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04.03. 2017 20:00 Grand Auditorium Samedi / Samstag / Saturday Ciné-Concerts «Sternberg: The Salvation Hunters» Brad Mehldau piano Joris Roelofs clarinette Michael Wilson violoncelle Film: The Salvation Hunters (1925) Josef von Sternberg scénario, réalisation George K. Arthur, Georgia Hale, Bruce Guerin… acteurs Brad Mehldau musique (2015) ~ 65’ sans pause Restoration by UCLA Film & Television Archive. Restoration funded by The Stanford Theatre Foundation. Scan and Digital Restoration (2015) by the Austrian Film Museum. Coproduction Cinémathèque de la Ville de Luxembourg et Philharmonie Luxembourg

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04.03.2017 20:00Grand Auditorium

Samedi / Samstag / SaturdayCiné-Concerts

«Sternberg: The Salvation Hunters»

Brad Mehldau pianoJoris Roelofs clarinetteMichael Wilson violoncelle

Film: The Salvation Hunters (1925) Josef von Sternberg scénario, réalisation George K. Arthur, Georgia Hale, Bruce Guerin… acteurs Brad Mehldau musique (2015) ~ 65’ sans pause

Restoration by UCLA Film & Television Archive.Restoration funded by The Stanford Theatre Foundation.Scan and Digital Restoration (2015) by the Austrian Film Museum.

Coproduction Cinémathèque de la Ville de Luxembourg et Philharmonie Luxembourg

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« Aux damnés de la terre »Stéphane Benaïm

« Rapidement, je montai le film bout à bout et écrivit le texte des intertitres. Dans ma hâte, et dans les affres de l’épuisement, j’écrivis des choses qui me font encore frissonner maintenant. Un texte annonçait : « Les filles bien ne fument pas ». Mais à tout prendre, je trouvais le film réussi par rapport à ce que j’avais prévu. Au générique, je mentionnai que c’était le premier film que je réalisais et le dédiais « aux damnés de la terre ».

Josef von Sternberg à propos de The Salvation Hunters, in De Vienne à Shanghai, les tribulations d’un cinéaste, Flammarion, 1989

The Salvation Hunters est la première œuvre de Josef von Sternberg comme réalisateur. Elle témoigne déjà de toute l’originalité du cinéaste qui, dès ses premiers pas, marque sa singularité dans un paysage hollywoodien assez uniforme et déjà très codifié. À l’inverse des autres productions de l’époque, The Salvation Hunters possède un rythme assez lent, presque contemplatif, à l’image de toute la première partie qui se déroule dans le port et qui se complaît à montrer le va-et-vient incessant des mâchoires d’acier des chalands qui creusent le fond des eaux boueuses pour tenter de les nettoyer. Malgré un casting de comédiens inconnus du grand public, à l’instar de Georgia Hale, le film suscite l’enthousiasme du public et provoque l’intérêt des professionnels qui admirent la direction d’acteurs et la mise en scène. Par la suite, l’héroïne de ce drame interprétera le rôle principal de La Ruée vers l’or (The Gold Rush), de Charles Chaplin.

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Comme il le confirmera par la suite dans ses autres films, Sternberg montre déjà tout son intérêt pour les décors qui occupent une place centrale dans son récit et tiennent même un rôle à part entière. Parmi les effets qui ne quitteront plus le cinéaste et qui en feront aussi sa marque de fabrique, on peut relever le soin que l’artiste apporte à la construction de son image, notamment pour agencer son cadre. Sternberg accorde une attention maniaque aux perspectives et à la profondeur de champ qu’il souligne en plaçant des objets en amorce entre l’objectif et les personnages.

Ce film est le seul avec The Saga of Anatahan, son dernier long-métrage, à être réalisé en toute indépendance. Tourné en un temps record, à peine trois semaines, et avec des moyens dérisoires – 4255 dollars – il propulse son auteur au rang de célébrité : « J’en assurai la production avec mes modestes économies et fut remboursé en une seule

Quelque part dans un port, sur un chaland à boue amarré à un quai, un garçon paumé (George K. Arthur) traîne sa carcasse et son ennui. Dans ce paysage de fin du monde où échouent les cargos au milieu du ballet incessant des grues géantes qui labourent les fonds vaseux et pollués, il tente de séduire une fille aussi perdue que lui (Georgia Hale). Non loin de là, le patron du bateau, la « brute » (Olof Hytten), malmène un enfant pour le plaisir. Choquée par la violence des coups que porte l’homme sur le petit, la fille pousse le garçon à s’interposer. Les deux hommes s’affrontent. Désormais réunis dans l’adversité, le garçon, la fille et l’enfant, décident de s’extirper de ce milieu sordide pour gagner la ville, lieu de tous les espoirs. Sans argent, sans travail et sans toit, cette improbable famille fait la rencontre d’un couple qui leur prête un taudis. Mais cette attention dissi-mule en réalité de sombres desseins : le duo cynique espère amener la fille désespérée à se prostituer. Pour parvenir à ses fins, l’homme tente de séduire la jeune femme ; il décide de l’emmener passer une journée à la campagne. Lors de cette sortie, l’homme gêné par la présence de l’enfant tente à son tour de le battre. Une fois encore, le garçon s’interpose. Après une violente bagarre, le garçon, la fille et l’enfant, de nouveaux seuls, livrés à eux-mêmes, partent ensemble pour une vie meil-leure, la tête haute. Pour la première fois de leur existence, ils ont leur destin entre leurs mains et comme l’annonce le dernier intertitre, ces Chasseurs de salut sont désormais devenus Les enfants du soleil (Children of the sun !).

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soirée et dans une seule salle. » La United Artists achète les droits du film pour la somme de dix mille dollars. Sur la base de ce succès, de prestigieux studios tels que la M.G.M ou encore la Paramount vont alors s’intéresser au jeune réalisateur. C’est avec ce studio, que, par la suite, il signera quelques-uns de ses plus grands succès avec Marlène Dietrich.

Au-delà d’être la première œuvre de Josef von Sternberg, la curiosité de The Salvation Hunters réside dans ses décors naturels. En effet, ce film est, avec The Sea Gull (une œuvre de commande aujourd’hui disparue), le seul à avoir été tourné dans des décors naturels, fait rare pour l’époque, où sont privilégiées les reconstitutions en studios. Les marécages de San Pedro et les quais des docks de Los Angeles vont cependant lui permettre d’instaurer dès sa première œuvre des éléments récurrents comme l’eau, les ports et de développer le thème fondateur de l’attraction vers un ailleurs meilleur. The Salvation Hunters en 1925, A Woman of the Sea en 1926, The Dragnet et The Docks of New York en 1928, Der Blaue Engel en 1930, Shanghai Express en 1932, Blonde Venus en 1932, The Devil is a Woman en 1935, The Shanghai Gesture en 1941, Macao en 1952 et enfin The Saga of Anatahan en 1953, sont autant de films où s’entremêlent les images de ports et d’eau, qu’il

The Salvation Huntersphoto: © Collection Austrian Film Museum

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s’agisse de ruisseaux comme dans la séquence de la baignade de Blonde Venus, de ports comme dans The Salvation Hunters, Macao, ou bien d’océans comme dans The Saga of Anatahan. Cet élément est souvent synonyme de purification, de départ, mais aussi une façon esthétique de jouer avec les reflets pour introduire la notion de double ou d’image négative. On retrouve d’ailleurs en ouverture de The Salvation Hunters ce procédé avec trois silhouettes dont les reflets sont troublés par les remous.

Dès ce premier film, on découvre un univers cinématographique très riche où prédomine l’appel au voyage. Ce monde où se mélange réalisme et onirisme happe le spectateur et l’entraîne dans un espace clos ou vivent des personnages qui souhaitent partir pour un ailleurs qu’ils espèrent forcément meilleur. Mais le salut n’est pas dans la destination, mais dans la notion de déplacement. Dans ces aventures introspectives où les individus se cherchent, il y a la quête de l’autre, mais surtout la quête de soi. Les personnages, déjà blessés par leur passé trouble, comme c’est également le cas dans The Salvation Hunters, évoluent toujours en milieu hostile et menaçant. Si les prédateurs qui rôdent autour des héros sternbergiens échouent dans ce premier film, une erreur de jeunesse selon leur propre auteur, ils auront par la suite le dessus, livrant ainsi des œuvres bien plus sombres.

Sternberg, ses premiers pas dans la cinématographieEn 1908, à quatorze ans, Jonas et sa famille émigrent aux États-Unis. Adolescent, le futur cinéaste effectue de nombreux petits métiers, il connaît le chômage, la faim et la misère. De 1909 à 1911, il travaille dans un magasin de mode, puis dans une dentel-lerie de la Cinquième Avenue. Une rencontre fortuite le met en contact avec la pellicule cinématographique. Tout d’abord livreur de bobines, puis nettoyeur et monteur de ce fameux ruban de celluloïd, Sternberg devient responsable d’un service de restauration de pellicules à la World Film Corporation de William A. Brady. Durant la Première Guerre mondiale, Sternberg réalise des films d’entraînement et d’instruction pour le Signal Corps et le Medical Corps. Une fois la guerre finie, il rejoint la World Film Corpora-tion. En 1918, il fait la rencontre d’un cinéaste français : « l’homme

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était non seulement très qualifié pour la mise en scène mais savait égale-ment l’enseigner avec bienveillance et ne manquait jamais d’expliquer dans le détail ce qu’il faisait et pourquoi il le faisait. Il s’appelait Émile Chautard. » Ce dernier lui propose le poste d’assistant pour le film Le Mystère de la chambre jaune, d’après le célèbre roman poli-cier de Gaston Leroux. Sternberg quitte alors son laboratoire dans lequel il était confiné. Jonas Sternberg devient Joe Stern. Chau-tard inculque à son jeune assistant tout son savoir, lui apprenant l’importance du ca-drage, sans oublier le rôle de la lumière et de l’ombre : « [Chautard] plaçait une chaise devant la caméra et dès que l’on voyait les quatre pieds dans le viseur, il m’expliquait que s’ils n’étaient pas tous visibles à l’écran, il y aurait toujours un imbécile pour le remar-quer et s’attendre à voir la chaise tomber. C’est grâce à ce détail, qui peut paraître ridicule, que je compris qu’on ne pouvait rien contrôler sans avoir l’œil vissé à la caméra. C’est ce qui devait me conduire à travailler l’impact dimensionnel de tout ce que je cadrais, sans négliger les problèmes de lumière et d’ombre. » Sternberg et Chautard resteront en contact. Il est intéressant de noter qu’Émile Chautard tiendra deux rôles dans les films de Sternberg : dans Morocco et dans Shanghai Express. L’accent français du cinéaste ne pouvait manquer de figurer au milieu des aventures exotiques de Sternberg, son style de prédilection, participant ainsi à l’idée perpétuelle de dépaysement.

Sternberg reste assistant-réalisateur sur quelques productions indé-pendantes entre 1919 et 1924. C’est à l’occasion de la sortie de By Divine Right (1924) de Roy William Neill, auquel Sternberg a participé, qu’apparaît pour la première fois dans un générique la particule « von » devant le nom de Sternberg. Plusieurs versions circulent au sujet de cette modification, un désir des producteurs afin de donner une certaine classe à la production, ou bien un clin d’œil de Sternberg à Erich von Stroheim qu’il admirait. Vient ensuite la première réalisation, The Salvation Hunters, et le succès, notamment grâce à George K. Arthur, l’acteur principal du film qui, en apportant une copie du film à Charles Chaplin, le propulse aux portes d’Hollywood. Impressionné par les qualités de cette œuvre, Chaplin organise une rencontre entre Sternberg, Douglas Fairbanks, une des étoiles montantes du cinéma américain et Mary

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Pickford, actrice, productrice et femme d’affaires canadienne. Cette dernière lui propose de produire et d’interpréter son prochain film. Désormais, Sternberg rentre dans un système qu’il critiquait et va devoir travailler pour ce fameux cinéma « populaire » qu’il souhaitait dénaturer. L’emprise d’Hollywood sur le jeune réalisateur durera jusqu’en 1951 avant que Sternberg ne tourne son film testament en 1953 : Anatahan or The Saga of Anatahan (Fièvre sur Anatahan).

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Das Kino und der amerikanische TraumJosef von Sternberg und sein Weg nach HollywoodTatjana Mehner

Man nennt diesen Ort auch «Traumfabrik». Nichts ist so eng mit ihm verknüpft wie jener legendäre «amerikanische Traum», dem-zufolge in diesem Land theoretisch jeder alles erreichen kann. Dennoch nährt gerade das, was sich neben und abseits dieser Traumfabrik als Independent Film entwickelt, den Traum immer wieder aufs Neue. Das ist nicht so sonderbar, denn «Unabhängig-keit» ist das, was den Traum immer wieder gebiert und weiter-spinnt. Wenn Josef von Sternberg 1925 Hollywood zum Trotz den ersten Independent Film dreht und damit Erfolg hat, ist das gleichzeitig paradox und bezeichnend, erzählt er doch in einer bis heute verstörenden Ästhetik ausgerechnet von diesem Traum. Er bestätigt ihn, indem er ihn ad absurdum führt, und er führt ihn ad absurdum, indem er ihn bestätigt: ein Gegensatz, aus dem heraus sich der Traum immer wieder erneuert und Filmgeschichte geschrieben wird als Geschichte des nie ganz Fassbaren, der realistischen Illusion.

Erster Independent Film der Hollywood-GeschichteEin Budget von knapp unter 5.000 US-Dollar galt schon 1925 in Hollywood als schlicht lächerlich, wenn es um die Produktion eines abendfüllenden Kinofilms ging. Doch dies soll genau die Summe gewesen sein, die Josef von Sternberg für The Salvation Hunters zur Verfügung hatte. Als erster US-amerikanischer Inde-pendent Film gilt der Streifen auch aus diesem Grund; und einer der ersten Autorenfilme im allerwahrsten Wortsinne ist er oben-drein: Josef von Sternberg agierte als Regisseur und Drehbuchau-tor, mit George K. Arthur, dem Hauptdarsteller, der einen großen Teil des wirtschaftlichen Risikos mit trug, aber auch als Koproduzent.

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Sich den Weg nach Hollywood zu ebnen und sich dabei gleich-zeitig von der etablierten Hollywoodästhetik abzuheben, das waren die klaren Ziele Sternbergs bei der Produktion seines sozialkriti-schen Films, der nicht im Studio, sondern zu großen Teilen an realen Schauplätzen in San Pedro, dem «Chinatown» von Los Angeles, und San Fernando Valley gedreht wurde. Nur dreiein-halb Wochen sollen die Dreharbeiten in Anspruch genommen haben.

Bewusst wollte man sich vom Hochglanz-Star-Kino der Zeit abheben, von der übertriebenen darstellerischen Attitüde der Stummfilmzeit, von ihrer Affektiertheit, schlicht von dem größ-ten Teil jenes Illusionistischen, dessen Inbegriff Hollywood auch damals schon war. Dabei zielte Sternberg auf ein großes Maß an Kunsthaftigkeit ab, auf die Schaffung eines neuen, intellektuell begründeten Ästhetizismus, der sich dazu eignete, eine klare

The Salvation Huntersphoto: © Collection Austrian Film Museum

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Botschaft zu vermitteln. Der nüchterne Realismus und die ebenso naturalistische Zeichnung relativ einfacher Charaktere sollten provozieren und schockieren und taten dies schließlich auch. Schon hier war Sternberg kein Verfechter einer klaren und stringenten Handlungslinie, eines Kinos, das seinen Wert aus einer Art Spannungsquotienten zieht. Vielmehr schafft er eine dramatische Etüde über die Emanzipation des Menschen. Obwohl die Premiere in einem kleinen Filmtheater am Sunset Boulevard ein Desaster war, verfehlte er sein Ziel auf Dauer nicht. Arthur zeigte ihn in einer Privatvorführung Charlie Chaplin und Douglas Fairbanks. Dies brachte den Durchbruch für Regisseur und Hauptdarsteller. Georgia Hale sah man kurz darauf in Gold Rush an Chaplins Seite; und Arthur wurde zum erfolgreichen Comedy-Serien-Darsteller bei MGM.

Klare Botschaft in neuer StummfilmästhetikMöglicherweise kann The Salvation Hunters auch als erster Film über den amerikanischen Traum gesehen werden, hat er doch eine klare Botschaft: Wollen und Bewusstsein sind es, die die Helden über die Umstände ihrer Existenz triumphieren lassen. Um etwas zu schaffen, muss man es auch wollen.

Im bis dahin verbreiteten Bewusstsein Hollywoods sind diese Helden nicht einmal Helden. Zumindest haben sie nichts Hel-denhaftes an sich. Sternberg vermeidet alles vordergründig Charakterisierende. Unterdrückte im allerdeutlichsten Sinne sind «der junge Mann», «die junge Frau» und «das Kind». Dass sie namenlos sind, ist signifikant. Sie sind Teil der Masse, könnten jeden Namen tragen. So könnte sich die Geschichte überall zutragen. Auch aus diesem Anspruch resultiert die merkwürdige Offenheit der Handlung, die die Akteure vielmehr in Situationen vorführt als in einer Geschichte mit Anfang und Ende; Abläufe sind in allererster Linie Prozesse, haben fast schon etwas Mecha-nisches, solange die Helden selbst daran glauben, dass es sowieso feststeht, ob man zu den Siegern oder Verlierern der Gesellschaft gehört. Dabei hat die Story ein klares Ende: die drei Helden laufen dem Sonnenaufgang entgegen. Das Ende ist also ein Anfang; die Filmhandlung erzählt, wie eine Zäsur im Leben der scheinbar Unterdrückten herbeigeführt wird.

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Der Zuschauer lernt die Helden als quasi geschichtslose Wesen in einer Folge von bedrückenden Hier-und-Jetzt-Situationen kennen. Es tut nichts zur Sache, warum der junge Mann am Rande der Gesellschaft lebt, wie er die junge Frau kennengelernt hat. Sie müssen dem Zuschauer nicht einmal sympathisch werden in ihrer – zunächst – schicksalsergebenen Grundhaltung. Sternbergs Film gewinnt an Dramatik durch Verschweigen, durch Hinter-gründigkeit. Seine Figuren werden zu Figuren, indem sie ihre Geschichten und Motive dem Zuschauer nicht vordergründig präsentieren, sondern diese tatsächlich durch Darstellung spür-bar werden, latent präsent sind – etwas, was im damaligen Kino nicht an der Tagesordnung war.

Meilenstein einer HollywoodkarriereDie boomende Traumfabrik hatte es dem späteren Starregisseur von jeher angetan. Wieviel von der klaren Botschaft seines ersten abendfüllenden Spielfilms tatsächlich autobiografischen Charak-ter hat, darüber lässt sich nur spekulieren. Auf jeden Fall markiert The Salvation Hunters jenen Schritt in seiner Filmkarriere, den die Helden des Streifens im Persönlichen vollziehen: Eben jenen in die Eigenverantwortlichkeit, das Bekenntnis zu sich selbst.

In einem Filmkopierwerk hatte Sternberg zuvor gearbeitet, dann als Regieassistent, sich im klassischen Sinne «hochgearbeitet». Er kannte die Szene und wusste, was er nicht wollte. The Salvation Hunters sollte innerhalb der Karriere der Hollywoodlegende jener typische Film werden, den auch der Regisseur selber zu seinen ehrlichsten zählen würde – nicht nur wegen seines unermesslichen filmkünstlerischen Anspruchs, sondern vor allem, weil der Ein-unddreißigjährige diesen Anspruch Szene für Szene einlösen sollte. Kritiker erkannten das. Die Filmwelt begrüßte das Werk in seinem Pioniergeist und schaffte dem Filmemacher von nun an ideale Produktionsbedingungen – mit der viel zitierten und nicht ungewöhnlichen Konsequenz, dass er nie wieder in jener Freiheit produzieren konnte wie in diesem Debütfilm. Dennoch gelten auch Sternbergs spätere, weit größere Kassenerfolge, insbeson-dere mit Marlene Dietrich wie Der blaue Engel, nicht zu Unrecht

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als Meisterwerke der Filmgeschichte. Filmtheoretiker gehen davon aus, dass die sinnliche Ästhetik dieser Filme, die Kompo-sition aus Licht und Schatten und vor allem das neuartige Spiel mit Figurenkonstellationen – die Entwicklung von Charakteren, die Darstellung gedanklicher Prozesse, die man bis dahin im Stummfilm nicht kannte – in diesem Film bereits vollständig angelegt sind und ohne ihn wohl kaum in dieser Art zustande gekommen wären. Die verhältnismäßig unabhängige, experimen-telle Arbeit am Set, die nicht durch vordergründig kommerzielle Produktionszwänge determiniert wurde, war dafür entscheidend.

Noch immer verstörendThe Salvation Hunters wurde trotz seines Erfolges bei der Kritik niemals zum Kultfilm. Tatsächlich mag das an der Düsterkeit der Geschichte liegen, die auch das Happy End nicht aufzuheben vermag. Dass es der Streifen auch im Zuge einer allgemeinen

Zwar ist der erste US-amerikanische Independent Film nahezu allen Filmlexika ein Schlagwort wert, dennoch hatte er an sich wenig Stil- oder Genrebildendes; es sei denn in jenem Sinne, in dem das Sich-außerhalb-des-Etablierten-Positionieren bereits als Charakteristikum wahrgenommen wird.

Stummfilmbegeisterung und -renaissance am Ende des 20. Jahr-hunderts zunächst nicht leicht haben sollte, mag wiederum darin begründet sein, dass seine Gesamterscheinung, seine Wirkungs-weise nicht jene eines typischen Hollywoodstummfilms der 1920er Jahre ist, dass es Sternberg in seiner Kompromisslosigkeit gelingt, tatsächlich Hollywood-Tabus zu brechen, Konventionen der Filmfabrik zu übergehen, dass sich jene Distanz nicht her-stellt, die zentral ist im Vergnügen heutiger Stummfilm-Rezeption. Die Geschichte mit ihren geschichtslosen Helden bleibt verstörend, lässt sich auch fast ein Jahrhundert nach der Entstehung nicht anhand gängiger Kategorien einordnen.Erst als 2015 das österreichische Filmmuseum, das Wiener Kon-zerthaus und die Fernsehkanäle Arte und ZDF den Jazzpianisten Brad Mehldau mit der Komposition einer Musik zur Begleitung

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der restaurierten Fassung beauftragten, begann sich dies allmäh-lich zu ändern. Dazu trug auch bei, dass Mehldau die reduktio-nistischen Strukturen der Sternbergschen Bildsprache soweit auf-greift, dass er nicht glättet, sondern die verstörende ästhetische Wirkung auf klanglicher Ebene verstärkt. So entwickelt sich ein 65-minütiges Kammerspiel, das in seiner Intensität immer wieder den Gegensatz von Kunst- und Alltagswahrnehmung zum Thema macht.

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InterprèteBiographie

Brad Mehldau piano, compositionCes vingt dernières années, le pianiste Brad Mehldau a suivi sa propre voie, mêlant jazz, répertoire classique et romantique ou encore pop. Sa reconnaissance indiscutable va au-delà des genres dans la mesure où il a su faire évoluer tant les modèles du jazz que du concert en général – aussi bien en soliste qu’avec son trio de longue date (Larry Grenadier à la basse et Jeff Ballard à la batterie). Il collabore par ailleurs en duo avec Joshua Redman et Chris Thile, et prend part à un projet électronique avec John Scofield et le batteur Mark Guiliana. Bien qu’il incarne l’éclectisme, Mehldau présente avant tout, dans les saisons à venir, des programmes de piano solo, suite de son album à succès «10 Years Solo Live». C’est dans ce cadre qu’il a composé, en réponse à une commande, Three Pieces After Bach, créé en octobre 2015 au Carnegie Hall. L’éclectisme de Mehldau se manifeste aussi dans les collaborations qu’il entretient avec des musiciens comme Pat Metheny, Anne Sofie von Otter, l’Orpheus Chamber Orchestra, Renée Fleming, le Britten Sinfonia, Kevin Hays, Jeremy Denk et le Jazz at Lincoln Center Orchestra.

Brad Mehldau Klavier, KompositionIn den letzten zwei Jahrzehnten hat der Pianist Brad Mehldau einen einzigartigen Weg beschritten, der die Grundlagen von Jazz Exploration, Klassisch-Romantisches und Pop-Anteile bein-haltet. Seine unbestrittene Anerkennung über Genregrenzen hinweg wuchs stetig in dem Maße, in dem er Paradigmen des Jazz ebenso wie der klassischen Aufführungstradition veränderte –

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Brad Mehldauphoto: Richard Dumas

ebenso als Solist wie mit seinem langjährigen Trio (Larry Grena-dier, Bass, und Jeff Ballard, Drums). Außerdem arbeitet Mehldau an Duo-Projekten mit Joshua Redman und Chris Thile sowie an einem Elektronik-Projekt mit John Scofield und dem Drummer Mark Guiliana. Obwohl ein entscheidender Fokus auf kreativer Vielfalt liegt, präsentiert sich Mehldau als Konsequenz des großen Erfolges von «10 Years Solo Live» auch in den kommenden Spiel-zeiten intensiv mit Klavier-Solo-Programmen. Hierfür realisierte er auch den Kompositionsauftrag Three Pieces After Bach; das Werk wurde im Oktober 2015 in der Carnegie Hall uraufgeführt. Mehldaus Vielseitigkeit zeigt sich auch in Zusammenarbeiten mit Musikern wie Pat Metheny, Anne Sofie von Otter, Orpheus Chamber Orchestra, Renée Fleming, Britten Sinfonia, Kevin Hays, Jeremy Denk und Jazz at Lincoln Center Orchestra.