284_ENSCM_2012_NGUEMTCHOUIN MBOUGA.pdf
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ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DE CHIMIE DE
MONTPELLIER
&
ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRO-
INDUSTRIELLES DE LUNIVERSITE DE NGAOUNDERE
THESE DE DOCTORAT EN COTUTELLE
Pour lobtention du grade de
DOCTEUR DE LECOLE NATIONALE SUPERIEURE DE
CHIMIE DE MONTPELLIER
Discipline : Chimie et Physicochimie des Matriaux
Ecole Doctorale : Sciences Chimiques
&
DOCTEUR/Ph.D DE LUNIVERSITE DE NGAOUNDERE
Parcours/Spcialit : Chimie Industrielle et Environnement
Formation Doctorale : Chimie Industrielle et Environnement
Formulation dinsecticides en poudre par adsorption
des huiles essentielles de Xylopia aethiopica et de Ocimum
gratissimum sur des argiles camerounaises modifies
Prsente par
NGUEMTCHOUIN MBOUGA Marie Goletti Soutenue publiquement le 18 Juin 2012, devant le jury compos de :
Mme Ccile PAGNOUX Professeur, ENSCI, Limoges Rapporteur
Mme Randa KHOURY Professeur, Universit Libanaise Rapporteur
Mme Pascale CHALIER Matre de Confrences, Universit de Montpellier 2 Examinateur
M. David CORNU Professeur, ENSCM, Montpellier Examinateur
M. Lonard TINKEU NGAMO Matre de Confrences, Universit de Ngaoundr Examinateur
M. Richard KAMGA Professeur, Universit de Ngaoundr Co-Directeur de Thse
M. Martin Benoit NGASSOUM Matre de Confrences, Universit de Ngaoundr Co-Directeur de Thse
M. Marc CRETIN Matre de Confrences, ENSCM, Montpellier Directeur de Thse
Mme Chantal MENUT Professeur, Universit de Montpellier 2 Invit
-
ii
A cet tre suprme : le DIEU TOUT PUISSANT pour cette grce quil ma
accorde de pouvoir raliser ce travail et de voir sa prsence mes cts dans
toutes les situations vcues ; car il a t, il est et il restera un appui sr pour
moi. Sois bni.
A papa : Philippe TALLA NZIKO
A mon fils : Alix Donald LAGHOM KAPTSO
A ma petite sur : Prudence MOTCHOKOUA
A Giscard KAPTSO
-
iii
REMERCIEMENTS
La prsente tude a t ralise entre le Laboratoire des Substances
Actives et Pollution de lEcole Nationale Suprieure des Sciences Agro-
Industrielles (ENSAI) de lUniversit de Ngaoundr, Cameroun et lInstitut
Europen des Membranes (IEM)-CNRS, de lEcole Nationale Suprieure de
Chimie de Montpellier (ENSCM), Universit de Montpellier 2, France. Je tiens
exprimer mes remerciements :
A la Fondation Internationale pour la Science (IFS) pour avoir financer une
partie des travaux de cette Thse,
Au SCAC (Service de La Coopration et daction Culturelle) de la France
pour mavoir offert une bourse dtudes Montpellier pour la finalisation de mes
travaux,
Aux Pr Carl Mbofung et Jol Moreau respectivement Directeur de lENSAI
et de lENSCM qui ont bien voulu maccueillir dans leur tablissement ;
Au Pr Martin Benoit Ngassoum qui, malgr ses multiples responsabilits, a
bien voulu initier et diriger ce travail d'un bout l'autre. Par ses conseils, sa
rigueur scientifique, il ma inspir le souci de toujours bien faire.
Au Pr Richard Kamga pour son esprit de synthse lors de la ralisation de
ce travail qui a suscit en moi le dsir de toujours aller de lavant.
Au Dr Marc Cretin, quil trouve ici mes sincres remerciements et ma
reconnaissance pour son accueil au sein de son laboratoire, de son quipe ; pour
sa disponibilit dans le suivi de la totalit de ce travail dans la bonne humeur,
aussi pour mavoir guid et encourag et pour avoir partag avec moi ses
comptences et sa gentillesse.
Au Pr. Jean Bosco Tchatchueng, Chef de Dpartement de Chimie
Applique, quil trouve ici le fruit de lensemble de ses remarques et suggestions ;
ainsi que ma reconnaissance pour les conseils quil na cess de me prodiguer.
Je tiens galement remercier vivement le Dr Pascale Chalier de lEcole
dIngnieur de lUM2 dont laide sest rvle trs prcieuse et sans qui certains
aspects de ce travail nauraient pu tre abords avec srnit.
Au Dr Sophie Tingry chercheur lIEM, CNRS de Montpellier ainsi qu son
adorable fils Florent pour tous les soirs o elle marrachait de ma solitude de
Montpellier par des soires cin entre filles, et de bons plats franais.
-
iv
Au Dr Sophie Cernaux, pour toutes ses remarques pertinentes concernant
ce travail, sa disponibilit toujours prte me venir en aide et pour ses conseils
dont les fruits se trouvent dans ce travail.
Au Pr Ngamo Tinkeu L.S. de la Facult des Sciences de lUniversit de
Ngaoundr pour sa disponibilit, le soutien moral quil ma accord tout au long
de mon cursus lENSAI ainsi que sa capacit de comprhension leve.
A tous les enseignants de lENSAI et particulirement ceux des units de
formations doctorales SAN, GP et CIE pour les connaissances quils ont bien
voulu nous prodiguer sans rserves.
Je ne saurai oublier toute la famille de lancien btiment IEM-CNRS qui par
leur perptuelle bonne humeur surtout aux heures de djeuner, je pense
particulirement aux Pr David Cornu, Dr Sophie Cerneaux, Dr Vincent Germain,
surtout ma collgue de bureau Laetitia Chareyre (Mme le Fa) et Vincent
Techer. Comment oublier ma tatie Flo (Florence Leroy) ? Pour sa disponibilit,
tous ses services, sa gentillesse et surtout pour son dlicieux caf qui me donnait
du tonus pendant la rdaction de cette thse.
A la famille CRETIN : Marc et Tran, les enfants (Marion, Juliette et Titou)
que je ne saurai oublier pour toute la chaleur reue par des diners, et dcouvertes
de Montpellier pendant mes sjours.
A papa Philippe Talla Nziko pour son soutien infaillible, ses
encouragements et conseils, retrouve travers ce travail le fruit de tes efforts sans
cesse consentis.
A ma tante Agns Tchouomtseu qui ma donn sa manire une raison de
me battre et de chercher une place dans cette vie.
A ma maman Madleine Madah pour son amour et ses prires. Quelle
puisse aujourdhui, voir le fruit de ses incessantes prires.
A mes grands frres Roger Kebou pour son soutien et ses conseils. Sois
rassur de ma reconnaissance ; Flix Mbouga Laghom dont la bonne humeur et le
soutien moral ont pic la ralisation de ce travail.
A ma grande sur Mme Lucie Wafo, qui a t pour moi, un exemple
suivre, pour son soutien moral, son rconfort et ses encouragements sans cesse
renouvels. Quelle trouve en ce travail, le fruit de ses difiants conseils.
A ma petite sur Prudence Motchokoua qui a toujours t pour moi une
maman, une confidente, une amie, une paule, petite sur trouve travers ce
-
v
travail le fruit de ton amour mon gard et que le Seigneur ne cesse de te
combler de ses bndictions.
Je ne saurai toublier Gertrude Ndogmo, toi qui a accept de prendre soin
de mon fils, de lencadrer et de lui donner la tendresse dune mre pendant mon
premier sjour Montpellier la qute du savoir dont une partie est contenu dans
ce document. Que le Seigneur te le rende au centuple en te comblant de ses
bndictions et grces.
A la famille Mbatchou qui a ouvert les portes de leur cur mon fils et moi
en nous donnant une place dans leur famille.
A Mme Talla Marie pour son soutien moral, les conseils ainsi que la
sympathie dont elle na cess de faire preuve.
A mes amies : Charline Wandji, Carine Magou, flicit Noudjou,
Scholastique Madinko pour les nombreux conseils ainsi que le soutien moral.
Soyez rassures de ma profonde gratitude.
A mes camarades de promotion du dpartement de Chimie Applique et de
la Formation Doctorale de lENSAI et plus particulirement Kom Blaise ;
Orlans Ngomo et Himeda Makhlouf pour leur sympathie, lambiance qui aura
galement contribu la russite de ce travail.
A tous ceux l qui de prs ou de loin auront contribu la ralisation de ce
travail.
-
vi
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS....................................................................................................................... III
TABLE DES MATIERES .............................................................................................................. VI
LISTE DES FIGURES ................................................................................................................. XII
LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................ XVII
LISTE DES ABREVIATIONS ...................................................................................................... XIX
PUBLICATIONS ET SEMINAIRES ............................................................................................. XXI
INTRODUCTION ........................................................................................................................... 1
CHAPITRE I : ................................................................................................................................. 5
REVUE DE LA LITTERATURE ...................................................................................................... 5
I.1. Gnralits sur les insecticides utiliss pour la protection des denres ..................................... 5
I.1.1. Historique des pesticides................................................................................................... 5
I.1.2. Classification des insecticides ........................................................................................... 6
I.1.3. Les diffrents types de formulations insecticides ............................................................... 8
I.1.3.1. Les formulations liquides ............................................................................................ 8
I.1.3.2. Les formulations poudreuses ...................................................................................... 9
I.1.3.3. Autres types de formulations .................................................................................... 10
I.1.4. Importance des insecticides ............................................................................................ 10
I.1.5. Effets des insecticides synthtiques sur lenvironnement ................................................. 11
I.1.6. Mode d'action des insecticides synthtiques .................................................................... 13
I.1.7. Les ravageurs des grains ................................................................................................ 14
I.2 Huiles essentielles .................................................................................................................. 15
I.2.1. Biogense des huiles essentielles ................................................................................... 16
I.2.2. Rle des composs terpniques pour la plante................................................................ 21
I.2.3. Les principales techniques dextraction des huiles essentielles ........................................ 23
I.2.3.1. Entranement la vapeur ......................................................................................... 23
I.2.3.2. Autres procds dextraction des huiles essentielles ................................................ 27
-
vii
I.2.4. Qualit des huiles essentielles ........................................................................................ 28
I.2.5. Bioactivit des huiles essentielles.................................................................................... 29
I.2.5.1. Activit insecticide des huiles essentielles ................................................................ 30
I.2.5.2. Autres activits biologiques des huiles essentielles .................................................. 32
I.2.6. Les huiles essentielles de Xylopia aethiopica et dOcimum gratissimum .......................... 33
I.2.6.1. Huile essentielle de Xylopia aethiopica (Dunal) ......................................................... 33
I.2.6.2. Huile essentielle dOcimum gratissimum ................................................................... 35
I.3. Les argiles ............................................................................................................................. 37
I.3.1. Origine et historique des argiles ...................................................................................... 38
I.3.2. Les phyllosilicates ........................................................................................................... 39
I.3.2.1. Elments structuraux ................................................................................................ 39
I.3.2.2. Classification des minraux argileux ......................................................................... 41
I.3.2.3. Proprits des phyllosilicates ................................................................................... 46
CHAPITRE II : .............................................................................................................................. 59
EXTRACTION ET CARACTERISATION DES HUILES ESSENTIELLES ...................................... 59
DE XYLOPIA AETHIOPICA ET OCIMUM GRATISSIMUM ........................................................... 59
II.1. Introduction ........................................................................................................................... 59
II.2. Matriel et mthodes ............................................................................................................. 60
II.2.1. Extraction des huiles essentielles ................................................................................... 60
II.2.2. Analyses chromatographiques des huiles essentielles .................................................... 62
II.2.2.1. Analyses qualitatives ............................................................................................... 62
II.2.2.2. Analyses quantitatives ............................................................................................. 63
II.2.3. Stabilit thermique des huiles essentielles ...................................................................... 64
II.3. Rsultats et discussion .......................................................................................................... 64
II.3.1. Rendement dextraction en huiles essentielles................................................................ 64
II.3.2. Composition des huiles essentielles ............................................................................... 65
II.3.2.1. Huile essentielle de Xylopia aethiopica .................................................................... 65
II.3.2.2. Huile essentielle dOcimum gratissimum .................................................................. 70
Conclusion partielle ...................................................................................................................... 76
-
viii
CHAPITRE III : ............................................................................................................................. 77
PROPRIETES CRISTALLOCHIMIQUES ...................................................................................... 77
DES ARGILES BRUTES .............................................................................................................. 77
III.1. Introduction .......................................................................................................................... 77
III.2. Matriel et mthodes ............................................................................................................ 77
III.2.1. Prlvement et fractionnement des argiles .................................................................... 77
III.2.2. Mthodes dtudes des proprits structurales .............................................................. 78
III.2.2.1. Dtermination de la granulomtrie .......................................................................... 78
III.2.2.2. Dtermination de la composition chimique .............................................................. 80
III.2.2.3. Analyses thermiques .............................................................................................. 80
III.2.2.3.2. Analyse Thermique Diffrentielle (ATD) ................................................................... 81
III.2.2.4. Diffraction des Rayons X (DRX) ............................................................................. 82
III.2.2.5. Spectroscopie Infrarouge Transforme de Fourier (IRTF) .................................... 84
III.2.3 Mthodes dtude des proprits texturales et superficielles ........................................... 85
III.2.3.1. Dtermination de la capacit dchange cationique (CEC) ...................................... 85
III.2.3.2. Adsorption et dsorption dazote ............................................................................ 87
III.2.4. Analyses statistiques ..................................................................................................... 88
III.3. Rsultats et discussion ......................................................................................................... 88
III.3.1. Caractristiques physicochimiques ................................................................................ 88
III.3.1.1. Distribution granulomtrique des particules dargiles............................................... 88
III.3.1.2. Capacit dchange cationique (CEC) .................................................................... 90
III.3.1.3. Composition chimique des argiles .......................................................................... 91
III.3.2. Phases cristallines des argiles ....................................................................................... 92
III.3.3. Analyses thermiques ..................................................................................................... 94
III.3.4. Les groupements superficiels ........................................................................................ 97
III.3.5. Proprits texturales des argiles .................................................................................... 99
Conclusion partielle .................................................................................................................... 101
CHAPITRE IV : .......................................................................................................................... 102
PROPRIETES STRUCTURALES ET TEXTURALES .................................................................. 102
-
ix
DES ARGILES MODIFIEES ....................................................................................................... 102
IV.1. Introduction ........................................................................................................................ 102
IV.2. Matriel et mthodes.......................................................................................................... 103
IV.2.1. Activation acide des argiles (AAA) .............................................................................. 104
IV.2.2. Activation basique des argiles (ABA) ........................................................................... 104
IV.2.3. Modification des argiles par intercalation ..................................................................... 105
IV.2.3.1. Argiles modifies par les ions alkylammoniums (APAK) ....................................... 105
IV.2.3.2. Complexes inorgano- argileux (CIA) ..................................................................... 106
IV.2.4. Analyses physico-chimiques ....................................................................................... 109
IV.2.5. Analyses statistiques .................................................................................................. 110
IV.3. Rsultats et discussion ...................................................................................................... 110
IV.3.1. Solutions de polycations mtalliques ........................................................................... 110
IV.3.2. Diffractogrammes des rayons X .................................................................................. 112
IV.3.3. Analyses thermogravimtrique et thermodiffrentielle.................................................. 121
IV.3.4. Spectroscopie Infra Rouge : phase superficielle-groupement superficiel ...................... 129
IV.3.5. Proprits texturales : Adsorption-dsorption de lazote .............................................. 135
IV.3.6. Capacit dchange cationique (CEC) ......................................................................... 146
Conclusion partielle .................................................................................................................... 148
CHAPITRE V : ........................................................................................................................... 149
SORPTION DES HUILES ESSENTIELLES DE XYLOPIA AETHIOPICA ET OCIMUM
GRATISSIMUM PAR LES ARGILES (BRUTES ET MODIFIEES) ............................................... 149
V.1. Introduction ......................................................................................................................... 149
V.2. Matriel et mthodes .......................................................................................................... 150
V.2.1. Recherche de la concentration efficace pour ladsorption des huiles essentielles sur les
argiles.................................................................................................................................... 150
V.2.2. Cintique dadsorption des diffrentes argiles .............................................................. 150
V.2.3. Evaluation de leffet des traitements chimiques sur le pouvoir adsorbant des diffrentes
argiles modifies .................................................................................................................... 151
V.2.3.1. Adsorption des composs terpniques purs .......................................................... 151
-
x
V.2.3.2. Adsorption des huiles essentielles et modlisation ................................................ 152
V.2.4. Dsorption des composs terpniques adsorbs sur les argiles ................................... 154
V.2.4.1. Evaluation de la concentration des composs terpniques dans lespace de tte
librs par les argiles aprs adsorption .............................................................................. 155
V.2.4.2. Evaluation de la libration des composs terpniques des huiles essentielles en
fonction de la dure de conservation .................................................................................. 156
V.2.4.3. Evaluation de la dsorption des composs terpniques en fonction de lhumidit
relative ............................................................................................................................... 157
V.2.5. Analyses statistiques ................................................................................................... 157
V.3. Rsultats et discussion ....................................................................................................... 157
V.3.1. Cintiques dadsorption des composs thermiques ...................................................... 158
V.3.2. Modlisation de la cintique dadsorption des composs terpniques ........................... 161
V.3.2.1. Modle cintique de pseudo premier ordre ............................................................ 161
V.3.2.2. Modle cintique de pseudo second ordre ............................................................ 162
V.3.2.3. Modle cintique de diffusion intraparticulaire ....................................................... 165
V.3.3. Isothermes dadsorption des composs terpniques .................................................... 167
V.3.3.1. Adsorption des composs terpniques purs .......................................................... 167
V.3.3.2. Adsorption des huiles essentielles......................................................................... 183
V.3.4. Modlisation des isothermes des composs terpniques des huiles essentielles .......... 194
V.3.5. Dsorption des composs terpniques adsorbs sur les argiles ................................... 199
V.3.5.1. Dsorption des composs terpniques dans lespace de tte en racteur ............. 199
V.3.5.2. Influence de lhumidit relative sur la dsorption des composs terpniques ......... 204
Conclusion partielle .................................................................................................................... 207
CHAPITRE VI : .......................................................................................................................... 209
ETUDE DE LACTIVITE INSECTICIDE DES FORMULATIONS SUR LE CHARANON DE MAS :
SITOPHILUS ZEAMAIS ............................................................................................................. 209
VI.1. Introduction ........................................................................................................................ 209
VI.2. Matriel et mthodes.......................................................................................................... 210
VI.2.1. Insecte utilis et culture............................................................................................... 210
VI.2.2. Evaluation de la toxicit des huiles essentielles ........................................................... 210
-
xi
VI.2.4. Formulations insecticides et activits insecticides........................................................ 212
VI.2.5. Recherche de la masse efficace ................................................................................. 213
VI.2.6. Etude de la stabilit .................................................................................................... 214
VI.2.7. Etude de la rmanence des formulations poudreuses ................................................. 214
VI.2.8. Linsecticide synthtique de rfrence utilis : Malagrain DP5 ..................................... 215
VI.2.9. Analyses statistiques .................................................................................................. 216
VI.3. Rsultats et discussion ...................................................................................................... 216
VI.3.1. Toxicit des huiles essentielles ................................................................................... 216
VI.3.2. Rmanence des huiles essentielles ............................................................................ 219
VI.3.4. Stabilit des poudres .................................................................................................. 222
VI.3.4. Rmanence des poudres insecticides ......................................................................... 225
Conclusion partielle .................................................................................................................... 228
CONCLUSION GENERALE ....................................................................................................... 229
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ....................................................................................... 232
ANNEXES ................................................................................................................................. 264
RESUME ...................................................................................................................................... A
ABSTRACT................................................................................................................................... B
-
xii
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Sitophilus zeamais adulte (Delobel et Tran, 1993). ...................................................... 15
Figure 2 : Biosynthse des terpnes dans le chloroplaste et le cytosol (Bartram et al., 2006) ....... 18
Figure 3 : Biosynthse du limonne (Mazen, 2002) ..................................................................... 19
Figure 4 : Biosynthse des monoterpnes (Mahmoud et Croteau, 2002) ..................................... 20
Figure 5 : Biosynthse des sesquiterpnes (Deguerry et al., 2006) .............................................. 21
Figure 6 : Les principales modifications du sabinne lors de lhydrodistillation ............................. 26
Figure 7 : Xylopia aethiopica (fruits frais). .................................................................................... 33
Figure 8 : Ocimum gratissimum ................................................................................................... 36
Figure 9 : Structure gnrale des phyllosilicates .......................................................................... 39
Figure 10 : Reprsentation dun ttradre de silicium (a) et agencement de ttradres en couche
ttradrique (b) ............................................................................................................................ 40
Figure 11 : Reprsentation dun octadre de silicium (a) et agencement doctadres en couche
octadrique (b). ............................................................................................................................ 40
Figure 12 : Agencement des ttradres et des octadres en feuillets 1/1 ..................................... 41
Figure 13 : Reprsentation schmatique de la couche interfoliaire dans le cas de cations
interfoliaires hydrats. .................................................................................................................. 48
Figure 14 : Conformations probables des ions alkylammoniums la surface des feuillets selon
Lagaly (1998). .............................................................................................................................. 55
Figure 15 : Classes des isothermes daprs Giles et al., (1960) ................................................... 58
Figure 16 : Xylopia aethiopica (fruits secs) .................................................................................. 60
Figure 17 : Ocimum gratissimum ................................................................................................. 61
Figure 18 : Profil chromatographique de lhuile essentielle de X. aethiopica ................................. 67
Figure 19 : Spectre de masse et structure du sabinne (a) et du beta-pinne (b) ......................... 68
Figure 20 : Profil chromatographique de lhuile essentielle dO. gratissimum ................................ 71
Figure 21 : Spectre de masse et structure du thymol ................................................................... 71
Figure 22 : Evolution de la taille des particules dans la fraction argileuse de granulomtrie
infrieure 2 m en fonction du temps dagitation sous ultrasons. ................................................ 88
Figure 23 : Distributions granulomtrique de la suspension argileuse de Maroua avec le temps
dagitation lultrason de 60 et 600s ............................................................................................ 90
-
xiii
Figure 24 : Diffractogramme de largile de Wak. .......................................................................... 92
Figure 25 : Diffractogramme de largile de Maroua ...................................................................... 93
Figure 26 : Courbes danalyses thermogravimtrique et diffrentielle de largile brute de Wak ..... 95
Figure 27 : Courbes danalyses thermogravimtrique et diffrentielle de largile brute de Maroua 97
Figure 28: Spectre infra rouge des argiles de Wak et de Maroua. ................................................ 98
Figure 29: Isothermes dadsorption- dsorption dazote sur les argiles de Maroua et de Wak .... 100
Figure 30 : Organigramme montrant les diffrents traitements et modifications effectus sur les
deux lots dargile ........................................................................................................................ 103
Figure 31 : Spectres RMN 27Al des solutions dhydroxydes daluminium de diffrents rapports
molaires OH/Al ........................................................................................................................... 111
Figure 32 : Diffractogrammes des montmorillonites traites par lacide de diffrentes
concentrations. .......................................................................................................................... 113
Figure 33 : Diffractogrammes des argiles de type montmorillonite traites par la soude de
diffrentes concentrations. ......................................................................................................... 114
Figure 34 : Raies d(001) des diffractogrammes de la Montmorillonite de Maroua modifie par les
cations alkylammoniums ............................................................................................................ 115
Figure 35 : Raies d(001) des diffractogrammes de la bentonite synthtique modifie par les cations
alkylammoniums ........................................................................................................................ 116
Figure 36 : Raies d(001) des diffractogrammes de la kaolinite de Wak modifie par les cations
alkylammoniums ........................................................................................................................ 117
Figure 37 : Diffractogrammes de la kaolinite de Wak modifie par des polycations inorganiques
(Fe et Al) .................................................................................................................................... 119
Figure 38 : Diffractogramme de la montmorillonite de Maroua modifie par des polycations
inorganiques (Fe et Al) ............................................................................................................... 119
Figure 39 : Diffractogramme de la bentonite modifie par des polycations inorganiques (Fe et Al)
.................................................................................................................................................. 120
Figure 40 : Thermogrammes de la montmorillonite de Maroua traite la soude (a : Mont-
homosodique ; b : Mont-NaOH 1M ; c : Mont-NaOH 0,5M ; d : Mont-NaOH 2M) ......................... 123
Figure 41 : Thermogrammes de la montmorillonite de Maroua traite lacide sulfurique (a: Mont-
Na; b: Mont- H2SO4 1M ; c : Mont- H2SO4 0,5M ; d : Mont- H2SO4 2M)........................................ 123
-
xiv
Figure 42 : Thermogrammes des montmorillonites de Maroua modifies par des cations
organiques (a : Mont-CTMA ; b : Mont-Na ; c : Mont-PTMA). ...................................................... 124
Figure 43 : Thermogrammes des montmorillonites de Maroua modifies par des solutions
dhydroxydes daluminium. (a : Mont- Al 48h, 80mmol/g ; b : Mont -Al 48h, 40mmol/g ; c : Mont-
Na ; d : Mont-Al 24h, 40mmol/g. e : Mont- Al - 24h, 80mmol/g) ................................................... 126
Figure 44 : Thermogrammes des montmorillonites de Maroua modifies par des solutions
hydroxydes de fer (a : Mont- Fe 10-1M- 10jrs ; b : Mont-Na ; c : Mont-Fe 10-2M 24h ; d : Mont- Fe
10-2M- 10jrs) .............................................................................................................................. 127
Figure 45 : Spectres IR des montmorillonites de Maroua modifies dans diffrentes conditions par
une solution de polycations daluminium (a : Mont-Al 80mmol/g 48h ; b : Mont-Al 40mmol/g 48h ; c :
Mont-Al 80mmol/g 24h ; d : Mont-Al 40mmol/g 24h; e: Mont-Na) ................................................ 129
Figure 46 : Spectres IR de la montmorillonite modifie par les cations alkylammomiums ........... 131
Figure 47 : Spectres IR de la bentonite modifie par les cations alkylammoniums ...................... 131
Figure 48 : spectres IR des Montmorillonites- de Maroua modifies par le fer (a: Mont-Fe 10-1M
50mmol/g 10jours ; b : Mont-Fe 10-1M 100mmol/g 10jours ; c : Mont-Fe 10-2M 50mmol/g 10jours ;
d : Mont-Na) ............................................................................................................................... 132
Figure 49 : spectres IR des Montmorillonites- de Maroua modifies par le fer et de la bentonite
modifie par les polycations mtalliques. .................................................................................... 133
Figure 50 : Isothermes dadsorption- dsorption dazote obtenues sur la montmorillonite
homosodique (a) et traite lacide sulfurique 2 M (b). ............................................................... 136
Figure 51 : Isothermes dadsorption- dsorption de la montmorillonite de Maroua modifie par le
cthyl trimthyl alkylammoniums (CTMA). .................................................................................. 140
Figure 52: Isothermes dadsorption- dsorption dazote par la montmorillonite de Maroua et de la
kaolinite modifies lAlx(OH)y 80mmol/g 48h. ........................................................................... 141
Figure 53 : Distribution de la taille des pores au sein des montmorillonites de Maroua
homosodiques et pontes aux polycations daluminium et de fer ................................................ 145
Figure 54 : Cintique dadsorption des composs terpniques par les chantillons Mont-Na+,
Mont-H2SO4, Mont-fer, Mont-Al, Mont-CTMA. ............................................................................. 160
Figure 55 : Modle cintique de pseudo second ordre pour ladsorption des composs terpniques
par la Montmorillonite modifie par les polycations de fer (Mont-Fe) ........................................... 163
-
xv
Figure 56 : Modle cintique de diffusion intraparticulaire pour ladsorption des composs
terpniques par la Montmorillonite modifie par les polycations daluminium (Mont-Al) ............... 167
Figure 57: Isothermes dadsorption du sabinne par la montmorillonite et par la kaolinite traites
la soude. .................................................................................................................................... 170
Figure 58 : Isothermes dadsorption du sabinne par la montmorillonite et par la kaolinite traites
lacide sulfurique. ....................................................................................................................... 172
Figure 59 : Isothermes dadsorption du sabinne et du thymol par la montmorillonite modifie par
les polycations d'aluminium. ....................................................................................................... 175
Figure 60 : Isothermes dadsorption du sabinne et du thymol par la montmorillonite modifie par
les hydroxydes de fer ................................................................................................................. 177
Figure 61 : Isotherme dadsorption du thymol par la montmorillonite et par la kaolinite modifie par
les polycations de fer prpars 50 mmol/g et vieillis 10 jours. .................................................. 178
Figure 62 : Isotherme dadsorption du sabinne par la kaolinite homosodique et modifie par les
cations dalkylammonium (CTMA et PTMA) ................................................................................ 180
Figure 63 : Isotherme dadsorption du sabinne et du thymol par la kaolinite et la montmorillonite
modifie par les cations organiques. .......................................................................................... 181
Figure 64 : Isothermes dadsorption du thymol par les montmorillonites homosodiques et modifies
par les cations organiques.......................................................................................................... 183
Figure 65: Isothermes dadsorption de lhuile essentielle dOcimum gratissimum par les Mont-
homosodiques et Mont-NaOH. ................................................................................................... 185
Figure 66 : Isothermes dadsorption de lhuile essentielle de Xylopia aethiopica par la
montmorillonite traite par H2SO4 (Mont-H2S04).......................................................................... 188
Figure 67 : Isothermes dadsorption de lhuile essentielle dO. gratissimum par les chantillons de
Mont-Fe et Kaolinite- Fe ............................................................................................................. 190
Figure 68: Isothermes dadsorption de lhuile essentielle dO. gratissimum par les chantillons de
Mont-Al, Mont-Fe et Kaolinite- Fe ............................................................................................... 191
Figure 69 : Isothermes dadsorption de lhuile essentielle dOcimum gratissimum par les
chantillons de Mont-CTMA et Mont-PTMA. ............................................................................... 193
Figure 70: Variation de masse aprs adsorption dhuiles essentielles sur les argiles de type
montmorillonite modifies par les diffrents traitements. ............................................................. 198
-
xvi
Figure 71 : Spectres infra rouge comparatifs des argiles avant et aprs adsorption de lhuile
essentielle dOcimum gratissimum ............................................................................................. 199
Figure 72 : Effet du compos terpnique et de ladsorbant sur la quantit relargue 40C. ..... 200
Figure 73 : Taux de relargage du thymol par diffrentes montmorillonites .................................. 202
Figure 74 : Teneur en espace de tte en thymol et -pinne des poudres suivant les conditions de
conservation. ............................................................................................................................. 204
Figure 75 : Courbes de libration du limonne par la Mont-Na en fonction de lhumidit relative.206
Figure 76 : Toxicit des huiles essentielles de Xylopia aethiopica et dOcimum gratissimum sur
Sitophilus zeamais ..................................................................................................................... 218
Figure 77 : Rmanence de lactivit insecticide de lhuile essentielle dOcimum gratissimum sur
Sitophilus zeamais (*Les moyennes sur les colonnes suivies de la mme lettre ne sont pas
significativement diffrentes au seuil de probabilit de P
-
xvii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Classification des principaux groupes de minraux argileux, leurs espces et leur
structure (Jasmund et Lagaly, 1992 cit par Bouras 2003) ........................................................... 43
Tableau 2 : Composition chimique de lhuile essentielle de Xylopia aethiopica ............................. 69
Tableau 3: Composition chimique de lhuile essentielle dO. gratissimum ..................................... 72
Tableau 4 : Variation de la composition chimique des huiles essentielles en fonction du temps
25, 40 et 100C ............................................................................................................................ 75
Tableau 5 : Composition chimique des argiles de Wak et de Maroua (% massique) ..................... 91
Tableau 6 : Conditions de prparation des argiles- inorgano mtalliques ................................... 107
Tableau 7: Conditions globales de prparation des argiles organo- mtalliques * ....................... 109
Tableau 8: Variation de la perte de masse des argiles homosodiques et modifies en fonction du
type de traitement ralis ........................................................................................................... 128
Tableau 9 : Nombre dondes observs en IR aprs analyse des argiles modifies et
homosodiques. .......................................................................................................................... 134
Tableau 10 : Analyse texturale des argiles traites lacide sulfurique....................................... 137
Tableau 11 : Analyse texturale des argiles traites la soude ................................................... 138
Tableau 12 : Caractrisation texturale des argiles traites par les cations alkylammoniums ....... 139
Tableau 13 : Caractrisation des diffrentes argiles modifies ................................................... 143
Tableau 14: Capacit dchange cationique des argiles traites lacide sulfurique et la soude . 146
Tableau 15: Capacit dchange cationique des argiles modifies par les cations alkylammoniums
et polycations mtalliques .......................................................................................................... 147
Tableau 16 : Teneur initiale en composs terpniques spcifiques cibls au cours de ladsorption
des huiles essentielles ............................................................................................................... 153
Tableau 17 : Paramtres cintiques de pseudo premier ordre, pseudo second ordre et diffusion
intraparticulaire pour ladsorption des composs terpniques par des argiles modifies. ............. 164
Tableau 18 : Constantes disothermes de Langmuir et de Freundlich pour ladsorption des huiles
essentielles de X. aethiopica et dO. gratissimum par les montmorillonites homosodiques et
modifies. .................................................................................................................................. 195
Tableau 19: Constantes des modles de relargage du limonne par la Mont-Na ........................ 207
-
18
Tableau 20 : JL50 et JL90 des formulations base des poudres de Mont-Na, Mont-CTMA et
Malagrain ................................................................................................................................ 225
-
xix
LISTE DES ABREVIATIONS
MTHC : Monoterpnes hydrocarbons
ST : Sesquiterpnes
MTO : Monoterpnes oxygns
POPs : Polluants organiques persistants
DDT : Dichloro-diphnyl-trichlorthane
HE : Huile essentielle
JNCs : Joint Nomenclature Committees
AIPEA : Internationale pour lEtude des Argiles
CMS : Clay Minerals Society
GC-FID : Chromatographie en phase gazeuse- dtecteur ionisation de flamme
SM : Spectre de masse
IK : Indice de kovats
J.C.P.D.S. : Joint Commitee on Power Diffraction Standards
DRX : Diffraction des rayons X
ATG : Analyses thermogravimtrique
ATD : Analyses thermique diffrentielle
IRTF : Spectroscopie infrarouge transforme de fourier
BET : Braunauer, Emett et Teller
BJH ; Barret, Joyner et Halenda
CEC : Capacit dchange cationique
CTMA : Chlorure de cethyl trimthyl ammonium
PTMA : Phenyl trimthyl ammonium
IUPAC: International Union of Pur and Applied Chemistry
AAA : Activation acide des argiles
-
xx
ABA : Activation basique des argiles
AHS : Argiles-homosodiques
APAK : Argiles modifies par les ions alkylammoniums
SPME : Solid phase micro extraction
CIA : Complexes inorgano- argileux
EXM : Bentonite commerciale brute.
-
xxi
PUBLICATIONS ET SEMINAIRES
1. Publications dans des revues internationales avec comit de lecture
Nguemtchouin M.M.G., Ngassoum M.B., Chalier P., Kamga R., Ngamo L.S.T. &
Cretin M. (2012). Ocimum gratissimum essential oil and modified
montmorillonite clay, a means of controlling insect pests in stored
products. Accepted in Journal of Stored Products Research.
Nguemtchouin M.M.G., Ngassoum M.B., Ngamo L., Cretin M. & Gaudu X. (2010).
Insecticidal activities of powdered formulation base on essential oil of
Xylopia aethiopica and kaolinite clay against Sitophilus zeamais. Crop
Protection, 29: 985-991.
Nguemtchouin M.M.G., Ngassoum M.B., Ngamo L., Lognay G. & Hance T.
(2009). Adsorption of essential oil of Xylopia aethiopica by kaolinite clay.
Applied Clay Science, 44 : 1-6.
2. Communications orales internationales
Nguemtchouin M.M.G., Cretin M., Ngassoum M.B. & Kamga R. (2011).
Insecticidal formulation based on Ocimum gratissimum essential oil and
modified montmorillonite clay for maize protection. 1st PACN Congress on
Agricultural Productivity. 21-23 November 2011, Accra International
Convention Centre, Accra, Ghana
Nguemtchouin M.M.G., Ngassoum M.B., Kamga R., Ngamo L.S.T., Gaudu X. &
Cretin M. (2010). Formulation insecticide en poudre par adsorption dhuile
essentielle de Xylopia aethiopica sur largile kaolinite du Cameroun pour
la protection des grains de mas. Journes Scientifiques du Rseau des
chercheurs GP3A de lAgence Universitaire de la Francophonie- Session
-
xxii
Innocuit des aliments et procds de conservation. 17-18 Juin 2010,
Qubec Canada.
Ngassoum M.B. & Nguemtchouin M.M.G. (2008). Etudes de ladsorption de
lhuile essentielle de Xylopia aethiopica (Dunal) (annonace) par largile de
wak, et de lactivit insecticide des formulations poudreuses sur Sitophilus
zeamais (Motsch). Confrence Internationale sur le Dveloppement de
lAgro-Alimentaire et Cration des Richesses tenue du 09-11 Juillet 2008
Ngaoundr-Cameroun.
3. Communications sur posters
Nguemtchouin M.M.G., Cretin M., Ngassoum M.B. & Kamga R.. (2010).
Amlioration du pouvoir adsorbant dargiles par modifications chimiques
en vue de limmobilisation dhuiles essentielles proprits insecticides.
XXme journe Grand Sud-Ouest et de Catalogne ; le 26 Novembre 2010
Montpellier-France.
Nguemtchouin M.M.G., Ngassoum M.B., Kamga R., Cretin M., Chalier P. &
Gastaldi E. (2009). Formulation dinsecticide base dhuiles essentielles
et dargile camerounaises. Confrence internationale organise par le
Groupe Francophone dEtude des Pesticides Organiques dOrigine
Naturelles, tenue du 18 au 20 Juin 2009 Perpignan-France.
-
1
INTRODUCTION
Au Cameroun, la scurit alimentaire dans les rgions septentrionales nest
pas matrise et le risque de consommer des aliments malsains est rel. Cette
inscurit alimentaire trouve une de ses origines dans lutilisation incontrle des
intrants chimiques dans le but de pallier aux faiblesses des rendements agricoles et
rduire les pertes post-rcoltes. En Afrique sud saharienne, les petits producteurs
perdent prs de 80% de leurs rcoltes au bout de 6 8 mois de stockage du fait dun
manque de moyen adquat de protection (Nukenine et al., 2002).
Pour pallier aux faibles rendements et aux pertes post-rcoltes, les
producteurs agricoles ont de plus en plus recours aux engrais et aux pesticides. Ces
intrants agricoles ont un impact ngatif sur lenvironnement. Ils ont une toxicit
avre pour la faune et la vgtation (Farr et al., 2004 ; Isman, 2006). Ces composs
sont en gnral toxiques et sont lorigine de troubles graves (Dauguet et al., 2006 ;
Glitho et al., 2008). De ce fait, ils sont directement impliqus dans lapparition des
dsquilibres des cosystmes. Par ailleurs, la rsistance accrue des ravageurs
ces insecticides (Greathead, 1992 ; Mulli et Keith, 1993 : Gwinner et al., 1996;
Wania et al., 1999 ; Panisset et al., 2003 ; Provost et al., 2003 ; Dauguet et al., 2006 ;
Glitho et al., 2008), a conduit la diversification de ces derniers (multiplication du
nombre de molcules actives mises sur le march) et donc probablement une
pollution de plus en plus accrue de lenvironnement.
Les insecticides demeurent nanmoins un moyen incontournable de contrle
de linfestation des denres au cours du stockage (Lagaly, 2001). Ils permettent en
effet de minimiser les pertes post-rcoltes, et ainsi rduire la faim mais aussi
-
2
damliorer les revenus des petits producteurs. Certains insecticides synthtiques tels
que les drivs chlors ont une rmanence qui peut staler sur plus dune dizaine
dannes (Regnault-Roger, 2002). Si cette longue rmanence leur permet de protger
pendant longtemps les rcoltes, elle est aussi source de nuisance lorsque ces
insecticides se retrouvent dans la nature (Ngamo, 2004).
Dans loptique de rduire les pertes post-rcoltes tout en prservant
lenvironnement, plusieurs travaux sont orients prsent vers la mise au point
dinsecticides base de plantes aromatiques locales. Il sagit prcisment des huiles
essentielles extraites de ces plantes qui peuvent tre appliques directement
(Ngassoum et al., 2004 ; Ngamo et al., 2007a ; Kouninki et al., 2007 ; Noudjou et al.,
2007 ; Goudoum, 2010) ou fixes sur un support solide tels que les argiles (Skou
Moussa et al., 2000 ; Nguemtchouin, 2006). Il se dgage de ces travaux que les
huiles essentielles sont efficaces mais leur activit insecticide dcrot trs rapidement
du fait de leur forte volatilit (Regnault-Roger, 2002). Afin de prolonger la rmanence
de leur efficacit, des essais de fixations des huiles essentielles sur les argiles ont t
mens (Nguemtchouin, 2006 ; Nguemtchouin et al., 2009). Les formulations
poudreuses obtenues ont montr une amlioration de la rmanence compare celle
des huiles essentielles brutes.
Les travaux antrieurs sus-cits ont prouv que des formulations insecticides
en poudre base dargiles et dhuiles essentielles des fruits de Xylopia aethiopica
Dunal (Annonaceae) perdent leur activit insecticide au bout de deux semaines lors
du stockage du mas (Nguemtchouin, 2006 ; Nguemtchouin et al., 2010). Cette dure
demeure courte compare la priode annuelle de conservation du mas dans les
rgions septentrionales du Cameroun qui est dau moins six mois.
-
3
Tous ces travaux sur les formulations insecticides se limitent la mise en
contact de lhuile essentielle avec les argiles et lutilisation subsquente de la
formulation obtenue pour la protection des graines. Ltude spcifique des
interactions argile-composs constitutifs des huiles essentielles, linfluence des
groupements de surface du substrat et de la texture des adsorbants nont pas encore
t menes sur la base de la bibliographie consulte. Pourtant, ces travaux sont
ncessaires pour arriver des formulations oprationnelles cest dire
biodgradables et ayant des rmanences de lordre de 6 mois. Notre travail porte
donc sur la mise au point de formulations insecticides base dhuiles essentielles et
dargiles modifies, avec une approche visant dfinir les interactions argile / huile
essentielle de manire optimiser lefficacit des formulations obtenues.
Objectif gnral :
Le prsent travail vise lamlioration de la stabilit de poudres insecticides
base dhuiles essentielles et dargiles afin de minimiser les pertes post-rcoltes, la
frquence des traitements et de prolonger la dure de conservation des crales.
Objectifs spcifiques :
Il sera donc question tout au long de nos travaux de :
- dterminer les conditions optimales dadsorption des composs terpniques des
huiles essentielles, par les argiles modifies, soit par des traitements acides ou
basiques, soit par adsorption et ou intercalation de polymres daluminium ou de fer
ou encore de cations organiques de types alkylammoniums,
-
4
- rechercher les mcanismes dadsorption, des composs terpniques contenus
dans les huiles essentielles, par les argiles modifies,
- valuer le taux de relargage des composs terpniques insecticides par les
argiles modifies ;
- tester les formulations insecticides obtenues sur le charanon de mas
(Sitophilus zeamais).
Pour mener bien cette tude nous nous sommes fixs un certain nombre
dhypothses :
Hypothse 1 : Les diffrents traitements appliqus largile (acide, basique ou
change ionique) modifient de manire particulire ses proprits structurales,
surfaciques, et texturales ;
Hypothse 2 : Les constituants des huiles essentielles n'ont pas la mme
affinit vis vis des diffrentes argiles modifies ;
Hypothse 3 : Le taux de relargage des composs terpniques insecticides
dpend des modifications apportes sur les argiles ;
Hypothse 4 : Lactivit insecticide des formulations poudreuses et leur
rmanence dpend de la nature des interactions entre les argiles et les composs
constitutifs des huiles essentielles.
-
5
CHAPITRE I :
REVUE DE LA LITTERATURE
I.1. Gnralits sur les insecticides utiliss pour la protection des
denres
I.1.1. Historique des pesticides
Les pesticides sont des composs ou des prparations destines liminer ou
limiter le dveloppement des formes de vie et herbes nuisibles lHomme et ses
ressources. Ils englobent tout un large spectre de composs et peuvent tre classs
suivant leur origine, leur structure chimique et leur usage. Suivant ce dernier critre,
on retrouve les fongicides, les herbicides, les nmaticides, les raticides et les
insecticides (Mattews, 1981).
La lutte chimique commence vritablement au 19me sicle avec lutilisation du
soufre en 1843 contre les pucerons, des drivs de larsenic en 1872 et de sulfate de
cuivre en 1885. Le dbut de lre des pesticides se situe dans le courant de la
seconde guerre mondiale, avec la dcouverte du DDT (Dichloro Diphnyl
Trichlorothane) par Muller en 1948 (Kumar, 1991). Les pesticides de synthse ont
ensuite subit une pousse grce la dcouverte des proprits insecticides rsultant
de la raction des dines avec les intermdiaires chlors. Ceci a conduit la
synthse de laldrine, et de la dieldrine qui, jusqu un pass rcent, comptaient parmi
les insecticides les plus utiliss dans le monde (Kumar, 1991).
-
6
I.1.2. Classification des insecticides
I.1.2.1. Les insecticides organiques naturels
Les insecticides organiques naturels sont des extraits de plantes obtenus par
simple broyage de la partie de la plante pralablement sche contenant la matire
active. Plus de 2000 espces vgtales dotes de proprits insecticides ont t
rpertories (Philogne et al., 2002). Les plantes rpertories comme potentiellement
insecticides appartiennent diverses familles : Annonaceae, Acanthaceae,
Anacardiaceas, Myrtaceae, Graminae, Umbelliferae, Lauraceae, Myristicaceae, et
Lamiaceae. Cette dernire famille contient les plantes les plus actives. Parmi les
composs les plus connus, on peut citer la rotnone ou tuba toxine, la nicotine, la
pyrthrine (Kumar, 1991).
I.1.2.2. Les insecticides organiques de synthse
Ils regroupent dune part les insecticides hmi-synthtiques qui drivent des
insecticides naturels tels que les pyrthrinodes de synthse drivs de la pyrthrine
et dautre part les insecticides organiques de synthse classs suivant leur structure.
I.1.2.2.1. Les hydrocarbures chlors ou organochlors
Il sagit de composs assez complexes, stables et de faible volatilit. On pense
que leur activit insecticide est fonction de la disposition des atomes de chlore dans
la molcule. Daprs Kumar (1991), ces composs sont parmi les insecticides les plus
persistants, cause des rsidus quils laissent dans la nature. Ils taient largement
utiliss pour la protection des cultures. Ils regroupent :
-
7
- les drivs biphnyls dont le DDT ; le dicofol, le rhothane, le chlorbenside, le
mthoxychlore,
- les cyclodines fabriqus par condensation de Diels-Alder dun cycle dine
avec une molcule dinophile. Il sagit entre autres de laldrine, de la dieldrine, de
lendrine et de lendosulfan. Ils ont des applications dans les domaines de la sant et
de la protection des cultures, particulirement dans la lutte contre les ravageurs du
sol.
- lhexachlorure de cyclohexane galement connu sous le nom de HCH, dont
lisomre le lindane est un insecticide polyvalent trs utile. Il a t prouv que dans
les conditions tropicales, en raison de sa tension de vapeur relativement leve, son
action rsiduelle nest pas aussi satisfaisante que sous les climats temprs (Kumar,
1991).
I.1.2.2.2. Les hydrocarbures phosphors ou organophosphors
Les hydrocarbures phosphors ou organophosphors sont des esters ou des
sels organiques de lacide phosphorique ou de ses drivs. Certains sont drivs de
composs mis au point pendant la seconde guerre mondiale, lorsque lon cherchait
de puissantes armes chimiques (Kumar, 1991). Un grand nombre de ces produits
possde des proprits systmiques cest dire quune fois absorbs par la plante,
ils sont vhiculs par la sve vers les autres parties du vgtal o ils agissent comme
poison gastrique ; tandis que les autres sont des fumigants. On peut citer quelques
molcules de ce groupe : le parathion, le bromophos, le monocrotophos, le gardona,
le methylparathion, le ttralorvinphos et le malathion.
-
8
I.1.2.2.3. Les carbamates
Les carbamates sont des composs stables base dacide carbamique. Ces
insecticides connaissent de nos jours un trs large dveloppement dans la lutte
contre les insectes. Parmi les insecticides de cette famille, on peut citer : le carbaryl,
le carbofuran et le propoxur.
I.1.2.2.4. Les pyrthrodes
Les tudes sur les extraits de Chrysanthemum cinerariaefolium (Elliot et al.,
1973), ont dbouch sur la famille des pyrthrodes. La decamthrine, la permthrine,
la resmthrine, la bioresmthrine ont t synthtiss par Elliot et al. (1979) ; le
fenvalrate, la cypermthrine ont t commercialiss par la socit Shell Chemicals
(Kumar, 1991).
I.1.3. Les diffrents types de formulations insecticides
La formulation des insecticides est un procd physique, consistant
mlanger un ou plusieurs composs chimiques ayant une activit biologique avec des
produits inertes, de faon lutter de manire efficace, rentable et moins dangereuse
contre les ennemis des cultures.
I.1.3.1. Les formulations liquides
Elles regroupent :
- les concentrs huileux : il est prfrable que leur concentration en principes
actifs soit leve. Ces principes actifs peuvent tre dissous dans des solvants tels
que : le xylne, naphta aromatique lourd, lalcool isopropylique, la cyclohexanone. Ils
-
9
sont employs tels quels pour des applications volume ultra faible ou dilus dans un
solvant hydrocarbon qui peut tre le krosne pour obtenir la faible concentration
dsire ;
- les concentrs mulsifiables : ils sont semblables aux concentrs huileux,
mais ils contiennent un agent tensioactif ou mulsifiant permettant de diluer le
concentr dans leau en vue de son application pratique ;
- les concentrs aqueux : ce sont des concentrs de produits chimiques pesticides
dissous dans leau dont les sels dacides constituent le principe actif ;
- les solutions huileuses : ce sont des formulations prtes lemploi ; elles
contiennent en gnral un solvant incolore et presque inodore tel que le krosne ;
- les concentrs mulsifiables inverses : leur dilution dans leau produit une
mulsion du type eau dans lhuile et non huile dans leau comme dans le cas dun
concentr mulsifiable.
I.1.3.2. Les formulations poudreuses
Elles regroupent :
- les bases ou concentrs : poudres sches, trs fluides dont la concentration
en principes actifs varie en gnral entre 25 et 75% ;
- les poudres dispersables dans leau : elles sont disperses dans leau en vue
de la pulvrisation ;
- les poudres pour poudrage qui sont des pesticides secs saupoudrs ; leur
concentration en principe actif peut varier de 1 10% ;
- les pastilles : ce sont des formulations dont la granulomtrie est suprieure
4,75 mm.
-
10
I.1.3.3. Autres types de formulations
On retrouve galement :
- les arosols qui sont des traitements par pulvrisation de gouttelettes,
dune taille infrieure 50 m et qui demeure en suspension dans lair ;
- les fumigants qui sont des liquides dots dune tension de vapeur assez
leve, que lon peut utiliser soit en traitement de sol, soit dans les espaces clos ;
- les fumes : elles sobtiennent par brlage dun mlange dinsecticide et de
combustible appropri ;
- les brumisations : les gouttelettes sont en principe infrieures 15 m et
sont le rsultat de la condensation de la vapeur gnre par le passage dune
solution insecticide huileuse dans un gaz chaud.
I.1.4. Importance des insecticides
En 1993, dans le monde, les pertes potentielles de culture ont t attribues
14% aux insectes, 12% aux maladies et 9% aux mauvaises herbes (FAO, 2001).
Au Cameroun, les agriculteurs perdent environ 80% de leurs rcoltes en grains
cause des insectes aprs 6 8 mois de stockage (Kitch et al., 1992 ; Nukenine et
al., 2002). Selon les auteurs, on estime les pertes post-rcoltes dans les greniers
paysans aprs six mois de stockage environ 25% (Ratnadass et Sauphanor, 1989)
; 30% (Bell et al., 1998) ; ou 40% (Helbig, 1995). Par ailleurs, une mauvaise gestion
de la protection de ces rcoltes peut les transformer en vritable poison pour les
consommateurs (Bell et al., 1998). Les insectes produisent les dgts les plus
importants reprsentant au moins 50% des pertes en rgion tropicale (FAO, 2001) et
pouvant atteindre 70 80% aprs 8 9 mois de stockage (Trematerra et al., 2002).
-
11
Cette perte peut savrer un vritable dsastre pour de nombreux paysans dautant
plus qu cela sajoutent les pertes pendant la rcolte, le transport, le schage, le
battage ou le despathage (Gwinner, 1996). Certains paysans prfrent se
dbarrasser de leur production mme vil prix juste aprs la rcolte pour ne pas faire
face dventuelles pertes pendant le stockage (Proctor, 1994). Les insecticides sont
ce jour, la principale arme de lHomme contre ces insectes ravageurs et peuvent
ainsi tre considrs comme tant des facteurs de production haut rendement. Ils
sont ncessaires pour protger le cultivateur ayant procd des investissements
importants en rduisant considrablement les pertes causes par ces insectes.
I.1.5. Effets des insecticides synthtiques sur lenvironnement
Au del de leur pouvoir protecteur, les insecticides synthtiques prsentent
bien des limites dont limpact sur lenvironnement ncessite une attention particulire.
Les insecticides synthtiques peuvent tre dfinis comme tant des produits
chimiques synthtiss par lHomme dans le but de tuer les insectes. Bien que
lutilisation de ces insecticides soit rpandue, ils peuvent engendrer de nombreux
dommages :
- sur la faune, en plus de la disparition des auxiliaires naturels qu'ils peuvent
entraner (Khan et Selman, 1987), les insecticides synthtiques sont l'origine de
l'apparition des rsistances chez bon nombre de ravageurs (Arnaud et al., 2001;
Tapondjou et al., 2002 ; Park et al., 2003; Hou et al., 2004). Cette rsistance se
traduit par la capacit de l'insecte survivre et se reproduire en prsence des
doses leves, qui initialement limitaient son volution (Francis et al., 1998 ; Lee,
2002). L'utilisation intensive du malathion par exemple dans la protection des grains a
-
12
entran en 1961 le premier cas de rsistance du Tribolium castanaeum (Herbst.)
(Arnaud et al., 2001 ; Haubruge et al., 2002). Les travaux de Regnault Roger et al.
(2002) indiquent que le nombre despces devenues rsistantes est pass de 550 en
1990 800 en 1992. En plus de l'apparition des espces rsistantes, d'autres effets
rsultant de l'utilisation intensive des pesticides se sont manifests comme la
rsurgence des populations d'insectes.
- sur l'environnement, les rsidus des pesticides agissent de manire lente
mais certaine. Ils sont l'origine de la dgradation de l'cosystme et de la
biodiversit (Lajide et al., 1995 ; Lamiri et al., 2001). Certains pesticides tels que le
mthylbromide entranent une altration de la couche d'ozone (Kim et al., 2003).
D'autres comme les organochlors ont la proprit de rester intact dans la nature
pendant plusieurs annes (Hoyer et al., 2002).
Cependant, la toxicit des insecticides synthtiques est le rsultat de plusieurs
facteurs qui sont :
- la prsence de leurs rsidus dans les aliments, les produits agricoles ou
les aliments pour animaux par suite de lutilisation dun insecticide (Goudoum, 2010).
Les denres tant traites des phases proches de celles des prparations
culinaires, les quantits absorbes par les consommateurs sont non ngligeables
(Ngamo, 2004). L'intoxication peut se faire par une persistance du produit dans la
denre (Prates et al., 1998 ; Hoogland et Holen, 2001 ; Taponjou et al., 2002). Les
insecticides de la famille des POP (Polluants Organiques Persistants), reprsents
principalement par l'Aldrine, le Camphor, le Dieldrine, l'Endrine et le Termitox, sont
capables de s'incorporer dans la chane alimentaire, suite la contamination de l'eau,
de l'air ou du sol (Lincer et al., 1981). Leur forte accumulation chez l'homme est
-
13
l'origine de cancers (substances cancrignes), de malformations congnitales
(substances tratognes) ou de transformations gntiques (substances mutagnes).
- la mauvaise utilisation des insecticides synthtiques de la part des paysans :
du fait de lignorance des risques, cette mauvaise utilisation accentue les problmes
de toxicit des insecticides chimiques. De nombreux paysans utilisent des fongicides,
des acaricides et des insecticides destins aux semences pour le stockage des
grains (Noudjou et al., 2004). Ainsi, lintoxication peut survenir par une mauvaise
utilisation (Levine, 1991 ; Agounk et Bell, 1994) de pesticides. Quand bien mme le
produit adquat est utilis, les doses indiques ne sont pas toujours respectes ;
- la commercialisation sur les marchs locaux, des produits transfrs de leur
emballage dorigine, rpartis et vendus dans dautres emballages (Proctor, 1994).
Tout cela tant d au fait que dans la plupart des pays en dveloppement, la
lgislation rgissant le contrle de la composition, des importations et de la
commercialisation des produits phytosanitaires nexiste pas ou nest tout simplement
pas applique. La lgislation internationale est peu implmente. Ce manque de
contrle rigoureux favorise galement la forte utilisation dans ces pays des produits
bannis tels que les POPs (polluants organiques persistants) utilisation restreinte
dans les pays dvelopps (Proctor, 1994). Le Cameroun nest pas pargn puisque
la FAO a rpertori entre 1994 et 1995, de 50 500 tonnes de pesticides bannis de
la liste des pesticides commerciaux (Golob et al., 1999).
I.1.6. Mode d'action des insecticides synthtiques
La plupart des insecticides sont des substances neurotoxiques (Scotti, 1978),
elles provoquent une hyperactivit gnrale, perturbant les mouvements,
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l'alimentation et entranent des tremblements et ou des convulsions, aboutissant la
paralysie et la mort de la cible (Regnault-Roger, 2002). Dautres par contre agissent
sur les mcanismes respiratoires (Park et al., 2002) et pntrent dans la cible soit par
contact, soit par ingestion ou encore par inhalation (Regnault-Roger, 2002).
I.1.7. Les ravageurs des grains
En Afrique, les insectes infestants les denres stockes sont trs nombreux, et
trs diversifis (Danho et al., 2003). La prdominance des ravageurs de stocks
varient en fonction des diffrentes zones cologiques et des denres du Cameroun
(Ngamo, 2004). Ils sont la cause de la rduction de poids, de la qualit, de la valeur
commerciale et de la viabilit des semences (Dal et al., 2001). Daprs les travaux de
prospection raliss dans certaines zones du Cameroun, il ressort que parmi les
Coloptres, les charanons constituent un groupe important au sein des insectes
ravageurs des denres stockes, du fait quils sattaquent aux grains entiers (Bell,
1994). En zone de savane sche (Nord, Extrme-Nord), ils sont reprsents par
Sitophilus zeamais, Sitophilus oryzae; rencontrs respectivement dans le mas et
dans le riz.
S. zeamais, est une espce apte au vol et peut sattaquer aux crales ds le
champ (Weidner et Rack, 1984). Ce coloptre de 2,5 5 mm de long possde un
rostre qui lui permet de perforer les grains (figure 1) (Delobel et Tran, 1993).
Laccouplement dure 4 5 heures (Walgenbach et Burkholder, 1987), et le rythme de
ponte est de 1 3 ufs par jour pendant 2 3 mois avec un total de 300 400 ufs
(Scotti, 1978). La femelle dpose ses ufs dans une graine entire suffisamment
volumineuse, pour permettre la larve de se dvelopper ; mais un seul se
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15
dveloppera (Delobel et Tran, 1993 ; Philogne et al., 2002 ; Danho, 2003). Aprs six
jours, les ufs donnent des larves qui salimentent lintrieur de la graine pendant
environ 25 jours avant le stade adulte. Ces adultes peuvent vivre jusqu 12 mois
(Kossou et al., 1992). Lespce ne peut se multiplier quentre une temprature de 13
34C. Le cycle de dveloppement de luf ladulte dure entre 35 et 110 jours, en
fonction de la temprature, de lhumidit et de lhte. A cause des perforations quil
ralise, S. zeamais constitue une porte dentre dautres ravageurs secondaires tel
que Tribolium castaneum qui reste important de par les quantits de farine de forage
produites lors de la destruction des grains par les larves et les adultes (Kouninki,
2007).
Figure 1 : Sitophilus zeamais adulte (Delobel et Tran, 1993).
I.2 Huiles essentielles
La prsence des molcules volatiles dans les cellules des plantes est
lorigine des parfums quexhalent ces dernires. Ces substances volatiles, dsignes
par le terme essence sont des scrtions naturelles labores par les plantes
(Bernard et al., 1988). De par leur caractre visqueux et hydrophobe, ainsi que leur
solubilit dans les huiles et les graisses, ces molcules ont reu le nom huile
essentielle .
-
16
Les huiles essentielles sont largement rpandues dans le rgne vgtal en
proportion relativement faible (C40), suivant le nombre dunits disoprnes. Les monoterpnes sont
considrs comme volatils et les sesquiterpnes comme semi-volatils (Kesselmeier et
Staudt, 1999).
Deux voies de synthse des terpnes sont reconnues dont lacide mvalonique
(MVA) et le phosphate deoxyxylulose (ou le mthylerythritol (MEP)) sont les
principaux intermdiaires (Fowler et al., 1999 ; Eisenreich et al., 2001 ; Hecht et al.,
2002 ; Rohdich etal., 2001 ; Bartram et al., 2006). Quelle que soit la voie de synthse,
-
17
elle conduit la condensation de lisopentenyl pyrophosphate (IPP) et du 3,3-
dimthyleallylpyrophosphate (DMAPP) (Mahmoud et Croteau, 2002). Au cours de
cette synthse, les composs de chaque classe proviennent dun mme prcurseur,
comme le montre la figure 2. La synthse par lacide mvalonique a lieu dans le
cytosol et conduit aux prcurseurs des sesquiterpnes : le farnesyl diphosphate (FDP
ou FPP). La synthse par le mthylerythritol (issu du phosphate deoxyxylulose) se
droule dans le chloroplaste et donne les prcurseurs des monoterpnes : le geranyl
diphosphate (GDP ou GPP), et des diterpnes : le geranyl-farnesyl pyrophosphate
(GGDP ou GGPP) (Banthorpe, 1994 ; Mazen, 2002 ; Bartram et al., 2006).
Les prcurseurs vont donner des terpnes qui vont subir diverses ractions
daddition, dlimination et de rarrangement catalyses par des enzymes spcifiques
pour donner dautres composs terpniques (figures 3, 4, 5) (Banthorpe, 1994 ; Loza
Tavera, 1999 ; Mahmoud et Croteau, 2002 ; Mazen, 2002).
Le geranyl pyrophosphate (GPP) conduit des monoterpnes aliphatiques
hydrocarbons. Ceux-ci vont subir diverses ractions daddition, limination et
rarrangement catalyses par des enzymes spcifiques pour donner dautres
monoterpnes aliphatiques, hydrocarbons, aromatiques, oxygns. La figure 3
montre la biosynthse du limonne qui est un monoterpne.
-
18
Figure 2 : Biosynthse des terpnes dans le chloroplaste et le cytosol (Bartram et al.,
2006)
-
19
Figure 3 : Biosynthse du limonne (Mazen, 2002)
Les figures 4 et 5 montrent la diversit des classes de produits et des
structures molculaires issues dun mme prcurseur (Banthorpe, 1994 ; Loza, 1999 ;
Mahmoud et Croteau, 2002 ; Mazen, 2002). Le graniol, le linalool, le cis-ocimne
proviennent dune mme molcule de mme que l-thujne et le sabinne (figure 4).
Le farnesyl diphosphate conduit la formation du germacrne A, partir duquel l-
guaine et l-bulnesne par exemple seront synthtiss (figure 5).
l i n a l y d i p h o s p h a t e
c i s - l i n a l y l d i p h o s p h a t e
l i n a n y l
D M A P P
a - t e r p i l y l l i m o n e n e
4 5
6
2 3 1 O P P
7 9 8
O P P O P P +
I P P
G P P
O P P O P P O P P
H
t r a n s -
-
20
Figure 4 : Biosynthse des monoterpnes (Mahmoud et Croteau, 2002)
Acycliques
Graniol Cis-ocimne Linalool
P-Menthnes
Limonne Carvone Menthol
-pinne -pinne Verbenone
Pinnes
Thujnes
Sabinne Sabinne hydrat
thujne
-
21
Figure 5 : Biosynthse des sesquiterpnes (Deguerry et al., 2006)
I.2.2. Rle des composs terpniques pour la plante
Les composs terpniques sont induits et mis par la plante en rponse des
facteurs biotiques et abiotiques internes (gntique et biochimique) et externes
(cologique) (Penuelas et al., 1995). Ils constituent un systme de dfense de la
plante particulirement contre les insectes herbivores (Kessler et Baldwin, 2001 ;
Grodnitzky et Coats, 2002). Lattaque par ces insectes va conduire une
augmentation de la libration des substances volatiles telles que le linalool et le
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22
farnesne par les feuilles de mas, et/ou la synthse de nouveaux composs (E--
ocimne par les feuilles de concombre) (Par et Tumlinson, 1999 ; Birkett et al., 2000
; Neveu et al., 2002 ; Pichersky et Gershenzon, 2002 ; Bouwmeester et al., 2003). La
synthse des terpnes la suite dune attaque par les insectes herbivores est
provoque par des liciteurs, particulirement la volicitine, prsents dans la salive de
ces insectes (Bonnemain et Chollet, 2003 ; Holopainen, 2004). Les composs librs
vont inhiber la croissance des larves et attirer les prdateurs et les parasitodes des
herbivores. En effet, les composs librs, spcifiques linsecte agresseur, vont se
comporter comme des signaux guidant les parasites vers lagresseur, dautant plus
que la libration de ces composs peut se faire uniquement sur la partie de la plante
attaque (Bouwmeester et al., 2003). Une plante peut ainsi indirectement rduire de
plus de 90% les attaques dinsectes herbivores (Kessler et Baldwin, 2001 ;
Holopainen, 2004). Sur une plante, les molcules volatiles libres par les feuilles
attaques peuvent tre diffrentes de celles libres par les feuilles saines (Par et
Tumlinson, 1999).
La plante met galement des composs terpniques pour se protger
dorganismes pathognes et dautres espces vgtales (Banthorpe, 1994 ;
Holopainen, 2004). Leucalyptol et le camphre mis par leucalyptus inhibent la
germination et le dveloppement des espces avec lesquelles elle est en comptition,
et les espces Buddleja produisent des sesquiterpnes tels que la buddlenine, contre
les moisissures (Banthorpe, 1994, Houghton et al., 2003).
Les composs terpniques ne servent pas uniquement protger la plante,
certains composs tels que le linalool ou leugnol mis par les fleurs attirent les
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23
insectes pollinisateurs (Pichersky et Gershenzon, 2002 ; Holopainen, 2004 ;
Gerhenson et Dudareva, 2007).
I.2.3. Les principales techniques dextraction des huiles essentielles
De nombreuses techniques permettent dextraire lhuile essentielle des plantes
et de prserver leurs composs volatiles. Ces techniques dextraction voluent dans
le but damliorer le rendement dextraction ainsi que la qualit de lhuile essentielle
obtenue.
I.2.3.1. Entranement la vapeur
Lentranement la vapeur est lun des procds les plus anciens dextraction
des matires volatiles (Bernard et al., 1988). Cette technique dextraction est base
sur le fait que la plupart des composs odorants volatiles contenus dans les vgtaux
sont entranables par la vapeur deau. Cet entranement dpend de plusieurs
facteurs : le coefficient de partage des composs entre la vapeur deau et la plante, la
vitesse de diffusion des composs, leur solubilit dans leau, la pression partielle de
vapeur, la dure et la vitesse de transfert de chaleur (Boelens et al., 1990).
Il existe des variantes ce procd qui traduisent la manire avec laquelle la
vapeur deau est produite et mise au contact de la plante :
- La distillation vapeur sature, le matriel vgtal nest pas en contact avec
leau, il est plac sur une grille perfore au dessus de la base de lalambic.
- Lhydrodiffusion qui consiste faire passer un courant de vapeur deau trs
faible pression (0,1 bar) (Boelens et al., 1990) travers la masse vgtale.
-
24
- Lhydrodistillation o le matriel vgtal est introduit directement dans leau et
le mlange est port bullition. Mais la temprature de distillation autour de 100C,
la dure de distillation et lacidit peuvent donner lieu des ractions telles que
lhydrolyse des esters, la polymrisation des aldhydes ou la dcomposition dautres
composs.
I.2.3.1.1. Proprits physico-chimiques de lhydrodistillation
Lors de la distillation des huiles essentielles, il existe des changes de matire
entre les phases solide, liquide et vapeur, do linfluence dun grand nombre de
paramtres sur la qualit et le rendement de la production.
Les exprimentations conduites jusqu puisement du substrat en essence
montrent que la dure de la distillation est plus longue pour les plantes ligneuses que
pour les herbaces (Koedam, 1982). Cette diffrence est fortement lie la
localisation des structures dlaboration ou de stockage des essences qui peuvent
tre superficielles ou internes. De ce fait, elles ont une influence sur le droulement
de lhydrodistillation, notamment les mcanismes successifs mis en jeu, et par
consquent sur la dure.
Dans le cas o ces structures sont superficielles, la membrane externe ou la
cuticule qui constitue les seules barrires la libration de lhuile essentielle, est vite
rompue bullition, les composs volatils sont aussitt vapors. Lorsque les
essences sont sous-cutanes, elles doivent dabord diffuser travers lpaisseur du
tissu vgtal avant dentrer en contact avec leau ou sa vapeur. Elles sont alors
vapores comme dans le cas des secrtions superficielles (Koedam, 1982).
-
25
Pour ce qui est de la localisation des sites producteurs dessence, les
molcules odorantes sont rencontres dans tous types dorganes : racine, tige, bois,
corce, feuille, fleur, fruit, etc. Elles sont produites par diverses structures
spcialement diffrencies dont le nombre et les caractristiques sont trs variables.
I.2.3.1.2. Effets physico-chimiques au cours de lhydrodistillation : Cas du
sabinne
Au cours de lhydrodistillation, le milieu aqueux est compris entre pH 4 et pH 7
et rsulte de limmersion du matriel vgtal. Il atteint occasionnellement des valeurs
infrieures 4 pour certains fruits (Koedam, 1982). Les constituants de lessence
native sont soumis aux effets combins de lacidit et de la chaleur, et peuvent subir
des modifications chimiques. Lhuile essentielle rcupre est un produit qui diffre
sensiblement de lessence originelle, dautant plus que lbullition est longue et le pH
faible (Morin et Richard, 1985). La matire fait lobjet de ractions chimiques
diverses : hydrolyses, dprotonations, hydratations et cyclisations (Morin et Richard,
1985) pouvant tre catalyses par des mtaux prsents ltat de traces dans la
plante.
Lhydrolyse desters est souvent la premire raction qui se produit. Elle
conduit la formation dacides organiques qui leur tour catalysent les ractions de
cyclisation et de dshydratation (Ganou, 1993). La dgradation du sabinne donne
un exemple des transformations chimiques de lhuile essentielle lors de
lhydrodistillation.
Les frquentes modifications chimiques du sabinne ont t tudies par
Koedam (1987). Ils constatent quen milieu acide dilu ce compos se transforme en
-
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terpinn-4-ol, raction dj signale par Teisseire (1987). Le rarrangement du
sabinne produit en plus du terpinn-4-ol, de l-terpinne, du -terpinne, et du
terpinolne (figure 6).
Figure 6 : Les principales modifications du sabinne lors de lhydrodistillation
Pour limiter les ractions parasites ou secondaires, Morin et Richard (1985),
prconisent de maintenir le pH proche de la neutralit et de minimiser la dure
dhydrodistillation, quand bien mme, nous savons que la dgradation de la matire
vgtale induit la formation dun milieu acide fortement tamponn. Parmi les
constituants sujets aux artefacts, les monoterpnes (mono et bicycliques), les alcool