64 - Livret PIAS Digital - Evocacion · Llobet, Segovia ou Yepes vont amener les compositeurs du XX...

18

Transcript of 64 - Livret PIAS Digital - Evocacion · Llobet, Segovia ou Yepes vont amener les compositeurs du XX...

  • Evocación

    Quatuor Eclisses

    « Quand on parle de guitare, on pense immédiatement à l’Espagne.

    Il nous a donc paru naturel de revenir aux sources avec un programme exclusivement consacré à la musique espagnole.

    Par nos arrangements, nous avons voulu en souligner la diversité. Nous l’avons fait avec le souci qui a toujours été le nôtre de trouver des techniques propres à la guitare, permettant de rendre la puissance expressive des œuvres et de servir au mieux les qualités sonores de notre instrument ». Quatuor Eclisses

    "Whenever one speaks of guitars, one thinks inevitably of Spain, so it seems natural for us to return to our roots with a programme of Spanish music.

    Our arrangements were made with care to accentuate its diversity, and with our usual concern to fi nd the appropriate guitar techniques which help us to produce the greatest degree of expression within the scope of our instruments".

  • Quand on parle de guitare, on pense immédiatement à l’Espagne. L’instrument apparaît dans la péninsule dès le VIIIe siècle et s’implante fortement dans la musique folklorique. La guitare classique, tout au long de son évolution qui l’a menée à sa forme actuelle, connaît parmi ses maîtres les plus prestigieux des musiciens espagnols, de Gaspar Sanz à Andrés Segovia, en passant par Fernando Sor et Francisco Tárrega. Ses luthiers parmi les plus emblématiques se nomment Torres, Ramirez, Fleta… Des guitaristes comme Llobet, Segovia ou Yepes vont amener les compositeurs du XXe siècle à élaborer un vaste répertoire. Pour tout guitariste actuel, la musique espagnole est incontournable. Nous n’échappons pas à la règle. Elle nous a toujours accompagnés, chacun de nous depuis le début de notre apprentissage, dans nos évolutions respectives, mais aussi dès la création de notre quatuor. Après plusieurs années à explorer de nombreux répertoires, il nous a paru naturel de revenir aux sources avec un programme exclusivement consacré à la musique espagnole. Nous avons voulu souligner sa diversité, d’une part en mettant côte à côte des compositeurs qui se distinguent dans leur langage musical, d’autre part en élaborant un programme autour de pièces de piano poétiques, de musique de chambre concertante et d’œuvres orchestrales magistrales. Comme à notre habitude, nous avons arrangé la plupart des œuvres de ce disque pour notre formation, car bien que le répertoire espagnol pour guitare seule soit très étendu, il n’en est pas de même pour la formation du quatuor, bien moins présente dans la tradition musicale espagnole. Nous l’avons fait avec le souci qui a toujours été le nôtre de trouver des techniques propres à la guitare, permettant de rendre la puissance expressive des œuvres et de servir au mieux les qualités sonores de notre instrument.

    Quatuor Eclisses

    Isaac Albéniz (1860-1909)Suite espagnole n°1, op.47 : Asturias (piste 1)Iberia : El corpus Christi en Sevilla (piste 9)

    Musicien très précoce, Isaac Albéniz commence l’étude du piano à trois ans et joue en public l’année suivante. Il s’impose en Espagne comme virtuose et improvisateur, donne des concerts en Amérique du sud et à Cuba. Il se fi xe à Paris en 1894, où il rencontre Dukas, Debussy et Fauré, et devient professeur de piano à la Schola cantorum. Il meurt au Pays basque à l’âge de 49 ans.

    Faisant fi gure de pionnier dans la renaissance de la musique espagnole au début du XXe siècle, Albéniz fonde l’école espagnole en s’inspirant des rythmes et des thèmes populaires. Il a trouvé sa suprême expression dans la musique de clavier et il en a porté l’écriture à un degré de perfection insurpassé, notamment à travers son chef-d’œuvre Iberia, qui constitue l’un des sommets de la technique pianistique.

    Voici quelques mots écrits par Debussy quatre années après la disparition d'Albéniz : « Il a su tirer parti de la grande mélancolie, de l'humeur spéciale de son pays (...) dans El' Albaicin, nous pouvons sentir l'atmosphère des après-midi d'Espagne avec des parfums

    d'eau-de-vie fi ne et des œillets, de lointains sons de guitare qui le soir

    se plaint (...). Sans copier avec exactitude les motifs populaires, il les a

    écoutés, il a bu en ces derniers et il les a transférés à sa musique, sans

    que nous puissions distinguer la ligne qui sépare ce qui est populaire

    de sa propre invention... »

  • Asturias est devenue une des pièces emblématiques de la guitare, bien qu’elle ait été écrite à l’origine pour le piano. La pièce fi gure dans la Suite espagnole n°1 datant de 1886. Supposée évoquer la région des Asturies située sur la côte nord de l’Espagne, elle fait en réalité référence à la musique andalouse et à son fl amenco. La première partie fait apparaître un thème dont le rythme rappelle celui de la « soléa »,

    tandis que les parties solo alternées avec les parties accompagnées

    de la deuxième partie font penser à la « copla ». Iberia a été composée

    entre 1905 et 1908. Elle comprend douze pièces réparties en quatre

    cahiers. El Corpus Christi en Sevilla clôt le premier cahier. Elle décrit

    une procession religieuse lors de la Fête-Dieu à Séville, rythmée par

    les tambours, puis s’éloignant progressivement.

    Federico Moreno Torroba (1891-1982)

    Ráfagas (pistes 2, 3, 4 et 5)

    Né à Madrid dans une famille de musiciens, Torroba s’est avant tout

    illustré dans le domaine de la « zarzuela », au point d’en devenir l’un des

    auteurs majeurs avec une cinquantaine de références. Il fut également

    un compositeur particulièrement prolifi que pour la guitare, notamment

    grâce à son amitié avec le guitariste Andrès Segovia. De cette relation

    va naître un répertoire d’œuvres pour guitare seule d’une grande qualité

    et qui occupe une place de choix dans la littérature de l’instrument

    au XXe siècle. C’est pour le Quatuor Romero qu’il compose dans les

    années 1970 deux quatuors de guitares, Ráfagas et Estampas, ainsi

    qu’un Concierto Ibérico pour quatre guitares et orchestre.

    Ráfagas est une œuvre présentant quatre mouvements de caractères

    contrastés et concertants. Les deux premiers mouvements

    démontrent une grande inventivité mélodique, proche de la musique

    populaire pour le premier, sensible et intérieure pour le deuxième.

    Plus imprévisible et dansant, le troisième mouvement s’articule sur

    une métrique irrégulière et s’appuie sur une ligne mélodique plus

    moderne. Le dernier mouvement, plus développé, nous surprend

    par ses harmonies inattendues, avec un fi nal virtuose basé sur des

    rythmes syncopés.

    Federico Mompou (1893-1987)

    Chansons et danses n°11 et n°8 (pistes 6 et 11)

    Federico Mompou se rend à Paris une première fois en 1911, où il

    parachève sa formation de pianiste et de compositeur. Rentré à

    Barcelone durant la première guerre mondiale, il revient à Paris en

    1921, où il écrit les quatre premiers éléments de son cycle pour piano

    Chansons et danses (1921-1928). Il rentre défi nitivement à Barcelone

    en 1941 et écrit les huit derniers éléments du cycle. Mompou choisit

    de s’exprimer à travers des pièces de courte durée. Une bonne part de

    son œuvre est confi ée au piano. Il écrit toutefois deux œuvres pour la

    guitare, la Suite compostelana en 1962, dédiée à Andres Segovia, et la

    Chanson et danse n°13 en 1972, dédiée à Narciso Yepes.

    Les Chansons et danses n°8 et n°11 sont à l’image du style coloré et

    intimiste du compositeur, dont la ligne mélodique est presqu’absente de

    tout « ibérisme ».

  • Dans la Chanson et danse n°8, Mompou reprend la chanson populaire catalane El testament d’Amelia, en lui apportant un accompagnement harmonique riche et moderne. La danse, quant à elle, reprend une autre mélodie populaire catalane, La fi ladora. Les deux chansons avaient auparavant déjà été arrangées pour la guitare par le catalan Miguel Llobet. En ce qui concerne la Chanson et danse n°11, elle est basée sur le thème du « Ball de l'Àliga » qui retentit tous les ans lors de la « Patum », fête traditionnelle célébrée dans la ville de Berga en Catalogne.

    Manuel de Falla (1876-1946)Hommage pour le tombeau de Claude Debussy (piste 7)Le Tricorne : Danse fi nale (piste 12)

    Né à Cadix en Andalousie, Manuel de Falla est considéré comme le plus grand compositeur espagnol. Parti se former à Madrid en piano auprès de Jose Trago et en composition auprès de Felipe Pedrell, il compose La Vie brève avant de se rendre à Paris en 1907, où il résidera jusqu’en 1914. Il y rencontre entre autres Dukas, Debussy et Albéniz. De retour à Madrid, Falla écrit L’Amour Sorcier, puis Le Tricorne. Après la mort de ses parents en 1919, il s’installe à Grenade, où il se livre à une étude passionnée du « cante jondo ». Il quitte l’Espagne pour l’Argentine en 1939, où il demeurera jusqu’à la fi n de sa vie. Infl uencé dans ses premières partitions par Albéniz, notamment la renaissance

    musicale espagnole amorcée par Iberia, Falla devient un admirateur et

    fi n connaisseur de la musique de Debussy, ce qui va l’amener à adopter

    un style issu du romantisme national forgé par Albéniz et Granados,

    auquel il apporte le modernisme d’un Debussy ou d’un Stravinsky.

    Le Tricorne est un ballet basé sur le roman éponyme de Pedro Antonio

    de Alarcón. Falla réalise une première version qui sera remaniée

    à la demande de Sergei Diaghilev. La version défi nitive est créée à

    Londres en 1919 par les ballets russes. Pour sa Danse fi nale, brillante

    et triomphale, Falla choisit une danse populaire espagnole datant du

    XIIe siècle, la « jota ».

    Quand en 1920 Falla écrit son Hommage pour le tombeau de Claude

    Debussy, il le fait à travers la guitare. Falla est alors en contact avec

    le guitariste Catalan Miguel Llobet, qui lui suggère son instrument.

    Plus tard, Falla décide de l’orchestrer et de l’intégrer dans la suite pour

    orchestre Homenajes qui constitue une suite de quatre hommages

    à Arbos, Debussy, Dukas et Pedrell, créée à Buenos Aires en 1939.

    L’hommage à Debussy est basé sur le rythme de habanera, à l’instar

    de La Soirée dans Grenade de Debussy, à laquelle Falla fait référence

    à la fi n de la pièce.

    Luigi Boccherini (1743-1805)

    Quintette pour cordes et guitare n°4 : Grave assai et Fandango (piste 8)

    Boccherini apprend le violoncelle enfant auprès de son père, et devient

    un virtuose célèbre dès l’âge de 14 ans. Après avoir parcouru l’Europe,

    il est remarqué en 1767 par l’ambassadeur d’Espagne à Paris, qui le

    presse d’aller à Madrid. Il est alors engagé comme compositeur de

    musique de chambre du frère de Charles III, l’infant Don Luis, jusqu’en

    1785. A la mort de celui-ci, il est nommé à distance compositeur de la

    cour par Frédéric-Guillaume II de Prusse. Il s’éteint à Madrid en 1805.

  • Luigi Boccherini fut un des plus grands compositeurs de musique de chambre pour cordes et le plus grand compositeur italien de musique instrumentale de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il est considéré comme créateur, avec Haydn, du quatuor à cordes, et initiateur du quintette (avec une préférence pour la formule à deux violoncelles).

    A côté de sa production de musique de chambre, il écrit notamment 12 concertos pour violoncelle et 27 symphonies. Moins considéré pour sa musique vocale, elle est néanmoins loin d’être insignifi ante : un opéra, un stabat mater, deux oratorios, une messe, des cantates...

    Huit quintettes avec guitare nous sont parvenus, la plupart recopiés par les soins du guitariste François de Fossa. Ce sont des arrangements de quintettes à cordes ou quatuors à cordes composés auparavant par Boccherini. Le quintette du Fandango fait ouvertement appel au folklore espagnol. A l’origine composé en 1788 pour son Quintette à cordes op.40 n°2, Boccherini le remanie lui-même en 1798 dans une version incluant une guitare.

    Pour le dernier mouvement de son quintette, Boccherini choisit de mettre à l’honneur le fandango, danse populaire espagnole, plus particulièrement andalouse. Elle est exécutée sur un rythme ternaire, traditionnellement par un couple qui s’accompagne lui-même de castagnettes. Le fandango de Boccherini présente une suite de variations établies sur un même schéma harmonique. L’imitation des castagnettes, confi ée dans la version originale au violoncelle, est jouée ici en percutant les éclisses de la guitare avec les ongles.

    Claude Debussy (1862-1918)Estampes : La Soirée dans Grenade (piste 10)

    Claude Debussy n’a jamais séjourné en Espagne, et pourtant, on peine à le croire en écoutant sa Soirée dans Grenade. Il disait lui-même : «Quand on n’a pas le moyen de se payer des voyages, il faut y suppléer par l’imagination». Il est par ailleurs probable que ses fréquentations d’Albéniz et Falla - entre autres - tous deux venus s’installer à Paris, ont sans doute contribué à lui donner accès à la culture espagnole.

    Debussy écrivit une part importante de son œuvre de piano entre 1902 et 1908, dont les Estampes en 1903, qui marquent le début d’une nouvelle écriture pianistique, marquée par la recherche de sonorités nouvelles cherchant à se traduire en impressions.

    La Soirée dans Grenade est la pièce centrale des Estampes qui constituent un ensemble de trois pièces. Créée en 1904 à Paris par le pianiste espagnol et ami de Debussy Ricardo Viñes, la pièce a été portée en admiration par un illustre habitant de Grenade, Manuel de Falla.

    Evoquant la ville andalouse et son somptueux palais de l’Alhambra, La Soirée dans Grenade s’articule entièrement sur un rythme de habanera, sur lequel se greffe au début une mélodie inspirée des modes arabes. Un peu plus loin, une référence directe à la guitare et son accordage caractéristique en quartes survient comme une explosion soudaine. La pièce s’achève dans sa toute fi n sur une suite de notes que l’on retrouvera dès l’introduction d’un des chefs-d’œuvre de la musique espagnole, L’Amour Sorcier de Manuel de Falla.

  • Complicité, originalité, subtilité, le Quatuor Eclisses s’inscrit depuis 2012 dans le paysage musical français. Ces quatre guitaristes proposent de redécouvrir la guitare classique, notamment à travers des transcriptions ambitieuses et innovantes du grand répertoire pour piano ou orchestre. En 2013, ils remportent le 1er prix du Concours Européen de Musique de Chambre de la FNAPEC, et l’année suivante, ils sont lauréats de la Fondation Banque Populaire.

    Ils s’engagent également dans l’élargissement du répertoire pour quatuor de guitares avec la création d’œuvres de Karol Beffa, Sergio Assad et Nikita Koshkin.

    Amis depuis leur rencontre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, ces quatre musiciens poursuivent aujourd’hui une carrière qui les mène à se produire à l’étranger (Etats-Unis, Mexique, Colombie, Philippines, Indonésie, Jordanie, Algérie, Suisse, Allemagne, Bulgarie, Lituanie…), et en France dans des lieux tels que le Théâtre du Châtelet, l’Hôtel National des Invalides, la Maison de la Radio, l’Alliance française de Paris, le Théâtre Impérial de Compiègne, le Château de Lunéville, les théâtres de Nîmes et de Valence…

    Ils sont régulièrement invités à jouer dans les festivals (Folle Journée de Nantes, Festival Radio France de Montpellier, Flâneries Musicales de Reims, Festival de Sully et du Loiret, Festival International de Guitare de Paris, Jeudis Musicaux de Royan…).

    Leur premier disque Guitares (Ad Vitam Records, 2013) présente le quatuor de guitares dans un répertoire large et varié, incluant des pièces originales pour quatuor et des transcriptions inédites d’œuvres pour orchestre de Bach et Rossini. Leur 2e CD Invitation française (Ad Vitam Records, 2015) réunit des transcriptions consacrées aux grands musiciens français de la fi n du XIXe siècle et du début du XXe. Pulse (Ad Vitam Records, 2017) offre une variété de danses d’origines et d’infl uences diverses (Argentine, Espagne, Europe de

    l’est…) pensées par les compositeurs du XXe siècle, avec notamment

    deux créations contemporaines.

    Gabriel Bianco, Benjamin Valette, Pierre Lelièvre, Arkaïtz Chambonnet

  • Le Quatuor Eclisses, Paris, janvier 2020

  • Whenever one speaks of guitars, one thinks inevitably of Spain. The instrument fi rst appeared there in the eighth century and immediately established itself in the fabric of Iberian folk music. The classical guitar, throughout its development and until the present time, has had Spanish musicians amongst its most prestigious virtuosi: from Gaspar Sanz and Andrès Segovia to Fernando Sor and Francisco Tárrega. Torres, Ramirez and Fieta are amongst the most prominent guitar makers, and guitar players such as Llobet, Segovia and Yepes encouraged twentieth century composers to develop a large repertoire. For today's guitarists, Spanish music is essential; there is no escaping it. It has always been with each of us since our musical education, during our musical development and notably in the formation of our quartet. After several years during which we have explored various repertoires, it seems natural for us to return to our roots with a programme of Spanish music. We wanted to accentuate its diversity, fi rst by putting together composers who have individual musical languages, secondly by devising a programme based on romantic piano pieces, chamber music and magnifi cent orchestral works. As usual, the arrangements of the majority of the works on this recording have been made by us because, although the repertoire for solo guitar is very wide, there are few works for guitar quartet in the Spanish tradition. We have always taken great care to fi nd the appropriate guitar techniques which help us to produce the greatest degree of expression within the scope of our instruments.

    Quatuor Eclisses

    Isaac Albéniz (1860-1909)Spanish suite n°1, op.47: Asturias (track 1)Iberia: El corpus Christi en Sevilla (track 9)

    Isaac Albeniz was a most precocious musician, learning the piano from the age of three and performing in public a year later. He became famous throughout Spain as a virtuoso and improviser giving concerts in South America and Cuba. In 1894 he settled in Paris, where he met Dukas, Debussy and Fauré, and became professor of piano at the Schola Cantorum. He died in the Basque region at the age of 49.

    As a pioneer in the renaissance of Spanish music at the beginning of the twentieth century, Albeniz founded the Spanish School, championing popular rhythms and themes. His piano music is the supreme expression of this, the writing of which shows unsurpassed perfection, notably in his masterpiece Iberia which is considered one of the most challenging pinnacles of piano writing.

    Four years after the death of Albeniz, Debussy wrote: "He knew how to transcribe the melancholy and the special mood of his country… in

    El' Albaicin, we can sense the atmosphere of a Spanish afternoon, with the perfume of fi ne brandy and carnations, the distant plaintive sound

    of a guitar… Without directly copying any of the popular melodies, he

    listened to them, drank them in, and transformed them into his music,

    without us being able to tell the difference between the original and his

    own inventions."

  • Asturias has become one of the most emblematic of guitar pieces, even though it was written originally for the piano. It is taken from the Spanish suite n°1 written in 1886. Ostensibly describing the Asturias region on Spain's northern coast, it is in fact a reference to Andalusian music and its fl amenco. The fi rst section introduces a theme in the

    rhythm of “la solea” (a fl amenco singing style) in which the solo parts

    alternate with accompanied parts of the second section, which is

    similar to “la copla” (an alternative fl amenco singing style). Iberia was

    composed between 1905 and 1908 and consists of twelve pieces

    divided into four books. El Corpus Christi en Sevilla concludes the fi rst

    book. It describes a passing religious procession during Corpus Christi

    celebration in Seville, punctuated by drums, then gradually moving

    away.

    Federico Moreno Torroba (1891-1982)

    Ráfagas (tracks 2, 3, 4 and 5)

    Born in Madrid into a family of musicians, Torroba is above all known

    for his 'zarzuela' (operettas), of which he composed over fi fty. He

    was equally prolifi c in his works for guitar, mainly as a result of his

    friendship with Andrès Segovia. This friendship gave rise to a collection

    of remarkable works for solo guitar which occupy a major place in the

    instrument's modern repertoire.

    The two works for guitar quartet, Ràfagas and Estampas were written

    for the Romero Quartet during the seventies, at the same period as his

    Iberian Concerto for four guitars and orchestra.

    Ràfagas is a work in four contrasting movements. The fi rst two

    movements show great melodic invention, close to popular music in the

    fi rst and of a quiet, sensitive nature in the second. More unpredictable

    and dance-like, the third movement has an irregular rhythm and a

    more contemporary melodic line. The last movement is more complex,

    with surprising harmonies and a virtuoso fi nale based on syncopated

    rhythms.

    Federico Mompou (1893-1987)

    Songs and dances n°11 and n°8 (tracks 6 and 11)

    Federico Mompou fi rst came to Paris in 1911, where he completed

    his studies as pianist and composer. He spent the First World War

    in Barcelona, returning to Paris in 1921, where he wrote the fi rst four

    sections of his cycle for piano, Canciónes y Danzas (1921-1928). In

    1941 he settled for good in Barcelona and completed the fi nal eight

    parts of the cycle. Mompou chose to write small works. The major part

    of his works are for solo piano. Nevertheless, he wrote two works for the

    guitar, Suite Compostelana in 1962, dedicated to Andrès Segovia, and

    the Canción y Danza n°13 in 1972, dedicated to Narciso Yepes.

    Canciónes y Danzas numbers 8 and 11 are typical of the composer's

    works, intimate, colourful and without any trace of 'Spanish-ness' in the

    melodic line.

  • In the eighth Canción y Danza, Mompou takes up the Catalan popular song El testament d'Amelia harmonizing it with a rich and modern accompaniment. As for the dance, he turned to another Catalan popular song, La Filadora. These two songs had also been previously arranged for the guitar by the Catalan composer Miguel Llobet. The eleventh Canción y Danza is based on the theme of "The Aliga ball" which is held every year during the traditional festival of Patum in the Catalonian town of Berga.

    Manuel de Falla (1876-1946)Homenaje pour le tombeau de Claude Debussy (track 7)The three-cornered hat: Final Dance (track 12)

    Born in Cadiz, Andalusia, Manuel de Falla is considered to be the greatest Spanish composer. He studied piano in Madrid under Jose Trago, and composition with Felipe Pedrell. He wrote La vida breve before moving to Paris in 1907, where he lived until 1914 meeting Dukas, Debussy and Albeniz there. When he returned to Madrid, he composed El amor brujo then The three-cornered hat (Le Tricorne). After the death of his parents in 1919, he moved to Grenada, where he devoted himself to the study of “cante jondo” (Andalusian popular song). He left Spain for Argentina in 1939, where he died. His fi rst compositions were infl uenced by Albeniz, in particular the beginnings of a Spanish musical renaissance, initiated by Iberia. Falla became an admirer and eventually a connoisseur of Debussy's music, leading him to adopt a national romantic style started by Albeniz and Granados, to which he brought the modernism of Debussy or Stravinsky.

    The three-cornered hat is a ballet based on the novel of the same name by Pedro de Alarcón. Falla's fi rst version was revised on the advice of Sergei Diaghilev, and the fi nal version was fi rst performed in London in 1919 by the Ballets Russes. For his brilliant and triumphant Final Dance, Falla chose a popular Spanish dance from the 12th century, the "jota".

    When in 1920 Falla wrote his Homenaje pour le tombeau de Claude Debussy, he was in contact with the Catalan guitarist Miguel Llobet, who suggested his instrument for the piece. Later, Falla decided to orchestrate the piece for a suite which also included works by Arbos, Debussy, Dukas and Pedrell, fi rst performed in Buenos Aires in 1939. Homenaje à Debussy is based on the habanera rhythm, in the same way as La Soirée dans Grenade by Debussy, to which Falla makes reference at the end of the piece.

    Luigi Boccherini (1743-1805) String quintet with guitar n°4: Grave assai and Fandango (track 8)

    Boccherini learnt to play the 'cello with his father and became a celebrated virtuoso by the age of 14. Having toured Europe, he was noticed in 1767 by the Spanish ambassador in Paris, who urged him to visit Madrid. As a result, he was engaged in 1785 as chamber music composer to the Infant Don Luis, brother of King Charles the Third of Spain. On the death of Don Luis, he was created court composer 'in absence' to King Friedrich Wilheim the Second of Prussia. He died in Madrid in 1805.

  • Luigi Boccherini was one of the great chamber music composers for strings and the greatest Italian composer of instrumental music during the second half of the 18th century. He is considered, along with Haydn, to have invented the string quartet as a musical form and initiated the string quintet (although he preferred to use two 'cellos as opposed to two violins). As well as his chamber works, he wrote 12 'cello concertos and 27 symphonies. Less well-known for his vocal works, his compositions in this regard are far from insignifi cant: an opera, a Stabat Mater, two oratorios, a mass, cantatas...

    Eight guitar quintets have survived, most of them revived by the guitarist François de Fossa. These are arrangements of string quintets or quartets composed by Boccherini. The Fandango quintet is obviously based on Spanish folk music and was originally composed in 1788 as part of his String Quintet Opus 40 n°2. Boccherini himself arranged it in 1798 for a version including a guitar.

    For the last movement of his quintet, Boccherini chose to pay tribute the fandango, a popular Spanish dance from Andalusia. It is written in ternary rhythm, traditionally played by a couple accompanying themselves on castanets. Boccherini's fandango is a suite of variations based on the same harmonic scheme. The imitation of the sound of castanets, in the original version provided by the 'cello, is played here by striking the side (éclisses) of the guitar with the fi ngernails.

    Claude Debussy (1862-1918)Estampes : La Soirée dans Grenade (track 10)

    Debussy only visited Spain once - briefl y, which is diffi cult to believe, listening to La Soirée dans Grenade. He himself said: "When one can't afford to travel, one has to use one's imagination". It is probable, however, that his knowledge of Spanish culture was gleaned from the time he spent with Albéniz and Falla, amongst others, when they lived in Paris.

    Debussy composed most of his piano works between 1902 and 1908, and Estampes was written in 1903. The composition marks the beginning of a new way of piano writing, exploring new impressionistic sonorities.

    La Soirée dans Grenade is the central piece of the three sections of Estampes. First performed in 1904 in Paris by Debussy's friend, the Spanish pianist Ricardo Viñes, the piece is dedicated in admiration of the famous son of Grenada, Manuel de Falla.

    Conjuring up the Andalusian town and its opulent Alhambra Palace, La Soirée dans Grenade is written entirely in the rhythm of a habanera, overlaid, at the start, by a melody inspired by Arabic modes. A little later, there is a direct reference to the guitar and its characteristic tuning in 4ths, which occurs like a sudden explosion. The piece fi nishes with a series of notes which recall a work by Manuel de Falla, El amor brujo.

  • The Eclisses Quartet

    The original and sensitive ensemble playing of the Eclisses Quartet appeared on the French musical scene in 2012. The quartet aims to bring a new dimension to classical guitar playing with ambitious, modern transcriptions of the notable repertoire for piano, and orchestra. In 2013 they were First Prize winners in the European Chamber Music Competition and again, the following year, for the “Fondation Banque Populaire”. They are also committed to enlarging the repertoire for guitar quartet, interpreting new works by composers Karol Beffa, Sergio Assad and Nikita Koshkin.

    The musicians, who have been friends since they met at the “Conservatoire National Supérieure de Musique” in Paris, now enjoy an international career, playing in America, Switzerland, Indonesia, Jordan, Mexico, Algeria and Romania as well as France, at the “Théâtre de Châtelet”, the “Hôtel National des Invalides”, “La Maison de la Radio”; “L'Alliance française de Paris”, the “Théâtre Imperial de Compiègne”, the “Chateau de Luneville” and the theatres of Nîmes and Valence... They are invited regularly to perform at music festivals such as the “Folle Journée” in Nantes, the Radio France Festival in Montpellier, “Flâneries Musicales” in Reims, the Festival of Sully and Loiret, the International Guitar Festival in Paris, the “Jeudis Musicaux” in Royan...

    Their fi rst recording, Guitares, appeared on the Ad Vitam Records label in 2013. It included a large and varied repertoire with new transcriptions of works by Bach and Rossini as well as original guitar compositions for guitar quartet. Their second CD, Invitation Française (Ad Vitam Records 2015) is a collection of transcriptions of works by great French musicians from the turn of the 19th century. Pulse (Ad Vitam Records 2017) included a variety of original dances of many countries (Argentina, Spain and Eastern Europe for example) reimagined by twentieth century composers, as well as two contemporary premier performances.

  • Isaac Albéniz

    1. Suite espagnole n°1, op.47 : Asturias 6.59

    Federico Moreno Torroba

    2. Ráfagas I – Allegretto 1.283. Ráfagas II – Adagio 2.564. Ráfagas III - Allegretto calmo 3.265. Ráfagas IV - Allegretto, mosso 4.50

    Federico Mompou

    6. Chanson et danse n°11 3.19

    Manuel de Falla

    7. Homenaje pour le tombeau de Claude Debussy 3.25

    Luigi Boccherini

    8. Quintette pour cordes et guitare n°4 : Grave assai et Fandango 7.35 Temps total / Total time : 57.43

    Evocación

    Isaac Albéniz

    9. Iberia : El corpus Christi en Sevilla 8.42

    Claude Debussy

    10. Estampes : La soirée dans Grenade 5.18

    Federico Mompou

    11. Chanson et danse n°8 3.02

    Manuel de Falla

    12. Le Tricorne : Danse fi nale 6.19

  • Remerciements à / Special thanks to

    Marianne Blivet, Directrice des Affaires Culturelles de la ville de Clichy-la-Garenne

    Romain Ponsot et l’équipe du Conservatoire Léo Delibes

    Le Quatuor Eclisses joue sur les cordes Savarez.

    Enregistrement / HDRS recording : Jean-Yves Labat de Rossi, Auditorium du Conservatoire Léo Delibes, Clichy-la-Garenne, du 28 au 30 octobre 2019Montage numérique / Digital mastering : Julien ReynaudDirection artistique / Artistic direction : Julien ReynaudTraduction anglaise / English translation : Paul & Myriam O'Dell Crédits photos : Lyodoh Kaneko

    Ad Vitam records

    Le Prieuré23200 Saint-Avit-de-Tardes – France Tél. : + 33 (0)5 55 67 35 [email protected]

    Quatuor Eclisses

    www.quatuoreclisses.com

    Tous les enregistrements des musiciens du Quatuor Eclisses (Albums en quatuor, solos ou duos) sont disponibles sur

    All the recordings of the Eclisses artists are available on(Quartet, solos or duets albums)

    www.advitam-records.com

  • Enregistrements du Quatuor Eclisses également parus chez Ad Vitam records

    Guitares

    Rossini, Torroba, Bach, Pujol, Koshkin

    Invitation française

    Ravel, Fauré, Bizet, Saint-Saëns, Debussy

    http://www.advitam-records.com/catalogue/44-invitation-francaisehttp://www.advitam-records.com/catalogue/33-guitares

  • Pulse

    Beffa, Bartók, Turina, Ravel, Assad, Ginastera

    http://www.advitam-records.com/catalogue/53-pulse