Post on 04-Apr-2015
Les syndromes néphrotiquesMouna ZAHLANE
Service de Médecine InterneMarrakech
Plan
IntroductionPhysiopathologieDiagnostic positifDiagnostic étiologiqueDiagnostic différentielTraitementEvolution et pronosticConclusion
Introduction
Syndrome néphrotique (SN) Anomalie fonctionnelle ou organique du filtre glomérulaire
Triade biologique Pur ou impur
Intérêt de la question: Diversités des aspects histologiques et
étiologiques Traitement codifié?
Physiopathologie (1)
A- Protéinurie:Trouble de la perméabilité capillaire
glomérulaire.Sélective = albumine>85%
Alteration biochimique du filtre glomérulaire: perte des charges anioniques MBG sans anomalies morphologiques en MO
Non sélective = albumine + protèines de haut PM: lésions du filtre glomérulaire en MO
1-tube droit distal2-macula densa3-artériole afférente4-artériole efférente5-cellules musculaires de la paroi del'artériole6-endothélium7-cellules juxta glomérulaires8-capillaires glomérulaires9-cellules mésangialescapsule de Bowman10-feuillet pariétal11-capsule de Bowman12-feuillet viscéraltube contourné proximal
Schéma1: coupe anatomique d’ un glomérule
Physiopathologie (2)
B- Conséquences du SN chronique:Arbre récapitulatif
↑ perméabilité glomérulaire
Modification des facteurs de la coagulation
↓Tx d’ Ig ↑ infections
Perte urinaire des protéines porteuses, vitamines, hormones
Albuminurie
malnutrition
↑Réabsorption tubulaire des protéines
Dysfonction tubulaire
Hypo albuminémie
Oedèmes
hyperlipoprotèinèmie
↓liaison médicaments/ protéines
Diagnostic positif (1)
A- Circonstances de découverte: Syndrome œdémateux
Protéinurie abondante
B- Clinique: Oedèmes: superficiels, territoires déclives,
+/- séreuses
Prise de poids: constante
Pression artérielle: variable
Diagnostic positif (2)
C- Biologie:Urines:Protéinurie détectée par bandelettes et confirmée
par dosage au laboratoireEPP urinaires: apprécie la sélectivitéAnalyse du sédiment urinaire:association à une
hématurie, leucocyturie microscopiqueExamen du culot urinaire: cylindres hématiques
(origine glomérulaire), infection urinaireIonogramme urinaire: hyperaldostéronisme
secondaire
Diagnostic positif (3)
Sang:
Hypoprotidèmie< 60g/l, hypoalbuminémie <30g/l
Hyperlipidémie: cholestérol, triglycérides
Hypocalcémie, VS accélérée
Urée, Créatinémie
EPP sériques: ↑α2-βglobulines, fibrinogène; ↓δ
SN pur ou impur
Diagnostic étiologique (1)
A- Démarche diagnostique: Interrogatoire:
Modalités d’installation, l’ancienneté des oedèmes; Facteurs déclenchants
Examen clinique: minutieux
Signes extrarénaux: angine, purpura, arthralgies, lésions cutanées, polysérite…
Diagnostic étiologique (2)
Examen para clinique: selon l’orientation étiologique (complément sérique, ANA, recherche de protéines monoclonales, sérologie hépatites B et C, HIV)
Biopsie rénale: classification histologique
CI : HTA sévère, troubles de la coagulation, rein unique fonctionnel.
SN secondaire ou primitif ( idiopathique)
Diagnostic étiologique (3)
B- Les étiologies:
I- SN secondaires: 1-Lupus érythémateux disséminé:
Femme jeune
Atteinte rénale fréquente 40% , parfois inaugurale
Diagnostic: association à des signes «extrarénaux» + bilan immunologique
Biopsie rénale: indispensable
Diagnostic étiologique (4)
Classification de l’OMS:• Type I: lésions glomérulaires minimes• Type II: prolifération mésangiale pure• Type III: glomérulonéphrite segmentaire et
focale• Type IV: glomérulonéphrite proliférative diffuse• Type V: glomérulonéphrite extra membraneuse• Type VI: sclérose glomérulaire
Index d’activité et de chronicité
Diagnostic étiologique (5)
2- Amylose:
Dépôt localisé au rein ou le plus souvent diffus, d’une substance amorphe constituée de protéines insolubles ayant une conformation fibrillaire
SN intense, pur + 2 gros reins + acidose tubulaire
Autres localisations: HPM, macroglossie, diarrhée, multinévrite
Diagnostic étiologique (6)
Amylose AA: phénomènes inflammatoires chroniques ( PR, RCH, Crohn, cancer, infections prolongées)
Amylose AL: gammapthies monoclonalesAmyloses héréditaires: maladie périodique,
fièvre méditerranéenne familiale, neuropathies amyloïdes
Diagnostic histologique: coloration rouge congo, étude immunohistochimique
Diagnostic étiologique (7)
3- les vascularites rénales:
SN rare, impurGranulomatose de Wegener: sinusite,
hémoptysie, c-ANCAMicropolyangéite microscopique: arthralgie,
hémoptysie, p-ANCASyndrome de Goodpasture: hémoptysie, IR
rapidement progressive, Ac anti-MBG
Diagnostic étiologique (8)
4- Diabète:Type I: 5 à 15 ans d’évolution,
micro-albuminurie, association de lésions dégénératives (rétinopathie);
Glomérulosclérose nodulaire de type Kimmelstiel et Wilson.
Type II: fréquente, SN inconstant et tardif, lésions vasculaires rénales associées
Diagnostic étiologique (9)
5- Proliférations monoclonales des Lc B ou des plasmocytes et maladie de Hodgkin:
Atteintes rénales diverses: dépôts de fragments d’Ig, rein de cryoglobuline, glomérulopathie à dépôts organisés monotypique, fibrillaires
Diagnostic histologique: glomérulopathie extra membraneuse, immunohistochimie et
étude ultra structurale en ME si LGM Maladie de Hodgkin!
Diagnostic étiologique (10)
6- Affections malignes:
Cancers épithéliaux (bronchiques et digestifs), glomérulopathie extra membraneuse poumon!
7- Infections:
Bactériennes à pyogènes (endocardites, suppuration profonde..), virales(hépatites B, C,HIV), parasitaires (schistosomiase, paludisme, filariose)
Diagnostic étiologique (11)
8- Médicamenteux: Sels d’or, D-pénicillamine, AINS, lithium… SN à LGM ou GNM extra-membraneuse.
9- Autres causes:Pré éclampsie (pronostic fœtal)Transplanté cardiaque ( récidive de la maladie
initiale, rejet chronique)Purpura rhumatoïde: purpura, arthralgies, douleurs
abdominales, dépôts mésangiaux d’Ig A
Diagnostic étiologique (12)
II- SN primitifs: 1-Glomérulonéphrite à lésions glomérulaires
minimes (néphrose lipoïdique):
15 à 20% SN de l’adulte
Début brutal: syndrome oedémateux franc, SN pur
Histologie: aucune lésion MO, fusion des pédicelles des podocytes ME.
Diagnostic étiologique (13)
2- Hyalinose ségmentaire et focale:
15 à 20% SN de l’adulte
Protéinurie massive, non sélective, SN impur
Histologie: dépôts hyalins et sclérose focale, segmentaire MO, dépôts mésangiaux de Cз et Ig M IF.
Diagnostic étiologique (14)
3-Glomérulonéphrite extra membraneuse:
La plus fréquente 25 à 40% SN de l’adulte
SN impur, protéinurie non sélective
Histologie: parois des capillaires glomérulaires épaissies sans prolifération cellulaire, dépôts extramembraneux MO, dépôts d’Ig G et C з.
Diagnostic étiologique (15)
4- Glomérulonéphrite membrano-proliférative (GNMP):
Rare, 5% SN
SN impur voire SN aigu
Histologie: Type I: dépôts sous –endothéliaux et
mésangiaux d’Ig G et complément, aspect en double contours de la MBG
Type II: dépôts denses au sein de la MBG
Diagnostic différentiel
Oedèmes généralisés:
Cardiaque, hépatique, malabsorption, dénutrition, dysthyroïdie…
Fausse protéinurie:
Bandelette réactive, protéinurie intermittente ou orthostatique.
Traitement (1)
A- Moyens et indications:Réduction symptomatique de la protéinurie:
Inhibiteurs de l’enzyme de conversion: Effet antiprotéinurique
Plusieurs semaines, augmenté par un régime sans sel et traitement diurétique, régime modérément restreint en protéines.
Traitement (2)
Complications du SN:
1- Syndrome oedémateux:
Repos relatif au lit
Restriction sodée 3g Na cl/j
Diurétique de l’anse
Réponse natriurétique progressive afin d’éviter l’aggravation de l’hypovolèmie et les risques de thromboses veineuses
Traitement (3)
2- Hyperlipidémie:
SN résistant à toute thérapeutique: Régime et statines sous contrôle strict CPK
3- Anomalies de la coagulation:
SN sévère: HBPM si albuminémie 20 g/l voire 25g/l si antécédents de thrombose ou facteurs de risque associés
Relais AVK précoce !
Traitement (4)
Fonction des étiologies:
-Infection bactérienne: antibiothérapie
-Infection virale: interféron α
-Arrêt du médicament responsable SN
-Exérèse tumorale ou chimiothérapie
Traitement (5)
-Corticostéroïdes:
Néphrose lipoïdique, LEAD 1mg/kg/j - 6mois
-Immunosuppresseurs:
Cyclophosphamides 0.7 à 1 g/m²/mois – 1 à 2 ans
Ciclosporine A: coricodépendance dans la néphrose lipoïdique
Traitement (6)
B- Surveillance:Clinique: poids, P.A, effets secondaires de la
corticothérapie
Biologique: protéinurie de 24h, albuminémie, kaliémie tous les 15 jours
Evolution / Pronostic (1)
A- SN secondaires:
Importance de la protéinurie, pathologie sous-jacente.
LEAD: index d’activité PBR
B- SN primitifs:LGM: rémission spontanée 20 à 40%, 80% sous
traitement en 4 à 8 semaines; Guérison 30% des cas, rechutes possibles ( 2 à 3 fois).
40% coticodépendance, 10% corticorésistance
Evolution / Pronostic (2)
HSF: péjorative
IRC progressive 70%, IRCT 5à 20 ansGNM extra membraneuse: imprévisible
1/3 guérison, 1/3 protéinurie sans IR, 1/3 IRCT en 10 à 20 ans
GNMP: 30 à 50% IRCT en 5 à 10 ans, risque de récidive après transplantation
Conclusion
Le SN répond à une définition strictement biologique.
Les principales complications: les oedèmes, les anomalies lipidiques, le risque thrombo-embolique, les complications infectieuses et les modifications de la cinétique des médicaments
Bilan étiologique: jusqu’où aller?