lorsqu'il se trouve de 30à 100 têtes de bétail sur une ferme).

Chaque équipe se compose d'un commandant, dequatre à sept membres d'équipe et d'une réserve (deuxhommes). Ainsi, un groupe comprend 48 hommes et16 membres de la réserve.

Les chefs des groupes d'autoprotection et d'équi-pes unitaires sont désignés par les chefs correspondantsde la MPVO des installations. La désignation des chefsadjoints pour les affaires politiques dans les groupesd'autoprotection s'effectue avec le consentement desorganisations locales du parti.

Les groupes d'autoprotection (équipes unitaires)doivent être bien organisés, régulièrement pourvus depersonnel et bien entraînés. Ce sont les comités de laDOSAAF, la Société de la Croix rouge et la Sociétédu Croissant rouge qui forment leur personnel. Lescommandants des formations de grande envergurereçoivent leur entraînement aux écoles de défenseantiaérienne de la DOSAAF, alors que les membresordinaires reçoivent le leur dans leurs régions respec-tives. L'entraînement s'effectue selon des horaires spé-ciaux.

1. Devoirs de la population à ladéclaration d'un état d'urgenceS'il existe le danger d'une attaque aérienne enne-

mie sur une certaine zone susceptible d'être attaquée,un «état d'urgence» (ugrozhayemoye polozheniye) estdéclaré.

Les devoirs de la population et les règles de con-duite dans les conditions d'un état d'urgence sont dé-terminés par décrets rendus par les comités exécutifsurbains des Soviets des députés des travailleurs.

Dans 'un état d'urgence, tous les citoyens sontobligés d'obéir aux signaux, écouter les messages etsuivre les ordres que lance le personnel de la MPVOet exécuter à la lettre les ordres en question.

La population doit être au courant des signauxétablis par la MPVO, tels que «Raid aérien», qui estaussi le signal d'avertissement d'une attaque atomique,«Attaque chimique» et «Fin d'alerte».

Les haut-parleurs des réseaux radiophoniquesinstallés dans des centres de logements doivent resterouverts en tout temps au cours d'un état d'urgence

pour permettre la réception. ininterrompue des signaux,messages et ordres de la MPVO.

Chaque citoyen doit connaître l'emplacement exactdes abris et refuges près de la maison où il demeureet aussi près de l'entreprise où il travaille et l'institutionou l'école où il étudie.

Dans un état d'urgence, il est nécessaire que cha-que jour, à la tombée de la nuit, toutes les fenêtreset ouvertures par où pénètre la lumière soient hermé-tiquement fermées par des rideaux d'obscurcissementou des persiennes, ou recouvertes de tissus opaques.

Afin de réduire les risques d'incendies possibles,il faut nettoyer les greniers de tous les rebuts et objetscombustibles, enlever des escaliers et des entrées tousobjets qui pourraient entraver le passage, éviter l'em-magasinage dans des locaux de combustible, kérosène,et autres matières inflammables et ne pas laisser sanssurveillance les fournaises, primus et poêles à kérosène,brûleurs à gaz et autres appareils de chauffage.

Lorsqu'on quitte la maison, il faut couper le cou-rant servant à tous les appareils électriques de chauf-fage. On doit conserver dans les appartements unapprovisionnement d'eau dans des réservoirs, des bou-teilles thermos ou autres.

L'eau potable et les produits alimentaires doiventêtre placés dans des récipients hermétiquement fermésou bien enveloppés dans plusieurs couches de parche-min et gardés dans des placards fermés ou des réfri-gérateurs.

Au moment où un état d'urgence est déclaré,les citoyens doivent se pourvoir pour eux-mêmes etleurs familles de moyens individuels de protection,comme des masques à gaz, des capes en papier, desbas et gants protecteurs, des trousses individuelles desecourisme et antichimiques, ou improviser des moyensde protection auxquels ils pourront recourir au besoin,comme des pansements en gaze de coton, des bottesen caoutchouc, des couvre-chaussures ou de hautesgaloches, etc.

2. Devoirs et comportement de lapopulation après un signal«Raid aérien»

Après un signal «Raid aérien», tous les citoyensdoivent immédiatement quitter leurs foyers et courirvers des abris ou refuges, emportant avec eux desmoyens individuels de protection, un approvisionne-nient de nourriture et leurs documents personnels. Lesgens se dirigeant vers les abris ou refuges doiventfaire part de l'alarme aux voisins et aider les enfants,les vieillards et les malades.

Avant de partir pour les abris, il est nécessairede couper le courant pour tous les appareils de chauf-fage et les lumières électriques, de fermer le robinetconduisant à la canalisation de gaz, et si les fournaisessont allumées, d'éteindre le feu avec du sable ou del'eau.

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Les travailleurs et employés des entreprises et établissements industriels doivent suivre les ordres de leurs chefs, quand l'avertissement d'un raid aérien est donné.

Les cours sont interrompus dans les écoles et les étudiants doivent se transporter dans un abri ou refuge sous la direction de leurs instituteurs.

Le signal d'alerte dans le cas d'un raid aérien peut surprendre les gens dans les établissements publics com-me les théâtres, les cinémas, les magasins à rayons. En pareille circonstance, les gens doivent quitter rapi-dement l'établissement et se diriger vers l'abri ou refuge le plus rapproché que leur indiquent l'administration, la police ou les postes de la MPVO.

A la suite d'un signal d'alerte concernant un raid aérien, les transports urbains (autobus, électrobus, tramways, automobiles et camions) doivent arrêter, et leurs voyageurs doivent vitement en descendre et cher-cher protection dans les abris ou refuges les plus rapprochés. Si un refuge ou un abri ne comporte au-cun équipement pour la défense antichimique, on re-commande aux gens de mettre leurs masques à gaz afin de ne pas être pris par surprise durant une explo-sion atomique et aussi pendant que l'ennemi fait usage d'agents chimiques et radioactifs, de microbes patho-gènes et de toxines.

Il est possible qu'une personne n'ait pas le temps de courir vers un abri lorsqu'un raid aérien est signalé et qu'elle soit prise sur les lieux ou dans la rue dans une explosion atomique. Si, au moment d'une explosion atomique, une personne se trouve dans un lieu quel-conque, elle doit rapidement se jeter à plat ventre sur le plancher derrière un mur solide pour éviter des blessures provenant de fragments de verre ou de jets de lumière. Si une explosion atomique surprend une personne dans la rue, cette personne doit rapidement et sans délai aller se blottir derrière n'importe quel genre d'obstacle massif, comme un talus, un mur de pierre ou une déclivité locale, etc., ou dans un fossé, ou dans une tranchée d'un réseau souterrain de travaux pu-blics, aussi bien que dans les tunnels, etc.

Toutefois, il peut arriver qu'il ne se trouve tout près aucun obstacle ou refuge approprié. Dans ce cas, une personne ne doit pas se mettre à courir mais plutôt s'allonger sur le sol, face contre terre, les jambes poin-tant dans la direction de l'explosion, et recouvrir toutes les parties exposées du corps et de la tête avec une cape et demeurer dans cette position pendant au moins 15 secondes.

Dans toutes ces éventualités, il importe d'agir rapidement et de suivre à la lettre et sans panique les ordres émanant des postes de la MPVO.

Quand une attaque aérienne est terminée ou a été repoussée, le signal «Fin d'alerte» est donné.

Si, au moment d'une attaque aérienne, l'ennemi a utilisé des agents chimiques, radioactifs ou bactériolo-giques, le signal «Attaque chimique» est donné. Après ce signal, tous les gens se trouvant en dehors des abris ou refuges doivent promptement mettre leurs masques à gaz, leurs capes ou autres moyens de protection indivi-

duelle. Les citoyens réfugiés dans les abris comportant des éléments de protection contre une attaque chimique et atomique doivent y rester jusqu'à ce que soient donnés des ordres particuliers.

Cette prescription est attribuable au fait que la zone près de l'abri peut être contaminée par des agents radioactifs et chimiques ou des microbes pathogènes, et la présence de personnes dans de tels secteurs avant d'avoir été décontaminées ou désinfectées des gaz et des substances radioactives peut entraîner des blessures graves et importantes.

Après une explosion atomique, les gens ne peuvent quitter que les abris qui ont été endommagés ou qui sont exposés à un danger d'inondation ou d'incendie. Les gens se trouvant dans les abris non endommagés ne doivent pas les quitter sans des ordres particuliers émanant des équipes ou postes de sauvetage de la MPVO.

Au sortir des abris et refuges situés dans une zone contaminée par des agents chimiques, radioactifs ou bactériologiques, il importe d'observer les règles suivantes:

1. Les gens ne doivent sortir que s'ils portent un masque à gaz; toutes les parties exposées du corps doivent être recouvertes d'une cape; on doit porter par-dessus les chaussures des bas protecteurs (galoches, couvre-chaussures) pour protéger les jambes contre les agents chimiques, radioactifs et bactériologiques, et porter des gants protecteurs.

2. Il importe de traverser rapidement une zone contaminée en suivant une route désignée par les postes de la MPVO ou par la police.

3. On ne doit pas pénétrer dans les maisons et les bâtisses, ramasser des objets ou des matières, et les gens ne doivent ni s'arrêter, ni s'asseoir ni se coucher par terre, non plus qu'ils ne doivent boire, manger ou fumer dans une zone contaminée.

En quittant une zone contaminée, il importe, à un certain endroit spécialement désigné, de retirer tout d'abord la cape et les bas protecteurs (galoches, couvre-chaussures), puis le masque à gaz et les gants. On doit se laver les mains, le cou et la figure à la première occasion, de préférence avec de l'eau chaude et du savon.

Les personnes qui sortent d'une zone contaminée doivent se soumettre à une vérification dosimétrique, et celles qui sont contaminées par une dose de radio-activité plus élevée que la norme établie sont envoyées à des points pour un traitement sanitaire, et leurs vêtements sont soumis à la décontamination radioactive.

D'après les directives des agents de la MPVO, tous les citoyens en bonne santé doivent participer à l'élimination des effets résultant d'une attaque, y com-pris des mesures comme le prompt déplacement des victimes ainsi que la décontamination et la désinfection des cours, rues et maisons pour les débarrasser des gaz et des substances radioactives. Après cela, les logements et les objets qui s'y trouvent sont soumis à la déconta-mination et à la désinfection pour y faire disparaître les gaz et substances radioactives. * * *

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SECURITE NATIONALE

Extrait d'une allocution de l'honorable M. Douglas S. Harkness, C.P.,

G.M., E.D., M.P., ministre de la Défense nationale, prononcée à

l'Institut militaire royal canadien, Toronto, le vendredi 17 février 1961,

à 8 heures du soir, HNE.

«... J'estime que la raison fondamentale pour la-quelle on cherche tant à s'instruire au sujet des questionsde défense, c'est la crainte latente des armes nucléaires.Malheureusement, nous vivons dans l'ère de la bombe àhydrogène et il nous faut -accepter cette situation commeune réalité. Nous devons tout tenter pour en arriver àune forme quelconque de désarmement, mais, dansl'intervalle, le monde libre doit aussi prendre des me-sures pour décourager quiconque aurait l'intention d'uti-liser la bombe contre nous. Je suis porté à croire quecette crainte en face de l'impasse nucléaire actuelleincite certaines personnes à prendre l'attitude de l'au-truche, qui se cache la tête dans le sable. Je vise par làle refus d'envisager le fait que l'on peut fort bien conce-voir la possibilité d'une guerre nucléaire. A son tour,cette attitude provoque une irritation chez ces particu-liers, parce que, le gouvernement prépare des, mesuresde défense pour faire face. ,à cette terrible, éventualité,quelque éloignée qu'elle puisse être. Ces. particulierssont les mêmes. personnes qui généralement refusent departiciper aux mesures de protection civile et d'urgenceet qui ne désirent aucunement qu'on leur rappelle detelles choses. ,

De la part d'autres personnes, cette même crainteaboutit à des demandes.d'un caractère émotif à, l'effetque le Canada ne devrait pas, de quelque façon que cesoit, s'intéresser aux armes nucléaires, et ces personnes,par quelque étrange gymnastique intellectuelle, en arri-vent à la conclusion que si nous nous dissocions de nosalliés, personne ne viendra jeter des bombes sur nostêtes.

Évidemment, le gouvernement 1 canadien voudraiten arriver .à une. entente au sujet du désarmement etnous faisons tout ce qui est possible pour atteindrecette fin. Nous désirons une restriction des engiris nu-cléaires, mais, en même temps, je né crois pas qu'ilexiste, dans le monde bccidentâl,'un seul expert compé-tent en matière de défense qui ne reconnaîtra pasqu'une agression militaire soviétique a été prévenue aucours des dix dernières années par les armes 'nucléairesque possèdent les États-Unis et le Royaume-Uni., Si leCanada doit conserver son prestige & son influence dansles conseils des nations, il doit continuer à jouer sonrôle en contribuant aux forces conjointes de l'Ouest eten protégeant la puissance nucléaire qui a empêché et,j'ose l'espérer, continuera d'empêcher la survenanced'une guerre générale.

A ceux qui pensent qu'une attitude de pacifismeou de neutralité assurera notre sécurité, je rappellerai

le discours que M. Khrouchtchev a prononcé en janvierdernier. Dans ce discours, il a parlé de la coexistencepacifique, mais il a aussi souligné le fait que les com-munistes gouvernent une vaste étendue du globe etqu'éventuellement ils régneront sur le monde entier. Ila dit qu'une telle victoire était inévitable en raison deslois du développement historique. Bien que nous puis-sions donner à ces déclarations des interprétations va-riées, il ne fait aucun doute que la force, et la menacede la force, continue malheureusement de se révéler unfacteur déclaré de la politique du bloc soviétique. Par-lons sérieusement, messieurs, un désârmément unilatéralde la part d'un pays comme. le Canada semblerait-ilréellement être le geste qui ferait disparaître les effetsde ces menaces? Et voyez-vous d'ici même lés nouvellesnations s'abstenir de prendre des mesures pour assurèrla protection des individus ou des régions?

Des déclarations de M. Khrouchtchev faites àl'époque et de bien d'autres événements . que nous neconnaissons que trop bien, il ressort, pour le moment,que le désarmement contrôlé est encore bien éloignéet que l'homme n'a pas encore renoncé à menacer derecourir à la forcé comme instrument politiqué.' Pârconséquent, le Cànada, doit avoir un programme dedéfense conçu pour répondre aux exigences 'de la situa-tion actuelle.

Si nos propres chefs dans le monde occidental nel'ont pas établi clairement, alors M. Khrouchtchev, ilest certain, l'a fait parfaitement lorsqu'il a dit que lemonde libre doit faire face à une lutte idéologique, éco-nomique et militaire des plus intenses, avec les empirescommunistes. Certaines personnes peuvent se sentirréconfortées à la suite des nombreuses déclarationssoviétiques portant sur la coexistence pacifique, mais sil'on étudie de près ce que cette expression représentepour M. Khrouchtchev, celle-ci ne peut s'interpréter quecomme une déclaration des Russes indiquant leur déter-mination d'en arriver à la domination mondiale.»

^ * *

Dans le compte rendu sur le Concours internationalde sauvetage et de secourisme paru dans l'édition defévrier du BULLETIN NATIONAL DE L'OMU, ona par erreur indiqué que l'équipe de la Protection civiledu Toronto métropolitain s'était classée première dansle concours de - secourisme. Le véritable promoteur del'équipe gagnante était le . conseil ontarien de l'Asso-ciation- ambulancière St-Jean.

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PLANS VISANT UN ORGANISME10 D'APPROVISIONNEMENTS DE GUERRE

Notes sur l'auteur:

M. J. C. Morrison est le chef de la Direction de la planification relative

à l'approvisionnement d'urgence au ministère de la Production de

défense. Dans les premiers paragraphes de l'article ci-dessous, l'auteur

revient délibérément sur des renseignements déjà publiés (Défense civile

-Canada, novembre 1960), dans le dessein de présenter le problème

complet de la planification d'urgence pour un Organisme d'approvi-

sionnements de guerre.

,4u cours de la Seconde guerre mondiale, il y avaitdeux organismes fédéraux qui s'occupaient du problèmedes approvisionnements: le ministère des Munitions etapprovisionnements, qui était chargé de fournir lematériel de guerre dont avaient besoin les forces mili-taires canadiennes et alliées, et la Commission desprix et du commerce en temps de guerre, chargée ducontrôle et de la réglementation des approvisionne-ments pour fins civiles, selon que l'exigeaient les cir-constances de l'époque. Si le Canada se voyait malheu-reusement entraîné dans une autre grande guerre,comportant l'usage d'armes nucléaires, c'est l'intentiondu gouvernement de créer un seul organisme d'appro-visionnements de guerre, à qui incomberait la pleineresponsabilité concernant les divers aspects du contrôlede la production, de la distribution et de la fixation duprix des approvisionnements, tant civils que militaires,à l'exception de certains domaines relevant des indus-tries de l'agriculture et de la pêche. La production agri-cole, y compris la diffusion des conseils et l'orientationpour les cultivateurs sur la protection des récoltes, desfermes et du bétail contre les dangers du temps deguerre comme la radiation, seraient du ressort duministère de l'Agriculture dans une situation critiquecausée par une guerre nucléaire, de même que leseraient l'inspection agricole et les fonctions de régle-mentation se rapportant à la qualité et à la valeurnutritive des aliments, au fait qu'ils sont libres de conta-mination radioactive, ainsi qu'au contrôle des insecteset maladies qui ravagent les plantes et des épizooties.La prise, la sortie du poisson de l'eau et la transforma-tion des produits de la pêche jusqu'au point où cesderniers destinés à la consommation s'acheminent soitvers les entrepôts, soit directement vers les voies dedistribution, constitueraient la responsabilité du minis-tère des Pêcheries.

On a attribué au ministère de la Production dedéfense la tâche de prendre les diverses mesures detemps de paix nécessaires pour permettre à un orga-nisme d'approvisionnements de guerre d'entrer en exis-tence dès le début d'une guerre nucléaire. Pour exécutertous les travaux préparatoires, une Direction de plani-fication relative à l'approvisionnement d'urgence a étéétablie au sein du ministère.

Le problème

Si le Canada devenait l'objet d'une attaque nu-cléaire, l'approvisionnement de denrées et servicesessentiels, pour des fins civiles ou militaires, poseraitdes problèmes d'une nature avec laquelle les gouverne-ments comme les particuliers sont loin d'être familiers.

Il faudrait immédiatement des vivres, y comprisdes aliments spéciaux pour les enfants; du combustibleou carburant, particulièrement pour les transports; desarticles destinés aux êtres humains, particulièrement desvêtements, des chaussures et des couvertures; des maté-riaux pour les réparations et de l'équipement destinésà la remise en état des choses essentielles comme leschemins de fer, les services publics, les moyens decommunications et les routes; et des fournitures médi-cales. Après le choc immédiat de l'attaque, afin d'entre-prendre la tâche de secourir les sans-logis et les indi-gents, un besoin urgent se ferait sentir relativement àdes choses supplémentaires comme des matériaux deconstruction et des outils, des appareils de chauffageet d'éclairage, des meubles et des ustensiles de ménage.

Une grande quantité de ces approvisionnementsrequis d'urgence deviendrait rare immédiatement aprèsune attaque nucléaire, pour diverses raisons. Certainsseraient détruits. Le système normal de distributioncommerciale pourrait être désorganisé par suite de ladispersion de la population ou par l'interruption desmoyens de transport et de communications. Des régions,qui normalement subviennent aux besoins d'un petitnombre de gens, pourraient soudainement se voir sub-mergées par les évacués arrivant de zones-cibles réellesou éventuelles. Certaines personnes auraient tendance àacheter tous les approvisionnements disponibles et à lesentasser. Les importations pourraient cesser complète-ment, ou au moins être sérieusement réduites.

Afin de répondre aux exigences essentielles pourla survivance de la population durant les premièressemaines qui suivraient une attaque nucléaire, il fau-drait, dans l'ensemble, probablement avoir recours auxstocks de produits finis prêts à utiliser, que le désastrea épargnés, plutôt qu'à la capacité productive normaledu pays. La production agricole pourrait peut-être sepoursuivre dans bien des régions, et la production

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industrielle continuer dans certaines parties du pays; mais la plupart des industries manufacturières et de transformation des aliments, qui tendent à se concentrer dans les grandes villes ou à proximité, pourraient vir-tuellement cesser leurs activités pendant un certain temps. La production dans les régions non directement atteintes ou menacées par une attaque pourrait être en danger de cesser avant longtemps en raison de la rareté des matières ou des pièces de rechange ou par suite de la désorganisation générale des transports, des moyens de communications et des arrangements finan-ciers. Toute panne dans les approvisionnements d'éner-gie électrique, attribuable à des dégâts ou pour d'autres raisons, aurait des répercussions immédiates sur la production.

On pourrait noter, enfin, que les difficultés de fournir à la population les articles de première nécessité après une attaque nucléaire sont susceptibles d'être aggravées par la présence de retombées radioactives qui pourraient rendre inaccessibles ou inutilisables, dans bien des endroits et pour des périodes variables, les stocks de denrées et les moyens de production épargnés, et entraîner de sérieux retards dans la réparation néces-saire des services auxiliaires. De vastes étendues au Canada pourraient être atteintes par les retombées radioactives, même si les attaques nucléaires sur notre continent étaient dirigées exclusivement sur des cibles aux États-Unis.

Fonctions d'un Organisme d'approvisionnements de guerre

Dans le cadre de ses responsabilités générales pour le contrôle des approvisionnements lors d'une guerre nucléaire, on envisage l'Organisme d'approvisionne-ments de guerre comme ayant les attributions spécifi-ques suivantes, lesquelles ne suivent pas nécessaire- ment un ordre de priorité: •

a) L'évaluation, après une attaque, des ressources épar-gnées pour déterminer la disponibilité des aliments, du combustible ou carburant, des matériaux de tous genres pour la survivance et les réparations, des moyens de production, des matières premières et à demi-ouvrées, et ainsi de suite;

b) L'évaluation des besoins ers approvisionnements, fon-dée sur les réclamations présentées par d'autres ministères et organismes du gouvernement; la com-paraison des besoins avec les disponibilités; l'ajuste-ment dès réclamations concurrentes; et l'établissement de priorités et de systèmes de répartition selon les exigences;

c) Les dispositions . en vue d'une nouvelle distribution en grandes quantités des vivres, combustible ou carbu-rant, matériaux de survivance et autres denrées essen-tielles;

d) La réglementation de tout le commerce intérieur et extérieur, dans la mesure où les opérations commer-ciales pourraient demeurer possibles dans la totalité ou diverses parties du pays, concernant en particulier le rationnement, la régie des prix, le commerce étranger et le logement;

e) L'obtention, par voie d'achat, de réquisition ou autres moyens, de toutes les marchandises et services requis par le gouvernement pour des fins civiles ou militaires; Le contrôle de la production industrielle, y compris la répartition des matières premières et à demi-ouvrées, dans quelque mesure que la chose puisse être nécessaire; La détermination des questions générales de ligne de conduite en ce qui concerne la production et la dis-tribution des approvisionnements dans les conditions d'une guerre nucléaire.

Ce qui précède constituerait, naturellement, des attributions de temps de guerre. L'Organisme d'appro-visionnements de guerre n'aura aucune fonction en temps de paix; de fait, il n'existera pas comme entité juridique. L'intention est de le faire entrer en scène dès le début d'une guerre nucléaire, probablement au moyen d'un décret du Conseil rendu sous le régime de la Loi sur les mesures de guerre; puis on lui don-nera les pouvoirs étendus nécessaires pour contrôler les approvisionnements essentiels pour des fins à la fois civiles et militaires.

Établissement d'un Organisme d'approvisionnements de guerre

Au point de vue organisation, l'Organisme d'appro-visionnements de guerre doit se conformer aux disposi-tions actuellement prises, par • l'intermédiaire de l'Organisation des mesures d'urgence, en vue d'un système décentralisé de gouvernement d'urgence avec des éléments nationaux et régionaux ainsi que prove-nant de zones et de municipalités. De plus, les éléments régionaux, municipaux et de zones dans l'Organisme d'approvisionnements de guerre doivent marcher de pair, et dans l'organisation et dans les fonctions, avec l'élément national, ou central, pour qu'ils puissent fonctionner de façon indépendante s'ils ve-naient à être séparés de l'autorité supérieure. En outre, l'organisation de chaque élément doit être suffisamment flexible pour permettre une expansion et une modifica-tion rapides, si •la chose est nécessaire, une fois que les circonstances autoriseront le début d'un retour à des méthodes et installations de gouvernement plus normales. Il convient aussi de faire remarquer qu'étant une partie de l'armature totale du gouvernement d'ur-gence, l'Organisme d'approvisionnements de guerre dans son entier, ainsi que ses diverses parties compo-santes, devrait collaborer étroitement avec toutes les autres parties du gouvernement d'urgence, à l'échelon fédéral, provincial ou municipal, particulièrement avec celles ayant des problèmes particuliers d'approvisionne-ment, comme les Services de bien-être d'urgence et les Services de santé d'urgence.

L'armature de l'organisation que l'on est actuelle-ment à mettre sur pied pour l'Organisme d'approvi-sionnements de guerre est conçue pour répondre aux besoins des premières semaines qui suivront une attaque nucléaire (la phase de choc) et est essentielle-ment de nature provisoire. Elle comportera cinq sous-

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divisions principales, appelées Administrations, au sein de l'Organisme d'approvisionnements de guerre dans sa forme provisoire. Leurs domaines respectifs de responsabilité générale seront les suivants:

a) Administrations des vivres, de l'énergie et des maté-riaux. Chacune étant responsable d'une grande variété de denrées, elles se préoccuperont tout d'abord de la disponibilité des approvisionnements, des priorités pour la distribution des articles essentiels à la survi-vance, des possibilités d'une plus ample production de ces articles, des dispositions pour une nouvelle dis-tribution en grandes quantités des vivres, de l'énergie ou des matériaux, et des questions générales de ligne de conduite dans leurs domaines respectifs de respon-sabilité;

b) L'Administration du commerce aura principalement à préparer la réglementation visant le rationnement, la régie des prix, le logement, le commerce étranger, et le contrôle des denrées non essentielles de diverses sortes, particulièrement dans les régions où les opéra-tions commerciales normales n'ont pas été désorgani-sées ou pourraient être rétablies rapidement;

c) L'Administration des acquisitions et de la production industrielle sera chargée d'obtenir par voie d'achat, de réquisition ou autres moyens, toutes les marchandises et services requis par le gouvernement pour des fins civiles ou militaires; de plus, elle fournira la base pour le contrôle de la production industrielle que les circonstances pourraient nécessiter ou permettre.'

Ces Administrations seront toutes représentées aux échelons régionaux, locaux et de zones. Toutefois, l'organisation la plus convenable pour une région ou zone quelconque sera subordonnée à un certain nombre de facteurs, et chaque organisation régionale ou de zone sera spécifiquement conçue pour s'adapter aux circonstances particulières en jeu. De la même façon, à l'échelon municipal ou local, les détails de l'organisa-tion varieront d'un endroit à un autre. On devra peut-être subdiviser les plus grandes villes pour fins d'approvisionnement d'urgence et y nommer un Agent local des approvisionnements avec un personnel auxi-liaire pour chaque subdivision. D'autre part, les muni-cipalités plus petites pourront n'avoir besoin que d'un seul représentant de l'Organisme d'approvisionnements de guerre; et certaines peuvent n'en pas avoir besoin du tout, si les circonstances sont 'telles qu'un bureau de zone peut raisonnablement leur fournir des approvi-sionnements en cas d'urgence et contrôler leurs exi-gences en l'espèce.

Opérations visant les approvisionnements à l'échelon local

On a prévu des éléments municipaux, ou locaux, pour l'Organisation d'approvisionnements de guerre, parce que c'est précisément à cet échelon que surgiront d'abord la plupart des problèmes d'approvisionnement auxquels on s'attend dans la situation née d'une guerre nucléaire et auront leurs plus grandes répercussions. Étant donné l'ampleur de la désorganisation des com-munications qui pourrait se produire, du moins tempo-rairement, on considère essentiel de faire bénéficier, dans un sens matériel, ceux qui sont chargés d'assurer le fonctionnement du gouvernement civil local après

une attaque nucléaire, de l'appui immédiat de l'orga-nisme fédéral autorisé à exercer le plein contrôle des approvisionnements de toutes sortes, de quelque manière que les circonstances pourraient l'exiger. Autrement, il y aurait un risque sérieux, dans les zones ayant un besoin urgent d'approvisionnements, de voir les auto-rités locales incapables de se les procurer, tandis qu'ailleurs des surplus de stocks seraient gaspillés inu-tilement en raison de l'impuissance des autorités locales à exercer un contrôle efficace à leur égard.

Le rôle précis des éléments municipaux de l'Or-ganisme d'approvisionnements de guerre, en d'autres termes le genre d'aide que les autorités locales pour-raient leur demander de fournir, ou d'autre part, l'ini-tiative qu'ils pourraient estimer nécessaire de prendre de façon indépendante, variera considérablement d'un endroit à un autre, selon les circonstances. La destruc-tion matérielle ne sera pas générale après une attaque nucléaire. Certaines grandes villes pourront être dé-truites, en totalité ou en partie, ou grandement endom-magées. De vastes secteurs du pays pourraient devenir sérieusement contaminés par les retombées radioactives résultant d'explosions nucléaires sur des cibles au Canada ou aux États-Unis. D'autres régions pourront demeurer relativement ou complètement soustraites aux effets directs d'une attaque. Puisqu'il est impossible de prédire avec certitude quelles seront les circons-tances particulières dans le cas d'une ville, grande ou petite, ou d'une municipalité donnée, il importe, dans l'élaboration des plans pour le fonctionnement de l'Organisme d'approvisionnements de guerre à l'éche-lon local, de faire des préparatifs en vue de n'importe quelle de plusieurs éventualités possibles ou de combi-naisons de ces dernières.

Pour illustrer le problème, supposons quelque peu arbitrairement que le pays soit divisé en zones de trois genres dans la période suivant immédiatement une attaque nucléaire:

a) Les zones dévastées par une explosion nucléaire et (ou) fortement contaminées par les retombées radio-actives (Zones «A»);

b) Les zones de contamination par des retombées infé-rieures à la catégorie «fortes» (Zones «B»);

c) Les zones qui n'ont pas souffert matériellement des effets d'une explosion nucléaire (Zones «C»).

D'après la répartition actuelle des responsabilités gouvernementales dans le cas d'une guerre nucléaire, c'est à l'Armée qu'incombera la responsabilité d'assu-mer le contrôle des Zones «A». Si la situation réelle l'exige, l'Armée pourra être appelée à exercer juridic-tion sur toutes les personnes et choses dans ces zones, y compris les approvisionnements, jusqu'au moment où l'autorité civile pourra être utilement reconstituée, ce qui pourrait prendre un certain temps. L'Organisme

•d'approvisionnements de guerre, par l'intermédiaire des éléments municipaux ou de zones, pourrait être ou non en mesure d'exercer physiquement un contrôle efficace des approvisionnements épargnés dans les Zones «A» ou d'aider l'Armée à le faire. Dans tous les cas, l'Orga-

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EXERCICE•

Au camp Petawawa, Ontario, le ministre de la Défense nationale,

l'honorable M. Douglas S. Harkness, descend du train spécial qui a

transporté d'Ottawa des représentants choisis du gouvernement

fédéral.

L'exercice Tocsin dans la Nouvelle-Écosse a tenu très occupé au

téléimprimeur le signaleur Edward Doherty de Dartmouth.

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Au camp Shilo, Manitoba, on fait l'inspection d'un stock de fournituresmédicales. Le If-col. A. G. McLaren, médecin pour la zone, à gauche,explique comment seraient utilisées les fournitures, à, de gauche à

droite, M. W. H. Jorgenson, député de Provencher et Secrétai.-parlementaire du ministre de l'Agriculture; au ministre manitode l'Industrie et du Commerce, M. Gurney Evans; au colon

J. P. Marriott, commandant du camp Shilo; au brigadier J. C. Pang-

man, commandant de la région du Manitoba; au sous-officier brevetéJ. L. Purcell, pharmacien en poste au camp Shilo.

A Regina, dans la Saskatchewan, le gérant du poste, M. R. H. Roberts,

fournit des détails à son producteur Bill Liska (à droite) sur une

émission radiophonique d'urgence.

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CSIN 1961 •

A Fredericton, Nouveau-Brunswick, la jeune génération a participé à

l'exercice Tocsin. M. L. R. Wade, fonctionnaire avec le détachement

des transmissions de la région du Nouveau - Brunswick, remet un

essage téléimprimé à l'un des scouts qui agissaient comme courriers

durant l'exercice.

On voit ici le Commodore de l'air R. C. Weston, Coordonnateur à

é tat-major interarmes, dans la bâtisse du gouvernement d'urgence

camp Petawawa. A l'arrière -plan on aperçoit deux charmantes

personnes faisant partie du personnel de l'Organisation des mesures

d'urgence. De gauche à droite: M''' Jean Blinkhorn et M''' Marina

Beauchamp.

A Calgary, Alberta, le directeur régional des services postaux,

M. L. J. Watson, s'entretient du déploiement des troupes avec le

colonel E. T. Monroe, commandant de la garnison de Calgary.

A St-Jean, Terre-Neuve, le maire H. G. Mews (à l'avant-plan)

examine un message avec un membre du personnel de l'Organisation

des mesures d'urgence, le commandant E. B. Pearce.

Photos MDN

r I I ]

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nisme d'approvisionnements de guerre aura pour tâche principale, à l'égard de ces zones, de faire face tout d'abord aux demandes d'aide des forces militaires affec-tées à ces zones et des survivants civils dont les Ser-vices de bien-être d'urgence, les Services de santé d'urgence ou l'Armée elle-même devront prendre soin temporairement à l'intérieur de ces zones. Des soins massifs seront sans aucun doute nécessaires pour la plupart des civils demeurant temporairement dans les Zones «A», et les approvisionnements à cette fin de-vront nécessairement être en vrac et provenir de stocks épargnés dans un rayon facilement accessible par trans-ports routiers. La distribution des vivres et autres approvisionnements essentiels sur une base individuelle sera presque impossible dans les Zones «A», et les moyens traditionnels d'approvisionnement, comme le rationnement, demeureront probablement impossibles dans ces zones pendant des mois, même dans les meil-leures circonstances.

On compte que les autorités civiles locales devront conserver le contrôle dans les Zones «B», mais ces autorités et les populations de ces zones seront immo-bilisées, au moins durant quelques jours, par les re-tombées radioactives, selon l'intensité de la contamina-tion. Au cours de cette période d'immobilisation, les gens devront rester la plupart du temps dans les abris et ne compter que sur leurs propres stocks domestiques de nourriture et autres articles nécessaires et disponibles au moment de l'attaque. Néanmoins, après quelques jours, les gens pourront, sans danger, sortir des abris pour des périodes de durée de plus en plus longue, et, à ce moment, peut-être dans les trois ou quatre jours qui suivront l'attaque, l'Organisme d'approvisionne-ments de guerre, à l'échelon local, espérera être en mesure d'exercer un contrôle efficace sur la distribu-tion des approvisionnements essentiels, selon une base individuelle ou familiale, grâce à une forme de ration-nement, quelque rudimentaire qu'elle soit, qui per-mettra un certain réapprovisionnement de choses néces-saires à l'existence. Naturellement, comme préliminaire à une telle mesure, l'Organisme d'approvisionnements de guerre devra assumer le plein contrôle de l'utilisa-tion et de la disposition de ce qui pourrait être «sur les rayons» dans les magasins de détail et chez les gros-sistes locaux.

L'Organisme d'approvisionnements de guerre aura à faire face, dans les Zones non atteintes ou «C» du pays, au problème d'approvisionnement fondamental sensiblement le même que celui des Zones «B». Toute-fois, en raison de l'absence de retombées, la suite des événements aboutissant à la première forme de ration-nement sera subordonnée en temps voulu, non au fait que les gens devront nécessairement demeurer dans les abris . pendant quelques jours, mais plutôt à la rapidité avec laquelle l'Organisme d'approvisionnements de guerre pourra contrôler efficacement les stocks des marchands de détail et des grossistes. Durant le temps requis à cette fin, il faudra peut-être «geler» les stocks pour prévenir leur gaspillage, et, dans un tel intervalle,

les familles devront se contenter de leurs propres stocks accumulés de la même manière que les gens des Zones «B», réfugiés, eux, dans leurs abris.

S'il arrivait malheureusement que nous soyons vic-times d'une attaque nucléaire réelle, il n'y aurait abso-lument rien qui pourrait ressembler à une distinction bien nette entre les zones qui ont été établies aux présentes aux fins de mettre en lumière et d'analyser le fonctionnement de l'Organisme d'approvisionne-ments de guerre à l'échelon local. Les variations des dégâts ainsi que le comportement et l'intensité des retombées seront tels que l'on devra nécessairement laisser aux éléments locaux de l'Organisme d'approvi-sionnements de guerre une grande discrétion quant aux meilleures mesures à prendre dans la totalité ou toute partie d'une juridiction particulière, et quant au minutage exact de ces mesures.

Une autre complication survient du fait que, dans les Zones «B» et «C», il pourra y avoir un grand nombre d'évacués, plusieurs peut-être malades ou bles-sés, dont les autorités civiles devront prendre soin. Les Services de santé d'urgence seront chargés de s'occuper des malades ou des blessés, tandis que d'autres évacués feront tout d'abord appel aux ressources des Services de bien-être d'urgence. Pour nourrir et autrement satisfaire les besoins matériels des évacués, on devra s'attendre que ces services fassent appel à l'élément le plus rapproché de l'Organisme d'approvisionnements de guerre, soit indépendamment, soit par l'intermé-diaire d'une organisation d'approvisionnement. Il in-comberait alors à l'Organisme d'approvisionnements de guerre de répondre à ces demandes dans la mesure du possible en prenant des dispositions pour la livraison d'approvisionnements en grandes quantités à des cen-tres médicaux et de bien-être ou à des centres d'appro-visionnements désignés. Si les autorités locales envisa-gent ce dernier genre de dispositions, en vue de coor-donner les demandes municipales adressées à l'Orga-nisme d'approvisionnements de guerre, on suggère que le bureau municipal normalement chargé de faire les achats soit le point central et l'organe de planification pour une organisation municipale d'approvisionnement d'urgence.

Comme des dispositions pourraient être prises pour absorber les évacués dans les demeures de résidents des Zones «B» ou «C» à la suite d'une répartition de loge-ments, ou les placer dans des logements en commun ayant des installations ménagères, il deviendra proba-blement possible pour l'Organisme d'approvisionne-ments de guerre d'inclure ces évacués dans son système de rationnement. Vu les circonstances du Moment, ce procédé pourrait, toutefois, exiger beaucoup de temps; et il semblerait ainsi opportun que toutes les autorités locales, en préparant leurs initiatives de bien-être dans le cas d'une guerre nucléaire, tiennent pleinement compte du fait que des dispositions visant les soins massifs, particulièrement l'alimentation massive, devien-draient nécessaires pour la majorité des évacués pendant un bon nombre de jours. En divers endroits, dans cer-

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taies conditions, il sera peut-être matériellement im-possible pour l'Organisme d'approvisionnements de guerre de prendre immédiatement des mesures pour la distribution des vivres et autres approvisionnements, selon une base individuelle ou familiale, par l'entremise des magasins de détail; et comme un pareil système de distribution constituerait une condition préalable d'un système de rationnement, même rudimentaire, la seule autre solution, en pareils cas, en ce qui concerne du moins les évacués, sera la distribution en grandes quan-tités et les soins massifs, y compris l'alimentation.

Il conviendrait de souligner particulièrement deux points concernant les opérations de l'Organisme d'ap-provisionnements de guerre à l'échelon local. D'abord, il sera un organisme du gouvernement fédéral d'urgence, auquel s'adresseront tous les services municipaux ou locaux pour recevoir de l'aide, une fois épuisés les approvisionnements appartenant à la municipalité, et aussi l'organisme auquel auront recours les gouverne-ments locaux pour exercer un contrôle efficace des approvisionnements dans les établissements commer-ciaux, tant de détail qu'en gros. En second lieu, le succès ou l'échec des opérations de l'Organisme d'appro-visionnements de guerre à l'échelon local, ou le succès ou l'échec des habitants d'une localité désirant éviter de graves inconvénients en raison du manque d'appro-visionnements essentiels, peuvent très bien déterminer la mesure dans laquelle les foyers font un effort positif en temps de paix pour accumuler des réserves de stocks de choses essentielles, particulièrement des vivres. Si chaque foyer dans le pays accumulait, pour deux se-maines, de préférence sous forme transportable, un approvisionnement supplémentaire de nourriture, de fournitures médicales pouvant convenir à des fins de secourisme, de l'eau, et tous autres articles essentiels que l'on trouve dans les ménages, ceci aiderait beaucoup à assurer une solution heureuse du problème de l'appro-visionnement des civils dans le cas d'une attaque nu-cléaire. Au pis aller, la plupart des survivants ne courraient pas le danger immédiat de manquer de vivres ou d'autres articles nécessaires, et cela entraîne-rait des effets psychologiques et matériels importants qui aideraient énormément les divers organismes de gouvernement d'urgence chargés non seulement de satisfaire les besoins de la population après une attaque, mais permettrait l'établissement d'un contrôle régulier des approvisionnements essentiels, suffisant pour provo-quer une reprise prochaine de l'économie et sa restau-ration éventuelle.

Le personnel de l'Organisme d'approvisionnements de guerre

Les responsabilités incombant à l'Organisme d'ap-provisionnements de guerre sont, en temps de paix, réparties parmi un certain nombre de ministères et organismes fédéraux, notamment les ministères de la Production de défense, du Commerce, de l'Agriculture, des Pêcheries, des Mines et des Relevés techniques, l'Office national de l'énergie, l'Office fédéral du charbon,

et la Société centrale d'hypothèques et de logement. Ainsi le personnel de l'Organisme d'approvisionnements de guerre doit être d'un caractère représentatif et pro-venir d'une variété de sources, y compris d'organisa-tions non gouvernementales. Les personnes requises pour ce personnel seront choisies à titre de réserve en temps de paix; elles recevront les instructions voulues et on leur fournira autant d'occasions que possible, par des exercices et autres moyens, d'acquérir une certaine expérience de leurs fonctions de temps de guerre.

Le personnel de l'élément national de l'Organisme d'approvisionnements de guerre sera composé, dans l'ensemble, de personnes normalement employées dans les bureaux d'Ottawa des ministères et organismes susmentionnés ayant des responsabilités de temps de paix et des connaissances d'experts dans le domaine de l'approvisionnement. Les personnes qui constitueront le personnel des éléments régionaux, municipaux et de zones de l'Organisme proviendront, dans une certaine mesure, du personnel des bureaux extérieurs de ces mêmes ministères et organismes. Toutefois, il semble-rait nécessaire et opportun aussi de faire appel aux ressources provinciales à cette fin, ainsi qu'aux per-sonnes compétentes dans le monde des affaires, de l'industrie et dans d'autres domaines.

Programme de planification Quatre projets jouissent de la priorité de

planification: a) La mise au point plus poussée et plus détaillée d'une

armature d'organisation pour l'Organisme d'approvi-sionnements de guerre et le choix du personnel qui en assurera le fonctionnement;

b) La cueillette de données d'inventaire relatives aux principaux stocks de vivres, de combustible ou car-burant et de matériaux essentiels à la survivance, y compris les quantités et les emplacements, ainsi que de données concernant les moyens connexes de pro-duction;

c) Le classement de ces données sous une forme que l'on pourra utiliser à la suite d'une attaque nucléaire quelconque pour déterminer les quantités et lets em-placements des approvisionnements épargnés;

d) La préparation, sous forme de projets, des documents juridiques susceptibles d'être nécessaires pour per-mettre le contrôle et l'usage efficaces de ces ressources épargnées.

Il est évident que bien d'autres angles de la plani-fication visant les approvisionnements d'urgence re-quièrent et reçoivent l'attention voulue, et l'on espère en parler dans un article ou plusieurs articles subsé-quents. Pour le moment, au risque de trop insister sur un point antérieurement soulevé, on invite le lecteur à méditer sur la mesure dans laquelle les citoyens en particulier et les entreprises commerciales privées de-vraient eux-mêmes entreprendre de pourvoir, même à un faible degré, à leurs propres besoins en fait d'ap-provisionnements dans le cas d'une guerre nucléaire. Les préparatifs des gouvernements, aussi complets qu'on le souhaiterait, ne n'avéreront pas vraisemblable-ment tout à fait à la hauteur de la situation, à moins que l'initiative privée n'y apporte sa part. * * *

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LE RÔLE DES FEMMES DANS LA PROTECTION CIVILEMlle Noma Taylor, qui a préparé l'article suivant, infirmière consultanteprovinciale pour la protection civile en Nouvelle-Écosse, est diplôméede l'École des infirmières de l'Hôpital municipal d'Ottawa et détientun certificat d'études complémentaires de l'Université de Toronto.

Depuis ma nomination à titre d'infirmière consul-tante provinciale pour la protection civile en Nouvelle-Écosse, un grand nombre de femmes m'ont posé plu-sieurs questions touchant la protection civile.

Les rédacteurs du BULLETIN NATIONAL DEL'OMU m'ont priée de choisir certaines questions etréponses intéressant toutes les Canadiennes.

«Qu'est-ce au juste que la protection civile?»est probablement la question première.

J'explique que la protection civile est tout simple-ment une fonction du gouvernement, fédéral, provincialou municipal, laquelle prépare, par une planificationet une formation préalables à tous les échelons degouvernement, la prolongation des services commu-nautaires normaux au cours d'une période d'urgence.

Cette réponse est souvent suivie de la question«Qu'est-ce que les femmes peuvent faire pour apporterleur aide et quelle formation peut-on avoir?».

Je réponds que plusieurs cours sont disponibles,que ce soit par l'entremise de l'organisation locale pourla protection civile ou du Collège canadien de la dé-fense civile, à Arnprior, Ontario. On peut y suivre descours relatifs aux Soins infirmiers à domicile, Secou-risme, Bien-être, Alimentation de secours, Enregistre-ment et Enquête, et Services relatifs au personnel.

Le geste le plus important que les femmes cana-diennes peuvent poser est celui de s'instruire et d'ins-truire leurs enfants sur les mesures visant à s'aideret à se protéger soi-même. A cette fin, on peut seprocurer beaucoup de brochures utiles des bureauxprovinciaux de la protection civile ou des mesuresd'urgence.

«Mais, qu'adviendra-t-il de ma famille si je m'en-rôle dans les rangs de la protection civile ou si jesuis un cours de protection civile?».

La mère doit d'abord s'occuper de sa famille.Beaucoup de choses peuvent être accomplies à la mai-son par des études personnelles; quant à l'enrôlement,il est utile de le faire même s'il n'est pas possible deprendre une part active dans les initiatives de protec-tion civile. Le simple fait que des femmes, ayant uneformation ou une expérience particulière sont inscriteset peuvent être localisées dans un cas d'urgence, estde grande importance.

«Qu'arrive-t-il si mes enfants sont à l'école lors-qu'un événement subit survient?>.

Il est difficile de répondre à cette question vu queles plans varieront d'une localité à une autre. Dansplusieurs zones, des plans d'urgence pour les écoliersn'existent pas. Dans d'autres localités, des progrès con-sidérables ont été réalisés. Des localités, qui ont un

plan, projettent d'envoyerles enfants à la maison si ledélai le permet; sinon, onles enverra au sous-sol del'école où l'on prendra soind'eux jusqu'à ce qu'on re-çoive d'autres directives.Les parents se doivent des'occuper de savoir si des plans suffisantspréparés et sont prêts à être mis en oeuvre.

ont été

«Quelles seront mes autres responsabilités, commemère, dans le cas d'une situation nationale d'urgence?».

L'Organisation des mesures d'urgence a publiérécemment une brochure appelée «11 Étapes pour lasurvivance», qui explique en détail ce que chaque mèrepeut accomplir pour elle-même et pour sa famille, avantet durant une crise nationale. Cette brochure peut êtreobtenue des bureaux provinciaux des mesures d'urgenceou de la protection civile.

Une mère demande: «Que puis-je faire pour êtrecertaine que la santé de mes enfants résistera aux dan-gers provoqués par une situation d'urgence?».

D'abord, et c'est très important, il leur faut de lanourriture, bien équilibrée, qui donne au corps de larésistance contre l'infection.

Ensuite, assurez-vous que les inoculations de vosenfants ont été faites au temps voulu. Chaque mèredoit vérifier la date des inoculations et ne pas penserque ceci est du ressort des infirmières d'hygiène publi-que ou de l'Ordre Victoria. Quelquefois, surtout durantles vacances d'été,-et ceci pourrait arriver lors d'unesituation d'urgence-on ne peut se procurer ces ren-seignements lorsqu'on en a le plus besoin.

Quant aux inoculations, la chose la plus impor-tante lors d'un désastre, c'est de se faire immunisercontre la poliomyélite et contre le tétanos.

A la question: «Qu'est-ce que nous, commefemmes dans la localité, pouvons faire au sujet desplans d'urgence?», je réponds que les femmes cana-diennes ont la réputation d'être le groupe le plusinfluent du pays. Une requête collective en vue deplans d'urgence efficaces produira des résultats-maisune planification efficace exigera l'appui spontané detoutes les femmes canadiennes.

Je termine par la déclaration faite aux NationsUnies et à l'Organisation mondiale de la santé: «Dansles conditions mondiales, chaque pays, chaque villeet chaque famille doivent posséder un programmequelconque de `protection personnelle pour les casd'urgence'».

Dans chaque foyer au Canada il devrait y avoirune personne au moins connaissant le secourisme oules soins à domicile-et de préférence les deux. * * *

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^1. RAISON D'ETRE D'UN ABRI

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^ Modèle à l'échelle d'un abri dans le sous-sol contre les retombées. Des modèles semblables ont été envoyés à chaque province parl'Organisation fédérale des mesures d'urgence. Ces modèles serviront à des fins de démonstration lors de causeries, expositions, etc.

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S'il survient une guerre nucléaire, les retombéesradioactives constitueront probablement le plus granddanger pour le plus grand nombre de Canadiens.Heureusement, ce danger peut être évité ou considéra-blement atténué si l'on recourt à des mesures compara-tivement simples.

Pour apprendre comment vous protéger contre lesretombées, il faut être au courant de leur nature.

Quand une bombe nucléaire éclate de façon quesa boule de feu touche le sol, une forte quantité deterre et autres matières pulvérisées est aspirée dans lenuage et devient de ce fait radioactive. Cette poussièreest transportée par le vent et peut aller se poser surdes milliers de milles carrés de territoire. Après sachute sur le sol ou les immeubles, elle continue toujoursd'émettre une radiation que les sens ne peuvent dépistermais qui font beaucoup de tort au corps humain.

Pour les gens en dehors de la zone immédiate del'explosion, la poussière radioactive représente le plusgrand des dangers. Aussi importe-t-il de tenir cettepoussière éloignée de nous.

Une étude des radiations nous a révélé les moyensde nous protéger contre elles. Nous savons, par exem-ple, que plus on est éloigné d'une source de radiation,

CONTRE LES RETOMBÉES

moins on en subira les effets. De plus, si la radiationpeut traverser les murs et autres matières solides, noussavons que plus les obstacles qu'elle rencontrera sontdenses, plus son intensité sera réduite. C'est-à-direqu'une brique solide, ou une pierre, ou un mur enciment réduira les effets de la radiation beaucoup plusque des murs en bois de même épaisseur. Aussi, sinous plaçons un genre quelconque de construction mas-sive entre nous-mêmes et une source de radiation(comme la poussière de retombées radioactives), nousen arriverons à un degré appréciable de protection.

Enfin, la radiation provenant des retombées dimi-nue avec le temps; son intensité se perd de jour en jour.Alors, un moyen de survivance auquel nous pouvonstous recourir, c'est de demeurer dans quelque localprotégé jusqu'à ce que l'intensité de la radiations'abaisse au point où il n'y a plus aucun danger dereprendre un régime de vie plus normal.

Étant donné que les retombées radioactives consti-

tueraient le plus grand danger pour le plus grand nom-bre de Canadiens, advenant une guerre nucléaire, lesabris contre les retombées sont une mesure pratique

pour assurer la survivance.

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DONNÉES CONCERNANT LES ABRIS DANS LE,. SOU.S-SOL CONTRE LES RETOM,BEES

ProtectionL'abri a. été conçu pour fournir une protection

adéquate dans le sous-sol d'une maison à pans de boisde construction légère. Dans ce genre de construction,l'abri offre un ,facteur de protection d'environ 100.

Il n'offrira aucuneprotectiori contre le' choc del'explosion ou l'incendie.

Point n'est besoin d'installer des filtres dans lesystème de ventilation. Normalement,' la poussière' desretombées ' ne s'introduira pas dans le sous-sol si lesportes ét les fenêtres de la maison sont fermées de façonnormalé. S'il y pénétrait une petite quantité de poussièrede retombées, cette quantité serait négligeable par rap-port aux rayons gamma s'introduisant de l'extérieur parles murs.

VentilationCe genre d'abri ne nécessite aucune ventilation

mécanique. La circulation normale de l'air s'effectuepar la chaleur émanant des occupants, de la cuisson,l'éclairage et la chaufferette de l'abri, si nécessaire, etelle est contrôlée au moyen du rideau tendu à traversla porte.

L'usage d'un gallon de combustible par jour pourla cuisson et le chauffage n'entraînera pas d'effets nui-sibles, soit résultant de l'épuisement de l'oxygène, soitdes produits de combustion.

La circulation de l'air chassera une certaine quan-tité d'odeurs mais elle n'y réussira pas totalement.Cependant, l'expérience a démontré qu'après quelquesheures de séjour dans l'abri; le sens de l'odorat s'affai-blit et les odeurs tendent à devenir imperceptibles.

EspaceL'abri est conçu pour assurer 80 pieds cubes d'air

libre par personne et 12 pieds carrés d'aire de parquetpar personne. Il comporte aussi un espace suffisantpour emmagasiner les approvisionnements de nourri-ture.

Ce genre d'abri, en est un pour une famille allantjusqu'à. 5 membres. Pour 5 personnes, on recommandeun lit à deux couchettes superposées et un autre à troiscouchettes; ces lits devraient être pourvus de dos àcharnières afin de pouvoir servir de sièges durant lejour.

Mesures sanitairesLe cabinet d'aisance est du genre seau, dans

lequel sont placés des sacs en polyéthylène pour recueil-lir les excréments. Ces sacs doivent être attachés aucol et déposés dans la poubelle qui se trouve à l'entrée.

On doit disposer de la même façon, dans des sacsen polyéthylène déposés dans la poubelle, de toutes les

autres ordures ménagères provenant de la cuisson, desrestes de nourriture, etc.

Il importe de prendre des mesures pour disposerdes eaux ménagères, soit en les jetant dans la canalisa-tion d'égout au sous-sol, soit encore en les plaçantdans des. boîtes de fer-blanc jusqu'à ce qu'on puisses'en débarrasser.

Nourriture , et eauComme on l'a mentionné ci-dessus, on a prévu

dâns le modèle d'abri un espace pour emmagasiner desvivres. Cet espace contiendra suffisamment de nourri-ture pour répondre aux besoins des occupants pendant14 jours.

Comme le minimum d'un gallon d'eau par jourexige un espace d'emmagasinage considérable, on re-commandé donc de n'emmagasiner dans l'abri de l'eauque pour les premières 48 heures. Après 48, heures, onestime que la radiation extérieure sera tombée à undegré suffisamment bas pour permettre aux occupantsde se rendre à d'autres parties du sous-sol pour tirerde l'eau des réséivoirs ou des cuviers préalablementremplis. La radiation ne contaminera pas l'eau ni lesaliments.

Durée du séjourL'abri sera occupé dès réception d'un avertisse-

ment de retombées. Il ne doit pas être évacué tantque les autorités locales de la protection civile n'aurontpas donné des instructions à cet effet. Bien que l'abrisoit pourvu d'approvisionnements pour une durée de14 jours, il se peut que, dans certaines zones, les per-sonnes soient autorisées à quitter l'abri après un délairelativement court, tandis que, dans d'autres, il peutêtre nécessaire de demeurer dans l'abri pendant lapériode entière. Seules les conditions des radiationslocales détermineront la période de séjour, et il va desoi que ceci ne saurait être établi d'avance. Il estessentiel de se procurer un appareil de radio à pilesen bon état de fonctionnement pour que les instructionssoient communiquées aux occupants. Dans la plupartdes cas, il sera peut-être possible de faire de courtesvisites dans le sous-sol et même dans d'autres partiesde la maison après les premières 48 heures, mais lespostes de radio transmettront sur le réseau de radio-diffusion d'urgence les instructions à cet effet.

GénéralitésUn grand nombre d'articles nécessaires pour amé-

nager l'abri se trouvent normalement dans la maisonet peuvent être apportés dans l'abri au moment où ildoit être occupé.

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ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE LORS D'UNE

• ATTAQUE NUCLÉAIRE

M. R. J. Loosmore, agent de la planification économique à l'Organisa-tion des mesures d'urgence, termine son étude sur l'activité économique durant une crise nationale.

Conclusion

ene attaque sur le Canada au moyen d'armes nuclé- aires entraînerait de graves problèmes économiques. La

, nature générale de ces der- niers a été décrite dans la

Partie I du présent article, qui a paru dans le numéro d'avril 1961 du «Bulletin national de l'OMU». Aux fins d'une étude plus détaillée, il convient de faire une revue particulière de chacun des principaux domaines de l'activité économique. Ces domaines sont:

L'approvisionnement Les transports Les communications Le logement Les finances La main-d'oeuvre

Les problèmes susceptibles de surgir dans le do-maine de l'approvisionnement autres que la production agricole ainsi que la prise et la sortie du poisson de l'eau, ont fait le sujet d'un article de M. J. C. Morrison, intitulé: «Planification en vue de l'approvisionnement d'urgence» et paru dans le numéro de novembre 1960 de «Défense civile—Canada»; nous n'en parlerons pas davantage ici.

Lors d'une attaque nucléaire, l'agriculture subira vraisemblablement moins de dégâts que les industries manufacturières, mais la contamination par les retom-bées pourrait sérieusement endommager les terres, les récoltes et le bétail. Les cultivateurs auront besoin des conseils et de l'aide d'experts pour faire face au pro-blème des retombées, et peut-être devront-ils prendre des mesures pour accroître rapidement la production agricole dans des régions libres de toute contamination. Le maintien de la production sur une échelle convenable dépendra de l'approvisionnement de choses impératives comme les semences, l'engrais, l'essence et les pièces de rechange pour les machines. Pour certaines de ces choses essentielles, particulièrement l'essence et les pièces de rechange, le cultivateur entrera en concurrence avec d'autres requérants.

Pour assurer la solution des problèmes d'approvi-sionnement, il faudra compter sur la disponibilité des moyens de transport, qui pourraient devenir rares, par-

ticulièrement durant la phase de choc. En même temps, pour que les camions, les chemins de fer, les navires et les aéronefs soient en mesure de maintenir leur ser-vice, ils devront compter sur un approvisionnement ininterrompu de carburant ou de combustible et autres choses essentielles.

On ne saurait prédire avec certitude la mesure dans laquelle le souffle, l'incendie et les retombées pourraient désorganiser les services de transport, mais certaines régions pourraient être privées de ces derniers pendant un certain temps.

Différentes formes de transport sont vulnérables à des degrés variables. L'industrie des transports routiers est très flexible et ses installations sont largement dis-persées. A cause de cela, elle aura un rôle important à jouer durant la phase de choc.

Les effets de l'attaque seraient beaucoup plus sérieux en ce qui a trait aux chemins de fer. Les lignes principales passent dans les zones qui sont le plus sus-ceptibles d'être attaquées, et c'est également dans ces zones que le matériel roulant, les installations impor-tantes de réparations et les gares de triage ont tendance à se concentrer. Si les voies sont détruites, il est plus difficile de trouver des routes d'emprunt que dans le cas des chemins.

Le transport dans les eaux intérieures pourrait ser-vir à acheminer les approvisionnements après une attaque qui surviendrait pendant la saison de navigation intérieure, et on pourrait avoir recours au cabotage en tout temps de l'année. Tout dégât aux écluses, canaux et autres voies navigables étroites réduirait l'utilité du système, et la disponibilité des installations portuaires deviendrait un facteur d'extrême importance.

L'utilisation des aéronefs pour le transport serait, après une attaque nucléaire, restreinte en raison de leur faible capacité de transporter des marchandises et de leur grande consommation de carburant. Toutefois, ils pourraient servir au déplacement du personnel-clé et à la livraison d'articles de nécessité urgente.

Les communications de tous genres jouent un rôle essentiel dans le plan de l'économie. L'utilité du téléphone et du télégraphe pour la poursuite des affaires n'a pas besoin d'être soulignée. Les réseaux de radio et de télévision, en diffusant les nouvelles, aident à fournir les connaissances fondamentales pour permettre à une activité économique de se maintenir. Après une attaque

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nucléaire, le maintien du réseau des télécommunications serait essentiel à la réadaptation profitable de l'économie.

D'autres moyens de communications sont égale-ment essentiels à l'économie. Les services postaux, par exemple, s'avèrent d'une grande utilité pour assurer le maintien de l'économie de la nation. Les journaux ont aussi un rôle important à jouer. Il importerait encore de transmettre les renseignements écrits à un rythme raisonnable.

Les locaux pour des logements, pour l'industrie et le gouvernement deviendraient vite insuffisants après une attaque. Le problème immédiat le plus pressant serait de trouver un logement d'urgence pour les sans-logis. Il faudrait alors que chaque localité se serve du mieux possible des locaux disponibles.

Une fois passée la phase de choc, il faudra trou-ver à la population de nouveaux logements de nature moins temporaire. L'envergure de ce problème sera subordonnée en grande partie au degré de survivance de la population dans les zones sinistrées. La nécessité s'imposera de décider quelles maisons devraient être réparées, et il faudra probablement improviser des logements dans d'autres genres de constructions déjà existantes. Un programme de longue portée pour la construction d'habitations et d'autres genres d'immeu-bles deviendra la partie essentielle de tout programme de rétablissement.

Il faudra peut-être des locaux pour divers genres d'initiatives économiques comme les industries manu-facturières et les organes de distribution. Les gouverne-ments pourraient également en avoir besoin pour servir d'hôpitaux, ou de bureaux où fonctionneraient les ser-vices publics situés auparavant dans les zones sinistrées.

Le financement des initiatives nécessaires que l'on vient d'indiquer ci-dessus, et de bien d'autres, pré-sentera des difficultés par suite de la désorganisation des rapports financiers en existence ainsi que du mécanisme dés finances. Il pourrait devenir bien difficile de main-tenir le système monétaire en bon état de fonctionne-ment. Les approvisionnements de numéraire pour-raient se trouver en déséquilibre, et certaines régions pourraient n'avoir pas assez d'argent pour financer leurs entreprises ou opérations courantes. Un grand nombre de banques pourraient être• détruites ou se trou-ver autrement incapables de poursuivre leurs opéra-tions. Nous pourrions épiouver des difficultés à faire des affaires par l'intermédiaire de comptes bancaires à l'extérieur, en raison de l'incertitude concernant les dégâts causés aux banques et à leur actif dans d'autres localités.

Le paiement des salaires et autres obligations con-tractuelles pourrait devenir - physiquement impossible pendant un certain temps dans quelques parties du pays, et plusieurs catégories d'initiatives économiques au-raient donc tendance à cesser. Une foule de gens se-raient sans argent, parce qu'ils se trouveraient dans

un endroit tout autre que celui de leurs ressources financières, ou parce qu'on leur refuserait d'y avoir accès.

Les pertes de vies et de biens créeraient de graves problèmes de compensation et, en même temps, des compagnies d'assurance pourraient déplorer la destruc-tion de leurs services et dossiers. De toute façon, elle ne seraient pas en mesure, pendant un certain temps, d'acquitter les énormes réclamations dont elles pour-raient être l'objet.

Les gouvernements à tous les échelons auraient besoin de fonds pour faire face à leurs dépenses cou-rantes et effectuer des paiements d'urgence aux per-sonnes dont les exigences courantes n'ont pas béné-ficié de mesures publiques. La perception des impôts pourrait s'avérer extrêmement difficile, particulièrement au cours de la période immédiatement postérieure à l'attaque, et il est probable qu'aucun revenu ne pro-viendrait des zones sinistrées. Cette situation pourrait entraîner des impôts nouveaux et particuliers.

Malgré les difficultés qui se présenteront, il sera opportun de garder autant que possible l'économie sur une base monétaire. Pour y arriver, il faudra recourir à des méthodes financières un peu inusitées, comme un moratoire général ou partiel à l'égard des paiements de dettes. Parmi les autres mesures, la stricte régie des prix, des loyers, des traitements et salaires s'imposera probablement le plus tôt possible. Il sera nécessaire d'utiliser les services de bien-être pour venir en aide à un grand nombre de gens devenus temporairement insolvables, et ceci pourrait bien comporter la distribu-tion gratuite de denrées essentielles et la gratuité de logements et autres services essentiels.

Fournir la main-d'oeuvre nécessaire à l'activité économique essentielle sera en fait un facteur décisif de notre possibilité de survivre après une attaque nu-cléaire. Durant la phase de choc, de nouveaux travaux urgents devront être exécutés et il faudra trouver la main-d'œuvre nécessaire pour les faire immédiatement, et non des jours ou des semaines plus tard. En même temps, plusieurs emplois existants deviendront si impor-tants que ceux qui les occuperont ne pourront les quit-ter qu'au risque de mettre en danger l'économie tout entière. Il conviendra de déployer de grands efforts après une attaque en vue de localiser et d'identifier ceux qui ont des talents particuliers, trouver les travaux qui s'adaptent à ces talents et les faire exécuter par ces personnes.

Dans tous les domaines de l'activité économique après une attaque nucléaire, le gouvernement devra agir rapidement dans une situation changée de façon radi-cale, dont les détails précis ne pourraient être prévus. Les mesures nécessaires pour réajuster l'économie aux conditions qui prévaudront après une attaque sont donc projetées en temps de paix afin qu'il soit possible de les appliquer immédiatement si elles deviennent obligatoires. * * *

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EFFETS DES ARMES NUCLÉAIRES

M. E. E. Massey, docteur en chimie, du Conseil de recherches pour la défense, termine, dans l'article suivant, son étude sur les effets des armes nucléaires.

Effets de la radioactivité

La radioactivité qui nous intéresse le plus est celle causée par les rayons gamma. C'est un peu comme des rayons-X très puissants. Ils voyagent en ligne droite à la vitesse de la lumière et pénètrent aisément les matières opaques.

Lorsqu'une bombe atomique fait explosion, des rayons gamma sont émis. Ce sont eux qui, en grande partie, comportent les dangers de la RADIATION NUCLÉAIRE INITIALE. Ceux qui reçoivent une quantité suffisante de rayons gamma peuvent devenir malades et même en mourir, mais il est important de se rappeler que cette radiation NE rend PAS radio-actifs les objets ni les personnes. Pour une bombe nominale ou de 20 kilotonnes, la dose de rayons gamma à un mille de l'explosion sera suffisante pour rendre malade mais insuffisante pour causer la mort. Dans le cas des bombes de plus en plus grosses, la radioactivité initiale devient de moins en moins impor-tante si on la compare à la force du déplacement d'air et aux effets thermiques.

En même temps que l'émission de la radioactivité initiale, un grand nombre d'éléments radioactifs sont formés par la fission de l'uranium ou du plutonium. Ces composés portent collectivement le nom de pro-duits de la fission. Avec la haute température de la boule de feu, on suppose qu'ils sont vaporisés et qu'à mesure que la boule de feu se refroidit, ils se condensent pour produire une poussière fine. Cette poussière est une source continuelle de radiation gamma.

Si la bombe éclate à une hauteur suffisante pour que la boule de feu ne touche pas la terre, la fine poussière radioactive est alors transportée dans la stra-tosphère, elle se dilue, se précipite graduellement avec le temps sur une grande étendue de terrain et n'est plus dangereuse. Cependant, si la boule de feu touche la terre, alors des particules de débris sont aspirées par la boule de feu et le nuage. Les produits de fission peuvent se condenser sur ces particules ou adhérer à ces dernières, qui, étant plus grosses, se précipitent avant d'avoir été diluées et transportées à de grandes distances dans la stratosphère. C'est ce qu'on appelle «la retombée» qui constitue la source première du dan-ger de la RADIOACTIVITÉ RÉSIDUELLE. Les pires conditions se produisent lorsque la bombe éclate au contact de la terre. Plus la hauteur est grande, plus les retombées radioactives diminuent. Lorsque l'éclatement se produit à plus de un dixième de la hauteur de la boule de feu, la bombe ne fait pas de cratère. On peut s'attendre qu'à cette hauteur il y ait une grande dimi-nution dans l'intensité de radiation de la retombée.

Vu que la radiation gamma émise par les par-ticules radioactives a une portée de plusieurs cen-taines de pieds, il n'est pas nécessaire de venir en contact avec ces particules pour subir les dangers de sa radioactivité.

Il n'est pas aussi facile de se protéger contre les rayons gamma que contre la radiation thermique. Il faut une couche plus épaisse de protection. Un des termes très employés lorsque l'on parle de protection contre les radiations est «couche d'une demi-épaisseur». Ceci veut dire une épaisseur suffisante pour réduire de moitié l'intensité de la radiation qui la traverse. Deux demi-couches d'épaisseur en contact ou non réduisent l'intensité au quart (+X = +), d'où 'n' épaisseurs réduiront l'intensité de (i) n . La demi-couche de béton nécessaire contre la radioactivité initiale est d'environ 4 pouces, et de 2 pouces contre la radioactivité résiduelle.

En plus des rayons gamma, des neutrons sont aussi émis au moment de l'explosion, et les produits de fission émettent des particules bêta. Le matériel de la bombe qui n'est pas fissionné émettra des particules alpha. Les neutrons ont une portée quelque peu plus courte que celle des rayons gamma, mais ont un effet semblable sur les gens et ont le pouvoir de rendre certaines substances radioactives. Ainsi, les neutrons contribuent à la radioactivité initiale, et peuvent con-tribuer à la radioactivité résiduelle, si la cible est en dedans de la portée des neutrons de l'explosion.

La portée des particules bêta est seulement de quel-ques verges dans l'air et, par conséquent, elles ne font partie que de la radioactivité résiduelle. Il y aura danger de brûlures sérieuses si des corps émettant des particules bêta demeurent en contact avec des tissus de chair. Les particules alpha ne pénètrent pas la peau; il n'y aura danger que si des émetteurs de rayons alpha sont entraînés dans la chair.

Un trait saillant de la radioactivité, qui provient du fait d'être radioactive, c'est qu'elle se désintègre graduellement. Chaque substance radioactive a une vitesse propre de désintégration, qui est invariable, et s'exprime par le temps qu'il lui faudra pour perdre la moitié de sa radioactivité sous le nom de période T (Half-Life).

Les produits de fission étant composés de plusieurs isotopes n'ont pas de période T définie. La période T augmente avec l'âge. Sa décroissance est plus compli-

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quée et la décroissance, en général, peut s'exprimer ainsi: pour une augmentation de sept fois l'âge, l'acti-vité des produits de fission est diminuée de dix fois. Ceci est une simplification de l'équation:

It 11t— 1.2 où I t est l'intensité au temps t

est l'intensité une heure après l'explosion. En leur donnant une valeur spécifique, on aura, par exem-ple, si l'activité à un certain endroit au temps à alors à:—

Z + 1 h. est de 1000r par hr. Z + 7 hrs, elle sera de 100r par hr. Z + 49 hrs, elle sera de lOr pat hr. Z + 2 semaines, elle .sera de lr par hr. Z + 3 mois, elle sera de 0.1r par hr.,

Ceci n'est pas un degré absolu de décroissance—seulement un guide—et, au cours d'essais réels, on a observé une importante variation dans les degrés de décroissance. De plus,. il n'est pas tenu compte de la diminution d'intensité que peut causer l'érosion prove-nant du vent et de la pluie. Si l'on veut prédire les expositions à compter du moment de la lecture d'ins-truments spécifiques, ceci peut entraîner des prévisions élevées, tandis que si l'on calcule les expositions reçues jusqu'au moment de la lecture d'instruments spécifiques, les prévisions peuvent être basses.

Vous pouvez voir par là avec quelle rapidité la radioactivité tombe durant les premiers temps de sa vie, en comparaison avec plus tard., de là la valeur relative de quelques heures de protection seulement durant les premières heures de la vie des produits de fission. Heureusement, une part de cette protection est automatique—il se produit beaucoup de décroissance avant la chute des particules radioactives, et plus la distance sera grande, plus il faudra de temps pour que les particules radioactives tombent sur le sol.

Lorsque l'on fait des calculs pratiques, la nor-male de Z + 7 heures est plus significative que Z 1 heure, parce que seulement une petite fraction de l'étendue aura été atteinte par les particules radio-actives plus tôt.

Dans le cas d'une explosion au sol d'un million de tonnes, le contour de 10 r/heure à Z+7 heures sera de 115 milles. Pour obtenir le rapport de l'intensité avec la distance pour une bombe de différente grosseur, il faut calculer À LA FOIS la distance et l'intensité Comme étant la racine cubique de la force de la bombe. Ainsi une bombe de cinq mégatonnes donnera à Z+7 heures une distance de 115X (5) + milles pour le con-tour de 10X (5) i- r/heure, c'est-à-dire 115X1.7 mille pour 10X1.7 r/heure = 195 milles et 17 r/heure. Si la force de fission est 'la moitié de la force totale, alors l'intensité sera réduite d'autant, c'est-à-dire la moitié de 17 raeure ou 8+ r/heure.

Il s'ensuit, d'après l'équation de décroissance, que la dose absorbée en demeurant au même endroit où l'intensité est de I t au temps t sera 5 t I t , c'est-à-dire que si l'activité à un endroit 3 heures après l'explosion est de 15 roentgens par heure, la dose reçue entre trois heures et l'infinité sera de

5 X 3 X 15 = 225 roentgens [ 20 11

Afin de déterminer, le danger à n'importe quel endroit contaminé, il est évident qu'il n'est pas suffisant de connaître la dose d'activité; il faudra en plus con-naître le temps depuis Zéro. Ceci s'applique, peu importe que vous restiez au même endroit ou que vous entriez dans un endroit contaminé pour y travailler ou y demeurer. Pour illustrer ce point, prenons l'exemple que j'ai donné, il y a un instant, d'une dose de 15 roentgens par heure 3 heures après l'explosion. Si, en un autre temps de la lecture, cette même dose était obtenue (en différents endroits), nous aurions ceci: pour

15 r/hr à 1 hr Dose de durée 75 r 15 r/hr à 3 hrs " " " 225 r 15 r/hr à 24 hrs

la différence est frappante mais pas autant que la dose accumulée dans les prochaines 24 heures, ce qui donne:

15 r/hr à 1 hr la dose de 24 hrs sera 37 r 15 r/hr à 3 hrs " " " 80 r 15 r/hr à 24 hrs " " " " " " 200 r

Le dosage s'accumule comme ceci à partir de Z-I-1 heure et ensuite (en termes de permanence ou d'infinité) de:

Z+ 1 à Z + 3 hrs 20% du total Z+ 3 à Z + 12 hrs 20% " " Z + 12 à Z + 72 hrs 20% t‘

Z + 3 jours à Z + 6 mois 20% " Z + 6 mois à perpétuité 20% "

Ici encore la valeur de la protection durant: les premières heures est clairement démontrée.

Une partie de cette protection du début est plus ou moins automatique—la chute des patricules ne com-mence pas avant que la décroissance n'ait député. Si ceci n'est pas suffisant, un certain degré de protection est obtenu par les bâtiments à partir d'un facteur de -} pour le rez-de-chaussée d'une maison en bois jusqu'à de très grandes proportions, tout dépendant, bien en-tendu, du poids total de matériel placé entre l'individu et la source de contamination.

Animaux Les animaux sont sujets à tous les effets de la

bombe nucléaire autant que le sont les êtres humains. Cependant, il y a sur ce point une particularité que je dois mentionner. C'est qu'il y a un plus grand risque pour les animaux d'absorber de la nourriture conta-minée que pour les êtres humains. Ceci découle du fait que les animaux prennent une grande partie de leur nourriture à l'extérieur plutôt que dans des endroits à l'abri, et de plus on ne peut leur enseigner comment séparer la nourriture contaminée de celle qui ne l'est pas. Le danger n'est pas tant pour l'animal comme animal, mais à l'animal comme source de nourriture pour l'homme. La vie de l'animal, en grande partie, n'est pas de durée suffisante pour subir les effets à retardement du danger de radiation interne. Les effets sur les approvisionnements d'aliments, comme le lait, peuvent être sérieux. * * *

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ÉTAPES POUR LA SURVIVANCE

• Connaître les effets des explosions nucléaires.

• Apprendre les faits concernant les retombées radioactives.

• Être au courant des signaux d'avertissement et posséder un appareil de radio à piles.

• Avoir un abri pour se réfugier.

• Tenir prêt un approvisionnement d'urgence pour quatorze jours.

• 6 Savoir comment prévenir et combattre les incendies.

• Connaître les principes du secourisme et les soins infirmiers à domicile.

• Apprendre les données concernant la propreté d'urgence.

• Savoir comment se débarrasser de la poussière radioactive,

• Être au courant des plans d'urgence de votre municipalité.

• Élaborer un plan pour votre famille (et si vous êtes seul, pour vous-même).

Vous pouvez vous procurer un exemplaire de la brochure « il ÉTAPES POUR LA SURVIVANCE» en écrivant à votre bureau local ou provincial des mesures d'urgence ou de la protection civile.

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FRANCHISE POSTALE

/«417 /1110

BUREAU DU CONSEIL PRIVÉ

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ORGANISATION DES MESURES D'URGENCE Pièce 420, Edifice Daly, Ottawa, Canada