Animation pédagogique Mions - 2010 Attention Concentration Mémoire et Apprentissage.
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Animation pédagogiqueMions - 2010
Attention Concentration Mémoire et Apprentissage
Pendant des siècles…
objectif de l ’école : développer la mémoire
distinction mémoire naturelle et mémoire artificielle
importance des procédés mnémotechniquesFrancès YATES, l ’art de la mémoire, 1966
Mémoire et apprentissage
La mémoire est au cœur de toutes les théories de l’apprentissage.
Aujourd’hui l’accent est mis sur les processus, sur la construction du savoir que doit faire l’élève.
Quelle place pour l’effort conscient de mémorisation ?
Rôle de la mémoire dans l’apprentissage
Rôle important même si l ’apprentissage par cœur est moins souvent convoqué.
Tout le monde a une mémoire mais certains ne savent pas l’utiliser à l’école
La mémoire fonctionne automatiquement.Elle est nécessaire pour la réalisation de
toutes nos activités physiques et mentales.Elle permet l ’acquisition, la stabilisation, la
mobilisation de nos connaissances et savoir-faire.
Rôle de la mémoire dans l’apprentissage
Elle est nécessaire à la compréhension Comprendre c ’est établir une relation entre une
nouvelle expérience et ce que l ’on sait déjà.Différencier mémorisation par cœur et
automatisationPédagogiquement il est important de
distinguer : les exercices visant à maîtriser l ’application de
procédures ou de règles les exercices visant à maîtriser la reconnaissance de
la situation
Importance des automatismes
Exemple en mathématiques: une planche mesure 1,60 m de long. Je la
coupe au quart de sa longueur et j ’utilise le morceau le plus long pour…
au moment de lire ou relire la suite :planche 1,60 m, couper au quart, plus long
morceau…morceau de planche de 1,20 msituation de partage : division par 4 et
multiplication par 3 pour le plus long
Importance des automatismes
2types : automatisme de reconnaissance des
situations automatisme de calcul
l’absence d’automatisme => perd le fil : et on dit manque de méthode la MT ne peut pas accéder au
raisonnement de haut niveau : et on dit manque d’intelligence
Comment s’acquiert l’automatisation ?Automatisation : différent de « par cœur »
passage possible par le par cœur mais pas indispensable (ex: date de naissance)
recours (ex : orthographe)
un savoir mémorisé mais non automatisé s’efface si la mémoire n’est pas rafraîchie.
plus intéressante mais plus difficile à atteindre
un savoir est automatisé quand on l ’utilise fréquemment dans un contexte qui lui donne du sens
Comment aider un élève à automatiser un savoir ?
Par la répétition mais à condition de varier les contextes.
Automatiser la reconnaissance du contexte en lecture : automatiser la liaison entre
un contexte et une prononciation en grammaire : automatiser la liaison
entre un contexte et un accord
En lecture
automatiser la liaison entre un contexte et une prononciation
ga go gu et ge gi : reconnaître le son du début puis se concentrer sur la voyelle
ga gi gu gan : travail de reconnaissance du son sur chaque syllabe
mots et phrases : encore plus pertinent
Une nécessité : l ’explicitation
Qu ’est-ce qui est attendu de l ’élève ?Quel usage doit-il faire de sa mémoire ? Que doit-il y mettre ?Dans quel contexte devra-t-il utiliser ces
informations ? Que signifie Apprendre ? Être attentif ?
Se concentrer ?
Un modèle
Réception Inhibition Traitement Stockage
de l’information
Attention Concentration Mémoire
L’attention
Favorise l’ouverture de nos sens à la réalité externe ou interne
Assure une réception maximale de toutes les informations
Est un réflexe mais on peut la dirigerS’accompagne d’une mobilisation des
ressources de l’organisme
La concentration
Ferme notre conscience à tout ce qui peut distraire notre esprit de la tâche
Agit comme un isolant : bloque l ’arrivée à la conscience de toute information qui pourrait nuire à la réflexion
Favorise une utilisation maximale de la mémoire de travail
Attention et concentration
Consomment de l’énergie ==> fatigue
L’effort pour rester concentré varie en fonction des tâches : l’acquisition de nouvelles
connaissances (+++) la mise en application de
connaissances déjà acquises(++) la mise en forme d’informations déjà
mémorisées et assimilées (+)
Avantages de développer un meilleur contrôle de l’attention et de la concentration
Ne pas manquer une information importantePouvoir se concentrer rapidement sur une
tâcheDevenir plus résistant aux distractionsRester concentré plus longtempsAvoir moins d’effort à fournir pour rester
concentréMaximiser l’utilisation de ses ressources
intellectuelles
Niveau et durée variables
Une personne se comporte de façon d’autant plus efficace que son niveau d’éveil n’est ni trop faible ni trop élevé (Loi de Yerkes-Dodson)
La durée de concentration efficace varie selon la réserve d’énergie disponible et selon la difficulté de la tâche. On peut l’allonger : importance des pauses pour la récupération et l’assimilation.
Les facteurs favorables à la concentration
Un environnement approprié moments, lieux, ambiances de
travailUn démarrage rapide
crée la motivationUne organisation du travail
adaptée temps, espace, outils
Les facteurs nuisibles à la concentration
La fatigue physique et nerveuseDes habitudes de vie
déséquilibréesDes problèmes personnelsL’anxiété, la peur de l’échec, le
stress…Le manque d’intérêt pour la tâche,
les attitudes négatives
Les symptômes d’un contrôle insuffisant de l’attention et la concentration
La lenteur à se mettre au travailla difficulté à résister aux
sollicitations de l ’environnement ou aux préoccupations personnelles
la difficulté à rester longtemps concentré
Les stratégies de contrôle
Mobiliser son attention
Focaliser son attention
Utiliser son langage interne
Utiliser l’imagerie mentale
La mémoire
Des conceptions qui s’opposent et qui évoluent
Environnement
Récepteurs Emetteurs
Mémoire de travail
Générateurs de réponses
Mémoire à long terme
Un modèle
La MCT ou mémoire de travail
Consensus autour de l’existence de la MCT dans les années 60
Elle se trouve à la charnière de l’information arrivant de l’extérieur qu’elle stocke provisoirement et de l’information interne qu’elle fait venir de la MLT et qui lui sert à comprendre ce qui vient de l ’extérieur. Elle fait éventuellement une synthèse entre les deux, encode le nouveau produit et le stocke dans la MLT.
Mémoire de travail
lieu où se négocient les compromis entre assimilation (intégration de ce qui vient
de l ’extérieur) et accommodation (modification des structures internes pour les adapter à un apport qui les contredit).
Ce travail intellectuel a un coût : l’automatisation diminue la fatigue et libère l’esprit pour les activités de niveau supérieure. Idem pour l ’activité motrice et l’automatisation des gestes
Auditif/Visuel
A. de La Garanderie a distingué les sujets auditifs et visuels.
Ce traitement particulier des informations est en partie indépendant du support perceptif.
Inciter l’élève à doubler l ’information verbale par une image mentale ou le schéma par une verbalisation.
Lui laisser du temps pour effectuer cette opération mentale.
Exercer la mémoire de travail
Préparer une séance pédagogique c’est : préparer ce que l’on va dire et ce que
vont faire concrètement les élèves Mais aussi : s’interroger sur le rythme
de la séance, préparer les consignes qui accompagne l ’activité de la MT (décrire, verbaliser, reformuler mentalement ), prévoir de se taire
La mémoire à long terme
Permet de conserver durablement des informations.
Serait subdivisée en : mémoire non déclarative ou procédurale :
conserve les habitudes sensori-motrices, les procédures, les automatismes
mémoire déclarative ou propositionnelle : que l’on peut exprimer avec le langage, elle-même subdivisée en:mémoire épisodique : mémoire des événements de
la vie personnellemémoire sémantique : mémoire des connaissances
Quelles formes de stockage ? les informations de type verbal changent
de codage. Elles sont interprétées et condensées en MLT : on y retrouve un équivalent sémantique (inférence)
les images seraient reconstituées en MLT : le temps de travail sur les images est proportionnel aux dimensions de l ’objet réel.
les informations sont mieux mémorisées si elles sont verbales ET visuelles
Favoriser la solidité de la mémorisationLa durée et le rythme des
apprentissages laisser les élèves travailler apprentissage distribué plutôt que massé besoin de silence et de repos
la nature et la profondeur du traitement de l ’information reformuler pour s’approprier associer, mettre en lien inférer anticiper la réutilisation de l’information
Développer les capacités de mémorisation
Varier ce qui est à mémoriser : poème, dialogue, histoire, événements et dates, croquis, schéma, plans, tables, conjugaison, orthographe, autodictée, définition de mots, leçon complète….
Varier les types de supports et de formalisation des connaissances : à l ’oral et à l ’écrit / mots, phrases, textes, schémas / dans le cahier, un carnet, une fiche…
Développer les capacités de mémorisation
Distinguer différentes méthodes : lire plusieurs fois, répéter à haute voix, à voix basse, dans sa tête, s’enregistrer puis écouter, faire dire par qq d ’autre et répéter, « photographier » et revoir dans sa tête, épeler, recopier, effacer, repérer les mots-clés, surligner, retrouver le plan, résumer, décrire le schéma à retenir, répondre à des questions, prévoir des questions, réciter à qq, petit papier avec réponse au dos, …
Recourir à des jeux de mémoire auditive, visuelle, olfactive, tactile
Commencer à apprendre en classe
Développer les capacités de mémorisation
Associer les élèves à l ’élaboration des connaissances à retenir: habituer les élèves à faire le point « qu’avons-nous appris ? Que faut-il retenir ? Prendre le temps de formaliser ce qui est rencontré.
Utiliser des traces impeccables (présentation et lisibilité) et structurées : faire apparaître l ’organisation de ce qui est à apprendre : plan, mots importants, hiérarchie, distinguer règle et exemple
Envisager les contextes où les connaissances seront utiles.
Développer les capacités de mémorisation
Apprendre à identifier le contexte pertinent de son utilisation
Et travailler la décontextualisation : identifier les éléments du contexte qui sont pertinents et qu’il convient d’encoder avec ce savoir et les distinguer de ceux qui ne le sont pas et n ’y sont associés que par coïncidence.
Développer les capacités de mémorisation
Montrer le sens et l ’intérêt de ce qui est à retenir : quoi ? Pourquoi ? Pour quoi ?
Apprendre en plusieurs foisRéactiver les connaissancesPrévoir avec les élèves le type de
contrôle
Comment favoriser la décontextualisation
Importance du temps de récapitulation : pause structurante, résumé, évocation mentale.
idéalement 2 temps : avoir le temps de mettre des images sur ce
qu’il vient d’entendre, de lire, d’apprendre verbalisation collective
« Reformule ce que tu viens de comprendre »
Etape essentielle pour provoquer la mémorisation puisque ce n’est pas quand il écoute qu’il mémorise mais au moment où il se représente intérieurement le savoir à mémoriser.
Comment le français utilise la mémoire ?
lecture : coordination de la mémoire verbale et visuelle
l ’écriture : coordination des mémoires gestuelle, verbale et visuelle. Automatisation libère la MT
compréhension : la mémoire permet les inférences
vocabulaire : le sens et les mots
Comment les mathématiques utilisent la mémoire ?
Les mathématiques sollicitent en permanence la maîtrise de nombreux automatismes et font appel à la métacognition (catégorisation du Pb, choix de la méthode, anticipation des étapes…
calcul mental relève du niveau 2 : entraîne à mobiliser des savoirs pour répondre à des questions
Bibliographie
Alan Baddeley, Essential of Human Memory, Psychology Press, Hove, 1999.
Alan Baddeley, La mémoire humaine, Presses Universitaires de Grenoble, Grenoble, 1993.
R. Versace, B. Nevers & C. Padovan, La mémoire dans tous ses états, Solal, Marseille, 2002.
Israël Rosenfield, L'invention de la mémoire (trad. A-S Cismareso), Flammarion, Paris, 1994.
Alain Lieury, Psychologie de la mémoire : histoire, théories, expériences, Dunod, Paris, 2005.
Bibliographie Cécile Delannoy, Une mémoire pour apprendre, Hachette. Aider à mémoriser, cahiers pédagogiques n°474, juin 2009. Eric Jensen, Le cerveau et l ’apprentissage, mieux
comprendre le fonctionnement du cerveau pour mieux enseigner, Chenelière, 2001.
Francesca Gianesin, Mémoriser pour…comprendre, réfléchir, créer, Chenelière, 2001.
Thomas Amstrong, Déficit d ’attention et hyperactivité, stratégie pour intervenir autrement en classe, Chenelière, 2002.
Francis Eustache, Les petites cases de ma mémoire, le Pommier, 2005.